Approximation forte pour les variétés avec une action d’un groupe linéaire

Yang CAO Yang CAO
Laboratoire de Mathématiques d’Orsay
Univ. Paris-Sud, CNRS, Univ. Paris-Saclay
91405 Orsay, France
yang.cao@math.u-psud.fr
(Date: 3 mars 2024.)
Résumé.

Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe sur un corps de nombres. Soit UX𝑈𝑋U\hookrightarrow X une inclusion G𝐺G-équivariante d’un G𝐺G-espace homogène à stabilisateurs connexes dans une G𝐺G-variété lisse. On montre que X𝑋X satisfait l’approximation forte avec condition de Brauer-Manin hors d’un ensemble S𝑆S de places de k𝑘k dans chacun des cas suivants :

(i) S𝑆S est l’ensemble des places archimédiennes;

(ii) S𝑆S est un ensemble fini non vide quelconque, et k¯×=k¯[X]×superscript¯𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑋\bar{k}^{\times}=\bar{k}[X]^{\times}.

La démonstration utilise le cas X=U𝑋𝑈X=U, qui a fait l’objet de divers travaux.

Summary. Let G𝐺G be a connected linear algebraic group over a number field. Let UX𝑈𝑋U\hookrightarrow X be a G𝐺G-equivariant open embedding of a G𝐺G-homogeneous space with connected stabilizers into a smooth G𝐺G-variety. We prove that X𝑋X satisfies strong approximation with Brauer-Manin condition off a set S𝑆S of places of k𝑘k under either of the following hypotheses :

(i) S𝑆S is the set of archimedean places;

(ii) S𝑆S is a nonempty finite set and k¯×=k¯[X]×superscript¯𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑋\bar{k}^{\times}=\bar{k}[X]^{\times}.

The proof builds upon the case X=U𝑋𝑈X=U, which has been the object of several works.

1. Introduction

Soit k𝑘k un corps de nombres. On note ΩksubscriptΩ𝑘\Omega_{k} l’ensemble des places de k𝑘k et ksubscript𝑘\infty_{k} l’ensemble des places archimédiennes de k𝑘k. On note v<k𝑣subscript𝑘v<\infty_{k} pour vΩkk𝑣subscriptΩ𝑘subscript𝑘v\in\Omega_{k}\setminus\infty_{k}. Notons 𝒪ksubscript𝒪𝑘{\mathcal{O}}_{k} l’anneau des entiers de k𝑘k et 𝒪Ssubscript𝒪𝑆{\mathcal{O}}_{S} l’anneau des S𝑆S-entiers de k𝑘k pour un sous-ensemble fini S𝑆S de ΩksubscriptΩ𝑘\Omega_{k} contenant ksubscript𝑘\infty_{k}. Pour chaque vΩk𝑣subscriptΩ𝑘v\in\Omega_{k}, on note kvsubscript𝑘𝑣k_{v} le complété de k𝑘k en v𝑣v et 𝒪vkvsubscript𝒪𝑣subscript𝑘𝑣{\mathcal{O}}_{v}\subset k_{v} l’anneau des entiers (𝒪v=kvsubscript𝒪𝑣subscript𝑘𝑣{\mathcal{O}}_{v}=k_{v} pour vk𝑣subscript𝑘v\in\infty_{k}). Soit 𝐀ksubscript𝐀𝑘{\mathbf{A}}_{k} l’anneau des adèles de k𝑘k. Pour un sous-ensemble fini SΩk𝑆subscriptΩ𝑘S\subset\Omega_{k}, soit 𝐀kSsuperscriptsubscript𝐀𝑘𝑆{\mathbf{A}}_{k}^{S} l’anneau des adèles hors de S𝑆S et kS:=vSkvassignsubscript𝑘𝑆subscriptproduct𝑣𝑆subscript𝑘𝑣k_{S}:=\prod_{v\in S}k_{v}. Par exemple, soit 𝐀ksuperscriptsubscript𝐀𝑘{\mathbf{A}}_{k}^{\infty} l’anneau des adèles finis et k:=vkkvassignsubscript𝑘subscriptproduct𝑣subscript𝑘subscript𝑘𝑣k_{\infty}:=\prod_{v\in\infty_{k}}k_{v}.

On rappelle les définitions de [CTX09], [CTX13, §2], [BD] et [CX1].

Pour B𝐵B sous-ensemble de Br(X)Br𝑋{\mathrm{Br}}(X), on définit

X(𝐀k)B={(xv)vΩkX(𝐀k):vΩkinvv(ξ(xv))=0/,ξB}.X({{\mathbf{A}}}_{k})^{B}=\{(x_{v})_{v\in\Omega_{k}}\in X({{\mathbf{A}}}_{k}):\ \ \sum_{v\in\Omega_{k}}\ inv_{v}(\xi(x_{v}))=0\in{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}},\ \ \forall\xi\in B\}.

Comme l’a remarqué Manin, la théorie du corps de classes donne X(k)X(𝐀k)B𝑋𝑘𝑋superscriptsubscript𝐀𝑘𝐵X(k)\subseteq X({\mathbf{A}}_{k})^{B}.

Définissons

X(𝐀k)=π0(X(k))×X(𝐀k)𝑋subscriptsubscript𝐀𝑘subscript𝜋0𝑋subscript𝑘𝑋superscriptsubscript𝐀𝑘X({\mathbf{A}}_{k})_{\bullet}=\pi_{0}(X(k_{\infty}))\times X({\mathbf{A}}_{k}^{\infty}) (1.1)

la projection, où π0(X(k))subscript𝜋0𝑋subscript𝑘\pi_{0}(X(k_{\infty})) est l’ensemble des composantes connexes de X(k)𝑋subscript𝑘X(k_{\infty}).

Puisque, pour tout vk𝑣subscript𝑘v\in\infty_{k}, chaque élément de Br(X)Br𝑋{\mathrm{Br}}(X) prend une valeur constante sur chaque composante connexe de π0(X(kv))subscript𝜋0𝑋subscript𝑘𝑣\pi_{0}(X(k_{v})), pour tout sous-ensemble BBr(X)𝐵Br𝑋B\subset{\mathrm{Br}}(X) on peut définir :

X(𝐀k)B={(xv)vΩkX(𝐀k):vΩkinvv(ξ(xv))=0/,ξB}.X({{\mathbf{A}}}_{k})_{\bullet}^{B}=\{(x_{v})_{v\in\Omega_{k}}\in X({{\mathbf{A}}}_{k})_{\bullet}:\ \ \sum_{v\in\Omega_{k}}\ inv_{v}(\xi(x_{v}))=0\in{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}},\ \ \forall\xi\in B\}.
Définition 1.1.

([CTX09, CTX13]) Soient k𝑘k un corps de nombres, X𝑋X une k𝑘k-variété et SΩk𝑆subscriptΩ𝑘S\subset\Omega_{k} un sous-ensemble fini. Notons PrS:X(𝐀k)X(𝐀kS):𝑃superscript𝑟𝑆𝑋subscript𝐀𝑘𝑋superscriptsubscript𝐀𝑘𝑆Pr^{S}:X({\mathbf{A}}_{k})\to X({\mathbf{A}}_{k}^{S}) la projection.

(1) Si X(k)𝑋𝑘X(k) est dense dans PrS(X(𝐀k))𝑃superscript𝑟𝑆𝑋subscript𝐀𝑘Pr^{S}(X({\mathbf{A}}_{k})), on dit que X𝑋X satisfait l’approximation forte hors de S𝑆S.

(2) Si X(k)𝑋𝑘X(k) est dense dans PrS(X(𝐀k)B)𝑃superscript𝑟𝑆𝑋superscriptsubscript𝐀𝑘𝐵Pr^{S}(X({\mathbf{A}}_{k})^{B}) pour un sous-ensemble B𝐵B de Br(X)Br𝑋{\mathrm{Br}}(X), on dit que X𝑋X satisfait l’approximation forte par rapport à B𝐵B hors de S𝑆S. On dit aussi alors que X𝑋X satisfait l’approximation forte de Brauer-Manin par rapport à B𝐵B hors de S𝑆S.

Si S=k𝑆subscript𝑘S=\infty_{k}, on peut s’intéresser à une question un peu plus précise tenant compte des composantes connexes réelles : X(k)𝑋𝑘X(k) est-il dense dans X(𝐀k)B𝑋subscriptsuperscriptsubscript𝐀𝑘𝐵X({\mathbf{A}}_{k})^{B}_{\bullet} pour un sous-groupe BBr(X)𝐵Br𝑋B\subset{\mathrm{Br}}(X)?

Pour les espaces homogènes de groupes algébriques connexes, ces questions ont fait ces dernières années l’objet d’une série de travaux [CTX09, Ha08, BD] prolongeant des travaux classiques.

Lorsqu’on cherche à étendre la classe des variétés satisfaisant les propriétés ci-dessus, il est naturel de poser les questions 1.2 et 1.3 suivantes.

Question 1.2.

Soient X𝑋X une k𝑘k-variété lisse géométriquement intègre et U𝑈U un ouvert de X𝑋X. Si U(k)𝑈𝑘U(k) est dense dans U(𝐀k)Br(U)𝑈subscriptsuperscriptsubscript𝐀𝑘Br𝑈U({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}(U)}_{\bullet}, sous quelles conditions peut-on établir que X(k)𝑋𝑘X(k) est dense dans X(𝐀k)Br(X)𝑋subscriptsuperscriptsubscript𝐀𝑘Br𝑋X({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}(X)}_{\bullet}?

Le cas qui nous intéresse est celui où U𝑈U est un G𝐺G-espace homogène. En général, l’inclusion k¯×k¯[U]×superscript¯𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑈\bar{k}^{\times}\subset\bar{k}[U]^{\times} n’est pas un isomorphisme et, dans ce cas, il existe des exemples pour lesquels U𝑈U ne satisfait pas l’approximation forte par rapport à Br(U)Br𝑈{\mathrm{Br}}(U) hors d’un sous-ensemble fini SΩk𝑆subscriptΩ𝑘S\subset\Omega_{k} non vide quelconque (par exemple U𝔾m𝑈subscript𝔾𝑚U\cong{\mathbb{G}}_{m}, k=𝑘k={\mathbb{Q}} et S={v0}𝑆subscript𝑣0S=\{v_{0}\} avec v0subscript𝑣0v_{0} une place non archimédienne).

Question 1.3.

Soit SΩk𝑆subscriptΩ𝑘S\subset\Omega_{k} un sous-ensemble fini non vide. Soient X𝑋X une k𝑘k-variété lisse géométriquement intègre et U𝑈U un ouvert de X𝑋X fibré sur un certain G𝐺G-espace homogène Z𝑍Z. Si toute fibre de U𝑈U au-dessus d’un k𝑘k-point de Z𝑍Z satisfait l’approximation forte hors de S𝑆S, sous quelles conditions peut-on établir l’approximation forte pour X𝑋X par rapport à Br(X)Br𝑋{\mathrm{Br}}(X) hors de S𝑆S?

Le principal résultat de cet article est le :

Théorème 1.4.

(cf. Théorème 7.6) Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe sur un corps de nombres k𝑘k, et soit X𝑋X une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre sur k𝑘k. Supposons qu’il existe un G𝐺G-ouvert UX𝑈𝑋U\subset X tel que UG/G0𝑈𝐺subscript𝐺0U\cong G/G_{0}, où G0Gsubscript𝐺0𝐺G_{0}\subset G est un sous-groupe fermé connexe. Soit SΩk𝑆subscriptΩ𝑘S\subset\Omega_{k} un sous-ensemble fini non vide et supposons que G(kS)superscript𝐺subscript𝑘𝑆G^{\prime}(k_{S}) est non compact pour chaque facteur simple Gsuperscript𝐺G^{\prime} du groupe Gscsuperscript𝐺𝑠𝑐G^{sc}.

(1) Si Sk𝑆subscript𝑘S\subset\infty_{k}, alors X(k)𝑋𝑘X(k) est dense dans X(𝐀k)Br(X)𝑋superscriptsubscriptsubscript𝐀𝑘Br𝑋X({\mathbf{A}}_{k})_{\bullet}^{{\mathrm{Br}}(X)}.

(2) Si k¯×=k¯[X]×superscript¯𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑋\bar{k}^{\times}=\bar{k}[X]^{\times}, alors X𝑋X satisfait l’approximation forte de Brauer-Manin par rapport à Br(X)Br𝑋{\mathrm{Br}}(X) hors de S𝑆S.

Ce théorème est une conséquence directe d’un résultat plus général mais d’énoncé technique (Théorème 7.5).

Le théorème 1.4 (1) avait déjà été établi dans les cas suivants :

(i) X𝑋X est une variété torique, c’est-à-dire que G𝐺G est un tore (F. Xu et l’auteur [CX]).

(ii) X𝑋X est une variété groupique, c’est-à-dire que G𝐺G est un groupe linéaire connexe et que G0=1subscript𝐺01G_{0}=1 (F. Xu et l’auteur [CX1]).

(iii) X𝑋X est comme dans le théorème, avec G0subscript𝐺0G_{0} résoluble connexe (résultat tout récent de D. Wei [Wei16]).

Au §4, on donne une démonstration totalement nouvelle de ce résultat, laquelle est plus simple que celles des trois travaux ci-dessus.

Le théorème 1.4 (2) avait déjà été établi dans les cas suivants :

(iv) X𝑋X est une variété torique (D. Wei [Wei14]).

(v) X𝑋X est une variété groupique (F. Xu et l’auteur [CX1]).

Les démonstrations de ce résultat, comme celle de [CX1], reposent d’une part sur des constructions géométriques sur un corps quelconque, d’autre part sur les théorèmes d’approximation forte avec condition de Brauer-Manin pour les espaces homogènes établis dans [CTX09, Ha08, BD]. Les constructions géométriques du présent article s’inspirent de celles de [CX1] et la partie arithmétique du présent article utilise une généralisation de [CDX] (cf. §5).

Dans les quatre articles cités, on a la conclusion plus précise : dans les énoncés, on peut remplacer Br(X)Br𝑋{\mathrm{Br}}(X) par le sous-groupe “algébrique” Br1(X)Br(X)subscriptBr1𝑋Br𝑋{\mathrm{Br}}_{1}(X)\subset{\mathrm{Br}}(X), dont la définition est rappelée ci-dessous. Dans le cadre général où nous nous plaçons, il faut utiliser tout le groupe de Brauer Br(X)Br𝑋{\mathrm{Br}}(X). L’idée clé est la notion de sous-groupe de Brauer invariant (cf. §3), qui généralise [BD, §1.2].

Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe. Le plan de l’article est le suivant:

La section 2 est consacrée à divers préliminaires géométriques, notamment sur les G𝐺G-variétés et leurs torseurs sous un tore ou un groupe de type multiplicatif. Au §2.3, on étudie les torseurs sous un groupe de type multiplicatif sur une G𝐺G-variété. On montre que tout tel torseur peut être muni canoniquement d’une action d’un groupe linéaire H𝐻H qui s’envoie sur G𝐺G (Théorème 2.7). Pour cela, on utilise un théorème de Colliot-Thélène [CT08, Thm. 5.6] sur les torseurs au-dessus d’un groupe linéaire connexe.

Au §3, on définit la notion du sous-groupe de Brauer G𝐺G-invariant BrG(X)subscriptBr𝐺𝑋{\mathrm{Br}}_{G}(X) d’une G𝐺G-variété lisse (cf. Définition 3.1). On donne des caractérisations équivalentes sur les sous-groupes de BrG(X)subscriptBr𝐺𝑋{\mathrm{Br}}_{G}(X) (Proposition 3.3). Ensuite, on définit la notion d’homomorphisme de Sansuc (cf. Définition 3.8) et on généralise la suite exacte de Sansuc (cf. (3.6)). On étudie la propriété de BrG(X)subscriptBr𝐺𝑋{\mathrm{Br}}_{G}(X) par rapport au passage à la fibre d’un G𝐺G-morphisme vers un tore (Proposition 3.13). On généralise la notion de G𝐺G-espace homogène à stabilisateur géométrique connexe et on définit la notion de pseudo G𝐺G-espace homogène (Définition 3.15) qui sera utilisée aux §4 et §6.

La section 4 est consacrée à l’approximation forte hors des places archimédiennes. On établit le théorème 4.2 sur l’approximation d’un point adélique de X𝑋X satisfaisant une condition de Brauer-Manin par un tel point situé sur U𝑈U. Comme conséquence, on répond à la question 1.2 (Corollaire 4.5) dans ce cas. Ceci donne le théorème 1.4 (1).

Au §5, en utilisant la notion de sous-groupe G𝐺G-invariant du groupe de Brauer, on combine la suite exacte (3.6) et la méthode de [CDX], et on généralise [CDX, Thm. 1.2]. On établit un théorème de descente pour un torseur sous un groupe linéaire connexe quelconque (Théorème 5.9). Comme conséquence, on établit une formule sur les points adéliques d’un certain G𝐺G-espace homogène satisfaisant une condition de Brauer-Manin (Corollaire 5.13).

Au §6, pour une G𝐺G-variété X𝑋X munie d’un G𝐺G-ouvert U𝑈U fibré sur l’autre G𝐺G-variété Z𝑍Z, on considère l’approximation d’un point adélique de X𝑋X satisfaisant une condition de Brauer-Manin par un tel point situé dans la fibre au-dessus d’un point rationnel de Z𝑍Z (Question 6.1). Pour répondre à la question 6.1, on généralise [CX1, Prop. 3.6] et on établit au §6.1 un théorème plus fin sur l’approximation forte d’un espace affine (théorème 6.2). Ensuite, on combine ce théorème et l’étude du sous-groupe de Brauer G𝐺G-invariant (§3) avec la méthode de fibration de Colliot-Thélène et Harari [CTH], et on répond à la question 6.1 dans le cas où Z𝑍Z est un certain tore (Théorème 6.7 et Théorème 6.9). Au cas où Z𝑍Z est un pseudo G𝐺G-espace homogène, on résoud la question 6.1 (Théorème 6.11) à l’aide de tous les résultats ci-dessus (sauf ceux du §4).

La section 7 est consacrée à la preuve des résultats principaux à l’aide de tous les résultats ci-dessus. En utilisant la descente (§5), on établit d’abord un résultat (Proposition 7.4) sur l’approximation forte pour les G𝐺G-espaces homogènes à stabilisateur géométrique connexe, ce qui généralise un résultat de Borovoi et Demarche ([BD, Thm. 1.4]). Ensuite, on combine ce résultat avec les résultats des §4 et §6, et on établit le théorème principal (Théorème 7.6) sur l’approximation forte d’une G𝐺G-variété munie d’un G𝐺G-ouvert fibré sur un certain G𝐺G-espace homogène. Ceci donne immédiatement le théorème 1.4.


Conventions et notations.

Soit k𝑘k un corps quelconque de caractéristique 00. On note k¯¯𝑘\overline{k} une clôture algébrique et Γk:=Gal(k¯/k)assignsubscriptΓ𝑘Gal¯𝑘𝑘\Gamma_{k}:={\mathrm{Gal}}(\bar{k}/k).

Tous les groupes de cohomologie sont des groupes de cohomologie étale. Soit X𝑋X un schéma intègre. On note ηXsubscript𝜂𝑋\eta_{X} le point générique de X𝑋X.

Une k𝑘k-variété X𝑋X est un k𝑘k-schéma séparé de type fini. Pour X𝑋X une telle variété, on note k[X]𝑘delimited-[]𝑋k[X] son anneau des fonctions globales, k[X]×𝑘superscriptdelimited-[]𝑋k[X]^{\times} son groupe des fonctions inversibles, Pic(X):=Hét1(X,𝔾m)assignPic𝑋subscriptsuperscript𝐻1ét𝑋subscript𝔾𝑚\mathrm{Pic}(X):=H^{1}_{\text{\'{e}t}}(X,{\mathbb{G}}_{m}) son groupe de Picard et Br(X):=Hét2(X,𝔾m)assignBr𝑋superscriptsubscript𝐻ét2𝑋subscript𝔾𝑚{\mathrm{Br}}(X):=H_{\text{\'{e}t}}^{2}(X,{\mathbb{G}}_{m}) son groupe de Brauer. Notons

Br1(X):=Ker[Br(X)Br(Xk¯)] etBra(X):=Br1(X)/ImBr(k).formulae-sequenceassignsubscriptBr1𝑋Kerdelimited-[]Br𝑋Brsubscript𝑋¯𝑘 etassignsubscriptBr𝑎𝑋subscriptBr1𝑋ImBr𝑘{\mathrm{Br}}_{1}(X):={\mathrm{Ker}}[{\mathrm{Br}}(X)\to{\mathrm{Br}}(X_{\bar{k}})]\ \ \text{ et}\ \ {\mathrm{Br}}_{a}(X):={\mathrm{Br}}_{1}(X)/{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k).

Le groupe Br1(X)subscriptBr1𝑋{\mathrm{Br}}_{1}(X) est le sous-groupe “algébrique” du groupe de Brauer de X𝑋X. Si X𝑋X est intègre, on note k(X)𝑘𝑋k(X) son corps des fonctions rationnelles.

On note Xsingsubscript𝑋𝑠𝑖𝑛𝑔X_{sing} le lieu singulier de X𝑋X, et pour un sous-ensemble fermé DX𝐷𝑋D\subset X, on note Dsingsubscript𝐷𝑠𝑖𝑛𝑔D_{sing} le lieu singulier de D𝐷D comme sous-variété fermée réduite.

Un k𝑘k-groupe algébrique G𝐺G est une k𝑘k-variété qui est un k𝑘k-schéma en groupes. On note eGsubscript𝑒𝐺e_{G} l’unité de G𝐺G et Gsuperscript𝐺G^{*} le groupe des caractères de Gk¯subscript𝐺¯𝑘G_{\bar{k}}. C’est un module galoisien de type fini. Si G𝐺G est connexe, on note

Bre(G):=Ker(Br1(G)eGBr(k))Bra(G).assignsubscriptBr𝑒𝐺Kersuperscriptsubscript𝑒𝐺subscriptBr1𝐺Br𝑘subscriptBr𝑎𝐺{\mathrm{Br}}_{e}(G):={\mathrm{Ker}}({\mathrm{Br}}_{1}(G)\xrightarrow{e_{G}^{*}}{\mathrm{Br}}(k))\cong{\mathrm{Br}}_{a}(G). (1.2)

Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe. On note Gtorsuperscript𝐺𝑡𝑜𝑟G^{tor} son quotient torique maximal, Gusuperscript𝐺𝑢G^{u} son radical unipotent, Gred:=G/Guassignsuperscript𝐺𝑟𝑒𝑑𝐺superscript𝐺𝑢G^{red}:=G/G^{u} son quotient réductif maximal, Gssu:=Ker(GGtor)assignsuperscript𝐺𝑠𝑠𝑢Ker𝐺superscript𝐺𝑡𝑜𝑟G^{ssu}:={\mathrm{Ker}}(G\to G^{tor}), Gss:=Gssu/Guassignsuperscript𝐺𝑠𝑠superscript𝐺𝑠𝑠𝑢superscript𝐺𝑢G^{ss}:=G^{ssu}/G^{u} et Gscsuperscript𝐺𝑠𝑐G^{sc} le revêtement simplement connexe du groupe semi-simple Gsssuperscript𝐺𝑠𝑠G^{ss}. Alors on a G=(Gtor)superscript𝐺superscriptsuperscript𝐺𝑡𝑜𝑟G^{*}=(G^{tor})^{*}.

Soit G𝐺G un k𝑘k-groupe algébrique. Une G𝐺G-variété (X,ρ)𝑋𝜌(X,\rho) (ou X𝑋X) est une k𝑘k-variété X𝑋X munie d’une action à gauche G×kX𝜌X𝜌subscript𝑘𝐺𝑋𝑋G\times_{k}X\xrightarrow{\rho}X. Un ouvert UX𝑈𝑋U\subset X est un G𝐺G-ouvert si U𝑈U est invariant sous l’action de G𝐺G. Un k𝑘k-morphisme de G𝐺G-variétés est appelé G𝐺G-morphisme s’il est compatible avec l’action de G𝐺G.

Soit G𝐺G un k𝑘k-groupe algébrique connexe et X𝑋X une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre. Notons BrG(X)subscriptBr𝐺𝑋{\mathrm{Br}}_{G}(X) le sous-groupe de Brauer G𝐺G-invariant (cf: Définition 3.1). Dans le cas où XG/G0𝑋𝐺subscript𝐺0X\cong G/G_{0} avec G𝐺G linéaire et G0Gsubscript𝐺0𝐺G_{0}\subset G un sous-groupe fermé connexe, Borovoi et Demarche ont défini Br1(X,G):=Ker(Br(X)Br(Gk¯))assignsubscriptBr1𝑋𝐺KerBr𝑋Brsubscript𝐺¯𝑘{\mathrm{Br}}_{1}(X,G):={\mathrm{Ker}}({\mathrm{Br}}(X)\to{\mathrm{Br}}(G_{\bar{k}})) ([BD, §1.2]) En fait, on a (Proposition 3.9): BrG(X)Br1(X,G)subscriptBr𝐺𝑋subscriptBr1𝑋𝐺{\mathrm{Br}}_{G}(X)\cong{\mathrm{Br}}_{1}(X,G).

Soit T𝑇T un tore. Une variété torique (TX)𝑇𝑋(T\hookrightarrow X) est une T𝑇T-variété lisse intègre X𝑋X munie d’une immersion ouverte fixée TX𝑇𝑋T\hookrightarrow X de T𝑇T-variétés. Pour une k𝑘k-algèbre finie séparable K𝐾K, on a une variété torique canonique: (ResK/k𝔾mResK/k𝔸1).subscriptRes𝐾𝑘subscript𝔾𝑚subscriptRes𝐾𝑘superscript𝔸1({\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{G}}_{m}\hookrightarrow{\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1}).

Soit k𝑘k un corps de nombres. Soit X𝑋X une k𝑘k-variété. On note X(𝐀k)𝑋subscript𝐀𝑘X({\mathbf{A}}_{k}) l’ensemble des points adéliques de X𝑋X et on note X(𝐀k)𝑋subscriptsubscript𝐀𝑘X({\mathbf{A}}_{k})_{\bullet} comme en (1.1). Soit G𝐺G un k𝑘k-groupe algébrique. On note G(k)+𝐺superscriptsubscript𝑘G(k_{\infty})^{+} la composante connexe de l’identité de G(k):=vkG(kv)assign𝐺subscript𝑘subscriptproduct𝑣subscript𝑘𝐺subscript𝑘𝑣G(k_{\infty}):=\prod_{v\in\infty_{k}}G(k_{v}).

2. Préliminaires sur les G𝐺G-variétés et les torseurs

Dans toute cette section, k𝑘k est un corps quelconque de caractéristique 00. Sauf mention explicite du contraire, une variété est une k𝑘k-variété. Dans [CX1], le résultat de structure géométrique est [CX1, Prop. 3.12]. On en donne une généralisation (Proposition 2.2 et Proposition 2.3). Dans [CTSb, Lem. 1.6.2], Colliot-Thélène et Sansuc ont étudié la structure des torseurs YX𝑌𝑋Y\to X sous un tore et obtenu la suite exacte (2.2). On précise ici les morphismes de la suite exacte (2.2) (Proposition 2.5). Colliot-Thélène ([CT08, Thm. 5.6]) a étudié la structure des torseurs YX𝑌𝑋Y\to X sous un groupe de type mutiplicatif lorque la base X𝑋X est un groupe linéraire connexe. On considère ici le cas plus général des torseurs sur une variété X𝑋X munie d’une action d’un groupe G𝐺G. On établit un théorème général (Théorème 2.7) sur la structure de ces torseurs.

2.1. Préliminaires sur les G𝐺G-variétés

On rappelle un résultat pour les variétés toriques lisses ([CX, Prop. 2.10]).

Lemme 2.1.

Soient T𝑇T un tore et (TZ)𝑇𝑍(T\hookrightarrow Z) une variété torique lisse. Soit Z1:=Z[(ZT)sing]assignsubscript𝑍1𝑍delimited-[]subscript𝑍𝑇𝑠𝑖𝑛𝑔Z_{1}:=Z\setminus[(Z\setminus T)_{sing}]. Alors (TZ1)𝑇subscript𝑍1(T\hookrightarrow Z_{1}) est une variété torique, codim(ZZ1,Z)2codim𝑍subscript𝑍1𝑍2{\mathrm{codim}}(Z\setminus Z_{1},Z)\geq 2 et chaque Tk¯subscript𝑇¯𝑘T_{\bar{k}}-orbite de (Z1T)k¯subscriptsubscript𝑍1𝑇¯𝑘(Z_{1}\setminus T)_{\bar{k}} est de codimension 111 et son stabilisateur géométrique est isomorphe à 𝔾m,k¯subscript𝔾𝑚¯𝑘{\mathbb{G}}_{m,\bar{k}}.

Démonstration.

Puisque (ZT)singsubscript𝑍𝑇𝑠𝑖𝑛𝑔(Z\setminus T)_{sing} est T𝑇T-invariant et dim((ZT)sing)<dim(ZT)dimensionsubscript𝑍𝑇𝑠𝑖𝑛𝑔dimension𝑍𝑇\dim((Z\setminus T)_{sing})<\dim(Z\setminus T), la variété (TZ1)𝑇subscript𝑍1(T\hookrightarrow Z_{1}) est une variété torique et codim(ZZ1,Z)2codim𝑍subscript𝑍1𝑍2{\mathrm{codim}}(Z\setminus Z_{1},Z)\geq 2.

Supposons que k=k¯𝑘¯𝑘k=\bar{k}. Dans ce cas, toutes les variétés toriques lisses de dimension d𝑑d ont un recouvrement par des variétés toriques (𝔾mn𝔾mi×𝔸ni)isubscriptsuperscriptsubscript𝔾𝑚𝑛superscriptsubscript𝔾𝑚𝑖superscript𝔸𝑛𝑖𝑖({\mathbb{G}}_{m}^{n}\hookrightarrow{\mathbb{G}}_{m}^{i}\times{\mathbb{A}}^{n-i})_{i} (cf. [CX, Lem. 2.1]), et donc Z1subscript𝑍1Z_{1} admet un recouvrement par des variétés toriques 𝔾mdim(Z)1×𝔸1superscriptsubscript𝔾𝑚dimension𝑍1superscript𝔸1{\mathbb{G}}_{m}^{\dim(Z)-1}\times{\mathbb{A}}^{1} et 𝔾mdim(Z)superscriptsubscript𝔾𝑚dimension𝑍{\mathbb{G}}_{m}^{\dim(Z)}. Le résultat en découle. ∎

Proposition 2.2.

Soient TZ1Z𝑇subscript𝑍1𝑍T\subset Z_{1}\subset Z comme dans le lemme 2.1. Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe muni d’un homomorphisme surjectif G𝜑T𝜑𝐺𝑇G\xrightarrow{\varphi}T de noyau connexe. Soit X𝑋X une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre munie d’un G𝐺G-morphisme dominant X𝑓Z𝑓𝑋𝑍X\xrightarrow{f}Z. Soit U𝑈U un G𝐺G-ouvert de X𝑋X tel que f(U)T𝑓𝑈𝑇f(U)\subset T. On a:

(1) le morphisme f1(Z1)f|Z1Z1evaluated-at𝑓subscript𝑍1superscript𝑓1subscript𝑍1subscript𝑍1f^{-1}(Z_{1})\xrightarrow{f|_{Z_{1}}}Z_{1} est plat;

(2) si f𝑓f induit un isomorphisme DivZk¯Tk¯(Zk¯)fDivDivXk¯Uk¯(Xk¯)subscriptsuperscript𝑓DivsubscriptDivsubscript𝑍¯𝑘subscript𝑇¯𝑘subscript𝑍¯𝑘subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘{\mathrm{Div}}_{Z_{\bar{k}}\setminus T_{\bar{k}}}(Z_{\bar{k}})\xrightarrow{f^{*}_{{\mathrm{Div}}}}{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}), alors il existe un G𝐺G-ouvert X1subscript𝑋1X_{1} de X𝑋X tel que f(X1)Z1𝑓subscript𝑋1subscript𝑍1f(X_{1})\subset Z_{1}, X1f1(T)=Usubscript𝑋1superscript𝑓1𝑇𝑈X_{1}\cap f^{-1}(T)=U, codim(XX1,X)2codim𝑋subscript𝑋1𝑋2{\mathrm{codim}}(X\setminus X_{1},X)\geq 2 et X1f|X1Z1evaluated-at𝑓subscript𝑋1subscript𝑋1subscript𝑍1X_{1}\xrightarrow{f|_{X_{1}}}Z_{1} soit lisse, surjectif à fibres géométriquement intègres.

Démonstration.

Par le lemme 2.1, Z1subscript𝑍1Z_{1} est T𝑇T-invariant, codim(ZZ1,Z)2codim𝑍subscript𝑍1𝑍2{\mathrm{codim}}(Z\setminus Z_{1},Z)\geq 2 et (Z1T)k¯=iFisubscriptsubscript𝑍1𝑇¯𝑘subscriptcoproduct𝑖subscript𝐹𝑖(Z_{1}\setminus T)_{\bar{k}}=\coprod_{i}F_{i}, où Fisubscript𝐹𝑖F_{i} est Tk¯subscript𝑇¯𝑘T_{\bar{k}}-orbite de codimension 111. Donc f1(Z1)superscript𝑓1subscript𝑍1f^{-1}(Z_{1}) et f1(T)U¯X¯superscript𝑓1𝑇𝑈𝑋\overline{f^{-1}(T)\setminus U}\subset X sont G𝐺G-invariants.

Pour (1), on peut supposer que X=f1(Z1)𝑋superscript𝑓1subscript𝑍1X=f^{-1}(Z_{1}) et k=k¯𝑘¯𝑘k=\bar{k}. Puisque Z1subscript𝑍1Z_{1} est lisse, X𝑋X est intègre et f𝑓f est dominant, il existe un ouvert VZ1𝑉subscript𝑍1V\subset Z_{1} tel que codim(Z1V,Z1)2codimsubscript𝑍1𝑉subscript𝑍12{\mathrm{codim}}(Z_{1}\setminus V,Z_{1})\geq 2 et f1(V)Vsuperscript𝑓1𝑉𝑉f^{-1}(V)\to V soit plat. Donc pour chaque i𝑖i, VFi𝑉subscript𝐹𝑖V\cap F_{i}\neq\emptyset. En utilisant l’action de G𝐺G, on a que f|Z1evaluated-at𝑓subscript𝑍1f|_{Z_{1}} est plat.

Pour (2), puisque fDivsubscriptsuperscript𝑓Divf^{*}_{{\mathrm{Div}}} est un isomorphisme, on a

codim(f1(T)U¯,X)2 etcodim(f1(ZZ1),X)2.formulae-sequencecodim¯superscript𝑓1𝑇𝑈𝑋2 etcodimsuperscript𝑓1𝑍subscript𝑍1𝑋2{\mathrm{codim}}(\overline{f^{-1}(T)\setminus U},X)\geq 2\ \ \ \text{ et}\ \ \ {\mathrm{codim}}(f^{-1}(Z\setminus Z_{1}),X)\geq 2.

On note X2:=f1(Z1)f1(T)U¯assignsubscript𝑋2superscript𝑓1subscript𝑍1¯superscript𝑓1𝑇𝑈X_{2}:=f^{-1}(Z_{1})\setminus\overline{f^{-1}(T)\setminus U} et X3:=X2(X2U)singassignsubscript𝑋3subscript𝑋2subscriptsubscript𝑋2𝑈𝑠𝑖𝑛𝑔X_{3}:=X_{2}\setminus(X_{2}\setminus U)_{sing}. Alors (X3U)=DEsubscript𝑋3𝑈𝐷coproduct𝐸(X_{3}\setminus U)=D\coprod E avec codim(E,X3)2codim𝐸subscript𝑋32{\mathrm{codim}}(E,X_{3})\geq 2 et toutes les composantes connexes de D𝐷D sont de dimension dim(X)1dimension𝑋1\dim(X)-1. On note X1:=X3Eassignsubscript𝑋1subscript𝑋3𝐸X_{1}:=X_{3}\setminus E. Alors X1subscript𝑋1X_{1} est G𝐺G-invariant, f(X1)Z1𝑓subscript𝑋1subscript𝑍1f(X_{1})\subset Z_{1}, X1f1(T)=Usubscript𝑋1superscript𝑓1𝑇𝑈X_{1}\cap f^{-1}(T)=U, codim(XX1,X)2codim𝑋subscript𝑋1𝑋2{\mathrm{codim}}(X\setminus X_{1},X)\geq 2 et chaque composante connexe de (X1U)k¯subscriptsubscript𝑋1𝑈¯𝑘(X_{1}\setminus U)_{\bar{k}} est lisse, intègre de dimension dim(X)1dimension𝑋1\dim(X)-1.

Puisque fDivsubscriptsuperscript𝑓Divf^{*}_{{\mathrm{Div}}} est un isomorphisme, (X1U)k¯iDisubscriptsubscript𝑋1𝑈¯𝑘subscriptcoproduct𝑖subscript𝐷𝑖(X_{1}\setminus U)_{\bar{k}}\cong\coprod_{i}D_{i} avec Di=f1(Fi)X1subscript𝐷𝑖superscript𝑓1subscript𝐹𝑖subscript𝑋1D_{i}=f^{-1}(F_{i})\cap X_{1}. Alors chaque Disubscript𝐷𝑖D_{i} est une Gk¯subscript𝐺¯𝑘G_{\bar{k}}-variété lisse intègre de dimension dim(X)1dimension𝑋1\dim(X)-1. Puisque Ker(φ)Ker𝜑{\mathrm{Ker}}(\varphi) est connexe, le stabilisateur de Fisubscript𝐹𝑖F_{i} comme Gk¯subscript𝐺¯𝑘G_{\bar{k}}-variété est connexe. Par [CX1, Prop. 2.2], les morphismes UT𝑈𝑇U\to T et DiFisubscript𝐷𝑖subscript𝐹𝑖D_{i}\to F_{i} sont lisses surjectifs à fibres géométriquement intègres. Le résultat en découle. ∎

Proposition 2.3.

Soient T𝑇T et T0subscript𝑇0T_{0} deux tores avec T0subscript𝑇0T_{0} quasi-trivial. Soient X𝑋X une variété lisse géométriquement intègre et UX𝑈𝑋U\subset X un ouvert muni d’un morphisme U𝑓T0×T𝑓𝑈subscript𝑇0𝑇U\xrightarrow{f}T_{0}\times T. Supposons que la composition

Λ:T0p1T0×Tfk¯[U]×/k¯×divXDivXk¯Uk¯(Xk¯):Λsuperscriptsubscript𝑝1superscriptsubscript𝑇0superscriptsubscript𝑇0superscript𝑇superscript𝑓¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑈superscript¯𝑘subscriptdiv𝑋subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘\Lambda:\ T_{0}^{*}\xrightarrow{p_{1}^{*}}T_{0}^{*}\times T^{*}\xrightarrow{f^{*}}\bar{k}[U]^{\times}/\bar{k}^{\times}\xrightarrow{{\mathrm{div}}_{X}}{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}})

est un isomorphisme.

(1) Alors il existe un homomorphisme T0ϕTitalic-ϕsubscript𝑇0𝑇T_{0}\xrightarrow{\phi}T et une variété torique (T0𝔸l)subscript𝑇0superscript𝔸𝑙(T_{0}\hookrightarrow{\mathbb{A}}^{l}) tels que:

(a) il existe une k𝑘k-algèbre finie séparable K𝐾K et un isomorphisme de variétés toriques:

(T0𝔸l)(ResK/k𝔾mResK/k𝔸K1);subscript𝑇0superscript𝔸𝑙subscriptRes𝐾𝑘subscript𝔾𝑚subscriptRes𝐾𝑘subscriptsuperscript𝔸1𝐾(T_{0}\hookrightarrow{\mathbb{A}}^{l})\cong({\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{G}}_{m}\hookrightarrow{\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1}_{K}); (2.1)

(b) si l’on note

T0×Tϕ~T0×T:(t0,t)(t0,tϕ(t0)),:~italic-ϕsubscript𝑇0𝑇subscript𝑇0𝑇maps-tosubscript𝑡0𝑡subscript𝑡0𝑡italic-ϕsubscript𝑡0T_{0}\times T\xrightarrow{\widetilde{\phi}}T_{0}\times T:\ (t_{0},t)\mapsto(t_{0},t-\phi(t_{0})),

alors le morphisme ϕ~f~italic-ϕ𝑓\widetilde{\phi}\circ f peut être étendu à un unique morphisme Xf𝔸l×Tsuperscript𝑓𝑋superscript𝔸𝑙𝑇X\xrightarrow{f^{\prime}}{\mathbb{A}}^{l}\times T;

(c) on a un isomorphisme Div(𝔸l×T)k¯(T0×T)k¯((𝔸l×T)k¯)fDivXk¯Uk¯(Xk¯).superscriptsuperscript𝑓subscriptDivsubscriptsuperscript𝔸𝑙𝑇¯𝑘subscriptsubscript𝑇0𝑇¯𝑘subscriptsuperscript𝔸𝑙𝑇¯𝑘subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘{\mathrm{Div}}_{({\mathbb{A}}^{l}\times T)_{\bar{k}}\setminus(T_{0}\times T)_{\bar{k}}}(({\mathbb{A}}^{l}\times T)_{\bar{k}})\xrightarrow{{f^{\prime}}^{*}}{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}).

(2) Soit G𝐺G un groupe linéaire muni d’un homomorphisme G𝜑T0×T𝜑𝐺subscript𝑇0𝑇G\xrightarrow{\varphi}T_{0}\times T. Supposons que X𝑋X est une G𝐺G-variété, UX𝑈𝑋U\subset X est un G𝐺G-ouvert et f𝑓f est un G𝐺G-morphisme. Alors le morphisme fsuperscript𝑓f^{\prime} est un G𝐺G-morphisme, où l’action de G𝐺G sur 𝔸l×Tsuperscript𝔸𝑙𝑇{\mathbb{A}}^{l}\times T est induite par ϕ~φ~italic-ϕ𝜑\widetilde{\phi}\circ\varphi.

Démonstration.

Soient {Di}i=1lsuperscriptsubscriptsubscript𝐷𝑖𝑖1𝑙\{D_{i}\}_{i=1}^{l} les composantes irréductibles de (XU)k¯subscript𝑋𝑈¯𝑘(X\setminus U)_{\bar{k}} dont la dimension est dim(X)1dimension𝑋1\dim(X)-1. Alors DivXk¯Uk¯(Xk¯)i[Di]subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘subscriptdirect-sum𝑖delimited-[]subscript𝐷𝑖{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}})\cong\oplus_{i}{\mathbb{Z}}\cdot[D_{i}]. Puisque ΛΛ\Lambda est un isomorphisme, il existe une base {xi}subscript𝑥𝑖\{x_{i}\} de T0superscriptsubscript𝑇0T_{0}^{*} telle que Λ(xi)=DiΛsubscript𝑥𝑖subscript𝐷𝑖\Lambda(x_{i})=D_{i}. Puisque k¯[T0]×=k¯×T0¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝑇0direct-sumsuperscript¯𝑘superscriptsubscript𝑇0\bar{k}[T_{0}]^{\times}=\bar{k}^{\times}\oplus T_{0}^{*}, on peut supposer que xik¯[T0]×subscript𝑥𝑖¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝑇0x_{i}\in\bar{k}[T_{0}]^{\times} et {xi}i=1lsuperscriptsubscriptsubscript𝑥𝑖𝑖1𝑙\{x_{i}\}_{i=1}^{l} est globalement Gal(k¯/k)Gal¯𝑘𝑘{\mathrm{Gal}}(\bar{k}/k)-invariant. Soit K𝐾K la k𝑘k-algèbre finie séparable qui correspond au Gal(k¯/k)Gal¯𝑘𝑘{\mathrm{Gal}}(\bar{k}/k)-ensemble {xi}i=1lsuperscriptsubscriptsubscript𝑥𝑖𝑖1𝑙\{x_{i}\}_{i=1}^{l}. Alors T0ResK/k𝔾m,Ksubscript𝑇0subscriptRes𝐾𝑘subscript𝔾𝑚𝐾T_{0}\cong{\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{G}}_{m,K}, et l’immersion ouverte

T0,k¯Speck¯[x1,x11,,xl,xl1]Speck¯[x1,,xl]𝔸k¯l(ResK/k𝔸K1)k¯subscript𝑇0¯𝑘Spec¯𝑘subscript𝑥1superscriptsubscript𝑥11subscript𝑥𝑙superscriptsubscript𝑥𝑙1Spec¯𝑘subscript𝑥1subscript𝑥𝑙subscriptsuperscript𝔸𝑙¯𝑘subscriptsubscriptRes𝐾𝑘subscriptsuperscript𝔸1𝐾¯𝑘T_{0,\bar{k}}\cong{\mathrm{Spec}}\ \bar{k}[x_{1},x_{1}^{-1},\cdots,x_{l},x_{l}^{-1}]\hookrightarrow{\mathrm{Spec}}\ \bar{k}[x_{1},\cdots,x_{l}]\cong{\mathbb{A}}^{l}_{\bar{k}}\cong({\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1}_{K})_{\bar{k}}

est exactement l’immersion ouverte (ResK/k𝔾m,KResK/k𝔸K1)k¯subscriptsubscriptRes𝐾𝑘subscript𝔾𝑚𝐾subscriptRes𝐾𝑘subscriptsuperscript𝔸1𝐾¯𝑘({\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{G}}_{m,K}\hookrightarrow{\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1}_{K})_{\bar{k}}. Puisque 𝔸lResK/k𝔸K1superscript𝔸𝑙subscriptRes𝐾𝑘subscriptsuperscript𝔸1𝐾{\mathbb{A}}^{l}\cong{\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1}_{K}, on obtient canoniquement une variété torique T0𝔸lsubscript𝑇0superscript𝔸𝑙T_{0}\hookrightarrow{\mathbb{A}}^{l}.

Notons Tk¯Speck¯[t1,t11,,tn,tn1]subscript𝑇¯𝑘Spec¯𝑘subscript𝑡1superscriptsubscript𝑡11subscript𝑡𝑛superscriptsubscript𝑡𝑛1T_{\bar{k}}\cong{\mathrm{Spec}}\ \bar{k}[t_{1},t_{1}^{-1},\cdots,t_{n},t_{n}^{-1}] et donc

(𝔸l×T)k¯Speck¯[x1,,xl,t1,t11,,tn,tn1].subscriptsuperscript𝔸𝑙𝑇¯𝑘Spec¯𝑘subscript𝑥1subscript𝑥𝑙subscript𝑡1superscriptsubscript𝑡11subscript𝑡𝑛superscriptsubscript𝑡𝑛1({\mathbb{A}}^{l}\times T)_{\bar{k}}\cong{\mathrm{Spec}}\ \bar{k}[x_{1},\cdots,x_{l},t_{1},t_{1}^{-1},\cdots,t_{n},t_{n}^{-1}].

Soit T0ϕTitalic-ϕsubscript𝑇0𝑇T_{0}\xrightarrow{\phi}T l’homomorphisme correspondant à la composition

ϕ::superscriptitalic-ϕabsent\textstyle{\phi^{*}:}Tsuperscript𝑇\textstyle{T^{*}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p2superscriptsubscript𝑝2\scriptstyle{p_{2}^{*}}T0×Tsuperscriptsubscript𝑇0superscript𝑇\textstyle{T_{0}^{*}\times T^{*}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}fsuperscript𝑓\scriptstyle{f^{*}}k¯[U]×/k¯×¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑈superscript¯𝑘\textstyle{\bar{k}[U]^{\times}/\bar{k}^{\times}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}divXsubscriptdiv𝑋\scriptstyle{{\mathrm{div}}_{X}}DivXk¯Uk¯(Xk¯)subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘\textstyle{{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Λ1superscriptΛ1\scriptstyle{\Lambda^{-1}}\scriptstyle{\cong}T0.superscriptsubscript𝑇0\textstyle{T_{0}^{*}.}

Puisque l’homomorphisme T0×Tϕ~T0×Tsuperscript~italic-ϕsuperscriptsubscript𝑇0superscript𝑇superscriptsubscript𝑇0superscript𝑇T_{0}^{*}\times T^{*}\xrightarrow{\widetilde{\phi}^{*}}T_{0}^{*}\times T^{*} est défini par (t0,t)(t0ϕ(t),t)maps-tosubscript𝑡0𝑡subscript𝑡0superscriptitalic-ϕ𝑡𝑡\ (t_{0},t)\mapsto(t_{0}-\phi^{*}(t),t), on a

(divXfϕ~)(xi)=(divXf)(xi)=Λ(xi)=Disubscriptdiv𝑋superscript𝑓superscript~italic-ϕsubscript𝑥𝑖subscriptdiv𝑋superscript𝑓subscript𝑥𝑖Λsubscript𝑥𝑖subscript𝐷𝑖({\mathrm{div}}_{X}\circ f^{*}\circ\widetilde{\phi}^{*})(x_{i})=({\mathrm{div}}_{X}\circ f^{*})(x_{i})=\Lambda(x_{i})=D_{i}

et

(divXfϕ~)(ti)=((divXf)(divXfp1ϕ))(ti)=((divXf)(Λϕ))(ti)=0.subscriptdiv𝑋superscript𝑓superscript~italic-ϕsubscript𝑡𝑖subscriptdiv𝑋superscript𝑓subscriptdiv𝑋superscript𝑓superscriptsubscript𝑝1superscriptitalic-ϕsubscript𝑡𝑖subscriptdiv𝑋superscript𝑓Λsuperscriptitalic-ϕsubscript𝑡𝑖0({\mathrm{div}}_{X}\circ f^{*}\circ\widetilde{\phi}^{*})(t_{i})=(({\mathrm{div}}_{X}\circ f^{*})-({\mathrm{div}}_{X}\circ f^{*}\circ p_{1}^{*}\circ\phi^{*}))(t_{i})=(({\mathrm{div}}_{X}\circ f^{*})-(\Lambda\circ\phi^{*}))(t_{i})=0.

Puisque X𝑋X est lisse, et donc normale, on a

(ϕ~f)(k¯[𝔸l×T])k¯[X] et donc(ϕ~f)(k[𝔸l×T])k[X].formulae-sequencesuperscript~italic-ϕ𝑓¯𝑘delimited-[]superscript𝔸𝑙𝑇¯𝑘delimited-[]𝑋 et doncsuperscript~italic-ϕ𝑓𝑘delimited-[]superscript𝔸𝑙𝑇𝑘delimited-[]𝑋(\widetilde{\phi}\circ f)^{*}(\bar{k}[{\mathbb{A}}^{l}\times T])\subset\bar{k}[X]\ \ \ \text{ et donc}\ \ \ (\widetilde{\phi}\circ f)^{*}(k[{\mathbb{A}}^{l}\times T])\subset k[X].

Alors ϕ~f~italic-ϕ𝑓\widetilde{\phi}\circ f s’étend en un morphisme Xf𝔸l×Tsuperscript𝑓𝑋superscript𝔸𝑙𝑇X\xrightarrow{f^{\prime}}{\mathbb{A}}^{l}\times T.

Pour (c), puisque dans le diagramme commutatif

T0superscriptsubscript𝑇0\textstyle{T_{0}^{*}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}p1superscriptsubscript𝑝1\scriptstyle{p_{1}^{*}}T0×Tsuperscriptsubscript𝑇0superscript𝑇\textstyle{T_{0}^{*}\times T^{*}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}k¯[T0×T]×/k¯×¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝑇0𝑇superscript¯𝑘\textstyle{\bar{k}[T_{0}\times T]^{\times}/\bar{k}^{\times}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(ϕ~f)superscript~italic-ϕ𝑓\scriptstyle{(\widetilde{\phi}\circ f)^{*}}divdiv\scriptstyle{{\mathrm{div}}}Div(𝔸l×T)k¯(T0×T)k¯((𝔸l×T)k¯)subscriptDivsubscriptsuperscript𝔸𝑙𝑇¯𝑘subscriptsubscript𝑇0𝑇¯𝑘subscriptsuperscript𝔸𝑙𝑇¯𝑘\textstyle{{\mathrm{Div}}_{({\mathbb{A}}^{l}\times T)_{\bar{k}}\setminus(T_{0}\times T)_{\bar{k}}}(({\mathbb{A}}^{l}\times T)_{\bar{k}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(f)superscriptsuperscript𝑓\scriptstyle{(f^{\prime})^{*}}T0superscriptsubscript𝑇0\textstyle{T_{0}^{*}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p1superscriptsubscript𝑝1\scriptstyle{p_{1}^{*}}T0×Tsuperscriptsubscript𝑇0superscript𝑇\textstyle{T_{0}^{*}\times T^{*}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(ϕ~f)superscript~italic-ϕ𝑓\scriptstyle{(\widetilde{\phi}\circ f)^{*}}k¯[U]×/k¯×¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑈superscript¯𝑘\textstyle{\bar{k}[U]^{\times}/\bar{k}^{\times}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}divXsubscriptdiv𝑋\scriptstyle{{\mathrm{div}}_{X}}DivXk¯Uk¯(Xk¯),subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘\textstyle{{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}),}

les compositions horizontales sont des isomorphismes, (f)superscriptsuperscript𝑓(f^{\prime})^{*} est un isomorphisme.

Pour (2), puisque le diagramme

G×U𝐺𝑈\textstyle{G\times U\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}G×X𝐺𝑋\textstyle{G\times X\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ρXsubscript𝜌𝑋\scriptstyle{\rho_{X}}(ϕ~f,f)~italic-ϕ𝑓superscript𝑓\scriptstyle{(\widetilde{\phi}\circ f,f^{\prime})}(T0×T)×(𝔸l×T)subscript𝑇0𝑇superscript𝔸𝑙𝑇\textstyle{(T_{0}\times T)\times({\mathbb{A}}^{l}\times T)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}X𝑋\textstyle{X\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}fsuperscript𝑓\scriptstyle{f^{\prime}}𝔸l×Tsuperscript𝔸𝑙𝑇\textstyle{{\mathbb{A}}^{l}\times T}

est commutatif en G×U𝐺𝑈G\times U, ce diagramme est commutatif et fsuperscript𝑓f^{\prime} est un G𝐺G-morphisme. ∎

2.2. Trivialisation d’un torseur

Les torseurs sous un tore ou sous un groupe de type multiplicatif sont étudiés par Colliot-Thélène et Sansuc [CTSb]. Soit T𝑇T un tore. Soient X𝑋X une variété lisse géométriquement intègre et UX𝑈𝑋U\subset X un ouvert. Par [CTSb, Lem. 1.6.2], on a une suite exacte canonique:

H0(U,T)superscript𝐻0𝑈𝑇\textstyle{H^{0}(U,T)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}Homk(T,DivXk¯Uk¯(Xk¯))subscriptHom𝑘superscript𝑇subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘\textstyle{{\mathrm{Hom}}_{k}(T^{*},{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}))\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΨΨ\scriptstyle{\Psi}H1(X,T)superscript𝐻1𝑋𝑇\textstyle{H^{1}(X,T)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H1(U,T),superscript𝐻1𝑈𝑇\textstyle{H^{1}(U,T),} (2.2)

et pour chaque χH0(U,T)=Mor(U,T)𝜒superscript𝐻0𝑈𝑇Mor𝑈𝑇\chi\in H^{0}(U,T)={\mathrm{Mor}}(U,T), on a Φ(χ):Tχk¯[U]×/k¯×divXDivXk¯Uk¯(Xk¯):Φ𝜒superscript𝜒superscript𝑇¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑈superscript¯𝑘subscriptdiv𝑋subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘\Phi(\chi):T^{*}\xrightarrow{\chi^{*}}\bar{k}[U]^{\times}/\bar{k}^{\times}\xrightarrow{{\mathrm{div}}_{X}}{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}).

Pour un T𝑇T-torseur Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X tel que Y|Uevaluated-at𝑌𝑈Y|_{U} soit trivial, on note V:=Y×XUassign𝑉subscript𝑋𝑌𝑈V:=Y\times_{X}U et TrivU(V,T)subscriptTriv𝑈𝑉𝑇{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T) l’ensemble des trivialisations V𝜏T×U𝜏𝑉𝑇𝑈V\xrightarrow{\tau}T\times U. On a une application canonique

TrivU(V,T)ΥHomk(T,DivXk¯Uk¯(Xk¯))ΥsubscriptTriv𝑈𝑉𝑇subscriptHom𝑘superscript𝑇subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T)\xrightarrow{\Upsilon}{\mathrm{Hom}}_{k}(T^{*},{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}})) (2.3)

définie par: pour chaque τTrivU(V,T)𝜏subscriptTriv𝑈𝑉𝑇\tau\in{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T), le morphisme Υ(τ)Υ𝜏\Upsilon(\tau) est la composition:

Tp1k¯[T×U]×/k¯×τk¯[V]×/k¯×divYDivYk¯Vk¯(Yk¯)(p)1DivXk¯Uk¯(Xk¯),superscriptsubscript𝑝1superscript𝑇¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑇𝑈superscript¯𝑘superscript𝜏¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑉superscript¯𝑘subscriptdiv𝑌subscriptDivsubscript𝑌¯𝑘subscript𝑉¯𝑘subscript𝑌¯𝑘superscriptsuperscript𝑝1subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘T^{*}\xrightarrow{p_{1}^{*}}\bar{k}[T\times U]^{\times}/\bar{k}^{\times}\xrightarrow{\tau^{*}}\bar{k}[V]^{\times}/\bar{k}^{\times}\xrightarrow{{\mathrm{div}}_{Y}}{\mathrm{Div}}_{Y_{\bar{k}}\setminus V_{\bar{k}}}(Y_{\bar{k}})\xrightarrow{(p^{*})^{-1}}{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}),

DivXk¯Uk¯(Xk¯)pDivYk¯Vk¯(Yk¯)superscript𝑝subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘subscriptDivsubscript𝑌¯𝑘subscript𝑉¯𝑘subscript𝑌¯𝑘{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}})\xrightarrow{p^{*}}{\mathrm{Div}}_{Y_{\bar{k}}\setminus V_{\bar{k}}}(Y_{\bar{k}}) est un isomorphisme par [CT08, Lem. B.1]. On a aussi une application canonique

H0(U,T)×TrivU(V,T)ΘTrivU(V,T):(χ,τ)χ^τH^{0}(U,T)\times{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T)\xrightarrow{\Theta}{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T):\ \ \ (\chi,\tau)\mapsto\widehat{\chi}\circ\tau (2.4)

T×Uχ^T×U:(t,u)(t+χ(u),u):^𝜒𝑇𝑈𝑇𝑈maps-to𝑡𝑢𝑡𝜒𝑢𝑢T\times U\xrightarrow{\widehat{\chi}}T\times U:(t,u)\mapsto(t+\chi(u),u).

Lemme 2.4.

L’application ΘΘ\Theta induit une action transitive de H0(U,T)superscript𝐻0𝑈𝑇H^{0}(U,T) sur TrivU(V,T)subscriptTriv𝑈𝑉𝑇{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T), et pour chaque τTrivU(V,T)𝜏subscriptTriv𝑈𝑉𝑇\tau\in{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T), χH0(U,T)𝜒superscript𝐻0𝑈𝑇\chi\in H^{0}(U,T), on a Υ(Θ(χ,τ))=Φ(χ)+Υ(τ)ΥΘ𝜒𝜏Φ𝜒Υ𝜏\Upsilon(\Theta(\chi,\tau))=\Phi(\chi)+\Upsilon(\tau).

Démonstration.

Pour χ1,χ2H0(U,T)subscript𝜒1subscript𝜒2superscript𝐻0𝑈𝑇\chi_{1},\chi_{2}\in H^{0}(U,T), on a χ1+χ2^=χ2^χ1^^subscript𝜒1subscript𝜒2^subscript𝜒2^subscript𝜒1\widehat{\chi_{1}+\chi_{2}}=\widehat{\chi_{2}}\circ\widehat{\chi_{1}}, et donc ΘΘ\Theta est une action.

Notons T×Up1Tsubscript𝑝1𝑇𝑈𝑇T\times U\xrightarrow{p_{1}}T. Pour deux trivialisations τ1,τ2TrivU(V,T)subscript𝜏1subscript𝜏2subscriptTriv𝑈𝑉𝑇\tau_{1},\tau_{2}\in{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T), le morphisme τ2τ11subscript𝜏2superscriptsubscript𝜏11\tau_{2}\circ\tau_{1}^{-1} est un T𝑇T-morphisme sur U𝑈U, i.e. pour chaque tT𝑡𝑇t\in T et uU𝑢𝑈u\in U, on a

(τ2τ11)(t,u)=((p1τ2τ11)(t,u),u)=(t+(p1τ2τ11)(eT,u),u).subscript𝜏2superscriptsubscript𝜏11𝑡𝑢subscript𝑝1subscript𝜏2superscriptsubscript𝜏11𝑡𝑢𝑢𝑡subscript𝑝1subscript𝜏2superscriptsubscript𝜏11subscript𝑒𝑇𝑢𝑢(\tau_{2}\circ\tau_{1}^{-1})(t,u)=((p_{1}\circ\tau_{2}\circ\tau_{1}^{-1})(t,u),u)=(t+(p_{1}\circ\tau_{2}\circ\tau_{1}^{-1})(e_{T},u),u).

Notons χ:=(p1τ2τ11)(eT,)H0(U,T)assign𝜒subscript𝑝1subscript𝜏2superscriptsubscript𝜏11subscript𝑒𝑇superscript𝐻0𝑈𝑇\chi:=(p_{1}\circ\tau_{2}\circ\tau_{1}^{-1})(e_{T},-)\in H^{0}(U,T), alors τ2=χ^τ1subscript𝜏2^𝜒subscript𝜏1\tau_{2}=\widehat{\chi}\circ\tau_{1} et donc ΘΘ\Theta est transitive.

Notons T×Up2Usubscript𝑝2𝑇𝑈𝑈T\times U\xrightarrow{p_{2}}U. Pour tout τTrivU(V,T)𝜏subscriptTriv𝑈𝑉𝑇\tau\in{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T) et tout χH0(U,T)𝜒superscript𝐻0𝑈𝑇\chi\in H^{0}(U,T), on a

p1Θ(χ,τ)=p1χ^τ=(p1+χp2)τ=p1τ+χp2τ=p1τ+χp|Usubscript𝑝1Θ𝜒𝜏subscript𝑝1^𝜒𝜏subscript𝑝1𝜒subscript𝑝2𝜏subscript𝑝1𝜏𝜒subscript𝑝2𝜏subscript𝑝1𝜏evaluated-at𝜒𝑝𝑈p_{1}\circ\Theta(\chi,\tau)=p_{1}\circ\widehat{\chi}\circ\tau=(p_{1}+\chi\circ p_{2})\circ\tau=p_{1}\circ\tau+\chi\circ p_{2}\circ\tau=p_{1}\circ\tau+\chi\circ p|_{U}

dans Mor(V,T)Mor𝑉𝑇{\mathrm{Mor}}(V,T). Puisque les deux morphismes composés

k¯[U]×/k¯×p|Uk¯[V]×/k¯×divYDivYk¯Vk¯(Yk¯)etk¯[U]×/k¯×divXDivXk¯Uk¯(Xk¯)pDivYk¯Vk¯(Yk¯)formulae-sequenceevaluated-at𝑝𝑈¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑈superscript¯𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑉superscript¯𝑘subscriptdiv𝑌subscriptDivsubscript𝑌¯𝑘subscript𝑉¯𝑘subscript𝑌¯𝑘subscriptdiv𝑋et¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑈superscript¯𝑘subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘superscript𝑝subscriptDivsubscript𝑌¯𝑘subscript𝑉¯𝑘subscript𝑌¯𝑘\bar{k}[U]^{\times}/\bar{k}^{\times}\xrightarrow{p|_{U}^{*}}\bar{k}[V]^{\times}/\bar{k}^{\times}\xrightarrow{{\mathrm{div}}_{Y}}{\mathrm{Div}}_{Y_{\bar{k}}\setminus V_{\bar{k}}}(Y_{\bar{k}})\ \ \ \text{et}\ \ \ \bar{k}[U]^{\times}/\bar{k}^{\times}\xrightarrow{{\mathrm{div}}_{X}}{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}})\xrightarrow{p^{*}}{\mathrm{Div}}_{Y_{\bar{k}}\setminus V_{\bar{k}}}(Y_{\bar{k}})

coïncident, on a divY(χp|U)=pdivXχsubscriptdiv𝑌superscriptevaluated-at𝜒𝑝𝑈superscript𝑝subscriptdiv𝑋superscript𝜒{\mathrm{div}}_{Y}\circ(\chi\circ p|_{U})^{*}=p^{*}\circ{\mathrm{div}}_{X}\circ\chi^{*} et le résultat en découle. ∎

Proposition 2.5.

Avec les notations des (2.2) et (2.3), pour un ϕHomk(T,DivXk¯Uk¯(Xk¯))italic-ϕsubscriptHom𝑘superscript𝑇subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘\phi\in{\mathrm{Hom}}_{k}(T^{*},{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}})), soit YX𝑌𝑋Y\to X un torseur correspondant à Ψ(ϕ)Ψitalic-ϕ\Psi(\phi) et soit V:=Y×XUassign𝑉subscript𝑋𝑌𝑈V:=Y\times_{X}U. Alors après avoir bien choisi le signe de ΨΨ\Psi, il existe une trivialisation τTrivU(V,T)𝜏subscriptTriv𝑈𝑉𝑇\tau\in{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T) telle que Υ(τ)=ϕΥ𝜏italic-ϕ\Upsilon(\tau)=\phi et que, pour chaque τTrivU(V,T)superscript𝜏subscriptTriv𝑈𝑉𝑇\tau^{\prime}\in{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T), on ait Ψ(Υ(τ))=[Y]ΨΥsuperscript𝜏delimited-[]𝑌\Psi(\Upsilon(\tau^{\prime}))=[Y].

Démonstration.

D’après le lemme 2.4, l’énoncé est équivalent à l’existence d’une trivialisation τTrivU(V,T)𝜏subscriptTriv𝑈𝑉𝑇\tau\in{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T) telle que Ψ(Υ(τ))=[Y]ΨΥ𝜏delimited-[]𝑌\Psi(\Upsilon(\tau))=[Y].

Étape (1). Supposons que k=k¯𝑘¯𝑘k=\bar{k} et T=𝔾m𝑇subscript𝔾𝑚T={\mathbb{G}}_{m}. Dans ce cas, Tsuperscript𝑇T^{*}\cong{\mathbb{Z}}. La suite exacte (2.2) est obtenue en appliquant Hi(X,)=ExtXéti(,)superscript𝐻𝑖𝑋𝐸𝑥subscriptsuperscript𝑡𝑖subscript𝑋étH^{i}(X,-)=Ext^{i}_{X_{\text{\'{e}t}}}({\mathbb{Z}},-) à la suite exacte de faisceaux (cf. [CTSb, Lem. 1.6.2])

0𝔾m,Xj𝔾m,UDivXU(X)00subscript𝔾𝑚𝑋subscript𝑗subscript𝔾𝑚𝑈subscriptDiv𝑋𝑈𝑋00\to{\mathbb{G}}_{m,X}\to j_{*}{\mathbb{G}}_{m,U}\to{\textbf{Div}}_{X\setminus U}(X)\to 0

U𝑗X𝑗𝑈𝑋U\xrightarrow{j}X. Donc, après avoir choisi 1TTsubscript1superscript𝑇superscript𝑇1_{T^{*}}\in T^{*}, le morphisme

DivXU(X)Homk(T,DivXU(X))ΨH1(X,T)Pic(X)similar-tosubscriptDiv𝑋𝑈𝑋subscriptHom𝑘superscript𝑇subscriptDiv𝑋𝑈𝑋Ψsuperscript𝐻1𝑋𝑇superscriptsimilar-toPic𝑋{\mathrm{Div}}_{X\setminus U}(X)\xleftarrow{\sim}{\mathrm{Hom}}_{k}(T^{*},{\mathrm{Div}}_{X\setminus U}(X))\xrightarrow{\Psi}H^{1}(X,T)\stackrel{{\scriptstyle\sim}}{{\rightarrow}}\mathrm{Pic}(X)

est le morphisme canonique DivXU(X)Pic(X)subscriptDiv𝑋𝑈𝑋Pic𝑋{\mathrm{Div}}_{X\setminus U}(X)\rightarrow\mathrm{Pic}(X). Par [CT08, Lem. B.1], pour chaque trivialisation τ𝜏\tau, on a un diagramme commutatif:

Tsuperscript𝑇\textstyle{T^{*}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}τp1superscript𝜏superscriptsubscript𝑝1\scriptstyle{\tau^{*}\circ\ p_{1}^{*}}=\scriptstyle{=}k[V]×/k×𝑘superscriptdelimited-[]𝑉superscript𝑘\textstyle{k[V]^{\times}/k^{\times}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}divY𝑑𝑖subscript𝑣𝑌\scriptstyle{div_{Y}}DivYV(Y)subscriptDiv𝑌𝑉𝑌\textstyle{{\mathrm{Div}}_{Y\setminus V}(Y)}DivXU(X)subscriptDiv𝑋𝑈𝑋\textstyle{{\mathrm{Div}}_{X\setminus U}(X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\scriptstyle{\cong}Tsuperscript𝑇\textstyle{T^{*}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}type𝑡𝑦𝑝𝑒\scriptstyle{type}Pic(X).Pic𝑋\textstyle{\mathrm{Pic}(X).}

Puisque type(1T)=[Y]𝑡𝑦𝑝𝑒subscript1superscript𝑇delimited-[]𝑌type(1_{T^{*}})=[Y], le résultat en découle.

Étape (2). Supposons k=k¯𝑘¯𝑘k=\bar{k}. Notons n=dim(T)𝑛dimension𝑇n=\dim(T). Alors T𝔾mn𝑇superscriptsubscript𝔾𝑚𝑛T\cong{\mathbb{G}}_{m}^{n}, Tnsuperscript𝑇superscript𝑛T^{*}\cong{\mathbb{Z}}^{n}, H1(X,T)Pic(X)nsuperscript𝐻1𝑋𝑇Picsuperscript𝑋direct-sum𝑛H^{1}(X,T)\cong\mathrm{Pic}(X)^{\oplus n} et Hom(T,DivXU(X))DivXU(X)nHomsuperscript𝑇subscriptDiv𝑋𝑈𝑋subscriptDiv𝑋𝑈superscript𝑋direct-sum𝑛{\mathrm{Hom}}(T^{*},{\mathrm{Div}}_{X\setminus U}(X))\cong{\mathrm{Div}}_{X\setminus U}(X)^{\oplus n}. On se réduit ainsi à l’étape (1).

Étape (3). Supposons que T𝑇T est quasi-trivial et X𝑋X est projective. Dans ce cas, le morphisme H1(X,T)H1(Xk¯,T)superscript𝐻1𝑋𝑇superscript𝐻1subscript𝑋¯𝑘𝑇H^{1}(X,T)\to H^{1}(X_{\bar{k}},T) est injectif (une conséquence de [CTSb, (2.0.2)]). Par l’étape (2), pour chaque τTrivU(V,T)𝜏subscriptTriv𝑈𝑉𝑇\tau\in{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T), on a Ψ(Υ(τ))|k¯=[Yk¯]evaluated-atΨΥ𝜏¯𝑘delimited-[]subscript𝑌¯𝑘\Psi(\Upsilon(\tau))|_{\bar{k}}=[Y_{\bar{k}}], et donc Ψ(Υ(τ))=[Y]ΨΥ𝜏delimited-[]𝑌\Psi(\Upsilon(\tau))=[Y].

Étape (4). En général, soit Xcsuperscript𝑋𝑐X^{c} une compactification lisse de X𝑋X et soit T0subscript𝑇0T_{0} un tore avec un isomorphisme T0𝜄DivXk¯Uk¯(Xk¯)𝜄superscriptsubscript𝑇0subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘T_{0}^{*}\xrightarrow{\iota}{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}). Notons σ:=ι1ϕassignsuperscript𝜎superscript𝜄1italic-ϕ\sigma^{*}:=\iota^{-1}\circ\phi et T0𝜎T𝜎subscript𝑇0𝑇T_{0}\xrightarrow{\sigma}T le morphisme correspondant de tores. L’égalité DivXk¯cUk¯(Xk¯c)DivXk¯cXk¯(Xk¯c)DivXk¯Uk¯(Xk¯)subscriptDivsubscriptsuperscript𝑋𝑐¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscriptsuperscript𝑋𝑐¯𝑘direct-sumsubscriptDivsubscriptsuperscript𝑋𝑐¯𝑘subscript𝑋¯𝑘subscriptsuperscript𝑋𝑐¯𝑘subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘{\mathrm{Div}}_{X^{c}_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X^{c}_{\bar{k}})\cong{\mathrm{Div}}_{X^{c}_{\bar{k}}\setminus X_{\bar{k}}}(X^{c}_{\bar{k}})\oplus{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}) donne des morphismes

ιc:T0𝜄DivXk¯Uk¯(Xk¯)DivXk¯cUk¯(Xk¯c)etπ:DivXk¯cUk¯(Xk¯c)DivXk¯Uk¯(Xk¯)\iota_{c}:T_{0}^{*}\xrightarrow{\iota}{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}})\hookrightarrow{\mathrm{Div}}_{X^{c}_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X^{c}_{\bar{k}})\ \ \ \text{et}\ \ \ \pi:{\mathrm{Div}}_{X^{c}_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X^{c}_{\bar{k}})\to{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}})

tels que πιc=ι𝜋subscript𝜄𝑐𝜄\pi\circ\iota_{c}=\iota. Par la suite exacte (2.2), on a un diagramme commutatif

Homk(T0,DivXk¯cUk¯(Xk¯c))subscriptHom𝑘superscriptsubscript𝑇0subscriptDivsubscriptsuperscript𝑋𝑐¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscriptsuperscript𝑋𝑐¯𝑘\textstyle{{\mathrm{Hom}}_{k}(T_{0}^{*},{\mathrm{Div}}_{X^{c}_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X^{c}_{\bar{k}}))\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}π\scriptstyle{\pi\circ-}ΨcsubscriptΨ𝑐\scriptstyle{\Psi_{c}}Homk(T0,DivXk¯Uk¯(Xk¯))subscriptHom𝑘superscriptsubscript𝑇0subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘\textstyle{{\mathrm{Hom}}_{k}(T_{0}^{*},{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}))\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Ψ0subscriptΨ0\scriptstyle{\Psi_{0}}σ\scriptstyle{-\circ\sigma^{*}}Homk(T,DivXk¯Uk¯(Xk¯))subscriptHom𝑘superscript𝑇subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘\textstyle{{\mathrm{Hom}}_{k}(T^{*},{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}))\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΨΨ\scriptstyle{\Psi}H1(Xc,T0)superscript𝐻1superscript𝑋𝑐subscript𝑇0\textstyle{H^{1}(X^{c},T_{0})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}()|Xevaluated-at𝑋\scriptstyle{(-)|_{X}}H1(X,T0)superscript𝐻1𝑋subscript𝑇0\textstyle{H^{1}(X,T_{0})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}σsubscript𝜎\scriptstyle{\sigma_{*}}H1(X,T).superscript𝐻1𝑋𝑇\textstyle{H^{1}(X,T).}

Alors Ψc(ιc)subscriptΨ𝑐subscript𝜄𝑐\Psi_{c}(\iota_{c}) donne un T0subscript𝑇0T_{0}-torseur Y0csuperscriptsubscript𝑌0𝑐Y_{0}^{c} sur Xcsuperscript𝑋𝑐X^{c} tel que πιcσ=ϕ𝜋subscript𝜄𝑐superscript𝜎italic-ϕ\pi\circ\iota_{c}\circ\sigma^{*}=\phi, σ[Y0c|X]=[Y]H1(X,T)subscript𝜎delimited-[]evaluated-atsuperscriptsubscript𝑌0𝑐𝑋delimited-[]𝑌superscript𝐻1𝑋𝑇\sigma_{*}[Y_{0}^{c}|_{X}]=[Y]\in H^{1}(X,T) et que V0:=Y0c|UT0×Uassignsubscript𝑉0evaluated-atsuperscriptsubscript𝑌0𝑐𝑈subscript𝑇0𝑈V_{0}:=Y_{0}^{c}|_{U}\cong T_{0}\times U. Ceci donne un diagramme commutatif:

TrivU(V0,T0)subscriptTriv𝑈subscript𝑉0subscript𝑇0\textstyle{{\mathrm{Triv}}_{U}(V_{0},T_{0})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΥcsubscriptΥ𝑐\scriptstyle{\Upsilon_{c}}=\scriptstyle{=}TrivU(V0,T0)subscriptTriv𝑈subscript𝑉0subscript𝑇0\textstyle{{\mathrm{Triv}}_{U}(V_{0},T_{0})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Υ0subscriptΥ0\scriptstyle{\Upsilon_{0}}σsubscript𝜎\scriptstyle{\sigma_{*}}TrivU(V,T)subscriptTriv𝑈𝑉𝑇\textstyle{{\mathrm{Triv}}_{U}(V,T)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΥΥ\scriptstyle{\Upsilon}Homk(T0,DivXk¯cUk¯(Xk¯c))subscriptHom𝑘superscriptsubscript𝑇0subscriptDivsubscriptsuperscript𝑋𝑐¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscriptsuperscript𝑋𝑐¯𝑘\textstyle{{\mathrm{Hom}}_{k}(T_{0}^{*},{\mathrm{Div}}_{X^{c}_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X^{c}_{\bar{k}}))\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}π\scriptstyle{\pi\circ-}Homk(T0,DivXk¯Uk¯(Xk¯))subscriptHom𝑘superscriptsubscript𝑇0subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘\textstyle{{\mathrm{Hom}}_{k}(T_{0}^{*},{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}))\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}σ\scriptstyle{-\circ\sigma^{*}}Homk(T,DivXk¯Uk¯(Xk¯))subscriptHom𝑘superscript𝑇subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘\textstyle{{\mathrm{Hom}}_{k}(T^{*},{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}))}

et le résultat découle de l’étape (3). ∎

2.3. L’action d’un groupe sur un torseur

Soit S𝑆S un groupe de type multiplicatif et soit G𝐺G un groupe linéaire connexe. Colliot-Thélène a montré que tout S𝑆S-torseur H𝐻H sur G𝐺G peut être muni d’une structure de groupe telle que HG𝐻𝐺H\to G soit un homomorphisme de groupes, s’il possède un point rationnel au-dessus de eGsubscript𝑒𝐺e_{G} (cf. [CT08, Thm. 5.6]). On donne une généralisation de ce résultat (Théorème 2.7).

On commence par une généralisation de [CT08, Lem. 5.5].

Lemme 2.6.

Soient X1subscript𝑋1X_{1}, X2subscript𝑋2X_{2} deux variétés lisses géométriquement intègres. Soit S𝑆S un groupe de type multiplicatif. Supposons que X1subscript𝑋1X_{1} est géométriquement rationnelle et X1(k)subscript𝑋1𝑘X_{1}(k)\neq\emptyset. Alors pour chaque eX1(k)𝑒subscript𝑋1𝑘e\in X_{1}(k) et i=0𝑖0i=0 ou 111, on a un isomorphisme canonique:

Hei(X1,S)Hi(X2,S)Hi(X1×X2,S)superscriptsimilar-todirect-sumsubscriptsuperscript𝐻𝑖𝑒subscript𝑋1𝑆superscript𝐻𝑖subscript𝑋2𝑆superscript𝐻𝑖subscript𝑋1subscript𝑋2𝑆H^{i}_{e}(X_{1},S)\oplus H^{i}(X_{2},S)\stackrel{{\scriptstyle\sim}}{{\rightarrow}}H^{i}(X_{1}\times X_{2},S)

Hei(X1,S):=Ker(Hi(X1,S)eHi(k,S))assignsubscriptsuperscript𝐻𝑖𝑒subscript𝑋1𝑆Kersuperscript𝑒superscript𝐻𝑖subscript𝑋1𝑆superscript𝐻𝑖𝑘𝑆H^{i}_{e}(X_{1},S):={\mathrm{Ker}}(H^{i}(X_{1},S)\xrightarrow{e^{*}}H^{i}(k,S)).

Démonstration.

Si S=𝔾m𝑆subscript𝔾𝑚S={\mathbb{G}}_{m}, l’énoncé découle de [S, Lem. 6.5 et Lem. 6.6]. Si S𝑆S est quasi-trivial, i.e. il existe une k𝑘k-algèbre finie étale K𝐾K tel que S=ResK/k𝔾m𝑆subscriptRes𝐾𝑘subscript𝔾𝑚S={\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{G}}_{m}, l’énoncé découle du fait H1(,S)H1(()K,𝔾m)superscript𝐻1𝑆superscript𝐻1subscript𝐾subscript𝔾𝑚H^{1}(-,S)\cong H^{1}((-)_{K},{\mathbb{G}}_{m}).

En général, on note H1i(S):=Hei(X1,S)Hi(X2,S)assignsuperscriptsubscript𝐻1𝑖𝑆direct-sumsubscriptsuperscript𝐻𝑖𝑒subscript𝑋1𝑆superscript𝐻𝑖subscript𝑋2𝑆H_{1}^{i}(S):=H^{i}_{e}(X_{1},S)\oplus H^{i}(X_{2},S) et H2i(S):=Hi(X1×X2,S)assignsubscriptsuperscript𝐻𝑖2𝑆superscript𝐻𝑖subscript𝑋1subscript𝑋2𝑆H^{i}_{2}(S):=H^{i}(X_{1}\times X_{2},S) pour i=0𝑖0i=0 ou 111. Il existe un tore T𝑇T, un tore quasi-trivial T0subscript𝑇0T_{0} et une suite exacte:

0ST0T0.0𝑆subscript𝑇0𝑇00\to S\to T_{0}\to T\to 0.

Elle induit un diagramme commutatif de suites exactes:

00\textstyle{0\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H10(S)subscriptsuperscript𝐻01𝑆\textstyle{H^{0}_{1}(S)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H10(T0)subscriptsuperscript𝐻01subscript𝑇0\textstyle{H^{0}_{1}(T_{0})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\scriptstyle{\cong}H10(T)subscriptsuperscript𝐻01𝑇\textstyle{H^{0}_{1}(T)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H11(S)subscriptsuperscript𝐻11𝑆\textstyle{H^{1}_{1}(S)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H11(T0)subscriptsuperscript𝐻11subscript𝑇0\textstyle{H^{1}_{1}(T_{0})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\scriptstyle{\cong}H11(T)subscriptsuperscript𝐻11𝑇\textstyle{H^{1}_{1}(T)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}00\textstyle{0\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H20(S)subscriptsuperscript𝐻02𝑆\textstyle{H^{0}_{2}(S)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H20(T0)subscriptsuperscript𝐻02subscript𝑇0\textstyle{H^{0}_{2}(T_{0})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H20(T)subscriptsuperscript𝐻02𝑇\textstyle{H^{0}_{2}(T)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H21(S)subscriptsuperscript𝐻12𝑆\textstyle{H^{1}_{2}(S)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H21(T0)subscriptsuperscript𝐻12subscript𝑇0\textstyle{H^{1}_{2}(T_{0})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H21(T).subscriptsuperscript𝐻12𝑇\textstyle{H^{1}_{2}(T).}

Le résultat découle du lemme des cinq. ∎

Théorème 2.7.

Soient G𝐺G un k𝑘k-groupe linéaire connexe et (X,ρ)𝑋𝜌(X,\rho) une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre. Soient S𝑆S un groupe de type multiplicatif et Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X un S𝑆S-torseur. Alors il existe un groupe linéaire H𝐻H et un homomorphisme H𝜓G𝜓𝐻𝐺H\xrightarrow{\psi}G tels que ψ𝜓\psi soit surjectif de noyau S𝑆S central et que l’action ρSsubscript𝜌𝑆\rho_{S} de S𝑆S en Y𝑌Y s’étende une action ρHsubscript𝜌𝐻\rho_{H} de H𝐻H sur Y𝑌Y qui fait p𝑝p un H𝐻H-morphisme.

De plus :

(1) le groupe H𝐻H est unique, i.e. si H1ψ1Gsubscript𝜓1subscript𝐻1𝐺H_{1}\xrightarrow{\psi_{1}}G satisfait les conditions ci-dessus, alors il existe un isomomorphisme de k𝑘k-groupes H1ϑHitalic-ϑsubscript𝐻1𝐻H_{1}\xrightarrow{\vartheta}H tel que l’on ait un diagramme commutatif:

11\textstyle{1\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}S𝑆\textstyle{S\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}H1subscript𝐻1\textstyle{H_{1}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ψ1subscript𝜓1\scriptstyle{\psi_{1}}ϑitalic-ϑ\scriptstyle{\vartheta}G𝐺\textstyle{G\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}11\textstyle{1}11\textstyle{1\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}S𝑆\textstyle{S\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H𝐻\textstyle{H\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ψ𝜓\scriptstyle{\psi}G𝐺\textstyle{G\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}1;1\textstyle{1;} (2.5)

(2) si ρ[Y]=p2[Y]superscript𝜌delimited-[]𝑌superscriptsubscript𝑝2delimited-[]𝑌\rho^{*}[Y]=p_{2}^{*}[Y] dans H1(G×X,S)superscript𝐻1𝐺𝑋𝑆H^{1}(G\times X,S), alors HS×G𝐻𝑆𝐺H\cong S\times G;

(3) pour chaque choix d’une action ρHsubscript𝜌𝐻\rho_{H}, chaque homomorphisme GϕSitalic-ϕ𝐺𝑆G\xrightarrow{\phi}S induit une nouvelle action H×YρH,ϕYsubscript𝜌𝐻italic-ϕ𝐻𝑌𝑌H\times Y\xrightarrow{\rho_{H,\phi}}Y satisfaisant les conditions ci-dessus, où

ρH,ϕ(h,y)=(ϕψ)(h)ρH(h,y)pour chaquehH,yY,formulae-sequencesubscript𝜌𝐻italic-ϕ𝑦italic-ϕ𝜓subscript𝜌𝐻𝑦pour chaqueformulae-sequence𝐻𝑦𝑌\rho_{H,\phi}(h,y)=(\phi\circ\psi)(h)\cdot\rho_{H}(h,y)\ \ \ \text{pour chaque}\ \ \ h\in H,\ y\in Y,

et toutes les actions satisfaisant les conditions ci-dessus sont obtenues de cette façon.

Démonstration.

On suit la démonstration de Colliot-Thélène [CT08, Thm. 5.6]. D’après le lemme 2.6, pour chaque élément αH1(X,S)𝛼superscript𝐻1𝑋𝑆\alpha\in H^{1}(X,S), puisque ρ(α)|eG×X=αevaluated-atsuperscript𝜌𝛼subscript𝑒𝐺𝑋𝛼\rho^{*}(\alpha)|_{e_{G}\times X}=\alpha, il existe un unique βHeG1(G,S)𝛽subscriptsuperscript𝐻1subscript𝑒𝐺𝐺𝑆\beta\in H^{1}_{e_{G}}(G,S) tel que ρ(α)=p2(α)+p1(β)superscript𝜌𝛼superscriptsubscript𝑝2𝛼superscriptsubscript𝑝1𝛽\rho^{*}(\alpha)=p_{2}^{*}(\alpha)+p_{1}^{*}(\beta), où p1,p2subscript𝑝1subscript𝑝2p_{1},\ p_{2} sont les projections. Si α=[Y]𝛼delimited-[]𝑌\alpha=[Y], on note β=(H𝜓G)𝛽𝜓𝐻𝐺\beta=(H\xrightarrow{\psi}G). Par [CT08, Thm. 5.6 et Cor. 5.7], il existe une structure unique de k𝑘k-groupe linéaire sur H𝐻H (à (2.5) près) telle que ψ𝜓\psi soit un homomorphisme de noyau S𝑆S central.

Notons S𝑖H𝑖𝑆𝐻S\xrightarrow{i}H l’immersion. L’égalité ρ[Y]=p1[H]+p2[Y]superscript𝜌delimited-[]𝑌superscriptsubscript𝑝1delimited-[]𝐻superscriptsubscript𝑝2delimited-[]𝑌\rho^{*}[Y]=p_{1}^{*}[H]+p_{2}^{*}[Y] donne un diagramme commutatif:

S×Y𝑆𝑌\textstyle{S\times Y\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}i×idY𝑖𝑖subscript𝑑𝑌\scriptstyle{i\times id_{Y}}\scriptstyle{\square}H×Y𝐻𝑌\textstyle{H\times Y\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ρ+subscript𝜌\scriptstyle{\rho_{+}}ψ×p𝜓𝑝\scriptstyle{\psi\times p}ρHsubscript𝜌𝐻\scriptstyle{\rho_{H}}ρYsuperscript𝜌𝑌\textstyle{\rho^{*}Y\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ρYsubscript𝜌𝑌\scriptstyle{\rho_{Y}}\scriptstyle{\square}Y𝑌\textstyle{Y\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p𝑝\scriptstyle{p}eG×Xsubscript𝑒𝐺𝑋\textstyle{e_{G}\times X\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}G×X𝐺𝑋\textstyle{G\times X\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}G×X𝐺𝑋\textstyle{G\times X\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ρ𝜌\scriptstyle{\rho}X,𝑋\textstyle{X,} (2.6)

tel que ρ+subscript𝜌\rho_{+} induise un isomorphisme H×SYρYsuperscriptsimilar-tosuperscript𝑆𝐻𝑌superscript𝜌𝑌H\times^{S}Y\stackrel{{\scriptstyle\sim}}{{\rightarrow}}\rho^{*}Y et ρH:=ρYρ+assignsubscript𝜌𝐻subscript𝜌𝑌subscript𝜌\rho_{H}:=\rho_{Y}\circ\rho_{+} soit un S×S𝑆𝑆S\times S-morphisme, où l’action S×SY:(s1,s2,y)ρS(s1s2,y):𝑆𝑆𝑌maps-tosubscript𝑠1subscript𝑠2𝑦subscript𝜌𝑆subscript𝑠1subscript𝑠2𝑦S\times S\curvearrowright Y:(s_{1},s_{2},y)\mapsto\rho_{S}(s_{1}\cdot s_{2},y). Donc ρH|eS×YHomX(Y,Y)evaluated-atsubscript𝜌𝐻subscript𝑒𝑆𝑌subscriptHom𝑋𝑌𝑌\rho_{H}|_{e_{S}\times Y}\in{\mathrm{Hom}}_{X}(Y,Y) est un S𝑆S-morphisme, et donc un isomorphisme. Remplaçant ρYsubscript𝜌𝑌\rho_{Y} par (ρH|eS×Y)1ρYsuperscriptevaluated-atsubscript𝜌𝐻subscript𝑒𝑆𝑌1subscript𝜌𝑌(\rho_{H}|_{e_{S}\times Y})^{-1}\circ\rho_{Y}, on peut supposer que ρH|eS×Yevaluated-atsubscript𝜌𝐻subscript𝑒𝑆𝑌\rho_{H}|_{e_{S}\times Y} est l’identité, et donc ρS=ρH(i×idY)subscript𝜌𝑆subscript𝜌𝐻𝑖𝑖subscript𝑑𝑌\rho_{S}=\rho_{H}\circ(i\times id_{Y}).

Montrons que ρHsubscript𝜌𝐻\rho_{H} est une action. Notons mHsubscript𝑚𝐻m_{H} la multiplication sur H𝐻H. Puisque ρGsubscript𝜌𝐺\rho_{G} est une action, les morphismes ρ1:=ρH(mH×idY)assignsubscript𝜌1subscript𝜌𝐻subscript𝑚𝐻𝑖subscript𝑑𝑌\rho_{1}:=\rho_{H}\circ(m_{H}\times id_{Y}) et ρ2:=ρH(idH×ρH)assignsubscript𝜌2subscript𝜌𝐻𝑖subscript𝑑𝐻subscript𝜌𝐻\rho_{2}:=\rho_{H}\circ(id_{H}\times\rho_{H}) induisent un morphisme

Ψ:H×H×Y(ρ1,ρ2)Y×XYY×Sp2S,i.e.ρH(h1h2,y)=Ψ(h1,h2,y)ρH(h1,ρH(h2,y))\Psi:H\times H\times Y\xrightarrow{(\rho_{1},\rho_{2})}Y\times_{X}Y\stackrel{{\scriptstyle\sim}}{{\rightarrow}}Y\times S\xrightarrow{p_{2}}S,\ \ \ \text{i.e.}\ \ \ \rho_{H}(h_{1}\cdot h_{2},y)=\Psi(h_{1},h_{2},y)\cdot\rho_{H}(h_{1},\rho_{H}(h_{2},y))

pour chaque h1,h2Hsubscript1subscript2𝐻h_{1},h_{2}\in H et yY𝑦𝑌y\in Y. Puisque ρHsubscript𝜌𝐻\rho_{H} est un S×S𝑆𝑆S\times S-morphisme, il existe un morphisme G×G×XΨ1SsubscriptΨ1𝐺𝐺𝑋𝑆G\times G\times X\xrightarrow{\Psi_{1}}S tel que Ψ=Ψ1(ψ×ψ×p)ΨsubscriptΨ1𝜓𝜓𝑝\Psi=\Psi_{1}\circ(\psi\times\psi\times p). Par le lemme de Rosenlicht (voir [S, Lem. 6.5]), il existe des homomorphismes χ1,χ2:GS:subscript𝜒1subscript𝜒2𝐺𝑆\chi_{1},\chi_{2}:G\to S et un morphisme Xχ0Ssubscript𝜒0𝑋𝑆X\xrightarrow{\chi_{0}}S tels que

Ψ1(g1,g2,x)=χ1(g1)χ2(g2)χ0(x)subscriptΨ1subscript𝑔1subscript𝑔2𝑥subscript𝜒1subscript𝑔1subscript𝜒2subscript𝑔2subscript𝜒0𝑥\Psi_{1}(g_{1},g_{2},x)=\chi_{1}(g_{1})\cdot\chi_{2}(g_{2})\cdot\chi_{0}(x)

pour chaque g1,g2Gsubscript𝑔1subscript𝑔2𝐺g_{1},g_{2}\in G et xX𝑥𝑋x\in X. Puisque ρH(eH,y)=ysubscript𝜌𝐻subscript𝑒𝐻𝑦𝑦\rho_{H}(e_{H},y)=y pour chaque yY𝑦𝑌y\in Y, on a χ1=0subscript𝜒10\chi_{1}=0, χ2=0subscript𝜒20\chi_{2}=0 et χ0(x)=eSsubscript𝜒0𝑥subscript𝑒𝑆\chi_{0}(x)=e_{S} pour chaque xX𝑥𝑋x\in X. Donc ρHsubscript𝜌𝐻\rho_{H} est une action.

Pour (1), s’il existe un groupe linéaire H𝐻H qui satisfait l’énoncé du théorème, alors H𝐻H et l’action ρHsubscript𝜌𝐻\rho_{H} en Y𝑌Y induisent le diagramme (2.6) tel que ρH:=ρYρ+assignsubscript𝜌𝐻subscript𝜌𝑌subscript𝜌\rho_{H}:=\rho_{Y}\circ\rho_{+} et H×SYρYsuperscriptsimilar-tosuperscript𝑆𝐻𝑌superscript𝜌𝑌H\times^{S}Y\stackrel{{\scriptstyle\sim}}{{\rightarrow}}\rho^{*}Y. Alors dans H1(G×X,S)superscript𝐻1𝐺𝑋𝑆H^{1}(G\times X,S), on a p1[H]+p2[Y]=ρ[Y]superscriptsubscript𝑝1delimited-[]𝐻superscriptsubscript𝑝2delimited-[]𝑌superscript𝜌delimited-[]𝑌p_{1}^{*}[H]+p_{2}^{*}[Y]=\rho^{*}[Y], ce qui détermine uniquement H𝐻H par l’argument ci-dessus.

Pour (2), si ρ[Y]=p2[Y]superscript𝜌delimited-[]𝑌superscriptsubscript𝑝2delimited-[]𝑌\rho^{*}[Y]=p_{2}^{*}[Y], on a [H]=0delimited-[]𝐻0[H]=0 et, d’après (1), on a HS×G𝐻𝑆𝐺H\cong S\times G.

Pour (3), il est clair que ρH,ϕ|S×Y=ρSevaluated-atsubscript𝜌𝐻italic-ϕ𝑆𝑌subscript𝜌𝑆\rho_{H,\phi}|_{S\times Y}=\rho_{S} et pρH,ϕ=ρ(ψ×p)𝑝subscript𝜌𝐻italic-ϕ𝜌𝜓𝑝p\circ\rho_{H,\phi}=\rho\circ(\psi\times p). Par ailleurs, soit ρHsuperscriptsubscript𝜌𝐻\rho_{H}^{\prime} une action satisfaisant les conditions. Alors on a un morphisme

Φ:H×Y(ρH,ρH)Y×XYY×Sp2Si.e.ρH(h,y)=Φ(y,h)ρH(h,y)\Phi:H\times Y\xrightarrow{(\rho_{H},\rho_{H}^{\prime})}Y\times_{X}Y\stackrel{{\scriptstyle\sim}}{{\rightarrow}}Y\times S\xrightarrow{p_{2}}S\ \ \ \text{i.e.}\ \ \ \rho_{H}^{\prime}(h,y)=\Phi(y,h)\cdot\rho_{H}(h,y)

pour chaque hH𝐻h\in H et yY𝑦𝑌y\in Y. Puisque ρH|S×Y=ρSevaluated-atsuperscriptsubscript𝜌𝐻𝑆𝑌subscript𝜌𝑆\rho_{H}^{\prime}|_{S\times Y}=\rho_{S}, il existe G×XΦ1SsubscriptΦ1𝐺𝑋𝑆G\times X\xrightarrow{\Phi_{1}}S tel que Φ=Φ1(ψ×p)ΦsubscriptΦ1𝜓𝑝\Phi=\Phi_{1}\circ(\psi\times p). Par le lemme de Rosenlicht (voir [S, Lem. 6.5]), il existe un homomorphisme GϕSitalic-ϕ𝐺𝑆G\xrightarrow{\phi}S et un morphisme X𝜒S𝜒𝑋𝑆X\xrightarrow{\chi}S tels que Φ1(g,x)=ϕ(g)χ(x)subscriptΦ1𝑔𝑥italic-ϕ𝑔𝜒𝑥\Phi_{1}(g,x)=\phi(g)\cdot\chi(x) pour chaque gG𝑔𝐺g\in G et xX𝑥𝑋x\in X. Puisque ρH(eH,y)=ysuperscriptsubscript𝜌𝐻subscript𝑒𝐻𝑦𝑦\rho_{H}^{\prime}(e_{H},y)=y pour chaque yY𝑦𝑌y\in Y, on a χ(x)=eS𝜒𝑥subscript𝑒𝑆\chi(x)=e_{S} pour tout xX𝑥𝑋x\in X. Donc ρH=ρH,ϕsuperscriptsubscript𝜌𝐻subscript𝜌𝐻italic-ϕ\rho_{H}^{\prime}=\rho_{H,\phi}. ∎

Corollaire 2.8.

Soient G𝐺G un k𝑘k-groupe linéaire connexe et X1,subscript𝑋1X_{1}, X2subscript𝑋2X_{2} deux G𝐺G-variétés lisses géométriquement intègres munies d’un G𝐺G-morphisme X1X2subscript𝑋1subscript𝑋2X_{1}\to X_{2}. Soit S𝑆S un groupe de type multiplicatif. Pour i=1,2𝑖1.2i=1,2, soient YiXisubscript𝑌𝑖subscript𝑋𝑖Y_{i}\to X_{i} un S𝑆S-torseur et Hisubscript𝐻𝑖H_{i} le groupe linéaire donné par le théorème 2.7. Si Y1Y2×X2X1subscript𝑌1subscriptsubscript𝑋2subscript𝑌2subscript𝑋1Y_{1}\cong Y_{2}\times_{X_{2}}X_{1} comme S𝑆S-torseurs, alors H1H2subscript𝐻1subscript𝐻2H_{1}\cong H_{2} et, après avoir changé l’action de H1subscript𝐻1H_{1} sur Y1subscript𝑌1Y_{1} ou l’action de H2subscript𝐻2H_{2} sur Y2subscript𝑌2Y_{2}, on peut imposer que Y1Y2×X2X1Y2subscript𝑌1subscriptsubscript𝑋2subscript𝑌2subscript𝑋1subscript𝑌2Y_{1}\cong Y_{2}\times_{X_{2}}X_{1}\to Y_{2} soit un H1subscript𝐻1H_{1}-morphisme.

Démonstration.

L’action de H2subscript𝐻2H_{2} sur Y2subscript𝑌2Y_{2} induit canoniquement une action de H2subscript𝐻2H_{2} sur Y2×X2X1subscriptsubscript𝑋2subscript𝑌2subscript𝑋1Y_{2}\times_{X_{2}}X_{1} telle que Y2×X2X1X1subscriptsubscript𝑋2subscript𝑌2subscript𝑋1subscript𝑋1Y_{2}\times_{X_{2}}X_{1}\to X_{1} soit un H2subscript𝐻2H_{2}-morphisme. Par l’unicité dans le théorème 2.7, H1H2subscript𝐻1subscript𝐻2H_{1}\cong H_{2}. Le résultat découle du fait que la différence de deux actions est un homomorphisme GS𝐺𝑆G\to S, qui ne dépend pas de Xisubscript𝑋𝑖X_{i}. ∎

Corollaire 2.9.

Sous les hypothèses du théorème 2.7, si le S𝑆S-torseur [Y]delimited-[]𝑌[Y] est trivial sur un G𝐺G-ouvert U𝑈U de X𝑋X, alors HS×G𝐻𝑆𝐺H\cong S\times G.

Démonstration.

Le résultat découle du théorème 2.7 (1) et (2). ∎

Corollaire 2.10.

Sous les hypothèses du théorème 2.7, supposons que XG/G0𝑋𝐺subscript𝐺0X\cong G/G_{0}, où G0Gsubscript𝐺0𝐺G_{0}\subset G est un sous-groupe fermé connexe. Si Y(k)𝑌𝑘Y(k)\neq\emptyset, alors il existe un sous-groupe connexe fermé H0subscript𝐻0H_{0} de H𝐻H tel que YH/H0𝑌𝐻subscript𝐻0Y\cong H/H_{0} et H0G0subscript𝐻0subscript𝐺0H_{0}\cong G_{0}.

Démonstration.

Soient yY(k)𝑦𝑌𝑘y\in Y(k), x:=p(y)assign𝑥𝑝𝑦x:=p(y) et G𝜋X𝜋𝐺𝑋G\xrightarrow{\pi}X le morphisme induit par x𝑥x. Alors YG:=Y×XGassignsubscript𝑌𝐺subscript𝑋𝑌𝐺Y_{G}:=Y\times_{X}G a un k𝑘k-point sur eGsubscript𝑒𝐺e_{G}. Par [CT08, Thm. 5.6], YGsubscript𝑌𝐺Y_{G} est un groupe satisfaisant les conditions du théorème 2.7. Par le corollaire 2.8, YGHsubscript𝑌𝐺𝐻Y_{G}\cong H et HπYYsubscript𝜋𝑌𝐻𝑌H\xrightarrow{\pi_{Y}}Y est un H𝐻H-morphisme. Donc H0:=πY1(y)π1(x)G0assignsubscript𝐻0superscriptsubscript𝜋𝑌1𝑦superscript𝜋1𝑥subscript𝐺0H_{0}:=\pi_{Y}^{-1}(y)\cong\pi^{-1}(x)\cong G_{0}. ∎

3. Groupe de Brauer invariant

Dans toute cette section, k𝑘k est un corps quelconque de caractéristique 00. Sauf mention explicite, une variété est une k𝑘k-variété. Soit G𝐺G un groupe algébrique et soit X𝑋X une G𝐺G-variété lisse. On définit la notion de sous-groupe G𝐺G-invariant de Br(X)Br𝑋{\mathrm{Br}}(X) (Définition 3.1). Ensuite on établit “l’algébricité” de BrG(X)subscriptBr𝐺𝑋{\mathrm{Br}}_{G}(X) (Proposition 3.7). On définit la notion d’homomorphisme de Sansuc (cf. Définition 3.8) et on obtient un diagramme commutatif canonique de suites exactes de Sansuc (Théorème 3.10).

3.1. Définitions et propriétés

Définition 3.1.

Soient G𝐺G un groupe algébrique connexe et (X,ρ)𝑋𝜌(X,\rho) une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre. Le sous-groupe de Brauer G𝐺G-invariant de X𝑋X est le sous-groupe

BrG(X):={bBr(X):(ρ(b)p2(b))p1Br(G)}assignsubscriptBr𝐺𝑋conditional-set𝑏Br𝑋superscript𝜌𝑏superscriptsubscript𝑝2𝑏superscriptsubscript𝑝1Br𝐺{\mathrm{Br}}_{G}(X):=\{b\in{\mathrm{Br}}(X)\ :\ (\rho^{*}(b)-p_{2}^{*}(b))\in p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}(G)\} (3.1)

de Br(X)Br𝑋{\mathrm{Br}}(X), où G×Xp1Gsubscript𝑝1𝐺𝑋𝐺G\times X\xrightarrow{p_{1}}G, G×Xp2Xsubscript𝑝2𝐺𝑋𝑋G\times X\xrightarrow{p_{2}}X sont les projections.

Dans la proposition 3.3, pour un sous-groupe BBr(X)𝐵Br𝑋B\subset{\mathrm{Br}}(X), on montre que BBrG(X)𝐵subscriptBr𝐺𝑋B\subset{\mathrm{Br}}_{G}(X) si et seulement si B𝐵B est “G𝐺G-invariant".

Le lemme suivant est bien connu.

Lemme 3.2.

Soient X𝑋X, Y𝑌Y deux variétés lisses géométriquement intègres et Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X un morphisme fidèlement plat à fibres géométriquement intègres. Soient U𝑈U un ouvert non vide de X𝑋X et V:=p1(U)assign𝑉superscript𝑝1𝑈V:=p^{-1}(U). Soit BBr(U)𝐵Br𝑈B\subset{\mathrm{Br}}(U) un sous-groupe. Alors

p(BBr(X))=(pB)Br(Y).superscript𝑝𝐵Br𝑋superscript𝑝𝐵Br𝑌p^{*}(B\cap{\mathrm{Br}}(X))=(p^{*}B)\cap{\mathrm{Br}}(Y).
Proposition 3.3.

Sous les hypothèses de la Définition 3.1, pour un sous-groupe BBr(X)𝐵Br𝑋B\subset{\mathrm{Br}}(X), les énoncés ci-dessous sont équivalents:

(1) BBrG(X)𝐵subscriptBr𝐺𝑋B\subset{\mathrm{Br}}_{G}(X);

(2) ρB+p1Br(G)=p2B+p1Br(G)superscript𝜌𝐵superscriptsubscript𝑝1Br𝐺superscriptsubscript𝑝2𝐵superscriptsubscript𝑝1Br𝐺\rho^{*}B+p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}(G)=p_{2}^{*}B+p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}(G);

(3) pour toute extension de corps K/k𝐾𝑘K/k et tout gG(K)𝑔𝐺𝐾g\in G(K), l’action ρg:XKg()XK:subscript𝜌𝑔𝑔subscript𝑋𝐾subscript𝑋𝐾\rho_{g}:X_{K}\xrightarrow{g\cdot(-)}X_{K} induit un morphisme Br(XK)ρgBr(XK)superscriptsubscript𝜌𝑔Brsubscript𝑋𝐾Brsubscript𝑋𝐾{\mathrm{Br}}(X_{K})\xrightarrow{\rho_{g}^{*}}{\mathrm{Br}}(X_{K}) tel que

ρgπB+ImBr(K)=πB+ImBr(K),superscriptsubscript𝜌𝑔superscript𝜋𝐵ImBr𝐾superscript𝜋𝐵ImBr𝐾\rho_{g}^{*}\pi^{*}B+{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(K)=\pi^{*}B+{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(K), (3.2)

XK𝜋X𝜋subscript𝑋𝐾𝑋X_{K}\xrightarrow{\pi}X;

(4) pour tout bB𝑏𝐵b\in B, toute extension de corps K/k𝐾𝑘K/k et tout gG(K)𝑔𝐺𝐾g\in G(K), on a

(ρgπ(b)π(b))ImBr(K),superscriptsubscript𝜌𝑔superscript𝜋𝑏superscript𝜋𝑏ImBr𝐾(\rho_{g}^{*}\pi^{*}(b)-\pi^{*}(b))\in{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(K),

π𝜋\pi et ρgsuperscriptsubscript𝜌𝑔\rho_{g}^{*} sont définis dans (3);

(5) pour toute extension de corps K/k𝐾𝑘K/k telle que k𝑘k soit algébriquement clos dans K𝐾K, et tout gG(K)𝑔𝐺𝐾g\in G(K), on a (3.2), où π𝜋\pi et ρgsuperscriptsubscript𝜌𝑔\rho_{g}^{*} sont définis dans (3).

Démonstration.

Les implications (4)(3)43(4)\Rightarrow(3), (3)(5)35(3)\Rightarrow(5) sont claires.

Pour (2)(1)21(2)\Rightarrow(1), on note ie:XeG×idXG×X:subscript𝑖𝑒subscript𝑒𝐺𝑖subscript𝑑𝑋𝑋𝐺𝑋i_{e}:X\xrightarrow{e_{G}\times id_{X}}G\times X l’immersion fermée. Pour bB𝑏𝐵b\in B, il existe bBsuperscript𝑏𝐵b^{\prime}\in B et aBr(G)𝑎Br𝐺a\in{\mathrm{Br}}(G) tels que ρ(b)=p2(b)+p1(a)superscript𝜌𝑏superscriptsubscript𝑝2superscript𝑏superscriptsubscript𝑝1𝑎\rho^{*}(b)=p_{2}^{*}(b^{\prime})+p_{1}^{*}(a). Puisque ρie=p2ie=idX𝜌subscript𝑖𝑒subscript𝑝2subscript𝑖𝑒𝑖subscript𝑑𝑋\rho\circ i_{e}=p_{2}\circ i_{e}=id_{X} et que p1iesubscript𝑝1subscript𝑖𝑒p_{1}\circ i_{e} se factorise par SpeckSpec𝑘{\mathrm{Spec}}\ k, on a bbImBr(k)𝑏superscript𝑏ImBr𝑘b-b^{\prime}\in{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k) et donc

(ρ(b)p2(b))(p1Br(G)+ImBr(k))=p1Br(G).superscript𝜌𝑏superscriptsubscript𝑝2𝑏superscriptsubscript𝑝1Br𝐺ImBr𝑘superscriptsubscript𝑝1Br𝐺(\rho^{*}(b)-p_{2}^{*}(b))\in(p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}(G)+{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k))=p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}(G).

Pour (1)(4)14(1)\Rightarrow(4), on note ig:Xg×idXG×X:subscript𝑖𝑔𝑔𝑖subscript𝑑𝑋𝑋𝐺𝑋i_{g}:X\xrightarrow{g\times id_{X}}G\times X le morphisme et A:=ImBr(K)assign𝐴ImBr𝐾A:={\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(K). Alors πρg=ρig𝜋subscript𝜌𝑔𝜌subscript𝑖𝑔\pi\circ\rho_{g}=\rho\circ i_{g} et π=p2ig𝜋subscript𝑝2subscript𝑖𝑔\pi=p_{2}\circ i_{g}. Puisque ig(p1Br(G))Asuperscriptsubscript𝑖𝑔superscriptsubscript𝑝1Br𝐺𝐴i_{g}^{*}(p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}(G))\subset A, on a

ρgπ(b)+A=ig(p1Br(G)+ρ(b))+A=ig(p1Br(G)+p2(b))+A=π(b)+A.superscriptsubscript𝜌𝑔superscript𝜋𝑏𝐴superscriptsubscript𝑖𝑔superscriptsubscript𝑝1Br𝐺superscript𝜌𝑏𝐴superscriptsubscript𝑖𝑔superscriptsubscript𝑝1Br𝐺superscriptsubscript𝑝2𝑏𝐴superscript𝜋𝑏𝐴\rho_{g}^{*}\pi^{*}(b)+A=i_{g}^{*}(p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}(G)+\rho^{*}(b))+A=i_{g}^{*}(p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}(G)+p_{2}^{*}(b))+A=\pi^{*}(b)+A.

Pour (5)(2)52(5)\Rightarrow(2), notons XηG𝜋X𝜋subscript𝑋subscript𝜂𝐺𝑋X_{\eta_{G}}\xrightarrow{\pi}X la projection et XηGiηG×Xsubscript𝑖𝜂subscript𝑋subscript𝜂𝐺𝐺𝑋X_{\eta_{G}}\xrightarrow{i_{\eta}}G\times X l’immersion canonique. Alors Br(G×X)Br(XηG)Br𝐺𝑋Brsubscript𝑋subscript𝜂𝐺{\mathrm{Br}}(G\times X)\to{\mathrm{Br}}(X_{\eta_{G}}) est injectif. Par le lemme 3.2, p1Br(ηG)Br(G×X)=p1Br(G)superscriptsubscript𝑝1Brsubscript𝜂𝐺Br𝐺𝑋superscriptsubscript𝑝1Br𝐺p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}(\eta_{G})\cap{\mathrm{Br}}(G\times X)=p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}(G). Donc il suffit de montrer que:

(iηρ)B+ImBr(ηG)=(iηp2)B+ImBr(ηG).superscriptsubscript𝑖𝜂superscript𝜌𝐵ImBrsubscript𝜂𝐺superscriptsubscript𝑖𝜂superscriptsubscript𝑝2𝐵ImBrsubscript𝜂𝐺(i_{\eta}^{*}\rho^{*})B+{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(\eta_{G})=(i_{\eta}^{*}p_{2}^{*})B+{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(\eta_{G}).

Le résultat découle de p2iη=πsubscript𝑝2subscript𝑖𝜂𝜋p_{2}\circ i_{\eta}=\pi et ρiη=ρηGπ𝜌subscript𝑖𝜂subscript𝜌subscript𝜂𝐺𝜋\rho\circ i_{\eta}=\rho_{\eta_{G}}\circ\pi. ∎

Proposition 3.4.

Sous les hypothèses de la Définition 3.1, alors:

(1) pour tout groupe algébrique connexe G0subscript𝐺0G_{0} muni d’un homomorphisme G0ϕGitalic-ϕsubscript𝐺0𝐺G_{0}\xrightarrow{\phi}G, on a BrG(X)BrG0(X)subscriptBr𝐺𝑋subscriptBrsubscript𝐺0𝑋{\mathrm{Br}}_{G}(X)\subset{\mathrm{Br}}_{G_{0}}(X);

(2) pour toute G𝐺G-variété Y𝑌Y lisse géométriquement intègre munie d’un G𝐺G-morphisme Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X, on a pBrG(X)BrG(Y)superscript𝑝subscriptBr𝐺𝑋subscriptBr𝐺𝑌p^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(X)\subset{\mathrm{Br}}_{G}(Y), où Br(X)pBr(Y)superscript𝑝Br𝑋Br𝑌{\mathrm{Br}}(X)\xrightarrow{p^{*}}{\mathrm{Br}}(Y);

(3) pour tout G𝐺G-ouvert dense UX𝑈𝑋U\subset X, on a BrG(X)=BrG(U)Br(X)subscriptBr𝐺𝑋subscriptBr𝐺𝑈Br𝑋{\mathrm{Br}}_{G}(X)={\mathrm{Br}}_{G}(U)\cap{\mathrm{Br}}(X);

(4) si G𝐺G est linéaire, on a Br1(X)BrG(X)subscriptBr1𝑋subscriptBr𝐺𝑋{\mathrm{Br}}_{1}(X)\subset{\mathrm{Br}}_{G}(X);

(5) pour toute G𝐺G-variété Y𝑌Y munie d’un G𝐺G-morphisme Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X, si p𝑝p est un torseur sous un groupe linéaire connexe H𝐻H, on a (p)1BrG(Y)BrG(X)superscriptsuperscript𝑝1subscriptBr𝐺𝑌subscriptBr𝐺𝑋(p^{*})^{-1}{\mathrm{Br}}_{G}(Y)\subset{\mathrm{Br}}_{G}(X), où Br(X)pBr(Y)superscript𝑝Br𝑋Br𝑌{\mathrm{Br}}(X)\xrightarrow{p^{*}}{\mathrm{Br}}(Y);

(6) sous les hypothèses de (5), si G𝐺G est linéaire, on a

Br1(X,Y):=Ker(Br(X)Br(Yk¯))BrG(X);assignsubscriptBr1𝑋𝑌KerBr𝑋Brsubscript𝑌¯𝑘subscriptBr𝐺𝑋{\mathrm{Br}}_{1}(X,Y):={\mathrm{Ker}}({\mathrm{Br}}(X)\to{\mathrm{Br}}(Y_{\bar{k}}))\subset{\mathrm{Br}}_{G}(X);
Démonstration.

Les énoncés (1), (2) et (3) découlent de la définition.

Pour (4), par [S, Lem. 6.6], Br1(G×X)=Bra(G)Br1(X)subscriptBr1𝐺𝑋direct-sumsubscriptBr𝑎𝐺subscriptBr1𝑋{\mathrm{Br}}_{1}(G\times X)={\mathrm{Br}}_{a}(G)\oplus{\mathrm{Br}}_{1}(X), et donc

Br1(G×X)=p2Br1(X)+p1Br1(G)=ρBr1(X)+p1Br1(G).subscriptBr1𝐺𝑋superscriptsubscript𝑝2subscriptBr1𝑋superscriptsubscript𝑝1subscriptBr1𝐺superscript𝜌subscriptBr1𝑋superscriptsubscript𝑝1subscriptBr1𝐺{\mathrm{Br}}_{1}(G\times X)=p_{2}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(X)+p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(G)=\rho^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(X)+p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(G).

Le résultat découle de la proposition 3.3.

Pour (5), puisque G×YidG×pG×X𝑖subscript𝑑𝐺𝑝𝐺𝑌𝐺𝑋G\times Y\xrightarrow{id_{G}\times p}G\times X est aussi un H𝐻H-torseur, par la suite exacte de Sansuc ([S, Prop. 6.10]), on a un diagramme commutatif de suites exactes

Pic(H)Pic𝐻\textstyle{\mathrm{Pic}(H)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}Br(X)Br𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}(X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}psuperscript𝑝\scriptstyle{p^{*}}p2superscriptsubscript𝑝2\scriptstyle{p_{2}^{*}}Br(Y)Br𝑌\textstyle{{\mathrm{Br}}(Y)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p2,Ysuperscriptsubscript𝑝2𝑌\scriptstyle{p_{2,Y}^{*}}Pic(H)Pic𝐻\textstyle{\mathrm{Pic}(H)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Br(G×X)Br𝐺𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}(G\times X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(idG×p)superscript𝑖subscript𝑑𝐺𝑝\scriptstyle{(id_{G}\times p)^{*}}Br(G×Y).Br𝐺𝑌\textstyle{{\mathrm{Br}}(G\times Y).}

Donc, pour tout α(p)1BrG(Y)𝛼superscriptsuperscript𝑝1subscriptBr𝐺𝑌\alpha\in(p^{*})^{-1}{\mathrm{Br}}_{G}(Y), on a

ρ(α)p2(α)p1Br(G)+ImPic(H)p1Br(G)+p2Br(X).superscript𝜌𝛼superscriptsubscript𝑝2𝛼superscriptsubscript𝑝1Br𝐺ImPic𝐻superscriptsubscript𝑝1Br𝐺superscriptsubscript𝑝2Br𝑋\rho^{*}(\alpha)-p_{2}^{*}(\alpha)\in p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}(G)+{\mathrm{Im}}\mathrm{Pic}(H)\subset p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}(G)+p_{2}^{*}{\mathrm{Br}}(X).

D’après calculer sur XeG×idXG×Xsubscript𝑒𝐺𝑖subscript𝑑𝑋𝑋𝐺𝑋X\xrightarrow{e_{G}\times id_{X}}G\times X, on peut voir que ρ(α)p2(α)p1Br(G)superscript𝜌𝛼superscriptsubscript𝑝2𝛼superscriptsubscript𝑝1Br𝐺\rho^{*}(\alpha)-p_{2}^{*}(\alpha)\in p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}(G).

Par (4) et (5), Br1(X,Y)BrG(X)subscriptBr1𝑋𝑌subscriptBr𝐺𝑋{\mathrm{Br}}_{1}(X,Y)\subset{\mathrm{Br}}_{G}(X). ∎

Soient X𝑋X une variété lisse géométriquement intègre et UX𝑈𝑋U\subset X un ouvert non vide. Supposons que D:=(XU)assign𝐷𝑋𝑈D:=(X\setminus U) est lisse de codimension 111. Par le théorème de pureté pour la cohomologie étale à support dans un fermé lisse (cf. [Mi80, §VI.5]), on a une suite exacte:

H2(X,/(1))H2(U,/(1))H1(D,/)H3(X,/(1))H3(U,/(1)).superscript𝐻2𝑋1superscript𝐻2𝑈1superscript𝐻1𝐷superscript𝐻3𝑋1superscript𝐻3𝑈1H^{2}(X,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}(1))\to H^{2}(U,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}(1))\to H^{1}(D,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}})\to H^{3}(X,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}(1))\to H^{3}(U,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}(1)).

Puisque Pic(X)Pic(U)Pic𝑋Pic𝑈\mathrm{Pic}(X)\to\mathrm{Pic}(U) est surjectif et Br(X)Br(U)Br𝑋Br𝑈{\mathrm{Br}}(X)\to{\mathrm{Br}}(U) est injectif, d’après la suite exacte de Kummer, on a la suite exacte (cf. Grothendieck [Gro])

0Br(X)Br(U)H1(D,/)H3(X,/(1))H3(U,/(1)).0Br𝑋Br𝑈superscript𝐻1𝐷superscript𝐻3𝑋1superscript𝐻3𝑈10\to{\mathrm{Br}}(X)\to{\mathrm{Br}}(U)\xrightarrow{\partial}H^{1}(D,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}})\to H^{3}(X,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}(1))\to H^{3}(U,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}(1)). (3.3)

Soit G𝐺G un groupe algébrique connexe. Si X𝑋X est munie d’une G𝐺G-action ρ:G×XX:𝜌𝐺𝑋𝑋\rho:G\times X\to X respectant U𝑈U, on a un diagramme de suites exactes:

00\textstyle{0\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Br(X)Br𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}(X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θsuperscript𝜃\scriptstyle{\theta^{*}}Br(U)Br𝑈\textstyle{{\mathrm{Br}}(U)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\scriptstyle{\partial}θUsuperscriptsubscript𝜃𝑈\scriptstyle{\theta_{U}^{*}}H1(D,/)superscript𝐻1𝐷\textstyle{H^{1}(D,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θDsuperscriptsubscript𝜃𝐷\scriptstyle{\theta_{D}^{*}}00\textstyle{0\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Br(G×X)Br𝐺𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}(G\times X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ResRes\scriptstyle{{\mathrm{Res}}}Br(G×U)Br𝐺𝑈\textstyle{{\mathrm{Br}}(G\times U)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H1(G×D,/),superscript𝐻1𝐺𝐷\textstyle{H^{1}(G\times D,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}),}

G×X𝜃X𝜃𝐺𝑋𝑋G\times X\xrightarrow{\theta}X est soit p2subscript𝑝2p_{2} soit ρ𝜌\rho. On a:

Lemme 3.5.

Avec les notations et hypothèses ci-dessus, on a:

(1) p2,D|(BrG(U))=ρD|(BrG(U))evaluated-atsuperscriptsubscript𝑝2𝐷subscriptBr𝐺𝑈evaluated-atsubscriptsuperscript𝜌𝐷subscriptBr𝐺𝑈p_{2,D}^{*}|_{\partial({\mathrm{Br}}_{G}(U))}=\rho^{*}_{D}|_{\partial({\mathrm{Br}}_{G}(U))};

(2) pour tout bBrG(U)𝑏subscriptBr𝐺𝑈b\in{\mathrm{Br}}_{G}(U), il existe un revêtement fini étale galoisien abélien D𝜋D𝜋superscript𝐷𝐷D^{\prime}\xrightarrow{\pi}D tel que Dsuperscript𝐷D^{\prime} soit une G𝐺G-variété, π𝜋\pi soit un G𝐺G-morphisme et que π((b))=0H1(D,/)superscript𝜋𝑏0superscript𝐻1superscript𝐷\pi^{*}(\partial(b))=0\in H^{1}(D^{\prime},{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}).

Démonstration.

Puisque p1,UBr(G)Im(Res)superscriptsubscript𝑝1𝑈Br𝐺ImResp_{1,U}^{*}{\mathrm{Br}}(G)\subset{\mathrm{Im}}({\mathrm{Res}}), l’énoncé (1) découle de la proposition 3.3 (2). Pour bBrG(U)𝑏subscriptBr𝐺𝑈b\in{\mathrm{Br}}_{G}(U), soit n𝑛n\in{\mathbb{Z}} l’ordre de (b)𝑏\partial(b). Alors (b)H1(D,/n)𝑏superscript𝐻1𝐷𝑛\partial(b)\in H^{1}(D,{\mathbb{Z}}/n). Soit D𝜋D𝜋superscript𝐷𝐷D^{\prime}\xrightarrow{\pi}D un /n𝑛{\mathbb{Z}}/n-torseur tel que [D]=(b)delimited-[]superscript𝐷𝑏[D^{\prime}]=\partial(b). Par (1), p2,D[D]=ρD[D]H1(G×D,/n)superscriptsubscript𝑝2𝐷delimited-[]superscript𝐷subscriptsuperscript𝜌𝐷delimited-[]superscript𝐷superscript𝐻1𝐺𝐷𝑛p_{2,D}^{*}[D^{\prime}]=\rho^{*}_{D}[D^{\prime}]\in H^{1}(G\times D,{\mathbb{Z}}/n). D’après le théorème 2.7 (2), Dsuperscript𝐷D^{\prime} est une G𝐺G-variété. ∎

Lemme 3.6.

Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe. Alors BrG(G)=Br1(G)subscriptBr𝐺𝐺subscriptBr1𝐺{\mathrm{Br}}_{G}(G)={\mathrm{Br}}_{1}(G).

Démonstration.

D’après la proposition 3.4 (2) et (4), il suffit de montrer que BrG(Gk¯)=0subscriptBr𝐺subscript𝐺¯𝑘0{\mathrm{Br}}_{G}(G_{\bar{k}})=0 et on peut supposer k=k¯𝑘¯𝑘k=\bar{k}.

Si G𝐺G est un tore de dimension n𝑛n, alors G𝔾mn𝐺superscriptsubscript𝔾𝑚𝑛G\cong{\mathbb{G}}_{m}^{n} est un ouvert de 𝔸nsuperscript𝔸𝑛{\mathbb{A}}^{n} canoniquement. Soit X:=𝔸n[(𝔸nG)sing]assign𝑋superscript𝔸𝑛delimited-[]subscriptsuperscript𝔸𝑛𝐺𝑠𝑖𝑛𝑔X:={\mathbb{A}}^{n}\setminus[({\mathbb{A}}^{n}\setminus G)_{sing}]. Alors codim(𝔸nX,𝔸n)2codimsuperscript𝔸𝑛𝑋superscript𝔸𝑛2{\mathrm{codim}}({\mathbb{A}}^{n}\setminus X,{\mathbb{A}}^{n})\geq 2, Br(X)=0Br𝑋0{\mathrm{Br}}(X)=0, G𝐺G est un ouvert de X𝑋X et XG=i=1nDi𝑋𝐺superscriptsubscriptsquare-union𝑖1𝑛subscript𝐷𝑖X\setminus G=\sqcup_{i=1}^{n}D_{i}, chaque Disubscript𝐷𝑖D_{i} étant un G𝐺G-espace homogène de stabilisateur 𝔾msubscript𝔾𝑚{\mathbb{G}}_{m}. D’après [CX1, Prop. 2.2], pour tout revêtement fini étale galoisien DiπiDisubscript𝜋𝑖subscriptsuperscript𝐷𝑖subscript𝐷𝑖D^{\prime}_{i}\xrightarrow{\pi_{i}}D_{i} tel que Disubscriptsuperscript𝐷𝑖D^{\prime}_{i} soit une G𝐺G-variété intègre et que πisubscript𝜋𝑖\pi_{i} soit un G𝐺G-morphisme, le morphisme πisubscript𝜋𝑖\pi_{i} est un isomorphisme. D’après le lemme 3.5 (2) et (3.3), BrG(G)Br(X)=0subscriptBr𝐺𝐺Br𝑋0{\mathrm{Br}}_{G}(G)\subset{\mathrm{Br}}(X)=0.

Si G𝐺G est réductif, soit T𝑇T le tore maximal de G𝐺G. Par la décomposition de Bruhat, il existe un ouvert U𝑈U de G𝐺G tel que U𝔸n×T×𝔸n𝑈superscript𝔸𝑛𝑇superscript𝔸𝑛U\cong{\mathbb{A}}^{n}\times T\times{\mathbb{A}}^{n}, où 2n=dim(U)dim(T)2𝑛dimension𝑈dimension𝑇2n=\dim(U)-\dim(T) (voir la démonstration de [CT-Beijing, Prop. 4.2]). Donc Br(G)Br(T)Br𝐺Br𝑇{\mathrm{Br}}(G)\to{\mathrm{Br}}(T) est injectif. Le résultat découle de la proposition 3.4 (2).

En général, par [CDX, Lem. 2.1], le morphisme Br(Gred)Br(G)Brsuperscript𝐺𝑟𝑒𝑑Br𝐺{\mathrm{Br}}(G^{red})\to{\mathrm{Br}}(G) est un isomorphisme. Le résultat découle de la proposition 3.4 (2). ∎

Rappelons la définition de Bre(G)subscriptBr𝑒𝐺{\mathrm{Br}}_{e}(G) (cf. (1.2)).

Proposition 3.7.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe et (X,ρ)𝑋𝜌(X,\rho) une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre. Pour tout bBrG(X)𝑏subscriptBr𝐺𝑋b\in{\mathrm{Br}}_{G}(X), on a (ρ(b)p2(b))p1Bre(G).superscript𝜌𝑏superscriptsubscript𝑝2𝑏superscriptsubscript𝑝1subscriptBr𝑒𝐺(\rho^{*}(b)-p_{2}^{*}(b))\in p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}_{e}(G).

Démonstration.

Notons XeG×idXG×Xsubscript𝑒𝐺𝑖subscript𝑑𝑋𝑋𝐺𝑋X\xrightarrow{e_{G}\times id_{X}}G\times X. Puisque p2(eG×idX)=ρ(eG×idX)subscript𝑝2subscript𝑒𝐺𝑖subscript𝑑𝑋𝜌subscript𝑒𝐺𝑖subscript𝑑𝑋p_{2}\circ(e_{G}\times id_{X})=\rho\circ(e_{G}\times id_{X}), il suffit de montrer que, pour tout bBrG(X)𝑏subscriptBr𝐺𝑋b\in{\mathrm{Br}}_{G}(X), on a (ρ(b)p2(b))p1Br1(G)superscript𝜌𝑏superscriptsubscript𝑝2𝑏superscriptsubscript𝑝1subscriptBr1𝐺(\rho^{*}(b)-p_{2}^{*}(b))\in p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(G).

On peut supposer k=k¯𝑘¯𝑘k=\bar{k}. Un point xX(k)𝑥𝑋𝑘x\in X(k) induit un morphisme GixXsubscript𝑖𝑥𝐺𝑋G\xrightarrow{i_{x}}X. Notons m𝑚m la multiplication sur G𝐺G. Alors on a un diagramme commutatif:

Br(X)Br𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}(X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p2ρsuperscriptsubscript𝑝2superscript𝜌\scriptstyle{p_{2}^{*}-\rho^{*}}ixsuperscriptsubscript𝑖𝑥\scriptstyle{i_{x}^{*}}Br(G×X)Br𝐺𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}(G\times X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(idG×ix)superscript𝑖subscript𝑑𝐺subscript𝑖𝑥\scriptstyle{(id_{G}\times i_{x})^{*}}Br(G)Br𝐺\textstyle{{\mathrm{Br}}(G)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}p1superscriptsubscript𝑝1\scriptstyle{p_{1}^{*}}Br(G)Br𝐺\textstyle{{\mathrm{Br}}(G)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p2msuperscriptsubscript𝑝2superscript𝑚\scriptstyle{p_{2}^{*}-m^{*}}Br(G×G)Br𝐺𝐺\textstyle{{\mathrm{Br}}(G\times G)}Br(G).Br𝐺\textstyle{{\mathrm{Br}}(G)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces.}p1superscriptsubscript𝑝1\scriptstyle{p_{1}^{*}}

Le résultat découle du lemme 3.6 et de l’injectivité de p1superscriptsubscript𝑝1p_{1}^{*}. ∎

3.2. L’homomorphisme de Sansuc

Soient G𝐺G un groupe algébrique connexe et (X,ρ)𝑋𝜌(X,\rho) une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre. Notons G×Xp1Gsubscript𝑝1𝐺𝑋𝐺G\times X\xrightarrow{p_{1}}G, G×Xp2Xsubscript𝑝2𝐺𝑋𝑋G\times X\xrightarrow{p_{2}}X les deux projections. Soit BrG(X)subscriptBr𝐺𝑋{\mathrm{Br}}_{G}(X) le sous-groupe de Brauer G𝐺G-invariant de X𝑋X (Définition 3.1). Rappelons la définition de Bre(G)subscriptBr𝑒𝐺{\mathrm{Br}}_{e}(G) (cf. (1.2)).

Par [S, Lem. 6.6], on a Bra(G×X)=Bra(G)Bra(X)subscriptBr𝑎𝐺𝑋direct-sumsubscriptBr𝑎𝐺subscriptBr𝑎𝑋{\mathrm{Br}}_{a}(G\times X)={\mathrm{Br}}_{a}(G)\oplus{\mathrm{Br}}_{a}(X), et donc p1|Bre(G)evaluated-atsuperscriptsubscript𝑝1subscriptBr𝑒𝐺p_{1}^{*}|_{{\mathrm{Br}}_{e}(G)} est injectif. Par la proposition 3.7, il existe un unique homomorphisme BrG(X)𝜆Bre(G)𝜆subscriptBr𝐺𝑋subscriptBr𝑒𝐺{\mathrm{Br}}_{G}(X)\xrightarrow{\lambda}{\mathrm{Br}}_{e}(G) tel que

p1λ=ρp2:BrG(X)Br(G×X).:superscriptsubscript𝑝1𝜆superscript𝜌superscriptsubscript𝑝2subscriptBr𝐺𝑋Br𝐺𝑋p_{1}^{*}\circ\lambda=\rho^{*}-p_{2}^{*}:{\mathrm{Br}}_{G}(X)\to{\mathrm{Br}}(G\times X). (3.4)
Définition 3.8.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe et (X,ρ)𝑋𝜌(X,\rho) une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre. L’unique homomorphisme BrG(X)𝜆Bre(G)𝜆subscriptBr𝐺𝑋subscriptBr𝑒𝐺{\mathrm{Br}}_{G}(X)\xrightarrow{\lambda}{\mathrm{Br}}_{e}(G) satisfaisant (3.4) est appelé l’homomorphisme de Sansuc.

Proposition 3.9.

Sous les hypothèses de la définition 3.8, on a:

(1) pour toute extension de corps K/k𝐾𝑘K/k, et tous xX(K)𝑥𝑋𝐾x\in X(K), gG(K)𝑔𝐺𝐾g\in G(K), αBrG(X)𝛼subscriptBr𝐺𝑋\alpha\in{\mathrm{Br}}_{G}(X), on a

(gx)(α)=g(λ(α))+x(α)Br(K);superscript𝑔𝑥𝛼superscript𝑔𝜆𝛼superscript𝑥𝛼Br𝐾(g\cdot x)^{*}(\alpha)=g^{*}(\lambda(\alpha))+x^{*}(\alpha)\in{\mathrm{Br}}(K);

(2) si X(k)𝑋𝑘X(k)\neq\emptyset, alors pour tout xX(k)𝑥𝑋𝑘x\in X(k), on a

λ=ρxx,𝜆superscriptsubscript𝜌𝑥superscript𝑥\lambda=\rho_{x}^{*}-x^{*}, (3.5)

GρxX:ggx:subscript𝜌𝑥𝐺𝑋maps-to𝑔𝑔𝑥G\xrightarrow{\rho_{x}}X:g\mapsto g\cdot x, Speck𝑥X𝑥Spec𝑘𝑋{\mathrm{Spec}}\ k\xrightarrow{x}X est le point x𝑥x et Br(X)xBr(k)Br(G)superscript𝑥Br𝑋Br𝑘Br𝐺{\mathrm{Br}}(X)\xrightarrow{x^{*}}{\mathrm{Br}}(k)\subset{\mathrm{Br}}(G).

(3) si XG/G0𝑋𝐺subscript𝐺0X\cong G/G_{0} avec G0Gsubscript𝐺0𝐺G_{0}\subset G un sous-groupe fermé connexe, alors

BrG(X)Br1(X,G):=Ker(Br(X)Br(Gk¯)).subscriptBr𝐺𝑋subscriptBr1𝑋𝐺assignKerBr𝑋Brsubscript𝐺¯𝑘{\mathrm{Br}}_{G}(X)\cong{\mathrm{Br}}_{1}(X,G):={\mathrm{Ker}}({\mathrm{Br}}(X)\to{\mathrm{Br}}(G_{\bar{k}})).
Démonstration.

Pour (1), on a

(gx)(α)=(g,x)(ρ(α))=(g,x)(p2(α)+p1(λ(α)))=g(λ(α))+x(α)Br(K).superscript𝑔𝑥𝛼superscript𝑔𝑥superscript𝜌𝛼superscript𝑔𝑥superscriptsubscript𝑝2𝛼superscriptsubscript𝑝1𝜆𝛼superscript𝑔𝜆𝛼superscript𝑥𝛼Br𝐾(g\cdot x)^{*}(\alpha)=(g,x)^{*}(\rho^{*}(\alpha))=(g,x)^{*}(p_{2}^{*}(\alpha)+p_{1}^{*}(\lambda(\alpha)))=g^{*}(\lambda(\alpha))+x^{*}(\alpha)\in{\mathrm{Br}}(K).

Dans le cas (2), pour tout αBrG(X)𝛼subscriptBr𝐺𝑋\alpha\in{\mathrm{Br}}_{G}(X), on obtient (ρp2)(α)|G×x=(ρxx)(α)evaluated-atsuperscript𝜌superscriptsubscript𝑝2𝛼𝐺𝑥superscriptsubscript𝜌𝑥superscript𝑥𝛼(\rho^{*}-p_{2}^{*})(\alpha)|_{G\times x}=(\rho_{x}^{*}-x^{*})(\alpha).

L’énoncé (3) résulte de la proposition 3.4 (2) (5) et du lemme 3.6. ∎

Si X𝑓Z𝑓𝑋𝑍X\xrightarrow{f}Z est un G𝐺G-torseur, par la définition, l’homomorphisme de Sansuc λ|Br1(X)evaluated-at𝜆subscriptBr1𝑋\lambda|_{{\mathrm{Br}}_{1}(X)} est exactement le morphisme dans la suite exacte de Sansuc (cf: [BD, Thm. 2.8]).

Théorème 3.10.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe, Z𝑍Z une variété lisse géométriquement intègre et X𝑓Z𝑓𝑋𝑍X\xrightarrow{f}Z un G𝐺G-torseur. Notons G×X𝜌X𝜌𝐺𝑋𝑋G\times X\xrightarrow{\rho}X l’action de G𝐺G. Alors l’homomorphisme de Sansuc λ𝜆\lambda induit un diagramme commutatif de suites exactes:

Pic(G)Pic𝐺\textstyle{\mathrm{Pic}(G)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}Br(Z)Br𝑍\textstyle{{\mathrm{Br}}(Z)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}fsuperscript𝑓\scriptstyle{f^{*}}=\scriptstyle{=}BrG(X)subscriptBr𝐺𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}_{G}(X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}λ𝜆\scriptstyle{\lambda}\scriptstyle{\square}Bre(G)Bra(G)subscriptBr𝑒𝐺subscriptBr𝑎𝐺\textstyle{{\mathrm{Br}}_{e}(G)\cong{\mathrm{Br}}_{a}(G)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p1superscriptsubscript𝑝1\scriptstyle{p_{1}^{*}}Pic(G)Pic𝐺\textstyle{\mathrm{Pic}(G)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Br(Z)Br𝑍\textstyle{{\mathrm{Br}}(Z)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Br(X)Br𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}(X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ρp2superscript𝜌superscriptsubscript𝑝2\scriptstyle{\rho^{*}-p_{2}^{*}}Br(G×X).Br𝐺𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}(G\times X).} (3.6)
Démonstration.

D’après Borovoi et Demarche [BD, Thm. 2.8], on a une suite exacte

Pic(G)Br(Z)fBr(X)ρp2Br(G×X)Pic𝐺Br𝑍superscript𝑓Br𝑋superscript𝜌superscriptsubscript𝑝2Br𝐺𝑋\mathrm{Pic}(G)\to{\mathrm{Br}}(Z)\xrightarrow{f^{*}}{\mathrm{Br}}(X)\xrightarrow{\rho^{*}-p_{2}^{*}}{\mathrm{Br}}(G\times X)

telle que (ρp2)(Br1(X))p1Bre(G)superscript𝜌superscriptsubscript𝑝2subscriptBr1𝑋superscriptsubscript𝑝1subscriptBr𝑒𝐺(\rho^{*}-p_{2}^{*})({\mathrm{Br}}_{1}(X))\subset p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}_{e}(G). Le résultat découle de la proposition 3.7. ∎

Corollaire 3.11.

Soient 1NH𝜓G11𝑁𝐻𝜓𝐺11\to N\to H\xrightarrow{\psi}G\to 1 une suite de groupes linéaires connexes et (X,ρ)𝑋𝜌(X,\rho) une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre.

(1) On a BrG(X)=BrH(X)subscriptBr𝐺𝑋subscriptBr𝐻𝑋{\mathrm{Br}}_{G}(X)={\mathrm{Br}}_{H}(X).

(2) S’il existe une H𝐻H-variété Y𝑌Y et un H𝐻H-morphisme Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X tels que YX𝑌𝑋Y\to X soit un N𝑁N-torseur, alors Br(X)pBr(Y)superscript𝑝Br𝑋Br𝑌{\mathrm{Br}}(X)\xrightarrow{p^{*}}{\mathrm{Br}}(Y) satisfait pBrG(X)BrH(Y)superscript𝑝subscriptBr𝐺𝑋subscriptBr𝐻𝑌p^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(X)\subset{\mathrm{Br}}_{H}(Y), (p)1BrH(Y)=BrG(X)superscriptsuperscript𝑝1subscriptBr𝐻𝑌subscriptBr𝐺𝑋(p^{*})^{-1}{\mathrm{Br}}_{H}(Y)={\mathrm{Br}}_{G}(X) et on a une suite exacte (où λ𝜆\lambda est l’homomorphisme de Sansuc):

Pic(N)BrG(X)pBrH(Y)𝜆Bra(N).Pic𝑁subscriptBr𝐺𝑋superscript𝑝subscriptBr𝐻𝑌𝜆subscriptBr𝑎𝑁\mathrm{Pic}(N)\to{\mathrm{Br}}_{G}(X)\xrightarrow{p^{*}}{\mathrm{Br}}_{H}(Y)\xrightarrow{\lambda}{\mathrm{Br}}_{a}(N).
Démonstration.

On a Br1(H)BrN(H)subscriptBr1𝐻subscriptBr𝑁𝐻{\mathrm{Br}}_{1}(H)\subset{\mathrm{Br}}_{N}(H) et H×XψXG×Xsubscript𝜓𝑋𝐻𝑋𝐺𝑋H\times X\xrightarrow{\psi_{X}}G\times X est un N𝑁N-torseur. Par la suite exacte de Sansuc ([S, Prop. 6.10]) et le diagramme (3.6), on a un diagramme commutatif de suites exactes:

Pic(N)Pic𝑁\textstyle{\mathrm{Pic}(N)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}Br1(G)subscriptBr1𝐺\textstyle{{\mathrm{Br}}_{1}(G)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p1superscriptsubscript𝑝1\scriptstyle{p_{1}^{*}}Br1(H)subscriptBr1𝐻\textstyle{{\mathrm{Br}}_{1}(H)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p1superscriptsubscript𝑝1\scriptstyle{p_{1}^{*}}Bra(N)subscriptBr𝑎𝑁\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(N)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}Pic(N)Pic𝑁\textstyle{\mathrm{Pic}(N)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Br(G×X)Br𝐺𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}(G\times X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ψXsuperscriptsubscript𝜓𝑋\scriptstyle{\psi_{X}^{*}}BrN(H×X)subscriptBr𝑁𝐻𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}_{N}(H\times X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Bra(N)subscriptBr𝑎𝑁\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(N)}

Donc (ψX)1(p1Bre(H))=p1Bre(G)superscriptsuperscriptsubscript𝜓𝑋1superscriptsubscript𝑝1subscriptBr𝑒𝐻superscriptsubscript𝑝1subscriptBr𝑒𝐺(\psi_{X}^{*})^{-1}(p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}_{e}(H))=p_{1}^{*}{\mathrm{Br}}_{e}(G) et on obtient (1).

Une application de la proposition 3.4 (5) et du diagramme (3.6) donne (2). ∎

Lemme 3.12.

Soient G𝐺G, N𝑁N deux groupes linéaires connexes et X𝑋X une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre. Soient H:=N×Gassign𝐻𝑁𝐺H:=N\times G et P𝑃P une H𝐻H-variété telle que P𝑃P soit un N𝑁N-torseur sur k𝑘k. Soient YP×Xsuperscriptsimilar-to𝑌𝑃𝑋Y\stackrel{{\scriptstyle\sim}}{{\rightarrow}}P\times X et Yp1Psubscript𝑝1𝑌𝑃Y\xrightarrow{p_{1}}P, Yp2Xsubscript𝑝2𝑌𝑋Y\xrightarrow{p_{2}}X les deux projections. Si P(k)𝑃𝑘P(k)\neq\emptyset ou H3(k,k¯×)=0superscript𝐻3𝑘superscript¯𝑘0H^{3}(k,\bar{k}^{\times})=0, on a un isomorphisme:

Bra(P)BrG(X)/ImBr(k)(p1,p2)BrH(Y)/ImBr(k).superscriptsubscript𝑝1superscriptsubscript𝑝2direct-sumsubscriptBr𝑎𝑃subscriptBr𝐺𝑋ImBr𝑘subscriptBr𝐻𝑌ImBr𝑘{\mathrm{Br}}_{a}(P)\oplus{\mathrm{Br}}_{G}(X)/{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k)\xrightarrow{(p_{1}^{*},p_{2}^{*})}{\mathrm{Br}}_{H}(Y)/{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k).

De plus, cet isomorphisme induit un isomorphisme: Bra(P)Bra(X)(p1,p2)Bra(Y).superscriptsubscript𝑝1superscriptsubscript𝑝2direct-sumsubscriptBr𝑎𝑃subscriptBr𝑎𝑋subscriptBr𝑎𝑌{\mathrm{Br}}_{a}(P)\oplus{\mathrm{Br}}_{a}(X)\xrightarrow{(p_{1}^{*},p_{2}^{*})}{\mathrm{Br}}_{a}(Y).

Démonstration.

Par la proposition 3.4 (1) et le lemme 3.6, on a BrH(P)=Br1(P)subscriptBr𝐻𝑃subscriptBr1𝑃{\mathrm{Br}}_{H}(P)={\mathrm{Br}}_{1}(P). Par la suite exacte de Sansuc ([S, Prop. 6.10]) et le corollaire 3.11 (2), on a un diagramme commutatif de suites exactes

Pic(P)Pic𝑃\textstyle{\mathrm{Pic}(P)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ϑ1subscriptitalic-ϑ1\scriptstyle{\vartheta_{1}}Pic(N)Pic𝑁\textstyle{\mathrm{Pic}(N)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}Br(k)Br𝑘\textstyle{{\mathrm{Br}}(k)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Br1(P)subscriptBr1𝑃\textstyle{{\mathrm{Br}}_{1}(P)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p1superscriptsubscript𝑝1\scriptstyle{p_{1}^{*}}ϑ2subscriptitalic-ϑ2\scriptstyle{\vartheta_{2}}Bra(N)subscriptBr𝑎𝑁\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(N)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}Pic(Y)Pic𝑌\textstyle{\mathrm{Pic}(Y)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Pic(N)Pic𝑁\textstyle{\mathrm{Pic}(N)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}BrH(X)subscriptBr𝐻𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}_{H}(X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p2superscriptsubscript𝑝2\scriptstyle{p_{2}^{*}}BrH(Y)subscriptBr𝐻𝑌\textstyle{{\mathrm{Br}}_{H}(Y)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Bra(N).subscriptBr𝑎𝑁\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(N).}

Par [S, Lem. 6.7 et 6.8], ϑ1subscriptitalic-ϑ1\vartheta_{1} et ϑ2subscriptitalic-ϑ2\vartheta_{2} sont surjectifs. Alors on a une suite exacte

0Br(k)Br1(P)BrH(X)(p1,p2)BrH(Y)0.0Br𝑘direct-sumsubscriptBr1𝑃subscriptBr𝐻𝑋superscriptsubscript𝑝1superscriptsubscript𝑝2subscriptBr𝐻𝑌00\to{\mathrm{Br}}(k)\to{\mathrm{Br}}_{1}(P)\oplus{\mathrm{Br}}_{H}(X)\xrightarrow{(p_{1}^{*},p_{2}^{*})}{\mathrm{Br}}_{H}(Y)\to 0. (3.7)

Puisque le morphisme Br(Xk¯)Br((P×X)k¯)Br(Yk¯)Brsubscript𝑋¯𝑘Brsubscript𝑃𝑋¯𝑘Brsubscript𝑌¯𝑘{\mathrm{Br}}(X_{\bar{k}})\to{\mathrm{Br}}((P\times X)_{\bar{k}})\cong{\mathrm{Br}}(Y_{\bar{k}}) est injectif, on a une suite exacte:

0Br(k)Br1(P)Br1(X)(p1,p2)Br1(Y)0.0Br𝑘direct-sumsubscriptBr1𝑃subscriptBr1𝑋superscriptsubscript𝑝1superscriptsubscript𝑝2subscriptBr1𝑌00\to{\mathrm{Br}}(k)\to{\mathrm{Br}}_{1}(P)\oplus{\mathrm{Br}}_{1}(X)\xrightarrow{(p_{1}^{*},p_{2}^{*})}{\mathrm{Br}}_{1}(Y)\to 0.

Le résultat en découle. ∎

Proposition 3.13.

Soient T𝑇T un tore et 1G0G𝜓T11subscript𝐺0𝐺𝜓𝑇11\to G_{0}\to G\xrightarrow{\psi}T\to 1 une suite exacte de groupes linéaires connexes. Soient X𝑋X une G𝐺G-variété lisse, géométriquement intègre et X𝑓T𝑓𝑋𝑇X\xrightarrow{f}T un G𝐺G-morphisme. Notons Bra(G)ϑBra(G0)italic-ϑsubscriptBr𝑎𝐺subscriptBr𝑎subscript𝐺0{\mathrm{Br}}_{a}(G)\xrightarrow{\vartheta}{\mathrm{Br}}_{a}(G_{0}) l’homomorphisme induit par G0Gsubscript𝐺0𝐺G_{0}\subset G. Alors, pour tout tT(k)𝑡𝑇𝑘t\in T(k), la fibre Xtsubscript𝑋𝑡X_{t} est G0subscript𝐺0G_{0}-invariante et on a un isomorphisme naturelle Pic(Xk¯)Pic(Xt,k¯)Picsubscript𝑋¯𝑘Picsubscript𝑋𝑡¯𝑘\mathrm{Pic}(X_{\bar{k}})\cong\mathrm{Pic}(X_{t,\bar{k}}) et deux suites exactes naturelles

0Tfk¯[X]×/k¯×k¯[Xt]×/k¯×0etBre(T)BrG(X)BrG0(Xt)coker(ϑ).formulae-sequence0superscript𝑇superscript𝑓¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑋superscript¯𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝑋𝑡superscript¯𝑘0etsubscriptBr𝑒𝑇subscriptBr𝐺𝑋subscriptBrsubscript𝐺0subscript𝑋𝑡cokeritalic-ϑ0\to T^{*}\xrightarrow{f^{*}}\bar{k}[X]^{\times}/\bar{k}^{\times}\to\bar{k}[X_{t}]^{\times}/\bar{k}^{\times}\to 0\ \ \ \text{et}\ \ \ {\mathrm{Br}}_{e}(T)\to{\mathrm{Br}}_{G}(X)\to{\mathrm{Br}}_{G_{0}}(X_{t})\to{\mathrm{coker}}(\vartheta).
Démonstration.

D’après [CX1, Prop. 2.2], Xtsubscript𝑋𝑡X_{t} est lisse, géométriquement intègre. Notons:

Xt𝑖G×Xt:x(eG,x)etG×Xt𝜌X:(g,x)gx.:𝑖subscript𝑋𝑡𝐺subscript𝑋𝑡formulae-sequencemaps-to𝑥subscript𝑒𝐺𝑥et𝜌𝐺subscript𝑋𝑡𝑋:maps-to𝑔𝑥𝑔𝑥X_{t}\xrightarrow{i}G\times X_{t}:x\mapsto(e_{G},x)\ \ \ \text{et}\ \ \ G\times X_{t}\xrightarrow{\rho}X:(g,x)\mapsto g\cdot x.

Alors ρi𝜌𝑖\rho\circ i est l’immersion XtXsubscript𝑋𝑡𝑋X_{t}\subset X. On fixe des actions

G×G0G×Xt:(g,g0)×(g,x)(ggg01,g0x)etG×G0G:(g,g0)×gggg01.:𝐺subscript𝐺0𝐺subscript𝑋𝑡formulae-sequencemaps-to𝑔subscript𝑔0superscript𝑔𝑥𝑔superscript𝑔superscriptsubscript𝑔01subscript𝑔0𝑥et𝐺subscript𝐺0𝐺:maps-to𝑔subscript𝑔0superscript𝑔𝑔superscript𝑔superscriptsubscript𝑔01G\times G_{0}\curvearrowright G\times X_{t}:(g,g_{0})\times(g^{\prime},x)\mapsto(gg^{\prime}g_{0}^{-1},g_{0}\cdot x)\ \ \ \text{et}\ \ \ G\times G_{0}\curvearrowright G:(g,g_{0})\times g^{\prime}\mapsto gg^{\prime}g_{0}^{-1}.

Par définition, XG×G0Xt𝑋superscriptsubscript𝐺0𝐺subscript𝑋𝑡X\cong G\times^{G_{0}}X_{t} et on a un diagramme commutatif de G×G0𝐺subscript𝐺0G\times G_{0}-morphismes

Xtsubscript𝑋𝑡\textstyle{X_{t}}G×Xt𝐺subscript𝑋𝑡\textstyle{G\times X_{t}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p2subscript𝑝2\scriptstyle{p_{2}}p1subscript𝑝1\scriptstyle{p_{1}}ρ𝜌\scriptstyle{\rho}G𝐺\textstyle{G\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}tψ()𝑡𝜓\scriptstyle{t\cdot\psi(-)}X𝑋\textstyle{X\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}f𝑓\scriptstyle{f}T𝑇\textstyle{T}

tel que les colonnes soient des G0subscript𝐺0G_{0}-torseurs.

D’après [S, Lem. 6.5 et Lem. 6.6], on a

k¯[G×Xt]×/k¯×k¯[G]×/k¯×k¯[Xt]×/k¯×etPic(Gk¯×Xt,k¯)Pic(Gk¯)Pic(Xt,k¯).formulae-sequence¯𝑘superscriptdelimited-[]𝐺subscript𝑋𝑡superscript¯𝑘direct-sum¯𝑘superscriptdelimited-[]𝐺superscript¯𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝑋𝑡superscript¯𝑘etPicsubscript𝐺¯𝑘subscript𝑋𝑡¯𝑘direct-sumPicsubscript𝐺¯𝑘Picsubscript𝑋𝑡¯𝑘\bar{k}[G\times X_{t}]^{\times}/\bar{k}^{\times}\cong\bar{k}[G]^{\times}/\bar{k}^{\times}\oplus\bar{k}[X_{t}]^{\times}/\bar{k}^{\times}\ \ \ \text{et}\ \ \ \mathrm{Pic}(G_{\bar{k}}\times X_{t,\bar{k}})\cong\mathrm{Pic}(G_{\bar{k}})\oplus\mathrm{Pic}(X_{t,\bar{k}}).

Par la suite exacte de Sansuc [S, Prop. 6.10 et Cor. 6.11], on a un diagramme commutatif de suites exactes:

00\textstyle{0\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Tsuperscript𝑇\textstyle{T^{*}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}fsuperscript𝑓\scriptstyle{f^{*}}k¯[G]×k¯×¯𝑘superscriptdelimited-[]𝐺superscript¯𝑘\textstyle{\frac{\bar{k}[G]^{\times}}{\bar{k}^{\times}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}k¯[G0]×k¯×¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝐺0superscript¯𝑘\textstyle{\frac{\bar{k}[G_{0}]^{\times}}{\bar{k}^{\times}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}Pic(Tk¯)Picsubscript𝑇¯𝑘\textstyle{\mathrm{Pic}(T_{\bar{k}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Pic(Gk¯)Picsubscript𝐺¯𝑘\textstyle{\mathrm{Pic}(G_{\bar{k}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Pic(G0,k¯)Picsubscript𝐺0¯𝑘\textstyle{\mathrm{Pic}(G_{0,\bar{k}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}00\textstyle{0}00\textstyle{0\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}k¯[X]×k¯×¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑋superscript¯𝑘\textstyle{\frac{\bar{k}[X]^{\times}}{\bar{k}^{\times}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}k¯[G×Xt]×k¯×¯𝑘superscriptdelimited-[]𝐺subscript𝑋𝑡superscript¯𝑘\textstyle{\frac{\bar{k}[G\times X_{t}]^{\times}}{\bar{k}^{\times}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}k¯[G0]×k¯×¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝐺0superscript¯𝑘\textstyle{\frac{\bar{k}[G_{0}]^{\times}}{\bar{k}^{\times}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Pic(Xk¯)Picsubscript𝑋¯𝑘\textstyle{\mathrm{Pic}(X_{\bar{k}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Pic((G×Xt)k¯)Picsubscript𝐺subscript𝑋𝑡¯𝑘\textstyle{\mathrm{Pic}((G\times X_{t})_{\bar{k}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Pic(G0,k¯)Picsubscript𝐺0¯𝑘\textstyle{\mathrm{Pic}(G_{0,\bar{k}})}.

Puisque Pic(Tk¯)=0Picsubscript𝑇¯𝑘0\mathrm{Pic}(T_{\bar{k}})=0, une application du lemme du serpent donne l’isomorphisme et la première suite exacte de l’énoncé.

D’après (3.7), on a un isomorphisme: Bre(G)BrG0(Xt)(p1,p2)BrG×G0(G×Xt)superscriptsubscript𝑝1superscriptsubscript𝑝2direct-sumsubscriptBr𝑒𝐺subscriptBrsubscript𝐺0subscript𝑋𝑡subscriptBr𝐺subscript𝐺0𝐺subscript𝑋𝑡{\mathrm{Br}}_{e}(G)\oplus{\mathrm{Br}}_{G_{0}}(X_{t})\xrightarrow{(p_{1}^{*},p_{2}^{*})}{\mathrm{Br}}_{G\times G_{0}}(G\times X_{t}). Le corollaire 3.11 donne un diagramme commutatif de suites exactes:

Pic(G0)Picsubscript𝐺0\textstyle{\mathrm{Pic}(G_{0})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}Bre(T)subscriptBr𝑒𝑇\textstyle{{\mathrm{Br}}_{e}(T)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Bre(G)subscriptBr𝑒𝐺\textstyle{{\mathrm{Br}}_{e}(G)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ϑitalic-ϑ\scriptstyle{\vartheta}p1superscriptsubscript𝑝1\scriptstyle{p_{1}^{*}}Bra(G0)subscriptBr𝑎subscript𝐺0\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(G_{0})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}Pic(G0)Picsubscript𝐺0\textstyle{\mathrm{Pic}(G_{0})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}BrG(X)subscriptBr𝐺𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}_{G}(X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ρsuperscript𝜌\scriptstyle{\rho^{*}}BrG×G0(G×Xt)subscriptBr𝐺subscript𝐺0𝐺subscript𝑋𝑡\textstyle{{\mathrm{Br}}_{G\times G_{0}}(G\times X_{t})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}isuperscript𝑖\scriptstyle{i^{*}}Bra(G0)subscriptBr𝑎subscript𝐺0\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(G_{0})}Br(Xt)Brsubscript𝑋𝑡\textstyle{{\mathrm{Br}}(X_{t})}.

Puisque p2i=idsubscript𝑝2𝑖𝑖𝑑p_{2}\circ i=id et ip1=0superscript𝑖superscriptsubscript𝑝10i^{*}\circ p_{1}^{*}=0, on a BrG0(Xt)=Im(i)coker(p1)subscriptBrsubscript𝐺0subscript𝑋𝑡Imsuperscript𝑖cokersuperscriptsubscript𝑝1{\mathrm{Br}}_{G_{0}}(X_{t})={\mathrm{Im}}(i^{*})\cong{\mathrm{coker}}(p_{1}^{*}). Une chasse au diagramme donne l’énoncé. ∎

Corollaire 3.14.

Sous les hypothèses de la proposition 3.13, soient UX𝑈𝑋U\subset X un G𝐺G-ouvert et BBrG(U)𝐵subscriptBr𝐺𝑈B\subset{\mathrm{Br}}_{G}(U) un sous-groupe. Alors, pour tout tT(k)𝑡𝑇𝑘t\in T(k), de fibre UtXtitXsubscript𝑈𝑡subscript𝑋𝑡superscriptsubscript𝑖𝑡𝑋U_{t}\subset X_{t}\stackrel{{\scriptstyle i_{t}}}{{\hookrightarrow}}X, on a :

it(BBr(X))=(it(B)Br(Xt)).superscriptsubscript𝑖𝑡𝐵Br𝑋superscriptsubscript𝑖𝑡𝐵Brsubscript𝑋𝑡i_{t}^{*}(B\cap{\mathrm{Br}}(X))=(i_{t}^{*}(B)\cap{\mathrm{Br}}(X_{t})).
Démonstration.

D’après la proposition 3.13, on a un diagramme de suites exactes:

Bre(T)subscriptBr𝑒𝑇\textstyle{{\mathrm{Br}}_{e}(T)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}BrG(X)subscriptBr𝐺𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}_{G}(X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}BrG0(Xt)subscriptBrsubscript𝐺0subscript𝑋𝑡\textstyle{{\mathrm{Br}}_{G_{0}}(X_{t})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}coker(ϑ)cokeritalic-ϑ\textstyle{{\mathrm{coker}}(\vartheta)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}Bre(T)subscriptBr𝑒𝑇\textstyle{{\mathrm{Br}}_{e}(T)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}BrG(U)subscriptBr𝐺𝑈\textstyle{{\mathrm{Br}}_{G}(U)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}itsuperscriptsubscript𝑖𝑡\scriptstyle{i_{t}^{*}}BrG0(Ut)subscriptBrsubscript𝐺0subscript𝑈𝑡\textstyle{{\mathrm{Br}}_{G_{0}}(U_{t})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}coker(ϑ).cokeritalic-ϑ\textstyle{{\mathrm{coker}}(\vartheta).}

Une chasse au diagramme donne l’énoncé. ∎

3.3. Pseudo espace homogène

Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe. La notion de pseudo G𝐺G-espace homogène généralise la notion de G𝐺G-espace homogène à stabilisateur géométrique connexe (cf. exemple 3.16 (1)).

Définition 3.15.

Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe. Une G𝐺G-variété Z𝑍Z est appelée pseudo G𝐺G-espace homogène si Z𝑍Z est lisse, géométriquement intègre, Pic(Zk¯)Picsubscript𝑍¯𝑘\mathrm{Pic}(Z_{\bar{k}}) est de type fini, Z(k)𝑍𝑘Z(k)\neq\emptyset et Ker(λ)Br(k),BrGk¯(Zk¯)Ker𝜆Br𝑘subscriptBrsubscript𝐺¯𝑘subscript𝑍¯𝑘\frac{{\mathrm{Ker}}(\lambda)}{{\mathrm{Br}}(k)},{\mathrm{Br}}_{G_{\bar{k}}}(Z_{\bar{k}}) sont finis, où BrG(Z)𝜆Bre(G)𝜆subscriptBr𝐺𝑍subscriptBr𝑒𝐺{\mathrm{Br}}_{G}(Z)\xrightarrow{\lambda}{\mathrm{Br}}_{e}(G) est l’homomorphisme de Sansuc (cf. Définition 3.8).

Fixons zZ(k)𝑧𝑍𝑘z\in Z(k) et notons ρz:GZ:ggz:subscript𝜌𝑧𝐺𝑍:maps-to𝑔𝑔𝑧\rho_{z}:G\to Z:g\mapsto g\cdot z. D’après (3.5), le groupe Ker(λ)Br(k)Ker𝜆Br𝑘\frac{{\mathrm{Ker}}(\lambda)}{{\mathrm{Br}}(k)} est fini si et seulement si Ker(ρz)BrG(Z)Kersuperscriptsubscript𝜌𝑧subscriptBr𝐺𝑍{\mathrm{Ker}}(\rho_{z}^{*})\cap{\mathrm{Br}}_{G}(Z) est fini, où Br(Z)ρzBr(G)superscriptsubscript𝜌𝑧Br𝑍Br𝐺{\mathrm{Br}}(Z)\xrightarrow{\rho_{z}^{*}}{\mathrm{Br}}(G).

Example 3.16.

Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe.

(1) Soit G0Gsubscript𝐺0𝐺G_{0}\subset G un sous-groupe fermé connexe. Alors G/G0𝐺subscript𝐺0G/G_{0} est un pseudo G𝐺G-espace homogène.

(2) Soient X𝑋X une variété lisse géométriquement intègre et ZX𝑍𝑋Z\to X un G𝐺G-torseur. Si Pic(X)Pic𝑋\mathrm{Pic}(X) est de type fini, Br(X)/Br(k),Br(Xk¯)Br𝑋Br𝑘Brsubscript𝑋¯𝑘{\mathrm{Br}}(X)/{\mathrm{Br}}(k),{\mathrm{Br}}(X_{\bar{k}}) sont finis et Z(k)𝑍𝑘Z(k)\neq\emptyset, alors Z𝑍Z est un pseudo G𝐺G-espace homogène.

Démonstration.

L’énoncé (1) résulte de [BD, Thm. 2.8] et de la proposition 3.9 (3). L’énoncé (2) résulte du corollaire 3.11 (2). ∎

Proposition 3.17.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe et Z𝑍Z un pseudo G𝐺G-espace homogène. Soient T𝑇T un tore, ZZsuperscript𝑍𝑍Z^{\prime}\to Z un T𝑇T-torseur et H𝐻H le groupe linéaire connexe déterminé dans le théorème 2.7. Si Z(k)superscript𝑍𝑘Z^{\prime}(k)\neq\emptyset, alors Zsuperscript𝑍Z^{\prime} est un pseudo H𝐻H-espace homogène.

Démonstration.

Fixons zZ(k)superscript𝑧superscript𝑍𝑘z^{\prime}\in Z^{\prime}(k) et zZ(k)𝑧𝑍𝑘z\in Z(k) l’image de z𝑧z. Notons ρz:HZ:hhz:subscript𝜌superscript𝑧𝐻superscript𝑍:maps-tosuperscript𝑧\rho_{z^{\prime}}:H\to Z^{\prime}:h\mapsto h\cdot z^{\prime} et ρz:GZ:ggz:subscript𝜌𝑧𝐺𝑍:maps-to𝑔𝑔𝑧\rho_{z}:G\to Z:g\mapsto g\cdot z. D’après la suite exacte de Sansuc [S, Prop. 6.10], Pic(Zk¯)Picsubscriptsuperscript𝑍¯𝑘\mathrm{Pic}({Z^{\prime}}_{\bar{k}}) est de type fini. Par le corollaire 3.11 (2), on a un diagramme commutatif de suites exactes:

Pic(T)Pic𝑇\textstyle{\mathrm{Pic}(T)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}BrG(Z)subscriptBr𝐺𝑍\textstyle{{\mathrm{Br}}_{G}(Z)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ρzsuperscriptsubscript𝜌𝑧\scriptstyle{\rho_{z}^{*}}BrH(Z)subscriptBr𝐻superscript𝑍\textstyle{{\mathrm{Br}}_{H}(Z^{\prime})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ρzsuperscriptsubscript𝜌superscript𝑧\scriptstyle{\rho_{z^{\prime}}^{*}}Bra(T)subscriptBr𝑎𝑇\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(T)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}Pic(T)Pic𝑇\textstyle{\mathrm{Pic}(T)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Br1(G)subscriptBr1𝐺\textstyle{{\mathrm{Br}}_{1}(G)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Br1(H)subscriptBr1𝐻\textstyle{{\mathrm{Br}}_{1}(H)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Bra(T),subscriptBr𝑎𝑇\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(T),}

et un isomorphisme BrGk¯(Zk¯)BrHk¯(Zk¯)subscriptBrsubscript𝐺¯𝑘subscript𝑍¯𝑘subscriptBrsubscript𝐻¯𝑘subscriptsuperscript𝑍¯𝑘{\mathrm{Br}}_{G_{\bar{k}}}(Z_{\bar{k}})\to{\mathrm{Br}}_{H_{\bar{k}}}(Z^{\prime}_{\bar{k}}). Ainsi BrHk¯(Zk¯)subscriptBrsubscript𝐻¯𝑘subscriptsuperscript𝑍¯𝑘{\mathrm{Br}}_{H_{\bar{k}}}(Z^{\prime}_{\bar{k}}) est fini. Puisque Ker(ρz)Kersuperscriptsubscript𝜌𝑧{\mathrm{Ker}}(\rho_{z}^{*}) est fini, le groupe Ker(ρz)Kersuperscriptsubscript𝜌superscript𝑧{\mathrm{Ker}}(\rho_{z^{\prime}}^{*}) est fini et Zsuperscript𝑍Z^{\prime} est un pseudo H𝐻H-espace homogène. ∎

Proposition 3.18.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe et Z𝑍Z un pseudo G𝐺G-espace homogène. Alors BrG(Z)/Br1(Z)subscriptBr𝐺𝑍subscriptBr1𝑍{\mathrm{Br}}_{G}(Z)/{\mathrm{Br}}_{1}(Z) est fini.

Démonstration.

Ceci vaut car BrG(Z)/Br1(Z)subscriptBr𝐺𝑍subscriptBr1𝑍{\mathrm{Br}}_{G}(Z)/{\mathrm{Br}}_{1}(Z) est un sous-groupe de BrGk¯(Zk¯)subscriptBrsubscript𝐺¯𝑘subscript𝑍¯𝑘{\mathrm{Br}}_{G_{\bar{k}}}(Z_{\bar{k}}). ∎

Pour un corps de nombres, le lemme suivant est bien connu.

Lemme 3.19.

Supposons que k𝑘k est un corps de nombres. Alors:

(i) pour tout ΓksubscriptΓ𝑘\Gamma_{k}-module de type fini sans torsion M0𝑀0M\neq 0, le groupe H2(k,M)superscript𝐻2𝑘𝑀H^{2}(k,M) est infini;

(ii) pour tout ΓksubscriptΓ𝑘\Gamma_{k}-module fini M0𝑀0M\neq 0, le groupe H1(k,M)superscript𝐻1𝑘𝑀H^{1}(k,M) est infini.

Lemme 3.20.

Supposons que k𝑘k est un corps de nombres. Soit ϕ:MN:italic-ϕ𝑀𝑁\phi:M\to N un homomorphisme de ΓksubscriptΓ𝑘\Gamma_{k}-modules de type fini sans torsion. Si Ker(H2(k,M)ϕH2(k,N))Kersubscriptitalic-ϕsuperscript𝐻2𝑘𝑀superscript𝐻2𝑘𝑁{\mathrm{Ker}}(H^{2}(k,M)\xrightarrow{\phi_{*}}H^{2}(k,N)) est fini, alors ϕitalic-ϕ\phi est injectif et coker(ϕ)cokeritalic-ϕ{\mathrm{coker}}(\phi) est sans torsion.

Démonstration.

Notons I:=Im(ϕ)assign𝐼Imitalic-ϕI:={\mathrm{Im}}(\phi), K:=Ker(ϕ)assign𝐾Keritalic-ϕK:={\mathrm{Ker}}(\phi) et C:=coker(ϕ)assign𝐶cokeritalic-ϕC:={\mathrm{coker}}(\phi). Alors I𝐼I et K𝐾K sont de type fini sans torsion et on a deux suites exactes:

H1(k,I)H2(k,K)H2(k,M)θ1H2(k,I)superscript𝐻1𝑘𝐼superscript𝐻2𝑘𝐾superscript𝐻2𝑘𝑀subscript𝜃1superscript𝐻2𝑘𝐼H^{1}(k,I)\to H^{2}(k,K)\to H^{2}(k,M)\xrightarrow{\theta_{1}}H^{2}(k,I)

et

H1(k,N)H1(k,C)H2(k,I)θ2H2(k,N).superscript𝐻1𝑘𝑁superscript𝐻1𝑘𝐶superscript𝐻2𝑘𝐼subscript𝜃2superscript𝐻2𝑘𝑁H^{1}(k,N)\to H^{1}(k,C)\to H^{2}(k,I)\xrightarrow{\theta_{2}}H^{2}(k,N).

Ainsi H1(k,I)superscript𝐻1𝑘𝐼H^{1}(k,I), H1(k,N)superscript𝐻1𝑘𝑁H^{1}(k,N) et Ker(θ1)Kersubscript𝜃1{\mathrm{Ker}}(\theta_{1}) sont finis. Alors H2(k,K)superscript𝐻2𝑘𝐾H^{2}(k,K) est fini et donc K=0𝐾0K=0 (Lemme 3.19). Ainsi Ker(θ2)Kersubscript𝜃2{\mathrm{Ker}}(\theta_{2}) est fini. Alors H1(k,C)superscript𝐻1𝑘𝐶H^{1}(k,C) est fini et donc C𝐶C est sans torsion (Lemme 3.19). ∎

Lemme 3.21.

Supposons que k𝑘k est un corps de nombres. Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe, T𝑇T un tore et G𝜓T𝜓𝐺𝑇G\xrightarrow{\psi}T un homomorphisme. Alors les énoncés suivants sont équivalents:

(i) le groupe Ker(Br1(T)ψBr1(G))Kersuperscript𝜓subscriptBr1𝑇subscriptBr1𝐺{\mathrm{Ker}}({\mathrm{Br}}_{1}(T)\xrightarrow{\psi^{*}}{\mathrm{Br}}_{1}(G)) est fini;

(ii) le morphisme ψ𝜓\psi est surjectif de noyau connexe;

(iii) la G𝐺G-variété T𝑇T est un pseudo G𝐺G-espace homogène.

Démonstration.

D’après l’exemple 3.16 (1), on a (ii)\Rightarrow(iii). Par définition, on a (iii)\Rightarrow(i). Pour (i)\Rightarrow(ii), par la suite exacte de Sansuc, on peut remplacer G𝐺G par Gtorsuperscript𝐺𝑡𝑜𝑟G^{tor} et supposer que G𝐺G est un tore. Dans ce cas, le noyau de H2(k,T)ψH2(k,G)superscript𝜓superscript𝐻2𝑘superscript𝑇superscript𝐻2𝑘superscript𝐺H^{2}(k,T^{*})\xrightarrow{\psi^{*}}H^{2}(k,G^{*}) est fini. Le lemme 3.20 ci-dessus donne (ii). ∎

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe et Z𝑍Z un pseudo G𝐺G-espace homogène (cf. Définition 3.15). Soient (Ztor):=k¯[Z]×/k¯×assignsuperscriptsuperscript𝑍𝑡𝑜𝑟¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑍superscript¯𝑘(Z^{tor})^{*}:=\bar{k}[Z]^{\times}/\bar{k}^{\times} un ΓksubscriptΓ𝑘\Gamma_{k}-module libre de type fini et Ztorsuperscript𝑍𝑡𝑜𝑟Z^{tor} le tore correspondant. Pour tout zZ(k)𝑧𝑍𝑘z\in Z(k), on a un morphisme canonique ZπzZtorsubscript𝜋𝑧𝑍superscript𝑍𝑡𝑜𝑟Z\xrightarrow{\pi_{z}}Z^{tor} tel que πz(z)=eZtorsubscript𝜋𝑧𝑧subscript𝑒superscript𝑍𝑡𝑜𝑟\pi_{z}(z)=e_{Z^{tor}} (Rosenlicht). Soit ψzsubscript𝜓𝑧\psi_{z} la composition GGzZπzZtor𝐺𝐺𝑧𝑍subscript𝜋𝑧superscript𝑍torG\to G\cdot z\hookrightarrow Z\xrightarrow{\pi_{z}}Z^{{\mathrm{tor}}}.

Proposition 3.22.

Le morphisme ψzsubscript𝜓𝑧\psi_{z} ne dépend pas du choix de z𝑧z, et c’est un homomorphisme tel que Ztorsuperscript𝑍𝑡𝑜𝑟Z^{tor} soit une G𝐺G-variété et πzsubscript𝜋𝑧\pi_{z} soit un G𝐺G-morphisme.

De plus, si k𝑘k est un corps de nombres, la G𝐺G-variété Ztorsuperscript𝑍torZ^{{\mathrm{tor}}} est un pseudo G𝐺G-espace homogène.

Démonstration.

Notons ρ:G×ZZ:𝜌𝐺𝑍𝑍\rho:G\times Z\to Z l’action de G𝐺G. Par le lemme de Rosenlicht, ψzsubscript𝜓𝑧\psi_{z} est un homomorphisme. D’après le lemme 2.6, on a un isomorphisme canonique

HeG0(G,Ztor)H0(Z,Ztor)direct-sumsubscriptsuperscript𝐻0subscript𝑒𝐺𝐺superscript𝑍𝑡𝑜𝑟superscript𝐻0𝑍superscript𝑍𝑡𝑜𝑟\textstyle{H^{0}_{e_{G}}(G,Z^{tor})\oplus H^{0}(Z,Z^{tor})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p1p2superscriptsubscript𝑝1superscriptsubscript𝑝2\scriptstyle{p_{1}^{*}\cdot p_{2}^{*}}H0(G×Z,Ztor)::superscript𝐻0𝐺𝑍superscript𝑍𝑡𝑜𝑟absent\textstyle{H^{0}(G\times Z,Z^{tor}):\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θ𝜃\scriptstyle{\theta}(ψz,πz)subscript𝜓𝑧subscript𝜋𝑧\textstyle{(\psi_{z},\pi_{z})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ψzπzsubscript𝜓𝑧subscript𝜋𝑧\textstyle{\psi_{z}\cdot\pi_{z}}

tel que θ(πzρ)=((πzρ)|G×z,(πzρ)|eG×Z)=(ψz,πz)𝜃subscript𝜋𝑧𝜌evaluated-atsubscript𝜋𝑧𝜌𝐺𝑧evaluated-atsubscript𝜋𝑧𝜌subscript𝑒𝐺𝑍subscript𝜓𝑧subscript𝜋𝑧\theta(\pi_{z}\circ\rho)=((\pi_{z}\circ\rho)|_{G\times z},(\pi_{z}\circ\rho)|_{e_{G}\times Z})=(\psi_{z},\pi_{z}). Alors πzρ=ψzπzsubscript𝜋𝑧𝜌subscript𝜓𝑧subscript𝜋𝑧\pi_{z}\circ\rho=\psi_{z}\cdot\pi_{z} et πzsubscript𝜋𝑧\pi_{z} est un G𝐺G-morphisme.

Pour tout zZ(k)superscript𝑧𝑍𝑘z^{\prime}\in Z(k), on a πz=πz(z)πzsubscript𝜋superscript𝑧subscript𝜋𝑧superscript𝑧subscript𝜋𝑧\pi_{z^{\prime}}=\pi_{z}(z^{\prime})\cdot\pi_{z} et donc θ(πzρ)=(ψz,πz(z)πz)𝜃subscript𝜋superscript𝑧𝜌subscript𝜓𝑧subscript𝜋𝑧superscript𝑧subscript𝜋𝑧\theta(\pi_{z^{\prime}}\circ\rho)=(\psi_{z},\pi_{z}(z^{\prime})\cdot\pi_{z}). Ainsi ψz=ψzsubscript𝜓superscript𝑧subscript𝜓𝑧\psi_{z^{\prime}}=\psi_{z}.

La suite spectrale de Hochschild-Serre donne une suite exacte

Pic(Z)Pic(Zk¯)ΓkBr1(Ztor)πz|Br1Br(Z).Pic𝑍Picsuperscriptsubscript𝑍¯𝑘subscriptΓ𝑘subscriptBr1superscript𝑍𝑡𝑜𝑟evaluated-atsuperscriptsubscript𝜋𝑧subscriptBr1Br𝑍\mathrm{Pic}(Z)\to\mathrm{Pic}(Z_{\bar{k}})^{\Gamma_{k}}\to{\mathrm{Br}}_{1}(Z^{tor})\xrightarrow{\pi_{z}^{*}|_{{\mathrm{Br}}_{1}}}{\mathrm{Br}}(Z).

Puisque Pic(Zk¯)Picsubscript𝑍¯𝑘\mathrm{Pic}(Z_{\bar{k}}) est de type fini et Br1(Ztor)subscriptBr1superscript𝑍𝑡𝑜𝑟{\mathrm{Br}}_{1}(Z^{tor}) est torsion, le groupe Ker(πz|Br1)Kerevaluated-atsuperscriptsubscript𝜋𝑧subscriptBr1{\mathrm{Ker}}(\pi_{z}^{*}|_{{\mathrm{Br}}_{1}}) est fini. Puisque Ker(BrG(Z)ρzBr(G))Kersuperscriptsubscript𝜌𝑧subscriptBr𝐺𝑍Br𝐺{\mathrm{Ker}}({\mathrm{Br}}_{G}(Z)\xrightarrow{\rho_{z}^{*}}{\mathrm{Br}}(G)) est fini, le groupe Ker(Br1(Ztor)ψz|Br1Br(G))Kerevaluated-atsuperscriptsubscript𝜓𝑧subscriptBr1subscriptBr1superscript𝑍𝑡𝑜𝑟Br𝐺{\mathrm{Ker}}({\mathrm{Br}}_{1}(Z^{tor})\xrightarrow{\psi_{z}^{*}|_{{\mathrm{Br}}_{1}}}{\mathrm{Br}}(G)) est fini. Si k𝑘k est un corps de nombres, une application du lemme 3.21 donne l’énoncé. ∎

Définition 3.23.

Dans la proposition 3.22, une fois qu’on a choisi zZ(k)𝑧𝑍𝑘z\in Z(k), le morphisme Z𝜋Ztor𝜋𝑍superscript𝑍𝑡𝑜𝑟Z\xrightarrow{\pi}Z^{tor} est appelé le quotient torique maximal. Il ne dépend du choix de z𝑧z qu’à translation près. Si k𝑘k est un corps de nombres, le morphisme GZtor𝐺superscript𝑍𝑡𝑜𝑟G\to Z^{tor} dans la proposition 3.22 est surjectif de noyau G0subscript𝐺0G_{0} connexe. Le groupe G0subscript𝐺0G_{0} est appelé le stabilisateur de G𝐺G sur Ztorsuperscript𝑍𝑡𝑜𝑟Z^{tor}.

4. L’approximation forte hors des places archimédiennes et la question 1.2

Dans toute cette section, k𝑘k est un corps de nombres. Sauf mention explicite, une variété est une k𝑘k-variété. Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe. Pour répondre à la question 1.2, on établit le théorème 4.2. Comme consequence, on montre le théorème 1.4 (1).

Rappelons la notion de sous-groupe de Brauer invariant (cf. Définition 3.1).

Lemme 4.1.

Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe. Alors l’homomorphisme induit par l’accouplement de Brauer-Manin G(𝐀k)θGBra(G)Dsubscript𝜃𝐺𝐺subscriptsubscript𝐀𝑘subscriptBr𝑎superscript𝐺𝐷G({\mathbf{A}}_{k})_{\bullet}\xrightarrow{\theta_{G}}{\mathrm{Br}}_{a}(G)^{D} est ouvert, où ()D:=Hom(,/)assignsuperscript𝐷Hom(-)^{D}:={\mathrm{Hom}}(-,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}).

Démonstration.

Dans G(𝐀k)𝐺subscriptsubscript𝐀𝑘G({\mathbf{A}}_{k})_{\bullet}, les sous-groupes ouverts compacts forment une base topologique de eGsubscript𝑒𝐺e_{G}. Pour tout tel sous-groupe C𝐶C, l’image θG(C)Bra(G)Dsubscript𝜃𝐺𝐶subscriptBr𝑎superscript𝐺𝐷\theta_{G}(C)\subset{\mathrm{Br}}_{a}(G)^{D} est compacte, et donc fermée. Il suffit alors de montrer que cette image est d’indice fini. Par la finitude de nombre de classes de G𝐺G ([PR, Thm. 5.1]), il existe un tel sous-groupe C0subscript𝐶0C_{0} tel que la classe double C0\G(𝐀k)/G(k)\subscript𝐶0𝐺subscriptsubscript𝐀𝑘𝐺𝑘C_{0}\backslash G({\mathbf{A}}_{k})_{\bullet}/G(k) soit finie. Puisque X1(G)superscriptX1𝐺\hbox{\cyr X}^{1}(G) est fini, d’après [D11, Thm. 5.1], θG(C0)subscript𝜃𝐺subscript𝐶0\theta_{G}(C_{0}) est d’indice fini. Pour tout tel sous-groupe C𝐶C, le quotient C0/(CC0)subscript𝐶0𝐶subscript𝐶0C_{0}/(C\cap C_{0}) est fini et donc θG(C)subscript𝜃𝐺𝐶\theta_{G}(C) est d’indice fini. ∎

Théorème 4.2.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe, X𝑋X une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre et UX𝑈𝑋U\subset X un G𝐺G-ouvert. Soient ABr(X)𝐴Br𝑋A\subset{\mathrm{Br}}(X) un sous-groupe fini et BBrG(U)𝐵subscriptBr𝐺𝑈B\subset{\mathrm{Br}}_{G}(U) (cf. (3.1)) un sous-groupe. Supposons que BKer(λ)BImBr(k)𝐵Ker𝜆𝐵ImBr𝑘\frac{B\cap{\mathrm{Ker}}(\lambda)}{B\cap{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k)} est fini, où BrG(U)𝜆Bre(G)𝜆subscriptBr𝐺𝑈subscriptBr𝑒𝐺{\mathrm{Br}}_{G}(U)\xrightarrow{\lambda}{\mathrm{Br}}_{e}(G) est l’homomorphisme de Sansuc (Définition 3.8). Alors, pour tout ouvert WX(𝐀k)𝑊𝑋subscript𝐀𝑘W\subset X({\mathbf{A}}_{k}) satisfaisant W(A+B)Br(X)superscript𝑊𝐴𝐵Br𝑋W^{(A+B)\cap{\mathrm{Br}}(X)}\neq\emptyset, on a WU(𝐀k)A+B.𝑊𝑈superscriptsubscript𝐀𝑘𝐴𝐵W\cap U({\mathbf{A}}_{k})^{A+B}\neq\emptyset.

Démonstration.

On peut supposer que ImBr(k)BImBr𝑘𝐵{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k)\subset B. Après avoir rétréci W𝑊W, on peut supposer que tout élément de A𝐴A s’annule sur W𝑊W et WW×Wf𝑊subscript𝑊subscript𝑊𝑓W\cong W_{\infty}\times W_{f} avec WX(k)subscript𝑊𝑋subscript𝑘W_{\infty}\subset X(k_{\infty}), WfX(𝐀k)subscript𝑊𝑓𝑋superscriptsubscript𝐀𝑘W_{f}\subset X({\mathbf{A}}_{k}^{\infty}) tel que Wfsubscript𝑊𝑓W_{f} soit compact.

Pour tout wWf𝑤subscript𝑊𝑓w\in W_{f}, il existe un ouvert WwWfsubscript𝑊𝑤subscript𝑊𝑓W_{w}\subset W_{f} contenant w𝑤w et un ouvert CwG(𝐀)subscript𝐶𝑤𝐺superscript𝐀C_{w}\subset G({\mathbf{A}}^{\infty}) tel que CwWwWfsubscript𝐶𝑤subscript𝑊𝑤subscript𝑊𝑓C_{w}\cdot W_{w}\subset W_{f}. Puisque Wfsubscript𝑊𝑓W_{f} est compact, il existe un sous-ensemble fini IWf𝐼subscript𝑊𝑓I\subset W_{f} tel que wIWw=Wfsubscript𝑤𝐼subscript𝑊𝑤subscript𝑊𝑓\cup_{w\in I}W_{w}=W_{f}. Soit Cfsubscript𝐶𝑓C_{f} le sous-groupe de G(𝐀)𝐺superscript𝐀G({\mathbf{A}}^{\infty}) engendré par wICwsubscript𝑤𝐼subscript𝐶𝑤\cap_{w\in I}C_{w}. Alors CfWfWfsubscript𝐶𝑓subscript𝑊𝑓subscript𝑊𝑓C_{f}\cdot W_{f}\subset W_{f} et Cfsubscript𝐶𝑓C_{f} est ouvert dans G(𝐀)𝐺superscript𝐀G({\mathbf{A}}^{\infty}). Soit C:=(eG)×CfG(𝐀k)assign𝐶subscriptsubscript𝑒𝐺subscript𝐶𝑓𝐺subscript𝐀𝑘C:=(e_{G})_{\infty}\times C_{f}\subset G({\mathbf{A}}_{k}). Alors CW=W𝐶𝑊𝑊C\cdot W=W et l’image de C𝐶C dans G(𝐀k)𝐺subscriptsubscript𝐀𝑘G({\mathbf{A}}_{k})_{\bullet} est ouvert.

Notons G(𝐀k)θGBra(G)Dsubscript𝜃𝐺𝐺subscript𝐀𝑘subscriptBr𝑎superscript𝐺𝐷G({\mathbf{A}}_{k})\xrightarrow{\theta_{G}}{\mathrm{Br}}_{a}(G)^{D} et U(𝐀k)θUBDsubscript𝜃𝑈𝑈subscript𝐀𝑘superscript𝐵𝐷U({\mathbf{A}}_{k})\xrightarrow{\theta_{U}}B^{D} les applications induites par l’accouplement de Brauer-Manin, où ()D:=Hom(,/)assignsuperscript𝐷Hom(-)^{D}:={\mathrm{Hom}}(-,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}). D’après le lemme 4.1, θG(C)Bra(G)Dsubscript𝜃𝐺𝐶subscriptBr𝑎superscript𝐺𝐷\theta_{G}(C)\subset{\mathrm{Br}}_{a}(G)^{D} est un sous-groupe ouvert d’indice fini. Par hypothèse, il existe un sous-groupe fini B1Bsubscript𝐵1𝐵B_{1}\subset B tel que

Ker((B)Dϑ(B1+ImBr(k))D)(λDθG)(C),Keritalic-ϑsuperscript𝐵𝐷superscriptsubscript𝐵1ImBr𝑘𝐷superscript𝜆𝐷subscript𝜃𝐺𝐶{\mathrm{Ker}}((B)^{D}\xrightarrow{\vartheta}(B_{1}+{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k))^{D})\subset(\lambda^{D}\circ\theta_{G})(C), (4.1)

ϑitalic-ϑ\vartheta est induit par l’inclusion B1+ImBr(k)Bsubscript𝐵1ImBr𝑘𝐵B_{1}+{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k)\subset B et l’homomorphisme

λ:BBrG(U)Bre(G)=Bra(G)induitλD:=Hom(λ,/):Bra(G)DBD.\lambda:B\subset{\mathrm{Br}}_{G}(U)\to{\mathrm{Br}}_{e}(G)={\mathrm{Br}}_{a}(G)\ \ \ \text{induit}\ \ \ \lambda^{D}:={\mathrm{Hom}}(\lambda,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}):{\mathrm{Br}}_{a}(G)^{D}\to B^{D}.

D’après le lemme formel de Harari ([Ha94, Cor. 2.6.1]), WU(𝐀k)B1𝑊𝑈superscriptsubscript𝐀𝑘subscript𝐵1W\cap U({\mathbf{A}}_{k})^{B_{1}}\neq\emptyset. On a un diagramme:

G(𝐀k)𝐺subscript𝐀𝑘\textstyle{G({\mathbf{A}}_{k})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θGsubscript𝜃𝐺\scriptstyle{\theta_{G}}U(𝐀k)𝑈subscript𝐀𝑘\textstyle{U({\mathbf{A}}_{k})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θUsubscript𝜃𝑈\scriptstyle{\theta_{U}}Bra(G)DsubscriptBr𝑎superscript𝐺𝐷\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(G)^{D}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}λDsuperscript𝜆𝐷\scriptstyle{\lambda^{D}}BDsuperscript𝐵𝐷\textstyle{B^{D}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ϑitalic-ϑ\scriptstyle{\vartheta}(B1+ImBr(k))D.superscriptsubscript𝐵1ImBr𝑘𝐷\textstyle{(B_{1}+{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k))^{D}.}

Soit uWU(𝐀k)B1𝑢𝑊𝑈superscriptsubscript𝐀𝑘subscript𝐵1u\in W\cap U({\mathbf{A}}_{k})^{B_{1}}, alors ϑ(θU(u))=0italic-ϑsubscript𝜃𝑈𝑢0\vartheta(\theta_{U}(u))=0 et, d’après (4.1), il existe gC𝑔𝐶g\in C tel que g1uWsuperscript𝑔1𝑢𝑊g^{-1}\cdot u\in W et (λDθG)(g)=θU(u)superscript𝜆𝐷subscript𝜃𝐺𝑔subscript𝜃𝑈𝑢(\lambda^{D}\circ\theta_{G})(g)=\theta_{U}(u). D’après la proposition 3.9 (1), on a θU(g1u)=0subscript𝜃𝑈superscript𝑔1𝑢0\theta_{U}(g^{-1}\cdot u)=0. ∎

Remarque 4.3.

Dans le théorème 4.2, si G=1𝐺1G=1, alors ce théorème est équivalent au lemme formel de Harari ([Ha94, Cor. 2.6.1]).

Comme conséquence directe, on a :

Corollaire 4.4.

Avec les hypothèses et notations du théorème 4.2, pour tout sous-ensemble fini SΩk𝑆subscriptΩ𝑘S\subset\Omega_{k}, s’il existe un ouvert X1subscript𝑋1X_{1} de X𝑋X tel que UX1𝑈subscript𝑋1U\subset X_{1} et X1subscript𝑋1X_{1} satisfasse l’approximation forte par rapport à Br(X1)(A+B)Brsubscript𝑋1𝐴𝐵{\mathrm{Br}}(X_{1})\cap(A+B) hors de S𝑆S, alors X𝑋X satisfait l’approximation forte par rapport à Br(X)(A+B)Br𝑋𝐴𝐵{\mathrm{Br}}(X)\cap(A+B) hors de S𝑆S.

Corollaire 4.5.

Avec les hypothèses et notations du théorème 4.2, s’il existe un ouvert X1subscript𝑋1X_{1} de X𝑋X tel que UX1𝑈subscript𝑋1U\subset X_{1} et X1(k)subscript𝑋1𝑘X_{1}(k) soit dense dans X1(𝐀k)Br(X1)(A+B)subscript𝑋1subscriptsuperscriptsubscript𝐀𝑘Brsubscript𝑋1𝐴𝐵X_{1}({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}(X_{1})\cap(A+B)}_{\bullet}, alors X(k)𝑋𝑘X(k) est dense dans X(𝐀k)Br(X)(A+B)𝑋subscriptsuperscriptsubscript𝐀𝑘Br𝑋𝐴𝐵X({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}(X)\cap(A+B)}_{\bullet}.

Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe. Rappelons la notion de pseudo G𝐺G-espace homogène (cf. Définition 3.15).

Théorème 4.6.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe et Z𝑍Z un pseudo G𝐺G-espace homogène. Soient X𝑋X une G𝐺G-variété lisse, géométriquement intègre et UX𝑈𝑋U\subset X un G𝐺G-ouvert muni d’un G𝐺G-morphisme U𝑓Z𝑓𝑈𝑍U\xrightarrow{f}Z. Soient ABr(X)𝐴Br𝑋A\subset{\mathrm{Br}}(X) et BBrG(U)𝐵subscriptBr𝐺𝑈B\subset{\mathrm{Br}}_{G}(U) (cf. (3.1)) deux sous-groupes finis. Alors, pour tout ouvert WX(𝐀k)𝑊𝑋subscript𝐀𝑘W\subset X({\mathbf{A}}_{k}) satisfaisant WBr(X)(A+B+fBrG(Z))superscript𝑊Br𝑋𝐴𝐵superscript𝑓subscriptBr𝐺𝑍W^{{\mathrm{Br}}(X)\cap(A+B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(Z))}\neq\emptyset,

(1) on a WU(𝐀k)A+B+fBrG(Z)𝑊𝑈superscriptsubscript𝐀𝑘𝐴𝐵superscript𝑓subscriptBr𝐺𝑍W\cap U({\mathbf{A}}_{k})^{A+B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(Z)}\neq\emptyset;

(2) si G(k)+Z(k)𝐺superscriptsubscript𝑘𝑍𝑘G(k_{\infty})^{+}\cdot Z(k) est dense dans Z(𝐀k)BrG(Z)𝑍superscriptsubscript𝐀𝑘subscriptBr𝐺𝑍Z({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}_{G}(Z)}, il existe zZ(k)𝑧𝑍𝑘z\in Z(k) de fibre Uzsubscript𝑈𝑧U_{z} tel que

(G(k)+W)Uz(𝐀k)A+B.𝐺superscriptsubscript𝑘𝑊subscript𝑈𝑧superscriptsubscript𝐀𝑘𝐴𝐵(G(k_{\infty})^{+}\cdot W)\cap U_{z}({\mathbf{A}}_{k})^{A+B}\neq\emptyset.
Démonstration.

Notons BrG(Z)λZBra(G)subscript𝜆𝑍subscriptBr𝐺𝑍subscriptBr𝑎𝐺{\mathrm{Br}}_{G}(Z)\xrightarrow{\lambda_{Z}}{\mathrm{Br}}_{a}(G), BrG(U)λUBra(G)subscript𝜆𝑈subscriptBr𝐺𝑈subscriptBr𝑎𝐺{\mathrm{Br}}_{G}(U)\xrightarrow{\lambda_{U}}{\mathrm{Br}}_{a}(G) les homomorphismes de Sansuc (cf. Définition 3.8). Puisque Ker(λZ)/ImBr(k)Kersubscript𝜆𝑍ImBr𝑘{\mathrm{Ker}}(\lambda_{Z})/{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k) est fini et λZ=λUfsubscript𝜆𝑍subscript𝜆𝑈superscript𝑓\lambda_{Z}=\lambda_{U}\circ f^{*}, le quotient Ker(λU)(B+fBrG(Z))ImBr(k)Kersubscript𝜆𝑈𝐵superscript𝑓subscriptBr𝐺𝑍ImBr𝑘\frac{{\mathrm{Ker}}(\lambda_{U})\cap(B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(Z))}{{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k)} est fini. Une application du théorème 4.2 donne (1).

D’après [Cod, Thm. 4.5], l’application U(𝐀k)Z(𝐀k)𝑈subscript𝐀𝑘𝑍subscript𝐀𝑘U({\mathbf{A}}_{k})\to Z({\mathbf{A}}_{k}) est ouverte et on obtient (2). ∎

Démonstration du théorème 1.4 (1).

Par la proposition 3.9 (3) et l’approximation forte pour les espaces homogènes à stabilisateur géométrique connexe (Borovoi et Demarche [BD, Thm. 1.4]), U(k)𝑈𝑘U(k) est dense dans U(𝐀k)BrG(U)𝑈subscriptsuperscriptsubscript𝐀𝑘subscriptBr𝐺𝑈U({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}_{G}(U)}_{\bullet}. Une application du théorème 4.6 (2) donne l’énoncé. ∎

5. La descente par rapport au groupe de Brauer invariant

Dans toute cette section, k𝑘k est un corps de nombres. Sauf mention explicite du contraire, une variété est une k𝑘k-variété. La méthode de descente des points adéliques est établie par Colliot-Thélène et Sansuc dans [CTSb]. Dans [CDX], C. Demarche, F. Xu et l’auteur étudient la méthode de descente des points adéliques orthogonaux à certains groupes de Brauer dans le cas des torseurs sous un tore. On suit leur méthode et considère ici le cas plus général des torseurs sous un groupe linéaire connexe (Théorème 5.9).

Rappelons la notion de sous-groupe de Brauer invariant (cf. Définition 3.1).

5.1. Torseur sous un groupe linéaire dont le groupe de Shafarevich est trivial

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe, X𝑋X une variété lisse géométriquement intègre et Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X un G𝐺G-torseur. Pour tout σH1(k,G)𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺\sigma\in H^{1}(k,G), soient Pσsubscript𝑃𝜎P_{\sigma} le G𝐺G-torseur correspondant et Gσsubscript𝐺𝜎G_{\sigma} le tordu de G𝐺G correspondant. Alors Pσsubscript𝑃𝜎P_{\sigma} est un Gσsubscript𝐺𝜎G_{\sigma}-torseur et une (Gσ×G)subscript𝐺𝜎𝐺(G_{\sigma}\times G)-variété. Soit YσpσXsubscript𝑝𝜎subscript𝑌𝜎𝑋Y_{\sigma}\xrightarrow{p_{\sigma}}X le tordu de [Y]delimited-[]𝑌[Y], i.e. Yσ=Pσ×GYsubscript𝑌𝜎superscript𝐺subscript𝑃𝜎𝑌Y_{\sigma}=P_{\sigma}\times^{G}Y. Alors [Yσ]delimited-[]subscript𝑌𝜎[Y_{\sigma}] est un Gσsubscript𝐺𝜎G_{\sigma}-torseur sur X𝑋X. Soit BrGσ(Yσ)subscriptBrsubscript𝐺𝜎subscript𝑌𝜎{\mathrm{Br}}_{G_{\sigma}}(Y_{\sigma}) le sous-groupe de Brauer Gσsubscript𝐺𝜎G_{\sigma}-invariant de Yσsubscript𝑌𝜎Y_{\sigma} (Définition 3.1).

Lemme 5.1.

Supposons que X1(G)=1superscriptX1𝐺1\hbox{\cyr X}^{1}(G)=1. Alors pour tout sous-groupe BBrG(Y)𝐵subscriptBr𝐺𝑌B\subset{\mathrm{Br}}_{G}(Y), on a:

p(Y(𝐀k)(p(p)1)B)=p(Y(𝐀k)B),𝑝𝑌superscriptsubscript𝐀𝑘superscript𝑝superscriptsuperscript𝑝1𝐵𝑝𝑌superscriptsubscript𝐀𝑘𝐵p(Y({\mathbf{A}}_{k})^{(p^{*}\circ(p^{*})^{-1})B})=p(Y({\mathbf{A}}_{k})^{B}),

Br(X)pBr(Y)superscript𝑝Br𝑋Br𝑌{\mathrm{Br}}(X)\xrightarrow{p^{*}}{\mathrm{Br}}(Y).

Démonstration.

Puisque (p(p)1)BBsuperscript𝑝superscriptsuperscript𝑝1𝐵𝐵(p^{*}\circ(p^{*})^{-1})B\subset B, on a p(Y(𝐀k)B)p(Y(𝐀k)(p(p)1)B).𝑝𝑌superscriptsubscript𝐀𝑘𝐵𝑝𝑌superscriptsubscript𝐀𝑘superscript𝑝superscriptsuperscript𝑝1𝐵p(Y({\mathbf{A}}_{k})^{B})\subset p(Y({\mathbf{A}}_{k})^{(p^{*}\circ(p^{*})^{-1})B}).

Par le théorème 3.10, on a un diagramme commutatif de suites exactes

(p)1Bsuperscriptsuperscript𝑝1𝐵\textstyle{(p^{*})^{-1}B\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}B𝐵\textstyle{B\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Bra(G)subscriptBr𝑎𝐺\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(G)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}Br(X)Br𝑋\textstyle{{\mathrm{Br}}(X)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}BrG(Y)subscriptBr𝐺𝑌\textstyle{{\mathrm{Br}}_{G}(Y)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}λ𝜆\scriptstyle{\lambda}Bra(G).subscriptBr𝑎𝐺\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(G).}

Il induit un diagramme commutatif avec suite exacte:

G(𝐀k)𝐺subscript𝐀𝑘\textstyle{G({\mathbf{A}}_{k})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}aGsubscript𝑎𝐺\scriptstyle{a_{G}}Y(𝐀k)𝑌subscript𝐀𝑘\textstyle{Y({\mathbf{A}}_{k})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}aYsubscript𝑎𝑌\scriptstyle{a_{Y}}p𝑝\scriptstyle{p}X(𝐀k)𝑋subscript𝐀𝑘\textstyle{X({\mathbf{A}}_{k})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}aXsubscript𝑎𝑋\scriptstyle{a_{X}}Bra(G)DsubscriptBr𝑎superscript𝐺𝐷\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(G)^{D}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}λDsuperscript𝜆𝐷\scriptstyle{\lambda^{D}}BDsuperscript𝐵𝐷\textstyle{B^{D}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}pDsuperscript𝑝absent𝐷\scriptstyle{p^{*D}}((p)1B)Dsuperscriptsuperscriptsuperscript𝑝1𝐵𝐷\textstyle{((p^{*})^{-1}B)^{D}}

()D:=Hom(,/)assignsuperscript𝐷Hom(-)^{D}:={\mathrm{Hom}}(-,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}) et aGsubscript𝑎𝐺a_{G}, aYsubscript𝑎𝑌a_{Y}, aXsubscript𝑎𝑋a_{X} sont induits par l’accouplement de Brauer-Manin. Par la proposition 3.9, pour chaque yY(𝐀k)𝑦𝑌subscript𝐀𝑘y\in Y({\mathbf{A}}_{k}) et gG(𝐀k)𝑔𝐺subscript𝐀𝑘g\in G({\mathbf{A}}_{k}), on a aY(gy)=(λDaG)(g)+aY(y)subscript𝑎𝑌𝑔𝑦superscript𝜆𝐷subscript𝑎𝐺𝑔subscript𝑎𝑌𝑦a_{Y}(g\cdot y)=(\lambda^{D}\circ a_{G})(g)+a_{Y}(y).

Puisque X1(G)=1superscriptX1𝐺1\hbox{\cyr X}^{1}(G)=1, par la suite exacte de Poitou-Tate de G𝐺G (Demarche [D11, Thm. 5.1]), aGsubscript𝑎𝐺a_{G} est surjectif. Pour tout yp(Y(𝐀k)(p(p)1)B)𝑦𝑝𝑌superscriptsubscript𝐀𝑘superscript𝑝superscriptsuperscript𝑝1𝐵y\in p(Y({\mathbf{A}}_{k})^{(p^{*}\circ(p^{*})^{-1})B}), on a x:=p(y)X(𝐀k)(p)1Bassign𝑥𝑝𝑦𝑋superscriptsubscript𝐀𝑘superscriptsuperscript𝑝1𝐵x:=p(y)\in X({\mathbf{A}}_{k})^{(p^{*})^{-1}B}. Alors (pDaY)(y)=aX(x)=0superscript𝑝absent𝐷subscript𝑎𝑌𝑦subscript𝑎𝑋𝑥0(p^{*D}\circ a_{Y})(y)=a_{X}(x)=0 et il existe gG(𝐀k)𝑔𝐺subscript𝐀𝑘g\in G({\mathbf{A}}_{k}) tel que (λDaG)(g)=aY(y)superscript𝜆𝐷subscript𝑎𝐺𝑔subscript𝑎𝑌𝑦(\lambda^{D}\circ a_{G})(g)=a_{Y}(y). Donc aY(g1y)=0subscript𝑎𝑌superscript𝑔1𝑦0a_{Y}(g^{-1}\cdot y)=0 et p(g1y)=x𝑝superscript𝑔1𝑦𝑥p(g^{-1}\cdot y)=x. ∎

Proposition 5.2.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe, X𝑋X une variété lisse géométriquement intègre et Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X un G𝐺G-torseur. Soit ABr(X)𝐴Br𝑋A\subset{\mathrm{Br}}(X) un sous-groupe et, pour chaque σH1(k,G)𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺\sigma\in H^{1}(k,G), soit BσBrGσ(Yσ)subscript𝐵𝜎subscriptBrsubscript𝐺𝜎subscript𝑌𝜎B_{\sigma}\subset{\mathrm{Br}}_{G_{\sigma}}(Y_{\sigma}) un sous-groupe. Supposons que X1(G)=1superscriptX1𝐺1\hbox{\cyr X}^{1}(G)=1 et que, pour tout σH1(k,G)𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺\sigma\in H^{1}(k,G), on a (pσ)1(Bσ)Asuperscriptsuperscriptsubscript𝑝𝜎1subscript𝐵𝜎𝐴(p_{\sigma}^{*})^{-1}(B_{\sigma})\subset A, où Br(X)pσBr(Yσ)superscriptsubscript𝑝𝜎Br𝑋Brsubscript𝑌𝜎{\mathrm{Br}}(X)\xrightarrow{p_{\sigma}^{*}}{\mathrm{Br}}(Y_{\sigma}). Alors on a:

X(𝐀k)A=σH1(k,G)pσ(Yσ(𝐀k)Bσ+pσA).𝑋superscriptsubscript𝐀𝑘𝐴subscript𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺subscript𝑝𝜎subscript𝑌𝜎superscriptsubscript𝐀𝑘subscript𝐵𝜎superscriptsubscript𝑝𝜎𝐴X({\mathbf{A}}_{k})^{A}=\cup_{\sigma\in H^{1}(k,G)}p_{\sigma}(Y_{\sigma}({\mathbf{A}}_{k})^{B_{\sigma}+p_{\sigma}^{*}A}).
Démonstration.

Le résultat découle du [CDX, Thm. 1.1] et du lemme 5.1. ∎

Corollaire 5.3.

Soit T𝑇T un tore quasi-trivial. Soient X𝑋X une variété lisse, géométriquement intègre et Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X un T𝑇T-torseur. Soient UX𝑈𝑋U\subset X un ouvert et V=p1(U)𝑉superscript𝑝1𝑈V=p^{-1}(U). Alors pour tous sous-groupes ABr(U)𝐴Br𝑈A\subset{\mathrm{Br}}(U), BBrT(V)𝐵subscriptBr𝑇𝑉B\subset{\mathrm{Br}}_{T}(V), si (p)1(B)Asuperscriptsuperscript𝑝1𝐵𝐴(p^{*})^{-1}(B)\subset A, où Br(U)pBr(V)superscript𝑝Br𝑈Br𝑉{\mathrm{Br}}(U)\xrightarrow{p^{*}}{\mathrm{Br}}(V), on a

X(𝐀k)Br(X)A=p(Y(𝐀k)Br(Y)(B+pA)).𝑋superscriptsubscript𝐀𝑘Br𝑋𝐴𝑝𝑌superscriptsubscript𝐀𝑘Br𝑌𝐵superscript𝑝𝐴X({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}(X)\cap A}=p(Y({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}(Y)\cap(B+p^{*}A)}).
Démonstration.

Par le lemme 3.2, on a (p)1(Br(Y)(pA+B))=Br(X)Asuperscriptsuperscript𝑝1Br𝑌superscript𝑝𝐴𝐵Br𝑋𝐴(p^{*})^{-1}({\mathrm{Br}}(Y)\cap(p^{*}A+B))={\mathrm{Br}}(X)\cap A. D’après la proposition 3.4, on a (Br(Y)(pA+B))BrT(Y)Br𝑌superscript𝑝𝐴𝐵subscriptBr𝑇𝑌({\mathrm{Br}}(Y)\cap(p^{*}A+B))\subset{\mathrm{Br}}_{T}(Y). L’énoncé résulte de la proposition 5.2. ∎

5.2. L’application de la résolution coflasque

Par [CTSa], un ΓksubscriptΓ𝑘\Gamma_{k}-module M𝑀M de type fini est appelé coflasque si M𝑀M est sans torsion et, pour tout sous-groupe fermé ΓΓkΓsubscriptΓ𝑘\Gamma\subset\Gamma_{k}, on a H1(Γ,M)=0superscript𝐻1Γ𝑀0H^{1}(\Gamma,M)=0. Un k𝑘k-tore T𝑇T est appelé coflasque si Tsuperscript𝑇T^{*} est coflasque. Alors H1(k,T)=0superscript𝐻1𝑘superscript𝑇0H^{1}(k,T^{*})=0 et, pour tout vΩk𝑣subscriptΩ𝑘v\in\Omega_{k}, on a H1(kv,T)=0superscript𝐻1subscript𝑘𝑣superscript𝑇0H^{1}(k_{v},T^{*})=0. Dans [CTSa, Prop. 1.3], il y a des résolutions par les tores coflasques et les tores quasi-triviaux.

Lemme 5.4.

Soit T𝑇T un tore. Alors H3(k,T)vkH3(kv,T)vkH1(kv,T)superscript𝐻3𝑘superscript𝑇subscriptproduct𝑣subscript𝑘superscript𝐻3subscript𝑘𝑣superscript𝑇subscriptproduct𝑣subscript𝑘superscript𝐻1subscript𝑘𝑣superscript𝑇H^{3}(k,T^{*})\cong\prod_{v\in\infty_{k}}H^{3}(k_{v},T^{*})\cong\prod_{v\in\infty_{k}}H^{1}(k_{v},T^{*}).

Démonstration.

Pour tout vk𝑣subscript𝑘v\in\infty_{k}, on a H3(kv,T)=H1(kv,T)superscript𝐻3subscript𝑘𝑣superscript𝑇superscript𝐻1subscript𝑘𝑣superscript𝑇H^{3}(k_{v},T^{*})=H^{1}(k_{v},T^{*}). Par la ligne 3 de la démonstration de [HS05, Prop. 5.9], on a H3(k,T)=vkH3(kv,T)superscript𝐻3𝑘superscript𝑇subscriptproduct𝑣subscript𝑘superscript𝐻3subscript𝑘𝑣superscript𝑇H^{3}(k,T^{*})=\prod_{v\in\infty_{k}}H^{3}(k_{v},T^{*}). Le résultat en découle. ∎

Lemme 5.5.

Soit

1G𝜓HϕT11𝐺𝜓𝐻italic-ϕ𝑇11\to G\xrightarrow{\psi}H\xrightarrow{\phi}T\to 1

une suite exacte de groupes linéaires connexes avec T𝑇T un tore. Supposons que H3(k,T)=0superscript𝐻3𝑘superscript𝑇0H^{3}(k,T^{*})=0. Alors le morphisme Bra(H)ψBra(G)superscript𝜓subscriptBr𝑎𝐻subscriptBr𝑎𝐺{\mathrm{Br}}_{a}(H)\xrightarrow{\psi^{*}}{\mathrm{Br}}_{a}(G) est surjectif.

Démonstration.

Par la suite exacte de Sansuc [S, Cor. 6.11], on a une suite exacte de ΓksubscriptΓ𝑘\Gamma_{k}-modules

0THG00superscript𝑇superscript𝐻superscript𝐺00\to T^{*}\to H^{*}\to G^{*}\to 0

et un isomorphisme de ΓksubscriptΓ𝑘\Gamma_{k}-modules Pic(Hk¯)Pic(Gk¯)Picsubscript𝐻¯𝑘Picsubscript𝐺¯𝑘\mathrm{Pic}(H_{\bar{k}})\to\mathrm{Pic}(G_{\bar{k}}). Par [CTX09, Lem. 2.1], on a un diagramme commutatif de suites exactes:

H2(k,H)superscript𝐻2𝑘superscript𝐻\textstyle{H^{2}(k,H^{*})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ψ1subscript𝜓1\scriptstyle{\psi_{1}}Bra(H)subscriptBr𝑎𝐻\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(H)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H1(k,Pic(Hk¯))superscript𝐻1𝑘Picsubscript𝐻¯𝑘\textstyle{H^{1}(k,\mathrm{Pic}(H_{\bar{k}}))\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\scriptstyle{\cong}H3(k,k¯×H)superscript𝐻3𝑘direct-sumsuperscript¯𝑘superscript𝐻\textstyle{H^{3}(k,\bar{k}^{\times}\oplus H^{*})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ψ2subscript𝜓2\scriptstyle{\psi_{2}}H2(k,G)superscript𝐻2𝑘superscript𝐺\textstyle{H^{2}(k,G^{*})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Bra(G)subscriptBr𝑎𝐺\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(G)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H1(k,Pic(Gk¯))superscript𝐻1𝑘Picsubscript𝐺¯𝑘\textstyle{H^{1}(k,\mathrm{Pic}(G_{\bar{k}}))\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}H3(k,k¯×G).superscript𝐻3𝑘direct-sumsuperscript¯𝑘superscript𝐺\textstyle{H^{3}(k,\bar{k}^{\times}\oplus G^{*}).}

Puisque H3(k,T)=0superscript𝐻3𝑘superscript𝑇0H^{3}(k,T^{*})=0, le morphisme ψ1subscript𝜓1\psi_{1} est surjectif et le morphisme ψ2subscript𝜓2\psi_{2} est injectif. Donc le morphisme Bra(H)Bra(G)subscriptBr𝑎𝐻subscriptBr𝑎𝐺{\mathrm{Br}}_{a}(H)\to{\mathrm{Br}}_{a}(G) est surjectif. ∎

Proposition 5.6.

Soit G𝐺G un groupe réductif connexe. Alors il existe un groupe linéaire connexe H𝐻H, un tore T𝑇T et une suite exacte:

1G𝜓HϕT11𝐺𝜓𝐻italic-ϕ𝑇11\to G\xrightarrow{\psi}H\xrightarrow{\phi}T\to 1

tels que X1(H)=0superscriptX1𝐻0\hbox{\cyr X}^{1}(H)=0, H3(k,T)=0superscript𝐻3𝑘superscript𝑇0H^{3}(k,T^{*})=0 et Bra(H)ψBra(G)superscript𝜓subscriptBr𝑎𝐻subscriptBr𝑎𝐺{\mathrm{Br}}_{a}(H)\xrightarrow{\psi^{*}}{\mathrm{Br}}_{a}(G) soit surjectif.

De plus, si G𝐺G est un tore, on peut imposer que H𝐻H soit un tore quasi-trivial.

Démonstration.

Puisque G𝐺G est réductif, il existe une suite exacte 0SGGad00𝑆𝐺superscript𝐺𝑎𝑑00\to S\to G\to G^{ad}\to 0 telle que S𝑆S soit le centre de G𝐺G et Gadsuperscript𝐺𝑎𝑑G^{ad} soit le groupe adjoint de G𝐺G. Alors S𝑆S est un groupe de type multiplicatif. Par [CTSa, Prop. 1.3], il existe un tore quasi-trivial T0subscript𝑇0T_{0} et un homomorphisme injectif S𝜒T0𝜒𝑆subscript𝑇0S\xrightarrow{\chi}T_{0} tels que T:=T0/Sassign𝑇subscript𝑇0𝑆T:=T_{0}/S soit un tore coflasque. Alors, pour tout vk𝑣subscript𝑘v\in\infty_{k}, on a H1(kv,T)=0superscript𝐻1subscript𝑘𝑣superscript𝑇0H^{1}(k_{v},T^{*})=0. Par le lemme 5.4, on a H3(k,T)=0superscript𝐻3𝑘superscript𝑇0H^{3}(k,T^{*})=0.

Soit H:=G×ST0assign𝐻superscript𝑆𝐺subscript𝑇0H:=G\times^{S}T_{0}. Alors H𝐻H est un groupe linéaire et on a deux suites exactes

1G𝜓HϕT1et 1T0HGad1.formulae-sequence1𝐺𝜓𝐻italic-ϕ𝑇1et1subscript𝑇0𝐻superscript𝐺𝑎𝑑11\to G\xrightarrow{\psi}H\xrightarrow{\phi}T\to 1\ \ \ \text{et}\ \ \ 1\to T_{0}\to H\to G^{ad}\to 1.

Par le lemme 5.5, le morphisme Bra(H)ψBra(G)superscript𝜓subscriptBr𝑎𝐻subscriptBr𝑎𝐺{\mathrm{Br}}_{a}(H)\xrightarrow{\psi^{*}}{\mathrm{Br}}_{a}(G) est surjectif. Par [S, Cor. 5.4], on a X1(Gad)=0superscriptX1superscript𝐺𝑎𝑑0\hbox{\cyr X}^{1}(G^{ad})=0. Puisque T0subscript𝑇0T_{0} est quasi-trivial, on a X1(H)=0superscriptX1𝐻0\hbox{\cyr X}^{1}(H)=0. ∎

Proposition 5.7.

Soit X𝑋X une variété lisse géométriquement intègre. Supposons que X(k)𝑋𝑘X(k)\neq\emptyset et que Pic(Xk¯)Picsubscript𝑋¯𝑘\mathrm{Pic}(X_{\bar{k}}) est de type fini. Alors il existe un tore quasi-trivial T𝑇T et un T𝑇T-torseur YX𝑌𝑋Y\to X tels que Pic(Yk¯)=0Picsubscript𝑌¯𝑘0\mathrm{Pic}(Y_{\bar{k}})=0 et H3(k,k¯[Y]×/k¯×)=0superscript𝐻3𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑌superscript¯𝑘0H^{3}(k,\bar{k}[Y]^{\times}/\bar{k}^{\times})=0.

Démonstration.

Il existe un ouvert UX𝑈𝑋U\subset X tel que Pic(Uk¯)=0Picsubscript𝑈¯𝑘0\mathrm{Pic}(U_{\bar{k}})=0. Soient T0subscript𝑇0T_{0} un tore tel que T0:=DivXk¯Uk¯(Xk¯)assignsuperscriptsubscript𝑇0subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘T_{0}^{*}:={\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}) et Y0Xsubscript𝑌0𝑋Y_{0}\to X le T0subscript𝑇0T_{0}-torseur induit par l’homomorphisme ΨΨ\Psi de la suite exacte (2.2). Par la suite exacte de Sansuc [S, Prop. 6.10], Pic(Y0,k¯)=0Picsubscript𝑌0¯𝑘0\mathrm{Pic}(Y_{0,\bar{k}})=0. Soit T1subscript𝑇1T_{1} le tore tel que T1k¯[Y0]×/k¯×superscriptsubscript𝑇1¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝑌0superscript¯𝑘T_{1}^{*}\cong\bar{k}[Y_{0}]^{\times}/\bar{k}^{\times}. Puisque X(k)𝑋𝑘X(k)\neq\emptyset, on a Y0(k)subscript𝑌0𝑘Y_{0}(k)\neq\emptyset et il induit un morphisme Y0𝜋T1𝜋subscript𝑌0subscript𝑇1Y_{0}\xrightarrow{\pi}T_{1} tel que T1πk¯[Y0]×/k¯×superscript𝜋superscriptsubscript𝑇1¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝑌0superscript¯𝑘T_{1}^{*}\xrightarrow{\pi^{*}}\bar{k}[Y_{0}]^{\times}/\bar{k}^{\times} soit un isomorphisme.

D’après [CTSa, Prop. 1.3], il existe une suite exacte 0T2T3T100subscript𝑇2subscript𝑇3subscript𝑇100\to T_{2}\to T_{3}\to T_{1}\to 0 telle que T2subscript𝑇2T_{2} soit quasi-trivial et que T3subscript𝑇3T_{3} soit coflasque. Soit Y:=Y0×T1T3assign𝑌subscriptsubscript𝑇1subscript𝑌0subscript𝑇3Y:=Y_{0}\times_{T_{1}}T_{3} un T2subscript𝑇2T_{2} torseur sur Y0subscript𝑌0Y_{0}. Par la suite exacte de Sansuc [S, Prop. 6.10], Pic(Yk¯)=0Picsubscript𝑌¯𝑘0\mathrm{Pic}(Y_{\bar{k}})=0, k¯[Y]×/k¯×=T3¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑌superscript¯𝑘superscriptsubscript𝑇3\bar{k}[Y]^{\times}/\bar{k}^{\times}=T_{3}^{*} et donc H3(k,k¯[Y]×/k¯×)=0superscript𝐻3𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑌superscript¯𝑘0H^{3}(k,\bar{k}[Y]^{\times}/\bar{k}^{\times})=0.

Soit T:=T0×T2assign𝑇subscript𝑇0subscript𝑇2T:=T_{0}\times T_{2}. Puisque T0,T2subscript𝑇0subscript𝑇2T_{0},T_{2} sont quasi-triviaux, on a H1(T0,T2)=0superscript𝐻1subscript𝑇0subscript𝑇20H^{1}(T_{0},T_{2})=0 et, d’après [CT08, Cor. 5.7], toute extension centrale de T0subscript𝑇0T_{0} par T2subscript𝑇2T_{2} est isomorphe à T0×T2subscript𝑇0subscript𝑇2T_{0}\times T_{2}. D’après le théorème 2.7, il existe une action de T𝑇T sur Y𝑌Y compatible avec les actions T2subscript𝑇2T_{2} sur Y𝑌Y et T0subscript𝑇0T_{0} sur Y0subscript𝑌0Y_{0}. Alors Y𝑌Y est un T𝑇T-torseur sur X𝑋X. ∎

5.3. La descente générale

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe, X𝑋X une variété lisse géométriquement intègre et Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X un G𝐺G-torseur. Pour tout σH1(k,G)𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺\sigma\in H^{1}(k,G), soient Pσsubscript𝑃𝜎P_{\sigma} le G𝐺G-torseur correspondant et Gσsubscript𝐺𝜎G_{\sigma} le tordu de G𝐺G correspondant. Alors Pσsubscript𝑃𝜎P_{\sigma} est un Gσsubscript𝐺𝜎G_{\sigma}-torseur et une (Gσ×G)subscript𝐺𝜎𝐺(G_{\sigma}\times G)-variété. Soit YσpσXsubscript𝑝𝜎subscript𝑌𝜎𝑋Y_{\sigma}\xrightarrow{p_{\sigma}}X le tordu de [Y]delimited-[]𝑌[Y], i.e. Yσ=Pσ×GYsubscript𝑌𝜎superscript𝐺subscript𝑃𝜎𝑌Y_{\sigma}=P_{\sigma}\times^{G}Y. Alors [Yσ]delimited-[]subscript𝑌𝜎[Y_{\sigma}] est un Gσsubscript𝐺𝜎G_{\sigma}-torseur sur X𝑋X. Soit BrGσ(Yσ)subscriptBrsubscript𝐺𝜎subscript𝑌𝜎{\mathrm{Br}}_{G_{\sigma}}(Y_{\sigma}) le sous-groupe de Brauer Gσsubscript𝐺𝜎G_{\sigma}-invariant de Yσsubscript𝑌𝜎Y_{\sigma} (Définition 3.1).

Notons Pσ×YθYσYσsuperscriptsubscript𝜃𝑌𝜎subscript𝑃𝜎𝑌subscript𝑌𝜎P_{\sigma}\times Y\xrightarrow{\theta_{Y}^{\sigma}}Y_{\sigma}. Le lemme 3.12 donne un isomorphisme canonique:

Bra(Pσ)BrG(Y)/ImBr(k)(p1,p2)BrGσ×G(Pσ×Y)/ImBr(k).superscriptsubscript𝑝1superscriptsubscript𝑝2direct-sumsubscriptBr𝑎subscript𝑃𝜎subscriptBr𝐺𝑌ImBr𝑘subscriptBrsubscript𝐺𝜎𝐺subscript𝑃𝜎𝑌ImBr𝑘{\mathrm{Br}}_{a}(P_{\sigma})\oplus{\mathrm{Br}}_{G}(Y)/{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k)\xrightarrow{(p_{1}^{*},p_{2}^{*})}{\mathrm{Br}}_{G_{\sigma}\times G}(P_{\sigma}\times Y)/{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k).

Il induit un morphisme canonique

ΘYσ:BrGσ(Yσ)/ImBr(k)(θYσ)BrGσ×G(Pσ×Y)/ImBr(k)BrG(Y)/ImBr(k).:superscriptsubscriptΘ𝑌𝜎superscriptsuperscriptsubscript𝜃𝑌𝜎subscriptBrsubscript𝐺𝜎subscript𝑌𝜎ImBr𝑘subscriptBrsubscript𝐺𝜎𝐺subscript𝑃𝜎𝑌ImBr𝑘subscriptBr𝐺𝑌ImBr𝑘\Theta_{Y}^{\sigma}:\ {\mathrm{Br}}_{G_{\sigma}}(Y_{\sigma})/{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k)\xrightarrow{(\theta_{Y}^{\sigma})^{*}}{\mathrm{Br}}_{G_{\sigma}\times G}(P_{\sigma}\times Y)/{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k)\to{\mathrm{Br}}_{G}(Y)/{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k).
Lemme 5.8.

Notons σ1:=[Pσ]H1(k,Gσ)assignsuperscript𝜎1delimited-[]subscript𝑃𝜎superscript𝐻1𝑘subscript𝐺𝜎\sigma^{-1}:=[P_{\sigma}]\in H^{1}(k,G_{\sigma}). Alors Y(Yσ)σ1𝑌subscriptsubscript𝑌𝜎superscript𝜎1Y\cong(Y_{\sigma})_{\sigma^{-1}} et ΘYσsuperscriptsubscriptΘ𝑌𝜎\Theta_{Y}^{\sigma} est un isomorphisme d’inverse ΘYσ(σ1)superscriptsubscriptΘsubscript𝑌𝜎superscript𝜎1\Theta_{Y_{\sigma}}^{(\sigma^{-1})}.

Démonstration.

On a (Yσ)σ1=Pσ×GσPσ×GYG×GYYsubscriptsubscript𝑌𝜎superscript𝜎1superscript𝐺superscriptsubscript𝐺𝜎subscript𝑃𝜎subscript𝑃𝜎𝑌superscript𝐺𝐺𝑌𝑌(Y_{\sigma})_{\sigma^{-1}}=P_{\sigma}\times^{G_{\sigma}}P_{\sigma}\times^{G}Y\cong G\times^{G}Y\cong Y. On a un isomorphisme canonique Pσ×Yp1×θYσPσ×Yσsubscript𝑝1superscriptsubscript𝜃𝑌𝜎subscript𝑃𝜎𝑌subscript𝑃𝜎subscript𝑌𝜎P_{\sigma}\times Y\xrightarrow{p_{1}\times\theta_{Y}^{\sigma}}P_{\sigma}\times Y_{\sigma} d’inverse p1×θYσ(σ1)subscript𝑝1superscriptsubscript𝜃subscript𝑌𝜎superscript𝜎1p_{1}\times\theta_{Y_{\sigma}}^{(\sigma^{-1})}. Par le lemme 3.12, on a:

Bra(Pσ)BrG(Y)/ImBr(k)BrGσ×G(Pσ×Y)/ImBr(k)direct-sumsubscriptBr𝑎subscript𝑃𝜎subscriptBr𝐺𝑌ImBr𝑘subscriptBrsubscript𝐺𝜎𝐺subscript𝑃𝜎𝑌ImBr𝑘{\mathrm{Br}}_{a}(P_{\sigma})\oplus{\mathrm{Br}}_{G}(Y)/{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k)\cong{\mathrm{Br}}_{G_{\sigma}\times G}(P_{\sigma}\times Y)/{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k)

et

Bra(Pσ)BrGσ(Yσ)/ImBr(k)BrGσ×G(Pσ×Yσ)/ImBr(k).direct-sumsubscriptBr𝑎subscript𝑃𝜎subscriptBrsubscript𝐺𝜎subscript𝑌𝜎ImBr𝑘subscriptBrsubscript𝐺𝜎𝐺subscript𝑃𝜎subscript𝑌𝜎ImBr𝑘{\mathrm{Br}}_{a}(P_{\sigma})\oplus{\mathrm{Br}}_{G_{\sigma}}(Y_{\sigma})/{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k)\cong{\mathrm{Br}}_{G_{\sigma}\times G}(P_{\sigma}\times Y_{\sigma})/{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k).

Le résultat en découle. ∎

Pour un sous-groupe BσBrGσ(Yσ)subscript𝐵𝜎subscriptBrsubscript𝐺𝜎subscript𝑌𝜎B_{\sigma}\subset{\mathrm{Br}}_{G_{\sigma}}(Y_{\sigma}) contenant ImBr(k)ImBr𝑘{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k), on note ΘYσ~(Bσ)BrG(Y)~superscriptsubscriptΘ𝑌𝜎subscript𝐵𝜎subscriptBr𝐺𝑌\widetilde{\Theta_{Y}^{\sigma}}(B_{\sigma})\subset{\mathrm{Br}}_{G}(Y) l’image inverse de ΘYσ(Bσ)superscriptsubscriptΘ𝑌𝜎subscript𝐵𝜎\Theta_{Y}^{\sigma}(B_{\sigma}). Alors ΘYσ(σ1)~(ΘYσ~(Bσ))=Bσ~superscriptsubscriptΘsubscript𝑌𝜎superscript𝜎1~superscriptsubscriptΘ𝑌𝜎subscript𝐵𝜎subscript𝐵𝜎\widetilde{\Theta_{Y_{\sigma}}^{(\sigma^{-1})}}(\widetilde{\Theta_{Y}^{\sigma}}(B_{\sigma}))=B_{\sigma}.

Théorème 5.9.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe, X𝑋X une variété lisse géométriquement intègre et Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X un G𝐺G-torseur. Soit ABr(X)𝐴Br𝑋A\subset{\mathrm{Br}}(X) un sous-groupe et, pour chaque σH1(k,G)𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺\sigma\in H^{1}(k,G), soit BσBrGσ(Yσ)subscript𝐵𝜎subscriptBrsubscript𝐺𝜎subscript𝑌𝜎B_{\sigma}\subset{\mathrm{Br}}_{G_{\sigma}}(Y_{\sigma}) un sous-groupe contenant ImBr(k)ImBr𝑘{\mathrm{Im}}{\mathrm{Br}}(k). Supposons que, pour tout σH1(k,G)𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺\sigma\in H^{1}(k,G), on a

(pσ)1(σX1(Gσ)ΘYσσ~(Bσ+σ))Asuperscriptsuperscriptsubscript𝑝𝜎1subscriptsuperscript𝜎superscriptX1subscript𝐺𝜎~superscriptsubscriptΘsubscript𝑌𝜎superscript𝜎subscript𝐵𝜎superscript𝜎𝐴(p_{\sigma}^{*})^{-1}(\sum_{\sigma^{\prime}\in\hbox{\cyr X}^{1}(G_{\sigma})}\widetilde{\Theta_{Y_{\sigma}}^{\sigma^{\prime}}}(B_{\sigma+\sigma^{\prime}}))\subset A

Br(X)pσBr(Yσ)superscriptsubscript𝑝𝜎Br𝑋Brsubscript𝑌𝜎{\mathrm{Br}}(X)\xrightarrow{p_{\sigma}^{*}}{\mathrm{Br}}(Y_{\sigma}) et Yσ+σ:=(Yσ)σassignsubscript𝑌𝜎superscript𝜎subscriptsubscript𝑌𝜎superscript𝜎Y_{\sigma+\sigma^{\prime}}:=(Y_{\sigma})_{\sigma^{\prime}}. Alors on a:

X(𝐀k)A=σH1(k,G)pσ(Yσ(𝐀k)Bσ+pσA).𝑋superscriptsubscript𝐀𝑘𝐴subscript𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺subscript𝑝𝜎subscript𝑌𝜎superscriptsubscript𝐀𝑘subscript𝐵𝜎superscriptsubscript𝑝𝜎𝐴X({\mathbf{A}}_{k})^{A}=\cup_{\sigma\in H^{1}(k,G)}p_{\sigma}(Y_{\sigma}({\mathbf{A}}_{k})^{B_{\sigma}+p_{\sigma}^{*}A}).
Démonstration.

Par [CDX, Thm. 1.1], il suffit de montrer que, pour tout σH1(k,G)𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺\sigma\in H^{1}(k,G), on a:

pσ(Yσ(𝐀k)pσA)σX1(Gσ)pσ+σ(Yσ+σ(𝐀k)Bσ+σ+pσ+σA).subscript𝑝𝜎subscript𝑌𝜎superscriptsubscript𝐀𝑘superscriptsubscript𝑝𝜎𝐴subscriptsuperscript𝜎superscriptX1subscript𝐺𝜎subscript𝑝𝜎superscript𝜎subscript𝑌𝜎superscript𝜎superscriptsubscript𝐀𝑘subscript𝐵𝜎superscript𝜎superscriptsubscript𝑝𝜎superscript𝜎𝐴p_{\sigma}(Y_{\sigma}({\mathbf{A}}_{k})^{p_{\sigma}^{*}A})\subset\cup_{\sigma^{\prime}\in\hbox{\cyr X}^{1}(G_{\sigma})}p_{\sigma+\sigma^{\prime}}(Y_{\sigma+\sigma^{\prime}}({\mathbf{A}}_{k})^{B_{\sigma+\sigma^{\prime}}+p_{\sigma+\sigma^{\prime}}^{*}A}).

On peut supposer que σ=0𝜎0\sigma=0. Pour tout v𝑣v, puisque H1(kv,Gu)=0superscript𝐻1subscript𝑘𝑣superscript𝐺𝑢0H^{1}(k_{v},G^{u})=0, le morphisme Y(kv)(Gred×GY)(kv)𝑌subscript𝑘𝑣superscript𝐺superscript𝐺𝑟𝑒𝑑𝑌subscript𝑘𝑣Y(k_{v})\to(G^{red}\times^{G}Y)(k_{v}) est surjectif. Puisque X1(G)X1(Gred)superscriptX1𝐺superscriptX1superscript𝐺𝑟𝑒𝑑\hbox{\cyr X}^{1}(G)\cong\hbox{\cyr X}^{1}(G^{red}) ([S, Prop. 4.1]) et que l’on a Br(Y)Br(Gred×GY)Br𝑌Brsuperscript𝐺superscript𝐺𝑟𝑒𝑑𝑌{\mathrm{Br}}(Y)\cong{\mathrm{Br}}(G^{red}\times^{G}Y) ([CDX, Lem. 2.1]), on peut supposer que G𝐺G est réductif.

Par la proposition 5.6, il existe un groupe linéaire connexe H𝐻H, un tore T𝑇T et une suite exacte:

1G𝜓HϕT11𝐺𝜓𝐻italic-ϕ𝑇11\to G\xrightarrow{\psi}H\xrightarrow{\phi}T\to 1

tels que X1(H)=0superscriptX1𝐻0\hbox{\cyr X}^{1}(H)=0, H3(k,T)=0superscript𝐻3𝑘superscript𝑇0H^{3}(k,T^{*})=0 et Bra(H)ψBra(G)superscript𝜓subscriptBr𝑎𝐻subscriptBr𝑎𝐺{\mathrm{Br}}_{a}(H)\xrightarrow{\psi^{*}}{\mathrm{Br}}_{a}(G) soit surjectif. Par [Se65, Prop. 36 du Chapitre 1], on a une suite exacte d’ensembles pointés:

1G(k)H(k)T(k)H1(k,G)H1(k,H),1𝐺𝑘𝐻𝑘𝑇𝑘superscript𝐻1𝑘𝐺superscript𝐻1𝑘𝐻1\to G(k)\to H(k)\to T(k)\xrightarrow{\partial}H^{1}(k,G)\to H^{1}(k,H),

telle que, pour tout tT𝑡𝑇t\in T, on ait (t):=[ϕ1(t)]assign𝑡delimited-[]superscriptitalic-ϕ1𝑡\partial(t):=[\phi^{-1}(t)]. Alors X1(G)Im()superscriptX1𝐺Im\hbox{\cyr X}^{1}(G)\subset{\mathrm{Im}}(\partial) et, pour tout tT(k)𝑡𝑇𝑘t\in T(k), on a G(t)Gsubscript𝐺𝑡𝐺G_{\partial(t)}\cong G.

Soient YH:=H×GYassignsubscript𝑌𝐻superscript𝐺𝐻𝑌Y_{H}:=H\times^{G}Y et Y𝑖YH𝑖𝑌subscript𝑌𝐻Y\xrightarrow{i}Y_{H} le morphisme canonique. Alors YHpHXsubscript𝑝𝐻subscript𝑌𝐻𝑋Y_{H}\xrightarrow{p_{H}}X est un H𝐻H-torseur sur X𝑋X et T×HYHT×Xsuperscript𝐻𝑇subscript𝑌𝐻𝑇𝑋T\times^{H}Y_{H}\cong T\times X. Alors on a un morphisme canonique YH𝜇T𝜇subscript𝑌𝐻𝑇Y_{H}\xrightarrow{\mu}T tel que, pour tout tT(k)𝑡𝑇𝑘t\in T(k), on a μ1(t)ϕ1(t)×GYY(t)superscript𝜇1𝑡superscript𝐺superscriptitalic-ϕ1𝑡𝑌subscript𝑌𝑡\mu^{-1}(t)\cong\phi^{-1}(t)\times^{G}Y\cong Y_{\partial(t)}. Notons μ1(t)itYHsubscript𝑖𝑡superscript𝜇1𝑡subscript𝑌𝐻\mu^{-1}(t)\xrightarrow{i_{t}}Y_{H}. Par la définition de ΘY(t)superscriptsubscriptΘ𝑌𝑡\Theta_{Y}^{\partial(t)}, on a: ΘY(t)it=isuperscriptsubscriptΘ𝑌𝑡superscriptsubscript𝑖𝑡superscript𝑖\Theta_{Y}^{\partial(t)}\circ i_{t}^{*}=i^{*}. Par la proposition 3.13 et le lemme 5.8, les morphismes BrH(YH)iBrG(Y)superscript𝑖subscriptBr𝐻subscript𝑌𝐻subscriptBr𝐺𝑌{\mathrm{Br}}_{H}(Y_{H})\xrightarrow{i^{*}}{\mathrm{Br}}_{G}(Y) et BrH(YH)itBrG(μ1(t))superscriptsubscript𝑖𝑡subscriptBr𝐻subscript𝑌𝐻subscriptBr𝐺superscript𝜇1𝑡{\mathrm{Br}}_{H}(Y_{H})\xrightarrow{i_{t}^{*}}{\mathrm{Br}}_{G}(\mu^{-1}(t)) sont surjectifs.

Notons

B:=BrH(YH)(i)1(σX1(G)ΘYσ~(Bσ))BrH(YH).assign𝐵subscriptBr𝐻subscript𝑌𝐻superscriptsuperscript𝑖1subscript𝜎superscriptX1𝐺~superscriptsubscriptΘ𝑌𝜎subscript𝐵𝜎subscriptBr𝐻subscript𝑌𝐻B:={\mathrm{Br}}_{H}(Y_{H})\cap(i^{*})^{-1}(\sum_{\sigma\in\hbox{\cyr X}^{1}(G)}\widetilde{\Theta_{Y}^{\sigma}}(B_{\sigma}))\subset{\mathrm{Br}}_{H}(Y_{H}).

Alors (pH)1(B)A,superscriptsuperscriptsubscript𝑝𝐻1𝐵𝐴(p_{H}^{*})^{-1}(B)\subset A, B(t)itBsubscript𝐵𝑡superscriptsubscript𝑖𝑡𝐵B_{\partial(t)}\subset i_{t}^{*}B et μBr1(T)B.superscript𝜇subscriptBr1𝑇𝐵\mu^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T)\subset B.

Pour un yY(𝐀k)pA𝑦𝑌superscriptsubscript𝐀𝑘superscript𝑝𝐴y\in Y({\mathbf{A}}_{k})^{p^{*}A}, par le lemme 5.1, il existe y1YH(𝐀k)B+pHAsubscript𝑦1subscript𝑌𝐻superscriptsubscript𝐀𝑘𝐵superscriptsubscript𝑝𝐻𝐴y_{1}\in Y_{H}({\mathbf{A}}_{k})^{B+p_{H}^{*}A} tel que pH(y1)=p(y)subscript𝑝𝐻subscript𝑦1𝑝𝑦p_{H}(y_{1})=p(y). Alors il existe hH(𝐀k)𝐻subscript𝐀𝑘h\in H({\mathbf{A}}_{k}) tel que y1=hysubscript𝑦1𝑦y_{1}=h\cdot y. Donc μ(y1)ϕ(H(𝐀k))T(𝐀k)Br1(T)𝜇subscript𝑦1italic-ϕ𝐻subscript𝐀𝑘𝑇superscriptsubscript𝐀𝑘subscriptBr1𝑇\mu(y_{1})\in\phi(H({\mathbf{A}}_{k}))\cap T({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}_{1}(T)}.

Par [CDX, Prop. 3.2], on a:

T(𝐀k)Br1(T)=T(k)ϕ(H(𝐀k)Br1(H)).𝑇superscriptsubscript𝐀𝑘subscriptBr1𝑇𝑇𝑘italic-ϕ𝐻superscriptsubscript𝐀𝑘subscriptBr1𝐻T({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}_{1}(T)}=T(k)\cdot\phi(H({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}_{1}(H)}).

Donc il existe h1H(𝐀k)Br1(H)subscript1𝐻superscriptsubscript𝐀𝑘subscriptBr1𝐻h_{1}\in H({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}_{1}(H)} tel que

t:=μ(h1y1)T(k)ϕ(H(𝐀k)).assign𝑡𝜇subscript1subscript𝑦1𝑇𝑘italic-ϕ𝐻subscript𝐀𝑘t:=\mu(h_{1}\cdot y_{1})\in T(k)\cap\phi(H({\mathbf{A}}_{k})).

Donc (t)X1(G)𝑡superscriptX1𝐺\partial(t)\subset\hbox{\cyr X}^{1}(G). Par la proposition 3.9 (1),

y2:=h1y1YH(𝐀k)B+pHAet doncy2μ1(t)(𝐀k)B(t)+p(t)A.formulae-sequenceassignsubscript𝑦2subscript1subscript𝑦1subscript𝑌𝐻superscriptsubscript𝐀𝑘𝐵superscriptsubscript𝑝𝐻𝐴et doncsubscript𝑦2superscript𝜇1𝑡superscriptsubscript𝐀𝑘subscript𝐵𝑡superscriptsubscript𝑝𝑡𝐴y_{2}:=h_{1}\cdot y_{1}\in Y_{H}({\mathbf{A}}_{k})^{B+p_{H}^{*}A}\ \ \ \text{et donc}\ \ \ y_{2}\in\mu^{-1}(t)({\mathbf{A}}_{k})^{B_{\partial(t)}+p_{\partial(t)}^{*}A}.

Le résultat découle de p(t)(y2)=pH(y2)=p(y)subscript𝑝𝑡subscript𝑦2subscript𝑝𝐻subscript𝑦2𝑝𝑦p_{\partial(t)}(y_{2})=p_{H}(y_{2})=p(y). ∎

Corollaire 5.10.

Sous les hypothèses du théorème 5.9, soit

X(k)H1(k,G):z[p1(z)]:𝑋𝑘superscript𝐻1𝑘𝐺maps-to𝑧delimited-[]superscript𝑝1𝑧X(k)\xrightarrow{\partial}H^{1}(k,G):\ z\mapsto[p^{-1}(z)]

le morphisme canonique. Supposons que pour tout σH1(k,G)𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺\sigma\in H^{1}(k,G), la variété Yσsubscript𝑌𝜎Y_{\sigma} satisfait le principe de Hasse par rapport à Bσ+pσAsubscript𝐵𝜎superscriptsubscript𝑝𝜎𝐴B_{\sigma}+p_{\sigma}^{*}A. Alors

X(𝐀k)A=σIm()pσ(Yσ(𝐀k)Bσ+pσA).𝑋superscriptsubscript𝐀𝑘𝐴subscript𝜎Imsubscript𝑝𝜎subscript𝑌𝜎superscriptsubscript𝐀𝑘subscript𝐵𝜎superscriptsubscript𝑝𝜎𝐴X({\mathbf{A}}_{k})^{A}=\cup_{\sigma\in{\mathrm{Im}}(\partial)}p_{\sigma}(Y_{\sigma}({\mathbf{A}}_{k})^{B_{\sigma}+p_{\sigma}^{*}A}).
Démonstration.

Pour tout σH1(k,G)𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺\sigma\in H^{1}(k,G), si Yσ(𝐀k)Bσ+pσAsubscript𝑌𝜎superscriptsubscript𝐀𝑘subscript𝐵𝜎superscriptsubscript𝑝𝜎𝐴Y_{\sigma}({\mathbf{A}}_{k})^{B_{\sigma}+p_{\sigma}^{*}A}\neq\emptyset, alors on a Yσ(k)subscript𝑌𝜎𝑘Y_{\sigma}(k)\neq\emptyset et donc σIm()𝜎Im\sigma\in{\mathrm{Im}}(\partial). Le résultat en découle. ∎

Corollaire 5.11.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe, X𝑋X une variété lisse géométriquement intègre et Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X un G𝐺G-torseur. Soit Br1(X,Y):=Ker(Br(X)Br(Yk¯)).assignsubscriptBr1𝑋𝑌KerBr𝑋Brsubscript𝑌¯𝑘{\mathrm{Br}}_{1}(X,Y):={\mathrm{Ker}}({\mathrm{Br}}(X)\to{\mathrm{Br}}(Y_{\bar{k}})). Alors on a:

X(𝐀k)Br1(X,Y)=σH1(k,G)pσ(Yσ(𝐀k)Br1(Yσ)).𝑋superscriptsubscript𝐀𝑘subscriptBr1𝑋𝑌subscript𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺subscript𝑝𝜎subscript𝑌𝜎superscriptsubscript𝐀𝑘subscriptBr1subscript𝑌𝜎X({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}_{1}(X,Y)}=\cup_{\sigma\in H^{1}(k,G)}p_{\sigma}(Y_{\sigma}({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}_{1}(Y_{\sigma})}).
Démonstration.

Pour tout σH1(k,G)𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺\sigma\in H^{1}(k,G), puisque le morphisme Br(Yk¯)Br((Pσ×Y)k¯)Brsubscript𝑌¯𝑘Brsubscriptsubscript𝑃𝜎𝑌¯𝑘{\mathrm{Br}}(Y_{\bar{k}})\to{\mathrm{Br}}((P_{\sigma}\times Y)_{\bar{k}}) est injectif, on a Br1(X,Yσ)Br1(X,Y)subscriptBr1𝑋subscript𝑌𝜎subscriptBr1𝑋𝑌{\mathrm{Br}}_{1}(X,Y_{\sigma})\subset{\mathrm{Br}}_{1}(X,Y). Donc Br1(X,Yσ)=Br1(X,Y)=(p)1Br1(Y)subscriptBr1𝑋subscript𝑌𝜎subscriptBr1𝑋𝑌superscriptsuperscript𝑝1subscriptBr1𝑌{\mathrm{Br}}_{1}(X,Y_{\sigma})={\mathrm{Br}}_{1}(X,Y)=(p^{*})^{-1}{\mathrm{Br}}_{1}(Y).

Pour tout σH1(k,G)𝜎superscript𝐻1𝑘𝐺\sigma\in H^{1}(k,G), par le lemme 3.12 et le lemme 5.8, le morphisme ΘYσsuperscriptsubscriptΘ𝑌𝜎\Theta_{Y}^{\sigma} induit un isomorphisme Bra(Yσ)Bra(Y)subscriptBr𝑎subscript𝑌𝜎subscriptBr𝑎𝑌{\mathrm{Br}}_{a}(Y_{\sigma})\to{\mathrm{Br}}_{a}(Y). Donc ΘYσ~(Br1(Yσ))=Br1(Y)~superscriptsubscriptΘ𝑌𝜎subscriptBr1subscript𝑌𝜎subscriptBr1𝑌\widetilde{\Theta_{Y}^{\sigma}}({\mathrm{Br}}_{1}(Y_{\sigma}))={\mathrm{Br}}_{1}(Y). Le résultat découle du théorème 5.9. ∎

Remarque 5.12.

La démonstration du théorème 5.9 n’utilise pas l’approximation forte pour les espaces homogènes à stabilisateur géométrique connexe (Borovoi et Demarche [BD, Thm. 1.4]).

Corollaire 5.13.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe, G0Gsubscript𝐺0𝐺G_{0}\subset G un sous groupe fermé connexe et Z:=G/G0assign𝑍𝐺subscript𝐺0Z:=G/G_{0}. Notons G𝜋Z𝜋𝐺𝑍G\xrightarrow{\pi}Z la projection. Alors on a

Z(𝐀k)BrG(Z)=π(G(𝐀k)Br1(G))Z(k).𝑍superscriptsubscript𝐀𝑘subscriptBr𝐺𝑍𝜋𝐺superscriptsubscript𝐀𝑘subscriptBr1𝐺𝑍𝑘Z({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}_{G}(Z)}=\pi(G({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}_{1}(G)})\cdot Z(k).
Démonstration.

Puisque G𝜋Z𝜋𝐺𝑍G\xrightarrow{\pi}Z est un G0subscript𝐺0G_{0}-torseur à droite, pour tout PσH1(k,G0)subscript𝑃𝜎superscript𝐻1𝑘subscript𝐺0P_{\sigma}\in H^{1}(k,G_{0}), le tordu G×G0Pσsuperscriptsubscript𝐺0𝐺subscript𝑃𝜎G\times^{G_{0}}P_{\sigma} est un G𝐺G torseur à gauche. Donc G×G0Pσsuperscriptsubscript𝐺0𝐺subscript𝑃𝜎G\times^{G_{0}}P_{\sigma} satisfait le principe de Hasse par rapport à Br1(G×G0Pσ)subscriptBr1superscriptsubscript𝐺0𝐺subscript𝑃𝜎{\mathrm{Br}}_{1}(G\times^{G_{0}}P_{\sigma}) (Sansuc, cf. [Sko01, Thm. 5.2.1]). Le résultat découle du corollaire 5.10. ∎

6. La méthode de fibration et la question 1.3

Dans toute cette section, k𝑘k est un corps de nombres. Sauf mention explicite du contraire, une variété est une k𝑘k-variété. Pour traiter la question 1.3, on est amené à étudier la question :

Question 6.1.

Soit G𝐺G un groupe linéaire. Soient X𝑋X et Z𝑍Z deux G𝐺G-variétés lisses géométriquement intègres. Soient UX𝑈𝑋U\subset X un G𝐺G-ouvert et U𝑓Z𝑓𝑈𝑍U\xrightarrow{f}Z un G𝐺G-morphisme. Soient BBr(U)𝐵Br𝑈B\subset{\mathrm{Br}}(U) un sous-groupe fini, SΩk𝑆subscriptΩ𝑘S\subset\Omega_{k} un sous-ensemble fini non vide et WX(𝐀k)𝑊𝑋subscript𝐀𝑘W\subset X({\mathbf{A}}_{k}) un ouvert. Sous quelles conditions peut-on montrer que, si WBr(U)(B+fBrG(Z))superscript𝑊Br𝑈𝐵superscript𝑓subscriptBr𝐺𝑍W^{{\mathrm{Br}}(U)\cap(B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(Z))}\neq\emptyset, alors il existe zZ(k)𝑧𝑍𝑘z\in Z(k) de fibre Uzsubscript𝑈𝑧U_{z} tel que ((G(kS)W)Uz(𝐀k))Bsuperscript𝐺subscript𝑘𝑆𝑊subscript𝑈𝑧subscript𝐀𝑘𝐵((G(k_{S})\cdot W)\cap U_{z}({\mathbf{A}}_{k}))^{B}\neq\emptyset?

Dans [CTH], Colliot-Thélène et Harari étudient la méthode de fibration au dessus de 𝔸1superscript𝔸1{\mathbb{A}}^{1}. On suit leur méthode et répond à la question 6.1 d’abord dans le cas où Z𝑍Z est un tore quasi-trivial et f𝑓f s’étend à un morphisme de X𝑋X vers une Z𝑍Z-variété torique standard (Théorème 6.7). Ensuite, en utilisant ce résultat, on résoud cette question dans le cas où Z𝑍Z est un tore (Théorème 6.9). En utilisant la descente (§5), on établit le théorème 6.11 dans le cas plus général où Z𝑍Z est un pseudo G𝐺G-espace homogène. Ceci sera utilisé dans la section 7 pour traiter le cas d’un G𝐺G-espace homogène Z𝑍Z à stabilisateur géométrique connexe.

Rappelons la notion de sous-groupe de Brauer invariant (cf. Définition 3.1).

6.1. L’approximation forte raffinée pour l’espace affine

Pour un ouvert U𝑈U d’un espace affine 𝔸nsuperscript𝔸𝑛{\mathbb{A}}^{n} satisfaisant codim(𝔸nU,𝔸n)2codimsuperscript𝔸𝑛𝑈superscript𝔸𝑛2{\mathrm{codim}}({\mathbb{A}}^{n}\setminus U,{\mathbb{A}}^{n})\geq 2, l’approximation forte hors d’une place v0subscript𝑣0v_{0} a été établie par Fei Xu et l’auteur dans [CX, Prop. 3.6], et raffinée lorsque la place v0subscript𝑣0v_{0} est archimédienne dans [CX1, Prop. 4.6 et Cor. 4.7 ], où l’on montre que U(k)T(kv0)+𝔸n(kv0)𝑈𝑘𝑇superscriptsubscript𝑘subscript𝑣0superscript𝔸𝑛subscript𝑘subscript𝑣0U(k)\cap T(k_{v_{0}})^{+}\subset{\mathbb{A}}^{n}(k_{v_{0}}) est dense dans U(𝐀kv0)𝑈superscriptsubscript𝐀𝑘subscript𝑣0U({\mathbf{A}}_{k}^{v_{0}}) pour une variété torique (T𝔸n)𝑇superscript𝔸𝑛(T\hookrightarrow{\mathbb{A}}^{n}) comme (6.1) ci-dessous. On généralise maintenant ce résultat au cas où v0subscript𝑣0v_{0} est une place quelconque.

Théorème 6.2.

Soient K𝐾K une k𝑘k-algèbre finie séparable de degré n𝑛n et

(T𝔸n):=(ResK/k𝔾mResK/k𝔸1)assign𝑇superscript𝔸𝑛subscriptRes𝐾𝑘subscript𝔾𝑚subscriptRes𝐾𝑘superscript𝔸1(T\hookrightarrow{\mathbb{A}}^{n}):=({\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{G}}_{m}\hookrightarrow{\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1}) (6.1)

la variété torique correspondante. Soit U𝔸n𝑈superscript𝔸𝑛U\subset{\mathbb{A}}^{n} un ouvert tel que codim(𝔸nU,𝔸n)2codimsuperscript𝔸𝑛𝑈superscript𝔸𝑛2{\mathrm{codim}}({\mathbb{A}}^{n}\setminus U,{\mathbb{A}}^{n})\geq 2. Soient v0subscript𝑣0v_{0} une place et Dv0T(kv0)subscript𝐷subscript𝑣0𝑇subscript𝑘subscript𝑣0D_{v_{0}}\subset T(k_{v_{0}}) un sous-groupe ouvert d’indice fini. Alors, pour tout ouvert WU(𝐀v0)𝑊𝑈superscript𝐀subscript𝑣0W\subset U({\mathbf{A}}^{v_{0}}) non vide et tout ouvert W0𝔸n(kv0)subscript𝑊0superscript𝔸𝑛subscript𝑘subscript𝑣0W_{0}\subset{\mathbb{A}}^{n}(k_{v_{0}}) non vide Dv0subscript𝐷subscript𝑣0D_{v_{0}}-invariant, on a

U(k)(W0×W).𝑈𝑘subscript𝑊0𝑊U(k)\cap(W_{0}\times W)\neq\emptyset.
Démonstration.

Étape (0). Par approximation faible pour le tore quasi-trivial T𝑇T, il existe un αT(k)W0𝛼𝑇𝑘subscript𝑊0\alpha\in T(k)\cap W_{0}. Ainsi on a Dv0α1W0subscript𝐷subscript𝑣0superscript𝛼1subscript𝑊0D_{v_{0}}\subset\alpha^{-1}\cdot W_{0}. En remplaçant U𝑈U par α1Usuperscript𝛼1𝑈\alpha^{-1}U et W𝑊W par α1Wsuperscript𝛼1𝑊\alpha^{-1}W, on peut supposer que W0=Dv0subscript𝑊0subscript𝐷subscript𝑣0W_{0}=D_{v_{0}}. Si v0subscript𝑣0v_{0} est complexe, on a Dv0=T(kv0)subscript𝐷subscript𝑣0𝑇subscript𝑘subscript𝑣0D_{v_{0}}=T(k_{v_{0}}) et l’énoncé découle de [CX, Prop. 3.6]. On suppose que v0subscript𝑣0v_{0} n’est pas complexe.

Étape (1). Supposons que v0ksubscript𝑣0subscript𝑘v_{0}\in\infty_{k} et T=𝔾mn𝑇superscriptsubscript𝔾𝑚𝑛T={\mathbb{G}}_{m}^{n}. Puisque Dv0T(kv0)subscript𝐷subscript𝑣0𝑇subscript𝑘subscript𝑣0D_{v_{0}}\subset T(k_{v_{0}}) est ouvert et donc fermé, le sous-groupe Dv0subscript𝐷subscript𝑣0D_{v_{0}} contient la composante connexe de l’identité de T(kv0)𝑇subscript𝑘subscript𝑣0T(k_{v_{0}}). Ainsi l’énoncé est équivalent à [CX1, Prop. 4.6].

Étape (2). Supposons que v0<ksubscript𝑣0subscript𝑘v_{0}<\infty_{k}, n=1𝑛1n=1 et T=𝔾m𝑇subscript𝔾𝑚T={\mathbb{G}}_{m}. On a U=𝔸1𝑈superscript𝔸1U={\mathbb{A}}^{1}. Par définition, Il existe un sous-ensemble fini SΩk{v0}𝑆subscriptΩ𝑘subscript𝑣0S\subset\Omega_{k}\setminus\{v_{0}\} contenant ksubscript𝑘\infty_{k}, un élément avkvsubscript𝑎𝑣subscript𝑘𝑣a_{v}\in k_{v} pour chaque vS𝑣𝑆v\in S et 0<ϵ<10italic-ϵ10<\epsilon<1 tels que

vS{xkv:|xav|<ϵ}×vS{v0}𝒪vW.subscriptproduct𝑣𝑆conditional-set𝑥subscript𝑘𝑣𝑥subscript𝑎𝑣italic-ϵsubscriptproduct𝑣𝑆subscript𝑣0subscript𝒪𝑣𝑊\prod_{v\in S}\{x\in k_{v}\ :\ |x-a_{v}|<\epsilon\}\times\prod_{v\notin S\cup\{v_{0}\}}{\mathcal{O}}_{v}\subset W.

On fixe une uniformisante πv0subscript𝜋subscript𝑣0\pi_{v_{0}} de kv0subscript𝑘subscript𝑣0k_{v_{0}}. Pour le sous-groupe d’indice fini Dv0kv0×subscript𝐷subscript𝑣0superscriptsubscript𝑘subscript𝑣0D_{v_{0}}\subset k_{v_{0}}^{\times}, il existe un entier N>0𝑁0N>0 tel que

i(1+πv0N𝒪v0)πv0iNDv0.subscript𝑖1superscriptsubscript𝜋subscript𝑣0𝑁subscript𝒪subscript𝑣0superscriptsubscript𝜋subscript𝑣0𝑖𝑁subscript𝐷subscript𝑣0\bigcup_{i\in{\mathbb{Z}}}(1+\pi_{v_{0}}^{N}{\mathcal{O}}_{v_{0}})\cdot\pi_{v_{0}}^{iN}\subset D_{v_{0}}.

Par approximation forte sur 𝔸1superscript𝔸1{\mathbb{A}}^{1}, il existe α,βk×𝛼𝛽superscript𝑘\alpha,\beta\in k^{\times} tels que

αkv0×vS{xkv:|xav|<12ϵ}×vS{v0}𝒪v𝛼subscript𝑘subscript𝑣0subscriptproduct𝑣𝑆conditional-set𝑥subscript𝑘𝑣𝑥subscript𝑎𝑣12italic-ϵsubscriptproduct𝑣𝑆subscript𝑣0subscript𝒪𝑣\alpha\in k_{v_{0}}\times\prod_{v\in S}\{x\in k_{v}\ :\ |x-a_{v}|<\frac{1}{2}\epsilon\}\times\prod_{v\notin S\cup\{v_{0}\}}{\mathcal{O}}_{v}

et

βkv0×vS{xkv:|x|<12ϵ}×vS{v0}𝒪v.𝛽subscript𝑘subscript𝑣0subscriptproduct𝑣𝑆conditional-set𝑥subscript𝑘𝑣𝑥12italic-ϵsubscriptproduct𝑣𝑆subscript𝑣0subscript𝒪𝑣\beta\in k_{v_{0}}\times\prod_{v\in S}\{x\in k_{v}\ :\ |x|<\frac{1}{2}\epsilon\}\times\prod_{v\notin S\cup\{v_{0}\}}{\mathcal{O}}_{v}.

D’après la formule du produit, l:=v0(β)>0assign𝑙subscript𝑣0𝛽0l:=-v_{0}(\beta)>0 et donc πv0lβ𝒪v0×superscriptsubscript𝜋subscript𝑣0𝑙𝛽superscriptsubscript𝒪subscript𝑣0\pi_{v_{0}}^{l}\beta\in{\mathcal{O}}_{v_{0}}^{\times}. Alors il existe m𝑚m\in{\mathbb{Z}} assez grand tel que

(βπv0l)m(1+πv0N𝒪v0)etv0(αβm)>N.formulae-sequencesuperscript𝛽superscriptsubscript𝜋subscript𝑣0𝑙𝑚1superscriptsubscript𝜋subscript𝑣0𝑁subscript𝒪subscript𝑣0etsubscript𝑣0𝛼superscript𝛽𝑚𝑁(\beta\pi_{v_{0}}^{l})^{m}\in(1+\pi_{v_{0}}^{N}{\mathcal{O}}_{v_{0}})\ \ \ \text{et}\ \ \ v_{0}(\alpha\beta^{-m})>N.

Ainsi

α+βmN=πv0mlN(βπv0l)mN(1+αβmN)(1+πv0N𝒪v0)πv0mlNDv0.𝛼superscript𝛽𝑚𝑁superscriptsubscript𝜋subscript𝑣0𝑚𝑙𝑁superscript𝛽superscriptsubscript𝜋subscript𝑣0𝑙𝑚𝑁1𝛼superscript𝛽𝑚𝑁1superscriptsubscript𝜋subscript𝑣0𝑁subscript𝒪subscript𝑣0superscriptsubscript𝜋subscript𝑣0𝑚𝑙𝑁subscript𝐷subscript𝑣0\alpha+\beta^{mN}=\pi_{v_{0}}^{-mlN}(\beta\pi_{v_{0}}^{l})^{mN}(1+\alpha\beta^{-mN})\in(1+\pi_{v_{0}}^{N}{\mathcal{O}}_{v_{0}})\pi_{v_{0}}^{-mlN}\subset D_{v_{0}}.

Ceci implique que α+βmNDv0×W𝛼superscript𝛽𝑚𝑁subscript𝐷subscript𝑣0𝑊\alpha+\beta^{mN}\in D_{v_{0}}\times W.

Étape (3). Supposons que v0<ksubscript𝑣0subscript𝑘v_{0}<\infty_{k}, T𝔾mn𝑇superscriptsubscript𝔾𝑚𝑛T\cong{\mathbb{G}}_{m}^{n} et, sous cet isomorphisme, Dv0i=1nDisubscript𝐷subscript𝑣0superscriptsubscriptproduct𝑖1𝑛subscript𝐷𝑖D_{v_{0}}\cong\prod_{i=1}^{n}D_{i} avec Dikv0×subscript𝐷𝑖superscriptsubscript𝑘subscript𝑣0D_{i}\subset k_{v_{0}}^{\times} un sous-groupe ouvert d’indice fini. On établi le résultat en utilisant projection 𝔸n𝔸1superscript𝔸𝑛superscript𝔸1{\mathbb{A}}^{n}\to{\mathbb{A}}^{1} sur le premier facteur. L’argument donné pour v0subscript𝑣0v_{0} réel dans [CX1, Prop. 4.6] vaut pour tout v0subscript𝑣0v_{0} en remplaçant {\mathbb{R}} par D1subscript𝐷1D_{1}.

Étape (4). En général, d’après (1) et (3), il reste à montrer qu’il existe des sous-groupes ouverts {Di}i=1nsuperscriptsubscriptsubscript𝐷𝑖𝑖1𝑛\{D_{i}\}_{i=1}^{n} de kv0×superscriptsubscript𝑘subscript𝑣0k_{v_{0}}^{\times} d’indice fini et un isomorphisme

ψ:ResK/k𝔸1𝔸n tels quei=1nDiψ(Dv0).:𝜓formulae-sequencesubscriptRes𝐾𝑘superscript𝔸1superscript𝔸𝑛 tels quesuperscriptsubscriptproduct𝑖1𝑛subscript𝐷𝑖𝜓subscript𝐷subscript𝑣0\psi:\ {\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1}\to{\mathbb{A}}^{n}\ \ \ \text{ tels que}\ \ \ \prod_{i=1}^{n}D_{i}\subset\psi(D_{v_{0}}).

Si v0subscript𝑣0v_{0} est réel, ceci est établi dans la démonstration de [CX1, Cor. 4.7]. On peut alors supposer que v0<ksubscript𝑣0subscript𝑘v_{0}<\infty_{k} et K=k(θ)𝐾𝑘𝜃K=k(\theta) soit un corps.

Soit {wj}jsubscriptsubscript𝑤𝑗𝑗\{w_{j}\}_{j} les places de K𝐾K au-dessus de v0subscript𝑣0v_{0} et, pour tout j𝑗j, soient πjsubscript𝜋𝑗\pi_{j} une uniformisante de Kwjsubscript𝐾subscript𝑤𝑗K_{w_{j}} et 𝒪jsubscript𝒪𝑗{\mathcal{O}}_{j} l’anneau des entiers de Kwjsubscript𝐾subscript𝑤𝑗K_{w_{j}} Pour πv0subscript𝜋subscript𝑣0\pi_{v_{0}} une uniformisante de kv0subscript𝑘subscript𝑣0k_{v_{0}} et pour chaque j𝑗j, soit ej:=wj(πv0)nassignsubscript𝑒𝑗subscript𝑤𝑗subscript𝜋subscript𝑣0𝑛e_{j}:=w_{j}(\pi_{v_{0}})\leq n. Puisque Dv0subscript𝐷subscript𝑣0D_{v_{0}} est un sous-groupe ouvert de T(kv0)jKwj×𝑇subscript𝑘subscript𝑣0subscriptproduct𝑗superscriptsubscript𝐾subscript𝑤𝑗T(k_{v_{0}})\cong\prod_{j}K_{w_{j}}^{\times}, il existe un entier N>0𝑁subscriptabsent0N\in{\mathbb{Z}}_{>0} tel que

j[l(1+πjN𝒪j)πjlN]Dv0.subscriptproduct𝑗delimited-[]subscript𝑙1superscriptsubscript𝜋𝑗𝑁subscript𝒪𝑗superscriptsubscript𝜋𝑗𝑙𝑁subscript𝐷subscript𝑣0\prod_{j}[\bigcup_{l\in{\mathbb{Z}}}(1+\pi_{j}^{N}{\mathcal{O}}_{j})\pi_{j}^{lN}]\subset D_{v_{0}}. (6.2)

Après avoir remplacé θ𝜃\theta par θ+πv0cN𝜃superscriptsubscript𝜋subscript𝑣0𝑐𝑁\theta+\pi_{v_{0}}^{-cN} avec c0much-greater-than𝑐0c\gg 0 suffisamment divisible, on peut supposer que

wj(θ)=ejcN,θπjejcN(1+πjN𝒪j)et(πv0πjej)c(1+πjN𝒪j).formulae-sequencesubscript𝑤𝑗𝜃subscript𝑒𝑗𝑐𝑁formulae-sequence𝜃superscriptsubscript𝜋𝑗subscript𝑒𝑗𝑐𝑁1superscriptsubscript𝜋𝑗𝑁subscript𝒪𝑗etsuperscriptsubscript𝜋subscript𝑣0superscriptsubscript𝜋𝑗subscript𝑒𝑗𝑐1superscriptsubscript𝜋𝑗𝑁subscript𝒪𝑗w_{j}(\theta)=-e_{j}cN,\ \ \ \theta\pi_{j}^{e_{j}cN}\in(1+\pi_{j}^{N}{\mathcal{O}}_{j})\ \ \ \text{et}\ \ \ (\pi_{v_{0}}\pi_{j}^{-e_{j}})^{c}\in(1+\pi_{j}^{N}{\mathcal{O}}_{j}). (6.3)

Soit M:=cn2Nassign𝑀𝑐superscript𝑛2𝑁M:=cn^{2}N. Alors, pour tout j𝑗j et tous entiers m,m𝑚superscript𝑚m,m^{\prime} avec 0m<mn10𝑚superscript𝑚𝑛10\leq m<m^{\prime}\leq n-1, on a

|mm||wj(θ)|<nejcNM et donc  0<(wj(θm)wj(θm))<M.formulae-sequencesuperscript𝑚𝑚subscript𝑤𝑗𝜃𝑛subscript𝑒𝑗𝑐𝑁𝑀 et donc  0subscript𝑤𝑗superscript𝜃𝑚subscript𝑤𝑗superscript𝜃superscript𝑚𝑀|m^{\prime}-m||w_{j}(\theta)|<ne_{j}cN\leq M\ \ \ \text{ et donc }\ \ \ 0<(w_{j}(\theta^{m})-w_{j}(\theta^{m^{\prime}}))<M.

Donc, pour tous α,αkv0×𝛼superscript𝛼superscriptsubscript𝑘subscript𝑣0\alpha,\alpha^{\prime}\in k_{v_{0}}^{\times} satisfaisant M|v0(α)conditional𝑀subscript𝑣0𝛼M|v_{0}(\alpha) et M|v0(α)conditional𝑀subscript𝑣0superscript𝛼M|v_{0}(\alpha^{\prime}), on a

wj(αθm)wj(αθm)et{wj(α)>wj(α)siwj(αθm)<wj(αθm)wj(α)wj(α)siwj(αθm)>wj(αθm).subscript𝑤𝑗𝛼superscript𝜃𝑚subscript𝑤𝑗superscript𝛼superscript𝜃superscript𝑚etcasessubscript𝑤𝑗superscript𝛼subscript𝑤𝑗𝛼sisubscript𝑤𝑗𝛼superscript𝜃𝑚subscript𝑤𝑗superscript𝛼superscript𝜃superscript𝑚subscript𝑤𝑗𝛼subscript𝑤𝑗superscript𝛼sisubscript𝑤𝑗𝛼superscript𝜃𝑚subscript𝑤𝑗superscript𝛼superscript𝜃superscript𝑚w_{j}(\alpha\theta^{m})\neq w_{j}(\alpha^{\prime}\theta^{m^{\prime}})\ \ \ \text{et}\ \ \ \begin{cases}w_{j}(\alpha^{\prime})>w_{j}(\alpha)&\text{si}\ \ \ w_{j}(\alpha\theta^{m})<w_{j}(\alpha^{\prime}\theta^{m^{\prime}})\\ w_{j}(\alpha)\geq w_{j}(\alpha^{\prime})&\text{si}\ \ \ w_{j}(\alpha\theta^{m})>w_{j}(\alpha^{\prime}\theta^{m^{\prime}})\end{cases}. (6.4)

Donc

{wj(αθm)wj(αθm)>M(mm)(wj(θ))siwj(αθm)<wj(αθm)wj(αθm)wj(αθm)>(mm)(wj(θ))siwj(αθm)>wj(αθm).casessubscript𝑤𝑗superscript𝛼superscript𝜃superscript𝑚subscript𝑤𝑗𝛼superscript𝜃𝑚𝑀superscript𝑚𝑚subscript𝑤𝑗𝜃sisubscript𝑤𝑗𝛼superscript𝜃𝑚subscript𝑤𝑗superscript𝛼superscript𝜃superscript𝑚subscript𝑤𝑗𝛼superscript𝜃𝑚subscript𝑤𝑗superscript𝛼superscript𝜃superscript𝑚superscript𝑚𝑚subscript𝑤𝑗𝜃sisubscript𝑤𝑗𝛼superscript𝜃𝑚subscript𝑤𝑗superscript𝛼superscript𝜃superscript𝑚\begin{cases}w_{j}(\alpha^{\prime}\theta^{m^{\prime}})-w_{j}(\alpha\theta^{m})>M-(m^{\prime}-m)(-w_{j}(\theta))&\text{si}\ \ \ w_{j}(\alpha\theta^{m})<w_{j}(\alpha^{\prime}\theta^{m^{\prime}})\\ w_{j}(\alpha\theta^{m})-w_{j}(\alpha^{\prime}\theta^{m^{\prime}})>(m^{\prime}-m)(-w_{j}(\theta))&\text{si}\ \ \ w_{j}(\alpha\theta^{m})>w_{j}(\alpha^{\prime}\theta^{m^{\prime}})\end{cases}. (6.5)

L’élément θ𝜃\theta induit un isomorphisme ψ:ResK/k𝔸1𝔸n:𝜓subscriptRes𝐾𝑘superscript𝔸1superscript𝔸𝑛\psi:{\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1}\to{\mathbb{A}}^{n}, qui est défini par

ResK/k𝔸1(A)=i=0n1Aθi𝜓𝔸n(A)=An:i=0n1aiθi(a0,,an1){\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1}(A)=\sum_{i=0}^{n-1}A\theta^{i}\xrightarrow{\psi}{\mathbb{A}}^{n}(A)=A^{n}:\ \ \ \sum_{i=0}^{n-1}a_{i}\theta^{i}\mapsto(a_{0},\cdots,a_{n-1})

pour toute k𝑘k-algèbre A𝐴A. Soit

D:=l(1+πv0N𝒪v0)πv0lMkv0×assign𝐷subscript𝑙1superscriptsubscript𝜋subscript𝑣0𝑁subscript𝒪subscript𝑣0superscriptsubscript𝜋subscript𝑣0𝑙𝑀superscriptsubscript𝑘subscript𝑣0D:=\bigcup_{l\in{\mathbb{Z}}}(1+\pi_{v_{0}}^{N}{\mathcal{O}}_{v_{0}})\pi_{v_{0}}^{lM}\subset k_{v_{0}}^{\times}

un sous-groupe ouvert d’indice fini. D’après (6.3), on a Dl(1+πjN𝒪j)πjlN𝐷subscript𝑙1superscriptsubscript𝜋𝑗𝑁subscript𝒪𝑗superscriptsubscript𝜋𝑗𝑙𝑁D\subset\cup_{l\in{\mathbb{Z}}}(1+\pi_{j}^{N}{\mathcal{O}}_{j})\pi_{j}^{lN}. Pour tout j𝑗j et tout (x0,,xn1)Dnsubscript𝑥0subscript𝑥𝑛1superscript𝐷𝑛(x_{0},\cdots,x_{n-1})\in D^{n}, il existe un 0ijn10subscript𝑖𝑗𝑛10\leq i_{j}\leq n-1 tel que

wj(xijθij)=min0in1{wj(xiθi)}=wj(i=0n1xiθi),subscript𝑤𝑗subscript𝑥subscript𝑖𝑗superscript𝜃subscript𝑖𝑗subscript0𝑖𝑛1subscript𝑤𝑗subscript𝑥𝑖superscript𝜃𝑖subscript𝑤𝑗superscriptsubscript𝑖0𝑛1subscript𝑥𝑖superscript𝜃𝑖w_{j}(x_{i_{j}}\theta^{i_{j}})=\min_{0\leq i\leq n-1}\{w_{j}(x_{i}\theta^{i})\}=w_{j}(\sum_{i=0}^{n-1}x_{i}\theta^{i}),

où la deuxième égalité découle par (6.4). Pour iij𝑖subscript𝑖𝑗i\neq i_{j}, d’après (6.5), on a

wj(xiθi)wj(xijθij){(iij)ejcNNsii>ijM(iji)ejcNNsii<ij.subscript𝑤𝑗subscript𝑥𝑖superscript𝜃𝑖subscript𝑤𝑗subscript𝑥subscript𝑖𝑗superscript𝜃subscript𝑖𝑗cases𝑖subscript𝑖𝑗subscript𝑒𝑗𝑐𝑁𝑁si𝑖subscript𝑖𝑗𝑀subscript𝑖𝑗𝑖subscript𝑒𝑗𝑐𝑁𝑁si𝑖subscript𝑖𝑗w_{j}(x_{i}\theta^{i})-w_{j}(x_{i_{j}}\theta^{i_{j}})\geq\begin{cases}(i-i_{j})e_{j}cN\geq N&\text{si}\ \ \ i>i_{j}\\ M-(i_{j}-i)e_{j}cN\geq N&\text{si}\ \ \ i<i_{j}.\end{cases}

Alors

ψ1(x0,,xn1)=i=0n1xiθixijθij(1+πjN𝒪j)l(1+πjN𝒪j)πjlN.superscript𝜓1subscript𝑥0subscript𝑥𝑛1superscriptsubscript𝑖0𝑛1subscript𝑥𝑖superscript𝜃𝑖subscript𝑥subscript𝑖𝑗superscript𝜃subscript𝑖𝑗1superscriptsubscript𝜋𝑗𝑁subscript𝒪𝑗subscript𝑙1superscriptsubscript𝜋𝑗𝑁subscript𝒪𝑗superscriptsubscript𝜋𝑗𝑙𝑁\psi^{-1}(x_{0},\cdots,x_{n-1})=\sum_{i=0}^{n-1}x_{i}\theta^{i}\in x_{i_{j}}\theta^{i_{j}}(1+\pi_{j}^{N}{\mathcal{O}}_{j})\subset\bigcup_{l\in{\mathbb{Z}}}(1+\pi_{j}^{N}{\mathcal{O}}_{j})\pi_{j}^{lN}.

D’après (6.2), on a Dnψ(Dv0)superscript𝐷𝑛𝜓subscript𝐷subscript𝑣0D^{n}\subset\psi(D_{v_{0}}). ∎

On rappelle la définition des variétés toriques standards ([CX, Déf. 2.12])

Définition 6.3.

Soit K𝐾K une k𝑘k-algèbre finie séparable. La variété torique standard par rapport à K/k𝐾𝑘K/k est la sous-variété torique (ResK/k𝔾mZ)subscriptRes𝐾𝑘subscript𝔾𝑚𝑍({\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{G}}_{m}\hookrightarrow Z) de (ResK/k𝔾mResK/k𝔸1)subscriptRes𝐾𝑘subscript𝔾𝑚subscriptRes𝐾𝑘superscript𝔸1({\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{G}}_{m}\hookrightarrow{\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1}) avec

Z:=ResK/k𝔸1[(ResK/k𝔸1ResK/k𝔾m)sing].assign𝑍subscriptRes𝐾𝑘superscript𝔸1delimited-[]subscriptsubscriptRes𝐾𝑘superscript𝔸1subscriptRes𝐾𝑘subscript𝔾𝑚𝑠𝑖𝑛𝑔Z:={\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1}\setminus[({\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1}\setminus{\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{G}}_{m})_{sing}].
Corollaire 6.4.

Soit (TZ)𝑇𝑍(T\hookrightarrow Z) une variété torique standard. Soient v0subscript𝑣0v_{0} une place de k𝑘k et Dv0T(kv0)subscript𝐷subscript𝑣0𝑇subscript𝑘subscript𝑣0D_{v_{0}}\subset T(k_{v_{0}}) un sous-groupe ouvert d’indice fini. Pour tout fermé FZ𝐹𝑍F\subset Z de codimension 2absent2\geq 2 et tout ouvert non vide W(ZF)(𝐀k)𝑊𝑍𝐹subscript𝐀𝑘W\subset(Z\setminus F)({\mathbf{A}}_{k}), si (Dv0W)(ZF)(𝐀k)=Wsubscript𝐷subscript𝑣0𝑊𝑍𝐹subscript𝐀𝑘𝑊(D_{v_{0}}\cdot W)\cap(Z\setminus F)({\mathbf{A}}_{k})=W, alors on a T(k)W𝑇𝑘𝑊T(k)\cap W\neq\emptyset.

Démonstration.

Puisque codim(ResK/k𝔸1Z,ResK/k𝔸1)2codimsubscriptRes𝐾𝑘superscript𝔸1𝑍subscriptRes𝐾𝑘superscript𝔸12{\mathrm{codim}}({\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1}\setminus Z,{\mathrm{Res}}_{K/k}{\mathbb{A}}^{1})\geq 2, une application du théorème 6.2 donne le résultat. ∎

6.2. Fibration sur une variété torique standard

On a besoin d’une généralisation du théorème de Tchebotarev “géométrique" (Ekedahl [E, Lem. 2.1]):

Lemme 6.5.

Soient X𝑋X, Y𝑌Y, Z𝑍Z des schémas intègres de type fini sur 𝒪ksubscript𝒪𝑘{\mathcal{O}}_{k}, et Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X, X𝑓Z𝑓𝑋𝑍X\xrightarrow{f}Z deux 𝒪ksubscript𝒪𝑘{\mathcal{O}}_{k}-morphismes. Supposons que f𝑓f et fp𝑓𝑝f\circ p sont lisses à fibres géométriquement intègres et p𝑝p est fini étale galoisenne de groupe de Galois ΓΓ\Gamma. Soit C𝐶C une classe de conjugaison de ΓΓ\Gamma et c:=|C|/|Γ|assign𝑐𝐶Γc:=|C|/|\Gamma|. Pour chaque place vΩk𝑣subscriptΩ𝑘v\in\Omega_{k} et chaque zZ(k(v))𝑧𝑍𝑘𝑣z\in Z(k(v)), soit NC(z)subscript𝑁𝐶𝑧N_{C}(z) le nombre de xXz(k(v))𝑥subscript𝑋𝑧𝑘𝑣x\in X_{z}(k(v)) tel que le Frobenius Frx𝐹subscript𝑟𝑥Fr_{x} de x𝑥x soit dans C𝐶C. Alors

NC(z)|Xz(k(v))|c=O(|k(v)|1/2)subscript𝑁𝐶𝑧subscript𝑋𝑧𝑘𝑣𝑐𝑂superscript𝑘𝑣12\frac{N_{C}(z)}{|X_{z}(k(v))|}-c=O(|k(v)|^{-1/2})

où la constante dans O()𝑂O(-) ne dépend ni de v𝑣v ni de z𝑧z.

Démonstration.

Le résultat découle de la démonstration standard de [E, Lem. 2.1] avec la formule des traces de Lefschetz

xXz(k(v))χ(Frx)=0i2dim(Xz)(1)iTr(Fr,HcI(Xz¯),Vχ),subscript𝑥subscript𝑋𝑧𝑘𝑣𝜒𝐹subscript𝑟𝑥subscript0𝑖2𝑑𝑖𝑚subscript𝑋𝑧superscript1𝑖𝑇𝑟𝐹superscript𝑟superscriptsubscript𝐻𝑐𝐼subscript𝑋¯𝑧subscript𝑉𝜒\sum_{x\in X_{z}(k(v))}\chi(Fr_{x})=\sum_{0\neq i\neq 2dim(X_{z})}(-1)^{i}Tr(Fr^{*},H_{c}^{I}(X_{\bar{z}}),V_{\chi}),

Vχsubscript𝑉𝜒V_{\chi} est défini dans la démonstration de [E, Lem. 2.1]. Puisque Rif!Vχsuperscript𝑅𝑖subscript𝑓subscript𝑉𝜒R^{i}f_{!}V_{\chi} est constructible et Hci(Xz¯,Vχ)=(Rif!Vχ)z¯subscriptsuperscript𝐻𝑖𝑐subscript𝑋¯𝑧subscript𝑉𝜒subscriptsuperscript𝑅𝑖subscript𝑓subscript𝑉𝜒¯𝑧H^{i}_{c}(X_{\bar{z}},V_{\chi})=(R^{i}f_{!}V_{\chi})_{\bar{z}}, les dimensions des Hci(Xz¯,Vχ)subscriptsuperscript𝐻𝑖𝑐subscript𝑋¯𝑧subscript𝑉𝜒H^{i}_{c}(X_{\bar{z}},V_{\chi}) sont bornées uniformément. De plus, la valeur absolue de la valeur propre de Fr𝐹superscript𝑟Fr^{*} en Hci(Xz¯,Vχ)subscriptsuperscript𝐻𝑖𝑐subscript𝑋¯𝑧subscript𝑉𝜒H^{i}_{c}(X_{\bar{z}},V_{\chi}) est inférieure ou égale à |k(v)|i2superscript𝑘𝑣𝑖2|k(v)|^{\frac{i}{2}}. Le reste de la démonstration est la même que celle de [E, Lem. 2.1]. ∎

Lemme 6.6.

Soient Z𝑍Z un ouvert de 𝔸nsuperscript𝔸𝑛{\mathbb{A}}^{n} satisfaisant codim(𝔸nZ,𝔸n)2codimsuperscript𝔸𝑛𝑍superscript𝔸𝑛2{\mathrm{codim}}({\mathbb{A}}^{n}\setminus Z,{\mathbb{A}}^{n})\geq 2 et V𝑉V un ouvert de Z𝑍Z. Alors la suite exacte (3.3) induit un isomorphisme

Bra(V)H1(k,DivZk¯Vk¯(Zk¯)/).subscriptBr𝑎𝑉superscript𝐻1𝑘tensor-productsubscriptDivsubscript𝑍¯𝑘subscript𝑉¯𝑘subscript𝑍¯𝑘{\mathrm{Br}}_{a}(V)\xrightarrow{\partial}H^{1}(k,{\mathrm{Div}}_{Z_{\bar{k}}\setminus V_{\bar{k}}}(Z_{\bar{k}})\otimes{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}). (6.6)
Démonstration.

On peut supposer que ZV𝑍𝑉Z\setminus V est lisse. Puisque codim(𝔸nZ,Z)2codimsuperscript𝔸𝑛𝑍𝑍2{\mathrm{codim}}({\mathbb{A}}^{n}\setminus Z,Z)\geq 2, on a Bra(Z)=0subscriptBr𝑎𝑍0{\mathrm{Br}}_{a}(Z)=0 et Hi(Zk¯,/(1))=0superscript𝐻𝑖subscript𝑍¯𝑘10H^{i}(Z_{\bar{k}},{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}(1))=0 pour i=1,2𝑖1.2i=1,2. Puisque V(k)𝑉𝑘V(k)\neq\emptyset, le morphisme

H3(Z,/(1))H3(V,/(1))H3(Zk¯,/(1))superscript𝐻3𝑍1direct-sumsuperscript𝐻3𝑉1superscript𝐻3subscript𝑍¯𝑘1H^{3}(Z,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}(1))\to H^{3}(V,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}(1))\oplus H^{3}(Z_{\bar{k}},{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}(1))

est donc injectif. Le résultat découle de la suite exacte (3.3). ∎

Théorème 6.7.

Soient (TZ)𝑇𝑍(T\hookrightarrow Z) une variété torique standard, G𝐺G un groupe linéaire connexe et G𝜑T𝜑𝐺𝑇G\xrightarrow{\varphi}T un homomorphisme surjectif de noyau connexe. Soient X𝑋X une G𝐺G-variété lisse, géométriquement intègre et X𝑓Z𝑓𝑋𝑍X\xrightarrow{f}Z un G𝐺G-morphisme lisse surjectif à fibres géométriquement intègres. Notons U:=X×ZTassign𝑈subscript𝑍𝑋𝑇U:=X\times_{Z}T. Soit BBrG(U)𝐵subscriptBr𝐺𝑈B\subset{\mathrm{Br}}_{G}(U) (cf. (3.1)) un sous-groupe fini. Soient v0Ωksubscript𝑣0subscriptΩ𝑘v_{0}\in\Omega_{k} une place et G(kv0)0G(kv0)𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝐺subscript𝑘subscript𝑣0G(k_{v_{0}})^{0}\subset G(k_{v_{0}}) un sous-groupe d’indice fini. Alors, pour tout fermé FX𝐹𝑋F\subset X de codimension 2absent2\geq 2 et tout ouvert W𝑊W de (XF)(𝐀k)𝑋𝐹subscript𝐀𝑘(X\setminus F)({\mathbf{A}}_{k}) satisfaisant WBr(X)(B+f|UBr1(T))superscript𝑊Br𝑋𝐵evaluated-at𝑓𝑈subscriptBr1𝑇W^{{\mathrm{Br}}(X)\cap(B+f|_{U}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T))}\neq\emptyset, il existe tT(k)𝑡𝑇𝑘t\in T(k) de fibre FtXtsubscript𝐹𝑡subscript𝑋𝑡F_{t}\subset X_{t}, tel que

codim(Ft,Xt)2et(XtFt)(𝐀k)B(G(kv0)0W).formulae-sequencecodimsubscript𝐹𝑡subscript𝑋𝑡2etsubscript𝑋𝑡subscript𝐹𝑡superscriptsubscript𝐀𝑘𝐵𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝑊{\mathrm{codim}}(F_{t},X_{t})\geq 2\ \ \ \text{et}\ \ \ (X_{t}\setminus F_{t})({\mathbf{A}}_{k})^{B}\cap(G(k_{v_{0}})^{0}\cdot W)\neq\emptyset.
Démonstration.

Puisque f𝑓f est lisse, il existe un fermé F1Zsubscript𝐹1𝑍F_{1}\subset Z tel que f(XF)=ZF1𝑓𝑋𝐹𝑍subscript𝐹1f(X\setminus F)=Z\setminus F_{1}.

Soient {Ci}iIsubscriptsubscript𝐶𝑖𝑖𝐼\{C_{i}\}_{i\in I} les composantes connexes de ZT𝑍𝑇Z\setminus T et Di:=X×ZCiassignsubscript𝐷𝑖subscript𝑍𝑋subscript𝐶𝑖D_{i}:=X\times_{Z}C_{i} les composantes connexes de XU𝑋𝑈X\setminus U. Par hypothèse, les variétés Cisubscript𝐶𝑖C_{i} et Disubscript𝐷𝑖D_{i} sont lisses intègres. D’après (3.3), on a une suite exacte:

0Br(X)(B+f|UBr1(T))(B+f|UBr1(T))iH1(Di,/)0Br𝑋𝐵evaluated-at𝑓𝑈subscriptBr1𝑇𝐵evaluated-at𝑓𝑈subscriptBr1𝑇subscriptdirect-sum𝑖superscript𝐻1subscript𝐷𝑖0\to{\mathrm{Br}}(X)\cap(B+f|_{U}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T))\to(B+f|_{U}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T))\xrightarrow{\partial}\oplus_{i}H^{1}(D_{i},{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}})

Par le lemme 3.5, pour tout i𝑖i, il existe un revêtement fini étale galoisien abélien DiπiDisubscript𝜋𝑖superscriptsubscript𝐷𝑖subscript𝐷𝑖D_{i}^{\prime}\xrightarrow{\pi_{i}}D_{i} tel que Disuperscriptsubscript𝐷𝑖D_{i}^{\prime} soit une G𝐺G-variété intègre, πisubscript𝜋𝑖\pi_{i} soit un G𝐺G-morphisme et (b)H1(Di/Di,/)𝑏superscript𝐻1superscriptsubscript𝐷𝑖subscript𝐷𝑖\partial(b)\in H^{1}(D_{i}^{\prime}/D_{i},{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}).

Soient kisubscript𝑘𝑖k_{i} la fermeture intégrale de k𝑘k dans k(Ci)𝑘subscript𝐶𝑖k(C_{i}) et kisuperscriptsubscript𝑘𝑖k_{i}^{\prime} la fermeture intégrale de k𝑘k dans k(Di)𝑘superscriptsubscript𝐷𝑖k(D_{i}^{\prime}). Par hypothèse, la fermeture intégrale k𝑘k dans k(Di)𝑘subscript𝐷𝑖k(D_{i}) est kisubscript𝑘𝑖k_{i}. D’après [CX1, Prop. 2.2], le morphisme DiCi×kikisuperscriptsubscript𝐷𝑖subscriptsubscript𝑘𝑖subscript𝐶𝑖superscriptsubscript𝑘𝑖D_{i}^{\prime}\to C_{i}\times_{k_{i}}k_{i}^{\prime} est lisse à fibres géométriquement intègres.

Soit BX:=Br(X)(B+f|UBr1(T))assignsubscript𝐵𝑋Br𝑋𝐵evaluated-at𝑓𝑈subscriptBr1𝑇B_{X}:={\mathrm{Br}}(X)\cap(B+f|_{U}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T)). D’après le lemme 3.2, BXsubscript𝐵𝑋B_{X} est fini et BXBrG(X)subscript𝐵𝑋subscriptBr𝐺𝑋B_{X}\subset{\mathrm{Br}}_{G}(X). D’après le lemme 6.6, on a un diagramme commutatif avec suite exacte:

B𝐵\textstyle{B\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\scriptstyle{\partial}iH1(Di/kiDi,/)subscriptdirect-sum𝑖superscript𝐻1superscriptsubscript𝐷𝑖superscriptsubscript𝑘𝑖subscript𝐷𝑖\textstyle{\oplus_{i}H^{1}(D_{i}^{\prime}/k_{i}^{\prime}D_{i},{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\scriptstyle{\cong}00\textstyle{0\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(BX+f|UBr1(T))subscript𝐵𝑋evaluated-at𝑓𝑈subscriptBr1𝑇\textstyle{(B_{X}+f|_{U}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T))\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(B+f|UBr1(T))𝐵evaluated-at𝑓𝑈subscriptBr1𝑇\textstyle{(B+f|_{U}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T))\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}¯¯\scriptstyle{\bar{\partial}}iH1((Di×kik¯)/(Di×kik¯),/).subscriptdirect-sum𝑖superscript𝐻1subscriptsuperscriptsubscript𝑘𝑖superscriptsubscript𝐷𝑖¯𝑘subscriptsubscript𝑘𝑖subscript𝐷𝑖¯𝑘\textstyle{\oplus_{i}H^{1}((D_{i}^{\prime}\times_{k_{i}^{\prime}}\bar{k})/(D_{i}\times_{k_{i}}\bar{k}),{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}).} (6.7)

Soit BrG(X)𝜆Bre(G)𝜆subscriptBr𝐺𝑋subscriptBr𝑒𝐺{\mathrm{Br}}_{G}(X)\xrightarrow{\lambda}{\mathrm{Br}}_{e}(G) l’homomorphisme de Sansuc (cf: Définition 3.8). Après avoir rétréci G(kv0)0𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00G(k_{v_{0}})^{0}, on peut supposer que tout élément de λ(BX)𝜆subscript𝐵𝑋\lambda(B_{X}) s’annule sur G(kv0)0𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00G(k_{v_{0}})^{0}. Par la proposition 3.9, pour tout xX(𝐀k)𝑥𝑋subscript𝐀𝑘x\in X({\mathbf{A}}_{k}), on a que tout élément de BXsubscript𝐵𝑋B_{X} est constant sur G(kv0)0x𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝑥G(k_{v_{0}})^{0}\cdot x.

Soient l:=dim(Z)assign𝑙dimension𝑍l:=\dim(Z), Γi:=Gal(Di/kiDi)assignsubscriptΓ𝑖Galsuperscriptsubscript𝐷𝑖superscriptsubscript𝑘𝑖subscript𝐷𝑖\Gamma_{i}:={\mathrm{Gal}}(D_{i}^{\prime}/k_{i}^{\prime}D_{i}) et W1:=(G(kv0)0W)(XF)(𝐀k)assignsubscript𝑊1𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝑊𝑋𝐹subscript𝐀𝑘W_{1}:=(G(k_{v_{0}})^{0}\cdot W)\cap(X\setminus F)({\mathbf{A}}_{k}).

Puisque T𝑇T est quasi-trivial, il existe des extensions de corps Lj/ksubscript𝐿𝑗𝑘L_{j}/k telles que TResjLj/k𝔾m𝑇subscriptRessubscriptproduct𝑗subscript𝐿𝑗𝑘subscript𝔾𝑚T\cong{\mathrm{Res}}_{\prod_{j}L_{j}/k}{\mathbb{G}}_{m}. En fait, jLjikisubscriptproduct𝑗subscript𝐿𝑗subscriptproduct𝑖subscript𝑘𝑖\prod_{j}L_{j}\cong\prod_{i}k_{i}, mais on ne l’utilise pas. Soit Ω0subscriptΩ0\Omega_{0} l’ensemble des places vΩk𝑣subscriptΩ𝑘v\in\Omega_{k} totalement décomposées dans la fermeture galoisienne de ki/ksuperscriptsubscript𝑘𝑖𝑘k_{i}^{\prime}/k pour tout i𝑖i et de Lj/ksubscript𝐿𝑗𝑘L_{j}/k pour tout j𝑗j. Alors Ω0subscriptΩ0\Omega_{0} est infini et pour tout vΩ0𝑣subscriptΩ0v\in\Omega_{0}, on a Tkv𝔾m,kvlsubscript𝑇subscript𝑘𝑣subscriptsuperscript𝔾𝑙𝑚subscript𝑘𝑣T_{k_{v}}\cong{\mathbb{G}}^{l}_{m,k_{v}}. Par la définition 6.3, on a

ZkvSpeckv[t1,,tl]nmV(tn,tm)etTkvSpeckv[t1,t11,,tl,tl1].Z_{k_{v}}\cong{\mathrm{Spec}}\ k_{v}[t_{1},\cdots,t_{l}]\setminus\cup_{n\neq m}V(t_{n},t_{m})\ \ \ \text{et}\ \ \ T_{k_{v}}\cong{\mathrm{Spec}}\ k_{v}[t_{1},t_{1}^{-1},\cdots,t_{l},t_{l}^{-1}].

Soit S𝑆S un sous-ensemble fini de ΩksubscriptΩ𝑘\Omega_{k} tel que v0kSsubscript𝑣0subscript𝑘𝑆v_{0}\cup\infty_{k}\subset S. On agrandit S𝑆S de façon à avoir les propriétés suivantes:

(a) Le k𝑘k-morphisme f𝑓f s’étend en un 𝒪Ssubscript𝒪𝑆{\mathcal{O}}_{S}-morphisme lisse à fibres géométriquement intègres 𝒳𝒵𝒳𝒵{\mathcal{X}}\to{\mathcal{Z}} de 𝒪Ssubscript𝒪𝑆{\mathcal{O}}_{S}-schémas lisses, tel que pour tout point fermé z𝒵1𝑧𝒵subscript1z\in{\mathcal{Z}}\setminus{\mathcal{F}}_{1}, la fibre f1(z)superscript𝑓1𝑧f^{-1}(z) possède un k(z)𝑘𝑧k(z)-point x𝑥x\notin{\mathcal{F}}, où {\mathcal{F}} est l’adhérence de F𝐹F dans 𝒳𝒳{\mathcal{X}} et 1subscript1{\mathcal{F}}_{1} est l’adhérence de F1subscript𝐹1F_{1} dans 𝒵𝒵{\mathcal{Z}}. Ceci est possible par les estimées de Lang-Weil [Sko90, Thm. 1, étape 3]. Par le lemme de Hensel, pour tout vS𝑣𝑆v\notin S, l’application (𝒳)(𝒪v)(𝒵1)(𝒪v)𝒳subscript𝒪𝑣𝒵subscript1subscript𝒪𝑣({\mathcal{X}}\setminus{\mathcal{F}})({\mathcal{O}}_{v})\to({\mathcal{Z}}\setminus{\mathcal{F}}_{1})({\mathcal{O}}_{v}) est donc surjective.

(b) Les extensions ki/ksubscript𝑘𝑖𝑘k_{i}/k et ki/kisuperscriptsubscript𝑘𝑖subscript𝑘𝑖k_{i}^{\prime}/k_{i} induisent des revêtements finis étales 𝒪ki,S/𝒪Ssubscript𝒪subscript𝑘𝑖𝑆subscript𝒪𝑆{\mathcal{O}}_{k_{i},S}/{\mathcal{O}}_{S} et 𝒪ki,S/𝒪ki,Ssubscript𝒪superscriptsubscript𝑘𝑖𝑆subscript𝒪subscript𝑘𝑖𝑆{\mathcal{O}}_{k_{i}^{\prime},S}/{\mathcal{O}}_{k_{i},S}.

(c) Le sous-schéma 𝒞i:=Ci¯𝒵assignsubscript𝒞𝑖¯subscript𝐶𝑖𝒵{\mathcal{C}}_{i}:=\overline{C_{i}}\subset{\mathcal{Z}} est lisse à fibres géométriquement intègres sur 𝒪ki,Ssubscript𝒪subscript𝑘𝑖𝑆{\mathcal{O}}_{k_{i},S}. Soient 𝒟i:=𝒞i×𝒵𝒳assignsubscript𝒟𝑖subscript𝒵subscript𝒞𝑖𝒳{\mathcal{D}}_{i}:={\mathcal{C}}_{i}\times_{{\mathcal{Z}}}{\mathcal{X}}, 𝒯:=𝒵i𝒞i{\mathcal{T}}:={\mathcal{Z}}\setminus\cup_{i}{\mathcal{C}}_{i} et 𝒰:=𝒯×𝒵𝒳assign𝒰subscript𝒵𝒯𝒳{\mathcal{U}}:={\mathcal{T}}\times_{{\mathcal{Z}}}{\mathcal{X}}.

(d) Les éléments de BXsubscript𝐵𝑋B_{X} appartiennent à Br(𝒳)Br𝒳{\mathrm{Br}}({\mathcal{X}}) et les éléments de B𝐵B appartiennent à Br(𝒰)Br𝒰{\mathrm{Br}}({\mathcal{U}}).

(e) Le revêtement DiπiDisubscript𝜋𝑖superscriptsubscript𝐷𝑖subscript𝐷𝑖D_{i}^{\prime}\xrightarrow{\pi_{i}}D_{i} s’étend en un 𝒪Ssubscript𝒪𝑆{\mathcal{O}}_{S}-revêtement fini étale galoisien abélien 𝒟i𝒟isuperscriptsubscript𝒟𝑖subscript𝒟𝑖{\mathcal{D}}_{i}^{\prime}\to{\mathcal{D}}_{i} tel que 𝒟isuperscriptsubscript𝒟𝑖{\mathcal{D}}_{i}^{\prime} soit un schéma sur 𝒪ki,Ssubscript𝒪superscriptsubscript𝑘𝑖𝑆{\mathcal{O}}_{k_{i}^{\prime},S}, les résidus des éléments de B𝐵B soient dans H1(𝒟i/𝒟i,/)superscript𝐻1superscriptsubscript𝒟𝑖subscript𝒟𝑖H^{1}({\mathcal{D}}_{i}^{\prime}/{\mathcal{D}}_{i},{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}) et 𝒟i𝒞i×𝒪ki,S𝒪ki,Ssuperscriptsubscript𝒟𝑖subscriptsubscript𝒪subscript𝑘𝑖𝑆subscript𝒞𝑖subscript𝒪superscriptsubscript𝑘𝑖𝑆{\mathcal{D}}_{i}^{\prime}\to{\mathcal{C}}_{i}\times_{{\mathcal{O}}_{k_{i},S}}{\mathcal{O}}_{k_{i}^{\prime},S} soit lisse à fibres géométriquement intègres.

(f) Il existe un ouvert W2W1(XF)(𝐀k)subscript𝑊2subscript𝑊1𝑋𝐹subscript𝐀𝑘W_{2}\subset W_{1}\subset(X\setminus F)({\mathbf{A}}_{k}) tel que

W2BX=W2,W2=(G(kv0)0W2)(XF)(𝐀k),etW2=Wv0×WSv0×vS(𝒳)(𝒪v)formulae-sequencesuperscriptsubscript𝑊2subscript𝐵𝑋subscript𝑊2formulae-sequencesubscript𝑊2𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00subscript𝑊2𝑋𝐹subscript𝐀𝑘etsubscript𝑊2subscript𝑊subscript𝑣0subscript𝑊𝑆subscript𝑣0subscriptproduct𝑣𝑆𝒳subscript𝒪𝑣W_{2}^{B_{X}}=W_{2}\neq\emptyset,\ \ \ W_{2}=(G(k_{v_{0}})^{0}\cdot W_{2})\cap(X\setminus F)({\mathbf{A}}_{k}),\ \ \ \text{et}\ \ \ W_{2}=W_{v_{0}}\times W_{S\setminus v_{0}}\times\prod_{v\notin S}({\mathcal{X}}\setminus{\mathcal{F}})({\mathcal{O}}_{v})

avec WSv0vS{v0}(XF)(kv)subscript𝑊𝑆subscript𝑣0subscriptproduct𝑣𝑆subscript𝑣0𝑋𝐹subscript𝑘𝑣W_{S\setminus v_{0}}\subset\prod_{v\in S\setminus\{v_{0}\}}(X\setminus F)(k_{v}) un ouvert et Wv0(XF)(kv0)subscript𝑊subscript𝑣0𝑋𝐹subscript𝑘subscript𝑣0W_{v_{0}}\subset(X\setminus F)(k_{v_{0}}) un ouvert.

(g) Pour tout vΩ0(Ω0S)𝑣subscriptΩ0subscriptΩ0𝑆v\in\Omega_{0}\setminus(\Omega_{0}\cap S), on note 𝒞i,v:=𝒞i×𝒪ki,S𝒪vassignsubscript𝒞𝑖𝑣subscriptsubscript𝒪subscript𝑘𝑖𝑆subscript𝒞𝑖subscript𝒪𝑣{\mathcal{C}}_{i,v}:={\mathcal{C}}_{i}\times_{{\mathcal{O}}_{k_{i},S}}{\mathcal{O}}_{v}, 𝒟i,v:=𝒟i×𝒪ki,S𝒪vassignsubscript𝒟𝑖𝑣subscriptsubscript𝒪subscript𝑘𝑖𝑆subscript𝒟𝑖subscript𝒪𝑣{\mathcal{D}}_{i,v}:={\mathcal{D}}_{i}\times_{{\mathcal{O}}_{k_{i},S}}{\mathcal{O}}_{v} et 𝒟i,v:=𝒟i×𝒪ki,S𝒪vassignsubscriptsuperscript𝒟𝑖𝑣subscriptsubscript𝒪subscriptsuperscript𝑘𝑖𝑆subscriptsuperscript𝒟𝑖subscript𝒪𝑣{\mathcal{D}}^{\prime}_{i,v}:={\mathcal{D}}^{\prime}_{i}\times_{{\mathcal{O}}_{k^{\prime}_{i},S}}{\mathcal{O}}_{v}. On a un diagramme commutatif de schémas intègres:

𝒟i,vsubscriptsuperscript𝒟𝑖𝑣\textstyle{{\mathcal{D}}^{\prime}_{i,v}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\scriptstyle{\square}𝒟i,vsubscript𝒟𝑖𝑣\textstyle{{\mathcal{D}}_{i,v}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\scriptstyle{\square}𝒞i,vsubscript𝒞𝑖𝑣\textstyle{{\mathcal{C}}_{i,v}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\scriptstyle{\square}𝒪vsubscript𝒪𝑣\textstyle{{\mathcal{O}}_{v}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝒟isuperscriptsubscript𝒟𝑖\textstyle{{\mathcal{D}}_{i}^{\prime}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝒟i×𝒪ki,S𝒪ki,Ssubscriptsubscript𝒪subscript𝑘𝑖𝑆subscript𝒟𝑖subscript𝒪superscriptsubscript𝑘𝑖𝑆\textstyle{{\mathcal{D}}_{i}\times_{{\mathcal{O}}_{k_{i},S}}{\mathcal{O}}_{k_{i}^{\prime},S}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝒞i×𝒪ki,S𝒪ki,Ssubscriptsubscript𝒪subscript𝑘𝑖𝑆subscript𝒞𝑖subscript𝒪superscriptsubscript𝑘𝑖𝑆\textstyle{{\mathcal{C}}_{i}\times_{{\mathcal{O}}_{k_{i},S}}{\mathcal{O}}_{k_{i}^{\prime},S}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Spec𝒪ki,S.Specsubscript𝒪superscriptsubscript𝑘𝑖𝑆\textstyle{{\mathrm{Spec}}\ {\mathcal{O}}_{k_{i}^{\prime},S}.} (6.8)

De plus, on a ΓiGal(𝒟i/(𝒟i×𝒪ki,S𝒪ki,S))Gal(𝒟i,v/𝒟i,v)subscriptΓ𝑖Galsuperscriptsubscript𝒟𝑖subscriptsubscript𝒪subscript𝑘𝑖𝑆subscript𝒟𝑖subscript𝒪superscriptsubscript𝑘𝑖𝑆Galsuperscriptsubscript𝒟𝑖𝑣subscript𝒟𝑖𝑣\Gamma_{i}\cong{\mathrm{Gal}}({\mathcal{D}}_{i}^{\prime}/({\mathcal{D}}_{i}\times_{{\mathcal{O}}_{k_{i},S}}{\mathcal{O}}_{k_{i}^{\prime},S}))\cong{\mathrm{Gal}}({\mathcal{D}}_{i,v}^{\prime}/{\mathcal{D}}_{i,v}).

(h) Pour tout vΩ0(Ω0S)𝑣subscriptΩ0subscriptΩ0𝑆v\in\Omega_{0}\setminus(\Omega_{0}\cap S), tout σΓi𝜎subscriptΓ𝑖\sigma\in\Gamma_{i} et tout c𝒞i,v(k(v))𝑐subscript𝒞𝑖𝑣𝑘𝑣c\in{\mathcal{C}}_{i,v}(k(v)) avec c1𝑐subscript1c\notin{\mathcal{F}}_{1}, la fibre (𝒟i,v)csubscriptsubscript𝒟𝑖𝑣𝑐({\mathcal{D}}_{i,v})_{c} possède un k(v)𝑘𝑣k(v)-point d𝑑d avec d𝑑d\notin{\mathcal{F}} dont le Frobenius est σ𝜎\sigma. Ceci est possible en appliquant le lemme 6.5 à (6.8).

(i) Pour tout vΩ0(Ω0S)𝑣subscriptΩ0subscriptΩ0𝑆v\in\Omega_{0}\setminus(\Omega_{0}\cap S), on note ()𝒪v:=()×𝒪k,S𝒪vassignsubscriptsubscript𝒪𝑣subscriptsubscript𝒪𝑘𝑆subscript𝒪𝑣(-)_{{\mathcal{O}}_{v}}:=(-)\times_{{\mathcal{O}}_{k,S}}{\mathcal{O}}_{v} et on a

𝒵𝒪vSpec𝒪v[t1,,tl]nmV(tn,tm),𝒯𝒪vSpec𝒪v[t1,t11,,tl,tl1]{\mathcal{Z}}_{{\mathcal{O}}_{v}}\cong{\mathrm{Spec}}\ {\mathcal{O}}_{v}[t_{1},\cdots,t_{l}]\setminus\cup_{n\neq m}V(t_{n},t_{m}),\ \ \ {\mathcal{T}}_{{\mathcal{O}}_{v}}\cong{\mathrm{Spec}}\ {\mathcal{O}}_{v}[t_{1},t_{1}^{-1},\cdots,t_{l},t_{l}^{-1}]

et il existe une partition {1,,l}=iIi1𝑙subscriptcoproduct𝑖subscript𝐼𝑖\{1,\cdots,l\}=\coprod_{i}I_{i} telle que 𝒞i,𝒪v=nIiV(tn)𝒵subscript𝒞𝑖subscript𝒪𝑣subscript𝑛subscript𝐼𝑖𝑉subscript𝑡𝑛𝒵{\mathcal{C}}_{i,{\mathcal{O}}_{v}}=\cup_{n\in I_{i}}V(t_{n})\subset{\mathcal{Z}} et que V(tn)𝒞i,v𝑉subscript𝑡𝑛subscript𝒞𝑖𝑣V(t_{n})\cong{\mathcal{C}}_{i,v}.

Pour chaque i𝑖i, on choisit une place viΩ0(Ω0S)subscript𝑣𝑖subscriptΩ0subscriptΩ0𝑆v_{i}\in\Omega_{0}\setminus(\Omega_{0}\cap S) et un niIisubscript𝑛𝑖subscript𝐼𝑖n_{i}\in I_{i} tels que pour ij𝑖𝑗i\neq j, on ait vivjsubscript𝑣𝑖subscript𝑣𝑗v_{i}\neq v_{j}. Soient 𝒞i,ni:=V(tni)𝒞i,𝒪viassignsubscript𝒞𝑖subscript𝑛𝑖𝑉subscript𝑡subscript𝑛𝑖subscript𝒞𝑖subscript𝒪subscript𝑣𝑖{\mathcal{C}}_{i,n_{i}}:=V(t_{n_{i}})\subset{\mathcal{C}}_{i,{\mathcal{O}}_{v_{i}}}, 𝒟i,ni:=𝒞i,ni×𝒵𝒳assignsubscript𝒟𝑖subscript𝑛𝑖subscript𝒵subscript𝒞𝑖subscript𝑛𝑖𝒳{\mathcal{D}}_{i,n_{i}}:={\mathcal{C}}_{i,n_{i}}\times_{{\mathcal{Z}}}{\mathcal{X}} et

Ei:={(t1,,tl)𝒪vil:tnimvimvi2ettn𝒪vi×pournni}assignsubscript𝐸𝑖conditional-setsubscript𝑡1subscript𝑡𝑙superscriptsubscript𝒪subscript𝑣𝑖𝑙formulae-sequencesubscript𝑡subscript𝑛𝑖subscript𝑚subscript𝑣𝑖subscriptsuperscript𝑚2subscript𝑣𝑖etformulae-sequencesubscript𝑡𝑛superscriptsubscript𝒪subscript𝑣𝑖pour𝑛subscript𝑛𝑖E_{i}:=\{(t_{1},\cdots,t_{l})\in{\mathcal{O}}_{v_{i}}^{l}:t_{n_{i}}\in m_{v_{i}}\setminus m^{2}_{v_{i}}\ \ \ \text{et}\ \ \ t_{n}\in{\mathcal{O}}_{v_{i}}^{\times}\ \ \ \text{pour}\ \ \ n\neq n_{i}\}

un ouvert de 𝒵(𝒪vi)𝒵subscript𝒪subscript𝑣𝑖{\mathcal{Z}}({\mathcal{O}}_{v_{i}}). Alors 𝒞i,ni𝒞i,visubscript𝒞𝑖subscript𝑛𝑖subscript𝒞𝑖subscript𝑣𝑖{\mathcal{C}}_{i,n_{i}}\cong{\mathcal{C}}_{i,v_{i}}, 𝒟i,ni𝒟i,visubscript𝒟𝑖subscript𝑛𝑖subscript𝒟𝑖subscript𝑣𝑖{\mathcal{D}}_{i,n_{i}}\cong{\mathcal{D}}_{i,v_{i}} et 𝒟i×𝒟𝒟i,ni[ki:ki]𝒟i,visubscript𝒟superscriptsubscript𝒟𝑖subscript𝒟𝑖subscript𝑛𝑖subscriptsquare-uniondelimited-[]:superscriptsubscript𝑘𝑖subscript𝑘𝑖superscriptsubscript𝒟𝑖subscript𝑣𝑖{\mathcal{D}}_{i}^{\prime}\times_{{\mathcal{D}}}{\mathcal{D}}_{i,n_{i}}\cong\bigsqcup_{[k_{i}^{\prime}:k_{i}]}{\mathcal{D}}_{i,v_{i}}^{\prime}. Donc le Frobenius en un point de 𝒟i,ni(k(vi))subscript𝒟𝑖subscript𝑛𝑖𝑘subscript𝑣𝑖{\mathcal{D}}_{i,n_{i}}(k(v_{i})) pour le revêtement 𝒟i/𝒟isuperscriptsubscript𝒟𝑖subscript𝒟𝑖{\mathcal{D}}_{i}^{\prime}/{\mathcal{D}}_{i} est dans ΓisubscriptΓ𝑖\Gamma_{i}.

Pour tout bB𝑏𝐵b\in B et tout Pi𝒳(𝒪vi)subscript𝑃𝑖𝒳subscript𝒪subscript𝑣𝑖P_{i}\in{\mathcal{X}}({\mathcal{O}}_{v_{i}}) avec f(Pi)Ei𝑓subscript𝑃𝑖subscript𝐸𝑖f(P_{i})\in E_{i}, on a Pi¯:=Pi(k(vi))𝒟i,ni(k(vi))assign¯subscript𝑃𝑖subscript𝑃𝑖𝑘subscript𝑣𝑖subscript𝒟𝑖subscript𝑛𝑖𝑘subscript𝑣𝑖\bar{P_{i}}:=P_{i}(k(v_{i}))\in{\mathcal{D}}_{i,n_{i}}(k(v_{i})) et alors la formule [Ha94, Cor. 2.4.3 et p. 244-245] (voir [CTH, Formule (3.6)])

b(Pi)=i(b)(FrPi¯)/,𝑏subscript𝑃𝑖subscript𝑖𝑏𝐹subscript𝑟¯subscript𝑃𝑖b(P_{i})=\partial_{i}(b)(Fr_{\bar{P_{i}}})\in{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}, (6.9)

FrPi¯ΓiGal(𝒟i/𝒟i)𝐹subscript𝑟¯subscript𝑃𝑖subscriptΓ𝑖Galsuperscriptsubscript𝒟𝑖subscript𝒟𝑖Fr_{\bar{P_{i}}}\in\Gamma_{i}\subset{\mathrm{Gal}}({\mathcal{D}}_{i}^{\prime}/{\mathcal{D}}_{i}) est le Frobenius en Pi¯¯subscript𝑃𝑖\bar{P_{i}} pour le revêtement 𝒟i/𝒟isuperscriptsubscript𝒟𝑖subscript𝒟𝑖{\mathcal{D}}_{i}^{\prime}/{\mathcal{D}}_{i} et

i:Br(𝒰)H1(𝒟i/𝒟i,/)H1(𝒟i,vi/𝒟i,vi,/)=Hom(Γi,/).:subscript𝑖Br𝒰superscript𝐻1superscriptsubscript𝒟𝑖subscript𝒟𝑖superscript𝐻1superscriptsubscript𝒟𝑖subscript𝑣𝑖subscript𝒟𝑖subscript𝑣𝑖HomsubscriptΓ𝑖\partial_{i}:{\mathrm{Br}}({\mathcal{U}})\xrightarrow{\partial}H^{1}({\mathcal{D}}_{i}^{\prime}/{\mathcal{D}}_{i},{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}})\to H^{1}({\mathcal{D}}_{i,v_{i}}^{\prime}/{\mathcal{D}}_{i,v_{i}},{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}})={\mathrm{Hom}}(\Gamma_{i},{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}).

Par fonctorialité, l’application ¯¯\bar{\partial} de (6.7) satisfait ¯=ii¯subscriptdirect-sum𝑖subscript𝑖\bar{\partial}=\oplus_{i}\partial_{i}.

Notons T(kv0)0:=φ(G(kv0)0)assign𝑇superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝜑𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00T(k_{v_{0}})^{0}:=\varphi(G(k_{v_{0}})^{0}). Puisque H1(kv0,Ker(φ))superscript𝐻1subscript𝑘subscript𝑣0Ker𝜑H^{1}(k_{v_{0}},{\mathrm{Ker}}(\varphi)) est fini ([PR, Thm. 6.14]), le sous-groupe T(kv0)0T(kv0)𝑇superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝑇subscript𝑘subscript𝑣0T(k_{v_{0}})^{0}\subset T(k_{v_{0}}) est d’indice fini. D’après [Cod, Thm. 4.5], f(W2)𝑓subscript𝑊2f(W_{2}) est un ouvert de (ZF1)(𝐀k)𝑍subscript𝐹1subscript𝐀𝑘(Z\setminus F_{1})({\mathbf{A}}_{k}). Pour tout z(ZF1)(kv0)𝑧𝑍subscript𝐹1subscript𝑘subscript𝑣0z\in(Z\setminus F_{1})(k_{v_{0}}), l’ouvert (XzFz)(kv0)subscript𝑋𝑧subscript𝐹𝑧subscript𝑘subscript𝑣0(X_{z}\setminus F_{z})(k_{v_{0}}) est dense dans Xz(kv0)subscript𝑋𝑧subscript𝑘subscript𝑣0X_{z}(k_{v_{0}}). Donc

(T(kv0)0f(Wv0))(ZF1)(kv0)=f(Wv0)et(T(kv0)0f(W2))(ZF1)(𝐀k)=f(W2).formulae-sequence𝑇superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝑓subscript𝑊subscript𝑣0𝑍subscript𝐹1subscript𝑘subscript𝑣0𝑓subscript𝑊subscript𝑣0et𝑇superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝑓subscript𝑊2𝑍subscript𝐹1subscript𝐀𝑘𝑓subscript𝑊2(T(k_{v_{0}})^{0}\cdot f(W_{v_{0}}))\cap(Z\setminus F_{1})(k_{v_{0}})=f(W_{v_{0}})\ \ \ \text{et}\ \ \ (T(k_{v_{0}})^{0}\cdot f(W_{2}))\cap(Z\setminus F_{1})({\mathbf{A}}_{k})=f(W_{2}).

Par le corollaire 6.4, il existe tT(k)f(W2)𝑡𝑇𝑘𝑓subscript𝑊2t\in T(k)\cap f(W_{2}) tel que t|viEievaluated-at𝑡subscript𝑣𝑖subscript𝐸𝑖t|_{v_{i}}\in E_{i} pour tout i𝑖i et que codim(Ft,Xt)2codimsubscript𝐹𝑡subscript𝑋𝑡2{\mathrm{codim}}(F_{t},X_{t})\geq 2. Alors il existe (Pv)W2subscript𝑃𝑣subscript𝑊2(P_{v})\in W_{2} tel que f(Pv)=t𝑓subscript𝑃𝑣𝑡f(P_{v})=t.

Soit ti𝒵(k(vi))subscript𝑡𝑖𝒵𝑘subscript𝑣𝑖t_{i}\in{\mathcal{Z}}(k(v_{i})) la spécialisation de t𝑡t, alors ti𝒞i,ni(k(vi))subscript𝑡𝑖subscript𝒞𝑖subscript𝑛𝑖𝑘subscript𝑣𝑖t_{i}\in{\mathcal{C}}_{i,n_{i}}(k(v_{i})) et ti1subscript𝑡𝑖subscript1t_{i}\notin{\mathcal{F}}_{1}. D’après (6.7), on a un diagramme avec suite exacte:

i((𝒟i,ni)titi)(k(vi))subscriptdirect-sum𝑖subscriptsubscript𝒟𝑖subscript𝑛𝑖subscript𝑡𝑖subscriptsubscript𝑡𝑖𝑘subscript𝑣𝑖\textstyle{\oplus_{i}(({\mathcal{D}}_{i,n_{i}})_{t_{i}}\setminus{\mathcal{F}}_{t_{i}})(k(v_{i}))\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Fr𝐹𝑟\scriptstyle{Fr}(XtFt)(𝐀k)W2subscript𝑋𝑡subscript𝐹𝑡subscript𝐀𝑘subscript𝑊2\textstyle{(X_{t}\setminus F_{t})({\mathbf{A}}_{k})\cap W_{2}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}aUsubscript𝑎𝑈\scriptstyle{a_{U}}iΓisubscriptdirect-sum𝑖subscriptΓ𝑖\textstyle{\oplus_{i}\Gamma_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}¯Dsuperscript¯𝐷\scriptstyle{\bar{\partial}^{D}}(B+f|UBr1(T))Dsuperscript𝐵evaluated-at𝑓𝑈subscriptBr1𝑇𝐷\textstyle{(B+f|_{U}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T))^{D}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ResRes\scriptstyle{{\mathrm{Res}}}(BX+f|UBr1(T))D,superscriptsubscript𝐵𝑋evaluated-at𝑓𝑈subscriptBr1𝑇𝐷\textstyle{(B_{X}+f|_{U}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T))^{D},}

aUsubscript𝑎𝑈a_{U} est l’accouplement de Brauer-Manin, ()D:=Hom(,/)assignsuperscript𝐷Hom(-)^{D}:={\mathrm{Hom}}(-,{\mathbb{Q}}/{\mathbb{Z}}) et, pour uf1(ti)𝑢superscript𝑓1subscript𝑡𝑖u\in f^{-1}(t_{i}), l’élément Fr(u)𝐹𝑟𝑢Fr(u) est son Frobenius. Donc Fr𝐹𝑟Fr est surjectif par (h). Puisque ResaU=0Ressubscript𝑎𝑈0{\mathrm{Res}}\circ a_{U}=0, il existe {σi}iiΓisubscriptsubscript𝜎𝑖𝑖subscriptdirect-sum𝑖subscriptΓ𝑖\{\sigma_{i}\}_{i}\in\oplus_{i}\Gamma_{i} tel que ¯D({σi})=aU({Pv})superscript¯𝐷subscript𝜎𝑖subscript𝑎𝑈subscript𝑃𝑣\bar{\partial}^{D}(\{\sigma_{i}\})=a_{U}(\{P_{v}\}). Alors il existe ui((𝒟i,ni)titi)(k(vi))subscript𝑢𝑖subscriptsubscript𝒟𝑖subscript𝑛𝑖subscript𝑡𝑖subscriptsubscript𝑡𝑖𝑘subscript𝑣𝑖u_{i}\in(({\mathcal{D}}_{i,n_{i}})_{t_{i}}\setminus{\mathcal{F}}_{t_{i}})(k(v_{i})) tel que Fr(ui)=Fr(Pvi¯)σi𝐹𝑟subscript𝑢𝑖𝐹𝑟¯subscript𝑃subscript𝑣𝑖subscript𝜎𝑖Fr(u_{i})=Fr(\bar{P_{v_{i}}})-\sigma_{i}. Par le lemme de Hensel, il existe un point Qvi(𝒳tt)(𝒪vi)subscript𝑄subscript𝑣𝑖subscript𝒳𝑡subscript𝑡subscript𝒪subscript𝑣𝑖Q_{v_{i}}\in({\mathcal{X}}_{t}\setminus{\mathcal{F}}_{t})({\mathcal{O}}_{v_{i}}) relevant uisubscript𝑢𝑖u_{i}. Soit Qv:=Pvassignsubscript𝑄𝑣subscript𝑃𝑣Q_{v}:=P_{v} pour tout v𝑣v distinct de l’un des visubscript𝑣𝑖v_{i}. Par (6.9), {Qv}subscript𝑄𝑣\{Q_{v}\} satisfait les conditions. ∎

6.3. Fibration sur un tore

Lemme 6.8.

Soient X𝑋X et Z𝑍Z deux variétés lisses géométriquement intègres, et X𝑓Z𝑓𝑋𝑍X\xrightarrow{f}Z un morphisme lisse surjectif à fibres géométriquement intègres. Soit UX𝑈𝑋U\subset X un ouvert tel que f|Uevaluated-at𝑓𝑈f|_{U} soit surjectif. Soient WX(𝐀k)𝑊𝑋subscript𝐀𝑘W\subset X({\mathbf{A}}_{k}) un ouvert et xW𝑥𝑊x\in W. Alors il existe uWU(𝐀k)𝑢𝑊𝑈subscript𝐀𝑘u\in W\cap U({\mathbf{A}}_{k}) tel que f(u)=f(x)𝑓𝑢𝑓𝑥f(u)=f(x).

Démonstration.

Pour chaque zZ𝑧𝑍z\in Z, la fibre Xzsubscript𝑋𝑧X_{z} est lisse intègre et l’ouvert UzXzsubscript𝑈𝑧subscript𝑋𝑧U_{z}\subset X_{z} est donc dense. Soit {zv}v=f(x)subscriptsubscript𝑧𝑣𝑣𝑓𝑥\{z_{v}\}_{v}=f(x). Pour chaque v𝑣v, l’ouvert Uzv(kv)subscript𝑈subscript𝑧𝑣subscript𝑘𝑣U_{z_{v}}(k_{v}) est dense en Xzv(kv)subscript𝑋subscript𝑧𝑣subscript𝑘𝑣X_{z_{v}}(k_{v}). Puisque f|Uevaluated-at𝑓𝑈f|_{U} est surjectif, le morphisme f|Uevaluated-at𝑓𝑈f|_{U} est lisse à fibres géométriquement intègres. Après avoir fixé un modèle intègre 𝒰𝒵𝒰𝒵{\mathcal{U}}\rightarrow{\mathcal{Z}} de f|Uevaluated-at𝑓𝑈f|_{U}, on a que, pour presque toute place v𝑣v, le morphisme 𝒰(𝒪v)𝒵(𝒪v)𝒰subscript𝒪𝑣𝒵subscript𝒪𝑣{\mathcal{U}}({\mathcal{O}}_{v})\to{\mathcal{Z}}({\mathcal{O}}_{v}) est surjectif. Le résultat en découle. ∎

Le théorème suivante, d’énoncé un peu technique, joue un rôle clé dans la démonstration du théorème 6.11.

Théorème 6.9.

Soient T𝑇T, T0subscript𝑇0T_{0} deux tores avec T0subscript𝑇0T_{0} quasi-trivial, G𝐺G un groupe linéaire connexe, G𝜑T0×T𝜑𝐺subscript𝑇0𝑇G\xrightarrow{\varphi}T_{0}\times T un homomorphisme surjectif de noyau connexe et G0Gsubscript𝐺0𝐺G_{0}\subset G un sous-groupe fermé connexe. Soient X𝑋X une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre, UX𝑈𝑋U\subset X un G𝐺G-ouvert et U𝑓T0×T𝑓𝑈subscript𝑇0𝑇U\xrightarrow{f}T_{0}\times T un G𝐺G-morphisme. Soit BBrG(U)𝐵subscriptBr𝐺𝑈B\subset{\mathrm{Br}}_{G}(U) (cf. (3.1)) un sous-groupe fini. Supposons que:

(1) la composition T0p1T0×Tfk¯[U]×/k¯×divXDivXk¯Uk¯(Xk¯)superscriptsubscript𝑝1superscriptsubscript𝑇0superscriptsubscript𝑇0superscript𝑇superscript𝑓¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑈superscript¯𝑘subscriptdiv𝑋subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘T_{0}^{*}\xrightarrow{p_{1}^{*}}T_{0}^{*}\times T^{*}\xrightarrow{f^{*}}\bar{k}[U]^{\times}/\bar{k}^{\times}\xrightarrow{{\mathrm{div}}_{X}}{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}) est un isomorphisme;

(2) pour l’action de G0subscript𝐺0G_{0} sur X𝑋X, le morphisme k¯[X]×/k¯×k¯[G0]×/k¯×¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑋superscript¯𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝐺0superscript¯𝑘\bar{k}[X]^{\times}/\bar{k}^{\times}\to\bar{k}[G_{0}]^{\times}/\bar{k}^{\times} défini par Sansuc ([S, (6.4.1)]) est injectif.

Alors, pour tout v0Ωksubscript𝑣0subscriptΩ𝑘v_{0}\in\Omega_{k}, tout sous-groupe ouvert d’indice fini G(kv0)0G(kv0)𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝐺subscript𝑘subscript𝑣0G(k_{v_{0}})^{0}\subset G(k_{v_{0}}) et tout ouvert WX(𝐀k)𝑊𝑋subscript𝐀𝑘W\subset X({\mathbf{A}}_{k}) satisfaisant WBr(X)(B+fBr1(T0×T))superscript𝑊Br𝑋𝐵superscript𝑓subscriptBr1subscript𝑇0𝑇W^{{\mathrm{Br}}(X)\cap(B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T_{0}\times T))}\neq\emptyset, il existe t(T0×T)(k)𝑡subscript𝑇0𝑇𝑘t\in(T_{0}\times T)(k) de fibre Utsubscript𝑈𝑡U_{t}, tel que

(G(kv0)0G0(k)+W)Ut(𝐀k)B.𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00subscript𝐺0superscriptsubscript𝑘𝑊subscript𝑈𝑡superscriptsubscript𝐀𝑘𝐵(G(k_{v_{0}})^{0}\cdot G_{0}(k_{\infty})^{+}\cdot W)\cap U_{t}({\mathbf{A}}_{k})^{B}\neq\emptyset.
Démonstration.

Par la proposition 2.3, après avoir remplacé f𝑓f par ϕ~f~italic-ϕ𝑓\widetilde{\phi}\circ f et φ𝜑\varphi par ϕ~φ~italic-ϕ𝜑\widetilde{\phi}\circ\varphi avec ϕ~~italic-ϕ\widetilde{\phi} un automorphisme de T0×Tsubscript𝑇0𝑇T_{0}\times T, on peut supposer que:

(i) il existe une variété torique (T0𝔸l)subscript𝑇0superscript𝔸𝑙(T_{0}\hookrightarrow{\mathbb{A}}^{l}) satisfaisant (2.1);

(ii) le morphisme f𝑓f s’étend à un G𝐺G-morphisme XfXZsubscript𝑓𝑋𝑋𝑍X\xrightarrow{f_{X}}ZZ:=𝔸l×TT0×Tassign𝑍superscript𝔸𝑙𝑇superset-ofsubscript𝑇0𝑇Z:={\mathbb{A}}^{l}\times T\supset T_{0}\times T;

(iii) on a fX(U)T0×Tsubscript𝑓𝑋𝑈subscript𝑇0𝑇f_{X}(U)\subset T_{0}\times T et un isomorphisme DivZk¯(T0×T)k¯(Zk¯)fXDivXk¯Uk¯(Xk¯).superscriptsubscript𝑓𝑋subscriptDivsubscript𝑍¯𝑘subscriptsubscript𝑇0𝑇¯𝑘subscript𝑍¯𝑘subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘{\mathrm{Div}}_{Z_{\bar{k}}\setminus(T_{0}\times T)_{\bar{k}}}(Z_{\bar{k}})\xrightarrow{f_{X}^{*}}{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}).

Soit Z0:=𝔸l[(𝔸lT0)sing]assignsubscript𝑍0superscript𝔸𝑙delimited-[]subscriptsuperscript𝔸𝑙subscript𝑇0𝑠𝑖𝑛𝑔Z_{0}:={\mathbb{A}}^{l}\setminus[({\mathbb{A}}^{l}\setminus T_{0})_{sing}]. Alors (T0Z0)subscript𝑇0subscript𝑍0(T_{0}\hookrightarrow Z_{0}) est une variété torique standard et

Z1:=Z0×TZ[(ZT0×T)sing].assignsubscript𝑍1subscript𝑍0𝑇𝑍delimited-[]subscript𝑍subscript𝑇0𝑇𝑠𝑖𝑛𝑔Z_{1}:=Z_{0}\times T\cong Z\setminus[(Z\setminus T_{0}\times T)_{sing}].

D’après la proposition 2.2, il existe un G𝐺G-ouvert X1Xsubscript𝑋1𝑋X_{1}\subset X tel que f(X1)Z1𝑓subscript𝑋1subscript𝑍1f(X_{1})\subset Z_{1}, X1fX1(T)=Usubscript𝑋1superscriptsubscript𝑓𝑋1𝑇𝑈X_{1}\cap f_{X}^{-1}(T)=U, codim(XX1,X)2codim𝑋subscript𝑋1𝑋2{\mathrm{codim}}(X\setminus X_{1},X)\geq 2, Br(X)Br(X1)Br𝑋Brsubscript𝑋1{\mathrm{Br}}(X)\cong{\mathrm{Br}}(X_{1}) et que le morphisme X1fX|X1Z1evaluated-atsubscript𝑓𝑋subscript𝑋1subscript𝑋1subscript𝑍1X_{1}\xrightarrow{f_{X}|_{X_{1}}}Z_{1} soit lisse surjectif à fibres géométriquement intègres.

Notons ϕ:XfX𝔸l×Tp2T:italic-ϕsubscript𝑓𝑋𝑋superscript𝔸𝑙𝑇subscript𝑝2𝑇\phi:X\xrightarrow{f_{X}}{\mathbb{A}}^{l}\times T\xrightarrow{p_{2}}T. Pour chaque tT(k)𝑡𝑇𝑘t\in T(k), notons X1,t:=ϕ1(t)X1assignsubscript𝑋1𝑡superscriptitalic-ϕ1𝑡subscript𝑋1X_{1,t}:=\phi^{-1}(t)\cap X_{1}, Ut:=UX1,tassignsubscript𝑈𝑡𝑈subscript𝑋1𝑡U_{t}:=U\cap X_{1,t}, X1,titX1subscript𝑖𝑡subscript𝑋1𝑡subscript𝑋1X_{1,t}\xrightarrow{i_{t}}X_{1} et X1,tftZ0subscript𝑓𝑡subscript𝑋1𝑡subscript𝑍0X_{1,t}\xrightarrow{f_{t}}Z_{0}. On a le diagramme:

X1,tsubscript𝑋1𝑡\textstyle{X_{1,t}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}itsubscript𝑖𝑡\scriptstyle{i_{t}}ftsubscript𝑓𝑡\scriptstyle{f_{t}}X1subscript𝑋1\textstyle{X_{1}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}X𝑋\textstyle{X\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}fXsubscript𝑓𝑋\scriptstyle{f_{X}}ϕitalic-ϕ\scriptstyle{\phi}G𝐺\textstyle{G\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}φ𝜑\scriptstyle{\varphi}Z0×tsubscript𝑍0𝑡\textstyle{Z_{0}\times t\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Z1Z0×Tsubscript𝑍1subscript𝑍0𝑇\textstyle{Z_{1}\cong Z_{0}\times T\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔸l×Tsuperscript𝔸𝑙𝑇\textstyle{{\mathbb{A}}^{l}\times T\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}T0×Tsubscript𝑇0𝑇\textstyle{T_{0}\times T\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p2subscript𝑝2\scriptstyle{p_{2}}t𝑡\textstyle{t\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}T𝑇\textstyle{T\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}T𝑇\textstyle{T}T.𝑇\textstyle{T.}

On a les propriétés ci-dessous:

(a) le morphisme ftsubscript𝑓𝑡f_{t} satisfait les hypothèses géométriques du théorème 6.7 par rapport à Ker(Gp2φT)T0Kersubscript𝑝2𝜑𝐺𝑇subscript𝑇0{\mathrm{Ker}}(G\xrightarrow{p_{2}\circ\varphi}T)\to T_{0};

(b) l’homomorphisme G0p2ψTsubscript𝑝2𝜓subscript𝐺0𝑇G_{0}\xrightarrow{p_{2}\circ\psi}T est surjectif et donc (p2ψ)(G0(k)+)=T(k)+subscript𝑝2𝜓subscript𝐺0superscriptsubscript𝑘𝑇superscriptsubscript𝑘(p_{2}\circ\psi)(G_{0}(k_{\infty})^{+})=T(k_{\infty})^{+};

(c) Soient B1:=B+fBr1(T0×T)assignsubscript𝐵1𝐵superscript𝑓subscriptBr1subscript𝑇0𝑇B_{1}:=B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T_{0}\times T) et B2(Br(X)B1)subscript𝐵2Br𝑋subscript𝐵1B_{2}\subset({\mathrm{Br}}(X)\cap B_{1}) un sous-groupe fini tels que le morphisme B2Br(X)B1Br(X)fBr1(T0×T)subscript𝐵2Br𝑋subscript𝐵1Br𝑋superscript𝑓subscriptBr1subscript𝑇0𝑇B_{2}\to\frac{{\mathrm{Br}}(X)\cap B_{1}}{{\mathrm{Br}}(X)\cap f^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T_{0}\times T)} soit surjectif, alors itBBr(X1,t)itB2superscriptsubscript𝑖𝑡𝐵Brsubscript𝑋1𝑡superscriptsubscript𝑖𝑡subscript𝐵2i_{t}^{*}B\cap{\mathrm{Br}}(X_{1,t})\subset i_{t}^{*}B_{2}.

L’énoncé (a) est claire.

Pour (b), d’après [CX1, Prop. 2.2], ϕitalic-ϕ\phi est lisse surjectif à fibres géométriquement intègres. Donc k¯[T]×/k¯×ϕk¯[X]×/k¯×superscriptitalic-ϕ¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑇superscript¯𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑋superscript¯𝑘\bar{k}[T]^{\times}/\bar{k}^{\times}\xrightarrow{\phi^{*}}\bar{k}[X]^{\times}/\bar{k}^{\times} est injectif. Notons k¯[X]×/k¯×θXk¯[G0]×/k¯×subscript𝜃𝑋¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑋superscript¯𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝐺0superscript¯𝑘\bar{k}[X]^{\times}/\bar{k}^{\times}\xrightarrow{\theta_{X}}\bar{k}[G_{0}]^{\times}/\bar{k}^{\times} et k¯[T]×/k¯×θTk¯[G0]×/k¯×subscript𝜃𝑇¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑇superscript¯𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝐺0superscript¯𝑘\bar{k}[T]^{\times}/\bar{k}^{\times}\xrightarrow{\theta_{T}}\bar{k}[G_{0}]^{\times}/\bar{k}^{\times} les morphismes définis par Sansuc ([S, (6.4.1)]). Ainsi θT=θXϕsubscript𝜃𝑇subscript𝜃𝑋superscriptitalic-ϕ\theta_{T}=\theta_{X}\circ\phi^{*} est injectif. Par l’argument de Sansuc ([S, P. 39]), θT=((p2ψ)|G0)subscript𝜃𝑇superscriptevaluated-atsubscript𝑝2𝜓subscript𝐺0\theta_{T}=((p_{2}\circ\psi)|_{G_{0}})^{*}. Alors G0p2ψTsubscript𝑝2𝜓subscript𝐺0𝑇G_{0}\xrightarrow{p_{2}\circ\psi}T est surjectif.

Pour (c), d’après le lemme 3.2, on a

Br(X1)fBr1(T0×T)fXBr1(Z1)ϕBr1(T)etB1Br(X1)=B2+ϕBr1(T).formulae-sequenceBrsubscript𝑋1superscript𝑓subscriptBr1subscript𝑇0𝑇superscriptsubscript𝑓𝑋subscriptBr1subscript𝑍1superscriptitalic-ϕsubscriptBr1𝑇etsubscript𝐵1Brsubscript𝑋1subscript𝐵2superscriptitalic-ϕsubscriptBr1𝑇{\mathrm{Br}}(X_{1})\cap f^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T_{0}\times T)\cong f_{X}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(Z_{1})\cong\phi^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T)\ \ \ \text{et}\ \ \ B_{1}\cap{\mathrm{Br}}(X_{1})=B_{2}+\phi^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T).

Par le corollaire 3.14, on a

itB2=it(B2+ϕBr1(T))=it(B1Br(X1))=itB1Br(X1,t)itBBr(X1,t).superscriptsubscript𝑖𝑡subscript𝐵2superscriptsubscript𝑖𝑡subscript𝐵2superscriptitalic-ϕsubscriptBr1𝑇superscriptsubscript𝑖𝑡subscript𝐵1Brsubscript𝑋1superscriptsubscript𝑖𝑡subscript𝐵1Brsubscript𝑋1𝑡superset-ofsuperscriptsubscript𝑖𝑡𝐵Brsubscript𝑋1𝑡i_{t}^{*}B_{2}=i_{t}^{*}(B_{2}+\phi^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T))=i_{t}^{*}(B_{1}\cap{\mathrm{Br}}(X_{1}))=i_{t}^{*}B_{1}\cap{\mathrm{Br}}(X_{1,t})\supset i_{t}^{*}B\cap{\mathrm{Br}}(X_{1,t}).

Ceci donne (c).

On considère l’ouvert W𝑊W de l’énoncé. Après avoir rétréci W𝑊W, on peut supposer que tout élément de B2subscript𝐵2B_{2} s’annule sur W𝑊W.

On note W1:=WX1(𝐀k)assignsubscript𝑊1𝑊subscript𝑋1subscript𝐀𝑘W_{1}:=W\cap X_{1}({\mathbf{A}}_{k}). Soit xWϕBr1(T)𝑥superscript𝑊superscriptitalic-ϕsubscriptBr1𝑇x\in W^{\phi^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T)}. En appliquant le lemme 6.8 au triple (X1X,XϕT,W)formulae-sequencesubscript𝑋1𝑋italic-ϕ𝑋𝑇𝑊(X_{1}\subset X,X\xrightarrow{\phi}T,W), on voit qu’il existe x1W1subscript𝑥1subscript𝑊1x_{1}\in W_{1}, tel que ϕ(x1)=ϕ(x)italic-ϕsubscript𝑥1italic-ϕ𝑥\phi(x_{1})=\phi(x). Donc W1ϕBr1(T)superscriptsubscript𝑊1superscriptitalic-ϕsubscriptBr1𝑇W_{1}^{\phi^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T)}\neq\emptyset et ϕ(W1)Br1(T)italic-ϕsuperscriptsubscript𝑊1subscriptBr1𝑇\phi(W_{1})^{{\mathrm{Br}}_{1}(T)}\neq\emptyset.

Soit W2:=G0(k)+W1assignsubscript𝑊2subscript𝐺0superscriptsubscript𝑘subscript𝑊1W_{2}:=G_{0}(k_{\infty})^{+}\cdot W_{1}. D’après (b), on a ϕ(W2)=T(k)+ϕ(W1)italic-ϕsubscript𝑊2𝑇superscriptsubscript𝑘italic-ϕsubscript𝑊1\phi(W_{2})=T(k_{\infty})^{+}\cdot\phi(W_{1}). Puisque T𝑇T satisfait l’approximation forte par rapport à Br1(T)subscriptBr1𝑇{\mathrm{Br}}_{1}(T) hors de ksubscript𝑘\infty_{k} (Harari [Ha08, Thm. 2]), il existe tT(k)ϕ(W2)𝑡𝑇𝑘italic-ϕsubscript𝑊2t\in T(k)\cap\phi(W_{2}). Donc X1,t(𝐀k)W2subscript𝑋1𝑡subscript𝐀𝑘subscript𝑊2X_{1,t}({\mathbf{A}}_{k})\cap W_{2}\neq\emptyset. D’après (c), (X1,t(𝐀k)W2)itBBr(X1,t).superscriptsubscript𝑋1𝑡subscript𝐀𝑘subscript𝑊2superscriptsubscript𝑖𝑡𝐵Brsubscript𝑋1𝑡(X_{1,t}({\mathbf{A}}_{k})\cap W_{2})^{i_{t}^{*}B\cap{\mathrm{Br}}(X_{1,t})}\neq\emptyset.

Soit W3:=G(kv0)0W2W2assignsubscript𝑊3𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00subscript𝑊2superset-ofsubscript𝑊2W_{3}:=G(k_{v_{0}})^{0}\cdot W_{2}\supset W_{2}. D’après le théorème 6.7, il existe uW3Ut(𝐀k)itB𝑢subscript𝑊3subscript𝑈𝑡superscriptsubscript𝐀𝑘superscriptsubscript𝑖𝑡𝐵u\in W_{3}\cap U_{t}({\mathbf{A}}_{k})^{i_{t}^{*}B} tel que ft(u)T0(k)subscript𝑓𝑡𝑢subscript𝑇0𝑘f_{t}(u)\in T_{0}(k). ∎

Corollaire 6.10.

Avec les hypothèses et notations du théorème 6.9, soit FX𝐹𝑋F\subset X un sous-schéma fermé G0subscript𝐺0G_{0}-invariant de codimension 2absent2\geq 2. Alors, pour tout v0Ωksubscript𝑣0subscriptΩ𝑘v_{0}\in\Omega_{k} et tout W~(XF)(𝐀k)~𝑊𝑋𝐹subscript𝐀𝑘\tilde{W}\subset(X\setminus F)({\mathbf{A}}_{k}) satisfaisant W~Br(X)(B+fBr1(T0×T))superscript~𝑊Br𝑋𝐵superscript𝑓subscriptBr1subscript𝑇0𝑇\tilde{W}^{{\mathrm{Br}}(X)\cap(B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T_{0}\times T))}\neq\emptyset, il existe un t(T0×T)(k)𝑡subscript𝑇0𝑇𝑘t\in(T_{0}\times T)(k) tel que

codim(FUt,Ut)2et(G(kv0)0G0(k)+W~)(Ut(FUt))(𝐀k)B.formulae-sequencecodim𝐹subscript𝑈𝑡subscript𝑈𝑡2et𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00subscript𝐺0superscriptsubscript𝑘~𝑊subscript𝑈𝑡𝐹subscript𝑈𝑡superscriptsubscript𝐀𝑘𝐵{\mathrm{codim}}(F\cap U_{t},U_{t})\geq 2\ \ \ \text{et}\ \ \ (G(k_{v_{0}})^{0}\cdot G_{0}(k_{\infty})^{+}\cdot\tilde{W})\cap(U_{t}\setminus(F\cap U_{t}))({\mathbf{A}}_{k})^{B}\neq\emptyset.
Démonstration.

Avec les constructions et notations de la démonstration du théorème 6.9, soit

W~1:=W~(X1F)(𝐀k),W~2:=G0(k)+W~1etW~3:=(G(kv0)0W~2)(X1F)(𝐀k).formulae-sequenceassignsubscript~𝑊1~𝑊subscript𝑋1𝐹subscript𝐀𝑘formulae-sequenceassignsubscript~𝑊2subscript𝐺0superscriptsubscript𝑘subscript~𝑊1etassignsubscript~𝑊3𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00subscript~𝑊2subscript𝑋1𝐹subscript𝐀𝑘\tilde{W}_{1}:=\tilde{W}\cap(X_{1}\setminus F)({\mathbf{A}}_{k}),\ \ \ \tilde{W}_{2}:=G_{0}(k_{\infty})^{+}\cdot\tilde{W}_{1}\ \ \ \text{et}\ \ \ \tilde{W}_{3}:=(G(k_{v_{0}})^{0}\cdot\tilde{W}_{2})\cap(X_{1}\setminus F)({\mathbf{A}}_{k}).

Le résultat découle du même argument que dans la démonstration du théorème 6.9, en remplaçant W1,W2,W3subscript𝑊1subscript𝑊2subscript𝑊3W_{1},W_{2},W_{3} par W~1,W~2,W~3subscript~𝑊1subscript~𝑊2subscript~𝑊3\tilde{W}_{1},\tilde{W}_{2},\tilde{W}_{3}. ∎

6.4. Fibration sur un pseudo espace homogène

Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe. Rappelons la notion de pseudo G𝐺G-espace homogène (cf. Définition 3.15). Soit Z𝑍Z un pseudo G𝐺G-espace homogène, on peut définir son quotient torique maximal Z𝜋Ztor𝜋𝑍superscript𝑍𝑡𝑜𝑟Z\xrightarrow{\pi}Z^{tor} et le stabilisateur de G𝐺G sur Ztorsuperscript𝑍𝑡𝑜𝑟Z^{tor} (cf. Définition 3.23).

Théorème 6.11.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe, Z𝑍Z un pseudo G𝐺G-espace homogène, Z𝜋Ztor𝜋𝑍superscript𝑍𝑡𝑜𝑟Z\xrightarrow{\pi}Z^{tor} le quotient torique maximal et G0subscript𝐺0G_{0} le stabilisateur de G𝐺G sur Ztorsuperscript𝑍𝑡𝑜𝑟Z^{tor}. Soit X𝑋X une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre telle que k¯[X]×/k¯×=0¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑋superscript¯𝑘0\bar{k}[X]^{\times}/\bar{k}^{\times}=0. Soient UX𝑈𝑋U\subset X un G𝐺G-ouvert et U𝑓Z𝑓𝑈𝑍U\xrightarrow{f}Z un G𝐺G-morphisme. Soient ABr(X)𝐴Br𝑋A\subset{\mathrm{Br}}(X), BBrG(U)𝐵subscriptBr𝐺𝑈B\subset{\mathrm{Br}}_{G}(U) (cf. (3.1)) deux sous-groupes finis. Pour tout ouvert WX(𝐀k)𝑊𝑋subscript𝐀𝑘W\subset X({\mathbf{A}}_{k}) satisfaisant WBr(X)(A+B+fBrG(Z))superscript𝑊Br𝑋𝐴𝐵superscript𝑓subscriptBr𝐺𝑍W^{{\mathrm{Br}}(X)\cap(A+B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(Z))}\neq\emptyset, on a:

(1) pour toute place v0Ωksubscript𝑣0subscriptΩ𝑘v_{0}\in\Omega_{k} et tout sous-groupe ouvert d’indice fini G(kv0)0G(kv0)𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝐺subscript𝑘subscript𝑣0G(k_{v_{0}})^{0}\subset G(k_{v_{0}}), il existe un tZtor(k)𝑡superscript𝑍tor𝑘t\in Z^{{\mathrm{tor}}}(k) de fibre UtftZtsubscript𝑓𝑡subscript𝑈𝑡subscript𝑍𝑡U_{t}\xrightarrow{f_{t}}Z_{t}, tel que

(G(kv0)0W)Ut(𝐀k)A+B+ftBrG0(Zt);𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝑊subscript𝑈𝑡superscriptsubscript𝐀𝑘𝐴𝐵superscriptsubscript𝑓𝑡subscriptBrsubscript𝐺0subscript𝑍𝑡(G(k_{v_{0}})^{0}\cdot W)\cap U_{t}({\mathbf{A}}_{k})^{A+B+f_{t}^{*}{\mathrm{Br}}_{G_{0}}(Z_{t})}\neq\emptyset;

(2) s’il existe un sous-ensemble fini non vide SΩk𝑆subscriptΩ𝑘S\subset\Omega_{k} tel que, pour tout sous-groupe ouvert d’indice fini G0(kS)0G0(kS)subscript𝐺0superscriptsubscript𝑘𝑆0subscript𝐺0subscript𝑘𝑆G_{0}(k_{S})^{0}\subset G_{0}(k_{S}) et tout tZtor(k)𝑡superscript𝑍𝑡𝑜𝑟𝑘t\in Z^{tor}(k) de fibre Ztsubscript𝑍𝑡Z_{t}, l’adhérence G0(kS)0Zt(k)¯¯subscript𝐺0superscriptsubscript𝑘𝑆0subscript𝑍𝑡𝑘\overline{G_{0}(k_{S})^{0}\cdot Z_{t}(k)} contient Zt(𝐀k)BrG0(Zt)subscript𝑍𝑡superscriptsubscript𝐀𝑘subscriptBrsubscript𝐺0subscript𝑍𝑡Z_{t}({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}_{G_{0}}(Z_{t})}, alors, pour tout sous-groupe ouvert d’indice fini G(kS)0G(kS)𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝐺subscript𝑘𝑆G(k_{S})^{0}\subset G(k_{S}), il existe un zZ(k)𝑧𝑍𝑘z\in Z(k) de fibre Uzsubscript𝑈𝑧U_{z} tel que (G(kS)0W)Uz(𝐀k)A+B.𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝑊subscript𝑈𝑧superscriptsubscript𝐀𝑘𝐴𝐵(G(k_{S})^{0}\cdot W)\cap U_{z}({\mathbf{A}}_{k})^{A+B}\neq\emptyset.

Démonstration.

On considère (1).

Soient T0subscript𝑇0T_{0} un tore tel que T0DivXk¯Uk¯(Xk¯)superscriptsubscript𝑇0subscriptDivsubscript𝑋¯𝑘subscript𝑈¯𝑘subscript𝑋¯𝑘T_{0}^{*}\cong{\mathrm{Div}}_{X_{\bar{k}}\setminus U_{\bar{k}}}(X_{\bar{k}}) et Y0Xsubscript𝑌0𝑋Y_{0}\to X le T0subscript𝑇0T_{0}-torseur induit par l’homomorphisme ΨΨ\Psi de la suite exacte (2.2).

D’après la proposition 5.7, il existe un tore quasi-trivial T1subscript𝑇1T_{1} et un T1subscript𝑇1T_{1}-torseur Z1p1,ZZsubscript𝑝1𝑍subscript𝑍1𝑍Z_{1}\xrightarrow{p_{1,Z}}Z tels que Pic(Z1,k¯)=0Picsubscript𝑍1¯𝑘0\mathrm{Pic}(Z_{1,\bar{k}})=0 et H3(k,k¯[Z1]×/k¯×)=0superscript𝐻3𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝑍1superscript¯𝑘0H^{3}(k,\bar{k}[Z_{1}]^{\times}/\bar{k}^{\times})=0. Par le théorème 2.7 et le corollaire 2.9, il existe un groupe linéaire connexe H𝐻H muni d’un homomorphisme surjectif HG𝐻𝐺H\to G de noyau central T1subscript𝑇1T_{1} tel que Z1subscript𝑍1Z_{1} soit une H𝐻H-variété et que p1,Zsubscript𝑝1𝑍p_{1,Z} soit un H𝐻H-morphisme. De plus, Z1(k)subscript𝑍1𝑘Z_{1}(k)\neq\emptyset et, d’après la proposition 3.17, Z1subscript𝑍1Z_{1} est un pseudo H𝐻H-espace homogène.

Soient T2:=T0×T1assignsubscript𝑇2subscript𝑇0subscript𝑇1T_{2}:=T_{0}\times T_{1} et V1:=U×ZZ1assignsubscript𝑉1subscript𝑍𝑈subscript𝑍1V_{1}:=U\times_{Z}Z_{1} un T1subscript𝑇1T_{1}-torseur sur U𝑈U. Puisque H1(X,T1)H1(U,T1)superscript𝐻1𝑋subscript𝑇1superscript𝐻1𝑈subscript𝑇1H^{1}(X,T_{1})\to H^{1}(U,T_{1}) est surjectif, il existe un T1subscript𝑇1T_{1}-torseur Y1Ysubscript𝑌1𝑌Y_{1}\to Y tel que [Y1]U=[V1]subscriptdelimited-[]subscript𝑌1𝑈delimited-[]subscript𝑉1[Y_{1}]_{U}=[V_{1}]. L’isomorphisme canonique H1(X,T0)H1(X,T1)𝜃H1(X,T2)𝜃direct-sumsuperscript𝐻1𝑋subscript𝑇0superscript𝐻1𝑋subscript𝑇1superscript𝐻1𝑋subscript𝑇2H^{1}(X,T_{0})\oplus H^{1}(X,T_{1})\xrightarrow{\theta}H^{1}(X,T_{2}) donne un T2subscript𝑇2T_{2}-torseur YX𝑌𝑋Y\to X tel que [Y]=θ([Y0],[Y1])delimited-[]𝑌𝜃delimited-[]subscript𝑌0delimited-[]subscript𝑌1[Y]=\theta([Y_{0}],[Y_{1}]). Maintenant on obtient des T1subscript𝑇1T_{1}-torseurs Z1Zsubscript𝑍1𝑍Z_{1}\to Z, V1Usubscript𝑉1𝑈V_{1}\to U et des T2subscript𝑇2T_{2}-torseurs YX𝑌𝑋Y\to X, VU𝑉𝑈V\to U tels que f[Z1]=[V1]superscript𝑓delimited-[]subscript𝑍1delimited-[]subscript𝑉1f^{*}[Z_{1}]=[V_{1}], [Y]|U=[V]evaluated-atdelimited-[]𝑌𝑈delimited-[]𝑉[Y]|_{U}=[V] et [V]=[T0×V1]delimited-[]𝑉delimited-[]subscript𝑇0subscript𝑉1[V]=[T_{0}\times V_{1}].

Par le théorème 2.7, le corollaire 2.8 et le corollaire 2.9, il existe un homomorphisme surjectif T0×H𝜓G𝜓subscript𝑇0𝐻𝐺T_{0}\times H\xrightarrow{\psi}G de noyau central T2subscript𝑇2T_{2} et un diagramme commutatif de T0×Hsubscript𝑇0𝐻T_{0}\times H-variétés et de T0×Hsubscript𝑇0𝐻T_{0}\times H-morphismes:

Y𝑌\textstyle{Y\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p𝑝\scriptstyle{p}\scriptstyle{\square}V𝑉\textstyle{V\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p𝑝\scriptstyle{p}τ𝜏\scriptstyle{\tau}fVsubscript𝑓𝑉\scriptstyle{f_{V}}T0×V1subscript𝑇0subscript𝑉1\textstyle{T_{0}\times V_{1}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}f1subscript𝑓1\scriptstyle{f_{1}}\scriptstyle{\square}T0×Z1subscript𝑇0subscript𝑍1\textstyle{T_{0}\times Z_{1}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}pZsubscript𝑝𝑍\scriptstyle{p_{Z}}id×π1𝑖𝑑subscript𝜋1\scriptstyle{id\times\pi_{1}}T0×Z1torsubscript𝑇0superscriptsubscript𝑍1tor\textstyle{T_{0}\times Z_{1}^{{\mathrm{tor}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}pZtorsubscript𝑝superscript𝑍𝑡𝑜𝑟\scriptstyle{p_{Z^{tor}}}X𝑋\textstyle{X}U𝑈\textstyle{U\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}U𝑈\textstyle{U\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}f𝑓\scriptstyle{f}Z𝑍\textstyle{Z\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}π𝜋\scriptstyle{\pi}Ztor,superscript𝑍𝑡𝑜𝑟\textstyle{Z^{tor},} (6.10)

τ𝜏\tau est une trivialisation, Z1π1Z1torsubscript𝜋1subscript𝑍1superscriptsubscript𝑍1𝑡𝑜𝑟Z_{1}\xrightarrow{\pi_{1}}Z_{1}^{tor} est le quotient torique maximal, fV:=(id×π1)f1τassignsubscript𝑓𝑉𝑖𝑑subscript𝜋1subscript𝑓1𝜏f_{V}:=(id\times\pi_{1})\circ f_{1}\circ\tau est la composition et pZ:=p1,Zp2assignsubscript𝑝𝑍subscript𝑝1𝑍subscript𝑝2p_{Z}:=p_{1,Z}\circ p_{2}.

On a des propriétés:

(a) on peut supposer que la composition

T0p1k¯[T0×V1]×/k¯×τk¯[V]×/k¯×divDivYk¯Vk¯(Yk¯)superscriptsubscript𝑝1superscriptsubscript𝑇0¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝑇0subscript𝑉1superscript¯𝑘superscript𝜏¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑉superscript¯𝑘divsubscriptDivsubscript𝑌¯𝑘subscript𝑉¯𝑘subscript𝑌¯𝑘T_{0}^{*}\xrightarrow{p_{1}^{*}}\bar{k}[T_{0}\times V_{1}]^{\times}/\bar{k}^{\times}\xrightarrow{\tau^{*}}\bar{k}[V]^{\times}/\bar{k}^{\times}\xrightarrow{{\mathrm{div}}}{\mathrm{Div}}_{Y_{\bar{k}}\setminus V_{\bar{k}}}(Y_{\bar{k}})

est un isomorphisme.

(b) le stabilisateur H0subscript𝐻0H_{0} de H𝐻H sur Z1torsuperscriptsubscript𝑍1𝑡𝑜𝑟Z_{1}^{tor} est connexe et donc les morphismes fVsubscript𝑓𝑉f_{V}, π𝜋\pi, π1subscript𝜋1\pi_{1} et πf𝜋𝑓\pi\circ f sont lisses à fibres géométriquement intègres ([CX1, Prop. 2.2]).

(c) on a

X(𝐀k)Br(X)(B+fBrG(Z))=p(Y(𝐀k)Br(Y)[pB+(f1τ)BrT0×H(T0×Z1)]).𝑋superscriptsubscript𝐀𝑘Br𝑋𝐵superscript𝑓subscriptBr𝐺𝑍𝑝𝑌superscriptsubscript𝐀𝑘Br𝑌delimited-[]superscript𝑝𝐵superscriptsubscript𝑓1𝜏subscriptBrsubscript𝑇0𝐻subscript𝑇0subscript𝑍1X({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}(X)\cap(B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(Z))}=p(Y({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}(Y)\cap[p^{*}B+(f_{1}\circ\tau)^{*}{\mathrm{Br}}_{T_{0}\times H}(T_{0}\times Z_{1})]}). (6.11)

(d) il existe un sous groupe fini B1BrT0×H(V)subscript𝐵1subscriptBrsubscript𝑇0𝐻𝑉B_{1}\subset{\mathrm{Br}}_{T_{0}\times H}(V) tel que

B1+fVBr1(T0×Z1tor)=(f1τ)BrT0×H(T0×Z1)Br(V).subscript𝐵1superscriptsubscript𝑓𝑉subscriptBr1subscript𝑇0superscriptsubscript𝑍1𝑡𝑜𝑟superscriptsubscript𝑓1𝜏subscriptBrsubscript𝑇0𝐻subscript𝑇0subscript𝑍1Br𝑉B_{1}+f_{V}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T_{0}\times Z_{1}^{tor})=(f_{1}\circ\tau)^{*}{\mathrm{Br}}_{T_{0}\times H}(T_{0}\times Z_{1})\subset{\mathrm{Br}}(V).

(e) pour tout (t0,t1)(T0×Z1tor)(k)subscript𝑡0subscript𝑡1subscript𝑇0superscriptsubscript𝑍1𝑡𝑜𝑟𝑘(t_{0},t_{1})\in(T_{0}\times Z_{1}^{tor})(k), notons V(t0,t1)f1|(t0,t1)t0×Z1,t1(t0,t1)evaluated-atsubscript𝑓1subscript𝑡0subscript𝑡1subscript𝑉subscript𝑡0subscript𝑡1subscript𝑡0subscript𝑍1subscript𝑡1subscript𝑡0subscript𝑡1V_{(t_{0},t_{1})}\xrightarrow{f_{1}|_{(t_{0},t_{1})}}t_{0}\times Z_{1,t_{1}}\to(t_{0},t_{1}) la fibre de Vf1τT0×Z1T0×Z1torsubscript𝑓1𝜏𝑉subscript𝑇0subscript𝑍1subscript𝑇0superscriptsubscript𝑍1𝑡𝑜𝑟V\xrightarrow{f_{1}\circ\tau}T_{0}\times Z_{1}\to T_{0}\times Z_{1}^{tor} et on a que la restriction BrT0×H(T0×Z1)BrH0(Z1,t1)subscriptBrsubscript𝑇0𝐻subscript𝑇0subscript𝑍1subscriptBrsubscript𝐻0subscript𝑍1subscript𝑡1{\mathrm{Br}}_{T_{0}\times H}(T_{0}\times Z_{1})\twoheadrightarrow{\mathrm{Br}}_{H_{0}}(Z_{1,t_{1}}) est surjective.

L’énoncé (a) résulte de la proposition 2.5. La proposition 3.22 et le lemme 3.21 donne (b).

Pour (c), puisque Pic(T2)=0Picsubscript𝑇20\mathrm{Pic}(T_{2})=0, par le corollaire 3.11 et la suite exacte de Sansuc [S, Prop. 6.10], on a deux diagrammes commutatifs de suites exactes

00\textstyle{0\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}BrG(Z)subscriptBr𝐺𝑍\textstyle{{\mathrm{Br}}_{G}(Z)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}pZ|BrGevaluated-atsuperscriptsubscript𝑝𝑍subscriptBr𝐺\scriptstyle{p_{Z}^{*}|_{{\mathrm{Br}}_{G}}}f|BrGevaluated-atsuperscript𝑓subscriptBr𝐺\scriptstyle{f^{*}|_{{\mathrm{Br}}_{G}}}BrT0×H(T0×Z1)subscriptBrsubscript𝑇0𝐻subscript𝑇0subscript𝑍1\textstyle{{\mathrm{Br}}_{T_{0}\times H}(T_{0}\times Z_{1})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(f1τ)|BrT0×Hevaluated-atsuperscriptsubscript𝑓1𝜏subscriptBrsubscript𝑇0𝐻\scriptstyle{(f_{1}\circ\tau)^{*}|_{{\mathrm{Br}}_{T_{0}\times H}}}Bra(T2)subscriptBr𝑎subscript𝑇2\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(T_{2})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}=\scriptstyle{=}00\textstyle{0\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}BrG(U)subscriptBr𝐺𝑈\textstyle{{\mathrm{Br}}_{G}(U)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}p|BrGevaluated-atsuperscript𝑝subscriptBr𝐺\scriptstyle{p^{*}|_{{\mathrm{Br}}_{G}}}BrT0×H(V)subscriptBrsubscript𝑇0𝐻𝑉\textstyle{{\mathrm{Br}}_{T_{0}\times H}(V)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Bra(T2)subscriptBr𝑎subscript𝑇2\textstyle{{\mathrm{Br}}_{a}(T_{2})}      et      00\textstyle{0\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Br(Z)Br𝑍\textstyle{{\mathrm{Br}}(Z)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}pZsuperscriptsubscript𝑝𝑍\scriptstyle{p_{Z}^{*}}fsuperscript𝑓\scriptstyle{f^{*}}Br(T0×Z1)Brsubscript𝑇0subscript𝑍1\textstyle{{\mathrm{Br}}(T_{0}\times Z_{1})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(f1τ)superscriptsubscript𝑓1𝜏\scriptstyle{(f_{1}\circ\tau)^{*}}00\textstyle{0\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Br(U)Br𝑈\textstyle{{\mathrm{Br}}(U)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}psuperscript𝑝\scriptstyle{p^{*}}Br(V).Br𝑉\textstyle{{\mathrm{Br}}(V).}

et (p)1BrT0×H(V)=BrG(U)superscriptsuperscript𝑝1subscriptBrsubscript𝑇0𝐻𝑉subscriptBr𝐺𝑈(p^{*})^{-1}{\mathrm{Br}}_{T_{0}\times H}(V)={\mathrm{Br}}_{G}(U). Donc (p)1((f1τ)BrT0×H(T0×Z1))=fBrG(Z).superscriptsuperscript𝑝1superscriptsubscript𝑓1𝜏subscriptBrsubscript𝑇0𝐻subscript𝑇0subscript𝑍1superscript𝑓subscriptBr𝐺𝑍(p^{*})^{-1}((f_{1}\circ\tau)^{*}{\mathrm{Br}}_{T_{0}\times H}(T_{0}\times Z_{1}))=f^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(Z). Une application du corollaire 5.3 au torseur Y𝑝X𝑝𝑌𝑋Y\xrightarrow{p}X et aux sous-groupes:

(B+fBrG(Z))Br(U) et(f1τ)BrT0×H(T0×Z1)BrT0×H(V)formulae-sequence𝐵superscript𝑓subscriptBr𝐺𝑍Br𝑈 etsuperscriptsubscript𝑓1𝜏subscriptBrsubscript𝑇0𝐻subscript𝑇0subscript𝑍1subscriptBrsubscript𝑇0𝐻𝑉(B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(Z))\subset{\mathrm{Br}}(U)\ \ \ \text{ et}\ \ \ (f_{1}\circ\tau)^{*}{\mathrm{Br}}_{T_{0}\times H}(T_{0}\times Z_{1})\subset{\mathrm{Br}}_{T_{0}\times H}(V)

donne (c).

Pour (d), par la construction, on a k¯[Z1tor]×k¯[Z1]ׯ𝑘superscriptdelimited-[]superscriptsubscript𝑍1𝑡𝑜𝑟¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝑍1\bar{k}[Z_{1}^{tor}]^{\times}\cong\bar{k}[Z_{1}]^{\times}, Pic(Z1,k¯)=0Picsubscript𝑍1¯𝑘0\mathrm{Pic}(Z_{1,\bar{k}})=0 et Z1(k)subscript𝑍1𝑘Z_{1}(k)\neq\emptyset. Par la suite spectrale de Hochschild-Serre et [S, Lem. 6.6], on a Br1(T0×Z1tor)Br1(T0×Z1)subscriptBr1subscript𝑇0superscriptsubscript𝑍1𝑡𝑜𝑟subscriptBr1subscript𝑇0subscript𝑍1{\mathrm{Br}}_{1}(T_{0}\times Z_{1}^{tor})\cong{\mathrm{Br}}_{1}(T_{0}\times Z_{1}). L’énoncé (d) découle de la proposition 3.18.

Pour (e), puisque H3(k,Z1tor,)=0superscript𝐻3𝑘superscriptsubscript𝑍1𝑡𝑜𝑟0H^{3}(k,Z_{1}^{tor,*})=0, d’après le lemme 5.5, le morphisme Bra(H)Bra(H0)subscriptBr𝑎𝐻subscriptBr𝑎subscript𝐻0{\mathrm{Br}}_{a}(H)\to{\mathrm{Br}}_{a}(H_{0}) est surjectif. La proposition 3.13 donne (e).

On considère l’ouvert W𝑊W de l’énoncé. Après avoir rétréci W𝑊W, on peut supposer que tout élément de A𝐴A s’annule sur W𝑊W. D’après (c) et (d), on a (p1(W))Br(Y)(pB+B1+fVBr1(T0×Z1tor))superscriptsuperscript𝑝1𝑊Br𝑌superscript𝑝𝐵subscript𝐵1superscriptsubscript𝑓𝑉subscriptBr1subscript𝑇0superscriptsubscript𝑍1𝑡𝑜𝑟(p^{-1}(W))^{{\mathrm{Br}}(Y)\cap(p^{*}B+B_{1}+f_{V}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T_{0}\times Z_{1}^{tor}))}\neq\emptyset.

Par la suite exacte de Sansuc [S, Prop. 6.10], le morphisme canonique k¯[Y]×/k¯×k¯[T2]×/k¯×¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑌superscript¯𝑘¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝑇2superscript¯𝑘\bar{k}[Y]^{\times}/\bar{k}^{\times}\to\bar{k}[T_{2}]^{\times}/\bar{k}^{\times} est injectif. Puisque pB+B1BrT0×H(V)superscript𝑝𝐵subscript𝐵1subscriptBrsubscript𝑇0𝐻𝑉p^{*}B+B_{1}\subset{\mathrm{Br}}_{T_{0}\times H}(V) est fini, une application du théorème 6.9 au triple

(T0×HT0×Z1tor,VY,VfVT0×Z1tor)formulae-sequencesubscript𝑇0𝐻subscript𝑇0superscriptsubscript𝑍1𝑡𝑜𝑟formulae-sequence𝑉𝑌subscript𝑓𝑉𝑉subscript𝑇0superscriptsubscript𝑍1𝑡𝑜𝑟(T_{0}\times H\to T_{0}\times Z_{1}^{tor},V\subset Y,V\xrightarrow{f_{V}}T_{0}\times Z_{1}^{tor}) (6.12)

montre qu’il existe

v[(T0×H)(kv0)0T2(k)+p1(W)]V(𝐀k)pB+B1tel que(t0,t1):=fV(v)(T0×Z1tor)(k),formulae-sequence𝑣delimited-[]subscript𝑇0𝐻superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00subscript𝑇2superscriptsubscript𝑘superscript𝑝1𝑊𝑉superscriptsubscript𝐀𝑘superscript𝑝𝐵subscript𝐵1tel queassignsubscript𝑡0subscript𝑡1subscript𝑓𝑉𝑣subscript𝑇0superscriptsubscript𝑍1𝑡𝑜𝑟𝑘v\in[(T_{0}\times H)(k_{v_{0}})^{0}\cdot T_{2}(k_{\infty})^{+}\cdot p^{-1}(W)]\cap V({\mathbf{A}}_{k})^{p^{*}B+B_{1}}\ \ \ \text{tel que}\ \ \ (t_{0},t_{1}):=f_{V}(v)\in(T_{0}\times Z_{1}^{tor})(k),

(T0×H)(kv0)0:=ψ1(G(kv0)0)assignsubscript𝑇0𝐻superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00superscript𝜓1𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00(T_{0}\times H)(k_{v_{0}})^{0}:=\psi^{-1}(G(k_{v_{0}})^{0}).

D’après (d) et (e) on a vV(t0,t1)(𝐀k)pB+f1|(t0,t1)BrH0(Z1,t1))v\in V_{(t_{0},t_{1})}({\mathbf{A}}_{k})^{p^{*}B+f_{1}|_{(t_{0},t_{1})}^{*}{\mathrm{Br}}_{H_{0}}(Z_{1,t_{1}}))}. Donc t:=πZtor((t0,t1))Ztor(k)assign𝑡subscript𝜋superscript𝑍𝑡𝑜𝑟subscript𝑡0subscript𝑡1superscript𝑍𝑡𝑜𝑟𝑘t:=\pi_{Z^{tor}}((t_{0},t_{1}))\in Z^{tor}(k) et u:=p(v)(G(kv0)0W)Ut(𝐀k)B+fBrG0(Zt).assign𝑢𝑝𝑣𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝑊subscript𝑈𝑡superscriptsubscript𝐀𝑘𝐵superscript𝑓subscriptBrsubscript𝐺0subscript𝑍𝑡u:=p(v)\in(G(k_{v_{0}})^{0}\cdot W)\cap U_{t}({\mathbf{A}}_{k})^{B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{G_{0}}(Z_{t})}. Ce qui donne (1).

On considère (2).

Fixons v0Ssubscript𝑣0𝑆v_{0}\in S. On a le plongement canonique de groupes G(kv0)G(kS)𝐺subscript𝑘subscript𝑣0𝐺subscript𝑘𝑆G(k_{v_{0}})\subset G(k_{S}). Puisque G(kS)0G(kS)𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝐺subscript𝑘𝑆G(k_{S})^{0}\subset G(k_{S}) est ouvert d’indice fini, les sous-groupes

G(kv0)0:=G(kS)0G(kv0)G(kv0)etG0(kS)0:=G(kS)0G0(kS)G0(kS)formulae-sequenceassign𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝐺subscript𝑘subscript𝑣0𝐺subscript𝑘subscript𝑣0assignetsubscript𝐺0superscriptsubscript𝑘𝑆0𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0subscript𝐺0subscript𝑘𝑆subscript𝐺0subscript𝑘𝑆G(k_{v_{0}})^{0}:=G(k_{S})^{0}\cap G(k_{v_{0}})\subset G(k_{v_{0}})\ \ \ \text{et}\ \ \ G_{0}(k_{S})^{0}:=G(k_{S})^{0}\cap G_{0}(k_{S})\subset G_{0}(k_{S})

sont ouverts d’indice fini. Pour tout tZtor(k)𝑡superscript𝑍𝑡𝑜𝑟𝑘t\in Z^{tor}(k), l’ensemble Wt:=(G(kv0)0W)Ut(𝐀k)A+Bassignsubscript𝑊𝑡𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝑊subscript𝑈𝑡superscriptsubscript𝐀𝑘𝐴𝐵W_{t}:=(G(k_{v_{0}})^{0}\cdot W)\cap U_{t}({\mathbf{A}}_{k})^{A+B} est ouvert dans Ut(𝐀k)subscript𝑈𝑡subscript𝐀𝑘U_{t}({\mathbf{A}}_{k}). D’après (1), il existe tZtor(k)𝑡superscript𝑍𝑡𝑜𝑟𝑘t\in Z^{tor}(k) tel que WtfBrG0(Zt)superscriptsubscript𝑊𝑡superscript𝑓subscriptBrsubscript𝐺0subscript𝑍𝑡W_{t}^{f^{*}{\mathrm{Br}}_{G_{0}}(Z_{t})}\neq\emptyset et donc ft(Wt)BrG0(Zt)subscript𝑓𝑡superscriptsubscript𝑊𝑡subscriptBrsubscript𝐺0subscript𝑍𝑡f_{t}(W_{t})^{{\mathrm{Br}}_{G_{0}}(Z_{t})}\neq\emptyset. D’après [Cod, Thm. 4.5], ft(Wt)Zt(𝐀k)subscript𝑓𝑡subscript𝑊𝑡subscript𝑍𝑡subscript𝐀𝑘f_{t}(W_{t})\subset Z_{t}({\mathbf{A}}_{k}) est ouvert. Par hypothèse, il existe zZt(k)ft(G0(kS)0Wt)𝑧subscript𝑍𝑡𝑘subscript𝑓𝑡subscript𝐺0superscriptsubscript𝑘𝑆0subscript𝑊𝑡z\in Z_{t}(k)\cap f_{t}(G_{0}(k_{S})^{0}\cdot W_{t}) et ceci établit (2). ∎

Remarque 6.12.

On peut établir le théorème 4.6 par la méthode de la démonstration du théorème 6.11. Mais l’argument dans §4 est plus simple.

Corollaire 6.13.

Avec les hypothèses et notations du théorème 6.11, soit FX𝐹𝑋F\subset X sous-schéma fermé de codimension 2absent2\geq 2. Alors, pour tout v0Ωksubscript𝑣0subscriptΩ𝑘v_{0}\in\Omega_{k}, tout sous-groupe ouvert d’indice fini G(kv0)0G(kv0)𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00𝐺subscript𝑘subscript𝑣0G(k_{v_{0}})^{0}\subset G(k_{v_{0}}) et tout ouvert W~(XF)(𝐀k)~𝑊𝑋𝐹subscript𝐀𝑘\tilde{W}\subset(X\setminus F)({\mathbf{A}}_{k}) satisfaisant W~Br(X)(A+B+fBrG(Z))superscript~𝑊Br𝑋𝐴𝐵superscript𝑓subscriptBr𝐺𝑍\tilde{W}^{{\mathrm{Br}}(X)\cap(A+B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(Z))}\neq\emptyset, il existe un tZtor(k)𝑡superscript𝑍tor𝑘t\in Z^{{\mathrm{tor}}}(k) tel que

codim(FUt,Ut)2et(G(kv0)0W~)(Ut(FUt))(𝐀k)B+A+ftBrG0(Zt).formulae-sequencecodim𝐹subscript𝑈𝑡subscript𝑈𝑡2et𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑣00~𝑊subscript𝑈𝑡𝐹subscript𝑈𝑡superscriptsubscript𝐀𝑘𝐵𝐴superscriptsubscript𝑓𝑡subscriptBrsubscript𝐺0subscript𝑍𝑡{\mathrm{codim}}(F\cap U_{t},U_{t})\geq 2\ \ \ \text{et}\ \ \ (G(k_{v_{0}})^{0}\cdot\tilde{W})\cap(U_{t}\setminus(F\cap U_{t}))({\mathbf{A}}_{k})^{B+A+f_{t}^{*}{\mathrm{Br}}_{G_{0}}(Z_{t})}\neq\emptyset.
Démonstration.

Avec les constructions et notations de la démonstration du théorème 6.11, d’après (6.11), on a

(XF)(𝐀k)Br(X)(B+fBrG(Z))=p((Yp1F)(𝐀k)Br(Y)(pB+B1+fVBr1(T0×Z1tor))).𝑋𝐹superscriptsubscript𝐀𝑘Br𝑋𝐵superscript𝑓subscriptBr𝐺𝑍𝑝𝑌superscript𝑝1𝐹superscriptsubscript𝐀𝑘Br𝑌superscript𝑝𝐵subscript𝐵1superscriptsubscript𝑓𝑉subscriptBr1subscript𝑇0superscriptsubscript𝑍1𝑡𝑜𝑟(X\setminus F)({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}(X)\cap(B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(Z))}=p((Y\setminus p^{-1}F)({\mathbf{A}}_{k})^{{\mathrm{Br}}(Y)\cap(p^{*}B+B_{1}+f_{V}^{*}{\mathrm{Br}}_{1}(T_{0}\times Z_{1}^{tor}))}).

Une application du corollaire 6.10 au triple (6.12) donne le résultat. ∎

7. Le résultat principal

Dans toute cette section, k𝑘k est un corps de nombres. Sauf mention explicite du contraire, une variété est une k𝑘k-variété. Dans cette section, on établit le résultat principal: le théorème 7.6 (ou le théorème 7.5 sur la version de la fibration).

Rappelons la notion de sous-groupe de Brauer invariant (cf. Définition 3.1).

Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe. Soit SΩk𝑆subscriptΩ𝑘S\subset\Omega_{k} un sous-ensemble fini. On considère tout sous-groupe ouvert d’indice fini G(kS)0𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0G(k_{S})^{0} de G(kS)𝐺subscript𝑘𝑆G(k_{S}). Ainsi G(kS)0𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0G(k_{S})^{0} est fermé dans G(kS)𝐺subscript𝑘𝑆G(k_{S}) et on a directement:

Lemme 7.1.

Si S=k𝑆subscript𝑘S=\infty_{k}, alors G(k)+G(k)𝐺superscriptsubscript𝑘𝐺subscript𝑘G(k_{\infty})^{+}\subset G(k_{\infty}) est un sous-groupe ouvert d’indice fini et tout tel sous-groupe G(kS)0𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0G(k_{S})^{0} contient G(k)+𝐺superscriptsubscript𝑘G(k_{\infty})^{+}.

Lemme 7.2.

Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe et simplement connexe. Soit vΩk𝑣subscriptΩ𝑘v\in\Omega_{k} une place. Supposons que G𝐺G est unipotent ou que G𝐺G est semi-simple et simple avec G(kv)𝐺subscript𝑘𝑣G(k_{v}) non compact. Alors G(kv)𝐺subscript𝑘𝑣G(k_{v}) ne possède pas de sous-groupe ouvert d’indice fini non-trivial.

Démonstration.

Si G𝔾a𝐺subscript𝔾𝑎G\cong{\mathbb{G}}_{a}, ceci vaut car G(kv)kv𝐺subscript𝑘𝑣subscript𝑘𝑣G(k_{v})\cong k_{v} est uniquement divisible. Dans le cas où G𝐺G est unipotent, ceci vaut car il existe une filtration de G𝐺G de facteurs 𝔾asubscript𝔾𝑎{\mathbb{G}}_{a} ([Bo, Cor. 15.5 (ii)]). Ceci vaut aussi pour tout tel G𝐺G défini sur kvsubscript𝑘𝑣k_{v}.

Dans le cas où G𝐺G est semi-simple, simplement connexe et simple avec G(kv)𝐺subscript𝑘𝑣G(k_{v}) non compact, si vk𝑣subscript𝑘v\in\infty_{k}, ceci vaut par E. Cartan (cf. [PR, Prop. 7.6]). Si vk𝑣subscript𝑘v\notin\infty_{k}, ceci vaut car G(kv)𝐺subscript𝑘𝑣G(k_{v}) est engendré par les kvsubscript𝑘𝑣k_{v}-points des sous-groupes unipotents de G𝐺G sur kvsubscript𝑘𝑣k_{v} (la conjecture de Kneser-Tits établie par Platonov, cf. [PR, Thm. 7.6]). ∎

Proposition 7.3.

Soit G𝐺G un groupe linéaire connexe et simplement connexe. Soit SΩk𝑆subscriptΩ𝑘S\subset\Omega_{k} un sous-ensemble fini non vide tel que G(kS)superscript𝐺subscript𝑘𝑆G^{\prime}(k_{S}) soit non compact pour chaque facteur simple Gsuperscript𝐺G^{\prime} du groupe Gscsuperscript𝐺𝑠𝑐G^{sc}. Alors, pour tout sous-groupe ouvert d’indice fini G(kS)0G(kS)𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝐺subscript𝑘𝑆G(k_{S})^{0}\subset G(k_{S}) et tout G𝐺G-torseur P𝑃P sur k𝑘k, l’ensemble G(kS)0P(k)𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝑃𝑘G(k_{S})^{0}\cdot P(k) est dense dans P(𝐀k)𝑃subscript𝐀𝑘P({\mathbf{A}}_{k}).

Démonstration.

On peut supposer que P(𝐀k)𝑃subscript𝐀𝑘P({\mathbf{A}}_{k})\neq\emptyset. Puisque Bra(G)=0subscriptBr𝑎𝐺0{\mathrm{Br}}_{a}(G)=0, par le principe de Hasse pour un G𝐺G-torseur (Kneser, Harder et Chernousov, cf. [Sko01, Thm. 5.1.1 (e)]), on a P(k)𝑃𝑘P(k)\neq\emptyset. Alors on peut supposer que GP𝐺𝑃G\cong P.

Si G𝐺G est soit unipotent soit semi-simple, simplement connexe et simple, par hypothèse il existe une place vS𝑣𝑆v\in S tel que G(kv)𝐺subscript𝑘𝑣G(k_{v}) soit non compact. D’après le lemme 7.2, G(kv)0:=G(kS)0G(kv)assign𝐺superscriptsubscript𝑘𝑣0𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝐺subscript𝑘𝑣G(k_{v})^{0}:=G(k_{S})^{0}\cap G(k_{v}) est exactement G(kv)𝐺subscript𝑘𝑣G(k_{v}). Une application de l’approximation forte de G𝐺G (Kneser, Platonov, cf. [PR, Thm. 7.12]) donne l’énoncé.

En général, le groupe G𝐺G possède une filtration de facteurs soit unipotents soit semi-simples simplement connexes et simples. Une application de la méthode de fibration ([CTX13, Prop. 3.1]) donne l’énoncé. ∎

Proposition 7.4.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe, et Z𝑍Z un G𝐺G-espace homogène à stabilisateur géométrique connexe. Soit SΩk𝑆subscriptΩ𝑘S\subset\Omega_{k} un sous-ensemble fini non vide tel que G(kS)superscript𝐺subscript𝑘𝑆G^{\prime}(k_{S}) soit non compact pour chaque facteur simple Gsuperscript𝐺G^{\prime} du groupe Gscsuperscript𝐺𝑠𝑐G^{sc}. Supposons que S=k𝑆subscript𝑘S=\infty_{k} ou que k¯[Z]×=k¯×¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑍superscript¯𝑘\bar{k}[Z]^{\times}=\bar{k}^{\times}. Alors, pour tout sous-groupe ouvert d’indice fini G(kS)0G(kS)𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝐺subscript𝑘𝑆G(k_{S})^{0}\subset G(k_{S}) et tout ouvert WZ(𝐀k)𝑊𝑍subscript𝐀𝑘W\subset Z({\mathbf{A}}_{k}) satisfaisant WBrG(Z)superscript𝑊subscriptBr𝐺𝑍W^{{\mathrm{Br}}_{G}(Z)}\neq\emptyset, on a Z(k)(G(kS)0W)𝑍𝑘𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝑊Z(k)\cap(G(k_{S})^{0}\cdot W)\neq\emptyset.

Démonstration.

Le cas où S=k𝑆subscript𝑘S=\infty_{k} a été établi par Borovoi et Demarche ([BD, Thm. 1.4]). Ici, on donne une démonstration unifiée des deux cas considérés.

Une application du principe de Hasse pour un espace homogène à stabilisateur géométrique connexe (Borovoi [B96], cf. [Sko01, Thm. 5.2.1 (a)]) montrer que Z(k)𝑍𝑘Z(k)\neq\emptyset. Il induit un G𝐺G-morphisme π:GZ:𝜋𝐺𝑍\pi:G\to Z tel que ZG/G0𝑍𝐺subscript𝐺0Z\cong G/G_{0} avec G0Gsubscript𝐺0𝐺G_{0}\subset G un sous-groupe fermé connexe.

Par la résolution flasque [CT08, Porp. 5.4], il existe un groupe linéaire connexe H𝐻H et un homomorphisme surjectif H𝜓G𝜓𝐻𝐺H\xrightarrow{\psi}G tels que Ker(ψ)Ker𝜓{\mathrm{Ker}}(\psi) soit un tore et H𝐻H soit quasi-trivial, i.e. Htorsuperscript𝐻𝑡𝑜𝑟H^{tor} soit quasi-trivial et Hsc=Hsssuperscript𝐻𝑠𝑐superscript𝐻𝑠𝑠H^{sc}=H^{ss}. Alors Z𝑍Z est une H𝐻H-espace homogène à stabilisateur géométrique connexe, HscGscsuperscript𝐻𝑠𝑐superscript𝐺𝑠𝑐H^{sc}\cong G^{sc} et, d’après le corollaire 3.11 et la proposition 3.9, on a: BrG(Z)=BrH(Z).subscriptBr𝐺𝑍subscriptBr𝐻𝑍{\mathrm{Br}}_{G}(Z)={\mathrm{Br}}_{H}(Z). Le sous-groupe H(kS)0:=ψ1(G(kS)0)H(kS)assign𝐻superscriptsubscript𝑘𝑆0superscript𝜓1𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝐻subscript𝑘𝑆H(k_{S})^{0}:=\psi^{-1}(G(k_{S})^{0})\subset H(k_{S}) est ouvert d’indice fini. Alors on peut remplacer G𝐺G par H𝐻H et supposer que G𝐺G est quasi-trivial.

Notons GϕGtoritalic-ϕ𝐺superscript𝐺𝑡𝑜𝑟G\xrightarrow{\phi}G^{tor} le quotient torique maximal. Alors ϕitalic-ϕ\phi est lisse à fibres géométriquement intègres et donc G(𝐀k)Gtor(𝐀k)𝐺subscript𝐀𝑘superscript𝐺𝑡𝑜𝑟subscript𝐀𝑘G({\mathbf{A}}_{k})\to G^{tor}({\mathbf{A}}_{k}) est ouvert ([Cod, Thm. 4.5]). D’après le corollaire 5.13, il existe un ouvert W1G(𝐀k)subscript𝑊1𝐺subscript𝐀𝑘W_{1}\subset G({\mathbf{A}}_{k}) et un point zZ(k)𝑧𝑍𝑘z\in Z(k) tels que π(W1)zW𝜋subscript𝑊1𝑧𝑊\pi(W_{1})\cdot z\subset W et W1Br1(G)superscriptsubscript𝑊1subscriptBr1𝐺W_{1}^{{\mathrm{Br}}_{1}(G)}\neq\emptyset. Puisque Gtorsuperscript𝐺𝑡𝑜𝑟G^{tor} satisfait l’approximation forte par rapport à Br1(Gtor)subscriptBr1superscript𝐺𝑡𝑜𝑟{\mathrm{Br}}_{1}(G^{tor}) hors de ksubscript𝑘\infty_{k} (Harari [Ha08, Thm. 2]), il existe

tGtor(k)(Gtor(k)+ϕ(W1)).𝑡superscript𝐺𝑡𝑜𝑟𝑘superscript𝐺𝑡𝑜𝑟superscriptsubscript𝑘italic-ϕsubscript𝑊1t\in G^{tor}(k)\cap(G^{tor}(k_{\infty})^{+}\cdot\phi(W_{1})).

Notons Gtsubscript𝐺𝑡G_{t} la fibre de ϕitalic-ϕ\phi au-dessus de t𝑡t et Gssu(kS)0:=G(kS)0Gssu(kS)assignsuperscript𝐺𝑠𝑠𝑢superscriptsubscript𝑘𝑆0𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0superscript𝐺𝑠𝑠𝑢subscript𝑘𝑆G^{ssu}(k_{S})^{0}:=G(k_{S})^{0}\cap G^{ssu}(k_{S}). Ainsi Gtsubscript𝐺𝑡G_{t} est un Gssusuperscript𝐺𝑠𝑠𝑢G^{ssu}-torseur. D’après la proposition 7.3, l’ensemble Gssu(kS)0Gt(k)superscript𝐺𝑠𝑠𝑢superscriptsubscript𝑘𝑆0subscript𝐺𝑡𝑘G^{ssu}(k_{S})^{0}\cdot G_{t}(k) est dense dans Gssu(𝐀k)superscript𝐺𝑠𝑠𝑢subscript𝐀𝑘G^{ssu}({\mathbf{A}}_{k}).

Dans le cas où S=k𝑆subscript𝑘S=\infty_{k}, puisque l’homomorphisme G(k)+Gtor(k)+𝐺superscriptsubscript𝑘superscript𝐺𝑡𝑜𝑟superscriptsubscript𝑘G(k_{\infty})^{+}\to G^{tor}(k_{\infty})^{+} est surjectif, il existe

aGt(𝐀k)(G(k)+W1) et doncgGt(k)(Gssu(kS)0G(k)+W1).formulae-sequence𝑎subscript𝐺𝑡subscript𝐀𝑘𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑊1 et donc𝑔subscript𝐺𝑡𝑘superscript𝐺𝑠𝑠𝑢superscriptsubscript𝑘𝑆0𝐺superscriptsubscript𝑘subscript𝑊1a\in G_{t}({\mathbf{A}}_{k})\cap(G(k_{\infty})^{+}\cdot W_{1})\ \ \ \text{ et donc}\ \ \ g\in G_{t}(k)\cap(G^{ssu}(k_{S})^{0}\cdot G(k_{\infty})^{+}\cdot W_{1}).

Par le lemme 7.1, on a Gssu(kS)0G(k)+G(kS)0superscript𝐺𝑠𝑠𝑢superscriptsubscript𝑘𝑆0𝐺superscriptsubscript𝑘𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0G^{ssu}(k_{S})^{0}\cdot G(k_{\infty})^{+}\subset G(k_{S})^{0} et donc gzZ(k)(G(kS)0W)𝑔𝑧𝑍𝑘𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝑊g\cdot z\in Z(k)\cap(G(k_{S})^{0}\cdot W).

Dans le cas où k¯[Z]×=k¯×¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑍superscript¯𝑘\bar{k}[Z]^{\times}=\bar{k}^{\times}, par la suite exacte de Sansuc [S, Prop. 6.10], G0torGtorsuperscriptsubscript𝐺0𝑡𝑜𝑟superscript𝐺𝑡𝑜𝑟G_{0}^{tor}\to G^{tor} est surjectif et donc G0GGtorsubscript𝐺0𝐺superscript𝐺𝑡𝑜𝑟G_{0}\to G\to G^{tor} est surjectif. Ainsi G0(k)+Gtor(k)+subscript𝐺0superscriptsubscript𝑘superscript𝐺𝑡𝑜𝑟superscriptsubscript𝑘G_{0}(k_{\infty})^{+}\to G^{tor}(k_{\infty})^{+} est surjectif. Alors il existe aGt(𝐀k)(G0(k)+W1)𝑎subscript𝐺𝑡subscript𝐀𝑘subscript𝐺0superscriptsubscript𝑘subscript𝑊1a\in G_{t}({\mathbf{A}}_{k})\cap(G_{0}(k_{\infty})^{+}\cdot W_{1}) et donc

gGt(k)(Gssu(kS)0G0(k)+W1).𝑔subscript𝐺𝑡𝑘superscript𝐺𝑠𝑠𝑢superscriptsubscript𝑘𝑆0subscript𝐺0superscriptsubscript𝑘subscript𝑊1g\in G_{t}(k)\cap(G^{ssu}(k_{S})^{0}\cdot G_{0}(k_{\infty})^{+}\cdot W_{1}).

Ainsi gzZ(k)(G(kS)0W)𝑔𝑧𝑍𝑘𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝑊g\cdot z\in Z(k)\cap(G(k_{S})^{0}\cdot W). ∎

Théorème 7.5.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe, G0Gsubscript𝐺0𝐺G_{0}\subset G un sous-groupe fermé connexe et Z:=G/G0assign𝑍𝐺subscript𝐺0Z:=G/G_{0}. Soient X𝑋X une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre, UX𝑈𝑋U\subset X un G𝐺G-ouvert et U𝑓Z𝑓𝑈𝑍U\xrightarrow{f}Z un G𝐺G-morphisme. Soient ABr(X)𝐴Br𝑋A\subset{\mathrm{Br}}(X) et BBrG(U)𝐵subscriptBr𝐺𝑈B\subset{\mathrm{Br}}_{G}(U) (cf. (3.1)) deux sous-groupes finis. Soit SΩk𝑆subscriptΩ𝑘S\subset\Omega_{k} un sous-ensemble fini non vide tel que G(kS)superscript𝐺subscript𝑘𝑆G^{\prime}(k_{S}) soit non compact pour chaque facteur simple Gsuperscript𝐺G^{\prime} du groupe Gscsuperscript𝐺𝑠𝑐G^{sc}. Supposons que S=k𝑆subscript𝑘S=\infty_{k} ou que k¯[X]×/k¯×=0¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑋superscript¯𝑘0\bar{k}[X]^{\times}/\bar{k}^{\times}=0. Alors, pour tout sous-groupe ouvert d’indice fini G(kS)0G(kS)𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝐺subscript𝑘𝑆G(k_{S})^{0}\subset G(k_{S}) et tout ouvert WX(𝐀k)𝑊𝑋subscript𝐀𝑘W\subset X({\mathbf{A}}_{k}) satisfaisant WBr(X)(A+B+fBrG(Z)),superscript𝑊Br𝑋𝐴𝐵superscript𝑓subscriptBr𝐺𝑍W^{{\mathrm{Br}}(X)\cap(A+B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(Z))}\neq\emptyset, il existe un zZ(k)𝑧𝑍𝑘z\in Z(k) de fibre Uzsubscript𝑈𝑧U_{z}, tel que

(G(kS)0W)Uz(𝐀k)B+A.𝐺superscriptsubscript𝑘𝑆0𝑊subscript𝑈𝑧superscriptsubscript𝐀𝑘𝐵𝐴(G(k_{S})^{0}\cdot W)\cap U_{z}({\mathbf{A}}_{k})^{B+A}\neq\emptyset.
Démonstration.

Le cas où S=k𝑆subscript𝑘S=\infty_{k} découle du théorème 4.6 (2) et de la proposition 7.4.

Soit π:Z𝜋T:𝜋𝜋𝑍𝑇\pi:Z\xrightarrow{\pi}T le quotient torique maximal de Z𝑍Z et G1Gsubscript𝐺1𝐺G_{1}\subset G le stabilisateur de G𝐺G sur T𝑇T (cf. Définition 3.23). Pour tout tT(k)𝑡𝑇𝑘t\in T(k), notons Ztsubscript𝑍𝑡Z_{t} la fibre de π𝜋\pi au-dessus de t𝑡t. Alors Ztsubscript𝑍𝑡Z_{t} est un G1subscript𝐺1G_{1}-espace homogène à stabilisateur géométrique connexe. Par la proposition 3.13, on a k¯[Zt]×/k¯×=0¯𝑘superscriptdelimited-[]subscript𝑍𝑡superscript¯𝑘0\bar{k}[Z_{t}]^{\times}/\bar{k}^{\times}=0.

Le cas où k¯[X]×/k¯×=0¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑋superscript¯𝑘0\bar{k}[X]^{\times}/\bar{k}^{\times}=0 découle du théorème 6.11 (2) et de la proposition 7.4. ∎

Théorème 7.6.

Soient G𝐺G un groupe linéaire connexe, G0Gsubscript𝐺0𝐺G_{0}\subset G un sous-groupe fermé connexe et Z:=G/G0assign𝑍𝐺subscript𝐺0Z:=G/G_{0}. Soient X𝑋X une G𝐺G-variété lisse géométriquement intègre, UX𝑈𝑋U\subset X un G𝐺G-ouvert et U𝑓Z𝑓𝑈𝑍U\xrightarrow{f}Z un G𝐺G-morphisme. Soient ABr(X)𝐴Br𝑋A\subset{\mathrm{Br}}(X) et BBrG(U)𝐵subscriptBr𝐺𝑈B\subset{\mathrm{Br}}_{G}(U) (cf. (3.1)) deux sous-groupes finis. Soit SΩk𝑆subscriptΩ𝑘S\subset\Omega_{k} un sous-ensemble fini non vide tel que G(kS)superscript𝐺subscript𝑘𝑆G^{\prime}(k_{S}) soit non compact pour chaque facteur simple Gsuperscript𝐺G^{\prime} du groupe Gscsuperscript𝐺𝑠𝑐G^{sc}.

(1) Si S=k𝑆subscript𝑘S=\infty_{k} et, pour tout zZ(k)𝑧𝑍𝑘z\in Z(k) de fibre Uzsubscript𝑈𝑧U_{z}, l’ensemble Uz(k)subscript𝑈𝑧𝑘U_{z}(k) est dense dans Uz(𝐀k)A+Bsubscript𝑈𝑧superscriptsubscriptsubscript𝐀𝑘𝐴𝐵U_{z}({\mathbf{A}}_{k})_{\bullet}^{A+B}, alors X(k)𝑋𝑘X(k) est dense dans X(𝐀k)Br(X)(A+B+fBrG(Z))𝑋superscriptsubscriptsubscript𝐀𝑘Br𝑋𝐴𝐵superscript𝑓subscriptBr𝐺𝑍X({\mathbf{A}}_{k})_{\bullet}^{{\mathrm{Br}}(X)\cap(A+B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(Z))}.

(2) Si k¯[X]×=k¯×¯𝑘superscriptdelimited-[]𝑋superscript¯𝑘\bar{k}[X]^{\times}=\bar{k}^{\times} et, pour tout zZ(k)𝑧𝑍𝑘z\in Z(k), la fibre Uzsubscript𝑈𝑧U_{z} satisfait l’approximation forte de Brauer-Manin par rapport à A+B𝐴𝐵A+B hors de S𝑆S, alors X𝑋X satisfait l’approximation forte de Brauer-Manin par rapport à Br(X)(A+B+fBrG(Z))Br𝑋𝐴𝐵superscript𝑓subscriptBr𝐺𝑍{\mathrm{Br}}(X)\cap(A+B+f^{*}{\mathrm{Br}}_{G}(Z)) hors de S𝑆S.

Démonstration.

Ceci suit immédiatement du théorème 7.5. ∎


Remerciements. Je remercie très chaleureusement Jean-Louis Colliot-Thélène et Fei Xu pour plusieurs discussions. Je remercie également Cyril Demarche, Qifeng Li et Giancarlo Lucchini Arteche pour leurs commentaires. Projet soutenu par l’attribution d’une allocation de recherche Région Ile-de-France.

Références

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  • [CT08] J-L. Colliot-Thélène: Résolutions flasques des groupes linéaires connexes, J. reine angew. Math. 618 (2008), 77-133.
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