2014 \titreUne approche CSP pour l’aide à la localisation d’erreurs111Ce travail a débuté au NII (National Institute of Informatics, 2-1-2 Hitotsubashi, Chiyoda-ku, Tokyo 101-8430) où Michel Rueher a été invité plusieurs fois en tant que Professeur associé depuis 2011. Les idées générales et la démarche ont été définies lors des réunions de travail avec les professeurs Hiroshi HOSOBE et Shin NAKAJIMA. \auteursMohammed Bekkouche and Hélène Collavizza and Michel Rueher \institutionsUniv. Nice Sophia Antipolis, CNRS, I3S, UMR 7271, 06900 Sophia Antipolis, France \mels{helen,bekkouche,rueher}@unice.fr \creationEntete
Nous proposons dans cet article une nouvelle approche basée sur la CP pour l’aide à la localisation des erreurs dans un programme pour lequel un contre-exemple est disponible, c’est à dire que l’on dispose d’une instanciation des variables d’entrée qui viole la post-condition. Pour aider à localiser les erreurs, nous générons un système de contraintes pour les chemins du CFG (Graphe de Flot de Contrôle) où au plus k instructions conditionnelles sont susceptibles de contenir des erreurs. Puis, nous calculons pour chacun de ces chemins des ensembles minima de correction (ou MCS - Minimal Correction Set) de taille bornée. Le retrait d’un de ces ensembles de contraintes produit un MSS (Maximal Satisfiable Subset) qui ne viole plus la post condition. Nous adaptons pour cela un algorithme proposé par Liffiton et Sakallah [22] afin de pouvoir traiter plus efficacement des programmes avec des calculs numériques. Nous présentons les résultats des premières expérimentations qui sont encourageants.
Résumé
We introduce in this paper a new CP-based approach to support errors location in a program for which a counter-example is available, i.e. an instantiation of the input variables that violates the post-condition. To provide helpful information for error location, we generate a constraint system for the paths of the CFG (Control Flow Graph) for which at most k conditional statements may be erroneous. Then, we calculate Minimal Correction Sets (MCS) of bounded size for each of these paths. The removal of one of these sets of constraints yields a maximal satisfiable subset, in other words, a maximal subset of constraints satisfying the post condition. We extend the algorithm proposed by Liffiton and Sakallah [22] to handle programs with numerical statements more efficiently. We present preliminary experimental results that are quite encouraging.
1 Introduction
L’aide à la localisation d’erreur à partir de contre-exemples ou de traces d’exécution est une question cruciale lors de la mise au point de logiciels critiques. En effet, quand un programme contient des erreurs, un model-checker fournit un contre-exemple ou une trace d’exécution qui est souvent longue et difficile à comprendre, et de ce fait d’un intérêt très limité pour le programmeur qui doit débugger son programme. La localisation des portions de code qui contiennent des erreurs est donc souvent un processus difficile et coûteux, même pour des programmeurs expérimentés. C’est pourquoi nous proposons dans cet article une nouvelle approche basée sur la CP pour l’aide à la localisation des erreurs dans un programme pour lequel un contre-exemple a été trouvé; c’est à dire pour lequel on dispose d’une instanciation des variables d’entrée qui viole la post-condition. Pour aider à localiser les erreurs, nous générons un système de contraintes pour les chemins du CFG (Graphe de Flot de Contrôle) où au plus instructions conditionnelles sont susceptibles de contenir des erreurs. Puis, nous calculons pour chacun de ces chemins des ensembles minima de correction (ou MCS - Minimal Correction Set) de taille bornée. Le retrait d’un de ces ensembles des contraintes initiales produit un MSS (Maximal Satisfiable Subset) qui ne viole plus la post condition. Nous adaptons pour cela un algorithme proposé par Liffiton et Sakallah afin de pouvoir traiter plus efficacement des programmes avec des calculs numériques. Nous présentons les résultats des premières expérimentations qui sont encourageants.
La prochaine section est consacrée à un positionnement de notre approche par rapport aux principales méthodes qui ont été proposées pour ce résoudre ce problème. La section suivante est dédiée à la description de notre approche et des algorithmes utilisés. Puis, nous présentons les résultats des premières expérimentations avant de conclure.
2 État de l’art
Dans cette section, nous positionnons notre approche par rapport aux principales méthodes existantes. Nous parlerons d’abord des méthodes utilisées pour l’aide à la localisation des erreurs dans le cadre du test et de la vérification de programmes. Comme l’approche que nous proposons consiste essentiellement à rechercher des sous-ensembles de contraintes spécifiques dans un système de contraintes inconsistant, nous parlerons aussi dans un second temps des algorithmes qui ont été utilisés en recherche opérationnelle et en programmation par contraintes pour aider l’utilisateur à debugger un système de contraintes inconsistant.
2.1 Méthodes d’aide à la localisation des erreurs utilisées en test et en vérification de programmes
Différentes approches ont été proposées pour aider le programmeur dans l’aide à la localisation d’erreurs dans la communauté test et vérification.
Le problème de la localisation des erreurs a d’abord été abordé dans le cadre du test où de nombreux systèmes ont été développés. Le plus célèbre est Tarantula [16, 15] qui utilise différentes métriques pour établir un classement des instructions suspectes détectées lors de l’exécution d’une batterie de tests. Le point critique de cette approche réside dans le fait qu’elle requiert un oracle qui permet de décider si le résultat du test est juste ou non. Nous nous plaçons ici dans un cadre moins exigeant (et plus réaliste) qui est celui du Bounded-Model Checking (BMC), c’est à dire un cadre où les seuls prérequis sont un programme, une post-condition ou une assertion qui doit être vérifiée, et éventuellement une pré-condition.
C’est aussi dans ce cadre que se placent Bal et al[1] qui utilisent plusieurs appels à un Model Checker et comparent les contre-exemples obtenus avec une trace d’exécution correcte. Les transitions qui ne figurent pas dans la trace correcte sont signalées comme une possible cause de l’erreur. Ils ont implanté leur algorithme dans le contexte de SLAM, un model checker qui vérifie les propriétés de sécurité temporelles de programmes C.
Plus récemment, des approches basées sur la dérivation de traces correctes ont été introduites dans un système nommé Explain[14, 13] et qui fonctionne en trois étapes :
-
1.
Appel de CBMC 222http://www.cprover.org/cbmc/ pour trouver une exécution qui viole la post-condition;
-
2.
Utilisation d’un solveur pseudo-booléen pour rechercher l’exécution correcte la plus proche;
-
3.
Calcul de la différence entre les traces.
Explain produit ensuite une formule propositionnelle associée à P mais dont les affectations ne violent pas la spécification. Enfin Explain étend avec des contraintes représentant un problème d’optimisation : trouver une affectation satisfaisante qui soit aussi proche que possible du contre-exemple; la proximité étant mesurée par une distance sur les exécutions de P.
Une approche similaire à Explain a été introduite dans [25] mais elle est basée sur le test plutôt que sur la vérification de modèles : les auteurs utilisent des séries de tests correctes et des séries erronées. Ils utilisent aussi des métriques de distance pour sélectionner un test correct à partir d’un ensemble donné de tests. Cette approche suppose qu’un oracle soit disponible.
Dans [11, 12], les auteurs partent aussi de la trace d’un contre-exemple, mais ils utilisent la spécification pour dériver un programme correct pour les mêmes données d’entrée. Chaque instruction identifiée est un candidat potentiel de faute et elle peut être utilisée pour corriger les erreurs. Cette approche garantit que les erreurs sont effectivement parmi les instructions identifiées (en supposant que l’erreur est dans le modèle erroné considéré). En d’autres termes, leur approche identifie un sur-ensemble des instructions erronées. Pour réduire le nombre d’erreurs potentielles, le processus est redémarré pour différents contre-exemples et les auteurs calculent l’intersection des ensembles d’instructions suspectes. Cependant, cette approche souffre de deux problèmes majeurs:
-
—
Elle permet de modifier n’importe quelle expression, l’espace de recherche peut ainsi être très grand ;
-
—
Elle peut renvoyer beaucoup de faux diagnostics totalement absurdes car toute modification d’expression est possible (par exemple, changer la dernière affectation d’une fonction pour renvoyer le résultat attendu).
Pour remédier à ces inconvénients, Zhang et al [28] proposent de modifier uniquement les prédicats de flux de contrôle. L’intuition de cette approche est qu’à travers un switch des résultats d’un prédicat et la modification du flot de contrôle, l’état de programme peut non seulement être modifié à peu de frais, mais qu’en plus, il est souvent possible d’arriver à un état succès. Liu et al [23] généralisent cette approche en permettant la modification de plusieurs prédicats. Ils proposent également une étude théorique d’un algorithme de débogage pour les erreurs RHS, c’est à dire les erreurs dans les prédicats de contrôle et la partie droite des affectations.
Dans [3], les auteurs abordent le problème de l’analyse de la trace d’un contre-exemple et de l’identification de l’erreur dans le cadre des systèmes de vérification formelle du hardware. Ils utilisent pour cela la notion de causalité introduite par Halpern et Pearl pour définir formellement une série de causes de la violation de la spécification par un contre-exemple.
Récemment, Manu Jose et Rupak Majumdar [17, 18] ont abordé ce problème différemment : ils ont introduit un nouvel algorithme qui utilise un solveur MAX-SAT pour calculer le nombre maximum des clauses d’une formule booléenne qui peut être satisfaite par une affectation. Leur algorithme fonctionne en trois étapes:
-
1.
ils encodent une trace d’un programme par une formule booléenne qui est satisfiable si et seulement si la trace est satisfiable ;
-
2.
ils construisent une formule fausse en imposant que la post-condition soit vraie (la formule est insatisfiable car la trace correspond à un contre-exemple qui viole la post-condition) ;
-
3.
Ils utilisent MAXSAT pour calculer le nombre maximum de clauses pouvant être satisfaites dans et affichent le complément de cet ensemble comme une cause potentielle des erreurs. En d’autres termes, ils calculent le complément d’un MSS (Maximal Satisfiable Subset).
Manu Jose et Rupak Majumdar [17, 18] ont implanté leur algorithme dans un outil appelé BugAssist qui utilise CBMC.
Si-Mohamed Lamraoui et Shin Nakajima [20] ont aussi développé récemment un outil nommé SNIPER qui calcule les MSS d’une formule où encode les valeurs d’entrée erronées, est une formule qui représente tous les chemins du programme, et correspond à l’assertion qui est violée. Les MCS sont obtenus en prenant le complément des MSS calculés. L’implémentation est basée sur la représentation intermédiaire LLVM et le solveur SMT Yices. L’implémentation actuelle est toutefois beaucoup plus lente que BugAssist.
L’approche que nous proposons ici est inspirée des travaux de Manu Jose et Rupak Majumdar. Les principales différences sont:
-
1.
Nous ne transformons pas tout le programme en un système de contraintes mais nous utilisons le graphe de flot de contrôle pour collecter les contraintes du chemin du contre exemple et des chemins dérivés de ce dernier en supposant qu’au plus k instructions conditionnelles sont susceptibles de contenir des erreurs.
-
2.
Nous n’utilisons pas des algorithmes basés sur MAXSAT mais des algorithmes plus généraux qui permettent plus facilement de traiter des contraintes numériques.
2.2 Méthodes pour débugger un système de contraintes inconsistant
En recherche opérationnelle et en programmation par contraintes, différents algorithmes ont été proposés pour aider l’utilisateur à debugger un système de contraintes inconsistant. Lorsqu’on recherche des informations utiles pour la localisation des erreurs sur les systèmes de contraintes numériques, on peut s’intéresser à deux types d’informations:
-
1.
Combien de contraintes dans un ensemble de contraintes insatisfiables peuvent être satisfaites?
-
2.
Où se situe le problème dans le système de contraintes ?
Avant de présenter rapidement les algorithmes333Pour une présentation plus détaillée voir
http://users.polytech.unice.fr/~rueher/Publis/Talk_NII_2013-11-06.pdf qui cherchent à répondre à ces questions, nous allons définir plus formellement les notion de MUS, MSS et MCS à l’aide des définitions introduites dans [22].
Un MUS (Minimal Unsatisfiable Subsets) est un ensemble de contraintes qui est inconsistant mais qui devient consistant si une contrainte quelconque est retirée de cet ensemble. Plus formellement, soit un ensemble de contraintes:
est un MUS est UNSAT
et est SAT.
La notion de MSS (Maximal Satisfiable Subset) est une généralisation de MaxSAT / MaxCSP où l’on considère la maximalité au lieu de
la cardinalité maximale:
est un MSS est SAT
et est UNSAT.
Cette définition est très proche de celle des IIS (Irreducible Inconsistent Subsystem) utilisés en recherche
opérationnelle [5, 6, 7].
Les MCS (Minimal Correction Set) sont des compléments des MSS (le retrait d’un MCS à produit un MSS car on “corrige” l’infaisabilité):
est un MCS est SAT
et est UNSAT.
Il existe donc une dualité entre l’ensemble des MUS et des MCS [4, 22] : informellement, l’ensemble des MCS est équivalent aux ensembles couvrants
irréductibles444Soit un ensemble d’ensemble et l’union des élements de . On rappelle que est un ensemble couvrant de si et . est irréductible (ou minimal) si aucun élément ne peut être retiré de sans que celui-ci ne perde sa propriété d’ensemble couvrant.
des MUS; et l’ensemble des MUS est équivalent aux ensembles couvrants irréductibles des MCS.
Soit un ensemble de contraintes :
-
1.
Un sous-ensemble de est un MCS ssi M est un ensemble couvrant minimal des MUS de ;
-
2.
Un sous-ensemble de est un MUS ssi M est un ensemble couvrant minimal des MCS de ;
Au niveau intuitif, il est aisé de comprendre qu’un MCS doit au moins retirer une contrainte de chaque MUS. Et comme un MUS peut être rendu satisfiable en retirant n’importe laquelle de ses contraintes, chaque MCS doit au moins contenir une contrainte de chaque MUS. Cette dualité est aussi intéressante pour notre problématique car elle montre que les réponses aux deux questions posées ci-dessus sont étroitement liées.
Différents algorithmes ont été proposés pour le calcul des IIS/MUS et MCS. Parmi les premiers travaux, ont peut mentionner les algorithmes Deletion Filter, Additive Method, Additive Deletion Method, Elastic Filter qui ont été développés dans la communauté de recherche opérationnelle [5, 27, 6, 7]. Les trois premiers algorithmes sont des algorithmes itératifs alors que le quatrième utilise des variables d’écart pour identifier dans la première phase du Simplexe les contraintes susceptibles de figurer dans un IIS.
Junker [19] a proposé un algorithme générique basé sur une stratégie ”Divide-and-Conquer” pour calculer efficacement les IIS/MUS lorsque la taille des sous-ensembles conflictuels est beaucoup plus petite que celle de l’ensemble total des contraintes.
L’algorithme de Liffiton et Sakallah [22] qui calcule d’abord l’ensemble des MCS par ordre de taille croissante, puis l’ensemble des MUS est basé sur la propriété mentionnée ci-dessus. Cet algorithme, que nous avons utilisé dans notre implémentation est décrit dans la section suivante.
3 Notre approche
Dans cette section nous allons d’abord présenter le cadre général de notre approche, à savoir celui du “Bounded Model Checking” (BMC) basé sur la programmation par contraintes, puis nous allons décrire la méthode proposée et les algorithmes utilisés pour calculer des MCS de cardinalité bornée.
3.1 Les principes : BMC et MCS
Notre approche se place dans le cadre du “Bounded model Checking” (BMC) par programmation par contraintes [8, 9]. En BMC, les programmes sont dépliés en utilisant une borne , c’est à dire que les boucles sont remplacées par des imbrications de conditionnelles de profondeur au plus . Il s’agit ensuite de détecter des non-conformités par rapport à une spécification. Étant donné un triplet de Hoare {,,}, où est la pré-condition, est le programme déplié fois et est la post-condition, le programme est non conforme si la formule est satisfiable. Dans ce cas, une instanciation des variables de est un contre-exemple, et un cas de non conformité, puisqu’il satisfait à la fois la pré-condition et le programme, mais ne satisfait pas la post-condition.
CPBPV [8] est un outil de BMC basé sur la programmation par contraintes. transforme et en contraintes, et transforme en un CFG dans lequel les conditions et les affectations sont traduites en contraintes555Pour éviter les problèmes de re-définitions multiples des variables, la forme DSA (Dynamic Single Assignment [2]) est utilisée. CPBPV construit le CSP de la formule à la volée, par un parcours en profondeur du graphe. À l’état initial, le CSP contient les contraintes de et , puis les contraintes d’un chemin sont ajoutées au fur et à mesure de l’exploration du graphe. Quand le dernier noeud d’un chemin est atteint, la faisabilité du CSP est testée. S’il est consistant, alors on a trouvé un contre-exemple, sinon, un retour arrière est effectué pour explorer une autre branche du CFG. Si tous les chemins ont été explorés sans trouver de contre-exemple, alors le programme est conforme à sa spécification (sous réserve de l’hypothèse de dépliage des boucles).
Les travaux présentés dans cet article cherchent à localiser l’erreur détectée par la phase de BMC. Plus précisemment, soit une instanciation des variables qui satisfait le CSP contenant les contraintes de et , et les contraintes d’un chemin incorrect de noté . Alors le CSP est inconsistant, puisque est un contre-exemple et ne satisfait donc pas la post-condition. Un ensemble minima de correction (ou MCS - Minimal Correction Set) de est un ensemble de contraintes qu’il faut nécessairement enlever pour que devienne consistant. Un tel ensemble fournit donc une localisation de l’erreur sur le chemin du contre-exemple. Comme l’erreur peut se trouver dans une affectation sur le chemin du contre-exemple, mais peut aussi provenir d’un mauvais branchement, notre approche (nommée LocFaults) s’intéresse également aux MCS des systèmes de contraintes obtenus en déviant des branchements par rapport au comportement induit par le contre-exemple. Plus précisément, l’algorithme effectue un parcours en profondeur d’abord du de , en propageant le contre-exemple et en déviant au plus conditions. Trois cas peuvent être distingués:
-
—
Aucune condition n’a été déviée: LocFaults a parcouru le chemin du contre-exemple en collectant les contraintes de ce chemin et il va calculer les MCS sur cet ensemble de contraintes;
-
—
conditions ont été déviées sans qu’on arrive à trouver un chemin qui satisfasse la post-condition: on abandonne l’exploration de ce chemin;
-
—
conditions on déja été déviées et on peut encore dévier au moins une condition, c’est à dire . Alors la condition courante est déviée. Si le chemin résultant ne viole plus la post-condition, l’erreur sur le chemin initial peut avoir deux causes différentes :
-
(i)
les conditions déviées elles-mêmes sont cause de l’erreur,
-
(ii)
une erreur dans une affectation a provoqué une mauvaise évaluation de , faisant prendre le mauvais branchement.
Dans le cas (ii), le CSP , où est l’ensemble des contraintes du chemin courant, c’est à dire le chemin du contre-exemple dans lequel déviations ont déjà été prises, est satisfiable. Par conséquent, le CSP est insatisfiable. LocFaults calcule donc également les MCS de ce CSP, afin de détecter les instructions suspectées d’avoir induit le mauvais branchement pour .
Bien entendu, nous ne calculons pas les MCS des chemins ayant le même préfixe : si la déviation d’une condition permet de satisfaire la post-condition, il est inutile de chercher à modifier des conditions supplémentaires dans la suite du chemin
-
(i)
3.2 Description de l’algorithme
L’algorithme LocFaults (cf. Algorithm 1) prend en entrée un programme déplié non conforme vis-à-vis de sa spécification, un contre-exemple, et une borne maximum de la taille des ensembles de correction. Il dévie au plus conditions par rapport au contre-exemple fourni, et renvoie une liste de corrections possibles.
LocFaults commence par construire le CFG du programme puis appelle la fonction DFS sur le chemin du contre-exemple (i.e. en déviant condition) puis en acceptant au plus déviations. La fonction DFS gère trois ensembles de contraintes :
-
—
: l’ensemble des contraintes des conditions qui ont été déviées à partir du chemin du contre-exemple,
-
—
: l’ensemble des contraintes d’affectations du chemin,
-
—
: l’ensemble des contraintes dites de propagation, c’est à dire les contraintes de la forme qui sont obtenues en propageant le contre exemple sur les affectations du chemin.
L’ensemble est utilisé pour propager les informations et vérifier si une condition est satisfaite, les ensembles et sont utilisés pour calculer les . Ces trois ensembles sont collectés à la volée lors du parcours en profondeur. Les paramètres de la fonction DFS sont les ensembles , et décrits ci-dessus, le noeud courant du CFG, la liste des corrections en cours de construction, le nombre de déviations autorisées et la borne de la taille des . Nous notons (resp. ) la branche if (resp. else) d’un noeud conditionnel, et le noeud qui suit un bloc d’affectation; est la fonction qui traduit une condition ou affectation en contraintes.
Le parcours commence avec et vides et contenant les contraintes du contre-exemple. Il part de la racine de l’arbre () qui contient la pré-condition, et se déroule comme suit :
-
—
Quand le dernier noeud est atteint (i.e. noeud de la post-condition), on est sur le chemin du contre-exemple. La post-condition est ajoutée à et on cherche les MCS,
-
—
Quand le noeud est un noeud conditionnel, alors on utilise pour savoir si la condition est satisfaite. Si on peut encore prendre une déviation (i.e. ), on essaie de dévier la condition courante et on vérifie si cette déviation corrige le programme en appelant la fonction . Cette fonction propage tout simplement le contre-exemple sur le graphe à partir du noeud courant et renvoie vrai si le programme satisfait la postcondition pour ce chemin,
-
—
Si dévier a corrigé le programme, alors les conditions qui ont été déviées (i.e. ) sont des corrections. De plus, on calcule aussi les corrections dans le chemin menant à ,
-
—
Si dévier n’a pas corrigé le programme, si on peut encore dévier des conditions (i.e. ) alors on dévie et on essaie de dévier conditions en dessous de .
Dans les deux cas (dévier a corrigé ou non le programme), on essaie aussi de dévier des conditions en dessous de , sans dévier .
-
—
-
—
Quand le noeud est un bloc d’affectations, on propage le contre-exemple sur ces affectations et on ajoute les contraintes correspondantes dans et dans .
L’algorithme LocFaults appelle l’algorithme MCS (cf. Algorithm 4) qui est une transcription directe de l’algorithme proposé par Liffiton et Sakallah [22]. Cet algorithme associe à chaque contrainte un sélecteur de variable qui peut prendre la valeur 0 ou 1; la contrainte AtMost permet donc de retenir au plus contraintes du système de contraintes initial dans le MCS. La procédure BlockingClause(newMCS) appelée à la ligne 10 (resp. ligne 11 ) permet d’exclure les sur-ensembles de taille (resp. de taille supérieure à ).
Lors de l’implémentation de cet algorithme nous avons utilisé IBM ILOG CPLEX666http://www-01.ibm.com/software/commerce/optimization/cplex-optimizer/ qui permet à la fois une implémentation aisée de la fonction AtMost et la résolution de systèmes de contraintes numériques. Il faut toutefois noter que cette résolution n’est correcte que sur les entiers et que la prise en compte des nombres flottants nécessite l’utilisation d’un solveur spécialisé pour le traitement des flottants.
4 Evaluation expérimentale
Programme | Contre-exemple | Erreurs | LocFaults | BugAssist | |||
AbsMinusKO | |||||||
AbsMinusKO2 | , | , | , | , | |||
AbsMinusKO3 | ,,, | ,,, | ,,, | ||||
MinmaxKO | , | , | , | , | |||
, | , | , | |||||
MidKO | |||||||
Maxmin6varKO | |||||||
Maxmin6varKO2 | |||||||
Maxmin6varKO3 | , | ||||||
Maxmin6varKO4 | ,, | ||||||
TritypeKO | |||||||
, | |||||||
,, | , | ||||||
,, | ,, | ||||||
, | |||||||
,, | |||||||
,, | |||||||
TritypeKO2 | |||||||
,, | ,,, | ,,, | |||||
,, | |||||||
,,, | ,,, | ||||||
,, | ,, | ||||||
,, | ,, | ||||||
TritypeKO2V2 | |||||||
,, | ,,, | ,,, | |||||
,, | |||||||
,, | ,, | ||||||
,, | ,, | ||||||
TritypeKO3 | |||||||
,,, | ,,, | ||||||
,, | |||||||
,, | |||||||
,,, | ,,, | ||||||
,, | ,, | ||||||
,, | ,, | ||||||
TritypeKO4 | ,, | ||||||
,, | , | ||||||
, | |||||||
, | |||||||
,, | |||||||
TritypeKO5 | , | ||||||
,, | ,, | ||||||
, | , | ||||||
, | , | ||||||
, | , | ||||||
TritypeKO6 | , | ||||||
, | ,, | ||||||
, | ,, | ||||||
, | ,, | ||||||
, | |||||||
, | |||||||
, | |||||||
TriPerimetreKO | |||||||
,, | ,, | ,, | |||||
TriPerimetreKOV2 | , | ||||||
,, | ,, | ,, | |||||
, | , | , | |||||
Programme | LocFaults | BugAssist | |||||
---|---|---|---|---|---|---|---|
P | L | P | L | ||||
AbsMinusKO | |||||||
AbsMinusKO2 | |||||||
AbsMinusKO3 | |||||||
MinmaxKO | |||||||
MidKO | |||||||
Maxmin6varKO | |||||||
Maxmin6varKO2 | |||||||
Maxmin6varKO3 | |||||||
Maxmin6varKO4 | |||||||
TritypeKO | |||||||
TritypeKO2 | |||||||
TritypeKO2V2 | |||||||
TritypeKO3 | |||||||
TritypeKO4 | |||||||
TritypeKO5 | |||||||
TritypeKO6 | |||||||
TriPerimetreKO | |||||||
TriPerimetreKOV2 |
Pour évaluer la méthode que nous avons proposée, nous avons comparé les performances de LocFaults et de BugAssist [17, 18] sur un ensemble de programmes. Comme LocFaults est basé sur CPBPV[8] qui travaille sur des programmes Java et que BugAssist travaille sur des programmes C, nous avons construit pour chacun des programmes:
-
—
une version en Java annotée par une spécification JML;
-
—
une version en ANSI-C annotée par la même spécification mais en ACSL.
Les deux versions ont les mêmes numéros de ligne et les mêmes instructions. La précondition est un contre-exemple du programme, et la postcondition correspond au résultat de la version correcte du programme pour les données du contre-exemple. Nous avons considéré qu’au plus trois conditions pouvaient être fausses sur un chemin. Par ailleurs, nous n’avons pas cherché de MCS de cardinalité supérieure à 3. Les expérimentations ont été effectuées avec un processeur Intel Core i7-3720QM 2.60 GHz avec 8 GO de RAM.
Nous avons d’abord utilisé un ensemble de programmes académiques de petite taille (entre 15 et 100 lignes). A savoir :
-
—
AbsMinus. Ce programme prend en entrée deux entiers et et renvoie la valeur absolue de .
-
—
Minmax. Ce programme prend en entrée trois entiers: , et , et permet d’affecter la plus petite valeur à la variable et la plus grande valeur à la variable .
-
—
Tritype. Ce programme est un programme classique qui a été utilisé très souvent en test et vérification de programmes. Il prend en entrée trois entiers (les côtés d’un triangle) et retourne si les entrées correspondent à un triangle équilatéral, si elles correspondent à un triangle isocèle, si elles correspondent à un autre type de triangle, si elles ne correspondent pas à un triangle valide.
-
—
TriPerimetre. Ce programme a exactement la même structure de contrôle que tritype. La différence est que TriPerimetre renvoie la somme des côtés du triangle si les entrées correspondent à un triangle valide, et -1 dans le cas inverse.
Pour chacun de ces programmes, nous avons considéré différentes versions érronées.
Nous avons aussi évalué notre approche sur les programmes TCAS (Traffic Collision Avoidance System) de la suite de test Siemens[26]. Il s’agit là aussi d’un benchmark bien connu qui correspond à un système d’alerte de trafic et d’évitement de collisions aériennes. Il y a 41 versions erronées et 1608 cas de tests. Nous avons utilisé toutes les versions erronées sauf celles dont l’indice déborde du tableau car les débordements de tableau ne sont pas traités dans CPBPV. A savoir, les versions TcasKO…TcasKO41. Les erreurs dans ces programmes sont provoquées dans des endroits différents. 1608 cas de tests sont proposés, chacun correspondant à contre-exemple. Pour chacun de ces cas de test , on construit un programme qui prend comme entrée le contre-exemple, et dont postcondition correspond à la sortie correcte attendue.
Le code source de l’ensemble des programmes est disponible à l’adresse http://www.i3s.unice.fr/~bekkouch/Bench_Mohammed.html.
La table 1 contient les résultats pour le premier ensemble de programmes:
-
—
Pour LocFaults nous affichons la liste des MCS. La première ligne correspond aux MCS identifiés sur le chemin initial. Les lignes suivantes aux MCS identifiés sur les chemins pour lesquels la postcondition est satisfaite lorsqu’une condition est déviée. Le numéro de la ligne correspondant à la condition est souligné.
-
—
Pour BugAssist les résultats correspondent à la fusion de l’ensemble des compléments des MSS calculés, fusion qui est opérée par BugAssist avant l’affichage des résultats.
Sur ces benchmarks les résultats de LocFaults sont plus concis et plus précis que ceux de BugAssist.
La table 2 fournit les temps de calcul : dans les deux cas, correspond au temps de prétraitement et au temps de calcul des MCS. Pour LocFaults, le temps de pré-traitement inclut la traduction du programme Java en un arbre de syntaxe abstraite avec l’outil JDT (Eclipse Java development tools), ainsi que la construction du CFG dont les noeuds sont des ensembles de contraintes. C’est la traduction Java qui est la plus longue. Pour BugAssist, le temps de prétraitement est celui la construction de la formule SAT. Globalement, les performances de LocFaults et BugAssist sont similaires bien que le processus d’évaluation de nos systèmes de contraintes soit loin d’être optimisé.
La table 3 donne les résultats pour les programmes de la suite TCAS. La colonne indique pour chaque programme le nombre d’erreurs qui ont été introduites dans le programme alors que la colonne donne le nombre de contre-exemples. Les colonnes et indiquent respectivement le nombre de contre-exemples pour lesquels LocFaults et BugAssist ont identifié l’instruction erronée. On remarquera que LocFaults se compare favorablement à BugAssist sur ce benchmark qui ne contient quasiment aucune instruction arithmétique; comme précédemment le nombre d’instructions suspectes identifiées par LocFaults est dans l’ensemble nettement inférieur à celui de BugAssist.
Les temps de calcul de BugAssist et LocFaults sont très similaires et inférieurs à une seconde pour chacun des benchmarks de la suite TCAS.
Programme | Nb_E | Nb_CE | LF | BA |
---|---|---|---|---|
TcasKO | 1 | 131 | 131 | 131 |
TcasKO2 | 2 | 67 | 67 | 67 |
TcasKO3 | 1 | 23 | 2 | 23 |
TcasKO4 | 1 | 20 | 16 | 20 |
TcasKO5 | 1 | 10 | 10 | 10 |
TcasKO6 | 3 | 12 | 36 | 24 |
TcasKO7 | 1 | 36 | 23 | 0 |
TcasKO8 | 1 | 1 | 1 | 0 |
TcasKO9 | 1 | 7 | 7 | 7 |
TcasKO10 | 6 | 14 | 16 | 84 |
TcasKO11 | 6 | 14 | 16 | 46 |
TcasKO12 | 1 | 70 | 52 | 70 |
TcasKO13 | 1 | 4 | 3 | 4 |
TcasKO14 | 1 | 50 | 6 | 50 |
TcasKO16 | 1 | 70 | 22 | 0 |
TcasKO17 | 1 | 35 | 22 | 0 |
TcasKO18 | 1 | 29 | 21 | 0 |
TcasKO19 | 1 | 19 | 13 | 0 |
TcasKO20 | 1 | 18 | 18 | 18 |
TcasKO21 | 1 | 16 | 16 | 16 |
TcasKO22 | 1 | 11 | 11 | 11 |
TcasKO23 | 1 | 41 | 41 | 41 |
TcasKO24 | 1 | 7 | 7 | 7 |
TcasKO25 | 1 | 3 | 0 | 3 |
TcasKO26 | 1 | 11 | 11 | 11 |
TcasKO27 | 1 | 10 | 10 | 10 |
TcasKO28 | 2 | 75 | 74 | 121 |
TcasKO29 | 2 | 18 | 17 | 0 |
TcasKO30 | 2 | 57 | 57 | 0 |
TcasKO34 | 1 | 77 | 77 | 77 |
TcasKO35 | 4 | 75 | 74 | 115 |
TcasKO36 | 1 | 122 | 120 | 0 |
TcasKO37 | 4 | 94 | 110 | 236 |
TcasKO39 | 1 | 3 | 0 | 3 |
TcasKO40 | 2 | 122 | 0 | 120 |
TcasKO41 | 1 | 20 | 17 | 20 |
5 Discussion
Nous avons présenté dans cet article une nouvelle approche pour l’aide à la localisation d’erreurs qui utilise quelques spécificités de la programmation par contraintes. Les premiers résultats sont encourageants mais doivent encore être confirmés sur des programmes plus importants et contenant plus d’opérations arithmétiques.
Au niveau des résultats obtenus LocFaults est plus précis que BugAssist lorsque les erreurs sont sur le chemin du contre exemple ou dans une des conditions du chemin du contre-exemple. Ceci provient du fait que BugAssist et LocFaults ne calculent pas exactement la même chose:
BugAssist calcule les compléments des différents sous-ensembles obtenus par MaxSat, c’est à dire des sous-ensembles de clauses satisfiables de cardinalité maximale. Certaines ”erreurs ” du programme ne vont pas être identifiées par BugAssist car les contraintes correspondantes ne figurent pas dans le complément d’un sous ensemble de clauses satisfiables de cardinalité maximale.
LocFaults calcule des MCS, c’est à dire le complément d’un sous-ensemble de clauses maximal, c’est à dire auquel on ne peut pas ajouter d’autre clause sans le rendre inconsistant, mais qui n’est pas nécessairement de cardinalité maximale.
BugAssist identifie des instructions suspectes dans l’ensemble du programme alors que LocFaults recherche les instructions suspectes sur un seul chemin.
Les travaux futurs concernent à la fois une réflexion sur le traitement des boucles (dans un cadre de bounded-model checking) et l’optimisation de la résolution pour les contraintes numériques. On utilisera aussi les MCS pour calculer d’autres informations, comme le MUS qui apportent une information complémentaire à l’utilisateur.
Remerciements:
Nous tenons à remercier Hiroshi Hosobe, Yahia Lebbah, Si-Mohamed Lamraoui et Shin Nakajima pour les échanges fructueux que nous avons eus. Nous tenons aussi à remercier Olivier Ponsini pour son aide et ses précieux conseils lors de la réalisation du prototype de notre système.
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