Une généralisation de la conjecture de point fixe de Schauder

Robert Cauty Université Paris 6, Institut de mathématiques, case 247,4 place Jussieu, 75252 Paris cedex 05 cauty@math.jussieu.fr
Résumé.

We prove the following generalisation of Schauder’s fixed point conjecture: Let C1,,Cnsubscript𝐶1subscript𝐶𝑛C_{1},\dots,C_{n} be convex subsets of a Hausdorff topological vector space. Suppose that the Cisubscript𝐶𝑖C_{i} are closed in C=C1Cn𝐶subscript𝐶1subscript𝐶𝑛C=C_{1}\cup\dots\cup C_{n}. If f:CC:𝑓𝐶𝐶f:C\to C is a continuous function whose image is contained in a compact subset of C𝐶C, then its Lefschetz number Λ(f)Λ𝑓\Lambda(f) is defined, and if Λ(f)0Λ𝑓0\Lambda(f)\neq 0, then f𝑓f has a fixed point.

Key words and phrases:
Schauder’s conjecture, algebraic ANR
1991 Mathematics Subject Classification:
55M20

1. Introduction

Soit X𝑋X un espace topologique séparé. Une fonction continue f:XX:𝑓𝑋𝑋f:X\to X est dite compacte si f(X)𝑓𝑋f(X) est contenu dans un sous-ensemble compact de X𝑋X. Pour définir, lorsque cela est possible, le nombre de Lefschetz Λ(f)Λ𝑓\Lambda(f) d’une telle fonction, nous utilisons la cohomologie d’Alexander-Spanier à coefficients rationnels.

Nous démontrerons la généralisation suivante de la conjecture de point fixe de Schauder.

Théorème. Soit C=C1Cn𝐶subscript𝐶1subscript𝐶𝑛C=C_{1}\cup\dots\cup C_{n}, où C1,,Cnsubscript𝐶1subscript𝐶𝑛C_{1},\dots,C_{n} sont des sous-ensembles convexes d’un e.v.t. séparé E𝐸E qui sont fermés dans C𝐶C. Si f:CC:𝑓𝐶𝐶f:C\to C est une fonction continue compacte, alors Λ(f)Λ𝑓\Lambda(f) est défini. Si Λ(f)0Λ𝑓0\Lambda(f)\neq 0, f𝑓f a un point fixe.

La démonstration suit le schéma que nous avons expliqué dans [3] pour les espaces ULC. Malheureusement, les résultats exposés dans [3] ne sont pas directement applicables ici, car nous ne savons pas si C𝐶C est ULC, même dans le cas où il est métrisable et C=C1C2𝐶subscript𝐶1subscript𝐶2C=C_{1}\cup C_{2}. Le problème vient de l’absence d’un théorème d’addition pour les espaces ULC. Soient X1subscript𝑋1X_{1} et X2subscript𝑋2X_{2} des fermés d’un espace métrisable X𝑋X tels que X=X1X2𝑋subscript𝑋1subscript𝑋2X=X_{1}\cup X_{2}. Si X1subscript𝑋1X_{1}, X2subscript𝑋2X_{2} et X0=X1X2subscript𝑋0subscript𝑋1subscript𝑋2X_{0}=X_{1}\cap X_{2} sont ULC, X𝑋X est-il aussi ULC ? La réponse affirmative n’est connue que dans le cas où X0subscript𝑋0X_{0} est un rétracte de voisinage de X𝑋X (voir [6]), mais cette condition n’est pas toujours vérifiée. Il existe des ensembles convexes métrisables C0Ksubscript𝐶0𝐾C_{0}\subset K tels que C0subscript𝐶0C_{0} soit fermé dans K𝐾K, que K𝐾K soit un rétracte absolu, mais que C0subscript𝐶0C_{0} n’en soit pas un (voir [1]); alors C0subscript𝐶0C_{0} n’est pas un rétracte de voisinage de K𝐾K. Si C=C1C2𝐶subscript𝐶1subscript𝐶2C=C_{1}\cup C_{2}(C1,C0)subscript𝐶1subscript𝐶0(C_{1},C_{0}) et (C2,C0)subscript𝐶2subscript𝐶0(C_{2},C_{0}) sont des copies de (K,C0)𝐾subscript𝐶0(K,C_{0}), C𝐶C est-il ULC ?

Comme dans tous les problèmes de point fixe de ce type, la partie la plus délicate de la démonstration est le cas où C𝐶C est métrisable. Dans ce cas, C𝐶C a le type d’homotopie du nerf du système {C1,,Cn}subscript𝐶1subscript𝐶𝑛\{C_{1},\dots,C_{n}\}, ce qui nous permet d’utiliser l’homologie singulière pour définir Λ(f)Λ𝑓\Lambda(f), et une variante de la technique, introduite implicitement dans [2], d’«  approximation  »des fonctions continues par des morphismes de chaînes définis sur le complexe S(C,)𝑆𝐶S(C,\mathbb{Q}) des chaînes singulières de C𝐶C à coefficients rationnels. Toutefois, les arguments de [2] ne peuvent être appliqués directement ici car, bien que les Cisubscript𝐶𝑖C_{i} soient des rétractes absolus de voisinage algébriques111La définition de ces espaces sera rappelée à la section 3, nous ne savons pas s’il en est de même de C𝐶C. Cela vient du fait qu’on ne sait pas si le théorème d’addition est vrai pour les rétractes absolus de voisinage algébriques: si X1subscript𝑋1X_{1} et X2subscript𝑋2X_{2} sont des fermés de l’espace métrisable X𝑋X tels que X=X1X2𝑋subscript𝑋1subscript𝑋2X=X_{1}\cup X_{2} et que X1subscript𝑋1X_{1}, X2subscript𝑋2X_{2} et X0=X1X2subscript𝑋0subscript𝑋1subscript𝑋2X_{0}=X_{1}\cap X_{2} sont des rétractes absolus de voisinage algébriques, X𝑋X est-il aussi un rétracte absolu de voisinage algébrique ? Pour contourner cette difficulté, nous démontrerons à la section 3 un résultat d’invariance de l’homologie par «  petites déformations  »  du complexe de chaînes S(C,)𝑆𝐶S(C,\mathbb{Q}).

Le passage du cas métrisable au cas général suit le schéma, exposé dans [3], utilisant l’espace convexe libre associé à un compact X𝑋X, et la représentation de ce compact comme limite d’un système projectif particulier de compacts métrisables.

Bien que l’utilisation des coefficients rationnels suffise pour la démonstration du théorème, certains résultats auxiliares sont vrais -avec les mêmes démonstrations- pour tout anneau de coefficients, et nous les formulerons et démontrerons dans cette généralité.

2. Préliminaires

Dans tout cet article, R𝑅R désigne un anneau unitaire. Tous les complexes de chaînes M={Mp}𝑀subscript𝑀𝑝M=\{M_{p}\} de R𝑅R-modules que nous utiliserons sont positifs (Mp=0subscript𝑀𝑝0M_{p}=0 pour p<0𝑝0p<0) et augmentés sur R𝑅R. Tous les morphismes de chaînes entre deux tels complexes seront supposés préserver l’augmentation. Un complexe de chaînes est acyclique si son homologie réduite est triviale. Un module gradué est de type fini s’il est engendré par un nombre fini d’éléments.

Pour p0𝑝0p\geq 0, soit ΔpsubscriptΔ𝑝\Delta_{p} l’ensemble des points (t0,,tp)subscript𝑡0subscript𝑡𝑝(t_{0},\dots,t_{p}) de p+1superscript𝑝1\mathbb{R}^{p+1} tels que ti0subscript𝑡𝑖0t_{i}\geq 0 pour 0ip0𝑖𝑝0\leq i\leq p et i=0pti=1superscriptsubscript𝑖0𝑝subscript𝑡𝑖1\sum_{i=0}^{p}t_{i}=1. Si X𝑋X est un espace topologique, un p𝑝p-simplexe singulier de X𝑋X est une fonction continue σ:ΔpX:𝜎subscriptΔ𝑝𝑋\sigma:\Delta_{p}\to X. Les 00-simplexes singuliers s’identifient naturellement aux points de X𝑋X. Nous notons S(X,R)𝑆𝑋𝑅S(X,R) le complexe des chaînes singulières de X𝑋X à coefficients R𝑅R; le module des p𝑝p-chaînes Sp(X,R)subscript𝑆𝑝𝑋𝑅S_{p}(X,R) de ce complexe est le module libre engendré par les p𝑝p-simplexes singuliers de X𝑋X. Nous notons H(X,R)𝐻𝑋𝑅H(X,R) le module gradué d’homologie de ce complexe. Nous identifions chaque simplexe singulier σ𝜎\sigma de X𝑋X à l’élément 1σ1𝜎1\cdot\sigma de S(X,R)𝑆𝑋𝑅S(X,R). Si A𝐴A est un sous-ensemble de X𝑋X, nous identifions naturellement S(A,R)𝑆𝐴𝑅S(A,R) à un sous-complexe de S(X,R)𝑆𝑋𝑅S(X,R). Le support d’une chaîne cS(X,R)𝑐𝑆𝑋𝑅c\in S(X,R) est noté cnorm𝑐||c||; c’est le plus petit sous-ensemble C𝐶C de X𝑋X tel que cS(C,R)𝑐𝑆𝐶𝑅c\in S(C,R). En particulier, l’image du simplexe singulier σ𝜎\sigma est notée σnorm𝜎||\sigma||. Si σ𝜎\sigma et τ𝜏\tau sont deux simplexes singuliers de X𝑋X, la notation σ<τ𝜎𝜏\sigma<\tau signifie que σ𝜎\sigma est une face propre de τ𝜏\tau. Si f:XY:𝑓𝑋𝑌f:X\to Y est une fonction continue, nous notons f#:S(X,R)S(Y,R):subscript𝑓#𝑆𝑋𝑅𝑆𝑌𝑅f_{\#}:S(X,R)\to S(Y,R) et f:H(X,R)H(Y,R):subscript𝑓𝐻𝑋𝑅𝐻𝑌𝑅f_{*}:H(X,R)\to H(Y,R) les morphismes induits par f𝑓f. Si φ𝜑\varphi est un morphisme de chaînes, nous notons φsubscript𝜑\varphi_{*} le morphisme qu’il induit sur l’homologie.

Si 𝒞𝒞\mathcal{C} est une famille de sous-ensembles d’un espace topologique X𝑋X, nous notons S(X,𝒞,R)𝑆𝑋𝒞𝑅S(X,\mathcal{C},R) le sous-complexe de S(X,R)𝑆𝑋𝑅S(X,R) engendré par les simplexes singuliers dont l’image est contenue dans un élément de 𝒞𝒞\mathcal{C}. Le module gradué d’homologie de S(X,𝒞,R)𝑆𝑋𝒞𝑅S(X,\mathcal{C},R) est noté H(X,𝒞,R)𝐻𝑋𝒞𝑅H(X,\mathcal{C},R). Il est connu (voir [8], §4.4) que si 𝒰𝒰\mathcal{U} est un recouvrement ouvert de X𝑋X, il existe un morphisme de chaînes Sd𝒰:S(X,R)S(X,𝒰,R):𝑆subscript𝑑𝒰𝑆𝑋𝑅𝑆𝑋𝒰𝑅Sd_{\mathcal{U}}:S(X,R)\to S(X,\mathcal{U},R) tel que Sd𝒰(c)=c𝑆subscript𝑑𝒰𝑐𝑐Sd_{\mathcal{U}}(c)=c pour cS(X,𝒰,R)𝑐𝑆𝑋𝒰𝑅c\in S(X,\mathcal{U},R) et que Sd(c)cnorm𝑆𝑑𝑐norm𝑐||Sd(c)||\subset||c|| pour toute chaîne c𝑐c. En outre, notant ι𝒰subscript𝜄𝒰\iota_{\mathcal{U}} l’inclusion de S(X,𝒰,R)𝑆𝑋𝒰𝑅S(X,\mathcal{U},R) dans S(X,R)𝑆𝑋𝑅S(X,R), il existe une homotopie h:S(X,R)S(X,R):𝑆𝑋𝑅𝑆𝑋𝑅h:S(X,R)\to S(X,R) entre l’identité et ι𝒰Sd𝒰subscript𝜄𝒰𝑆subscript𝑑𝒰\iota_{\mathcal{U}}\circ Sd_{\mathcal{U}} telle que h(c)cnorm𝑐norm𝑐||h(c)||\subset||c|| pour toute chaîne c𝑐c. Un tel morphisme Sd𝒰𝑆subscript𝑑𝒰Sd_{\mathcal{U}} est appelé un opérateur de subdivision. Les homomorphismes ι𝒰:H(X,𝒰,R)H(X,R):subscript𝜄𝒰𝐻𝑋𝒰𝑅𝐻𝑋𝑅\iota_{\mathcal{U}*}:H(X,\mathcal{U},R)\to H(X,R) et Sd𝒰:H(X,R)H(X,𝒰,R):𝑆subscript𝑑𝒰𝐻𝑋𝑅𝐻𝑋𝒰𝑅Sd_{\mathcal{U}*}:H(X,R)\to H(X,\mathcal{U},R) induits par ι𝒰subscript𝜄𝒰\iota_{\mathcal{U}} et Sd𝒰𝑆subscript𝑑𝒰Sd_{\mathcal{U}} respectivement sont des isomorphismes inverses l’un de l’autre.

Pour tout espace topologique X𝑋X, nous notons Hˇ(X,R)superscriptˇ𝐻𝑋𝑅\check{H}^{*}(X,R) le module de cohomologie d’Alexander-Spanier de X𝑋X à coefficients R𝑅R. Si f:XY:𝑓𝑋𝑌f:X\to Y est une fonction continue, nous notons f:Hˇ(Y,R)Hˇ(X,R):superscript𝑓superscriptˇ𝐻𝑌𝑅superscriptˇ𝐻𝑋𝑅f^{*}:\check{H}^{*}(Y,R)\to\check{H}^{*}(X,R) l’homomorphisme qu’elle induit.

Si K𝐾K est un complexe simplicial, nous notons |K|𝐾|K| sa réalisation géométrique. Si s𝑠s et ssuperscript𝑠s^{\prime} sont des simplexes de K𝐾K, la notation ss𝑠superscript𝑠s\leq s^{\prime} (resp. s<s𝑠superscript𝑠s<s^{\prime}) signifie que s𝑠s est une face de ssuperscript𝑠s^{\prime} (resp. une face propre de ssuperscript𝑠s^{\prime}). Pour tout sommet v𝑣v de K𝐾K, nous notons St(v,K)St𝑣𝐾\operatorname{St}(v,K) l’étoile ouverte de v𝑣v dans |K|𝐾|K|. Si les sommets v0,,vpsubscript𝑣0subscript𝑣𝑝v_{0},\dots,v_{p} de K𝐾K déterminent un simplexe, nous notons v0,,vpsubscript𝑣0subscript𝑣𝑝\langle v_{0},\dots,v_{p}\rangle ce simplexe. Le barycentre d’un simplexe s𝑠s est noté [s]delimited-[]𝑠[s]. Nous notons Ksuperscript𝐾K^{\prime} la subdivision barycentrique de K𝐾K; ses simplexes sont de la forme [s0],,[sq]delimited-[]subscript𝑠0delimited-[]subscript𝑠𝑞\langle[s_{0}],\dots,[s_{q}]\rangle, où s0,,sqsubscript𝑠0subscript𝑠𝑞s_{0},\dots,s_{q} sont des simplexes de K𝐾K tels que s0sqsubscript𝑠0subscript𝑠𝑞s_{0}\leq\dots\leq s_{q}. Nous identifions naturellement |K|𝐾|K| et |K|superscript𝐾|K^{\prime}|. Pour tout simplexe s𝑠s de K𝐾K, nous notons TrsTr𝑠\operatorname{Tr}s le sous-complexe de Ksuperscript𝐾K^{\prime} formé des simplexes [s0],,[sq]delimited-[]subscript𝑠0delimited-[]subscript𝑠𝑞\langle[s_{0}],\dots,[s_{q}]\rangle tels que ss0𝑠subscript𝑠0s\leq s_{0}. TrsTr𝑠\operatorname{Tr}s est un cône de sommet [s]delimited-[]𝑠[s] ou est réduit à ce point, donc |Trs|Tr𝑠|\operatorname{Tr}s| est contractile.

Si 𝒞={C1,,Cp}𝒞subscript𝐶1subscript𝐶𝑝\mathcal{C}=\{C_{1},\dots,C_{p}\} est une famille de sous-ensembles d’un espace X𝑋X, le sommet du nerf de 𝒞𝒞\mathcal{C} correspondant à l’élément Cisubscript𝐶𝑖C_{i}\neq\emptyset sera identifié à i𝑖i. Si s𝑠s est un sous-ensemble non vide de {1,,n}1𝑛\{1,\dots,n\}, nous posons Cs=isCisubscript𝐶𝑠subscript𝑖𝑠subscript𝐶𝑖C_{s}=\bigcap_{i\in s}C_{i}. Les simplexes du nerf de 𝒞𝒞\mathcal{C} sont les sous-ensembles non vides s𝑠s de {1,,n}1𝑛\{1,\dots,n\} tels que Cssubscript𝐶𝑠C_{s}\neq\emptyset.

Lemme 1.

Si l’espace C𝐶C du théorème est normal, alors il a le type d’homotopie du nerf de 𝒞𝒞\mathcal{C}.

Démonstration.

Soit N𝑁N le nerf de 𝒞𝒞\mathcal{C}, et soit m𝑚m sa dimension. Si s𝑠s est un simplexe de N𝑁N, nous notons d(s)𝑑𝑠d(s) sa dimension.

Construisons une fonction continue f:C|N|:𝑓𝐶𝑁f:C\to|N| telle que f(Cs)|Trs|𝑓subscript𝐶𝑠Tr𝑠f(C_{s})\subset|\operatorname{Tr}s| pour tout simplexe s𝑠s de N𝑁N. Pour 0pm0𝑝𝑚0\leq p\leq m, soit C(p)=d(s)pCssuperscript𝐶𝑝subscript𝑑𝑠𝑝subscript𝐶𝑠C^{(p)}=\bigcup_{d(s)\geq p}C_{s}. Alors C(0)=Csuperscript𝐶0𝐶C^{(0)}=C et C(m)superscript𝐶𝑚C^{(m)} est la réunion disjointe des Cssubscript𝐶𝑠C_{s} tels que d(s)=m𝑑𝑠𝑚d(s)=m. Si d(s)=m𝑑𝑠𝑚d(s)=m, alors TrsTr𝑠\operatorname{Tr}s est le 00-simplexe [s]delimited-⟨⟩delimited-[]𝑠\langle[s]\rangle, et nous définissons la restriction fmsubscript𝑓𝑚f_{m} de f𝑓f à C(m)superscript𝐶𝑚C^{(m)} en posant fm(Cs)=[s]subscript𝑓𝑚subscript𝐶𝑠delimited-[]𝑠f_{m}(C_{s})=[s] pour tout m𝑚m-simplexe s𝑠s. Soit 0p<m0𝑝𝑚0\leq p<m, et supposons construite la restriction fp+1subscript𝑓𝑝1f_{p+1} de f𝑓f à C(p+1)superscript𝐶𝑝1C^{(p+1)}. Si d(s)=p𝑑𝑠𝑝d(s)=p, alors CsC(p+1)=s<sCssubscript𝐶𝑠superscript𝐶𝑝1subscript𝑠superscript𝑠subscript𝐶superscript𝑠C_{s}\cap C^{(p+1)}=\bigcup_{s<s^{\prime}}C_{s^{\prime}}. Si s<s𝑠superscript𝑠s<s^{\prime}, alors TrsTrsTrsuperscript𝑠Tr𝑠\operatorname{Tr}s^{\prime}\subset\operatorname{Tr}s, donc fp+1(CsC(p+1))|Trs|subscript𝑓𝑝1subscript𝐶𝑠superscript𝐶𝑝1Tr𝑠f_{p+1}(C_{s}\cap C^{(p+1)})\subset|\operatorname{Tr}s|. |Trs|Tr𝑠|\operatorname{Tr}s|, étant un polyèdre fini contractile, est homéomorphe à un rétracte d’un cube, donc est un extenseur absolu pour la classe des espaces normaux d’après le théorème de Tietze-Urysohn. Il existe donc une fonction continue fs:Cs|Trs|:subscript𝑓𝑠subscript𝐶𝑠Tr𝑠f_{s}:C_{s}\to|\operatorname{Tr}s| telle que fs|CsC(p+1)=fp+1|CsC(p+1f_{s}|C_{s}\cap C^{(p+1)}=f_{p+1}|C_{s}\cap C^{(p+1}. Si s𝑠s et ssuperscript𝑠s^{\prime} sont deux p𝑝p-simplexes distincts, alors CsCsC(p+1)subscript𝐶𝑠subscript𝐶superscript𝑠superscript𝐶𝑝1C_{s}\cap C_{s^{\prime}}\subset C^{(p+1)}, ce qui nous permet de définir la restriction fpsubscript𝑓𝑝f_{p} de f𝑓f à C(p)superscript𝐶𝑝C^{(p)} par

fp(x)={fp+1(x)si xC(p+1)fs(x)si xCs avec d(s)=p.subscript𝑓𝑝𝑥casessubscript𝑓𝑝1𝑥si xC(p+1)subscript𝑓𝑠𝑥si xCs avec d(s)=pf_{p}(x)=\begin{cases}f_{p+1}(x)&\text{si $x\in C^{(p+1)}$}\\ f_{s}(x)&\text{si $x\in C_{s}$ avec $d(s)=p$}.\end{cases}

Construisons aussi une fonction continue g:|N|C:𝑔𝑁𝐶g:|N|\to C telle que, pour tout simplexe s=[s0],,[sq]superscript𝑠delimited-[]subscript𝑠0delimited-[]subscript𝑠𝑞s^{\prime}=\langle[s_{0}],\dots,[s_{q}]\rangle de Nsuperscript𝑁N^{\prime}, g(|s|)Cs0𝑔superscript𝑠subscript𝐶subscript𝑠0g(|s^{\prime}|)\subset C_{s_{0}}. Si s=[s0]superscript𝑠delimited-⟨⟩delimited-[]subscript𝑠0s^{\prime}=\langle[s_{0}]\rangle est un 00-simplexe de Nsuperscript𝑁N^{\prime}, prenons un point xs0Cs0subscript𝑥subscript𝑠0subscript𝐶subscript𝑠0x_{s_{0}}\in C_{s_{0}} et posons g([s0])=xs0𝑔delimited-[]subscript𝑠0subscript𝑥subscript𝑠0g([s_{0}])=x_{s_{0}}. Soit 0<qk0𝑞𝑘0<q\leq k, et supposons définie la restriction de g𝑔g au (q1)𝑞1(q-1)-squelette de |N|superscript𝑁|N^{\prime}|. Soit s=[s0],,[sq]superscript𝑠delimited-[]subscript𝑠0delimited-[]subscript𝑠𝑞s^{\prime}=\langle[s_{0}],\dots,[s_{q}]\rangle un q𝑞q-simplexe de Nsuperscript𝑁N^{\prime}. Pour toute face s′′superscript𝑠′′s^{\prime\prime} de ssuperscript𝑠s^{\prime}, nous avons g(|s′′|)Cs0𝑔superscript𝑠′′subscript𝐶subscript𝑠0g(|s^{\prime\prime}|)\subset C_{s_{0}}, donc g𝑔g envoie le bord de |s|superscript𝑠|s^{\prime}| dans Cs0subscript𝐶subscript𝑠0C_{s_{0}}. Comme Cs0subscript𝐶subscript𝑠0C_{s_{0}} est convexe, donc contractile, nous pouvons prolonger g𝑔g à |s|superscript𝑠|s^{\prime}| de façon que g(|s|)Cs0𝑔superscript𝑠subscript𝐶subscript𝑠0g(|s^{\prime}|)\subset C_{s_{0}}. Pour tout simplexe s𝑠s de N𝑁N, nous avons g(|Trs|)Cs𝑔Tr𝑠subscript𝐶𝑠g(|\operatorname{Tr}s|)\subset C_{s} car, si s=[s0],,[sq]superscript𝑠delimited-[]subscript𝑠0delimited-[]subscript𝑠𝑞s^{\prime}=\langle[s_{0}],\dots,[s_{q}]\rangle est un simplexe de TrsTr𝑠\operatorname{Tr}s, alors ss0𝑠subscript𝑠0s\leq s_{0}, donc g(|s|)Cs0Cs𝑔superscript𝑠subscript𝐶subscript𝑠0subscript𝐶𝑠g(|s^{\prime}|)\subset C_{s_{0}}\subset C_{s}.

Pour tout simplexe s𝑠s de N𝑁N, nous avons gf(Cs)g(|Trs|)Cs𝑔𝑓subscript𝐶𝑠𝑔Tr𝑠subscript𝐶𝑠g\circ f(C_{s})\subset g(|\operatorname{Tr}s|)\subset C_{s}. Comme les Cssubscript𝐶𝑠C_{s} sont convexes, nous pouvons définir une homotopie hh entre l’identité de C𝐶C et gf𝑔𝑓g\circ f par h(x,t)=(1t)x+tgf(x)𝑥𝑡1𝑡𝑥𝑡𝑔𝑓𝑥h(x,t)=(1-t)x+tgf(x).

Pour tout simplexe s𝑠s de N𝑁N, nous avons fg(|Trs|)f(Cs)|Trs|𝑓𝑔Tr𝑠𝑓subscript𝐶𝑠Tr𝑠f\circ g(|\operatorname{Tr}s|)\subset f(C_{s})\subset|\operatorname{Tr}s|. Nous achèverons de montrer que f𝑓f et g𝑔g sont des équivalences homotopiques en construisant une homotopie k:|N|×I|N|:𝑘𝑁𝐼𝑁k:|N|\times I\to|N| entre l’identité et fg𝑓𝑔f\circ g telle que k(|Trs|×I)|Trs|𝑘Tr𝑠𝐼Tr𝑠k(|\operatorname{Tr}s|\times I)\subset|\operatorname{Tr}s| pour tout simplexe s𝑠s de N𝑁N. Pour 0qm0𝑞𝑚0\leq q\leq m, soit Tq=qd(s)|Trs|subscript𝑇𝑞subscript𝑞𝑑𝑠Tr𝑠T_{q}=\bigcup_{q\leq d(s)}|\operatorname{Tr}s|; alors T0=|N|subscript𝑇0superscript𝑁T_{0}=|N^{\prime}|. Si d(s)=m𝑑𝑠𝑚d(s)=m, alors Trs=[s]Tr𝑠delimited-[]𝑠\operatorname{Tr}s=[s], et la restriction de k𝑘k à |Trs|×ITr𝑠𝐼|\operatorname{Tr}s|\times I est définie par k([s],t)=[s]𝑘delimited-[]𝑠𝑡delimited-[]𝑠k([s],t)=[s] pour tout t𝑡t. Soit 0q<m0𝑞𝑚0\leq q<m, et supposons définie la restriction kq+1subscript𝑘𝑞1k_{q+1} de k𝑘k à Tq+1×Isubscript𝑇𝑞1𝐼T_{q+1}\times I. Si s𝑠s est un q𝑞q-simplexe de N𝑁N, alors |Trs|Tq+1=s<s|Trs|Tr𝑠subscript𝑇𝑞1subscript𝑠superscript𝑠Trsuperscript𝑠|\operatorname{Tr}s|\cap T_{q+1}=\bigcup_{s<s^{\prime}}|\operatorname{Tr}s^{\prime}|, donc kq+1((|Trs|Tq+1)×I)|Trs|subscript𝑘𝑞1Tr𝑠subscript𝑇𝑞1𝐼Tr𝑠k_{q+1}((|\operatorname{Tr}s|\cap T_{q+1})\times I)\subset|\operatorname{Tr}s|, et la contractilité du polyèdre |Trs|Tr𝑠|\operatorname{Tr}s| nous permet de trouver une homotopie ks:|Trs|×I|Trs|:subscript𝑘𝑠Tr𝑠𝐼Tr𝑠k_{s}:|\operatorname{Tr}s|\times I\to|\operatorname{Tr}s| entre l’identité et la restriction de fg𝑓𝑔f\circ g telle que ks|(|Trs|Tq+1)×I=kq+1|(|Trs|Tq+1×Ik_{s}|(|\operatorname{Tr}s|\cap T_{q+1})\times I=k_{q+1}|(|\operatorname{Tr}s|\cap T_{q+1}\times I. Nous pouvons définir la restriction kqsubscript𝑘𝑞k_{q} de k𝑘k à Tq×Isubscript𝑇𝑞𝐼T_{q}\times I par

kq(x,t)={kq+1(x,t)si xTq+1ks(x,t)si x|Trs| avec d(s)=q.subscript𝑘𝑞𝑥𝑡casessubscript𝑘𝑞1𝑥𝑡si xTq+1subscript𝑘𝑠𝑥𝑡si x|Trs| avec d(s)=qk_{q}(x,t)=\begin{cases}k_{q+1}(x,t)&\text{si $x\in T_{q+1}$}\\ k_{s}(x,t)&\text{si $x\in|\operatorname{Tr}s|$ avec $d(s)=q$}.\end{cases}

Il résulte du lemme 1 que, si C𝐶C est normal, alors Hˇ(C,)superscriptˇ𝐻𝐶\check{H}^{*}(C,\mathbb{Q}) est de type fini, donc le nombre de Lefschetz Λ(f)Λ𝑓\Lambda(f) est défini pour toute fonction continue f:CC:𝑓𝐶𝐶f:C\to C. En outre, Hˇ(C,)superscriptˇ𝐻𝐶\check{H}^{*}(C,\mathbb{Q}) est alors naturellement isomorphe à Hom(H(C,),)Hom𝐻𝐶\operatorname{Hom}(H(C,\mathbb{Q}),\mathbb{Q}), ce qui permet d’utiliser l’homologie singulière pour calculer Λ(f)Λ𝑓\Lambda(f).

Si 𝒞={C1,,Cn}𝒞subscript𝐶1subscript𝐶𝑛\mathcal{C}=\{C_{1},\dots,C_{n}\} et 𝒞={C1,,Cn}superscript𝒞subscriptsuperscript𝐶1subscriptsuperscript𝐶𝑛\mathcal{C}^{\prime}=\{C^{\prime}_{1},\dots,C^{\prime}_{n}\} sont deux familles de sous-ensembles de X𝑋X et Xsuperscript𝑋X^{\prime} respectivement, nous dirons que les nerfs de 𝒞𝒞\mathcal{C} et 𝒞superscript𝒞\mathcal{C}^{\prime} sont naturellement isomorphes si, pour tout sous-ensemble non vide s𝑠s de {1,,n}1𝑛\{1,\dots,n\}, les conditions Cssubscript𝐶𝑠C_{s}\neq\emptyset et Cssubscriptsuperscript𝐶𝑠C^{\prime}_{s}\neq\emptyset sont équivalentes.

Lemme 2.

Soient 𝒞={C1,,Cn}𝒞subscript𝐶1subscript𝐶𝑛\mathcal{C}=\{C_{1},\dots,C_{n}\} et 𝒞={C1,,Cn}superscript𝒞subscriptsuperscript𝐶1subscriptsuperscript𝐶𝑛\mathcal{C}^{\prime}=\{C^{\prime}_{1},\dots,C^{\prime}_{n}\} deux familles de sous-ensembles convexes des e.v.t. E𝐸E et Esuperscript𝐸E^{\prime} respectivement, et soient C=C1Cn𝐶subscript𝐶1subscript𝐶𝑛C=C_{1}\cup\dots\cup C_{n} et C=C1Cnsuperscript𝐶subscriptsuperscript𝐶1subscriptsuperscript𝐶𝑛C^{\prime}=C^{\prime}_{1}\cup\dots\cup C^{\prime}_{n}. Supposons les Cisubscript𝐶𝑖C_{i} fermés dans C𝐶C et les Cisubscriptsuperscript𝐶𝑖C^{\prime}_{i} femés dans Csuperscript𝐶C^{\prime}. Soit q:CC:𝑞𝐶superscript𝐶q:C\to C^{\prime} une fonction continue telle que q(Ci)Ci𝑞subscript𝐶𝑖subscriptsuperscript𝐶𝑖q(C_{i})\subset C^{\prime}_{i} pour tout i𝑖i. Si C𝐶C et Csuperscript𝐶C^{\prime} sont normaux et si les nerfs de 𝒞𝒞\mathcal{C} et 𝒞superscript𝒞\mathcal{C}^{\prime} sont naturellement isomorphes, alors q:Hˇ(C,R)Hˇ(C,R):superscript𝑞superscriptˇ𝐻superscript𝐶𝑅superscriptˇ𝐻𝐶𝑅q^{*}:\check{H}^{*}(C^{\prime},R)\to\check{H}^{*}(C,R) est un isomorphisme.

Démonstration.

Soit N𝑁N le nerf commun à 𝒞𝒞\mathcal{C} et 𝒞superscript𝒞\mathcal{C}^{\prime}. Comme dans le lemme 1, construisons une fonction continue f:C|N|:superscript𝑓superscript𝐶superscript𝑁f^{\prime}:C^{\prime}\to|N^{\prime}| telle que f(Cs)|Trs|superscript𝑓subscriptsuperscript𝐶𝑠Tr𝑠f^{\prime}(C^{\prime}_{s})\subset|\operatorname{Tr}s| pour tout simplexe s𝑠s de N𝑁N. La fonction f=fq:C|N|:𝑓superscript𝑓𝑞𝐶𝑁f=f^{\prime}\circ q:C\to|N| vérifie alors f(Cs)|Trs|𝑓subscript𝐶𝑠Tr𝑠f(C_{s})\subset|\operatorname{Tr}s| pour tout simplexe s𝑠s de N𝑁N. L’argument du lemme 1 montre que fsuperscript𝑓f^{\prime} et f𝑓f sont des équivalences homotopiques, donc f:Hˇ(|N|,R)Hˇ(C,R):superscriptsuperscript𝑓superscriptˇ𝐻𝑁𝑅superscriptˇ𝐻superscript𝐶𝑅{f^{\prime}}^{*}:\check{H}^{*}(|N|,R)\to\check{H}^{*}(C^{\prime},R) et f:Hˇ(|N|,R)Hˇ(C,R):superscript𝑓superscriptˇ𝐻𝑁𝑅superscriptˇ𝐻𝐶𝑅f^{*}:\check{H}^{*}(|N|,R)\to\check{H}^{*}(C,R) sont des isomorphismes. Puisque f=qfsuperscript𝑓superscript𝑞superscriptsuperscript𝑓f^{*}=q^{*}\circ{f^{\prime}}^{*}, qsuperscript𝑞q^{*} est aussi un isomorphisme. ∎

Nous avons aussi besoin d’une propriété d’invariance de l’homologie singulière par les «  petites déformations  ».

Lemme 3.

Si l’espace topologique X𝑋X a le type d’homotopie d’un complexe simplicial, alors il existe un recouvrement ouvert 𝒰𝒰\mathcal{U} de X𝑋X ayant la propriété suivante: si 𝒱𝒱\mathcal{V} est un recouvrement ouvert de X𝑋X et si φ:S(X,𝒱,R)S(X,R):𝜑𝑆𝑋𝒱𝑅𝑆𝑋𝑅\varphi:S(X,\mathcal{V},R)\to S(X,R) est un morphisme de chaînes tel que, pour tout simplexe singulier σ𝜎\sigma de S(X,𝒱,R)𝑆𝑋𝒱𝑅S(X,\mathcal{V},R), il existe un élément de 𝒰𝒰\mathcal{U} contenant σnorm𝜎||\sigma|| et φ(τ)norm𝜑𝜏||\varphi(\tau)|| pour toute face τ𝜏\tau de σ𝜎\sigma, alors φSd𝒱(a)=asubscript𝜑𝑆subscript𝑑𝒱𝑎𝑎\varphi_{*}\circ Sd_{\mathcal{V}*}(a)=a pour tout aH(X,R)𝑎𝐻𝑋𝑅a\in H(X,R).

Démonstration.

Par hypothèse, il existe un complexe simplicial N𝑁N et une équivalence homotopique q:X|N|:𝑞𝑋𝑁q:X\to|N|. Soit 𝒰0subscript𝒰0\mathcal{U}_{0} le recouvrement ouvert de |N|𝑁|N| formé des ensembles St(v,N)St𝑣𝑁\operatorname{St}(v,N), où v𝑣v parcourt l’ensemble N(0)superscript𝑁0N^{(0)} des sommets de N𝑁N, et soit 𝒰=q1(𝒰0)𝒰superscript𝑞1subscript𝒰0\mathcal{U}=q^{-1}(\mathcal{U}_{0}) le recouvrement ouvert de X𝑋X formé des ensembles q1(St(v,N))superscript𝑞1St𝑣𝑁q^{-1}(\operatorname{St}(v,N)), vN(0)𝑣superscript𝑁0v\in N^{(0)}.

Soient 𝒱𝒱\mathcal{V} un recouvrement ouvert de X𝑋X et φ:S(X,𝒱,R)S(X,R):𝜑𝑆𝑋𝒱𝑅𝑆𝑋𝑅\varphi:S(X,\mathcal{V},R)\to S(X,R) un morphisme de chaînes tel que, pour tout simplexe singulier σ𝜎\sigma de S(X,𝒱,R)𝑆𝑋𝒱𝑅S(X,\mathcal{V},R), il existe un élément q1(St(v,N))superscript𝑞1St𝑣𝑁q^{-1}(\operatorname{St}(v,N)) de 𝒰𝒰\mathcal{U} contenant σnorm𝜎||\sigma|| et φ(τ)norm𝜑𝜏||\varphi(\tau)|| pour toute face τ𝜏\tau de σ𝜎\sigma, et l’ensemble de ces vN(0)𝑣superscript𝑁0v\in N^{(0)} est un simplexe sσsubscript𝑠𝜎s_{\sigma} de N𝑁N. L’ensemble St(sσ,N)=vsσSt(v,N)Stsubscript𝑠𝜎𝑁subscript𝑣subscript𝑠𝜎St𝑣𝑁\operatorname{St}(s_{\sigma},N)=\bigcap_{v\in s_{\sigma}}\operatorname{St}(v,N) est contractile. Si τ𝜏\tau est une face de σ𝜎\sigma, alors sσsτsubscript𝑠𝜎subscript𝑠𝜏s_{\sigma}\subset s_{\tau}, donc St(sτ,N)St(sσ,N)Stsubscript𝑠𝜏𝑁Stsubscript𝑠𝜎𝑁\operatorname{St}(s_{\tau},N)\subset\operatorname{St}(s_{\sigma},N), et St(sσ,N)Stsubscript𝑠𝜎𝑁\operatorname{St}(s_{\sigma},N) contient q(τ)q#φ(τ)𝑞norm𝜏normsubscript𝑞#𝜑𝜏q(||\tau||)\cup||q_{\#}\circ\varphi(\tau)|| pour toute face τ𝜏\tau de σ𝜎\sigma. L’acyclicité des ensembles St(sσ,N)Stsubscript𝑠𝜎𝑁\operatorname{St}(s_{\sigma},N) permet alors de construire, par récurrence sur la dimension de σ𝜎\sigma, un élément h(σ)H(St(sσ,N),R)𝜎𝐻Stsubscript𝑠𝜎𝑁𝑅h(\sigma)\in H(\operatorname{St}(s_{\sigma},N),R) tel que h(σ)+h(σ)=q#(σ)q#φ(σ)𝜎𝜎subscript𝑞#𝜎subscript𝑞#𝜑𝜎\partial h(\sigma)+h\partial(\sigma)=q_{\#}(\sigma)-q_{\#}\circ\varphi(\sigma). Les morphismes de chaînes q#ι𝒱subscript𝑞#subscript𝜄𝒱q_{\#}\circ\iota_{\mathcal{V}} et q#φsubscript𝑞#𝜑q_{\#}\circ\varphi sont donc homotopes, et nous avons qι𝒱(b)=qφ(b)subscript𝑞subscript𝜄𝒱𝑏subscript𝑞subscript𝜑𝑏q_{*}\circ\iota_{\mathcal{V}*}(b)=q_{*}\circ\varphi_{*}(b) pour tout bH(X,𝒱,R)𝑏𝐻𝑋𝒱𝑅b\in H(X,\mathcal{V},R).

Pour aH(X,R)𝑎𝐻𝑋𝑅a\in H(X,R), nous avons a=ι𝒱Sd𝒱(a)𝑎subscript𝜄𝒱𝑆subscript𝑑𝒱𝑎a=\iota_{\mathcal{V}*}\circ Sd_{\mathcal{V}*}(a), d’où

q(a)=qι𝒱Sd𝒱(a)=qφSd𝒱(a).subscript𝑞𝑎subscript𝑞subscript𝜄𝒱𝑆subscript𝑑𝒱𝑎subscript𝑞subscript𝜑𝑆subscript𝑑𝒱𝑎q_{*}(a)=q_{*}\circ\iota_{\mathcal{V}*}\circ Sd_{\mathcal{V}*}(a)=q_{*}\circ\varphi_{*}\circ Sd_{\mathcal{V}*}(a).

Puisque qsubscript𝑞q_{*} est un isomorphisme, cela entraîne que a=φSd𝒱(a)𝑎subscript𝜑𝑆subscript𝑑𝒱𝑎a=\varphi_{*}\circ Sd_{\mathcal{V}*}(a). ∎

Si φ𝜑\varphi est un endomorphisme d’un espace vectoriel E𝐸E, nous notons trφtr𝜑\operatorname{tr}\varphi, quand elle est définie, la trace au sens de Leray de cet endomorphisme. Toutes les propriétés de la trace et du nombre de Lefschetz au sens de Leray dont nous avons besoin se trouvent dans [5].

Si 𝒰𝒰\mathcal{U} est un recouvrement ouvert d’un espace X𝑋X et A𝐴A un sous-ensemble de X𝑋X, la notation St(A,𝒰)St𝐴𝒰\operatorname{St}(A,\mathcal{U}) désigne la réunion de tous les éléments de 𝒰𝒰\mathcal{U} qui rencontrent A𝐴A. Nous notons St(𝒰)St𝒰\operatorname{St}(\mathcal{U}) le recouvrement formé des ensembles St(U,𝒰)St𝑈𝒰\operatorname{St}(U,\mathcal{U}) avec U𝒰𝑈𝒰U\in\mathcal{U}. Si Y𝑌Y est un sous-ensemble de X𝑋X, la notation 𝒰|Yconditional𝒰𝑌\mathcal{U}|Y désigne le recouvrement de Y𝑌Y formé des ensembles UY𝑈𝑌U\cap Y, U𝒰𝑈𝒰U\in\mathcal{U}.

Nous utiliserons le fait suivant dans la démonstration du lemme 5.

Lemme 4.

Soit F𝐹F un fermé d’un espace métrisable X𝑋X, et soit 𝒰={Uα|αA}𝒰conditional-setsubscript𝑈𝛼𝛼𝐴\mathcal{U}=\{U_{\alpha}\,|\,\alpha\in A\} un recouvrement localement fini de F𝐹F par des ouverts de F𝐹F. Il existe une famille localement finie 𝒱={Vα|αA}𝒱conditional-setsubscript𝑉𝛼𝛼𝐴\mathcal{V}=\{V_{\alpha}\,|\,\alpha\in A\} d’ouverts de X𝑋X telle que VαF=Uαsubscript𝑉𝛼𝐹subscript𝑈𝛼V_{\alpha}\cap F=U_{\alpha} pour tout αA𝛼𝐴\alpha\in A et que les nerfs de 𝒰𝒰\mathcal{U} et 𝒱𝒱\mathcal{V} soient naturellement isomorphes.

Démonstration.

Nous pouvons supposer Uαsubscript𝑈𝛼U_{\alpha}\neq\emptyset pour tout αA𝛼𝐴\alpha\in A, ce qui nous permet d’identifier A𝐴A à l’ensemble des sommets du nerf N𝑁N de 𝒰𝒰\mathcal{U}. Puisque 𝒰𝒰\mathcal{U} est localement fini et F𝐹F métrisable, il existe une fonction continue ψ:F|N|:𝜓𝐹𝑁\psi:F\to|N| telle que Uα=ψ1(St(α,N))subscript𝑈𝛼superscript𝜓1St𝛼𝑁U_{\alpha}=\psi^{-1}(\operatorname{St}(\alpha,N)) pour tout αA𝛼𝐴\alpha\in A. Puisque X𝑋X est métrisable, il existe un voisinage ouvert W𝑊W de F𝐹F dans X𝑋X et une fonction continue ψ¯:W|N|:¯𝜓𝑊𝑁\bar{\psi}:W\to|N| prolongeant ψ𝜓\psi ( voir [7], théorème 10.4, page 105). Pour αA𝛼𝐴\alpha\in A, soit Wα=ψ¯1(St(α,N))subscript𝑊𝛼superscript¯𝜓1St𝛼𝑁W_{\alpha}=\bar{\psi}^{-1}(\operatorname{St}(\alpha,N)); c’est un ouvert de X𝑋X tel que WαF=Uαsubscript𝑊𝛼𝐹subscript𝑈𝛼W_{\alpha}\cap F=U_{\alpha}. La famille {Wα|αA}conditional-setsubscript𝑊𝛼𝛼𝐴\{W_{\alpha}\,|\,\alpha\in A\} est localement finie dans W𝑊W ([7], lemme 10.2 page 102) et les nerfs des familles 𝒰𝒰\mathcal{U} et 𝒲𝒲\mathcal{W} sont naturellement isomorphes, étant isomorphes au nerf de la famille {St(α,N)|αA}conditional-setSt𝛼𝑁𝛼𝐴\{\operatorname{St}(\alpha,N)\,|\,\alpha\in A\}. Soit V𝑉V un voisinage ouvert de F𝐹F dans X𝑋X tel que V¯W¯𝑉𝑊\overline{V}\subset W. Alors la famille 𝒱={Vα|αA}𝒱conditional-setsubscript𝑉𝛼𝛼𝐴\mathcal{V}=\{V_{\alpha}\,|\,\alpha\in A\}, où Vα=WαVsubscript𝑉𝛼subscript𝑊𝛼𝑉V_{\alpha}=W_{\alpha}\cap V pour tout αA𝛼𝐴\alpha\in A est localement finie dans X𝑋X et vérifie VαF=Uαsubscript𝑉𝛼𝐹subscript𝑈𝛼V_{\alpha}\cap F=U_{\alpha} pour tout α𝛼\alpha. Puisque les nerfs des familles 𝒰𝒰\mathcal{U} et 𝒲𝒲\mathcal{W} sont naturellement isomorphes et que UαVαWαsubscript𝑈𝛼subscript𝑉𝛼subscript𝑊𝛼U_{\alpha}\subset V_{\alpha}\subset W_{\alpha} pour tout α𝛼\alpha, les nerfs des familles 𝒰𝒰\mathcal{U} et 𝒱𝒱\mathcal{V} sont naturellement isomorphes. ∎

3. Une propriété des réunions finies de rétractes absolus de voisinage algébriques

Le résultat que nous démontrerons das cette section entraîne que, si l’espace C𝐶C du théorème est métrisable, il est possible d’«  approximer  »la fonction compacte f𝑓f par des morphismes de chaînes dont les images sont de type fini. C’est la clef de la démonstration dans le cas métrisable.

Pour tout complexe simplicial N𝑁N, nous notons C(N,RC(N,R le complexe des chaînes orientées de N𝑁N à coefficients R𝑅R. Le module Cq(N,R)subscript𝐶𝑞𝑁𝑅C_{q}(N,R) des q𝑞q-chaînes de ce complexe est libre, et a une base en correspondance biunivoque avec les q𝑞q-simplexes de N𝑁N, le générateur correspondant au q𝑞q-simplexe s𝑠s étant un générateur de Cq(s,R)subscript𝐶𝑞𝑠𝑅C_{q}(s,R). Nous identifions Cq(N,R)subscript𝐶𝑞𝑁𝑅C_{q}(N,R) au R𝑅R-module libre engendré par les q𝑞q-simplexes de N𝑁N en fixant une fois pour toutes un générateur de chaque Cp(s,R)subscript𝐶𝑝𝑠𝑅C_{p}(s,R), que nous notons encore s𝑠s. Si s𝑠s est un 00-simplexe, le générateur fixé de C0(s,R)subscript𝐶0𝑠𝑅C_{0}(s,R) est celui d’augmentation 111.

Les notions suivantes ont été introduites dans [2].

Définition 1.

Soient N𝑁N un complexe simplicial, X𝑋X un espace topologique et 𝒰𝒰\mathcal{U} un recouvrement ouvert de X𝑋X. Une réalisation algébrique partielle de N𝑁N dans X𝑋X relativement à 𝒰𝒰\mathcal{U} est la donnée d’un sous-complexe M𝑀M de N𝑁N contenant tous les sommets de N𝑁N et d’un morphisme de chaînes μ:C(M,R)S(X,R):𝜇𝐶𝑀𝑅𝑆𝑋𝑅\mu:C(M,R)\to S(X,R) tel que, pour tout simplexe s𝑠s de N𝑁N, il existe un élément de 𝒰𝒰\mathcal{U} contenant μ(t)norm𝜇𝑡||\mu(t)|| pour toute face t𝑡t de s𝑠s appartenant à M𝑀M. Si M=N𝑀𝑁M=N, la réalisation algébrique est dite complète.

Définition 2.

Un espace métrisable X𝑋X est appelé un R𝑅R-rétracte absolu de voisinage algébrique si, pour tout recouvrement ouvert 𝒰𝒰\mathcal{U} de X𝑋X, il existe un recouvrement ouvert 𝒱𝒱\mathcal{V} de X𝑋X qui est plus fin que 𝒰𝒰\mathcal{U} et tel que, pour tout complexe simplicial N𝑁N, toute réalisation algébrique partielle de N𝑁N dans X𝑋X relativement à 𝒱𝒱\mathcal{V} se prolonge en une réalisation complète de N𝑁N relativement à 𝒰𝒰\mathcal{U}.

Dans le lemme suivant, l’anneau R𝑅R est supposé noethérien.

Lemme 5.

Soient X1,,Xnsubscript𝑋1subscript𝑋𝑛X_{1},\dots,X_{n} des fermés d’un espace métrisable X𝑋X tels que X=X1Xn𝑋subscript𝑋1subscript𝑋𝑛X=X_{1}\cup\dots\cup X_{n} et que Xusubscript𝑋𝑢X_{u} soit un R𝑅R-rétracte absolu de voisinage algébrique pour tout sous-ensemble non vide u𝑢u de {1,,n}1𝑛\{1,\dots,n\} tel que Xu=iuXisubscript𝑋𝑢subscript𝑖𝑢subscript𝑋𝑖X_{u}=\bigcap_{i\in u}X_{i}\neq\emptyset. Alors, pour tout recouvrement ouvert 𝒰𝒰\mathcal{U} de X𝑋X, il existe un recouvrement ouvert 𝒱𝒱\mathcal{V} de X𝑋X et un morphisme de chaînes φ:S(X,𝒱,R)S(X,R):𝜑𝑆𝑋𝒱𝑅𝑆𝑋𝑅\varphi:S(X,\mathcal{V},R)\to S(X,R) vérifiant

(i)𝑖(i) pour tout simplexe singulier σ𝜎\sigma de S(X,𝒱,R)𝑆𝑋𝒱𝑅S(X,\mathcal{V},R), il existe U𝒰𝑈𝒰U\in\mathcal{U} contenant σnorm𝜎||\sigma|| et φ(τ)norm𝜑𝜏||\varphi(\tau)|| pour toute face τ𝜏\tau de σ𝜎\sigma,

(ii)𝑖𝑖(ii) pour tout compact D𝐷D de X𝑋X, il existe un voisinage E𝐸E de D𝐷D dans X𝑋X tel que φ(S(E,R)S(X,𝒱,R))𝜑𝑆𝐸𝑅𝑆𝑋𝒱𝑅\varphi(S(E,R)\cap S(X,\mathcal{V},R)) soit de type fini.

Démonstration.

Pour tout sous-ensemble u𝑢u de {1,,n}1𝑛\{1,\dots,n\}, nous notons m(u)𝑚𝑢m(u) son cardinal. Soit k𝑘k le plus grand entier tel qu’il existe un sous-ensemble u𝑢u de {1,,n}1𝑛\{1,\dots,n\} avec m(y)=k𝑚𝑦𝑘m(y)=k et Xusubscript𝑋𝑢X_{u}\neq\emptyset. Pour 1jk1𝑗𝑘1\leq j\leq k, soit X(j)=m(u)jXu𝑋𝑗subscript𝑚𝑢𝑗subscript𝑋𝑢X(j)=\bigcup_{m(u)\geq j}X_{u}; c’est un sous-ensemble fermé de X𝑋X.

Soit 𝒰𝒰\mathcal{U} un recouvrement ouvert de X𝑋X. Soit 𝒰0superscript𝒰0\mathcal{U}^{0} un recouvrement ouvert de X𝑋X tel que St(𝒰0)Stsuperscript𝒰0\operatorname{St}(\mathcal{U}^{0}) soit plus fin que 𝒰𝒰\mathcal{U}. Pour 1jk1𝑗𝑘1\leq j\leq k, nous construirons un recouvrement (relativement) ouvert 𝒰jsuperscript𝒰𝑗\mathcal{U}^{j} de X(j)𝑋𝑗X(j) et, pour tout sous-ensemble u𝑢u de {1,,n}1𝑛\{1,\dots,n\} tel que Xusubscript𝑋𝑢X_{u}\neq\emptyset, nous construirons des recouvrements (relativement) ouverts 𝒰usubscript𝒰𝑢\mathcal{U}_{u} et 𝒲usubscript𝒲𝑢\mathcal{W}_{u} de Xusubscript𝑋𝑢X_{u} de façon que les conditions suivantes soient vérifiées.

(1) Si m(u)=j𝑚𝑢𝑗m(u)=j, alors 𝒰usubscript𝒰𝑢\mathcal{U}_{u} est plus fin que 𝒰j1|Xuconditionalsuperscript𝒰𝑗1subscript𝑋𝑢\mathcal{U}^{j-1}|X_{u} et, pour tout complexe simplicial N𝑁N, toute réalisation algébrique partielle de N𝑁N dans Xusubscript𝑋𝑢X_{u} relativement à 𝒰usubscript𝒰𝑢\mathcal{U}_{u} se prolonge en une réalisation algébrique complète relativement à 𝒰j1|Xuconditionalsuperscript𝒰𝑗1subscript𝑋𝑢\mathcal{U}^{j-1}|X_{u}.

(2) St(𝒲u)Stsubscript𝒲𝑢\operatorname{St}(\mathcal{W}_{u}) est plus fin que 𝒰usubscript𝒰𝑢\mathcal{U}_{u}.

(3) 𝒰jsuperscript𝒰𝑗\mathcal{U}^{j} est plus fin que 𝒰j1|X(j)conditionalsuperscript𝒰𝑗1𝑋𝑗\mathcal{U}^{j-1}|X(j) pour tout 0<jk0𝑗𝑘0<j\leq k.

(4) 𝒰j|Xuconditionalsuperscript𝒰𝑗subscript𝑋𝑢\mathcal{U}^{j}|X_{u} est plus fin que 𝒲usubscript𝒲𝑢\mathcal{W}_{u} pour tout u{1,,n}𝑢1𝑛u\subset\{1,\dots,n\} tel que m(u)=j𝑚𝑢𝑗m(u)=j.

Si 𝒰j1superscript𝒰𝑗1\mathcal{U}^{j-1} est construit, le fait que Xusubscript𝑋𝑢X_{u} est un R𝑅R-rétracte absolu de voisinage algébrique nous permet de trouver 𝒰usubscript𝒰𝑢\mathcal{U}_{u} vérifiant (1), et l’existence de 𝒲usubscript𝒲𝑢\mathcal{W}_{u} résulte de la paracompacité de Xusubscript𝑋𝑢X_{u}. Une fois les 𝒲usubscript𝒲𝑢\mathcal{W}_{u} construits pour tout u𝑢u tel que m(u)=j𝑚𝑢𝑗m(u)=j, tout point x𝑥x de X(j)𝑋𝑗X(j) a un voisinage O(x)𝑂𝑥O(x) tel que O(x)Xu𝑂𝑥subscript𝑋𝑢O(x)\cap X_{u} soit contenu dans un élément de 𝒲usubscript𝒲𝑢\mathcal{W}_{u} pour tout u𝑢u tel que m(u)=j𝑚𝑢𝑗m(u)=j et xXu𝑥subscript𝑋𝑢x\in X_{u} et que O(x)Xu=𝑂𝑥subscript𝑋𝑢O(x)\cap X_{u}=\emptyset si xXu𝑥subscript𝑋𝑢x\notin X_{u}. Prenons alors pour 𝒰jsuperscript𝒰𝑗\mathcal{U}^{j} un recouvrement ouvert de X(j)𝑋𝑗X(j) plus fin que 𝒰j1|X(j)conditionalsuperscript𝒰𝑗1𝑋𝑗\mathcal{U}^{j-1}|X(j) et que {O(x)|xX(j)}conditional-set𝑂𝑥𝑥𝑋𝑗\{O(x)\,|\,x\in X(j)\}.

Nous construirons maintenant, par récurrence descendante, des ensembles AkA1subscript𝐴𝑘subscript𝐴1A_{k}\subset\dots\subset A_{1} et, pour kj1𝑘𝑗1k\geq j\geq 1, un recouvrement ouvert localement fini 𝒱j={Vα,j|αAj}subscript𝒱𝑗conditional-setsubscript𝑉𝛼𝑗𝛼subscript𝐴𝑗\mathcal{V}_{j}=\{V_{\alpha,j}\,|\,\alpha\in A_{j}\} de Xjsubscript𝑋𝑗X_{j} qui est plus fin que Ujsuperscript𝑈𝑗U^{j}. Nous construirons aussi, pour tout sous-ensemble non vide u𝑢u de {1,,n}1𝑛\{1,\dots,n\} tel que Xusubscript𝑋𝑢X_{u}\neq\emptyset, un sous-ensemble Ausubscriptsuperscript𝐴𝑢A^{\prime}_{u} de Am(u)subscript𝐴𝑚𝑢A_{m(u)} de façon que Ajsubscript𝐴𝑗A_{j} soit la réunion disjointe des Ausubscriptsuperscript𝐴𝑢A^{\prime}_{u} avec m(u)j𝑚𝑢𝑗m(u)\geq j et que la condition suivante soit vérifiée.

(5) Si iu𝑖𝑢i\notin u, alors Vα,jXi=subscript𝑉𝛼𝑗subscript𝑋𝑖V_{\alpha,j}\cap X_{i}=\emptyset pour tout αAu𝛼subscriptsuperscript𝐴𝑢\alpha\in A^{\prime}_{u} et tout jm(u)𝑗𝑚𝑢j\leq m(u).

X(k)𝑋𝑘X(k) est la réunion disjointe des Xusubscript𝑋𝑢X_{u}\neq\emptyset tels que m(u)=k𝑚𝑢𝑘m(u)=k. Pour chaque tel u𝑢u, soit 𝒱u={Vα,k|αAu}subscript𝒱𝑢conditional-setsubscript𝑉𝛼𝑘𝛼subscriptsuperscript𝐴𝑢\mathcal{V}_{u}=\{V_{\alpha,k}\,|\,\alpha\in A^{\prime}_{u}\} un recouvrement ouvert localement fini de Xusubscript𝑋𝑢X_{u} plus fin que 𝒰ksuperscript𝒰𝑘\mathcal{U}^{k}. Soit Aksubscript𝐴𝑘A_{k} la réunion disjointe des Ausubscriptsuperscript𝐴𝑢A^{\prime}_{u} avec m(u)=k𝑚𝑢𝑘m(u)=k, et soit 𝒱k=m(u)=k𝒱usubscript𝒱𝑘subscript𝑚𝑢𝑘subscript𝒱𝑢\mathcal{V}_{k}=\bigcup_{m(u)=k}\mathcal{V}_{u}.

Soit 1j<k1𝑗𝑘1\leq j<k, et supposons Aj+1subscript𝐴𝑗1A_{j+1} et 𝒱j+1subscript𝒱𝑗1\mathcal{V}_{j+1} construits. Le lemme 4 nous permet de trouver une famille 𝒱^j+1={Vα,j|αAj+1}subscript^𝒱𝑗1conditional-setsubscript𝑉𝛼𝑗𝛼subscript𝐴𝑗1\widehat{\mathcal{V}}_{j+1}=\{V_{\alpha,j}\,|\,\alpha\in A_{j+1}\} d’ouverts de X(j)𝑋𝑗X(j), localement finie dans X(j)𝑋𝑗X(j), telle que Vα,jX(j+1)=Vα,j+1subscript𝑉𝛼𝑗𝑋𝑗1subscript𝑉𝛼𝑗1V_{\alpha,j}\cap X(j+1)=V_{\alpha,j+1} pour tout αAj+1𝛼subscript𝐴𝑗1\alpha\in A_{j+1}, et dont le nerf est naturellement isomorphe au nerf de 𝒱j+1subscript𝒱𝑗1\mathcal{V}_{j+1}. Puisque 𝒱j+1subscript𝒱𝑗1\mathcal{V}_{j+1} est plus fin que 𝒰j+1superscript𝒰𝑗1\mathcal{U}^{j+1}, qui est plus fin que 𝒰jsuperscript𝒰𝑗\mathcal{U}^{j}, nous pouvons, quitte à diminuer les Vα,jsubscript𝑉𝛼𝑗V_{\alpha,j}, supposer que 𝒱^j+1subscript^𝒱𝑗1\widehat{\mathcal{V}}_{j+1} est plus fine que 𝒰jsuperscript𝒰𝑗\mathcal{U}^{j}. Si iu𝑖𝑢i\notin u et si m(u)j+1𝑚𝑢𝑗1m(u)\geq j+1, alors Vα,j+1subscript𝑉𝛼𝑗1V_{\alpha,j+1} est disjoint du fermé Xisubscript𝑋𝑖X_{i} pour tout αAu𝛼subscriptsuperscript𝐴𝑢\alpha\in A^{\prime}_{u}; quitte  a diminuer Vα,jsubscript𝑉𝛼𝑗V_{\alpha,j}, nous pouvons aussi supposer qu’il est disjoint de Xisubscript𝑋𝑖X_{i}. Pour tout v{1,,n}𝑣1𝑛v\subset\{1,\dots,n\} tel que m(v)=j𝑚𝑣𝑗m(v)=j, recouvrons le fermé Xv{Vα,j|αAj+1}XvX(j+1)subscript𝑋𝑣conditional-setsubscript𝑉𝛼𝑗𝛼subscript𝐴𝑗1subscript𝑋𝑣𝑋𝑗1X_{v}\setminus\bigcup\{V_{\alpha,j}\,|\,\alpha\in A_{j+1}\}\subset X_{v}\setminus X(j+1) par une famille localement finie 𝒱v={Vα,j|αAv}subscript𝒱𝑣conditional-setsubscript𝑉𝛼𝑗𝛼subscriptsuperscript𝐴𝑣\mathcal{V}_{v}=\{V_{\alpha,j}\,|\,\alpha\in A^{\prime}_{v}\} d’ouverts de Xvsubscript𝑋𝑣X_{v} contenus dans XvX(j+1)subscript𝑋𝑣𝑋𝑗1X_{v}\setminus X(j+1) et dans des éléments de 𝒰jsuperscript𝒰𝑗\mathcal{U}^{j}. Comme XvX(j+1)subscript𝑋𝑣𝑋𝑗1X_{v}\setminus X(j+1) est ouvert dans X(j)𝑋𝑗X(j), les Vα,jsubscript𝑉𝛼𝑗V_{\alpha,j} avec αAv𝛼subscriptsuperscript𝐴𝑣\alpha\in A^{\prime}_{v} sont ouverts dans X(j)𝑋𝑗X(j); en outre, ils vérifient (5). Soit Ajsubscript𝐴𝑗A_{j} la réunion disjointe de Aj+1subscript𝐴𝑗1A_{j+1} et des Avsubscriptsuperscript𝐴𝑣A^{\prime}_{v} avec m(v)=j𝑚𝑣𝑗m(v)=j, et soit 𝒱j=𝒱^j+1m(v)=j𝒱vsubscript𝒱𝑗subscript^𝒱𝑗1subscript𝑚𝑣𝑗subscript𝒱𝑣\mathcal{V}_{j}=\widehat{\mathcal{V}}_{j+1}\cup\bigcup_{m(v)=j}\mathcal{V}_{v}.

Posons A=A1𝐴subscript𝐴1A=A_{1}, 𝒱=𝒱1𝒱subscript𝒱1\mathcal{V}=\mathcal{V}_{1} et Vα=Vα,1subscript𝑉𝛼subscript𝑉𝛼.1V_{\alpha}=V_{\alpha,1} pour αA𝛼𝐴\alpha\in A. Nous supposons que les Vαsubscript𝑉𝛼V_{\alpha} sont non vides, ce qui nous permet d’identifier A𝐴A  a l’ensemble des sommets du nerf K𝐾K de 𝒱𝒱\mathcal{V}. Pour u{1,,n}𝑢1𝑛u\subset\{1,\dots,n\} tel que Xusubscript𝑋𝑢X_{u}\neq\emptyset, soit Au=uvAvsubscript𝐴𝑢subscript𝑢𝑣subscriptsuperscript𝐴𝑣A_{u}=\bigcup_{u\subset v}A^{\prime}_{v}. Notons que

(6) pour tout simplexe s=α0,,αq𝑠subscript𝛼0subscript𝛼𝑞s=\langle\alpha_{0},\dots,\alpha_{q}\rangle de K𝐾K, il existe un unique sous-ensemble ussubscript𝑢𝑠u_{s} de {1,,n}1𝑛\{1,\dots,n\} tel que sAus𝑠subscriptsuperscript𝐴subscript𝑢𝑠s\cap A^{\prime}_{u_{s}}\neq\emptyset et sAus𝑠subscript𝐴subscript𝑢𝑠s\subset A_{u_{s}}; en outre, si js=m(us)subscript𝑗𝑠𝑚subscript𝑢𝑠j_{s}=m(u_{s}), alors Vα0VαqXussubscript𝑉subscript𝛼0subscript𝑉subscript𝛼𝑞subscript𝑋subscript𝑢𝑠V_{\alpha_{0}}\cap\dots\cap V_{\alpha_{q}}\cap X_{u_{s}}\neq\emptyset.

En effet, soit jssubscript𝑗𝑠j_{s} le plus grand entier tel que {α0,,αq}Ajssubscript𝛼0subscript𝛼𝑞subscript𝐴subscript𝑗𝑠\{\alpha_{0},\dots,\alpha_{q}\}\subset A_{j_{s}}. Il résule du choix des familles 𝒱^j+1subscript^𝒱𝑗1\widehat{\mathcal{V}}_{j+1} que Vα0,jsVαq,jssubscript𝑉subscript𝛼0subscript𝑗𝑠subscript𝑉subscript𝛼𝑞subscript𝑗𝑠V_{\alpha_{0},j_{s}}\cap\dots\cap V_{\alpha_{q},j_{s}}\neq\emptyset. Il existe p𝑝p tel que αpAjsAjs+1subscript𝛼𝑝subscript𝐴subscript𝑗𝑠subscript𝐴subscript𝑗𝑠1\alpha_{p}\in A_{j_{s}}\setminus A_{j_{s}+1} (Ak+1=subscript𝐴𝑘1A_{k+1}=\emptyset). Si ussubscript𝑢𝑠u_{s} est le sous-ensemble de {1,,n}1𝑛\{1,\dots,n\} tel que αpAussubscript𝛼𝑝subscriptsuperscript𝐴subscript𝑢𝑠\alpha_{p}\in A^{\prime}_{u_{s}}, il résulte de (5) que ussubscript𝑢𝑠u_{s} ne dépend pas du choix de l’élément αpsubscript𝛼𝑝\alpha_{p} tel que αpAjsAjs+1subscript𝛼𝑝subscript𝐴subscript𝑗𝑠subscript𝐴subscript𝑗𝑠1\alpha_{p}\in A_{j_{s}}\setminus A_{j_{s}+1} et que αaAussubscript𝛼𝑎subscript𝐴subscript𝑢𝑠\alpha_{a}\in A_{u_{s}} pour 1aq1𝑎𝑞1\leq a\leq q. La deuxième affirmation de (6) résulte du fait que, Vαp,jsXusX(js+1)subscript𝑉subscript𝛼𝑝subscript𝑗𝑠subscript𝑋subscript𝑢𝑠𝑋subscript𝑗𝑠1V_{\alpha_{p},j_{s}}\subset X_{u_{s}}\setminus X(j_{s}+1).

Puisque 𝒱𝒱\mathcal{V} est localement fini, si σ𝜎\sigma est un simplexe singulier de S(X,𝒱,R)𝑆𝑋𝒱𝑅S(X,\mathcal{V},R), l’ensemble des αA𝛼𝐴\alpha\in A tels que σVαnorm𝜎subscript𝑉𝛼||\sigma||\subset V_{\alpha} est un simplexe sσsubscript𝑠𝜎s_{\sigma} de K𝐾K. Si τ𝜏\tau est une face de σ𝜎\sigma, alors sσsτsubscript𝑠𝜎subscript𝑠𝜏s_{\sigma}\subset s_{\tau}. Soit 𝔗σsubscript𝔗𝜎\mathfrak{T}_{\sigma} l’ensemble des suites finie 𝔱=(σ0,,σq)𝔱subscript𝜎0subscript𝜎𝑞\mathfrak{t}=(\sigma_{0},\dots,\sigma_{q}) de faces de σ𝜎\sigma vérifiant σ0<<σqsubscript𝜎0subscript𝜎𝑞\sigma_{0}<\dots<\sigma_{q}; pour une telle 𝔱𝔱\mathfrak{t}, [sσq],,[sσ0]delimited-[]subscript𝑠subscript𝜎𝑞delimited-[]subscript𝑠subscript𝜎0\langle[s_{\sigma_{q}}],\dots,[s_{\sigma_{0}}]\rangle est un simplexe s𝔱subscriptsuperscript𝑠𝔱s^{\prime}_{\mathfrak{t}} de Ksuperscript𝐾K^{\prime}. Soit Kσsubscriptsuperscript𝐾𝜎K^{\prime}_{\sigma} le sous-complexe de Ksuperscript𝐾K^{\prime} formé des simplexes s𝔱subscriptsuperscript𝑠𝔱s^{\prime}_{\mathfrak{t}}𝔱𝔱\mathfrak{t} parcourt 𝔗σsubscript𝔗𝜎\mathfrak{T}_{\sigma}.

Toute suite 𝔱𝔗σ𝔱subscript𝔗𝜎\mathfrak{t}\in\mathfrak{T}_{\sigma} est une sous-suite d’un élément 𝔱=(σ0,,σp)superscript𝔱subscript𝜎0subscript𝜎𝑝\mathfrak{t}^{\prime}=(\sigma_{0},\dots,\sigma_{p}) de 𝔗σsubscript𝔗𝜎\mathfrak{T}_{\sigma} tel que σp=σsubscript𝜎𝑝𝜎\sigma_{p}=\sigma, donc s𝔱subscriptsuperscript𝑠𝔱s^{\prime}_{\mathfrak{t}} est face d’un simplexe s𝔱subscriptsuperscript𝑠superscript𝔱s^{\prime}_{\mathfrak{t}^{\prime}} de Kσsubscriptsuperscript𝐾𝜎K^{\prime}_{\sigma} dont [sσ]delimited-[]subscript𝑠𝜎[s_{\sigma}] est un sommet. Il en résulte que Kσsubscriptsuperscript𝐾𝜎K^{\prime}_{\sigma} est un cône de sommet [sσ]delimited-[]subscript𝑠𝜎[s_{\sigma}] ou est réduit à [sσ]delimited-[]subscript𝑠𝜎[s_{\sigma}], donc C(Kσ,R)𝐶subscriptsuperscript𝐾𝜎𝑅C(K^{\prime}_{\sigma},R) est acyclique. Si σ<τ𝜎𝜏\sigma<\tau sont deux simplexes singuliers de S(X,𝒱,R)𝑆𝑋𝒱𝑅S(X,\mathcal{V},R), alors 𝔗σ𝔗τsubscript𝔗𝜎subscript𝔗𝜏\mathfrak{T}_{\sigma}\subset\mathfrak{T}_{\tau}, donc KσKτsubscriptsuperscript𝐾𝜎subscriptsuperscript𝐾𝜏K^{\prime}_{\sigma}\subset K^{\prime}_{\tau}. Procédant par récurrence sur la dimension de σ𝜎\sigma, l’acyclicité des complexes C(Kσ,R)𝐶subscriptsuperscript𝐾𝜎𝑅C(K^{\prime}_{\sigma},R) nous permet de trouver un morphisme de chaînes ζ:S(X,𝒱,R)C(K,R):𝜁𝑆𝑋𝒱𝑅𝐶superscript𝐾𝑅\zeta:S(X,\mathcal{V},R)\to C(K^{\prime},R) tel que ζ(σ)C(Kσ,R)𝜁𝜎𝐶subscriptsuperscript𝐾𝜎𝑅\zeta(\sigma)\in C(K^{\prime}_{\sigma},R) pour tout simplexe singulier σS(X,𝒱,R)𝜎𝑆𝑋𝒱𝑅\sigma\in S(X,\mathcal{V},R).

Pour 1jk1𝑗𝑘1\leq j\leq k, soit Kjsubscript𝐾𝑗K_{j} le sous-complexe plein de K𝐾K engendré par les sommets appartenant à Ajsubscript𝐴𝑗A_{j}; posons Kk+1=subscript𝐾𝑘1K_{k+1}=\emptyset. Pour 1jk+11𝑗𝑘11\leq j\leq k+1, soit Lj=K(0)Kjsubscript𝐿𝑗superscriptsuperscript𝐾0subscriptsuperscript𝐾𝑗L_{j}={K^{\prime}}^{(0)}\cup K^{\prime}_{j}, où K(0)superscriptsuperscript𝐾0{K^{\prime}}^{(0)} est le 00-squelette de Ksuperscript𝐾K^{\prime}. Pour u{1,,n}𝑢1𝑛u\subset\{1,\dots,n\}, soit Kusubscript𝐾𝑢K_{u} le sous-complexe plein de K𝐾K engendré par les sommets appartenant à Ausubscript𝐴𝑢A_{u}.

Nous construirons maintenant un morphisme de chaînes ξ:C(K,R)S(X,R):𝜉𝐶superscript𝐾𝑅𝑆𝑋𝑅\xi:C(K^{\prime},R)\to S(X,R) vérifiant

(7) Pour tout simplexe s=[s0],,[sp]superscript𝑠delimited-[]subscript𝑠0delimited-[]subscript𝑠𝑝s^{\prime}=\langle[s_{0}],\dots,[s_{p}]\rangle de Ksuperscript𝐾K^{\prime}, il existe U𝒰j(s0)1𝑈superscript𝒰𝑗subscript𝑠01U\in\mathcal{U}^{j(s_{0})-1} tel que ξ(C(s,R))S(Xu(s0)U,R)𝜉𝐶superscript𝑠𝑅𝑆subscript𝑋𝑢subscript𝑠0𝑈𝑅\xi(C(s^{\prime},R))\subset S(X_{u(s_{0})}\cap U,R) (u(s0)𝑢subscript𝑠0u(s_{0}) et j(s0)𝑗subscript𝑠0j(s_{0}) comme dans (6)).

Pour construire ξ𝜉\xi, fixons, pour tout simplexe s=α0,,αq𝑠subscript𝛼0subscript𝛼𝑞s=\langle\alpha_{0},\dots,\alpha_{q}\rangle de K𝐾K, un point xsVα0VαqXussubscript𝑥𝑠subscript𝑉subscript𝛼0subscript𝑉subscript𝛼𝑞subscript𝑋subscript𝑢𝑠x_{s}\in V_{\alpha_{0}}\cap\dots\cap V_{\alpha_{q}}\cap X_{u_{s}}. Nous définissons la restriction ξk+1subscript𝜉𝑘1\xi_{k+1} de ξ𝜉\xi à C(Lk+1,R)=C(K(0),R)𝐶subscript𝐿𝑘1𝑅𝐶superscriptsuperscript𝐾0𝑅C(L_{k+1},R)=C({K^{\prime}}^{(0)},R) en envoyant le générateur de C([s],R)𝐶delimited-[]𝑠𝑅C([s],R) sur le 00-simplexe singulier xssubscript𝑥𝑠x_{s} pour tout simplexe s𝑠s de K𝐾K. Nous construirons ensuite les restrictions ξjsubscript𝜉𝑗\xi_{j} de ξ𝜉\xi à C(Lj,R)𝐶subscript𝐿𝑗𝑅C(L_{j},R) par récurrence descendante. Soit 1jk1𝑗𝑘1\leq j\leq k, et supposons ξj+1subscript𝜉𝑗1\xi_{j+1} construite. Pour tout u{1,,n}𝑢1𝑛u\subset\{1,\dots,n\} tel que m(u)=j𝑚𝑢𝑗m(u)=j, soit Mu=KuLj+1subscript𝑀𝑢subscriptsuperscript𝐾𝑢subscript𝐿𝑗1M_{u}=K^{\prime}_{u}\cap L_{j+1}; c’est un sous-complexe de Kusubscriptsuperscript𝐾𝑢K^{\prime}_{u} contenant tous les sommets de Kusubscriptsuperscript𝐾𝑢K^{\prime}_{u}. Nous allons vérifier que la restriction ξ¯usubscript¯𝜉𝑢\bar{\xi}_{u} de ξj+1subscript𝜉𝑗1\xi_{j+1} à Musubscript𝑀𝑢M_{u} est une réalisation algébrique partielle de Kusubscriptsuperscript𝐾𝑢K^{\prime}_{u} dans Xusubscript𝑋𝑢X_{u} relativement à 𝒰usubscript𝒰𝑢\mathcal{U}_{u}. D’après (1), ξ¯usubscript¯𝜉𝑢\bar{\xi}_{u} se prolongera en une réalisation algébrique complète ξusubscript𝜉𝑢\xi_{u} relativement à 𝒰j1|Xuconditionalsuperscript𝒰𝑗1subscript𝑋𝑢\mathcal{U}^{j-1}|X_{u}. Comme Lj=Lj+1m(u)=jKusubscript𝐿𝑗subscript𝐿𝑗1subscript𝑚𝑢𝑗subscriptsuperscript𝐾𝑢L_{j}=L_{j+1}\cup\bigcup_{m(u)=j}K^{\prime}_{u} et Ku1Ku2Lj+1subscriptsuperscript𝐾subscript𝑢1subscriptsuperscript𝐾subscript𝑢2subscript𝐿𝑗1K^{\prime}_{u_{1}}\cap K^{\prime}_{u_{2}}\subset L_{j+1} si m(u1)=m(u2)=j𝑚subscript𝑢1𝑚subscript𝑢2𝑗m(u_{1})=m(u_{2})=j et u1u2subscript𝑢1subscript𝑢2u_{1}\neq u_{2}, nous pourrons alors définir ξjsubscript𝜉𝑗\xi_{j} par ξj|C(Lj+1,R)=ξj+1conditionalsubscript𝜉𝑗𝐶subscript𝐿𝑗1𝑅subscript𝜉𝑗1\xi_{j}|C(L_{j+1},R)=\xi_{j+1} et ξj|C(Ku,R)=ξuconditionalsubscript𝜉𝑗𝐶subscriptsuperscript𝐾𝑢𝑅subscript𝜉𝑢\xi_{j}|C(K^{\prime}_{u},R)=\xi_{u} pour tout u𝑢u tel que m(u)=j𝑚𝑢𝑗m(u)=j. La condition (7) pour les simplexes de Kusubscriptsuperscript𝐾𝑢K^{\prime}_{u} résulte de la définition d’une réalisation algébrique complète relativement à 𝒰j1|Xuconditionalsuperscript𝒰𝑗1subscript𝑋𝑢\mathcal{U}^{j-1}|X_{u}.

Fixons u𝑢u tel que m(u)=j𝑚𝑢𝑗m(u)=j. Soit s=[s0],,[sp]superscript𝑠delimited-[]subscript𝑠0delimited-[]subscript𝑠𝑝s^{\prime}=\langle[s_{0}],\dots,[s_{p}]\rangle un simplexe de Kusubscriptsuperscript𝐾𝑢K^{\prime}_{u}, et soit α0subscript𝛼0\alpha_{0} un sommet de s0subscript𝑠0s_{0}. Pour 1ap1𝑎𝑝1\leq a\leq p, nous avons uusa𝑢subscript𝑢subscript𝑠𝑎u\subset u_{s_{a}}, d’où XusaXusubscript𝑋subscript𝑢subscript𝑠𝑎subscript𝑋𝑢X_{u_{s_{a}}}\subset X_{u}, et le point xsasubscript𝑥subscript𝑠𝑎x_{s_{a}} appartient à Vα0Xu=Vα0,jXusubscript𝑉subscript𝛼0subscript𝑋𝑢subscript𝑉subscript𝛼0𝑗subscript𝑋𝑢V_{\alpha_{0}}\cap X_{u}=V_{\alpha_{0},j}\cap X_{u}. Puisque 𝒱jsubscript𝒱𝑗\mathcal{V}_{j} est plus fin que 𝒰jsuperscript𝒰𝑗\mathcal{U}^{j}, il existe U0𝒰jsubscript𝑈0superscript𝒰𝑗U_{0}\in\mathcal{U}^{j} tel que xsaU0Xusubscript𝑥subscript𝑠𝑎subscript𝑈0subscript𝑋𝑢x_{s_{a}}\in U_{0}\cap X_{u} pour tout ap𝑎𝑝a\leq p. Soit s¯=[sa1],,[sar]¯𝑠delimited-[]subscript𝑠subscript𝑎1delimited-[]subscript𝑠subscript𝑎𝑟\bar{s}=\langle[s_{a_{1}}],\dots,[s_{a_{r}}]\rangle une face de ssuperscript𝑠s^{\prime} contenue dans Lj+1subscript𝐿𝑗1L_{j+1}. La condition (7) étant vérifiée au rang j+1𝑗1j+1, il existe Us¯𝒰j(sa1)1subscript𝑈¯𝑠superscript𝒰𝑗subscript𝑠subscript𝑎11U_{\bar{s}}\in\mathcal{U}^{j(s_{a_{1}})-1} tel que ξ(s^)Us¯Xu(sa1)Us¯Xunorm𝜉^𝑠subscript𝑈¯𝑠subscript𝑋𝑢subscript𝑠subscript𝑎1subscript𝑈¯𝑠subscript𝑋𝑢||\xi(\hat{s})||\subset U_{\bar{s}}\cap X_{u(s_{a_{1}})}\subset U_{\bar{s}}\cap X_{u} pour toute face s^^𝑠\hat{s} de s¯¯𝑠\bar{s}; en particulier, Us¯subscript𝑈¯𝑠U_{\bar{s}} contient xsa1subscript𝑥subscript𝑠subscript𝑎1x_{s_{a_{1}}}. Puisque s¯¯𝑠\bar{s} est contenu dans Lj+1subscript𝐿𝑗1L_{j+1}, nous avons j(sa1)>j𝑗subscript𝑠subscript𝑎1𝑗j(s_{a_{1}})>j, et (3) garantit l’existence d’un élément Us¯jsuperscriptsubscript𝑈¯𝑠𝑗U_{\bar{s}}^{j} de 𝒰jsuperscript𝒰𝑗\mathcal{U}^{j} contenant Us¯subscript𝑈¯𝑠U_{\bar{s}}. Puisque xsa1Us¯U0Xusubscript𝑥subscript𝑠subscript𝑎1subscript𝑈¯𝑠subscript𝑈0subscript𝑋𝑢x_{s_{a_{1}}}\in U_{\bar{s}}\cap U_{0}\cap X_{u}, nous avons Us¯jXuSt(U0Xu,𝒰j|Xu)superscriptsubscript𝑈¯𝑠𝑗subscript𝑋𝑢Stsubscript𝑈0subscript𝑋𝑢conditionalsuperscript𝒰𝑗subscript𝑋𝑢U_{\bar{s}}^{j}\cap X_{u}\subset\operatorname{St}(U_{0}\cap X_{u},\mathcal{U}^{j}|X_{u}), donc St(U0Xu,𝒰j|Xu)Stsubscript𝑈0subscript𝑋𝑢conditionalsuperscript𝒰𝑗subscript𝑋𝑢\operatorname{St}(U_{0}\cap X_{u},\mathcal{U}^{j}|X_{u}) contient ξ(s¯)norm𝜉¯𝑠||\xi(\bar{s})|| pour toute face s¯¯𝑠\bar{s} de ssuperscript𝑠s^{\prime} appartenant à Lj+1subscript𝐿𝑗1L_{j+1}. Les conditions (4) et (2) garantissent que St(U0Xu,𝒰j|Xu)Stsubscript𝑈0subscript𝑋𝑢conditionalsuperscript𝒰𝑗subscript𝑋𝑢\operatorname{St}(U_{0}\cap X_{u},\mathcal{U}^{j}|X_{u}) est contenu dans un élément de 𝒰usubscript𝒰𝑢\mathcal{U}_{u}, donc ξ¯usubscript¯𝜉𝑢\bar{\xi}_{u} est bien une réalisation algébrique partielle dans Xusubscript𝑋𝑢X_{u} relativement  a 𝒰usubscript𝒰𝑢\mathcal{U}_{u}. La construction de ξ𝜉\xi est ainsi achevée.

Soit φ=ξζ:S(X,𝒱,R)S(X,R):𝜑𝜉𝜁𝑆𝑋𝒱𝑅𝑆𝑋𝑅\varphi=\xi\circ\zeta:S(X,\mathcal{V},R)\to S(X,R).

Soit σ𝜎\sigma un simplexe singulier de S(X,𝒱,R)𝑆𝑋𝒱𝑅S(X,\mathcal{V},R). Il existe α0Asubscript𝛼0𝐴\alpha_{0}\in A tel que σVα0norm𝜎subscript𝑉subscript𝛼0||\sigma||\subset V_{\alpha_{0}}. Pour toute face τ𝜏\tau de σ𝜎\sigma, α0subscript𝛼0\alpha_{0} est un sommet de sτsubscript𝑠𝜏s_{\tau}, ce qui entraîne que, pour tout 𝔱𝔗σ𝔱subscript𝔗𝜎\mathfrak{t}\in\mathfrak{T}_{\sigma}, le point xs𝔱subscript𝑥subscript𝑠𝔱x_{s_{\mathfrak{t}}} appartient à Vα0subscript𝑉subscript𝛼0V_{\alpha_{0}}. Il résulte de (7) et (3) qu’il existe, pour tout simplexe s𝔱subscriptsuperscript𝑠𝔱s^{\prime}_{\mathfrak{t}} de Kσsubscriptsuperscript𝐾𝜎K^{\prime}_{\sigma}, un élément U𝔱subscript𝑈𝔱U_{\mathfrak{t}} de 𝒰0superscript𝒰0\mathcal{U}^{0} tel que ξ(C(s𝔱,R))S(U𝔱,R)𝜉𝐶subscriptsuperscript𝑠𝔱𝑅𝑆subscript𝑈𝔱𝑅\xi(C(s^{\prime}_{\mathfrak{t}},R))\subset S(U_{\mathfrak{t}},R). En particulier, si [sτ]delimited-[]subscript𝑠𝜏[s_{\tau}] est un sommet de s𝔱subscript𝑠𝔱s_{\mathfrak{t}} (τ𝜏\tau est une face de σ𝜎\sigma), U𝔱subscript𝑈𝔱U_{\mathfrak{t}} contient le point xsτsubscript𝑥subscript𝑠𝜏x_{s_{\tau}} de Vα0subscript𝑉subscript𝛼0V_{\alpha_{0}}, donc est contenu dans St(Vα0,𝒰0)Stsubscript𝑉subscript𝛼0superscript𝒰0\operatorname{St}(V_{\alpha_{0}},\mathcal{U}^{0}). Nous avons donc ξ(C(Kσ,R))S(St(Vα0,𝒰0),R)𝜉𝐶subscriptsuperscript𝐾𝜎𝑅𝑆Stsubscript𝑉subscript𝛼0superscript𝒰0𝑅\xi(C(K^{\prime}_{\sigma},R))\subset S(\operatorname{St}(V_{\alpha_{0}},\mathcal{U}^{0}),R). Puisque ζ(τ)𝜁𝜏\zeta(\tau) appartient à C(Kσ,R)𝐶subscriptsuperscript𝐾𝜎𝑅C(K^{\prime}_{\sigma},R) pour toute face τ𝜏\tau de σ𝜎\sigma, St(Vα0,𝒰0)Stsubscript𝑉subscript𝛼0superscript𝒰0\operatorname{St}(V_{\alpha_{0}},\mathcal{U}^{0}) contient σφ(τ)norm𝜎norm𝜑𝜏||\sigma||\cup||\varphi(\tau)|| pour toute face τ𝜏\tau de σ𝜎\sigma. Comme 𝒱𝒱\mathcal{V} est plus fin que 𝒰0superscript𝒰0\mathcal{U}^{0} et St(𝒰0)Stsuperscript𝒰0\operatorname{St}(\mathcal{U}^{0}) plus fin que 𝒰𝒰\mathcal{U}, la condition (i) est vérifiée.

Soit D𝐷D un compact de X𝑋X. Puisque 𝒱𝒱\mathcal{V} est localement fini, il existe un voisinage E𝐸E de D𝐷D dans X𝑋X tel que l’ensemble AEsubscript𝐴𝐸A_{E} des αA𝛼𝐴\alpha\in A pour lesquels VαEsubscript𝑉𝛼𝐸V_{\alpha}\cap E\neq\emptyset est fini. Soit KEsubscript𝐾𝐸K_{E} le sous-complexe plein de K𝐾K engendré par les sommets appartenant à AEsubscript𝐴𝐸A_{E}. Pour tout simplexe singulier σ𝜎\sigma appartenant à S(E,R)S(X,𝒱,R)𝑆𝐸𝑅𝑆𝑋𝒱𝑅S(E,R)\cap S(X,\mathcal{V},R), sτsubscript𝑠𝜏s_{\tau} appartient à KEsubscript𝐾𝐸K_{E} pour toute face τ𝜏\tau de σ𝜎\sigma, donc Kσsubscriptsuperscript𝐾𝜎K^{\prime}_{\sigma} est contenu dans KEsubscriptsuperscript𝐾𝐸K^{\prime}_{E}. Il en résulte que φ(S(E,R)S(X,𝒱,R))𝜑𝑆𝐸𝑅𝑆𝑋𝒱𝑅\varphi(S(E,R)\cap S(X,\mathcal{V},R)) est contenu dans ξ(C(KE,R))𝜉𝐶subscriptsuperscript𝐾𝐸𝑅\xi(C(K^{\prime}_{E},R)). Comme KEsubscriptsuperscript𝐾𝐸K^{\prime}_{E} est un complexe fini, C(KE,R)𝐶subscriptsuperscript𝐾𝐸𝑅C(K^{\prime}_{E},R) est de type fini, et il en est de même de tout sous-complexe de ξ(C(KE,R))𝜉𝐶subscriptsuperscript𝐾𝐸𝑅\xi(C(K^{\prime}_{E},R)) puisque R𝑅R est noethérien. ∎

4. Démonstration du théorème

Dans toute cette section, nous utiliserons exclusivement des coefficients rationnels pour l’homologie et la cohomologie.

Les résultats des sections 2 et 3 nous permettent de traiter le cas où l’espace C𝐶C du théorème est métrisable, cas qui est la partie la plus délicate de la démonstration.

Lemme 6.

Le théorème est vrai quand C𝐶C est métrisable.

Démonstration.

D’après le lemme 1, C𝐶C a le type d’homotopie d’un complexe fini, donc Λ(f)Λ𝑓\Lambda(f) est défini et nous pouvons utiliser l’homologie singulière pour le calculer. Soit 𝒰0subscript𝒰0\mathcal{U}_{0} un recouvrement ouvert de C𝐶C vérifiant la conclusion du lemme 3.

Supposons que f𝑓f n’ait pas de point fixe. Nous pouvons alors trouver un recouvrement ouvert 𝒰1subscript𝒰1\mathcal{U}_{1} de C𝐶C tel que USt(f(U),𝒰1)=𝑈St𝑓𝑈subscript𝒰1U\cap\operatorname{St}(f(U),\mathcal{U}_{1})=\emptyset pour tout U𝒰1𝑈subscript𝒰1U\in\mathcal{U}_{1}.

Soit 𝒰𝒰\mathcal{U} le recouvrement ouvert de C𝐶C formé des ensembles U0U1subscript𝑈0subscript𝑈1U_{0}\cap U_{1} avec U0𝒰0subscript𝑈0subscript𝒰0U_{0}\in\mathcal{U}_{0} et U1𝒰1subscript𝑈1subscript𝒰1U_{1}\in\mathcal{U}_{1}. Soit K𝐾K un compact de C𝐶C tel que f(C)K𝑓𝐶𝐾f(C)\subset K. Puisque tout convexe métrisable est un rétracte absolu de voisinage algébrique ([2] théorème 8), le lemme 5 s’applique et nous fournit un recouvrement ouvert 𝒱𝒱\mathcal{V} et un morphisme de chaînes φ:S(C,𝒱,)S(C,):𝜑𝑆𝐶𝒱𝑆𝐶\varphi:S(C,\mathcal{V},\mathbb{Q})\to S(C,\mathbb{Q}) vérifiant les conditions (i) et (ii) de ce lemme relativement à 𝒰𝒰\mathcal{U}.

Soit ψ=φSd𝒱f#:S(C,)S(C,):𝜓𝜑𝑆subscript𝑑𝒱subscript𝑓#𝑆𝐶𝑆𝐶\psi=\varphi\circ Sd_{\mathcal{V}}\circ f_{\#}:S(C,\mathbb{Q})\to S(C,\mathbb{Q}). Puisque 𝒰𝒰\mathcal{U} est plus fin que 𝒰0subscript𝒰0\mathcal{U}_{0}, la condition (i) du lemme 5 et le lemme 3 entraînent que ψ=φSd𝒱f=fsubscript𝜓subscript𝜑𝑆subscript𝑑𝒱subscript𝑓subscript𝑓\psi_{*}=\varphi_{*}\circ Sd_{\mathcal{V}*}\circ f_{*}=f_{*}, donc Λ(ψ)=Λ(f)Λsubscript𝜓Λ𝑓\Lambda(\psi_{*})=\Lambda(f). Nous avons f#(S(C,))S(K,)subscript𝑓#𝑆𝐶𝑆𝐾f_{\#}(S(C,\mathbb{Q}))\subset S(K,\mathbb{Q}), donc Sd𝒱f#(S(C,))S(K,)S(C,𝒱,)𝑆subscript𝑑𝒱subscript𝑓#𝑆𝐶𝑆𝐾𝑆𝐶𝒱Sd_{\mathcal{V}}\circ f_{\#}(S(C,\mathbb{Q}))\subset S(K,\mathbb{Q})\cap S(C,\mathcal{V},\mathbb{Q}), et la condition (ii) du lemme 5 garantit que l’image de ψ𝜓\psi est de type fini, donc Λ(ψ)Λ𝜓\Lambda(\psi) est défini. Alors Λ(ψ)=Λ(ψ)Λsubscript𝜓Λ𝜓\Lambda(\psi_{*})=\Lambda(\psi) et, pour achever la démonstration du lemme, il suffit de montrer que Λ(ψ)=0Λ𝜓0\Lambda(\psi)=0.

Les simplexes singuliers de S(C,)𝑆𝐶S(C,\mathbb{Q}) forment une base de ce complexe, et les coordonnées que nous utilisons sont relatives à cette base. Soit 𝔖𝔖\mathfrak{S} l’ensemble des simplexes singuliers σ𝜎\sigma pour lesquels il existe cS(C,)𝑐𝑆𝐶c\in S(C,\mathbb{Q}) tel que ψ(c)𝜓𝑐\psi(c) ait une coordonnée non nulle sur σ𝜎\sigma, et soit E𝐸E le sous-complexe de S(C,)𝑆𝐶S(C,\mathbb{Q}) engendré par 𝔖𝔖\mathfrak{S}. Comme l’image de ψ𝜓\psi est de type fini, 𝔖𝔖\mathfrak{S} est fini, donc E𝐸E est de type fini. Comme E𝐸E contient l’image de ψ𝜓\psi, nous avons ψ(E)E𝜓𝐸𝐸\psi(E)\subset E, et si ψ:EE:superscript𝜓𝐸𝐸\psi^{\prime}:E\to E est le morphisme induit par ψ𝜓\psi, alors Λ(ψ)=Λ(ψ)Λ𝜓Λsuperscript𝜓\Lambda(\psi)=\Lambda(\psi^{\prime}). Pour prouver que Λ(ψ)=0Λ𝜓0\Lambda(\psi)=0, il suffit de montrer que si ψqsubscriptsuperscript𝜓𝑞\psi^{\prime}_{q} est la composante de degré q𝑞q de ψsuperscript𝜓\psi^{\prime}, alors trψq=0trsubscriptsuperscript𝜓𝑞0\operatorname{tr}\psi^{\prime}_{q}=0 pour tout q0𝑞0q\geq 0. Pour cela, il suffit de vérifier que, pour tout simplexe σ𝔖𝜎𝔖\sigma\in\mathfrak{S}, la coordonnée de ψ(σ)𝜓𝜎\psi(\sigma) sur σ𝜎\sigma est nulle, ce que nous ferons en montrant que ψ(σ)σ=norm𝜓𝜎norm𝜎||\psi(\sigma)||\cap||\sigma||=\emptyset pour tout σ𝔖𝜎𝔖\sigma\in\mathfrak{S}.

Pour tout simplexe singulier τ𝜏\tau de S(C,)𝑆𝐶S(C,\mathbb{Q}), Sd𝒱f#(τ)𝑆subscript𝑑𝒱subscript𝑓#𝜏Sd_{\mathcal{V}}\circ f_{\#}(\tau) est une combinaison linéaire λiτisubscript𝜆𝑖subscript𝜏𝑖\sum\lambda_{i}\tau_{i}, où τinormsubscript𝜏𝑖||\tau_{i}|| est contenu dans un élément de 𝒱𝒱\mathcal{V}. Alors ψ(τ)=λiφ(τi)𝜓𝜏subscript𝜆𝑖𝜑subscript𝜏𝑖\psi(\tau)=\sum\lambda_{i}\varphi(\tau_{i}), et la condition (i) du lemme 5 entraîne que φ(τi)norm𝜑subscript𝜏𝑖||\varphi(\tau_{i})|| est contenu dans un élément de 𝒰𝒰\mathcal{U}. Par suite, pour tout simplexe singulier σ𝔖𝜎𝔖\sigma\in\mathfrak{S}, il existe un élément de 𝒰𝒰\mathcal{U} contenant σnorm𝜎||\sigma||. Par définition de 𝒰𝒰\mathcal{U}, il existe U1𝒰1subscript𝑈1subscript𝒰1U_{1}\in\mathcal{U}_{1} tel que σUU1norm𝜎𝑈subscript𝑈1||\sigma||\subset U\subset U_{1}. Soit Sd𝒱f#(σ)=a=1mμaσa𝑆subscript𝑑𝒱subscript𝑓#𝜎superscriptsubscript𝑎1𝑚subscript𝜇𝑎subscript𝜎𝑎Sd_{\mathcal{V}}\circ f_{\#}(\sigma)=\sum_{a=1}^{m}\mu_{a}\sigma_{a}, où σanormsubscript𝜎𝑎||\sigma_{a}|| est contenu dans un élément de 𝒱𝒱\mathcal{V} et dans f#(σ)f(U1)normsubscript𝑓#𝜎𝑓subscript𝑈1||f_{\#}(\sigma)||\subset f(U_{1}). Pour tout am𝑎𝑚a\leq m, il existe, d’après (i) du lemme 5, un élément Uasubscriptsuperscript𝑈𝑎U^{\prime}_{a} de 𝒰1subscript𝒰1\mathcal{U}_{1} contenant σaφ(σa)normsubscript𝜎𝑎norm𝜑subscript𝜎𝑎||\sigma_{a}||\cup||\varphi(\sigma_{a})||. Puisque σaf(U1)Uanormsubscript𝜎𝑎𝑓subscript𝑈1subscriptsuperscript𝑈𝑎||\sigma_{a}||\subset f(U_{1})\cap U^{\prime}_{a}, nous avons UaSt(f(U1),𝒰1)subscriptsuperscript𝑈𝑎St𝑓subscript𝑈1subscript𝒰1U^{\prime}_{a}\subset\operatorname{St}(f(U_{1}),\mathcal{U}_{1}), et il en résulte que ψ(σ)a=1mφ(σa)St(f(U1),𝒰1)norm𝜓𝜎superscriptsubscript𝑎1𝑚norm𝜑subscript𝜎𝑎St𝑓subscript𝑈1subscript𝒰1||\psi(\sigma)||\subset\bigcup_{a=1}^{m}||\varphi(\sigma_{a})||\subset\operatorname{St}(f(U_{1}),\mathcal{U}_{1}), donc ψ(σ)norm𝜓𝜎||\psi(\sigma)|| est disjoint de U1σnorm𝜎subscript𝑈1U_{1}\supset||\sigma|| d’après le choix de 𝒰1subscript𝒰1\mathcal{U}_{1}. ∎

Le passage du cas métrisable au cas général du théorème se fait par un mécanisme systématique décrit dans [2], qui utilise deux ingrédients: le convexe libre associé à un espace compact, et la représentation des compacts non métrisables comme limites de systèmes projectifs particuliers de compacts métrisables.

A tout espace compact X𝑋X est associé un espace convexe libre contenant X𝑋X et caractérisé par la propriété universelle suivante: pour toute fonction continue f𝑓f de X𝑋X dans un sous-ensemble convexe C𝐶C d’un e.v.t., il existe une unique application affine continue F:C(X)C(X):𝐹𝐶𝑋𝐶𝑋F:C(X)\to C(X) telle que F|X=fconditional𝐹𝑋𝑓F|X=f. Ce convexe libre peut se construire comme suit. Pour m0𝑚0m\geq 0, soit Cm(X)subscript𝐶𝑚𝑋C_{m}(X) l’ensemble des combinaisons convexes formelles i=0mλixisuperscriptsubscript𝑖0𝑚subscript𝜆𝑖subscript𝑥𝑖\sum_{i=0}^{m}\lambda_{i}x_{i} de m+1𝑚1m+1 points de X𝑋X (pas nécéssairement distincts; λi0subscript𝜆𝑖0\lambda_{i}\geq 0 et i=0mλi=1superscriptsubscript𝑖0𝑚subscript𝜆𝑖1\sum_{i=0}^{m}\lambda_{i}=1). Cm(X)subscript𝐶𝑚𝑋C_{m}(X) est muni de la topologie quotient du produit Xm+1×Δmsuperscript𝑋𝑚1subscriptΔ𝑚X^{m+1}\times\Delta_{m} par l’application μmsubscript𝜇𝑚\mu_{m} définie, pour x0,,xmsubscript𝑥0subscript𝑥𝑚x_{0},\dots,x_{m} dans X𝑋X et (λ0,,λm)Δmsubscript𝜆0subscript𝜆𝑚subscriptΔ𝑚(\lambda_{0},\dots,\lambda_{m})\in\Delta_{m}, par

μm(x0,,xm,(λ0,,λm))=i=0mλixi.subscript𝜇𝑚subscript𝑥0subscript𝑥𝑚subscript𝜆0subscript𝜆𝑚superscriptsubscript𝑖0𝑚subscript𝜆𝑖subscript𝑥𝑖\mu_{m}(x_{0},\dots,x_{m},(\lambda_{0},\dots,\lambda_{m}))=\sum_{i=0}^{m}\lambda_{i}x_{i}.

Cm(X)subscript𝐶𝑚𝑋C_{m}(X) est un compact, s’identifie naturellement à un sous-espace de Cm+1(X)subscript𝐶𝑚1𝑋C_{m+1}(X), et C(X)=m=0Cm(X)𝐶𝑋superscriptsubscript𝑚0subscript𝐶𝑚𝑋C(X)=\bigcup_{m=0}^{\infty}C_{m}(X) est la limite inductive de la suite croissante de compacts {Cm(X)}subscript𝐶𝑚𝑋\{C_{m}(X)\}. Le compact X𝑋X est identifié au sous-espace C0(X)subscript𝐶0𝑋C_{0}(X) de C(X)𝐶𝑋C(X). Notons que C(X)𝐶𝑋C(X) est un sous-ensemble convexe fermé de l’espace vectoriel topologique libre E(X)𝐸𝑋E(X) engendré par X𝑋X, que nous avons utilisé dans [1].

Si Y𝑌Y est un sous-ensemble fermé de X𝑋X, alors C(Y)𝐶𝑌C(Y) s’identifie naturellement  a un sous-espace fermé de C(X)𝐶𝑋C(X). Le lemme suivant est un cas particulier du théorème.

Lemme 7.

Soient X1,,Xnsubscript𝑋1subscript𝑋𝑛X_{1},\dots,X_{n} des fermés d’un compact X𝑋X tels que X=X1Xn𝑋subscript𝑋1subscript𝑋𝑛X=X_{1}\cup\dots\cup X_{n}, et soit K=C(X1)C(Xn)C(X)𝐾𝐶subscript𝑋1𝐶subscript𝑋𝑛𝐶𝑋K=C(X_{1})\cup\dots\cup C(X_{n})\subset C(X). Si f:KK:𝑓𝐾𝐾f:K\to K est une fonction continue telle que f(K)X𝑓𝐾𝑋f(K)\subset X, alors Λ(f)Λ𝑓\Lambda(f) est défini. Si Λ(f)0Λ𝑓0\Lambda(f)\neq 0, alors f𝑓f a un point fixe.

Pour tout compact X𝑋X, C(X)𝐶𝑋C(X) est régulier et σ𝜎\sigma-compact, donc paracompact. Si K𝐾K est comme dans le lemme 7, il est paracompact, donc, comme nous l’avons remarqué après le lemme 1, Hˇ(K,)superscriptˇ𝐻𝐾\check{H}^{*}(K,\mathbb{Q}) est de type fini et Λ(f)Λ𝑓\Lambda(f) est défini.

L’utilisation de C(X)𝐶𝑋C(X) est justifiée par la remarque suivante.

Lemme 8.

Si le lemme 7 est vrai, il en est de même du théorème.

Démonstration.

Soient C=C1Cn𝐶subscript𝐶1subscript𝐶𝑛C=C_{1}\cup\dots\cup C_{n} comme dans l’énoncé du théorème. Soit X𝑋X un sous-ensemble compact de C𝐶C tel que f(C)X𝑓𝐶𝑋f(C)\subset X. Pour 1in1𝑖𝑛1\leq i\leq n, soit Xi=CiXsubscript𝑋𝑖subscript𝐶𝑖𝑋X_{i}=C_{i}\cap X. Les Xisubscript𝑋𝑖X_{i} sont des fermés de X𝑋X tels que X=X1Xn𝑋subscript𝑋1subscript𝑋𝑛X=X_{1}\cup\dots\cup X_{n}. Soit K=C(X1)C(Xn)C(X)𝐾𝐶subscript𝑋1𝐶subscript𝑋𝑛𝐶𝑋K=C(X_{1})\cup\dots\cup C(X_{n})\subset C(X). L’inclusion i:XC:𝑖𝑋𝐶i:X\to C se prolonge en une application continue affine r𝑟r de C(X)𝐶𝑋C(X) dans l’enveloppe convexe de C𝐶C, qui envoie C(Xi)𝐶subscript𝑋𝑖C(X_{i}) dans Cisubscript𝐶𝑖C_{i} pour tout i𝑖i, donc induit une fonction continue h:KC:𝐾𝐶h:K\to C.

Soit f¯:CX:¯𝑓𝐶𝑋\bar{f}:C\to X la fonction induite par f𝑓f, et soit j𝑗j l’inclusion de X𝑋X dans K𝐾K. Puisque r|X=jconditional𝑟𝑋𝑗r|X=j, nous avons hjf¯=f𝑗¯𝑓𝑓h\circ j\circ\bar{f}=f. Soit g=jf¯h:KK:𝑔𝑗¯𝑓𝐾𝐾g=j\circ\bar{f}\circ h:K\to K. L’image de g𝑔g est contenue dans X𝑋X et g(x)=f(x)𝑔𝑥𝑓𝑥g(x)=f(x) pour tout xX𝑥𝑋x\in X. Alors Λ(g)Λ𝑔\Lambda(g) est défini et, si le lemme 7 est vrai, g𝑔g a un point fixe si Λ(g)0Λ𝑔0\Lambda(g)\neq 0. Mais si Λ(g)=Λ(jf¯h)Λ𝑔Λ𝑗¯𝑓\Lambda(g)=\Lambda(j\circ\bar{f}\circ h) est défini, il en est de même de Λ(hjf¯)=Λ(f)Λ𝑗¯𝑓Λ𝑓\Lambda(h\circ j\circ\bar{f})=\Lambda(f), et Λ(g)=Λ(f)Λ𝑔Λ𝑓\Lambda(g)=\Lambda(f) (voir [5], p. 417). Puisque tout point fixe de g𝑔g appartient  a X𝑋X, c’est aussi un point fixe de f𝑓f, d’où le lemme. ∎

Lorsque le compact X𝑋X est métrisable, le lemme 7 résulte du lemme 6.

Lemme 9.

Le lemme 7 est vrai quand X𝑋X est métrisable.

Démonstration.

Si X𝑋X est métrisable, les lemmes 2.1 et 2.2 de [1] nous permettent de touver une topologie vectorielle métrisable τ𝜏\tau sur E(X)𝐸𝑋E(X), moins fine que la topologie libre et telle que C(Xi)𝐶subscript𝑋𝑖C(X_{i}) soit τ𝜏\tau-fermé dans C(X)𝐶𝑋C(X) pour i=1,,n𝑖1𝑛i=1,\dots,n et que f:(K,τ)X:𝑓𝐾𝜏𝑋f:(K,\tau)\to X soit continue. Considérons le diagramme commutatif

Hˇ((K,τ),)f¯Hˇ((K,τ),)jjHˇ(K,)fHˇ(K,)commutative-diagramsuperscriptˇ𝐻𝐾𝜏superscriptsuperscript¯𝑓superscriptˇ𝐻𝐾𝜏superscript𝑗absentmissing-subexpressionabsentsuperscript𝑗missing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptˇ𝐻𝐾superscriptsuperscript𝑓superscriptˇ𝐻𝐾\begin{CD}\check{H}^{*}((K,\tau),\mathbb{Q})@>{\bar{f}^{*}}>{}>\check{H}^{*}((K,\tau),\mathbb{Q})\\ @V{j^{*}}V{}V@V{}V{j^{*}}V\\ \check{H}^{*}(K,\mathbb{Q})@>{f^{*}}>{}>\check{H}^{*}(K,\mathbb{Q})\end{CD}

f¯=f¯𝑓𝑓\bar{f}=f et j:K(K,τ):𝑗𝐾𝐾𝜏j:K\to(K,\tau) est l’identité. D’après le lemme 2, jsuperscript𝑗j^{*} est un isomorphisme, donc Λ(f)=Λ(f¯)Λ𝑓Λ¯𝑓\Lambda(f)=\Lambda(\bar{f}). Si Λ(f)0Λ𝑓0\Lambda(f)\neq 0, alors f¯=f¯𝑓𝑓\bar{f}=f a un point fixe d’après le lemme 6. ∎

Le cas général du lemme 8 se déduit du cas métrisable en représentant X𝑋X comme limite d’un système projectif particulier de compacts métrisables.

Un système projectif d’espaces topologiques sur un ensemble ordonné filtrant A𝐴A sera noté 𝐒=(Xα,pαβ,A)𝐒subscript𝑋𝛼superscriptsubscript𝑝𝛼𝛽𝐴\mathbf{S}=(X_{\alpha},p_{\alpha}^{\beta},A) (les Xαsubscript𝑋𝛼X_{\alpha} sont des espaces topologiques et, pour αβ𝛼𝛽\alpha\leq\beta, pαβ:XβXα:superscriptsubscript𝑝𝛼𝛽subscript𝑋𝛽subscript𝑋𝛼p_{\alpha}^{\beta}:X_{\beta}\to X_{\alpha} est continue). Nous notons lim𝐒𝐒\lim\mathbf{S} la limite projective de ce système et pαsubscript𝑝𝛼p_{\alpha} la projection de lim𝐒𝐒\lim\mathbf{S} dans Xαsubscript𝑋𝛼X_{\alpha}. Si B𝐵B est un sous-ensemble filtrant de A𝐴A, nous notons 𝐒|B=(Xα,pαβ,B)conditional𝐒𝐵subscript𝑋𝛼superscriptsubscript𝑝𝛼𝛽𝐵\mathbf{S}|B=(X_{\alpha},p_{\alpha}^{\beta},B) le système obtenu en restreignant l’ensemble des indices à B𝐵B. Si B𝐵B est cofinal dans A𝐴A, nous identifions naturellement lim(𝐒|B)conditional𝐒𝐵\lim(\mathbf{S}|B) à lim𝐒𝐒\lim\mathbf{S}. Si 𝐒1=(Xα,pαβ,A)subscript𝐒1subscript𝑋𝛼superscriptsubscript𝑝𝛼𝛽𝐴\mathbf{S}_{1}=(X_{\alpha},p_{\alpha}^{\beta},A) et 𝐒2=(Yα,qαβ,A)subscript𝐒2subscript𝑌𝛼superscriptsubscript𝑞𝛼𝛽𝐴\mathbf{S}_{2}=(Y_{\alpha},q_{\alpha}^{\beta},A) sont deux systèmes projectifs ayant le même ensemble d’indices, un morphisme de 𝐒1subscript𝐒1\mathbf{S}_{1} dans 𝐒2subscript𝐒2\mathbf{S}_{2} est une famille de fonctions continues fα:XαYα:subscript𝑓𝛼subscript𝑋𝛼subscript𝑌𝛼f_{\alpha}:X_{\alpha}\to Y_{\alpha}, αA𝛼𝐴\alpha\in A, telle que fαpαβ=qαβfβsubscript𝑓𝛼superscriptsubscript𝑝𝛼𝛽superscriptsubscript𝑞𝛼𝛽subscript𝑓𝛽f_{\alpha}p_{\alpha}^{\beta}=q_{\alpha}^{\beta}f_{\beta} pour αβ𝛼𝛽\alpha\leq\beta. Un tel morphisme induit une fonction continue lim(fα)subscript𝑓𝛼\lim(f_{\alpha}) de lim𝐒1subscript𝐒1\lim\mathbf{S}_{1} dans lim𝐒2subscript𝐒2\lim\mathbf{S}_{2}.

Un système projectif 𝐒=(Xα,pαβ,A)𝐒subscript𝑋𝛼superscriptsubscript𝑝𝛼𝛽𝐴\mathbf{S}=(X_{\alpha},p_{\alpha}^{\beta},A) est appelé un ω𝜔\omega-système projectif s’il vérifie les conditions suivantes.

  • (*)

    Tout sous-ensemble dénombrable totalement ordonné de A𝐴A a une borne supérieure.

  • (**)

    Pour tout sous-ensemble totalement ordonné B𝐵B de A𝐴A admettant une borne supérieure β𝛽\beta, la fonction limαBpαβ:Xβlim(𝐒|B):subscript𝛼𝐵superscriptsubscript𝑝𝛼𝛽subscript𝑋𝛽conditional𝐒𝐵\lim_{\alpha\in B}p_{\alpha}^{\beta}:X_{\beta}\to\lim(\mathbf{S}|B) est un homéomorphisme.

  • (***)

    Chaque Xαsubscript𝑋𝛼X_{\alpha} a un base dénombrable.

Un sous-ensemble B𝐵B d’un ensemble filtrant A𝐴A est dit fermé si, pour tout sous-ensemble totalement ordonné CB𝐶𝐵C\subset B admettant une borne supérieure dans A𝐴A, cette borne supérieure appartient à B𝐵B. Si 𝐒=(Xα,pαβ,A)𝐒subscript𝑋𝛼superscriptsubscript𝑝𝛼𝛽𝐴\mathbf{S}=(X_{\alpha},p_{\alpha}^{\beta},A) est un ω𝜔\omega-système projectif et si B𝐵B est un sous-ensemble cofinal et fermé de A𝐴A, alors 𝐒|Bconditional𝐒𝐵\mathbf{S}|B est aussi un ω𝜔\omega-système projectif.

Le passage du cas métrisable au cas général du lemme 7 est permis par le fait suivant, qui est un cas particulier du théorème 1.3.4 de [4].

Lemme 10.

Soient 𝐒1=(Xα,pαβ,A)subscript𝐒1subscript𝑋𝛼superscriptsubscript𝑝𝛼𝛽𝐴\mathbf{S}_{1}=(X_{\alpha},p_{\alpha}^{\beta},A) et 𝐒2=(Yα,qαβ,A)subscript𝐒2subscript𝑌𝛼superscriptsubscript𝑞𝛼𝛽𝐴\mathbf{S}_{2}=(Y_{\alpha},q_{\alpha}^{\beta},A) deux ω𝜔\omega-systèmes de compacts sur un même ensemble d’indices A𝐴A, et soit f𝑓f une fonction continue de lim𝐒1subscript𝐒1\lim\mathbf{S}_{1} dans lim𝐒2subscript𝐒2\lim\mathbf{S}_{2}. Si, pour tout αA𝛼𝐴\alpha\in A, la projection pα:lim𝐒1Xα:subscript𝑝𝛼subscript𝐒1subscript𝑋𝛼p_{\alpha}:\lim\mathbf{S}_{1}\to X_{\alpha} est surjective, alors il existe un sous-ensemble cofinal et fermé B𝐵B de A𝐴A et un morphisme de 𝐒1|Bconditionalsubscript𝐒1𝐵\mathbf{S}_{1}|B dans 𝐒2|Bconditionalsubscript𝐒2𝐵\mathbf{S}_{2}|B dont la limite est f𝑓f.

Démonstration du lemme 7 dans le cas non métrisable. Nous utilisons la méthode expliquée dans [3] dans le cas des espaces ULC. Nous représentons X𝑋X comme limite d’un ω𝜔\omega-système projectif 𝐒=(Xα,pαβ,A)𝐒subscript𝑋𝛼superscriptsubscript𝑝𝛼𝛽𝐴\mathbf{S}=(X_{\alpha},p_{\alpha}^{\beta},A) de compacts métrisables tel que les projections pα:XXα:subscript𝑝𝛼𝑋subscript𝑋𝛼p_{\alpha}:X\to X_{\alpha} soient surjectives.

Pour m0𝑚0m\geq 0, soit Km=i=1nCm(Xi)=KCm(X)subscript𝐾𝑚superscriptsubscript𝑖1𝑛subscript𝐶𝑚subscript𝑋𝑖𝐾subscript𝐶𝑚𝑋K_{m}=\bigcup_{i=1}^{n}C_{m}(X_{i})=K\cap C_{m}(X). Pour αA𝛼𝐴\alpha\in A et 1in1𝑖𝑛1\leq i\leq n, soit Xi,α=pα(Xi)subscript𝑋𝑖𝛼subscript𝑝𝛼subscript𝑋𝑖X_{i,\alpha}=p_{\alpha}(X_{i}). Posons Kα=i=1nC(Xi,α)C(Xα)subscript𝐾𝛼superscriptsubscript𝑖1𝑛𝐶subscript𝑋𝑖𝛼𝐶subscript𝑋𝛼K_{\alpha}=\bigcup_{i=1}^{n}C(X_{i,\alpha})\subset C(X_{\alpha}) et, pour m0𝑚0m\geq 0, Kα,m=KαCm(X)=i=1nCm(Xi,α)subscript𝐾𝛼𝑚subscript𝐾𝛼subscript𝐶𝑚𝑋superscriptsubscript𝑖1𝑛subscript𝐶𝑚subscript𝑋𝑖𝛼K_{\alpha,m}=K_{\alpha}\cap C_{m}(X)=\bigcup_{i=1}^{n}C_{m}(X_{i,\alpha}). Les fonctions pαsubscript𝑝𝛼p_{\alpha} induisent des fonctions p~α:KKα:subscript~𝑝𝛼𝐾subscript𝐾𝛼\tilde{p}_{\alpha}:K\to K_{\alpha} et pα,m:KmKα,m:subscript𝑝𝛼𝑚subscript𝐾𝑚subscript𝐾𝛼𝑚p_{\alpha,m}:K_{m}\to K_{\alpha,m}. Pour αβ𝛼𝛽\alpha\leq\beta, les fonctions pαβsuperscriptsubscript𝑝𝛼𝛽p_{\alpha}^{\beta} induisent des fonctions p~αβ:KβKα:superscriptsubscript~𝑝𝛼𝛽subscript𝐾𝛽subscript𝐾𝛼\tilde{p}_{\alpha}^{\beta}:K_{\beta}\to K_{\alpha} et pα,mβ:Kβ,mKα,m:superscriptsubscript𝑝𝛼𝑚𝛽subscript𝐾𝛽𝑚subscript𝐾𝛼𝑚p_{\alpha,m}^{\beta}:K_{\beta,m}\to K_{\alpha,m}. Les foncteurs Cm()subscript𝐶𝑚C_{m}(\ \cdot\ ) commutent aux limites projectives; il est facile d’en déduire que Km(𝐒)=(Kα,m,pα,mβ,A)subscript𝐾𝑚𝐒subscript𝐾𝛼𝑚superscriptsubscript𝑝𝛼𝑚𝛽𝐴K_{m}(\mathbf{S})=(K_{\alpha,m},p_{\alpha,m}^{\beta},A) est un ω𝜔\omega-système projectif de limite Kmsubscript𝐾𝑚K_{m}. La surjectivité des fonctions pαsubscript𝑝𝛼p_{\alpha} entraîne que pα,m:KmKα,m:subscript𝑝𝛼𝑚subscript𝐾𝑚subscript𝐾𝛼𝑚p_{\alpha,m}:K_{m}\to K_{\alpha,m} est surjective.

Nous avons K0(𝐒)=𝐒subscript𝐾0𝐒𝐒K_{0}(\mathbf{S})=\mathbf{S}; appliquant le lemme 10 à la restriction de f𝑓f à K0=Xsubscript𝐾0𝑋K_{0}=X, nous obtenons un sous-ensemble A0subscript𝐴0A_{0}, cofinal et fermé dans A𝐴A, et un morphisme (fα0)αA0:K0(𝐒)|A0𝐒|A0:subscriptsuperscriptsubscript𝑓𝛼0𝛼subscript𝐴0conditionalsubscript𝐾0𝐒subscript𝐴0conditional𝐒subscript𝐴0(f_{\alpha}^{0})_{\alpha\in A_{0}}:K_{0}(\mathbf{S})|A_{0}\to\mathbf{S}|A_{0} de limite f|Xconditional𝑓𝑋f|X. Comme K1(𝐒)|A0conditionalsubscript𝐾1𝐒subscript𝐴0K_{1}(\mathbf{S})|A_{0} et 𝐒|A0conditional𝐒subscript𝐴0\mathbf{S}|A_{0} sont des ω𝜔\omega-systèmes projectifs, nous pouvons appliquer le lemme 10 à la restriction de f𝑓f à K1subscript𝐾1K_{1} pour obtenir un sous-ensemble A1subscript𝐴1A_{1} de A0subscript𝐴0A_{0}, cofinal et fermé dans A0subscript𝐴0A_{0}, donc aussi dans A𝐴A, et un morphisme (fα1)αA1:K1(𝐒)|A1𝐒|A1:subscriptsuperscriptsubscript𝑓𝛼1𝛼subscript𝐴1conditionalsubscript𝐾1𝐒subscript𝐴1conditional𝐒subscript𝐴1(f_{\alpha}^{1})_{\alpha\in A_{1}}:K_{1}(\mathbf{S})|A_{1}\to\mathbf{S}|A_{1} de limite f|K1conditional𝑓subscript𝐾1f|K_{1}. Inductivement, nous construisons ainsi une suite décroissante {Am}subscript𝐴𝑚\{A_{m}\} de sous-ensembles cofinaux et fermés de A𝐴A et des morphismes (fαm)αAm:Km(𝐒)|Am𝐒|Am:subscriptsuperscriptsubscript𝑓𝛼𝑚𝛼subscript𝐴𝑚conditionalsubscript𝐾𝑚𝐒subscript𝐴𝑚conditional𝐒subscript𝐴𝑚(f_{\alpha}^{m})_{\alpha\in A_{m}}:K_{m}(\mathbf{S})|A_{m}\to\mathbf{S}|A_{m} de limite f|Kmconditional𝑓subscript𝐾𝑚f|K_{m}. La condition (*) garantit que B=m=1𝐵superscriptsubscript𝑚1B=\bigcap_{m=1}^{\infty} est cofinal dans A𝐴A, et la surjectivité des fonctions pα,msubscript𝑝𝛼𝑚p_{\alpha,m} garantit que, pour tout αB𝛼𝐵\alpha\in B, fαm|Kα,k=fαkconditionalsuperscriptsubscript𝑓𝛼𝑚subscript𝐾𝛼𝑘superscriptsubscript𝑓𝛼𝑘f_{\alpha}^{m}|K_{\alpha,k}=f_{\alpha}^{k} pour km𝑘𝑚k\leq m, ce qui nous permet de définir une fonction continue f¯α:KαXα:subscript¯𝑓𝛼subscript𝐾𝛼subscript𝑋𝛼\bar{f}_{\alpha}:K_{\alpha}\to X_{\alpha} par f¯α|Kα,m=fαmconditionalsubscript¯𝑓𝛼subscript𝐾𝛼𝑚superscriptsubscript𝑓𝛼𝑚\bar{f}_{\alpha}|K_{\alpha,m}=f_{\alpha}^{m} pour tout m𝑚m. Soit fα:KαKα:subscript𝑓𝛼subscript𝐾𝛼subscript𝐾𝛼f_{\alpha}:K_{\alpha}\to K_{\alpha} la fonction induite par f¯αsubscript¯𝑓𝛼\bar{f}_{\alpha}. Ces fonctions vérifient fαp~αβ=p~αβfβsubscript𝑓𝛼superscriptsubscript~𝑝𝛼𝛽superscriptsubscript~𝑝𝛼𝛽subscript𝑓𝛽f_{\alpha}\tilde{p}_{\alpha}^{\beta}=\tilde{p}_{\alpha}^{\beta}f_{\beta} pour αβ𝛼𝛽\alpha\leq\beta dans A𝐴A.

Le nerf du système 𝒳=(X1,,Xn)𝒳subscript𝑋1subscript𝑋𝑛\mathcal{X}=(X_{1},\dots,X_{n}) (resp. 𝒳α=(X1,α,,Xn,α)subscript𝒳𝛼subscript𝑋1𝛼subscript𝑋𝑛𝛼\mathcal{X}_{\alpha}=(X_{1,\alpha},\dots,X_{n,\alpha}) est naturellement isomorphe au nerf du système C(𝒳)=(C(X1),,C(Xn))𝐶𝒳𝐶subscript𝑋1𝐶subscript𝑋𝑛C(\mathcal{X})=(C(X_{1}),\dots,C(X_{n})) (resp. C(𝒳α)=(C(X1,α),,C(Xn,α))𝐶subscript𝒳𝛼𝐶subscript𝑋1𝛼𝐶subscript𝑋𝑛𝛼C(\mathcal{X}_{\alpha})=(C(X_{1,\alpha}),\dots,C(X_{n,\alpha}))). Puisque le compact X𝑋X est la limite projective du système 𝐒|Bconditional𝐒𝐵\mathbf{S}|B, le nerf de 𝒳𝒳\mathcal{X} est naturellement isomorphe au nerf de 𝒳αsubscript𝒳𝛼\mathcal{X}_{\alpha} si α𝛼\alpha est assez grand. Quitte à remplacer B𝐵B par un sous-ensemble cofinal, nous pouvons donc supposer que les nerfs des systèmes 𝒳𝒳\mathcal{X} et 𝒳αsubscript𝒳𝛼\mathcal{X}_{\alpha} sont naturellement isomorphes pour tout αB𝛼𝐵\alpha\in B. Les nerfs des systèmes C(𝒳)𝐶𝒳C(\mathcal{X}) et C(𝒳α)𝐶subscript𝒳𝛼C(\mathcal{X}_{\alpha}) sont alors naturellement isomorphes, et il résulte du lemme 2 que p~α:Hˇ(Kα,)Hˇ(K,):superscriptsubscript~𝑝𝛼superscriptˇ𝐻subscript𝐾𝛼superscriptˇ𝐻𝐾\tilde{p}_{\alpha}^{*}:\check{H}^{*}(K_{\alpha},\mathbb{Q})\to\check{H}^{*}(K,\mathbb{Q}) est un isomorphisme. Pour αB𝛼𝐵\alpha\in B, considérons le diagramme commutatif

Hˇ(K,)fHˇ(K,)p~αp~αHˇ(Kα,)fHˇ(Kα,)commutative-diagramsuperscriptˇ𝐻𝐾superscriptsuperscript𝑓superscriptˇ𝐻𝐾superscriptsubscript~𝑝𝛼absentmissing-subexpressionabsentsuperscriptsubscript~𝑝𝛼missing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptˇ𝐻subscript𝐾𝛼superscriptsuperscript𝑓superscriptˇ𝐻subscript𝐾𝛼\begin{CD}\check{H}^{*}(K,\mathbb{Q})@>{f^{*}}>{}>\check{H}^{*}(K,\mathbb{Q})\\ @A{\tilde{p}_{\alpha}^{*}}A{}A@A{}A{\tilde{p}_{\alpha}^{*}}A\\ \check{H}^{*}(K_{\alpha},\mathbb{Q})@>{f^{*}}>{}>\check{H}^{*}(K_{\alpha},\mathbb{Q})\end{CD}

Nous avons remarqué plus haut que Λ(f)Λ𝑓\Lambda(f) et Λ(fα)Λsubscript𝑓𝛼\Lambda(f_{\alpha}) sont définis. Puisque p~αsuperscriptsubscript~𝑝𝛼\tilde{p}_{\alpha}^{*} est un isomorphisme, nous avons Λ(f)=Λ(fα)Λ𝑓Λsubscript𝑓𝛼\Lambda(f)=\Lambda(f_{\alpha}). Si Λ(f)0Λ𝑓0\Lambda(f)\neq 0, alors l’ensemble Fαsubscript𝐹𝛼F_{\alpha} des points fixes de fαsubscript𝑓𝛼f_{\alpha} n’est pas vide d’après le lemme 9. Puisque fαp~αβ=p~αβfβsubscript𝑓𝛼superscriptsubscript~𝑝𝛼𝛽superscriptsubscript~𝑝𝛼𝛽subscript𝑓𝛽f_{\alpha}\tilde{p}_{\alpha}^{\beta}=\tilde{p}_{\alpha}^{\beta}f_{\beta}, nous avons pαβ(Fβ)Fαsuperscriptsubscript𝑝𝛼𝛽subscript𝐹𝛽subscript𝐹𝛼p_{\alpha}^{\beta}(F_{\beta})\subset F_{\alpha} pour αβ𝛼𝛽\alpha\leq\beta dans B𝐵B, donc (Fα,pαβ|Fβ,B)subscript𝐹𝛼conditionalsuperscriptsubscript𝑝𝛼𝛽subscript𝐹𝛽𝐵(F_{\alpha},p_{\alpha}^{\beta}|F_{\beta},B) est un système projectif de compacts non vides. La limite projective de ce système est un sous-ensemble non vide de lim𝐒|B=Xconditional𝐒𝐵𝑋\lim\mathbf{S}|B=X, et tout point de ce sous-ensemble est un point fixe de f𝑓f. \Box

Références

  • [1] R. Cauty. Un espace métrique linéaire qui n’est pas un rétracte absolu, Fund. Math. 146, 1994, 85-99.
  • [2] R. Cauty. Rétractes absolus de voisinage algébriques, Serdica Math. J. 31, 2005, 309-354.
  • [3] R. Cauty. Points fixes des applications compactes dans les espaces ULC, arXiv:1010.2401.
  • [4] A. Chigogidze. Inverse spectra, Noth-Holland, Amsterdam, 1996.
  • [5] A. Granas, J. Dugundji. Fixed point theory, Springer Verlag, Berlin, 2003.
  • [6] C. J. Himmelberg. Some theorems on equiconnected and locally equiconnected spaces, Trans. Amer. Math. Soc. 115, 1965, 43-53.
  • [7] S.T. Hu. Theory of retracts, Wayne State University Press, Detroit, 1965.
  • [8] E. H. Spanier. Algebraic Topology, Mc Graw Hill, New York, 1966.