The Abdus Salam Centre for Theoretical Physics
We study affine maps between affine manifolds. Even
when two fibers are compact and diffeomorphic, they can
inherit different affine structures from the source space. This leads
to a fixed linear holonomy deformation theory of the affine structure
of an affine manifold. We found various conditions which make the
fibers to be affinely isomorphic. We also classify affine bundles
which total space is a compact and complete affine
manifold.
On
étudie les applications affines entre variétés affines. Deux
fibres distinctes, compactes, et difféomorphes peuvent hériter de
structures affines distinctes de la variété source. Ceci conduit
à une théorie de déformation à holonomie linéaire fixée
de la structure affine d’une variété affine. On trouve
plusieurs conditions sous lesquelles les fibres sont isomorphes deux
à deux. On classifie les fibrés affines dont l’espace total est
une variété affine compacte et complète.
On étudie les applications affines
entre variétés affines, en particulier les fibrés affines: ce
sont les applications affines surjectives. La classification des
applications affines est envisageable si on suppose que les fibres
sont au moins homéomorphes entre elles. C’est par exemple le cas si
l’espace source de l’application est une variété affine compacte.
Voici un exemple qui montre que la situation peut être beaucoup
plus compliquée. Considérons une surjection de dans
, sur chaque fibre de la surjection, enlevons un
sous-ensemble, on obtient ainsi une application affine, telle que les
structures topologiques de deux fibres distinctes peuvent
être très différentes. Il est donc difficile d’aborder le
problème de classification dans toute sa généralité, car on ne
peut pas préciser les données à partir desquelles se fera la
classification. Dans les cas que nous considérons, les fibres d’un
fibré affine sont des variétés différentiables, deux à deux
homéomorphes, dont les structures affines peuvent être
différentes bien qu’elles aient la même holonomie linéaire.
Si le second groupe d’homotopie de la base d’un fibré affine à
espace total compact est nul (c’est le cas si elle est
complète), la suite exacte de Serre montre que le groupe
fondamental de l’espace total , est une extension de
celui de la base , par celui de la fibre .
Posons , et notons le sous-groupe
des automorphismes affines de dont la partie
linéaire fixe ,
et la surjection canonique de
dans .
Il existe une application:
.
Notons le sous-groupe de
qui se projette sur en l’identité.
On en déduit le problème
algébrique suivant analogue au notre: étant donnés deux groupes
et , deux représentations
affines respectivement de dans , et
de dans . Classifier tous les
diagrammes commutatifs suivants
|
|
|
où la première suite horizontale est
exacte, sous la relation d’équivalence suivante: Soient
, deux suites exactes associées
à deux diagrammes du type précédent. Ces diagrammes sont
équivalents si et seulement si les extensions sont isomorphes et il
existe une transformation affine de qui
conjugue la représentation en la
représentation .
La donnée d’un fibré affine induit une
déformation de la structure affine d’une fibre paramétrée par la
base. Soient un groupe de type fini, et un espace
vectoriel muni d’une action linéaire de . L’approche de ce
problème pose celui de déterminer la structure de l’ensemble
(ou d’un de ses ouverts (voir [G3] p.178)) des
orbites des éléments de sous l’action d’un groupe
de gauge. Des hypothèses faites sur la structure de cet espace des
modules par exemple, qu’il est une variété algébrique
rendant algébrique la projection de sur lui,
entraine que les fibres sont des variétés affines isomorphes entre
elles si la base est une variété affine compacte et complète.
- On
démontre aussi que les fibres d’un fibré affine dont l’espace total
est une variété affine compacte et complète, et le groupe
fondamental d’une fibre est nilpotent sont isomorphes entre elles.
-On classifie les fibrés affines à espace total compact dont
la développante est injective et tels que le fibré relevé sur le
revêtement universel de la base est un produit affine,
- Plus généralement, on classifie les fibrés affines à espace
total compact et complet.
Les invariants déterminés dans le
premier cas sont plus intrinsèques à la géométrie affine que
ceux du second cas.
Dans [T5] on donne une nouvelle classification des fibrés affines
à espace total compact et complet en utilisant la théorie des gerbes.
Une question importante est de savoir
dans quelle mesure la classe d’isomorphisme d’un fibré affine peut
déterminer celle de son espace total en tant que variété
affine. Soient et deux fibrés affines d’espace total
compact (de même dimension) au-dessus d’une même
base . On suppose que ne peut avoir de
feuilletage affine à feuilles compactes, et en outre que la dimension
des fibres de et est strictement inférieure à celle
de . Il est facile de prouver que tout isomorphisme affine entre
les espaces total de et , est un isomorphisme de fibrés
affines. Les classes d’isomorphismes de ces fibrés affines,
déterminent les classes d’isomorphismes de leurs espaces total en
tant que variétés affines. Les variétés affines de
dimension dont le groupe fondamental n’est pas polycyclique, et
les variétés de Hopf ne peuvent avoir de feuilletages affines
à feuilles compactes.
Voici le plan de notre
travail:
2. Adhérence de
Zariski et structure des fibres.
3. Déformation des structures
affines à holonomie linéaire fixée.
4. Les fibrés affines
affinement localement triviaux.
Une variété affine
de dimension , est une
variété différentiable , de dimension , munie d’une
connexion dont les tenseurs de courbure et de torsion sont
nuls. La connexion définit sur un atlas (affine) dont
les fonctions de transitions sont des restrictions d’éléments de
. Soient et
deux variétés affines dont les structures affines sont
respectivement définies par les atlas affines et
Une application différentiable , de
dans , est affine si et seulement
si est affine. On
note l’ensemble des applications
affines de dans , et
l’ensemble des automorphismes affines
de .
La structure affine de se
relève sur son revêtement universel , en une structure
affine pour laquelle la projection
revêtement est une application affine. La structure affine
de est définie par un difféomorphisme local affine
,
où est la connexion standard de définie
par
|
|
|
, sont deux champs de vecteurs de
, et la différentielle de .
La développante
donne lieu à une représentation définie par le diagramme
commutatif suivant:
|
|
|
où est un élément de
. La restriction de , au groupe
fondamental , de , est la
représentation d’holonomie . La partie linéaire , de
, est la représentation d’holonomie linéaire de
.
Soit un élément de
, se relève en une
application affine . Soit un ouvert connexe de
, sur lequel la restriction de la développante est
injective, est une application affine de
, qui se prolonge en une
application affine . Celle-ci vérifie
|
|
|
L’application donne lieu à un morphisme de
groupes défini par la
relation d’équivariance
|
|
|
On en déduit un morphisme
tel que
|
|
|
|
si est
injective. L’application transforme en un
sous-ensemble de .
Question:
Etant données et telles que envoie dans , et . A quelles conditions
peut-on reconstruire ?
La réponse à la question
précédente est positive si est
injective.
L’exemple suivant montre que si on se donne et
vérifiant , il n’existe pas toujours d’application
.
Munissons de la structure affine de Sullivan-Thurston [S-T
p.22]. L’image de la développante est
privé des axes de coordonnées,
et l’holonomie est engendrée par deux applications diagonales dans
ces axes de coordonnées ayant des valeurs propres strictement
positives. Le quotient de par
la restriction de l’holonomie est la réunion de
tores. On peut choisir pour la projection de sur
parallèlement à , et la
restriction de l’holonomie à . Il n’existe pas
d’application correspondante. Dans ce cas n’est
pas définie sur l’image de la développante de la structure affine
de .
- On appelle fibration
affine une application affine surjective.
- Un isomorphisme affine
entre deux fibrés affines de même base est un isomorphisme affine
entre leur espace total qui se projette sur leur base en une
transformation affine, autrement dit un isomorphisme qui envoie une
fibre sur une fibre.
- Un feuilletage affine sur une variété
affine de dimension , est un feuilletage de
dont le relevé sur est l’image réciproque par de la
restriction à d’un feuilletage par
sous-espaces affines parallèles de .
Remarque. Le produit fibré de deux fibrés affines est un fibré
affine.
Proposition 1.1 [T4]. Soit une
application affine, de source la variété affine compacte
et connexe , alors la distribution définit sur un feuilletage , dont les
feuilles sont les fibres d’une fibration affine.
La
base de la fibration affine de la proposition précédente n’est pas
forcément l’image de l’application. Si la source de est
compacte, l’image de est une sous-variété affine avec
éventuellement des points de self-intersections.
Proposition 1.2.
Supposons que est
compacte, alors l’image de a des points de self-intersections si
et seulement si la fonction qui a un point de , associe le
cardinal des composantes connexes de l’image réciproque de par
n’est pas constante.
Preuve. Supposons que
a un point de self-intersection . Le point est
contenu dans un ouvert de carte affine , tel que l’ensemble des
points de self-intersections de est une sous-variété
affine. Soit un élément d’une composante connexe ,
de . Il existe un ouvert connexe de contenant
, tel que est inclu dans , et les ensembles
sont deux à deux disjoints. Choisissons un ouvert inclu
dans tel que est inclu dans l’union des . Ceci
est possible car est compacte. Puisque est un point
de self-intersection, il existe au moins tels que
. Les
ensembles
et sont disjoints. On en déduit que
pour tout point de , le cardinal
des composantes connexes de , est strictement inférieur
à celui de celles de .
Pour tout point de
, on va noter , le cardinal des composantes connexes de
l’image réciproque de par . Supposons maintenant que la
fonction n’est pas constante, et n’a pas de
point de self-intersection. Soit l’ensemble des points de
, tels que est maximal. Si ne contient pas un
point de self-intersection, alors est ouvert dans . Or
est fermé car est compact. On en déduit que .
Donc la fonction est constante. Il y a
contradiction
Un classique théorème d’Ehresmann
[God], affirme que toute submersion de source une variété
différentiable compacte est une fibration
différentiable localement triviale. Une fibration affine d’espace
total compact , est donc une fibration localement triviale
pour la structure différentiable. On note sa fibre type. Dans
la suite, on supposera que est localement triviale pour la
structure différentiable. Le feuilletage se
relève sur , en un feuilletage . Ce
dernier est le relevé par , d’un feuilletage de par des sous-espaces
affines parallèles.
Ecrivons , où est un
supplémentaire de
la direction , des feuilles de Pour tout élément de ,
|
|
|
Comme
le feuilletage n’a pas d’holonomie, pour tout élément
de , on a
|
|
|
On en
déduit que l’holonomie linéaire d’une fibre ne dépend pas de
celle-ci.
Pour tout élément de , l’application
|
|
|
|
|
|
est un cocycle
pour l’action de l’holonomie linéaire d’une fibre. Notons sa
classe de cohomologie. On en déduit l’existence d’une application
affine qui a
associe , est le groupe
de cohomologie de relatif à l’action de l’holonomie
linéaire d’une fibre. Si la base est complète, alors l’image de
est un sous-espace affine.
Si les fibres sont compactes et
complètes, alors l’image de est contenue dans
la sous-variété algébrique , de ,
définie par
(Voir [F-G-H] théorème 2.2).
Il existe une variété
affine compacte, incomplète, et de dimension ,
telle que (Voir [G1]).
L’exemple suivant
largement inspiré de [F-G-H] p. , montre que deux
fibres distinctes d’un fibré affine dont les fibres sont compactes
peuvent être des variétés affines qui ne sont pas
isomorphes. Soit un réel, considérons le sous-groupe
, de , dont tout élément est de la
forme
|
|
|
où
. Le groupe préserve le demi-espace de
défini par . Il contient
un sous-groupe cocompact . Le quotient de par est une
variété affine compacte . Si désigne un réel non nul,
n’est pas radiante, alors que l’est. Donc les variétés
affines et ne sont pas isomorphes (voir [F-G-H]).
On peut supposer que est l’image de par l’application
, . Considérons
maintenant la variété affine , de dimension , quotient de
par l’action de définie par
, la projection de
, passe au quotient en une projection
de sur , on obtient ainsi un fibré affine au-dessus
de , dont les fibres ne sont pas isomorphes entre
elles.
Soit l’ensemble des réels strictement positifs.
Construisons maintenant un fibré
affine au-dessus de , dont les fibres sont des tores
munis de structures affines deux à deux
distinctes.
Soient un élément de ,
et l’application polynomiale de , définie
par
.
Conjuguons le groupe
engendré par
et par
.
On obtient le groupe engendré
par
|
|
|
et
|
|
|
Soient
et deux réels positifs non nuls, et l’application
de définie par
.
En
conjuguant par ,
on obtient . Remarquons que n’est pas affine
si est différent de . Si les tores affines , et
, quotients de par , et
, étaient affinement isomorphes, il existerait
une transformation affine qui conjuguerait
en . La partie linéaire de cette
transformation serait de la forme
|
|
|
car la partie linéaire du conjugué de par
est celle de .
En effet sans restreindre la généralité, on peut supposer que
est conjugué en , puisqu’il existe un
automorphisme
affine de qui transforme en .
On en déduit que , car
est conjugué en
par . Il en résulte
que la seconde coordonnée du conjugué de par
est car elle ne peut être négative.
Ceci n’est pas possible si est différent de . Les
quotients de par et sont
des variétés affines qui ne sont pas isomorphes si est
distinct de .
Considérons maintenant les transformations affines
de définies
par
et
Le
quotient de par le groupe engendré
par et , est l’espace total d’un fibré affine
au-dessus de , dont les fibres ont des structures affines
deux à deux distinctes.
Plus tard (Proposition 4.1) on verra que
si la base d’un fibré affine dont les fibres sont munies d’une
structure affine complète du tore de dimension distincte de
la structure riemannienne plate est complète, alors toutes les
fibres sont isomorphes entre elles.
Question: Les
fibres d’une fibration affine sont-elles isomorphes entre elles
si l’espace total est compact ?
Supposons que les fibres
sont complètes, et soient et deux points de la base
. Les fibres au-dessus de , et , sont
isomorphes, si et seulement si leurs holonomies respectives sont
conjuguées par une application affine. Les fibres d’un fibré
affine sont deux à deux affinement isomorphes, si le groupe des
automorphismes affines qui préserve la fibration se projette sur la
base en un groupe qui agit transitivement su
celle-ci.
Remarque. Dans [G1], il est donné
des exemples de structures de variétés affines sur une variété
différentiable qui sont topologiquement équivalentes sans être
différentiablement équivalentes.
De la suite
exacte d’homotopie associée à une fibration, on déduit la suite
courte suivante: . Si , (c’est le cas
si la base est complète) est une extension de
par .
Proposition 1.3.
Supposons
que les fibres de sont compactes, et l’espace total du relevé
, de sur , a un feuilletage transverse aux
fibres, alors l’application , de la
suite exacte d’homotopie est injective.
Preuve. S’il existe un feuilletage transverse, aux fibres de , alors d’après un théorème d’Ehresmann [God], est
une suspension différentiable car ses fibres sont compactes. Il en
résulte que est un produit différentiable, car
est simplement connexe, et par suite s’injecte dans
On déduit que , est une
extension de par , sous les conditions de la
proposition précédente.
Si la développante de l’espace total
est injective, est une extension de par
car dans ce cas, est le noyau de la restriction
de la représentation d’holonomie de l’espace total à .
2. Adhérence de Zariski et structures
des fibres.
Dans ce paragraphe, on va
déterminer différentes conditions, sous lesquelles les fibres d’un
fibré affine sont deux à deux isomorphes. La majorité de ces
conditions s’expriment en fonction d’adhérences de
Zariski.
Proposition 2.1. Soit un
fibré affine de base une variété affine compacte et
complète . Si a une fibre radiante, toutes ses
fibres sont radiantes. De plus si les fibres sont compactes, alors
leurs structures affines sont isomorphes.
Preuve. S’il existe une fibre radiante, alors il existe
un point de tel que . On
a , pour tout élément de .
L’ensemble , engendre l’espace
affine (voir [F-G-H] théorème 2.2). On en déduit
que , car est une application affine. Supposons que les
fibres sont compactes. Quitte à conjuguer l’holonomie de la fibre
au-dessus d’un point de par une translation , on peut
supposer que les fibres ont même holonomie.
L’application peut être choisie continue sur un
ouvert contenant , on en déduit de [G3] p. 178 que les
fibres au-dessus des points d’un voisinage de sont
isomorphes entre elles, et par suite que toutes les fibres sont
isomorphes entre elles
Le groupe est muni d’une topologie de Zariski définie
par les fonctions , où est une
fonction polynomiale de .
Proposition 2.2. Soit un fibré affine d’espace total
la variété affine , si est normal dans
, l’adhérence de Zariski de dans
alors pour tous points , et
de appartenant à la même orbite de
, les fibres de et
sont affinement isomorphes.
Preuve. Tout
élément de laisse stable . On en
déduit que induit un isomorphisme entre et , et par suite un isomorphisme entre
les fibres respectives au-dessus de et car normalise
La proposition précédente est vraie si est
central dans . En effet, l’application où est un
élément de est algébrique, comme elle est constante
sur , elle l’est aussi sur son adhérence de Zariski.
Corollaire 2.3. Si est
compacte et complète, et normal dans , alors
toutes les fibres de sont affinement
isomorphes entre elles.
Preuve. On sait que
agit transitivement ([G-H2] théorème
2.6)
Du corollaire précédent on déduit
que si l’espace total d’un fibré affine est le tore de dimension
, muni d’une structure affine complète, toutes ses fibres
sont isomorphes. Ceci n’est pas tout à fait gratuit car sur , il
existe des structures affines complètes, qui ont la même holonomie
linéaire sans être isomorphes (voir paragraphe
1).
Théorème 2.4 Supposons que
l’adhérence de Zariski de l’holonomie de l’espace total
d’un fibré affine agisse transitivement sur
, , et ses fibres sont des variétés
affines compactes et complètes ayant un groupe fondamental
nilpotent, alors toutes les fibres sont isomorphes en tant que
variétés affines.
Preuve. Soient un point
de , un élément de , et
un élément de au-dessus de
induit par conjugaison un automorphisme de ,
. Pour tout point de , la
restriction de à , est conjuguée à
la restriction de à par un
automorphisme polynomial (voir [F-G-H] théorème
7.1, proposition 8.3) induisant sur .
Les coefficients de l’automorphisme sont des
fonctions polynomiales de , car est nilpotent (voir
[F-G-H]). peut être choisi affine,
égal à quitte à remplacer
par .
Ceci implique que les coefficients des monomes de
degrés supérieurs ou égals à , de ,
s’annulent en . Ils s’annulent aussi en , où est un élément de la cloture de
Zariski du groupe engendré par , car ces
coefficients sont des fonctions polynomiales de . On en déduit
que les fibres au-dessus des points de sont
isomorphes à la fibre au-dessus de . Le groupe
est engendré par un nombre fini
d’éléments, . Le groupe engendré par
,
, …,
est Zariski fermé voir [Bor] p.190), en répétant
l’argument précédent, on déduit que les fibres de
sont isomorphes entre elles. Il en résulte que toutes les fibres
sont isomorphes entre elles, car contient l’adhérence de Zariski
de l’holonomie de l’espace total qui agit transitivement sur
L’ensemble est
muni d’une structure de module défini
par . Pour tout élément
de ,
considérons l’application ,
est
un cocycle pour la structure de module
précédente.
Proposition
2.5. Supposons que pour tout élément de ,
la classe de cohomologie , de , est
nulle et agit transitivement sur , alors
toutes les fibres sont isomorphes entre elles.
Preuve. Si est nulle, alors pour tout élément
de , , l’application
, est algébrique et s’annulle sur , elle
s’annulle aussi sur sa cloture de Zariski. Comme agit
transitivement, on en déduit que est une constante. Dans ce cas
le fibré affine a des trivialisations locales affines.
(Voir paragraphe 4)
3.
Déformation des structures affines à holonomie linéaire
fixée.
Considérons , le sous-groupe du groupe
des automorphismes de vérifiant: pour tout élément
, il existe une application linéaire inversible de
telle que
|
|
|
|
Soit une
autre application linéaire vérifiant . L’application
linéaire de commute avec l’holonomie
linéaire. est déterminée modulo les éléments du groupe
des automorphismes linéaires qui commutent avec
. L’ensemble sera appelé groupe de gauge
des structures affines de dont l’holonomie linéaire est
.
L’application est
une représentation de groupes modulo les éléments de
.
A tout cocycle de et tout
élément de , on associe le cocycle défini par
. On définit ainsi une action
de sur .
L’ensemble , des
classes d’équivalences des structures affines de à holonomie
linéaire égale à , est le quotient d’un ouvert
de par l’action de .
Proposition 3.1. S’il existe une structure algébrique
de rendant algébrique la projection canonique de
dans , et si l’adhérence
de Zariski de l’holonomie de agit transitivement
sur , alors toutes les fibres sont isomorphes en tant que
variétés affines.
Preuve. Soient un
point de , et l’adhérence de Zariski
de dans . L’application
,
est algébrique, car
est algébrique. Cette application est constante, car elle est
constante sur qui est Zariski dense dans . On
en déduit que toutes les fibres sont isomorphes car
agit transitivement sur
Les fibres d’un fibré affine dont la base est compacte et
complète, et est munie d’une structure algébrique
rendant algébrique la projection de
sur lui, sont isomorphes car l’adhérence de Zariski de
dans agit transitivement sur .
Etude locale
de .
Pour déterminer ’l’espace tangent’
en un point de , il faut étudier les déformations de
ses éléments à holonomie linéaire fixée. Dans la suite de
cette partie on va supposer que est compacte et l’image de son
holonomie est discrète. Ceci entraine (voir [G3]) que l’ensemble des
représentations d’holonomies des structures affines de est
un ouvert dans l’ensemble des représentations de dans
.
Soient l’holonomie d’une structure affine
de dont la partie linéaire est , et une famille
à un paramètre de représentations de dans ,
à parties linéaires égales à telles que
. Il existe une application affine de
pour tout élément de , telle qu’on a:
|
|
|
Posons
,
,
et ,
la partie linéaire de
est En dérivant par rapport à
, on obtient que
,
et par
suite et
Ecrivons maintenant le fait que
est une représentation: on a
,
ceci est
équivalent
à
|
|
|
et
par suite on déduit que l’application ,
est un cocycle pour .
L’espace
tangent à un élément de l’ensemble des représentations de
dans , à partie linéaire égale
à , s’identifie à l’ensemble des
cocycles de pour la représentation
.
Déterminons maintenant la structure de l’espace
tangent’ d’un élément de . Pour ce faire considérons
une déformation triviale de à partie linéaire
. Il existe une courbe à un paramètre
de transformations du groupe de gauge, telle que
.
L’application est associée à l’identité car on
a supposé que l’image de l’holonomie est discrète.
Posons
Comme la partie linéaire de
est celle de , commute avec . En
dérivant par rapport à ,
on obtient .
”L’espace tangent” de
en s’identifie au quotient
de par l’ensemble des , ou au quotient de
par .
Proposition 3.2.
Rigidité Si , l’espace tangent en la fibre
passant par est nul, alors toutes les fibres sont isomorphes
entre elles.
Preuve. En effet l’ensemble des
éléments de tels que la fibre au-dessus de , est
isomorphe à celle au-dessus de , est un fermé.
Si , il est aussi un ouvert, d’où le
résultat
Donnons maintenant des exemples de
.
Si est une variété compacte munie
d’une métrique plate, d’après les théorèmes de Bieberbach,
est un point.
Proposition 3.3. Si est une variété affine compacte, radiante, telle
que est nilpotent, alors est un
point.
Preuve. En effet si est
nilpotent d’après [F-G-H] toute structure affine voisine de
celle définie par est radiante, il résulte de [G3] qu’elle
lui est isomorphe, car quitte à conjuguer par une translation ”assez
petite”, on peut supposer qu’elles ont mêmes holonomies
Considérons maintenant le tore muni
d’une structure affine complète distincte de la structure
riemannienne plate standard. Elle s’obtient en conjuguant le groupe
, engendré par
et
|
|
|
par une application polynomiale , on obtient le groupe engendré par
et
.
Si on étudie les
déformations de la structure plate en fixant l’holonomie linéaire,
alors est une constante ; s’écrit
alors .
Le réel étant donné, pour tout
couple de réels non nuls, un automorphisme polynomial qui
conjugue en est , où est l’automorphisme de
définit par On a
|
|
|
Proposition 3.4. Les variétés
affines quotients de respectivement par
et
sont affinement isomorphes si et seulement
si .
Preuve. Supposons que
et les structures affines définies
par et sont
isomorphes, alors il existe une application affine qui conjugue
en . La partie
linéaire de est triangulaire supérieure car elle
préserve le groupe engendrée la partie linéaire de .
Aussi
sans restreindre la généralité on peut supposer que
conjugue
en . L’automorphisme est
un automorphisme polynomial qui normalise , l’action
induite fixant , et
quitte à remplacer par son carré, on peut supposer
qu’il existe un élément de
tel
que .
L’automorphisme de groupe résultant de l’action de
sur peut s’exprimer sous la forme de la
matrice . L’automorphisme de
dont la matrice est ,
normalise et induit
sur . commute avec
. Il est montré dans [T2] que l’ensemble
des automorphismes polynomiaux qui commute avec l’holonomie d’une
variété affine compacte et complète agit librement. Or on sait
que l’ensemble des automorphismes affines qui commute avec l’holonomie
d’une structure affine complète du tore agit transitivement car une
structure affine complète de , se relève en une structure
associative de , sous-jacente à sa structure de groupe
commutatif. Il en résulte que est affine. Il y a
contradiction
Comme et ne sont pas nuls, on
en déduit que l’ensemble des orbites des représentations affines
du tore , dont la partie linéaire est l’holonomie
linéaire d’une structure affine (fixée) complète distincte de la
structure plate standard sous l’action du groupe de gauge est le
projectif réel privé de deux points. On remarque que la projection
de dans le projectif réel est
algébrique. On en déduit une proposition, qui donne un
critère, pour que les fibres d’un fibré affine isomorphes
à des tores munis de structures affines complètes soient
isomorphes.
Proposition 3.5. Soit un
fibré affine dont les fibres sont des tores munies d’une structure
affine complète, alors si , l’adhérence de Zariski de
dans agit transivement
sur , alors toutes les fibres sont isomorphes entre
elles.
Preuve. Si est la
représentation triviale, le résultat provient du fait que
est un point. L’application
qui à associe la
classe d’équivalence de dans est
algébrique on conclut grace à 3.1
L’ensemble
des représentations d’un groupe dans un
groupe de Lie est étudié par plusieurs auteurs,
notamment lorsque est le groupe fondamental d’une surface
compacte. Si est de présentation fini, a
une structure de variété algébrique sur laquelle agit en
composant une représentation par un automorphisme intérieur, le
quotient de par n’est pas en
général une variété algébrique [G3].
Dans l’étude de
l’espace de Teichmuller d’une surface de genre , on est
amené à considérer les représentations de dans
.
Supposons que soit compacte. L’ensemble
des représentations d’holonomies des structures affines de
s’identifie à un ouvert de [G3], et
l’ensemble des structures affines de au quotient de cet ouvert par
. Si
est une munie d’une structure de variété algébrique rendant
algébrique la projection de dans
, alors toutes les
fibres d’un fibré affine dont les fibres sont difféomorphes
à et de base compacte et complète sont isomorphes entre
elles.
Soit ,
la compostion de l’holonomie et de la représentation adjointe de
, est l’ensemble
des champs affines de . Les éléments de
dont le cup produit est nul sont
les éléments tangents à
voir [G2], Il ne nous est pas connu si les groupes
de cohomologies supérieurs ont
une interprétation géométrique.
4.
Fibrés affines affinement
localement triviaux.
On dira
qu’un fibré affine est un fibré affine trivial, s’il est le
produit affine de sa base par une de ses fibres.
On dira qu’un
fibré affine est affinement localement trivial (f.a.l.t), si et
seulement si son relevé sur le revêtement universel de sa base
est un fibré affine trivial.
Si
le fibré affine est un f.a.l.t alors il existe un système de
coordonnées affines telles que pour tout élément de
préservant une fibre,
; ceci équivaut à
dire que est constante. Réciproquement si le groupe des
transformations affines du revêtement universel de la base
agit transitivement sur celle-ci et , le fibré affine est un
f.a.l.t.
Dans la suite de cette partie, on supposera que
la développante de l’espace total est injective et appartient
à son image.
Proposition
4.1. Soit un fibré affine d’espace total une variété
affine complète, dont l’holonomie linéaire des fibres est
celle d’une structure complète du tore distincte de la
structure riemannienne plate, alors, est un f.a.l.t.
Preuve. Ecrivons , l’holonomie de
la structure affine des fibres
de est engendrée par deux éléments et
de la forme:
|
|
|
|
|
|
Où,
et désignent respectivement des éléments de
et , , , et
des formes affines de et un réel non nul.
Comme et commutent, on
a:
|
|
|
|
|
|
On
en déduit que
. Ceci
implique que . Comme l’action de sur
est libre, on en déduit que est une constante
. Aussi ne peut s’annuler en un point , sinon
la fibre au-dessus de ne serait pas compacte. On en
déduit que est une constante .
Conjuguons
maintenant par
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La
proposition précédente n’est pas valable si on ne suppose pas que
la base est complète comme le montre le paragraphe
.
Soient et
deux variétés affines compactes, on va classifier tous les
fibrés affines affinement localement triviaux de
base et de fibre
tels que la développante de l’espace total est injective.
Soit
l’espace total d’un tel fibré. On sait
que est un sous-groupe normal de , c’est le noyau
de la restriction de à . Considérons
et deux éléments quelconques de et
de , on
a:
|
|
|
et
|
|
|
où
désigne un automorphisme de , et
des automorphismes de , une
application
linéaire de dans
, un élément de ,
et des éléments de .
|
|
|
Ecrivons
que est un sous-groupe normal de , on
a
|
|
|
Ceci
implique que
|
|
|
et
par suite, .
L’espace
vectoriel , des
applications linéaires de dans ,
est muni d’une structure de module à gauche
définie par , et d’une structure
de module à droite définie par . Où est un élément de
au-dessus de .
Notons la
composante connexe de l’ensemble des transformations affines
de qui se relèvent sur en des
translations. L’application linéaire de
induit sur
une structure de module à gauche. La structure de module
à droite de , induit
sur une structure de module à
droite. Soit l’algèbre de groupe de .
L’espace vectoriel est donc muni d’une
structure de
bi-module.
Considérons l’application
),
, où
est l’élément de induit par
. Vérifions que est bien définie: Pour
tout élément
de , on a
|
|
|
comme , on en déduit que est bien
définie.
Soit
un
autre élément de ,
|
|
|
Soient
et , les images respectives de et
dans . On a ,on
en déduit que se prolonge en cocycle de
module pour la cohomologie de Hochschild définit par les
actions à droite et à gauche précédentes. Notons sa
classe de cohomologie.
L’application
de
|
|
|
|
|
|
est un cocycle pour l’action à gauche
de .
Proposition 4.2.
Supposons que la classe de cohomologie de Hochschild
associée à , qu’on vient de définir s’annulle,
alors est affinement isomorphe à un fibré affine
plat.
Preuve. Supposons que , alors il
existe une application appartenant à
telle que . On en
déduit que , où et sont des éléments de
, tels que
et se projette en l’application identité de .
Comme est discret car la développante de
est injective, il en résulte que . En conjuguant
l’holonomie de par , on
en déduit que est isomorphe à fibré affine
plat
La donnée de ne détermine
pas complètement la classe d’isomorphisme du fibré affine ,
car elle suppose la connaissance de l’action de sur
. Pour tout élément de
, l’application
normalise
, elle définit donc un élément de
.
On
a
|
|
|
On dira que est compatible avec l’action de
.
Soit le quotient
de par , se projette
sur en . L’application
est une
représentation.
Réciproquement, si on se donne
une représentation , pour tout élément
de , considérons un élément de
au-dessus de . L’application
, ne dépend que de . On en
déduit une représentation , L’espace
vectoriel est muni d’une structure de
bimodule, la structure de module à gauche est définie
par , et celle de module à droite est
définie par . Si de plus on se
donne un cocycle de Hochschild pour cette structure de
bimodule, telle que l’application de au-dessus de
vérifie
|
|
|
on définit un fibré affine, en quotientant par l’action de définie par .
Soient
, deux variétés affines et
deux f.a.l.t de base et de fibre .
A et on associe des représentations et de , induisant des
structures de bimodules sur , deux
cocycles , pour la cohomologie de
Hochschild de ces structures de bimodules, et enfin deux applications
au-dessus de
et telles que
.
Théorème 4.3. Soient et deux fibrés affines isomorphes, alors il existe
un automorphisme affine de qui se relève sur en un automorphisme qui préserve les
fibres de , conjugue
la représentation en
et transforme en . Réciroquement, s’il existe un
automorphisme affine de qui se relève en
un automorphisme de préservant ses fibres, conjuguant
en , envoyant en , alors il
existe un cocycle tel que
le fibré affine dont l’holonomie est définie par
est isomorphe
à .
On aura besoin du lemme
suivant:
Lemme 4.4. Soient
une application linéaire,
et (resp ) un élément de , (resp
le normalisateur de (resp ) dans
, (resp )) l’automorphisme
conjugue en un groupe , il induit une nouvelle
représentation de dans . La classe de
cohomologie est transformée en une classe pour
cette représentation qui ne dépend pas de .
Preuve. Soit un élément de ,
posons
|
|
|
on
a
|
|
|
La nouvelle représentation de dans est induite par
|
|
|
Le cocycle défini par
est transformé en celui défini
par
|
|
|
Preuve du théorème 4.3. Soient et deux fibrés
affines isomorphes d’espaces total , et
. Il existe un automorphisme affine de
l’espace total de respectant les feuilles de tel
que la restriction de à normalise
, et conjugue en
. Posons
|
|
|
Pour
tout élément de tel qu’il existe dans
vérifiant , l’automorphisme
qui normalise l’holonomie de
, définit un élément de
qui se projette sur en
un élément ne dépendant pas de . conjugue
en et transforme en .
Réciproquement,
supposons que les représentations et soient
conjuguées par un automorphisme de laissant stable l’ensemble des fibres de et dont la restriction à se restreint
sur en un automorphisme qui normalise (On a
supposé que est injective). Supposons de plus, que
transforme en .
Conjuguons par , on
obtient une application
telle que pour tout élément de , on
a . Ou
est une application affine. Comme est transformée en
par , quitte à conjuguer par une application
, où est
linéaire, on peut supposer que est une constante .
L’application est un
cocycle
Etant
donné un fibré affine
affinement localement trivial au-dessus de de fibre type
dont la partie linéaire coincide avec celle de
, sa classe d’isomorphisme est déterminée par l’orbite de
(voir théorème précédent) sous l’action du sous-groupe des
automorphismes affines de l’espace total qui préserve les fibres de
ce fibré.
Pour classifier les fibrés affines
affinement localement triviaux de base et de fibre
, Il faut classifier
- les classes de conjugaisons des
représentations de ,
cet ensemble peut avoir une structure compliquée (voir
[G3]).
- Une représentation
de étant donnée, classifier:
les
orbites des cocycles de Hochschild de à valeurs dans
sous l’action de
.
- Une
représentation de et
un cocycle étant donnés, classifier les applications compatibles
avec
l’action de .
Proposition 4.5. Considérons un fibré affine caractérisé par et
, les fibrés caractérisés par
( ne varie pas) sont de la forme , où . L’action à droite de
sur est induite par la
composition à droite avec l’holonomie de et non par
la composition avec son holonomie linéaire.
Preuve. On a , où est
un élément de . En écrivant le fait que
|
|
|
on obtient que d’où le
résultat
Les cocycles de Hochschild
utilisés au résultat précédent sont des applications affines
contrairement à ceux utilisés plus tôt qui sont des
applications linéaires.
On va faire
correspondre à nos cocyles de Hochschild des cocycles de
groupes.
A la représentation
, on peut
associer un fibré plat qui est le quotient de par l’action de définie
par . Il existe sur
, l’ensemble des formes définie
sur et à valeurs dans , une dérivation associée
à la structure plate de . L’ensemble , des formes
parallèles est un faisceau localement constant au dessus de
. Il s’identifie donc à un fibré vectoriel au-dessus de , qui
est le quotient de par
l’action de définie par .
Il existe
sur une dérivation définie par la
structure plate de . Notons la représentation
définie par . Les
cocycles pour cette représentation sont les
applications
vérifiant .
A tout cocycle de groupe , on peut associer
le cocycle de Hochschild C défini
par . L’application
est un isomorphisme d’espace vectoriel qui
passe au quotient en
un isomorphisme en cohomologie.
Supposons que est
contractible. Les théorèmes d’isomorphismes de de Rham [Br]
montrent que est
isomorphe à . Donc
à associé à un fibré affine de base
et de fibe type correspond un élément
de . Aussi l’ensemble des formes
fermées définies sur et à valeurs dans
est isomorphe à la somme de l’ensemble
des formes symétriques fermées (c’est à dire
parallèles), avec celles de l’ensemble des formes alternées
fermées à valeurs dans .
Donc à il correspond
une deux forme alternée fermée , et
une forme symétrique parallèle
. Le
groupe , est isomorphe
à car est
contractible. Donc il correspond
à la classe de un élément de
.
Théorème 4.6.
Soient et deux fibrés
affines affinement localement triviaux au-dessus de de
fibre type .
Supposons que soit contractible. A et on associe
les représentations et deux
éléments et
appartenant respectivement à et
à telles
que comme ci-dessus.
Alors si et sont isomorphes, il existe
un automorphisme affine de se relevant en un automorphisme
affine du fibré affine trivial de qui conjugue en et transforme
en .
Réciproquement si et
sont conjuguées par un automorphisme affine de (se projettant sur ) qui
transforme en , alors il existe
un élément tel que
le fibré affine défini par
est isomorphe à .
Proposition
4.7.
Supposons que l’espace total d’un fibré affine soit
une variété affine compacte et complète
et , alors est un f.a.l.t. Si on
suppose de plus que la base est le tore muni de
sa structure riemannienne plate, et
alors est un fibré affine plat.
Preuve. L’application est constante, sinon elle s’annullerait en
un point et la fibre au-dessus de serait radiante, ceci
n’est pas possible car une variété affine compacte et complète ne
peut être radiante. On en déduit que est un f.a.l.t.
Si la
base est le tore muni de sa structure riemannienne plate
standard, pour tout de , est un cocycle pour l’action de .
Notons sa classe de cohomologie. La suite exacte de
Hochschild-Serre prouve que le groupe
s’injecte dans ,
l’obstruction radiante de ne peut coincider avec un
élément de la droite engendrée par (s’il est non
nul), car l’action affine d’une variété affine compacte
et complète est irréductible. On en déduit que
est nul, Et par suite est isomorphe à un fibré affine
plat
Proposition 4.8.
Soient et
deux fibrés affines d’espace total compacts
respectifs et , de même
base . On suppose en outre que ne peut
pas être muni d’un feuilletage affine à feuilles compactes non trivial
et
qu’il existe une fibre de qui ne peut pas être l’espace
total d’un fibré affine de base , alors tout
isomorphisme entre les variétés affines
et est un isomorphisme entre les fibrés
affines et .
Preuve. Soit un
isomorphisme entre et ,
n’est pas car n’est pas l’espace total d’un
fibré affine au-dessus de . Les images des fibres
de par définissent sur un
feuilletage affine à feuilles compactes. Les feuilles de
ce feuilletage affine sont forcément des points. On en déduit
que envoie les fibres de sur celles de
Proposition 4.9.
Supposons que
l’espace total d’un fibré affine , soit une
variété affine compacte et complète, alors
la composante connexe de préserve
.
Preuve.
Pour tout élément de
, il existe un élément de
au-dessus de , qui commute avec . Soit
l’origine de . Le sous-groupe
de
qui laisse stable , laisse stable
, car
commute avec , on en déduit qu’il laisse stable
. On sait que l’action affine de
sur et est
irréductible (voir [F-G-H] théorème 2.2). On en déduit que les
deux sous-espaces vectoriels et coincident
Arhitméticité de certaines classes d’isomorphismes des variétés
affines.
Considérons la variété de Hopf de
dimension , : c’est le quotient de par une
homothétie de rapport strictement positif
distinct de . Cette variété affine
n’a pas de feuilletage affine à feuilles compactes. On va
déterminer une classe de fibrés affines plats deux à deux
non isomorphes, dont la base de chaque élément est et la
fibre le tore de dimension munie de sa structure riemannienne
plate. En vertu de la proposition , la classe d’isomorphisme
d’un tel fibré affine plat détermine celle de son espace
total.
Le groupe des transformations affines de ,
est isomorphe au produit semi-direct de par .
Soient le générateur de et un
élément de qui détermine une représentation
de dans . Soit , , un cocycle pour l’action de
. L’application , est
une représentation qui définit un fibré affine plat au-dessus de
. Si les valeurs propres de sont différentes de
, alors est nul et le fibré est isomorphe à celui
définit par . Si les valeurs propres de sont ,
considérons une base de de telle
que , le cocycle définit par
n’est pas trivial. Soit un autre cocycle, si le
fibré qu’il définit est isomorphe à celui définit par ,
alors il existe un élément de tel que
, car tout automorphisme affine de se relève
sur l’espace total, le fibré étant plat. Si on choisit
ou est un réel non algébrique, on obtient
des fibrés affines non isomorphes et par suite des variétés
affines qui ne sont pas isomorphes. Etudions maintenant une situation
plus générale.
A toute application , on peut associer un cocycle de Hochschild de
. Ce cocycle détermine un fibré affine en faisant le
quotient de , par le
groupe engendré par (l’action de se
fait par des translations qui se projettent en l’identité
sur ), et le groupe engendré par
l’application , où
et désignent respectivement des éléments de
et . Ce cocycle est un cobord si et seulement
s’il existe une application affine de
telle que . Choisisons
surjective, et supposons que est une valeur propre de
, alors le cocycle n’est pas exact car
est surjective.
Si on fixe, et , la
classe d’isomorphisme du fibré affine obtenu est déterminée par
l’image de par .
Ceci implique que les fibrés affines déterminés par les sont
deux à deux isomorphes.
Soit un fibré affine d’espace
total et de base . On suppose ici que
est compacte et complète, on a vu que dans ce cas
est une extension de par . On va
aborder la classification des fibrés affines dans le cas
général en utilisant la classification des extensions de
groupes.
Rappelons la classification des extensions de groupes (voir
[Mc] 124-137). Soient le groupe des automorphismes
de , le groupe des
automorphismes intérieurs de , et le
quotient de par . Pour tout élément
de
, l’application , passe
au quotient en une représentation
Soient une section
telle que , définie par et
. En appliquant la relation d’associativité
à , on obtient
que
|
|
|
|
De
plus
|
|
|
|
Soient
le centre de , est muni d’une structure de
module. Fixons , et supposons qu’il existe une extension de
par . La donnée d’un cocycle de
à valeurs dans permet de définir une extension
de par en posant
.
Où sont des éléments de et des
éléments de . Pour fixée, les classes
d’équivalences d’extensions de par sont
données par s’il existe au moins une
extension.
La donnée de seul n’implique pas l’existence
d’une extension de par associée à .
L’obstruction à l’existence d’une telle extension est donnée par
une famille d’éléments de .
La
classification des fibrés affines dans le cas général va se faire
en fonction des données suivantes:
(i) La base
.
(ii) La structure différentiable de la fibre
et une représentation d’holonomie linéaire d’une de ses structures
affines
Etant donnée une extension de par
, qui est le groupe fondamental de l’espace total d’un
fibré affine de base dont l’holonomie linéaire
des fibres est , on a vu que pour
tout élément ,
|
|
|
On
a
|
|
|
En munissant d’une structure de
module à gauche définie
par
|
|
|
et d’une structure de
module à droite définie par
|
|
|
on
remarque que est un cocycle pour l’homologie de
Hochschild définie par ses actions.
L’application
|
|
|
|
|
|
est un cocycle pour l’action à gauche
de .
Le fibré affine est affinement isomorphe à
un fibré affine, affinement localement trivial si la restriction
de à a une classe de cohomologie
nulle.
Réciproquement si on se donne une représentation
de dans dont la restriction
à coincide avec , un cocycle pour
l’homologie de Hochschild précédente et un cocycle
pour l’ action à gauche de tels que pour
tout élément de , la
représentation
|
|
|
|
|
|
définit
une structure affine complète de , alors on peut définir de
manière évidente une action affine de sur ,
dont l’espace quotient est l’espace total d’un fibré affine au-dessus
de .
Le quotient de par
définit un fibré affine au-dessus de qu’on
note .
Théorème 5.1.
Soient
deux fibrés affines de base , dont
les fibres sont difféomorphes et ont même holonomie linéaire, et
le groupe fondamental
de leur espace total respectif est , alors est
isomorphe à si et seulement s’il existe un isomorphisme entre
et au-dessus d’un automorphisme de
, dont un relevé sur
conjugue l’holonomie linéaire de en
, transforme en , et en
.
Preuve. Supposons que est
isomorphe à , alors il existe une application affine qui
conjugue en en se projetant sur en un
élément de . conjugue aussi
en ce qui entraine que est isomorphe à
. Bien entendu, et sont respectivement
transformés en
et .
Réciproquement s’il existe un isomorphisme
entre et au-dessus d’un élément de
, dont un relevé sur conjugue
l’holonomie linéaire de en celle de
et transforme (resp.) en
(resp. ), alors ce relevé conjugue en
modulo une transformation affine de la forme
Soient une variété
affine compacte et complète, et une variété différentiable
compacte munie d’une structure affine complète dont l’holonomie
linéaire est .
Pour classifier les fibrés affines
d’espace total complet au-dessus de de fibr
difféomorphe à dont l’holonomie linéaire est Il
faut:
- Classifier les extensions de par ,
- Une telle extension de étant donnée, classifier les
représentations linéaires de dans
muni d’un cocycle de Hochschild
, et d’un cocycle de
groupe à valeurs dans tels que la représentation
|
|
|
|
|
|
définisse une structure
affine.
Les invariants utilisés pour la classification dans
la situation générale sont plus extrinsèques à la
géométrie affines que ceux utilisés dans le cas des fibrés
affines affinement localement triviaux.
Etant donnée une
extension caractérisée par définissant un fibré affine,
quelles sont les autres extensions déterminées par donnant
lieu à des fibrés affines ?
On va aborder la classification
des fibrés affines de base et de relevé
donné.
Considérons une extension de
par , et supposons qu’il existe un fibré affine
, tel que le groupe fondamental de son espace total soit
. L’application se projette sur
en un automorphisme affine .
L’application , est une représentation. Soit un autre
fibré affine de base tel que .
Posons . L’application se projette sur en un automorphisme se projettant
en l’identité sur . Pour tout élément de
, considérons l’application de
.
En écrivant le fait que
est une représentation, on obtient
|
|
|
|
Réciproquement la donnée d’une application vérifiant permet
de définir un fibré affine au-dessus de en faisant
le quotient de par le groupe engendré par:
Spécialisons maintenant
au cas où est fixée, commute avec
puisque la fibre est compacte, appartient à
la composante connexe de . La restriction
de à une fibre de appartient à la composante connexe
de son groupe de transformations affines voir [T3]). On a
|
|
|
|
Réciproquement la donnée d’une représentation
telle que appartient
à composante connexe de détermine un fibré affine
au-dessus de tel que .
Exprimons maintenant de manière plus géométrique l’application
lorsque l’espace total du fibré affine est compact et complet.
Notons . Fixons la base et l’holonomie de
la structure affine de la fibre au-dessus de .
Soit un élément de . Ecrivons
.
L’élément induit par conjugaison un automorphisme
de . L’application est un élément du groupe de
gauge de l’holonomie linéaire d’une fibre associé à .
Si appartient à , laisse invariant
pour tout élément de .
La représentation de dans le groupe des automorphismes de
des automorphismes de
, , passe au quotient en une
représentation .
Il en résulte un fibré plat au-dessus de , qui est le quotient
de par l’action de
définie par .
Le fibré est munie d’une connexion plate canonique ,
à laquelle est associée la dérivée covariante . L’application
peut être vue comme une forme parallèle.
Réciproquement, considérons une représentation de
dans , telle que pour tout
appartenant à , il existe appartenant au groupe
de gauge de l’holonomie linéaire d’une fibre, dont l’action coincide avec
. La représentation définit au-dessus de un fibré
plat .
Pour se donner un fibré affine au-dessus de dont la structure
différentiable des fibres est , et leur holonomie linéaire est
, donnons nous d’abord une forme parallèle
à valeurs dans . La donnée de est équivalente
à celle d’un cobord de groupe de à valeurs dans
pour la structure de
module définie par .
Cette représentation détermine un fibré plat de fibre
type . A on peut
associer la dérivation . Le fibré
est isomorphe au faisceau
localement constant des formes
parallèles. Considérons un élément de
au-dessus de . Supposons en outre que
le cocycle de groupe défini
une structure affine de . Le quotient de par l’action de
défini pour tout élément de par
,
est un fibré affine au-dessus de tel que pour tout élément
de et de , la fibre au-dessus de
est isomorphe à celle au-dessus de .
[Bo] Borel, A. Linear algebraic groups. W.A. Benjamin, Inc, New York-Amsterdam
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