Contre-exemples au principe de Hasse

pour les courbes de Fermat

Alain Kraus

Abstract. Let p𝑝p be an odd prime number. In this paper, we are concerned with the behaviour of Fermat curves defined over {\tendb Q} given by equations axp+byp+czp=0𝑎superscript𝑥𝑝𝑏superscript𝑦𝑝𝑐superscript𝑧𝑝0ax^{p}+by^{p}+cz^{p}=0, with respect to the local-global Hasse principle. It is conjectured that there exist infinitely many Fermat curves of exponent p𝑝p which are counterexamples to the Hasse principle. It is a consequence of the abc-conjecture if p5𝑝5p\geq 5. Using a cyclotomic approach due to H. Cohen and Chebotarev’s density theorem, we obtain a partial result towards this conjecture, by proving it for p19𝑝19p\leq 19.

AMS Mathematics Subject Classification : 11D41

Keywords : Fermat curves - Counterexample to the Hasse principle.

Introduction

Soit p3𝑝3p\geq 3 un nombre premier. Une courbe de Fermat C/𝐶C/{\tendb Q} d’exposant p𝑝p est définie par une équation de la forme

axp+byp+czp=0,𝑎superscript𝑥𝑝𝑏superscript𝑦𝑝𝑐superscript𝑧𝑝0ax^{p}+by^{p}+cz^{p}=0,

a,b,c𝑎𝑏𝑐a,b,c sont des entiers rationnels non nuls. On s’intéresse dans cet article au comportement de ces courbes vis-à-vis du principe de Hasse. Adoptons la terminologie en vigueur selon laquelle C𝐶C présente une obstruction locale en un nombre premier \ell si C()𝐶subscriptC({\tendb Q}_{\ell}) est vide. On dit que la courbe C𝐶C contredit le principe de Hasse si elle ne présente aucune obstruction locale et si C()𝐶C({\tendb Q}) est vide. La place à l’infini n’intervient pas ici car C()𝐶C({\tendb R}) est non vide. Si a,b,c𝑎𝑏𝑐a,b,c ne vérifient pas de relation linéaire non triviale à coefficients dans {1,0,1}101\big{\{}-1,0,1\big{\}}, il est très fréquent que C𝐶C possède au moins une obstruction locale ([H-K]). On se préoccupe ici du problème d’expliciter des courbes de Fermat contredisant le principe de Hasse. À ma connaissance, l’état de ce problème est le suivant. Historiquement, le premier exemple qui a été découvert à ce sujet est la courbe d’équation

3x3+4y3+5z3=0,3superscript𝑥34superscript𝑦35superscript𝑧303x^{3}+4y^{3}+5z^{3}=0,

explicitée par E. S. Selmer en 1951 ([Se]). Par ailleurs, il figure dans [H-K] des exemples de courbes de Fermat contredisant ce principe pour tout p𝑝p au moins 555 plus petit que 100100100. Ils ont été obtenus par des techniques modulaires liées aux représentations galoisennes des points de torsion des courbes elliptiques. H. Cohen a également obtenu de tels exemples pour p11𝑝11p\leq 11 par une approche cyclotomique ([Co-2], cor. 6.4.11). Cela étant, on ne sait pas démontrer que pour tout p𝑝p, il existe une courbe de Fermat d’exposant p𝑝p contredisant le principe de Hasse. Néanmoins, certains résultats établis dans [H-K] rendent plausible la conjecture suivante :

Conjecture

Pour tout nombre premier p3𝑝3p\geq 3, il existe une infinité de courbes de Fermat d’exposant p𝑝p, deux à deux non {\tendb Q}-isomorphes, contredisant le principe de Hasse.

C’est une conséquence de la conjecture abc pour p5𝑝5p\geq 5 (loc. cit., prop. 5.1). Le nombre premier p𝑝p étant donné, on obtient ici un critère impliquant cet énoncé pour l’exposant p𝑝p. Cela permet d’en déduire cette conjecture pour p19𝑝19p\leq 19. La méthode que l’on utilise repose sur l’approche cyclotomique présentée par H. Cohen dans [Co-2], ainsi que sur le théorème de densité de Chebotarev. Elle permet par ailleurs, pour p19𝑝19p\leq 19, d’expliciter de nombreuses courbes de Fermat d’exposant p𝑝p contredisant le principe de Hasse. Tous les calculs numériques que ce travail a nécessités ont été effectués avec le logiciel de calcul Pari ([Pa]). Je remercie D. Bernardi pour les remarques dont il m’a fait part concernant cet article.

I. Énoncé des résultats Soient p3𝑝3p\geq 3 un nombre premier et c2𝑐2c\geq 2 un entier sans puissances p𝑝p-ièmes. Pour tout nombre premier \ell, distinct de c𝑐c, désignons par C/subscript𝐶C_{\ell}/{\tendb Q} la courbe d’équation

xp+yp+czp=0.superscript𝑥𝑝superscript𝑦𝑝𝑐superscript𝑧𝑝0x^{p}+\ell y^{p}+cz^{p}=0.

Posons K=(cp)𝐾𝑝𝑐K={\tendb Q}\bigl{(}\root p \of{c}\bigr{)} et notons :

. OKsubscript𝑂𝐾O_{K} son anneau d’entiers,

. f𝑓f l’indice de [cp]delimited-[]𝑝𝑐{\tendb Z}\big{[}\root p \of{c}\big{]} dans OKsubscript𝑂𝐾O_{K},

. ClKsubscriptCl𝐾\mathop{\rm Cl}\nolimits_{K} le groupe des classes de K𝐾K,

. hKsubscript𝐾h_{K} le nombre de classes de K𝐾K.

On supposera dans toute la suite que p𝑝p divise hKsubscript𝐾h_{K}. Notons par ailleurs :

. e𝑒e l’exposant du groupe abélien ClKsubscriptCl𝐾\mathop{\rm Cl}\nolimits_{K},

. r𝑟r la valuation p𝑝p-adique de e𝑒e,

. N𝑁N le nombre de copies de /prsuperscript𝑝𝑟{\tendb Z}/p^{r}{\tendb Z} intervenant dans la décomposition primaire de ClKsubscriptCl𝐾\mathop{\rm Cl}\nolimits_{K},

. S𝑆S l’ensemble des nombres premiers 1 mod. pnot-equivalent-to1 mod. 𝑝\ell\not\equiv 1\hbox{\rm\ mod.\ }p, ne divisant pas f𝑓f, tels que la courbe C/subscript𝐶C_{\ell}/{\tendb Q} ne présente aucune obstruction locale.

Pour tout S𝑆\ell\in S, il existe un unique idéal premier de OKsubscript𝑂𝐾O_{K} au-dessus de \ell de degré résiduel 1 (lemme 1).

. S0subscript𝑆0S_{0} le sous-ensemble de S𝑆S formé des nombres premiers \ell tels que la condition suivante soit satisfaite :

soit 𝔮𝔮{\teufm q} l’idéal premier de OKsubscript𝑂𝐾O_{K} au-dessus de \ell de degré résiduel 111. L’idéal 𝔮epsuperscript𝔮𝑒𝑝{\teufm q}^{{e\over p}} n’est pas principal.

Théorème

Supposons que les deux conditions suivantes soient remplies :

1) on a cp11 mod. p2not-equivalent-tosuperscript𝑐𝑝11 mod. superscript𝑝2c^{p-1}\not\equiv 1\hbox{\rm\ mod.\ }p^{2}.

2) p𝑝p divise hKsubscript𝐾h_{K}. Alors, pour tout S0subscript𝑆0\ell\in S_{0} la courbe C/subscript𝐶C_{\ell}/{\tendb Q} est un contre-exemple au principe de Hasse. Si S𝑆S a une densité strictement plus grande que 1pN1superscript𝑝𝑁{1\over p^{N}}, l’ensemble S0subscript𝑆0S_{0} est infini, auquel cas la conjecture est vraie pour l’exposant p𝑝p.

Corollaire

Supposons que (p,c)𝑝𝑐(p,c) soit l’un des couples suivants :

(3,921),(5,19),(7,13),(11,373),(13,103),(17,1087),(19,37).392151971311373131031710871937(3,921),\quad(5,19),\quad(7,13),\quad(11,373),\quad(13,103),\quad(17,1087),\quad(19,37).

Alors, S0subscript𝑆0S_{0} est infini. En particulier, la conjecture est vraie pour p19𝑝19p\leq 19.

Remarque 1. L’énoncé du théorème permet d’obtenir de nombreux contre-exemples au principe de Hasse. À titre indicatif, pour (p,c)=(5,19)𝑝𝑐519(p,c)=(5,19), on a hK=5subscript𝐾5h_{K}=5 et il y a 72 classes de nombres premiers \ell modulo 275275275 qui sont dans S𝑆S. Pour chaque nombre premier \ell dans l’une de ces classes, si \ell est dans S0subscript𝑆0S_{0}, alors Csubscript𝐶C_{\ell} est donc un contre-exemple au principe de Hasse. Par exemple, l’ensemble des nombres premiers congrus à 777 modulo 275275275 est l’une de ces classes. Il y a 48 nombres premiers plus petits que 105superscript10510^{5} congrus à 777 modulo 275275275, et il y en a 31 qui sont dans S0subscript𝑆0S_{0}. Le plus petit d’entre eux est 165716571657 et le plus grand est 957079570795707. Remarque 2. Si l’on essaye d’étendre l’énoncé du corollaire avec des nombres premiers p23𝑝23p\geq 23, cela devient, a priori, nettement plus couteux numériquement. Par exemple, afin de pouvoir conclure pour p=23𝑝23p=23, il semble qu’il faille disposer de valeurs de c𝑐c pour lesquelles ClKsubscriptCl𝐾\mathop{\rm Cl}\nolimits_{K} contienne un sous-groupe isomorphe à /23×/232323{\tendb Z}/23{\tendb Z}\times{\tendb Z}/23{\tendb Z}.

II. Démonstration du théorème

Commen ons par établir trois lemmes préliminaires.

Lemme 1

Soit \ell un nombre premier ne divisant pas f𝑓f tel que 1 mod. pnot-equivalent-to1 mod. 𝑝\ell\not\equiv 1\hbox{\rm\ mod.\ }p. Il existe un unique idéal premier de OKsubscript𝑂𝐾O_{K} au-dessus de \ell de degré résiduel 111.

Démonstration : Posons F=Xpc𝐹superscript𝑋𝑝𝑐F=X^{p}-c. La condition 1 mod. pnot-equivalent-to1 mod. 𝑝\ell\not\equiv 1\hbox{\rm\ mod.\ }p entraîne que 111 est la seule racine p𝑝p-ième de l’unité dans 𝔽subscript𝔽{\tendb F}_{\ell}, donc le morphisme 𝔽𝔽superscriptsubscript𝔽superscriptsubscript𝔽{\tendb F}_{\ell}^{*}\to{\tendb F}_{\ell}^{*} qui à x𝑥x associe xpsuperscript𝑥𝑝x^{p} est bijectif. Par suite, F𝐹F a une unique racine dans 𝔽subscript𝔽{\tendb F}_{\ell}. Parce que \ell ne divise pas f𝑓f, cela entraîne le résultat ([Co-1], th. 4.8.13).

Lemme 2

Soit \ell un nombre premier ne divisant pas cf𝑐𝑓cf tel que 1 mod. p1 mod. 𝑝\ell\equiv 1\hbox{\rm\ mod.\ }p. Alors, \ell est inerte ou totalement décomposé dans K𝐾K.

Démonstration : Les racines p𝑝p-ièmes de l’unité sont dans 𝔽subscript𝔽{\tendb F}_{\ell} car p𝑝p divise 11\ell-1. Si le polynôme F=Xpc𝐹superscript𝑋𝑝𝑐F=X^{p}-c n’a pas de racines dans 𝔽subscript𝔽{\tendb F}_{\ell}, alors F𝐹F est irréductible modulo \ell et \ell est donc inerte dans K𝐾K. Sinon, F𝐹F a toutes ses racines dans 𝔽subscript𝔽{\tendb F}_{\ell}, donc possède p𝑝p racines distinctes dans 𝔽subscript𝔽{\tendb F}_{\ell} (\ell ne divise pas c𝑐c) et \ell est totalement décomposé dans K𝐾K.

Lemme 3

La densité des nombres premiers totalement décomposés dans K𝐾K est 1p(p1)1𝑝𝑝1{1\over p(p-1)}.

Démonstration : Un nombre premier est totalement décomposé dans K𝐾K si et seulement si il est totalement décomposé dans la clôture galoisienne de K𝐾K, qui est de degré p(p1)𝑝𝑝1p(p-1) sur {\tendb Q}, d’où l’assertion ([Ne], chap. V, cor (6.5)).

1) Considérons alors un nombre premier S0subscript𝑆0\ell\in S_{0}. Vérifions que C()subscript𝐶C_{\ell}({\tendb Q}) est vide, ce qui établira que C/subscript𝐶C_{\ell}/{\tendb Q} est un contre-exemple au principe de Hasse. On utilise pour cela le théorème 6.4.8 de [Co-2]. Ses deux premières conditions sont par hypothèse satisfaites. De plus, \ell ne divise pas f𝑓f. Il en résulte que le seul diviseur convenable de OKsubscript𝑂𝐾\ell O_{K}, au sens de la définition 6.4.6 de loc. cit., est l’idéal premier 𝔮𝔮{\teufm q} de OKsubscript𝑂𝐾O_{K} au-dessus de \ell de degré résiduel 111 (lemme 1). L’idéal 𝔮epsuperscript𝔮𝑒𝑝{\teufm q}^{{e\over p}} n’étant pas principal, et \ell étant distinct de c𝑐c, cela entraîne notre assertion.

2) Supposons S𝑆S de densité strictement plus grande que 1pN1superscript𝑝𝑁{1\over p^{N}}. Démontrons que S0subscript𝑆0S_{0} est infini et par suite que la conjecture est vraie pour l’exposant p𝑝p.

Proposition 1

Soit A𝐴A un ensemble de nombres premiers non congrus à 111 modulo p𝑝p. Soit B𝐵B l’ensemble des idéaux premiers de OKsubscript𝑂𝐾O_{K} de degré résiduel 111 au-dessus d’un nombre premier de A𝐴A. Alors, si A𝐴A a une densité, il en est de même de B𝐵B et elles sont égales.

Démonstration : Pour tout idéal premier 𝔭𝔭{\teufm p} de OKsubscript𝑂𝐾O_{K}, notons N𝔭N𝔭\mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p} sa norme sur {\tendb Q} et deg𝔭deg𝔭\mathop{\rm deg}\nolimits{\teufm p} son degré résiduel. Si 𝔭𝔭{\teufm p} est au-dessus du nombre premier \ell, on a N𝔭=deg𝔭N𝔭superscriptdeg𝔭\mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}=\ell^{\mathop{\rm deg}\nolimits{\teufm p}}. Supposons A𝐴A de densité d𝑑d. Pour tout x>0𝑥0x>0 posons

u(x)=|{𝔭B|N𝔭x}||{𝔭|N𝔭x}|.𝑢𝑥conditional-set𝔭𝐵N𝔭𝑥conditional-set𝔭N𝔭𝑥u(x)={\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\in B\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x\big{\}}\Big{|}\over\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x\big{\}}\Big{|}}.

Il s’agit d’établir que u(x)𝑢𝑥u(x) a une limite égale à d𝑑d quand x𝑥x tend vers l’infini. On a

u(x)=|{𝔭B|N𝔭x}||{𝔭|N𝔭x,deg𝔭=1}|.|{𝔭|N𝔭x,deg𝔭=1}||{𝔭|N𝔭x}|.formulae-sequence𝑢𝑥conditional-set𝔭𝐵N𝔭𝑥conditional-set𝔭formulae-sequenceN𝔭𝑥deg𝔭1conditional-set𝔭formulae-sequenceN𝔭𝑥deg𝔭1conditional-set𝔭N𝔭𝑥u(x)={\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\in B\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x\big{\}}\Big{|}\over\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x,\ \mathop{\rm deg}\nolimits{\teufm p}=1\big{\}}\Big{|}}.{\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x,\ \mathop{\rm deg}\nolimits{\teufm p}=1\big{\}}\Big{|}\over\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x\big{\}}\Big{|}}.

D’après les lemmes 1 et 2, il existe une constante c1subscript𝑐1c_{1} telle que l’on ait

|{𝔭|N𝔭x,deg𝔭=1}|=|{|x,1 mod. p}|conditional-set𝔭formulae-sequenceN𝔭𝑥deg𝔭1conditional-setformulae-sequence𝑥not-equivalent-to1 mod. 𝑝\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x,\ \mathop{\rm deg}\nolimits{\teufm p}=1\big{\}}\Big{|}=\Big{|}\big{\{}\ell\ |\ \ell\leq x,\ \ell\not\equiv 1\hbox{\rm\ mod.\ }p\big{\}}\Big{|}
+p.|{|x,totalement décomposé dansK}|+c1.formulae-sequence𝑝conditional-set𝑥totalement décomposé dans𝐾subscript𝑐1+\ p.\Big{|}\big{\{}\ell\ |\ \ell\leq x,\ \ell\ \hbox{totalement d\'{e}compos\'{e} dans}\ K\big{\}}\Big{|}+c_{1}.

Notons π(x)𝜋𝑥\pi(x) le nombre des nombres premiers plus petits que x𝑥x et posons

v(x)=|{𝔭|N𝔭x,deg𝔭=1}|π(x).𝑣𝑥conditional-set𝔭formulae-sequenceN𝔭𝑥deg𝔭1𝜋𝑥v(x)={\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x,\ \mathop{\rm deg}\nolimits{\teufm p}=1\big{\}}\Big{|}\over\pi(x)}.

D’après le théorème de Dirichlet et le lemme 3, la fonction v(x)𝑣𝑥v(x) a une limite quand x𝑥x tend vers l’infini, qui vaut ainsi

p2p1+p.1p(p1)=1.formulae-sequence𝑝2𝑝1𝑝1𝑝𝑝11{p-2\over p-1}+p.{1\over p(p-1)}=1.

On écrit alors que l’on a

|{𝔭B|N𝔭x}||{𝔭|N𝔭x,deg𝔭=1}|=|{𝔭B|N𝔭x}|π(x).1v(x).formulae-sequenceconditional-set𝔭𝐵N𝔭𝑥conditional-set𝔭formulae-sequenceN𝔭𝑥deg𝔭1conditional-set𝔭𝐵N𝔭𝑥𝜋𝑥1𝑣𝑥{\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\in B\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x\big{\}}\Big{|}\over\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x,\ \mathop{\rm deg}\nolimits{\teufm p}=1\big{\}}\Big{|}}={\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\in B\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x\big{\}}\Big{|}\over\pi(x)}.{1\over v(x)}.

Les nombres premiers de A𝐴A étant non congrus à 1 modulo p𝑝p, il existe une constante c2subscript𝑐2c_{2} telle que l’on ait (lemme 1)

|{𝔭B|N𝔭x}|=|{|x,S}|+c2.conditional-set𝔭𝐵N𝔭𝑥conditional-setformulae-sequence𝑥𝑆subscript𝑐2\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\in B\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x\big{\}}\Big{|}=\Big{|}\big{\{}\ell\ |\ \ell\leq x,\ \ell\in S\big{\}}\Big{|}+c_{2}.

Puisque A𝐴A est de densité d𝑑d, on obtient

limx|{𝔭B|N𝔭x}|π(x)=d.subscript𝑥conditional-set𝔭𝐵N𝔭𝑥𝜋𝑥𝑑\lim_{x\to\infty}{\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\in B\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x\big{\}}\Big{|}\over\pi(x)}=d.

Par suite, on a

limx|{𝔭B|N𝔭x}||{𝔭|N𝔭x,deg𝔭=1}|=d.subscript𝑥conditional-set𝔭𝐵N𝔭𝑥conditional-set𝔭formulae-sequenceN𝔭𝑥deg𝔭1𝑑\lim_{x\to\infty}{\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\in B\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x\big{\}}\Big{|}\over\Big{|}\big{\{}{\teufm p}\ |\ \mathop{\rm N}\nolimits{\teufm p}\leq x,\ \mathop{\rm deg}\nolimits{\teufm p}=1\big{\}}\Big{|}}=d.

L’ensemble des idéaux premiers de OKsubscript𝑂𝐾O_{K} de degré 1 étant de densité 111, la limite de u(x)𝑢𝑥u(x) vaut donc d𝑑d, d’où le résultat.

Remarque 3. L’énoncé de la proposition 1 est faux si on enlève l’hypothèse \scriptscriptstyle\langle\!\langle\,non congrus à 111 modulo p𝑝p\scriptscriptstyle\,\rangle\!\rangle, comme on le constate en prenant pour A𝐴A l’ensemble des nombres premiers inertes dans K𝐾K. En effet, d’après les lemmes 1 et 2 ainsi que le théorème de Dirichlet, la densité des nombres premiers totalement décomposés dans K𝐾K ou inertes dans K𝐾K est 1p11𝑝1{1\over p-1}. La densité des nombres premiers inertes est donc 1p11p(p1)=1p1𝑝11𝑝𝑝11𝑝{1\over p-1}-{1\over p(p-1)}={1\over p}.

Proposition 2

Soit S1subscript𝑆1S_{1} l’ensemble des idéaux premiers 𝔮𝔮{\teufm q} de OKsubscript𝑂𝐾O_{K} tels que 𝔮epsuperscript𝔮𝑒𝑝{\teufm q}^{{e\over p}} soit principal. Alors, S1subscript𝑆1S_{1} a une densité égale à 1pN1superscript𝑝𝑁{1\over p^{N}}.

Démonstration : Un idéal premier 𝔮𝔮{\teufm q} de OKsubscript𝑂𝐾O_{K} appartient à S1subscript𝑆1S_{1} si et seulement si l’ordre de la classe de 𝔮𝔮{\teufm q} dans ClKsubscriptCl𝐾\mathop{\rm Cl}\nolimits_{K} n’est pas divisible par prsuperscript𝑝𝑟p^{r}. Le nombre d’éléments de /prsuperscript𝑝𝑟{\tendb Z}/p^{r}{\tendb Z} qui ne sont pas d’ordre prsuperscript𝑝𝑟p^{r} est pr1superscript𝑝𝑟1p^{r-1}. Ainsi, dans un produit de N𝑁N copies de /prsuperscript𝑝𝑟{\tendb Z}/p^{r}{\tendb Z}, il y a pN(r1)superscript𝑝𝑁𝑟1p^{N(r-1)} éléments dont l’ordre n’est pas divisible par prsuperscript𝑝𝑟p^{r}. Le nombre d’éléments de ClKsubscriptCl𝐾\mathop{\rm Cl}\nolimits_{K} d’ordre non divisible par prsuperscript𝑝𝑟p^{r} est donc

pN(r1)hKprN=hKpN.superscript𝑝𝑁𝑟1subscript𝐾superscript𝑝𝑟𝑁subscript𝐾superscript𝑝𝑁p^{N(r-1)}{h_{K}\over p^{rN}}={h_{K}\over p^{N}}.

Par ailleurs, il y une densité de 1hK1subscript𝐾{1\over h_{K}} d’idéaux premiers de OKsubscript𝑂𝐾O_{K} dans chaque classe d’idéaux de K𝐾K, d’où le résultat.

Fin de la démonstration du théorème. D’après la proposition 1, utilisée avec A=S𝐴𝑆A=S, et l’hypothèse faite sur S𝑆S, l’ensemble T𝑇T des idéaux premiers de OKsubscript𝑂𝐾O_{K} de degré 111 au-dessus d’un nombre premier de S𝑆S, est de densité strictement plus grande que 1pN1superscript𝑝𝑁{1\over p^{N}}. D’après la proposition 2, il existe donc une infinité d’idéaux premiers 𝔮𝔮{\teufm q} de T𝑇T tels que 𝔮epsuperscript𝔮𝑒𝑝{\teufm q}^{{e\over p}} ne soit pas principal. Cela entraîne que S0subscript𝑆0S_{0} est infini. Il reste à remarquer que si \ell et superscript\ell^{\prime} sont deux nombres premiers distincts, ne divisant pas c𝑐c, la jacobienne de Csubscript𝐶C_{\ell} a bonne réduction en superscript\ell^{\prime} mais pas en \ell, et de même pour Csubscript𝐶superscriptC_{\ell^{\prime}}. En particulier, les courbes Csubscript𝐶C_{\ell} et Csubscript𝐶superscriptC_{\ell^{\prime}} ne sont pas {\tendb Q}-isomorphes, d’où le théorème.

III. Démonstration du corollaire Soit p𝑝p un nombre premier fixé. Suivant la terminologie adoptée dans le paragraphe 3 de [H-K], on dira qu’un nombre premier q𝑞q est exceptionnel pour p𝑝p, si on a qp𝑞𝑝q\neq p et s’il existe a,b,c𝑎𝑏𝑐a,b,c non nuls dans 𝔽qsubscript𝔽𝑞{\tendb F}_{q} tels que la courbe de Fermat d’équation axp+byp+czp=0𝑎superscript𝑥𝑝𝑏superscript𝑦𝑝𝑐superscript𝑧𝑝0ax^{p}+by^{p}+cz^{p}=0 ne possède pas de points rationnels sur 𝔽qsubscript𝔽𝑞{\tendb F}_{q}. D’après les travaux de Weil, les nombres premiers exceptionnels pour p𝑝p sont plus petits que ((p1)(p2))2superscript𝑝1𝑝22\bigl{(}(p-1)(p-2)\bigr{)}^{2} ([We]). En particulier, ils sont explicitables. Par ailleurs, ils sont congrus à 111 modulo p𝑝p. Afin d’établir qu’une courbe Csubscript𝐶C_{\ell} n’a pas d’obstructions locales, il suffit de vérifier que pour tout nombre premier q𝑞q divisant pc𝑝𝑐p\ell c ou qui est exceptionnel pour p𝑝p, l’ensemble C(q)subscript𝐶subscript𝑞C_{\ell}({\tendb Q}_{q}) est non vide. On a utilisé pour cela le lemme 3.1 de [H-K]. Pour chaque couple (p,c)𝑝𝑐(p,c), notons d𝑑d la densité de l’ensemble S𝑆S correspondant. 1) Supposons (p,c)=(3,921)𝑝𝑐3921(p,c)=(3,921). On a c21 mod. 9not-equivalent-tosuperscript𝑐21 mod. 9c^{2}\not\equiv 1\hbox{\rm\ mod.\ }9 et le groupe des classes du corps K=(9213)𝐾3921K={\tendb Q}\bigl{(}\root 3 \of{921}\bigr{)} est isomorphe à /3×/333{\tendb Z}/3{\tendb Z}\times{\tendb Z}/3{\tendb Z}. On a ainsi N=2𝑁2N=2. Il n’y a pas de nombres premiers exceptionnels pour p=3𝑝3p=3. Par suite, Csubscript𝐶C_{\ell} n’a pas d’obstructions locales si et seulement si C(3)subscript𝐶subscript3C_{\ell}({\tendb Q}_{3}), C()subscript𝐶subscriptC_{\ell}({\tendb Q}_{\ell}) et C(307)subscript𝐶subscript307C_{\ell}({\tendb Q}_{307}) sont non vides. Soit \ell un nombre premier congru à 222 modulo 333. On vérifie que C(3)subscript𝐶subscript3C_{\ell}({\tendb Q}_{3}) est non vide si et seulement si on a

2,5,8 mod. 9.258 mod. 9\ell\equiv 2,5,8\hbox{\rm\ mod.\ }9.

L’ensemble C()subscript𝐶subscriptC_{\ell}({\tendb Q}_{\ell}) est non vide, car tout élément de 𝔽subscript𝔽{\tendb F}_{\ell} est un cube dans 𝔽subscript𝔽{\tendb F}_{\ell}. Par ailleurs, on trouve 102 classes de nombres premiers \ell modulo 307 pour lesquelles C(307)subscript𝐶subscript307C_{\ell}({\tendb Q}_{307}) est non vide. On obtient ainsi 306 classes de nombres premiers \ell modulo 2763 pour lesquelles Csubscript𝐶C_{\ell} n’a pas d’obstructions locales. En notant φ𝜑\varphi la fonction indicatrice d’Euler, on en déduit que l’on a

d=306φ(2763)=16.𝑑306𝜑276316d={306\over\varphi(2763)}={1\over 6}.

On a d>19𝑑19d>{1\over 9}, d’où le résultat dans ce cas. 2) Supposons (p,c)=(5,19)𝑝𝑐519(p,c)=(5,19). On a c41 mod. 25not-equivalent-tosuperscript𝑐41 mod. 25c^{4}\not\equiv 1\hbox{\rm\ mod.\ }25 et hK=5subscript𝐾5h_{K}=5, en particulier N=1𝑁1N=1. Soit \ell un nombre premier non congru à 111 modulo 555 et distinct de 555. Parce que 11 est le seul nombre premier exceptionnel pour p=5𝑝5p=5, la courbe Csubscript𝐶C_{\ell} n’a pas d’obstructions locales si et seulement si

C(5),C(),C(19),C(11)subscript𝐶subscript5subscript𝐶subscriptsubscript𝐶subscript19subscript𝐶subscript11C_{\ell}({\tendb Q}_{5}),C_{\ell}({\tendb Q}_{\ell}),C_{\ell}({\tendb Q}_{19}),C_{\ell}({\tendb Q}_{11})

ne sont pas vides. Tel est le cas de C()subscript𝐶subscriptC_{\ell}({\tendb Q}_{\ell}) et de C(19)subscript𝐶subscript19C_{\ell}({\tendb Q}_{19}) car tout élément de 𝔽subscript𝔽{\tendb F}_{\ell} et de 𝔽19subscript𝔽19{\tendb F}_{19} est une puissance 555-ième. On constate que C(5)subscript𝐶subscript5C_{\ell}({\tendb Q}_{5}) est non vide si et seulement si on a

7,8,9,12,13,17,18,19,24 mod. 25.789121317181924 mod. 25\ell\equiv 7,8,9,12,13,17,18,19,24\hbox{\rm\ mod.\ }25.

Par ailleurs, C(11)subscript𝐶subscript11C_{\ell}({\tendb Q}_{11}) est non vide si et seulement si on a

1,2,3,4,7,8,9,10 mod. 11.123478910 mod. 11\ell\equiv 1,2,3,4,7,8,9,10\hbox{\rm\ mod.\ }11.

On obtient ainsi 72 classes de nombres premiers \ell modulo 275 pour lesquelles C/subscript𝐶C_{\ell}/{\tendb Q} n’a pas d’obstructions locales. Il en résulte que l’on a

d=925.𝑑925d={9\over 25}.

On a d>15𝑑15d>{1\over 5}, d’où le résultat. Pour chaque couple (p,c)𝑝𝑐(p,c) considéré ci-dessous, on présente les résultats numériques dans des tableaux à deux entrées q𝑞q et Nqsubscript𝑁𝑞N_{q}, qui se lisent de la fa on suivante. L’entier q𝑞q parcourt la réunion de {p}𝑝\big{\{}p\big{\}} et de l’ensemble des nombres premiers exceptionnels pour p𝑝p. L’entier Npsubscript𝑁𝑝N_{p} est le nombre de classes de nombres premiers \ell modulo p2superscript𝑝2p^{2}, avec 1 mod. pnot-equivalent-to1 mod. 𝑝\ell\not\equiv 1\hbox{\rm\ mod.\ }p, pour lesquelles C(p)subscript𝐶subscript𝑝C_{\ell}({\tendb Q}_{p}) est non vide. Si qp𝑞𝑝q\neq p, Nqsubscript𝑁𝑞N_{q} est le nombre de classes de nombres premiers \ell modulo q𝑞q pour lesquelles C(q)subscript𝐶subscript𝑞C_{\ell}({\tendb Q}_{q}) est non vide. Par ailleurs, c𝑐c est premier, on a c1 mod. pnot-equivalent-to𝑐1 mod. 𝑝c\not\equiv 1\hbox{\rm\ mod.\ }p et cp11 mod. p2not-equivalent-tosuperscript𝑐𝑝11 mod. superscript𝑝2c^{p-1}\not\equiv 1\hbox{\rm\ mod.\ }p^{2}. Pour tout nombre premier 1 mod. pnot-equivalent-to1 mod. 𝑝\ell\not\equiv 1\hbox{\rm\ mod.\ }p et distinct de p𝑝p, C()subscript𝐶subscriptC_{\ell}({\tendb Q}_{\ell}) est non vide. De même, C(c)subscript𝐶subscript𝑐C_{\ell}({\tendb Q}_{c}) est non vide. On obtient les résultats suivants.

3) Pour (p,c)=(7,13)𝑝𝑐713(p,c)=(7,13) : on a hK=7subscript𝐾7h_{K}=7,

     q𝑞q 777 292929 434343 717171      Nqsubscript𝑁𝑞N_{q} 252525 161616 303030 606060  

d’où

d=25×16×30×60φ(49×29×43×71)=5002401>17.𝑑25163060𝜑49294371500240117d={25\times 16\times 30\times 60\over\varphi(49\times 29\times 43\times 71)}={500\over 2401}>{1\over 7}.

4) Pour (p,c)=(11,373)𝑝𝑐11373(p,c)=(11,373) : ClKsubscriptCl𝐾\mathop{\rm Cl}\nolimits_{K} est isomorphe à /11×/111111{\tendb Z}/11{\tendb Z}\times{\tendb Z}/11{\tendb Z}. On obtient

     q𝑞q 111111 232323 676767 898989 199199199 419419419      Nqsubscript𝑁𝑞N_{q} 545454 888 666666 565656 162162162 380380380  

d’où

d=13608161051>1121.𝑑136081610511121d={13608\over 161051}>{1\over 121}.

5) Pour (p,c)=(13,103)𝑝𝑐13103(p,c)=(13,103) : on a hK=13subscript𝐾13h_{K}=13,

     q𝑞q 131313 535353 797979 131131131 157157157 313313313 547547547      Nqsubscript𝑁𝑞N_{q} 999999 242424 787878 808080 108108108 240240240 546546546  

d’où

d=35640371293>113.𝑑35640371293113d={35640\over 371293}>{1\over 13}.

6) Pour (p,c)=(17,1087)𝑝𝑐171087(p,c)=(17,1087) : on a hK=17subscript𝐾17h_{K}=17,

     q𝑞q 171717 103103103 137137137 239239239 307307307 409409409 443443443 613613613 647647647 919919919 953953953 102110211021 112311231123 142914291429      Nqsubscript𝑁𝑞N_{q} 165165165 102102102 565656 168168168 252252252 360360360 416416416 612612612 608608608 918918918 952952952 102010201020 105610561056 142814281428  

d’où

d=7451136006975757441>117.𝑑7451136006975757441117d={745113600\over 6975757441}>{1\over 17}.

7) Pour (p,c)=(19,37)𝑝𝑐1937(p,c)=(19,37) : on a hK=19subscript𝐾19h_{K}=19,

     q𝑞q 191919 191191191 229229229 419419419 457457457 571571571 647647647 761761761 110311031103 159715971597      Nqsubscript𝑁𝑞N_{q} 187187187 100100100 144144144 374374374 312312312 450450450 646646646 720720720 986986986 1512  

d’où

d=22762911600322687697779>119.𝑑22762911600322687697779119d={22762911600\over 322687697779}>{1\over 19}.

Cela termine la démonstration du corollaire.

Bibliographie

[Co-1] H. Cohen, A Course in Computational Algebraic Number Theory, Springer GTM 138, 1993. [Co-2] H. Cohen, Number Theory Volume I : Tools and Diophantine Equations, Springer GTM 239, 2007. [H-K] E. Halberstadt et A. Kraus, Courbes de Fermat : résultats et problèmes, J. reine angew. Math. 548 (2002), 167-234. [Ne] J. Neukirch, Class field Theory, Grundlehren der mathematischen Wissenschaften, Springer-Verlag 280, 1986. [Pa] C. Batut, D. Bernardi, K. Belabas, H. Cohen et M. Olivier, PARI-GP, version 2.7.3, Université de Bordeaux I, (2015). [Se] E. S. Selmer, The Diophantine equation ax3+by3+cz3=0𝑎superscript𝑥3𝑏superscript𝑦3𝑐superscript𝑧30ax^{3}+by^{3}+cz^{3}=0, Acta Math. 85 (1951), 203-362. [We] A. Weil, Sur les courbes algébriques et les variétés qui s’en déduisent, Hermann, 1948.


28 janvier 2016

Alain Kraus

Université de Paris VI,

Institut de Mathématiques de Jussieu

4 Place Jussieu, 75005 Paris,

France

e-mail : alain.kraus@imj-prg.fr