EXISTENCE ET UNICIT D’UNE COURBE COURBURE POSITIVE MAXIMISANT LE MINIMUM DU RAYON DE COURBURE
Résumé.
On consid re l’ensemble des courbes courbure alg brique positive, dont les extr mit s et les tangentes en leurs extr mit s sont donn es. À chacune des courbes de , on associe le minimum du rayon de courbure alg brique. Il existe une unique courbe de qui maximise ce minimum et cette courbe est gale l’unique courbe de , form e d’un arc de cercle et d’un segment de droite, ventuellement r duit un point. Cette courbe correspond aussi un cas particulier des courbes de Dubins et sera utilis e pour am liorer la conception d’une pi ce intervenant dans un brevet.
Résumé.
On consid re l’ensemble des courbes courbure alg brique positive, dont les extr mit s et les tangentes en leurs extr mit s sont donn es. À chacune des courbes de , on associe le minimum du rayon de courbure alg brique. Il existe une unique courbe de qui maximise ce minimum et cette courbe est gale l’unique courbe de , form e d’un arc de cercle et d’un segment de droite, ventuellement r duit un point. Cette courbe correspond aussi un cas particulier des courbes de Dubins et sera utilis e pour am liorer la conception d’une pi ce intervenant dans un brevet.
Abstract. (Existence and uniqueness of a curve with positive curvature maximizing the minimum radius of curvature) We consider the set of curves with positive algebraic curvature, whose extremities and tangents in their extremities are given. For each of the curves of , we define the minimum of the radius of curvature. There exists a unique curve of which maximizes this minimum and this curve is equal to the unique curve of composed of an arc of circle and a line segment, where appropriate reduced to a point. This curve corresponds also to a particular case of Dubins’s curve and will be used to improve the conception of a piece of a patent.
Abridged English version
In the framework of the patent [Bas12], we had to define a curve whose extremities et and the tangents at its points and are given, both these tangents not being parallel. The chosen curve is a parabola, or equivalently, a Bézier curve (see also [Bas16, Bas15, Bas15a, Bas16a]). The disadvantage of this curve is that it has too small radii of curvature and we attempted to find a less incurved curve. For this, we define the set of curves with positive algebraic curvature, whose extremities and tangents in their extremities are given. For each of curves of , we define the minimum of the radius of curvature.
This problem is very close to the problem of Dubins’s curves [Dub57, Dub61], but it is not equivalent. Dubins also looks for curves whose extremities and tangents at the extremities are given. Under the assumption that the radius of curvature is everywhere on the curve greater than a given radius of curvature , he determines the curve which minimizes the length. He proves that these curves, entirely defined by , called geodesic and denoted
(1) |
are necessarily the union of three arcs of circle of radius , or the union of two arcs of circle of radius and of line segment or a subset of these curves. In our case, we impose the positivity of the algebraic curvature and we do not consider a priori this radius of curvature . We prove that there exists a unique curve of composed of an arc of circle of radius and of a line segment, denoted . This case corresponds to the limit case of figure 1(b). This radius depends only on the points and and on the tangents to these points and is the greatest value of , for which the Dubins’s curve belongs to . Next, we prove that the curve of , maximizing the minimum of the radius of curvature is unique and is precisely equal to .
Version abrégée en français
Dans le cadre du brevet [Bas12], il a été nécessaire de construire une courbe passant par deux points et du plan, dont les directions des tangentes en et sont données en étant non parallèles. La courbe choisie est une parabole, ou de façon équivalente, une courbe de Bézier (voir aussi [Bas16, Bas15, Bas15a, Bas16a]). Cette courbe présentant l’inconvénient d’avoir des rayons de courbures trop petits, on a essayé de trouver une courbe moins incurvée. Pour cela, on définit l’ensemble des courbes courbure alg brique positive, dont les extr mit s et les tangentes en leurs extr mit s sont donn es et à chacune des courbes de , on associe le minimum du rayon de courbure.
Ce problème ressemble fortement aux courbes de Dubins [Dub57, Dub61] sans lui être équivalent. Dubins cherche des courbes passant aussi par deux points et du plan, dont les directions des tangentes en en sont données. Sous l’hypothèse qu’en tout point, le rayon de courbure est supérieur à où est donné à l’avance, il cherche la courbe qui minimise la longueur. Il montre que de telles courbes, entièrement définie par appelées géodésiques et notées (1), ne peuvent être que la réunion de trois arcs de cercles de rayon ou la réunion de deux arcs de cercle de rayon et d’un segment, ou une sous partie de ces deux courbes. Dans notre cas, nous imposons la courbure algébrique positive, nous ne donnons pas ce rayon de courbure a priori. Nous montrons tout d’abord qu’il existe une unique courbe de formée d’un arc de cercle de rayon et d’un segment de droite, notée . Ce cas correspond au cas limite de la figure 1(b). Ce rayon dépend uniquement des points et et des tangentes données en ces points et est la plus grande valeur possible de , pour laquelle la courbe de Dubins est dans . Ensuite, nous montrons que est l’unique courbe de , maximisant le minimum du rayon de courbure.
1. Introduction
Dans le cadre du brevet [Bas12], il a été nécessaire de construire six courbes de classe chacune d’elles passant par un point et un point en étant tangente respectivement en et aux droites et , où, pour chacune d’elle, , et sont trois points donnés du plan. Plus de détails pourront être trouvés dans [Bas16, Bas15, Bas15a, Bas16a]. Chacune de ces courbes doit relier un des sommets ou un des milieux de côté d’un carré de centre et de côté , le point est fixé, centre du carré et conventionnellement choisi comme repère, et les points et sont l’un des sommets ou un des milieux de côté du carré. Compte tenu des isométries laissant invariant le carré, seules six courbes ont dû être définies : deux segments de droites, deux arcs de cercles et deux portions de paraboles, comme représenté sur [Bas16, Figure 1]. On définit les deux vecteurs et et l’angle de la façon suivante :
(2a) | ||||
et | ||||
(2b) |
De façon plus générale, on se donne trois points du plan, , et , deux à deux distincts, deux vecteurs unitaires et définis par (2a) et l’angle défini par (2b) où n’est pas un multiple de . Quitte à changer de sens de parcours de la courbe, donc à intervertir et et à multiplier et par , on peut supposer, sans perte de généralité, que vérifie
(3) |
On s’intéresse à une courbe au moins de classe passant par , tangente à en , tangente à en . On peut choisir une parabole, ce qui a été fait par exemple dans le cas du brevet sur les [Bas16, figures 1e) et 1f)].
Ces courbes ont servi à définir des rails Easyloop ® aptes à faire rouler un train miniature. Lors de la fabrication des pièces, la dernière forme, donnée dans [Bas16, La figure 1f)] n’a pas été retenue, puisque trop incurvée, c’est-à-dire, que le minimum du rayon de courbure est trop petit. Il est en effet nécessaire que le rayon de courbure ne soit pas trop petit pour deux raisons. Tout d’abord, les courbes ainsi définies correspondent aux lignes médianes des rails construits : les passages des roues et les bords du rails sont définis comme des courbes à distance constante de ces courbes et si le rayon de courbure est trop petit, des points stationnaires avec des discontinuités de la tangente peuvent apparaître. En outre, les roues des véhicules qui empruntent ces rails doivent pouvoir tourner par rapport au châssis du véhicule et si le rayon de courbure est trop petit, l’angle de braquage, c’est-à-dire, l’angle entre les essieux qui supportent les paires de roues et l’axe longitudinal du véhicule, est trop important. Nous proposons donc de déterminer une courbe pour définir la pièce correspondant à [Bas16, figure 1f)] qui soit optimale, au sens où le minimum du rayon de courbure est choisi le plus grand possible. Nous imposerons aussi à la courbe recherchée d’être à courbure positive. Sans cette hypothèse, le problème est mal posé, puisque l’on peut construire une courbe formée de trois arcs de cercles, chacun de rayon , avec arbitrairement grand. Voir remarque 3.
Ce problème ressemble fortement à celui des courbes de Dubins [Dub57, Dub61] sans lui être équivalent. Dubins cherche des courbes passant aussi par deux points et du plan, dont les directions des tangentes en en sont données. Sous l’hypothèse qu’en tout point, le rayon de courbure est supérieur à où est donné à l’avance, il cherche la courbe qui minimise la longueur. Il montre que de telles courbes, entièrement définie par appelées géodésiques et notées (1) ne peuvent être que la réunion de trois arcs de cercles de rayon ou la réunion de deux arcs de cercle de rayon et d’un segment, ou une sous partie de ces deux courbes.
Les courbes de Dubins correspondant à (où le rayon ne dépend que des points , et ) sont représentées sur la figure 1. Désormais, on considère l’ensemble des courbes courbure alg brique positive, dont les extr mit s et les tangentes en leurs extr mit s sont donn es. Dans notre cas, à la différence des travaux de Dubins, nous ne donnons pas ce rayon de courbure a priori et nous imposons une courbure algébrique positive. Nous montrerons qu’il existe une unique courbe de formée d’un arc de cercle de rayon et d’un segment de droite. Ce cas correspond au cas limite de la figure 1(b). Notre problème, qui ne me semble pas évoqué dans la littérature111Cette question a néanmoins été partiellement soulevée, mais visiblement non résolue sur https://math.stackexchange.com/questions/1391778/connect-two-points-given-their-angles-with-a-maximum-radius, est donc distinct a priori de celui de Dubins. Ces travaux de Dubins ont été retrouvés plus tard autrement en utilisant le principe de maximum de Pontryagin par exemple dans [BCL91, BCL96, ST91]. Très utilisées en robotique et en automatique, ces courbes de Dubins ont fait l’objet de nombreuses recherches. Voir par exemple les deux thèses suivantes [Laz96, Jal16]. De nombreuses variantes existent sur ces courbes de Dubins : si des points de rebroussement sont possibles (ce que l’on n’a pas ici, puisque le paramétrage est normal) dans le cas où le robot peut inverser sa vitesse [RS90] ; les recherches prenant en compte les obstacles ont été initiées par Laumond dans [Lau87]; des problèmes analogues avec des courbes constituées d’arcs de cercle et de segments de longueurs minimales imposées sont présentés dans [Gro+13]. Notons que dans [Mos09], un problème proche de notre problème est évoqué : il s’agit de trouver la courbe, de longueur donnée (ou inférieure à une longueur donnée) qui maximise le minimum du rayon de courbure divisé par le rayon de courbure d’une courbe de référence, donnée à l’avance, comme frontière d’un convexe donné. Enfin, notons que ce problème est différent du problème de Dubins et ne peut pas se poser classiquement comme un problème de contrôle optimal, le coût n’étant ni un coût intégral ni un coût final. Ce coût en norme du contrôle (le contrôle est la courbure dans ce point de vue) est connu pour ne pas donner de problème de contrôle optimal qui relève d’une théorie établie. Voir par exemple [Bas19a, Transparents 19 et 20] qui montre ce problème sous la forme d’un problème d’optimisation en norme . Les travaux classiques de contrôle optimal, comme par exemple [AS04, LM67, Pon+62, Kro96], ne traitent pas les coûts . Par exemple, l’article [DMR11] étudie la recherche d’une courbe confinée dont on cherche le minimum non pas du maximum de la courbure mais de sa norme . Dans cet article, nous proposerons donc une résolution de ce problème par des méthodes élémentaires.
Dans la section 2, nous énonçons le problème. En section 3, nous construirons l’unique courbe de formée d’un segment de droite et d’un arc de cercle et nous montrerons ensuite que cette courbe correspond à une courbe optimale parmi les courbes de Dubins. Le [Bas19, théorème 3.2] affirme qu’il existe une courbe de qui minimise le maximum de la courbure. De plus, des simulations numériques présentées dans [Bas19, section 5] ont corroboré le fait que l’unique courbe de formée d’un segment de droite et d’un arc de cercle est bien l’une de celles qui maximisent le minimum du rayon de courbure. En section 4, nous confirmerons cette observation et nous montrerons de façon plus précise que l’unique courbe de formée d’un segment de droite et d’un arc de cercle est l’unique courbe de , qui maximise le minimum du rayon de courbure.
On pourra consulter [Bas19a] où sont présentés de façon condensée les résultats de cet article.
2. Énoncé du problème
Reprenons le formalisme du papier historique de Dubins [Dub57]. On se donne , et trois points deux à deux distincts du plan et et deux vecteurs, vérifiant (2) et (3). Nous cherchons une courbe, paramétrée de façon normale par son abscisse curviligne : , de classe . Pour toute la suite, pour toute telle fonction de classe , on notera
On note la norme Euclidienne de . On suppose que l’on a
(4a) | ||||
(4b) | ||||
(4c) | ||||
(4d) | ||||
(4e) |
On supposera que
(5) |
ce qui permet de définir la valeur absolue de la courbure par
(6) |
La fonction est dans , on a et on considère une détermination continue de l’angle défini par
(7) |
La fonction est donc dans et on a
(8) |
où ici désigne la courbure algébrique. On impose alors
est presque partout positive. | (9) |
Ainsi, (9) est équivalent à
est croissant. | (10) |
Dans ce cas, on peut réécrire (6) sous la forme
(11) |
et donc l’angle est bien continu. Désormais, dans tout cet article, on adoptera systématiquement la convention suivante : pour tout couple de vecteurs de ,
désigne la détermination principale de l’angle des deux vecteurs, appartenant à | (12a) | |||
et | ||||
chaque égalité d’angle est vraie strictement et non modulo-. | (12b) |
Notons que (2b), (4d), (4e), (10) et la convention (12) impliquent la condition suivante :
(13) |
Les équations (3) et (13) et la convention (12) impliquent aussi
, . | (14) |
et, a posteriori, on peut donc vérifier que (2b) et (7) respectent la convention (12).
Dire que le minimum du rayon de courbure est le plus grand possible revient à dire que le maximum de la valeur absolue de la courbure est le plus petit possible, soit encore, selon (9), que le maximum de la courbure, défini comme est le plus petit possible.
Définition 2.1.
D’après (11), le problème consistera finalement à déterminer une courbe de minimisant , c’est-à-dire le sup essentiel de la fonction de dans : :
(15) |
Notons enfin que est de classe et non nécessairement . D’autres travaux utilisent les courbes à courbures continues, utilisant par exemples les clothoïdes comme courbes de raccordement, qui permettent une croissance continue de la courbure [Boi+99, Sch98]. En effet, dans le cadre de la robotique ou du transport, il n’est pas possible d’avoir une discontinuité de la courbure, qui implique une discontinuité des accélérations normales, et donc des chocs, ce qui use le matériel prématurément ou gêne le voyageur ; un robot ou un véhicule ne peut pas non plus changer instantanément d’angle de braquage. Au contraire ici, la discontinuité de la courbure ne nous gêne pas pour plusieurs raisons. Dans le domaine du jouet, les masses et les vitesses des véhicules sont très faibles, donc les chocs dus aux discontinuité de l’accélération normale sont négligeables. De plus, la notion de confort du voyageur n’a pas de sens. Les roues des véhicules peuvent subir une discontinuité de l’angle de braquage parce qu’elles présentent un léger jeu par rapport au châssis. Enfin, la courbe construite dans le cas du brevet [Bas12, Bas16] est de classe , par morceaux, mais non , puisque formée de portions de segments, de cercles et de paraboles. Il n’est donc pas nécessaire de restreindre notre étude aux courbes .
Remarque 1.
Remarque 2.
Notons que les résultats de Dubins sont valables pour tout couple de points et pour tout couple de vecteurs unitaires . Ici, on impose les conditions supplémentaires (2) et (3). On pourrait croire que le point peut être construit à partir des points distincts et et des vecteurs et deux vecteurs unitaires donnés vérifiant (3) de la façon suivante :
est l’unique intersection des droites passant respectivement par et et dirigées par et . | (16) |
Si on le définit ainsi, le point n’est pas nécessairement distinct de et de et (2a) est alors remplacé a priori par
(17) |
Cette généralisation est inutile, comme le montre le lemme 2.2, qui servira à plusieurs reprises.
Lemme 2.2.
On se donne , et , trois points du plan deux à deux distincts puis deux vecteurs unitaires et définis par (2a) et vérifiant (2b) et (3). S’il existe une courbe du plan vérifiant (4), (5), (9) (ou (10)), alors est distinct de et de et si on considère les réels et tels que et , alors et sont strictement positifs.
Remarque 3.
Si on s’affranchit de l’hypothèse (3), le problème est mal posé ; en effet, il est possible de construire une courbe vérifiant (2), (4), (5), (9) (ou (10)), avec un minimum de rayon de courbure arbitrairement grand, comme le montre la figure 2 où le minimum de rayon de courbure vaut , choisi aussi grand que l’on veut.
De même, si on s’affranchit de l’hypothèse (9) (ou (10) ou même (13)), le problème consistant à recherche une courbe vérifiant (2), (3) (4) et (5), est mal posé ; en effet, il est possible de construire une courbe de Dubins associée à un rayon aussi grand que l’on veut mais cette courbe ne sera pas à courbure positive et (13) ne sera pas vérifié. Voir par exemple les figures A.9(f) et A.10(d).
3. Construction de l’unique courbe de formée d’un segment de droite et d’un arc de cercle.
Définition 3.1.
Lemme 3.2.
Il existe une unique courbe de formée d’un arc de cercle de rayon et de longueur appartenant à dans le cas symétrique et formée d’un arc de cercle de rayon et de longueur appartenant à et d’un segment de droite de longueur non nulle dans le cas non symétrique. Le rayon du cercle est unique. Il ne dépend que de , et et on a
(18) |
Pour toute la suite, cette courbe est notée sous la forme et le réel sous la forme .
Exemple 1.
Traitons le cas particulier donné par (données qui correspondent aux caractéristiques de la figure [Bas16, figure 1f)]) .
La construction reprend la méthode donnée dans la preuve du lemme 3.2.
Comme indiqué sur la figure 3, la courbe constituée par la réunion d’un arc de cercle et d’un segment de droite est définie de la façon suivante (le triangle étant isocèle rectangle en avec ) : est la bissectrice de l’angle avec ; ; l’arc de cercle a pour centre et pour rayon donné par et est limité par les points et ; le segment de droite est le segment avec .
En reprenant la notation (1), construisons maintenant autrement la courbe de , définie dans le lemme 3.2, en utilisant les courbes de Dubins.
Lemme 3.3.
4. Résultat principal : Existence, unicité et caractérisation de la courbe minimisant le maximum de la courbure.
Donnons maintenant le résultat essentiel de cet article :
Théorème 4.1.
Donnons tout d’abord la proposition suivante :
Proposition 4.2.
Avec les notations habituelles, nous supposerons, sans perte de généralité que , de sorte que la courbe , de longueur décrite dans le lemme 3.2, commence d’abord par un arc de cercle de rayon . Notons l’angle associé à cette courbe. Soit maintenant une autre courbe , associé à l’angle et de longueur . On note et on suppose que
(19) |
On se place dans le repère orthonormé direct et on note respectivement et les coordonnées de et de dans ce repère. On considère la longueur de la partie circulaire de la courbe définie par
(20) |
Sous l’hypothèse
(21) |
alors on a
(22a) | ||||
et on peut donc poser : | ||||
(22b) | ||||
on a: | ||||
(22c) | ||||
(22d) | ||||
(22e) |
Idées de la démonstration.
On a les relations habituelles
(23a) | ||||
(23b) | ||||
(23c) | ||||
(23d) |
On a et il est légitime de poser :
On note , le produit scalaire Euclidien de (qui induit la norme Euclidienne de ). Ainsi, géométriquement, correspond à composante du vecteur sur , qui désigne la normale extérieure à la courbe au point d’abscisse curviligne . On montre tout d’abord que
Ensuite, grâce à (23), on montre que
puis que
et | ||||
En particulier, en , on obtient (22c) et (22d). Enfin, grâce aux hypothèses (10) et (21), on obtient la monotonie des fonctions et , ainsi que leur signe constant.
La nullité de impose et la monotonie de et impose donc leur nullité sur tout l’intervalle . On en déduit que et coïncident sur puis sur et il en est de même pour et et et , en particulier en où et valent et . Les deux courbes et finissent donc au même point et donc et . On en déduit alors . On a donc montré (22e). ∎
On est en mesure maintenant d’utiliser le lemme A.1, conséquence de la croissance des angles et pour donner la preuve du théorème 4.1.
Idées de la démonstration du théorème 4.1.
Notons tout d’abord que existe, puisque est non vide et que est toujours positif.
-
(1)
Premier cas : l’hypothèse (21) est valable.
On peut alors utiliser directement la proposition 4.2. Pour toute la suite, on considère la fonction de dans définie par
(24) On a exhibé dans le lemme 3.2 une fonction de vérifiant où . On a donc .
Pour montrer que le minimum de est atteint est vaut , l’idée simple est de démontrer que si la courbure maximale d’une courbe est trop faible alors est négatif, ce qui contredit son aspect convexe (lemme A.1). S’il existe une courbe de notée telle que , d’après la proposition 4.2, on a donc . Il existe donc un point de la courbe de dans le demi-plan ouvert défini par la tangente à la courbe , notée au point d’abscisse curviligne , du côté opposé à la normale. Cela contredit l’appartenance de la courbe à . En effet, d’après le lemme A.1, la courbe est incluse dans le demi-plan délimitée par la droite tangente à la courbe au point , du côté la normale extérieure à la courbe en , donc de l’autre côté du demi-plan délimité par . On a donc
Montrons enfin l’unicité de la courbe vérifiant (15) en montrant que cette courbe est la courbe donnée dans le lemme 3.1. On utilise là encore la proposition 4.2. Supposons qu’il existe une autre courbe de telle que , où . D’après le lemme A.1 appliqué à cette courbe et à la droite , la tangente à la courbe au point , on a donc avec les notations de la proposition 4.2, . D’après cette même proposition, on a et donc et de nouveau d’après la proposition 4.2, on a .
-
(2)
Second cas : l’hypothèse (21) n’est plus valable.
Nous allons décomposer le problème en deux sous-problèmes et à chacun d’eux, nous appliquerons le théorème 4.1, sous l’hypothèse (21).
Commençons par montrer un résultat similaire à la proposition 4.2. Supposons qu’il existe une courbe notée , de longueur , telle que, en notant , Comme dans la proposition 4.2, notons l’angle associé à cette courbe. Considérons tel que . Considérons , la restriction de à et la restriction de à et posons . La courbe relie donc les deux points et tandis que la courbe relie et . D’après le lemme 2.2, les deux droites respectives passant par , portée par et passant par portée par se coupent en point , distinct de et de . De même, les deux droites respectives passant par , portée par et passant par portée par se coupent en point , distinct de et de . On peut donc appliquer le théorème 4.1 sous l’hypothèse (21) aux trois points , et puisque, Il existe donc une unique courbe à courbure positive passant par et , dont les tangentes sont portées en ces points par et , qui minimise . D’après le théorème 4.1 sous l’hypothèse (21) , cette courbe est la réunion d’un arc de cercle de rayon , d’angle et d’un segment de droite de longueur . Puisque est dans , on a donc ce qui implique
De même, il existe une unique courbe à courbure positive passant par et , dont les tangentes sont portées en ces points par et et . On a aussi
est la réunion de la courbe et de et est donc la réunion, au plus, de deux arcs de cercles et de deux segments de droites. On pose de façon analogue à (B.2)
(25) où . On pose enfin , où est la somme des longueurs des deux premiers segments de droite et des deux arcs de cercle. Comme dans la preuve de la proposition 4.2, on obtient
En effet, il existe , , et , des réels strictement négatifs tels que . Le fait que signifie que la courbe a des points de l’autre côté (par rapport à la normale) de la tangente en la courbe.
On conclut comme dans le premier cas.
∎
5. Construction effective de la pièce du circuit et exemple d’un circuit
Si on choisit les dimensions de la section standard Brio, choisis pour les rails Easyloop, on obtient donc finalement, en utilisant la courbe définie dans l’exemple 1, la pièce 6 représentée sur la figure 4(a).
On pourra aussi consulter la figure 4(b) qui montre un exemple d’un ciruit contenant cette pièce optimale.
6. Conclusion
On a montré qu’il existe une unique courbe de l’ensemble des courbes courbure alg brique positive, dont les extr mit s et les tangentes en leurs extr mit s sont donn es, minimisant le maximum du rayon de courbure qui est l’unique courbe de formée d’un arc de cercle et d’un segment de droite.
Deux questions restent en suspens :
-
—
L’unique courbe minimisante trouvée constitue un cas particulier des courbes de Dubins. Cependant, autant dans la formulation du problème que sa résolution, ce résultat semble différent des célèbres travaux de Dubins. Fondamentalement, pourquoi, pour donné, chercher une courbe, de rayon de courbure supérieur à et de longueur minimale, donne le même résultat que chercher une courbe, à courbure positive, à maximum du rayon de courbure minimal ?
-
—
Comme le précise la [Bas19, remarque A.2], le [Bas19, théorème 3.2] est encore valable si l’on remplace l’hypothèse (10) par l’hypothèse plus générale (13). En revanche, les démonstrations des résultats d’unicité ne sont plus valables si on ne fait plus l’hypothèse (10) qui assure la convexité des éléments de . Une question pour l’instant ouverte serait de reprendre le résultat essentiel de cet article le théorème 4.1, en remplaçant l’hypothèse (10) par l’hypothèse plus générale (13), en cherchant toujours à maximiser le minimum du rayon de courbure de la courbe.
Annexe A Preuves annexes
Rappelons tout d’abord que, comme les courbes représentatives d’applications convexes, on a le lemme suivant :
Lemme A.1.
Démonstration.
Notons que, sans l’hypothèse (3), cette propriété devient fausse comme le montre le contre-exemple de la figure A.1.
Notons que
où est la rotation vectorielle d’angle . Voir sur la figure A.2, la situation représentée. On note , le produit scalaire Euclidien de (qui induit la norme Euclidienne de ). Pour fixé et pour tout , on pose
dont la dérivée vaut d’après (23)
et donc
(A.1) |
Or, d’après (3), (10) et (12), on a, pour tout ,
et, si ,
et donc, d’après (A.1), . De même, si , . Or, on a et donc pour tout , . représente la composante du vecteur sur , ce qui nous permet de conclure. ∎
Démonstration du lemme 2.2.
On considère de nouveau le repère orthonormé direct . On note de nouveau les coordonnées de dans ce repère, comme indiqué sur la figure A.3. D’après les hypothèses (3), (4d), (4e), (10) et (12), il existe tel que
sur et sur . | (A.2) |
Fixons . Pour tout point de la droite passant par et porté par , il existe tel que , soit d’après (23)
(A.3) |
Les deux droites respectives passant par et portée par et passant par et portée par se coupent donc un unique point d’ordonnée et d’abscisse donnée par dans (A.3) correspondant à . On a donc
(A.4) |
Considérons , défini comme l’abscisse de et . Le point vérifie donc
(A.5) |
où
(A.6) |
On peut dériver presque partout et on a, compte tenu de (23)
et donc
(A.7) |
Par ailleurs, d’après (23), on a
Ainsi, d’après (3), (12), et (13), et donc , ce qui implique d’après (10) et (A.7) :
est croissant sur . | (A.8) |
Ainsi, il existe
(A.9) |
On a
(A.10) |
Si ce n’était pas le cas, il existerait tel que
(A.11) |
Cela implique que le point se situe dans le demi-plan ouvert limité par la droite passant par , portée par , du côté opposé à la normale à la courbe en (voir figure A.4). Or, d’après le lemme A.1, la courbe doit aussi se trouver dans le demi-plan limité par la droite passant par , portée par , du même côté que la normale à la courbe en . Ainsi, (A.10) est vrai. Rappelons que, d’après (4e), il existe un sous-intervalle de tel que
est strictement croissante sur . | (A.12) |
Ainsi, d’après (A.8), (A.10) et (A.12)
(A.13) |
Enfin, d’après (A.6), et donc
(A.14) |
On conclut en posant et et en utilisant (A.13) et (A.14) qui impliquent que est distinct de et de . ∎
Démonstration du lemme 3.2.
Supposons tout d’abord qu’il existe une courbe de formée d’un arc de cercle de longueur non nulle et d’un segment de droite éventuellement réduit à un point et montrons qu’elle est nécessairement unique. D’après (4), l’arc de cercle est tangent en à ou tangent en à .
-
(1)
Supposons que est tangent en à . Dans ce cas, le segment de droite est tangent en à et il est donc inclus dans la droite . Puisque la courbe est de classe , et sont tangents donc est tangent à . Il n’existe que deux tels arcs de cercles possibles et , dont les centres sont respectivement sur la bissectrice de ou la droite perpendiculaire à cette bissectrice, passant par . Voir figure A.5. Le centre (resp. ) (resp. de ) se trouve nécessairement sur la droite passant par et (resp. ), qui se coupent nécessairement, compte tenu de (3). Ces deux arcs de cercles, de part et d’autre de doivent être parcourus dans le sens trigonométrique, pour respecter (9), équivalent à (10), et, sur la figure A.5, seul l’arc de cercle respecte ce sens. Ainsi, si l’arc de cercle est tangent en à , il est unique et correspond à l’arc de cercle de la figure A.5.
Figure A.6. Construction de , cas 1. On considère ensuite le point de contact entre , nécessairement sur la demi-droite . Voir figure A.6. Si est strictement plus loin de que (ce qui implique ), alors la courbe de ne peut revenir à par un segment de droite. Nécessairement, est tangent en à et on construit l’unique arc de cercle , comme précédemment (voir figure A.6), tangent à en et tangent à . Ainsi, dans ce cas, la courbe est nécessairement formée de et du segment , non réduit à un point.
Figure A.7. Construction de , cas 2. Si, au contraire est strictement moins loin de que (ce qui implique ), alors, de même, la courbe est nécessairement formée de et du segment , non réduit à un point (voir figure A.7).
Figure A.8. Construction de , cas 3 (cas symétrique). Enfin, si est exactement aussi loin de que (ce qui implique ), alors, de même, la courbe est nécessairement uniquement formée de (voir figure A.8). S’il existe une courbe de formée d’un arc de cercle de longueur non nulle, alors on tombe sur ce dernier cas.
-
(2)
Si est tangent en à , on arrive à la même construction.
Montrons maintenant l’existence de la courbe. Dans les trois cas évoqués dans l’unicité (selon que , ou ), on peut construire, une courbe de , formée d’un arc de cercle et de périmètre dans et d’un segment de droite. Dans cette construction, on vérifie que (4b), (4c), (4d) et (4e) on lieu grâce à (2).
L’égalité (18) est triviale, puisque est égal à ou à .
∎
Démonstration du lemme 3.3.
Soit , le nombre défini dans le lemme 3.2. Supposons par exemple que . On est donc dans le premier cas de la démonstration du lemme 3.2. La courbe de Dubins pour est unique et est formée alors de deux arcs de cercles, reliés par un segment de droite avec , comme le montre la figure A.9(a). Le premier arc de cercle est nécessairement tangent à la droite en et son centre , est tel que est soient perpendiculaires. Puisque , est dans le secteur de plan défini par les demi-droites et , la bissectrice de l’angle . Si est le centre du second cercle de la courbe de Dubins, tangent en à , alors est un rectangle et le segment est inclus dans le secteur de plan défini par les demi-droites et . Le second cercle de la courbe de Dubins est de longueur non nulle. On vérifie que la courbe appartient bien à . Cela est vrai tant que appartient à . Si croît, augmente, la longueur du premier arc de cercle augmente, celle du second diminue. Pour le cas limite, , correspondant à la figure A.9(b), le premier cercle devient tangent à en , se confond avec et la longueur du second cercle devient nulle. On retrouve donc l’unique courbe du lemme 3.2.
En revanche, on laisse au lecteur le soin de vérifier que dès que dépasse strictement on obtient des courbes qui présentent un changement strict du signe de la courbure. Voir figures A.9 et A.10. Le cas limite des figures A.9(b) et A.10(b) correspond exactement à la courbe décrite dans le lemme 3.2. ∎
Annexe B Preuves complètes des résultats essentiels de cet article
Démonstration de la proposition 4.2.
-
(1)
Puisque appartient à , on a par définition de :
et on a donc, d’après (19), , soit d’après (20)
(B.1) Les deux fonctions et sont donc ainsi définies toutes les deux aux moins sur et il est légitime de poser :
(B.2) Ainsi, géométriquement, correspond à
où, sur la partie circulaire de la courbe :
où est la rotation vectorielle d’angle et désigne la normale extérieure à la courbe au point d’abscisse curviligne . Ainsi, désigne la composante du vecteur sur .
Figure B.1. est toujours dans le demi-plan défini par la tangente à courbe , du côté opposé à la normale. -
(2)
Par définition de , on a
(B.3) Étudions tous d’abord la fonction sur . On a donc, presque partout sur :
et donc
et donc
(B.4) -
(3)
On a les relations habituelles
(B.5a) (B.5b) (B.5c) (B.5d) On a donc,
et donc
(B.6a) On a de même (B.6b) Par définition de , on a
(B.7) Par ailleurs, d’après les hypothèses (3), (10) et (12),
et puisque, est strictement croissant, on a
(B.8a) On a, de même, en utilisant (B.4) (B.8b) (B.9a) et (B.9b) et donc
(B.10a) et (B.10b) On raisonne de la même façon avec les ordonnées, en remplaçant (B.8a) par la majoration plus fine :
(B.11) qui provient de et de (21). On a alors
(B.12a) et (B.12b) et donc
(B.13a) et (B.13b) Sous l’hypothèse (21), on remplace alors (B.7) par la majoration plus fine :
(B.14) - (4)
-
(5)
Concluons en montrant (22e). Remarquons que, d’après (B.10a), (B.13a) et (B.14) et la définition (B.2) de , on a
avec
et donc
(B.16) Or on a vu, d’après (B.9a) et (B.12a), que les fonctions et étaient monotones sur . D’après (B.16), on a donc :
On a donc
et, d’après (3) et (13), on a donc
(B.17) En particulier . D’après (10) et (B.1), on a donc
Ainsi,
(B.18) (B.17) et (B.18) impliquent que et coïncident sur et il en est de même pour et et et . En particulier en où et valent et . Les deux courbes et finissent donc au même point et donc et . On en déduit alors .
∎
Remarque 4.
Démonstration du théorème 4.1.
Notons tout d’abord que existe, puisque est non vide et que est toujours positif.
-
- (1)
-
(2)
Montrons tout d’abord que
(B.20) Si c’était faux, d’après (B.19), on aurait
et il existe donc une courbe de notée telle que
(B.21) D’après la proposition 4.2, on a donc . Il existe donc un point de la courbe dans le demi-plan ouvert défini par la tangente à la courbe , notée au point d’abscisse curviligne , du côté opposé à la normale.
Figure B.2. Il existe donc un point de la courbe de dans le demi-plan ouvert défini par la tangente à la courbe , notée au point d’abscisse curviligne , du côté opposé à la normale. Voir figure B.2. Cette droite est aussi la droite passant par et portée par . Puisque la courbe est dans , d’après le lemme A.1, la courbe est incluse dans le demi-plan délimitée par la droite tangente à la courbe au point , du côté la normale extérieure à la courbe en , donc de l’autre côté du demi-plan délimité par . Il y a donc contradiction, ce qui achève la preuve de ce point et on a donc
-
(3)
Montrons enfin l’unicité de la courbe vérifiant (15) en montrant que cette courbe est la courbe donnée dans le lemme 3.1. On utilise là encore la proposition 4.2. Supposons qu’il existe une autre courbe de telle que
(B.22) où .
Figure B.3. La courbe est toujours du côté de la normale extérieure.
-
Second cas : l’hypothèse (21) n’est plus vraie. Nous allons décomposer le problème en deux sous-problèmes et à chacun d’eux, nous appliquerons le théorème 4.1, sous l’hypothèse (21).
-
(1)
Commençons par montrer un résultat similaire à la proposition 4.2. Supposons donc qu’il existe une courbe notée , de longueur , telle que, en notant ,
(B.23) Comme dans la proposition 4.2, notons l’angle associé à cette courbe. D’après le lemme A.1, la courbe est à la fois dans le demi-plan ouvert limité par et contenant et le demi-plan ouvert limité par et contenant . Considérons , dont l’existence est assurée d’après les hypothèses sur , tel que
(B.24) Considérons , la restriction de à et la restriction de à et posons
(B.25) Figure B.4. Les deux courbes et . La situation est représentée en figure B.4. La courbe relie donc les deux points et tandis que la courbe relie et et, d’après le lemme 2.2, les deux droites respectives passant par , portée par et passant par portée par se coupent en point , distinct de et de avec et . De même, les deux droites respectives passant par , portée par et passant par portée par se coupent en point , distinct de et de avec et . Remarquons que, grâce à (B.23),
(B.26) et donc
(B.27) De même,
(B.28) On peut donc appliquer le théorème 4.1 sous l’hypothèse (21) aux trois points , et puisque, d’après (B.24)
(B.29) Il existe donc une unique courbe à courbure positive passant par et , dont les tangentes sont portées en ces points par et , qui minimise pour décrivant l’ensemble des courbes à courbure positive passant par et , dont les tangentes sont portées en ces points par et . D’après le théorème 4.1, cette courbe est la réunion d’un arc de cercle de rayon , d’angle et d’un segment de droite de longueur . Puisque est dans , on a donc
(B.30) ce qui implique, d’après (B.27) et (B.28)
(B.31a) (B.31b) Si on raisonne sur , on montre donc de même qu’il existe une unique courbe à courbure positive passant par et , dont les tangentes sont portées en ces points par et ; cette courbe est la réunion d’un arc de cercle de rayon , d’angle et d’un segment de droite de longueur , avec
(B.32a) (B.32b) Les deux courbes et peuvent être constituées respectivement et dans cet ordre : soit d’un arc de cercle et d’un segment de droite soit d’un segment de droite et d’un arc de cercle. Afin de couvrir tous les cas possibles, on considère donc l’unique courbe de , notée , formée d’un segment de droite de longueur , puis d’un arc de cercle de rayon , d’angle , puis d’un segment de droite de longueur , puis d’un arc de cercle de rayon , d’angle enfin, d’un segment de droite de longueur . Le point est donc sur le segment de droite de longueur . On pose de façon analogue à (B.2)
(B.33) où . On pose enfin
(B.34) où est la somme des longueurs des deux premiers segments de droite et des deux arcs de cercle. Comme dans la preuve de la proposition 4.2 on peut montrer que
(B.35a) (B.35b) (B.35c) Le fait que signifie que la courbe a des points de l’autre côté (par rapport à la normale) de la tangente en la courbe.
Pour démontrer (B.35), on procède comme suit :
On peut supposer, sans perte de généralité, comme dans la preuve de la proposition 4.1, que , de sorte que la courbe , de longueur décrite dans le lemme 3.2, commence d’abord par un arc de cercle de rayon . On pose
(B.36) En utilisant les relations (23), on obtient donc les expressions suivantes de dans le repère orthonormé :
(B.37a) (B.37b) (B.37c) (B.37d) On a donc en particulier les coordonnées du point :
(B.38a) (B.38b) On pose
(B.39a) (B.39b) On démontre ensuite de la même façon que l’on a les expressions suivantes pour les diverses parties, rectilignes ou circulaires, de la courbe :
(B.40a) (B.40b) (B.40c) (B.40d) (B.40e) (B.40f) et enfin, pour tout , (B.40g) (B.40h) On déduit de ces deux dernières lignes :
(B.41a) (B.41b) (B.41c) Ainsi, on a, grâce à (B.38a) et (B.41b),
De même,
On en déduit donc, grâce à (B.33) et (B.34) :
En posant
(B.42a) (B.42b) (B.42c) (B.42d) on a, après calculs, (B.42e) Puisque l’hypothèse (21) n’est plus valable, on a d’après (3)
(B.43) et (B.42) implique
(B.44) De (B.42), (B.43) et (B.44), on déduit donc (B.35a) et (B.35b). De plus, si , on a donc et . Donc, la courbe est constituée d’un arc de cercle de rayon et d’angle et d’un segment de droite de longueur , qui est donc exactement . Puisque le point appartient à l’arc de cercle de rayon et d’angle , la courbe relie à . De plus, d’après (B.27) et (B.30)
et donc
Ainsi, d’après le théorème (4.1) grâce à (B.29), par unicité, on a . De même, et donc , ce qui achève la preuve de (B.35c).
-
(2)
L’inégalité (B.19) est toujours vraie. Commençons tout d’abord par montrer (B.20) et supposons donc qu’il existe une courbe notée , de longueur , telle que (B.21) soit vraie. D’après (B.31b), (B.32b) et (B.35b), on a , ce qui contredit, grâce au lemme A.1, le fait que , construite précédemment à partir de , est dans .
- (3)
-
(1)
∎
Remarque 5.
Dans la démonstration de la proposition 4.2, sous l’hypothèse (B.43), on a aussi, comme sous-produit, le fait que la réunion de deux arcs de cercles de même angle , et de trois segments de droite est dans ssi cette réunion est réduite à un arc de cercle d’angle et d’un segment de droite et donc retrouvé un cas particulier du cas discret optimal avec présenté dans [Bas19, section 5.1]. Si on ne fait plus l’hypothèse (B.43), le raisonnement n’est plus valable car (B.44) n’est plus vrai. En revanche, il est intéressant de constater que si l’on choisit et , on remplace (B.42) par
et on a
Dans ce cas, (3) implique
Ainsi, si , on a donc et . On conclut donc de nouveau que . Autrement dit, la réunion d’un arc de cercle et de deux segments est dans ssi cette réunion est réduite à un arc de cercle d’angle et d’un segment de droite et a donc retrouvé le cas discret optimal avec présenté dans [Bas19, section 5.1].
1
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Springer-Verlag, Berlin 1
-
Lyon 1
-
INSA de Lyon 1
-
Institut National Polytechnique de Toulouse (INP Toulouse) 1
-
Marcel Dekker, Inc., New York 1
-
Université Pierre et Marie Curie - Paris VI 1
-
John Wiley & Sons, Inc., New York-London-Sydney 1
-
Interscience Publishers John Wiley & Sons, Inc. New York-London 1
-
Institut National Polytechnique de Grenoble - INPG
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