Traduction des Grammaires Catégorielles de Lambek dans les Grammaires Catégorielles Abstraites

Valentin D. Richard
valentin.richard@ens-paris-saclay.fr
sous la direction de Philippe de Groote
équipe SEMAGRAMME
Loria (Nancy)
(du 11 juin au 27 juillet 2018)
Abstract

Translation of Lambek Grammars into Abstract Categorial Grammars

Lambek Grammars (LG) are a computational modelling of natural language, based on non-commutative compositional types. It has been widely studied, especially for languages where the syntax plays a major role (like English). The goal of this internship report is to demonstrate that every Lambek Grammar can be, not entirely but efficiently, expressed in Abstract Categorial Grammars (ACG). The latter is a novel modelling based on higher-order signature homomorphisms (using λ𝜆\lambda-calculus), aiming at uniting the currently used models. The main idea is to transform the type rewriting system of LGs into that of Context-Free Grammars (CFG) by erasing introduction and elimination rules and generating enough axioms so that the cut rule suffices. This iterative approach preserves the derivations and enables us to stop the possible infinite generative process at any step. Although the underlying algorithm was not fully implemented, this proof provides another argument in favour of the relevance of ACGs in Natural Language Processing.

Fiche de synthèse

Le contexte général

J’ai effectué mon stage de L3 dans le domaine de la linguistique informatique, un champ multidisciplinaire de la recherche qui vise à étudier les langues naturelles avec les formalismes informatiques. Plus précisément, le traitement automatique des langues (TAL) cherche à créer des outils de traitement de la langue naturelle écrite ou orale pour diverses applications (recherche d’information, traduction automatique,…). J’étais plus axé sur une approche théorique, ayant pour objectif de produire des modèles appuyés sur la logique (grammaire, syntaxe, sémantique,…). Le but est de trouver un formalisme complet et intéressant en pratique qui permette de rendre compte de la structure (et éventuellement sémantique) d’une phrase.

Les grammaires (catégorielles) de Lambek [Lam58], utilisées depuis longtemps, misent sur la syntaxe en modélisant les mots par des fonctions et arguments (ou plutôt leur type respectif). Ce symbolisme intéressant a donné lieu a de nombreuses variations qui s’ajustent mieux aux particularités de la langue naturelle. Cependant, peu de programmes ont été développés pour les simples grammaires de Lambek.

Les grammaires catégorielles abstraites (ACG) sont un formalisme créé par mon maître de stage Philippe de Groote [dG01]. Elles ont l’avantage de modéliser la structure sous-jacente d’une phrase (les connections entre les mots) avec le même outil logique que le rendu final (la suite de mots). Dans l’optique de montrer que ce modèle est pertinent, les recherches notamment de l’équipe SEMAGRAMME s’orientent vers le développement d’outils pour les ACG (ACGtk) et la mise en relation de ce formalisme avec ceux déjà existants.

La question est donc de savoir s’il est possible d’exprimer, et comment, une grammaire de Lambek en ACG. Cela argumenterait en la faveur de ce dernier modèle pour son utilisation concrète dans des outils de TAL. Grâce aux travaux de Pentus [Pen97], des avancées ont déjà été faites par de Groote [dG16].

Le problème étudié

Insatisfait de sa première traduction, de Groote a eu l’idée d’une autre méthode, qu’il juge plus adéquate et dont il aimerait montrer la validité. L’objet de mon stage est donc de démontrer que cet autre procédé est correct. L’intérêt de ceci est de fournir une transformation plus cohérente linguistiquement, et un peu moins complexe algorithmiquement, donc plus pratique pour une potentielle réutilisation concrète dans un outil logiciel.

Le problème était le plus enclin être posé par l’équipe SEMAGRAMME (et particulièrement de Groote) puisque les ACG sont encore assez récentes, et peu de personnes s’y intéressent en tant qu’objet d’étude à part entière.

La contribution proposée

Mon apport est celui d’une démonstration de la correction de la seconde méthode de de Groote. Elle consiste principalement à réécrire une dérivation dans Lambek en dérivation équivalente ne contenant que des coupures. Pour arriver à cela, j’ai préalablement analysé les formes de dérivation initiales, dans le but de mettre à jour quels outils seraient nécessaires à la démonstration. Avec cela, j’ai pu déclarer clairement les définitions utiles (systèmes intermédiaires, relations, opérateurs,…), pour enfin réussir à établir la preuve.

Les arguments en faveur de sa validité

Ma démonstration montre la validité de la seconde méthode de de Groote. J’ai aussi écrit une ébauche d’algorithme implémentant cette solution, qui fonctionne sur des petits ensembles de français ou d’anglais. Son application à la main semble plus facile que la première méthode, ce qui joue en faveur de sa pertinence pragmatique. Par ailleurs, le résultat d’une transformation y est plus intéressant que par Pentus, puisque la grammaire produite est moins ambiguë (notamment plus petite) et plus logique linguistiquement. Ceci se vérifie aisément sur des petits exemples.

Cependant, la traduction n’est intéressante (voire possible) que pour la variante des grammaires de Lambek à laquelle je me suis restreint. De plus, l’application de l’algorithme requiert un certain type de grammaire de Lambek. Bien que presque tous les exemples linguistiques répondent à ce critère, cela n’est pas le cas d’un exemple quelconque. La solution n’est donc pas utilisable en pratique sur des entrées trop exotiques.

Le bilan et les perspectives

Ma contribution est la mise à disposition d’une méthode générique de traduction de la dérivation dans une grammaire de Lambek en celle dans une ACG dans les cas linguistiques. Une perspective serait d’étudier le cas des grammaires ne répondant pas au critère cité précédemment, et de fournir un procédé complémentaire. Une autre serait d’implémenter cet algorithme dans l’outil de l’équipe ACGtk.

I Contexte scientifique

I.1 Le Loria

Le Loria (Laboratoire Lorrain de recherche en informatique et ses applications) est une unité mixte de recherche (UMR) regroupant des chercheurs en informatique affiliés à l’Inria, le CNRS ou l’Université de Lorraine. Comprenant 27 équipes de recherche (190 (enseignant-)chercheurs permanents et 100 doctorants, le tout de 50 nationalités différentes), ce laboratoire est très grand, prospère et dynamique, comme le montrent les 600 publications internationales depuis sa création, 9 lauréats ERC (European Research Council : bourses d’excellence scientifique) et les 14 start-ups présentes.

Les locaux sont situés à Vandœuvre-lès-Nancy, proches de la ligne de tramway, et sont divisés en 3 grands bâtiments connexes. On y trouve une cafétéria et un restaurant interne offrant une réduction intéressante pour les stagiaires d’équipes affiliées Inria. Le centre est de plus pourvu de toutes sortes de salles pour se détendre, par exemple la médiathèque.

I.2 L’équipe SEMAGRAMME

L’équipe SEMAGRAMME fait partie du département 4, dont l’axe de recherche est la linguistique informatique et le traitement automatique des langues (TAL). Sa spécificité est le développement de modèles, méthodes et outils basés sur la logique, pour l’analyse sémantique d’énoncés et de discours en langue naturelle. Concrètement, elle propose des programmes d’analyse grammaticale (ACGtk) ou sémantique, des modèles théoriques sémantiques du discours et de la conversation et même un jeu en ligne d’annotation de phrases (Zombilingo). Ainsi les recherches visent autant à soutenir le travail des linguistes dans une approche théorique (modèles) que pratique (méthodes et outils).

Je travaillais dans le bureau des doctorants de l’équipe avec 2 autres stagiaires et 3 doctorants, juste à côté de ceux des permanents. L’ambiance était très agréable et je suis satisfait de ne pas avoir été mis dans une salle pour stagiaires. En effet, j’ai pu discuter avec les gens de mon équipe sur la linguistique et leur travaux respectifs. On s’entraidait même pour trouver des (contre-)exemples ou relire les productions des autres. Cela m’a vraiment donné un bon aperçu des conditions de travail d’une thèse, et plus généralement de la recherche. J’ai aussi beaucoup apprécié la grande autonomie qui m’a été accordée, de telle sorte que j’ai pu bien appréhender la mise en place et le développement des idées.

I.3 La recherche sur les grammaires catégorielles

Mon maître de stage Philippe de Groote est spécialisé dans les modèles logiques de modélisation de la langue. Il a notamment développé une sémantique dynamique en λ𝜆\lambda-calcul par passage de continuation, qui permet de formaliser les interactions entre les propositions d’un discours. Il étudie aussi les grammaires catégorielles, c’est-à-dire les systèmes créés pour le langage naturel, reposant sur le principe que les objets (souvent les mots) interagissent par composition, via des liaison fonction-argument. Elles sont à comparer notamment aux grammaires de dépendance. L’objectif d’une grammaire est en fait de résumer sous un petit nombre de règle l’ensemble de phrases qu’une langue accepte.

C’est aussi Philippe qui a créé les grammaires catégorielles abstraites (ACG), un modèle qui a pour objectif de généraliser les précédents modèles linguistiques. Afin de montrer cela, il propose à certains stagiaires et doctorants de l’aider à traduire les formalismes déjà existants dans les ACG, et ainsi argumenter pour la pertinence des ACG en linguistique informatique. C’est dans cette optique que se place mon travail, face aux grammaires de Lambek.

Les grammaires de Lambek ont été inventées en 1958 par Lambek pour tenter d’extraire la sémantique d’une phrase à partir de sa seule syntaxe. Elles font aujourd’hui référence en terme de grammaire catégorielle, et connaissent donc beaucoup de variantes (calcul syntactique à produit, grammaire non associative, avec types modaux,…). Cependant, leur expressivité est très restreinte et ne reste pertinente que pour certaines langues.

II Sujet de recherche

II.1 Grammaire de Lambek associative

Une grammaire (catégorielle) de Lambek associative [Lam58] est une grammaire catégorielle qui associe à chaque mot un (ou plusieurs) types, et accepte une phrase si et seulement si le mot des types se réécrit en un type distingué s𝑠s. Elle mise donc tout sur la syntaxe. Plus formellement, étant donné un ensemble fini de symboles PrPr\Pr appelés types atomiques, on défini un ensemble de types dit orientés par induction :

Tp:α,β,γ,δ,::=s,r,p,q,Pr|β/α|α\β\mathrm{Tp}:\alpha,\beta,\gamma,\delta,...::=s,r,p,q,...\in\Pr\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ \beta/\alpha\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ \alpha\backslash\beta

Une grammaire de Lambek (LG) est alors un quadruplet 𝒢=(Pr,𝒯,χ,s)𝒢Pr𝒯𝜒𝑠\mathcal{G}=(\Pr,\mathcal{T},\chi,s)

  • PrPr\Pr est l’ensemble des types atomiques (aussi appelés types de base)

  • 𝒯𝒯\mathcal{T} est l’ensemble des symboles terminaux, appelés symboles lexicaux ou lexèmes

  • χ:𝒯𝒫(Tp):𝜒𝒯𝒫Tp\chi:\mathcal{T}\to\mathcal{P}(\mathrm{Tp}) qui à chaque symbole lexical associe des types orientés

  • sTp𝑠Tps\in\mathrm{Tp} est un type distingué

On note Tp(𝒢)t𝒯χ(t)Tp𝒢subscript𝑡𝒯𝜒𝑡\mathrm{Tp}(\mathcal{G})\triangleq\bigcup_{t\in\mathcal{T}}\chi(t) l’ensemble des types d’un grammaire 𝒢𝒢\mathcal{G}, qui sera fixée pour le reste du rapport. Un exemple se trouve en table [1].

La grammaire est munie d’un système de dérivation appelé calcul syntactique de Lambek. C’est par ce processus de dérivation qu’on détermine si une suite de mots est accepté ou non.

Un système de dérivation est un ensemble de règles formées d’une ou plusieurs prémisses (en haut de la barre) et d’une conclusion (en bas) sous une forme particulière (souvent une relation appelée séquent (noté proves\vdash lu "thèse") ou réécriture \Rightarrow). Une règle peut avoir une ou plusieurs conditions d’application, appelées conditions de bord. Si la règle n’a pas de prémisse, on l’appelle axiome. Effectuer une preuve (ou dérivation) dans un système de dérivation, c’est construire un arbre dont les nœuds sont des instances des règles (c’est-à-dire qui ont la forme d’une règle) et les feuilles des axiomes. La racine (traditionnellement en bas) est le séquent prouvé. La dérivation en figure [7] en est un exemple pour le système de la table [1].

Les grammaires de Lambek étant diverses, on ne s’intéresse qu’à une version particulière***Dans la littérature, cette version est dite associative et sans produit. Ici, on prend même une version alternative (équivalente) dite lexicalisée. : le système 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE}. On considère des séquents de la forme ΓβprovesΓ𝛽\Gamma\vdash\betaΓΓ\Gamma (on utilise aussi Δ,Φ,ΠΔΦΠ\Delta,\Phi,\PiΞΞ\Xi) est un mot non vide sur l’alphabet Tp𝒯Tp𝒯\mathrm{Tp}\uplus\mathcal{T} (avec une virgule ’,’ ou rien pour la composition de mots), βTp𝛽Tp\beta\in\mathrm{Tp}. Les règles sont détaillées dans la figure [1].

          (Ax.)   ααproves𝛼𝛼\alpha\vdash\alpha

  Γ,αβprovesΓ𝛼𝛽\Gamma,\alpha\vdash\beta    (/I)   Γβ/αprovesΓ𝛽𝛼\Gamma\vdash\beta/\alpha

  α,Γβproves𝛼Γ𝛽\alpha,\Gamma\vdash\beta    (\\\backslashI)   Γα\βprovesΓ\𝛼𝛽\Gamma\vdash\alpha\backslash\beta

  αχ(t)𝛼𝜒𝑡\alpha\in\chi(t)    (Lex.)      tαproves𝑡𝛼t\vdash\alpha

  Γβ/αprovesΓ𝛽𝛼\Gamma\vdash\beta/\alpha         ΔαprovesΔ𝛼\Delta\vdash\alpha    (/E)           Γ,ΔβprovesΓΔ𝛽\Gamma,\Delta\vdash\beta

  Γα\βprovesΓ\𝛼𝛽\Gamma\vdash\alpha\backslash\beta         ΔαprovesΔ𝛼\Delta\vdash\alpha    (\\\backslashE)           Δ,ΓβprovesΔΓ𝛽\Delta,\Gamma\vdash\beta

Figure 1: Règles du calcul de Lambek (déduction naturelle) sans produit lexicalisé 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE}

Étant donné un système de dérivation 𝒮Xsubscript𝒮𝑋\mathcal{S}_{X} sur ce genre de séquents, on notera ΓXβ\Gamma\vdash_{X}\beta si ΓβprovesΓ𝛽\Gamma\vdash\beta est dérivable dans 𝒮Xsubscript𝒮𝑋\mathcal{S}_{X}. Le langage (l’ensemble des mots acceptés) de 𝒢𝒢\mathcal{G} est (𝒢){Γ𝒯+|ΓIEs}\mathcal{L}(\mathcal{G})\triangleq\{\Gamma\in\mathcal{T}^{+}\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ \Gamma\vdash_{IE}s\}. Analyser grammaticalement (en anglais to parse) le mot Γ𝒯+Γsuperscript𝒯\Gamma\in\mathcal{T}^{+}, c’est trouver une dérivation de ΓsprovesΓ𝑠\Gamma\vdash s. Un exemple de dérivation se situe en figure [7].

La règle de coupure   Φ,γ,ΔβprovesΦ𝛾Δ𝛽\Phi,\gamma,\Delta\vdash\beta         ΓγprovesΓ𝛾\Gamma\vdash\gamma    (CUT)          Φ,Γ,ΔβprovesΦΓΔ𝛽\Phi,\Gamma,\Delta\vdash\beta pourrait être ajoutée à ce système, mais elle y est admissible (c’est-à-dire qu’elle peut être simulée avec les règles déjà présentes) (d’après GrentzenOn peut retrouver la preuve dans [Lam58]).

Pour plus de concision, on adopte une écriture plus compacte et plus générale : /(α,β)β/α/(\alpha,\beta)\triangleq\beta/\alpha, \(α,β)α\β\backslash(\alpha,\beta)\triangleq\alpha\backslash\beta, f/(Γ,Δ)Γ,Δsubscript𝑓ΓΔΓΔf_{/}(\Gamma,\Delta)\triangleq\Gamma,\Delta et f\(Γ,Δ)Δ,Γsubscript𝑓\ΓΔΔΓf_{\backslash}(\Gamma,\Delta)\triangleq\Delta,\Gamma. On prend de manière systématique la lettre c𝑐c pour c{/,\}𝑐\c\in\{/,\backslash\}, et on note c~~𝑐\tilde{c} la barre complémentaire de c𝑐c. On peut ainsi réduire notre système à seulement deux règles (plus les deux axiomes) en figure [2] avec une nouvelle version de la coupure.

  fc(Γ,α)βprovessubscript𝑓𝑐Γ𝛼𝛽f_{c}(\Gamma,\alpha)\vdash\beta    (c𝑐c I)   Γc(α,β)provesΓ𝑐𝛼𝛽\Gamma\vdash c(\alpha,\beta)

  Γc(α,β)provesΓ𝑐𝛼𝛽\Gamma\vdash c(\alpha,\beta)         ΔαprovesΔ𝛼\Delta\vdash\alpha    (c𝑐c E)          fc(Γ,Δ)βprovessubscript𝑓𝑐ΓΔ𝛽f_{c}(\Gamma,\Delta)\vdash\beta

  fc(fc(Φ,γ),Δ)βprovessubscript𝑓𝑐subscript𝑓𝑐Φ𝛾Δ𝛽f_{c}(f_{c}(\Phi,\gamma),\Delta)\vdash\beta         ΓγprovesΓ𝛾\Gamma\vdash\gamma    (CUT)          fc(fc(Φ,Γ),Δ)βprovessubscript𝑓𝑐subscript𝑓𝑐ΦΓΔ𝛽f_{c}(f_{c}(\Phi,\Gamma),\Delta)\vdash\beta

Figure 2: Règles non axiomatiques sous forme compact de 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE}

Insistons sur le fait que l’écriture fc(Γ,Δ)subscript𝑓𝑐ΓΔf_{c}(\Gamma,\Delta) cache en réalité un mot, sur lesquels la composition est associative, d’où les règles d’associativité et autre en figure [3].

fc(Γ,Δ)=fc~(Δ,Γ)fc(Γ,ε)=Γfc(fc(Φ,Γ),Δ)=fc(Φ,fc(Γ,Δ))subscript𝑓𝑐ΓΔsubscript𝑓~𝑐ΔΓsubscript𝑓𝑐Γ𝜀Γsubscript𝑓𝑐subscript𝑓𝑐ΦΓΔsubscript𝑓𝑐Φsubscript𝑓𝑐ΓΔ\begin{array}[]{ccc}f_{c}(\Gamma,\Delta)=f_{\tilde{c}}(\Delta,\Gamma)&f_{c}(\Gamma,\varepsilon)=\Gamma&f_{c}(f_{c}(\Phi,\Gamma),\Delta)=f_{c}(\Phi,f_{c}(\Gamma,\Delta))\end{array}

Figure 3: Formules d’associativité et autres de l’écriture compact

Enfin, on supposera jusqu’à la fin que le type distingué s𝑠s est atomique, ce à quoi on peut toujours se ramener en ajoutant un lexème ’.’ (point final) de type s\s\𝑠superscript𝑠s\backslash s^{\prime}, où ssuperscript𝑠s^{\prime} est un symbole atomique frais rajouté.

II.2 λ𝜆\lambda-calcul et typage

Les ACG basent leur modèle sur le λ𝜆\lambda-calcul typé. Cet outil informatique est de plus justement pertinent pour étudier certains systèmes de dérivation, comme nous allons le voir.

Rappelons donc rapidement le λ𝜆\lambda-calcul avec constantes. Donnons-nous un ensemble infini dénombrable 𝒳𝒳\mathcal{X} de variables et un ensemble de constantes C. On appelle λ𝜆\lambda-terme un objet construit sur

Λ(C):u,v,w::=x,y,z𝒳|t,C|λx.u|uv\Lambda(C):u,v,w...::=x,y,z...\in\mathcal{X}\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ t,...\in C\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ \lambda x.\,u\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ u\,v (1)

Intuitivement λx.uformulae-sequence𝜆𝑥𝑢\lambda x.\,u est une fonction qui à un argument x𝑥x associe u𝑢u, et uv𝑢𝑣u\,v l’application de u𝑢u à v𝑣v. On adopte le parenthésage conventionnel uvw(uv)w𝑢𝑣𝑤𝑢𝑣𝑤u\,v\,w\triangleq(u\,v)\,w. Exemple avec une constante a : v0λx,y.(λz.az)xyv_{0}\triangleq\lambda x,y.\,(\lambda z.\,\textsc{a}\,z)\,x\,yλx,y.uformulae-sequence𝜆𝑥𝑦𝑢\lambda x,y.\,u est un diminutif pour λx.λy.uformulae-sequence𝜆𝑥𝜆𝑦𝑢\lambda x.\,\lambda y.\,u.

On munit les λ𝜆\lambda-termes d’une notion de β𝛽\beta-réduction (βsubscript𝛽\to_{\beta}) et de η𝜂\eta-réduction (ηsubscript𝜂\to_{\eta}) (et leur inverse β𝛽\beta- et η𝜂\eta-expansion) décrites par les règles en figure [4].

Axiomes

                     (λx.u)vβu[x:=v](\lambda x.\,u)\,v\to_{\beta}u[x:=v]

  x𝑥x non libre dans u𝑢u          λx.uxηuformulae-sequence𝜆𝑥subscript𝜂𝑢𝑥𝑢\lambda x.\,u\,x\to_{\eta}u

Passage au contexte (X{β,η}𝑋𝛽𝜂X\in\{\beta,\eta\})

        uXusubscript𝑋𝑢superscript𝑢u\to_{X}u^{\prime}     λx.uXλx.uformulae-sequence𝜆𝑥subscript𝑋𝑢𝜆𝑥superscript𝑢\lambda x.\,u\to_{X}\lambda x.\,u^{\prime}

    uXusubscript𝑋𝑢superscript𝑢u\to_{X}u^{\prime}     uvXuvsubscript𝑋𝑢𝑣superscript𝑢𝑣u\,v\to_{X}u^{\prime}\,v

     vXvsubscript𝑋𝑣superscript𝑣v\to_{X}v^{\prime}     uvXuvsubscript𝑋𝑢𝑣𝑢superscript𝑣u\,v\to_{X}u\,v^{\prime}

Figure 4: Règles de β𝛽\beta- et η𝜂\eta-réduction

,avec les bonnes notions de variables libres et liées, d’α𝛼\alpha-équivalence, α𝛼\alpha-renommage et substitution u[x:=v]𝑢delimited-[]assign𝑥𝑣u[x:=v] que je ne ré-explicite pas ici, mais qui sont disponibles dans [Bar84]. Intuitivement, ces réductions représente une étape de calcul, mais on se contentera de regarder à β𝛽\beta- et η𝜂\eta-équivalence près§§§C’est-à-dire considérer les classes de la relation rendu réflexive, symétrique et transitive. Exemple : v0ηλx.(λz.az)xβλx.axηav_{0}\to_{\eta}\lambda x.\,(\lambda z.\,\textsc{a}\,z)\,x\to_{\beta}\lambda x.\,\textsc{a}\,x\to_{\eta}\textsc{a}.

On peut donner à certains λ𝜆\lambda-termes un type non orienté formé par induction à partir d’un ensemble de types de base \mathcal{B} :

Tpno():α,β,γ,δ,::=s,r,p,q,|αβ\mathrm{Tp}_{no}(\mathcal{B}):\alpha,\beta,\gamma,\delta,...::=s,r,p,q,...\in\mathcal{B}\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ \alpha\to\beta (2)

avec les règles 𝒮nosubscript𝒮𝑛𝑜\mathcal{S}_{no} en figure [5] sur des séquents de la forme ΓβprovesΓ𝛽\Gamma\vdash\beta avec ΓΓ\Gamma un ensemble de couples (𝒳:Tpno):𝒳subscriptTp𝑛𝑜(\mathcal{X}:\mathrm{Tp}_{no}) et βTpno𝛽subscriptTp𝑛𝑜\beta\in\mathrm{Tp}_{no} où pour x𝑥x donné, il existe au plus un couple où x𝑥x intervient. Ici la virgule symbolise l’union d’ensembles. Il faut de plus se donner une fonction χno:𝒯𝒫(Tpno):subscript𝜒𝑛𝑜𝒯𝒫subscriptTp𝑛𝑜\chi_{no}:\mathcal{T}\to\mathcal{P}(\mathrm{Tp}_{no}) qui associe un ou plusieurs types aux constantes. L’assertion ΓβprovesΓ𝛽\Gamma\vdash\beta (le mot ΓΓ\Gamma a le type β𝛽\beta) se prouve donc (s’il est prouvable) par une dérivation. Ainsi, on peut dire qu’un λ𝜆\lambda-terme u𝑢u typable (noté nou:β\vdash_{no}u:\beta) représente la dérivation de son type β𝛽\beta. Cela nous permettra de mieux visualiser une dérivation, grâce à seul son λ𝜆\lambda-terme. Par exemple, si rqχ(a)𝑟𝑞𝜒ar\to q\in\chi(\textsc{a}), λx.axformulae-sequence𝜆𝑥a𝑥\lambda x.\,\textsc{a}\,x est dérivable dans 𝒮nosubscript𝒮𝑛𝑜\mathcal{S}_{no} :

               (Lex.no)   x:ra:rq:𝑥𝑟provesa:𝑟𝑞x:r\vdash\textsc{a}:r\to q                     (Ax.no)   x:rx:r:𝑥𝑟proves𝑥:𝑟x:r\vdash x:r    (\toEno)                    x:rax:q:𝑥𝑟provesa𝑥:𝑞x:r\vdash\textsc{a}\,x:q                   (\toIno)                  λx.ax:rq\vdash\lambda x.\,\textsc{a}\,x:r\to q

                (Ax.no)   Γ,x:αx:α:Γ𝑥𝛼proves𝑥:𝛼\Gamma,x:\alpha\vdash x:\alpha

  αχno(t)𝛼subscript𝜒𝑛𝑜𝑡\alpha\in\chi_{no}(t)    (Lex.no)   Γt:αprovesΓ𝑡:𝛼\Gamma\vdash t:\alpha

    Γ,x:αu:β:Γ𝑥𝛼proves𝑢:𝛽\Gamma,x:\alpha\vdash u:\beta    (\toIno)   Γλx.u:αβ\Gamma\vdash\lambda x.\,u:\alpha\to\beta

  Γu:αβprovesΓ𝑢:𝛼𝛽\Gamma\vdash u:\alpha\to\beta         Γv:αprovesΓ𝑣:𝛼\Gamma\vdash v:\alpha    (\toEno)              Γuv:βprovesΓ𝑢𝑣:𝛽\Gamma\vdash u\,v:\beta

Figure 5: Règles de typage simple (non orienté) 𝒮nosubscript𝒮𝑛𝑜\mathcal{S}_{no} du λ𝜆\lambda-calcul avec constantes

À tout type α𝛼\alpha on peut associer un entier ord(α)ord𝛼\operatorname{ord}(\alpha) appelé ordre qui quantifie à quel point les \to sont "imbriquées" dans α𝛼\alpha, par induction :

ord(r)=1si rord(αβ)=max{1+ord(α),ord(β)}ord𝑟1si rord𝛼𝛽1ord𝛼ord𝛽missing-subexpression\begin{array}[]{cl}\operatorname{ord}(r)=1&\text{si $r\in\mathcal{B}$}\\ \operatorname{ord}(\alpha\to\beta)=\max\{1+\operatorname{ord}(\alpha),\operatorname{ord}(\beta)\}&\end{array}

et de même pour les types orientés. C’est un indicateur de la "complexité" d’un type.

On utilisera par la suite un représentant de la classe de βη𝛽𝜂\beta\eta-équivalence (donc une dérivation particulière parmi toutes les possible pour une même séquent) qui a des propriétés intéressantes. Cela découle des propriétés du typage. Commençons quelques définitions :

Un λ𝜆\lambda-terme v𝑣v est dit β𝛽\beta-normal si pour tout v𝑣v, u↛βvsubscript↛𝛽𝑢𝑣u\not\to_{\beta}v. On appelle contexte u[]𝑢u[] tout λ𝜆\lambda-terme u𝑢u ayant exactement une seule occurrence libre d’une variable distinguée \square : le trou, et on écrit u[v]𝑢delimited-[]𝑣u[v] pour u[:=v]𝑢delimited-[]assign𝑣u[\square:=v]. On dit que u𝑢u est en forme η𝜂\eta-longue si pour toute décomposition u=u[v]𝑢superscript𝑢delimited-[]𝑣u=u^{\prime}[v] avec v𝑣v de type αβ𝛼𝛽\alpha\to\beta, on a v𝑣v qui vérifie l’une des deux conditions suivantes:

  • u[]superscript𝑢u^{\prime}[] est de la forme u′′[v]superscript𝑢′′delimited-[]superscript𝑣u^{\prime\prime}[\square\,v^{\prime}]

  • v𝑣v est de la forme λx.vformulae-sequence𝜆𝑥superscript𝑣\lambda x.\,v^{\prime}

autrement dit, soit v𝑣v est appliqué à un argument soit v𝑣v est un argument et commence par abstraire la variable de son argument (du type α𝛼\alpha). On a le résultat suivant : tout λ𝜆\lambda-terme typable (c’est-à-dire tel que u:β\vdash u:\beta est dérivable pour un certain β𝛽\beta) admet (est βη𝛽𝜂\beta\eta-équivalent à) une unique forme β𝛽\beta-normale η𝜂\eta-longue notée uβηsubscript𝛽𝜂𝑢absentu\!\downarrow_{\beta\eta}. Par exemple, pour a:rq:a𝑟𝑞\textsc{a}:r\to q, v0βη=λx.axv_{0}\!\downarrow_{\beta\eta}=\lambda x.\,\textsc{a}\,x.

Enfin, on ne considérera ici que des λ𝜆\lambda-termes linéaires, c’est-à-dire où chaque variable apparaît au plus une fois liée. On note alors habituellement le type flèche αβ𝛼𝛽\alpha\multimap\beta, mais on s’en passera dans ce rapport puisqu’il n’y a pas ambiguïté. Les règles de typage y sont aussi légèrement différentes, mais ces particularités sont présentes dans le typage que nous allons introduire maintenant.

λ𝜆\lambda-terme d’une dérivation de Lambek

Remarquons que le type orienté c(α,β)𝑐𝛼𝛽c(\alpha,\beta) se comporte comme un type flèche non orienté αβ𝛼𝛽\alpha\to\beta, typant donc une fonction d’argument de type α𝛼\alpha et de type de retour β𝛽\beta. On peut même décomposer tout type orienté α𝛼\alpha de manière unique en α=c1(α1,c2(α2,cn(αn,r)))𝛼subscript𝑐1subscript𝛼1subscript𝑐2subscript𝛼2subscript𝑐𝑛subscript𝛼𝑛𝑟\alpha=c_{1}(\alpha_{1},c_{2}(\alpha_{2},...c_{n}(\alpha_{n},r)...)) d’arguments α1,αnsubscript𝛼1subscript𝛼𝑛\alpha_{1},...\alpha_{n} et de type de retour atomique r𝑟r. Fort de cette analogie, on peut associer à toute dérivation dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE} un λ𝜆\lambda-terme sur les constantes 𝒯𝒯\mathcal{T} et types atomiques PrPr\Pr, d’après le typage correspondant présent en figure [6]. Les séquents sont alors de la forme Γu:βprovesΓ𝑢:𝛽\Gamma\vdash u:\beta avec ΓΓ\Gamma un mot non vide sur l’alphabet (𝒳:Tp)𝒯(\mathcal{X}:\mathrm{Tp})\uplus\mathcal{T} (où ’:’ est un symbole frais), u𝑢u un λ𝜆\lambda-terme et βTp𝛽Tp\beta\in\mathrm{Tp}.

              (Ax.)   x:αx:α:𝑥𝛼proves𝑥:𝛼x:\alpha\vdash x:\alpha

  fc(Γ,x:α)u:βf_{c}(\Gamma,x:\alpha)\vdash u:\beta    (c𝑐c I)   Γλx.u:c(α,β)\Gamma\vdash\lambda x.\,u:c(\alpha,\beta)

  αχ(t)𝛼𝜒𝑡\alpha\in\chi(t)    (Lex.)   tt:αproves𝑡𝑡:𝛼t\vdash t:\alpha

  Γu:c(α,β)provesΓ𝑢:𝑐𝛼𝛽\Gamma\vdash u:c(\alpha,\beta)         Δv:αprovesΔ𝑣:𝛼\Delta\vdash v:\alpha    (c𝑐c E)           fc(Γ,Δ)uv:βprovessubscript𝑓𝑐ΓΔ𝑢𝑣:𝛽f_{c}(\Gamma,\Delta)\vdash u\,v:\beta

  fc(fc(Φ,y:γ),Δ)u:βf_{c}(f_{c}(\Phi,y:\gamma),\Delta)\vdash u:\beta         Γv:γprovesΓ𝑣:𝛾\Gamma\vdash v:\gamma    (CUT)         fc(fc(Φ,Γ),Δ)u[y:=v]:βprovessubscript𝑓𝑐subscript𝑓𝑐ΦΓΔ𝑢delimited-[]assign𝑦𝑣:𝛽f_{c}(f_{c}(\Phi,\Gamma),\Delta)\vdash u[y:=v]:\beta

Figure 6: Typage d’un λ𝜆\lambda-terme dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE}

Comme il s’agit d’un sous-typage du typage simple non orienté (c’est-à-dire que tout terme typable dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE} l’est dans 𝒮nosubscript𝒮𝑛𝑜\mathcal{S}_{no}), on conserve les propriétés énoncées précédemment.

II.3 Exemple

Prenons la grammaire 𝒢0subscript𝒢0\mathcal{G}_{0} définie sur Pr{s,n,np}Pr𝑠𝑛𝑛𝑝\Pr\triangleq\{s,n,np\} dans la table [1] (où ici χ:𝒯Tp:𝜒𝒯Tp\chi:\mathcal{T}\to\mathrm{Tp}). Intuitivement, s𝑠s est le type de la phrase (sentence), n𝑛n représente un nom et np𝑛𝑝np un groupe (syntagme) nominale (noun phrase). Un verbe transitif a le type (np\s)/np\𝑛𝑝𝑠𝑛𝑝(np\backslash s)/np, c’est-à-dire prend à droite un objet (C.O.D) puis à gauche un sujet. On a alors la phrase le chat que Pierre voit dort qui appartient au langage de 𝒢0subscript𝒢0\mathcal{G}_{0}, et sa dérivation (β𝛽\beta-normale η𝜂\eta-longue) dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE} en figure [7] (seules les initiales ont été laissées pour faire tenir la dérivation sur la largeur).

le : np/n𝑛𝑝𝑛np/n chat : n𝑛n dort : np\s\𝑛𝑝𝑠np\backslash s que : (n\n)/(s/np)\𝑛𝑛𝑠𝑛𝑝(n\backslash n)/(s/np) Pierre : np𝑛𝑝np voit : (np\s)/np\𝑛𝑝𝑠𝑛𝑝(np\backslash s)/np

Table 1: Exemple 0 : Grammaire de Lambek 𝒢0subscript𝒢0\mathcal{G}_{0}

  dd:np\sprovesdd:\𝑛𝑝𝑠\textsc{d}\vdash\textsc{d}:np\backslash s          ll:np/nprovesll:𝑛𝑝𝑛\textsc{l}\vdash\textsc{l}:np/n          qq:(n\n)/(s/np)provesqq:\𝑛𝑛𝑠𝑛𝑝\textsc{q}\vdash\textsc{q}:(n\backslash n)/(s/np)          vv:(np\s)/npprovesvv:\𝑛𝑝𝑠𝑛𝑝\textsc{v}\vdash\textsc{v}:(np\backslash s)/np         x:npx:np:𝑥𝑛𝑝proves𝑥:𝑛𝑝x:np\vdash x:np    (/E)            v,x:npvx:np\s:v𝑥𝑛𝑝provesv𝑥:\𝑛𝑝𝑠\textsc{v},x:np\vdash\textsc{v}\,x:np\backslash s        PP:npprovesPP:𝑛𝑝\textsc{P}\vdash\textsc{P}:np             (\\\backslashE)                            P,v,x:npvxP:s:P,v𝑥𝑛𝑝provesv𝑥P:𝑠\textsc{P,v},x:np\vdash\textsc{v}\,x\,\textsc{P}:s                            (/I)                           P,vλx.vxP:s/np\textsc{P,v}\vdash\lambda x.\,\textsc{v}\,x\,\textsc{P}:s/np    (/E)                            q,P,vq(λx.vxP):n\n\textsc{q,P,v}\vdash\textsc{q}\,(\lambda x.\,\textsc{v}\,x\,\textsc{P}):n\backslash n        cc:nprovescc:𝑛\textsc{c}\vdash\textsc{c}:n                             (\\\backslashE)                                                         c,q,P,vq(λx.vxP)c:n\textsc{c,q,P,v}\vdash\textsc{q}\,(\lambda x.\,\textsc{v}\,x\,\textsc{P})\,\textsc{c}:n    (/E)                                    l,c,q,P,vl(q(λx.vxP)c):np\textsc{l,c,q,P,v}\vdash\textsc{l}\,(\textsc{q}\,(\lambda x.\,\textsc{v}\,x\,\textsc{P})\,\textsc{c}):np    (\\\backslashE)                           l,c,q,P,v,dd(l(q(λx.vxP)c)):s\textsc{l,c,q,P,v,d}\vdash\textsc{d}\,(\textsc{l}\,(\textsc{q}\,(\lambda x.\,\textsc{v}\,x\,\textsc{P})\,\textsc{c})):s

Figure 7: Exemple 0 : Dérivation (β𝛽\beta-normale η𝜂\eta-longue) de le chat que Pierre voit dort de 𝒢0subscript𝒢0\mathcal{G}_{0} dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE}

On pourrait étendre cette grammaire avec des adjectifs, comme beau:n/n:absent𝑛𝑛:n/n et des adverbes, comme très:(n/n)/(n/n):absent𝑛𝑛𝑛𝑛:(n/n)/(n/n), pour pouvoir dériver le,très,beau,chat,dortd(l(t(bc))):sprovesle,très,beau,chat,dortdltbc:𝑠\textsc{le,très,beau,chat,dort}\vdash\textsc{d}\,(\textsc{l}\,(\textsc{t}\,(\textsc{b}\,\textsc{c}))):s. Mais si on acceptait le mot vide à gauche du séquent, ce dernier pourrait avoir le type ελx.x:n/n\varepsilon\vdash\lambda x.\,x:n/n, et donc on pourrait dériver le très chat dort, ce qui n’est pas grammaticalement correct. De plus, cela pose de gros problèmes d’analyse grammaticale. C’est pourquoi on interdit le mot vide à gauche du séquent.

II.4 Grammaire catégorielle abstraite

Pour définir les grammaires catégorielles abstraites (ACG) [dG01], revenons sur les types non orientésDe même, on demande et travaillera avec des types linéaires, mais on garde la notation \to au lieu de \multimap Tpno()subscriptTp𝑛𝑜\mathrm{Tp}_{no}(\mathcal{B}) à partir d’un ensemble fini de types atomiques \mathcal{B}, d’après l’équation (2). Une signature d’ordre supérieur est un triplet Σ=(,C,τ)Σ𝐶𝜏\Sigma=(\mathcal{B},C,\tau)

  • \mathcal{B} est un ensemble fini de types atomiques (aussi dit de base)

  • C𝐶C est un ensemble fini de constantes

  • τ:CTpno():𝜏𝐶subscriptTp𝑛𝑜\tau:C\to\mathrm{Tp}_{no}(\mathcal{B}) assigne un type à chaque constante

Une signature d’ordre supérieur (ou vocabulaire) représente un ensemble de mots (les constantes) et la manière dont ils peuvent se composer entre eux (les types), comme dans l’exemple en table [2] où on peut dériver le λ𝜆\lambda-terme dort(lechat)sprovesdortlechat𝑠\textsc{dort}\,(\textsc{le}\,\textsc{chat})\vdash s.

le: nnp𝑛𝑛𝑝n\to np chat: n𝑛n dort: nps𝑛𝑝𝑠np\to s

Table 2: Lexique exemple (de la forme constant:  type𝑡𝑦𝑝𝑒type) sur quelques termes de l’exemple 0

Un lexique de Σ1subscriptΣ1\Sigma_{1} vers Σ2subscriptΣ2\Sigma_{2} est un morphisme de signature d’ordre supérieur, autrement dit un couple 𝔏=(F,G)𝔏𝐹𝐺\mathfrak{L}=(F,G)

  • F:1Tpno(2):𝐹subscript1subscriptTp𝑛𝑜subscript2F:\mathcal{B}_{1}\to\mathrm{Tp}_{no}(\mathcal{B}_{2}) (on note F^:Tpno(1)Tpno(2):^𝐹subscriptTp𝑛𝑜subscript1subscriptTp𝑛𝑜subscript2\hat{F}:\mathrm{Tp}_{no}(\mathcal{B}_{1})\to\mathrm{Tp}_{no}(\mathcal{B}_{2}) l’homomorphisme induit)

  • G:c1Λ(C2):𝐺subscript𝑐1Λsubscript𝐶2G:c_{1}\to\Lambda(C_{2}) (on note G^:Λ(C1)Λ(C2):^𝐺Λsubscript𝐶1Λsubscript𝐶2\hat{G}:\Lambda(C_{1})\to\Lambda(C_{2}) l’homomorphisme induit)

  • pour tout cC1𝑐subscript𝐶1c\in C_{1}, on a noG(c):F(τ1(c))\vdash_{no}G(c):F(\tau_{1}(c))

avec Λ(Ci)Λsubscript𝐶𝑖\Lambda(C_{i}) défini par l’équation (1). On peut noter directement (abusivement) 𝔏𝔏\mathfrak{L} au lieu de F^^𝐹\hat{F} ou G^^𝐺\hat{G}. La section III.1 montre un exemple de lexique.

On peut maintenant définir une grammaire catégorielle abstraite par 𝔊=(Σ1,Σ2,𝔏,s)𝔊subscriptΣ1subscriptΣ2𝔏𝑠\mathfrak{G}=(\Sigma_{1},\Sigma_{2},\mathfrak{L},s)

  • Σ1subscriptΣ1\Sigma_{1} (resp. Σ2subscriptΣ2\Sigma_{2}) est une signature d’ordre supérieur appelé le vocabulaire abstrait (resp. objet)

  • 𝔏:Σ1Σ2:𝔏subscriptΣ1subscriptΣ2\mathfrak{L}:\Sigma_{1}\to\Sigma_{2} est un lexique de Σ1subscriptΣ1\Sigma_{1} vers Σ2subscriptΣ2\Sigma_{2}.

  • sTpno(1)𝑠subscriptTp𝑛𝑜subscript1s\in\mathrm{Tp}_{no}(\mathcal{B}_{1}) est un type distingué

On définit aussi le langage abstrait par

𝔄(𝔊){uΛ(C1)|nou:s}\mathfrak{A}(\mathfrak{G})\triangleq\{u\in\Lambda(C_{1})\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ \vdash_{no}u:s\}

et celui auquel on s’intéresse vraiment, le langage objet 𝔒(𝔊)𝔏(𝔄(𝔊))𝔒𝔊𝔏𝔄𝔊\mathfrak{O}(\mathfrak{G})\triangleq\mathfrak{L}(\mathfrak{A}(\mathfrak{G})). Analyser grammaticalement un λ𝜆\lambda-terme objet v𝑣v revient à trouver un antécédent dérivable u𝑢u de v𝑣v par 𝔏𝔏\mathfrak{L}. Autrement dit, il suffit d’inverser le morphisme 𝔏𝔏\mathfrak{L}, ce qui est possible en temps polynomial dès lors que le vocabulaire abstrait Σ1subscriptΣ1\Sigma_{1} est d’ordre inférieur à 2, où

ord(Σ1)maxcC1ord(τ1(c))ordsubscriptΣ1subscript𝑐subscript𝐶1ordsubscript𝜏1𝑐\operatorname{ord}(\Sigma_{1})\triangleq\max_{c\in C_{1}}\operatorname{ord}(\tau_{1}(c))

III Traductions naïve et via Pentus

III.1 Lexique de rendu

En poussant jusqu’au bout la remarque pour l’introduction du λ𝜆\lambda-terme d’une dérivation de Lambek, une traduction facile semble de transformer chaque type orienté en son homologue non orienté par τ0subscript𝜏0\tau_{0} :

τ0(r)=rsi rPrτ0(c(α,β))=τ0(α)τ0(β)subscript𝜏0𝑟𝑟si rPrsubscript𝜏0𝑐𝛼𝛽subscript𝜏0𝛼subscript𝜏0𝛽missing-subexpression\begin{array}[]{cl}\tau_{0}(r)=r&\text{si $r\in\Pr$}\\ \tau_{0}(c(\alpha,\beta))=\tau_{0}(\alpha)\to\tau_{0}(\beta)&\end{array}

pour alors construire le vocabulaire (abstrait) Σ1(Pr,C1,τ1)subscriptΣ1Prsubscript𝐶1subscript𝜏1\Sigma_{1}\triangleq(\Pr,C_{1},\tau_{1}), où C1{(t,α)|t𝒯,αχ(t)}subscript𝐶1conditional-set𝑡𝛼formulae-sequence𝑡𝒯𝛼𝜒𝑡C_{1}\triangleq\{(t,\alpha)\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ t\in\mathcal{T},\alpha\in\chi(t)\}, et τ1:(t,α)τ0(α):subscript𝜏1maps-to𝑡𝛼subscript𝜏0𝛼\tau_{1}:(t,\alpha)\mapsto\tau_{0}(\alpha).

Il s’agit alors de retourner une chaîne de caractère correspondant au mot dont le λ𝜆\lambda-terme (abstrait) est celui de la dérivation du séquent dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE}. Pour ce faire, définissons une chaîne de caractères comme un type σ\sigma\triangleq*\to*, où ’*’ est un type atomique. On peut alors prendre Σσ({},C1,τ2)subscriptΣ𝜎subscript𝐶1subscript𝜏2\Sigma_{\sigma}\triangleq(\{*\},C_{1},\tau_{2}), avec (t,α)𝑡𝛼(t,\alpha) interprété comme la chaîne de caractères t𝑡t, et τ2(t,α)=τ2(α)subscript𝜏2𝑡𝛼superscriptsubscript𝜏2𝛼\tau_{2}(t,\alpha)=\tau_{2}^{\prime}(\alpha)τ2superscriptsubscript𝜏2\tau_{2}^{\prime} est le morphisme (de type orienté vers non orienté) tel que τ2(r)=σsuperscriptsubscript𝜏2𝑟𝜎\tau_{2}^{\prime}(r)=\sigma si rTp𝑟Tpr\in\mathrm{Tp}.

Le lexique de l’ACG naïf est alors le lexique de rendu (yield) 𝔜(rσ,G1)𝔜maps-to𝑟𝜎subscript𝐺1\mathfrak{Y}\triangleq(r\mapsto\sigma,G_{1}), avec G1:(t,α)𝔼αt:subscript𝐺1maps-to𝑡𝛼subscript𝔼𝛼𝑡G_{1}:(t,\alpha)\mapsto\mathbb{E}_{\alpha}t où l’opérateur 𝔼αsubscript𝔼𝛼\mathbb{E}_{\alpha} et son conjoint αsubscript𝛼\mathbb{P}_{\alpha} sont trop techniques pour être explicités ici avec leurs propriétés, mais le sont dans [dG16]. Ils utilisent l’opérateur de concaténation de chaînes (noté de manière infixe) +λf,g.λz.f(gz)+\triangleq\lambda f,g.\,\lambda z.\,f\,(g\,z), et ελx.xformulae-sequence𝜀𝜆𝑥𝑥\varepsilon\triangleq\lambda x.\,x le mot vide. Contentons-nous de voir l’effet de G1subscript𝐺1G_{1} sur notre grammaire exemple 𝒢0subscript𝒢0\mathcal{G}_{0} en table 3.

le : λx.𝑙𝑒+xformulae-sequence𝜆𝑥𝑙𝑒𝑥\lambda x.\,\mathit{le}+x chat : 𝑐ℎ𝑎𝑡𝑐ℎ𝑎𝑡\mathit{chat} dort : λx.x+𝑑𝑜𝑟𝑡formulae-sequence𝜆𝑥𝑥𝑑𝑜𝑟𝑡\lambda x.\,x+\mathit{dort} que : λy,x.x+𝑞𝑢𝑒+(yε)formulae-sequence𝜆𝑦𝑥𝑥𝑞𝑢𝑒𝑦𝜀\lambda y,x.\,x+\mathit{que}+(y\,\varepsilon) Pierre : 𝑃𝑖𝑒𝑟𝑟𝑒𝑃𝑖𝑒𝑟𝑟𝑒\mathit{Pierre} voit : λy,x.x+𝑣𝑜𝑖𝑡+yformulae-sequence𝜆𝑦𝑥𝑥𝑣𝑜𝑖𝑡𝑦\lambda y,x.\,x+\mathit{voit}+y

Table 3: Exemple 0 : Table de G1subscript𝐺1G_{1} pour la grammaire 𝒢0subscript𝒢0\mathcal{G}_{0}
Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0}Σ1subscriptΣ1\Sigma_{1}ΣσsubscriptΣ𝜎\Sigma_{\sigma}𝔏DERsubscript𝔏𝐷𝐸𝑅\mathfrak{L}_{DER}𝔜𝔜\mathfrak{Y}𝔏Asubscript𝔏𝐴\mathfrak{L}_{A}
Figure 8: Schéma de composition des lexiques envisagés

Cependant, l’ACG ainsi créé ne fonctionne pas : il surgénère. En effet, on n’implémente pas l’orientation des arguments, ce qui fait défaut dans leur appel en argument. Par exemple, dans le type non orienté que:(nps)nn𝑛𝑝𝑠𝑛𝑛(np\to s)\to n\to n, on ne sait pas si l’argument de type nps𝑛𝑝𝑠np\to s prend son argument à droite ou à gauche. Ainsi, on peut dériver dans cet ACG 𝑙𝑒+𝑐ℎ𝑎𝑡+𝑞𝑢𝑒+𝑣𝑜𝑖𝑡+𝑃𝑖𝑒𝑟𝑟𝑒+𝑑𝑜𝑟𝑡𝑙𝑒𝑐ℎ𝑎𝑡𝑞𝑢𝑒𝑣𝑜𝑖𝑡𝑃𝑖𝑒𝑟𝑟𝑒𝑑𝑜𝑟𝑡\mathit{le+chat+que+voit+Pierre+dort}, où il faut comprendre 𝑃𝑖𝑒𝑟𝑟𝑒𝑃𝑖𝑒𝑟𝑟𝑒\mathit{Pierre} comme l’objet du verbe 𝑣𝑜𝑖𝑡𝑣𝑜𝑖𝑡\mathit{voit}En fait, si la phrase sonne tout de même correcte ici, c’est dû à la particularité de la langue française à pouvoir inverser le verbe et le sujet dans ce cas. Si on avait utilisé 𝑗𝑒𝑗𝑒\mathit{je} au lieu de 𝑃𝑖𝑒𝑟𝑟𝑒𝑃𝑖𝑒𝑟𝑟𝑒\mathit{Pierre}, si on avait fait une relative avec 𝑞𝑢𝑖𝑞𝑢𝑖\mathit{qui} et sans objet ou si on avait fait l’exemple en anglais, la phrase aurait été incorrecte.. Or cette phrase n’est pas dérivable dans Lambek. De plus la traduction ne prend pas en compte l’ordre des arguments, comme le montre l’exemple en annexe A.

III.2 Lexique de dérivations et limites

Pour palier à cela, l’idée est d’ajouter une signature d’ordre supérieur Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} avant Σ1subscriptΣ1\Sigma_{1} qui doit rendre compte des dérivations possibles. On ne rentrera pas ici dans les détails techniques proposés par de Groote [dG16], mais il utilise notamment le résultat de Pentus [Pen97] : toute grammaire de Lambek peut être transformée en une grammaire algébrique de même langage. Il s’agit même d’une équivalence (dite faible). Réintroduisons rapidement cette notion.

Une grammaire algébrique 𝒢A=(N,A,P,s)subscript𝒢𝐴𝑁𝐴𝑃𝑠\mathcal{G}_{A}=(N,A,P,s) comprend

  • N𝑁N un alphabet fini de symboles non terminaux (K,L,)𝐾𝐿(K,L,...)

  • A𝐴A un alphabet fini de symboles terminaux (a,b,)𝑎𝑏(a,b,...), et on prend NA=𝑁𝐴N\cap A=\emptyset

  • P𝒫(N×(NA))𝑃𝒫𝑁superscript𝑁𝐴P\in\mathcal{P}(N\times(N\cup A)^{*}) un ensemble de productions notées Kw𝐾𝑤K\to w

  • sN𝑠𝑁s\in N un symbole distingué

et est munie d’un système de réécriture de règle le passage au contexte de P𝑃P :      KwP𝐾𝑤𝑃K\to w\ \in P     w1Kw2w1ww2subscript𝑤1𝐾subscript𝑤2subscript𝑤1𝑤subscript𝑤2w_{1}Kw_{2}\Rightarrow w_{1}ww_{2} . On note superscript\Rightarrow^{*} la clôture réflexive transitive de \Rightarrow. Le langage de la grammaire algébrique est alors (𝒢A){wA|sw}subscript𝒢𝐴conditional-set𝑤superscript𝐴superscript𝑠𝑤\mathcal{L}(\mathcal{G}_{A})\triangleq\{w\in A^{*}\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ s\Rightarrow^{*}w\}. On dit enfin qu’un symbole non terminal K (de même pour les productions Kw𝐾𝑤K\to w) est accessible s’il existe une dérivation sw1Kw2superscript𝑠subscript𝑤1𝐾subscript𝑤2s\Rightarrow^{*}w_{1}Kw_{2}.

Avec les productions de la grammaire algébrique de Pentus, de Groote construit une ACG par composition 𝔊A(Σ0,Σσ,𝔜𝔏DER,s)subscript𝔊𝐴subscriptΣ0subscriptΣ𝜎𝔜subscript𝔏𝐷𝐸𝑅𝑠\mathfrak{G}_{A}\triangleq(\Sigma_{0},\Sigma_{\sigma},\mathfrak{Y}\circ\mathfrak{L}_{DER},s), après avoir opéré quelques autres transformations (lexicalisation, réduction de l’ordre du lexique). Cela lui assure, notamment grâce au résultat de Kanazawa et Salvati [KanSal12], que les λ𝜆\lambda-termes de 𝔊Asubscript𝔊𝐴\mathfrak{G}_{A} correspondent aux dérivations initiales de Lambek (dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE}). Par conséquent, cette méthode constitue une première réponse à mon sujet.

Néanmoins, la construction précédente est insatisfaisante. En effet, les productions de Pentus sont très nombreuses et redondantes, et constituent une grammaire algébrique très ambiguë (c’est-à-dire qu’il existe beaucoup de dérivations possibles d’un même mot). Particulièrement, un grand nombre de productions sont non pertinentes d’un point de vue linguistique (exemple dans le dernier paragraphe de la section V.1).

Malgré tout, l’idée est bonne. Il peut donc être intéressant de passer de même par une grammaire algébrique, mais plutôt par une méthode plus algorithmique qui permettrait de construire pas à pas les productions utiles.

IV Transformation des règles en coupure

IV.1 Suppression des éliminations

Reprenons l’idée de Pentus de transformer une grammaire de Lambek en grammaire algébrique. Pour cela, il remarque que la règle de coupure correspond exactement à la réécriture, dans les grammaires algébriques, sur des productions de la forme βΓ𝛽Γ\beta\to\Gamma pour un axiome ΓβprovesΓ𝛽\Gamma\vdash\beta. Mais contrairement à lui, adoptons une méthode plus constructive qui puisse donner plus de "sens linguistique" aux productions créées. Il s’agit donc de transformer les règles d’élimination et d’introduction en coupures, en transformant les axiomes (et en en ajoutant).

Dans un premier temps, supprimons les éliminations. L’idée est encore d’aplatir les types, mais dans le séquent directement. Formellement, pour un lexème t𝑡t de type décomposée de manière unique en α=c1(α1,c2(α2,cn(αn,r)))𝛼subscript𝑐1subscript𝛼1subscript𝑐2subscript𝛼2subscript𝑐𝑛subscript𝛼𝑛𝑟\alpha=c_{1}(\alpha_{1},c_{2}(\alpha_{2},...c_{n}(\alpha_{n},r)...))rPr𝑟Prr\in\Pr, on appelle mot aplati le mot à trou π(α)=fcn(fc2(fc1(,z1:α1),z2:α2),zn:αn)\pi(\alpha)=f_{c_{n}}(...f_{c_{2}}(f_{c_{1}}(\square,z_{1}:\alpha_{1}),z_{2}:\alpha_{2}),...z_{n}:\alpha_{n}), et son type de renvoi ρ(α)=r𝜌𝛼𝑟\rho(\alpha)=r. Cela forme des nouveaux axiomes (appelés axiomes propres) sur lesquels on peut couper, de la même manière qu’on élimine cisubscript𝑐𝑖c_{i}.

Malheureusement, cela ne suffit pas à engendrer le langage du système initial à partir de l’ordre 4. Il faut rajouter des axiomes propres non lexicaux correspondants aux arguments des fonctions prises en argument. Plus clairement, définissons le signe d’une occurrence d’une sous-formule d’un type α𝛼\alpha en figure [9].

α+αsi c(γ,β)+αalors β+αet γαsi c(γ,β)αalors βαet γ+αmissing-subexpressionsuperscript𝛼𝛼missing-subexpressionsuperscriptsi 𝑐𝛾𝛽𝛼superscriptalors 𝛽𝛼superscriptet 𝛾𝛼superscriptsi 𝑐𝛾𝛽𝛼superscriptalors 𝛽𝛼superscriptet 𝛾𝛼\begin{array}[]{rcl}&\alpha\subset^{+}\alpha&\\ \text{si }c(\gamma,\beta)\subset^{+}\alpha&\text{alors }\beta\subset^{+}\alpha&\text{et }\gamma\subset^{-}\alpha\\ \text{si }c(\gamma,\beta)\subset^{-}\alpha&\text{alors }\beta\subset^{-}\alpha&\text{et }\gamma\subset^{+}\alpha\\ \end{array}
Figure 9: Définition du signe d’une occurrence d’une sous formule

Remarquons que +superscript\subset^{+} est une relation d’ordre sur TpTp\mathrm{Tp}. On note Tp(𝒢)+Tpsuperscript𝒢\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{+} (resp. Tp(𝒢)Tpsuperscript𝒢\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{-}) l’ensemble des sous-types positifs (resp. négatifs) de la grammaire et

Tp(𝒢)+,{αTp(𝒢)|t𝒯,βχ(t),α+βαβ}Tpsuperscript𝒢conditional-set𝛼Tp𝒢formulae-sequence𝑡𝒯formulae-sequence𝛽𝜒𝑡superscript𝛼𝛽𝛼𝛽\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{+,\neq}\triangleq\{\alpha\in\mathrm{Tp}(\mathcal{G})\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ \exists t\in\mathcal{T},\exists\beta\in\chi(t),\alpha\subset^{+}\beta\wedge\alpha\neq\beta\}

les sous-types strictement positifs. L’ensemble des axiomes propres est alors :

𝒜0{π(α)[t]tz1zn:ρ(α)|t𝒯,αχ(t)}{π(α)[x:α]xz1zn:ρ(α)|αTp(𝒢)+,}\mathcal{A}_{0}\triangleq\{\pi(\alpha)[t]\vdash t\,z_{1}...z_{n}:\rho(\alpha)\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ t\in\mathcal{T},\alpha\in\chi(t)\}\cup\{\pi(\alpha)[x:\alpha]\vdash x\,z_{1}...z_{n}:\rho(\alpha)\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ \alpha\in\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{+,\neq}\}

On peut alors monter notre système intermédiaire 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC} sans élimination (figure [10]).

            αχ(t)𝛼𝜒𝑡\alpha\in\chi(t)    (pAx.E1)   π(α)[t]tz1zn:ρ(α)proves𝜋𝛼delimited-[]𝑡𝑡subscript𝑧1subscript𝑧𝑛:𝜌𝛼\pi(\alpha)[t]\vdash t\,z_{1}...z_{n}:\rho(\alpha)

  fc(Γ,α)βprovessubscript𝑓𝑐Γ𝛼𝛽f_{c}(\Gamma,\alpha)\vdash\beta    (c𝑐c I)   Γc(α,β)provesΓ𝑐𝛼𝛽\Gamma\vdash c(\alpha,\beta)

            αTp(𝒢)+,𝛼Tpsuperscript𝒢\alpha\in\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{+,\neq}    (pAx.E2)   π(α)[x:α]xz1zn:ρ(α)\pi(\alpha)[x:\alpha]\vdash x\,z_{1}...z_{n}:\rho(\alpha)

  fc(fc(Φ,y:γ),Δ)u:βf_{c}(f_{c}(\Phi,y:\gamma),\Delta)\vdash u:\beta         Γv:γprovesΓ𝑣:𝛾\Gamma\vdash v:\gamma    (CUT)         fc(fc(Φ,Γ),Δ)u[y:=v]:βprovessubscript𝑓𝑐subscript𝑓𝑐ΦΓΔ𝑢delimited-[]assign𝑦𝑣:𝛽f_{c}(f_{c}(\Phi,\Gamma),\Delta)\vdash u[y:=v]:\beta

Figure 10: Règles du calcul du système intermédiaire sans élimination 𝒮ICsuperscriptsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC}^{\prime}
Théorème 1.

Les langages engendrés par 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE} et 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC} sont les mêmes.

L’annexe B contient une preuve de ce premier théorème. En annexe C, on retrouve l’exemple 0 ayant subi cette transformation.

IV.2 Suppression des introductions

Supprimons maintenant les introductions. L’idée est de se placer à une plus haute introduction (c’est-à-dire sans introduction au-dessus)

              |||   fc(Γ,x:α)u:βf_{c}(\Gamma,x:\alpha)\vdash u:\beta    (c𝑐c I)   Γλx.u:c(α,β)\Gamma\vdash\lambda x.\,u:c(\alpha,\beta)

et de réécrire en              ¦¦\brokenvert   Γλx.u:c(α,β)\Gamma\vdash\lambda x.\,u:c(\alpha,\beta) la preuve au-dessus (réécriture noté 1subscript1\rightsquigarrow_{1}) par induction. L’hérédité consiste à étudier la forme de la coupure. Dans le premier cas, l’hypothèse de récurrence suffit. Mais il ne faut pas oublier le second cas, où ΔΔ\Delta est vide et α𝛼\alpha vas dans la prémisse de droite (car fc(fc(Φ,Γ),x:α)=fc(Φ,fc(Γ,x:α))f_{c}(f_{c}(\Phi,\Gamma),x:\alpha)=f_{c}(\Phi,f_{c}(\Gamma,x:\alpha))). Cela est résumé en figure [11]. Ce dernier cas nécessite de considérer un autre type de réécriture (noté 2subscript2\rightsquigarrow_{2}) sur la prémisse de droite.

                        |   fc(fc(fc(Φ,y:γ),Δ),x:α)u:βf_{c}(f_{c}(f_{c}(\Phi,y:\gamma),\Delta),x:\alpha)\vdash u:\beta              |   Γv:γprovesΓ𝑣:𝛾\Gamma\vdash v:\gamma    (CUT)         fc(fc(fc(Φ,Γ),Δ),x:α)u[y:=v]:βf_{c}(f_{c}(f_{c}(\Phi,\Gamma),\Delta),x:\alpha)\vdash u[y:=v]:\beta

Cas 1

              |   fc(Φ,y:γ)u:βf_{c}(\Phi,y:\gamma)\vdash u:\beta                    |   fc(Γ,x:α)v:γf_{c}(\Gamma,x:\alpha)\vdash v:\gamma    (CUT)         fc(fc(Φ,Γ),x:α)u[y:=v]:βf_{c}(f_{c}(\Phi,\Gamma),x:\alpha)\vdash u[y:=v]:\beta

Cas 2

Figure 11: Cas de la forme d’une coupure pour la suppression d’une introduction

Formellement, le résultat qu’on cherche à montrer est le suivant :

Lemme 1.

Si fc(Γ0,x:α)u0:βf_{c}(\Gamma_{0},x:\alpha)\vdash u_{0}:\beta est dérivable sans introduction et u0subscript𝑢0u_{0} ne contient que des variables strictement positives (c’est-à-dire dans Tp(𝒢)+,Tpsuperscript𝒢\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{+,\neq}), alors Γ0λx.u0:c(α,β)\Gamma_{0}\vdash\lambda x.\,u_{0}:c(\alpha,\beta) (par 1subscript1\rightsquigarrow_{1}) et fc(Γ0,z:c(δ,α))λx.u0[x:=zx]:c(δ,β)f_{c}(\Gamma_{0},z:c(\delta,\alpha))\vdash\lambda x^{\prime}.\,u_{0}[x:=z\,x^{\prime}]:c(\delta,\beta) (par 2subscript2\rightsquigarrow_{2}) le sont sans introduction (par une dérivation de longueur inférieure, avec des variables aussi strictement positives).

Il constitue le cœur du problème et sa preuve est disponible en annexe D. Notamment, pour le cas de base, on a besoin de générer des axiomes supplémentaires à l’aide des opérateurs suivants, définis pour 𝒜𝒜\mathcal{A} un ensemble de séquents:

𝒬1(𝒜){Γλx.u[y:=v]:c(α,β)|fc(Γ,y:γ)u:β𝒜,x:αIEv:γ,αTp(𝒢)+,}\mathcal{Q}_{1}(\mathcal{A})\triangleq\{\Gamma\vdash\lambda x.\,u[y:=v]:c(\alpha,\beta)\ |\ f_{c}(\Gamma,y:\gamma)\vdash u:\beta\in\mathcal{A},x:\alpha\vdash_{IE}v:\gamma,\alpha\in\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{+,\neq}\}
𝒬2(𝒜){fc(Γ,z:c(δ,α))λx.u[y:=zx]:c(δ,β)|fc(Γ,y:α)u:β𝒜}\mathcal{Q}_{2}(\mathcal{A})\triangleq\{f_{c}(\Gamma,z:c(\delta,\alpha))\vdash\lambda x.\,u[y:=z\,x]:c(\delta,\beta)\ |\ f_{c}(\Gamma,y:\alpha)\vdash u:\beta\in\mathcal{A}\}

correspondant à 1subscript1\rightsquigarrow_{1} et 2subscript2\rightsquigarrow_{2} respectivement. On peut alors définir le système final 𝒮Csubscript𝒮𝐶\mathcal{S}_{C} (en figure [12]) à partir de l’ensemble d’axiomes propres (potentiellement infini) défini par induction:

𝒜2::=𝒜0|𝒬1(𝒜2)|𝒬2(𝒜2)\mathcal{A}_{2}::=\mathcal{A}_{0}\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ \mathcal{Q}_{1}(\mathcal{A}_{2})\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ \mathcal{Q}_{2}(\mathcal{A}_{2})

  Γu:α𝒜2provesΓ𝑢:𝛼subscript𝒜2\Gamma\vdash u:\alpha\leavevmode\nobreak\ \in\mathcal{A}_{2}    (pAx.I)       Γu:αprovesΓ𝑢:𝛼\Gamma\vdash u:\alpha

  fc(fc(Φ,y:γ),Δ)u:βf_{c}(f_{c}(\Phi,y:\gamma),\Delta)\vdash u:\beta         Γv:γprovesΓ𝑣:𝛾\Gamma\vdash v:\gamma    (CUT)         fc(fc(Φ,Γ),Δ)u[y:=v]:βprovessubscript𝑓𝑐subscript𝑓𝑐ΦΓΔ𝑢delimited-[]assign𝑦𝑣:𝛽f_{c}(f_{c}(\Phi,\Gamma),\Delta)\vdash u[y:=v]:\beta

Figure 12: Règles du calcul du système final avec seulement la coupure 𝒮Csubscript𝒮𝐶\mathcal{S}_{C}

On a alors le résultat suivant prouvé en annexe E :

Théorème 2.

Les langages engendrés par 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE} et 𝒮Csubscript𝒮𝐶\mathcal{S}_{C} sont les mêmes.

Des exemples de traduction vers 𝒮Csubscript𝒮𝐶\mathcal{S}_{C} sont présents en annexe C pour 𝒢0subscript𝒢0\mathcal{G}_{0} et G pour 𝒢1subscript𝒢1\mathcal{G}_{1}.

IV.3 Des coupures aux ACG

Ayant tout transformé en coupure, on peut maintenant mettre en place notre (presque******’presque’ car le nombre de symboles non terminaux (et de productions) peut être infini) grammaire algébrique définie en figure [13]. Le théorème suivant découle facilement (en annexe F) :

Théorème 3.

(𝒢)=(𝒢A)𝒢subscript𝒢𝐴\mathcal{L}(\mathcal{G})=\mathcal{L}(\mathcal{G}_{A})

𝒢A(N,𝒯,P,s)subscript𝒢𝐴𝑁𝒯𝑃𝑠\mathcal{G}_{A}\triangleq(N,\mathcal{T},P,s)

Nfcn(fc1(h,α1),αn)β𝒜2h𝒯 ou hTp(𝒢)+,{α1,αn,h,β}𝑁subscriptprovessubscript𝑓subscript𝑐𝑛subscript𝑓subscript𝑐1subscript𝛼1subscript𝛼𝑛𝛽subscript𝒜2𝒯 ou Tpsuperscript𝒢subscript𝛼1subscript𝛼𝑛𝛽N\triangleq\bigcup_{\footnotesize\begin{array}[]{c}f_{c_{n}}(...f_{c_{1}}(h,\alpha_{1}),...\alpha_{n})\vdash\beta\in\mathcal{A}_{2}\\ h\in\mathcal{T}\text{ ou }h\in\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{+,\neq}\end{array}}\{\alpha_{1},...\alpha_{n},h,\beta\}

et

P{βΓ|Γβ𝒜2}𝑃conditional-set𝛽ΓprovesΓ𝛽subscript𝒜2P\triangleq\{\beta\to\Gamma\leavevmode\nobreak\ |\leavevmode\nobreak\ \Gamma\vdash\beta\in\mathcal{A}_{2}\}
Figure 13: Grammaire algébrique 𝒢Asubscript𝒢𝐴\mathcal{G}_{A} à partir de la grammaire de Lambek 𝒢𝒢\mathcal{G}

Enfin, il nous reste à traduire une grammaire algébrique 𝒢A=(N,A0,P,s)subscript𝒢𝐴𝑁subscript𝐴0𝑃𝑠\mathcal{G}_{A}=(N,A_{0},P,s) en ACG. On commence par poser Σ1A(N,P,(K,w)wK)\Sigma_{1}^{A}\triangleq(N,P,(K,w)\mapsto\llbracket w\rrbracket_{K}) avec la définition par induction :

εK=KLwK=LwKsi LNawK=wKsi aA0\begin{array}[]{cl}\llbracket\varepsilon\rrbracket_{K}=K&\\ \llbracket Lw\rrbracket_{K}=L\to\llbracket w\rrbracket_{K}&\text{si $L\in N$}\\ \llbracket aw\rrbracket_{K}=\llbracket w\rrbracket_{K}&\text{si $a\in A_{0}$}\end{array}

Le vocabulaire objet est celui des chaînes de caractères Σ2A({},A0,aσ)superscriptsubscriptΣ2𝐴maps-tosubscript𝐴0𝑎𝜎\Sigma_{2}^{A}\triangleq(\{*\},A_{0},a\mapsto\sigma), et le lexique 𝔏A(Nσ,GA)superscript𝔏𝐴maps-to𝑁𝜎superscript𝐺𝐴\mathfrak{L}^{A}\triangleq(N\mapsto\sigma,G^{A}), où GA(K,w)=λ𝐱.|w|formulae-sequencesuperscript𝐺𝐴𝐾𝑤𝜆𝐱𝑤G^{A}(K,w)=\lambda\mathbf{x}.\,|w| avec 𝐱𝐱\mathbf{x} la suites des variables libres de |w|𝑤|w| défini par

|ε|=λx.x|Lw|=y+|w|si LN, avec y est une variable fraîche|aw|=a+|w|si aA0formulae-sequence𝜀𝜆𝑥𝑥missing-subexpression𝐿𝑤𝑦𝑤si LN, avec y est une variable fraîche𝑎𝑤𝑎𝑤si aA0\begin{array}[]{cl}|\varepsilon|=\lambda x.\,x&\\ |Lw|=y+|w|&\text{si $L\in N$, avec $y$ est une variable fraîche}\\ |aw|=a+|w|&\text{si $a\in A_{0}$}\end{array}

On a construit 𝔊A(Σ1A,Σ2A,𝔏A,s)subscript𝔊𝐴superscriptsubscriptΣ1𝐴superscriptsubscriptΣ2𝐴superscript𝔏𝐴𝑠\mathfrak{G}_{A}\triangleq(\Sigma_{1}^{A},\Sigma_{2}^{A},\mathfrak{L}^{A},s). S’ensuit le théorème suivant, dont un preuve peut être trouvée chez [dGPog04].

Théorème 4.

𝔒(𝔊A)=(𝒢)𝔒superscript𝔊𝐴𝒢\mathfrak{O}(\mathfrak{G}^{A})=\mathcal{L}(\mathcal{G}) et 𝔄(𝔊A)𝔄superscript𝔊𝐴\mathfrak{A}(\mathfrak{G}^{A}) est isomorphe à l’ensemble des arbres de dérivation de G𝐺G.

On a donc réussi à traduire une grammaire de Lambek en grammaire catégorielle abstraite.

V Algorithme de mise à niveau

V.1 Mise à niveau

Le (seul) problème de la traduction précédente est qu’elle peut générer un nombre infini de symboles non terminaux et de productions. Il ne s’agit donc pas vraiment d’une grammaire algébrique (ni donc de d’une ACG) à proprement parler. Cependant, la grande astuce de notre approche a été le côté itératif et l’utilisation d’opérateurs, qui génèrent en nombre fini si l’ensemble de départ est fini. En fait, on considère un algorithme [1] dit de mise à niveau :

Entrée  : Un ensemble d’axiomes propres 𝒜0subscript𝒜0\mathcal{A}_{0} pour 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC} et un entier n𝑛n
Données : B0,B1subscriptB0subscriptB1\textnormal{{B}}_{0},\textnormal{{B}}_{1} deux ensembles de séquents
Sortie  : Un ensemble d’axiomes propres B1subscriptB1\textnormal{{B}}_{1} intermédiaire pour 𝒮Csubscript𝒮𝐶\mathcal{S}_{C}
1
2B1𝒜0subscriptB1subscript𝒜0\textnormal{{B}}_{1}\leftarrow\mathcal{A}_{0}
3 Boucle principale
4 pour i1𝑖1i\leftarrow 1 à n𝑛n faire
5       B0B1subscriptB0subscriptB1\textnormal{{B}}_{0}\leftarrow\textnormal{{B}}_{1}
6       B1B1𝒬1(B0)subscriptB1subscriptB1subscript𝒬1subscriptB0\textnormal{{B}}_{1}\leftarrow\textnormal{{B}}_{1}\cup\mathcal{Q}_{1}(\textnormal{{B}}_{0})
7       B1B1𝒬2(B0)subscriptB1subscriptB1subscript𝒬2subscriptB0\textnormal{{B}}_{1}\leftarrow\textnormal{{B}}_{1}\cup\mathcal{Q}_{2}(\textnormal{{B}}_{0})
8      
9 fin pour
10retourner B1subscriptB1\textnormal{{B}}_{1}
Algorithme 1 Algorithme de mise à niveau (MaN)

En notant 𝒜MaNisuperscriptsubscript𝒜MaN𝑖\mathcal{A}_{\textnormal{{MaN}}}^{i} la valeur de B1subscriptB1\textnormal{{B}}_{1} après i𝑖i tours de boucle principale, et 𝒮Cisuperscriptsubscript𝒮𝐶𝑖\mathcal{S}_{C}^{i} le système qui prend ses axiomes dans 𝒜MaNisuperscriptsubscript𝒜MaN𝑖\mathcal{A}_{\textnormal{{MaN}}}^{i}, on peut démontrer le résultat suivant :

Théorème 5.

Les séquents de 𝒮Cisuperscriptsubscript𝒮𝐶𝑖\mathcal{S}_{C}^{i} dérivables sont exactement ceux de 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE} contenant au plus i𝑖i introductions imbriquées.

où la notion d’introductions imbriquées est explicitée dans la sous-section suivante. Le preuve est trop longue pour être détaillée, même en annexe.

De plus, la version présentée ici de l’algorithme [1] est simplifiée. En réalité, il est plus intéressant de n’effectuer les opérations que sur les séquents qui peuvent devenir accessibles (au sens de la grammaire algébrique) par ce procédé. On évite ainsi de produire, dans l’exemple 0, np,M,np/ns/nproves𝑛𝑝M𝑛𝑝𝑛𝑠𝑛np,\textsc{M},np/n\vdash s/n (car aucun axiome propre n’a pour argument s/n𝑠𝑛s/n) qui pourrait donner des dérivations absurdes comme (Pierre voit le) chat, qui sont présentes chez Pentus. Cela raffine beaucoup l’ensemble final produit, donc s’avère bien mieux que la construction de Pentus.

V.2 Impact des introductions imbriquées et avantages linguistiques

Pour comprendre en quoi notre approche est avantageuse, analysons d’abord le problème de la génération infinie d’axiomes propres. Fixons-nous une grammaire de Lambek dans laquelle il existe un séquent dérivable et un axiome ΓβprovesΓ𝛽\Gamma\vdash\beta utilisé dans cette preuve qui, par la réécriture du lemme [1], se voit opéré i𝑖i fois. Cet axiome est donc "sur le chemin" des i𝑖i introductions lors de la réécriture, ou on peut encore dire intuitivement qu’il se trouve "entre l’introduction de x𝑥x et la consommation††††††une seule consommation car on est dans des preuves/λ𝜆\lambda-termes linéaires de x𝑥x". Ces introductions sont alors dite imbriquées, définies plus précisément en figure [14].

On dit que les variables x1,xnsubscript𝑥1subscript𝑥𝑛x_{1},...x_{n} (toutes différentes) sont imbriquées, et on note x1x2xnsucceedssubscript𝑥1subscript𝑥2succeedssucceedssubscript𝑥𝑛x_{1}\succ x_{2}\succ...\succ x_{n} pour xnsubscript𝑥𝑛x_{n} imbriquée dans xn1subscript𝑥𝑛1x_{n-1}, dans … dans x1subscript𝑥1x_{1}, si toutes les introductions de ces variables se font sur une même branche, dans cet ordre avec xnsubscript𝑥𝑛x_{n} au plus haut, et s’il existe un sous-terme contenant toutes ces variables libres. Autrement dit si la dérivation est de la forme :

                |   fcn(Γn,xn:αn)un:βnf_{c_{n}}(\Gamma_{n},x_{n}:\alpha_{n})\vdash u_{n}:\beta_{n}    (c𝑐c I)   Γnλxn.un:cn(αn,βn)\Gamma_{n}\vdash\lambda x_{n}.\,u_{n}:c_{n}(\alpha_{n},\beta_{n})                \vdots   fc1(Γ1,x1:α1)u1:β1f_{c_{1}}(\Gamma_{1},x_{1}:\alpha_{1})\vdash u_{1}:\beta_{1}    (c𝑐c I)   Γ1λx1.u1:c1(α1,β1)\Gamma_{1}\vdash\lambda x_{1}.\,u_{1}:c_{1}(\alpha_{1},\beta_{1})                 |

avec {x1,xn}subscript𝑥1subscript𝑥𝑛\{x_{1},...x_{n}\} étant des variables libres de unsubscript𝑢𝑛u_{n} (ce qui est équivalent à ce cité juste au-dessus).

Figure 14: Définition de l’imbrication d’introductions

La fait qu’une grammaire de Lambek nécessite une infinité d’applications des opérateurs (exemple en annexe G) est donc équivalent à l’existence de séquents avec un λ𝜆\lambda-terme contenant un sous-terme (unsubscript𝑢𝑛u_{n} dans la définition) avec un nombre arbitrairement grand de variables libres. J’ai essayé d’analyser plus finement la condition dans le but de pouvoir la détecter (par exemple par la détection de boucle en fonction de la forme des axiomes propres), mais le temps m’a manqué.

Malgré tout, d’un point de vue linguistique, le besoin d’effectuer une opération 𝒬jsubscript𝒬𝑗\mathcal{Q}_{j} correspond à l’extraction d’un complément dans un syntagme. On observe le plus souvent ce phénomène dans les relatives, comme le montre l’exemple 0 en annexe C. Or dans le langage naturel, les relatives sont des "îlots à l’extraction", c’est-à-dire qu’on ne peut rien extraire d’une relative. Par exemple, on ne peut rien extraire de la proposition relative dans la phrase "Pierre qui voit le chat". Notamment, on ne peut pas dire "le chat que Pierre qui voit". C’est pourquoi le phénomène d’imbrication d’introductions arbitraire est hautement improbable dans le cadre où l’on se restreint, d’où la correction totale de l’algorithme [1] après seulement quelques tours de grande boucle (3 suffisent généralement).

VI Conclusion

En somme, après l’analyse d’une construction déjà effective mais insatisfaisante en pratique d’une traduction d’une grammaire de Lambek en grammaire catégorielle abstraite, j’ai développé et démontré la méthode qui consiste à transformer au fur et à mesure les éliminations et introductions en coupure, pour passer par une grammaire algébrique. Ce principe est intéressant car, linguistiquement, il suffit de faire seulement quelques opérations pour obtenir une traduction plus concise et moins ambiguë.

Malgré tout la méthode n’est intéressante que pour les cas linguistiques, et ne saisit pas toute la puissance des grammaires des Lambek. Bien que la première méthode fonctionne toujours, je pense qu’il y a moyen d’approfondir la recherche sur les imbrications d’introduction pour, si possible, engendrer de manière finie.

Ce résultat reste néanmoins pertinent car il montre comment encoder dans les ACG, de manière plus simple que ce qui existait auparavant, une façon de prendre fortement en considération la syntaxe de la phrase. De plus, on peut envisager de l’étendre à des dérivées des grammaires de Lambek plus utilisées de nos jours (car plus complexes). Enfin, cela apporte une méthode supplémentaire au maniement des systèmes de dérivation.

References

  • [Bar84] H.P. Barendregt, 1984, "The lambda calculus, its syntax and semantics", chez North-Holland, revised edition
  • [dG01] Ph. de Groote, 2001, "Towards Abstract Categorial Grammars", pp. 148-155 dans Association for Computational Linguistics, 39th Annual Meeting and 10th Conference of the European Chapter, Proceedings of th Conference
  • [Lam58] J. Lambek, 1958, "The mathematics of sentence structure", §65:pp.154-170 dans Amer. Math. Monthly
  • [Pen97] M. Pentus, 1997, "Product-free Lambek calculus and context-free grammars", §62(2):pp.648-660 dans Journal of Symbolic Logic
  • [KanSal12] M. Kanazawa, S. Salvati, 2013, "The String-Meaning Relations Definable by Lambek Grammars and Context-Free Grammars", pp.191-208 dans Morrill G., Nederhof MJ. (eds) Formal Grammar. FG 2013, FG 2012. Lecture Notes in Computer Science, vol 8036. Springer, Berlin, Heidelberg
  • [dG16] Ph. de Groote, 2016, "Lambek Categorial Grammars as Abstract Categorial Grammars", lors de LENLS 13, Oct 2016, Tokyo, Japan. 2016, Logic and Engineering of Natural Language Semantics 13
  • [dGPog04] Ph. de Groote, S. Pogodalla, 2004, "On the Expressive Power of Abstract Categorial Grammars: Representing Context-Free Formalisms", §13:pp.421-438 dans Journal of Logic, Language and Information, Kluwer Academic Publishers

Appendix A Problèmes de la traduction naïve

Outre le fait que la traduction naïve ne prend en compte l’orientation, le système de typage dans les ACG étant différent, il permet une inversion de l’ordre des arguments qui n’est pas possible chez Lambek, car le membre de gauche est un mot, et non pas un ensemble. Par exemple, pour une grammaire 𝒢3subscript𝒢3\mathcal{G}_{3} définie par A:(p/q)/r:𝐴𝑝𝑞𝑟A:(p/q)/r et B:s/((p/r)/q):𝐵𝑠𝑝𝑟𝑞B:s/((p/r)/q), les types étant pris atomiques tous différents, on voit bien en essayant de construire la dérivation qu’on ne peut pas prouver BAsproves𝐵𝐴𝑠BA\vdash s. Effectivement, y𝑦y ne peut pas être sorti car il est entre A𝐴A et z𝑧z.

  BB:s/((p/r)/q)proves𝐵𝐵:𝑠𝑝𝑟𝑞B\vdash B:s/((p/r)/q)          z:r,AAz:p/q:𝑧𝑟𝐴proves𝐴𝑧:𝑝𝑞z:r,A\vdash A\,z:p/q         y​:qy:qprovesy​:q𝑦:𝑞{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{y\!:q}}}\vdash y:q    Impossible            z:r,y​:q,AAzy:p:𝑧𝑟y​:q𝐴proves𝐴𝑧𝑦:𝑝z:r,{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{y\!:q}}},A\vdash A\,z\,y:p          (/I)         y:q,Aλz.Azy:p/ry:q,A\vdash\lambda z.\,A\,z\,y:p/r         (/I)        Aλy,z.Azy:(p/r)/qA\vdash\lambda y,z.\,A\,z\,y:(p/r)/q    (/E)                         BAB(λy,z.Azy):sBA\vdash B\,(\lambda y,z.\,A\,z\,y):s

Alors que le λ𝜆\lambda-terme d’ACG B(λy,z.Azy)B\,(\lambda y,z.\,A\,z\,y) est constructible.

Appendix B Preuve du théorème 1

Proof.
  • \subseteq

    Il suffit de montrer que 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC} est admissible dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE}.

    Pour la coupure, il s’agit du résultat de Grenzen [Lam58].

    Pour les axiomes propres (pAx.Ej), montrons pour α=c1(α1,cn(αn,r))𝛼subscript𝑐1subscript𝛼1subscript𝑐𝑛subscript𝛼𝑛𝑟\alpha=c_{1}(\alpha_{1},...c_{n}(\alpha_{n},r)...) par récurrence sur i𝑖i que fci1(fc1(h,z1:α1),zi1:αi1)IEhz1zi1:ci(αi,cn(αn,r))f_{c_{i-1}}(...f_{c_{1}}(h,z_{1}:\alpha_{1}),...z_{i-1}:\alpha_{i-1})\vdash_{IE}h\,z_{1}...z_{i-1}:c_{i}(\alpha_{i},...c_{n}(\alpha_{n},r)...), avec h𝒯𝒯h\in\mathcal{T} ou‡‡‡‡‡‡On note abusivement toujours hh pour le type ou le couple variable​:type hTp(𝒢)+,Tpsuperscript𝒢h\in\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{+,\neq}.

    (I) Pour i=1𝑖1i=1, c’est un axiome (Lex.) ou (Ax.) de 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE} en fonction de hh.

    (H) L’hérédité est directe en appliquant (cisubscript𝑐𝑖c_{i} E) :

      fci1(fc1(h,z1:α1),zi1:αi1)hz1zi1:ci(αi,ci+1(αi+1,cn(αn,r)))f_{c_{i-1}}(...f_{c_{1}}(h,z_{1}:\alpha_{1}),...z_{i-1}:\alpha_{i-1})\vdash h\,z_{1}...z_{i-1}:c_{i}(\alpha_{i},c_{i+1}(\alpha_{i+1},...c_{n}(\alpha_{n},r)...))                      (Ax.)   zi:αizi:αi:subscript𝑧𝑖subscript𝛼𝑖provessubscript𝑧𝑖:subscript𝛼𝑖z_{i}:\alpha_{i}\vdash z_{i}:\alpha_{i}    (cisubscript𝑐𝑖c_{i} E)           fci(fci1(fc1(h,z1:α1),zi1:αi1),zi:αi)hz1zi1zi:ci+1(αi+1,cn(αn,r))f_{c_{i}}(f_{c_{i-1}}(...f_{c_{1}}(h,z_{1}:\alpha_{1}),...z_{i-1}:\alpha_{i-1}),z_{i}:\alpha_{i})\vdash h\,z_{1}...z_{i-1}\,z_{i}:c_{i+1}(\alpha_{i+1},...c_{n}(\alpha_{n},r)...)

  • superset-of-or-equals\supseteq

    On cherche à réécrire dans 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC} la preuve β𝛽\beta-normale η𝜂\eta-longue du séquent Γ0IEu0:s\Gamma_{0}\vdash_{IE}u_{0}:s.

    Rappelons que tout λ𝜆\lambda-terme u𝑢u peut se mettre sous une forme unique dite de tête u=λx1,xm.hu1unformulae-sequence𝑢𝜆subscript𝑥1subscript𝑥𝑚subscript𝑢1subscript𝑢𝑛u=\lambda x_{1},...x_{m}.\,h\,u_{1}...u_{n}, où hh est la tête, et u𝑢u est dit sous forme normale de tête si hh est une constante ou une variable.

    Avec cet outil, montrons par récurrence sur la dérivation de Γu:βprovesΓ𝑢:𝛽\Gamma\vdash u:\beta dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE}, que si la tête hh de u𝑢u est un symbole lexical h𝒯𝒯h\in\mathcal{T} ou une variable telle que hTp(𝒢)+,Tpsuperscript𝒢h\in\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{+,\neq}, et si toutes les variables de ΓΓ\Gamma et les variables xisubscript𝑥𝑖x_{i} introduites par u𝑢u sont strictement positives, alors toutes les variables de u𝑢u ont un type strictement positif (c’est-à-dire dans Tp(𝒢)+,Tpsuperscript𝒢\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{+,\neq}).

    (I) Si Γu:βprovesΓ𝑢:𝛽\Gamma\vdash u:\beta est un axiome, h=Γ=uΓ𝑢h=\Gamma=u. Le résultat est alors direct.

    (H) Pour u=λx1,xm.hu1unformulae-sequence𝑢𝜆subscript𝑥1subscript𝑥𝑚subscript𝑢1subscript𝑢𝑛u=\lambda x_{1},...x_{m}.\,h\,u_{1}...u_{n} sous forme de tête, et hh de type α=c1(α1,cn(αn,r))𝛼subscript𝑐1subscript𝛼1subscript𝑐𝑛subscript𝛼𝑛𝑟\alpha=c_{1}(\alpha_{1},...c_{n}(\alpha_{n},r)...). Soit i1,n𝑖1𝑛i\in\llbracket 1,n\rrbracket. Notons ui=λx1i,xmii.hiu1iuniiformulae-sequencesubscript𝑢𝑖𝜆superscriptsubscript𝑥1𝑖superscriptsubscript𝑥subscript𝑚𝑖𝑖superscript𝑖superscriptsubscript𝑢1𝑖superscriptsubscript𝑢subscript𝑛𝑖𝑖u_{i}=\lambda x_{1}^{i},...x_{m_{i}}^{i}.\,h^{i}\,u_{1}^{i}...u_{n_{i}}^{i}. Prenons uisuperscript𝑢𝑖u^{i} du type αi=c1i(α1i,cnii(αnii,ri))subscript𝛼𝑖superscriptsubscript𝑐1𝑖superscriptsubscript𝛼1𝑖superscriptsubscript𝑐subscript𝑛𝑖𝑖superscriptsubscript𝛼subscript𝑛𝑖𝑖superscript𝑟𝑖\alpha_{i}=c_{1}^{i}(\alpha_{1}^{i},...c_{n_{i}}^{i}(\alpha_{n_{i}}^{i},r^{i})...). Puisque α𝛼\alpha est positif par hypothèse, αiαsuperscriptsubscript𝛼𝑖𝛼\alpha_{i}\subset^{-}\alpha et αjiαisuperscriptsuperscriptsubscript𝛼𝑗𝑖subscript𝛼𝑖\alpha_{j}^{i}\subset^{-}\alpha_{i} donnent αjiTp(𝒢)+,superscriptsubscript𝛼𝑗𝑖Tpsuperscript𝒢\alpha_{j}^{i}\in\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{+,\neq}, donc les variables introduites par uisubscript𝑢𝑖u_{i} sont strictement positives. Et de même pour celles de ΓisubscriptΓ𝑖\Gamma_{i} tel que Γiui:αiprovessubscriptΓ𝑖subscript𝑢𝑖:subscript𝛼𝑖\Gamma_{i}\vdash u_{i}:\alpha_{i}, puisqu’elles sont parmi celles de ΓΓ\Gamma et les xjsubscript𝑥𝑗x_{j}, strictement positives par hypothèse. Pour la tête de uisubscript𝑢𝑖u_{i}, on a cependant 3 cas : hi𝒯superscript𝑖𝒯h^{i}\in\mathcal{T}, hisuperscript𝑖h^{i} est une variable de ΓisubscriptΓ𝑖\Gamma_{i} et hisuperscript𝑖h^{i} est une variable xjisuperscriptsubscript𝑥𝑗𝑖x_{j}^{i}. Dans tous les cas, par hypothèse hisuperscript𝑖h^{i} est de type strictement positif, on peut appliquer l’hypothèse d’induction et alors toutes les variables de uisubscript𝑢𝑖u_{i} sont strictement positives. Puisque par hypothèse c’est déjà le cas pour celles introduites par u𝑢u, c’est donc le cas pour u𝑢u aussi.

    Revenons au séquent premier Γ0u0:sprovessubscriptΓ0subscript𝑢0:𝑠\Gamma_{0}\vdash u_{0}:s. Puisque s𝑠s est atomique, u0subscript𝑢0u_{0} n’introduit pas de variables (m=0𝑚0m=0, donc elles sont toutes strictement positives). Puisque Γ𝒯+Γsuperscript𝒯\Gamma\in\mathcal{T}^{+} (donc toutes ses variables sont dans Tp(𝒢)+,Tpsuperscript𝒢\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{+,\neq}), la tête hh ne peut être qu’une constante. On peut donc utiliser le résultat précédent, et toutes les variables de u0subscript𝑢0u_{0} sont bien strictement positives.

    On peut passer au résultat principal. Montrons par induction sur la dérivation de Γu:βprovesΓ𝑢:𝛽\Gamma\vdash u:\beta dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE} qu’on peut réécrire ce séquent dans 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC}, si toutes les variables de u𝑢u sont strictement positives. L’inclusion souhaitée s’ensuivra directement.

    (I) Si la dernière règle est (Ax.) sur x:αx:α:𝑥𝛼proves𝑥:𝛼x:\alpha\vdash x:\alpha, alors par hypothèse x𝑥x est une occurrence positive, donc on peut réécrire avec la règle (pAx.E2). Si la dernière règle est (Lex.) sur tt:α=rproves𝑡𝑡:𝛼𝑟t\vdash t:\alpha=r, avec r𝑟r atomique, la règle (pAx.E1) convient. Si α𝛼\alpha n’est pas atomique, puisqu’on prend la preuve η𝜂\eta-longue, le lexème est appliqué à des arguments, c’est donc le cas d’hérédité qui le traite.

    (H) Prenons u=λx1,xm.hu1unformulae-sequence𝑢𝜆subscript𝑥1subscript𝑥𝑚subscript𝑢1subscript𝑢𝑛u=\lambda x_{1},...x_{m}.\,h\,u_{1}...u_{n} sous sa forme de tête, β=c1(β1,cn(βm,r))𝛽subscript𝑐1subscript𝛽1subscript𝑐𝑛subscript𝛽𝑚𝑟\beta=c_{1}(\beta_{1},...c_{n}(\beta_{m},r)...) (r𝑟r atomique) et hh de type α=c1(α1,cn(αn,r))𝛼superscriptsubscript𝑐1subscript𝛼1superscriptsubscript𝑐𝑛subscript𝛼𝑛𝑟\alpha=c_{1}^{\prime}(\alpha_{1},...c_{n}^{\prime}(\alpha_{n},r)...). D’après le λ𝜆\lambda-terme, les dernières règles de la preuve sont m𝑚m introductions jusqu’à Ξ=fcm(fc1(Γ,x1:β1,),xm:βm)hu1un:r\Xi=f_{c_{m}}(...f_{c_{1}}(\Gamma,x_{1}:\beta_{1},),...x_{m}:\beta_{m})\vdash h\,u_{1}...u_{n}:r. Et encore au-dessus, n𝑛n éliminations de Ξ=fcn(fc1(h,Δ1),Δn)hu1un:rprovesΞsubscript𝑓superscriptsubscript𝑐𝑛subscript𝑓superscriptsubscript𝑐1subscriptΔ1subscriptΔ𝑛subscript𝑢1subscript𝑢𝑛:𝑟\Xi=f_{c_{n}^{\prime}}(...f_{c_{1}^{\prime}}(h,\Delta_{1}),...\Delta_{n})\vdash h\,u_{1}...u_{n}:r vers hh:c1(α1,cn(αn,r))proves:superscriptsubscript𝑐1subscript𝛼1superscriptsubscript𝑐𝑛subscript𝛼𝑛𝑟h\vdash h:c_{1}^{\prime}(\alpha_{1},...c_{n}^{\prime}(\alpha_{n},r)...), laissant à prouver les séquents Δiui:αiprovessubscriptΔ𝑖subscript𝑢𝑖:subscript𝛼𝑖\Delta_{i}\vdash u_{i}:\alpha_{i} de la même forme que Γu:βprovesΓ𝑢:𝛽\Gamma\vdash u:\beta et ne contenant que des variables positives. La dérivation décrite est dépeinte dans la figure 15.

                             (Ax.) ou (Lex.)   hh:c1(α1,cn(αn,r))proves:superscriptsubscript𝑐1subscript𝛼1superscriptsubscript𝑐𝑛subscript𝛼𝑛𝑟h\vdash h:c_{1}^{\prime}(\alpha_{1},...c_{n}^{\prime}(\alpha_{n},r)...)               |   Δ1u1:α1provessubscriptΔ1subscript𝑢1:subscript𝛼1\Delta_{1}\vdash u_{1}:\alpha_{1}    (c1superscriptsubscript𝑐1c_{1}^{\prime} E)                                         \vdots                      fcn1(fc1(h,Δ1),Δn1)hu1un1:cn(αn,r)provessubscript𝑓superscriptsubscript𝑐𝑛1subscript𝑓superscriptsubscript𝑐1subscriptΔ1subscriptΔ𝑛1subscript𝑢1subscript𝑢𝑛1:superscriptsubscript𝑐𝑛subscript𝛼𝑛𝑟f_{c_{n-1}^{\prime}}(...f_{c_{1}^{\prime}}(h,\Delta_{1}),...\Delta_{n-1})\vdash h\,u_{1}...u_{n-1}:c_{n}^{\prime}(\alpha_{n},r)                |   Δnun:αnprovessubscriptΔ𝑛subscript𝑢𝑛:subscript𝛼𝑛\Delta_{n}\vdash u_{n}:\alpha_{n}             (cnsuperscriptsubscript𝑐𝑛c_{n}^{\prime} E)                                 fcn(fc1(h,Δ1),Δn)=Ξhu1un:rprovessubscript𝑓superscriptsubscript𝑐𝑛subscript𝑓superscriptsubscript𝑐1subscriptΔ1subscriptΔ𝑛Ξsubscript𝑢1subscript𝑢𝑛:𝑟f_{c_{n}^{\prime}}(...f_{c_{1}^{\prime}}(h,\Delta_{1}),...\Delta_{n})=\Xi\vdash h\,u_{1}...u_{n}:r                                                                                           parallel-to\shortparallel                                                              fcm(fc1(Γ,x1:β1),xm:βm)hu1un:rf_{c_{m}}(...f_{c_{1}}(\Gamma,x_{1}:\beta_{1}),...x_{m}:\beta_{m})\vdash h\,u_{1}...u_{n}:r                                 (cmsubscript𝑐𝑚c_{m} I)                                                           \vdots                                            fc1(Γ,x1:α1)λx2,xm.hu1un:c2(β2,cm(βm,r))f_{c_{1}}(\Gamma,x_{1}:\alpha_{1})\vdash\lambda x_{2},...x_{m}.\,h\,u_{1}...u_{n}:c_{2}(\beta_{2},...c_{m}(\beta_{m},r)...)                        (c1subscript𝑐1c_{1} I)                                       Γu:β=c1(β1,cm(βm,r))provesΓ𝑢:𝛽subscript𝑐1subscript𝛽1subscript𝑐𝑚subscript𝛽𝑚𝑟\Gamma\vdash u:\beta=c_{1}(\beta_{1},...c_{m}(\beta_{m},r)...)

    Figure 15: Preuve β𝛽\beta-normale η𝜂\eta-longue de Γu:βprovesΓ𝑢:𝛽\Gamma\vdash u:\beta dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE}

    On réécrit cette dérivation en remplaçant les éliminations par des coupures. Pour cela, on utilise l’hypothèse de récurrence sur les Δiui:βiprovessubscriptΔ𝑖subscript𝑢𝑖:subscript𝛽𝑖\Delta_{i}\vdash u_{i}:\beta_{i}. À partir de Ξhu1un:rprovesΞsubscript𝑢1subscript𝑢𝑛:𝑟\Xi\vdash h\,u_{1}...u_{n}:r, on garde la fin de la dérivation. Le début de la preuve réécrite est visible dans la figure 16.

                                      (pAx.Ej)   fcn(fc1(h,z1:α1),zn:αn)hz1zn:rf_{c_{n}^{\prime}}(...f_{c_{1}^{\prime}}(h,z_{1}:\alpha_{1}),...z_{n}:\alpha_{n})\vdash h\,z_{1}...z_{n}:r               ¦¦\brokenvert   Δ1u1:α1provessubscriptΔ1subscript𝑢1:subscript𝛼1\Delta_{1}\vdash u_{1}:\alpha_{1}    (CUT)                                             \vdots                                  fcn1(fc1(h,Δ1),zn:βn)hu1un1zn:rf_{c_{n-1}^{\prime}}(...f_{c_{1}^{\prime}}(h,\Delta_{1}),...z_{n}:\beta_{n})\vdash h\,u_{1}...u_{n-1}\,z_{n}:r               ¦¦\brokenvert   Δnun:αnprovessubscriptΔ𝑛subscript𝑢𝑛:subscript𝛼𝑛\Delta_{n}\vdash u_{n}:\alpha_{n}                   (CUT)                                          fcn(fc1(h,Δ1),Δn)=Ξhu1un:rprovessubscript𝑓superscriptsubscript𝑐𝑛subscript𝑓superscriptsubscript𝑐1subscriptΔ1subscriptΔ𝑛Ξsubscript𝑢1subscript𝑢𝑛:𝑟f_{c_{n}^{\prime}}(...f_{c_{1}^{\prime}}(h,\Delta_{1}),...\Delta_{n})=\Xi\vdash h\,u_{1}...u_{n}:r

    Figure 16: Haut de la preuve réécrite de Γu:βprovesΓ𝑢:𝛽\Gamma\vdash u:\beta dans 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC}

    Ainsi tout mot Γ0subscriptΓ0\Gamma_{0} tel que Γ0IEu0:s\Gamma_{0}\vdash_{IE}u_{0}:s est aussi prouvable dans 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC}.

Remarquons qu’on a même plus fort : les dérivations sont conservées, c’est-dire que si Γ0IEu0:s\Gamma_{0}\vdash_{IE}u_{0}:s alors Γ0ICu0:s\Gamma_{0}\vdash_{IC}u_{0}:s (le λ𝜆\lambda-terme est identique). L’équivalence est donc forte.

Appendix C Traduction de l’exemple 0 sans élimination, puis sans introduction

Voici la dérivation de l’exemple 0 traduite dans 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC}. Pour tout placer sur une largeur, on se contente du sous-séquent chat,que,Pierre,voitnproveschat,que,Pierre,voit𝑛\textsc{chat,que,Pierre,voit}\vdash n, le reste est analogue.

  z2:n,q,z1:s/npqz1z2:n:subscript𝑧2𝑛qsubscript𝑧1:𝑠𝑛𝑝provesqsubscript𝑧1subscript𝑧2:𝑛z_{2}:n,\textsc{q},z_{1}:s/np\vdash\textsc{q}\,z_{1}\,z_{2}:n          z2:np,v,z1:npvz1z2:s:subscript𝑧2𝑛𝑝vsubscript𝑧1:𝑛𝑝provesvsubscript𝑧1subscript𝑧2:𝑠z_{2}:np,\textsc{v},z_{1}:np\vdash\textsc{v}\,z_{1}\,z_{2}:s         x:npx:np:𝑥𝑛𝑝proves𝑥:𝑛𝑝x:np\vdash x:np    (CUT)              z2:np,v,x:npvxz2:s:subscript𝑧2𝑛𝑝v𝑥:𝑛𝑝provesv𝑥subscript𝑧2:𝑠z_{2}:np,\textsc{v},x:np\vdash\textsc{v}\,x\,z_{2}:s        PP:npprovesPP:𝑛𝑝\textsc{P}\vdash\textsc{P}:np               (CUT)                                  P,v,x:npvxP:s:P,v𝑥𝑛𝑝provesv𝑥P:𝑠\textsc{P,v},x:np\vdash\textsc{v}\,x\,\textsc{P}:s                                  (/I)                                 P,vλx.vxP:s/np\textsc{P,v}\vdash\lambda x.\,\textsc{v}\,x\,\textsc{P}:s/np    (CUT)                               z2:n,q,P,vq(λx.vxP)z2:nz_{2}:n,\textsc{q,P,v}\vdash\textsc{q}\,(\lambda x.\,\textsc{v}\,x\,\textsc{P})\,z_{2}:n        cc:nprovescc:𝑛\textsc{c}\vdash\textsc{c}:n                                (CUT)                                                                    c,q,P,vq(λx.vxP)c:n\textsc{c,q,P,v}\vdash\textsc{q}\,(\lambda x.\,\textsc{v}\,x\,\textsc{P})\,\textsc{c}:n

Et voici le résultat en supprimant l’introduction. Cela demande l’utilisation de l’axiome propre opéré (par 𝒬1subscript𝒬1\mathcal{Q}_{1}) z2:np,vλx.vxz1:s/npz_{2}:np,\textsc{v}\vdash\lambda x.\,\textsc{v}\,x\,z_{1}:s/npz1subscript𝑧1z_{1} a été α𝛼\alpha-renommée en x𝑥x (très proche de la version via Pentus voit0:<np><s/np>:absent<𝑛𝑝><𝑠𝑛𝑝>:\textbf{<}\!np\!\textbf{>}\to\textbf{<}\!s/np\!\textbf{>}).

  z2:n,q,z1:s/npqz1z2:n:subscript𝑧2𝑛qsubscript𝑧1:𝑠𝑛𝑝provesqsubscript𝑧1subscript𝑧2:𝑛z_{2}:n,\textsc{q},z_{1}:s/np\vdash\textsc{q}\,z_{1}\,z_{2}:n          z2:np,vλx.vxz2:sz_{2}:np,\textsc{v}\vdash\lambda x.\,\textsc{v}\,x\,z_{2}:s         PP:npprovesPP:𝑛𝑝\textsc{P}\vdash\textsc{P}:np    (CUT)           P,vλx.vxP:s/np\textsc{P,v}\vdash\lambda x.\,\textsc{v}\,x\,\textsc{P}:s/np    (CUT)                     z2:n,q,P,vq(λx.vxP)z2:nz_{2}:n,\textsc{q,P,v}\vdash\textsc{q}\,(\lambda x.\,\textsc{v}\,x\,\textsc{P})\,z_{2}:n        cc:nprovescc:𝑛\textsc{c}\vdash\textsc{c}:n                      (CUT)                                              c,q,P,vq(λx.vxP)c:n\textsc{c,q,P,v}\vdash\textsc{q}\,(\lambda x.\,\textsc{v}\,x\,\textsc{P})\,\textsc{c}:n

Appendix D Preuve du lemme 1

Proof.

On considère la preuve β𝛽\beta-normale η𝜂\eta-longue de u0subscript𝑢0u_{0}, et on va la réécrire sans introduction (noté 1subscript1\rightsquigarrow_{1} et 2subscript2\rightsquigarrow_{2} respectivement), par récurrence sur la hauteur de la dérivation.

(I) Si la dernière règle est un axiome, alors par clôture par 𝒬1subscript𝒬1\mathcal{Q}_{1} (donnant Γ0λx.u0[x:=x]:c(α,β)\Gamma_{0}\vdash\lambda x.\,u_{0}[x:=x]:c(\alpha,\beta) en prenant v=x𝑣𝑥v=x et γ=α𝛾𝛼\gamma=\alpha) et 𝒬2subscript𝒬2\mathcal{Q}_{2} (donnant fc(Γ0,z:c(δ,α))λx.u0[x:=zx]:c(δ,β)f_{c}(\Gamma_{0},z:c(\delta,\alpha))\vdash\lambda x^{\prime}.\,u_{0}[x:=z\,x^{\prime}]:c(\delta,\beta)), ces séquents sont dans 𝒜2subscript𝒜2\mathcal{A}_{2} donc on peut utiliser (pAx.I). Remarquons que pour 1subscript1\rightsquigarrow_{1}, on traite la la tête qui est la variable x:α:𝑥𝛼x:\alpha.

(H) Si la dernière règle est une coupure, il y a deux cas, dont un seulement si Δ=Δ\Delta=\emptyset.

Cas 1 : x:α:𝑥𝛼x:\alpha va dans la prémisse de gauche. On peut alors utiliser l’hypothèse de récurrence sur cette prémisse (figure 17). Remarquons qu’il n’y a pas de problème pour inverser les substitutions dans la cas 1.2 car z𝑧z et xsuperscript𝑥x^{\prime} sont prises fraîches, et qu’on travaille avec des λ𝜆\lambda-termes linéaires, donc x𝑥x n’apparaît pas dans v𝑣v.

                    |   fc(:fc(fc(:Φ,yγ),Δ),xα)u:β             |   Γv:γ  (CUT)         fc(:fc(fc(Φ,Γ),Δ),xα)u[:=yv]:β Cas 1.1                    ¦1   fc(fc(:Φ,yγ),Δ)λx.u:c(α,β)             |   Γv:γ  (CUT)         fc(fc(Φ,Γ),Δ)λx.u[:=yv]:c(α,β)                     |   fc(:fc(fc(:Φ,yγ),Δ),xα)u:β             |   Γv:γ  (CUT)         fc(:fc(fc(Φ,Γ),Δ),xα)u[:=yv]:β Cas 1.1                    ¦1   fc(fc(:Φ,yγ),Δ)λx.u:c(α,β)             |   Γv:γ  (CUT)         fc(fc(Φ,Γ),Δ)λx.u[:=yv]:c(α,β) missing-subexpression\begin{array}[]{rccr}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\leavevmode\lower 47.5pt\hbox{\vbox{\hbox{\vbox{\hbox{\hskip 58.0921pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{|}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(f_{c}(f_{c}(\Phi,y:\gamma),\Delta),x:\alpha)\vdash u:\beta$}\hskip 4.0pt}}}\hbox{\hskip 14.45377pt}\vbox{\hbox{\hskip 13.54222pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{|}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$\Gamma\vdash v:\gamma$}\hskip 4.0pt}}}}\vskip-1.8pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.2pt\hbox{}\hbox to178.16687pt{\xleaders\hrule\hfill}\lower 1.8pt\hbox{\hskip 3.0pt(CUT)}}\vskip-1.8pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 18.03537pt\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(f_{c}(f_{c}(\Phi,\Gamma),\Delta),x:\alpha)\vdash u[y:=v]:\beta$}\hskip 4.0pt}}}}}\ignorespaces&\rightsquigarrow_{1}&\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\leavevmode\lower 47.5pt\hbox{\vbox{\hbox{\vbox{\hbox{\hskip 54.90042pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$\brokenvert_{1}$}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(f_{c}(\Phi,y:\gamma),\Delta)\vdash\lambda x.\,u:c(\alpha,\beta)$}\hskip 4.0pt}}}\hbox{\hskip 14.45377pt}\vbox{\hbox{\hskip 13.54222pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{|}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$\Gamma\vdash v:\gamma$}\hskip 4.0pt}}}}\vskip-1.8pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.2pt\hbox{}\hbox to177.80128pt{\xleaders\hrule\hfill}\lower 1.8pt\hbox{\hskip 3.0pt(CUT)}}\vskip-1.8pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 18.03537pt\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(f_{c}(\Phi,\Gamma),\Delta)\vdash\lambda x.\,u[y:=v]:c(\alpha,\beta)$}\hskip 4.0pt}}}}}\ignorespaces&\textbf{Cas 1.1}\end{array}

2                                ¦2   fc(:fc(fc(:Φ,yγ),Δ),zc(δ,α))λx.u[:=xzx]:c(δ,β)             |   Γv:γ  (CUT)         fc(:fc(fc(Φ,Γ),Δ),zc(δ,α))λx.u[:=xzx,:=yv]:c(δ,β) Cas 1.2subscript2absent                                ¦2   fc(:fc(fc(:Φ,yγ),Δ),zc(δ,α))λx.u[:=xzx]:c(δ,β)             |   Γv:γ  (CUT)         fc(:fc(fc(Φ,Γ),Δ),zc(δ,α))λx.u[:=xzx,:=yv]:c(δ,β) Cas 1.2\begin{array}[]{cr}\rightsquigarrow_{2}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\leavevmode\lower 47.5pt\hbox{\vbox{\hbox{\vbox{\hbox{\hskip 95.42175pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$\brokenvert_{2}$}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(f_{c}(f_{c}(\Phi,y:\gamma),\Delta),z:c(\delta,\alpha))\vdash\lambda x^{\prime}.\,u[x:=z\,x^{\prime}]:c(\delta,\beta)$}\hskip 4.0pt}}}\hbox{\hskip 14.45377pt}\vbox{\hbox{\hskip 13.54222pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{|}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$\Gamma\vdash v:\gamma$}\hskip 4.0pt}}}}\vskip-1.8pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.2pt\hbox{}\hbox to258.84393pt{\xleaders\hrule\hfill}\lower 1.8pt\hbox{\hskip 3.0pt(CUT)}}\vskip-1.8pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 18.47983pt\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(f_{c}(f_{c}(\Phi,\Gamma),\Delta),z:c(\delta,\alpha))\vdash\lambda x^{\prime}.\,u[x:=z\,x^{\prime},y:=v]:c(\delta,\beta)$}\hskip 4.0pt}}}}}\ignorespaces&\textbf{Cas 1.2}\end{array}

Figure 17: Réécriture de la preuve pour le lemme 1 dans le cas 1

Cas 2 : x:α:𝑥𝛼x:\alpha va dans l’hypothèse de droite (seulement si Δ=Δ\Delta=\emptyset). On utilise alors la bonne hypothèse de récurrence sur les deux prémisses.

           |   fc(:Φ,yγ)u:β                  |   fc(:Γ,xα)v:γ  (CUT)         fc(Φ,fc(:Γ,xα))u[:=yv]:β Cas 2.1 (Γ)                        ¦2   fc(:Φ,zc(α,γ))λx.u[:=yzx]:c(α,β)                 ¦1   Γλx.v:c(α,γ)  (CUT)         fc(Φ,Γ)λx.u[:=y(λx.v)x]βλx.u[:=yv]:c(α,β)            |   fc(:Φ,yγ)u:β                  |   fc(:Γ,xα)v:γ  (CUT)         fc(Φ,fc(:Γ,xα))u[:=yv]:β Cas 2.1 Γ                        ¦2   fc(:Φ,zc(α,γ))λx.u[:=yzx]:c(α,β)                 ¦1   Γλx.v:c(α,γ)  (CUT)         fc(Φ,Γ)λx.u[:=y(λx.v)x]βλx.u[:=yv]:c(α,β) missing-subexpression\begin{array}[]{rccl}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\leavevmode\lower 47.5pt\hbox{\vbox{\hbox{\vbox{\hbox{\hskip 30.08617pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{|}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(\Phi,y:\gamma)\vdash u:\beta$}\hskip 4.0pt}}}\hbox{\hskip 14.45377pt}\vbox{\hbox{\hskip 29.5232pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{|}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(\Gamma,x:\alpha)\vdash v:\gamma$}\hskip 4.0pt}}}}\vskip-1.8pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.2pt\hbox{}\hbox to154.11696pt{\xleaders\hrule\hfill}\lower 1.8pt\hbox{\hskip 3.0pt(CUT)}}\vskip-1.8pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 18.03537pt\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(\Phi,f_{c}(\Gamma,x:\alpha))\vdash u[y:=v]:\beta$}\hskip 4.0pt}}}}}\ignorespaces&\rightsquigarrow_{1}&\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\leavevmode\lower 47.71333pt\hbox{\vbox{\hbox{\vbox{\hbox{\hskip 68.19032pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$\brokenvert_{2}$}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(\Phi,z:c(\alpha,\gamma))\vdash\lambda x.\,u[y:=z\,x]:c(\alpha,\beta)$}\hskip 4.0pt}}}\hbox{\hskip 14.45377pt}\vbox{\hbox{\hskip 26.77596pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$\brokenvert_{1}$}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$\Gamma\vdash\lambda x.\,v:c(\alpha,\gamma)$}\hskip 4.0pt}}}}\vskip-1.8pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.2pt\hbox{}\hbox to236.86633pt{\xleaders\hrule\hfill}\lower 1.8pt\hbox{\hskip 3.0pt(CUT)}}\vskip-1.8pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 19.43504pt\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(\Phi,\Gamma)\vdash\lambda x.\,u[y:=(\lambda x.\,v)\,x]\to_{\beta}\lambda x.\,u[y:=v]:c(\alpha,\beta)$}\hskip 4.0pt}}}}}\ignorespaces&\textbf{Cas 2.1 }(\Gamma\neq\emptyset)\end{array}

2                                        ¦2   fc(:Φ,zc(δ,γ))λx.u[:=yzx]:c(α,β)                              ¦2   fc(:Γ,zc(δ,α))λx′′.v[:=xzx′′]:c(δ,γ)  (CUT)   fc(Φ,fc(:Γ,zc(δ,α)))λx.u[:=y(λx′′.v[:=xzx′′])x]βλx.u[:=yv[:=xzx]]=λx.(u[:=yv])[:=xzx]:c(α,β) Cas 2.2subscript2absent                                        ¦2   fc(:Φ,zc(δ,γ))λx.u[:=yzx]:c(α,β)                              ¦2   fc(:Γ,zc(δ,α))λx′′.v[:=xzx′′]:c(δ,γ)  (CUT)   fc(Φ,fc(:Γ,zc(δ,α)))λx.u[:=y(λx′′.v[:=xzx′′])x]βλx.u[:=yv[:=xzx]]=λx.(u[:=yv])[:=xzx]:c(α,β) Cas 2.2\begin{array}[]{cr}\rightsquigarrow_{2}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\leavevmode\lower 47.71333pt\hbox{\vbox{\hbox{\hskip 47.44983pt\hbox{\vbox{\hbox{\hskip 68.53996pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$\brokenvert_{2}$}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(\Phi,z^{\prime}:c(\delta,\gamma))\vdash\lambda x^{\prime}.\,u[y:=z^{\prime}\,x^{\prime}]:c(\alpha,\beta)$}\hskip 4.0pt}}}\hbox{\hskip 14.45377pt}\vbox{\hbox{\hskip 68.08484pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$\brokenvert_{2}$}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(\Gamma,z:c(\delta,\alpha))\vdash\lambda x^{\prime\prime}.\,v[x:=z\,x^{\prime\prime}]:c(\delta,\gamma)$}\hskip 4.0pt}}}}}\vskip-1.8pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.2pt\hbox{}\hbox to415.08302pt{\xleaders\hrule\hfill}\lower 1.8pt\hbox{\hskip 3.0pt(CUT)}}\vskip-1.8pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(\Phi,f_{c}(\Gamma,z:c(\delta,\alpha)))\vdash\lambda x^{\prime}.\,u[y:=(\lambda x^{\prime\prime}.\,v[x:=z\,x^{\prime\prime}])\,x^{\prime}]\to_{\beta}\lambda x^{\prime}.\,u[y:=v[x:=z\,x^{\prime}]]=\lambda x^{\prime}.\,(u[y:=v])[x:=z\,x^{\prime}]:c(\alpha,\beta)$}\hskip 4.0pt}}}}\ignorespaces&\textbf{Cas 2.2}\end{array}

Figure 18: Réécriture de la preuve pour le lemme 1 dans le cas 2

Dans le cas dégénéré où Γ=Γ\Gamma=\emptyset, il faut remonter à la tête, appliquer 𝒬1subscript𝒬1\mathcal{Q}_{1} et supprimer la coupure. On ne va pas essayer de savoir exactement quelle forme a la dérivation jusque là, mais on va juste prendre ce qui ressemble le plus à la traduction dans 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC}. Dans tous les cas, on peut extraire le fil le la dérivation en remontant par la prémisse gauche à chaque fois, jusqu’à l’axiome propre Γ1u1:βprovessubscriptΓ1subscript𝑢1:𝛽\Gamma_{1}\vdash u_{1}:\beta, de variables de coupure y1:γ1,yn:γn:subscript𝑦1subscript𝛾1subscript𝑦𝑛:subscript𝛾𝑛y_{1}:\gamma_{1},...y_{n}:\gamma_{n} dans Γ1subscriptΓ1\Gamma_{1} et u1subscript𝑢1u_{1}, coupant respectivement sur Δivi:γiprovessubscriptΔ𝑖subscript𝑣𝑖:subscript𝛾𝑖\Delta_{i}\vdash v_{i}:\gamma_{i}, formant par récurrence Γi+1Γi[yi:=vi]subscriptΓ𝑖1subscriptΓ𝑖delimited-[]assignsubscript𝑦𝑖subscript𝑣𝑖\Gamma_{i+1}\triangleq\Gamma_{i}[y_{i}:=v_{i}] et ui+1=ui[yi:=vi]subscript𝑢𝑖1subscript𝑢𝑖delimited-[]assignsubscript𝑦𝑖subscript𝑣𝑖u_{i+1}=u_{i}[y_{i}:=v_{i}] (de telle sorte que Γ0=Γn+1subscriptΓ0subscriptΓ𝑛1\Gamma_{0}=\Gamma_{n+1} et u0=un+1subscript𝑢0subscript𝑢𝑛1u_{0}=u_{n+1}).

Or, on a que x:α:𝑥𝛼x:\alpha est sur le bord du mot Γ0subscriptΓ0\Gamma_{0}. En effet, puisque qu’à l’introduction de x:α:𝑥𝛼x:\alpha, il est sur un bord du mot à gauche du séquent, et que les coupures n’ajoutent pas de lettres sur les bord, ou modifient directement la lettre du bord (ce qui n’est pas le cas de x:α:𝑥𝛼x:\alpha qui n’est pas une variable de coupure), Δn=x:α:subscriptΔ𝑛𝑥𝛼\Delta_{n}=x:\alpha est donc restée sur le bord. Par ailleurs, xTp(𝒢)+,𝑥Tpsuperscript𝒢x\in\mathrm{Tp}(\mathcal{G})^{+,\neq} car toutes les variables sont strictement positives par hypothèse.

Il est alors possible de réécrire Γ1=fc(Γ1,yn:γn)u1:β\Gamma_{1}=f_{c}(\Gamma_{1}^{\prime},y_{n}:\gamma_{n})\vdash u_{1}:\beta par 𝒬1subscript𝒬1\mathcal{Q}_{1} en Γ1u1:c(α,β)provessuperscriptsubscriptΓ1superscriptsubscript𝑢1:𝑐𝛼𝛽\Gamma_{1}^{\prime}\vdash u_{1}^{\prime}:c(\alpha,\beta) (où u1λx.u1[yn:=vn]formulae-sequencesuperscriptsubscript𝑢1𝜆𝑥subscript𝑢1delimited-[]assignsubscript𝑦𝑛subscript𝑣𝑛u_{1}^{\prime}\triangleq\lambda x.\,u_{1}[y_{n}:=v_{n}]), et même toute la preuve avec Γi=fc(Γi,yn:γn)\Gamma_{i}=f_{c}(\Gamma_{i}^{\prime},y_{n}:\gamma_{n}) (donc Γn=Γ0superscriptsubscriptΓ𝑛superscriptsubscriptΓ0\Gamma_{n}^{\prime}=\Gamma_{0}^{\prime}), et ui+1ui[yi:=vi]superscriptsubscript𝑢𝑖1superscriptsubscript𝑢𝑖delimited-[]assignsubscript𝑦𝑖subscript𝑣𝑖u_{i+1}^{\prime}\triangleq u_{i}^{\prime}[y_{i}:=v_{i}] pour i<n𝑖𝑛i<n. Par la fraîcheur des yisubscript𝑦𝑖y_{i} de coupure et la linéarité des λ𝜆\lambda-termes, aucun yisubscript𝑦𝑖y_{i} (ni x𝑥x) n’apparaît dans un vjsubscript𝑣𝑗v_{j} (et sont différents de x𝑥x). On peut ainsi échanger les substitutions de telle sorte que un=λx.un+1=λx.u0formulae-sequencesuperscriptsubscript𝑢𝑛𝜆𝑥subscript𝑢𝑛1𝜆𝑥subscript𝑢0u_{n}^{\prime}=\lambda x.\,u_{n+1}=\lambda x.\,u_{0}. D’où le séquent souhaité. On a représenté cela en figure [19]

                      (pAx.I)   Γ1=fc(Γ1,yn:γn)u1:β\Gamma_{1}=f_{c}(\Gamma_{1}^{\prime},y_{n}:\gamma_{n})\vdash u_{1}:\beta               |   Δ1v1:γ1provessubscriptΔ1subscript𝑣1:subscript𝛾1\Delta_{1}\vdash v_{1}:\gamma_{1}    (CUT)          Γ2=Γ1[y1:=Δ1]u2=u1[y1:=v1]:βprovessubscriptΓ2subscriptΓ1delimited-[]assignsubscript𝑦1subscriptΔ1subscript𝑢2subscript𝑢1delimited-[]assignsubscript𝑦1subscript𝑣1:𝛽\Gamma_{2}=\Gamma_{1}[y_{1}:=\Delta_{1}]\vdash u_{2}=u_{1}[y_{1}:=v_{1}]:\beta                                         \vdots                                  Γn=fc(Γn,yn:γn)un:β\Gamma_{n}=f_{c}(\Gamma_{n}^{\prime},y_{n}:\gamma_{n})\vdash u_{n}:\beta                     |   Δn=x:αvn:γn:subscriptΔ𝑛𝑥𝛼provessubscript𝑣𝑛:subscript𝛾𝑛\Delta_{n}=x:\alpha\vdash v_{n}:\gamma_{n}                   (CUT)                                     Γ0=fc(Γ0,x:α)u0=un[yn:=vn]:β\Gamma_{0}=f_{c}(\Gamma_{0}^{\prime},x:\alpha)\vdash u_{0}=u_{n}[y_{n}:=v_{n}]:\beta

\rightsquigarrow

                           (pAx.I)   Γ1u1=λx.u1[yn:=vn]:c(α,β)\Gamma_{1}^{\prime}\vdash u_{1}^{\prime}=\lambda x.\,u_{1}[y_{n}:=v_{n}]:c(\alpha,\beta)               |   Δ1v1:γ1provessubscriptΔ1subscript𝑣1:subscript𝛾1\Delta_{1}\vdash v_{1}:\gamma_{1}    (CUT)                     Γ2u2=u1[y1:=v1]:c(α,β)provessuperscriptsubscriptΓ2superscriptsubscript𝑢2superscriptsubscript𝑢1delimited-[]assignsubscript𝑦1subscript𝑣1:𝑐𝛼𝛽\Gamma_{2}^{\prime}\vdash u_{2}^{\prime}=u_{1}^{\prime}[y_{1}:=v_{1}]:c(\alpha,\beta)                                                         \vdots                                                      Γn1un1:c(α,β)provessuperscriptsubscriptΓ𝑛1superscriptsubscript𝑢𝑛1:𝑐𝛼𝛽\Gamma_{n-1}^{\prime}\vdash u_{n-1}^{\prime}:c(\alpha,\beta)                  |   Δn1vn1:γn1provessubscriptΔ𝑛1subscript𝑣𝑛1:subscript𝛾𝑛1\Delta_{n-1}\vdash v_{n-1}:\gamma_{n-1}                             (CUT)                               Γ0λx.u1[yn:=vn,y1:=v1,yn1:=vn1]=λx.u0:c(α,β)\Gamma_{0}^{\prime}\vdash\lambda x.\,u_{1}[y_{n}:=v_{n},y_{1}:=v_{1},...y_{n-1}:=v_{n-1}]=\lambda x.\,u_{0}:c(\alpha,\beta)

Figure 19: Réécriture de la preuve dans le cas dégénéré 2.1 du lemme 1

Dans tous les cas, on a donc transformé la preuve en un λ𝜆\lambda-terme qui se β𝛽\beta-réduit en au plus une étape en celui originel. Ainsi, à β𝛽\beta-équivalence près, la réécriture conserve la structure.

Appendix E Preuve du théorème 2

Proof.
  • \subseteq

    La coupure étant admissible dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE}, il suffit de montrer que les axiomes (pAx.I) sont admissibles dans 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC}. Par récurrence :

    (I) Par un axiome (pAxEj), admissible dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE} d’après le théorème 1.

    (H) Pour 𝒬1subscript𝒬1\mathcal{Q}_{1}, on se ramène à l’hypothèse de récurrence via l’arbre :

                 ¦¦\brokenvert   fc(Γ,y:γ)u:βf_{c}(\Gamma,y:\gamma)\vdash u:\beta                 |   x:αv:γ:𝑥𝛼proves𝑣:𝛾x:\alpha\vdash v:\gamma    (CUT)         fc(Γ,x:α)u[y:=v]:βf_{c}(\Gamma,x:\alpha)\vdash u[y:=v]:\beta          (c𝑐c I)         Γλx.u[y:=v]:c(α,β)\Gamma\vdash\lambda x.\,u[y:=v]:c(\alpha,\beta)

    puisque x:αIEv:γx:\alpha\vdash_{IE}v:\gamma. En pratique, on a souvent γ=α𝛾𝛼\gamma=\alpha (et alors v=x𝑣𝑥v=x) ou des variantes de γ=c(c~(α,δ),δ)𝛾𝑐~𝑐𝛼𝛿𝛿\gamma=c(\tilde{c}(\alpha,\delta),\delta) (et alors v=λg.gxformulae-sequence𝑣𝜆𝑔𝑔𝑥v=\lambda g.\,g\,x). Pour 𝒬2subscript𝒬2\mathcal{Q}_{2}, on utilise l’arbre suivant :

                         ¦¦\brokenvert   fc(Γ,y:α)u:βf_{c}(\Gamma,y:\alpha)\vdash u:\beta                           (Ax.)   z:c(δ,α)z:c(δ,α):𝑧𝑐𝛿𝛼proves𝑧:𝑐𝛿𝛼z:c(\delta,\alpha)\vdash z:c(\delta,\alpha)                     (Ax.)   x:δx:δ:𝑥𝛿proves𝑥:𝛿x:\delta\vdash x:\delta    (c𝑐c E)              fc(z:c(δ,α),x:δ)zx:αf_{c}(z:c(\delta,\alpha),x:\delta)\vdash z\,x:\alpha    (CUT)   fc(Γ,fc(z:c(δ,α),x:δ))=fc(fc(Γ,z:c(δ,α)),x:δ)u[y:=zx]:βf_{c}(\Gamma,f_{c}(z:c(\delta,\alpha),x:\delta))=f_{c}(f_{c}(\Gamma,z:c(\delta,\alpha)),x:\delta)\vdash u[y:=z\,x]:\beta    (c𝑐c I)                     fc(Γ,z:c(δ,α))λx.u[y:=zx]:c(δ,β)f_{c}(\Gamma,z:c(\delta,\alpha))\vdash\lambda x.\,u[y:=z\,x]:c(\delta,\beta)

    Notons que l’associativité fc(Γ,fc(c(δ,α),δ))=fc(fc(Γ,c(δ,α)),δ)subscript𝑓𝑐Γsubscript𝑓𝑐𝑐𝛿𝛼𝛿subscript𝑓𝑐subscript𝑓𝑐Γ𝑐𝛿𝛼𝛿f_{c}(\Gamma,f_{c}(c(\delta,\alpha),\delta))=f_{c}(f_{c}(\Gamma,c(\delta,\alpha)),\delta) est décisive ici.

  • superset-of-or-equals\supseteq

    Pour une dérivation β𝛽\beta-normale η𝜂\eta-longue du séquent, commençons par la traduire dans 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC}. On utilise alors le lemme précédent sur toutes les introductions successivement, en commençant par la plus haute.

                  |   fc(:Γ,xα)u:β  (c I)   Γλx.u:c(α,β)              ¦1   Γλx.u:c(α,β)               |   fc(:Γ,xα)u:β  (c I)   Γλx.u:c(α,β)              ¦1   Γλx.u:c(α,β) \begin{array}[]{c}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\leavevmode\lower 49.5pt\hbox{\vbox{\hbox{\hskip 0.32709pt\vbox{\hbox{\hskip 37.40254pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{|}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$f_{c}(\Gamma,x:\alpha)\vdash u:\beta$}\hskip 4.0pt}}}}\vskip-2.8pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.2pt\hbox{}\hbox to86.23705pt{\xleaders\hrule\hfill}\lower 2.3pt\hbox{\hskip 3.0pt($c$ I)}}\vskip-2.8pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$\Gamma\vdash\lambda x.\,u:c(\alpha,\beta)$}\hskip 4.0pt}}}}\ignorespaces\rightsquigarrow\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\leavevmode\lower 26.0pt\hbox{\vbox{\hbox{\hskip 33.96852pt\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$\brokenvert_{1}$}\hskip 4.0pt}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hskip 0.0pt\lower-0.5pt\hbox{}\hbox{\vbox{\vskip 1.0pt}}\lower-0.5pt\hbox{}}\vskip 2.0pt\nointerlineskip\hbox{\hbox{\hskip 4.0pt\hbox{$\Gamma\vdash\lambda x.\,u:c(\alpha,\beta)$}\hskip 4.0pt}}}}\ignorespaces\end{array}

    Le λ𝜆\lambda-terme obtenu est en fait β𝛽\beta-équivalent à celui de la preuve dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE}, donc la transformation conserve la structure.

Appendix F Preuve du théorème 3

Proof.

On utilise bien sûr le système 𝒮Csubscript𝒮𝐶\mathcal{S}_{C}

  • \subseteq

    Montrons par induction sur la preuve que si Γ0Cβ\Gamma_{0}\vdash_{C}\beta alors βΓ0superscript𝛽subscriptΓ0\beta\Rightarrow^{*}\Gamma_{0}.

    (I) Si c’est un axiome, il appartient à P𝑃P donc est dérivable en 1 étape.

    (H) Pour   fc(fc(Φ,γ),Δ)βprovessubscript𝑓𝑐subscript𝑓𝑐Φ𝛾Δ𝛽f_{c}(f_{c}(\Phi,\gamma),\Delta)\vdash\beta         ΓγprovesΓ𝛾\Gamma\vdash\gamma    (CUT)       Γ0=fc(fc(Φ,Γ),Δ)βprovessubscriptΓ0subscript𝑓𝑐subscript𝑓𝑐ΦΓΔ𝛽\Gamma_{0}=f_{c}(f_{c}(\Phi,\Gamma),\Delta)\vdash\beta la dernière règle appliquée, par hypothèse d’induction sur les deux prémisses, βfc(fc(Φ,γ),Δ)fc(fc(Φ,Γ),Δ)superscript𝛽subscript𝑓𝑐subscript𝑓𝑐Φ𝛾Δsuperscriptsubscript𝑓𝑐subscript𝑓𝑐ΦΓΔ\beta\Rightarrow^{*}f_{c}(f_{c}(\Phi,\gamma),\Delta)\Rightarrow^{*}f_{c}(f_{c}(\Phi,\Gamma),\Delta).

    D’où le résultat pour β=s𝛽𝑠\beta=s..

  • superset-of-or-equals\supseteq

    Montrons par récurrence sur n𝑛n que si βnΓ0superscript𝑛𝛽subscriptΓ0\beta\Rightarrow^{n}\Gamma_{0} alors Γ0Cβ\Gamma_{0}\vdash_{C}\beta.

    (I) Si n=1𝑛1n=1, alors la dérivation est dans P𝑃P donc est un axiome propre.

    (H) Si la dernière règle appliquée est βnΦ,γ,Δ1Φ,Γ,Δformulae-sequencesuperscript𝑛𝛽Φ𝛾superscript1ΔΦΓΔ\beta\Rightarrow^{n}\Phi,\gamma,\Delta\Rightarrow^{1}\Phi,\Gamma,\Delta, alors par hypothèse de récurrence, on peut utiliser la coupure

            ¦¦\brokenvert   Φ,γ,ΔβprovesΦ𝛾Δ𝛽\Phi,\gamma,\Delta\vdash\beta                 (pAx.I)   ΓγprovesΓ𝛾\Gamma\vdash\gamma    (CUT)          Φ,Γ,Δ,β\Phi,\Gamma,\Delta,\vdash\beta

    D’où le résultat souhaité pour β=s𝛽𝑠\beta=s, puisque les symboles terminaux sont 𝒯𝒯\mathcal{T} et qu’il n’y a donc pas de variable aux feuilles. Remarquons que la dérivations (le λ𝜆\lambda-terme) créée est bien identique à la première, c’est juste l’ordre des coupures (correspondant aux substitutions) qui diffère.

Appendix G Exemples 1 et 2, nécessitant une infinité d’axiomes propres

Dès l’ordre 3 pour la grammaire 𝒢1subscript𝒢1\mathcal{G}_{1} de lexèmes typés A:(s/r)/s,B:s/(s/r):𝐴𝑠𝑟𝑠𝐵:𝑠𝑠𝑟A:(s/r)/s,B:s/(s/r) et C:s:𝐶𝑠C:s, pour tout n𝑛n\in\mathbb{N}, le séquent BnAnCsprovessuperscript𝐵𝑛superscript𝐴𝑛𝐶𝑠B^{n}A^{n}C\vdash s est dérivable dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE} et demande n𝑛n introductions imbriquées. Un exemple pour n=2𝑛2n=2 :

  BB:s/(s/r)proves𝐵𝐵:𝑠𝑠𝑟B\vdash B:s/(s/r)          BB:s/(s/r)proves𝐵𝐵:𝑠𝑠𝑟B\vdash B:s/(s/r)          AA:(s/r)/sproves𝐴𝐴:𝑠𝑟𝑠A\vdash A:(s/r)/s          AA:(s/r)/sproves𝐴𝐴:𝑠𝑟𝑠A\vdash A:(s/r)/s         CC:sproves𝐶𝐶:𝑠C\vdash C:s    (/E)            ACAC:s/rproves𝐴𝐶𝐴𝐶:𝑠𝑟AC\vdash A\,C:s/r        x​:rx​:rprovesx​:rx​:r{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{x\!:r}}}\vdash{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{x\!:r}}}             (/E)                        AC,x:rACx:s:𝐴𝐶𝑥𝑟proves𝐴𝐶𝑥:𝑠AC,x:r\vdash A\,C\,x:s    (/E)                      AAC,x:rA(ACx):s/r:𝐴𝐴𝐶𝑥𝑟proves𝐴𝐴𝐶𝑥:𝑠𝑟AAC,x:r\vdash A\,(A\,C\,x):s/r        y​:ry​:rprovesy​:ry​:r{\color[rgb]{0,0.75,0.16}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0,0.75,0.16}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.92}{0}{0.59}{0.25}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.92}{0}{0.59}{0.25}\textbf{{y\!:r}}}\vdash{\color[rgb]{0,0.75,0.16}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0,0.75,0.16}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.92}{0}{0.59}{0.25}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.92}{0}{0.59}{0.25}\textbf{{y\!:r}}}                       (/E)                                              AAC,x:r,y​:rA(ACx)y:s:𝐴𝐴𝐶𝑥𝑟y​:rproves𝐴𝐴𝐶𝑥𝑦:𝑠AAC,x:r,{\color[rgb]{0,0.75,0.16}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0,0.75,0.16}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.92}{0}{0.59}{0.25}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.92}{0}{0.59}{0.25}\textbf{{y\!:r}}}\vdash A\,(A\,C\,x)\,y:s                                            (/I)                                           AAC,x:rλy.A(ACx)y:s/rAAC,x:r\vdash\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y:s/{\color[rgb]{0,0.75,0.16}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0,0.75,0.16}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.92}{0}{0.59}{0.25}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.92}{0}{0.59}{0.25}\textbf{{r}}}    (/E)                                    BAAC,x​:rB(λy.A(ACx)y):sBAAC,{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{x\!:r}}}\vdash B\,(\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y):s                                   (/I)                                  BAACλx.B(λy.A(ACx)y):s/rBAAC\vdash\lambda x.\,B\,(\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y):s/{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{r}}}    (/E)                             BBAACB(λx.B(λy.A(ACx)y)):sBBAAC\vdash B\,(\lambda x.\,B\,(\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y)):s

Plus généralement on peut dériver

B(λx1.B(λxn.AA(ACx1)xn))B\,(\lambda x_{1}.\,...B\,(\lambda x_{n}.\,A...A\,(A\,C\,x_{1}){...x_{n}}\,))

Pour mieux visualiser la suppression des introductions imbriquées, voici la traduction de cet exemple dans 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC}, après la suppression d’une introduction, puis après celle de la deuxième (donc dans 𝒮Csubscript𝒮𝐶\mathcal{S}_{C}) en figure [20]. On a automatiquement β𝛽\beta-réduit pour obtenir finalement le même λ𝜆\lambda-terme. De manière générale, la preuve dans 𝒮Csubscript𝒮𝐶\mathcal{S}_{C} conserve bien la structure de dérivation à β𝛽\beta-équivalence près.

  B,z1:s/rBz1:s:𝐵subscript𝑧1𝑠𝑟proves𝐵subscript𝑧1:𝑠B,z_{1}:s/r\vdash B\,z_{1}:s          B,z1:(s/r)/rλx.B(z1x):s/rB,z_{1}^{\prime}:(s/r)/r\vdash\lambda x.\,B\,(z_{1}^{\prime}\,x):s/r          A,z1:s/rλx.λy.A(z1x)y:(s/r)/rA,z_{1}^{\prime}:s/r\vdash\lambda x^{\prime}.\,\lambda y.\,A\,(z_{1}^{\prime}\,x^{\prime})\,y:(s/r)/r          A,z1:sλx′′.Az1x′′:s/rA,z_{1}:s\vdash\lambda x^{\prime\prime}.\,A\,z_{1}\,x^{\prime\prime}:s/r         CC:sproves𝐶𝐶:𝑠C\vdash C:s    (CUT)             ACλx′′.ACx′′:s/rAC\vdash\lambda x^{\prime\prime}.\,A\,C\,x^{\prime\prime}:s/r    (CUT)                         AACλx.λy.A(ACx)y:(s/r)/rAAC\vdash\lambda x^{\prime}.\,\lambda y.\,A\,(A\,C\,x^{\prime})\,y:(s/r)/r    (CUT)                                    BAACλx.B(λy.A(ACx)y):s/rBAAC\vdash\lambda x.\,B\,(\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y):s/r    (CUT)                                BBAACB(λx.B(λy.A(ACx)y)):sBBAAC\vdash B\,(\lambda x.\,B\,(\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y)):s

  B,z1:s/rBz1:s:𝐵subscript𝑧1𝑠𝑟proves𝐵subscript𝑧1:𝑠B,z_{1}:s/r\vdash B\,z_{1}:s          B,z1:s/rBz1:s:𝐵subscript𝑧1𝑠𝑟proves𝐵subscript𝑧1:𝑠B,z_{1}:s/r\vdash B\,z_{1}:s          A,z1:sλy.Az1y:s/rA,z_{1}:s\vdash\lambda y.\,A\,z_{1}\,y:s/r          A,z1:s,z2:rAz1z2:s:𝐴subscript𝑧1𝑠subscript𝑧2:𝑟proves𝐴subscript𝑧1subscript𝑧2:𝑠A,z_{1}:s,z_{2}:r\vdash A\,z_{1}\,z_{2}:s         CC:sproves𝐶𝐶:𝑠C\vdash C:s    (CUT)             AC,z2:rACz2:s:𝐴𝐶subscript𝑧2𝑟proves𝐴𝐶subscript𝑧2:𝑠AC,z_{2}:r\vdash A\,C\,z_{2}:s        x​:rx​:rprovesx​:rx​:r{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{x\!:r}}}\vdash{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{x\!:r}}}              (CUT)                             AC,x:rACx:s:𝐴𝐶𝑥𝑟proves𝐴𝐶𝑥:𝑠AC,x:r\vdash A\,C\,x:s    (CUT)                         AAC,x:rλy.A(ACx)y:s/rAAC,x:r\vdash\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y:s/r    (CUT)                            BAAC,x​:rB(λy.A(ACx)y):sBAAC,{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{x\!:r}}}\vdash B\,(\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y):s                           (/I)                          BAACλx.B(λy.A(ACx)y):s/rBAAC\vdash\lambda x.\,B\,(\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y):s/{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{r}}}    (CUT)                          BBAACB(λx.B(λy.A(ACx)y)):sBBAAC\vdash B\,(\lambda x.\,B\,(\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y)):s

  B,z1:s/rBz1:s:𝐵subscript𝑧1𝑠𝑟proves𝐵subscript𝑧1:𝑠B,z_{1}:s/r\vdash B\,z_{1}:s          B,z1:s/rBz1:s:𝐵subscript𝑧1𝑠𝑟proves𝐵subscript𝑧1:𝑠B,z_{1}:s/r\vdash B\,z_{1}:s          A,z1:s,z2:rAz1z2:s:𝐴subscript𝑧1𝑠subscript𝑧2:𝑟proves𝐴subscript𝑧1subscript𝑧2:𝑠A,z_{1}:s,z_{2}:r\vdash A\,z_{1}\,z_{2}:s          A,z1:s,z2:rAz1z2:s:𝐴subscript𝑧1𝑠subscript𝑧2:𝑟proves𝐴subscript𝑧1subscript𝑧2:𝑠A,z_{1}:s,z_{2}:r\vdash A\,z_{1}\,z_{2}:s         CC:sproves𝐶𝐶:𝑠C\vdash C:s    (CUT)             AC,z2:rACz2:s:𝐴𝐶subscript𝑧2𝑟proves𝐴𝐶subscript𝑧2:𝑠AC,z_{2}:r\vdash A\,C\,z_{2}:s        x​:rx​:rprovesx​:rx​:r{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{x\!:r}}}\vdash{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{x\!:r}}}              (CUT)                             AC,x:rACx:s:𝐴𝐶𝑥𝑟proves𝐴𝐶𝑥:𝑠AC,x:r\vdash A\,C\,x:s    (CUT)                         AAC,x:r,z2:rA(ACx)z2:s:𝐴𝐴𝐶𝑥𝑟subscript𝑧2:𝑟proves𝐴𝐴𝐶𝑥subscript𝑧2:𝑠AAC,x:r,z_{2}:r\vdash A\,(A\,C\,x)\,z_{2}:s        y​:ry​:rprovesy​:ry​:r{\color[rgb]{0,0.75,0.16}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0,0.75,0.16}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.92}{0}{0.59}{0.25}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.92}{0}{0.59}{0.25}\textbf{{y\!:r}}}\vdash{\color[rgb]{0,0.75,0.16}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0,0.75,0.16}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.92}{0}{0.59}{0.25}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.92}{0}{0.59}{0.25}\textbf{{y\!:r}}}                          (CUT)                                                        AAC,x:r,y​:rA(ACx)y:s:𝐴𝐴𝐶𝑥𝑟y​:rproves𝐴𝐴𝐶𝑥𝑦:𝑠AAC,x:r,{\color[rgb]{0,0.75,0.16}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0,0.75,0.16}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.92}{0}{0.59}{0.25}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.92}{0}{0.59}{0.25}\textbf{{y\!:r}}}\vdash A\,(A\,C\,x)\,y:s                                                       (/I)                                                      AAC,x:rλy.A(ACx)y:s/rAAC,x:r\vdash\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y:s/{\color[rgb]{0,0.75,0.16}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0,0.75,0.16}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.92}{0}{0.59}{0.25}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.92}{0}{0.59}{0.25}\textbf{{r}}}    (CUT)                                          BAAC,x​:rB(λy.A(ACx)y):sBAAC,{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{x\!:r}}}\vdash B\,(\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y):s                                         (/I)                                        BAACλx.B(λy.A(ACx)y):s/rBAAC\vdash\lambda x.\,B\,(\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y):s/{\color[rgb]{0.0600000000000001,0.46,1}\definecolor[named]{pgfstrokecolor}{rgb}{0.0600000000000001,0.46,1}\pgfsys@color@cmyk@stroke{0.94}{0.54}{0}{0}\pgfsys@color@cmyk@fill{0.94}{0.54}{0}{0}\textbf{{r}}}    (CUT)                                 BBAACB(λx.B(λy.A(ACx)y)):sBBAAC\vdash B\,(\lambda x.\,B\,(\lambda y.\,A\,(A\,C\,x)\,y)):s

Figure 20: Dérivation de l’exemple 1 dans 𝒮ICsubscript𝒮𝐼𝐶\mathcal{S}_{IC} tout à droite, intermédiaire (dans 𝒮C1superscriptsubscript𝒮𝐶1\mathcal{S}_{C}^{1}) avec une seule introduction supprimée au milieu, et dans 𝒮Csubscript𝒮𝐶\mathcal{S}_{C} tout à gauche

De même à l’ordre 4 pour 𝒢2subscript𝒢2\mathcal{G}_{2} définie par A:s/(s/(s\s)):𝐴𝑠𝑠\𝑠𝑠A:s/(s/(s\backslash s)) et B:s:𝐵𝑠B:s, alors pour tout n𝑛n\in\mathbb{N}, AnBsprovessuperscript𝐴𝑛𝐵𝑠A^{n}B\vdash s est dérivable dans 𝒮IEsubscript𝒮𝐼𝐸\mathcal{S}_{IE}, et demande n𝑛n introductions imbriquées. Un preuve pour n=2𝑛2n=2 a pour λ𝜆\lambda-terme A(λx.A(λy.x(yB)))A\,(\lambda x.\,A\,(\lambda y.\,x\,(y\,B))), où une variable arrive en tête.