Correspondances de Howe pour les groupes des similitudes
Introduction
Cet article est pour but d’examiner comment on peut généraliser la correspondance de Howe (qui est déjà prouvée pour un corps -adique sauf si sa caractéristique résiduelle vaut ) aux groupes des similitudes.
Certains aspects de la correspondance de Howe, pour des groupes des similitudes, ont déjà été étudiés. Nous rappelons quelques résultats pour un corps global. En 1972, Shimizu.H a étudié les groupes [cf. [Sh]] et son résultat permet de réaliser la correspondance de Jacquet-Langlands en utilisant la correspondance de Howe. Puis, Waldspurger a déterminé complètement la correspondance de Howe pour les groupes [cf. [Wa1]]. Pour des résultats du même genre, nous renvoyons le lecteur à l’article de I.I.Piateski-Shapiro [cf. [PS] ] qui traite les groupes , à l’article de M.Harris et S.Kudla [cf. [HK]] pour les groupes , ou bien aux autres articles de la bibliographie.
Cependant, notre article sera consacré à une étude analogue sur un corps -adique.
Dans la Thèse de L.Barthel [cf. [Bar]], elle a construit le groupe métaplectique ,
et a défini la représentation de Weil pour .
En particulier, elle aussi mis en évidence les difficultés à généraliser la correspondance de Howe aux groupes des similitudes.
Une difficulté est que pour une paire réductive duale de ,
leurs images réciproques dans ne commutent pas en général.
Ensuite dans [R], B.Roberts a généralisé définitivement la correspondance de Howe pour les groupes .
Ses résultats doivent se demander que les représentations lisses irréductibles de (resp. ) se restreignent à (resp. )
sans multiplicité. Ensuite W.T.Gan et S.Tantono ont fait leurs formes intérieures dans [GT], et ont aussi vérifié que les conditions
de multiplicité mentionnées ci-dessus ne étaient pas nécessaires. Grâce à une analyse attentive de leurs travaux,
nous généralisons ces résultats à des paires plus nombreuses dans cet article.
Cet article consiste en deux parties. Dans les sections §1 à §7, nous donnons les théorèmes principaux pour les représentations de graphe forte et de bigraphe forte. Dans les sections §8 à §14, en utilisant les résultats principaux énoncés dans la première partie, nous généralisons la correspondance de Howe aux groupes des similitudes.
Dans cet article, nous utilisons librement les notions et notations de la théorie des représentations lisses de groupes
localement compacts totalement discontinus [cf. [BZ]]. Nous aussi citons librement les résultats de la représntation de Weil
sur un corps -adique [cf. [MVW] et [Kud]].
Remerciements. Ce travail s’est accompli sous la direction de Guy Henniart. Je tiens le remercier de m’avoir proposé ce sujet, et pour ses remarques très nécessaires. Je remercie également Brooks Boberts et Colette Moeglin pour leurs encouragements. Je voudrais remercier aussi Atsushi Ichino pour ses remarques.
1. Le plus grand quotient du groupe
Soient un groupe localement compact totalement discontinu, une représentation lisse de .
Si est une représentation lisse irréductible de , on note le plus grand quotient -isotypique de .
Posant
on a
Il satisfait à la propriété universelle suivante:
l’application de quotient induit une isomorphisme
et
Dans le cas particulier où , n’est pas autre que l’espace des coinvariants de dans , c’est-à-dire que le quotient de par le sous-espace engendré par les éléments pour parcourant et parcourant .
Soient un groupe localement compact totalement discontinu, une représentation lisse de . On notera
Proposition 1.1.
Supposons que est une représentation de type fini. Alors si et seulement si .
Démonstration.
Ceci découle de [[BZ], Page 16, Lemma]. ∎
Proposition 1.2.
Soient un groupe localement compact totalement discontinu, un sous-groupe fermé de .
-
(1)
Si est aussi un sous-groupe ouvert de et que est une représentation lisse de type fini de , alors est une représentation lisse de type fini de .
-
(2)
Si est compact et que est une représentation lisse de type fini de , alors est une représentation lisse de type fini de .
Démonstration.
(1) Comme est un sous-groupe ouvert de , l’induite compacte s’indentifie à l’induite ordinaire ; le résultat est alors clair.
(2) Soient un ensemble de vecteurs engendrant comme représentation de et un sous-groupe ouvert de , tels que
L’image de dans est ouverte; Comme est compact, il existe des éléments en nombre fini, , tels que soit l’union des pour . Il en résulte que est engendré par les éléments pour comme -module. ∎
Soit une représentation lisse du groupe localement compact totalement discontinu , on définit une application sur de la façon suivante:
Ainsi est le support de cette application.
Définition 1.3.
-
(1)
Si est fini pour tout , on dit que est une représentation de quotient admissible.
-
(2)
Si est égal à ou pour tout , on dit que est une représentation de quotient sans multiplicité.
-
(3)
Si est une représentation de quotient admissible et que le support de l’application est un seul élément , on dit que est une représentation de quotient de Langlands et que est le quotient de Langlands de .
Proposition 1.4.
Soit une représentation lisse de type fini du groupe localement compact totalement discontinu . Supposons que toute représentation irréductible de est admissible. Alors est une représentation de quotient admissible.
Démonstration.
Supposons que est engendré par les éléments comme -module. Prenons un élément de . Soit un élément de , on a
C’est-à-dire que l’application sera déterminée par ses valeurs en points . Soit un groupe ouvert fixant tous éléments ; alors est un élément de pour tout et par hypothèse, la dimension de est finie. Donc
∎
2. La représentation de quotient admissible
Dans cette sous-section, on suppose que est un groupe réductif -adique et que est
un sous-groupe parabolique de , et que est une décomposition de Levi.
On rappel deux functeurs non normalisés:
Théorème 2.1.
Les foncteurs préservent la classe des représentations lisses de type fini.
Démonstration.
(1) Soit une représentation lisse de type fini du groupe , comme est compact, Par la Proposition 1.2 (2), est aussi de type fini. Soit l’espace qui est engendré par les éléments , fixés par un sous-groupe ouvert compact de . L’espace de est l’espace des coinvariants de dans ; Il est de type fini comme représentation de , mais agit trivialement donc il est de type fini comme représentation de .
(2) C’est un résultat difficile de Bernstein (voir [[Rena], Page 215, Théorème]).
∎
Lemme 2.2.
Soient une représentation lisse de quotient admissible de et une représentation lisse de longueur finie de . Alors
Démonstration.
Si
est une filtration de par des sous -modules telle que est une représentation irréductible de pour . On a une suite exacte
Comme le foncteur est exact à gauche, on obtient
Cela implique que
Par récurrence sur , on trouve
∎
Lemme 2.3.
Soit une représentation lisse du groupe ; alors l’application canonique
est injective.
Démonstration.
Soit pour quelque de . Par définition, on a . Comme est une union des sous-groupes ouverts compacts de lui-même, on a
Il existe un groupe ouvert compact de tel que
Choisissons un sous-groupe ouvert compact de qui contient chacun des . Alors . ∎
Rappelons le théorème de Howe et celui de Jacquet et Harish-Chandra [cf. [BZ]. p.37 et [B3] Theorem ].
Théorème 2.4 (Howe).
Soit une représentation lisse de ; alors est de longueur finie ssi elle est de type fini et admissible.
Théorème 2.5 (Harish-Chandra, Jacquet).
Toute représentation lisse irréductible du groupe est admissible.
Corollaire 2.6.
Le foncteur de Jacquet préserve les représentations de longueur finie.
Lemme 2.7.
Soient une représentation lisse de quotient admissible du groupe , une représentation irréductible du groupe . Alors
Démonstration.
Proposition 2.8.
Les foncteurs préservent la classe des représentations lisses de quotient admissible.
Démonstration.
(i) Pour : soient une représentation lisse de quotient admissible du groupe et . On note le fonction unimodulaire de [cf. [BZ], Page 10]. Donc on a
qui sont de dimension finie par le Lemme 2.7.
(ii) Soient une représentation de quotient admissible du groupe
et . Par la réciprocité de Frobenius, on a
Comme est compact, on sait que est une représentation lisse du groupe de longueur finie. Comme est une représentation de quotient admissible, d’après le Lemme 2.2, on obtient
ceci montre l’assertion! ∎
3. Les quotients pour le produit de deux groupes
Soient deux groupes localement compacts totalement discontinus, une représentation lisse de . Rappelons les définitions des ensembles dans §2.
Lemme 3.1 (Waldspurger).
Soient une représentation admissible irréductible de , une représentation lisse de , un sous-espace -invariant de . Alors il existe un sous-espace de , invariant par , tel que .
Démonstration.
Nous suivons la démonstration de [[MVW], Pages 45-46]. On note
qui est un -espace -invariant. En effet, prenons avec . Comme est irréductible, il existe tel que . Soit un sous-groupe ouvert compact de fixant et , on a, pour ,
Ainsi . Évidement, est un sous-espace de , et on veut montrer que c’est tout. Si , ceci termine la démonstration. Sinon, soit avec . On suppose pour quelque sous-groupe ouvert compact de . Comme est admissible irréductible et on sait que est un -module irréductible de dimension finie. Donc est surjectif, et on peut trouver des éléments de , tels que . Soit un sous-groupe ouvert compact de , qui satisfait à ; alors , il en résulte que pour , enfin on trouve . ∎
Lemme 3.2 (Waldspurger).
Soient une représentation admissible irréductible de , une représentation lisse de . Supposons que
Alors il existe une représentation lisse de , unique à isomorphisme près, telle que soit isomorphe au produit tensoriel externe .
Démonstration.
Nous suivons la démonstration de [[MVW], Pages 45-46].
(1) L’unicité. Soient pour deux représentations lisses , du groupe , on a
comme représentation de .
(2) L’existence.
(i) D’abord, nous avons l’application bilinéaire
Comme où parcourt , on obtient un morphisme injectif:
Pour utiliser le résultat du Lemme 3.1 ci-dessus, on va montrer que son image est dans .
(ii) Vérifions cela. Prenons un élément fixé par un sous-groupe ouvert compact de . Supposons que est suffisamment petit pour que , qui est alors un -module irréductible de dimension finie. Choisissons
une base de . Pour , on a
pour quelques . On définit ainsi une application
On vérifie que est -linéaire et on a alors .
(iii) Par hypothèse, est admissible, donc . On a
Il reste à montrer qu’en fait, l’image est . Prenons un élément comme en (i); on définit de même les applications de . Soit la base duale de dans . On a
où est l’image de par l’application . Donc nous avons montré que l’image de l’application est un sous-espace de . En utilisant le Lemme 3.1, on a pour une représentation lisse de ; par le raisonnement pour l’unicité, nous obtenons . ∎
Remarque 3.3.
Démonstration.
de (2): nous suivons les démonstrations de la Proposition de [[BZ], Page 20 ]. Soient un sous-groupe ouvert compact de pour . On sait que qui sont de dimension finie. Cela implique que l’espace l’est aussi ( car on peut choisir pour que ). ∎
Soient une représentation admissible irréductible de , et le plus grand quotient -isotypique. Par le Lemme 3.1, à isomorphisme près, il existe une unique représentation lisse de telle que
De plus
le plus grand quotient de , sur lequel agisse trivialement.
Par passage au dual, d’après le résultat du Lemme 3.1, on trouve
L’espace est naturellement muni d’une action de , et les isomorphismes précédents sont -équivariants. Par passage à la partie lisse, on obtient
Nous donnons de plus un lemme pour expliquer pourquoi nous intéressons au plus grand quotient -isotypique.
Lemme 3.4.
Soient deux groupes localement compacts totalement discontinus, une représentation lisse de , (resp. ) une représentation admissible irréductible de ( resp. ). On note par le plus grand quotient -isotypique de et soit , alors
-
(1)
.
-
(2)
.
Démonstration.
(1) D’abord, si , comme
est surjective, on a .
Soit qui n’est pas triviale,
comme est une représentation irréductible, est surjective.
Prenons un élément non trivial de .
On définit un morphisme canonique qui est -équivalent.
Le composé de avec détermine un morphisme non trivial dans , cela implique que se factorise par .
(2) L’isomorphisme est défini par . Ce morphisme est bien défini et injectif. Il suffit de démonter qu’il est aussi surjectif. Soit un élément non trivial. Choisissons
une base de , nous notons par la droite engendré par l’élément pour . On a
qui peut plonger dans comme un sous-espace. Donc se voit aussi comme un sous-espace vectoriel de . Nous notons sa projection canonique par . Chaque composante est isomorphe à . Prenons un élément non trivial , et considérons le morphisme . Composons le avec
Nous obtenons un morphisme
qui est -équivalent.
Puisque est admissible, on sait que le lemme de Schur est vrai en ce cas, c’est-à-dire que . Cela implique que est défini par
pour quelque .
De plus le morphisme se factorise à , ce qui implique que sauf pour un nombre fini d’indices , .
Ensuite, nous définissons une application par . On a
De cette manière, pour chaque élément , on construit une application satisfaisant à , et cette application est unique. On a donc
pour , .
Nous avons une application -linéaire: donnée par . Alors , et est forcément -équivariant, i.e. . ∎
En vue des applications, nous démontons un lemme de [[MVW], Page 59]. Soient l’espace des fonctions de Schwartz-Bruhat sur , muni de la représentation naturelle de :
Lemme 3.5.
Pour tout , le plus grand quotient -isotopique de est isomorphe à comme -module.
Démonstration.
Soit le plus grand quotient -isotypique de , alors . Par la discussions ci-dessus, on sait que , et le résultat de [[B2], Page 74], a montré que . ∎
4. Des définitions
Dans cette sous-section, on supposera que toute représentation lisse irréductible de est admissible. Par [[BZ], Page 20, Proposition], on sait qu’une représentation lisse irréductible de est de la forme où et sont uniques à isomorphisme près.
Proposition 4.1.
Si est une représentation lisse de type fini du groupe . Alors
(1) est une représentation de quotient admissible.
(2) si et seulement si .
(3) Soient , le plus grand quotient -isotypique de et ; alors est une représentation de type fini de .
Démonstration.
Proposition 4.2.
Soit une représentation lisse de type fini du groupe .
-
(1)
Si , alors .
-
(2)
Si , alors il existe tel que .
Démonstration.
(1) Soit un élément de , on a une application non triviale
qui est surjective. Prenons un élément et une application canonique
Composons avec ; nous obtenons une application non triviale de à i.e. .
(2) Supposons .
On peut trouver le plus grand quotient -isotypique , qui n’est pas trivial, cela implique que ne l’est pas aussi. Comme est une représentation lisse de type fini, il en résulte que
D’après le lemme 3.4, on a une bijection entre et . Ceci montre qu’il existe une représentation de telle que . ∎
Si est une représentation lisse du groupe , on a vu que le résultat dans la proposition 4.2 (1) sera aussi vrai, donc on définit deux applications projectives canoniques
On notera leurs images par .
Corollaire 4.3.
Si est une représentation lisse de type fini du groupe , alors est surjective pour .
Si (resp. ) est injectif, alors pour chaque (resp. ), il existe une unique représentation irréductible (resp. ) telle que (resp. ).
Définition 4.4.
Si (resp. ) est injectif, on définit une application , (resp. ), on dit que est le graphe de l’application de Howe (resp. ) et que est une représentation de graphe à gauche (resp. à droite). De plus, si est aussi une représentation de quotient sans multiplicité, i.e.
on dit que est une représentation de graphe forte à gauche (resp. à droite), et que satisfait à la propriété de graphe forte à gauche (resp. à droite).
Définition 4.5.
Si sont injectifs, on dit que est un bigraphe entre et , et que est une représentation de Howe (ou de bigraphe). Il a déterminé une correspondance bijective entre et qui sera appelée la correspondant de Howe (ou de bigraphe), on aussi dit que satisfait à la propriété de Howe(ou de bigraphe). De plus, si est aussi une représentation de quotient sans multiplicité, i.e.
on dit que est une représentation de Howe forte (ou de bigraphe forte), et que satisfait à la propriété de Howe forte ( ou de bigraphe forte ). Ce qui détermine une correspondance de Howe forte ( ou de bigraphe forte ) entre et .
5. La théorie de Clifford
Soient un groupe localement compact totalement discontinu, un sous-groupe fermé de . est un groupe abélien. On supposera que la représentation irréductible du groupe ou est admissible.
Théorème 5.1.
Soit telle que est admissible. Alors:
-
(1)
est semi-simple, et une représentation de quotient admissible.
-
(2)
si , alors il existe un élément tel que où pour .
-
(3)
il existe une constante telle que
-
(4)
soit qui est une sous-représentation de .
(i) On note , alors est un sous-groupe distingué ouvert de , et pour , on le note par .
(ii) On note , alors est un sous-groupe distingué ouvert de , et pour , on le note par .
(iii) est un groupe abélien d’ordre fini. -
(5)
(i) pour chaque , elle peut se prolonger en une représentation irréductible du groupe , on la note aussi par .
(ii) , et . Le groupe permute transitivement l’ensemble .
Démonstration.
(1) On prend un sous-groupe ouvert compact de tel que . D’après le Lemme 13.4, est aussi admissible, ce qui entraîne que est un espace vectoriel de dimension finie. Posant une sous-représentation irréductible de de . On obtient une sous-représentation du groupe de où . Par [[BZ], Page 17, Proposition], est irréductible. Soit un ensemble de représentants de . Considérons qui est -invariante. Donc , et on montre que est semi-simple.
Soient , et pour un sous-groupe ouvert compact de . Comme est admissible, est de dimension finie. Donc on a
(2) Ceci découle de la démonstration de .
(3) Si . Par (2), on a pour un élément , donc
d’où l’on tire le résultat annoncé.
(4) (i) Soit pour un vectoriel de , on note . Si ,
on voit asiément que , i.e. . Ceci implique que est
un groupe ouvert de . Si sont deux sous-représentations irréductibles de , alors il existe
tel que . On a un morphisme bijectif . Comme est abélien,
on obtient .
(ii) Comme , cela implique que est un sous-groupe ouvert de .
Par la même démonstration comme (i) ci-dessus, on
trouve pour .
(iii) On note est une sous-représentation de telle que . Le groupe permute
transitivement l’ensemble . Il reste à montrer que le cardinal de est fini. Soit un sous-groupe ouvert compact de , et même de et , tel que . Un élément correspond uniquement à une sous-representation
irréductible du groupe de . Comme est un espace vectoriel de dimension finie, on trouve le résultat.
(5) (i) Ceci découle de la défintion du groupe .
(ii) Comme est admissible, on a vu que est semi-simple. La composante -isotypique est -invariante. Par définition, est -irréductible. Puisque , et si pour . Si satisfait à , a fortiori, , donc , d’où le résultat.
∎
Corollaire 5.2.
Si telles que sont admissibles, alors:
-
(1)
si et seulement si .
-
(2)
Si , alors pour un caractère de .
Démonstration.
(1) Si . D’après le Théorème 5.1(1), pour chauqe , il existe tel que , donc
d’où , on trouve le résultat.
(2) Soit . Comme sont admissibles.
On suppose que est une sous-représentation de , et .
Par ailleurs, si , et ,
où est la composante -isotypique de .
On définit un élément de la façon suivante:
Pour , , on a
-
(1)
.
-
(2)
.
-
(3)
.
Soit pour un vectoriel non trivial de . On note , et qui sont des groupes ouverts de . On pose . Soit , on définit un espace vectoriel engendré par , où . Si , on note l’image de dans par . Alors, pour , et , on a
-
(1)
.
-
(2)
. -
(3)
Ceci implique que contient l’ensemble ouvert . De la même raison, pour , , qui est un sous-ensemble ouvert de . Donc est une représentation lisse du groupe munie de l’action pour . Il existe un caractère et tels que , c’est-à-dire que , d’où le résultat. ∎
Proposition 5.3.
Soient une représentation lisse de quotient admissible de , . Supposons que est admissible.
-
(1)
Si , alors .
-
(2)
pour .
-
(3)
Si pour chaque , alors .
Démonstration.
(1) On a un homomorphisme surjectif . Ceci implique le résultat.
(2) D’après le Théorème 5.1, il existe un élément , tel que , donc
.
(3) Supposons que . En vertu du Théorème 5.1, on prend le sous-groupe de tel que
(1) |
Comme , on voit que . De plus
où on munit de l’action évidente de , i.e. pour , . Par décomposition (1), on note l’application projective de à par . Pour chaque élément , ce qui est déterminé par la famille de morphismes d’où . Le groupe agit transitivement sur , et pour , on trouve le résultat. ∎
6. Les représentations de graphe forte
Dans cette sous-section, pour présenter simplement les résultats, “graphe” signe “ graphe à gauche” sauf mention du contraire. Et on supposera que toute représentation irréductible du groupe localement compact totalement discontinu est admissible.
Proposition 6.1 ( Produits).
Soient des groupes localement compacts totalement discontinus pour , une représentation lisse de .
-
(1)
Supposons que pour chaque indice , . Alors est une représetnation de graphe du groupe .
-
(2)
Supposons que est une représentation de graphe du groupe et qu’il existe un couple de l’ensemble tel que satisfait à la condition de sans multiplicité. Alors est une représentation de graphe forte du groupe .
Démonstration.
Par définition, est injective pour . Il en résulte que est aussi injective. Donc est une représentation de graphe. De plus, l’application de Howe de soit définie par où est l’application de Howe de .
(2) Soit , si , on a alors . Ceci trouve le résultat.
∎
Maintenant, nous présentons un des résultats principaux de cet article:
Soient des groupes localement compacts totalement discontinus, (resp. ) un sous-groupe distingué fermé de (resp. ). Supposons que est soluble pour . On supposera que toute représentation irréductible du groupe ou est admissible. Si , on supposera que est aussi admissible.
Théorème 6.2.
Si est un sous-groupe distingué fermé de contenant tel que
Supposons que est une représentation de graphe forte du groupe qui se prolonge en une représentation du groupe . Alors est aussi une représentation de graphe forte du groupe .
On procède par récurrence sur le cardinal du groupe , en traitant d’abord le cas où ce groupe est abélien.
Lemme 6.3.
Dans la situation du théorème 6.2, supposons de plus que est abélien.
Si et que tels que .
(1) Pour chaque , il existe un et un seul élément tel que .
(2) , et
(3) .
Démonstration.
(1) Comme , en vertu du Théorème Réciproque de Frobenius, on a
A fortiori, . Quitte à change l’indexation, on trouve que pour des éléments , . En vertu de la théorie de Clifford, il existe un élément de tel que où pour . Soit ; alors appartient à . Supposons que et . On a
Il en résulte que . De plus, comme satisfait à la propriété de graphe, la représentation est déterminée uniquement par .
(2) Soit .
Si . Par la Proposition 5.3(1),
on voit que . Pour chaque élément , on peut prendre
tel que .
Il en résulte que , i.e
.
On va montrer que .
Si , la même démonstration comme ci-dessus, on a
. Par la théorie de Clifford, on obtient pour un caractère non-trivial . On prend un
même espace vectoriel réalizé les représentations et . On prend un élément de . Si ,
et , on considère le morphisme .
Par l’application canonique , nous obtenons deux éléments non trivials dans . Donc est proportionnel à , ceci implique pour une constante , i.e. , d’où . Cela
contradict à l’hypothèse. Finalement, on trouve . Comme est une représentation de sans multiplicité du groupe ,
on obtient .
(3)
d’où le résultat. ∎
La preuve du Théorème 6.2:
La première étape— cas abélien: Supposons que est un groupe abélien pour .
La propriété de sans multiplicité vient du Lemme 6.3(3). Il suffit de montrer que satisfait à la propriété de graphe. Supposons . D’après le Lemme 6.3, on voit que
et
Donc par la propriété de graphe de la représnetation , on obtient et . En vertu de la théorie de Clifford,
pour un caractère du groupe , et .
D’autre part, en suivant la démonstration du Lemme 6.3 (2), on montre que .
Par le Corollaire 5.2, on voit que . Cela implique qu’il existe un caractère tel que
Ainsi est trivial sur . Puisque l’application est surjective, il est clair que , donc .
La deuxième étape— raisonnement par récurrence :
On vient de traiter le cas où est abélien. Pour le cas général, on procède par récurrence sur
le cardinal de . Si , introduisons une sous-groupe de , contenant , et tel que soit abélien. Notons l’image inverse dans
de . Alors induit un homomorphisme surjectif de sur ; on note le sous-groupe de contenant et tel que soit le graphe de . Par récurrence, la représentation est une représentation de graphe forte. D’autre part, induit par passage aux quotients un homomorphisme surjectif de sur , dont le graphe est . Considérons la représentation ; sa restriction à est . Par le cas abélien traité dans la première étape, on obtient que est une représentation de graphe forte de . Mais cette représentation n’est pas autre que .
Remarque 6.4.
Pour le cas général, on peut traiter le sous-ensemble de dont les objets sont les où chacun soit admissible.
Remarque 6.5.
Tous les résultats dans cette sous-section sont aussi vrais, si on considère “ graphe à droite”.
7. Les représentations de bigraphe forte
Dans cette sous-section, on supposera que toute représentation irréductible du groupe localement compact totalement discontinu est admissible.
Proposition 7.1 ( Produits).
Soient des groupes localement compacts totalement discontinus pour . Soit une représentation lisse de ,
-
(1)
Supposons que pour chaque index , . Alors est une représetnation de bigraphe du groupe .
-
(2)
Supposons que est une représentation de graphe du groupe et qu’il existe un couple de l’ensemble tel que satisfait à la condition de sans multiplicité. Alors est une représentation de bigraphe forte du groupe .
Démonstration.
C’est une conséquence de la Proposition 6.1. ∎
Proposition 7.2.
Soient des groupes localement compacts totalement discontinus et un groupe abélien, un automorphisme de , soit . Grâce au morphisme des groupes
on obtient une représentation du groupe .
-
(1)
Si est une représentation de bigraphe, alors l’est aussi.
-
(2)
Si est une représentation de bigraphe forte, alors l’est aussi.
Démonstration.
(1) Soit . Si
On a
En particulier, prenons , et , nous obtenons
Comme et que est un isomorphisme , on trouve où pour . Si est l’application de Howe de , alors on obtient une application de Howe de :
donc on a trouvé que est une représentation de bigraphe.
(2) Il suffit de montrer que la représentation satisfait à la propriété de sans multiplicité.
Comme , on obtient le résultat.
∎
Remarque 7.3.
Si le morphisme précédent, , se factorise par , où est un morphisme de groupes ouvert surjectif pour , alors le résultat dans le Lemme 7.2 est aussi vrai pour la représentation .
Démonstration.
Comme est un morphisme ouvert, toute représentation lisse du groupe est donnée par une représentation lisse du groupe qui est triviale en sous-groupe . Cela entraîne le résultat. ∎
Soient des groupes localement compacts totalement discontinus, (resp. ) un sous-groupe distingué fermé de (resp. ). Supposons que est soluble pour . On supposera que toute représentation irréductible du groupe ou est admissible. Si , on supposera que est aussi admissible.
Théorème 7.4.
Si un sous-groupe distingué fermé de contenant tel que
Supposons que est une représentation de bigraphe forte du groupe qui se prolonge en une représentation du groupe . Alors est aussi une représentation de bigraphe forte du groupe .
Démonstration.
C’est une consequence du Théorème 6.2. ∎
Proposition 7.5.
Conservons les notations et hypothèses du Théorème 7.4. Soient , tels que
Supposons que .
Alors
(1) il existe une application bijective
telle que et
pour .
(2) ssi .
Démonstration.
(i) Comme , par le Théorème Réciproque de Frobenius, on obtient , a fortiorie, . On peut supposer que . D’après la théorie de Clifford, il existe un élément de tel que où . Soit ; alors appartient à . Supposons que , on note . Donc
Comme satisfait à la propriété de bigraphe, on sait que si . D’autre part, si on choisit un élément de , il aussi existe un élément tel que , donc on obtient une application bijective . Comme satisfait à la propriété de bigraphe, on trouve
pour .
(ii) On suppose . On procède par récurrence sur le cardinal de .
Reprenons les notations dans la démonstrations du Théorème 6.2(cf. la deuxième étape). D’après le Théorème 5.1(4), on suppose et . De plus, on suppose ssi . Par récurrence, pour chaque indice fixé , on a et . On suppose où est l’application de Howe de . Par hypothèse, si ou . Cela en résulte que si ou , d’où le résultat.
∎
Proposition 7.6.
Conservons les notations et hypothèses du Théorème 7.4 sauf que est soluble.
Si est un groupe abélien d’ordre fini, pour , on note .
-
(1)
est aussi une représentation de bigraphe forte du groupe .
-
(2)
Si on pose il existe un élément tel que et , alors .
Démonstration.
(1) Comme aussi prolonge , on obtient le résultat.
(2) Si , on a
Cela implique que
où est la représentation irréductible unique du groupe telle que
Pour chaque tel que continent , il existe tel que contient . Donc
Donc on a montré que
∎
8. Les paires duales de Howe pour
Notre reférence dans cette sous-section est [MVW]. Dans cette sous-section, on désigne par un corps non archimédien de caractéristique impaire et de caractéristique résiduelle .
Définition 8.1.
Soit un groupe. Un sous-groupe tel que le double commutant de dans soit égal à sera appelé un sous-groupe de Howe de . Si est le commutant de dans , on dira que est une paire duale dans .
Soit un corps de dimension finie sur son centre (pas nécessairement commutatif), muni d’une involution . Soit un espace vectoriel à droite sur , de dimension , muni d’un produit -hermitien, où . est dit de type 2(resp. de type 1) si le produit hermitien est nul(resp. non dégénéré).
Définition 8.2.
Soit un -espace à droite -hermitien de dimension finie de type 1 ou 2, une paire duale de est dite réductive si
-
(i)
est et -semi-simple.
-
(ii)
et sont réductifs.
(Ces deux conditions sont probablement équivalentes). On dit alors que est un sous-groupe de Howe réductif de .
Définition 8.3.
Une paire duale de est dite irréductible s’il n’existe pas de décomposition orthogonale de stable par .
Lemme 8.4.
Toute paire réductive duale de est produit de paires réductives duales irréductibles.
Démonstration.
Ceci découle de [[MVW] Pages, 10-11] ∎
Ci-dessous, nous citons la classification des paires duales irréductibles de dans [[MVW], Page 15]. Soit tel que la forme bilinéaire pour soit non dégénérée.
Lemme 8.5.
Si , sont deux espaces sur respectivement à droite et à gauche, -hermitiens de type 1 tels que , alors le produit tensoriel muni de la forme
est symplectique. Inversement, toute décomposition d’un espace symplectique en produit tensoriel hermitien est de ce type.
Démonstration.
Ceci découle de [[MVW], Pages 14-15, Lemme]. ∎
Remarque 8.6.
-
(1)
Soient un espace anti-hermitien sur , un élément de tels que est non dégénérée, on obtient une forme symplectique sur le -espace , l’espace symplectique sera dit déduit de et par restriction des scalaires.
-
(2)
Supposons l’espace déduit de par restriction des scalaires par une extension . Par la classification des sous-groupes de Howe réductifs des groupes classiques dans [[MVW], Page 13], on sait qu’une paire duale non triviale de reste une parie duale non triviale de . Comme , on voit que la paire duale triviale ne peut pas être une paire duale du groupe .
Théorème 8.7.
Voici la classification des paires duales irréductibles de qui ne proviennent pas par restriction des scalaires de satisfaisant à pour une extension sur .
-
(1)
Les paires duales de type : .
Si est totalement isotrope et non dégénéré pour toute décomposition d’un lagrangien de en produit tensoriel . -
(2)
Les paires duales de type 1:
-
(i)
.
Ici avec (resp. ) un espace orthogonal (resp. symplectique) sur . -
(ii)
.
Ici où est une extension quadratique ou un corps de quaternions muni de l’involution canonique. (resp. ) est un espace hermitien (resp. anti-hermitien) sur et si est un corps de quaternions.
-
(i)
Démonstration.
Ceci découle de [MVW]. ∎
Soit un -espace vectoriel de dimension , muni d’une forme symplectique .
On note (resp. ) le groupe métaplectique associé à l’extension de centre
( resp. ). Si est un sous-groupe fermé de ,
nous notons son image réciproque dans (resp. ) par ( resp. ).
Supposons une somme orthogonale. On considère l’application canonique
On note l’image réciproque de dans .
Lemme 8.8.
On a un morphisme de groupes
où est le -cocycle de Rao[cf. [MVW]], et où on écrit pour l’image dans . En particulier, en considèrant et , on obtient
et
pour , .
Démonstration.
Ceci découle de [[HM], Pages 245-246]. ∎
Théorème 8.9.
Soit une paire duale irréductible de , soit l’image réciproque dans . Alors l’extension de est scindée, sauf si est de la forme et , où est un espace symplectique sur une extension de et où est de dimension impaire.
9. La représentation de Weil
Notre reférence dans cette sous-section est [MVW]. Dans cette sous-section, on désigne par un corps non archimédien de caractéristique impaire.
Soit un espace vectoriel de dimension sur , muni d’une forme symplectique non dégénérée .
Le groupe d’Heisenberg associé à , est l’ensemble , muni de la topologie produit et de la loi de groupe
Notons le monomorphisme . Nous fixons un caractère non trivial .
Théorème 9.1 ( Stone, Von Neumann).
A isomorphisme près, il existe une et une seule représentation lisse irréductible de , notée par , telle que
Démonstration.
Ceci découle de [[MVW], Pages 28-29]. ∎
Soit un sous-groupe fermé de , posons
On note
Théorème 9.2 ([MVW]).
Pour chaque , la représentation réalise la représentation unique de , associée à , dans le Théorème 9.1.
Démonstration.
Voir [[MVW], Pages 28-29]. ∎
Soit un modèle par . On pose
qui est un sous groupe topologique de . On a aussi une suite exacte
et il existe un unique isomorphisme
tel que le diagramme
est commutatif.
Le composé de l’isomorphisme avec la projection donne une représentation du groupe
métaplectique, qu’on appelle souvent la représentation de Weil, liée à , qu’on note .
Pour utiliser la théorie des représentations des groupes localement compacts totalement discontinus, nous considérons par la suite la représentation de Weil du groupe métaplectique qui est égal à sauf mention explicite.
La représentation de Weil vérifie les propriétés élémentaires ci-dessous[cf. [MVW], Pages 35-36]:
(1) est une représentation lisse admissible.
(2) , où .
(3) La contragrédiente de est .
On définit un groupe sous la loi suivant:
où et .
En effet, la représentation unique du groupe peut se prolonger dans , notée par , alors est la représentation de Weil associée à .
En utilisant le point ci-dessus, pour chaque , si on note et l’image réciproque de dans , alors la représentation est une représentation du groupe satisfaisant . Donc la représentation peut prolonger en la représentation de Weil du groupe .
Si on prend un lagrangien maximal, alors on obtient un modèle de Schödinger réalisé la représentation .
Si on prend un réseau tel que , alors on obtient un modèle latticiel réalisé .
Soient une paire réductive duale de , et leurs images réciproques dans , on voit que , sont commutant l’un de l’autre. On note pour un sous-groupe fermé de .
Théorème 9.3 (Howe, Waldspurger).
Si est local non archimédien de caractéristique résiduelle , alors est le bigraphe forte d’une bijection entre et .
Remarque 9.4.
Si les groupes satisfont aux conditions: , par la définition de la représentation de Weil du groupe , on sait que si , il faut que pour telle représentation et l’unique représentation du groupe , donc est aussi une représentation de bigraphe forte.
10. Un sous-groupe intermédiaire de
Dans cette sous-section, on désigne par un corps non archimédien de caractéristique impaire.
Soient un corps, muni d’une involution , le corps commutatif formé des points fixés de , un espace vectoriel de dimension finie sur , muni d’un produit -hermitien ( où ). On désigne par le groupe unitaire de et par le groupe de similitudes unitaires de . On note le groupe algébrique multiplicatif.
On peut regarder ou comme schémas en groupes de la façon suivante: on désigne par la catégorie des -algèbres commutatives unitaires, par la catégorie des groupes. Soit un élément de , on note , . est une -algère munie d’une -involution: , pour et le -module est muni d’une structure -hermitienne: . Alors (resp. ) est le foncteur de dans défini par
(resp. ).
On sait que , sont des -groupes algébriques. Par définition, on a et .
Proposition 10.1.
On a une suite exacte des schémas en groupes
Démonstration.
Ceci découle de [ [KMRT], Page 346, Sequence (23.4)]. ∎
Soient une clôture séparable de , le groupe de Galois de . On a une suite exacte
Lemme 10.2.
Si on a la décomposition de Witt avec où est le plan hyperbolique -hermitien sur et est un espace anisotrope, alors on a la suite exacte suivante:
Démonstration.
Soit , est aussi la décomposition de Witt de . D’après le Théorème de Witt [cf. [MVW], Page 6], il existe un élément , tel que , il en résulte que et . Donc on a montré que . Il reste à montrer que c’est tout. Rappelons que le plan hyperbolique -hermitien égal au -espace vectoriel à droite muni du produit -hermitien . Ainsi, , Par la suite exacte ci-dessus, on sait que est un sous-groupe de , il en résulte que si on prend un élément , alors il existe des éléments et tels que . Donc on peut regarder comme un élément du groupe , de plus, on voit aisément que , ceci termine la démonstration. ∎
Proposition 10.3.
(1) Si , , , alors on a une suite exacte
(2) Si , , , , supposons que on a la décomposition de Witt ; alors
-
(i)
si , alors on a une suite exacte:
-
(ii)
si , alors on une suite exacte:
-
(iii)
si , donc où est une extension quadratique de et , alors on a une suite exacte:
(3) Si est une extension quadratique de , , alors on a des suites exactes
et
(4) Si est l’unique corps de quaternions sur , , alors on a une suite exacte
(5) Si est l’unique corps de quaternions sur , , alors on a une suite exacte
Démonstration.
Par le Lemme 10.2, en fait, le morphisme est défini sur le groupe de Witt-Grothendieck.
(1) C’est bien connu.
(2) Par [[MVW], Page 7], on connaît les espaces quadratiques anisotropes à isomorphisme près:
(i) pour modulo , de dimension 1, en ce cas ; (ii) , pour chaque extension quadratique , munie de la norme sur , et n’est pas norme d’un élément de , donc en ce cas ; (iii) ou où est l’unique corps de quaternions sur , muni de la norme réduite, étant le sous-espace des éléments de trace nulle de , et . Donc en ce cas, .
(3) Dans ce cas, est de seconde espèce, on a une bijection entre les espaces -hermitiens et les espaces hermitiens. Par les énoncés de [[MVW], Page 7], les espaces hermitiens anisotropes sur sont classifiées de la façon suivante (i) , où n’est pas norme d’un élément de . (ii) . Donc en le cas (i), ; en le cas (ii) , on a trouvé le résultat.
(4) Par les énoncés de [[MVW], Page 7], il existe un seul espace anisotrope sur , et .
(5) D’après le Théorème d’orthogonalisation, on a . Pour chaque élément , le résultat dans [[Sc], Page 364] a montré qu’il existe un élément tel que . L’élément appartient à et satisfait à , donc .
∎
Soient un espace symplectique sur , une décomposition en produit tensoriel, donnant une paire réductive duale irréductible de . On définit un sous-groupe intermédiaire de de la façon suivante:
On a l’application canonique
On note (resp. ) l’image réciproque de dans (resp. ).
Théorème 10.4.
Soient un espace symplectique sur le corps non archimédien avec une décomposition en produit tensoriel , le sous-groupe intérmédiaire, (resp. ) leur image réciproque dans (resp. ); alors , sont scindés au-dessus de sauf si où est un espace symplectique sur une extension de , et impaire.
D’après [[MVW], Page 52, Lemme], il suffit de considérer les paires duales de type 1 dans le Théorème 8.7. Nous posons
donc il existe une suite exacte
En utilisant la suite exacte d’Hochschild-Serre:
D’après le Théorème 8.9, la restriction à de la classe est triviale; ainsi on peut choisir un 2-cocycle de tel que
pour un -cocycle dans .
() Si on peut trouver un sous-groupe de tel que et que la restriction de à est triviale, alors est aussi triviale, donc l’est aussi.
Lemme 10.5.
Si ou est un espace hyperbolique, alors les extensions , sont scindées au-dessus de .
Démonstration.
On peut supposer que où est le plan hyperbolique sur , on a alors . Soit le sous-groupe intermédiaire attaché à . On a un morphisme de groupes
L’image est un sous-groupe de satisfaisant aux conditions du point () ci-dessus, notée par . Notant (resp. ) l’image réciproque de (resp. ) dans (resp. ). D’après le Lemme 8.8, on a un morphisme
Si est scindé au-dessus de , on trouve une section-morphisme , d’où le résultat. Ainsi, il suffit de supposer . D’abord, supposons que est le plan hyperbolique hermitien à gauche sur , muni de la base hyperbolique ; si , , on a
Notant que agit sur par , alors si et seulement si
Il en résulte que et . Donc on a la suite exacte
On a même une section, i.e. un homomorphisme qui satisfait à . On voit aisément que le même argument est aussi vrai si est le plan hyperbolique anti-hermitien sur . Ainsi, on peut définir un sous-groupe de où
L’image de dans le groupe est liée à un sous-groupe de Borel. Cela implique que la restriction de à est triviale. Par le point ci-dessus, on obtient le résultat. ∎
Lemme 10.6.
Si est un espace symplectique de dimension et que est un espace orthogonal de dimension sur , alors les groupes sont scindés au-dessus de .
Démonstration.
C’est une conséquence du Lemme 10.5. ∎
Lemme 10.7.
Soient une extension quadratique de , ( resp. ) un espace hermitien (resp. anti-hermitien) anisotrope sur ; alors les groupes , sont scindés au-dessus de .
Démonstration.
(i) Si , où ou . La forme associée est définie par . On a une application bijective -linéaire . Si , on a
Donc si on munit l’espace de la forme symplectique , alors l’application ci-dessus est une isométrie. Rappelons:
et
On note par le morphisme composé. Ainsi, on peut voir aisément que , donc , sont scindés au-dessus de en ce cas.
(ii) Si , où ou . On peut prendre un tel élément satisfaisant à , tel que la forme anti-hermitienne soit donnée par la formule suivante:
On a
Rappelons la définition de la forme :
Nous pouvons identifier à par munir de la forme . Il en résulte que
où , donc sont scindés au-dessus de .
(iii) Si , donc et où est le corps des quaternions sur . Soit avec , choisissons un élément de tels que , de sorte que forme une base de . On note la conjugaison canonique de . Par hypothèse, muni de la forme
où . D’autre part, , et il existe un élément de satisfait à où , tels que la forme anti-hermitienne sur soit définie de la façon suivante:
Rappelons que la -forme associée à soit définie de la façon suivante:
où .
On sait que comme -espace. Pour montrer que ceci sont aussi isométriques, il suffit de munir l’espace de la forme symplectique ci-dessous:
Soit le sous-groupe de engendré par et . Par définition, on peut identifier à un sous-groupe de . De plus . Rappelons l’application . Si , ; Si on prend , on peut voir aisément que est dans un sous-groupe parabolique minimal de . Comme est engendré par et , de plus est un homomorphisme de groupes, il en résulte que est dans un sous-groupe parabolique minimal de . Donc la restriction de à est triviale; utilisant le point , nous obtenons le résultat. ∎
Lemme 10.8.
Si est l’unique corps de quaternions sur et , alors les extensions sont scindées sur .
Démonstration.
Rappelons que la forme hermitienne sur est donnée par où est l’involution canonique de . On note
est un sous-groupe de satisfaisant au point . D’après le Théorème d’orthogonalisation, on a . D’après le Lemme 8.8, on se ramère au cas . Dans ce cas, l’espace est isométrique à en munissant de la forme . L’action de sur est donnée par la formule suivante:
On prend une base de . Par la théorie des nombres, est engendré par . Notant . On pose
L’image de dans est dans celle de . Soit le groupe engendré par et . L’image de est dans un sous-groupe de Borel de . Considérons le groupe intermédiaire engendré par , , . On a une suite exacte
Par le même argument du point , on voit que est scindé au-dessus de , d’où le résultat. ∎
La preuve du Théorème 10.4
D’abord, on a les décompositions de Witt, et où et sont anisotropes. Si ou , on déduit le résultat du Lemme
10.5. Si et , on a une application . On peut définir un sous-groupe
D’après la démonstration du Lemme 10.2, on sait que est un sous-groupe de . Il suffit de considèrer le groupe intermédiaire . Par le même argument du point , on est réduit à traiter le groupe . D’après le Lemme 8.8, on est donc ramené au cas , et par les lemmes 10.6 à 10.8, on trouve le résultat dans ces cas. Ceci termine la démonstration.
Remarque 10.9.
Dans le Théorème 10.4, nous excluons le cas:
où (resp. ) est un espace symplectique (resp. orthogonal) sur une extension de , de dimension (resp. ) avec .
Dans ce cas, on a vu que l’image réciproque de dans (resp. ) est égale à (resp. ); a fortiori, le groupe intermédiaire (resp. ) n’est pas scindé au-dessus de .
Proposition 10.10.
Soit un espace symplectique sur , où (resp. ) est un espace symplectique (resp. orthogonal) de dimension (resp. ) avec et . On note chaque extension du groupe de similitudes par tel que contient comme un sous-groupe.
On définit
où est le morphisme . Alors on a un morphisme de groupes pour , et .
Démonstration.
Soient une base symplectique de , (resp. ) le lagrangien engendré par les (resp. ), une base orthogonale de sur . On sait que (resp. ) est une polarisation complète. Sous les polarisations ci-dessus, on sait que le groupe (resp. ) est engendré par (resp. ) avec . On désigne par le -cocycle associé au groupe lié à et [cf. [MVW], chapitre 1 ou [Kud]].
(i) est un sous-groupe de . D’après le Théorème 8.9, on prend le -cocycle de , tel que
définit un homomorphisme de groupes, i.e. pour . Comme est un sous-groupe du groupe parabolique , on a un morphisme
Il s’ensuit que
Par le résultat de Waldspurger, on sait que commute avec , donc est un homomorphisme de groupes.
De plus, soient et . On a
Il en résulte que
(ii) On définit
.
Si on prend deux élements de pour , alors
Donc
De plus
Il en résulte que
i.e. est un homomorphisme de groupes.
(iii) Soient et avec , ; alors
(iv) En général, soient pour , où avec et ; alors
Donc
et
Ceci termine la démonstration! ∎
11. Représentations de bigraphe forte pour les groupes des similitudes I
Dans cette sous-section, nous expliquont comment on obtient une représentation de bigraphe forte pour les groupes des similitudes.
Supposons que est un corps local non archimédien de caractéristique résiduelle impaire . Fixons un caractère non trivial . Soient un espace symplectique de dimension sur , la représentation de Weil du groupe . Si est un sous-groupe réductif de , nous notons son image réciproque dans .
On désignera par un groupe abélien fini d’ordre avec , et .
Soient un corps de centre , une extension finie de , une décomposition en produit tensoriel. Ainsi est une paire réductive duale irréductible de ; nous notons le groupe intermédiaire associé. On a une suite exacte
où est un sous-groupe de . On a aussi les suites exactes
où est un sous-groupe de contenant .On notera
(i) Tout d’abord, supposons que n’est pas le cas dans la Proposition 10.10. D’après le Théorème 10.4 , l’extension est scindée au-dessus de , on peut obtenir un homomorphisme qui n’est pas unique en général
Donc on obtient une représentation lisse du groupe par restriction de la représentation de Weil à , on note cette représentation de .
Pour les groupes, on a les relations suivantes
et
D’après la Proposition 10.3, ou ou bien avec une extension quadratique, il en résulte que est un groupe abélien de cardinal fini.
De plus, par défintion, et est un groupe abélien de cardinal fini.
Théorème 11.1.
Si on définit
alors est une représentation de bigraphe forte.
Démonstration.
Ceci résulte du Théorème 7.4. ∎
(ii) Soit un espace symplectique sur où ( resp. ) est un espace symplectique (resp. orthogonal) de dimension ( resp. ) avec et . On a une suite exacte
On déduit de la suite exacte de Hochschild-Serre
Prenons un élément de tel que . La classe détermine un groupe . On a une suite exacte
Nous pouvons définir un sous-groupe intermédiaire
Considérons l’application , l’image de détermine le groupe . Donc on peut regarder comme un sous-groupe de . Il en résulte que est un sous-groupe de défini dans la Proposition 10.10. Donc d’après la Proposition 10.10, on peut obtenir un morphisme de groupes
Grâce à ce morphisme, on obtient une représentation lisse du groupe par restriction de la représentation de Weil, notée . Par suite, on a des suites exactes
et
Par définition, , nous noterons (resp. ) l’image réciproque de dans (resp. ). Pour les groupes, on a les relations
D’après la Proposition 10.3, les groupes , ou sont abéliens d’ordre fini.
Théorème 11.2.
Si on définit
alors est une représentation de bigraphe forte.
Démonstration.
Ceci découle du Théorème 7.4. ∎
Remarque 11.3.
Pour présenter simplement le résultat, nous notons aussi (resp. ) représenté ( resp. ) en cas (ii) ci-dessus.
Remarque 11.4.
(1) La définition de dépend du choix de l’homomorphisme , pour obtenir une correspondance intéressante, il faut choisir le morphisme approprié .
(2) Pour le modèle realisé la représentation de bigraphe du groupe , nous indiquons une voie possible: le premier étape, on peut essayer de écrire le modèle realisé la représentation du groupe intermédiaire qui est une extension de par un groupe abélien en utilisant les démonstrations des Lemme 10.5— Lemme 10.8 et de la Proposition 10.10; le deuxiéme étape, utilisons la technique canonique en représentation locale pour trouver finalement un modèle de .
Remarque 11.5.
Si avec , on sait que est une paire réductive duale de , en ce cas, on prend les groupes intermédiaires et construit les représentations de bigraphe forte des groupes pour . D’après la Proposition 7.1, est aussi une représentation du bigraphe forte du groupe .
11.1. Exemples I
: Reprenons les notations au début de cette sous-section. Supposons qu’on a des décompositions de Witt avec un espace anisotrope et le plan hyperbolique.
11.1.1. Cas (1)
Soient , , , , ; , .
(i)
, , , , . Donc est une représentation de bigraphe forte.
(ii)
, , , , . Donc est une représentation de bigraphe forte.
(iii)
, où est une extension quadratique de , ou . , , , . Donc est une représentation de bigraphe forte.
(iv)
, , , , . Donc est une représentation de bigraphe forte.
11.1.2. Cas (2)
Soient une extension quadratique de ,
.
(i)
Si et sont paires. En ce cas, , , est une représentation de bigraphe forte.
(ii)
Si , sont impaires, , , est une représentation de bigraphe forte.
(iii)
L’autre cas, supposons que est paire et est impaire. , . . Donc est une représentation de bigraphe forte.
11.1.3. Cas (3)
Soient l’unique corps de quaternions sur , . Alors est une représentation de bigraphe forte.
11.1.4. Cas (1)’
Soient , , , , ; , .
(i)’
Si est paire.
Pour chaque une extension quadratique de , on définit: , , et un autre sous-groupe intermédiaire de . Alors est une représentation de bigraphe forte.
(ii)’
Si est impaire.
Dans ce cas, on définit: , , un autre sous-groupe intermédiaire de . Alors est aussi une représentation de bigraphe forte.
11.1.5. Cas (2)’
Soit une extension quadratique de . Si on définit , , alors est aussi une représentation de bigraphe forte.
12. Représentations de bigraphe forte pour les groupes des similitudes II
Dans cette sous-section, en suite à considérer comment on obtient une représentation du bigraphe forte pour les groupes des similitudes, on va traiter les cas non scindés.
Reprenons les notations au début de la sous-section 11.
(i) Supposons que n’est pas le cas dans la Proposition 10.10. Rappelons la définition du groupe intermédiaire
D’après le Théorème 10.4, l’extension est scindée au-dessus de , et on obtient une représentation lisse du groupe par restriction de la représentation de Weil à , on la note . De plus, pour chaque groupe , on a les suites exactes
On notera
donc on a la suite exacte
On notera
Évidemment, on a un homomorphisme
son image est . Donc on obtient une représentaion de , notée .
Théorème 12.1.
Si on définit
alors est une représentation de bigraphe forte.
(ii) Soit un espace symplectique sur où ( resp. ) est un espace symplectique (resp. orthogonal ) de dimension ( resp. ) avec et . On a deux suites exactes
et
On déduit des suites exactes de Hochschild-Serre
et
Prenons un élément (resp. chaque ) de ( resp. ) tel que . La classe (resp. ) détermine un groupe ( resp. ).
Rappelons que nous avons déjà défini un sous-groupe intermédiaire dans le cas scindé (ii)
Grâce au morphisme
on obtient une représentation lisse du groupe , i.e. , où est la représentation de Weil du groupe .
Dans le cas non scindé, on peut définir un autre sous-groupe intermédiaire
On a les suites exactes canoniques
et
On notera
et
Comme on a l’homorphisme canonique
on obtient un homomorphisme
Son image est , ainsi on a une représentation lisse du groupe , notée .
Rappels: pour la représentation de Weil , on sait que est une représentation de bigraphe forte.
On définit
d’où une suite exacte
Grâce au morphisme , on obtient une représentation . Par la démonstration de la Remarque 7.3, est une représentation de bigraphe forte. Par définition
Théorème 12.2.
Si on définit
alors est une représentation de bigraphe forte.
Démonstration.
Ceci découle du Théorème 7.4. ∎
12.1. Exemples II
Soient un corps local non archimédien de caractéristique résiduelle impaire , une extension finie de , et un corps de quaternions sur muni de l’involution canonique .
( resp. ) un espace ( resp. )-hermitien sur à droite( resp. à gauche) tel que , un espace symplectique sur , muni de la forme .
la représentation de Weil liée au caractère non trivial , (resp. ) le groupe unitaire (resp. le groupe unitaire de similitudes) de , un groupe abélien fini fixé d’ordre et ; le revêtement central de par défini à la sous-section 14, le morphisme canonique de dans , son noyau et son image.
Notons le groupe intermédiaire constitué des éléments de tels que ; le homomorphisme naturel et .
Choisissons des décompositions de Witt avec un espace anisotrope et le plan hyperbolique.
12.1.1. Cas (1)
Soient , , , , ; , .
Discutons suivant la dimension de la partie anisotrope de .
(i)
, , , . Donc est une représentation de bigraphe forte.
(ii)
, , , . Donc est une représentation de bigraphe forte.
(iii)
, où est une extension quadratique , ou . , , . Donc est une représentation de bigraphe forte.
(iv)
, , , . Donc est une représentation de bigraphe forte.
12.1.2. Cas (2)
Soit une extension quadratique de .
(i)
Si et sont paires. En ce cas, , , est une représentation de bigraphe forte.
(ii)
Si , sont impaires, , , est une représentation de bigraphe forte.
(iii)
Supposons que est paire et est impaire. Alors , . . Donc est une représentation de bigraphe forte.
12.1.3. Cas (3)
Soient l’unique corps de quaternions sur , . Alors est une représentation de bigraphe forte.
12.1.4. Cas (1)’
Soient , , ,
, ; , .
(i)’
Si est paire.
Pour chaque une extension quadratique de , On définit: , , et un autre sous-groupe intermédiaire de . Alors est une représentation de bigraphe forte.
(ii)’
Si est impaire.
Dans ce cas, on définit: , , et un autre sous-groupe intermédiaire de , alors est une représentation de bigraphe forte.
12.1.5. Cas (2)’
Soit une extension quadratique de . Si on définit , , alors est aussi une représentation de bigraphe forte.
13. Appendice I. Des lemmes en représentation locale
En vue d’application, nous citons et montrons des résultats en représentation locale. Soient un groupe localement compact totalement discontinu, un sous-groupe fermé de , (resp. ) les fonctions unimodulaires de (resp. )[cf. [BZ], Page 10]; (resp. ) une représentation lisse de (resp. ), et (resp. ) la représentation contragriénte de (resp. ).
Lemme 13.1.
Démonstration.
Ceci découle de [[BZ], Page 23] ∎
Lemme 13.2.
Supposons . Si est une représentation lisse admissible de , alors
En particulier, si est admissible, alors .
Démonstration.
C’est une consequence du lemme 13.1. ∎
Lemme 13.3.
-
(i)
Si est un sous-groupe ouvert de , alors .
-
(ii)
Si est un sous-groupe distingué de , et que est abélien, alors .
Démonstration.
(1) Par hypothèse, on a une suite exacte
Si est une mesure duale de Haar à gauche de , alors l’est aussi de , d’où le résultat.
(2) Si est une mesure duale de Haar à gauche de , et que est une mesure duale de Haar de . Rappelons qu’on a un homomorphisme
où . Comme et sont compacts, on voit que est bien définie. On définit un élément de la façon suivante:
Si on définit une application , alors , i.e. est une mesure duale de Haar à gauche du groupe . Si , alors par définition[cf. [BZ]], . En particulier, pour , . Il en résulte que , d’où le résultat. ∎
Lemme 13.4.
Si est une représentation lisse admissible du groupe , alors .
Démonstration.
Par hypothèse, est aussi une représentation lisse admissible de , et on a des homomorphismes canoniques
et
D’après (1), on sait que est aussi une représentation lisse admissible de .
D’après (2), on a
donc on trouve le résultat. ∎
Théorème 13.5 (BERNSTEIN, ZELEVINSKY).
Démonstration.
Ceci découle de [[BZ], Pages 23-24, Proposition]. ∎
Démonstration.
Ceci est une conséquence du Théorème 13.5. ∎
Proposition 13.7.
Si est un sous-groupe de tel que
est une bijection, alors
Démonstration.
(0) Bijection=Homéomorphisme: est continue et bijective, il reste à vérifier ce qui est fermée. Soit un ensemble fermé de . On note l’image inverse de dans par . Ce qui résulte que est un ensemble fermé de , et . Donc est aussi fermé dans , d’où le résultat.
(1) Rappelons la définition:
-
(a)
pour ,
-
(b)
il existe un sous-groupe ouvert compact de ( dépendant de ) tel que pour , ,
-
(c)
il existe une partie compact de tel que .
(2) Vectors -invariants (i). Soit un sous-groupe ouvert compact de et soit un système de représentants des doubles classes . Posons pour . On sait que [cf. [Rena], Page 83, lemme]
où est la restriction des fonctions de à .
(2) Vectors -invariants (ii). Maintenant, on considère . Par hypothèse, on a
Reprenons comme le système de représentants des doubles classes et pour . On considère la restriction des fonctions de à .
(a) Toute fonction dans , vérifie:
Il en résulte que la restriction de à détermine bien .
(b) Soient , , , on a
donc appartient à .
(c) Nous affirmons que toute fonction sur de support fini à valeurs dans vérifiant pour , peut se relever en une fonction de . Il reste à montrer que .
-
(i)
D’abord, le composé des applications est continu et ouvert, donc pour un sous-groupe ouvert compact (resp. ) de (resp. ), et , on a les égalités
et
pour un voisinage ouvert compact (resp. ) de l’élément (resp. ) dans (resp. ).
-
(ii)
Soit . Si pour un voisinage ouvert compact de l’élément dans . On suppose que pour un sous-groupe ouvert compact de . Comme , on suppose que . On note
qui est un ensemble compact de . On a l’égalité
Comme est compact, il existe un ensemble dans , tels que , d’où un ensemble ouvert compact . On suppose que contient un sous-groupe ouvert compact de .
Supposons que . On prend un sous-groupe ouvert compact de tel queet
-
(iii)
Par définition, . On prend des sous-groupes ouverts compacts de tels que
(2) où , et
Supposons que
pour des sous-groupes ouverts compacts de satisfaisant à pour .
On définit un sous-groupe ouvert compact de de la façon suivanteDonc on a
On suppose que . Si , on a
pour , et .
Donc -
(iv)
On prend
Comme , par la démonstration du point , on voit que est un sous-groupe ouvert compact de et .
D’abord, pour , , on a pour . On trouveSi , on a
Donc, on a aussi
Finalement, on a affirmé l’assertion!
(3) L’isomorphisme. On définit
Si pour un ensemble compact de ; comme , on vérifie que pour un ensemble compact de . Donc est bien définie, et on voit asiément ce qui est aussi injective.
D’autre part, par le point (2) ci-dessus, on a vu que, pour chaque sous-groupe ouvert compact de , induit une bijection entre et , d’où le résultat.
∎
14. Appendice II. Les représentations admissibles des groupes des similitudes
Dans cette sous-section, nous voulons discuter la condition admissible pour les représentations des groupes de similitudes.
On désigera par un corps local non-archimédien de caractéristique réduelle impaire , et un groupe abélien d’ordre fini , satisfaisant à , et .
D’abords, nous rappelons des lemmes de Moore en homologie et montrons quelque résultats en scindage.
Pour le corps , on désigne par l’anneau d’entiers, l’idéal maximal de , , , sons corps résiduelle d’ordre avec , un groupe cyclique d’ordre . De plus, on peut prendre un sous-groupe de de tel que [cf. [Mo], Page 20].
Lemme 14.1.
On a l’isomorphisme naturel
Démonstration.
Ceci découle de [[Mo], Page 20]. D’abord, , par la suite spectrale de Leray, on obtient
Le premier terme est zéro et . Comme , on a . En utilisant la suite de spectrale de Leray encore une fois, on obtient
Comme est cyclique, on a et . De plus est un groupe de -torsion et de -torsion, donc zéro. Finalement, on trouve le résultat. ∎
Lemme 14.2.
Pour le sous-groupe de , l’application est nulle.
Démonstration.
C’est une consequence du Lemme 14.1. ∎
Rappels:
Soient un corps, muni d’une involution , le corps commutatif formé des points fixés de , un espace vectoriel de dimension finie sur , muni d’un produit -hermitien ( où ). On désigne par le groupe unitaire de et par le groupe de similitudes unitaire de .
On a une suite exacte
Il en résulte qu’on a des longues suites exactes
Prenons un élément de . Associons ( resp. ) le groupe (resp. ). On a le diagramme commutatif suivant
Par le lemme du serpent, on obtient le diagramme commutatif:
Lemme 14.3.
Grâce au monomorphisme , on peut regarder comme un sous-groupe de , alors la suite exacte
est scindée au-dessus de .
Démonstration.
On note l’image réciproque de dans . Il suffit de montrer que chaque suite exacte
est scindée au-dessus de . Comme , où . Par la suite spectrale de Leray, on obtient
où est le sous-groupe de défini en Lemme 14.1. Donc l’application est nulle. ∎
Lemme 14.4.
D’après le Lemme 14.3 ci-dessus, considérons comme un sous-groupe de , alors commute à .
Démonstration.
Par la suite spectrale de Leray ci-dessus, on a vu que la restriction du cocycle de à est triviale, ceci implique le résultat. ∎
Théorème 14.5.
Soient , . Alors sont admissibles.
Démonstration.
Ceci découle de [[B1], Page 17, et Pages 25-32] ∎
Théorème 14.6.
Si , alors est admissible.
Démonstration.
D’abord est admissible. Par la théorie de nombre[cf. [N], Page 142, Corollary], est un groupe abélien d’ordre fini. Comme , on sait que est admissible, d’où le résultat. ∎
Références
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- [B2] J. BERNSTEIN, P-invariant distributions on GL(n) and the classification of unitary representations of GL(n) (non-Archimedean case), Lecture Notes in Math 943, Springer-Verlag, 50-102 (1984).
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