Injections de Sobolev probabilistes et applications

Nicolas Burq Laboratoire de Mathématique d’Orsay, Université Paris-Sud, UMR 8628 du CNRS, 91405 Orsay Cedex, France    Gilles Lebeau Département de Mathématiques, Université de Nice Sophia-Antipolis Parc Valrose 06108 Nice Cedex 02, France et Institut Universitaire de France lebeau@unice.fr
Résumé

On démontre dans cet article des versions probabilistes des injections de Sobolev sur une variété riemannienne compacte, (M,g)𝑀𝑔(M,g). Plus précisement on démontre que pour des mesures de probabilité naturelles sur l’espace L2(M)superscript𝐿2𝑀L^{2}(M), presque toute fonction appartient à tous les espaces Lp(M)superscript𝐿𝑝𝑀L^{p}(M), p<+𝑝p<+\infty. On donne ensuite des applications à l’étude des harmoniques sphériques sur la sphère 𝕊dsuperscript𝕊𝑑\mathbb{S}^{d}: on démontre (encore pour des mesures de probabilité naturelles) que presque toute base Hilbertienne de L2(𝕊d)superscript𝐿2superscript𝕊𝑑L^{2}(\mathbb{S}^{d}) formée d’harmoniques sphériques a tous ses éléments uniformément bornés dans tous les espaces Lp(𝕊d),p<+superscript𝐿𝑝superscript𝕊𝑑𝑝L^{p}(\mathbb{S}^{d}),p<+\infty On démontre aussi des résultats similaires sur les tores 𝕋dsuperscript𝕋𝑑\mathbb{T}^{d}. On donne aussi une application à l’étude du taux de décroissance de l’équation des ondes amortie dans un cadre où la condition de contrôle géométrique de Bardos, Lebeau et Rauch n’est pas vérifiée. En supposant le flot ergodique, on démontre qu’il existe sur des ensembles de mesure arbitrairement proche de 111 (dans l’espace des données initiales d’énergie finie), un taux de décroissance uniforme. Finalement, on conclut avec une application à l’étude de l’équation des ondes semi-linéaire H1superscript𝐻1H^{1}-surcritique, pour laquelle on démontre que pour presque toute donnée initiale, les solutions faibles sont fortes et uniques (localement en temps).

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In this article, we give probabilistic versions of Sobolev embeddings on any Riemannian manifold (M,g)𝑀𝑔(M,g). More precisely, we prove that for natural probability measures on L2(M)superscript𝐿2𝑀L^{2}(M), almost every function belong to all spaces Lp(M)superscript𝐿𝑝𝑀L^{p}(M), p<+𝑝p<+\infty. We then give applications to the study of the growth of the Lpsuperscript𝐿𝑝L^{p} norms of spherical harmonics on spheres 𝕊dsuperscript𝕊𝑑\mathbb{S}^{d}: we prove (again for natural probability measures) that almost every Hilbert base of L2(𝕊d)superscript𝐿2superscript𝕊𝑑L^{2}(\mathbb{S}^{d}) made of spherical harmonics has all its elements uniformly bounded in all Lp(𝕊d),p<+superscript𝐿𝑝superscript𝕊𝑑𝑝L^{p}(\mathbb{S}^{d}),p<+\infty spaces. We also prove similar results on tori 𝕋dsuperscript𝕋𝑑\mathbb{T}^{d}. We give then an application to the study of the decay rate of damped wave equations in a frame-work where the geometric control property on Bardos-Lebeau-Rauch is not satisfied. Assuming that it is violated for a measure 00 set of trajectories, we prove that there exists almost surely a rate. Finally, we conclude with an application to the study of the H1superscript𝐻1H^{1}-supercritical wave equation, for which we prove that for almost all initial data, the weak solutions are strong and unique, locally in time.

1 Introduction

L’objet de cet article est de démontrer que si on choisit des fonctions au hasard sur une variété compacte, pour des mesures de probabilité naturelles, alors il est possible d’améliorer grandement les injections de Sobolev classiques. Plus précisement notre cadre est le suivant. Soit (M,g)𝑀𝑔(M,g) une variété riemannienne lisse compacte, sans bord connexe de dimension d𝑑d et 𝚫𝚫\mathbf{\Delta} le laplacien sur (M,g)𝑀𝑔(M,g). Soit 0=ω0<ω1ω20subscript𝜔0subscript𝜔1subscript𝜔20=\omega_{0}<\omega_{1}\leq\omega_{2}\leq... le spectre de 𝚫𝚫\sqrt{-\mathbf{\Delta}} et (ej)j0subscriptsubscript𝑒𝑗𝑗0(e_{j})_{j\geq 0} une base orthonormale L2superscript𝐿2L^{2} de fonctions propres réelles, de sorte que 𝚫ej=ωj2ej𝚫subscript𝑒𝑗superscriptsubscript𝜔𝑗2subscript𝑒𝑗-\mathbf{\Delta}e_{j}=\omega_{j}^{2}e_{j}. Soient 0<a<b0𝑎𝑏0<a<b et Ehsubscript𝐸E_{h} le sous espace de L2(M)superscript𝐿2𝑀L^{2}(M)

Eh={u=kIhzkek(x),zk},Ih={k,hωk]a,b]}.E_{h}=\{u=\sum_{k\in I_{h}}z_{k}e_{k}(x),\ z_{k}\in\mathbb{C}\},\quad I_{h}=\{k,\ h\omega_{k}\in]a,b]\}. (1.1)

Soit Nh=dim(Eh)subscript𝑁dimensionsubscript𝐸N_{h}=\dim(E_{h}). D’après la formule de Weyl, avec reste précisé (voir [14, Theorem 1.1]), on a pour h]0,1]h\in]0,1]

Nh=(2πh)dVol(M)Vol(Sd1)(a,b)ρd1𝑑ρ+O(hd+1).subscript𝑁superscript2𝜋𝑑Vol𝑀Volsuperscript𝑆𝑑1subscript𝑎𝑏superscript𝜌𝑑1differential-d𝜌𝑂superscript𝑑1N_{h}=(2\pi h)^{-d}\text{Vol}(M)\text{Vol}(S^{d-1})\int_{(a,b)}\rho^{d-1}d\rho+O(h^{-d+1}). (1.2)

Rappelons qu’il existe une constante C𝐶C indépendante de h]0,1]h\in]0,1] telle qu’on a

uL(M)Chd/2uL2(M)uEhformulae-sequencesubscriptnorm𝑢superscript𝐿𝑀𝐶superscript𝑑2subscriptnorm𝑢superscript𝐿2𝑀for-all𝑢subscript𝐸\|u\|_{L^{\infty}(M)}\leq Ch^{-d/2}\|u\|_{L^{2}(M)}\quad\forall u\in E_{h} (1.3)

et que plus généralement, si A(x,hDx)𝐴𝑥subscript𝐷𝑥A(x,hD_{x}) est un opérateur hh-pseudodifférentiel classique sur M𝑀M de degré 00 et à support essentiel contenu dans {(x,ξ)TM,|ξ|xL}formulae-sequence𝑥𝜉superscript𝑇𝑀subscript𝜉𝑥𝐿\{(x,\xi)\in T^{*}M,\ |\xi|_{x}\leq L\} pour un L<𝐿L<\infty, il existe une constante C𝐶C indépendante de h]0,1]h\in]0,1] telle que pour tout 1pr1𝑝𝑟1\leq p\leq r\leq\infty, on a

A(x,hDx)gLr(M)Chd(1p1r)gLp(M)gLp(M).formulae-sequencesubscriptnorm𝐴𝑥subscript𝐷𝑥𝑔superscript𝐿𝑟𝑀𝐶superscript𝑑1𝑝1𝑟subscriptnorm𝑔superscript𝐿𝑝𝑀for-all𝑔superscript𝐿𝑝𝑀\|A(x,hD_{x})g\|_{L^{r}(M)}\leq Ch^{-d({\frac{1}{p}}-{\frac{1}{r}})}\|g\|_{L^{p}(M)}\quad\forall g\in L^{p}(M). (1.4)

Les inégalités de Sobolev (1.3) ou (1.4) sont optimales. L’objectif de cet article est d’étudier des versions probabilistes de ces inégalités. Décrivons rapidement le type de résultats que nous obtenons:

On note Shsubscript𝑆S_{h} (resp. S~hsubscript~𝑆\widetilde{S}_{h}) la sphère unité de l’espace euclidien Eh=Nhsubscript𝐸superscriptsubscript𝑁E_{h}=\mathbb{C}^{N_{h}} (resp. E~h=Nhsubscript~𝐸superscriptsubscript𝑁\widetilde{E}_{h}=\mathbb{R}^{N_{h}}), et Phsubscript𝑃P_{h} (resp. P~hsubscript~𝑃\widetilde{P}_{h}) la probabilité uniforme sur Shsubscript𝑆S_{h} (resp. S~hsubscript~𝑆\widetilde{S}_{h}). On verra dans la section 2 (voir en particulier le théorème 3) que les probabilités Phsubscript𝑃P_{h} et P~hsubscript~𝑃\widetilde{P}_{h} sont associées à une répartition uniforme de l’énergie dans l’espace de phase TMsuperscript𝑇𝑀T^{*}M pour la mesure de Liouville canonique dλ𝑑𝜆d\lambda sur TMsuperscript𝑇𝑀T^{*}M. On notera 𝔼h(f)=Shf(u)𝑑Phsubscript𝔼𝑓subscriptsubscript𝑆𝑓𝑢differential-dsubscript𝑃\mathbb{E}_{h}(f)=\int_{S_{h}}f(u)dP_{h} l’espérance d’une variable aléatoire f𝑓f, et ΠhsubscriptΠ\Pi_{h} le projecteur orthogonal de L2(M)superscript𝐿2𝑀L^{2}(M) sur Ehsubscript𝐸E_{h}.

On a alors le résultat probabiliste essentiellement classique suivant, qui estime la mesure des uEh𝑢subscript𝐸u\in E_{h} de grande norme Lsuperscript𝐿L^{\infty}.

Théorème 1.

Pour tout c2<Vol(M)subscript𝑐2Vol𝑀c_{2}<\text{Vol}(M), il existe C>0𝐶0C>0 tel que pour tout h]0,1]h\in]0,1] et tout Λ1Λ1\Lambda\geq 1 on ait, avec c1=d(1+d/2)subscript𝑐1𝑑1𝑑2c_{1}=d(1+d/2)

Ph(uSh,uL>Λ)subscript𝑃formulae-sequence𝑢subscript𝑆subscriptnorm𝑢superscript𝐿Λ\displaystyle P_{h}\big{(}u\in S_{h},\ \|u\|_{L^{\infty}}>\Lambda\big{)} Chc1ec2Λ2,absent𝐶superscriptsubscript𝑐1superscript𝑒subscript𝑐2superscriptΛ2\displaystyle\leq Ch^{-c_{1}}e^{-c_{2}\Lambda^{2}}, (1.5)
P~h(uS~h,uL>Λ)subscript~𝑃formulae-sequence𝑢subscript~𝑆subscriptnorm𝑢superscript𝐿Λ\displaystyle\widetilde{P}_{h}\big{(}u\in\widetilde{S}_{h},\ \|u\|_{L^{\infty}}>\Lambda\big{)} Chc1ec2Λ2.absent𝐶superscriptsubscript𝑐1superscript𝑒subscript𝑐2superscriptΛ2\displaystyle\leq Ch^{-c_{1}}e^{-c_{2}\Lambda^{2}}.

Nous donnerons une preuve du théorème 1 dans la section 2. L’estimation (1.5) a une conséquence immédiate sur les versions probabilistes des injections de Sobolev. Rappelons que pour p[1,]𝑝1p\in[1,\infty] et s0𝑠0s\geq 0, l’espace de Sobolev Ws,psuperscript𝑊𝑠𝑝W^{s,p} est défini par

Ws,p={fLp(M),(1𝚫)s/2fLp(M)}.superscript𝑊𝑠𝑝formulae-sequence𝑓superscript𝐿𝑝𝑀superscript1𝚫𝑠2𝑓superscript𝐿𝑝𝑀W^{s,p}=\{f\in L^{p}(M),\ (1-\mathbf{\Delta})^{s/2}f\in L^{p}(M)\}. (1.6)

Les espaces Ws,psuperscript𝑊𝑠𝑝W^{s,p} sont indépendants du choix de la métrique g𝑔g sur M, et pour 1pr<1𝑝𝑟1\leq p\leq r<\infty, on a les injections de Sobolev

Ws,pLr,s=dpdr.formulae-sequencesuperscript𝑊𝑠𝑝superscript𝐿𝑟𝑠𝑑𝑝𝑑𝑟W^{s,p}\subset L^{r},\quad s=\frac{d}{p}-\frac{d}{r}. (1.7)

Rappelons aussi la construction de Littlewood-Paley. On fixe 0<a<c0𝑎𝑐0<a<c, et φC()𝜑superscript𝐶\varphi\in C^{\infty}(\mathbb{R}) tel que φ(t)=0𝜑𝑡0\varphi(t)=0 pour ta𝑡𝑎t\leq a, φ(t)=1𝜑𝑡1\varphi(t)=1 pour tc𝑡𝑐t\geq c, et φ(t)>0superscript𝜑𝑡0\varphi^{\prime}(t)>0 pour t]a,c[t\in]a,c[. On pose ψ1(t)=1φ(t),ψ(t)=φ(t)φ(t/2),ψn(t)=ψ(2nt)formulae-sequencesubscript𝜓1𝑡1𝜑𝑡formulae-sequence𝜓𝑡𝜑𝑡𝜑𝑡2subscript𝜓𝑛𝑡𝜓superscript2𝑛𝑡\psi_{-1}(t)=1-\varphi(t),\ \psi(t)=\varphi(t)-\varphi(t/2),\ \psi_{n}(t)=\psi(2^{-n}t) pour n0𝑛0n\geq 0. Alors ψ𝜓\psi est à support dans [a,2c]delimited-[]𝑎.2𝑐[a,2c], ψ(t)>0𝜓𝑡0\psi(t)>0 pour t]a,2c[t\in]a,2c[ et 1=n1ψn(t)1subscript𝑛1subscript𝜓𝑛𝑡1=\sum_{n\geq-1}\psi_{n}(t) pour tout t𝑡t. Posons b=2c>a>0𝑏2𝑐𝑎0b=2c>a>0. Pour toute distribution f𝒟(M)𝑓superscript𝒟𝑀f\in\mathcal{D}^{\prime}(M), on a f=ck(f)ek𝑓subscript𝑐𝑘𝑓subscript𝑒𝑘f=\sum c_{k}(f)e_{k}, où les ck(f)=Mfek𝑑xsubscript𝑐𝑘𝑓subscript𝑀𝑓subscript𝑒𝑘differential-d𝑥c_{k}(f)=\int_{M}fe_{k}dx sont les coefficients de Fourier de f𝑓f, et la décomposition de Littlewood-Paley de f s’écrit, avec hk=2ksubscript𝑘superscript2𝑘h_{k}=2^{-k},

f=n=1fn,fn=ψn(|𝚫|)f=kψn(ωk)ck(f)ek,fnEhn(n0).formulae-sequenceformulae-sequence𝑓superscriptsubscript𝑛1subscript𝑓𝑛subscript𝑓𝑛subscript𝜓𝑛𝚫𝑓subscript𝑘subscript𝜓𝑛subscript𝜔𝑘subscript𝑐𝑘𝑓subscript𝑒𝑘subscript𝑓𝑛subscript𝐸subscript𝑛𝑛0f=\sum_{n=-1}^{\infty}f_{n},\quad f_{n}=\psi_{n}(\sqrt{|\mathbf{\Delta}|})f=\sum_{k}\psi_{n}(\omega_{k})c_{k}(f)e_{k},\ f_{n}\in E_{h_{n}}\ (n\geq 0). (1.8)

Rappelons que pour q,r[1,]𝑞𝑟1q,r\in[1,\infty] et s𝑠s\in\mathbb{R}, l’espace de Besov Bq,rssubscriptsuperscript𝐵𝑠𝑞𝑟B^{s}_{q,r} est l’espace des distributions f𝒟(M)𝑓superscript𝒟𝑀f\in\mathcal{D}^{\prime}(M) dont la décomposition de Littlewood-Paley vérifie

la suiten2nsfnLq(M)appartient àlr().la suite𝑛superscript2𝑛𝑠subscriptnormsubscript𝑓𝑛superscript𝐿𝑞𝑀appartient àsuperscript𝑙𝑟\text{la suite}\ n\rightarrow 2^{ns}\|f_{n}\|_{L^{q}(M)}\ \text{appartient \`{a}}\ l^{r}(\mathbb{N}). (1.9)

Les éléments de Ehnsubscript𝐸subscript𝑛E_{h_{n}} sont des fonctions à échelle hn=2nsubscript𝑛superscript2𝑛h_{n}=2^{-n} sur M𝑀M, et les injections de Sobolev (1.7) peuvent être vues comme conséquence des inégalités (1.4).

Soit alors X𝑋X l’espace produit

X=Πn=0Shn.𝑋superscriptsubscriptΠ𝑛0subscript𝑆subscript𝑛X=\Pi_{n=0}^{\infty}S_{h_{n}}. (1.10)

On munit X𝑋X de la probabilité produit =Πn=0PhnsuperscriptsubscriptΠ𝑛0subscript𝑃subscript𝑛\mathbb{P}=\Pi_{n=0}^{\infty}P_{h_{n}}. Soit (an)n0subscriptsubscript𝑎𝑛𝑛0(a_{n})_{n\geq 0} une suite de réels positifs telle que nn1/2an<subscript𝑛superscript𝑛12subscript𝑎𝑛\sum_{n}n^{1/2}a_{n}<\infty. Soit j𝑗j l’application de X𝑋X dans l’espace de Besov B2,0subscriptsuperscript𝐵02B^{0}_{2,\infty}

X𝑋\displaystyle X B2,0absentsubscriptsuperscript𝐵02\displaystyle\rightarrow B^{0}_{2,\infty} (1.11)
g=(gn)n0𝑔subscriptsubscript𝑔𝑛𝑛0\displaystyle g=(g_{n})_{n\geq 0} j(g)=n=0angn.maps-toabsent𝑗𝑔superscriptsubscript𝑛0subscript𝑎𝑛subscript𝑔𝑛\displaystyle\mapsto j(g)=\sum_{n=0}^{\infty}a_{n}g_{n}.

Comme corollaire immédiat du théorème 1, on obtient

Corollaire 1.1.

On a (j(g)C0(M))=1𝑗𝑔superscript𝐶0𝑀1\mathbb{P}(j(g)\in C^{0}(M))=1.

Remarque 1.2.

On notera que le corollaire 1.1 est violent, puisqu’il implique en particulier une injection presque sure de B2,σsubscriptsuperscript𝐵𝜎2B^{\sigma}_{2,\infty} dans C0(M)superscript𝐶0𝑀C^{0}(M) pour tout σ>0𝜎0\sigma>0, soit un gain de d/2𝑑2d/2 dérivées par rapport à l’injection de Sobolev.

Démonstration.

Soit A>0𝐴0A>0 donné, mn=(Anlog(2))1/2subscript𝑚𝑛superscript𝐴𝑛212m_{n}=(An\log(2))^{1/2} et Bnsubscript𝐵𝑛B_{n} la partie de S2nsubscript𝑆superscript2𝑛S_{2^{-n}}

Bn={gn,gnLmn}subscript𝐵𝑛subscript𝑔𝑛subscriptnormsubscript𝑔𝑛superscript𝐿subscript𝑚𝑛B_{n}=\{g_{n},\ \|g_{n}\|_{L^{\infty}}\leq m_{n}\}

D’après (1.5) on a

Phn(Bn)1C2n(c2Ac1)subscript𝑃subscript𝑛subscript𝐵𝑛1𝐶superscript2𝑛subscript𝑐2𝐴subscript𝑐1P_{h_{n}}(B_{n})\geq 1-C2^{-n(c_{2}A-c_{1})} (1.12)

Soit B𝐵B la partie de X𝑋X, B=Sh0×Πn=1Bn𝐵subscript𝑆subscript0superscriptsubscriptΠ𝑛1subscript𝐵𝑛B=S_{h_{0}}\times\Pi_{n=1}^{\infty}B_{n}. Pour g=(gn)B𝑔subscript𝑔𝑛𝐵g=(g_{n})\in B et f=j(g)𝑓𝑗𝑔f=j(g), on a

fLn=0angnLCa0+(Alog(2))1/2n=1n1/2an.subscriptnorm𝑓superscript𝐿superscriptsubscript𝑛0subscript𝑎𝑛subscriptnormsubscript𝑔𝑛superscript𝐿𝐶subscript𝑎0superscript𝐴212superscriptsubscript𝑛1superscript𝑛12subscript𝑎𝑛\|f\|_{L^{\infty}}\leq\sum_{n=0}^{\infty}a_{n}\|g_{n}\|_{L^{\infty}}\leq Ca_{0}+(A\log(2))^{1/2}\sum_{n=1}^{\infty}n^{1/2}a_{n}. (1.13)

On a alors pour tout fj(B)𝑓𝑗𝐵f\in j(B), fC0(M)𝑓superscript𝐶0𝑀f\in C^{0}(M) d’après (1.13), puisque les gnsubscript𝑔𝑛g_{n} sont continus, et d’après (1.12)

(B)=n=1Phn(Bn)n=1(1C2n(c2Ac1))1ε,𝐵superscriptsubscriptproduct𝑛1subscript𝑃subscript𝑛subscript𝐵𝑛superscriptsubscriptproduct𝑛11𝐶superscript2𝑛subscript𝑐2𝐴subscript𝑐11𝜀\mathbb{P}(B)=\prod_{n=1}^{\infty}P_{h_{n}}(B_{n})\geq\prod_{n=1}^{\infty}\Big{(}1-C2^{-n(c_{2}A-c_{1})}\Big{)}\geq 1-\varepsilon,

avec ε>0𝜀0\varepsilon>0 petit si la constante A𝐴A est assez grande, d’où le résultat. ∎

La morale du corollaire 1.1 est la suivante : si on se donne une famille de fonctions ghEhsubscript𝑔subscript𝐸g_{h}\in E_{h} à échelle hh et d’énergie 111 pour tout h=2nsuperscript2𝑛h=2^{-n}, et si on re-répartit leur énergie aléatoirement dans l’espace de phase, on obtient une nouvelle famille de fonctions dans Ehsubscript𝐸E_{h} qui est "presque" bornée dans le sens où suphghL|log(h)|1/2𝑠𝑢subscript𝑝subscriptnormsubscript𝑔superscript𝐿superscript12sup_{h}\|g_{h}\|_{L^{\infty}}|\log(h)|^{-1/2} l’est .

Nos constructions de mesures sur l’espace L2(M)superscript𝐿2𝑀L^{2}(M) (voir l’appendice C pour la construction précise) utilisent une décomposition orthogonale L2(M)=kEksuperscript𝐿2𝑀subscriptdirect-sum𝑘subscript𝐸𝑘L^{2}(M)=\oplus_{k}E_{k}, où les Eksubscript𝐸𝑘E_{k} sont des sous-espaces de dimensions finis invariants par l’opérateur 𝚫𝚫\mathbf{\Delta}. On choisit en particulier sur chaque Eksubscript𝐸𝑘E_{k} une probabilité Pksubscript𝑃𝑘P_{k} invariante par les isométries de Eksubscript𝐸𝑘E_{k}, et on munit l’espace L2superscript𝐿2L^{2} de la probabilité produit P=ΠkPk𝑃subscriptΠ𝑘subscript𝑃𝑘P=\Pi_{k}P_{k}. Dans notre cadre, si ω𝜔\omega est la fréquence typique des éléments de Eksubscript𝐸𝑘E_{k}, on a toujours C1ωd1dim(Ek)C2ωdsubscript𝐶1superscript𝜔𝑑1dimensionsubscript𝐸𝑘subscript𝐶2superscript𝜔𝑑C_{1}\omega^{d-1}\leq\dim(E_{k})\leq C_{2}\omega^{d}, et plus précisemment, les fréquences ω𝜔\omega des éléments de Eksubscript𝐸𝑘E_{k} vérifient ω(ak,bk),ak+Cbkcakformulae-sequence𝜔subscript𝑎𝑘subscript𝑏𝑘subscript𝑎𝑘𝐶subscript𝑏𝑘𝑐subscript𝑎𝑘\omega\in(a_{k},b_{k}),a_{k}+C\leq b_{k}\leq ca_{k}, avec C>0,c>1formulae-sequence𝐶0𝑐1C>0,c>1. Le fait de choisir des espaces Eksubscript𝐸𝑘E_{k} de "grande dimension" permet d’obtenir des résultats plus fort avec probabilité 111 que le choix Ek=eksubscript𝐸𝑘subscript𝑒𝑘E_{k}=\mathbb{C}e_{k}, qui vérifie dim(Ek)=1dimensionsubscript𝐸𝑘1\dim(E_{k})=1, et pour lequel nous renvoyons aux travaux de N. Tzvetkov [3], [30] et [31]. De plus, on verra dans la section 2 comment le choix que nous faisons des Eksubscript𝐸𝑘E_{k} permet de relier naturellement nos probabilités à la mesure de Liouville sur TMsuperscript𝑇𝑀T^{*}M.


L’article est organisé comme suit. Dans la section 2 nous démontrons le théorème 1 et des versions précisées, en autorisant des localisations spectrales plus fines que (1.1). Le théorème 3 de la section 2.2 précise le fait que nos mesures sont associées à la mesure de Liouville sur TMsuperscript𝑇𝑀T^{*}M. Dans la section 2.3 nous décrivons pour 2<q2𝑞2<q\leq\infty les estimations Lqsuperscript𝐿𝑞L^{q} presques sures. On trouvera dans Shiffman-Zelditch [24] des preuves analogues pour les estimées sur les sections de fibrés holomorphes. Les bornes inférieures que nous obtenons sur les médianes des normes Lqsuperscript𝐿𝑞L^{q} semblent nouvelles. Dans les sections suivantes, nous donnons des applications simples à l’étude de solutions d’équations aux dérivées partielles. Notre première application (dans la section 3) concerne la croissance des normes Lpsuperscript𝐿𝑝L^{p} des harmoniques sphériques (les fonctions propres du Laplacien sur les spheres 𝕊dd+1superscript𝕊𝑑superscript𝑑1\mathbb{S}^{d}\subset\mathbb{R}^{d+1}). Il est connu depuis les travaux de Hörmander [14] et de Sogge [27] que sur toute variété riemannienne compacte de dimension d𝑑d, (M,g)𝑀𝑔(M,g), les fonctions propres du Laplacien vérifient les estimations suivantes

Théorème.

Pour tout 2p+2𝑝2\leq p\leq+\infty, il existe C>0𝐶0C>0 tel que pour toutes fonctions propres du laplacien, u𝑢u, 𝚫gu=λ2usubscript𝚫𝑔𝑢superscript𝜆2𝑢-\mathbf{\Delta}_{g}u=\lambda^{2}u, on a

uLp(M)Cλδ(p)uL2(M),subscriptnorm𝑢superscript𝐿𝑝𝑀𝐶superscript𝜆𝛿𝑝subscriptnorm𝑢superscript𝐿2𝑀\|u\|_{L^{p}(M)}\leq C\lambda^{\delta(p)}\|u\|_{L^{2}(M)}, (1.14)

avec

δ(p)={(d1)2dp si p2(d+1)d1(d1)2(121p) si p2(d+1)d1.𝛿𝑝casesotherwise𝑑12𝑑𝑝 si 𝑝2𝑑1𝑑1otherwise𝑑12121𝑝 si 𝑝2𝑑1𝑑1\delta(p)=\begin{cases}&\frac{(d-1)}{2}-\frac{d}{p}\text{ si }p\geq\frac{2(d+1)}{d-1}\\ &\frac{(d-1)}{2}\bigl{(}\frac{1}{2}-\frac{1}{p}\bigr{)}\text{ si }p\leq\frac{2(d+1)}{d-1}.\end{cases} (1.15)

On sait par ailleurs que ces estimées sont optimales sur les sphères (munies de leurs métriques standart). Dans le premier régime, les harmoniques sphériques zonales (qui se concentrent en deux points diamétralement opposés) réalisent l’optimum tandis que dans le second, ce sont les harmoniques qui se concentrent sur un équateur qui saturent les estimées (1.14). Notre première application (voir Théorème 6) montre que si on choisit au hasard, pour la mesure de probabilité naturelle (voir section 3) une base Hilbertienne de L2(𝕊d)superscript𝐿2superscript𝕊𝑑L^{2}(\mathbb{S}^{d}) formée d’harmoniques sphériques, alors avec probabilité 111, pour tout p<+𝑝p<+\infty, toutes les normes Lpsuperscript𝐿𝑝L^{p} sont bornées (uniformément). Autrement dit, on peut prendre δ(p)=0𝛿𝑝0\delta(p)=0 dans (1.14) avec probabilité 111. On remarquera que ce phénomène d’existence de familles de fonctions propres exhibant des comportements différents en ce qui concerne la croissance des normes Lpsuperscript𝐿𝑝L^{p} n’est pas si surprenant puisqu’il se manifeste aussi sur les tores 𝕋dsuperscript𝕋𝑑\mathbb{T}^{d}. En effet, dans ce cadre la situation est renversée puisque les fonctions propres naturelles (einx,ndsuperscript𝑒𝑖𝑛𝑥𝑛superscript𝑑e^{in\cdot x},n\in\mathbb{Z}^{d}) ont toutes leurs normes Lpsuperscript𝐿𝑝L^{p} bornées. Cependant, il est possible de démontrer (voir la section 3.1) qu’il existe sur 𝕋dsuperscript𝕋𝑑\mathbb{T}^{d} une suite de fonctions propres du Laplacien unsubscript𝑢𝑛u_{n} vérifiant

unLp(𝕋d)|λn|d22dp,subscriptnormsubscript𝑢𝑛superscript𝐿𝑝superscript𝕋𝑑superscriptsubscript𝜆𝑛𝑑22𝑑𝑝\|u_{n}\|_{L^{p}(\mathbb{T}^{d})}\geq|\lambda_{n}|^{\frac{d-2}{2}-\frac{d}{p}}, (1.16)

et donc pour d3𝑑3d\geq 3, p2d/(d2)𝑝2𝑑𝑑2p\geq 2d/(d-2), les normes Lpsuperscript𝐿𝑝L^{p} ne sont pas uniformément bornées (voir [7] pour des majorations sur 𝕋dsuperscript𝕋𝑑\mathbb{T}^{d}) .

Notre deuxième application (section 4) concerne l’étude de l’équation des ondes amorties sur une variété compacte. On considère donc pour aC(M;[0,+[)a\in C^{\infty}(M;[0,+\infty[) les solutions de

(t2𝚫)u+a(x)tu=0,(u,tu)t=0=(u0,u1)H1(M)×L2(M).formulae-sequencesuperscriptsubscript𝑡2𝚫𝑢𝑎𝑥subscript𝑡𝑢0evaluated-at𝑢subscript𝑡𝑢𝑡0subscript𝑢0subscript𝑢1superscript𝐻1𝑀superscript𝐿2𝑀(\partial_{t}^{2}-\mathbf{\Delta})u+a(x)\partial_{t}u=0,\qquad(u,\partial_{t}u)\mid_{t=0}=(u_{0},u_{1})\in H^{1}(M)\times L^{2}(M).

Leur énergie

(u)(t)=12M(|xu|2+|tu|2)𝑑x𝑢𝑡12subscript𝑀superscriptsubscript𝑥𝑢2superscriptsubscript𝑡𝑢2differential-d𝑥\mathcal{E}(u)(t)=\frac{1}{2}\int_{M}(|\nabla_{x}u|^{2}+|\partial_{t}u|^{2})dx

vérifie

d(t)dt=Ma(x)|tu|2𝑑x,𝑑𝑡𝑑𝑡subscript𝑀𝑎𝑥superscriptsubscript𝑡𝑢2differential-d𝑥\frac{d\mathcal{E}(t)}{dt}=-\int_{M}a(x)|\partial_{t}u|^{2}dx,

et est donc une fonction décroissante dont on peut démontrer qu’elle tend vers 00 quand t𝑡t tend vers l’infini dès que l’amortissement a𝑎a est non trivial. Si de plus il existe un taux de décroissance uniforme par rapport à l’énergie initiale, la propriété de semi-groupe montre que ce taux est alors toujours exponentiel:

(u)(t)Cect(u)(0).𝑢𝑡𝐶superscript𝑒𝑐𝑡𝑢0\mathcal{E}(u)(t)\leq Ce^{-ct}\mathcal{E}(u)(0).
Théorème (Bardos-Lebeau-Rauch [4]).

Il existe un taux de décroissance (exponentiel) uniforme si et seulement si toutes les géodésiques de la variété M𝑀M rencontrent la région a>0𝑎0a>0.

Ici, on s’intéresse à des situations où cette propriété géométrique n’est plus vérifiée, mais où elle est violée pour «  un ensemble rare de géodésiques  ». Plus précisement, si on appelle \mathcal{E} l’ensemble des points de l’espace des phases tels que le long de la géodésique issue de ce point, la moyenne asymptotique de l’amortissement est nulle, alors la mesure dans l’espace des phases de \mathcal{E} est nulle. En particulier, si le flot est ergodique, cette propriété est vérifiée. Nous démontrons alors que pour des mesures de probabilités naturelles sur l’espace d’énergie H1×L2superscript𝐻1superscript𝐿2H^{1}\times L^{2}, il existe toujours un taux uniforme de décroissance, sur des ensembles de mesures arbitrairement proches de 111.

Finalement, notre dernière application (section 5) concerne la théorie de Cauchy pour l’équation des ondes semilinéaire sur une variété compacte de dimension 333.

(t2𝚫)u+up=0,(ut=0,tut=0)=(u0,u1)(H1(M)Lp+1(M))×L2(M),formulae-sequencesuperscriptsubscript𝑡2𝚫𝑢superscript𝑢𝑝0evaluated-at𝑢𝑡0evaluated-atsubscript𝑡𝑢𝑡0subscript𝑢0subscript𝑢1superscript𝐻1𝑀superscript𝐿𝑝1𝑀superscript𝐿2𝑀(\partial_{t}^{2}-\mathbf{\Delta})u+u^{p}=0,(u\mid_{t=0},\partial_{t}u\mid_{t=0})=(u_{0},u_{1})\in(H^{1}(M)\cap L^{p+1}(M))\times L^{2}(M), (1.17)

p𝑝p est un entier impair. On connait pour ce système l’existence de solutions faibles globales en temps. De plus, pour p5𝑝5p\leq 5, ces solutions sont fortes et uniques. Nous démontrons que pour une famille de mesures de probabilités naturelles sur l’espace H1(M)×L2(M)superscript𝐻1𝑀superscript𝐿2𝑀H^{1}(M)\times L^{2}(M), il existe pour presque toute donnée initiale (u0,u1)subscript𝑢0subscript𝑢1(u_{0},u_{1}) et tout p<+𝑝p<+\infty une solution locale forte (en un sens qui sera précisé) et que sur l’intervalle d’existence de ces solutions fortes, il y a unicité des solutions faibles (i.e. toute solution faible coïncide avec cette solution forte).

Certains de nos résultats restent vrais sur une variété à bord. Dans une dernière section, nous donnons les éléments permettant dans ce cadre d’adapter les démonstrations. Finalement, nous avons rassemblé dans un appendice quelques résultats de calcul des probabilités et de calcul pseudo-différentiel nécessaires à la compréhension de l’article.

Ce projet a bénéficié du soutien de l’Agence Nationale de la Recherche, projet ANR-07-BLAN-0250

2 Estimations probabilistes

Dans cette section, nous calculons les lois de certaines variables aléatoires associées à la théorie de Littlewood-Paley sur la variété M𝑀M. Les asymptotiques de Weyl jouent un rôle clé dans ces calculs. Nos résultats autorisent des localisations en fréquence plus fins et plus généraux que les localisations dyadiques de l’introduction. Plus précisement, on considèrera 0<ah<bhc0subscript𝑎subscript𝑏𝑐0<a_{h}<b_{h}\leq c deux fonctions définies pour h(0,h0)0subscript0h\in(0,h_{0}) telles que

limh0bh=blimh0ah=a0.subscript0subscript𝑏𝑏subscript0subscript𝑎𝑎0\lim_{h\rightarrow 0}b_{h}=b\geq\lim_{h\rightarrow 0}a_{h}=a\geq 0. (2.1)

On supposera que si a=b𝑎𝑏a=b, alors a>0𝑎0a>0 et

bhahDhsubscript𝑏subscript𝑎𝐷b_{h}-a_{h}\geq Dh (2.2)

pour une constante D𝐷D assez grande (à préciser ultérieurement) On notera Ehsubscript𝐸E_{h} (resp E~hsubscript~𝐸\widetilde{E}_{h}) le sous espace de L2(M)superscript𝐿2𝑀L^{2}(M)

Eh={u=kIhzkek(x),zk},E~h={u=kIhzkek(x),zk},Ih={k;hωk]ah,bh]}.\begin{gathered}E_{h}=\{u=\sum_{k\in I_{h}}z_{k}e_{k}(x),\ z_{k}\in\mathbb{C}\},\quad\widetilde{E}_{h}=\{u=\sum_{k\in I_{h}}z_{k}e_{k}(x),\ z_{k}\in\mathbb{R}\},\\ I_{h}=\{k\in\mathbb{N};h\omega_{k}\in]a_{h},b_{h}]\}.\end{gathered} (2.3)

Soit Nh=dim(Eh)subscript𝑁𝑑𝑖𝑚subscript𝐸N_{h}=dim(E_{h}). Rappelons que d’après la formule de Weyl, avec reste précisé (1.2) (voir Hörmander [14]) , on a pour h]0,1]h\in]0,1], avec cd=Vol(xd,|x|1)subscript𝑐𝑑Volformulae-sequence𝑥superscript𝑑𝑥1c_{d}=\text{Vol}(x\in\mathbb{R}^{d},|x|\leq 1) le volume de la boule unité en dimension d𝑑d,

C>0;λ>0|{k;ωkλ}cd Vol (M)(2π)dλd|λd1,formulae-sequence𝐶0for-all𝜆0formulae-sequence𝑘subscript𝜔𝑘𝜆subscript𝑐𝑑 Vol 𝑀superscript2𝜋𝑑superscript𝜆𝑑superscript𝜆𝑑1\exists C>0;\forall\lambda>0\Bigl{|}\sharp\{k\in\mathbb{N};\omega_{k}\leq\lambda\}-c_{d}\frac{\text{ Vol }(M)}{(2\pi)^{d}}\lambda^{d}\Bigr{|}\leq\lambda^{d-1}, (2.4)

et donc

|{k;ωkIh}cd Vol (M)(2π)d((h1bh)d(h1ah)d)|Chd+1,𝑘subscript𝜔𝑘subscript𝐼subscript𝑐𝑑 Vol 𝑀superscript2𝜋𝑑superscriptsuperscript1subscript𝑏𝑑superscriptsuperscript1subscript𝑎𝑑𝐶superscript𝑑1\Bigl{|}\sharp\{k;\omega_{k}\in I_{h}\}-c_{d}\frac{\text{ Vol }(M)}{(2\pi)^{d}}\Bigl{(}(h^{-1}b_{h})^{d}-(h^{-1}a_{h})^{d}\Bigr{)}\Bigr{|}\leq Ch^{-d+1}, (2.5)
Nh={k;ωkIh}{cd Vol (M)(2π)d(bhdahd)hd, si 0a<b,cd Vol (M)(2π)ddad1hd[(bhah)+𝒪(h+(bhah)2+(bhah)|aah|)], si 0<a=b.subscript𝑁𝑘subscript𝜔𝑘subscript𝐼similar-tocasessubscript𝑐𝑑 Vol 𝑀superscript2𝜋𝑑superscriptsubscript𝑏𝑑superscriptsubscript𝑎𝑑superscript𝑑 si 0𝑎𝑏subscript𝑐𝑑 Vol 𝑀superscript2𝜋𝑑𝑑superscript𝑎𝑑1superscript𝑑delimited-[]subscript𝑏subscript𝑎𝒪superscriptsubscript𝑏subscript𝑎2subscript𝑏subscript𝑎𝑎subscript𝑎 si 0𝑎𝑏N_{h}=\sharp\{k;\omega_{k}\in I_{h}\}\sim\\ \begin{cases}c_{d}\frac{\text{ Vol }(M)}{(2\pi)^{d}}(b_{h}^{d}-a_{h}^{d})h^{-d},&\text{ si }0\leq a<b,\\ c_{d}\frac{\text{ Vol }(M)}{(2\pi)^{d}}da^{d-1}h^{-d}\bigl{[}(b_{h}-a_{h})+\mathcal{O}(h+(b_{h}-a_{h})^{2}+(b_{h}-a_{h})|a-a_{h}|)\bigr{]},&\text{ si }0<a=b.\end{cases} (2.6)

On en déduit

D0>0;bhahD0hβ>α>0;αhd(bhah)Nh={k;ωkIh}βhd(bhah).formulae-sequenceformulae-sequencesubscript𝐷00subscript𝑏subscript𝑎subscript𝐷0𝛽𝛼0𝛼superscript𝑑subscript𝑏subscript𝑎subscript𝑁𝑘subscript𝜔𝑘subscript𝐼𝛽superscript𝑑subscript𝑏subscript𝑎\begin{gathered}\exists D_{0}>0;b_{h}-a_{h}\geq D_{0}h\Rightarrow\exists\beta>\alpha>0;\\ \alpha h^{-d}(b_{h}-a_{h})\leq N_{h}=\sharp\{k;\omega_{k}\in I_{h}\}\leq\beta h^{-d}(b_{h}-a_{h}).\end{gathered} (2.7)

Nous supposerons dans la suite que la constante D𝐷D dans  (2.2) est choisie de telle façon que  (2.7) est vérifiée, et qu’on ait aussi pour tout hh

Nh2subscript𝑁2N_{h}\geq 2 (2.8)

On munit les sphères unité de Ehsubscript𝐸E_{h} (resp. E~hsubscript~𝐸\widetilde{E}_{h}) de la mesure de probabilité uniforme, Phsubscript𝑃P_{h} (resp. P~hsubscript~𝑃\widetilde{P}_{h}).

2.1 Estimations Lsuperscript𝐿L^{\infty} presque sures

Dans le cadre que nous venons de développer, le théorème 1 est un cas particulier de

Théorème 2.

Il existe C>0,c2>0formulae-sequence𝐶0subscript𝑐20C>0,c_{2}>0 tel que pour tout h]0,1]h\in]0,1] et tout Λ1Λ1\Lambda\geq 1 on ait, avec c1=d(1+d/2)subscript𝑐1𝑑1𝑑2c_{1}=d(1+d/2)

Ph(uSh,uL>Λ)subscript𝑃formulae-sequence𝑢subscript𝑆subscriptnorm𝑢superscript𝐿Λ\displaystyle P_{h}\big{(}u\in S_{h},\ \|u\|_{L^{\infty}}>\Lambda\big{)} Chc1ec2Λ2absent𝐶superscriptsubscript𝑐1superscript𝑒subscript𝑐2superscriptΛ2\displaystyle\leq Ch^{-c_{1}}e^{-c_{2}\Lambda^{2}} (2.9)
P~h(uS~h,uL>Λ)subscript~𝑃formulae-sequence𝑢subscript~𝑆subscriptnorm𝑢superscript𝐿Λ\displaystyle\widetilde{P}_{h}\big{(}u\in\widetilde{S}_{h},\ \|u\|_{L^{\infty}}>\Lambda\big{)} Chc1ec2Λ2.absent𝐶superscriptsubscript𝑐1superscript𝑒subscript𝑐2superscriptΛ2\displaystyle\leq Ch^{-c_{1}}e^{-c_{2}\Lambda^{2}}.

De plus, on peut choisir c2]0,Vol(M)[c_{2}\in]0,\text{Vol}(M)[ dans le cas limh0(bhah)/h=+subscript0subscript𝑏subscript𝑎\lim_{h\rightarrow 0}(b_{h}-a_{h})/h=+\infty.

On se limitera dans la preuve au cas complexe, le cas réel étant similaire. Pour tout xM𝑥𝑀x\in M, et tout λ+𝜆superscript\lambda\in\mathbb{R}^{+}, on note

Ex,λ=k;ωkλ|ek(x)|2,ex,h=Ex,h1bhEx,h1ahbx,h=(ek(x))kIhNh.\begin{gathered}E_{x,\lambda}=\sum_{k;\omega_{k}\leq\lambda}|e_{k}(x)|^{2},\qquad e_{x,h}=E_{x,h^{-1}b_{h}}-E_{x,h^{-1}a_{h}}\\ b_{x,h}=(e_{k}(x))_{k\in I_{h}}\in\mathbb{C}^{N_{h}}.\end{gathered} (2.10)

On a ex,h=|bx,h|2subscript𝑒𝑥superscriptsubscript𝑏𝑥2e_{x,h}=|b_{x,h}|^{2}. Soit evx𝑒subscript𝑣𝑥ev_{x} la variable aléatoire sur (Sh,Ph)subscript𝑆subscript𝑃(S_{h},P_{h})

evx(u)=u(x)=kIhakek(x)=(a|bx,h)=(a|bx,h|bx,h|)|bx,h|.𝑒subscript𝑣𝑥𝑢𝑢𝑥subscript𝑘subscript𝐼subscript𝑎𝑘subscript𝑒𝑘𝑥conditional𝑎subscript𝑏𝑥conditional𝑎subscript𝑏𝑥subscript𝑏𝑥subscript𝑏𝑥ev_{x}(u)=u(x)=\sum_{k\in I_{h}}a_{k}e_{k}(x)=(a|b_{x,h})=(a|{b_{x,h}\over|b_{x,h}|})|b_{x,h}|. (2.11)

Le vecteur εx=bx,h|bx,h|subscript𝜀𝑥subscript𝑏𝑥subscript𝑏𝑥\varepsilon_{x}={b_{x,h}\over|b_{x,h}|} est de norme 111 et on a pour tout r0𝑟0r\geq 0, avec P=Ph𝑃subscript𝑃P=P_{h}

P(|evx|>r)=P(|(a|εx)|>r/|bx,h|)=Φ(r/|bx,h|),P\Big{(}|ev_{x}|>r\Big{)}=P\Big{(}|(a|\varepsilon_{x})|>r/{|b_{x,h}|}\Big{)}=\Phi(r/{|b_{x,h}|}), (2.12)

avec Φ(t)=P(|(a|ε)|>t)\Phi(t)=P(|(a|\varepsilon)|>t)ε𝜀\varepsilon est un vecteur unitaire quelconque. D’après (A.6) (on identifie ici la sphère unité de Nhsuperscriptsubscript𝑁\mathbb{C}^{N_{h}} avec celle de 2Nhsuperscript2subscript𝑁\mathbb{R}^{2N_{h}}), on a

Φ(t)=𝟏t[0,1[(1t2)Nh1.\Phi(t)={\bf 1}_{t\in[0,1[}(1-t^{2})^{N_{h}-1}. (2.13)
Lemme 2.1.

Il existe C0>0subscript𝐶00C_{0}>0 tel que pour tout xM𝑥𝑀x\in M et tout h]0,1]h\in]0,1] on a

|ex,hNhVol(M)|C0hd+1subscript𝑒𝑥subscript𝑁Vol𝑀subscript𝐶0superscript𝑑1|e_{x,h}-{N_{h}\over\text{Vol}(M)}|\leq C_{0}h^{-d+1} (2.14)

En particulier, si ah,bhsubscript𝑎subscript𝑏a_{h},b_{h} vérifient bhahDhsubscript𝑏subscript𝑎𝐷b_{h}-a_{h}\geq Dh avec D𝐷D assez grand, d’après (2.6) et (2.7), on a avec C𝐶C indépendant de xM𝑥𝑀x\in M et h]0,1]h\in]0,1]

Nh/Cex,hCNh.subscript𝑁𝐶subscript𝑒𝑥𝐶subscript𝑁N_{h}/C\leq e_{x,h}\leq CN_{h}. (2.15)
Démonstration.

D’après [14, Théorème 1.1], on a avec C𝐶C indépendant de x𝑥x et de λ𝜆\lambda

|Ex,λcdλd(2π)d|Cλd1,subscript𝐸𝑥𝜆subscript𝑐𝑑superscript𝜆𝑑superscript2𝜋𝑑𝐶superscript𝜆𝑑1\Bigl{|}E_{x,\lambda}-\frac{c_{d}\lambda^{d}}{(2\pi)^{d}}\Bigr{|}\leq C\lambda^{d-1},

et donc (2.14) est conséquence de (2.5). ∎

On en déduit en particulier le lemme suivant

Lemme 2.2.

Il existe c2>0subscript𝑐20c_{2}>0 tel que pour tout xM𝑥𝑀x\in M et tout λ>0𝜆0\lambda>0,

Ph(uSh;|u(x)|>λ)ec2λ2.subscript𝑃formulae-sequence𝑢subscript𝑆𝑢𝑥𝜆superscript𝑒subscript𝑐2superscript𝜆2P_{h}(u\in S_{h};|u(x)|>\lambda)\leq e^{-c_{2}\lambda^{2}}. (2.16)

On effet, d’après (2.12) et (2.13),

Ph(uSh;|u(x)|>λ)(1λ2|bx,h|2)Nh1eNh1|bx,h|2λ2=eNh1ex,hλ2subscript𝑃formulae-sequence𝑢subscript𝑆𝑢𝑥𝜆superscript1superscript𝜆2superscriptsubscript𝑏𝑥2subscript𝑁1superscript𝑒subscript𝑁1superscriptsubscript𝑏𝑥2superscript𝜆2superscript𝑒subscript𝑁1subscript𝑒𝑥superscript𝜆2P_{h}(u\in S_{h};|u(x)|>\lambda)\leq(1-\frac{\lambda^{2}}{|b_{x,h}|^{2}})^{N_{h}-1}\leq e^{-\frac{N_{h}-1}{|b_{x,h}|^{2}}\lambda^{2}}=e^{-\frac{N_{h}-1}{e_{x,h}}\lambda^{2}} (2.17)

et le lemme 2.2 s’en déduit d’après le lemme 2.1.


Preuve du théorème 2. On se limite encore ici au cas complexe (le cas réel étant similaire). Le théorème 2 est une conséquence des formules (2.12), (2.13) et de l’estimation (2.14). Remarquons qu’il existe 0<c<C0𝑐𝐶0<c<C et C1>0subscript𝐶10C_{1}>0 tels que pour tout h]0,1]h\in]0,1] et tout uSh𝑢subscript𝑆u\in S_{h} on a cuLChd/2𝑐subscriptnorm𝑢superscript𝐿𝐶superscript𝑑2c\leq\|u\|_{L^{\infty}}\leq Ch^{-d/2} et

xuLC1h(d/2+1).subscriptnormsubscript𝑥𝑢superscript𝐿subscript𝐶1superscript𝑑21\|\nabla_{x}u\|_{L^{\infty}}\leq C_{1}h^{-(d/2+1)}.

Il en résulte

supx|u(x)|supαA|u(xα)|+εΛ𝑠𝑢subscript𝑝𝑥𝑢𝑥𝑠𝑢subscript𝑝𝛼𝐴𝑢subscript𝑥𝛼𝜀Λsup_{x}\ |u(x)|\leq sup_{\alpha\in A}\ |u(x_{\alpha})|+\varepsilon\Lambda (2.18)

dès que xα,αAsubscript𝑥𝛼𝛼𝐴x_{\alpha},\alpha\in A est un réseau de points de M𝑀M de maille plus petite que εΛhd/2+1/C1𝜀Λsuperscript𝑑21subscript𝐶1\varepsilon\Lambda h^{d/2+1}/C_{1}. D’après (2.12), (2.13), le lemme (2.1), et (1t2)NheNht2superscript1superscript𝑡2subscript𝑁superscript𝑒subscript𝑁superscript𝑡2(1-t^{2})^{N_{h}}\leq e^{-{N_{h}}t^{2}} pour t[0,1]𝑡delimited-[]0.1t\in[0,1], il existe h0>0subscript00h_{0}>0 tel que pour h]0,h0]h\in]0,h_{0}] on ait

P(uSh,uL>Λ)𝑃formulae-sequence𝑢subscript𝑆subscriptnorm𝑢superscript𝐿Λ\displaystyle P\big{(}u\in S_{h},\ \|u\|_{L^{\infty}}>\Lambda\big{)} αAP(|evxα|>(1ε)Λ)absentsubscript𝛼𝐴𝑃𝑒subscript𝑣subscript𝑥𝛼1𝜀Λ\displaystyle\leq\sum_{\alpha\in A}P\Big{(}|ev_{x_{\alpha}}|>(1-\varepsilon)\Lambda\Big{)} (2.19)
αA𝟏(1ε)Λ|bxα,h|(1(1ε)2Λ2/|bxα,h|2)Nh1absentsubscript𝛼𝐴subscript11𝜀Λsubscript𝑏subscript𝑥𝛼superscript1superscript1𝜀2superscriptΛ2superscriptsubscript𝑏subscript𝑥𝛼2subscript𝑁1\displaystyle\leq\sum_{\alpha\in A}{\bf 1}_{(1-\varepsilon)\Lambda\leq|b_{x_{\alpha},h}|}(1-(1-\varepsilon)^{2}\Lambda^{2}/{|b_{x_{\alpha},h}|^{2}})^{N_{h}-1}
αAe(Nh1)(1ε)2Λ2/|bxα,h|2absentsubscript𝛼𝐴superscript𝑒subscript𝑁1superscript1𝜀2superscriptΛ2superscriptsubscript𝑏subscript𝑥𝛼2\displaystyle\leq\sum_{\alpha\in A}e^{-(N_{h}-1)(1-\varepsilon)^{2}\Lambda^{2}/{|b_{x_{\alpha},h}|^{2}}}
card(A)eVol(M)(1ε)2Λ2Nh1Nh+C0Vol(M)hd+1.absent𝑐𝑎𝑟𝑑𝐴superscript𝑒𝑉𝑜𝑙𝑀superscript1𝜀2superscriptΛ2subscript𝑁1subscript𝑁subscript𝐶0𝑉𝑜𝑙𝑀superscript𝑑1\displaystyle\leq card(A)e^{-Vol(M)(1-\varepsilon)^{2}\Lambda^{2}{N_{h}-1\over N_{h}+C_{0}Vol(M)h^{-d+1}}}.

On a lim infh0Nh1Nh+C0Vol(M)hd+1>0subscriptlimit-infimum0subscript𝑁1subscript𝑁subscript𝐶0𝑉𝑜𝑙𝑀superscript𝑑10\liminf_{h\rightarrow 0}{N_{h}-1\over N_{h}+C_{0}Vol(M)h^{-d+1}}>0 d’après (2.7), et limh0Nh1Nh+C0Vol(M)hd+1=1subscript0subscript𝑁1subscript𝑁subscript𝐶0𝑉𝑜𝑙𝑀superscript𝑑11\lim_{h\rightarrow 0}{N_{h}-1\over N_{h}+C_{0}Vol(M)h^{-d+1}}=1 d’après (2.6) dans le cas limh0(bhah)/h=+subscript0subscript𝑏subscript𝑎\lim_{h\rightarrow 0}(b_{h}-a_{h})/h=+\infty. Comme on a (A)CεdΛdhd(d/2+1)𝐴𝐶superscript𝜀𝑑superscriptΛ𝑑superscript𝑑𝑑21\sharp(A)\leq C\varepsilon^{-d}\Lambda^{-d}h^{-d(d/2+1)}, (2.9) résulte de (2.19). La preuve du théorème (2) est complète.

2.2 Mesures de défaut presque sures

On se place dans cette section sous l’hypothèse

limh0bhahh=+,subscript0subscript𝑏subscript𝑎\lim_{h\rightarrow 0}\frac{b_{h}-a_{h}}{h}=+\infty, (2.20)

ce qui exclut le cas critique bhahDhsimilar-tosubscript𝑏subscript𝑎𝐷b_{h}-a_{h}\sim Dh. On a alors d’après (2.6)

limh0hd+1Nh=0subscript0superscript𝑑1subscript𝑁0\lim_{h\rightarrow 0}{h^{-d+1}\over N_{h}}=0
Lemme 2.3.

Soit A(x,hD)𝐴𝑥𝐷A(x,hD) un opérateur h-pseudodifférentiel classique sur M𝑀M de degré 00 et de symbole principal a(x,ξ)𝑎𝑥𝜉a(x,\xi). Il existe C0>0subscript𝐶00C_{0}>0 tel que

|𝔼h((A(x,hD)u|u))|ξ|xIa(x,ξ)𝑑λ|ξ|xI𝑑λ|C0hd+1Nh|\mathbb{E}_{h}\Big{(}(A(x,hD)u|u)\Big{)}-{\int_{|\xi|_{x}\in I}a(x,\xi)d\lambda\over\int_{|\xi|_{x}\in I}d\lambda}|\leq C_{0}{h^{-d+1}\over N_{h}} (2.21)

dλ=dxdξ𝑑𝜆𝑑𝑥𝑑𝜉d\lambda=dxd\xi est la mesure de Liouville, I=]a,b[I=]a,b[ si a<b𝑎𝑏a<b, et si a=b>0𝑎𝑏0a=b>0 on a noté

|ξ|xIa(x,ξ)𝑑λ|ξ|xI𝑑λ=limϵ0|ξ|x]aϵ,a+ϵ[a(x,ξ)𝑑λ|ξ|x]aϵ,a+ϵ[𝑑λ.{\int_{|\xi|_{x}\in I}a(x,\xi)d\lambda\over\int_{|\xi|_{x}\in I}d\lambda}=\lim_{\epsilon\rightarrow 0}{\int_{|\xi|_{x}\in]a-\epsilon,a+\epsilon[}a(x,\xi)d\lambda\over\int_{|\xi|_{x}\in]a-\epsilon,a+\epsilon[}d\lambda}.
Démonstration.

Pour tout opérateur linéaire A𝐴A sur Ehsubscript𝐸E_{h} on a

𝔼h((Au|u))=tr(A)Nhsubscript𝔼conditional𝐴𝑢𝑢𝑡𝑟𝐴subscript𝑁\mathbb{E}_{h}\Big{(}(Au|u)\Big{)}={tr(A)\over N_{h}}

et il suffit donc de vérifier qu’on a

|tr(ΠhA(x,hD)Πh)Nhma|C0hd+1Nh𝑡𝑟subscriptΠ𝐴𝑥𝐷subscriptΠsubscript𝑁subscript𝑚𝑎subscript𝐶0superscript𝑑1subscript𝑁|\frac{tr(\Pi_{h}A(x,hD)\Pi_{h})}{N_{h}}-m_{a}|\leq C_{0}{h^{-d+1}\over N_{h}} (2.22)

où on a noté

ma=|ξ|xIa(x,ξ)𝑑λ|ξ|xI𝑑λsubscript𝑚𝑎subscriptsubscript𝜉𝑥𝐼𝑎𝑥𝜉differential-d𝜆subscriptsubscript𝜉𝑥𝐼differential-d𝜆m_{a}={\int_{|\xi|_{x}\in I}a(x,\xi)d\lambda\over\int_{|\xi|_{x}\in I}d\lambda} (2.23)

Ce résultat est conséquence de travaux de Guillemin [13]. Ici, nous utiliserons la preuve donnée par Hörmander. On a d’après la preuve de [15, Theorem 29.1.7] (voir les pages 259-260)

Proposition 2.4.

Notons Eλ=1Δ<λsubscript𝐸𝜆subscript1Δ𝜆E_{\lambda}=1_{\sqrt{-\Delta}<\lambda} le projecteur spectral. Alors pour tout opérateur pseudodifférentiel d’ordre 00, B𝐵B, de symbol principal b(x,ξ)𝑏𝑥𝜉b(x,\xi), on a

Tr(EλBEλ)=|ξ|x<λb(x,ξ)𝑑x𝑑ξ+O(λd1).Trsubscript𝐸𝜆𝐵subscript𝐸𝜆subscriptdouble-integralsubscript𝜉𝑥𝜆𝑏𝑥𝜉differential-d𝑥differential-d𝜉𝑂superscript𝜆𝑑1\text{Tr}(E_{\lambda}BE_{\lambda})=\iint_{|\xi|_{x}<\lambda}b(x,\xi)dxd\xi+O(\lambda^{d-1}). (2.24)

On remarque ensuite que dans  (2.25), d’après la cyclicité de la trace, on peut remplacer EλBEλsubscript𝐸𝜆𝐵subscript𝐸𝜆E_{\lambda}BE_{\lambda} par Eλ2B=EλBsuperscriptsubscript𝐸𝜆2𝐵subscript𝐸𝜆𝐵E_{\lambda}^{2}B=E_{\lambda}B. Par ailleurs, (voir appendice B, en particulier la formule (B.1)), B=A(x,hD)𝐵𝐴𝑥𝐷B=A(x,hD) est, uniformément en h]0,1]h\in]0,1], un opérateur pseudodifférentiel d’ordre 00 au sens de la proposition précédente. De plus, on peut réecrire (2.5) sous la forme

Nh=hd(2π)dah<|ξ|x<bh𝑑x𝑑ξ+O(hd+1)subscript𝑁superscript𝑑superscript2𝜋𝑑subscriptdouble-integralsubscript𝑎subscript𝜉𝑥subscript𝑏differential-d𝑥differential-d𝜉𝑂superscript𝑑1N_{h}={h^{-d}\over(2\pi)^{d}}\iint_{a_{h}<|\xi|_{x}<b_{h}}dxd\xi+O(h^{-d+1})

On a alors

Tr(ΠhA(x,hD)Πh)=Tr(Eh1bhA(x,hD))Tr(Eh1ahA(x,hD))=1(2π)dh1ah<|ξ|x<h1bha(x,hξ)𝑑x𝑑ξ+O(h1d)=hd(2π)dah<|ξ|x<bha(x,ξ)𝑑x𝑑ξ+O(h1d)=ah<|ξ|x<bha(x,ξ)𝑑x𝑑ξah<|ξ|x<bh𝑑x𝑑ξ(Nh+O(hd+1))+O(hd+1)TrsubscriptΠ𝐴𝑥𝐷subscriptΠTrsubscript𝐸superscript1subscript𝑏𝐴𝑥𝐷Trsubscript𝐸superscript1subscript𝑎𝐴𝑥𝐷1superscript2𝜋𝑑subscriptdouble-integralsuperscript1subscript𝑎subscript𝜉𝑥superscript1subscript𝑏𝑎𝑥𝜉differential-d𝑥differential-d𝜉𝑂superscript1𝑑superscript𝑑superscript2𝜋𝑑subscriptdouble-integralsubscript𝑎subscript𝜉𝑥subscript𝑏𝑎𝑥𝜉differential-d𝑥differential-d𝜉𝑂superscript1𝑑subscriptdouble-integralsubscript𝑎subscript𝜉𝑥subscript𝑏𝑎𝑥𝜉differential-d𝑥differential-d𝜉subscriptdouble-integralsubscript𝑎subscript𝜉𝑥subscript𝑏differential-d𝑥differential-d𝜉subscript𝑁𝑂superscript𝑑1𝑂superscript𝑑1\operatorname*{\text{Tr}}(\Pi_{h}A(x,hD)\Pi_{h})=\operatorname*{\text{Tr}}(E_{h^{-1}b_{h}}A(x,hD))-\operatorname*{\text{Tr}}(E_{h^{-1}a_{h}}A(x,hD))\\ =\frac{1}{(2\pi)^{d}}\iint_{h^{-1}a_{h}<|\xi|_{x}<h^{-1}b_{h}}a(x,h\xi)dxd\xi+O(h^{1-d})\\ =\frac{h^{-d}}{(2\pi)^{d}}\iint_{a_{h}<|\xi|_{x}<b_{h}}a(x,\xi)dxd\xi+O(h^{1-d})\\ ={\iint_{a_{h}<|\xi|_{x}<b_{h}}a(x,\xi)dxd\xi\over\iint_{a_{h}<|\xi|_{x}<b_{h}}dxd\xi}(N_{h}+O(h^{-d+1}))+O(h^{-d+1}) (2.25)

On a aussi

|maah<|ξ|x<bha(x,ξ)𝑑x𝑑ξah<|ξ|x<bh𝑑x𝑑ξ|Chsubscript𝑚𝑎subscriptdouble-integralsubscript𝑎subscript𝜉𝑥subscript𝑏𝑎𝑥𝜉differential-d𝑥differential-d𝜉subscriptdouble-integralsubscript𝑎subscript𝜉𝑥subscript𝑏differential-d𝑥differential-d𝜉𝐶|m_{a}-{\iint_{a_{h}<|\xi|_{x}<b_{h}}a(x,\xi)dxd\xi\over\iint_{a_{h}<|\xi|_{x}<b_{h}}dxd\xi}|\leq Ch

ce qui, avec (2.25) et NhChdsubscript𝑁𝐶superscript𝑑N_{h}\leq Ch^{-d} implique (2.22). La preuve du lemme 2.3 est complète. ∎

Soit (hk)k0subscriptsubscript𝑘𝑘0(h_{k})_{k\geq 0} une suite de limite nulle et X𝑋X l’espace topologique produit X=ΠkShk𝑋subscriptΠ𝑘subscript𝑆subscript𝑘X=\Pi_{k}S_{h_{k}}. On munit X𝑋X de la probabilité produit =ΠkPhksubscriptΠ𝑘subscript𝑃subscript𝑘\mathbb{P}=\Pi_{k}P_{h_{k}}.

Théorème 3.

On suppose qu’il existe L>0𝐿0L>0 tel que khkL<subscript𝑘superscriptsubscript𝑘𝐿\sum_{k}h_{k}^{L}<\infty et
limkNhk/|log(hk)|=subscript𝑘subscript𝑁subscript𝑘𝑙𝑜𝑔subscript𝑘\lim_{k\rightarrow\infty}N_{h_{k}}/|log(h_{k})|=\infty (cette dernière hypothèse est toujours satisfaite en dimension d2𝑑2d\geq 2) . Alors on a, avec mσ0(A)subscript𝑚subscript𝜎0𝐴m_{\sigma_{0}(A)} défini par (2.23),

(Ah0,limk(A(x,hkD)uk|uk)=mσ0(A))=1formulae-sequencefor-all𝐴subscriptsuperscript0subscript𝑘conditional𝐴𝑥subscript𝑘𝐷subscript𝑢𝑘subscript𝑢𝑘subscript𝑚subscript𝜎0𝐴1\mathbb{P}\Big{(}\forall A\in\mathcal{E}^{0}_{h},\ \lim_{k\rightarrow\infty}(A(x,h_{k}D)u_{k}|u_{k})=m_{\sigma_{0}(A)}\Big{)}=1 (2.26)
Remarque 2.5.

Les hypothèses sur la suite hksubscript𝑘h_{k} sont évidemment satisfaites dans le cadre de la théorie de Littlewood-Paley pour laquelle on a hk=2ksubscript𝑘superscript2𝑘h_{k}=2^{-k}. Le théorème 3 dit que pour presque toute suite kukShk𝑘subscript𝑢𝑘subscript𝑆subscript𝑘k\rightarrow u_{k}\in S_{h_{k}}, la mesure de défaut semi-classique de la suite existe (i.e on n’a pas besoin d’extraire une sous suite) et est toujours égale à la mesure de Liouville normalisée sur la couronne {(x,ξ)TM,|ξ|xI}formulae-sequence𝑥𝜉superscript𝑇𝑀subscript𝜉𝑥𝐼\{(x,\xi)\in T^{*}M,|\xi|_{x}\in I\}.

Démonstration.

Comme il existe une partie dénombrable 𝒟𝒟\mathcal{D} de h0subscriptsuperscript0\mathcal{E}^{0}_{h} telle que pour tout Ah0𝐴subscriptsuperscript0A\in\mathcal{E}^{0}_{h} et tout ε>0𝜀0\varepsilon>0, il existe B𝒟𝐵𝒟B\in\mathcal{D} tel que

lim suph0A(x,hD)B(x,hD)L2+sup|ξ|xI|σ0(A)(x,ξ)σ0(B)(x,ξ)|εsubscriptlimit-supremum0subscriptnorm𝐴𝑥𝐷𝐵𝑥𝐷superscript𝐿2subscriptsupremumsubscript𝜉𝑥𝐼subscript𝜎0𝐴𝑥𝜉subscript𝜎0𝐵𝑥𝜉𝜀\limsup_{h\rightarrow 0}\|A(x,hD)-B(x,hD)\|_{L^{2}}+\sup_{|\xi|_{x}\in I}|\sigma_{0}(A)(x,\xi)-\sigma_{0}(B)(x,\xi)|\leq\varepsilon

il suffit de prouver qu’on a pour tout Ah0𝐴subscriptsuperscript0A\in\mathcal{E}^{0}_{h}

(limk(A(x,hkD)uk|uk)=mσ0(A))=1subscript𝑘conditional𝐴𝑥subscript𝑘𝐷subscript𝑢𝑘subscript𝑢𝑘subscript𝑚subscript𝜎0𝐴1\mathbb{P}\Big{(}\lim_{k\rightarrow\infty}(A(x,h_{k}D)u_{k}|u_{k})=m_{\sigma_{0}(A)}\Big{)}=1 (2.27)

En écrivant A=A1+iA2𝐴subscript𝐴1𝑖subscript𝐴2A=A_{1}+iA_{2} avec Aisubscript𝐴𝑖A_{i} auto-adjoint, on a σ0(A)=σ0(A1)+iσ0(A2)subscript𝜎0𝐴subscript𝜎0subscript𝐴1𝑖subscript𝜎0subscript𝐴2\sigma_{0}(A)=\sigma_{0}(A_{1})+i\sigma_{0}(A_{2}) et on peut donc aussi supposer que A𝐴A est auto-adjoint. Notons fhsubscript𝑓f_{h} la variable aléatoire réelle sur Shsubscript𝑆S_{h}, fh(u)=(A(x,hD)u|u)subscript𝑓𝑢conditional𝐴𝑥𝐷𝑢𝑢f_{h}(u)=(A(x,hD)u|u), dph𝑑subscript𝑝dp_{h} sa loi, qui est à support dans [a,a]𝑎𝑎[-a,a] avec a=suphA(x,hD)L2<𝑎subscriptsupremumsubscriptnorm𝐴𝑥𝐷superscript𝐿2a=\sup_{h}\|A(x,hD)\|_{L^{2}}<\infty. Soit hsubscript\mathcal{M}_{h} la médiane de fhsubscript𝑓f_{h}. La fonction fhsubscript𝑓f_{h} est lipschitzienne de constante de lipschitz 2suphA(x,hD)L2absent2subscriptsupremumsubscriptnorm𝐴𝑥𝐷superscript𝐿2\leq 2\sup_{h}\|A(x,hD)\|_{L^{2}}. D’après le théorème de concentration de la mesure de P. Levy (voir la proposition A.1 de l’appendice A. On remarquera que la sphere complexe Shsubscript𝑆S_{h} s’identifie avec la sphère réelle S2Nh1superscript𝑆2subscript𝑁1S^{2N_{h}-1}, et que les constantes sont donc cohérentes avec (A.7))

Ph(uSh,|fh(u)h|r)2exp((Nh1)r2fhlips2)subscript𝑃formulae-sequence𝑢subscript𝑆subscript𝑓𝑢subscript𝑟2subscript𝑁1superscript𝑟2subscriptsuperscriptnormsubscript𝑓2𝑙𝑖𝑝𝑠P_{h}(u\in S_{h},\ |f_{h}(u)-\mathcal{M}_{h}|\geq r)\leq 2\exp(-{(N_{h}-1)r^{2}\over\|f_{h}\|^{2}_{lips}}) (2.28)

On a 𝔼(fh)=h+aa(xh)𝑑ph𝔼subscript𝑓subscriptsuperscriptsubscript𝑎𝑎𝑥subscriptdifferential-dsubscript𝑝\mathbb{E}(f_{h})=\mathcal{M}_{h}+\int_{-a}^{a}(x-\mathcal{M}_{h})dp_{h}, donc d’après (2.28)

|𝔼(fh)h|r+Cexp((Nh1)r2fhlips2)𝔼subscript𝑓subscript𝑟𝐶subscript𝑁1superscript𝑟2subscriptsuperscriptnormsubscript𝑓2𝑙𝑖𝑝𝑠|\mathbb{E}(f_{h})-\mathcal{M}_{h}|\leq r+C\exp(-{(N_{h}-1)r^{2}\over\|f_{h}\|^{2}_{lips}}) (2.29)

Il existe donc a>0𝑎0a>0 et C1>0subscript𝐶10C_{1}>0 tels que pour tout r]0,1]r\in]0,1] vérifiant rC1exp(aNhr2)𝑟subscript𝐶1𝑎subscript𝑁superscript𝑟2r\geq C_{1}\exp(-aN_{h}r^{2}) on ait

Ph(uSh,|fh(u)𝔼(fh)|3r)2exp(aNhr2)subscript𝑃formulae-sequence𝑢subscript𝑆subscript𝑓𝑢𝔼subscript𝑓3𝑟2𝑎subscript𝑁superscript𝑟2P_{h}(u\in S_{h},\ |f_{h}(u)-\mathbb{E}(f_{h})|\geq 3r)\leq 2\exp(-aN_{h}r^{2}) (2.30)

En utilisant (2.21), on en déduit qu’il existe M0subscript𝑀0M_{0} tel que pour tout MM0𝑀subscript𝑀0M\geq M_{0}, on a avec

rh=MNh1/2|log(h)|1/2+C0hd+1/Nhsubscript𝑟𝑀superscriptsubscript𝑁12superscript12subscript𝐶0superscript𝑑1subscript𝑁r_{h}=MN_{h}^{-1/2}|\log(h)|^{1/2}+C_{0}h^{-d+1}/N_{h} (2.31)
Ph(uSh,|fh(u)mσ0(A))|4rh)2exp(aNhrh2)P_{h}(u\in S_{h},\ |f_{h}(u)-m_{\sigma_{0}(A)})|\geq 4r_{h})\leq 2\exp(-aN_{h}r_{h}^{2}) (2.32)

et donc

(suplk|fhl(u)mσ0(A))|4suplkrhl)Πlk(12exp(aNhlrhl2))\mathbb{P}(\sup_{l\geq k}|f_{h_{l}}(u)-m_{\sigma_{0}(A)})|\leq 4\sup_{l\geq k}r_{h_{l}})\geq\Pi_{l\geq k}(1-2\exp(-aN_{h_{l}}r_{h_{l}}^{2})) (2.33)

On a d’après (2.31) limlrhl=0subscript𝑙subscript𝑟subscript𝑙0\lim_{l\rightarrow\infty}r_{h_{l}}=0, et aussi exp(aNhlrhl2)hlaM2𝑎subscript𝑁subscript𝑙superscriptsubscript𝑟subscript𝑙2superscriptsubscript𝑙𝑎superscript𝑀2\exp(-aN_{h_{l}}r_{h_{l}}^{2})\leq h_{l}^{aM^{2}}, donc

Πlk(12exp(aNhlrhl2)1εk\Pi_{l\geq k}(1-2\exp(-aN_{h_{l}}r_{h_{l}}^{2})\geq 1-\varepsilon_{k}

avec limkεk=0subscript𝑘subscript𝜀𝑘0\lim_{k\rightarrow\infty}\varepsilon_{k}=0. La preuve du théorème 3 est complète.

2.3 Estimations Lqsuperscript𝐿𝑞L^{q} presque sures

Dans cette section, on démontre que les normes Lqsuperscript𝐿𝑞L^{q} sont bornées presque surement si q<+𝑞q<+\infty. On calcule aussi l’ordre de grandeur des médianes des fonctions uLqsubscriptnorm𝑢superscript𝐿𝑞\|u\|_{L^{q}} sur Shsubscript𝑆S_{h} pour 2q2𝑞2\leq q\leq\infty . On se limitera au cas 𝕂=𝕂\mathbb{K}=\mathbb{C}, les preuves dans le cas réel étant similaire.

Notons d’abord que les injections de Sobolev (1.3) peuvent être précisées en cas de localisation spectrale plus fine.

Proposition 2.6.

Il existe C0>0subscript𝐶00C_{0}>0 tel que pour tout q[2,]𝑞2q\in[2,\infty] et tout uEh𝑢subscript𝐸u\in E_{h} on ait

uLq(M)C0Nh(121q)uL2(M).subscriptnorm𝑢superscript𝐿𝑞𝑀subscript𝐶0superscriptsubscript𝑁121𝑞subscriptnorm𝑢superscript𝐿2𝑀\|u\|_{L^{q}(M)}\leq C_{0}N_{h}^{({1\over 2}-{1\over q})}\|u\|_{L^{2}(M)}. (2.34)

En effet, pour uEh𝑢subscript𝐸u\in E_{h}, en utilisant (2.11), l’inégalité de Cauchy-Schwarz, ainsi que (2.15), on obtient

|u(x)|ex,h1/2uL2CNh1/2uL2𝑢𝑥superscriptsubscript𝑒𝑥12subscriptnorm𝑢superscript𝐿2𝐶superscriptsubscript𝑁12subscriptnorm𝑢superscript𝐿2|u(x)|\leq e_{x,h}^{1/2}\|u\|_{L^{2}}\leq CN_{h}^{1/2}\|u\|_{L^{2}} (2.35)

et la proposition résulte de uLquL12/quL22/qsubscriptnorm𝑢superscript𝐿𝑞superscriptsubscriptnorm𝑢superscript𝐿12𝑞superscriptsubscriptnorm𝑢superscript𝐿22𝑞\|u\|_{L^{q}}\leq\|u\|_{L^{\infty}}^{1-2/q}\|u\|_{L^{2}}^{2/q} pour tout q[2,]𝑞2q\in[2,\infty].

Théorème 4.

Il existe c1,c2>0subscript𝑐1subscript𝑐20c_{1},c_{2}>0 tels que pour tout q]2,+[q\in]2,+\infty[, si on note q,hsubscript𝑞\mathcal{M}_{q,h} la médiane de la fonction F(u)=uLq𝐹𝑢subscriptnorm𝑢superscript𝐿𝑞F(u)=\|u\|_{L^{q}} sur la sphère 𝕊hsubscript𝕊\mathbb{S}_{h}, on a pour tout Λ0Λ0\Lambda\geq 0, et tout h]0,1]h\in]0,1]

Ph(uSh;|uLqq,h|>Λ)2ec1Nh2qΛ2subscript𝑃formulae-sequence𝑢subscript𝑆subscriptnorm𝑢superscript𝐿𝑞subscript𝑞Λ2superscript𝑒subscript𝑐1superscriptsubscript𝑁2𝑞superscriptΛ2P_{h}(u\in S_{h};\Bigl{|}\|u\|_{L^{q}}-\mathcal{M}_{q,h}\Bigr{|}>\Lambda)\leq 2e^{-c_{1}N_{h}^{\frac{2}{q}}\Lambda^{2}} (2.36)

De plus, on a les estimations suivantes de la médiane

1q,hc2qq[2,[,h]0,1]1\leq\mathcal{M}_{q,h}\leq c_{2}\sqrt{q}\quad\forall q\in[2,\infty[,\ \forall h\in]0,1] (2.37)

Sous l’hypothèse limh0Nh=subscript0subscript𝑁\lim_{h\rightarrow 0}N_{h}=\infty, il existe c3>0subscript𝑐30c_{3}>0, q0>2subscript𝑞02q_{0}>2 et ε0>0subscript𝜀00\varepsilon_{0}>0 tels que

c3qq,hq[q0,ε0log(Nh)],h]0,1]c_{3}\sqrt{q}\leq\mathcal{M}_{q,h}\quad\forall q\in[q_{0},\varepsilon_{0}\log(N_{h})],\ \forall h\in]0,1] (2.38)

Enfin, sous l’hypothèse limh0bhahh=subscript0subscript𝑏subscript𝑎\lim_{h\rightarrow 0}{b_{h}-a_{h}\over h}=\infty, pour tout γ]0,1[\gamma\in]0,1[, il existe qγ>2subscript𝑞𝛾2q_{\gamma}>2 et εγ>0subscript𝜀𝛾0\varepsilon_{\gamma}>0 tels que

γq2eVol(M)q,h1γq2eVol(M)q[qγ,εγlog(Nh)],h]0,1]\gamma\sqrt{q\over 2e\text{Vol}(M)}\leq\mathcal{M}_{q,h}\leq{1\over\gamma}\sqrt{q\over 2e\text{Vol}(M)}\quad\forall q\in[q_{\gamma},\varepsilon_{\gamma}\log(N_{h})],\ \forall h\in]0,1] (2.39)
Démonstration.

D’après la proposition 2.6, on a

|F(u)F(v)|𝐹𝑢𝐹𝑣\displaystyle|F(u)-F(v)| =|uLqvLq|absentsubscriptnorm𝑢superscript𝐿𝑞subscriptnorm𝑣superscript𝐿𝑞\displaystyle=|\|u\|_{L^{q}}-\|v\|_{L^{q}}| (2.40)
uvLqC0Nh(121q)uvL2CNh(121q)dist(u,v)absentsubscriptnorm𝑢𝑣superscript𝐿𝑞subscript𝐶0superscriptsubscript𝑁121𝑞subscriptnorm𝑢𝑣superscript𝐿2𝐶superscriptsubscript𝑁121𝑞dist𝑢𝑣\displaystyle\leq\|u-v\|_{L^{q}}\leq C_{0}N_{h}^{(\frac{1}{2}-\frac{1}{q})}\|u-v\|_{L^{2}}\leq CN_{h}^{(\frac{1}{2}-\frac{1}{q})}\text{dist}(u,v)

On en déduit

FLipsCNh(121q)subscriptnorm𝐹Lips𝐶superscriptsubscript𝑁121𝑞\|F\|_{\text{Lips}}\leq CN_{h}^{(\frac{1}{2}-\frac{1}{q})}

donc en utilisant le résultat de concentration de la mesure (voir appendice A, proposition A.1) à la fonction F(u)=uLq𝐹𝑢subscriptnorm𝑢superscript𝐿𝑞F(u)=\|u\|_{L^{q}} sur la sphère 𝕊hsubscript𝕊\mathbb{S}_{h} on obtient

Ph(|F(u)q,h|>r)2eNh1C2NhNh2qr2subscript𝑃𝐹𝑢subscript𝑞𝑟2superscript𝑒subscript𝑁1superscript𝐶2subscript𝑁superscriptsubscript𝑁2𝑞superscript𝑟2P_{h}(|F(u)-\mathcal{M}_{q,h}|>r)\leq 2e^{-{N_{h}-1\over C^{2}N_{h}}N_{h}^{\frac{2}{q}}r^{2}} (2.41)

ce qui implique (2.36). Pour l’estimation (2.37) de la médiane, en utilisant

𝔼h(|g|q)=q0+λq1Ph(|g|>λ)𝑑λsubscript𝔼superscript𝑔𝑞𝑞superscriptsubscript0superscript𝜆𝑞1subscript𝑃𝑔𝜆differential-d𝜆\mathbb{E}_{h}(|g|^{q})=q\int_{0}^{+\infty}\lambda^{q-1}P_{h}(|g|>\lambda)d\lambda

on obtient d’après (2.12) et (2.13),

𝔼h(uLqq)=ShM|u(x)|q𝑑x𝑑ph=MSh|u(x)|q𝑑ph𝑑x=qM0λq1Ph(|u(x)|>λ)𝑑λ𝑑x=qM0ex,h1/2λq1(1λ2ex,h)(Nh1)𝑑λ𝑑x=q(Mex,hq/2)(01zq1(1z2)(Nh1)𝑑z)=𝒜q,hqsubscript𝔼superscriptsubscriptdelimited-∥∥𝑢superscript𝐿𝑞𝑞subscriptsubscript𝑆subscript𝑀superscript𝑢𝑥𝑞differential-d𝑥differential-dsubscript𝑝subscript𝑀subscriptsubscript𝑆superscript𝑢𝑥𝑞differential-dsubscript𝑝differential-d𝑥𝑞subscript𝑀superscriptsubscript0superscript𝜆𝑞1subscript𝑃𝑢𝑥𝜆differential-d𝜆differential-d𝑥𝑞subscript𝑀superscriptsubscript0superscriptsubscript𝑒𝑥12superscript𝜆𝑞1superscript1superscript𝜆2subscript𝑒𝑥subscript𝑁1differential-d𝜆differential-d𝑥𝑞subscript𝑀superscriptsubscript𝑒𝑥𝑞2superscriptsubscript01superscript𝑧𝑞1superscript1superscript𝑧2subscript𝑁1differential-d𝑧superscriptsubscript𝒜𝑞𝑞\mathbb{E}_{h}(\|u\|_{L^{q}}^{q})=\int_{S_{h}}\int_{M}|u(x)|^{q}dxdp_{h}=\int_{M}\int_{S_{h}}|u(x)|^{q}dp_{h}dx\\ =q\int_{M}\int_{0}^{\infty}\lambda^{q-1}P_{h}(|u(x)|>\lambda)d\lambda dx=q\int_{M}\int_{0}^{e_{x,h}^{1/2}}\lambda^{q-1}(1-{\lambda^{2}\over e_{x,h}})^{(N_{h}-1)}d\lambda dx\\ =q\Big{(}\int_{M}e_{x,h}^{q/2}\Big{)}\Big{(}\int_{0}^{1}z^{q-1}(1-z^{2})^{(N_{h}-1)}dz\Big{)}=\mathcal{A}_{q,h}^{q} (2.42)

Le lecteur pourra vérifier qu’on a bien 𝒜2,h=1subscript𝒜21\mathcal{A}_{2,h}=1. En notant B(x,y)=01tx1(1t)y1𝑑t𝐵𝑥𝑦superscriptsubscript01superscript𝑡𝑥1superscript1𝑡𝑦1differential-d𝑡B(x,y)=\int_{0}^{1}t^{x-1}(1-t)^{y-1}dt la fonction béta, on a

01zq1(1z2)(Nh1)𝑑z=12B(q/2,Nh)=Γ(q/2)Γ(Nh)2Γ(q/2+Nh)superscriptsubscript01superscript𝑧𝑞1superscript1superscript𝑧2subscript𝑁1differential-d𝑧12𝐵𝑞2subscript𝑁Γ𝑞2Γsubscript𝑁2Γ𝑞2subscript𝑁\int_{0}^{1}z^{q-1}(1-z^{2})^{(N_{h}-1)}dz={1\over 2}B(q/2,N_{h})={\Gamma(q/2)\Gamma(N_{h})\over 2\Gamma(q/2+N_{h})} (2.43)

donc en utilisant le lemme 2.1 et la formule de Stirling,

𝒜q,hqqCq(NhNh+q2)Nh+q/21/2Γ(q/2)d’où𝒜q,hCq.formulae-sequencesuperscriptsubscript𝒜𝑞𝑞𝑞superscript𝐶𝑞superscriptsubscript𝑁subscript𝑁𝑞2subscript𝑁𝑞212Γ𝑞2d’oùsubscript𝒜𝑞superscript𝐶𝑞\mathcal{A}_{q,h}^{q}\leq qC^{q}\Bigl{(}{N_{h}\over{N_{h}+\frac{q}{2}}}\Bigr{)}^{N_{h}+q/2-1/2}\Gamma(q/2)\quad\text{d'o\`{u}}\quad\mathcal{A}_{q,h}\leq C^{\prime}\sqrt{q}. (2.44)

D’après l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev, on a

Ph(uLq>t)1tq𝔼h(uLqq)=(𝒜q,ht)q.subscript𝑃subscriptnorm𝑢superscript𝐿𝑞𝑡1superscript𝑡𝑞subscript𝔼subscriptsuperscriptnorm𝑢𝑞superscript𝐿𝑞superscriptsubscript𝒜𝑞𝑡𝑞P_{h}(\|u\|_{L^{q}}>t)\leq\frac{1}{t^{q}}\mathbb{E}_{h}(\|u\|^{q}_{L^{q}})=\Bigl{(}\frac{\mathcal{A}_{q,h}}{t}\Bigr{)}^{q}. (2.45)

En choisissant t=q,h𝑡subscript𝑞t=\mathcal{M}_{q,h}, on obtient

12limε0Ph(uLq>q,hε)(𝒜q,hq,h)q12subscript𝜀0subscript𝑃subscriptnorm𝑢superscript𝐿𝑞subscript𝑞𝜀superscriptsubscript𝒜𝑞subscript𝑞𝑞\frac{1}{2}\leq\lim_{\varepsilon\rightarrow 0}P_{h}(\|u\|_{L^{q}}>\mathcal{M}_{q,h}-\varepsilon)\leq\Bigl{(}\frac{\mathcal{A}_{q,h}}{\mathcal{M}_{q,h}}\Bigr{)}^{q}

qui implique

q,h21/q𝒜q,hsubscript𝑞superscript21𝑞subscript𝒜𝑞\mathcal{M}_{q,h}\leq 2^{1/q}\mathcal{A}_{q,h} (2.46)

donc q,hc2qsubscript𝑞subscript𝑐2𝑞\mathcal{M}_{q,h}\leq c_{2}\sqrt{q} d’après (2.44). Comme F(u)=uLquL2=1𝐹𝑢subscriptnorm𝑢superscript𝐿𝑞subscriptnorm𝑢superscript𝐿21F(u)=\|u\|_{L^{q}}\geq\|u\|_{L^{2}}=1, on a aussi q,h1subscript𝑞1\mathcal{M}_{q,h}\geq 1, ce qui prouve (2.37).

Prouvons à présent (2.38). On remarque d’abord qu’on a en utilisant limh0Nh=subscript0subscript𝑁\lim_{h\rightarrow 0}N_{h}=\infty, (2.42) et le lemme 2.1, avec 0<a1a20subscript𝑎1subscript𝑎20<a_{1}\leq a_{2} indépendants de hh petit et de q[2,log(Nh)]𝑞2subscript𝑁q\in[2,\log(N_{h})]

𝒜q,h[a1q,a2q]subscript𝒜𝑞subscript𝑎1𝑞subscript𝑎2𝑞\mathcal{A}_{q,h}\in[a_{1}\sqrt{q},a_{2}\sqrt{q}] (2.47)

et

|𝒜q,hq,h|q=|FLq(𝕊h)q,hLq(𝕊h)|qFq,hLq(𝕊h)q=q0+λq1Ph(|Fq,h|>λ)𝑑λq0+λq1ec1Nh2qλ2𝑑λ=q2Nhc1q/2Γ(q/2).superscriptsubscript𝒜𝑞subscript𝑞𝑞superscriptsubscriptdelimited-∥∥𝐹superscript𝐿𝑞subscript𝕊subscriptdelimited-∥∥subscript𝑞superscript𝐿𝑞subscript𝕊𝑞subscriptsuperscriptdelimited-∥∥𝐹subscript𝑞𝑞superscript𝐿𝑞subscript𝕊𝑞superscriptsubscript0superscript𝜆𝑞1subscript𝑃𝐹subscript𝑞𝜆differential-d𝜆𝑞superscriptsubscript0superscript𝜆𝑞1superscript𝑒subscript𝑐1superscriptsubscript𝑁2𝑞superscript𝜆2differential-d𝜆𝑞2subscript𝑁superscriptsubscript𝑐1𝑞2Γ𝑞2\bigl{|}\mathcal{A}_{q,h}-\mathcal{M}_{q,h}\bigr{|}^{q}=\bigl{|}\|F\|_{L^{q}(\mathbb{S}_{h})}-\|\mathcal{M}_{q,h}\|_{L^{q}(\mathbb{S}_{h})}\bigr{|}^{q}\\ \leq\|F-\mathcal{M}_{q,h}\|^{q}_{L^{q}(\mathbb{S}_{h})}=q\int_{0}^{+\infty}\lambda^{q-1}P_{h}(|F-\mathcal{M}_{q,h}|>\lambda)d\lambda\\ \leq q\int_{0}^{+\infty}\lambda^{q-1}e^{-c_{1}N_{h}^{\frac{2}{q}}\lambda^{2}}d\lambda={q\over 2N_{h}c_{1}^{q/2}}\Gamma(q/2). (2.48)

On en déduit

|𝒜q,hq,h|CNh1/qqsubscript𝒜𝑞subscript𝑞𝐶superscriptsubscript𝑁1𝑞𝑞\bigl{|}\mathcal{A}_{q,h}-\mathcal{M}_{q,h}\bigr{|}\leq\frac{C}{N_{h}^{1/q}}\sqrt{q} (2.49)

qui implique (2.38) d’après (2.47). Montrons maintenant (2.39). On a d’après (2.14)

(Mex,hq/2𝑑x)1/q=Nh1/2Vol(M)1/21/q(1+oh(1)),limh0oh(1)=0formulae-sequencesuperscriptsubscript𝑀superscriptsubscript𝑒𝑥𝑞2differential-d𝑥1𝑞superscriptsubscript𝑁12𝑉𝑜𝑙superscript𝑀121𝑞1subscript𝑜1subscript0subscript𝑜10\Bigl{(}\int_{M}e_{x,h}^{q/2}dx\Bigr{)}^{1/q}={N_{h}^{1/2}\over Vol(M)^{1/2-1/q}}(1+o_{h}(1)),\quad\lim_{h\rightarrow 0}o_{h}(1)=0 (2.50)

et il en résulte en utilisant (2.42), pour qlog(Nh)𝑞subscript𝑁q\leq\log(N_{h})

𝒜q,h=q2eVol(M)((1+oh,q(1)))subscript𝒜𝑞𝑞2𝑒Vol𝑀1subscript𝑜𝑞1\mathcal{A}_{q,h}=\sqrt{q\over 2e\text{Vol}(M)}((1+o_{h,q}(1))) (2.51)

avec limq,h0oh,q(1)=0subscriptformulae-sequence𝑞0subscript𝑜𝑞10\lim_{q\rightarrow\infty,h\rightarrow 0}o_{h,q}(1)=0. L’encadrement (2.39) résulte alors de (2.49). La preuve du théorème 4 est complète.

Nous allons à présent déduire du théorème 4 une estimation Lsuperscript𝐿L^{\infty} qui complète le théorème 2.

Théorème 5.

On suppose qu’il existe a>0𝑎0a>0 tel que Nhhasubscript𝑁superscript𝑎N_{h}\geq h^{-a} pour hh petit (cette hypothèse est toujours vérifiée en dimension d2𝑑2d\geq 2). Il existe h0,c0,c1>0subscript0subscript𝑐0subscript𝑐10h_{0},c_{0},c_{1}>0 tels que pour tout h]0,h0]h\in]0,h_{0}] on ait

𝔼h(uL)[c0|log(h)|,c1|log(h)|]subscript𝔼subscriptnorm𝑢superscript𝐿subscript𝑐0subscript𝑐1\mathbb{E}_{h}(\|u\|_{L^{\infty}})\in[c_{0}\sqrt{|\log(h)|},c_{1}\sqrt{|\log(h)|}] (2.52)

et en notant ,hsubscript\mathcal{M}_{\infty,h} la médiane de F(u)=uLsubscript𝐹𝑢subscriptnorm𝑢superscript𝐿F_{\infty}(u)=\|u\|_{L^{\infty}}

,h[c0|log(h)|,c1|log(h)|]subscriptsubscript𝑐0subscript𝑐1\mathcal{M}_{\infty,h}\in[c_{0}\sqrt{|\log(h)|},c_{1}\sqrt{|\log(h)|}] (2.53)
Démonstration.

Il existe C0>0subscript𝐶00C_{0}>0 tel que pour tout h]0,1]h\in]0,1], tout q>2𝑞2q>2, et tout uEh𝑢subscript𝐸u\in E_{h} on a

uquLC0hd/quqsubscriptnorm𝑢𝑞subscriptnorm𝑢superscript𝐿subscript𝐶0superscript𝑑𝑞subscriptnorm𝑢𝑞\|u\|_{q}\leq\|u\|_{L^{\infty}}\leq C_{0}{h}^{-d/q}\|u\|_{q}

donc en choisissant qh=aε0|log(h)|subscript𝑞𝑎subscript𝜀0q_{h}=a\varepsilon_{0}|\log(h)|, on obtient avec C1=C0ed/aε0subscript𝐶1subscript𝐶0superscript𝑒𝑑𝑎subscript𝜀0C_{1}=C_{0}e^{d/{a\varepsilon_{0}}} indépendant de hh

𝔼h(uqh)𝔼h(uL)C1𝔼h(uqh)subscript𝔼subscriptnorm𝑢subscript𝑞subscript𝔼subscriptnorm𝑢superscript𝐿subscript𝐶1subscript𝔼subscriptnorm𝑢subscript𝑞\mathbb{E}_{h}(\|u\|_{q_{h}})\leq\mathbb{E}_{h}(\|u\|_{L^{\infty}})\leq C_{1}\mathbb{E}_{h}(\|u\|_{q_{h}}) (2.54)

Or pour tout q[2,]𝑞2q\in[2,\infty], on a par le résultat de concentration de la mesure d’après (2.41) (qui s’applique aussi à q=𝑞q=\infty), avec c1subscript𝑐1c_{1} indépendant de hh

|𝔼h(uq)q,h|subscript𝔼subscriptnorm𝑢𝑞subscript𝑞\displaystyle|\mathbb{E}_{h}(\|u\|_{q})-\mathcal{M}_{q,h}| |uqq,h|𝑑P=0Ph(|uqq,h|>λ)𝑑λabsentsubscriptnorm𝑢𝑞subscript𝑞differential-d𝑃superscriptsubscript0subscript𝑃subscriptnorm𝑢𝑞subscript𝑞𝜆differential-d𝜆\displaystyle\leq\int|\|u\|_{q}-\mathcal{M}_{q,h}|dP=\int_{0}^{\infty}P_{h}(|\|u\|_{q}-\mathcal{M}_{q,h}|>\lambda)d\lambda (2.55)
20ec1λ2=π/c1absent2superscriptsubscript0superscript𝑒subscript𝑐1superscript𝜆2𝜋subscript𝑐1\displaystyle\leq 2\int_{0}^{\infty}e^{-c_{1}\lambda^{2}}=\sqrt{\pi/c_{1}}

Comme on a qhε0log(Nh)subscript𝑞subscript𝜀0subscript𝑁q_{h}\leq\varepsilon_{0}\log(N_{h}), (2.37) et (2.38) impliquent qh,hqhsimilar-to-or-equalssubscriptsubscript𝑞subscript𝑞\mathcal{M}_{q_{h},h}\simeq\sqrt{q_{h}}. On déduit alors de (2.55) pour hh petit 𝔼h(uqh)qhsimilar-to-or-equalssubscript𝔼subscriptnorm𝑢subscript𝑞subscript𝑞\mathbb{E}_{h}(\|u\|_{q_{h}})\simeq\sqrt{q_{h}}, donc aussi d’après (2.54), 𝔼h(uL)qhsimilar-to-or-equalssubscript𝔼subscriptnorm𝑢superscript𝐿subscript𝑞\mathbb{E}_{h}(\|u\|_{L^{\infty}})\simeq\sqrt{q_{h}}, donc à nouveau par (2.55) ,hqhsimilar-to-or-equalssubscriptsubscript𝑞\mathcal{M}_{\infty,h}\simeq\sqrt{q_{h}}. La preuve du théorème 5 est complète.

3 Application aux harmoniques sphériques

Rappelons que les fonctions propres du laplacien sur la sphère 𝕊dsuperscript𝕊𝑑\mathbb{S}^{d}, (muni de sa métrique standard) sont les harmoniques sphériques de degré k𝑘k (restrictions à la sphère 𝕊dsuperscript𝕊𝑑\mathbb{S}^{d} des polynomes harmoniques de degré k𝑘k) et qu’elles vérifient:

  • Pour tout k𝑘k\in\mathbb{N}, l’espace vectoriel sur 𝕂𝕂\mathbb{K} des harmoniques sphériques de degré k𝑘k, Eksuperscript𝐸𝑘E^{k}, est de dimension

    Nk=(k+dd)(k+d2d)k+2(d1)!kd1subscript𝑁𝑘binomial𝑘𝑑𝑑binomial𝑘𝑑2𝑑subscriptsimilar-to𝑘2𝑑1superscript𝑘𝑑1N_{k}=\binom{k+d}{d}-\binom{k+d-2}{d}\sim_{k\rightarrow+\infty}\frac{2}{(d-1)!}k^{d-1} (3.1)
  • Pour tout eEk𝑒superscript𝐸𝑘e\in E^{k}, 𝚫𝕊de=k(k+d1)esubscript𝚫superscript𝕊𝑑𝑒𝑘𝑘𝑑1𝑒-\mathbf{\Delta}_{\mathbb{S}^{d}}e=k(k+d-1)e.

  • L’espace vectoriel engendré par les harmoniques sphériques est dense dans L2(𝕊d)superscript𝐿2superscript𝕊𝑑L^{2}(\mathbb{S}^{d})

On peut identifier l’espace des bases orthonormales de l’espace Eksuperscript𝐸𝑘E^{k} (muni de la norme L2superscript𝐿2L^{2}) avec le groupe unitaire, U(Nk)𝑈subscript𝑁𝑘U(N_{k}), si 𝕂=𝕂\mathbb{K}=\mathbb{C} et avec le groupe orthogonal, O(Nk)𝑂subscript𝑁𝑘O(N_{k}), si 𝕂=𝕂\mathbb{K}=\mathbb{R}. On munit U(Nk)𝑈subscript𝑁𝑘U(N_{k}) (resp. O(Nk)𝑂subscript𝑁𝑘O(N_{k})) de sa mesure de Haar, νksubscript𝜈𝑘\nu_{k} (resp. ν~ksubscript~𝜈𝑘\widetilde{\nu}_{k}). On peut alors identifier l’espace des bases Hilbertiennes de L2(M;𝕂)superscript𝐿2𝑀𝕂L^{2}(M;\mathbb{K}) formées d’harmoniques sphériques avec

=×kU(Nk),(resp. ~=×kO(Nk))\mathcal{B}=\times_{k\in\mathbb{N}}U(N_{k}),\qquad(\text{resp. }\widetilde{\mathcal{B}}=\times_{k\in\mathbb{N}}O(N_{k}))

qu’on munit de la mesure de probabilité produit

ν=kνk,(resp.ν~=kν~k)\nu=\otimes_{k}\nu_{k},(\text{resp.}\widetilde{\nu}=\otimes_{k}\widetilde{\nu}_{k})

On a alors le résultat suivant

Théorème 6.

Soit d2𝑑2d\geq 2. Il existe c>0𝑐0c>0 et pour tout 2q<+2𝑞2\leq q<+\infty, Cq>0subscript𝐶𝑞0C_{q}>0 tels que

ν({B=(bk,l)k,l=1,Nk;k,l;|bk,lLq(𝕊d)q,k|>r})Cqecr2\nu(\{B=(b_{k,l})_{k\in\mathbb{N},l=1,\cdots N_{k}}\in\mathcal{B};\exists k,l;\Bigl{|}\|b_{k,l}\|_{L^{q}(\mathbb{S}^{d})}-\mathcal{M}_{q,k}\Bigr{|}>r\})\leq C_{q}e^{-cr^{2}}
ν~({B=(bk,l)k,l=1,Nk~;k,l;|bk,lLq(𝕊d)q,k|>r})Cqecr2\widetilde{\nu}(\{B=(b_{k,l})_{k\in\mathbb{N},l=1,\cdots N_{k}}\in\widetilde{\mathcal{B}};\exists k,l;\Bigl{|}\|b_{k,l}\|_{L^{q}(\mathbb{S}^{d})}-\mathcal{M}_{q,k}\Bigr{|}>r\})\leq C_{q}e^{-cr^{2}}

où la médiane (dans le cas complexe) q,ksubscript𝑞𝑘\mathcal{M}_{q,k} vérifie avec C𝐶C indépendant de q,k𝑞𝑘q,k

|𝒜q,kq,k|CNk1/qqsubscript𝒜𝑞𝑘subscript𝑞𝑘𝐶superscriptsubscript𝑁𝑘1𝑞𝑞\displaystyle\bigl{|}\mathcal{A}_{q,k}-\mathcal{M}_{q,k}\bigr{|}\leq\frac{C}{N_{k}^{1/q}}\sqrt{q} (3.2)
𝒜q,k=Nk12(Vol(𝕊d))121q(qΓ(q/2)Γ(Nk)2Γ(q/2+Nk))1qsubscript𝒜𝑞𝑘superscriptsubscript𝑁𝑘12superscriptVolsuperscript𝕊𝑑121𝑞superscript𝑞Γ𝑞2Γsubscript𝑁𝑘2Γ𝑞2subscript𝑁𝑘1𝑞\displaystyle\mathcal{A}_{q,k}=\frac{N_{k}^{\frac{1}{2}}}{(\text{Vol}(\mathbb{S}^{d}))^{\frac{1}{2}-\frac{1}{q}}}\Bigl{(}q\frac{\Gamma(q/2)\Gamma(N_{k})}{2\Gamma(q/2+N_{k})}\Bigr{)}^{\frac{1}{q}}
Démonstration.

On se limite au cas complexe, 𝕂=𝕂\mathbb{K}=\mathbb{C}, le cas réel étant similaire. On commence par remarquer que, quitte à augmenter la constante Cqsubscript𝐶𝑞C_{q}, on peut se contenter de prouver le théorème pour les bases orthonormales du sous espace k1Eksubscriptdirect-sum𝑘1superscript𝐸𝑘\oplus_{k\geq 1}E^{k} de L2superscript𝐿2L^{2}. On prend hk=k1subscript𝑘superscript𝑘1h_{k}=k^{-1}. On remarque alors que

k(k+d1)=hk11+(d1)hk=hk1+d12+O(hk).𝑘𝑘𝑑1superscriptsubscript𝑘11𝑑1subscript𝑘superscriptsubscript𝑘1𝑑12𝑂subscript𝑘\sqrt{k(k+d-1)}=h_{k}^{-1}\sqrt{1+(d-1)h_{k}}=h_{k}^{-1}+\frac{d-1}{2}+O(h_{k}).

On en déduit qu’avec

ah=1+h(d1214),bh=1+h(d12+14)formulae-sequencesubscript𝑎1𝑑1214subscript𝑏1𝑑1214a_{h}=1+h\bigl{(}\frac{d-1}{2}-\frac{1}{4}\bigr{)},\qquad b_{h}=1+h\bigl{(}\frac{d-1}{2}+\frac{1}{4}\bigr{)}

on a pour hk=k1,kformulae-sequencesubscript𝑘superscript𝑘1𝑘superscripth_{k}=k^{-1},k\in\mathbb{N^{*}}, Ehk=Eksubscript𝐸subscript𝑘superscript𝐸𝑘E_{h_{k}}=E^{k} pour k𝑘k assez grand. On remarquera que l’hypothèse  (2.2) avec D𝐷D assez grand n’est plus vérifiée, mais cela est sans importance car on a une meilleure estimation pour ex,hsubscript𝑒𝑥e_{x,h} que celle donnée par le lemme 2.1:

Lemme 3.1.

Pour tout x𝕊d𝑥superscript𝕊𝑑x\in\mathbb{S}^{d} et tout k𝑘k\in\mathbb{N}, on a

ex,hk=NkVol(M).subscript𝑒𝑥subscript𝑘subscript𝑁𝑘Vol(M)e_{x,h_{k}}=\frac{N_{k}}{\text{Vol($M$)}}.

En effet, le noyau du projecteur orthogonal sur l’espace Eksuperscript𝐸𝑘E^{k} est donné par

K(x,y)=j=1Nhkej,k(x)ej,k(y)¯,𝐾𝑥𝑦superscriptsubscript𝑗1subscript𝑁subscript𝑘subscript𝑒𝑗𝑘𝑥¯subscript𝑒𝑗𝑘𝑦K(x,y)=\sum_{j=1}^{N_{h_{k}}}e_{j,k}(x)\overline{e_{j,k}(y)},

(ej,k)j=1Nhksuperscriptsubscriptsubscript𝑒𝑗𝑘𝑗1subscript𝑁subscript𝑘(e_{j,k})_{j=1}^{N_{h_{k}}} sont une base orthornomale de Eksuperscript𝐸𝑘E^{k}. L’espace Eksuperscript𝐸𝑘E^{k} étant invariant par l’action des rotations de la sphère, on en déduit que K(x,y)=K(Rx,Ry)𝐾𝑥𝑦𝐾𝑅𝑥𝑅𝑦K(x,y)=K(Rx,Ry) pour toute rotation R𝑅R. La fonction x𝕊dex,hk𝑥superscript𝕊𝑑maps-tosubscript𝑒𝑥subscript𝑘x\in\mathbb{S}^{d}\mapsto e_{x,h_{k}} est donc constante, d’intégrale Nksubscript𝑁𝑘N_{k}, d’où le lemme 3.1. On en déduit que les théorèmes 2 et 4 s’appliquent, avec d’après (2.42), (2.43) et (2.49)

𝒜q,k=Nk12(Vol(𝕊d))121q(qΓ(q/2)Γ(Nk)2Γ(q/2+Nk))1q,|𝒜q,kq,k|CNk1/qqformulae-sequencesubscript𝒜𝑞𝑘superscriptsubscript𝑁𝑘12superscriptVolsuperscript𝕊𝑑121𝑞superscript𝑞Γ𝑞2Γsubscript𝑁𝑘2Γ𝑞2subscript𝑁𝑘1𝑞subscript𝒜𝑞𝑘subscript𝑞𝑘𝐶superscriptsubscript𝑁𝑘1𝑞𝑞\mathcal{A}_{q,k}=\frac{N_{k}^{\frac{1}{2}}}{(\text{Vol}(\mathbb{S}^{d}))^{\frac{1}{2}-\frac{1}{q}}}\Bigl{(}q\frac{\Gamma(q/2)\Gamma(N_{k})}{2\Gamma(q/2+N_{k})}\Bigr{)}^{\frac{1}{q}},\quad\bigl{|}\mathcal{A}_{q,k}-\mathcal{M}_{q,k}\bigr{|}\leq\frac{C}{N_{k}^{1/q}}\sqrt{q}

En particulier, le théorème 4 implique

Proposition 3.2.

Il existe c0,c1>0subscript𝑐0subscript𝑐10c_{0},c_{1}>0 tels que pour tout k1𝑘1k\geq 1 et tout q2𝑞2q\geq 2, on a

νk({B=(bl)l=1NkU(Nk);1lNk;|blLqq,k|>Λ)c0ec1k2(d1)qΛ2kd1\nu_{k}(\{B=(b_{l})_{l=1}^{N_{k}}\in U(N_{k});\exists 1\leq l\leq N_{k};\Bigl{|}\|b_{l}\|_{L^{q}}-\mathcal{M}_{q,k}\Bigr{|}>\Lambda)\leq c_{0}e^{-c_{1}k^{\frac{2(d-1)}{q}}\Lambda^{2}}k^{d-1} (3.3)

En effet, l’application

B=(bl)l=1NkU(Nk)b1Sk𝐵superscriptsubscriptsubscript𝑏𝑙𝑙1subscript𝑁𝑘𝑈subscript𝑁𝑘maps-tosubscript𝑏1subscript𝑆𝑘B=(b_{l})_{l=1}^{N_{k}}\in U(N_{k})\mapsto b_{1}\in S_{k}

envoie la mesure νksubscript𝜈𝑘\nu_{k} sur la mesure Phksubscript𝑃subscript𝑘P_{h_{k}} et donc d’après le théorème 4 pour tout 1l0Nk1subscript𝑙0subscript𝑁𝑘1\leq l_{0}\leq N_{k}

νk({B=(bl)l=1NkU(Nk);|bl0Lqq,k|>Λ)2ec1k2(d1)qΛ2.\nu_{k}(\{B=(b_{l})_{l=1}^{N_{k}}\in U(N_{k});\Bigl{|}\|b_{l_{0}}\|_{L^{q}}-\mathcal{M}_{q,k}\Bigr{|}>\Lambda)\leq 2e^{-c_{1}k^{\frac{2(d-1)}{q}}\Lambda^{2}}.

On en déduit que

νk({B=(bl)l=1NkU(Nk);l0{1,,Nk};|bl0Lqq,k|>Λ)2ec1k2(d1)qΛ2Nk,\nu_{k}(\{B=(b_{l})_{l=1}^{N_{k}}\in U(N_{k});\exists l_{0}\in\{1,\dots,N_{k}\};\Bigl{|}\|b_{l_{0}}\|_{L^{q}}-\mathcal{M}_{q,k}\Bigr{|}>\Lambda)\leq 2e^{-c_{1}k^{\frac{2(d-1)}{q}}\Lambda^{2}}N_{k},

ce qui implique clairement (3.3).

On définit maintenant les ensembles

Fk,r={B=(bk)U(Nh);l0;|bk,l0Lqq,k|r}F_{k,r}=\{B=(b_{k})\in U(N_{h});\forall l_{0};\Bigl{|}\|b_{k,l_{0}}\|_{L^{q}}-\mathcal{M}_{q,k}\Bigr{|}\leq r\}

et

Fr=k1Fk,r={B=(bk,l);k,l=1,Nk;k0,l0;|bk0,l0Lqq,k|r}subscript𝐹𝑟subscript𝑘1subscript𝐹𝑘𝑟formulae-sequence𝐵subscript𝑏𝑘𝑙formulae-sequence𝑘superscriptformulae-sequence𝑙1subscript𝑁𝑘for-allsubscript𝑘0subscript𝑙0subscriptnormsubscript𝑏subscript𝑘0subscript𝑙0superscript𝐿𝑞subscript𝑞𝑘𝑟F_{r}=\cap_{k\geq 1}F_{k,r}=\{B=(b_{k,l});k\in\mathbb{N}^{*},l=1,\cdots N_{k};\forall k_{0},l_{0};\Bigl{|}\|b_{k_{0},l_{0}}\|_{L^{q}}-\mathcal{M}_{q,k}\Bigr{|}\leq r\}

On a pour r1𝑟1r\geq 1

ν(Frc)k1νk(Fk,rc)k1c0ec1k2(d1)qr2kd1k1Cqec1k2(d1)qr2/2Cqec1r2/2𝜈superscriptsubscript𝐹𝑟𝑐subscript𝑘1subscript𝜈𝑘superscriptsubscript𝐹𝑘𝑟𝑐subscript𝑘1subscript𝑐0superscript𝑒subscript𝑐1superscript𝑘2𝑑1𝑞superscript𝑟2superscript𝑘𝑑1subscript𝑘1subscript𝐶𝑞superscript𝑒subscript𝑐1superscript𝑘2𝑑1𝑞superscript𝑟22subscript𝐶𝑞superscript𝑒subscript𝑐1superscript𝑟22\nu(F_{r}^{c})\leq\sum_{k\geq 1}\nu_{k}(F_{k,r}^{c})\leq\sum_{k\geq 1}c_{0}e^{-c_{1}k^{\frac{2(d-1)}{q}}r^{2}}k^{d-1}\leq\sum_{k\geq 1}C_{q}e^{-c_{1}k^{\frac{2(d-1)}{q}}r^{2}/2}\leq C_{q}e^{-c_{1}r^{2}/2} (3.4)

Quitte à augmenter Cqsubscript𝐶𝑞C_{q} on a aussi 1Cqec1r2/21subscript𝐶𝑞superscript𝑒subscript𝑐1superscript𝑟221\leq C_{q}e^{-c_{1}r^{2}/2} pour tout r1𝑟1r\leq 1. La preuve du théorème 6 est complète. ∎

On démontre de la même façon (en remplaçant le Théorème 4 par le Théorème 2 le résultat suivant (on renvoie à [32] pour un résultat similaire sur 𝕊2superscript𝕊2\mathbb{S}^{2}, avec une estimée en log2(k)superscript2𝑘\log^{2}(k) au lieu de log1/2(k)superscript12𝑘\log^{1/2}(k)).

Théorème 7.

C,c,c0>0,r0formulae-sequence𝐶𝑐subscript𝑐00for-all𝑟0\exists C,c,c_{0}>0,\forall r\geq 0

ν({B=(bk,l)k,l=1,Nk;k,l;bk,lL(𝕊d)>c0log1/2(k)+r})Cecr2\nu(\{B=(b_{k,l})_{k\in\mathbb{N},l=1,\cdots N_{k}}\in\mathcal{B};\exists k,l;\|b_{k,l}\|_{L^{\infty}(\mathbb{S}^{d})}>c_{0}\log^{1/2}(k)+r\})\leq Ce^{-cr^{2}}
ν~({B=(bk,l)k,l=1,Nk~;k,l;bk,lL(𝕊d)>c0log1/2(k)+r})Cecr2\widetilde{\nu}(\{B=(b_{k,l})_{k\in\mathbb{N},l=1,\cdots N_{k}}\in\widetilde{\mathcal{B}};\exists k,l;\|b_{k,l}\|_{L^{\infty}(\mathbb{S}^{d})}>c_{0}\log^{1/2}(k)+r\})\leq Ce^{-cr^{2}}

On déduit aussi du théorème 6 le résultat suivant.

Théorème 8.

La probabilité qu’on puisse extraire d’une base orthonormale une sous suite bornée en norme Lsuperscript𝐿L^{\infty} est nulle: pour toute constante C>0𝐶0C>0,

ν({B=(bk,l)k,l=1,Nk;lim infk+infl=1,,Nkbk,lL(𝕊d)C})=0\nu(\{B=(b_{k,l})_{k\in\mathbb{N},l=1,\cdots N_{k}}\in\mathcal{B};\liminf_{k\rightarrow+\infty}\inf_{l=1,\cdots,N_{k}}\|b_{k,l}\|_{L^{\infty}(\mathbb{S}^{d})}\leq C\})=0
ν~({B=(bk,l)k,l=1,Nk;lim infk+infl=1,,Nkbk,lL(𝕊d)C})=0\widetilde{\nu}(\{B=(b_{k,l})_{k\in\mathbb{N},l=1,\cdots N_{k}}\in\mathcal{B};\liminf_{k\rightarrow+\infty}\inf_{l=1,\cdots,N_{k}}\|b_{k,l}\|_{L^{\infty}(\mathbb{S}^{d})}\leq C\})=0
Démonstration.

On se limite au cas complexe. Notons Ak,Csubscript𝐴𝑘𝐶A_{k,C} l’événement de U(Nk)𝑈subscript𝑁𝑘U(N_{k})

Ak,C={B=(bk,l),l{1,,Nk},bk,lL(𝕊d)C}subscript𝐴𝑘𝐶formulae-sequence𝐵subscript𝑏𝑘𝑙formulae-sequence𝑙1subscript𝑁𝑘subscriptnormsubscript𝑏𝑘𝑙superscript𝐿superscript𝕊𝑑𝐶A_{k,C}=\{B=(b_{k,l}),\exists l\in\{1,\cdots,N_{k}\},\quad\|b_{k,l}\|_{L^{\infty}(\mathbb{S}^{d})}\leq C\}

D’après le théorème 4, il existe kCsubscript𝑘𝐶k_{C} et q=qC𝑞subscript𝑞𝐶q=q_{C} tels qu’on ait à la fois Vol(𝕊d)1/q2Volsuperscriptsuperscript𝕊𝑑1𝑞2\text{Vol}(\mathbb{S}^{d})^{1/q}\leq 2 et q,k3Csubscript𝑞𝑘3𝐶\mathcal{M}_{q,k}\geq 3C pour tout kkC𝑘subscript𝑘𝐶k\geq k_{C}. Comme on a uLq(𝕊d)Vol(𝕊d)1quLsubscriptnorm𝑢superscript𝐿𝑞superscript𝕊𝑑Volsuperscriptsuperscript𝕊𝑑1𝑞subscriptnorm𝑢superscript𝐿\|u\|_{L^{q}(\mathbb{S}^{d})}\leq\text{Vol}(\mathbb{S}^{d})^{\frac{1}{q}}\|u\|_{L^{\infty}}, il résulte de (2.36) qu’on a

νk(Ak,C)2Nkec1Nk2/qC2kkCformulae-sequencesubscript𝜈𝑘subscript𝐴𝑘𝐶2subscript𝑁𝑘superscript𝑒subscript𝑐1superscriptsubscript𝑁𝑘2𝑞superscript𝐶2for-all𝑘subscript𝑘𝐶\nu_{k}(A_{k,C})\leq 2N_{k}e^{-c_{1}N_{k}^{2/q}C^{2}}\quad\forall k\geq k_{C} (3.5)

La série kNkec1Nk2/qC2subscript𝑘subscript𝑁𝑘superscript𝑒subscript𝑐1superscriptsubscript𝑁𝑘2𝑞superscript𝐶2\sum_{k}N_{k}e^{-c_{1}N_{k}^{2/q}C^{2}} étant convergente, il en résulte limLν(kLAk,C)=0subscript𝐿𝜈subscript𝑘𝐿subscript𝐴𝑘𝐶0\lim_{L\rightarrow\infty}\nu(\cup_{k\geq L}A_{k,C})=0, donc ν(LkLAk,C)=0\nu(\cap_{L}\cup_{k\geq L}A_{k,C})=0. La preuve du théorème 8 est complète.

Remarque 3.3.

Les résultats de cette section restent vrais sur une variété riemannienne compacte quelconque, sous une forme plus faible. En effet, si on décompose L2(M)superscript𝐿2𝑀L^{2}(M) en somme directe:

L2(M)=kEhksuperscript𝐿2𝑀subscriptdirect-sum𝑘subscript𝐸subscript𝑘L^{2}(M)=\oplus_{k}E_{h_{k}}

où les espaces Ehksubscript𝐸subscript𝑘E_{h_{k}} correspondent à un choix de bhah=Mhsubscript𝑏subscript𝑎𝑀b_{h}-a_{h}=Mh, la même preuve donnera que presque toute base hilbertienne de L2(M)superscript𝐿2𝑀L^{2}(M) respectant cette décomposition aura toutes ses normes Lqsuperscript𝐿𝑞L^{q} uniformément bornées. La principale différence avec le cas des sphères étant que les éléments de Ehksubscript𝐸subscript𝑘E_{h_{k}} ne sont plus des fonctions propres exactes, mais des fonctions propres approchées:

uEhk𝚫u=hk1u+O(1)L2(M)𝑢subscript𝐸subscript𝑘𝚫𝑢superscriptsubscript𝑘1𝑢𝑂subscript1superscript𝐿2𝑀u\in E_{h_{k}}\Rightarrow\sqrt{-\mathbf{\Delta}}u=h_{k}^{-1}u+O(1)_{L^{2}(M)}

Sur les variétés de Zoll (où toutes les géodésiques sont périodiques), la répartition en paquets des fonctions propres (voir [5]) permet d’améliorer cette propriété

uEhk𝚫u=ωk2u+O(1)L2(M)𝑢subscript𝐸subscript𝑘𝚫𝑢superscriptsubscript𝜔𝑘2𝑢𝑂subscript1superscript𝐿2𝑀u\in E_{h_{k}}\Rightarrow-\mathbf{\Delta}u=\omega_{k}^{2}u+O(1)_{L^{2}(M)}

3.1 Estimées sur les tores 𝕋dsuperscript𝕋𝑑\mathbb{T}^{d}

Notons pour k𝑘k\in\mathbb{N}, Eksubscript𝐸𝑘E_{k} l’espace propre du laplacien sur le tore 𝕋dsuperscript𝕋𝑑\mathbb{T}^{d} associé à la valeur propre k𝑘k, qu’on munit de la norrme L2(𝕊d)superscript𝐿2superscript𝕊𝑑L^{2}(\mathbb{S}^{d}) et Nksubscript𝑁𝑘N_{k} sa dimension,

Nk=Jk,Jk={nd;|n|2=k}.formulae-sequencesubscript𝑁𝑘subscript𝐽𝑘subscript𝐽𝑘formulae-sequence𝑛superscript𝑑superscript𝑛2𝑘N_{k}=\sharp J_{k},\qquad J_{k}=\{n\in\mathbb{Z}^{d};|n|^{2}=k\}.

qui est le nombre de présentation de l’entier k𝑘k en somme de d𝑑d carrés d’entiers. On note

𝔖d={k;Nk1},subscript𝔖𝑑formulae-sequence𝑘subscript𝑁𝑘1\mathfrak{S}_{d}=\{k\in\mathbb{N};N_{k}\geq 1\},

le spectre du Laplacien et pour k𝔖d𝑘subscript𝔖𝑑k\in\mathfrak{S}_{d}, on munit alors les sphères unités 𝕊ksubscript𝕊𝑘\mathbb{S}_{k} des espaces Eksubscript𝐸𝑘E_{k} de la probability uniforme, l’espace des suites d’éléments de 𝕊k,k𝔖dsubscript𝕊𝑘𝑘subscript𝔖𝑑\mathbb{S}_{k},k\in\mathfrak{S}_{d} de la probabilité produit, et l’espace des bases orthonormales formées de fonctions propres de la mesure de probabilité naturelle comme précédemment.

3.1.1 Preuve de (1.16)

On a clairement d’après la formule de Weyl

n2<mnNm=Cnd2+O(nd12)subscript𝑛2𝑚𝑛subscript𝑁𝑚𝐶superscript𝑛𝑑2𝑂superscript𝑛𝑑12\sum_{\frac{n}{2}<m\leq n}N_{m}=Cn^{\frac{d}{2}}+O(n^{\frac{d-1}{2}})

On en déduit que pour tout d2𝑑2d\geq 2 il existe une suite np+subscript𝑛𝑝n_{p}\rightarrow+\infty telle que

Nnpcnpd22subscript𝑁subscript𝑛𝑝𝑐superscriptsubscript𝑛𝑝𝑑22N_{n_{p}}\geq cn_{p}^{\frac{d-2}{2}} (3.6)

et en considérant la fonction propre du laplacien sur 𝕋ksuperscript𝕋𝑘\mathbb{T}^{k} (de norme L2superscript𝐿2L^{2} égale à 111),

up(x)=Nnp12N=(n1,,nk)EnpeiNxsubscript𝑢𝑝𝑥superscriptsubscript𝑁subscript𝑛𝑝12subscript𝑁subscript𝑛1subscript𝑛𝑘subscript𝐸subscript𝑛𝑝superscript𝑒𝑖𝑁𝑥u_{p}(x)=N_{n_{p}}^{-\frac{1}{2}}\sum_{N=(n_{1},\dots,n_{k})\in E_{n_{p}}}e^{iN\cdot x}

on voit d’après l’injection de Sobolev que

cnpd24upLCnpk2rupLrsimilar-to𝑐superscriptsubscript𝑛𝑝𝑑24subscriptnormsubscript𝑢𝑝superscript𝐿𝐶superscriptsubscript𝑛𝑝𝑘2𝑟subscriptnormsubscript𝑢𝑝superscript𝐿𝑟cn_{p}^{\frac{d-2}{4}}\sim\|u_{p}\|_{L^{\infty}}\leq Cn_{p}^{\frac{k}{2r}}\|u_{p}\|_{L^{r}}

Donc

cnpd24k2rCupLr𝑐superscriptsubscript𝑛𝑝𝑑24𝑘2𝑟𝐶subscriptnormsubscript𝑢𝑝superscript𝐿𝑟cn_{p}^{\frac{d-2}{4}-\frac{k}{2r}}\leq C\|u_{p}\|_{L^{r}}

ce qui est (1.16).

3.1.2 Bases orthonormales sur les tores 𝕋dsuperscript𝕋𝑑\mathbb{T}^{d}

Il est clair si on choisit la base orthonormale de Eksubscript𝐸𝑘E_{k} donnée par

B={en(x)=1Vol(𝕋d)einx,nJk},𝐵formulae-sequencesubscript𝑒𝑛𝑥1Volsuperscript𝕋𝑑superscript𝑒𝑖𝑛𝑥𝑛subscript𝐽𝑘B=\{e_{n}(x)=\frac{1}{\sqrt{\text{Vol}(\mathbb{T}^{d})}}e^{in\cdot x},n\in J_{k}\},

qu’on a

ek(x)=1Vol(𝕋d)nJk|einx|2=1Vol(𝕋d)nJk1=NkVol(𝕋d).subscript𝑒𝑘𝑥1Volsuperscript𝕋𝑑subscript𝑛subscript𝐽𝑘superscriptsuperscript𝑒𝑖𝑛𝑥21Volsuperscript𝕋𝑑subscript𝑛subscript𝐽𝑘1subscript𝑁𝑘Volsuperscript𝕋𝑑e_{k}(x)=\frac{1}{\text{Vol}(\mathbb{T}^{d})}\sum_{n\in J_{k}}|e^{in\cdot x}|^{2}=\frac{1}{\text{Vol}(\mathbb{T}^{d})}\sum_{n\in{J_{k}}}1=\frac{N_{k}}{\text{Vol}(\mathbb{T}^{d})}.

On en déduit que tous les résultats des section 2.1 et 2.3 s’appliquent dans ce cadre. La seule différence par rapport au cas des sphères est que limk+Nk=+subscript𝑘subscript𝑁𝑘\lim_{k\rightarrow+\infty}N_{k}=+\infty, n’est vrai que pour d5𝑑5d\geq 5 (et alors Nkckd21subscript𝑁𝑘𝑐superscript𝑘𝑑21N_{k}\geq ck^{\frac{d}{2}-1} voir Grosswald [12, Chapter 12]). La situation est donc un peu moins favorable et l’analogue des Théorèmes 6 et 7 n’est donc vrai que si d5𝑑5d\geq 5. En revanche, le résultat plus faible suivant est vrai en toute dimension d2𝑑2d\geq 2 (et la démonstration est conséquence immédiate des résultats des sections 2.1,  2.3) et de lim supkNk=subscriptlimit-supremum𝑘subscript𝑁𝑘\limsup_{k\rightarrow\infty}N_{k}=\infty dès que d2𝑑2d\geq 2.

Théorème 9.

Considérons l’espace des suites U=(uk)k𝔖d;k𝔖d,uk𝕊kformulae-sequence𝑈subscriptsubscript𝑢𝑘𝑘subscript𝔖𝑑formulae-sequencefor-all𝑘subscript𝔖𝑑subscript𝑢𝑘subscript𝕊𝑘U=(u_{k})_{k\in\mathfrak{S}_{d}};\forall k\in\mathfrak{S}_{d},u_{k}\in\mathbb{S}_{k} muni de sa mesure de probabilité naturelle ν𝜈\nu. Alors

ν({U;C>0;k,ukL(𝕋d)C})=0\nu(\{U;\exists C>0;\forall k,\|u_{k}\|_{L^{\infty}(\mathbb{T}^{d})}\leq C\})=0

4 Application à la stabilisation des ondes

On s’interesse dans cette section à l’étude de la décroissance de l’énergie pour les solutions de l’équation des ondes amorties sur la variété riemannienne compacte connexe (M,g)𝑀𝑔(M,g):

(t2𝚫)u+2a(x)tu=0,ut=0=u0H1(M),tut=0=u1L2(M)formulae-sequenceformulae-sequencesuperscriptsubscript𝑡2𝚫𝑢2𝑎𝑥subscript𝑡𝑢0evaluated-at𝑢𝑡0subscript𝑢0superscript𝐻1𝑀evaluated-atsubscript𝑡𝑢𝑡0subscript𝑢1superscript𝐿2𝑀(\partial_{t}^{2}-\mathbf{\Delta})u+2a(x)\partial_{t}u=0,\quad u\mid_{t=0}=u_{0}\in H^{1}(M),\partial_{t}u\mid_{t=0}=u_{1}\in L^{2}(M) (4.1)

aC(M;[0,[)a\in C^{\infty}(M;[0,\infty[) est non identiquement nulle. Pour u=(u0,u1)H1(M)×L2(M)𝑢subscript𝑢0subscript𝑢1superscript𝐻1𝑀superscript𝐿2𝑀u=(u_{0},u_{1})\in H^{1}(M)\times L^{2}(M), l’énergie de u𝑢u est

(u)=12M(|xu|2+|tu|2)dgx𝑢12subscript𝑀superscriptsubscript𝑥𝑢2superscriptsubscript𝑡𝑢2subscript𝑑𝑔𝑥\mathcal{E}(u)={1\over 2}\int_{M}(|\nabla_{x}u|^{2}+|\partial_{t}u|^{2})d_{g}x (4.2)

On a ((u0,u1))=0subscript𝑢0subscript𝑢10\mathcal{E}((u_{0},u_{1}))=0 si et seulement si u1=0subscript𝑢10u_{1}=0 et u0(x)subscript𝑢0𝑥u_{0}(x) est une constante, et pour u(t,x)𝑢𝑡𝑥u(t,x) solution de (4.1),

(u(0,.)(u(t,.))=0tM2a(x)|su(s,x)|2dgx\mathcal{E}(u(0,.)-\mathcal{E}(u(t,.))=\int_{0}^{t}\int_{M}2a(x)|\partial_{s}u(s,x)|^{2}d_{g}x (4.3)

On renvoie à [20] et [25] pour des résultats généraux sur la décroissance de l’énergie et la théorie spectrale de l’équation des ondes amorties, et à [2] pour des résultats numériques. Rappelons simplement ici que dès que a0not-equivalent-to𝑎0a\not\equiv 0, on a pour toute solution u𝑢u de (4.1)

limt+(u(t,.))=0\lim_{t\rightarrow+\infty}\mathcal{E}(u(t,.))=0 (4.4)

et que si le support de a𝑎a contrôle géométriquement la variété M𝑀M, c’est à dire si toute géodésique rencontre l’ensemble {xM;a(x)>0}formulae-sequence𝑥𝑀𝑎𝑥0\{x\in M;a(x)>0\}, alors la décroissance de l’énergie est uniforme (donc exponentielle):

C,ϵ>0,u=(u0,u1)H1(M)×L2(M),(u(t,.))Ceϵt(u(0,.))\exists C,\epsilon>0,\ \ \forall u=(u_{0},u_{1})\in H^{1}(M)\times L^{2}(M),\qquad\mathcal{E}(u(t,.))\leq Ce^{-\epsilon t}\mathcal{E}(u(0,.)) (4.5)

Nous allons étudier ici la décroissance de l’énergie d’un point de vue probabiliste, et uniformément par rapport à la fréquence. Soit Aasubscript𝐴𝑎A_{a} l’opérateur non borné sur l’espace de Hilbert H1(M)×L2(M)superscript𝐻1𝑀superscript𝐿2𝑀H^{1}(M)\times L^{2}(M)

Aa=(0Id𝚫2a),D(Aa)=H2H1formulae-sequencesubscript𝐴𝑎matrix0𝐼𝑑𝚫2𝑎𝐷subscript𝐴𝑎direct-sumsuperscript𝐻2superscript𝐻1A_{a}=\begin{pmatrix}0&Id\\ \mathbf{\Delta}&-2a\end{pmatrix},\ D(A_{a})=H^{2}\oplus H^{1} (4.6)

On notera U(t)=etAa𝑈𝑡superscript𝑒𝑡subscript𝐴𝑎U(t)=e^{tA_{a}}, de sorte que la solution du système (4.1) avec données (u0,u1)subscript𝑢0subscript𝑢1(u_{0},u_{1}) vérifie (u(t,.),tu(t,.))=U(t)(u0,u1)(u(t,.),\partial_{t}u(t,.))=U(t)(u_{0},u_{1}). On a pour tout t𝑡t\in\mathbb{R}, U(t)(1,0)=(1,0)𝑈𝑡1.01.0U(t)(1,0)=(1,0), de sorte que U(t)𝑈𝑡U(t) opère sur l’espace de Hilbert H=H1(M)/1L2(M)𝐻direct-sumsuperscript𝐻1𝑀1superscript𝐿2𝑀H=H^{1}(M)/{\mathbb{C}1}\oplus L^{2}(M), et on considérera aussi Aasubscript𝐴𝑎A_{a} donné par (4.6) comme opérateur non borné sur H𝐻H. Ce passage au quotient est justifié par le fait que bien que la quantité Mu(t,.)dgx\int_{M}u(t,.)d_{g}x ne soit pas préservée pour les solutions de (4.1), la moyenne de u𝑢u sur M𝑀M n’intervient pas dans le calcul de l’énergie. Le produit scalaire sur H𝐻H est défini par (u|v)=12M(xu0¯xv0+u1v¯1)dgxsubscriptconditional𝑢𝑣12subscript𝑀subscript𝑥subscript𝑢0subscript¯𝑥subscript𝑣0subscript𝑢1subscript¯𝑣1subscript𝑑𝑔𝑥(u|v)_{\mathcal{E}}={1\over 2}\int_{M}(\nabla_{x}u_{0}\overline{\nabla}_{x}v_{0}+u_{1}\overline{v}_{1})d_{g}x avec u=(u0,u1),v=(v0,v1)formulae-sequence𝑢subscript𝑢0subscript𝑢1𝑣subscript𝑣0subscript𝑣1u=(u_{0},u_{1}),v=(v_{0},v_{1})u0,v0subscript𝑢0subscript𝑣0u_{0},v_{0} sont définis modulo des constantes, et on a (u)=(u|u)𝑢subscriptconditional𝑢𝑢\mathcal{E}(u)=(u|u)_{\mathcal{E}}. On notera u=(u)subscriptnorm𝑢𝑢\|u\|_{\mathcal{E}}=\sqrt{\mathcal{E}(u)}. Pour u=(u0,u1)H𝑢subscript𝑢0subscript𝑢1𝐻u=(u_{0},u_{1})\in H, on identifiera u0H1(M)/1subscript𝑢0superscript𝐻1𝑀1u_{0}\in H^{1}(M)/{\mathbb{C}1} avec la fonction sur M𝑀M, ωn>0(Mu0en(x)dgx)ensubscriptsubscript𝜔𝑛0subscript𝑀subscript𝑢0subscript𝑒𝑛𝑥subscript𝑑𝑔𝑥subscript𝑒𝑛\sum_{\omega_{n}>0}(\int_{M}u_{0}e_{n}(x)d_{g}x)e_{n}, qui est indépendante du choix du représentant de u0H1(M)subscript𝑢0superscript𝐻1𝑀u_{0}\in H^{1}(M).

On choisit ici 0<ah=c<c=bh0subscript𝑎𝑐superscript𝑐subscript𝑏0<a_{h}=c<c^{\prime}=b_{h} et on rappelle que E~hsubscript~𝐸\widetilde{E}_{h} est le \mathbb{R} sous espace vectoriel de H𝐻H engendré par les fonctions propres ensubscript𝑒𝑛e_{n} du laplacien sur M𝑀M avec hωn[c,c]subscript𝜔𝑛𝑐superscript𝑐h\omega_{n}\in[c,c^{\prime}]. Pour u0=ωn>0u0,nen,u1=ωn0u1,nenformulae-sequencesubscript𝑢0subscriptsubscript𝜔𝑛0subscript𝑢0𝑛subscript𝑒𝑛subscript𝑢1subscriptsubscript𝜔𝑛0subscript𝑢1𝑛subscript𝑒𝑛u_{0}=\sum_{\omega_{n}>0}u_{0,n}e_{n},u_{1}=\sum_{\omega_{n}\geq 0}u_{1,n}e_{n}, on notera aussi Π~hsubscript~Π\widetilde{\Pi}_{h} l’opérateur borné de H𝐻H sur E~hsubscript~𝐸\widetilde{E}_{h}

Π~h(u)=(hωnIu0,nen,hωnIu1,nen)subscript~Π𝑢subscriptsubscript𝜔𝑛𝐼subscript𝑢0𝑛subscript𝑒𝑛subscriptsubscript𝜔𝑛𝐼subscript𝑢1𝑛subscript𝑒𝑛\widetilde{\Pi}_{h}(u)=(\sum_{h\omega_{n}\in I}u_{0,n}e_{n},\sum_{h\omega_{n}\in I}u_{1,n}e_{n}) (4.7)

et ihsubscript𝑖i_{h} l’injection de E~hsubscript~𝐸\widetilde{E}_{h} dans H𝐻H. Alors Π~hsubscript~Π\widetilde{\Pi}_{h} est le projecteur orthogonal sur E~hsubscript~𝐸\widetilde{E}_{h} et ihsubscript𝑖i_{h} est son adjoint. On prendra garde au fait que le sous-espace E~hsubscript~𝐸\widetilde{E}_{h} de H𝐻H n’est pas invariant par le groupe d’évolution U(t)𝑈𝑡U(t). Toutefois, la notion d’échelle est conservée uniformément en t0𝑡0t\geq 0 par le groupe U(t)𝑈𝑡U(t). Plus précisément, on montrera à la fin de ce paragraphe le théorème suivant.

Théorème 10.

Soient I=[c,c],0<c<c𝐼𝑐superscript𝑐.0𝑐superscript𝑐I=[c,c^{\prime}],0<c<c^{\prime}, et r>0𝑟0r>0 fixés. Pour tout entier N1𝑁1N\geq 1, il existe une constante CNsubscript𝐶𝑁C_{N}, telle que pour tout 0<h<h<10superscript10<h<h^{\prime}<1 avec chchrh𝑐superscriptsuperscript𝑐𝑟ch^{\prime}-c^{\prime}h\geq rh, on a

supt0Π~hU(t)ih+supt0Π~hU(t)ihCNhNsubscriptsupremum𝑡0subscriptnormsubscript~Π𝑈𝑡subscript𝑖superscriptsubscriptsupremum𝑡0subscriptnormsubscript~Πsuperscript𝑈𝑡subscript𝑖subscript𝐶𝑁superscript𝑁\sup_{t\geq 0}\|\widetilde{\Pi}_{h}U(t)i_{h^{\prime}}\|_{\mathcal{E}}+\sup_{t\geq 0}\|\widetilde{\Pi}_{h^{\prime}}U(t)i_{h}\|_{\mathcal{E}}\leq C_{N}h^{N} (4.8)

4.1 Amortissement presque sur

Soit S(M)={(x,ξ)TM,|ξx|=1}superscript𝑆𝑀formulae-sequence𝑥𝜉superscript𝑇𝑀subscript𝜉𝑥1S^{*}(M)=\{(x,\xi)\in T^{*}M,\ |\xi_{x}|=1\} le fibré cotangent unitaire et ϕ(t,ρ)italic-ϕ𝑡𝜌\phi(t,\rho) le flot géodésique sur S(M)superscript𝑆𝑀S^{*}(M). Soit a¯(t,ρ)¯𝑎𝑡𝜌\underline{a}(t,\rho) la moyenne de la fonction a𝑎a à l’instant t𝑡t le long du flot

a¯(t,ρ)=1t0ta(x(ϕ(s,ρ)))𝑑s¯𝑎𝑡𝜌1𝑡superscriptsubscript0𝑡𝑎𝑥italic-ϕ𝑠𝜌differential-d𝑠\underline{a}(t,\rho)={1\over t}\int_{0}^{t}a(x(\phi(s,\rho)))ds (4.9)

La mesure de Liouville canonique dμ𝑑𝜇d\mu sur S(M)superscript𝑆𝑀S^{*}(M) étant invariante par le flot géodésique, la fonction

Bir(ρ)=limta¯(t,ρ)𝐵𝑖𝑟𝜌subscript𝑡¯𝑎𝑡𝜌Bir(\rho)=\lim_{t\rightarrow\infty}\underline{a}(t,\rho) (4.10)

existe μ𝜇\mu-presque partout d’après le théorème ergodique de Birkhoff.

On notera S~hsubscript~𝑆\widetilde{S}_{h} la sphere unité de E~hsubscript~𝐸\widetilde{E}_{h}, et P~hsubscript~𝑃\widetilde{P}_{h} la probabilité uniforme sur S~hsubscript~𝑆\widetilde{S}_{h}. Comme application simple des résultats de la section 2, on a le théorème suivant qui relie le comportement de la fonction de Birkhoff à la décroissance de l’énergie.

Théorème 11.

On suppose que la fonction de Birkhoff vérifie

μ(ρS(M),Bir(ρ)=0)=0𝜇formulae-sequence𝜌superscript𝑆𝑀𝐵𝑖𝑟𝜌00\mu(\rho\in S^{*}(M),\ Bir(\rho)=0)=0 (4.11)

Alors pour tout ε>0,α]0,1]\varepsilon>0,\alpha\in]0,1], il existe un temps T>0𝑇0T>0, tel que

h]0,1],P~h(uS~h,(U(T)u)<ε)1α\forall{h\in]0,1]},\widetilde{P}_{h}\Big{(}u\in\widetilde{S}_{h},\ \mathcal{E}(U(T)u)<\varepsilon\Big{)}\geq 1-\alpha (4.12)
Remarque 4.1.

On remarquera que le temps T𝑇T à partir duquel on demande que l’énergie soit plus petite que ε𝜀\varepsilon est indépendant de h]0,1]h\in]0,1], de sorte que l’estimation (4.12) est différente de la simple estimation (4.4). Dans le cas où M𝑀M est une sphère, et la fonction a𝑎a identiquement nulle dans un voisinage de l’équateur, l’hypothèse (4.11) est violée. On laisse au lecteur le soin de prouver dans ce cas que l’estimation (4.12) est fausse pour α𝛼\alpha et ε𝜀\varepsilon petits.

Théorème 12.

Dans le cas où le flot est ergodique, ce qui implique que μ𝜇\mu presque surement

Bir(ρ)=Ma(x)𝑑xVol(M)=a¯>0Bir𝜌subscript𝑀𝑎𝑥differential-d𝑥Vol𝑀¯𝑎0\text{Bir}(\rho)=\frac{\int_{M}a(x)dx}{\text{Vol}(M)}=\overline{a}>0

et donc (4.11) est vérifiée, on suppose de plus l’estimée quantitative suivante sur le caractère exponentiellement mélangeant du flot:

δ>0,S(δ)>0;μ(ρSM;|a¯(t,ρ)a¯|>δ)etS(δ)formulae-sequencefor-all𝛿0formulae-sequence𝑆𝛿0𝜇formulae-sequence𝜌superscript𝑆𝑀¯𝑎𝑡𝜌¯𝑎𝛿superscript𝑒𝑡𝑆𝛿\forall\delta>0,\exists S(\delta)>0;\mu(\rho\in S^{*}M;|\underline{a}(t,\rho)-\overline{a}|>\delta)\leq e^{-tS(\delta)} (4.13)

Alors il existe ,α,C,c>0,𝛼𝐶𝑐0\mathcal{M},\alpha,C,c>0, tel que pour tout h]0,1]h\in]0,1],

Ph(supt[0,ϵlog(1/h)]((U(t)u)etα)>+r)Cechd+1r2subscript𝑃subscriptsupremum𝑡0italic-ϵ1𝑈𝑡𝑢superscript𝑒𝑡𝛼𝑟𝐶superscript𝑒𝑐superscript𝑑1superscript𝑟2P_{h}(\sup_{t\in[0,\epsilon\log(1/h)]}(\mathcal{E}(U(t)u)e^{t\alpha})>\mathcal{M}+r)\leq Ce^{-ch^{-d+1}r^{2}} (4.14)
Remarque 4.2.

L’hypothèse est vérifiée dans le cas où la variété M𝑀M est une surface de courbure négative constante et l’amortissement n’est pas trivial (voir Kifer [19] et Anantharaman [1, Theorem 3.1].

Démonstration.

On commence par démontrer le Théorème 11. Pour cela on va vérifier le lemme suivant.

Lemme 4.3.

On suppose que l’hypothèse (4.11) est satisfaite. Il existe C,c>0𝐶𝑐0C,c>0 et pour tout ε>0𝜀0\varepsilon>0, Tεsubscript𝑇𝜀T_{\varepsilon} et hεsubscript𝜀h_{\varepsilon} tels qu’on ait pour tout h]0,hε]h\in]0,h_{\varepsilon}]

P~h(uS~h,(U(Tε)u)<ε)1Cechdε2subscript~𝑃formulae-sequence𝑢subscript~𝑆𝑈subscript𝑇𝜀𝑢𝜀1𝐶superscript𝑒𝑐superscript𝑑superscript𝜀2\widetilde{P}_{h}\Big{(}u\in\widetilde{S}_{h},\ \mathcal{E}(U(T_{\varepsilon})u)<\varepsilon\Big{)}\geq 1-Ce^{-ch^{-d}\varepsilon^{2}} (4.15)
Démonstration.

Soit λ=𝚫𝜆𝚫\lambda=\sqrt{-\mathbf{\Delta}} et j𝑗j l’application de H1(M)L2(M)direct-sumsuperscript𝐻1𝑀superscript𝐿2𝑀H^{1}(M)\oplus L^{2}(M) dans L2(M)L2(M)direct-sumsuperscript𝐿2𝑀superscript𝐿2𝑀L^{2}(M)\oplus L^{2}(M) définie par

j(u)=vv0=λu0iu12,v1=λu0+iu12𝑗𝑢𝑣formulae-sequencesubscript𝑣0𝜆subscript𝑢0𝑖subscript𝑢12subscript𝑣1𝜆subscript𝑢0𝑖subscript𝑢12j(u)=v\Longleftrightarrow v_{0}={\lambda u_{0}-iu_{1}\over\sqrt{2}},\ v_{1}={\lambda u_{0}+iu_{1}\over\sqrt{2}} (4.16)

On remarquera que j𝑗j est définie sur H=H1(M)/1L2(M)𝐻direct-sumsuperscript𝐻1𝑀1superscript𝐿2𝑀H=H^{1}(M)/{\mathbb{C}1}\oplus L^{2}(M) et induit une isométrie de E~hsubscript~𝐸\widetilde{E}_{h} sur EhEhdirect-sumsubscript𝐸subscript𝐸E_{h}\oplus E_{h}. Posons d±=±iλasubscript𝑑plus-or-minusplus-or-minus𝑖𝜆𝑎d_{\pm}=\pm i\lambda-a, 𝒟=(d+00d)𝒟matrixsubscript𝑑00subscript𝑑\mathcal{D}=\begin{pmatrix}d_{+}&0\\ 0&d_{-}\end{pmatrix} et =(0aa0)matrix0𝑎𝑎0\mathcal{R}=\begin{pmatrix}0&a\\ a&0\end{pmatrix}. Pour uE~h𝑢subscript~𝐸u\in\widetilde{E}_{h}, soit v=j(u)𝑣𝑗𝑢v=j(u) et v(t)=j(U(t)u)𝑣𝑡𝑗𝑈𝑡𝑢v(t)=j(U(t)u). On vérifie aisément que v(t)𝑣𝑡v(t) vérifie l’équation

tv(t)=(𝒟+)v(t)subscript𝑡𝑣𝑡𝒟𝑣𝑡\partial_{t}v(t)=(\mathcal{D}+\mathcal{R})v(t) (4.17)

Les opérateurs d±subscript𝑑plus-or-minusd_{\pm} sont des opérateurs pseudo-différentiels classiques elliptiques de degré 111, on d+=dsuperscriptsubscript𝑑subscript𝑑d_{+}^{*}=d_{-} (adjoint sur L2superscript𝐿2L^{2}) et comme a0not-equivalent-to𝑎0a\not\equiv 0 ils sont bijectifs de Hs+1(M)superscript𝐻𝑠1𝑀H^{s+1}(M) sur Hs(M)superscript𝐻𝑠𝑀H^{s}(M) pour tout s𝑠s\in\mathbb{R}. Comme Re(𝒟)=aId𝑅𝑒𝒟𝑎𝐼𝑑Re(\mathcal{D})=-aId, on a supt0et𝒟L21subscriptsupremum𝑡0subscriptnormsuperscript𝑒𝑡𝒟superscript𝐿21\sup_{t\geq 0}\|e^{t\mathcal{D}}\|_{L^{2}}\leq 1. De plus, comme 𝒟𝒟\mathcal{D} commute à et𝒟superscript𝑒𝑡𝒟e^{t\mathcal{D}} et que pour k𝑘k entier la norme 𝒟kvL2subscriptnormsuperscript𝒟𝑘𝑣superscript𝐿2\|\mathcal{D}^{k}v\|_{L^{2}} est équivalente à la norme Hksuperscript𝐻𝑘H^{k}, pour tout s𝑠s\in\mathbb{R}, il existe Cssubscript𝐶𝑠C_{s} tel que

supt0et𝒟Hs(M)Cssubscriptsupremum𝑡0subscriptnormsuperscript𝑒𝑡𝒟superscript𝐻𝑠𝑀subscript𝐶𝑠\sup_{t\geq 0}\|e^{t\mathcal{D}}\|_{H^{s}(M)}\leq C_{s} (4.18)

Rappelons que la solution v(t)𝑣𝑡v(t) de (4.17) avec v(0)=v𝑣0𝑣v(0)=v vérifie

v(t)=et𝒟v+r(t,v)𝑣𝑡superscript𝑒𝑡𝒟𝑣𝑟𝑡𝑣\displaystyle v(t)=e^{t\mathcal{D}}v+r(t,v) (4.19)
supt[0,T]r(t,v)L2CTvH1subscriptsupremum𝑡0𝑇subscriptnorm𝑟𝑡𝑣superscript𝐿2subscript𝐶𝑇subscriptnorm𝑣superscript𝐻1\displaystyle\sup_{t\in[0,T]}\|r(t,v)\|_{L^{2}}\leq C_{T}\|v\|_{H^{-1}}

La preuve de (4.19) est standard: on commence par vérifier que si b1subscript𝑏1b_{-1} est un opérateur pseudo-différentiel de degré 11-1 et de symbole principal a(x)|ξ|x1/2i𝑎𝑥superscriptsubscript𝜉𝑥12𝑖a(x)|\xi|_{x}^{-1}/{2i}, alors en posant I=Id+B1𝐼𝐼𝑑subscript𝐵1I=Id+B_{-1}, B1=(0b1b10)subscript𝐵1matrix0subscript𝑏1subscript𝑏10B_{-1}=\begin{pmatrix}0&b_{-1}\\ -b_{-1}&0\end{pmatrix}, on a I(𝒟+)=𝒟I+𝒬~1𝐼𝒟𝒟𝐼subscript~𝒬1I(\mathcal{D}+\mathcal{R})=\mathcal{D}I+\widetilde{\mathcal{Q}}_{-1}𝒬~1subscript~𝒬1\widetilde{\mathcal{Q}}_{-1} est une matrice 2×2222\times 2 de pseudos de degré 11-1. Comme on peut choisir b1subscript𝑏1b_{-1} tel que I𝐼I soit inversible sur Hs(M)×Hs(M)superscript𝐻𝑠𝑀superscript𝐻𝑠𝑀H^{s}(M)\times H^{s}(M) pour tout s𝑠s, la fonction w(t)=Iv(t)𝑤𝑡𝐼𝑣𝑡w(t)=Iv(t) vérifie tw(t)=(𝒟+𝒬1)w(t)subscript𝑡𝑤𝑡𝒟subscript𝒬1𝑤𝑡\partial_{t}w(t)=(\mathcal{D}+\mathcal{Q}_{-1})w(t) avec 𝒬1=𝒬~1I1subscript𝒬1subscript~𝒬1superscript𝐼1\mathcal{Q}_{-1}=\widetilde{\mathcal{Q}}_{-1}I^{-1}, et la formule de Duhamel prouve qu’on supt[0,T]w(t)et𝒟IvL2CTIvH1subscriptsupremum𝑡0𝑇subscriptnorm𝑤𝑡superscript𝑒𝑡𝒟𝐼𝑣superscript𝐿2subscript𝐶𝑇subscriptnorm𝐼𝑣superscript𝐻1\sup_{t\in[0,T]}\|w(t)-e^{t\mathcal{D}}Iv\|_{L^{2}}\leq C_{T}\|Iv\|_{H^{-1}}. Or (4.18) (pour s=0𝑠0s=0 et s=1𝑠1s=-1) implique supt0et𝒟IvIet𝒟vL2CvH1subscriptsupremum𝑡0subscriptnormsuperscript𝑒𝑡𝒟𝐼𝑣𝐼superscript𝑒𝑡𝒟𝑣superscript𝐿2𝐶subscriptnorm𝑣superscript𝐻1\sup_{t\geq 0}\|e^{t\mathcal{D}}Iv-Ie^{t\mathcal{D}}v\|_{L^{2}}\leq C\|v\|_{H^{-1}}, ce qui prouve (4.19).

On notera Ph(2)subscriptsuperscript𝑃2P^{(2)}_{h} la probabilité uniforme sur la sphère unité Sh(2)={(v0,v1),v0L22+v1L22=1}subscriptsuperscript𝑆2subscript𝑣0subscript𝑣1superscriptsubscriptnormsubscript𝑣0superscript𝐿22superscriptsubscriptnormsubscript𝑣1superscript𝐿221S^{(2)}_{h}=\{(v_{0},v_{1}),\ \|v_{0}\|_{L^{2}}^{2}+\|v_{1}\|_{L^{2}}^{2}=1\} de EhEhdirect-sumsubscript𝐸subscript𝐸E_{h}\oplus E_{h}, et 𝔼h(2)(f)subscriptsuperscript𝔼2𝑓\mathbb{E}^{(2)}_{h}(f) l’espérance d’une v.a sur Sh(2)subscriptsuperscript𝑆2S^{(2)}_{h}. Soit ft(v)=(U(t)j1v)subscript𝑓𝑡𝑣𝑈𝑡superscript𝑗1𝑣f_{t}(v)=\mathcal{E}(U(t)j^{-1}v). Alors on a par construction

P~h(uS~h,(U(t)u)<ε)=Ph(2)(vSh(2),ft(v)<ε)subscript~𝑃formulae-sequence𝑢subscript~𝑆𝑈𝑡𝑢𝜀subscriptsuperscript𝑃2formulae-sequence𝑣subscriptsuperscript𝑆2subscript𝑓𝑡𝑣𝜀\widetilde{P}_{h}\Big{(}u\in\widetilde{S}_{h},\ \mathcal{E}(U(t)u)<\varepsilon\Big{)}=P^{(2)}_{h}\Big{(}v\in S^{(2)}_{h},\ f_{t}(v)<\varepsilon\Big{)} (4.20)

et d’après (4.19)

supvSh(2),t[0,T]|ft(v)et𝒟vL22|CThsubscriptsupremumformulae-sequence𝑣subscriptsuperscript𝑆2𝑡0𝑇subscript𝑓𝑡𝑣subscriptsuperscriptnormsuperscript𝑒𝑡𝒟𝑣2superscript𝐿2subscript𝐶𝑇\sup_{v\in S^{(2)}_{h},t\in[0,T]}|f_{t}(v)-\|e^{t\mathcal{D}}v\|^{2}_{L^{2}}|\leq C_{T}h (4.21)

avec CTsubscript𝐶𝑇C_{T} indépendant de h]0,1]h\in]0,1]. On a

et𝒟vL22=(B+(t)v0|v0)L2+(B(t)v1|v1)L2subscriptsuperscriptnormsuperscript𝑒𝑡𝒟𝑣2superscript𝐿2subscriptconditionalsubscript𝐵𝑡subscript𝑣0subscript𝑣0superscript𝐿2subscriptconditionalsubscript𝐵𝑡subscript𝑣1subscript𝑣1superscript𝐿2\|e^{t\mathcal{D}}v\|^{2}_{L^{2}}=(B_{+}(t)v_{0}|v_{0})_{L^{2}}+(B_{-}(t)v_{1}|v_{1})_{L^{2}}

avec B±(t)=etd±etd±subscript𝐵plus-or-minus𝑡superscript𝑒𝑡superscriptsubscript𝑑plus-or-minussuperscript𝑒𝑡subscript𝑑plus-or-minusB_{\pm}(t)=e^{td_{\pm}^{*}}e^{td_{\pm}}. D’après le théorème d’Egoroff, les opérateurs B±(t)subscript𝐵plus-or-minus𝑡B_{\pm}(t) sont des pseudos de degré 00 et de symbole principal homogène de degré 00

σ0(B±(t))(ρ)=e2ta¯(t,ρ)subscript𝜎0subscript𝐵plus-or-minus𝑡𝜌superscript𝑒2𝑡¯𝑎𝑡𝜌\sigma_{0}(B_{\pm}(t))(\rho)=e^{-2t\underline{a}(t,\rho)}

Comme dans la preuve du lemme 2.3, on obtient donc

supt[0,T]|𝔼h(2)(ft)S(M)e2ta¯(t,ρ)𝑑μ(ρ)|CThsubscriptsupremum𝑡0𝑇subscriptsuperscript𝔼2subscript𝑓𝑡subscriptsuperscript𝑆𝑀superscript𝑒2𝑡¯𝑎𝑡𝜌differential-d𝜇𝜌subscript𝐶𝑇\sup_{t\in[0,T]}|\mathbb{E}^{(2)}_{h}(f_{t})-\int_{S^{*}(M)}e^{-2t\underline{a}(t,\rho)}d\mu(\rho)|\leq C_{T}h (4.22)

Soit mt,hsubscript𝑚𝑡m_{t,h} la médiane de la v.a ftsubscript𝑓𝑡f_{t} sur Sh(2)subscriptsuperscript𝑆2S^{(2)}_{h}. Comme ftsubscript𝑓𝑡f_{t} est (uniformément en t0𝑡0t\geq 0 et h]0,1]h\in]0,1]) lipschitzienne sur Sh(2)subscriptsuperscript𝑆2S^{(2)}_{h}, on obtient comme dans la preuve du théorème 3, qu’il existe C,c>0𝐶𝑐0C,c>0 tels que pour tout r]0,1]r\in]0,1]

supt0Ph(2)(|ft(v)mt,h)|r)Cechdr2\displaystyle\sup_{t\geq 0}P^{(2)}_{h}(|f_{t}(v)-m_{t,h})|\geq r)\leq Ce^{-ch^{-d}r^{2}} (4.23)
supt0|𝔼h(2)(ft)mt,h|0+Ph(2)(|ft(v)mt,h)|r)drChd/2\displaystyle\Rightarrow\sup_{t\geq 0}|\mathbb{E}^{(2)}_{h}(f_{t})-m_{t,h}|\leq\int_{0}^{+\infty}P^{(2)}_{h}(|f_{t}(v)-m_{t,h})|\geq r)dr\leq Ch^{d/2}

D’après l’hypothèse (4.11), on a

lim suptS(M)e2ta¯(t,ρ)𝑑μ(ρ)S(M)lim supte2ta¯(t,ρ)dμ(ρ)=0subscriptlimit-supremum𝑡subscriptsuperscript𝑆𝑀superscript𝑒2𝑡¯𝑎𝑡𝜌differential-d𝜇𝜌subscriptsuperscript𝑆𝑀subscriptlimit-supremum𝑡superscript𝑒2𝑡¯𝑎𝑡𝜌𝑑𝜇𝜌0\limsup_{t\rightarrow\infty}\int_{S^{*}(M)}e^{-2t\underline{a}(t,\rho)}d\mu(\rho)\leq\int_{S^{*}(M)}\limsup_{t\rightarrow\infty}e^{-2t\underline{a}(t,\rho)}d\mu(\rho)=0 (4.24)

Soit alors Tεsubscript𝑇𝜀T_{\varepsilon} tel que S(M)e2Tεa¯(Tε,ρ)𝑑μ(ρ)ε/8subscriptsuperscript𝑆𝑀superscript𝑒2subscript𝑇𝜀¯𝑎subscript𝑇𝜀𝜌differential-d𝜇𝜌𝜀8\int_{S^{*}(M)}e^{-2T_{\varepsilon}\underline{a}(T_{\varepsilon},\rho)}d\mu(\rho)\leq\varepsilon/8. Soit hεsubscript𝜀h_{\varepsilon} tel qu’on ait à la fois CTεhεε/8subscript𝐶subscript𝑇𝜀subscript𝜀𝜀8C_{T_{\varepsilon}}h_{\varepsilon}\leq\varepsilon/8 et Chεd/2ε/4𝐶superscriptsubscript𝜀𝑑2𝜀4Ch_{\varepsilon}^{d/2}\leq\varepsilon/4 . Alors (4.22) et la deuxième ligne de (4.23) impliquent pour tout h]0,hε]h\in]0,h_{\varepsilon}], mt,h|𝔼h(2)(ft)|+|𝔼h(2)(ft)mt,h|ε/2subscript𝑚𝑡subscriptsuperscript𝔼2subscript𝑓𝑡subscriptsuperscript𝔼2subscript𝑓𝑡subscript𝑚𝑡𝜀2m_{t,h}\leq|\mathbb{E}^{(2)}_{h}(f_{t})|+|\mathbb{E}^{(2)}_{h}(f_{t})-m_{t,h}|\leq\varepsilon/2, et donc la première ligne de (4.23) implique (avec r=ε/2𝑟𝜀2r=\varepsilon/2) et pour tout h]0,hε]h\in]0,h_{\varepsilon}]

Ph(2)(|fTε(v)|ε)Cechdε2/4subscriptsuperscript𝑃2subscript𝑓subscript𝑇𝜀𝑣𝜀𝐶superscript𝑒𝑐superscript𝑑superscript𝜀24P^{(2)}_{h}(|f_{T_{\varepsilon}}(v)|\geq\varepsilon)\leq Ce^{-ch^{-d}\varepsilon^{2}/4} (4.25)

La preuve du lemme 4.3 est complète. ∎

La preuve du théorème 11 est une conséquence facile de l’estimation (4.15): quitte à diminuer hεsubscript𝜀h_{\varepsilon}, on peut toujours supposer Cechdε2α𝐶superscript𝑒𝑐superscript𝑑superscript𝜀2𝛼Ce^{-ch^{-d}\varepsilon^{2}}\leq\alpha pour h]0,hε]h\in]0,h_{\varepsilon}]. D’après (4.4), on a

limtinfh[hε,1]P~h(uS~h,(U(t)u)<ε)=1subscript𝑡subscriptinfimumdelimited-[]subscript𝜀.1subscript~𝑃formulae-sequence𝑢subscript~𝑆𝑈𝑡𝑢𝜀1\lim_{t\rightarrow\infty}\inf_{h\in[h_{\varepsilon},1]}\widetilde{P}_{h}\Big{(}u\in\widetilde{S}_{h},\ \mathcal{E}(U(t)u)<\varepsilon\Big{)}=1 (4.26)

Soit alors TTε𝑇subscript𝑇𝜀T\geq T_{\varepsilon} tel que pour tout h[hε,1]delimited-[]subscript𝜀.1h\in[h_{\varepsilon},1] on ait P~h(uS~h,(U(T)u)<ε)1αsubscript~𝑃formulae-sequence𝑢subscript~𝑆𝑈𝑇𝑢𝜀1𝛼\widetilde{P}_{h}\Big{(}u\in\widetilde{S}_{h},\ \mathcal{E}(U(T)u)<\varepsilon\Big{)}\geq 1-\alpha. Comme l’énergie est décroissante, on a aussi d’après (4.15) pour tout h]0,hε]h\in]0,h_{\varepsilon}] P~h(uS~h,(U(T)u)<ε)1αsubscript~𝑃formulae-sequence𝑢subscript~𝑆𝑈𝑇𝑢𝜀1𝛼\widetilde{P}_{h}\Big{(}u\in\widetilde{S}_{h},\ \mathcal{E}(U(T)u)<\varepsilon\Big{)}\geq 1-\alpha, ce qui prouve le théorème 11. ∎

Pour démontrer le théorème 12, nous allons revisiter la preuve précédente. On remarque d’abord que par un argument simple de semi-groupe, la norme w(t)H1subscriptnorm𝑤𝑡superscript𝐻1\|w(t)\|_{H^{-1}} est majorée par CeCTvH1𝐶superscript𝑒𝐶𝑇subscriptnorm𝑣superscript𝐻1Ce^{CT}\|v\|_{H^{-1}} et donc la constante CTsubscript𝐶𝑇C_{T} apparaîssant dans (4.19),et donc aussi dans (4.21), peut être estimée par CeCT𝐶superscript𝑒𝐶𝑇Ce^{CT}. On remarque ensuite que le Théorème d’Egoroff reste vrai pour des temps grands, mais plus petits que ϵlog(1/h)italic-ϵ1\epsilon\log(1/h) (c’est en effet conséquence de [17, théorème 2.3.6], et des estimations exponentielles triviales sur le comportement en grand temps du flot bicaractéristique). Le prix à payer pour cela est que les opérateurs B±(t)subscript𝐵plus-or-minus𝑡B_{\pm}(t) sont des opérateurs pseudodifférentiels dont les symboles sont dans des classes (légèrement) exotiques : Sh,hα,hα,Nsubscript𝑆superscript𝛼superscript𝛼𝑁S_{h,h^{-\alpha},h^{-\alpha},N} selon la terminologie de [17, Chapter 1], où α>0𝛼0\alpha>0 peut être choisi arbitrairement petit si ϵ>0italic-ϵ0\epsilon>0 est choisi petit. On en déduit qu’il existe δ>0𝛿0\delta>0 tel que

supt[0,ϵlog(1/h)]|𝔼h(2)(ft)S(M)e2ta¯(t,ρ)𝑑μ(ρ)|CeCϵlog(1/h)h12αChδsubscriptsupremum𝑡0italic-ϵ1superscriptsubscript𝔼2subscript𝑓𝑡subscriptsuperscript𝑆𝑀superscript𝑒2𝑡¯𝑎𝑡𝜌differential-d𝜇𝜌𝐶superscript𝑒𝐶italic-ϵ1superscript12𝛼𝐶superscript𝛿\sup_{t\in[0,\epsilon\log(1/h)]}|\mathbb{E}_{h}^{(2)}(f_{t})-\int_{S^{*}(M)}e^{-2t\underline{a}(t,\rho)}d\mu(\rho)|\leq Ce^{C\epsilon\log(1/h)}h^{1-2\alpha}\leq Ch^{\delta}

où dans la dernière inégalité, on a choisi ϵ>0italic-ϵ0\epsilon>0 assez petit. On déduit maintenant de l’hypothèse qu’il existe σ>0𝜎0\sigma>0 tel que

S(M)e2ta¯(t,ρ)𝑑μ(ρ)e2t(a¯β)+eS(β)t2e2σt.subscriptsuperscript𝑆𝑀superscript𝑒2𝑡¯𝑎𝑡𝜌differential-d𝜇𝜌superscript𝑒2𝑡¯𝑎𝛽superscript𝑒𝑆𝛽𝑡2superscript𝑒2𝜎𝑡\int_{S^{*}(M)}e^{-2t\underline{a}(t,\rho)}d\mu(\rho)\leq e^{-2t(\overline{a}-\beta)}+e^{-S(\beta)t}\leq 2e^{-2\sigma t}.

On définit la variable aléatoire g𝑔g sur Sh(2)superscriptsubscript𝑆2S_{h}^{(2)} par la relation

g=0ϵlog(1/h)fteσt𝑑t𝑔superscriptsubscript0italic-ϵ1subscript𝑓𝑡superscript𝑒𝜎𝑡differential-d𝑡g=\int_{0}^{\epsilon\log(1/h)}f_{t}e^{\sigma t}dt

D’après ce qui précède, la médiane, \mathcal{M}, de la fonction g𝑔g est inférieure ou égale à

C0ϵlog(1/h)eσt(e2σt+hδ)𝑑t,𝐶superscriptsubscript0italic-ϵ1superscript𝑒𝜎𝑡superscript𝑒2𝜎𝑡superscript𝛿differential-d𝑡C\int_{0}^{\epsilon\log(1/h)}e^{\sigma t}(e^{-2\sigma t}+h^{\delta})dt,

donc, quitte a diminuer encore ϵ>0italic-ϵ0\epsilon>0, cette médiane est bornée. De plus, la norme Lipschitz de la fonction g𝑔g est clairement bornée pour ϵitalic-ϵ\epsilon petit par

C0ϵlog(1/h)eσt𝑑tCh1/2𝐶superscriptsubscript0italic-ϵ1superscript𝑒𝜎𝑡differential-d𝑡𝐶superscript12C\int_{0}^{\epsilon\log(1/h)}e^{\sigma t}dt\leq Ch^{-1/2}

on en déduit comme pour la preuve de (4.19) que

Ph(g>+r)Cechd+1r2.subscript𝑃𝑔𝑟𝐶superscript𝑒𝑐superscript𝑑1superscript𝑟2P_{h}(g>\mathcal{M}+r)\leq Ce^{-ch^{-d+1}r^{2}}.

Finalement, on remarque que comme l’énergie de la solution des ondes amorties est une fonction décroissante, on a l’implication

gAt[0,ϵlog(1/h)],0tfteσs𝑑sAftσAeσt1formulae-sequence𝑔𝐴for-all𝑡0italic-ϵ1formulae-sequencesuperscriptsubscript0𝑡subscript𝑓𝑡superscript𝑒𝜎𝑠differential-d𝑠𝐴subscript𝑓𝑡𝜎𝐴superscript𝑒𝜎𝑡1g\leq A\Rightarrow\forall t\in[0,\epsilon\log(1/h)],\quad\int_{0}^{t}f_{t}e^{\sigma s}ds\leq A\quad\Rightarrow\quad f_{t}\leq{\sigma A\over e^{\sigma t}-1}

ce qui termine la démonstration du théorème 12.


Nous allons à présent utiliser les résultats précédents pour obtenir un taux de décroissance presque sur pour des données dans l’espace d’énergie. On peut identifier les données initiales (u0,u1)H1(M)/L2(M)subscript𝑢0subscript𝑢1direct-sumsuperscript𝐻1𝑀superscript𝐿2𝑀(u_{0},u_{1})\in{H}^{1}(M)/\mathbb{C}\oplus L^{2}(M) à valeurs réelles avec u=λu0+iu1L2(M;)𝑢𝜆subscript𝑢0𝑖subscript𝑢1superscript𝐿2𝑀u=\lambda u_{0}+iu_{1}\in L^{2}(M;\mathbb{C}). On note \mathcal{M} l’espace des mesures sur L2(M;)superscript𝐿2𝑀L^{2}(M;\mathbb{C}) introduites dans l’appendice C, associées à la décomposition L2(M)=kEksuperscript𝐿2𝑀subscript𝑘subscript𝐸𝑘L^{2}(M)=\sum_{k}E_{k} où les Eksubscript𝐸𝑘E_{k} sont les blocs dyadiques standarts et avec (αk)l2subscript𝛼𝑘superscript𝑙2(\alpha_{k})\in l^{2}. Toute mesure μ𝜇\mu\in\mathcal{M} définit ainsi une mesure de probabilité sur H1(M)/L2(M)direct-sumsuperscript𝐻1𝑀superscript𝐿2𝑀{H}^{1}(M)/\mathbb{C}\oplus L^{2}(M). On a alors

Théorème 13.

On suppose que la fonction de Birkhoff vérifie (4.11). On suppose aussi que les mesures pksubscript𝑝𝑘p_{k} vérifient Hγsubscript𝐻𝛾H_{\gamma}, γ>0𝛾0\gamma>0 (voir l’appendice C). Par exemple, on peut prendre

dpk=2πer22dr𝑑subscript𝑝𝑘2𝜋superscript𝑒superscript𝑟22𝑑𝑟dp_{k}=\sqrt{\frac{2}{\pi}}e^{-\frac{r^{2}}{2}}dr (4.27)

ou

dpk=δr=1𝑑subscript𝑝𝑘subscript𝛿𝑟1dp_{k}=\delta_{r=1} (4.28)

Il existe alors un taux de décroissance f(t)>0𝑓𝑡0f(t)>0 qui tend vers 00 à l’infini, qui ne dépend pas du choix de la mesure μ𝜇\mu\in\mathcal{M}, tel que

μ({U1;T,(U(t)u)f(t)tT})=1𝜇formulae-sequence𝑈superscript1𝑇𝑈𝑡𝑢𝑓𝑡for-all𝑡𝑇1\mu(\{U\in\mathcal{H}^{1};\exists T,\mathcal{E}(U(t)u)\leq f(t)\ \forall t\geq T\})=1
Remarque 4.4.

On remarque que le théorème 13 et les choix dpk=δr=1𝑑subscript𝑝𝑘subscript𝛿𝑟1dp_{k}=\delta_{r=1}, (αk)=δk=k0subscript𝛼𝑘subscript𝛿𝑘subscript𝑘0(\alpha_{k})=\delta_{k=k_{0}} impliquent le théorème 11. Nous allons en fait déduire le théorème 13 du théorème 11. Si on ommet l’uniformité par rapport à la famille de mesures 𝒩𝒩\mathcal{N}, le résultat est vrai sans hypothèse sur la fonction de Birkhoff. Il est alors juste conséquence de la convergence vers 00 de l’énergie pour toute donnée initiale.

Démonstration.

D’après le théorème 11, pour tout j𝑗j\in\mathbb{N}, il existe Tjsubscript𝑇𝑗T_{j} tel

k,P~k(uS~k;(U(Tj))u>2j)2jfor-all𝑘subscript~𝑃𝑘formulae-sequence𝑢subscript~𝑆𝑘𝑈subscript𝑇𝑗𝑢superscript2𝑗superscript2𝑗\forall k,\widetilde{P}_{k}\bigl{(}u\in\widetilde{S}_{k};\mathcal{E}(U(T_{j}))u>2^{-j}\bigr{)}\leq 2^{-j} (4.29)

On peut supposer Tj<Tj+1subscript𝑇𝑗subscript𝑇𝑗1T_{j}<T_{j+1} et limTj=subscript𝑇𝑗\lim T_{j}=\infty, et on pose

f(t)=1pourt<T0,f(t)=j2j/21t[Tj,Tj+1[pourtT0f(t)=1\ \text{pour}\ t<T_{0},\quad f(t)=\sum_{j}2^{-j/2}1_{t\in[T_{j},T_{j+1}[}\quad\text{pour}\ t\geq T_{0} (4.30)

On déduit de (4.29) en utilisant (U(Tj)u)1𝑈subscript𝑇𝑗𝑢1\mathcal{E}(U(T_{j})u)\leq 1 pour uS~k𝑢subscript~𝑆𝑘u\in\widetilde{S}_{k}

S~k(U(Tj)u)𝑑Pk2j+2jsubscriptsubscript~𝑆𝑘𝑈subscript𝑇𝑗𝑢differential-dsubscript𝑃𝑘superscript2𝑗superscript2𝑗\int_{\widetilde{S}_{k}}\mathcal{E}(U(T_{j})u)dP_{k}\leq 2^{-j}+2^{-j}

En écrivant pour uEk𝑢subscript𝐸𝑘u\in E_{k}, u=rω𝑢𝑟𝜔u=r\omega, avec ωS~k𝜔subscript~𝑆𝑘\omega\in\widetilde{S}_{k} on obtient (avec C=2supkr2𝑑pk<𝐶2subscriptsupremum𝑘superscript𝑟2differential-dsubscript𝑝𝑘C=2\sup_{k}\int r^{2}dp_{k}<\infty d’après l’hypothèse (Hγ)subscript𝐻𝛾(H_{\gamma}), voir l’appendice C)

𝔼((U(Tj)u)=0r2(S~k(U(Tj)u)dPk)dqk21j0r2dqkC2j|αk|2\mathbb{E}(\mathcal{E}(U(T_{j})u)=\int_{0}^{\infty}r^{2}(\int_{\widetilde{S}_{k}}\mathcal{E}(U(T_{j})u)dP_{k})dq_{k}\leq 2^{1-j}\int_{0}^{\infty}r^{2}dq_{k}\leq C2^{-j}|\alpha_{k}|^{2} (4.31)

On remarque maintenant d’après le théorème 10 qu’il existe C>0𝐶0C>0 tel que pour tout t0𝑡0t\geq 0 et tout u𝑢u d’énergie finie

u=kuk,ukEk(U(t)u)Ck(U(t)uk).formulae-sequence𝑢subscript𝑘subscript𝑢𝑘subscript𝑢𝑘subscript𝐸𝑘𝑈𝑡𝑢𝐶subscript𝑘𝑈𝑡subscript𝑢𝑘u=\sum_{k}u_{k},u_{k}\in E_{k}\Rightarrow\mathcal{E}(U(t)u)\leq C\sum_{k}\mathcal{E}(U(t)u_{k}).

On en déduit d’après (4.31)

𝔼((U(Tj)u)Ck𝔼((U(Tj)uk)C2j(αk)22\mathbb{E}(\mathcal{E}(U(T_{j})u)\leq C\sum_{k}\mathbb{E}(\mathcal{E}(U(T_{j})u_{k})\leq C2^{-j}\|(\alpha_{k})\|_{\ell^{2}}^{2} (4.32)

D’après l’inégalité de Bienaymé-Tchebitchev, on obtient

μ({U1;(U(Tj)u)2j/2})C2j/2(αk)22𝜇formulae-sequence𝑈superscript1𝑈subscript𝑇𝑗𝑢superscript2𝑗2𝐶superscript2𝑗2superscriptsubscriptnormsubscript𝛼𝑘superscript22\mu(\{U\in\mathcal{H}^{1};\mathcal{E}(U(T_{j})u)\geq 2^{-j/2}\})\leq C2^{-j/2}\|(\alpha_{k})\|_{\ell^{2}}^{2}

Notons

Aj={u;(U(Tj)u)2j/2},Aj=kjAkformulae-sequencesubscript𝐴𝑗𝑢𝑈subscript𝑇𝑗𝑢superscript2𝑗2superscript𝐴𝑗subscript𝑘𝑗subscript𝐴𝑘A_{j}=\{u;\mathcal{E}(U(T_{j})u)\leq 2^{-j/2}\},A^{j}=\cap_{k\geq j}A_{k}

La suite Ajsuperscript𝐴𝑗A^{j} est croissante et on a μ(Aj)(1C(αk)22kj2k/2)=1C2j/2𝜇superscript𝐴𝑗1𝐶superscriptsubscriptnormsubscript𝛼𝑘superscript22subscript𝑘𝑗superscript2𝑘21superscript𝐶superscript2𝑗2\mu(A^{j})\geq(1-C\|(\alpha_{k})\|_{\ell^{2}}^{2}\sum_{k\geq j}2^{-k/2})=1-C^{\prime}2^{-j/2}. Si A=Aj𝐴superscript𝐴𝑗A=\cup A^{j}, on a μ(A)=1𝜇𝐴1\mu(A)=1, et pour tout uA𝑢𝐴u\in A, il existe C𝐶C tel que pour tout t𝑡t on ait (U(t)u)Cf(t)𝑈𝑡𝑢𝐶𝑓𝑡\mathcal{E}(U(t)u)\leq Cf(t). En effet, pour uAj𝑢superscript𝐴𝑗u\in A^{j} on a en utilisant la décroissance de l’énergie

(U(t)u)f(t),tTjformulae-sequence𝑈𝑡𝑢𝑓𝑡for-all𝑡subscript𝑇𝑗\mathcal{E}(U(t)u)\leq f(t),\qquad\forall t\geq T_{j}

Le théorème 13 est démontré. ∎

4.2 Conservation de la notion d’échelle

Nous démontrons dans cette section le théorème 10.

Démonstration.

Soit N1𝑁1N\geq 1 tel que cc/Nc/2𝑐superscript𝑐𝑁𝑐2c-c^{\prime}/N\geq c/2. Pour hNhsuperscript𝑁h^{\prime}\geq Nh, on a chch(cc/N)hhc/2𝑐superscriptsuperscript𝑐𝑐superscript𝑐𝑁superscriptsuperscript𝑐2ch^{\prime}-c^{\prime}h\geq(c-c^{\prime}/N)h^{\prime}\geq h^{\prime}c/2 et pour hNhsuperscript𝑁h^{\prime}\leq Nh, on a chchhr/N𝑐superscriptsuperscript𝑐superscript𝑟𝑁ch^{\prime}-c^{\prime}h\geq h^{\prime}r/N. Avec r=min(c/2,r/N)superscript𝑟𝑐2𝑟𝑁r^{\prime}=\min(c/2,r/N) on a donc toujours chchrh𝑐superscriptsuperscript𝑐superscript𝑟superscriptch^{\prime}-c^{\prime}h\geq r^{\prime}h^{\prime} donc c/hc/hr/h𝑐superscript𝑐superscriptsuperscript𝑟c/h-c^{\prime}/{h^{\prime}}\geq r^{\prime}/h. On choisit b,b,dsuperscript𝑏𝑏𝑑b^{\prime},b,d tels que

cr<b<b<c,etc<dformulae-sequence𝑐superscript𝑟superscript𝑏𝑏𝑐etsuperscript𝑐𝑑c-r^{\prime}<b^{\prime}<b<c,\quad\text{et}\quad c^{\prime}<d (4.33)

Soient ψ,ϕ𝜓italic-ϕ\psi,\phi des fonctions réelles Csuperscript𝐶C^{\infty} sur \mathbb{R}, à valeurs dans [0,1]delimited-[]0.1[0,1], avec ψ=1𝜓1\psi=1 près de ],cr]]-\infty,c-r^{\prime}], ψ=0𝜓0\psi=0 sur [b,[[b^{\prime},\infty[ et ϕ=1italic-ϕ1\phi=1 près de [c,c]𝑐superscript𝑐[c,c^{\prime}] et ϕitalic-ϕ\phi à support dans [b,d]𝑏𝑑[b,d]. Les opérateurs ϕ(hλ)italic-ϕ𝜆\phi(h\lambda), ψ(hλ)𝜓𝜆\psi(h\lambda) opèrent sur H=H1(M)/1L2(M)𝐻direct-sumsuperscript𝐻1𝑀1superscript𝐿2𝑀H=H^{1}(M)/{\mathbb{C}1}\oplus L^{2}(M) par la formule ϕ(hλ)(ej)=ϕ(hωj)ejitalic-ϕ𝜆subscript𝑒𝑗italic-ϕsubscript𝜔𝑗subscript𝑒𝑗\phi(h\lambda)(e_{j})=\phi(h\omega_{j})e_{j}, et ils commutent aux opérateurs Π~h,Π~h,ih,ihsubscript~Πsubscript~Πsuperscriptsubscript𝑖subscript𝑖superscript\widetilde{\Pi}_{h},\widetilde{\Pi}_{h^{\prime}},i_{h},i_{h^{\prime}}. Comme on a d’après (4.33) ψ(hλ)ih=ih𝜓𝜆subscript𝑖superscriptsubscript𝑖superscript\psi(h\lambda)i_{h^{\prime}}=i_{h^{\prime}}, ϕ(hλ)ih=ihitalic-ϕ𝜆subscript𝑖subscript𝑖\phi(h\lambda)i_{h}=i_{h}, Π~hψ(hλ)=Π~hsubscript~Πsuperscript𝜓𝜆subscript~Πsuperscript\widetilde{\Pi}_{h^{\prime}}\psi(h\lambda)=\widetilde{\Pi}_{h^{\prime}}, Π~hϕ(hλ)=Π~hsubscript~Πitalic-ϕ𝜆subscript~Π\widetilde{\Pi}_{h}\phi(h\lambda)=\widetilde{\Pi}_{h}, il suffit de vérifier que pour tout N𝑁N, il existe une constante CNsubscript𝐶𝑁C_{N}, telle que

supt0ϕ(hλ)U(t)ψ(hλ)+supt0ψ(hλ)U(t)ϕ(hλ)CNhNsubscriptsupremum𝑡0subscriptnormitalic-ϕ𝜆𝑈𝑡𝜓𝜆subscriptsupremum𝑡0subscriptnorm𝜓𝜆𝑈𝑡italic-ϕ𝜆subscript𝐶𝑁superscript𝑁\sup_{t\geq 0}\|\phi(h\lambda)U(t)\psi(h\lambda)\|_{\mathcal{E}}+\sup_{t\geq 0}\|\psi(h\lambda)U(t)\phi(h\lambda)\|_{\mathcal{E}}\leq C_{N}h^{N} (4.34)

Comme l’adjoint de U(t)𝑈𝑡U(t) est U(t)=etAasuperscript𝑈𝑡superscript𝑒𝑡superscriptsubscript𝐴𝑎U^{*}(t)=e^{tA_{a}^{*}}, avec

Aa=(0Id𝚫2a)superscriptsubscript𝐴𝑎matrix0𝐼𝑑𝚫2𝑎A_{a}^{*}=-\begin{pmatrix}0&Id\\ \mathbf{\Delta}&2a\end{pmatrix}

on a U(t)=etAasuperscript𝑈𝑡superscript𝑒𝑡subscript𝐴𝑎U^{*}(t)=e^{-tA_{-a}}, donc U(t)(u0,u1)=etAa(u0,u1)superscript𝑈𝑡subscript𝑢0subscript𝑢1superscript𝑒𝑡subscript𝐴𝑎subscript𝑢0subscript𝑢1U^{*}(t)(u_{0},u_{1})=e^{tA_{a}}(u_{0},-u_{1}). Il suffit donc d’estimer le terme ϕ(hλ)U(t)ψ(hλ)subscriptnormitalic-ϕ𝜆𝑈𝑡𝜓𝜆\|\phi(h\lambda)U(t)\psi(h\lambda)\|_{\mathcal{E}}.

Nous allons construire un opérateur ΘhsubscriptΘ\Theta_{h}, borné sur H𝐻H pour tout h]0,1]h\in]0,1] fixé, qui commute à U(t), et qui vérifie

ϕ(hλ)=ϕ(hλ)Θh+R1,hitalic-ϕ𝜆italic-ϕ𝜆subscriptΘsubscript𝑅1\displaystyle\phi(h\lambda)=\phi(h\lambda)\Theta_{h}+R_{1,h} (4.35)
Θhψ(hλ)=R2,hsubscriptΘ𝜓𝜆subscript𝑅2\displaystyle\Theta_{h}\psi(h\lambda)=R_{2,h}

et tel que pour tout N𝑁N, il existe une constante CNsubscript𝐶𝑁C_{N}, telle que

R1,h+R2,hCNhNsubscriptnormsubscript𝑅1subscriptnormsubscript𝑅2subscript𝐶𝑁superscript𝑁\|R_{1,h}\|_{\mathcal{E}}+\|R_{2,h}\|_{\mathcal{E}}\leq C_{N}h^{N} (4.36)

On aura alors

ϕ(hλ)U(t)ψ(hλ)=(ϕ(hλ)Θh+R1,h)U(t)ψ(hλ)=italic-ϕ𝜆𝑈𝑡𝜓𝜆italic-ϕ𝜆subscriptΘsubscript𝑅1𝑈𝑡𝜓𝜆absent\displaystyle\phi(h\lambda)U(t)\psi(h\lambda)=(\phi(h\lambda)\Theta_{h}+R_{1,h})U(t)\psi(h\lambda)= (4.37)
ϕ(hλ)U(t)Θhψ(hλ)+R1,hU(t)ψ(hλ)=italic-ϕ𝜆𝑈𝑡subscriptΘ𝜓𝜆subscript𝑅1𝑈𝑡𝜓𝜆absent\displaystyle\phi(h\lambda)U(t)\Theta_{h}\psi(h\lambda)+R_{1,h}U(t)\psi(h\lambda)=
ϕ(hλ)U(t)R2,h+R1,hU(t)ψ(hλ)italic-ϕ𝜆𝑈𝑡subscript𝑅2subscript𝑅1𝑈𝑡𝜓𝜆\displaystyle\phi(h\lambda)U(t)R_{2,h}+R_{1,h}U(t)\psi(h\lambda)

et comme ϕ(hλ)U(t)1subscriptnormitalic-ϕ𝜆𝑈𝑡1\|\phi(h\lambda)U(t)\|_{\mathcal{E}}\leq 1 et U(t)ψ(hλ)1subscriptnorm𝑈𝑡𝜓𝜆1\|U(t)\psi(h\lambda)\|_{\mathcal{E}}\leq 1, on obtiendra d’après (4.36)

supt0ϕ(hλ)U(t)ψ(hλ)CNhNsubscriptsupremum𝑡0subscriptnormitalic-ϕ𝜆𝑈𝑡𝜓𝜆subscript𝐶𝑁superscript𝑁\sup_{t\geq 0}\|\phi(h\lambda)U(t)\psi(h\lambda)\|_{\mathcal{E}}\leq C_{N}h^{N} (4.38)

On effectue maintenant une réduction semi-classique en posant τ(u0,u1)=(u0,hu1)𝜏subscript𝑢0subscript𝑢1subscript𝑢0subscript𝑢1\tau(u_{0},u_{1})=(u_{0},hu_{1}) et en introduisant la norme semi-classique

(w0,w1)Eh2=12M(|hxw0|2+|w1|2)dgxsubscriptsuperscriptnormsubscript𝑤0subscript𝑤12subscript𝐸12subscript𝑀superscriptsubscript𝑥subscript𝑤02superscriptsubscript𝑤12subscript𝑑𝑔𝑥\|(w_{0},w_{1})\|^{2}_{E_{h}}={1\over 2}\int_{M}(|h\nabla_{x}w_{0}|^{2}+|w_{1}|^{2})d_{g}x (4.39)

de sorte qu’on a τ(u)Eh2=h2u2subscriptsuperscriptnorm𝜏𝑢2subscript𝐸superscript2subscriptsuperscriptnorm𝑢2\|\tau(u)\|^{2}_{E_{h}}=h^{2}\|u\|^{2}_{\mathcal{E}}, donc pour tout opérateur R𝑅R, τRτ1Eh=Rsubscriptnorm𝜏𝑅superscript𝜏1subscript𝐸subscriptnorm𝑅\|\tau R\tau^{-1}\|_{E_{h}}=\|R\|_{\mathcal{E}}, et

τU(t)τ1=eitB/h𝜏𝑈𝑡superscript𝜏1superscript𝑒𝑖𝑡𝐵\tau U(t)\tau^{-1}=e^{itB/h} (4.40)

avec

B=ihτAaτ1=(0iih2𝚫2iha)𝐵𝑖𝜏subscript𝐴𝑎superscript𝜏1matrix0𝑖𝑖superscript2𝚫2𝑖𝑎B=-ih\tau A_{a}\tau^{-1}=\begin{pmatrix}0&-i\\ -ih^{2}\mathbf{\Delta}&2iha\end{pmatrix} (4.41)

On a pour z𝑧z\in\mathbb{C}

Im((zB)w|w)Eh=Im(z)wEh22hMa|w1|2/2dgx𝐼𝑚subscriptconditional𝑧𝐵𝑤𝑤subscript𝐸𝐼𝑚𝑧subscriptsuperscriptnorm𝑤2subscript𝐸2subscript𝑀𝑎superscriptsubscript𝑤122subscript𝑑𝑔𝑥Im((z-B)w|w)_{E_{h}}=Im(z)\|w\|^{2}_{E_{h}}-2h\int_{M}a|w_{1}|^{2}/2d_{g}x (4.42)

Si Uhsubscript𝑈U_{h} est la bande Uh={z,Im(z)[0,2haL]}subscript𝑈formulae-sequence𝑧𝐼𝑚𝑧delimited-[]0.2subscriptnorm𝑎superscript𝐿U_{h}=\{z\in\mathbb{C},Im(z)\in[0,2h\|a\|_{L^{\infty}}]\}, la résolvante (zB)1superscript𝑧𝐵1(z-B)^{-1} existe donc pour zUh𝑧subscript𝑈z\in\mathbb{C}\setminus U_{h}, et vérifie

(zB)1Eh1dist(z,Uh)subscriptnormsuperscript𝑧𝐵1subscript𝐸1𝑑𝑖𝑠𝑡𝑧subscript𝑈\|(z-B)^{-1}\|_{E_{h}}\leq{1\over dist(z,U_{h})} (4.43)

On pose

fε(z)=12πεJe(zx)2/2ε𝑑x,J=[d,b][b,d]formulae-sequencesubscript𝑓𝜀𝑧12𝜋𝜀subscript𝐽superscript𝑒superscript𝑧𝑥22𝜀differential-d𝑥𝐽𝑑𝑏𝑏𝑑f_{\varepsilon}(z)={1\over\sqrt{2\pi\varepsilon}}\int_{J}e^{-(z-x)^{2}/{2\varepsilon}}dx,\quad J=[-d,-b]\cup[b,d] (4.44)

La fonction fε(z)subscript𝑓𝜀𝑧f_{\varepsilon}(z) est holomorphe dans \mathbb{C} et vérifie pour tout z𝑧z\in\mathbb{C}, |fε(z)|eIm(z)2/2εsubscript𝑓𝜀𝑧superscript𝑒𝐼𝑚superscript𝑧22𝜀|f_{\varepsilon}(z)|\leq e^{Im(z)^{2}/{2\varepsilon}}. De plus,on a pour tout z𝑧z\in\mathbb{C}

|fε(z)|CεeIm(z)2/2εdist(Re(z),J)2/2εsubscript𝑓𝜀𝑧𝐶𝜀superscript𝑒𝐼𝑚superscript𝑧22𝜀𝑑𝑖𝑠𝑡superscript𝑅𝑒𝑧𝐽22𝜀|f_{\varepsilon}(z)|\leq{C\over\sqrt{\varepsilon}}e^{Im(z)^{2}/{2\varepsilon}-dist(Re(z),J)^{2}/{2\varepsilon}} (4.45)

On définit alors l’opérateur ΘhsubscriptΘ\Theta_{h} par

Θh=12iπγfε(z)(zB)1𝑑zsubscriptΘ12𝑖𝜋subscript𝛾subscript𝑓𝜀𝑧superscript𝑧𝐵1differential-d𝑧\Theta_{h}={1\over 2i\pi}\int_{\gamma}f_{\varepsilon}(z)(z-B)^{-1}dz (4.46)

Dans (4.46) on choisit le contour γ𝛾\gamma de la forme γ=γγ+𝛾subscript𝛾subscript𝛾\gamma=\gamma_{-}\cup\gamma_{+}. γ+subscript𝛾\gamma_{+} est la réunion du segment [r0,r0]+ir+subscript𝑟0subscript𝑟0𝑖subscript𝑟[-r_{0},r_{0}]+ir_{+}, r+=2haL+εsubscript𝑟2subscriptnorm𝑎superscript𝐿𝜀r_{+}=2h\|a\|_{L^{\infty}}+\sqrt{\varepsilon}, et des deux demi-droites r0+ir++ρeiθ0,ρ0subscript𝑟0𝑖subscript𝑟𝜌superscript𝑒𝑖subscript𝜃0𝜌0r_{0}+ir_{+}+\rho e^{i\theta_{0}},\rho\geq 0 et r0+ir+ρeiθ0,ρ0subscript𝑟0𝑖subscript𝑟𝜌superscript𝑒𝑖subscript𝜃0𝜌0-r_{0}+ir_{+}-\rho e^{-i\theta_{0}},\rho\geq 0, avec θ0>0subscript𝜃00\theta_{0}>0 petit et r0>dsubscript𝑟0𝑑r_{0}>d grand; on oriente γ+subscript𝛾\gamma_{+} de droite à gauche. γsubscript𝛾\gamma_{-} est la réunion du segment [r0,r0]iεsubscript𝑟0subscript𝑟0𝑖𝜀[-r_{0},r_{0}]-i\sqrt{\varepsilon}, et des deux demi-droites r0iε+ρeiθ0,ρ0subscript𝑟0𝑖𝜀𝜌superscript𝑒𝑖subscript𝜃0𝜌0r_{0}-i\sqrt{\varepsilon}+\rho e^{-i\theta_{0}},\rho\geq 0 et r0iερeiθ0,ρ0subscript𝑟0𝑖𝜀𝜌superscript𝑒𝑖subscript𝜃0𝜌0-r_{0}-i\sqrt{\varepsilon}-\rho e^{i\theta_{0}},\rho\geq 0; on oriente γsubscript𝛾\gamma_{-} de gauche à droite. On choisit le paramètre ε𝜀\varepsilon sous la forme ε=hν𝜀superscript𝜈\varepsilon=h^{\nu} avec ν]0,1/4]\nu\in]0,1/4]. On a alors d’après (4.43) et 4.45, pour une constante C𝐶C indépendante de hh

ΘhEhCε1subscriptnormsubscriptΘsubscript𝐸𝐶superscript𝜀1\|\Theta_{h}\|_{E_{h}}\leq C\varepsilon^{-1} (4.47)

et ΘhsubscriptΘ\Theta_{h} commute à eitB/hsuperscript𝑒𝑖𝑡𝐵e^{itB/h}. On va construire des opérateurs Qh,k(z),k0subscript𝑄𝑘𝑧𝑘0Q_{h,k}(z),k\geq 0 et Rh,N(z),N1subscript𝑅𝑁𝑧𝑁1R_{h,N}(z),N\geq 1, holomorphes en z𝑧z près de γ𝛾\gamma, et qui vérifient pour tout N1𝑁1N\geq 1 avec CNsubscript𝐶𝑁C_{N} indépendant de h,z𝑧h,z

(zB)k=0N1(hi)kQh,k(z)=IdhNRh,N(z)𝑧𝐵superscriptsubscript𝑘0𝑁1superscript𝑖𝑘subscript𝑄𝑘𝑧𝐼𝑑superscript𝑁subscript𝑅𝑁𝑧\displaystyle(z-B)\sum_{k=0}^{N-1}({h\over i})^{k}Q_{h,k}(z)=Id-h^{N}R_{h,N}(z) (4.48)
Rh,N(z)EhCNε(1+2N)subscriptnormsubscript𝑅𝑁𝑧subscript𝐸subscript𝐶𝑁superscript𝜀12𝑁\displaystyle\|R_{h,N}(z)\|_{E_{h}}\leq C_{N}\varepsilon^{-(1+2N)}

Posons Θh,k=12iπγfε(z)Qh,k(z)𝑑zsubscriptΘ𝑘12𝑖𝜋subscript𝛾subscript𝑓𝜀𝑧subscript𝑄𝑘𝑧differential-d𝑧\Theta_{h,k}={1\over 2i\pi}\int_{\gamma}f_{\varepsilon}(z)Q_{h,k}(z)dz et ΘhN=k=0N1(hi)Θh,ksuperscriptsubscriptΘ𝑁superscriptsubscript𝑘0𝑁1𝑖subscriptΘ𝑘\Theta_{h}^{N}=\sum_{k=0}^{N-1}({h\over i})\Theta_{h,k}. On a pour tout N1𝑁1N\geq 1 d’après (4.43), (4.45), (4.46) et (4.48), en utilisant ε=hν𝜀superscript𝜈\varepsilon=h^{\nu}

Θh=ΘhN+hN2iπγfε(z)(zB)1Rh,N(z)𝑑zsubscriptΘsuperscriptsubscriptΘ𝑁superscript𝑁2𝑖𝜋subscript𝛾subscript𝑓𝜀𝑧superscript𝑧𝐵1subscript𝑅𝑁𝑧differential-d𝑧\displaystyle\Theta_{h}=\Theta_{h}^{N}+{h^{N}\over 2i\pi}\int_{\gamma}f_{\varepsilon}(z)(z-B)^{-1}R_{h,N}(z)dz (4.49)
hN2iπγfε(z)(zB)1Rh,N(z)𝑑zEhCNhN(12ν)2νsubscriptnormsuperscript𝑁2𝑖𝜋subscript𝛾subscript𝑓𝜀𝑧superscript𝑧𝐵1subscript𝑅𝑁𝑧differential-d𝑧subscript𝐸subscriptsuperscript𝐶𝑁superscript𝑁12𝜈2𝜈\displaystyle\|{h^{N}\over 2i\pi}\int_{\gamma}f_{\varepsilon}(z)(z-B)^{-1}R_{h,N}(z)dz\|_{E_{h}}\leq C^{\prime}_{N}h^{N(1-2\nu)-2\nu}

Comme on a ν<1/2𝜈12\nu<1/2, pour obtenir (4.35) et (4.36), il suffit de prouver que pour tout N2subscript𝑁2N_{2}, il existe N1N2subscript𝑁1subscript𝑁2N_{1}\geq N_{2} et C𝐶C indépendant de hh tels que

ϕ(hλ)=ϕ(hλ)ΘhN1+R1,h,N1italic-ϕ𝜆italic-ϕ𝜆superscriptsubscriptΘsubscript𝑁1subscript𝑅1subscript𝑁1\displaystyle\phi(h\lambda)=\phi(h\lambda)\Theta_{h}^{N_{1}}+R_{1,h,N_{1}} (4.50)
ΘhN1ψ(hλ)=R2,h,N1superscriptsubscriptΘsubscript𝑁1𝜓𝜆subscript𝑅2subscript𝑁1\displaystyle\Theta_{h}^{N_{1}}\psi(h\lambda)=R_{2,h,N_{1}}
R1,h,N1Eh+R2,h,N1EhChN2subscriptnormsubscript𝑅1subscript𝑁1subscript𝐸subscriptnormsubscript𝑅2subscript𝑁1subscript𝐸𝐶superscriptsubscript𝑁2\displaystyle\|R_{1,h,N_{1}}\|_{E_{h}}+\|R_{2,h,N_{1}}\|_{E_{h}}\leq Ch^{N_{2}}

Nous allons construire les opérateurs Qh,k(z)subscript𝑄𝑘𝑧Q_{h,k}(z) et Rh,N(z)subscript𝑅𝑁𝑧R_{h,N}(z) en utilisant le calcul hh-pseudodifférentiel classique (voir [23]). Pour m𝑚m entier relatif, on notera msuperscript𝑚\mathcal{M}^{m} l’espace des opérateurs matriciels 2×2222\times 2

(A1(z,x,hD)A2(z,x,hD)A3(z,x,hD)A4(z,x,hD))matrixsubscript𝐴1𝑧𝑥𝐷subscript𝐴2𝑧𝑥𝐷subscript𝐴3𝑧𝑥𝐷subscript𝐴4𝑧𝑥𝐷\begin{pmatrix}A_{1}(z,x,hD)&A_{2}(z,x,hD)\\ A_{3}(z,x,hD)&A_{4}(z,x,hD)\end{pmatrix}

Aj(z,x,hD)subscript𝐴𝑗𝑧𝑥𝐷A_{j}(z,x,hD) est un polynôme de z𝑧z de degré m+pjabsent𝑚subscript𝑝𝑗\leq m+p_{j}, avec p1=p4=0,p2=1,p3=1formulae-sequencesubscript𝑝1subscript𝑝40formulae-sequencesubscript𝑝21subscript𝑝31p_{1}=p_{4}=0,p_{2}=-1,p_{3}=1, et Aj(z,x,hD)=l=0l=m+pjzlAj,l(x,hD)subscript𝐴𝑗𝑧𝑥𝐷superscriptsubscript𝑙0𝑙𝑚subscript𝑝𝑗superscript𝑧𝑙subscript𝐴𝑗𝑙𝑥𝐷A_{j}(z,x,hD)=\sum_{l=0}^{l=m+p_{j}}z^{l}A_{j,l}(x,hD) avec Aj,lclml+pjsubscript𝐴𝑗𝑙subscriptsuperscript𝑚𝑙subscript𝑝𝑗𝑐𝑙A_{j,l}\in\mathcal{E}^{m-l+p_{j}}_{cl}. Par convention, un polynôme de degré strictement négatif est nul, de sorte que msuperscript𝑚\mathcal{M}^{m} est réduit à {0}0\{0\} pour m2𝑚2m\leq-2, et les élements de 1superscript1\mathcal{M}^{-1} sont de la forme (00A(x,hD)0)matrix00𝐴𝑥𝐷0\begin{pmatrix}0&0\\ A(x,hD)&0\end{pmatrix} avec A(x,hD)cl0𝐴𝑥𝐷subscriptsuperscript0𝑐𝑙A(x,hD)\in\mathcal{E}^{0}_{cl}. On a pour tout m,m𝑚superscript𝑚m,m^{\prime} mmm+msuperscript𝑚superscriptsuperscript𝑚superscript𝑚superscript𝑚\mathcal{M}^{m}\mathcal{M}^{m^{\prime}}\subset\mathcal{M}^{m+m^{\prime}} et pour mm𝑚superscript𝑚m\leq m^{\prime} mmsuperscript𝑚superscriptsuperscript𝑚\mathcal{M}^{m}\subset\mathcal{M}^{m^{\prime}}. Dans une carte locale, on notera 𝒮msuperscript𝒮𝑚\mathcal{S}^{m} les symboles complets des éléments de msuperscript𝑚\mathcal{M}^{m}. On a zId1𝑧𝐼𝑑superscript1zId\in\mathcal{M}^{1} et d’après (4.41), B1𝐵superscript1B\in\mathcal{M}^{1}. On posera β1(x,ξ)=(0ii|ξ|x20)𝒮1subscript𝛽1𝑥𝜉matrix0𝑖𝑖superscriptsubscript𝜉𝑥20superscript𝒮1\beta_{1}(x,\xi)=\begin{pmatrix}0&-i\\ i|\xi|_{x}^{2}&0\end{pmatrix}\in\mathcal{S}^{1}, et δ=z2|ξ|x2𝛿superscript𝑧2superscriptsubscript𝜉𝑥2\delta=z^{2}-|\xi|_{x}^{2} de sorte que

(zβ1)1=1δ(zii|ξ|x2z)1δ𝒮1superscript𝑧subscript𝛽111𝛿matrix𝑧𝑖𝑖superscriptsubscript𝜉𝑥2𝑧1𝛿superscript𝒮1(z-\beta_{1})^{-1}={1\over\delta}\begin{pmatrix}z&-i\\ -i|\xi|_{x}^{2}&z\end{pmatrix}\in{1\over\delta}\mathcal{S}^{1} (4.51)

Soit Vlsubscript𝑉𝑙V_{l} un recouvrement fini de M𝑀M par des ouverts de cartes, θl,θlC0(Vl)subscript𝜃𝑙subscriptsuperscript𝜃𝑙superscriptsubscript𝐶0subscript𝑉𝑙\theta_{l},\theta^{\prime}_{l}\in C_{0}^{\infty}(V_{l}) avec θlsubscriptsuperscript𝜃𝑙\theta^{\prime}_{l} égal à 111 au voisinage du support de θlsubscript𝜃𝑙\theta_{l} et lθl=1subscript𝑙subscript𝜃𝑙1\sum_{l}\theta_{l}=1. Dans chaque ouvert de carte Vlsubscript𝑉𝑙V_{l} on choisit des coordonnées (x1,,xd)dsubscript𝑥1subscript𝑥𝑑superscript𝑑(x_{1},...,x_{d})\in\mathbb{R}^{d}, et on définit les opérateurs Qh,k(z)subscript𝑄𝑘𝑧Q_{h,k}(z) par la formule

Qh,k(z)=lθlOp(qk(z,x,ξ))θlsubscript𝑄𝑘𝑧subscript𝑙subscriptsuperscript𝜃𝑙𝑂𝑝subscript𝑞𝑘𝑧𝑥𝜉subscript𝜃𝑙Q_{h,k}(z)=\sum_{l}\theta^{\prime}_{l}Op(q_{k}(z,x,\xi))\theta_{l} (4.52)

où les qk(z,x,ξ)subscript𝑞𝑘𝑧𝑥𝜉q_{k}(z,x,\xi) sont définies par les formules de récurrence qui définissent l’inverse formel de (zB)𝑧𝐵(z-B), soit

q0(z,x,ξ)=(zβ1)1subscript𝑞0𝑧𝑥𝜉superscript𝑧subscript𝛽11\displaystyle q_{0}(z,x,\xi)=(z-\beta_{1})^{-1} (4.53)
qn(z,x,ξ)=(zβ1)1(|α|+k=n,|α|11α!ξαβ1xαqk+|α|+k=n11α!ξαβ0xαqk)subscript𝑞𝑛𝑧𝑥𝜉superscript𝑧subscript𝛽11subscriptformulae-sequence𝛼𝑘𝑛𝛼11𝛼superscriptsubscript𝜉𝛼subscript𝛽1superscriptsubscript𝑥𝛼subscript𝑞𝑘subscript𝛼𝑘𝑛11𝛼superscriptsubscript𝜉𝛼subscript𝛽0superscriptsubscript𝑥𝛼subscript𝑞𝑘\displaystyle q_{n}(z,x,\xi)=(z-\beta_{1})^{-1}\Big{(}\sum_{|\alpha|+k=n,|\alpha|\geq 1}{1\over\alpha!}\partial_{\xi}^{\alpha}\beta_{1}\partial_{x}^{\alpha}q_{k}+\sum_{|\alpha|+k=n-1}{1\over\alpha!}\partial_{\xi}^{\alpha}\beta_{0}\partial_{x}^{\alpha}q_{k}\Big{)}

β1+hβ0/isubscript𝛽1subscript𝛽0𝑖\beta_{1}+h\beta_{0}/i est le symbole complet de B𝐵B dans la carte locale, avec β0𝒮0subscript𝛽0superscript𝒮0\beta_{0}\in\mathcal{S}^{0}. D’après (4.41) on a pour tout α𝛼\alpha, ξαβ1𝒮1|α|superscriptsubscript𝜉𝛼subscript𝛽1superscript𝒮1𝛼\partial_{\xi}^{\alpha}\beta_{1}\in\mathcal{S}^{1-|\alpha|}, ξαβ1=0superscriptsubscript𝜉𝛼subscript𝛽10\partial_{\xi}^{\alpha}\beta_{1}=0 pour |α|>2𝛼2|\alpha|>2 et ξαβ0𝒮|α|superscriptsubscript𝜉𝛼subscript𝛽0superscript𝒮𝛼\partial_{\xi}^{\alpha}\beta_{0}\in\mathcal{S}^{-|\alpha|}, ξαβ0=0superscriptsubscript𝜉𝛼subscript𝛽00\partial_{\xi}^{\alpha}\beta_{0}=0 pour |α|1𝛼1|\alpha|\geq 1. De plus, on a pour k0𝑘0k\geq 0 et tout α𝛼\alpha, xα(δ(1+2k)𝒮1+3k)δ(1+2k+|α|)𝒮1+3k+2|α|superscriptsubscript𝑥𝛼superscript𝛿12𝑘superscript𝒮13𝑘superscript𝛿12𝑘𝛼superscript𝒮13𝑘2𝛼\partial_{x}^{\alpha}(\delta^{-(1+2k)}\mathcal{S}^{1+3k})\subset\delta^{-(1+2k+|\alpha|)}\mathcal{S}^{1+3k+2|\alpha|}. On montre alors facilement par récurrence qu’on a pour tout n0𝑛0n\geq 0

qn=pnδ1+2n,pn𝒮1+3nformulae-sequencesubscript𝑞𝑛subscript𝑝𝑛superscript𝛿12𝑛subscript𝑝𝑛superscript𝒮13𝑛q_{n}={p_{n}\over\delta^{1+2n}},\ \ \ p_{n}\in\mathcal{S}^{1+3n} (4.54)

L’opérateur Rh,N(z)subscript𝑅𝑁𝑧R_{h,N}(z) est alors défini par la formule (4.48) et a donc pour symbole

rh,N(z,x,ξ)=|α|+k=N1α!ξαβ1xαqk+β0qN1δ(1+2N)𝒮2+3Nsubscript𝑟𝑁𝑧𝑥𝜉subscript𝛼𝑘𝑁1𝛼superscriptsubscript𝜉𝛼subscript𝛽1superscriptsubscript𝑥𝛼subscript𝑞𝑘subscript𝛽0subscript𝑞𝑁1superscript𝛿12𝑁superscript𝒮23𝑁-r_{h,N}(z,x,\xi)=\sum_{|\alpha|+k=N}{1\over\alpha!}\partial_{\xi}^{\alpha}\beta_{1}\partial_{x}^{\alpha}q_{k}+\beta_{0}q_{N-1}\in\delta^{-(1+2N)}\mathcal{S}^{2+3N} (4.55)

Comme on a minzγ,x,ξ|δ|εsimilar-to-or-equalssubscript𝑧𝛾𝑥𝜉𝛿𝜀\min_{z\in\gamma,x,\xi}|\delta|\simeq\varepsilon et que |δ||z|2+|ξ|x2similar-to-or-equals𝛿superscript𝑧2superscriptsubscript𝜉𝑥2|\delta|\simeq|z|^{2}+|\xi|_{x}^{2} pour (z,ξ)𝑧𝜉(z,\xi)\rightarrow\infty, la deuxième ligne de (4.48) résulte de (4.55). Comme tous les qnsubscript𝑞𝑛q_{n} sont des fractions rationnelles de z𝑧z, on peut d’après (4.45) utiliser la formule des résidus pour calculer les symboles des opérateurs Θh,ksubscriptΘ𝑘\Theta_{h,k}. Pour ξ𝜉\xi près de 00 on obtient en utilisant la majoration (4.45) Θh,k(x,ξ)𝒪(ec/hν)subscriptΘ𝑘𝑥𝜉𝒪superscript𝑒𝑐superscript𝜈\Theta_{h,k}(x,\xi)\in\mathcal{O}(e^{-c/h^{\nu}}) et pour ξ0𝜉0\xi\not=0 on trouve

Θh,k(x,ξ)=1(2k)!z=|ξ|x2k(fε(z)pk(z,x,ξ)(z+|ξ|x)1+2k)+1(2k)!z=|ξ|x2k(fε(z)pk(z,x,ξ)(z|ξ|x)1+2k)subscriptΘ𝑘𝑥𝜉12𝑘subscriptsuperscript2𝑘𝑧subscript𝜉𝑥subscript𝑓𝜀𝑧subscript𝑝𝑘𝑧𝑥𝜉superscript𝑧subscript𝜉𝑥12𝑘12𝑘subscriptsuperscript2𝑘𝑧subscript𝜉𝑥subscript𝑓𝜀𝑧subscript𝑝𝑘𝑧𝑥𝜉superscript𝑧subscript𝜉𝑥12𝑘\Theta_{h,k}(x,\xi)={1\over(2k)!}\partial^{2k}_{z=|\xi|_{x}}\Big{(}f_{\varepsilon}(z){p_{k}(z,x,\xi)\over(z+|\xi|_{x})^{1+2k}}\Big{)}+{1\over(2k)!}\partial^{2k}_{z=-|\xi|_{x}}\Big{(}f_{\varepsilon}(z){p_{k}(z,x,\xi)\over(z-|\xi|_{x})^{1+2k}}\Big{)} (4.56)

Il résulte alors de (4.44) et (4.45) qu’on a ΘhN(x,ξ)𝒪(ec/hν)superscriptsubscriptΘ𝑁𝑥𝜉𝒪superscript𝑒𝑐superscript𝜈\Theta_{h}^{N}(x,\xi)\in\mathcal{O}(e^{-c/h^{\nu}}) pour ξ𝜉\xi grand, et pour ξ𝜉\xi borné

|xαξβΘhN(x,ξ)|Cα,βε(|α|+|β|)=Cα,βhν(|α|+|β|)superscriptsubscript𝑥𝛼superscriptsubscript𝜉𝛽superscriptsubscriptΘ𝑁𝑥𝜉subscript𝐶𝛼𝛽superscript𝜀𝛼𝛽subscript𝐶𝛼𝛽superscript𝜈𝛼𝛽|\partial_{x}^{\alpha}\partial_{\xi}^{\beta}\Theta_{h}^{N}(x,\xi)|\leq C_{\alpha,\beta}\varepsilon^{-(|\alpha|+|\beta|)}=C_{\alpha,\beta}h^{-\nu(|\alpha|+|\beta|)}

de sorte que les opérateurs ΘhN(x,ξ)superscriptsubscriptΘ𝑁𝑥𝜉\Theta_{h}^{N}(x,\xi) appartiennent à une classe admissible pour le calcul symbolique. Comme on a fε(z)=1+𝒪(ec/hν)subscript𝑓𝜀𝑧1𝒪superscript𝑒𝑐superscript𝜈f_{\varepsilon}(z)=1+\mathcal{O}(e^{-c/h^{\nu}}) au voisinage de [c,c][c,c]superscript𝑐𝑐𝑐superscript𝑐[-c^{\prime},-c]\cup[c,c^{\prime}] on déduit du fait que k(hi)kQh,k(z,x,ξ)subscript𝑘superscript𝑖𝑘subscript𝑄𝑘𝑧𝑥𝜉\sum_{k}({h\over i})^{k}Q_{h,k}(z,x,\xi) est le symbole de la résolvante (zB)1superscript𝑧𝐵1(z-B)^{-1} qu’on a, pour |ξ|xsubscript𝜉𝑥|\xi|_{x} proche de [c,c]𝑐superscript𝑐[c,c^{\prime}], Θh(x,ξ)=1+𝒪(ec/hν)subscriptΘ𝑥𝜉1𝒪superscript𝑒𝑐superscript𝜈\Theta_{h}(x,\xi)=1+\mathcal{O}(e^{-c/h^{\nu}}) et Θh,k(x,ξ)=𝒪(ec/hν)subscriptΘ𝑘𝑥𝜉𝒪superscript𝑒𝑐superscript𝜈\Theta_{h,k}(x,\xi)=\mathcal{O}(e^{-c/h^{\nu}}) pour k1𝑘1k\geq 1. On a aussi fε(z)=𝒪(ec/hν)subscript𝑓𝜀𝑧𝒪superscript𝑒𝑐superscript𝜈f_{\varepsilon}(z)=\mathcal{O}(e^{-c/h^{\nu}}) au voisinage de [rc,cr]superscript𝑟𝑐𝑐superscript𝑟[r^{\prime}-c,c-r^{\prime}]. En choisissant b𝑏b proche de c𝑐c et d𝑑d proche de csuperscript𝑐c^{\prime}, on obtient donc les formules (4.50) par les règles de calcul symbolique. Ceci termine la preuve du théorème 10. ∎

5 Application aux ondes non-linéaires sur-critiques

On considère dans cette section l’équation des ondes défocalisante sur une variété compacte M𝑀M (sans bord) de dimension 333, pour une nonlinéarité polynomiale upsuperscript𝑢𝑝u^{p}, p𝑝p impair.

(t2𝚫)u+up=0,ut=0=u0,tut=0=u1,(u0,u1)1(M)=H1(M)×L2(M)formulae-sequencesuperscriptsubscript𝑡2𝚫𝑢superscript𝑢𝑝0formulae-sequenceevaluated-at𝑢𝑡0subscript𝑢0formulae-sequenceevaluated-atsubscript𝑡𝑢𝑡0subscript𝑢1subscript𝑢0subscript𝑢1superscript1𝑀superscript𝐻1𝑀superscript𝐿2𝑀(\partial_{t}^{2}-\mathbf{\Delta})u+u^{p}=0,u\mid_{t=0}=u_{0},\partial_{t}u\mid_{t=0}=u_{1},\quad(u_{0},u_{1})\in\mathcal{H}^{1}(M)=H^{1}(M)\times L^{2}(M) (5.1)

On supposera p7𝑝7p\geq 7, de sorte que l’équation (5.1) est sur-critique. On supposera aussi u𝑢u à valeurs réelles. Les mêmes énoncés restent vrais avec u𝑢u à valeurs complexes en remplaçant upsuperscript𝑢𝑝u^{p} par |u|p1usuperscript𝑢𝑝1𝑢|u|^{p-1}u. Il est bien connu que l’équation précédente possède pour toutes données initiales dans (H1(M)Lp+1(M))×L2(M)superscript𝐻1𝑀superscript𝐿𝑝1𝑀superscript𝐿2𝑀(H^{1}(M)\cap L^{p+1}(M))\times L^{2}(M) des solutions faibles définies pour t[0,[t\in[0,\infty[, qui vérifient l’équation au sens des distributions, et telles que de plus

(u)(t)=M|u|22+|tu|22+up+1p+1dx(u)(0).𝑢𝑡subscript𝑀superscript𝑢22superscriptsubscript𝑡𝑢22superscript𝑢𝑝1𝑝1𝑑𝑥𝑢0\mathcal{E}(u)(t)=\int_{M}\frac{|\nabla u|^{2}}{2}+\frac{|\partial_{t}u|^{2}}{2}+\frac{u^{p+1}}{p+1}dx\leq\mathcal{E}(u)(0). (5.2)

L’objet de ce paragraphe est de construire "beaucoup" de données initiales dans H1×L2superscript𝐻1superscript𝐿2H^{1}\times L^{2} pour lesquelles d’une part on sait construire une solution forte de l’équation (5.1) (sur un petit intervalle de temps (0,T)0𝑇(0,T)), et d’autre part, on sait que toutes les solutions faibles coïncident avec cette solution forte sur cet intervalle. Dans cette section, les mesures de probabilités ssubscript𝑠\mathcal{M}_{s} sont celles construites dans l’appendice C avec le choix ak=2ksubscript𝑎𝑘superscript2𝑘a_{k}=2^{k} de la théorie de Littlewood Paley standard.

Théorème 14 (Existence).

Pour tout p<+𝑝p<+\infty, et pour toute mesure de probabilités sur 𝒟(M)2superscript𝒟superscript𝑀2\mathcal{D}^{\prime}(M)^{2}, μ1×0𝜇subscript1subscript0\mu\in\mathcal{M}_{1}\times\mathcal{M}_{0}, pour μ𝜇\mu-presque toute donnée initiale (u0,u1)H1(M)×L2(M)subscript𝑢0subscript𝑢1superscript𝐻1𝑀superscript𝐿2𝑀(u_{0},u_{1})\in H^{1}(M)\times L^{2}(M), il existe T>0𝑇0T>0 et une solution forte de (5.1) dans l’espace affine

(cos(t𝚫)u0,sin(t𝚫)𝚫u1)+C0((0,T);H2(M))C1((0,T);H1(M).\bigl{(}\cos(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})u_{0},\frac{\sin(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})}{\sqrt{-\mathbf{\Delta}}}u_{1}\bigr{)}+C^{0}((0,T);H^{2}(M))\cap C^{1}((0,T);H^{1}(M).

Cette solution vérifie l’identité d’énergie

(u)(t)=(u)(0).𝑢𝑡𝑢0\mathcal{E}(u)(t)=\mathcal{E}(u)(0).

et les estimées de Strichartz pour tout r<+𝑟r<+\infty,

uL((0,T)×M)+uL2((0,T);W1,r(M))+tuL2((0,T);Lr(M))<+subscriptnorm𝑢superscript𝐿0𝑇𝑀subscriptnorm𝑢superscript𝐿20𝑇superscript𝑊1𝑟𝑀subscriptnormsubscript𝑡𝑢superscript𝐿20𝑇superscript𝐿𝑟𝑀\|u\|_{L^{\infty}((0,T)\times M)}+\|u\|_{L^{2}((0,T);W^{1,r}(M))}+\|\partial_{t}u\|_{L^{2}((0,T);L^{r}(M))}<+\infty (5.3)

De plus on a la borne inférieure suivante sur le temps maximal d’existence Tmax(u0,u1)subscript𝑇maxsubscript𝑢0subscript𝑢1T_{\text{max}}(u_{0},u_{1}):

δ>0,C>0,c>0;μ({(u0,u1)1(M);Tmax(u0,u1)<λ})Cecλδformulae-sequence𝛿0formulae-sequence𝐶0formulae-sequence𝑐0𝜇formulae-sequencesubscript𝑢0subscript𝑢1superscript1𝑀subscript𝑇maxsubscript𝑢0subscript𝑢1𝜆𝐶superscript𝑒𝑐superscript𝜆𝛿\exists\delta>0,C>0,c>0;\mu(\{(u_{0},u_{1})\in\mathcal{H}^{1}(M);T_{\text{max}}(u_{0},u_{1})<\lambda\})\leq Ce^{-c\lambda^{-\delta}} (5.4)
Démonstration.

On suit la stratégie de [9], en y incorporant nos nouvelles estimations probabilistes. On cherche la solution sous la forme

u=(cos(t𝚫)u0,sin(t𝚫)𝚫u1)+v=ul+v𝑢𝑡𝚫subscript𝑢0𝑡𝚫𝚫subscript𝑢1𝑣subscript𝑢𝑙𝑣u=\bigl{(}\cos(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})u_{0},\frac{\sin(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})}{\sqrt{-\mathbf{\Delta}}}u_{1}\bigr{)}+v=u_{l}+v

avec

vC0((0,T);H2(M))C1((0,T);H1(M)).𝑣superscript𝐶00𝑇superscript𝐻2𝑀superscript𝐶10𝑇superscript𝐻1𝑀v\in C^{0}((0,T);H^{2}(M))\cap C^{1}((0,T);H^{1}(M)).

On cherche alors v𝑣v vérifiant

(t2𝚫)v=(ul+v)p,vt=0=tvt=0=0formulae-sequencesuperscriptsubscript𝑡2𝚫𝑣superscriptsubscript𝑢𝑙𝑣𝑝evaluated-at𝑣𝑡0evaluated-atsubscript𝑡𝑣𝑡00(\partial_{t}^{2}-\mathbf{\Delta})v=-(u_{l}+v)^{p},\qquad v\mid_{t=0}=\partial_{t}v\mid_{t=0}=0 (5.5)

soit

v(t)=0tsin((ts)𝚫)𝚫(ul+v)p(s)𝑑s.𝑣𝑡superscriptsubscript0𝑡𝑡𝑠𝚫𝚫superscriptsubscript𝑢𝑙𝑣𝑝𝑠differential-d𝑠v(t)=-\int_{0}^{t}\frac{\sin((t-s)\sqrt{-\mathbf{\Delta}})}{\sqrt{-\mathbf{\Delta}}}(u_{l}+v)^{p}(s)ds. (5.6)

Soit r>4𝑟4r>4 grand et T1𝑇1T\leq 1. Notons ulW1,r=ulW1,r((0,1)×M)subscriptnormsubscript𝑢𝑙superscript𝑊1𝑟subscriptnormsubscript𝑢𝑙superscript𝑊1𝑟0.1𝑀\|u_{l}\|_{W^{1,r}}=\|u_{l}\|_{W^{1,r}((0,1)\times M)}. D’après la proposition C.3, ulW1,rsubscriptnormsubscript𝑢𝑙superscript𝑊1𝑟\|u_{l}\|_{W^{1,r}} est fini μ𝜇\mu-presque sûrement, et d’après les injections de Sobolev H2(M)L(M)superscript𝐻2𝑀superscript𝐿𝑀H^{2}(M)\rightarrow L^{\infty}(M) et W1,r((0,1)×M)L((0,1)×M)superscript𝑊1𝑟0.1𝑀superscript𝐿0.1𝑀W^{1,r}((0,1)\times M)\rightarrow L^{\infty}((0,1)\times M) pour r>4𝑟4r>4, on a pour s[0,T]𝑠0𝑇s\in[0,T]

(ul+v)p(s)H1(M)subscriptnormsuperscriptsubscript𝑢𝑙𝑣𝑝𝑠superscript𝐻1𝑀\displaystyle\|(u_{l}+v)^{p}(s)\|_{H^{1}(M)} C(ul(s)L+v(s)L)p1(ul(s)H1+v(s)H1)absent𝐶superscriptsubscriptnormsubscript𝑢𝑙𝑠superscript𝐿subscriptnorm𝑣𝑠superscript𝐿𝑝1subscriptnormsubscript𝑢𝑙𝑠superscript𝐻1subscriptnorm𝑣𝑠superscript𝐻1\displaystyle\leq C(\|u_{l}(s)\|_{L^{\infty}}+\|v(s)\|_{L^{\infty}})^{p-1}(\|u_{l}(s)\|_{H^{1}}+\|v(s)\|_{H^{1}}) (5.7)
C(ulW1,r+v(s)H2)p1(ul(s)H1+v(s)H2)absent𝐶superscriptsubscriptnormsubscript𝑢𝑙superscript𝑊1𝑟subscriptnorm𝑣𝑠superscript𝐻2𝑝1subscriptnormsubscript𝑢𝑙𝑠superscript𝐻1subscriptnorm𝑣𝑠superscript𝐻2\displaystyle\leq C(\|u_{l}\|_{W^{1,r}}+\|v(s)\|_{H^{2}})^{p-1}(\|u_{l}(s)\|_{H^{1}}+\|v(s)\|_{H^{2}})

et de même, pour sup0sTvj(s)H2Rsubscriptsupremum0𝑠𝑇subscriptnormsubscript𝑣𝑗𝑠superscript𝐻2𝑅\sup_{0\leq s\leq T}\|v_{j}(s)\|_{H^{2}}\leq R et s[0,T]𝑠0𝑇s\in[0,T],

(ul+v1)p(s)(ul+v2)p(s)H1(M)subscriptnormsuperscriptsubscript𝑢𝑙subscript𝑣1𝑝𝑠superscriptsubscript𝑢𝑙subscript𝑣2𝑝𝑠superscript𝐻1𝑀\displaystyle\|(u_{l}+v_{1})^{p}(s)-(u_{l}+v_{2})^{p}(s)\|_{H^{1}(M)} (5.8)
C(ulW1,r+R)p2)(ulW1,r+R+ul(s)H1)(v1(s)v2(s)H1)\displaystyle\leq C(\|u_{l}\|_{W^{1,r}}+R)^{p-2})(\|u_{l}\|_{W^{1,r}}+R+\|u_{l}(s)\|_{H^{1}})(\|v_{1}(s)-v_{2}(s)\|_{H^{1}})

Comme on a 0Tul(s)H1𝑑sCTulW1,rsuperscriptsubscript0𝑇subscriptnormsubscript𝑢𝑙𝑠superscript𝐻1differential-d𝑠𝐶𝑇subscriptnormsubscript𝑢𝑙superscript𝑊1𝑟\int_{0}^{T}\|u_{l}(s)\|_{H^{1}}ds\leq C\sqrt{T}\|u_{l}\|_{W^{1,r}}, on déduit du théorème du point fixe qu’il existe c>0𝑐0c>0 tel que l’équation (5.5) admet un unique point fixe dans la boule de rayon R𝑅R de

XT=C0((0,T);H2(M)X_{T}=C^{0}((0,T);H^{2}(M)

dès que

TRp1+TulW1,rp1+TRp2ulW1,rc,etTulW1,rpcRformulae-sequence𝑇superscript𝑅𝑝1𝑇superscriptsubscriptnormsubscript𝑢𝑙superscript𝑊1𝑟𝑝1𝑇superscript𝑅𝑝2subscriptnormsubscript𝑢𝑙superscript𝑊1𝑟𝑐et𝑇superscriptsubscriptnormsubscript𝑢𝑙superscript𝑊1𝑟𝑝𝑐𝑅TR^{p-1}+\sqrt{T}\|u_{l}\|_{W^{1,r}}^{p-1}+\sqrt{T}R^{p-2}\|u_{l}\|_{W^{1,r}}\leq c,\ \text{et}\ \sqrt{T}\|u_{l}\|_{W^{1,r}}^{p}\leq cR

Comme il existe α>0,β>0formulae-sequence𝛼0𝛽0\alpha>0,\beta>0 petits tels que ces inéquations ont une solution en R𝑅R pour ulW1,rαTβsubscriptnormsubscript𝑢𝑙superscript𝑊1𝑟𝛼superscript𝑇𝛽\|u_{l}\|_{W^{1,r}}\leq\alpha T^{-\beta}, on déduit (5.4) de C.9 et (C.10). A nouveau d’après C.9 et (C.10), ulsubscript𝑢𝑙u_{l} vérifie (5.3). De plus, d’après (5.5), et puisque (ul+v)L1((0,T),H1(M))subscript𝑢𝑙𝑣superscript𝐿10𝑇superscript𝐻1𝑀(u_{l}+v)\in L^{1}((0,T),H^{1}(M)), les inégalités de Strichartz pour l’équation des ondes en dimension 333 impliquent pour 1q+3r=121𝑞3𝑟12{1\over q}+{3\over r}={1\over 2} et q]2,]q\in]2,\infty], qu’on a vLq((0,T),W1,r(M))𝑣superscript𝐿𝑞0𝑇superscript𝑊1𝑟𝑀v\in L^{q}((0,T),W^{1,r}(M)) et tvLq((0,T),Lr(M))subscript𝑡𝑣superscript𝐿𝑞0𝑇superscript𝐿𝑟𝑀\partial_{t}v\in L^{q}((0,T),L^{r}(M)), donc v𝑣v vérifie (5.3). La preuve du théorème 14 est complète. ∎

Théorème 15 (Unicité fort-faible).

Pour μ𝜇\mu-presque toutes données initiales (u0,u1)subscript𝑢0subscript𝑢1(u_{0},u_{1}) dans l’espace d’énergie, H1(M)×L2(M)superscript𝐻1𝑀superscript𝐿2𝑀H^{1}(M)\times L^{2}(M), on a u0Lp+1subscript𝑢0superscript𝐿𝑝1u_{0}\in L^{p+1} et toute solution faible de (5.1) vérifiant l’inégalité d’énergie (5.2) coïncide avec la solution donnée par le théorème 14 sur l’intervalle de temps (0,T)0𝑇(0,T)

Démonstration.

Le théorème 15 est une conséquence directe du résultat de stabilité suivant:

Proposition 5.1.

Soit u𝑢u une solution forte de l’équation des ondes (5.1) définie sur [0,T]0𝑇[0,T], de données initiales (u0,u1)subscript𝑢0subscript𝑢1(u_{0},u_{1}), donnée par le théorème 14. Il existe C>0𝐶0C>0 tel que pour toute solution (faible) v𝑣v sur l’intervalle [0,T]0𝑇[0,T] de l’équation (5.1), de données initiales (v0,v1)(H1(M)Lp+1(M))×L2(M)subscript𝑣0subscript𝑣1superscript𝐻1𝑀superscript𝐿𝑝1𝑀superscript𝐿2𝑀(v_{0},v_{1})\in(H^{1}(M)\cap L^{p+1}(M))\times L^{2}(M) vérifiant

t[0,T](v)(t)(v)(0),formulae-sequencefor-all𝑡0𝑇𝑣𝑡𝑣0\forall t\in[0,T]\quad\mathcal{E}(v)(t)\leq\mathcal{E}(v)(0),

on a

(uv)(t)+uvL2(M)2(t)C((uv)(0)+uvL2(M)2(0))𝑢𝑣𝑡subscriptsuperscriptnorm𝑢𝑣2superscript𝐿2𝑀𝑡𝐶𝑢𝑣0subscriptsuperscriptnorm𝑢𝑣2superscript𝐿2𝑀0\mathcal{E}(u-v)(t)+\|u-v\|^{2}_{L^{2}(M)}(t)\leq C\bigl{(}\mathcal{E}(u-v)(0)+\|u-v\|^{2}_{L^{2}(M)}(0)\bigr{)}

Pour démontrer cette proposition, on reprend et on affine un résultat similaire de Struwe [29] (démontré pour des solutions fortes Csuperscript𝐶C^{\infty}), (il faut modifier la preuve pour l’adapter au niveau de régularité des solutions fortes données par le théorème 14). On notera w=vu𝑤𝑣𝑢w=v-u et Dw=(tw,xw)𝐷𝑤subscript𝑡𝑤subscript𝑥𝑤Dw=(\partial_{t}w,\nabla_{x}w). On a

(t2w𝚫xw)+(u+w)pup=0superscriptsubscript𝑡2𝑤subscript𝚫𝑥𝑤superscript𝑢𝑤𝑝superscript𝑢𝑝0(\partial_{t}^{2}w-\mathbf{\Delta}_{x}w)+(u+w)^{p}-u^{p}=0

et

(v)=(u)+I+II𝑣𝑢𝐼𝐼𝐼\mathcal{E}(v)=\mathcal{E}(u)+I+II

avec

I=MDuDw+upw𝐼subscript𝑀𝐷𝑢𝐷𝑤superscript𝑢𝑝𝑤I=\int_{M}Du\cdot Dw+u^{p}w
II=M|Dw|22+(u+w)p+1up+1p+1upw𝐼𝐼subscript𝑀superscript𝐷𝑤22superscript𝑢𝑤𝑝1superscript𝑢𝑝1𝑝1superscript𝑢𝑝𝑤II=\int_{M}\frac{|Dw|^{2}}{2}+\frac{(u+w)^{p+1}-u^{p+1}}{p+1}-u^{p}w

Un calcul (justifié par une régularisation de u𝑢u et un passage à la limite) donne

ddtI(t)=M(up+pup1w(u+w)p)tu𝑑𝑑𝑡𝐼𝑡subscript𝑀superscript𝑢𝑝𝑝superscript𝑢𝑝1𝑤superscript𝑢𝑤𝑝subscript𝑡𝑢\frac{d}{dt}I(t)=\int_{M}(u^{p}+pu^{p-1}w-(u+w)^{p})\partial_{t}u (5.9)

On va montrer qu’il existe une fonction g(t)L2L1𝑔𝑡superscript𝐿2superscript𝐿1g(t)\in L^{2}\subset L^{1} telle qu’on ait

|ddtI(t)|C((w)+wL22)(t)g(t)𝑑𝑑𝑡𝐼𝑡𝐶𝑤superscriptsubscriptnorm𝑤superscript𝐿22𝑡𝑔𝑡\bigl{|}\frac{d}{dt}I(t)\Bigr{|}\leq C(\mathcal{E}(w)+\|w\|_{L^{2}}^{2})(t)g(t) (5.10)

Supposons provisoirement (5.10) démontré. Un calcul simple montre que

(u+w)p+1up+1p+1upw1Cwp+1Cw2superscript𝑢𝑤𝑝1superscript𝑢𝑝1𝑝1superscript𝑢𝑝𝑤1𝐶superscript𝑤𝑝1𝐶superscript𝑤2\frac{(u+w)^{p+1}-u^{p+1}}{p+1}-u^{p}w\geq\frac{1}{C}w^{p+1}-Cw^{2}

ce qui implique

II(t)1C(w)(t)CwL22(t)𝐼𝐼𝑡1𝐶𝑤𝑡𝐶subscriptsuperscriptnorm𝑤2superscript𝐿2𝑡II(t)\geq\frac{1}{C}\mathcal{E}(w)(t)-C\|w\|^{2}_{L^{2}}(t) (5.11)

Si on revient à l’hypothèse de décroissance de l’énergie de v𝑣v, on obtient

0(v)(0)(v)(t)II(t)II(0)+I(0)I(t)0𝑣0𝑣𝑡𝐼𝐼𝑡𝐼𝐼0𝐼0𝐼𝑡0\leq\mathcal{E}(v)(0)-\mathcal{E}(v)(t)\Rightarrow II(t)\leq II(0)+I(0)-I(t) (5.12)

Comme pour q𝑞q assez grand, u0W1,q(M)L(M)subscript𝑢0superscript𝑊1𝑞𝑀superscript𝐿𝑀u_{0}\in W^{1,q}(M)\subset L^{\infty}(M), on a

|II(0)|(w)(0)+CwL22(0),𝐼𝐼0𝑤0𝐶superscriptsubscriptnorm𝑤superscript𝐿220\bigl{|}II(0)\Bigr{|}\leq\mathcal{E}(w)(0)+C\|w\|_{L^{2}}^{2}(0),

ceci implique d’après (5.10), (5.11), et  (5.12),

(w)(t)C(0t((w)+wL22)(s)g(s)𝑑s+wL22(t)+(w)(0)+wL22(0))𝑤𝑡𝐶superscriptsubscript0𝑡𝑤superscriptsubscriptnorm𝑤superscript𝐿22𝑠𝑔𝑠differential-d𝑠superscriptsubscriptnorm𝑤superscript𝐿22𝑡𝑤0superscriptsubscriptnorm𝑤superscript𝐿220\mathcal{E}(w)(t)\leq C\Big{(}\int_{0}^{t}(\mathcal{E}(w)+\|w\|_{L^{2}}^{2})(s)g(s)ds+\|w\|_{L^{2}}^{2}(t)+\mathcal{E}(w)(0)+\|w\|_{L^{2}}^{2}(0)\Big{)}

mais d’après l’inégalité de Minkowski,

wL22(t)C(0ttwL22(s)𝑑s+wL22(0))subscriptsuperscriptnorm𝑤2superscript𝐿2𝑡𝐶superscriptsubscript0𝑡superscriptsubscriptnormsubscript𝑡𝑤superscript𝐿22𝑠differential-d𝑠superscriptsubscriptnorm𝑤superscript𝐿220\|w\|^{2}_{L^{2}}(t)\leq C(\int_{0}^{t}\|\partial_{t}w\|_{L^{2}}^{2}(s)ds+\|w\|_{L^{2}}^{2}(0)) (5.13)

et donc

((w)+wL22)(t)C(0t((w)+wL22)(s)(1+g(s))𝑑s+(w)(0)+wL22(0))𝑤superscriptsubscriptnorm𝑤superscript𝐿22𝑡𝐶superscriptsubscript0𝑡𝑤superscriptsubscriptnorm𝑤superscript𝐿22𝑠1𝑔𝑠differential-d𝑠𝑤0superscriptsubscriptnorm𝑤superscript𝐿220(\mathcal{E}(w)+\|w\|_{L^{2}}^{2})(t)\leq C\Big{(}\int_{0}^{t}(\mathcal{E}(w)+\|w\|_{L^{2}}^{2})(s)(1+g(s))ds+\mathcal{E}(w)(0)+\|w\|_{L^{2}}^{2}(0)\Big{)}

Le lemme de Gronwall démontre alors la proposition 5.1.
Montrons à présent (5.10). On note J(t)=((w)+wL22)(t)𝐽𝑡𝑤superscriptsubscriptnorm𝑤superscript𝐿22𝑡J(t)=(\mathcal{E}(w)+\|w\|_{L^{2}}^{2})(t). Le terme ddtI(t)𝑑𝑑𝑡𝐼𝑡\frac{d}{dt}I(t) est combinaison linéaire de termes Mwlupltusubscript𝑀superscript𝑤𝑙superscript𝑢𝑝𝑙subscript𝑡𝑢\int_{M}w^{l}u^{p-l}\partial_{t}u avec l{2,,p}𝑙2𝑝l\in\{2,...,p\}. D’après (5.3), on a upltuL2((0,T);Lr(M))superscript𝑢𝑝𝑙subscript𝑡𝑢superscript𝐿20𝑇superscript𝐿𝑟𝑀u^{p-l}\partial_{t}u\in L^{2}((0,T);L^{r}(M)) pour tout r<𝑟r<\infty. Il suffit donc de vérifier qu’on a pour tout l{2,,p}𝑙2𝑝l\in\{2,...,p\}, et pour fr<L2((0,T);Lr(M))𝑓subscript𝑟superscript𝐿20𝑇superscript𝐿𝑟𝑀f\in\cap_{r<\infty}L^{2}((0,T);L^{r}(M)),

|Mwlf|J(t)g(t),avecgL2formulae-sequencesubscript𝑀superscript𝑤𝑙𝑓𝐽𝑡𝑔𝑡avec𝑔superscript𝐿2|\int_{M}w^{l}f|\leq J(t)g(t),\ \text{avec}\ g\in L^{2} (5.14)

Choisissons pour j𝑗j\in\mathbb{N} des φjsubscript𝜑𝑗\varphi_{j} tels que jφj2(2js)=1subscript𝑗superscriptsubscript𝜑𝑗2superscript2𝑗𝑠1\sum_{j}\varphi_{j}^{2}(2^{-j}s)=1, φ0subscript𝜑0\varphi_{0} à support dans [0,3]delimited-[]0.3[0,3], φjsubscript𝜑𝑗\varphi_{j} à support dans [1,5]delimited-[]1.5[1,5], la famille des φjsubscript𝜑𝑗\varphi_{j} étant uniformément Csuperscript𝐶C^{\infty}. Soit Aj=φj(2j)subscript𝐴𝑗subscript𝜑𝑗superscript2𝑗A_{j}=\varphi_{j}(2^{-j}\sqrt{-\triangle}). Alors les opd autoadjoints Ajsubscript𝐴𝑗A_{j} sont uniformément en j𝑗j bornés sur tous les Lqsuperscript𝐿𝑞L^{q}, q[1,]𝑞1q\in[1,\infty], et on a Aj2=Idsuperscriptsubscript𝐴𝑗2𝐼𝑑\sum A_{j}^{2}=Id. Il en résulte Mwlf=jMAj(wl)Aj(f)subscript𝑀superscript𝑤𝑙𝑓subscript𝑗subscript𝑀subscript𝐴𝑗superscript𝑤𝑙subscript𝐴𝑗𝑓\int_{M}w^{l}f=\sum_{j}\int_{M}A_{j}(w^{l})A_{j}(f). Par hypothèse sur la fonction f𝑓f, on a pour tout r<𝑟r<\infty

Aj(f)L(M)2jd/rgr(t),avecgrL2formulae-sequencesubscriptnormsubscript𝐴𝑗𝑓superscript𝐿𝑀superscript2𝑗𝑑𝑟subscript𝑔𝑟𝑡avecsubscript𝑔𝑟superscript𝐿2\|A_{j}(f)\|_{L^{\infty}(M)}\leq 2^{jd/r}g_{r}(t),\ \text{avec}\ g_{r}\in L^{2} (5.15)

Soit χ(s)C𝜒𝑠superscript𝐶\chi(s)\in C^{\infty} égal à 1 pour s1𝑠1s\leq 1 et nul pour s2𝑠2s\geq 2. On a, avec λj>0subscript𝜆𝑗0\lambda_{j}>0

Aj(wl)=Aj(wlχ(w2λj2))+Aj(wl(1χ)(w2λj2))=Ij+IIjsubscript𝐴𝑗superscript𝑤𝑙subscript𝐴𝑗superscript𝑤𝑙𝜒superscript𝑤2superscriptsubscript𝜆𝑗2subscript𝐴𝑗superscript𝑤𝑙1𝜒superscript𝑤2superscriptsubscript𝜆𝑗2subscript𝐼𝑗𝐼subscript𝐼𝑗A_{j}(w^{l})=A_{j}(w^{l}\chi({w^{2}\over\lambda_{j}^{2}}))+A_{j}(w^{l}(1-\chi)({w^{2}\over\lambda_{j}^{2}}))=I_{j}+II_{j} (5.16)

On a avec C𝐶C indépendant de j𝑗j,

IIjL1(M)Cwl(1χ)(w2λj2)L1(M)Cλjp+1lwLp+1(M)p+1CJ(t)λjp+1lsubscriptnorm𝐼subscript𝐼𝑗superscript𝐿1𝑀𝐶subscriptnormsuperscript𝑤𝑙1𝜒superscript𝑤2superscriptsubscript𝜆𝑗2superscript𝐿1𝑀𝐶superscriptsubscript𝜆𝑗𝑝1𝑙subscriptsuperscriptnorm𝑤𝑝1superscript𝐿𝑝1𝑀𝐶𝐽𝑡superscriptsubscript𝜆𝑗𝑝1𝑙\|II_{j}\|_{L^{1}(M)}\leq C\|w^{l}(1-\chi)({w^{2}\over\lambda_{j}^{2}})\|_{L^{1}(M)}\leq{C\over\lambda_{j}^{p+1-l}}\|w\|^{p+1}_{L^{p+1}(M)}\leq{CJ(t)\over\lambda_{j}^{p+1-l}} (5.17)

et aussi, en utilisant l2𝑙2l\geq 2 et wxwL1wL2xwL2subscriptnorm𝑤subscript𝑥𝑤superscript𝐿1subscriptnorm𝑤superscript𝐿2subscriptnormsubscript𝑥𝑤superscript𝐿2\|w\nabla_{x}w\|_{L^{1}}\leq\|w\|_{L^{2}}\|\nabla_{x}w\|_{L^{2}}

xIjL1(M)Aj(x(wlχ)L1(M)+[Aj,x](wlχ)L1(M)\displaystyle\|\nabla_{x}I_{j}\|_{L^{1}(M)}\leq\|A_{j}(\nabla_{x}(w^{l}\chi)\|_{L^{1}(M)}+\|[A_{j},\nabla_{x}](w^{l}\chi)\|_{L^{1}(M)} (5.18)
Cλjl2(wL2xwL2+wL22)Cλjl2J(t)absent𝐶superscriptsubscript𝜆𝑗𝑙2subscriptnorm𝑤superscript𝐿2subscriptnormsubscript𝑥𝑤superscript𝐿2superscriptsubscriptnorm𝑤superscript𝐿22𝐶superscriptsubscript𝜆𝑗𝑙2𝐽𝑡\displaystyle\leq C\lambda_{j}^{l-2}(\|w\|_{L^{2}}\|\nabla_{x}w\|_{L^{2}}+\|w\|_{L^{2}}^{2})\leq C\lambda_{j}^{l-2}J(t)

En écrivant

Mwlf=MA0(wl)A0(f)+j1MIIj(wl)Aj(f)+j1MIj(wl)1Aj(f)subscript𝑀superscript𝑤𝑙𝑓subscript𝑀subscript𝐴0superscript𝑤𝑙subscript𝐴0𝑓subscript𝑗1subscript𝑀𝐼subscript𝐼𝑗superscript𝑤𝑙subscript𝐴𝑗𝑓subscript𝑗1subscript𝑀subscript𝐼𝑗superscript𝑤𝑙superscript1subscript𝐴𝑗𝑓\int_{M}w^{l}f=\int_{M}A_{0}(w^{l})A_{0}(f)+\sum_{j\geq 1}\int_{M}II_{j}(w^{l})A_{j}(f)+\sum_{j\geq 1}\int_{M}\triangle I_{j}(w^{l})\triangle^{-1}A_{j}(f) (5.19)

on obtient donc en utilisant (5.15), (5.17) et (5.18), et |MA0(wl)A0(f)|CJ(t)gr(t)subscript𝑀subscript𝐴0superscript𝑤𝑙subscript𝐴0𝑓𝐶𝐽𝑡subscript𝑔𝑟𝑡|\int_{M}A_{0}(w^{l})A_{0}(f)|\leq CJ(t)g_{r}(t)

|Mwlf|CJ(t)gr(t)(1+j12jd/rλjp+1l+j12j2jd/rλjl2)subscript𝑀superscript𝑤𝑙𝑓𝐶𝐽𝑡subscript𝑔𝑟𝑡1subscript𝑗1superscript2𝑗𝑑𝑟superscriptsubscript𝜆𝑗𝑝1𝑙subscript𝑗1superscript2𝑗superscript2𝑗𝑑𝑟superscriptsubscript𝜆𝑗𝑙2|\int_{M}w^{l}f|\leq CJ(t)g_{r}(t)\Big{(}1+\sum_{j\geq 1}{2^{jd/r}\over\lambda_{j}^{p+1-l}}+\sum_{j\geq 1}2^{-j}2^{jd/r}\lambda_{j}^{l-2}\Big{)} (5.20)

ce qui prouve (5.14) avec le choix λj=2jasubscript𝜆𝑗superscript2𝑗𝑎\lambda_{j}=2^{ja}, a]0,1p2[a\in]0,{1\over p-2}[ et r𝑟r grand. ∎

6 Cas des variétés à bord

Dans le cas où la variété M𝑀M à un bord tel que MM𝑀𝑀M\cup\partial M est compacte, une bonne partie des résultats exposés dans cet article reste vraie si on considère le laplacien sur (M,g)𝑀𝑔(M,g) avec conditions de Dirichlet ou Neumann. En effet, la formule de Weyl avec reste précisé (1.2) reste vraie d’après les travaux d’Ivrii [17], donc les minorations/majorations de (2.7) aussi. En ce qui concerne l’estimée ex,hC0Nhsubscript𝑒𝑥subscript𝐶0subscript𝑁e_{x,h}\leq C_{0}N_{h}, elle est conséquence dans le cas avec bord, des travaux de Sogge [28] pour les conditions aux limites de Dirichlet, puis Smith-Sogge [26] pour les conditions de Neuman. En effet, d’après [28, Proposition 2.3], on obtient

Proposition 6.1.

Supposons que ah=1,bh=1+hformulae-sequencesubscript𝑎1subscript𝑏1a_{h}=1,b_{h}=1+h. Alors il existe C>0𝐶0C>0 tel que pour tout xM𝑥𝑀x\in M et tout 0<h1010<h\leq 1,

ΠhL1(M)L(M)Ch1d.subscriptnormsubscriptΠsuperscript𝐿1𝑀superscript𝐿𝑀𝐶superscript1𝑑\|\Pi_{h}\|_{L^{1}(M)\rightarrow L^{\infty}(M)}\leq Ch^{1-d}.

Il suffit ensuite dans le cas général de recouvrir l’intervalle (ah,bh)subscript𝑎subscript𝑏(a_{h},b_{h}) par un nombre fini (d’ordre (bhah)/hsubscript𝑏subscript𝑎(b_{h}-a_{h})/h) d’intervalles de taille hh, d’appliquer la proposition 6.1 à chacun de ces intervalles pour obtenir dans le cas général

ΠhL1(M)L(M)Chd(bhah).subscriptnormsubscriptΠsuperscript𝐿1𝑀superscript𝐿𝑀𝐶superscript𝑑subscript𝑏subscript𝑎\|\Pi_{h}\|_{L^{1}(M)\rightarrow L^{\infty}(M)}\leq Ch^{-d}(b_{h}-a_{h}).

Puis, le noyau de l’opérateur ΠhsubscriptΠ\Pi_{h} étant donné par

Kh(x,y)=kIhek(x)ek(y)¯,subscript𝐾𝑥𝑦subscript𝑘subscript𝐼subscript𝑒𝑘𝑥¯subscript𝑒𝑘𝑦K_{h}(x,y)=\sum_{k\in I_{h}}e_{k}(x)\overline{e_{k}(y)},

on obtient

supxM|ex,h|KhL(M×M)=ΠhL1(M)LChd(bhah).subscriptsupremum𝑥𝑀subscript𝑒𝑥subscriptnormsubscript𝐾superscript𝐿𝑀𝑀subscriptnormsubscriptΠsuperscript𝐿1𝑀superscript𝐿𝐶superscript𝑑subscript𝑏subscript𝑎\sup_{x\in M}|e_{x,h}|\leq\|K_{h}\|_{L^{\infty}(M\times M)}=\|\Pi_{h}\|_{L^{1}(M)\rightarrow L^{\infty}}\leq Ch^{-d}(b_{h}-a_{h}).

On en déduit que les résultats des sections 2.12.3 ainsi que la remarque 3.3 restent valides dans ce cadre. Il est possible que les résultats de la section 5 puissent aussi être étendus à ce cadre, mais la plage des estimations de Strichartz valides dans ce cadre des problèmes aux limites étant plus réstreinte (voir [8, 16, 6]), cela nécessiterait une analyse plus précise.

Annexe A Calcul des probabilités sur les sphères

On note L(dx)𝐿𝑑𝑥L(dx) la mesure de Lebesgue sur Nsuperscript𝑁\mathbb{R}^{N} et pNsubscript𝑝𝑁p_{N} la probabilité uniforme sur la sphère unité S(N)𝑆𝑁S(N) de Nsuperscript𝑁\mathbb{R}^{N} . La probabilité pNsubscript𝑝𝑁p_{N} est la mesure image de Π1jN12πe|xj|2/2L(dxj)subscriptΠ1𝑗𝑁12𝜋superscript𝑒superscriptsubscript𝑥𝑗22𝐿𝑑subscript𝑥𝑗\Pi_{1\leq j\leq N}{1\over\sqrt{2\pi}}e^{-|x_{j}|^{2}/2}L(dx_{j}) par l’application π𝜋\pi

x=(x1,,xN)π(x)=a=(a1,,aN)S(N),aj=xjxl2formulae-sequence𝑥subscript𝑥1subscript𝑥𝑁maps-to𝜋𝑥𝑎subscript𝑎1subscript𝑎𝑁𝑆𝑁subscript𝑎𝑗subscript𝑥𝑗superscriptsubscript𝑥𝑙2x=(x_{1},...,x_{N})\mapsto\pi(x)=a=(a_{1},...,a_{N})\in S(N),\quad a_{j}={x_{j}\over\sqrt{\sum x_{l}^{2}}} (A.1)

En effet, π(Π1jN12πexj2/2L(dxj))subscript𝜋subscriptΠ1𝑗𝑁12𝜋superscript𝑒superscriptsubscript𝑥𝑗22𝐿𝑑subscript𝑥𝑗\pi_{\ast}\big{(}\Pi_{1\leq j\leq N}{1\over\sqrt{2\pi}}e^{-x_{j}^{2}/2}L(dx_{j})\big{)} est une probabilité sur S(N)𝑆𝑁S(N) invariante par les isométries de S(N)𝑆𝑁S(N), puisque pour tout gSO(N)𝑔𝑆𝑂𝑁g\in SO(N), gπ=πg𝑔𝜋𝜋𝑔g\pi=\pi g, et Π1jN12πexj2/2L(dxj)=(2π)N/2e|x|2/2L(dx)subscriptΠ1𝑗𝑁12𝜋superscript𝑒superscriptsubscript𝑥𝑗22𝐿𝑑subscript𝑥𝑗superscript2𝜋𝑁2superscript𝑒superscript𝑥22𝐿𝑑𝑥\Pi_{1\leq j\leq N}{1\over\sqrt{2\pi}}e^{-x_{j}^{2}/2}L(dx_{j})=(2\pi)^{-N/2}e^{-|x|^{2}/2}L(dx) est invariante par l’action de SO(N)𝑆𝑂𝑁SO(N).

Soit M1𝑀1M\geq 1 fixé . Pour Nj1subscript𝑁𝑗1N_{j}\geq 1, soit N=N1++NM𝑁subscript𝑁1subscript𝑁𝑀N=N_{1}+...+N_{M}. La mesure de Lebesgue sur N=ΠjNjsuperscript𝑁subscriptΠ𝑗superscriptsubscript𝑁𝑗\mathbb{R}^{N}=\Pi_{j}\mathbb{R}^{N_{j}} est donnée dans les coordonnées x=(x1,,xM),xj=ρjωjNjformulae-sequence𝑥subscript𝑥1subscript𝑥𝑀subscript𝑥𝑗subscript𝜌𝑗subscript𝜔𝑗superscriptsubscript𝑁𝑗x=(x_{1},...,x_{M}),\ x_{j}=\rho_{j}\omega_{j}\in\mathbb{R}^{N_{j}}, avec ρj>0,ωjS(Nj)formulae-sequencesubscript𝜌𝑗0subscript𝜔𝑗𝑆subscript𝑁𝑗\rho_{j}>0,\ \omega_{j}\in S(N_{j}) par la formule

Πj=1MρjNj1dρjcNjpNj(ωj)tensor-productsuperscriptsubscriptΠ𝑗1𝑀superscriptsubscript𝜌𝑗subscript𝑁𝑗1𝑑subscript𝜌𝑗subscript𝑐subscript𝑁𝑗subscript𝑝subscript𝑁𝑗subscript𝜔𝑗\Pi_{j=1}^{M}\rho_{j}^{N_{j}-1}d\rho_{j}\otimes c_{N_{j}}p_{N_{j}}(\omega_{j}) (A.2)

cNsubscript𝑐𝑁c_{N} est le volume de S(N)𝑆𝑁S(N). En particulier, l’application |π|Msubscript𝜋𝑀|\pi|_{M}, de S(N)𝑆𝑁S(N) dans la sphère réelle S(M1)M𝑆𝑀1superscript𝑀S(M-1)\subset\mathbb{R}^{M}

x|π|M(x)=(|x1|,,|xM|)maps-to𝑥subscript𝜋𝑀𝑥subscript𝑥1subscript𝑥𝑀x\mapsto|\pi|_{M}(x)=(|x_{1}|,...,|x_{M}|)

envoie pNsubscript𝑝𝑁p_{N} sur la probabilité

(|π|M)pN=ΠjcNjcNΠj 1ρj0ρjNj1dσ(ρ)subscriptsubscript𝜋𝑀subscript𝑝𝑁subscriptΠ𝑗subscript𝑐subscript𝑁𝑗subscript𝑐𝑁subscriptΠ𝑗subscript1subscript𝜌𝑗0superscriptsubscript𝜌𝑗subscript𝑁𝑗1𝑑𝜎𝜌(|\pi|_{M})_{\ast}p_{N}={\Pi_{j}c_{N_{j}}\over c_{N}}\Pi_{j}\ 1_{\rho_{j}\geq 0}\ \rho_{j}^{N_{j}-1}d\sigma(\rho) (A.3)

dσ(ρ)𝑑𝜎𝜌d\sigma(\rho) est la mesure de Lebesque sur S(M1)𝑆𝑀1S(M-1).

En choisissant M=2,N1=2,N2=N2formulae-sequence𝑀2formulae-sequencesubscript𝑁12subscript𝑁2𝑁2M=2,N_{1}=2,N_{2}=N-2, on a donc pour x=(x1,x2)S(N)𝑥subscript𝑥1subscript𝑥2𝑆𝑁x=(x_{1},x_{2})\in S(N), et pour t=cosθ0[0,1],θ0[0,π/2]formulae-sequence𝑡subscript𝜃0delimited-[]0.1subscript𝜃00𝜋2t=\cos\theta_{0}\in[0,1],\theta_{0}\in[0,\pi/2],

pN(|x1|>t)=c2cN2cN0θ0cosθ(sinθ)N3𝑑θ=c2cN2cN(N2)(sinθ0)N2subscript𝑝𝑁subscript𝑥1𝑡subscript𝑐2subscript𝑐𝑁2subscript𝑐𝑁superscriptsubscript0subscript𝜃0𝜃superscript𝜃𝑁3differential-d𝜃subscript𝑐2subscript𝑐𝑁2subscript𝑐𝑁𝑁2superscriptsubscript𝜃0𝑁2p_{N}(|x_{1}|>t)={c_{2}c_{N-2}\over c_{N}}\int_{0}^{\theta_{0}}\cos\theta(\sin\theta)^{N-3}d\theta={c_{2}c_{N-2}\over c_{N}(N-2)}(\sin\theta_{0})^{N-2} (A.4)

En choisissant θ0=π/2subscript𝜃0𝜋2\theta_{0}=\pi/2, on obtient

pN(|x1|>0)=c2cN2cN(N2)=1subscript𝑝𝑁subscript𝑥10subscript𝑐2subscript𝑐𝑁2subscript𝑐𝑁𝑁21p_{N}(|x_{1}|>0)={c_{2}c_{N-2}\over c_{N}(N-2)}=1 (A.5)

d’où

pN(|x1|>t)=𝟏t[0,1[(1t2)N21p_{N}(|x_{1}|>t)={\bf 1}_{t\in[0,1[}(1-t^{2})^{\frac{N}{2}-1} (A.6)

Rappelons aussi le résultat suivant de concentration de la mesure (voir par exemple [21, Theorem 2.3 et (1.10), (1.12)])

Proposition A.1.

Considerons une fonction F𝐹F Lipschitz sur la sphère 𝕊d=S(d+1)superscript𝕊𝑑𝑆𝑑1\mathbb{S}^{d}=S(d+1) (munie de sa distance géodésique naturelle et de la mesure de probabilité uniforme, μ𝜇\mu). On définit sa médiane (F)𝐹\mathcal{M}(F) par la relation

μ(F(F))12,μ(F(F))12.formulae-sequence𝜇𝐹𝐹12𝜇𝐹𝐹12\mu(F\geq\mathcal{M}(F))\geq\frac{1}{2},\qquad\mu(F\leq\mathcal{M}(F))\geq\frac{1}{2}.

Alors, pour tout r>0𝑟0r>0,

μ(|F(F)|>r)2e(d1)r22FLips2𝜇𝐹𝐹𝑟2superscript𝑒𝑑1superscript𝑟22superscriptsubscriptnorm𝐹Lips2\mu(|F-\mathcal{M}(F)|>r)\leq 2e^{-(d-1)\frac{r^{2}}{2\|F\|_{\text{Lips}}^{2}}} (A.7)

Annexe B Calcul hh-pseudodifférentiel

Nous rappelons ici les bases du calcul hh-pseudo-différentiel sur M𝑀M, pour lesquelles nous renvoyons à [23]. Pour m𝑚m\in\mathbb{R}, soit Smsuperscript𝑆𝑚S^{m} l’espace des fonctions a(x,ξ,h)𝑎𝑥𝜉a(x,\xi,h) de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} en (x,ξ)2d𝑥𝜉superscript2𝑑(x,\xi)\in\mathbb{R}^{2d}, dépendantes du paramètre h]0,1]h\in]0,1] telles que pour tout α,β𝛼𝛽\alpha,\beta, il existe Cα,βsubscript𝐶𝛼𝛽C_{\alpha,\beta} tel que pour tout (x,ξ)2d𝑥𝜉superscript2𝑑(x,\xi)\in\mathbb{R}^{2d} et tout h]0,1]h\in]0,1] on a

|xαξβa(x,ξ,h)|Cα,β(1+|ξ|)m|β|subscriptsuperscript𝛼𝑥subscriptsuperscript𝛽𝜉𝑎𝑥𝜉subscript𝐶𝛼𝛽superscript1𝜉𝑚𝛽|\partial^{\alpha}_{x}\partial^{\beta}_{\xi}a(x,\xi,h)|\leq C_{\alpha,\beta}(1+|\xi|)^{m-|\beta|} (B.1)

Pour aSm𝑎superscript𝑆𝑚a\in S^{m}, on note Op(a)𝑂𝑝𝑎Op(a) l’opérateur h-pseudodifférentiel agissant sur l’espace de Schwartz 𝒮(d)𝒮superscript𝑑\mathcal{S}(\mathbb{R}^{d})

Op(a)(f)(x)=(2πh)dei(xy)ξ/ha(x,ξ,h)f(y)𝑑y𝑑ξ𝑂𝑝𝑎𝑓𝑥superscript2𝜋𝑑superscript𝑒𝑖𝑥𝑦𝜉𝑎𝑥𝜉𝑓𝑦differential-d𝑦differential-d𝜉Op(a)(f)(x)=(2\pi h)^{-d}\int e^{i(x-y)\xi/h}a(x,\xi,h)f(y)dyd\xi (B.2)

Rappelons que pour aS0𝑎superscript𝑆0a\in S^{0}, l’opérateur Op(a)𝑂𝑝𝑎Op(a) est uniformément en hh borné sur L2(d)superscript𝐿2superscript𝑑L^{2}(\mathbb{R}^{d}), et que pour aSm,bSkformulae-sequence𝑎superscript𝑆𝑚𝑏superscript𝑆𝑘a\in S^{m},b\in S^{k}, on a Op(a)Op(b)=Op(c)𝑂𝑝𝑎𝑂𝑝𝑏𝑂𝑝𝑐Op(a)Op(b)=Op(c)c=abSm+k𝑐𝑎𝑏superscript𝑆𝑚𝑘c=a\sharp b\in S^{m+k} est donné par l’intégrale oscillante

c(x,ξ,h)=(2πh)deizθ/ha(x,ξ+θ,h)b(x+z,ξ,h)𝑑z𝑑θ𝑐𝑥𝜉superscript2𝜋𝑑superscript𝑒𝑖𝑧𝜃𝑎𝑥𝜉𝜃𝑏𝑥𝑧𝜉differential-d𝑧differential-d𝜃c(x,\xi,h)=(2\pi h)^{-d}\int e^{-iz\theta/h}a(x,\xi+\theta,h)b(x+z,\xi,h)dzd\theta (B.3)

et admet le développement asymptotique

c(x,ξ,h)=|α|<Nh|α|i|α|α!ξαa(x,ξ,h)xαb(x,ξ,h)+hNrN(x,ξ,h),rNSm+lNformulae-sequence𝑐𝑥𝜉subscript𝛼𝑁superscript𝛼superscript𝑖𝛼𝛼subscriptsuperscript𝛼𝜉𝑎𝑥𝜉subscriptsuperscript𝛼𝑥𝑏𝑥𝜉superscript𝑁subscript𝑟𝑁𝑥𝜉subscript𝑟𝑁superscript𝑆𝑚𝑙𝑁c(x,\xi,h)=\sum_{|\alpha|<N}{h^{|\alpha|}\over i^{|\alpha|}\alpha!}\partial^{\alpha}_{\xi}a(x,\xi,h)\partial^{\alpha}_{x}b(x,\xi,h)+h^{N}r_{N}(x,\xi,h),\quad r_{N}\in S^{m+l-N} (B.4)

Le sous espace Sclmsubscriptsuperscript𝑆𝑚𝑐𝑙S^{m}_{cl} de Smsuperscript𝑆𝑚S^{m} est l’ensemble des a(x,ξ,h)Sm𝑎𝑥𝜉superscript𝑆𝑚a(x,\xi,h)\in S^{m} tels qu’il existe une suite an(x,ξ)Smn,n0formulae-sequencesubscript𝑎𝑛𝑥𝜉superscript𝑆𝑚𝑛𝑛0a_{n}(x,\xi)\in S^{m-n},n\geq 0 telle que pour tout N𝑁N, on a

a(x,ξ,h)=0n<N(h/i)nan(x,ξ)+hNrN(x,ξ,h),rnSmNformulae-sequence𝑎𝑥𝜉subscript0𝑛𝑁superscript𝑖𝑛subscript𝑎𝑛𝑥𝜉superscript𝑁subscript𝑟𝑁𝑥𝜉subscript𝑟𝑛superscript𝑆𝑚𝑁a(x,\xi,h)=\sum_{0\leq n<N}(h/i)^{n}a_{n}(x,\xi)+h^{N}r_{N}(x,\xi,h),\quad r_{n}\in S^{m-N} (B.5)

D’après (B.4), on a abSclm+k𝑎𝑏subscriptsuperscript𝑆𝑚𝑘𝑐𝑙a\sharp b\in S^{m+k}_{cl} pour aSclm𝑎subscriptsuperscript𝑆𝑚𝑐𝑙a\in S^{m}_{cl} et bSclk𝑏subscriptsuperscript𝑆𝑘𝑐𝑙b\in S^{k}_{cl}.

Soit ej(x)C(M),j0formulae-sequencesubscript𝑒𝑗𝑥superscript𝐶𝑀𝑗0e_{j}(x)\in C^{\infty}(M),j\geq 0 une base orthonormale dans L2(M,dgx)superscript𝐿2𝑀subscript𝑑𝑔𝑥L^{2}(M,d_{g}x) de fonctions propres de 𝚫𝚫-\mathbf{\Delta} avec 𝚫ej=ωj2ej𝚫subscript𝑒𝑗superscriptsubscript𝜔𝑗2subscript𝑒𝑗-\mathbf{\Delta}e_{j}=\omega_{j}^{2}e_{j}. Pour toute distribution f𝒟(M)𝑓superscript𝒟𝑀f\in\mathcal{D}^{\prime}(M), on pose cj(f)=fejdgxsubscript𝑐𝑗𝑓𝑓subscript𝑒𝑗subscript𝑑𝑔𝑥c_{j}(f)=\int fe_{j}d_{g}x de sorte qu’on a f(x)=jcj(f)ej(x)𝑓𝑥subscript𝑗subscript𝑐𝑗𝑓subscript𝑒𝑗𝑥f(x)=\sum_{j}c_{j}(f)e_{j}(x), la série étant convergente dans 𝒟(M)superscript𝒟𝑀\mathcal{D}^{\prime}(M). Pour s𝑠s\in\mathbb{R}, soit Hs(M)=(1𝚫g)s/2L2(M,dgx)superscript𝐻𝑠𝑀superscript1subscript𝚫𝑔𝑠2superscript𝐿2𝑀subscript𝑑𝑔𝑥H^{s}(M)=(1-\mathbf{\Delta}_{g})^{-s/2}L^{2}(M,d_{g}x) l’espace de Sobolev usuel sur M𝑀M. Pour f𝒟(M)𝑓superscript𝒟𝑀f\in\mathcal{D}^{\prime}(M) on a fHs(M)𝑓superscript𝐻𝑠𝑀f\in H^{s}(M) ssi fHs(M)2=j(1+ωj2)s|cj(f)|2<subscriptsuperscriptnorm𝑓2superscript𝐻𝑠𝑀subscript𝑗superscript1superscriptsubscript𝜔𝑗2𝑠superscriptsubscript𝑐𝑗𝑓2\|f\|^{2}_{H^{s}(M)}=\sum_{j}(1+\omega_{j}^{2})^{s}|c_{j}(f)|^{2}<\infty. On utilise aussi les normes semi-classiques Hssuperscript𝐻𝑠H^{s} définies par

fh,s2=j(1+h2ωj2)s|fj|2subscriptsuperscriptnorm𝑓2𝑠subscript𝑗superscript1superscript2superscriptsubscript𝜔𝑗2𝑠superscriptsubscript𝑓𝑗2\|f\|^{2}_{h,s}=\sum_{j}(1+h^{2}\omega_{j}^{2})^{s}|f_{j}|^{2} (B.6)

Une famille d’opérateurs Rhsubscript𝑅R_{h}, h]0,1]h\in]0,1], opérant sur 𝒟(M)superscript𝒟𝑀\mathcal{D}^{\prime}(M) est dîte régularisante ssi pour tout s,t,N𝑠𝑡𝑁s,t,N, Rhsubscript𝑅R_{h} envoie Hs(M)superscript𝐻𝑠𝑀H^{s}(M) dansHt(M)superscript𝐻𝑡𝑀H^{t}(M) et il existe Cs,t,Nsubscript𝐶𝑠𝑡𝑁C_{s,t,N} tel que pour tout h]0,1]h\in]0,1] on a

Rh(f)Ht(M)Cs,t,NhNRh(f)Hs(M)subscriptnormsubscript𝑅𝑓superscript𝐻𝑡𝑀subscript𝐶𝑠𝑡𝑁superscript𝑁subscriptnormsubscript𝑅𝑓superscript𝐻𝑠𝑀\|R_{h}(f)\|_{H^{t}(M)}\leq C_{s,t,N}h^{N}\|R_{h}(f)\|_{H^{s}(M)} (B.7)

Une famille d’opérateurs Ahsubscript𝐴A_{h}, h]0,1]h\in]0,1] agissant sur 𝒟(M)superscript𝒟𝑀\mathcal{D}^{\prime}(M), appartient à l’espace clmsubscriptsuperscript𝑚𝑐𝑙\mathcal{E}^{m}_{cl} des opérateurs hh-pseudodifférentiels d’ordre m𝑚m, ssi pour tout x0Msubscript𝑥0𝑀x_{0}\in M, il existe un ouvert de carte U𝑈U centré en x0subscript𝑥0x_{0} et deux fonctions φ,ψC0(U)𝜑𝜓superscriptsubscript𝐶0𝑈\varphi,\psi\in C_{0}^{\infty}(U) égales à 111 près de x0subscript𝑥0x_{0} avec ψ𝜓\psi égale à 111 près du support de φ𝜑\varphi telles que Ahφ=ψAhφ+Rhsubscript𝐴𝜑𝜓subscript𝐴𝜑subscript𝑅A_{h}\varphi=\psi A_{h}\varphi+R_{h}, avec Rhsubscript𝑅R_{h} régularisant et il existe an0(h/i)nan(x,ξ)Sclmsimilar-to-or-equals𝑎subscript𝑛0superscript𝑖𝑛subscript𝑎𝑛𝑥𝜉subscriptsuperscript𝑆𝑚𝑐𝑙a\simeq\sum_{n\geq 0}(h/i)^{n}a_{n}(x,\xi)\in S^{m}_{cl}, tel que dans l’ouvert de carte U𝑈U, on a ψAhφ=Op(a)𝜓subscript𝐴𝜑𝑂𝑝𝑎\psi A_{h}\varphi=Op(a). Le symbole principal de Ahsubscript𝐴A_{h}, σ0(Ah)(x,ξ)subscript𝜎0subscript𝐴𝑥𝜉\sigma_{0}(A_{h})(x,\xi), est par définition le premier terme a0(x,ξ)subscript𝑎0𝑥𝜉a_{0}(x,\xi) du développement asymptotique de a(x,ξ,h)𝑎𝑥𝜉a(x,\xi,h). C’est une fonction intrinsèque sur TMsuperscript𝑇𝑀T^{*}M, et pour toute fonction lisse φC(M)𝜑superscript𝐶𝑀\varphi\in C^{\infty}(M), on a

eiφ(x)/hAh(eiφ(x)/h)=σ0(Ah)(x,dφ(x))+𝒪(h)superscript𝑒𝑖𝜑𝑥subscript𝐴superscript𝑒𝑖𝜑𝑥subscript𝜎0subscript𝐴𝑥𝑑𝜑𝑥𝒪e^{-i\varphi(x)/h}A_{h}(e^{i\varphi(x)/h})=\sigma_{0}(A_{h})(x,d\varphi(x))+\mathcal{O}(h) (B.8)

Le support essentiel de Ahsubscript𝐴A_{h} est dit contenu dans le compact K𝐾K de TMsuperscript𝑇𝑀T^{*}M si on a avec les notations précédentes et dans tout ouvert de carte U𝑈U, aS𝑎superscript𝑆a\in S^{-\infty}, et an(x,ξ)subscript𝑎𝑛𝑥𝜉a_{n}(x,\xi) est à support dans K𝐾K pour tout n𝑛n.

cl=mclmsubscript𝑐𝑙subscript𝑚subscriptsuperscript𝑚𝑐𝑙\mathcal{E}_{cl}=\cup_{m}\mathcal{E}^{m}_{cl} est l’algèbre des opérateurs hh-pseudodifférentiels classiques sur M𝑀M. Pour Ahclmsubscript𝐴subscriptsuperscript𝑚𝑐𝑙A_{h}\in\mathcal{E}^{m}_{cl} et Bhclksubscript𝐵subscriptsuperscript𝑘𝑐𝑙B_{h}\in\mathcal{E}^{k}_{cl}, on a AhBhclm+ksubscript𝐴subscript𝐵subscriptsuperscript𝑚𝑘𝑐𝑙A_{h}B_{h}\in\mathcal{E}^{m+k}_{cl}, σ0(AhBh)=σ0(Ah)σ0(Bh)subscript𝜎0subscript𝐴subscript𝐵subscript𝜎0subscript𝐴subscript𝜎0subscript𝐵\sigma_{0}(A_{h}B_{h})=\sigma_{0}(A_{h})\sigma_{0}(B_{h}) et le commutateur [Ah,Bh]=AhBhBhAhsubscript𝐴subscript𝐵subscript𝐴subscript𝐵subscript𝐵subscript𝐴[A_{h},B_{h}]=A_{h}B_{h}-B_{h}A_{h} vérifie [Ah,Bh]hclm+k1subscript𝐴subscript𝐵subscriptsuperscript𝑚𝑘1𝑐𝑙[A_{h},B_{h}]\in h\mathcal{E}^{m+k-1}_{cl}, σ0(ih[Ah,Bh])={σ0(Ah),σ0(Bh)}subscript𝜎0𝑖subscript𝐴subscript𝐵subscript𝜎0subscript𝐴subscript𝜎0subscript𝐵\sigma_{0}({i\over h}[A_{h},B_{h}])=\{\sigma_{0}(A_{h}),\sigma_{0}(B_{h})\}{f,g}𝑓𝑔\{f,g\} est le crochet de Poisson . De plus, pour tout Ahclmsubscript𝐴subscriptsuperscript𝑚𝑐𝑙A_{h}\in\mathcal{E}^{m}_{cl}, on a Ahclmsubscriptsuperscript𝐴subscriptsuperscript𝑚𝑐𝑙A^{*}_{h}\in\mathcal{E}^{m}_{cl}, σ0(Ah)=σ0(Ah)¯subscript𝜎0subscriptsuperscript𝐴¯subscript𝜎0subscript𝐴\sigma_{0}(A^{*}_{h})=\overline{\sigma_{0}(A_{h})}, et pour tout s𝑠s\in\mathbb{R}, il existe Cssubscript𝐶𝑠C_{s} indépendant de h]0,1]h\in]0,1] tel que

Ahfh,smCsfh,sfHs(M)formulae-sequencesubscriptnormsubscript𝐴𝑓𝑠𝑚subscript𝐶𝑠subscriptnorm𝑓𝑠for-all𝑓superscript𝐻𝑠𝑀\|A_{h}f\|_{h,s-m}\leq C_{s}\|f\|_{h,s}\quad\forall f\in H^{s}(M) (B.9)

De plus, si Ahcl=mclmsubscript𝐴subscriptsuperscript𝑐𝑙subscript𝑚subscriptsuperscript𝑚𝑐𝑙A_{h}\in\mathcal{E}^{-\infty}_{cl}=\cap_{m}\mathcal{E}^{m}_{cl} , il existe C𝐶C indépendant de h]0,1]h\in]0,1] et p[1,]𝑝1p\in[1,\infty] tel que

AhfLp(M)CfLp(M)fLp(M)formulae-sequencesubscriptnormsubscript𝐴𝑓superscript𝐿𝑝𝑀𝐶subscriptnorm𝑓superscript𝐿𝑝𝑀for-all𝑓superscript𝐿𝑝𝑀\|A_{h}f\|_{L^{p}(M)}\leq C\|f\|_{L^{p}(M)}\quad\forall f\in L^{p}(M) (B.10)

Rappelons enfin que pour tout ϕC0([0,[)\phi\in C_{0}^{\infty}([0,\infty[), l’opérateur ϕ(h2𝚫)italic-ϕsuperscript2𝚫\phi(-h^{2}\mathbf{\Delta}) défini par

ϕ(h2𝚫)(f)=jϕ(h2ωj2)cj(f)ej(x)italic-ϕsuperscript2𝚫𝑓subscript𝑗italic-ϕsuperscript2superscriptsubscript𝜔𝑗2subscript𝑐𝑗𝑓subscript𝑒𝑗𝑥\phi(-h^{2}\mathbf{\Delta})(f)=\sum_{j}\phi(h^{2}\omega_{j}^{2})c_{j}(f)e_{j}(x) (B.11)

appartient à clsubscriptsuperscript𝑐𝑙\mathcal{E}^{-\infty}_{cl}, et que son symbole principal est

σ0(ϕ(h2𝚫g))=ϕ(|ξ|x2)subscript𝜎0italic-ϕsuperscript2subscript𝚫𝑔italic-ϕsuperscriptsubscript𝜉𝑥2\sigma_{0}(\phi(-h^{2}\mathbf{\Delta}_{g}))=\phi(|\xi|_{x}^{2}) (B.12)

|ξ|xsubscript𝜉𝑥|\xi|_{x} est la longueur riemannienne du covecteur ξ𝜉\xi en x𝑥x. Pour une preuve de ce fait, on renvoie à [11].

Annexe C Quelques propriétés des mesures

C.1 Mesures sur l’espace d’énergie

Soit 0<a0<a1<0subscript𝑎0subscript𝑎10<a_{0}<a_{1}<... une suite strictement croissante telle que limkak=subscript𝑘subscript𝑎𝑘\lim_{k\rightarrow\infty}a_{k}=\infty, et telle qu’il existe C>1𝐶1C>1 tel que

k0,ak+1Cakformulae-sequencefor-all𝑘0subscript𝑎𝑘1𝐶subscript𝑎𝑘\forall k\geq 0,\quad a_{k+1}\leq Ca_{k} (C.1)

On pose a1=1subscript𝑎11a_{-1}=-1 et pour tout k0𝑘0k\geq 0

Ek={uL2(M);u(x)=jIkzjej(x)},Ik={j;ak1<ωjak}formulae-sequencesubscript𝐸𝑘formulae-sequence𝑢superscript𝐿2𝑀𝑢𝑥subscript𝑗subscript𝐼𝑘subscript𝑧𝑗subscript𝑒𝑗𝑥subscript𝐼𝑘𝑗subscript𝑎𝑘1subscript𝜔𝑗subscript𝑎𝑘E_{k}=\{u\in L^{2}(M);u(x)=\sum_{j\in I_{k}}z_{j}e_{j}(x)\},\quad I_{k}=\{j;a_{k-1}<\omega_{j}\leq a_{k}\} (C.2)

On a alors L2(M)=k0Eksuperscript𝐿2𝑀subscriptdirect-sum𝑘0subscript𝐸𝑘L^{2}(M)=\oplus_{k\geq 0}E_{k} et pour u=k0uk,ukEkformulae-sequence𝑢subscript𝑘0subscript𝑢𝑘subscript𝑢𝑘subscript𝐸𝑘u=\sum_{k\geq 0}u_{k},u_{k}\in E_{k} et tout s0𝑠0s\geq 0, quitte à augmenter C𝐶C pour avoir 1+a02C21superscriptsubscript𝑎02superscript𝐶21+a_{0}^{2}\leq C^{2}

C2sk0(1+ak2)sukL22uHs2k0(1+ak2)sukL22superscript𝐶2𝑠subscript𝑘0superscript1superscriptsubscript𝑎𝑘2𝑠superscriptsubscriptnormsubscript𝑢𝑘superscript𝐿22superscriptsubscriptnorm𝑢superscript𝐻𝑠2subscript𝑘0superscript1superscriptsubscript𝑎𝑘2𝑠superscriptsubscriptnormsubscript𝑢𝑘superscript𝐿22C^{-2s}\sum_{k\geq 0}(1+a_{k}^{2})^{s}\|u_{k}\|_{L^{2}}^{2}\leq\|u\|_{H^{s}}^{2}\leq\sum_{k\geq 0}(1+a_{k}^{2})^{s}\|u_{k}\|_{L^{2}}^{2} (C.3)

Ces inégalités sont renversées pour s0𝑠0s\leq 0.

On se donne une suite (αk)k0subscriptsubscript𝛼𝑘𝑘0(\alpha_{k})_{k\geq 0} de réels positifs. On se donne également pour tout k𝑘k\in\mathbb{N} une mesure de probabilité sur +superscript\mathbb{R}^{+}, pk(r)subscript𝑝𝑘𝑟p_{k}(r). On supposera qu’il existe γ>0𝛾0\gamma>0 tel que

C,c>0;k,ρ+𝑑pk(r)Cecργformulae-sequence𝐶𝑐0formulae-sequencefor-all𝑘superscriptsubscript𝜌differential-dsubscript𝑝𝑘𝑟𝐶superscript𝑒𝑐superscript𝜌𝛾\exists C,c>0;\forall k\in\mathbb{N},\int_{\rho}^{+\infty}dp_{k}(r)\leq Ce^{-c\rho^{\gamma}} (Hγsubscript𝐻𝛾H_{\gamma})

Par convention, on supposera que Hsubscript𝐻H_{\infty} est vérifiée si les mesures dpk𝑑subscript𝑝𝑘dp_{k} sont supportées dans un compact fixe (indépendant de k𝑘k). Par exemple dpki=δr=r0𝑑superscriptsubscript𝑝𝑘𝑖subscript𝛿𝑟subscript𝑟0dp_{k}^{i}=\delta_{r=r_{0}} vérifie Hsubscript𝐻H_{\infty} et dpki=2πer2/2dr𝑑superscriptsubscript𝑝𝑘𝑖2𝜋superscript𝑒superscript𝑟22𝑑𝑟dp_{k}^{i}=\sqrt{\frac{2}{\pi}}e^{-r^{2}/2}dr vérifient H2subscript𝐻2H_{2}. On note qksubscript𝑞𝑘q_{k} l’image de pksubscript𝑝𝑘p_{k} par l’application rαkrmaps-to𝑟subscript𝛼𝑘𝑟r\mapsto\alpha_{k}r. On munit Eksubscript𝐸𝑘E_{k} de la norme L2(M)superscript𝐿2𝑀L^{2}(M), on note Sksubscript𝑆𝑘S_{k} sa sphère unité, et Pksubscript𝑃𝑘{P}_{k} la probabilité uniforme sur Sksubscript𝑆𝑘S_{k}. On note νksubscript𝜈𝑘\nu_{k} la probabilité sur Eksubscript𝐸𝑘E_{k} image de qkPktensor-productsubscript𝑞𝑘subscript𝑃𝑘q_{k}\otimes{P}_{k} par l’application (r,ω)rωmaps-to𝑟𝜔𝑟𝜔(r,\omega)\mapsto r\omega de +×Sksuperscriptsubscript𝑆𝑘\mathbb{R}^{+}\times S_{k} dans Eksubscript𝐸𝑘E_{k}.

On notera P𝑃P la mesure de probabilité définie sur l’espace Πk0EksubscriptΠ𝑘0subscript𝐸𝑘\Pi_{k\geq 0}E_{k} par

P=kνk,P=\otimes_{k}\nu_{k},

et

(αk)s2=kαk2(1+ak2)s[0,+].subscriptsuperscriptnormsubscript𝛼𝑘2𝑠subscript𝑘superscriptsubscript𝛼𝑘2superscript1superscriptsubscript𝑎𝑘2𝑠0\|(\alpha_{k})\|^{2}_{s}=\sum_{k}\alpha_{k}^{2}(1+a_{k}^{2})^{s}\in[0,+\infty].

On identifiera la suite U=(uk)Πk0Ek𝑈subscript𝑢𝑘subscriptΠ𝑘0subscript𝐸𝑘U=(u_{k})\in\Pi_{k\geq 0}E_{k} avec la somme de la série u=kuk𝑢subscript𝑘subscript𝑢𝑘u=\sum_{k}u_{k} (on sera par la suite toujours dans un cadre où cette série converge dans 𝒟(M)superscript𝒟𝑀\mathcal{D}^{\prime}(M)). On notera ssubscript𝑠\mathcal{M}_{s} l’ensemble des mesures de probabilité ainsi définies quand (αk)subscript𝛼𝑘(\alpha_{k}) décrit l’ensemble des suites vérifiant (αk)s<+subscriptnormsubscript𝛼𝑘𝑠\|(\alpha_{k})\|_{s}<+\infty. On a alors

Proposition C.1.

Supposons que

(αk)s<+.subscriptnormsubscript𝛼𝑘𝑠\|(\alpha_{k})\|_{s}<+\infty.

Alors la mesure de probabilité P𝑃P est supportée par Hs(M)superscript𝐻𝑠𝑀H^{s}(M). Réciproquement, supposons que

(αk)s=+subscriptnormsubscript𝛼𝑘𝑠\|(\alpha_{k})\|_{s}=+\infty (C.4)

et que les mesures pksubscript𝑝𝑘p_{k} ne se concentrent pas en 00:

ρ>0,δ<1;k,pk([0,ρ))δformulae-sequence𝜌0formulae-sequence𝛿1formulae-sequencefor-all𝑘subscript𝑝𝑘0𝜌𝛿\exists\rho>0,\delta<1;\forall k\in\mathbb{N},p_{k}([0,\rho))\leq\delta (C.5)

(on remarquera que cette dernière condition est toujours vérifiée si les mesures pksubscript𝑝𝑘p_{k} sont identiquement distribuées et non égales à δr=0subscript𝛿𝑟0\delta_{r=0}). Alors

P({U=(uk);kukHs(M)2<+})=0.𝑃conditional-set𝑈subscript𝑢𝑘subscript𝑘evaluated-atsubscript𝑢𝑘superscript𝐻𝑠𝑀20P(\{U=(u_{k});\sum_{k}\|u_{k}\|_{H^{s}(M)}^{2}<+\infty\})=0.
Démonstration.

On calcule d’abord

𝔼(UHs(M)2)=𝔼(kukHs(M)2)=k𝔼k(ukHs(M)2)Csk(1+ak2)sr=0+r2𝑑qkCsk(1+ak2)sαk2<+𝔼superscriptsubscriptdelimited-∥∥𝑈superscript𝐻𝑠𝑀2𝔼subscript𝑘superscriptsubscriptdelimited-∥∥subscript𝑢𝑘superscript𝐻𝑠𝑀2subscript𝑘subscript𝔼𝑘superscriptsubscriptdelimited-∥∥subscript𝑢𝑘superscript𝐻𝑠𝑀2subscript𝐶𝑠subscript𝑘superscript1superscriptsubscript𝑎𝑘2𝑠superscriptsubscript𝑟0superscript𝑟2differential-dsubscript𝑞𝑘subscript𝐶𝑠subscript𝑘superscript1superscriptsubscript𝑎𝑘2𝑠superscriptsubscript𝛼𝑘2\mathbb{E}(\|U\|_{H^{s}(M)}^{2})=\mathbb{E}(\sum_{k}\|u_{k}\|_{H^{s}(M)}^{2})=\sum_{k}\mathbb{E}_{k}(\|u_{k}\|_{H^{s}(M)}^{2})\\ \leq C_{s}\sum_{k}(1+a_{k}^{2})^{s}\int_{r=0}^{+\infty}r^{2}dq_{k}\leq C_{s}\sum_{k}(1+a_{k}^{2})^{s}\alpha_{k}^{2}<+\infty (C.6)

ce qui démontre que uHssubscriptnorm𝑢superscript𝐻𝑠\|u\|_{H^{s}} est finie presque surement. Réciproquement, sous les hypothèses (C.4) et (C.5), on a

𝔼(etUHs2)=k=1+𝔼k(etukHs2)k=1+0+ecstr2(1+ak2)s𝑑qk=k=1+0+ecstr2αk2(1+ak2)sdpkk=1+(pk([0,ρ)+ecstρ2αk2(1+ak2)s(1pk([0,ρ)))k=1+[1(1pk([0,ρ))(1ecstρ2αk2(1+ak2)s)].\mathbb{E}(e^{-t\|U\|_{H^{s}}^{2}})=\prod_{k=1}^{+\infty}\mathbb{E}_{k}(e^{-t\|u_{k}\|_{H^{s}}^{2}})\leq\prod_{k=1}^{+\infty}\int_{0}^{+\infty}e^{-c_{s}tr^{2}(1+a_{k}^{2})^{s}}dq_{k}\\ =\prod_{k=1}^{+\infty}\int_{0}^{+\infty}e^{-c_{s}tr^{2}\alpha_{k}^{2}(1+a_{k}^{2})^{s}}dp_{k}\leq\prod_{k=1}^{+\infty}\Bigl{(}p_{k}([0,\rho)+e^{-c_{s}t\rho^{2}\alpha_{k}^{2}(1+a_{k}^{2})^{s}}(1-p_{k}([0,\rho))\Bigr{)}\\ \leq\prod_{k=1}^{+\infty}\Bigl{[}1-\bigl{(}1-p_{k}([0,\rho)\bigl{)}\bigl{(}1-e^{-c_{s}t\rho^{2}\alpha_{k}^{2}(1+a_{k}^{2})^{s}}\bigl{)}\Bigr{]}. (C.7)

On remarque maintenant qu’on peut supposer

αk2(1+ak2)sk+0subscript𝑘superscriptsubscript𝛼𝑘2superscript1superscriptsubscript𝑎𝑘2𝑠0\alpha_{k}^{2}(1+a_{k}^{2})^{s}\rightarrow_{k\rightarrow+\infty}0

(car sinon le produit infini est clairement nul et le résultat est évident), et comme

1ecstρ2αk2(1+ak2)scstρ2αk2(1+ak2)ssimilar-to1superscript𝑒subscript𝑐𝑠𝑡superscript𝜌2superscriptsubscript𝛼𝑘2superscript1superscriptsubscript𝑎𝑘2𝑠subscript𝑐𝑠𝑡superscript𝜌2superscriptsubscript𝛼𝑘2superscript1superscriptsubscript𝑎𝑘2𝑠1-e^{-c_{s}t\rho^{2}\alpha_{k}^{2}(1+a_{k}^{2})^{s}}\sim c_{s}t\rho^{2}\alpha_{k}^{2}(1+a_{k}^{2})^{s}

on a

[1(1pk([0,ρ))(1ecstρ2αk2(1+ak2)s)][1(1pk([0,ρ))cstρ2αk2(1+ak2)s)],\Bigl{[}1-\bigl{(}1-p_{k}([0,\rho)\bigl{)}\bigl{(}1-e^{-c_{s}t\rho^{2}\alpha_{k}^{2}(1+a_{k}^{2})^{s}}\bigl{)}\Bigr{]}\sim\Bigl{[}1-\bigl{(}1-p_{k}([0,\rho)\bigl{)}c_{s}t\rho^{2}\alpha_{k}^{2}(1+a_{k}^{2})^{s}\bigl{)}\Bigr{]},

et donc en prenant le logarithme dans (C.7), on obtient, d’après (C.5), que le produit infini est divergent vers 00. On obtient donc

𝔼(etUHs2)=0,𝔼superscript𝑒𝑡superscriptsubscriptnorm𝑈superscript𝐻𝑠20\mathbb{E}(e^{-t\|U\|_{H^{s}}^{2}})=0,

et donc, P𝑃P-presque surement, UHs2=+superscriptsubscriptnorm𝑈superscript𝐻𝑠2\|U\|_{H^{s}}^{2}=+\infty. ∎

C.2 Critère d’orthogonalité

Le critère suivant est du à Kakutani [18]

Théorème (Kakutani).

On considère deux mesures μ1,μ2subscript𝜇1subscript𝜇2\mu_{1},\mu_{2} associées au même choix de la suite (ak)subscript𝑎𝑘(a_{k}), mais à des suites (αk,1),(αk,2)subscript𝛼𝑘.1subscript𝛼𝑘.2(\alpha_{k,1}),(\alpha_{k,2}) et (dpk,1),(dpk,2)𝑑subscript𝑝𝑘.1𝑑subscript𝑝𝑘.2(dp_{k,1}),(dp_{k,2}) à priori différentes. On rappelle que les mesures dqk,j𝑑subscript𝑞𝑘𝑗dq_{k,j} sont les images des mesures dpk,j𝑑subscript𝑝𝑘𝑗dp_{k,j} par l’application rαk,jrmaps-to𝑟subscript𝛼𝑘𝑗𝑟r\mapsto\alpha_{k,j}r. Alors les mesures μ1subscript𝜇1\mu_{1} et μ2subscript𝜇2\mu_{2} correspondantes sont absoluement continues l’une par rapport à l’autre si et seulement si le produit infini

k=10+dqk,1dqk,2superscriptsubscriptproduct𝑘1superscriptsubscript0𝑑subscript𝑞𝑘.1𝑑subscript𝑞𝑘.2\prod_{k=1}^{\infty}\int_{0}^{+\infty}\sqrt{dq_{k,1}dq_{k,2}} (C.8)

est convergent, c’est à dire (on remarquera que d’après l’inégalité de Cauchy-Schwarz, chacun des termes dans le produit infini est inférieur à 111) qu’il est non nul. De plus, si ce produit infini est divergent, alors les mesures μ1subscript𝜇1\mu_{1} et μ2subscript𝜇2\mu_{2} sont étrangères : il existe un ensemble A𝐴A de μ1subscript𝜇1\mu_{1}-mesure 111 et de μ2subscript𝜇2\mu_{2}-mesure 00.

Ce critère garantit que pour «  la plupart   »des choix αk,dpksubscript𝛼𝑘𝑑subscript𝑝𝑘\alpha_{k},dp_{k}, les mesures obtenues sont mutuellement étrangères: par exemple, si on choisit

dpk,1=dpk,2=1r>02πer22dr,𝑑subscript𝑝𝑘.1𝑑subscript𝑝𝑘.2subscript1𝑟02𝜋superscript𝑒superscript𝑟22𝑑𝑟dp_{k,1}=dp_{k,2}=1_{r>0}\sqrt{\frac{2}{\pi}}e^{-\frac{r^{2}}{2}}dr,

un calcul simple [10, Appendix B.1] montre que le produit (C.8) est non nul si et seulement si

αk,1=0αk,2=0 et k(αk,1αk,21)2<+subscript𝛼𝑘.10subscript𝛼𝑘.20 et subscript𝑘superscriptsubscript𝛼𝑘.1subscript𝛼𝑘.212\alpha_{k,1}=0\Leftrightarrow\alpha_{k,2}=0\text{ et }\sum_{k}\Bigl{(}\frac{\alpha_{k,1}}{\alpha_{k,2}}-1\Bigr{)}^{2}<+\infty

C.3 Densité du support

Proposition C.2.

On suppose que les mesures dpk𝑑subscript𝑝𝑘dp_{k} chargent tous les ouverts de l’intervalle ]0,+[]0,+\infty[, que (αk)s<+subscriptnormsubscript𝛼𝑘𝑠\|(\alpha_{k})\|_{s}<+\infty, et que tous les coefficients αksubscript𝛼𝑘\alpha_{k} sont non nuls. Alors le support de la mesure μ𝜇\mu associée est Hs(M)superscript𝐻𝑠𝑀H^{s}(M):

vHs(M),ϵ>0,μ({uHs(M);uv<ϵ})>0formulae-sequencefor-all𝑣superscript𝐻𝑠𝑀formulae-sequencefor-allitalic-ϵ0𝜇formulae-sequence𝑢superscript𝐻𝑠𝑀norm𝑢𝑣italic-ϵ0\forall v\in H^{s}(M),\forall\epsilon>0,\mu(\{u\in H^{s}(M);\|u-v\|<\epsilon\})>0

On renvoit à [10, Appendix B.2] pour une preuve de ce résultat dans un cadre très légèrement différent.

C.4 Estimées de grandes déviations

Nous allons démontrer des estimées de grandes déviations pour les mesures sur l’espace Hs(M)superscript𝐻𝑠𝑀H^{s}(M). On notera t=(1+t2)1/2delimited-⟨⟩𝑡superscript1superscript𝑡212\langle t\rangle=(1+t^{2})^{1/2}.

Proposition C.3.

Soit ssubscript𝑠\mathbb{P}\in\mathcal{M}_{s}. On suppose que la suite pksubscript𝑝𝑘p_{k} utilisée pour construire \mathbb{P} vérifie l’hypothèse (Hγsubscript𝐻𝛾H_{\gamma}) de la page Hγsubscript𝐻𝛾H_{\gamma}, pour γ>0𝛾0\gamma>0. On suppose aussi qu’il existe D>0𝐷0D>0 tel que pour tout k𝑘k assez grand on ait ak+1akDsubscript𝑎𝑘1subscript𝑎𝑘𝐷a_{k+1}-a_{k}\geq D. Alors il existe D0subscript𝐷0D_{0} tel que pour DD0𝐷subscript𝐷0D\geq D_{0}, tout 2p<+2𝑝2\leq p<+\infty et tout δ>1p𝛿1𝑝\delta>\frac{1}{p}, il existe c>0𝑐0c>0 tel que

({u=kuk;uHs>λ})2ec(λαks)γγ+1formulae-sequence𝑢subscript𝑘subscript𝑢𝑘subscriptnorm𝑢superscript𝐻𝑠𝜆2superscript𝑒𝑐superscript𝜆subscriptnormsubscript𝛼𝑘𝑠𝛾𝛾1\mathbb{P}(\{u=\sum_{k}u_{k};\|u\|_{H^{s}}>\lambda\})\leq 2e^{-c\bigl{(}\frac{\lambda}{\|\alpha_{k}\|_{s}}\bigr{)}^{\frac{\gamma}{\gamma+1}}} (C.9)
({u=kuk;tδcos(t𝚫)uWs,p(×M)>λ})2ec(λαks)γγ+1formulae-sequence𝑢subscript𝑘subscript𝑢𝑘subscriptnormsuperscriptdelimited-⟨⟩𝑡𝛿𝑡𝚫𝑢superscript𝑊𝑠𝑝𝑀𝜆2superscript𝑒𝑐superscript𝜆subscriptnormsubscript𝛼𝑘𝑠𝛾𝛾1\mathbb{P}(\{u=\sum_{k}u_{k};\|\langle t\rangle^{-\delta}\cos(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})u\|_{W^{s,p}(\mathbb{R}\times M)}>\lambda\})\leq 2e^{-c\bigl{(}\frac{\lambda}{\|\alpha_{k}\|_{s}}\bigr{)}^{\frac{\gamma}{\gamma+1}}} (C.10)
({u=kuk;t(δ+1)sin(t𝚫)𝚫uWs+1,p(×M)>λ})2ec(λαks)γγ+1formulae-sequence𝑢subscript𝑘subscript𝑢𝑘subscriptnormsuperscriptdelimited-⟨⟩𝑡𝛿1𝑡𝚫𝚫𝑢superscript𝑊𝑠1𝑝𝑀𝜆2superscript𝑒𝑐superscript𝜆subscriptnormsubscript𝛼𝑘𝑠𝛾𝛾1\mathbb{P}(\{u=\sum_{k}u_{k};\|\langle t\rangle^{-(\delta+1)}\frac{\sin(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})}{\sqrt{-\mathbf{\Delta}}}u\|_{W^{s+1,p}(\mathbb{R}\times M)}>\lambda\})\leq 2e^{-c\bigl{(}\frac{\lambda}{\|\alpha_{k}\|_{s}}\bigr{)}^{\frac{\gamma}{\gamma+1}}} (C.11)
Démonstration.

Des résultats similaires apparaissent dans un cadre légèrement différent dans [9]. Les démonstrations de ces trois estimées sont essentiellement identiques (la première n’ayant pas de dépendance en temps, tandis que les deux dernières ne différent que par le comportement de la solution des ondes correspondant à la donnée initiale de fréquence 00). Nous nous limiterons donc à démontrer (C.10). On a eit𝚫u=keit𝚫uksuperscript𝑒𝑖𝑡𝚫𝑢subscript𝑘superscript𝑒𝑖𝑡𝚫subscript𝑢𝑘e^{it\sqrt{-\mathbf{\Delta}}}u=\sum_{k}e^{it\sqrt{-\mathbf{\Delta}}}u_{k}.

Lemme C.4.

Il existe C,c>0𝐶𝑐0C,c>0 tels que pour tous (x,t)t×M𝑥𝑡subscript𝑡𝑀(x,t)\in\mathbb{R}_{t}\times M

Phk(|eit𝚫uk|(x,t)>λ)Cec(λαk)2γγ+2subscript𝑃subscript𝑘superscript𝑒𝑖𝑡𝚫subscript𝑢𝑘𝑥𝑡𝜆𝐶superscript𝑒𝑐superscript𝜆subscript𝛼𝑘2𝛾𝛾2P_{h_{k}}(|e^{it\sqrt{-\mathbf{\Delta}}}u_{k}|(x,t)>\lambda)\leq Ce^{-c\bigl{(}\frac{\lambda}{\alpha_{k}}\bigr{)}^{\frac{2\gamma}{\gamma+2}}}

En effet, quitte à remplacer la base orthonormale de Ek,(en)subscript𝐸𝑘subscript𝑒𝑛E_{k},(e_{n}) par eitωnensuperscript𝑒𝑖𝑡subscript𝜔𝑛subscript𝑒𝑛e^{it{\omega_{n}}}e_{n}, on se ramène au cas t=0𝑡0t=0. Si D0subscript𝐷0D_{0} est assez grand, on peut utiliser le lemme 2.2, avec hk=ak1subscript𝑘superscriptsubscript𝑎𝑘1h_{k}=a_{k}^{-1}, donc

Pk(|uk|(x)>λ)=0+zSk1r|zbx,hk|>λ𝑑z𝑑qk(r)=0+Phk({u;|u(x)|λr})𝑑qk(r)0+ec2(λrαk)2𝑑pk(r)subscript𝑃𝑘subscript𝑢𝑘𝑥𝜆superscriptsubscript0subscript𝑧subscript𝑆𝑘subscript1𝑟𝑧subscript𝑏𝑥subscript𝑘𝜆differential-d𝑧differential-dsubscript𝑞𝑘𝑟superscriptsubscript0subscript𝑃subscript𝑘𝑢𝑢𝑥𝜆𝑟differential-dsubscript𝑞𝑘𝑟superscriptsubscript0superscript𝑒subscript𝑐2superscript𝜆𝑟subscript𝛼𝑘2differential-dsubscript𝑝𝑘𝑟P_{k}(|u_{k}|(x)>\lambda)=\int_{0}^{+\infty}\int_{z\in S_{k}}1_{r|z\cdot b_{x,h_{k}}|>\lambda}dzdq_{k}(r)\\ =\int_{0}^{+\infty}P_{h_{k}}(\{u;|u(x)|\geq\frac{\lambda}{r}\})dq_{k}(r)\leq\int_{0}^{+\infty}e^{-c_{2}\bigl{(}\frac{\lambda}{r\alpha_{k}}\bigr{)}^{2}}dp_{k}(r) (C.12)

D’après l’hypothèse Hγsubscript𝐻𝛾H_{\gamma}, on conclut si γ=+𝛾\gamma=+\infty tandis que si γ<+𝛾\gamma<+\infty, on obtient

Pk(|uk|(x)>λ)ec2(λαkρ)2+ρ+𝑑pk(r)ec2(λαkρ)2+Cecργsubscript𝑃𝑘subscript𝑢𝑘𝑥𝜆superscript𝑒subscript𝑐2superscript𝜆subscript𝛼𝑘𝜌2superscriptsubscript𝜌differential-dsubscript𝑝𝑘𝑟superscript𝑒subscript𝑐2superscript𝜆subscript𝛼𝑘𝜌2𝐶superscript𝑒𝑐superscript𝜌𝛾P_{k}(|u_{k}|(x)>\lambda)\leq e^{-c_{2}\bigl{(}\frac{\lambda}{\alpha_{k}\rho}\bigr{)}^{2}}+\int_{\rho}^{+\infty}dp_{k}(r)\leq e^{-c_{2}\bigl{(}\frac{\lambda}{\alpha_{k}\rho}\bigr{)}^{2}}+Ce^{-c\rho^{\gamma}}

qu’on optimise en choisissant ρ=(λ/αk)2/(γ+2)𝜌superscript𝜆subscript𝛼𝑘2𝛾2\rho=(\lambda/\alpha_{k})^{2/(\gamma+2)}, ce qui donne le lemme C.4.

Lemme C.5.

Soient (uk)subscript𝑢𝑘(u_{k}) des variables aléatoires indépendantes, à valeurs réelles et de moments impairs tous nuls. Alors pour tout q𝑞superscriptq\in\mathbb{N}^{*},

𝔼((kuk)2q)qq𝔼((k(uk)2)q)𝔼superscriptsubscript𝑘subscript𝑢𝑘2𝑞superscript𝑞𝑞𝔼superscriptsubscript𝑘superscriptsubscript𝑢𝑘2𝑞\mathbb{E}\Bigl{(}\bigl{(}\sum_{k}u_{k}\bigr{)}^{2q}\Bigr{)}\leq q^{q}\mathbb{E}\Bigl{(}\bigl{(}\sum_{k}(u_{k})^{2}\bigr{)}^{q}\Bigr{)}
Démonstration.

On s’inspire de la preuve classique des inégalités de Khintchine (voir par exemple [22, Théorème 4.6]. On calcule

𝔼((kKuk)2q)=α1++αK=2q(2q)!α1!αK!𝔼(u1α1uKαk)𝔼superscriptsubscript𝑘𝐾subscript𝑢𝑘2𝑞subscriptsubscript𝛼1subscript𝛼𝐾2𝑞2𝑞subscript𝛼1subscript𝛼𝐾𝔼superscriptsubscript𝑢1subscript𝛼1superscriptsubscript𝑢𝐾subscript𝛼𝑘\mathbb{E}\Bigl{(}\bigl{(}\sum_{k\leq K}u_{k}\bigr{)}^{2q}\Bigr{)}=\sum_{\alpha_{1}+\cdots+\alpha_{K}=2q}\frac{(2q)!}{\alpha_{1}!\dots\alpha_{K}!}\mathbb{E}\Bigl{(}u_{1}^{\alpha_{1}}\dots u_{K}^{\alpha_{k}}\Bigr{)}

En utilisant l’indépendance et l’annulation des moments, on remarque que dans la somme ci dessus, les seuls termes non nuls sont ceux pour lesquels tous les αisubscript𝛼𝑖\alpha_{i} sont pairs, soit

𝔼((kKuk)2q)=β1++βK=q(2q)!(2β1)!(2βK)!𝔼(u12β1uK2βk)𝔼superscriptsubscript𝑘𝐾subscript𝑢𝑘2𝑞subscriptsubscript𝛽1subscript𝛽𝐾𝑞2𝑞2subscript𝛽12subscript𝛽𝐾𝔼superscriptsubscript𝑢12subscript𝛽1superscriptsubscript𝑢𝐾2subscript𝛽𝑘\mathbb{E}\Bigl{(}\bigl{(}\sum_{k\leq K}u_{k}\bigr{)}^{2q}\Bigr{)}=\sum_{\beta_{1}+\cdots+\beta_{K}=q}\frac{(2q)!}{(2\beta_{1})!\dots(2\beta_{K})!}\mathbb{E}(u_{1}^{2\beta_{1}}\dots u_{K}^{2\beta_{k}})

Comme (2β)!2ββ!2𝛽superscript2𝛽𝛽(2\beta)!\geq 2^{\beta}\beta! et (2q)!2qq!qq2𝑞superscript2𝑞𝑞superscript𝑞𝑞(2q)!\leq 2^{q}q!q^{q}, on obtient

𝔼((kKuk)2q)12qβ1++βK=q(2q)!(β1)!(βK)!𝔼(u12β1uK2βk)=(2q)!2qq!β1++βK=qq!(β1)!(βK)!𝔼(u12β1uK2βk)qq𝔼((k(uk)2)q)𝔼superscriptsubscript𝑘𝐾subscript𝑢𝑘2𝑞1superscript2𝑞subscriptsubscript𝛽1subscript𝛽𝐾𝑞2𝑞subscript𝛽1subscript𝛽𝐾𝔼superscriptsubscript𝑢12subscript𝛽1superscriptsubscript𝑢𝐾2subscript𝛽𝑘2𝑞superscript2𝑞𝑞subscriptsubscript𝛽1subscript𝛽𝐾𝑞𝑞subscript𝛽1subscript𝛽𝐾𝔼superscriptsubscript𝑢12subscript𝛽1superscriptsubscript𝑢𝐾2subscript𝛽𝑘superscript𝑞𝑞𝔼superscriptsubscript𝑘superscriptsubscript𝑢𝑘2𝑞\mathbb{E}\Bigl{(}\bigl{(}\sum_{k\leq K}u_{k}\bigr{)}^{2q}\Bigr{)}\leq\frac{1}{2^{q}}\sum_{\beta_{1}+\cdots+\beta_{K}=q}\frac{(2q)!}{(\beta_{1})!\dots(\beta_{K})!}\mathbb{E}(u_{1}^{2\beta_{1}}\dots u_{K}^{2\beta_{k}})\\ =\frac{(2q)!}{2^{q}q!}\sum_{\beta_{1}+\cdots+\beta_{K}=q}\frac{q!}{(\beta_{1})!\dots(\beta_{K})!}\mathbb{E}(u_{1}^{2\beta_{1}}\dots u_{K}^{2\beta_{k}})\leq q^{q}\mathbb{E}\Bigl{(}\bigl{(}\sum_{k}(u_{k})^{2}\bigr{)}^{q}\Bigr{)} (C.13)

On peut maintenant conclure la preuve de la proposition C.3: Pour (x,t)𝑥𝑡(x,t) fixés, on a d’après le lemme C.5

cos(t𝚫)kukL2q(dP)q(k|cos(t𝚫)uk|2)1/2L2q(dP)Cq(k|cos(t𝚫)uk|2Lq(dP))1/2=q(kcos(t𝚫)ukL2q(dP)2)1/2q(k(0+2qλ2q1Pk(|cos(t𝚫)uk|(x,t)>λ)𝑑λ)1q)1/2Cq(qγ+2γ)12q(αk)2Γ12q(qγ+2γ)Cqγ+1γ(αk)2\|\cos(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})\sum_{k}u_{k}\|_{L^{2q}(dP)}\leq\sqrt{q}\|\bigl{(}\sum_{k}|\cos(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})u_{k}|^{2}\bigr{)}^{1/2}\|_{L^{2q}(dP)}\\ \leq C\sqrt{q}\Bigl{(}\sum_{k}\||\cos(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})u_{k}|^{2}\|_{L^{q}(dP)}\Bigr{)}^{1/2}=\sqrt{q}\Bigl{(}\sum_{k}\|\cos(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})u_{k}\|^{2}_{L^{2q}(dP)}\Bigr{)}^{1/2}\\ \leq\sqrt{q}\Bigl{(}\sum_{k}\Bigl{(}\int_{0}^{+\infty}2q\lambda^{2q-1}P_{k}(|\cos(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})u_{k}|(x,t)>\lambda)d\lambda\Bigr{)}^{\frac{1}{q}}\Bigr{)}^{1/2}\\ \leq C\sqrt{q}(q\frac{\gamma+2}{\gamma})^{\frac{1}{2q}}\|(\alpha_{k})\|_{\ell^{2}}\Gamma^{\frac{1}{2q}}\bigl{(}q\frac{\gamma+2}{\gamma}\bigr{)}\leq Cq^{\frac{\gamma+1}{\gamma}}\|(\alpha_{k})\|_{\ell^{2}} (C.14)

où dans la dernière inégalité on a utilisé le lemme C.4. Finalement, on obtient que pour tous 2p2q<+2𝑝2𝑞2\leq p\leq 2q<+\infty,

tδcos(t𝚫)uL2q(dP);Lp(×M)tδcos(t𝚫)uLp(×M);L2q(dP)subscriptnormsuperscriptdelimited-⟨⟩𝑡𝛿𝑡𝚫𝑢superscript𝐿2𝑞𝑑𝑃superscript𝐿𝑝𝑀subscriptnormsuperscriptdelimited-⟨⟩𝑡𝛿𝑡𝚫𝑢superscript𝐿𝑝𝑀superscript𝐿2𝑞𝑑𝑃\displaystyle\|\langle t\rangle^{-\delta}\cos(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})u\|_{L^{2q}(dP);L^{p}(\mathbb{R}\times M)}\leq\|\langle t\rangle^{-\delta}\cos(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})u\|_{L^{p}(\mathbb{R}\times M);L^{2q}(dP)} (C.15)
Cαkl2qγ+1γtδLp(×M)Cqγ+1γαkl2absent𝐶subscriptnormsubscript𝛼𝑘superscript𝑙2superscript𝑞𝛾1𝛾subscriptnormsuperscriptdelimited-⟨⟩𝑡𝛿superscript𝐿𝑝𝑀𝐶superscript𝑞𝛾1𝛾subscriptnormsubscript𝛼𝑘superscript𝑙2\displaystyle\leq C\|\alpha_{k}\|_{l^{2}}q^{\gamma+1\over\gamma}\|\langle t\rangle^{-\delta}\|_{L^{p}(\mathbb{R}\times M)}\leq Cq^{\frac{\gamma+1}{\gamma}}\|\alpha_{k}\|_{l^{2}}

Par l’inégalité de Tchebitchev on obtient

({u;tδcos(t𝚫)uLp(t×M>λ})(Cqγ+1γαkl2λ)2q\mathbb{P}(\{u;\|\langle t\rangle^{-\delta}\cos(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})u\|_{L^{p}(\mathbb{R}_{t}\times M}>\lambda\})\leq({Cq^{\frac{\gamma+1}{\gamma}}\|\alpha_{k}\|_{l^{2}}\over\lambda})^{2q} (C.16)

et on conclut et le choix q=1e(λαkl2)γγ+12𝑞1𝑒superscript𝜆subscriptnormsubscript𝛼𝑘superscript𝑙2𝛾𝛾12q={1\over e}({\lambda\over\|\alpha_{k}\|_{l^{2}}})^{{\gamma\over\gamma+1}}\geq 2 si λCαkl2𝜆𝐶subscriptnormsubscript𝛼𝑘superscript𝑙2{\lambda\over C\|\alpha_{k}\|_{l^{2}}} est assez grand,

({u;tδcos(t𝚫)uLp(t×M>λ})ec(λαkl2)γγ+1\mathbb{P}(\{u;\|\langle t\rangle^{-\delta}\cos(t\sqrt{-\mathbf{\Delta}})u\|_{L^{p}(\mathbb{R}_{t}\times M}>\lambda\})\leq e^{-c({\lambda\over\|\alpha_{k}\|_{l^{2}}})^{{\gamma\over\gamma+1}}}

Enfin, si λαkl2𝜆subscriptnormsubscript𝛼𝑘superscript𝑙2{\lambda\over\|\alpha_{k}\|_{l^{2}}} est borné, quitte à diminuer c𝑐c, on a 12ec(λαkl2)γγ+112superscript𝑒𝑐superscript𝜆subscriptnormsubscript𝛼𝑘superscript𝑙2𝛾𝛾11\leq 2e^{-c({\lambda\over\|\alpha_{k}\|_{l^{2}}})^{{\gamma\over\gamma+1}}}, ce qui termine la preuve de la proposition C.3 dans le cas s=0𝑠0s=0. Le cas général s’en déduit en remarquant que vWs,p(×M)|Dt|+𝚫svLp(×M)\|v\|_{W^{s,p}(\mathbb{R}\times M)}\sim\|\langle|D_{t}|+\sqrt{-\mathbf{\Delta}}\rangle^{s}v\|_{L^{p}(\mathbb{R}\times M)}. ∎

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