Union d’une commande par backstepping avec une commande locale

Humberto Stein Shiromoto E-mail: humberto.shiromoto@ieee.org. Gipsa-lab, 11 rue des Mathématiques, Grenoble Campus, BP 46, F - 38402 SAINT MARTIN D’HERES, Cedex, France Vincent Andrieu LAGEP-CNRS, Université Claude Bernard Lyon 1, bât 308G ESCPE-Lyon, 2ème étage, 43 bd du 11 Novembre 1918, 69622 Villeurbanne Cedex FRANCE Christophe Prieur Gipsa-lab, 11 rue des Mathématiques, Grenoble Campus, BP 46, F - 38402 SAINT MARTIN D’HERES, Cedex, France
Résumé

. On considère une classe de systèmes non-linéaires pour lesquels la technique de synthèse par backstepping n’est pas applicable. On présente un critère pour la synthèse d’une commande hybride faisant l’union d’une commande par backstepping et d’une commande locale. Cette commande hybride rend le système bouclé globalement asymptotiquement stable. Le critère de sélection repose sur le choix de la taille et la stabilisation d’un ensemble inclus dans le bassin d’attraction d’une commande locale. Les résultats sont illustrés par des simulations.

1 Introduction

Il existe de nombreuses méthodes différentes pour la synthèse de commandes pour les systèmes non-linéaires (voir par exemple, (Freeman and Kokotović, 2008; Khalil, 1992; Kokotović, 1992)). En fonction de la structure de chaque système, la synthèse suit une approche différente, par exemple, avec un grand gain (Grognard et al., 1999), par forwarding (Janković et al., 1996; Mazenc and Praly, 1996; Sepulchre et al., 1997) et par backstepping (Freeman and Kokotović, 2008; Krstić et al., 1995; Praly et al., 1991). En raison de la présence des paramètres inconnus ou de la structure dynamique, certaines techniques peuvent être inapplicables.

Pour le type de systèmes où la technique de synthèse par backstepping peut ne pas être utilisable, l’approche présentée dans (Stein Shiromoto et al., 2011) donne une direction pour obtenir une commande stabilisante globale. Plus précisément, la technique se propose de rassembler deux types de commandes. L’union de commandes ainsi que de fonctions de Lyapunov a déjà étudiée dans la littérature, voir (Andrieu et al., 2011), (Andrieu and Prieur, 2010) et (Prieur, 2001). Dans cette dernière référence cette union a été réalisée en utilisant des commandes hybrides ((Hespanha et al., 1999), (Morin and Samson, 2000)). Un des aspects essentiels est que cette classe de commandes hybrides est robuste par rapport aux erreurs de mesure et aux erreurs d’actionneur.

Il est important de noter que dans (Stein Shiromoto et al., 2011), une classe de systèmes non-linéaires a été présentée pour illustrer l’utilisation de cette technique. En revanche, cette approche laisse en suspens des questions ouvertes. Ainsi, il n’a été défini aucune méthode pour la détermination des gains des commandes obtenues. Dans cet article en reprenant l’exemple particulier étudié dans (Stein Shiromoto et al., 2011), nous montrons comment un choix approprié des paramètres nous permet de concevoir une loi de commande hybride qui stabilise globalement et asymptotiquement l’origine. Par ailleurs, on présente aussi des limitations sur cette technique, plus précisément on analyse un cas tel que l’hypothèse d’inclusion (voir hypothèse 3, introduite ultérieurement) n’est pas satisfaite.

Dans la section 2 les concepts sur lesquels nous travaillons et la formulation du problème en considération seront introduits. Dans la section 3 nous présentons le résultat de ce travail pour la classe de systèmes non-linéaires considérée. Nous illustrons le résultat avec des simulations présentées dans la section 4.

Notations. Dans cet article nous utilisons les notations suivantes: xy𝑥𝑦x\cdot y est le produit interne cartésien entre deux vecteurs x𝑥x et y𝑦y, ||||||\cdot|| dénote la norme induite. La boule fermée et unitaire est notée par 𝐁¯¯𝐁\overline{\mathbf{B}}. La classe des fonctions f:00:𝑓subscriptabsent0subscriptabsent0f:\mathbb{R}_{\geq 0}\to\mathbb{R}_{\geq 0} qui sont continues, zéro à zéro, strictement croissantes et non bornées est notée par 𝒦superscript𝒦\mathcal{K}^{\infty}. En ce qui concerne les dérivées, on note par xf(x)subscript𝑥𝑓𝑥\partial_{x}f(x) la dérivée d’une fonction f𝑓f par rapport à un vecteur x𝑥x. La dérivée de Lie d’une fonction V𝑉V par rapport au vecteur f𝑓f, c’est-à-dire xV(x)f(x,u)subscript𝑥𝑉𝑥𝑓𝑥𝑢\partial_{x}V(x)\cdot f(x,u) calculée en (x,u)𝑥𝑢(x,u) sera notée par LfV(x,u)subscript𝐿𝑓𝑉𝑥𝑢L_{f}V(x,u). Soit x˙=f(x,u(x))˙𝑥𝑓𝑥𝑢𝑥\dot{x}=f(x,u(x)) un système en boucle fermée, son bassin d’attraction sera noté par 𝐁f(u)subscript𝐁𝑓𝑢\mathbf{B}_{f}(u).

2 Formulation du problème

Considérons le système non-linéaire défini par

{x˙1=f1(x1,x2)+h1(x1,x2,u)x˙2=f2(x1,x2)u+h2(x1,x2,u)casessubscript˙𝑥1subscript𝑓1subscript𝑥1subscript𝑥2subscript1subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢subscript˙𝑥2subscript𝑓2subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢subscript2subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢\left\{\begin{array}[]{rcl}\dot{x}_{1}&=&f_{1}(x_{1},x_{2})+h_{1}(x_{1},x_{2},u)\\ \dot{x}_{2}&=&f_{2}(x_{1},x_{2})u+h_{2}(x_{1},x_{2},u)\end{array}\right. (1)

avec (x1,x2)n1×subscript𝑥1subscript𝑥2superscript𝑛1(x_{1},x_{2})\in\mathbb{R}^{n-1}\times\mathbb{R} et u𝑢u\in\mathbb{R} la commande. Les fonctions f1subscript𝑓1f_{1}, f2subscript𝑓2f_{2}, h1subscript1h_{1} et h2subscript2h_{2} sont localement Lipschitziennes. Par ailleurs, les fonctions décrivant la dynamique satisfont à l’origine f1(0,0)=h1(0,0,0)=0subscript𝑓10.0subscript10.0.00f_{1}(0,0)=h_{1}(0,0,0)=0, h2(0,0,0)=0subscript20.0.00h_{2}(0,0,0)=0 et f2(x1,x2)0subscript𝑓2subscript𝑥1subscript𝑥20f_{2}(x_{1},x_{2})\neq 0, (x1,x2)nfor-allsubscript𝑥1subscript𝑥2superscript𝑛\forall(x_{1},x_{2})\in\mathbb{R}^{n}.

On utilise aussi une notation plus compacte pour le système (1): x˙=fh(x,u)˙𝑥subscript𝑓𝑥𝑢\dot{x}=f_{h}(x,u). Dans le cas h10subscript10h_{1}\equiv 0 et h20subscript20h_{2}\equiv 0, on note simplement x˙=f(x,u)˙𝑥𝑓𝑥𝑢\dot{x}=f(x,u).

2.1 Des hypothèses

Hypothèse 1

[Stabilité locale] Il existe une fonction 𝒞1superscript𝒞1\mathcal{C}^{1} positive, définie et propre V:n0:subscript𝑉superscript𝑛subscriptabsent0V_{\ell}:\mathbb{R}^{n}\to\mathbb{R}_{\geq 0}, une fonction continue φ:n:subscript𝜑superscript𝑛\varphi_{\ell}:\mathbb{R}^{n}\to\mathbb{R} et une constante positive csubscript𝑐c_{\ell} telles que, xΩc(V)for-all𝑥subscriptΩsubscript𝑐subscript𝑉\forall x\in\Omega_{c_{\ell}}(V_{\ell}),

LfhV(x,φ)<0,subscript𝐿subscript𝑓subscript𝑉𝑥subscript𝜑0L_{f_{h}}V_{\ell}(x,\varphi_{\ell})<0, (2)

avec Ωc(V)={x:V(x)<c,x0}subscriptΩsubscript𝑐subscript𝑉conditional-set𝑥formulae-sequencesubscript𝑉𝑥subscript𝑐𝑥0\Omega_{c_{\ell}}(V_{\ell})=\{x:V_{\ell}(x)<c_{\ell},\,x\neq 0\}.

Pour vérifier cette hypothèse, il est possible de faire la synthèse d’une commande locale pour (1) en exploitant une approximation du modèle. Par exemple, si l’approximation de premier ordre autour de l’origine est contrôlable, alors il est possible d’obtenir une commande linéaire locale et une fonction de Lyapunov quadratique telles que l’hypothèse 1 soit satisfaite.

À cause de la présence des fonctions h1subscript1h_{1} et h2subscript2h_{2} et leurs dépendances par rapport à la commande u𝑢u, il n’est pas possible d’utiliser la technique de backstepping dans le sens classique. Plus précisément, supposons que l’on ait une commande φ1subscript𝜑1\varphi_{1} stabilisante pour le sous-système x˙1=f(x1,x2)subscript˙𝑥1𝑓subscript𝑥1subscript𝑥2\dot{x}_{1}=f(x_{1},x_{2}) et une fonction de Lyapunov V1subscript𝑉1V_{1} associée (autrement dit que l’item a) de l’hypothèse 2 dessous est valide), alors, avec la procédure classique du backstepping la fonction V(x1,x2)=V1(x1)+(x2φ1(x1))2/2𝑉subscript𝑥1subscript𝑥2subscript𝑉1subscript𝑥1superscriptsubscript𝑥2subscript𝜑1subscript𝑥122V(x_{1},x_{2})=V_{1}(x_{1})+(x_{2}-\varphi_{1}(x_{1}))^{2}/2 est une fonction de Lyapunov candidate pour x˙=fh(x,φ1(x))˙𝑥subscript𝑓𝑥subscript𝜑1𝑥\dot{x}=f_{h}(x,\varphi_{1}(x)). On calcule V˙(x):=LfhV(x1,x2,u)assign˙𝑉𝑥subscript𝐿subscript𝑓𝑉subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢\dot{V}(x):=L_{f_{h}}V(x_{1},x_{2},u), (x1,x2,u)n1×n×for-allsubscript𝑥1subscript𝑥2𝑢superscript𝑛1superscript𝑛\forall(x_{1},x_{2},u)\in\mathbb{R}^{n-1}\times\mathbb{R}^{n}\times\mathbb{R},

V˙(x)α(V1(x1))+(x2φ1(x1))[f2(x1,x2)u+h2(x1,x2,u)Lf1+h1φ1(x1,x2,u)+x1V1(x1)01f1(x1,sx1(1s)φ1(x1))ds]+Lh1V1(x1,x2,u).˙𝑉𝑥𝛼subscript𝑉1subscript𝑥1subscript𝑥2subscript𝜑1subscript𝑥1delimited-[]subscript𝑓2subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢subscript2subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢subscript𝐿subscript𝑓1subscript1subscript𝜑1subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢subscriptsubscript𝑥1subscript𝑉1subscript𝑥1superscriptsubscript01subscript𝑓1subscript𝑥1𝑠subscript𝑥11𝑠subscript𝜑1subscript𝑥1𝑑𝑠subscript𝐿subscript1subscript𝑉1subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢\begin{split}\dot{V}(x)\leq-\alpha(V_{1}(x_{1}))+(x_{2}-\varphi_{1}(x_{1}))\cdot[f_{2}(x_{1},x_{2})\\ \cdot u+h_{2}(x_{1},x_{2},u)-L_{f_{1}+h_{1}}\varphi_{1}(x_{1},x_{2},u)\\ +\partial_{x_{1}}V_{1}(x_{1})\cdot\int_{0}^{1}f_{1}(x_{1},sx_{1}-(1-s)\varphi_{1}(x_{1}))\,ds]\\ +L_{h_{1}}V_{1}(x_{1},x_{2},u).\end{split}

Soit

E(x1,x2,u)=[f2(x1,x2)u+h2(x1,x2,u)Lf1+h1φ1(x1,x2,u)+x1V1(x1)01f1(x1,sx1(1s)φ1(x1))ds].𝐸subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢delimited-[]subscript𝑓2subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢subscript2subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢subscript𝐿subscript𝑓1subscript1subscript𝜑1subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢subscriptsubscript𝑥1subscript𝑉1subscript𝑥1superscriptsubscript01subscript𝑓1subscript𝑥1𝑠subscript𝑥11𝑠subscript𝜑1subscript𝑥1𝑑𝑠\begin{split}E(x_{1},x_{2},u)=[f_{2}(x_{1},x_{2})u+h_{2}(x_{1},x_{2},u)\\ -L_{f_{1}+h_{1}}\varphi_{1}(x_{1},x_{2},u)\\ +\partial_{x_{1}}V_{1}(x_{1})\cdot\int_{0}^{1}f_{1}(x_{1},sx_{1}-(1-s)\varphi_{1}(x_{1}))\,ds].\end{split}

Alors,

V˙(x)α(V1(x1))+(x2φ1(x1))E(x1,x2,u)+Lh1V1(x1,x2,u)˙𝑉𝑥𝛼subscript𝑉1subscript𝑥1subscript𝑥2subscript𝜑1subscript𝑥1𝐸subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢subscript𝐿subscript1subscript𝑉1subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢\begin{split}\dot{V}(x)\leq-\alpha(V_{1}(x_{1}))+(x_{2}-\varphi_{1}(x_{1}))\\ \cdot E(x_{1},x_{2},u)+L_{h_{1}}V_{1}(x_{1},x_{2}&,u)\end{split} (3)

Par conséquence, pour obtenir un terme (x2φ1(x1))2superscriptsubscript𝑥2subscript𝜑1subscript𝑥12(x_{2}-\varphi_{1}(x_{1}))^{2} à droite de l’inégalité (3), il est nécessaire de résoudre le système d’équations implicites en u𝑢u donné par

Lh1V1(x1,x2,u)=k(x2φ1(x1))2E(x1,x2,u)=k(x2φ1(x1))subscript𝐿subscript1subscript𝑉1subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢𝑘superscriptsubscript𝑥2subscript𝜑1subscript𝑥12𝐸subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢𝑘subscript𝑥2subscript𝜑1subscript𝑥1\begin{array}[]{rcl}L_{h_{1}}V_{1}(x_{1},x_{2},u)&=&-k(x_{2}-\varphi_{1}(x_{1}))^{2}\\ E(x_{1},x_{2},u)&=&-k(x_{2}-\varphi_{1}(x_{1}))\end{array}

avec k>0𝑘0k>0. Ce système d’équations implicites est en général dificile à résoudre. Cette obstruction nous incite à introduire des hypothèses sur les fonctions h1subscript1h_{1} et h2subscript2h_{2} dans l’objectif de résoudre le problème de stabilisation.

Hypothèse 2

[Bornes] Il existe une fonction V1:n10:subscript𝑉1superscript𝑛1subscriptabsent0V_{1}:\mathbb{R}^{n-1}\to\mathbb{R}_{\geq 0} positive, définie, propre et de classe 𝒞1superscript𝒞1\mathcal{C}^{1}. Une fonction φ1:n1:subscript𝜑1superscript𝑛1\varphi_{1}:\mathbb{R}^{n-1}\to\mathbb{R} de classe 𝒞1superscript𝒞1\mathcal{C}^{1}. Une fonction α:00:𝛼subscriptabsent0subscriptabsent0\alpha:\mathbb{R}_{\geq 0}\to\mathbb{R}_{\geq 0} localement Lipschitz de classe 𝒦superscript𝒦\mathcal{K}^{\infty}. Une fonction continue Ψ:n:Ψsuperscript𝑛\Psi:\mathbb{R}^{n}\to\mathbb{R} et deux constantes positives ε<1𝜀1\varepsilon<1 et M𝑀M telles que les propriétés ci-dessous sont valides

  1. a)

    (Contrôleur stabilisant pour le sous-système en x1subscript𝑥1x_{1}) x1n1for-allsubscript𝑥1superscript𝑛1\forall x_{1}\in\mathbb{R}^{n-1},

    Lf1V1(x1,φ1(x1))α(V1(x1))subscript𝐿subscript𝑓1subscript𝑉1subscript𝑥1subscript𝜑1subscript𝑥1𝛼subscript𝑉1subscript𝑥1L_{f_{1}}V_{1}(x_{1},\varphi_{1}(x_{1}))\leq-\alpha(V_{1}(x_{1}))
  2. b)

    (Borne sur h1subscript1h_{1}) (x1,x2,u)n1××for-allsubscript𝑥1subscript𝑥2𝑢superscript𝑛1\forall(x_{1},x_{2},u)\in\mathbb{R}^{n-1}\times\mathbb{R}\times\mathbb{R},

    h1(x1,x2,u)Ψ(x1,x2),Lh1V1(x1,φ1(x1),u)(1ε)α(V1(x1))+εα(M);normsubscript1subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢Ψsubscript𝑥1subscript𝑥2subscript𝐿subscript1subscript𝑉1subscript𝑥1subscript𝜑1subscript𝑥1𝑢1𝜀𝛼subscript𝑉1subscript𝑥1𝜀𝛼𝑀\begin{array}[]{rcl}||h_{1}(x_{1},x_{2},u)||&\leq&\Psi(x_{1},x_{2}),\\ L_{h_{1}}V_{1}(x_{1},\varphi_{1}(x_{1}),u)&\leq&(1-\varepsilon)\alpha(V_{1}(x_{1}))+\varepsilon\alpha(M);\end{array}
  3. c)

    (Borne sur x2h1subscriptsubscript𝑥2subscript1\partial_{x_{2}}h_{1}) (x1,x2,u)n1××for-allsubscript𝑥1subscript𝑥2𝑢superscript𝑛1\forall(x_{1},x_{2},u)\in\mathbb{R}^{n-1}\times\mathbb{R}\times\mathbb{R},

    x2h1(x1,x2,u)Ψ(x1,x2);normsubscriptsubscript𝑥2subscript1subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢Ψsubscript𝑥1subscript𝑥2\left|\left|\partial_{x_{2}}h_{1}(x_{1},x_{2},u)\right|\right|\leq\Psi(x_{1},x_{2});
  4. d)

    (Borne sur h2subscript2h_{2}) (x1,x2,u)n1××for-allsubscript𝑥1subscript𝑥2𝑢superscript𝑛1\forall(x_{1},x_{2},u)\in\mathbb{R}^{n-1}\times\mathbb{R}\times\mathbb{R},

    h2(x1,x2,u)Ψ(x1,x2)normsubscript2subscript𝑥1subscript𝑥2𝑢Ψsubscript𝑥1subscript𝑥2||h_{2}(x_{1},x_{2},u)||\leq\Psi(x_{1},x_{2})

La condition a) de l’hypothèse 2 permet de concevoir une commande stabilisante globale pour l’équation définie par

x˙1=f1(x1,x2),subscript˙𝑥1subscript𝑓1subscript𝑥1subscript𝑥2\dot{x}_{1}=f_{1}(x_{1},x_{2}), (4)

lorsque x2subscript𝑥2x_{2} est vu comme une entrée. C’est-à-dire que cette condition permet de concevoir une commande pour x˙=f(x,u)˙𝑥𝑓𝑥𝑢\dot{x}=f(x,u) à travers la technique de backstepping. Les conditions b)-d) fournissent des bornes pour les termes h1subscript1h_{1} et h2subscript2h_{2} ne permettant pas que cette technique soit appliquée pour le système (1). En exploitant les bornes sur les fonctions h1subscript1h_{1} et h2subscript2h_{2}, nous arrivons à concevoir une classe de commandes qui garantit que l’ensemble compact donné par

𝐀={(x1,x2)n:V1(x1)M,x2=φ1(x1)}.𝐀conditional-setsubscript𝑥1subscript𝑥2superscript𝑛formulae-sequencesubscript𝑉1subscript𝑥1𝑀subscript𝑥2subscript𝜑1subscript𝑥1\begin{split}\mathbf{A}=\{(x_{1},x_{2})\in\mathbb{R}^{n}:V_{1}(x_{1})\leq M,x_{2}=\varphi_{1}&(x_{1})\}.\end{split} (5)

est globalement pratiquement asymptotiquement stable. Plus précisément, nous avons le résultat suivant présenté dans (Stein Shiromoto et al., 2011, Proposition 3.1)

Proposition 1

Si l’hypothèse 2 est satisfaite, alors l’ensemble 𝐀𝐀\mathbf{A} défini par (5) est globalement pratiquement stable, c’est-à-dire, pour chaque a>0𝑎0a>0, il existe une commande continue φgsubscript𝜑𝑔\varphi_{g} telle que 𝐀+a𝐁¯𝐀𝑎¯𝐁\mathbf{A}+a\overline{\mathbf{B}} contient un ensemble qui est globalement asymptotiquement stable pour le système x˙=fh(x,φg(x))˙𝑥subscript𝑓𝑥subscript𝜑𝑔𝑥\dot{x}=f_{h}(x,\varphi_{g}(x)).

La démonstration de la Proposition 1 fournit une commande φgsubscript𝜑𝑔\varphi_{g} dont la définition est:

φg(x1,x2)=1KVf2(x1,x2)[KVLf1φ1(x1,x2)x1V1(x1)01x2f1(x1,ηx1,x2(s))ds(x2φ1(x1))(c+c4Δ2(x1,x2))],subscript𝜑𝑔subscript𝑥1subscript𝑥21subscript𝐾𝑉subscript𝑓2subscript𝑥1subscript𝑥2delimited-[]subscript𝐾𝑉subscript𝐿subscript𝑓1subscript𝜑1subscript𝑥1subscript𝑥2subscriptsubscript𝑥1subscript𝑉1subscript𝑥1superscriptsubscript01subscriptsubscript𝑥2subscript𝑓1subscript𝑥1subscript𝜂subscript𝑥1subscript𝑥2𝑠𝑑𝑠subscript𝑥2subscript𝜑1subscript𝑥1𝑐𝑐4superscriptΔ2subscript𝑥1subscript𝑥2\begin{split}\varphi_{g}(x_{1},x_{2})=\frac{1}{K_{V}f_{2}(x_{1},x_{2})}\cdot[K_{V}\\ L_{f_{1}}\varphi_{1}(x_{1},x_{2})-\partial_{x_{1}}V_{1}(x_{1})\\ \cdot\int_{0}^{1}\partial_{x_{2}}f_{1}(x_{1},\eta_{x_{1},x_{2}}(s))\,ds\\ -(x_{2}-\varphi_{1}(x_{1}))\cdot(c+\frac{c}{4}\Delta^{2}(x_{1},x_{2}))],\end{split} (6)

avec KV=2(M+a)/a2subscript𝐾𝑉2𝑀𝑎superscript𝑎2K_{V}=2(M+a)/a^{2}, ηx1,x2(s)=sx2+(1s)φ1(x1)subscript𝜂subscript𝑥1subscript𝑥2𝑠𝑠subscript𝑥21𝑠subscript𝜑1subscript𝑥1\eta_{x_{1},x_{2}}(s)=sx_{2}+(1-s)\varphi_{1}(x_{1}), c𝑐c une constante positive et

Δ(x1,x2)=x1V1(x1)01Ψ(x1,ηx1,x2(s))𝑑s+Ψ(x1,x2)KV(1+x1φ1(x1))Δsubscript𝑥1subscript𝑥2normsubscriptsubscript𝑥1subscript𝑉1subscript𝑥1superscriptsubscript01Ψsubscript𝑥1subscript𝜂subscript𝑥1subscript𝑥2𝑠differential-d𝑠Ψsubscript𝑥1subscript𝑥2subscript𝐾𝑉1normsubscriptsubscript𝑥1subscript𝜑1subscript𝑥1\begin{split}\Delta(x_{1},x_{2})=||\partial_{x_{1}}V_{1}(x_{1})||\int_{0}^{1}\Psi(x_{1},\eta_{x_{1},x_{2}}(s))\,ds\\ +\Psi(x_{1},x_{2})K_{V}(1+||\partial_{x_{1}}\varphi_{1}(x_{1})||)\end{split}

Afin d’obtenir une loi de commande qui stabilise globalement et asymptotiquement l’origine, il faut donc rassembler la commande locale φsubscript𝜑\varphi_{\ell} donnée par l’hypothèse 1 et la commande obtenue à la Proposition 1 en exploitant un formalisme hybride. Pour cela nous utilisons l’hypothèse suivante.

Hypothèse 3

[Inclusion] La fonction Vsubscript𝑉V_{\ell} satisfait l’inégalité suivante

max(x1,x2)𝐀V(x1,x2)<c.subscriptsubscript𝑥1subscript𝑥2𝐀subscript𝑉subscript𝑥1subscript𝑥2subscript𝑐\displaystyle\max_{(x_{1},x_{2})\in\mathbf{A}}V_{\ell}(x_{1},x_{2})<c_{\ell}.

Les hypothèses 1 et 3 imposent que l’ensemble 𝐀𝐀\mathbf{A} soit inclus dans le bassin d’attraction de (1) en boucle fermée avec φsubscript𝜑\varphi_{\ell}.

Dans (Stein Shiromoto et al., 2011), nous avons présenté le problème de conception d’une commande pour (1) de telle sorte que l’origine soit globalement asymptotiquement stable pour le système (1) en boucle fermée. Nous présentons ici la définition de ce type de commande (pour une lecture plus détaillée sur les systèmes hybrides, le lecteur est invité à consulter (Goebel et al., 2009) et (Prieur et al., 2007))

Definition 2

Une commande hybride pour (1), notée par 𝕂𝕂\mathbb{K}, est composée de

  • Un ensemble totalement ordonné Q𝑄Q;

  • Pour chaque qQ𝑞𝑄q\in Q

    • des ensembles fermés Cqnsubscript𝐶𝑞superscript𝑛C_{q}\subset\mathbb{R}^{n} et Dqnsubscript𝐷𝑞superscript𝑛D_{q}\subset\mathbb{R}^{n} tels que CqDq=nsubscript𝐶𝑞subscript𝐷𝑞superscript𝑛C_{q}\cup D_{q}=\mathbb{R}^{n};

    • des fonctions continues φq:Cq:subscript𝜑𝑞subscript𝐶𝑞\varphi_{q}:C_{q}\to\mathbb{R};

    • des fonctions extérieurement semi-continues, localement bornées, uniformément dans Q𝑄Q, évaluées en ensembles Gq:DqQ:subscript𝐺𝑞subscript𝐷𝑞𝑄G_{q}:D_{q}\rightrightarrows Q avec des images non vides.

Avec ces données, nous pouvons définir une commande hybride telle que l’origine du système bouclé est globalement asymptotiquement stable (Stein Shiromoto et al., 2011, theorème 1):

Théorème 1

Soient csubscript𝑐c_{\ell} et c~subscript~𝑐\tilde{c}_{\ell} deux constantes positives qui satisfont 0<c~<c0subscript~𝑐subscript𝑐0<\tilde{c}_{\ell}<c_{\ell}. Si les hypothèses 1-3 sont toutes valides et s’il existe une constante a>0𝑎0a>0 telle que la commande hybride 𝕂𝕂\mathbb{K} définie par Q={1,2}𝑄1.2Q=\{1,2\}, les sous-ensembles

C1={(x1,x2)n1×:V(x1,x2)c}C2={(x1,x2)n1×:V(x1,x2)c~}Dq=(n1×)Cq¯,qQ,subscript𝐶1conditional-setsubscript𝑥1subscript𝑥2superscript𝑛1subscript𝑉subscript𝑥1subscript𝑥2subscript𝑐subscript𝐶2conditional-setsubscript𝑥1subscript𝑥2superscript𝑛1subscript𝑉subscript𝑥1subscript𝑥2subscript~𝑐subscript𝐷𝑞¯superscript𝑛1subscript𝐶𝑞for-all𝑞𝑄\begin{array}[]{rcl}C_{1}&=&\{(x_{1},x_{2})\in\mathbb{R}^{n-1}\times\mathbb{R}:V_{\ell}(x_{1},x_{2})\leq c_{\ell}\}\\ C_{2}&=&\{(x_{1},x_{2})\in\mathbb{R}^{n-1}\times\mathbb{R}:V_{\ell}(x_{1},x_{2})\geq\tilde{c}_{\ell}\}\\ D_{q}&=&\overline{(\mathbb{R}^{n-1}\times\mathbb{R})\setminus C_{q}},\forall q\in Q,\end{array}

les commandes

φ1:C1n1×(x1,x2)φ1(x1,x2)=φ(x1,x2),φ2:C2n1×(x1,x2)φ2(x1,x2)=φg(x1,x2):subscript𝜑1absentsubscript𝐶1superscript𝑛1missing-subexpressionsubscript𝑥1subscript𝑥2maps-tosubscript𝜑1subscript𝑥1subscript𝑥2subscript𝜑subscript𝑥1subscript𝑥2missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression:subscript𝜑2absentsubscript𝐶2superscript𝑛1missing-subexpressionsubscript𝑥1subscript𝑥2maps-tosubscript𝜑2subscript𝑥1subscript𝑥2subscript𝜑𝑔subscript𝑥1subscript𝑥2\begin{array}[]{rrcl}\varphi_{1}:&C_{1}&\to&\mathbb{R}^{n-1}\times\mathbb{R}\\ &(x_{1},x_{2})&\mapsto&\varphi_{1}(x_{1},x_{2})=\varphi_{\ell}(x_{1},x_{2}),\\ \\ \varphi_{2}:&C_{2}&\to&\mathbb{R}^{n-1}\times\mathbb{R}\\ &(x_{1},x_{2})&\mapsto&\varphi_{2}(x_{1},x_{2})=\varphi_{g}(x_{1},x_{2})\end{array}

et les applications multi-valuées et définies par Dq(x1,x2)Gq(x1,x2)={3q}containssubscript𝐷𝑞subscript𝑥1subscript𝑥2maps-tosubscript𝐺𝑞subscript𝑥1subscript𝑥23𝑞D_{q}\ni(x_{1},x_{2})\mapsto G_{q}(x_{1},x_{2})=\{3-q\}, qQ𝑞𝑄q\in Q rend l’origine globalement asymptotiquement stable pour le système (1) en boucle fermée avec 𝕂𝕂\mathbb{K}:

{x˙=fh(x,φq(x)),xCqq+Gq(x),xDqcases˙𝑥subscript𝑓𝑥subscript𝜑𝑞𝑥𝑥subscript𝐶𝑞superscript𝑞subscript𝐺𝑞𝑥𝑥subscript𝐷𝑞\left\{\begin{array}[]{rclrcl}\dot{x}&=&f_{h}(x,\varphi_{q}(x)),&x&\in&C_{q}\\ q^{+}&\in&G_{q}(x),&x&\in&D_{q}\end{array}\right.
Remarque 1

Si les items b)-d) de l’hypothèse 2 sont valides, l’équation (3) témoigne de l’effet des fonctions h1subscript1h_{1} et h2subscript2h_{2} sur la procédure de backstepping classique. Intuitivement, plus les bornes des fonctions h1subscript1h_{1} et h2subscript2h_{2} sont grandes plus le bassin d’attraction de la commande locale est petit. Ainsi, il existe un compromis entre la taille des bornes des fonction hisubscript𝑖h_{i}, i=1,2𝑖1.2i=1,2 et la validité de l’hypothèse 3.

Une condition nécessaire pour que la commande hybride précédemment définie rende l’origine globalement asymptotiquement stable pour le système bouclé est donnée par

𝐀𝐁fh(φ).𝐀subscript𝐁subscript𝑓subscript𝜑\mathbf{A}\subseteq\mathbf{B}_{f_{h}}(\varphi_{\ell}).

Supposons que les hypothèses 1 et 2 sont valides. Si 𝐀𝐁fh(φ)not-subset-of-or-equals𝐀subscript𝐁subscript𝑓subscript𝜑\mathbf{A}\not\subseteq\mathbf{B}_{f_{h}}(\varphi_{\ell}), alors l’hypothèse 3 n’est pas satisfaite. Ainsi, il peut exister des conditions initiales telles que la solution du système x˙=fh(x,φg(x))˙𝑥subscript𝑓𝑥subscript𝜑𝑔𝑥\dot{x}=f_{h}(x,\varphi_{g}(x)) converge vers l’ensemble 𝐀𝐁fh(φ)𝐀subscript𝐁subscript𝑓subscript𝜑\mathbf{A}\setminus\mathbf{B}_{f_{h}}(\varphi_{\ell}). Ainsi les trajectoires du système x˙=fh(x,φ(x))˙𝑥subscript𝑓𝑥subscript𝜑𝑥\dot{x}=f_{h}(x,\varphi_{\ell}(x)) ne convergera pas vers l’origine pour toutes les conditions initiales dans l’ensemble 𝐀𝐁fh(φ)𝐀subscript𝐁subscript𝑓subscript𝜑\mathbf{A}\setminus\mathbf{B}_{f_{h}}(\varphi_{\ell}).   \circ

Bien que le théorème 1 donne une commande globalement stabilisante, lorsque les hypothèses 1-3 sont valides, il n’est pas toujours évident d’effectuer la synthèse d’une commande locale qui satisfasse la contrainte sur le bassin d’attraction. Par ailleurs, la taille de l’ensemble 𝐀𝐀\mathbf{A} dépend du gain de la commande stablisante pour le sous-système en x1subscript𝑥1x_{1}. Dans ce travail, nous présentons des conditions sur les gains telles que l’hypothèse 3 soit satisfaite, quand la commande locale a été déjà donnée par l’hypothèse 1.

2.2 Définition du problème

Notre approche se décompose en deux étapes:

  • Dans un premier temps, nous devons chercher un couple stabilisant, c’est-à-dire, une commande locale φsubscript𝜑\varphi_{\ell} et une fonction de Lyapunov locale Vsubscript𝑉V_{\ell} avec une estimation du bassin d’attraction pour le système x˙=fh(x,φ(x))˙𝑥subscript𝑓𝑥subscript𝜑𝑥\dot{x}=f_{h}(x,\varphi_{\ell}(x)).

  • Dans un second temps, nous devons établir des conditions sur le gain de la commande φ1subscript𝜑1\varphi_{1} pour le sous-système défini par (4), telles que la taille de l’ensemble défini par (5) soit la plus petite possible afin que l’hypothèse 3 soit plus facile à satisfaire.

Dans cet article, nous n’allons pas analyser un problème général mais nous allons poursuivre l’étude d’une classe particulière de systèmes non-linéaires introduite dans (Stein Shiromoto et al., 2011).

3 Une classe de systèmes non-linéaires

On rappelle la classe de systèmes non-linéaires présentés dans (Stein Shiromoto et al., 2011, Équation (12)):

{x˙2=ux˙1=x1+x2+θx12+θ(1+x1)sin(u)casessubscript˙𝑥2𝑢subscript˙𝑥1subscript𝑥1subscript𝑥2𝜃superscriptsubscript𝑥12𝜃1subscript𝑥1𝑢\left\{\begin{array}[]{rcl}\dot{x}_{2}&=&u\\ \dot{x}_{1}&=&x_{1}+x_{2}+\theta x_{1}^{2}+\theta(1+x_{1})\sin(u)\\ \end{array}\right. (7)

avec θ>0𝜃0\theta>0 qui est un paramètre libre mais constant pour chaque système.

L’intérêt dans cette classe de systèmes nous permet d’illustrer l’influence de la norme des fonctions hisubscript𝑖h_{i}, i=1,2𝑖1.2i=1,2, dans les calculs numériques et dans la faisabilité des hypothèses 1-3.

Dans (Stein Shiromoto et al., 2011, Lemma 4.1) nous avons vérifié que les hypothèses 1-3 sont valides pour tous les systèmes avec θ0.001𝜃0001\theta\leq 0.001. Dans notre étude, nous montrons qu’avec un choix approprié de la commande φ1subscript𝜑1\varphi_{1} les mêmes approches sont valides pour une classe plus grande de systèmes (plus précisément pour des valeurs plus grands de θ𝜃\theta).

L’idée de notre approche est de considérer un gain K1subscript𝐾1K_{1} qui garantit que l’orientation du plus grand axe de l’ellipsoïde associé aux lignes de niveau de la fonction de Lyapunov soit celle de l’ensemble 𝐀𝐀\mathbf{A}.

En suivant cette démarche, nous obtenons alors le résultat suivant.

Théorème 2

Pour la classe de systèmes définie par θ0.06𝜃006\theta\leq 0.06, il existe une commande hybride telle que l’origine est globalement asymptotiquement stable pour chaque système en boucle fermée.

Démonstration. 

Pour ne pas alourdir la lecture, les calculs intermédiaires seront omis, et nous ne présenterons que les éléments principaux de la démonstration. L’hypothèse 1 est vérifiée, avec la commande

φ(x1,x2)=x1k1+x2k2subscript𝜑subscript𝑥1subscript𝑥2subscript𝑥1subscript𝑘1subscript𝑥2subscript𝑘2\varphi_{\ell}(x_{1},x_{2})=-x_{1}k_{1}+x_{2}k_{2} (8)

avec k1=7+θsubscript𝑘17𝜃k_{1}=7+\theta et k2=4+4θ+θ(1+θ)subscript𝑘244𝜃𝜃1𝜃k_{2}=-4+4\theta+\theta(1+\theta). La fonction de Lyapunov pour le système (7) en boucle fermée avec φsubscript𝜑\varphi_{\ell} est définie par

V(x1,x2)=wTPw=wT[5/2111/2]wsubscript𝑉subscript𝑥1subscript𝑥2superscript𝑤𝑇subscript𝑃𝑤superscript𝑤𝑇matrix521missing-subexpression112𝑤\begin{split}V_{\ell}(x_{1},x_{2})=w^{T}P_{\ell}w=w^{T}\begin{bmatrix}5/2&1\\ \\ 1&1/2\end{bmatrix}w\end{split} (9)

w=[x1θx2,x2]T𝑤superscriptsubscript𝑥1𝜃subscript𝑥2subscript𝑥2𝑇w=[x_{1}-\theta x_{2},x_{2}]^{T}. La constante csubscript𝑐c_{\ell} vaut

c=(2θp1(θ)θp2(θ))2,θ<θ1.formulae-sequencesubscript𝑐superscript2𝜃subscript𝑝1𝜃𝜃subscript𝑝2𝜃2for-all𝜃subscript𝜃1c_{\ell}=\left(\dfrac{2-\theta p_{1}(\theta)}{\theta p_{2}(\theta)}\right)^{2},\quad\forall\theta<\theta_{1}.

L’hypothèse 2 est vérifiée avec φ1(x1)=2.7456x1θx12subscript𝜑1subscript𝑥127456subscript𝑥1𝜃superscriptsubscript𝑥12\varphi_{1}(x_{1})=-2.7456x_{1}-\theta x_{1}^{2}, V1(x1)=x12/2subscript𝑉1subscript𝑥1superscriptsubscript𝑥122V_{1}(x_{1})=x_{1}^{2}/2, α(s)=3.4912s𝛼𝑠34912𝑠\alpha(s)=3.4912s, Ψ(x1,x2)=θ(1+|x1|)Ψsubscript𝑥1subscript𝑥2𝜃1subscript𝑥1\Psi(x_{1},x_{2})=\theta(1+|x_{1}|), ε=0.89𝜀089\varepsilon=0.89 et M=0.02𝑀002M=0.02. Par ailleurs, la proposition 1 assure l’existence de la commande donnée par (6), avec c=a=10𝑐𝑎10c=a=10,

φg(x1,x2)=(2.7456+2θx1)(x1+x2+θx12)x12KVx2φ1(x1)KV(c+c4Δ2(x1,x2)),subscript𝜑𝑔subscript𝑥1subscript𝑥2274562𝜃subscript𝑥1subscript𝑥1subscript𝑥2𝜃superscriptsubscript𝑥12subscript𝑥12subscript𝐾𝑉subscript𝑥2subscript𝜑1subscript𝑥1subscript𝐾𝑉𝑐𝑐4superscriptΔ2subscript𝑥1subscript𝑥2\begin{split}\varphi_{g}(x_{1},x_{2})=-(2.7456+2\theta x_{1})(x_{1}+x_{2}+\theta x_{1}^{2})\\ -\frac{x_{1}}{2K_{V}}-\frac{x_{2}-\varphi_{1}(x_{1})}{K_{V}}(c+\frac{c}{4}\Delta^{2}(x_{1},x_{2})),\end{split} (11)

et

Δ(x1,x2)=θKV(1+|x1|)(|x1|/KV+1+|2.7456+2θx1|)Δsubscript𝑥1subscript𝑥2𝜃subscript𝐾𝑉1subscript𝑥1subscript𝑥1subscript𝐾𝑉1274562𝜃subscript𝑥1\begin{split}\Delta(x_{1},x_{2})=\theta K_{V}(1+|x_{1}|)(|x_{1}|/K_{V}+1\\ +|2.7456+&2\theta x_{1}|)\end{split}

telle que l’ensemble 𝐀={(x1,x2):|x1|0.2,x2=φ1(x1)}𝐀conditional-setsubscript𝑥1subscript𝑥2formulae-sequencesubscript𝑥102subscript𝑥2subscript𝜑1subscript𝑥1\mathbf{A}=\{(x_{1},x_{2}):|x_{1}|\leq 0.2,x_{2}=\varphi_{1}(x_{1})\} est globalement pratiquement stable pour le système (7) en boucle fermée avec φgsubscript𝜑𝑔\varphi_{g}.

Pour l’hypothèse 3, on trouve qu’elle est vérifiée, θ<0.0607418for-all𝜃00607418\forall\theta<0.0607418. En particulier, avec θ=0.06𝜃006\theta=0.06 on a

max(x1,x2)𝐀V(x1,x2)=V(0.2,φ1(0.2))=0.030807<0.0390824=csubscriptsubscript𝑥1subscript𝑥2𝐀subscript𝑉subscript𝑥1subscript𝑥2subscript𝑉02subscript𝜑102003080700390824subscript𝑐\begin{split}\max_{(x_{1},x_{2})\in\mathbf{A}}V_{\ell}(x_{1},x_{2})=V_{\ell}(0.2,\varphi_{1}(0.2))\\ =0.030807<0.0390824=c_{\ell}\end{split}

Avec le théorème 1, nous obtenons donc une loi de commande hybride nous permettant de conclure la preuve du théorème 2.   \bullet

4 Simulations

Dans cette section, nous présentons des simulations du système précédant. Nous considérons comme condition initiale des points au bord d’une boule de rayon 2 et nous exécutons une simulation du système (7) avec θ=0.06𝜃006\theta=0.06 et bouclé avec 𝕂𝕂\mathbb{K}.

Comme attendu, le système converge vers l’origine. Pour avoir une illustration claire nous montrons l’évolution temporelle de Vsubscript𝑉V_{\ell} (figure 1) et des composantes de la solution (x,q)𝑥𝑞(x,q) du système bouclé avec 𝕂𝕂\mathbb{K} seulement pour la condition initiale (x1,x2,q)=(2,0,1)subscript𝑥1subscript𝑥2𝑞2.0.1(x_{1},x_{2},q)=(2,0,1) (figure 2). Pour les autres points qui appartiennent à la boule le comportement est similaire, comme le montre la figure 3 qui est la trajectoire de 555 points dans l’espace d’états.

Refer to caption
Figure 1: Evolution de (9) pour le système (7) avec θ=0.06𝜃006\theta=0.06, en boucle fermée avec 𝕂𝕂\mathbb{K}.
Refer to caption
Figure 2: Evolution des composantes de la solution du système (7) avec θ=0.06𝜃006\theta=0.06, en boucle fermée avec 𝕂𝕂\mathbb{K}.
Refer to caption
Figure 3: Trajectoires des solutions pour différentes conditions initiales choisies au bord d’une boule de rayon 2.

5 Conclusion et perspectives

Dans ce document, nous montrons que par un choix approprié de la loi de commande locale φ1subscript𝜑1\varphi_{1} pour le sous-système x1subscript𝑥1x_{1}, cela permet de vérifier l’hypothèse 3 pour une classe plus grande de systèmes que ce que nous avions obtenu lors de nos travaux précédents dans (Stein Shiromoto et al., 2011). A présent, l’objectif est donc de trouver une démarche constructive de sélection de ce contrôleur local afin de garantir que le bassin d’attraction de celui-ci contiendra l’ensemble 𝐀𝐀\mathbf{A} et par conséquent de vérifier l’hypothèse 3.

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