De beaux groupes
Résumé.
Dans une belle paire de mod les d’une th orie stable ayant limination des imaginaires sans la propri t de recouvrement fini, tout groupe d finissable se projette, isog nie pr s, sur les points -rationnels d’un groupe d finissable dans le r duit param tres dans . Le noyau de cette projection est un groupe d finissable dans le r duit.
Un groupe interpr table dans une paire de corps alg briquement clos o est une extension propre de est, isog nie pr s, l’extension des points -rationnels d’un groupe alg brique sur par un groupe interpr table quotient d’un groupe alg brique par les points -rationnels d’un sous-groupe alg brique, le tout d fini sur .
Key words and phrases:
Model Theory, Groups, Pairs1991 Mathematics Subject Classification:
03C45English Summary
In this short paper, we characterise definable groups in a belle paire of models of a stable theory having elimination of imaginaries without the finite cover property: every definable group is (up to isogeny) the extension of the -rational points of a group definable in the theory over by a group definable in .
Furthermore, if is a proper extension of algebraically closed fields, every interpretable group in the pair is, up to isogeny, the extension of the subgroup of -rational points of an algebraic group over by an interpretable group which is the quotient of an algebraic group by the -rational points of an algebraic subgroup.
Introduction
Deux corps alg briquement clos de m me caract ristique satisfont les m mes propri t s l mentaires du premier ordre (cette collection de propri t s forme alors une th orie compl te, not e ). Un argument de compacit classique permet, par exemple, de montrer que toute fonction polynomiale injective plusieurs variables complexes est surjective [1]. La th orie des corps alg briquement clos de caract ristique fix e, l’un des arch types des th ories stables, a un comportement fortement structur : la cl ture alg brique d’un sous-corps correspond la cl ture alg brique mod le-th orique (l’ensemble des points orbite fini par les automorphismes fixant ) ; la d pendance alg brique correspond la d viation Shelahiste ; le fait, d Chevalley, que la projection d’un ensemble constructible de Zariski le reste, correspond l’ limination de quantificateurs dans le langage des anneaux. De plus, l’existence d’un corps de d finition pour chaque vari t quivaut l’ limination des imaginaires, ce qui permet de travailler avec des quotients, objets interpr tables dans la th orie.
De nombreuses questions en g om trie alg brique se traduisent de fa on naturelle en th orie des mod les et vice-versa. Cela a instaur une v ritable interaction entre la th orie des mod les et la g om trie alg brique.
On est parfois amen consid rer des objets formels l’int rieur de vari t s alg briques. Ces objets sont fr quemment d crits l’aide de l’alg bre diff rentielle. Dans le cas diff rentiel, les corps diff rentiellement clos, qui en caract ristique nulle ont tous la m me th orie, sont l’analogue des purs corps alg briquement clos. De m me, la projection d’un ensemble diff rentiellement constructible le reste. En revanche, un corps diff rentiellement clos poss de un sous-corps propre alg briquement clos, constitu des l ments d riv e nulle. Les paires d’extensions propres de corps alg briquement clos ont t consid r es pour elles-m mes dans les travaux de Keisler [10], motiv s par ceux de Robinson. La th orie des paires d’extensions propres de corps alg briquement clos de caract ristique fix e est compl te : elle correspond la th orie des belles paires de mod les de . Plus g n ralement, les belles paires de structures stables ont t tudi es par Poizat [15]. Il y axiomatise leurs th ories dans le cas o les structures n’ont pas la propri t de recouvrement fini.
Plus r cemment, Delon [8] a obtenu une expansion naturelle du langage des anneaux pour l’ limination des quantificateurs des belles paires de corps alg briquement clos. Sa preuve consiste imposer aux sous-structures d’une belle paire d’ tre -ind pendantes : en effet, pour un uple -ind pendant , les formules sans quantificateur satisfaites par (qui forment le type sans quantificateur) entra nent toutes les propri t s l mentaires satisfaites par , son type parital [3].
Bien que les belles paires de corps alg briquement clos soient -stables de rang de Morley [7, Example 1.5], et que la d viation y soit bien comprise [15, 3], elles n’ liminent pas les imaginaires, m me g om triquement. En fait, une belle paire d’une th orie limine les imaginaires (modulo les imaginaires de ) si et seulement si aucun groupe infini n’est interpr table dans [14].
Pillay [13] explicite une expansion du langage des belles paires de corps alg briquement clos permettant d’ liminer g om triquement les imaginaires : tout imaginaire est alors interalg brique avec un uple d’ l ments dans les (nouvelles) sortes de l’expansion.
L’ tude des groupes interpr tables est une question r currente en th orie des mod les. Pour traiter cette question, la construction de groupes partir d’un diagramme de configuration de groupes introduite par Hrushovski [9] s’av re fondamentale. Dans le cas des corps diff rentiels, tout groupe interpr table se plonge dans un groupe alg brique [12], ce qui est en partie cons quence du fait que la cl ture alg brique d’un uple au sens diff rentiel correspond la cl ture alg brique corpique du corps diff rentiel engendr . Dans une belle paire, la cl ture alg brique au sens de d’une structure -ind pendante est alg briquement close au sens parital [14, Lemma 2.5]. Cette propri t nous sera fort utile pour d crire les groupes d finissables dans toute belle paire de structures stables ainsi que les groupes interpr tables dans une belle paire de corps alg briquement clos (cf. corollaire 3.6 et proposition 2.6). On se servira galement des techniques utilis es dans [5] pour la classification des groupes d finissables dans les mauvais corps [2].
1. Pr liminaires
Les r sultats cit s dans ces pr liminaires se trouvent dans [15, 3, 14]. Nous fixons pour toute la suite une th orie compl te stable, que l’on suppose avec limination des quantificateurs et des imaginaires, afin de simplifier la r daction.
Une belle paire de est la donn e de , mod les de tel que est -satur et r alise tout type sur , o est de cardinal strictement inf rieur . Puisque deux belles paires sont toujours l mentairement quivalentes dans le langage de muni d’un nouveau pr dicat pour le sous-mod le, on notera leur th orie. L’indice fera syst matiquement r f rence . Par exemple, si est une belle paire, on notera les l ments r els de alg briques sur au sens de et les l ments r els de alg briques sur au sens de la paire. De m me, on utilisera les symboles et pour les ind pendances au sens de et de , respectivement.
Une partie de est dite -ind pendante si
o . Deux sous-uples -ind pendants satisfaisant le m me -type sans quantificateurs sont l mentairement quivalents.
Un mod le -satur de n’est pas forc ment une belle paire. C’est le cas si et seulement si la th orie n’a pas la propri t de recouvrement fini. Cette propri t correspond l’existence de relations d’ quivalence uniform ment d finissables avec un nombre fini arbitrairement grand de classes.
On suppose partir de maintenant que la th orie n’a pas la propri t de recouvrement fini et on se place dans un mod le suffisamment satur de .
En particulier, la description des types pour des parties -ind pendantes ci-dessus entra ne que a m me spectre de stabilit que et donc est stable. Par ailleurs, puisque toute partie de est -ind pendante, la paire n’induit pas de structure suppl mentaire sur .
partir de [3, Remark 7.2 et Proposition 7.3] (cf. galement [14, Fact 2.2 et Lemma 2.6]), on obtient les propri t s suivantes :
Fait 1.1.
Soit et deux parties de .
-
—
La cl ture alg brique est toujours -ind pendante.
-
—
Si est -ind pendante, alors . De plus, on a et .
-
—
Si et sont alg briquement closes au sens de la paire, alors
La caract risation de l’ind pendance ci-dessus permet d’obtenir l’analogue la propri t dans [4].
Lemme 1.2.
Étant donn es deux parties et alg briquement closes au sens de la paire et ind pendantes au-dessus de leur intersection, alors
Démonstration.
Par la caract risation pr c dente,
Comme , il suit par transitivit que
Enfin, puisque , on a et donc .
La partie est donc -ind pendante. Le fait pr c dent permet de conclure que et . ∎
2. Groupes d finissables dans la belle paire
Nous disposons de tous les ingr dients pour d crire les groupes d finissables dans une belle paire de . Une adaptation imm diate de [5, proposition 1.8] donne un crit re suffisant pour v rifier quand un sous-groupe -d finissable d’un groupe -d finissable l’est aussi.
Lemme 2.1.
Soit un translat d’un sous-groupe connexe -type-d finissable d’un groupe -type-d finissable , le tout d fini sur un ensemble alg briquement clos au sens de la paire. Soit r alisant le g n rique sur de ce translat . Si , alors est -type-d finissable.
Démonstration.
Notons tout d’abord que l’on peut supposer que est le g n rique de sur : en effet, en prenant une deuxi me r alisation du g n rique sur du translat de telle que , on conclut que (ou ) r alise le g n rique de . Comme et ont le m me type sur au sens de la paire, alors aussi. Par le lemme 1.2, on a .
Posons le -r duit de et notons l’enveloppe -d finissable de , c’est- -dire, le plus petit sous-groupe -type d finissable de contenant . Par [5, proposition 1.8], l’enveloppe de est -connexe et gale au -stabilisateur de , qui est son unique type g n rique.
Il suffit maintenant de montrer que est l’unique g n rique de au sens parital (au sens de ). D’abord, notons que tout g n rique parital de est une compl tion de , car toute -formule g n rique dans au sens de l’est galement au sens de et donc est contenue dans .
V rifions ensuite que, si est un g n rique parital de sur , alors . Si , il existe une formule , param tres sur , qui n’est pas g n rique dans . Par [16, Lemme 5.5], on peut supposer que pour chaque uple , la formule n’est pas g n rique dans . Par contre, la -formule param tres dans est r alis e par et est donc g n rique dans . Un nombre fini de translat s de la formule doit recouvrir le groupe et, en prenant une extension non-d viante de , on peut supposer que l’uple est contenu dans pour un certain avec . Il existe donc tel que . Par la caract risation de l’ind pendance, on a . De plus, comme est -ind pendant par le fait 1.1 et par hypoth se, il suit que et, par transitivit , . Ceci contredit que la formule n’est pas g n rique dans .
Par transitivit , on a , donc est -ind pendant et . Ainsi, est -ind pendant (comme ) et a m me -type sans quantificateurs que , donc m me -type . Le type est par cons quent l’unique g n rique de au sens parital. On conclut alors que est -type-d finissable. ∎
Remarque 2.2.
Si est un groupe infini -type-d finissable sur , alors le sous-groupe des points -rationnels de , qui est clairement d finissable dans la paire mais pas dans le r duit, ne satisfait pas les conditions du lemme.
Nous allons caract riser les groupes d finissables dans la th orie de la paire, isog nie pr s. Pour deux groupes type-d finissables et , une isog nie de dans est un sous-groupe type-d finissable de tel que :
-
—
les projections sur et sur sont chacune d’indice born ; et
-
—
le noyau et le co-noyau sont finis.
Une isog nie induit donc un isomorphisme entre et .
Remarque 2.3.
La relation d’isog nie est une relation d’ quivalence. Tout groupe type-d finissable est isog ne sa composante connexe. En particulier, une isog nie de la composante connexe de dans d finit galement une isog nie de dans et, r ciproquement, une isog nie entre et induit une isog nie entre leurs composantes connexes.
Le r sultat suivant, qui combine [5, lemme 1.2] (une g n ralisation de [18] au cas non ab lien) et [5, lemme 1.5], sera utilis plusieurs reprises.
Lemme 2.4.
Soient et deux groupes type-d finissables (ou m me type-interpr tables) dans une th orie stable. S’il existe, sur un ensemble de param tres , des l ments de et de tels que
-
(1)
et , et ainsi que et sont -interalg briques,
-
(2)
, et sont deux deux ind pendants sur ,
alors l’ l ment (resp. ) est g n rique dans un unique translat d’un sous-groupe connexe de (resp. de ), le tout type-d finissable sur et il existe une isog nie entre et , donn e par le stabilisateur de
Si dans la condition , on a uniquement alg brique sur , respectivement alg brique sur et alg brique sur , alors on obtient, dans la conclusion, une projection type-interpr table de sur un quotient de par un sous-groupe fini.
Dans les preuves qui vont suivre, nous serons amen s consid rer des groupes type-interpr tables d’arit infinie. De tels groupes seront dits -interpr tables, cas particulier de groupes hyperd finissables (voir par exemple [17, Section 4.3] pour les groupes hyperd finissables).
Remarque 2.5.
Le lemme ci-dessus se g n ralise au cas o les groupes et sont -interpr tables. De plus, si est type-d finissable et est -interpr table, alors, par stabilit , on obtient une isog nie (resp. une projection de m me noyau), vers un groupe connexe type-interpr table, dont son g n rique est interalg brique avec celui de au-dessus de .
Proposition 2.6.
Soit la th orie des belles paires d’une th orie stable avec limination des imaginaires sans la propri t de recouvrement fini. Tout groupe -type-d finissable est isog ne un sous-groupe d’un groupe -type-d finissable. De plus, tout groupe -type-d finissable est, isog nie pr s, l’extension des points -rationnels d’un groupe -type-d finissable sur par un groupe -type-d finissable.
Démonstration.
Par la remarque 2.3, il suffit de consid rer un groupe connexe type-d finissable dans une belle paire sur un ensemble de param tres. Par la suite, on travaillera au-dessus d’un sous-mod le contenant ces param tres, que l’on omettra. Étant donn s deux g n riques ind pendants et de , on d notera par , et les clôtures alg briques au sens parital des points , et respectivement. Par le lemme 1.2, l’uple est -alg brique sur , car et sont deux sous-ensembles alg briquement clos ind pendants.
À l’aide d’un troisi me g n rique ind pendant de et , si l’on pose , et , on obtient le diagramme suivant :
Par [4, Lemme 2.1], chaque couple de points sur une droite ainsi que chaque triplet de points non colin aires sont -ind pendants. Le th or me de configuration de groupe [9] (dont la preuve s’adapte au cas d’uples infinis) nous donne un groupe -interpr table connexe au sens de , dont le g n rique est -interborn avec et donc avec . Par le lemme 2.4, sa remarque et l’ limination des imaginaires de , on peut supposer, isog nie pr s, que le groupe est un sous-groupe -d finissable d’un groupe -type-d finissable.
Par le lemme 1.2, la partie est -alg brique sur . De plus, la caract risation de l’ind pendance entra ne que et sont -ind pendants sur , qui correspond aux -points du sous-mod le au-dessus duquel l’on travaille. De fa on analogue, on obtient un groupe connexe -interpr table au sens de d fini sur , tel que est -interalg brique avec un -g n rique de , qui est galement g n rique au sens de la paire.
La remarque 2.5 donne une projection de sur les points -rationnels d’un groupe type-d finissable connexe au sens de , que l’on d notera galement par , dont le g n rique est -interalg brique avec .
La composante connexe du noyau est un groupe -type-d finissable par le lemme 2.1 : soit un g n rique de au sens de sur . Alors est un g n rique de sur son param tre canonique, qui est interalg brique avec . Comme est dans le stabilisateur de , on a et en particulier . L’hypoth se du lemme est ainsi v rifi e au-dessus de .
∎
3. Groupes interpr tables dans les beaux corps
Dans l’introduction, on avait remarqu qu’une belle paire d’une th orie stable n’ limine pas les imaginaires d s qu’un groupe infini est interpr table dans [14]. En revanche, la description des groupes d finissables nous permet maintenant de caract riser les groupes interpr tables dans une belle paire (de structures stables) ayant des imaginaires mod r s, propri t qui est v rifi e par les paires d’extensions propres de corps alg briquement clos, ou plus g n ralement, les paires propres de mod les d’une th orie fortement minimale avec infini [13].
Pour l’ tude de certains groupes type-interpr tables dans une belle paire, nous allons d’abord, partir d’une configuration de groupe, trouver un diagramme pour des repr sentants r els le plus ind pendant possible.
Lemme 3.1.
Soit un groupe type-interpr table connexe dans une th orie stable donn e, trois g n riques ind pendants , et de , et un uple (r el) . Si est alg brique sur , alors il existe des uples (r els) , , , , et tels que
-
—
, et
-
—
et de m me pour chaque autre point.
En particulier, dans le diagramme suivant :
chaque triplet de points non colin aires forme un ensemble ind pendant et tout point est ind pendant de toute droite ne le contenant pas.
Remarquons que n’est pas forc ment alg brique sur (et de m me pour tout autre triplet de points colin aires).
Démonstration.
Soient , et trois g n riques ind pendants de tels que est alg brique sur un uple . En prenant successivement des r alisations d’extensions non d viantes, il existe des uples , et tels que
et
V rifions que les uples sont ind pendants : comme , et sont trois g n riques ind pendants, on obtient par transitivit
En particulier, on conclut par transitivit que et .
Prenons maintenant
tels que
Montrons d’abord que chaque uple est ind pendant des autres sur l’imaginaire g n rique correspondant, ce qui permettra de montrer que dans le diagramme pr c dent, tout point n’appartenant pas une droite est ind pendant de celle-ci.
Comme est alg brique sur , on a . Par transitivit , on obtient
Puisque est alg brique sur , on a , ce qui donne .
Par l’alg bricit de sur , on a galement et donc, par transitivit ,
Or, puisque est alg brique sur , l’ind pendance donne et donc .
Puisque et sont interalg briques sur , de
on obtient par transitivit
puis, comme est alg brique sur , on a , ce qui donne
Comme on a v rifi auparavant que les uples , et sont ind pendants, il suit que et ont un comportement sym trique celui de et donc que
Notons ainsi que tout triplet d’uples non colin aires dans le diagramme satisfait les m mes hypoth ses d’ind pendances que le triplet au-dessus des g n riques correspondants de , qui sont ind pendants. En particulier, tout triplet d’uples non colin aires est libre.
Enfin, v rifions que tout point n’appartenant pas une droite est ind pendant de celle-ci. Par sym trie, il suffit de le montrer pour l’uple et la droite : on a , d’o . Comme , on conclut que
∎
Pour un uple r el et un ensemble ( ventuellement imaginaire) , un type est presque -interne s’il existe tel que . Notons que est presque -interne si et seulement si l’est. De plus, toute extension d’un type presque -interne l’est aussi, et toute restriction non-d viante d’un type presque -interne le reste.
Lemme 3.2.
Si est presque -interne sur l’ensemble r el , alors .
Démonstration.
On consid re tel que et . La caract risation de l’ind pendance donne et donc . ∎
Remarque 3.3.
Si un g n rique d’un groupe type-d finissable au sens de la paire est presque -interne, alors est isog ne aux points -rationnels d’un groupe -type-d finissable d fini sur .
Démonstration.
Si l’on travaille sur un sous-mod le contenant des repr sentants pour les translat s de la composante connexe de , on en d duit que tous les g n riques sont presque -internes. Soit une r alisation du g n rique principal de sur . Alors interalg brique avec au-dessus de . On obtient ainsi dans la proposition 2.6, une isog nie entre et le groupe -interpr table. On conclut par la remarque 2.5. ∎
Définition 3.4.
Le groupe -type-interpr table est mod r si l’un de ses g n riques est -alg brique sur un uple r el , avec presque -interne et .
Si un groupe est mod r , tous ses g n riques ( l’aide de param tres ind pendants) satisfont la propri t ci-dessus.
Rappelons que Pillay [13] limine g om triquement les imaginaires des belles paires de corps alg briquement clos modulo une famille explicite de sortes imaginaires. Dans son introduction, il pr cise que ses r sultats peuvent s’ tendre toute belle paire de structures fortement minimales avec infini. Les r sultats pr liminaires, plus pr cis ment [13, Lemmata 2.2 & 2.4], qui entra nent que tout groupe type-interpr table dans une belle paire est mod r , utilisent uniquement l’ limination des imaginaires pour ainsi que la d finissabilit du rang de Morley (fini) pour , ce qui est en particulier le cas pour une th orie fortement minimale avec infini, comme par exemple, la th orie des corps alg briquement clos de caract ristique fix e.
Pillay montre que, pour toute belle paire d’une th orie -stable qui a limination des imaginaires, tout imaginaire est interalg brique avec , qui est lui d finissable sur un uple r el dont le type est (presque) -interne, ce qui se g n ralise au cas o est stable. De plus, si le rang de Morley de est d finissable, sa d monstration du Lemma 2.5 assure que peut tre choisi ind pendant de sur .
Nous ignorons si ce dernier fait peut se g n raliser au cas o est stable, soit pour tous les imaginaires de la paire, soit uniquement pour les g n riques des groupes interpr tables.
Comme la trace de tout ensemble d finissable sur un sous-mod le d’une th orie stable l’est param tres sur le sous-mod le, on obtient le r sultat suivant.
Théor me 3.5.
Soit la th orie des belles paires d’une th orie stable avec limination des imaginaires sans la propri t de recouvrement fini. Tout groupe mod r -type-interpr table est, isog nie pr s, l’extension des points -rationnels d’un groupe -type-d finissable param tres dans par un groupe -type-interpr table quotient d’un groupe -type-d finissable par un sous-groupe distingu constitu des points -rationnels d’un groupe -type-d finissable param tres dans :
Démonstration.
Puisque la presque -internalit est conserv e par extensions non-d viantes, si un groupe -type-interpr table sur un ensemble de param tres est mod r , il le reste au-dessus d’un sous-mod le contenant ces param tres. De m me pour sa composante connexe. On travaillera donc comme auparavant au-dessus d’un sous-mod le. Par la remarque 2.3, on supposera connexe type-interpr table dans une belle paire sur un sous-mod le.
Soient , et trois g n riques -ind pendants de . Par hypoth se, le g n rique de est alg brique sur un uple r el , qui est -ind pendant de au-dessus de . De plus, le type est presque -interne. Par le lemme 3.1, il existe des uples , , , , et avec
tels que, si l’on pose et de m me pour les uples r els , , , , dans le diagramme suivant :
alors tout triplet de points non colin aires est -ind pendant et tout point n’appartenant pas une droite est -ind pendant de celle-ci.
Comme , on a , donc . De plus, par le lemme 1.2, comme , on a . En particulier, l’ensemble . Ceci est aussi valable pour tout autre couple de points dans une m me droite du diagramme pr c dent. De plus, le point est ind pendant de la droite et de m me pour tout triplet de points non colin aires.
La -configuration de groupe :
donne ainsi un groupe connexe -interpr table au sens du r duit sur , dont un g n rique de est -interalg brique avec . Comme dans le cas pr c dent, on peut supposer que est type-d finissable et, isog nie pr s, on obtient une surjection type-d finissable
V rifions aussi que les points obtenus auparavant donnent une -configuration de groupe sur l’ensemble de param tres . Tout triplet de points non colin aires forme un ensemble ind pendant. Puisque est alg brique sur et l’est sur , on a alg brique sur . De plus, par 1.2, la cl ture -alg brique est -alg briquement close. Le type est aussi presque -interne, donc l’uple est -alg brique sur , par le lemme 3.2. De m me pour les autres droites.
On obtient un groupe connexe -interpr table au sens du r duit sur et deux g n riques ind pendants et de tels que est -interalg brique avec sur , l’ l ment est -interalg brique avec sur et l’est avec . Comme les uples , et sont d j alg briques sur des sous-uples finis de , et , respectivement, et puisque est une limite projective de groupes connexes type-d finissables au sens du r duit sur , alors il existe un groupe connexe type-d finissable au sens du r duit sur contenant deux g n riques ind pendants et tels que (resp. , ) est alg brique sur (resp. , ). Notons que est -alg brique sur , et de m me pour les autres points.
Comme , et sont deux deux -ind pendants sur , les uples , et le sont aussi.
Puisque est alg brique sur et , on conclut que . Si , l’ l ment est g n rique dans sur et donc g n rique dans sur .
Le lemme 2.4 appliqu aux paires et nous donne ainsi une surjection type-d finissable de sur ( isog nie pr s). Il nous reste montrer que la composante connexe de est isog ne aux points -rationnels d’un groupe -type-d finissable . Ceci suit de la remarque 3.3 ; en effet, consid rons un g n rique de sur . Alors, le point est dans le stabilisateur de , donc . Puisque est presque -interne, car est alg brique sur , alors le type l’est aussi. Comme est alg brique sur , le type est galement presque -interne ainsi que , gr ce l’ind pendance . ∎
Comme la th orie de belles paires de corps alg briquement clos est -stable, tout groupe type-interpr table est interpr table. De plus, Delon montre qu’elle est mod le-compl te dans une expansion naturelle du langage des anneaux [8, Corollaire 15]. En particulier, si est une partie de non incluse dans et comme la cl ture alg brique est -ind pendante, cette partie est un sous-mod le de au sens de l’expansion et donc une sous-structure l mentaire au sens du langage de la paire, ce qui permet de montrer le r sultat suivant :
Corollaire 3.6.
Tout groupe interpr table dans une paire de corps alg briquement clos o est une extension propre de est, isog nie pr s, l’extension des points -rationnels d’un groupe alg brique d fini sur par un groupe quotient d’un groupe alg brique par un sous-groupe distingu , constitu des points rationnels d’un groupe alg brique d fini sur
o et sont des groupes alg briques d finis sur .
Si le groupe est interpr table sur un sous-corps , alors les groupes et obtenus le sont sur .
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