Théorème de Gabber d’indépendance de
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réalisé sous la direction du Professeur Luc Illusie)
On expose ici le théorème de Gabber d’indépendance de pour la cohomologie d’intersection d’un schéma propre équidimensionnel sur le spectre d’un corps fini (4.1). On suit [Fuji] à très peu près. Je remercie vivement mon directeur, Luc Illusie, qui m’a beaucoup aidé.
1 Suites récurrentes linéaires
On aura besoin de certaines propriétés élémentaires des suites.
Soient une partie non vide stable par addition par et un corps. On désigne par l’ensemble des suites à valeurs dans (i. e. des applications de vers ). On pose
Proposition 1.1.
Soit . Les conditions suivantes sont équivalentes :
(a) Il existe un polynôme à coefficient constant non-nul tel que .
(b) il existe , , tels que
(c) le sous--espace vectoriel est de dimension finie et en est un automorphisme.
Démonstration.
(a) (b) Si on pose , alors .
(a) et (b) (c) est un sous--espace vectoriel de dimension finie, d’après (a). L’action de en est injective, d’après (b).
(c) (a) On peut prendre comme le polynôme mininal de sur . ∎
Définition 1.2.
Une suite est dite récurrente linéaire si elle satisfait aux conditions équivalentes de 1.1. L’ensemble des suites récurrentes linéaires se note .
Pour tout , .
Corollaire 1.3.
(i) est un sous--espace vectoriel de .
(ii) L’application de restriction est bijective.
(iii) Soit une extension de . Si prend toutes ses valeurs dans , alors .
Démonstration.
(i) (resp. (ii)) est clair d’après la condition (a) (resp. (b)).
Pour (iii), on utilise la condition (c). On a , donc est de dimension finie sur . On a une injection , ce qui donne l’injectivité de l’action de sur . ∎
2 Notations et rappels
Pour tout nombre premier, on choisit une clôture algébrique . Soit un corps de caractéristique . Pour un schéma séparé de type fini sur , on définit les -faisceaux constructibles sur et la catégorie dérivée (cf. [De3, 1.1] et [Eke]). Les catégories dérivées sont stables par les six opérations , et en particulier par le foncteur dualisant . On normalise le dernier par
où .
On désigne par le groupe de Grothendieck des -faisceaux. Pour un -faisceau sur , on note sa classe dans . L’application se prolonge en une application surjective
On désigne parfois l’image de encore par . Les six opérations sur induisent les homomorphismes entre les groupes .
2.1 Perversité
On prend la perversité autoduale et la -structure sur comme dans [BBD, 4.0]. On rappelle que pour ,
où est l’inclusion de dans , pour , [ibid., 2.2.12 et 2.2.19].
Le foncteur dualisant échange et . Si on note , alors , donc par l’orthogonalité [ibid., 1.3.4].
On note la catégorie des faisceaux pervers sur . Tout objet de cette catégorie est de longueur finie [ibid., 4.3.1(i)], donc
(2.1.1) |
est le groupe abélien libre engendré par les classes d’isomorphie des faisceaux pervers simples.
Soit une immersion ouverte. Alors l’extension intermédiaire d’un faisceau pervers par se calcule par la formule [ibid., 1.4.23], où est le fermée complémentaire. Si est un morphisme dans , alors .222Ceci découle de la factorisation du diagramme commutatif dans en le diagramme dont le carré à gauche est commutatif car celui à droite l’est.
Notons que
où . On a donc un morphism de foncteurs
Proposition 2.2.
(i) Si le morphisme est un isomorphisme pour chaque , alors on peut faire des identifications , et .
(ii) Si est lisse purement de dimension et les , , sont lisses pour , alors l’hypothèse de (i) est vraie.
Démonstration.
(i) On a un diagramme commutatif
(ii) [ibid., 2.2.4 et 2.2.19] ∎
Dans le cas général, on peut calculer en itérant 2.2.
Corollaire 2.3.
Supposons parfait. Soient un ensemble fini, une famille de nombres premiers , . Alors il existe et des immersions ouvertes
vérifiant les conditions suivantes
(i) Pour , (équipé de la structure de sous-schéma réduit induite) est lisse sur et purement de dimension , , , et est lisse sur , , où , , . Donc
(ii) Soient tels que et un morphisme. Alors
(iii) Si, en outre, est lisse sur purement de dimension et est lisse sur , , , alors , est concentré en degrés pour , et
La condition (iii) ne sera pas utilisée dans la suite.
Démonstration.
(Cf. [Tian, 1.5 ?]) On montre (i) et (ii) en même temps. (iii) en suit.
On peut supposer . Par récurrence sur , il suffit de montrer qu’il existe des immersions ouvertes
telles que (réduit) soit lisse sur et purement de dimension , , , et que soit lisse sur , , , où .
On pose et lui donne la structure de schéma réduit induite. On prend un ouvert de équidimensionnel tel qu’il soit lisse sur , et que , soient lisses sur pour tout et tout , où , . On pose . Alors est lisse sur et purement de dimension , car . On a le diagramme commutatif d’immersions
Notons que
Donc , sont lisses sur , , . D’après 2.2, , et . ∎
2.4
On fixe un corps fini , , et une clôture algébrique . Désormais, sauf mention expresse du contraire, on travaille sur et on ne considère que des schémas séparés de type fini sur . Pour un tel schéma , on désigne par l’ensemble des points fermés de . Soit un nombre premier . Pour un -faisceau sur et (avec un point géométrique algébrique de localisé en ), le Frobenius géométrique agit sur la fibre géométrique par transport de structure. On pose
On peut le voir comme un élément de , et on a alors
(2.4.1) |
La définition de et la formule (2.4.1) s’étendent à par additivité, et l’homomorphisme
est injectif [Lau, 1.1.2].
2.5 Pureté
On renvoie à [De3, 6.2] pour la notion de complexe pur (resp. mixte). Soit un entier. On rappelle que les complexes mixtes de poids sont stables par et , et que les complexes mixtes de poids sont stables par et .
On note la catégorie des complexes mixtes. On note (resp. ) la catégorie des faisceaux pervers mixtes (resp. purs de poids ), et (resp. ) son groupe de Grothendieck. Alors est aussi le groupe de Grothendieck de . D’après [BBD, 5.1.7(ii) (resp. 5.3.1)], (resp. ) est une sous-catégorie épaisse de , donc (resp. ) est le sous-groupe abélien libre de (2.1.1) engendré par les classes d’isomorphie des faisceaux pervers simples mixtes (resp. purs de poids ). Par conséquent . Plus généralement, pour tout intervalle (éventuellement non borné) , on peut définir et . On a .
Théorème 2.6 (Gabber).
Soit . Pour que soit de poids (resp. ), il faut et il suffit que chaque soit de poids (resp. ). [ibid., 5.4.1]
Corollaire 2.7 (Gabber).
Soit un morphisme quasi-fini de schémas séparés de type fini sur . Alors préserve . [ibid., 5.4.3]
Corollaire 2.8.
On garde les notations et les hypothèses de 2.3 (pour ). Soit .
(i) Si , alors pour , est mixte de poids ponctuels , .
(ii) Si , alors pour , est mixte de poids ponctuels , .
Démonstration.
.
(ii) D’après 2.7, . On a un triangle distingué
déduit du triangle distingué pour . Pour , est donc mixte de poids ponctuels , car est mixte de poids et à faisceaux de cohomologie lisses. ∎
Lemme 2.9.
Soient une catégorie triangulée munie d’une -structure , un triangle distingué dans , tel que le cobord soit nul. Alors on a un diagramme des 9
(2.9.1) |
dont les colonnes sont des triangles distingués canoniques.
Démonstration.
On complète le diagramme commutatif
en un diagramme des 9
(2.9.2) |
dont les deux premières colonnes sont des trianlges distingués canoniques. La première (resp. troisième) ligne implique que (resp. ). Le diagramme des suites exactes longues donne alors un diagramme commutatif
qui implique , donc . En utilisant [BBD, 1.1.9], on voit alors que (2.9.2) s’identifie à un diagramme de la forme (2.9.1). ∎
Corollaire 2.10.
Soit un morphisme quasi-fini. Alors le foncteur
est exact.
Démonstration.
Le cas fini étant trivial, on peut supposer que soit une immersion ouverte . On se donne une suite exacte courte dans , et on cherche à montrer que la suite déduite est exacte.
On prend des , , comme dans 2.3 et on montre l’exactitude de
(2.10.1) |
par récurrence sur . Le cas est tautologique. On suppose l’exactitude de (2.10.1) établie pour , . Alors on a un triangle distingué
D’après 2.3,
Par définition, , où est la -structure sur obtenue par recollement des -structures et
Notons [ibid., 1.4.13]
D’après 2.8, est mixte de poids ponctuels , est mixte de poids ponctuels . Donc . D’après 2.9, on a alors un triangle distingué
qui donne l’exactitude de (2.10.1). ∎
Remarque 2.11.
L’opération sur induit donc un homomorphisme des groupes de Grothendieck , et on définit un homomorphisme sur en prenant la somme directe. On a alors un diagramme commutatif
Quand est fini, cette définition coïncide avec le virtuel restreint à .
Proposition 2.12.
Soient , une immersion fermée et l’ouvert complémentaire. Alors admet une unique décomposition , où , . [ibid., 5.3.11]
Proposition 2.13.
Soient purs de poids . Alors le morphisme est nul. [ibid., 5.1.15(iii)]
Corollaire 2.14.
Soit pur de poids . Alors
3 -compatibilité
Soit un corps, une partie de
Définition 3.1.
On dit qu’un système est -compatible (ou -compatible s’il n’y a pas de confusion à craindre) s’il existe tel que pour tout .
Remarque 3.2.
Si est comme dans §1, tel que -compatible , alors est -compatible , d’après 1.3(ii) et (iii).
Définition 3.3.
Soit un schéma séparé de type fini sur . On dit qu’un système est -compatible (ou -compatible) si pour tout et tout , est -compatible.
D’après (2.4.1), est -compatible si et seulement si pour tout , il existe tel que pour tout . Ici on a étendu en un plongement d’anneaux .
Les systèmes -compatibles forment un sous-anneau de .
Exemple 3.4.
est -compatible. Plus généralement, pour tel que soit une unité -adique , le système [De3, 1.2.7] est -compatible, car les traces locales sont .
3.5 Stabilités
La -compatibilité est stable par les six opérations et donc par le foncteur dualisant.
Théorème 3.6.
Soient un morphisme de schémas séparés de type fini sur et un système -compatible sur . Alors sont des systèmes -compatibles sur . On a des résultats similaires pour et pour .
Esquisse de la démonstration.
Les résultats pour et sont triviaux. Pour on utilise la formule des traces
Il reste à montrer le résultat pour .
On prend un système -compatible. Il suffit de voir la -compatibilité de pour chaque , . Le problème est local. Par dévissage, on peut supposer que soit une variété abélienne et soit l’origine. On définit pour par
où est la trace. Il suffit de voir la -compatibilité de .
On sait la -compatibilité de par hypothèse et on veut démontrer la -compatibilité de . D’après 3.2, il suffit donc de trouver pour chaque une telle que , pour tout . étant fixé, on ne l’indique plus dans les indices.
Pour une fonction , on définit la transformée de Fourier par
où est un caractère. On va montrer que pour tout , il existe telle que , pour . On prend pour tout . Alors d’après 1.3(i).
En effet, par la formule des traces,
où est le -faisceau lisse de rang 1 correspondant à [SGA 4, Sommes trig.]. Le résultat découle donc de la dualité entre et
∎
Pour les détails, on renvoie à [Fuji, §3].
Exemple 3.7.
Exemple 3.8.
On prend et on choisit un . On fixe un caractère additif non-trivial et on pose , . On considère et sur . Alors est un système -compatible.
Soient , son dual, l’accouplement canonique, et un système -compatibilité. D’après 3.6, les transformées de Fourier-Deligne
forment un système -compatible sur , où , sont des projections.
La -compatibilité est également stable par l’extension intermédiaire virtuelle (2.11) par un morphisme quasi-fini pour les .
Théorème 3.9.
Soient un morphisme quasi-fini de schémas séparés de type fini sur , un système -compatible sur . Alors est un système -compatible sur .
Démonstration.
D’après 3.6, on peut supposer que soit une immersion ouverte . On peut supposer ou .
(a) Cas où il existe vérifiant pour tout . On écrit , où , , . On applique 2.3 (pour ) et on pose , . Alors . On montre la -compatibilité de par récurrence sur .
Lemme 3.10.
Soit un entier. La projection et l’inclusion préservent la -compatibilité.
Démonstration.
Le résultat pour est trivial. On montre le résultat pour simultanément pour tout . On peut supposer .
(a) Un cas spécial. On suppose lisse sur purement de dimemsion . Soit -compatible avec , , où et lisse sur , , , , . Alors peut être extrait de comme la partie de poids , . Donc , les , , forment un système -compatible.
(b) Cas général. On peut supposer réduit. On fait une récurrence noethérienne. Le résultat pour étant trivial, on suppose le résultat pour établi pour tout fermé (réduit).
On prend un système -compatible. On pose , où , . On prend un ouvert non vide lisse sur purement de dimemsion tel que soit lisse sur , , , , , et le fermé complémentaire. Alors , est un système -compatible sur , d’après (a). Donc en est un sur , d’après 3.9(a). D’après 2.12,
(3.10.1) |
où . Donc , d’où la -compatibilité de , qui implique la -compatibilité de par l’hypothèse de récurrence, . La -compatibilité de suit alors de (3.10.1). ∎
4 Indépendance de et intégralité pour la cohomologie d’intersection
Soit un schéma propre sur purement de dimension . On définit la cohomologie (resp. le complexe) d’intersection par
où est une immersion ouverte dominante telle que soit lisse sur . Notons que la normalisation ici diffère de celle dans [BBD, 0]. D’après 2.7, est pur de poids .
Théorème 4.1.
Soient un schéma propre équidimensionnel sur , un nombre premier . Alors pour chaque , est dans et indépendant de .
Démonstration.
et indépendant de . Le morphisme est propre, donc est pur de poids 0. Il en résulte que est pur de poids , donc les peuvent être extraits de de manière indépendante de , et par suite les sont dans et indépendants de .
Il reste à démontrer l’intégralité. On peut supposer réduit. Soit une normalisation. Prenons comme plus haut. Alors où est une immersion ouverte. Donc , où sont les composantes connexes de . Donc on peut supposer intègre.
D’après [deJ, 4.1], on a une altération génériquement étale telle que soit irréductible, lisse et projectif sur . Prenons un ouvert non vide tel que soit un revêtement fini étale. Alors sur est un facteur direct de , où , . Donc est facteur direct de , où . Le complexe étant pur, l’est aussi, d’après 2.6. Donc est facteur direct de , d’après 2.12. Il en résulte que est facteur de , d’après 2.14.333Pour notre ici, est en fait facteur direct de ([BBD, 5.4.10] et [De4]). Donc l’intégralité pour découle de celle pour , qui est vraie d’après [De1] ou [SGA 7, XXIa, 5.2.2]. ∎
On donnera une autre démonstration de l’intégralité au §5.
5 Appendice. Théorème d’intégralité
Dans cet appendice, on fixe un nombre premier . Soit un ensemble de nombres premiers. Un élément de est dit -entier s’il est algébrique sur et entier sur . Soit un schéma séparé de type fini sur . Un -faisceau sur est dit -entier si pour tout , les valeurs propres de l’action de sur sont -entières. Des faisceaux -entiers sont stables par sous-quotients et extensions. Un objet est dit -entier si tous ses faisceaux de cohomologie sont -entiers. Cette notion est stable par [SGA 7, XXIa, 5.2.2].
Théorème 5.1.
Soient un morphisme de schémas séparés de type fini sur et -entier. Alors est -entier.
Ce résultat est démontré dans [SGA 7, XXIa, 5.6] en supposant la résolution des singularités. On peut adapter la démonstration pour éliminer l’hypothèse de résolution. En fait, le premier usage de l’hypothèse de résolution (l. 4 de la démonstration [ibid., p. 396]) peut être remplacé par [SGA 4, Finitude]. Pour le deuxième usage (bas de [SGA 7, XXIa, p. 397]), rappelons que l’on est dans le cas suivant
(5.1.1) |
où est une extension finie de convenable, son anneau des entiers, l’idéal maximal.
Lemme 5.2.
Soit un morphisme de schémas séparés de type fini sur , où est un corps parfait. Alors il existe un diagramme commutatif
où est un hyper-recouvrement propre et pour tout , est une immersion ouverte, propre, lisse sur , un diviseur à croisements normaux dans de complémentaire .
Alors
donc on a une suite spectrale
et satisfont encore (5.1.1), donc est lisse sur et modérément ramifié le long de . D’après [SGA 7, XXIa, 5.6.1], la -intégralité de implique la -intégralité de , qui donne alors la -intégralité de car est propre. Il en suit que est -entier.
Corollaire 5.3.
Soient un morphisme quasi-fini de schémas séparés de type fini sur et un faisceau pervers -entier. Alors est -entier.
Démonstration.
Références
- [BBD] A. Beilinson, J. Bernstein, P. Deligne. Faisceaux pervers, Astérisque 100, 1982.
- [De1] P. Deligne. La conjecture de Weil : I, Publ. math. IHÉS 43 (1974), 273–308.
- [De2] —— Théorie de Hodge : III, Publ. math. IHÉS 44 (1974), 5–77.
- [De3] —— La conjecture de Weil : II, Publ. math. IHÉS 52 (1980), 137–252.
- [De4] —— Décomposition dans la catégorie dérivée, dans Motives, 1994, 115–128.
- [Eke] T. Ekedahl. On the adic formalism, dans The Grothendieck Festschrift, Vol. II, Birkhäuser, 1990.
- [Fuji] K. Fujiwara. Independence of for intersection cohomology (after Gabber), dans Algebraic Geometry 2000, Azumino, 2002, 145–151.
- [deJ] A. J. de Jong. Smoothness, semi-stability and alterations, Publ. math. IHÉS 83 (1996), 51–93.
- [Lau] G. Laumon. Transformation de Fourier, constantes d’équations fonctionnelles et conjecture de Weil, Publ. math. IHÉS 65 (1987), 131–210.
- [Org] F. Orgogozo. Altérations et groupe fondamental premier à , Bull. Soc. math. Fr. 131, no1, 123–147 (2003).
- [Tian] Y. Tian. Faisceaux pervers – propriétés géométriques, notes à rédiger.
- [SGA 4] P. Deligne. Cohomologie étale, Springer-Verlag, 1977.
- [SGA 7, XXIa] —— Théorème d’intégralité, Exposé XXI, Appendice, Groupe de monodromie en géométrie algébrique, Vol. II, Springer-Verlag, 1973, 384–399.