Pureté des fibres de Springer affines pour GL4subscriptGL4\mathrm{GL}_{4}

Zongbin Chen Département de mathématiques, Bât. 425
Université Paris-sud 11, 91405 Orsay-Cedex, France
zongbin.chen@math.u-psud.fr
Résumé.

Pour GL4subscriptGL4\mathrm{GL}_{4} et γ𝔤𝔩4(F)𝛾𝔤subscript𝔩4𝐹\gamma\in\mathfrak{gl}_{4}(F) un élément semi-simple régulier non-ramifié entier, la fibre de Springer affine 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} admet un pavage en espaces affines, donc sa cohomologie est “pure”.

1. Introduction

Soit k𝑘k un corps algébriquement clos. On note F=k((ϵ))𝐹𝑘italic-ϵF=k((\epsilon)) le corps de séries de Laurent sur k𝑘k, 𝒪=k[[ϵ]]𝒪𝑘delimited-[]delimited-[]italic-ϵ\mathcal{O}=k[[\epsilon]] son anneau d’entier, 𝔭=ϵk[[ϵ]]𝔭italic-ϵ𝑘delimited-[]delimited-[]italic-ϵ\mathfrak{p}=\epsilon k[[\epsilon]] son idéal maximal. On fixe une clôture algébrique F¯¯𝐹\overline{F} de F𝐹F, et val:F¯𝐐:val¯𝐹𝐐\mathrm{val}:\overline{F}\to\mathbf{Q} la valuation discrete normalisée par val(ϵ)=1valitalic-ϵ1\mathrm{val}(\epsilon)=1. Soient G=GLd𝐺subscriptGL𝑑G=\mathrm{GL}_{d}, T𝑇T le tore maximal des matrices diagonales, B𝐵B le sous-groupe de Borel des matrices triangulaires supérieures de G𝐺G. On notera leur algèbre de Lie par la lettre gothique correspondante. Soient K=G(𝒪)𝐾𝐺𝒪K=G(\mathcal{O}), I𝐼I le sous-groupe d’Iwahori standard de G(F)𝐺𝐹G(F), i.e. il est l’image inverse de B𝐵B sous la réduction G(𝒪)G(k)𝐺𝒪𝐺𝑘G(\mathcal{O})\to G(k). Les groupes G(F),K,I𝐺𝐹𝐾𝐼G(F),\,K,\,I sont muni des structures de ind-k𝑘k-schéma en groupe. On note 𝒳=G(F)/K𝒳𝐺𝐹𝐾\mathscr{X}=G(F)/K la grassmannienne affine, c’est un ind-k𝑘k-schéma qui classifie les réseaux dans Fdsuperscript𝐹𝑑F^{d}:

𝒳={LFdL est un 𝒪-module de type fini tel que LF=Fd}.𝒳conditional-set𝐿superscript𝐹𝑑tensor-product𝐿 est un 𝒪-module de type fini tel que 𝐿𝐹superscript𝐹𝑑\mathscr{X}=\{L\subset F^{d}\mid L\text{ est un }\mathcal{O}\text{-module de type fini tel que }L\otimes F=F^{d}\}.

Soit γ𝔤(F)𝛾𝔤𝐹\gamma\in\mathfrak{g}(F) un élément semi-simple régulier. La fibre de Springer affine

𝒳γ={gG(F)/KAd(g1)γ𝔤(𝒪)}subscript𝒳𝛾conditional-set𝑔𝐺𝐹𝐾Adsuperscript𝑔1𝛾𝔤𝒪\displaystyle\mathscr{X}_{\gamma}=\{g\in G(F)/K\,\mid\,\mathrm{Ad}(g^{-1})\gamma\in\mathfrak{g}(\mathcal{O})\}

a été introduite par Kazhdan et Lusztig dans [KL]. C’est un sous-schéma fermé localement de type fini et de dimension finie de 𝒳𝒳\mathscr{X}, qui est non-vide si et seulement si γ𝛾\gamma est entier (i.e. ses valeurs propres sont entières dans F¯¯𝐹\overline{F}). Elle est utilisée par Goresky, Kottwitz et Macpherson dans [GKM2] pour montrer le lemme fondamental de Langlands-Shelstad, sous l’hypothèse suivante:

Conjecture 1.1 (Goresky-Kottwitz-Macpherson).

Soit γ𝔤(F)𝛾𝔤𝐹\gamma\in\mathfrak{g}(F) un élément semi-simple régulier entier, la cohomologie de la fibre de Springer affine 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} est pure au sens de Grothendieck-Deligne.

Dans [GKM1], Goresky, Kottwitz et Macpherson ont montré cette conjecture pour γ𝛾\gamma équivalué. L’élément γ𝛾\gamma est dit équivalué si val(α(γ))val𝛼𝛾\mathrm{val}(\alpha(\gamma)) ne dépend pas de la racine α𝛼\alpha de G𝐺G sur F¯¯𝐹\overline{F} par rapport à Zγ(G)subscript𝑍𝛾𝐺Z_{\gamma}(G). Pour cela, ils ont construit un pavage en espaces affines de 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma}. Pour une variété X𝑋X sur k𝑘k, un pavage en espaces affines de X𝑋X est une filtration croissante exhaustive X0X1subscript𝑋0subscript𝑋1X_{0}\subset X_{1}\subset\cdots de X𝑋X telle que Xisubscript𝑋𝑖X_{i} est fermé et Xi\Xi1\subscript𝑋𝑖subscript𝑋𝑖1X_{i}\backslash X_{i-1} est isomorphe à un espace affine standard, ifor-all𝑖\forall i. Dans le cas où γ𝔱(𝒪)𝛾𝔱𝒪\gamma\in\mathfrak{t}(\mathcal{O}) est équivalué, un tel pavage est obtenu en intersectant 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} avec le pavage de Bruhat-Tits.

Mais pour γ𝔱(𝒪)𝛾𝔱𝒪\gamma\in\mathfrak{t}(\mathcal{O}) non-équivalué, les intersections 𝒳γIvK/Ksubscript𝒳𝛾𝐼𝑣𝐾𝐾\mathscr{X}_{\gamma}\cap IvK/K sont en général singulières. Un exemple typique est le suivant.

Exemple 1.1.

Soit G=GL3𝐺subscriptGL3G=\mathrm{GL}_{3}, γ=(ϵ2ϵ4ϵ4)𝛾matrixsuperscriptitalic-ϵ2missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptitalic-ϵ4missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptitalic-ϵ4\gamma=\begin{pmatrix}\epsilon^{2}&&\\ &\epsilon^{4}&\\ &&-\epsilon^{4}\end{pmatrix}. Pour v𝐙3𝑣superscript𝐙3v\in\mathbf{Z}^{3}, on note ϵv=(ϵv1ϵv2ϵv3)superscriptitalic-ϵ𝑣matrixsuperscriptitalic-ϵsubscript𝑣1missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptitalic-ϵsubscript𝑣2missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptitalic-ϵsubscript𝑣3\epsilon^{v}=\begin{pmatrix}\epsilon^{v_{1}}&&\\ &\epsilon^{v_{2}}&\\ &&\epsilon^{v_{3}}\end{pmatrix} et C(v)=IϵvK/K𝐶𝑣𝐼superscriptitalic-ϵ𝑣𝐾𝐾C(v)=I\epsilon^{v}K/K. On a

C(0,2,2)=[1𝒪/𝔭2𝔭/𝔭21𝒪/𝔭41]ϵvK/K.𝐶0.22matrix1missing-subexpression𝒪superscript𝔭2𝔭superscript𝔭21𝒪superscript𝔭4missing-subexpressionmissing-subexpression1superscriptitalic-ϵ𝑣𝐾𝐾C(0,2,-2)=\begin{bmatrix}1&&\mathcal{O}/\mathfrak{p}^{2}\\ \mathfrak{p}/\mathfrak{p}^{2}&1&\mathcal{O}/\mathfrak{p}^{4}\\ &&1\end{bmatrix}\epsilon^{v}K/K.

En utilisant la coordonné

[1a0+a1ϵb1ϵ1i=03ciϵi1][1𝒪/𝔭2𝔭/𝔭21𝒪/𝔭41],matrix1missing-subexpressionsubscript𝑎0subscript𝑎1italic-ϵsubscript𝑏1italic-ϵ1superscriptsubscript𝑖03subscript𝑐𝑖superscriptitalic-ϵ𝑖missing-subexpressionmissing-subexpression1matrix1missing-subexpression𝒪superscript𝔭2𝔭superscript𝔭21𝒪superscript𝔭4missing-subexpressionmissing-subexpression1\begin{bmatrix}1&&a_{0}+a_{1}\epsilon\\ b_{1}\epsilon&1&\sum_{i=0}^{3}c_{i}\epsilon^{i}\\ &&1\end{bmatrix}\in\begin{bmatrix}1&&\mathcal{O}/\mathfrak{p}^{2}\\ \mathfrak{p}/\mathfrak{p}^{2}&1&\mathcal{O}/\mathfrak{p}^{4}\\ &&1\end{bmatrix},

on trouve que l’intersection 𝒳γIvK/Ksubscript𝒳𝛾𝐼𝑣𝐾𝐾\mathscr{X}_{\gamma}\cap IvK/K est la sous-variété de 𝐀7superscript𝐀7\mathbf{A}^{7} définie par l’équation

a0b1=0.subscript𝑎0subscript𝑏10a_{0}b_{1}=0.

Lucarelli a construit dans [Lu] un pavage en espaces affines de 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} pour PGL3subscriptPGL3\mathrm{PGL}_{3}. Il part d’un pavage en espaces affines de 𝒳𝒳\mathscr{X} qui est différent de celui de Bruhat-Tits. Dans notre exemple pour GL3subscriptGL3\mathrm{GL}_{3}, Lucarelli rassemble le pavé singulier C(0,2,2)𝒳γ𝐶0.22subscript𝒳𝛾C(0,2,-2)\cap\mathscr{X}_{\gamma} et le pavé lisse C(1,1,2)𝒳γ𝐶1.12subscript𝒳𝛾C(1,1,-2)\cap\mathscr{X}_{\gamma}, et redécoupe la réunion de ces deux pavés en utilisant la décomposition de Bruhat-Tits pour l’Iwahori

I=Ad(diag(1,ϵ2,ϵ2))I.superscript𝐼Addiag1superscriptitalic-ϵ2superscriptitalic-ϵ2𝐼I^{\prime}=\mathrm{Ad}(\mathrm{diag}(1,\epsilon^{2},\epsilon^{2}))I.

Le pavé singulier C(0,2,2)𝒳γ𝐶0.22subscript𝒳𝛾C(0,2,-2)\cap\mathscr{X}_{\gamma} sera coupé en 222 parties. D’une part on a la branche b1=0subscript𝑏10b_{1}=0, qui est isomorphe à 𝐀6superscript𝐀6\mathbf{A}^{6}, d’autre part, on a la branche b10,a0=0formulae-sequencesubscript𝑏10subscript𝑎00b_{1}\neq 0,\,a_{0}=0, qui est isomorphe à 𝔾m×𝐀5subscript𝔾𝑚superscript𝐀5\mathbb{G}_{m}\times\mathbf{A}^{5}. Cette dernière sera réunit avec la cellule C(1,1,2)𝒳γ𝐶1.12subscript𝒳𝛾C(1,1,-2)\cap\mathscr{X}_{\gamma} pour former l’espace affine 𝐀6superscript𝐀6\mathbf{A}^{6}, ce que on peut voir dans le calcul suivant:

[1a1ϵb1ϵ1i=03ciϵi1][1ϵ2ϵ2]K/Kmatrix1missing-subexpressionsubscript𝑎1italic-ϵsubscript𝑏1italic-ϵ1superscriptsubscript𝑖03subscript𝑐𝑖superscriptitalic-ϵ𝑖missing-subexpressionmissing-subexpression1matrix1missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptitalic-ϵ2missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptitalic-ϵ2𝐾𝐾\displaystyle\begin{bmatrix}1&&a_{1}\epsilon\\ b_{1}\epsilon&1&\sum_{i=0}^{3}c_{i}\epsilon^{i}\\ &&1\end{bmatrix}\begin{bmatrix}1&&\\ &\epsilon^{2}&\\ &&\epsilon^{-2}\end{bmatrix}K/K
=[1b11ϵ1a1ϵb11c3ϵ21i=02ciϵi1][ϵϵϵ2]K/K,absentmatrix1superscriptsubscript𝑏11superscriptitalic-ϵ1subscript𝑎1italic-ϵsuperscriptsubscript𝑏11subscript𝑐3superscriptitalic-ϵ2missing-subexpression1superscriptsubscript𝑖02subscript𝑐𝑖superscriptitalic-ϵ𝑖missing-subexpressionmissing-subexpression1matrixitalic-ϵmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionitalic-ϵmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptitalic-ϵ2𝐾𝐾\displaystyle=\begin{bmatrix}1&b_{1}^{-1}\epsilon^{-1}&a_{1}\epsilon-b_{1}^{-1}c_{3}\epsilon^{2}\\ &1&\sum_{i=0}^{2}c_{i}\epsilon^{i}\\ &&1\end{bmatrix}\begin{bmatrix}\epsilon&&\\ &\epsilon&\\ &&\epsilon^{-2}\end{bmatrix}K/K,

et

C(1,1,2)𝒳γ=[1𝔭/𝔭31𝒪/𝔭31][ϵϵϵ2]K/K.𝐶1.12subscript𝒳𝛾matrix1missing-subexpression𝔭superscript𝔭3missing-subexpression1𝒪superscript𝔭3missing-subexpressionmissing-subexpression1matrixitalic-ϵmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionitalic-ϵmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptitalic-ϵ2𝐾𝐾C(1,1,-2)\cap\mathscr{X}_{\gamma}=\begin{bmatrix}1&&\mathfrak{p}/\mathfrak{p}^{3}\\ &1&\mathcal{O}/\mathfrak{p}^{3}\\ &&1\end{bmatrix}\begin{bmatrix}\epsilon&&\\ &\epsilon&\\ &&\epsilon^{-2}\end{bmatrix}K/K.

Donc la branche b10,a0=0formulae-sequencesubscript𝑏10subscript𝑎00b_{1}\neq 0,\,a_{0}=0 et la cellule C(1,1,2)𝒳γ𝐶1.12subscript𝒳𝛾C(1,1,-2)\cap\mathscr{X}_{\gamma} se rassemblent en l’espace affine

[1𝔭1/𝒪𝔭/𝔭31𝒪/𝔭31][ϵϵϵ2]K/K𝐀6.matrix1superscript𝔭1𝒪𝔭superscript𝔭3missing-subexpression1𝒪superscript𝔭3missing-subexpressionmissing-subexpression1matrixitalic-ϵmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionitalic-ϵmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptitalic-ϵ2𝐾𝐾superscript𝐀6\begin{bmatrix}1&\mathfrak{p}^{-1}/\mathcal{O}&\mathfrak{p}/\mathfrak{p}^{3}\\ &1&\mathcal{O}/\mathfrak{p}^{3}\\ &&1\end{bmatrix}\begin{bmatrix}\epsilon&&\\ &\epsilon&\\ &&\epsilon^{-2}\end{bmatrix}K/K\cong\mathbf{A}^{6}.

Remarquons que dans l’exemple 1.1, on peut aussi déplacer la branche a00,b1=0formulae-sequencesubscript𝑎00subscript𝑏10a_{0}\neq 0,\,b_{1}=0 vers le pavé lisse C(2,2,0)𝒳γ𝐶2.2.0subscript𝒳𝛾C(-2,2,0)\cap\mathscr{X}_{\gamma}, ce que ne fait pas Lucarelli. Nous utilisons en fait les deux possibilités pour obtenir une famille de pavages de GL3subscriptGL3\mathrm{GL}_{3} qui sont différents de celui de Lucarelli, mais qui nous permet de paver la fibre de Springer affine pour GL4subscriptGL4\mathrm{GL}_{4}.

Soit {ei}i=1dsuperscriptsubscriptsubscript𝑒𝑖𝑖1𝑑\{e_{i}\}_{i=1}^{d} la base standard de Fdsuperscript𝐹𝑑F^{d}. Pour m𝐙𝑚𝐙m\in\mathbf{Z}, on note

𝒳m={L𝒳Lϵm𝒪d}.subscript𝒳absent𝑚conditional-set𝐿𝒳𝐿superscriptitalic-ϵ𝑚superscript𝒪𝑑\mathscr{X}_{\geq-m}=\{L\in\mathscr{X}\,\mid\,L\subset\epsilon^{-m}\mathcal{O}^{d}\}.

C’est un sous schéma fermé T𝑇T-invariant de 𝒳𝒳\mathscr{X}, et 𝒳=limm+𝒳m𝒳subscript𝑚subscript𝒳absent𝑚\mathscr{X}=\lim_{m\to+\infty}\mathscr{X}_{\geq-m}. Notre résultat principal est

Théorème 1.1.

Pour G=GL4𝐺subscriptGL4G=\mathrm{GL}_{4} et γ𝔤(F)𝛾𝔤𝐹\gamma\in\mathfrak{g}(F) semi-simple régulier non-ramifié entier, 𝒳m𝒳γsubscript𝒳absent𝑚subscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\geq-m}\cap\mathscr{X}_{\gamma} admet un pavage en espaces affines, en particulier, 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} est pur.

L’idée est de couper 𝒳m𝒳γsubscript𝒳absent𝑚subscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\geq-m}\cap\mathscr{X}_{\gamma} en parties localement fermées telles que chaque partie est une fibration en espaces affines sur une sous-variété localement fermée de 𝒳γGL3superscriptsubscript𝒳𝛾subscriptGL3\mathscr{X}_{\gamma}^{\mathrm{GL}_{3}}, et donc le pavage est ramené aux pavages pour GL3subscriptGL3\mathrm{GL}_{3}.

Notations. On note Φ(G,T)={αi,j}Φ𝐺𝑇subscript𝛼𝑖𝑗\Phi(G,T)=\{\alpha_{i,j}\} le système de racines de G𝐺G par rapport à T𝑇T et on simplifie αi=αi,i+1subscript𝛼𝑖subscript𝛼𝑖𝑖1\alpha_{i}=\alpha_{i,i+1}, on note {ϖi}i=1d1superscriptsubscriptsubscriptitalic-ϖ𝑖𝑖1𝑑1\{\varpi_{i}\}_{i=1}^{d-1} les poids fondamentaux correspondants. À toute racine αΦ(G,T)𝛼Φ𝐺𝑇\alpha\in\Phi(G,T), on associe de la manière usuelle une co-racine αX(T)superscript𝛼subscript𝑋𝑇\alpha^{\vee}\in X_{*}(T). On note X+(T)superscriptsubscript𝑋𝑇X_{*}^{+}(T) le semi-groupe des co-caractères dominants. On note W=𝔖d𝑊subscript𝔖𝑑W=\mathfrak{S}_{d} le groupe de Weyl de G𝐺G, on note si,jWsubscript𝑠𝑖𝑗𝑊s_{i,j}\in W la réflexion associée à la racine αi,jsubscript𝛼𝑖𝑗\alpha_{i,j} et on simplifie si=si,i+1subscript𝑠𝑖subscript𝑠𝑖𝑖1s_{i}=s_{i,i+1}. Pour tout sous-groupe fermé H𝐻H de G𝐺G stable par T𝑇T sous l’action adjointe, on note Φ(H,T)Φ𝐻𝑇\Phi(H,T) l’ensemble des racines de T𝑇T dans Lie(H)Lie𝐻\mathrm{Lie}(H). On note (T)𝑇\mathcal{F}(T) l’ensemble des sous-groupes paraboliques de G𝐺G contenant T𝑇T, et (T)𝑇\mathcal{L}(T) l’ensemble des sous-groupes de Levi contenant T𝑇T.

Pour M(T)𝑀𝑇M\in\mathcal{L}(T), on utilise un exposant M pour désigner l’objet correspondant pour M𝑀M. On identifie la grassmannienne affine 𝒳Msuperscript𝒳𝑀\mathscr{X}^{M} à un sous-ind-k𝑘k-schéma fermé de 𝒳𝒳\mathscr{X} par l’injection naturel mM(𝒪)mK,mM(F)formulae-sequence𝑚𝑀𝒪𝑚𝐾for-all𝑚𝑀𝐹mM(\mathcal{O})\to mK,\,\forall m\in M(F).

Pour x𝐑𝑥𝐑x\in\mathbf{R}, on note x𝑥\lfloor x\rfloor le plus grand entier qui est inférieure ou égale à x𝑥x, et x𝑥\lceil x\rceil le plus petit entier qui est supérieur ou égale à x𝑥x.

Remerciements. C’est un grand plaisir pour moi de remercier G. Laumon pour m’avoir proposé ce sujet de recherche et ses encouragements constants. Je le remercie aussi pour les nombreuses améliorations qu’il a apporté à ce travail. Je remercie U. Görtz et T. Haines pour avoir signalé quelques imprécisions sur la longueur et l’ordre de Bruhat-Tits sur le groupe de Weyl affine. Je remercie enfin le rapporteur anonyme de cet article pour sa relecture attentive.

2. Pavages non standard de la grassmannienne affine

2.1. Filtration de Moy-Prasad

Le tore “pivotant” 𝔾msubscript𝔾𝑚\mathbb{G}_{m} agit sur le corps F=k((ϵ))𝐹𝑘italic-ϵF=k((\epsilon)) par tϵn=tnϵn,tk×,n𝐙formulae-sequence𝑡superscriptitalic-ϵ𝑛superscript𝑡𝑛superscriptitalic-ϵ𝑛formulae-sequencefor-all𝑡superscript𝑘𝑛𝐙t*\epsilon^{n}=t^{n}\epsilon^{n},\,\forall t\in k^{\times},n\in\mathbf{Z}. Ainsi il agit sur G(F)𝐺𝐹G(F) et son algèbre de Lie 𝔤Fsubscript𝔤𝐹\mathfrak{g}_{F}. Soit T~=𝔾m×T~𝑇subscript𝔾𝑚𝑇\widetilde{T}=\mathbb{G}_{m}\times T, le premier facteur étant le tore pivotant. On note ν0X(𝔾m)subscript𝜈0superscript𝑋subscript𝔾𝑚\nu_{0}\in X^{*}(\mathbb{G}_{m}) le caractère définit par ν0(t)=tsubscript𝜈0𝑡𝑡\nu_{0}(t)=t. On note (n,αi,j)𝑛subscript𝛼𝑖𝑗(n,\alpha_{i,j}) le caractère (ν0n,αi,j)superscriptsubscript𝜈0𝑛subscript𝛼𝑖𝑗(\nu_{0}^{n},\,\alpha_{i,j}) de T~~𝑇\widetilde{T}.

L’algèbre de Lie 𝔤Fsubscript𝔤𝐹\mathfrak{g}_{F} se décompose en espaces propres sous l’action de T~~𝑇\widetilde{T}:

𝔤F=m𝐙ϵm𝔱(n,α)𝐙×Φ(G,T)𝔤αϵn+𝔤ϵN,N0,formulae-sequencesubscript𝔤𝐹direct-sumsubscriptdirect-sum𝑚𝐙superscriptitalic-ϵ𝑚𝔱subscriptdirect-sum𝑛𝛼𝐙Φ𝐺𝑇subscript𝔤𝛼superscriptitalic-ϵ𝑛𝔤superscriptitalic-ϵ𝑁much-greater-than𝑁0\mathfrak{g}_{F}=\bigoplus_{m\in\mathbf{Z}}\epsilon^{m}\mathfrak{t}\oplus\bigoplus_{(n,\alpha)\in\mathbf{Z}\times\Phi(G,T)}\mathfrak{g}_{\alpha}\epsilon^{n}+\mathfrak{g}\epsilon^{N},\quad N\gg 0,

ϵm𝔱superscriptitalic-ϵ𝑚𝔱\epsilon^{m}\mathfrak{t} est de poids (m, 0)𝑚.0(m,\,0) et 𝔤αϵnsubscript𝔤𝛼superscriptitalic-ϵ𝑛\mathfrak{g}_{\alpha}\epsilon^{n} est de poids (n,α)𝑛𝛼(n,\alpha).

Pour x𝔱𝑥𝔱x\in\mathfrak{t} fixé, t𝐑𝑡𝐑t\in\mathbf{R}, on définit une filtration sur 𝔤Fsubscript𝔤𝐹\mathfrak{g}_{F}:

𝔤x,t=(n,α)𝐙×Φ(G,T)α(x)+nt𝔤αϵn+𝔤ϵN,N0.formulae-sequencesubscript𝔤𝑥𝑡subscriptdirect-sum𝑛𝛼𝐙Φ𝐺𝑇𝛼𝑥𝑛𝑡subscript𝔤𝛼superscriptitalic-ϵ𝑛𝔤superscriptitalic-ϵ𝑁much-greater-than𝑁0\mathfrak{g}_{x,t}=\bigoplus_{\begin{subarray}{c}(n,\alpha)\in\mathbf{Z}\times\Phi(G,T)\\ \alpha(x)+n\geq t\end{subarray}}\mathfrak{g}_{\alpha}\epsilon^{n}+\mathfrak{g}\epsilon^{N},\quad N\gg 0.

C’est la filtration de Moy-Prasad sur 𝔤Fsubscript𝔤𝐹\mathfrak{g}_{F} introduite dans [MP]. Pour t0𝑡0t\geq 0, on note 𝐆x,tsubscript𝐆𝑥𝑡\mathbf{G}_{x,t} le sous-groupe de G(F)𝐺𝐹G(F) contenant T𝑇T dont l’algèbre de Lie est 𝔤x,tsubscript𝔤𝑥𝑡\mathfrak{g}_{x,t}. Alors, 𝐆x:=𝐆x,0assignsubscript𝐆𝑥subscript𝐆𝑥.0\mathbf{G}_{x}:=\mathbf{G}_{x,0} est un sous-groupe parahorique de G(F)𝐺𝐹G(F) contenant T𝑇T, et 𝐆x,tsubscript𝐆𝑥𝑡\mathbf{G}_{x,t} est un sous-groupe distingué de 𝐆xsubscript𝐆𝑥\mathbf{G}_{x}.

Exemple 2.1.
  1. (1)

    Pour 0𝔱0𝔱0\in\mathfrak{t}, on a 𝐆0=Ksubscript𝐆0𝐾\mathbf{G}_{0}=K.

  2. (2)

    Pour x0=(dd,d1d,,1d)𝔱subscript𝑥0𝑑𝑑𝑑1𝑑1𝑑𝔱x_{0}=\left(\frac{d}{d},\frac{d-1}{d},\cdots,\frac{1}{d}\right)\in\mathfrak{t}, on a 𝐆x0=Isubscript𝐆subscript𝑥0𝐼\mathbf{G}_{x_{0}}=I.

  3. (3)

    Pour 𝐚𝐙d𝐚superscript𝐙𝑑\mathbf{a}\in\mathbf{Z}^{d}, on note x𝐚=(dda1,d1da2,,1dad)𝔱subscript𝑥𝐚𝑑𝑑subscript𝑎1𝑑1𝑑subscript𝑎21𝑑subscript𝑎𝑑𝔱x_{\mathbf{a}}=\left(\frac{d}{d}-a_{1},\frac{d-1}{d}-a_{2},\cdots,\frac{1}{d}-a_{d}\right)\in\mathfrak{t}, on a

    𝐆x𝐚=I𝐚:=Ad(ϵ𝐚)I.subscript𝐆subscript𝑥𝐚subscript𝐼𝐚assignAdsuperscriptitalic-ϵ𝐚𝐼\mathbf{G}_{x_{\mathbf{a}}}=I_{\mathbf{a}}:=\mathrm{Ad}(\epsilon^{\mathbf{a}})I.

2.2. La décomposition de Bruhat-Tits

La grassmannienne affine admet un pavage standard en espaces affines. Pour le décrire, on définit d’abord une ordre de Bruhat-Tits “modifiée” I𝐚subscriptprecedessubscript𝐼𝐚\prec_{I_{\mathbf{a}}} sur X(T)subscript𝑋𝑇X_{*}(T), on commence par Isubscriptprecedes𝐼\prec_{I}. Soit v,vX+(T)𝑣superscript𝑣superscriptsubscript𝑋𝑇v,v^{\prime}\in X_{*}^{+}(T), alors vIvsubscriptprecedes𝐼𝑣superscript𝑣v\prec_{I}v^{\prime} si et seulement si

v1subscript𝑣1\displaystyle v_{1} \displaystyle\leq v1;subscriptsuperscript𝑣1\displaystyle v^{\prime}_{1};
v1+v2subscript𝑣1subscript𝑣2\displaystyle v_{1}+v_{2} \displaystyle\leq v1+v2;subscriptsuperscript𝑣1subscriptsuperscript𝑣2\displaystyle v^{\prime}_{1}+v^{\prime}_{2};
\displaystyle\vdots
v1++vdsubscript𝑣1subscript𝑣𝑑\displaystyle v_{1}+\cdots+v_{d} =\displaystyle= v1++vd.subscriptsuperscript𝑣1subscriptsuperscript𝑣𝑑\displaystyle v^{\prime}_{1}+\cdots+v^{\prime}_{d}.

Puis on pose WvIWvsubscriptprecedes𝐼𝑊𝑣𝑊superscript𝑣Wv\prec_{I}Wv^{\prime}. Pour tout g,gW/Wv𝑔superscript𝑔𝑊subscript𝑊𝑣g,g^{\prime}\in W/W_{v}, où Wvsubscript𝑊𝑣W_{v} est le stabilisateur de v𝑣v, on pose gvIgvsubscriptprecedes𝐼𝑔𝑣superscript𝑔𝑣gv\prec_{I}g^{\prime}v si et seulement si gBgsubscriptprecedes𝐵superscript𝑔𝑔g^{\prime}\prec_{B}g, où Bsubscriptprecedes𝐵\prec_{B} est l’ordre sur W/Wv𝑊subscript𝑊𝑣W/W_{v} induite de celle de Bruhat-Tits sur W𝑊W par rapport à B𝐵B. Puis, pour v,vX(T)𝑣superscript𝑣subscript𝑋𝑇v,v^{\prime}\in X_{*}(T), on pose

vI𝐚vϵ𝐚vIϵ𝐚v.iffsubscriptprecedessubscript𝐼𝐚𝑣superscript𝑣subscriptprecedes𝐼superscriptitalic-ϵ𝐚𝑣superscriptitalic-ϵ𝐚superscript𝑣v\prec_{I_{\mathbf{a}}}v^{\prime}\iff\epsilon^{-\mathbf{a}}v\prec_{I}\epsilon^{-\mathbf{a}}v^{\prime}.

On identifie X(T)subscript𝑋𝑇X_{*}(T) avec 𝒳T=T(F)/T(𝒪)superscript𝒳𝑇𝑇𝐹𝑇𝒪\mathscr{X}^{T}=T(F)/T(\mathcal{O}) par l’application vϵv𝑣superscriptitalic-ϵ𝑣v\to\epsilon^{v}.

Théorème 2.1 (Bruhat-Tits).

Pour 𝐚𝐙d𝐚superscript𝐙𝑑\mathbf{a}\in\mathbf{Z}^{d}, on a un pavage en espaces affines

𝒳=vX(T)I𝐚vK/K,𝒳subscriptsquare-union𝑣subscript𝑋𝑇subscript𝐼𝐚𝑣𝐾𝐾\mathscr{X}=\bigsqcup_{v\in X_{*}(T)}I_{\mathbf{a}}vK/K,

De plus, I𝐚vK/KI𝐚vK/K¯subscript𝐼𝐚superscript𝑣𝐾𝐾¯subscript𝐼𝐚𝑣𝐾𝐾I_{\mathbf{a}}v^{\prime}K/K\subset\overline{I_{\mathbf{a}}vK/K} si et seulement si vI𝐚vsubscriptprecedessubscript𝐼𝐚superscript𝑣𝑣v^{\prime}\prec_{I_{\mathbf{a}}}v.

On peut consulter [IM] pour la démonstration. On va réécrire le théorème ci-dessus sous la forme d’une décomposition de Bialynicki-Birula. Le tore T~~𝑇\widetilde{T} agit sur 𝒳𝒳\mathscr{X}. On note λ~𝐚X(T~)subscript~𝜆𝐚subscript𝑋~𝑇\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}\in X_{*}(\widetilde{T}) le co-caractère défini par

(1) λ~𝐚(t)=(td,diag(tda1d,td1a2d,,t1add)).subscript~𝜆𝐚𝑡superscript𝑡𝑑diagsuperscript𝑡𝑑subscript𝑎1𝑑superscript𝑡𝑑1subscript𝑎2𝑑superscript𝑡1subscript𝑎𝑑𝑑\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}(t)=(t^{d},\,\mathrm{diag}(t^{d-a_{1}d},\,t^{d-1-a_{2}d},\,\cdots,\,t^{1-a_{d}d})).

Considérons l’action de 𝔾msubscript𝔾𝑚\mathbb{G}_{m} sur 𝒳𝒳\mathscr{X} induite par le co-caractère λ~𝐚X(T~)subscript~𝜆𝐚subscript𝑋~𝑇\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}\in X_{*}(\widetilde{T}). L’ensemble des points fixes 𝒳𝔾msuperscript𝒳subscript𝔾𝑚\mathscr{X}^{\mathbb{G}_{m}} est discret et égal à {vK,vX(T)}𝑣𝐾𝑣subscript𝑋𝑇\{vK,\;v\in X_{*}(T)\}. De plus, on a

I𝐚vK/K={L𝒳limt0λ~𝐚(t)L=vK}.subscript𝐼𝐚𝑣𝐾𝐾conditional-set𝐿𝒳subscript𝑡0subscript~𝜆𝐚𝑡𝐿𝑣𝐾I_{\mathbf{a}}vK/K=\{L\in\mathscr{X}\,\mid\,\lim_{t\to 0}\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}(t)L=vK\}.

Ici, la limite porte le sens suivant: Soit N𝐍𝑁𝐍N\in\mathbf{N} assez grand tel que L𝒳N𝐿subscript𝒳absent𝑁L\in\mathscr{X}_{\geq-N}, alors le morphisme λL:𝔾m𝒳:subscript𝜆𝐿subscript𝔾𝑚𝒳\lambda_{L}:\mathbb{G}_{m}\to\mathscr{X} défini par λL(t)=λ~𝐚(t)L,tk×formulae-sequencesubscript𝜆𝐿𝑡subscript~𝜆𝐚𝑡𝐿for-all𝑡superscript𝑘\lambda_{L}(t)=\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}(t)L,\,\forall t\in k^{\times} se factorise par 𝒳Nsubscript𝒳absent𝑁\mathscr{X}_{\geq-N} puisque 𝒳Nsubscript𝒳absent𝑁\mathscr{X}_{\geq-N} est stable sous l’action de T~~𝑇\widetilde{T}. Et il se prolonge à un morphisme unique λ¯L:𝐀1𝒳N:subscript¯𝜆𝐿superscript𝐀1subscript𝒳absent𝑁\bar{\lambda}_{L}:\mathbf{A}^{1}\to\mathscr{X}_{\geq-N} puisque 𝒳Nsubscript𝒳absent𝑁\mathscr{X}_{\geq-N} est propre, la limit en question est définie comme

limt0λ~𝐚(t)L=λ¯L(0),subscript𝑡0subscript~𝜆𝐚𝑡𝐿subscript¯𝜆𝐿0\lim_{t\to 0}\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}(t)L=\bar{\lambda}_{L}(0),

qui ne dépend que de λ~𝐚subscript~𝜆𝐚\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}} et de L𝐿L.

2.3. Pavages non standard de la grassmannienne affine tronquée

2.3.1. Pavage triangulaire

On va paver la variété 𝒳msubscript𝒳absent𝑚\mathscr{X}_{\geq m} d’une manière différente de celle de Bruhat-Tits.

Proposition 2.2.

Soit 𝐚=(a1,,ad)𝐙d𝐚subscript𝑎1subscript𝑎𝑑superscript𝐙𝑑\mathbf{a}=(a_{1},\cdots,a_{d})\in\mathbf{Z}^{d} et wX(T)𝑤subscript𝑋𝑇w\in X_{*}(T).

  1. (1)

    L’intersection 𝒳mI𝐚wK/Ksubscript𝒳absent𝑚subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾\mathscr{X}_{\geq m}\cap I_{\mathbf{a}}wK/K est non-vide seulement si w𝒳m𝑤subscript𝒳absent𝑚w\in\mathscr{X}_{\geq m}.

  2. (2)

    Pour w𝒳m𝑤subscript𝒳absent𝑚w\in\mathscr{X}_{\geq m}, l’intersection 𝒳mI𝐚wK/Ksubscript𝒳absent𝑚subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾\mathscr{X}_{\geq m}\cap I_{\mathbf{a}}wK/K est isomorphe à un espace affine standard. Plus précisément, 𝒳mI𝐚wK/K=J𝐚,m,wwK/Ksubscript𝒳absent𝑚subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾subscript𝐽𝐚𝑚𝑤𝑤𝐾𝐾\mathscr{X}_{\geq m}\cap I_{\mathbf{a}}wK/K=J_{\mathbf{a},m,w}wK/K, où J𝐚,m,wsubscript𝐽𝐚𝑚𝑤J_{\mathbf{a},m,w} est la sous-k𝑘k-variété ouverte et fermée de I𝐚subscript𝐼𝐚I_{\mathbf{a}} formée des matrices (xi,j)subscript𝑥𝑖𝑗(x_{i,j}) telles que xi,i=1subscript𝑥𝑖𝑖1x_{i,i}=1 et que

    val(xi,j)mi,j,ij,formulae-sequencevalsubscript𝑥𝑖𝑗subscript𝑚𝑖𝑗for-all𝑖𝑗\mathrm{val}(x_{i,j})\geq m_{i,j},\quad\forall i\neq j,

    mi,j=max(aiaj+ijd,mwj)subscript𝑚𝑖𝑗subscript𝑎𝑖subscript𝑎𝑗𝑖𝑗𝑑𝑚subscript𝑤𝑗m_{i,j}=\max(a_{i}-a_{j}+\frac{i-j}{d},\,m-w_{j}).

  3. (3)

    Par conséquent, on a un pavage en espaces affines

    𝒳m=w𝒳mT𝒳mI𝐚wK/K.subscript𝒳absent𝑚subscriptsquare-union𝑤superscriptsubscript𝒳absent𝑚𝑇subscript𝒳absent𝑚subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾\mathscr{X}_{\geq m}=\bigsqcup_{w\in\mathscr{X}_{\geq m}^{T}}\mathscr{X}_{\geq m}\cap I_{\mathbf{a}}wK/K.

    L’inclusion (𝒳mI𝐚vK/K)(𝒳mI𝐚wK/K)¯subscript𝒳absent𝑚subscript𝐼𝐚𝑣𝐾𝐾¯subscript𝒳absent𝑚subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾(\mathscr{X}_{\geq m}\cap I_{\mathbf{a}}vK/K)\subset\overline{(\mathscr{X}_{\geq m}\cap I_{\mathbf{a}}wK/K)} implique que vIawsubscriptprecedessubscript𝐼𝑎𝑣𝑤v\prec_{I_{a}}w.

Démonstration.
  1. (1)

    Prenons y𝒳mI𝐚wK/K𝑦subscript𝒳absent𝑚subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾y\in\mathscr{X}_{\geq m}\cap I_{\mathbf{a}}wK/K. Puisque 𝒳msubscript𝒳absent𝑚\mathscr{X}_{\geq m} est fermé et invariant sous l’action de T~~𝑇\widetilde{T}, on a

    w=limt0λ~𝐚(t)y𝒳m.𝑤subscript𝑡0subscript~𝜆𝐚𝑡𝑦subscript𝒳absent𝑚w=\lim_{t\to 0}\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}(t)y\in\mathscr{X}_{\geq m}.
  2. (2)

    Pour w𝒳m𝑤subscript𝒳absent𝑚w\in\mathscr{X}_{\geq m}, gKI𝐚wK/K𝑔𝐾subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾gK\in I_{\mathbf{a}}wK/K, le réseaux L=g𝒪d𝐿𝑔superscript𝒪𝑑L=g\cdot\mathcal{O}^{d} admet une base unique {bi}i=1dsuperscriptsubscriptsubscript𝑏𝑖𝑖1𝑑\{b_{i}\}_{i=1}^{d} sur 𝒪𝒪\mathcal{O} de la forme

    bi=ϵwi(ei+j=1,jidaj,iej),aj,iFformulae-sequencesubscript𝑏𝑖superscriptitalic-ϵsubscript𝑤𝑖subscript𝑒𝑖superscriptsubscriptformulae-sequence𝑗1𝑗𝑖𝑑subscript𝑎𝑗𝑖subscript𝑒𝑗subscript𝑎𝑗𝑖𝐹b_{i}=\epsilon^{w_{i}}\left(e_{i}+\sum_{j=1,\,j\neq i}^{d}a_{j,i}e_{j}\right),\quad a_{j,i}\in F

    tel que

    ajai+jidval(aj,i)<αj,i(w),or aj,i=0.formulae-sequencesubscript𝑎𝑗subscript𝑎𝑖𝑗𝑖𝑑valsubscript𝑎𝑗𝑖subscript𝛼𝑗𝑖𝑤or subscript𝑎𝑗𝑖0a_{j}-a_{i}+\frac{j-i}{d}\leq\mathrm{val}(a_{j,i})<\alpha_{j,i}(w),\quad\text{or }a_{j,i}=0.

    On a L𝒳m𝐿subscript𝒳absent𝑚L\in\mathscr{X}_{\geq m} si et seulement si

    val(aj,i)+wim,valsubscript𝑎𝑗𝑖subscript𝑤𝑖𝑚\mathrm{val}(a_{j,i})+w_{i}\geq m,

    d’où la description précise de l’intersection 𝒳mI𝐚wK/Ksubscript𝒳absent𝑚subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾\mathscr{X}_{\geq m}\cap I_{\mathbf{a}}wK/K dans la proposition.

Passant aux composantes connexes de la grassmannienne affine. Pour vX(T)𝑣subscript𝑋𝑇v\in X_{*}(T), on note Sch(v)=IvK/K¯Sch𝑣¯𝐼𝑣𝐾𝐾\mathrm{Sch}(v)=\overline{IvK/K} la variété de Schubert affine.

Corollaire 2.3.

Soit vX+(T)𝑣superscriptsubscript𝑋𝑇v\in X_{*}^{+}(T) tel que v1v2==vdsubscript𝑣1subscript𝑣2subscript𝑣𝑑v_{1}\geq v_{2}=\cdots=v_{d}, soit 𝐚=(a1,,ad)𝐙d𝐚subscript𝑎1subscript𝑎𝑑superscript𝐙𝑑\mathbf{a}=(a_{1},\cdots,a_{d})\in\mathbf{Z}^{d}. Alors on a un pavage en espaces affines

Sch(v)=wSch(v)TSch(v)I𝐚wK/K.Sch𝑣subscriptsquare-union𝑤Schsuperscript𝑣𝑇Sch𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾\mathrm{Sch}(v)=\bigsqcup_{w\in\mathrm{Sch}(v)^{T}}\mathrm{Sch}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K.

L’intersection Sch(v)I𝐚wK/K=J𝐚,v,wwK/KSch𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾subscript𝐽𝐚𝑣𝑤𝑤𝐾𝐾\mathrm{Sch}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K=J_{\mathbf{a},v,w}wK/K, où J𝐚,v,wsubscript𝐽𝐚𝑣𝑤J_{\mathbf{a},v,w} est la sous-k𝑘k-variété ouverte et fermée de I𝐚subscript𝐼𝐚I_{\mathbf{a}} formée des matrices (xi,j)subscript𝑥𝑖𝑗(x_{i,j}) telles que

val(xi,j)mi,j,ij,formulae-sequencevalsubscript𝑥𝑖𝑗subscript𝑚𝑖𝑗for-all𝑖𝑗\mathrm{val}(x_{i,j})\geq m_{i,j},\quad\forall i\neq j,

mi,j=max(aiaj+ijd,vdwj)subscript𝑚𝑖𝑗subscript𝑎𝑖subscript𝑎𝑗𝑖𝑗𝑑subscript𝑣𝑑subscript𝑤𝑗m_{i,j}=\max(a_{i}-a_{j}+\frac{i-j}{d},\,v_{d}-w_{j}). De plus, l’inclusion

Sch(v)I𝐚wK/K(Sch(v)I𝐚wK/K)¯Sch𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾¯Sch𝑣subscript𝐼𝐚superscript𝑤𝐾𝐾\mathrm{Sch}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K\subset\overline{(\mathrm{Sch}(v)\cap I_{\mathbf{a}}w^{\prime}K/K)}

implique que wIawsubscriptprecedessubscript𝐼𝑎𝑤superscript𝑤w\prec_{I_{a}}w^{\prime}.

Démonstration.

C’est parce que la variété Sch(v)Sch𝑣\mathrm{Sch}(v) est l’une des composants connexes de 𝒳vdsubscript𝒳absentsubscript𝑣𝑑\mathscr{X}_{\geq v_{d}}. ∎

2.3.2. Passage au dual

On définit un accouplement Tr:Fd×FdF:Trsuperscript𝐹𝑑superscript𝐹𝑑𝐹\mathrm{Tr}:F^{d}\times F^{d}\to F par

Tr((xi),(yi))=i=1dxiyi.Trsubscript𝑥𝑖subscript𝑦𝑖superscriptsubscript𝑖1𝑑subscript𝑥𝑖subscript𝑦𝑖\mathrm{Tr}((x_{i}),\,(y_{i}))=\sum_{i=1}^{d}x_{i}y_{i}.

Pour L𝒳𝐿𝒳L\in\mathscr{X}, on note L={yFdTr(x,y)𝒪,xL}.superscript𝐿conditional-set𝑦superscript𝐹𝑑formulae-sequenceTr𝑥𝑦𝒪for-all𝑥𝐿L^{\vee}=\{y\in F^{d}\,\mid\,\mathrm{Tr}(x,\,y)\in\mathcal{O},\forall x\in L\}. Alors Lsuperscript𝐿L^{\vee} est un réseau et (L)=Lsuperscriptsuperscript𝐿𝐿(L^{\vee})^{\vee}=L. On a donc une involution :𝒳𝒳{}^{\vee}:\mathscr{X}\to\mathscr{X}. Pour m𝐙𝑚𝐙m\in\mathbf{Z}, on note 𝒳msubscript𝒳absent𝑚\mathscr{X}_{\leq m} l’image de 𝒳msubscript𝒳absent𝑚\mathscr{X}_{\geq-m} sous cette involution, alors

𝒳m={L𝒳Lϵm𝒪d}.subscript𝒳absent𝑚conditional-set𝐿𝒳superscriptitalic-ϵ𝑚superscript𝒪𝑑𝐿\mathscr{X}_{\leq m}=\{L\in\mathscr{X}\,\mid\,L\supset\epsilon^{m}\mathcal{O}^{d}\}.
Lemme 2.4.

Pour gG(F),L𝒳formulae-sequence𝑔𝐺𝐹𝐿𝒳g\in G(F),\,L\in\mathscr{X}, on a (gL)=(gt)1Lsuperscript𝑔𝐿superscriptsuperscript𝑔𝑡1superscript𝐿(gL)^{\vee}=(g^{t})^{-1}L^{\vee}.

Utilisant ce lemme, on trouve une version duale du corollaire 2.3.

Corollaire 2.5.

Soit vX+(T)𝑣superscriptsubscript𝑋𝑇v\in X_{*}^{+}(T) tel que v1==vd1vdsubscript𝑣1subscript𝑣𝑑1subscript𝑣𝑑v_{1}=\cdots=v_{d-1}\geq v_{d}, soit 𝐚=(a1,,ad)𝐙d𝐚subscript𝑎1subscript𝑎𝑑superscript𝐙𝑑\mathbf{a}=(a_{1},\cdots,a_{d})\in\mathbf{Z}^{d}. Alors on a un pavage en espaces affines

Sch(v)=wSch(v)TSch(v)I𝐚wK/K.Sch𝑣subscriptsquare-union𝑤Schsuperscript𝑣𝑇Sch𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾\mathrm{Sch}(v)=\bigsqcup_{w\in\mathrm{Sch}(v)^{T}}\mathrm{Sch}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K.

L’intersection Sch(v)I𝐚wK/KSch𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾\mathrm{Sch}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K est égale à J^𝐚,v,w1wK/Ksuperscriptsubscript^𝐽𝐚𝑣𝑤1𝑤𝐾𝐾\hat{J}_{\mathbf{a},v,w}^{-1}wK/K, où J^𝐚,v,wsubscript^𝐽𝐚𝑣𝑤\hat{J}_{\mathbf{a},v,w} est la sous-k𝑘k-variété ouverte et fermée de I𝐚subscript𝐼𝐚I_{\mathbf{a}} formée des matrices (xi,j)subscript𝑥𝑖𝑗(x_{i,j}) telles que

val(xi,j)m^i,j,ij,formulae-sequencevalsubscript𝑥𝑖𝑗subscript^𝑚𝑖𝑗for-all𝑖𝑗\mathrm{val}(x_{i,j})\geq\hat{m}_{i,j},\quad\forall i\neq j,

m^i,j=max(aiaj+ijd,v1+wi)subscript^𝑚𝑖𝑗subscript𝑎𝑖subscript𝑎𝑗𝑖𝑗𝑑subscript𝑣1subscript𝑤𝑖\hat{m}_{i,j}=\max(a_{i}-a_{j}+\frac{i-j}{d},\,-v_{1}+w_{i}). De plus, l’inclusion

Sch(v)I𝐚wK/KSch(v)I𝐚wK/K¯Sch𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾¯Sch𝑣subscript𝐼𝐚superscript𝑤𝐾𝐾\mathrm{Sch}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K\subset\overline{\mathrm{Sch}(v)\cap I_{\mathbf{a}}w^{\prime}K/K}

implique que wIawsubscriptprecedessubscript𝐼𝑎𝑤superscript𝑤w\prec_{I_{a}}w^{\prime}.

2.4. Pavages en tranches de la grassmannienne affine tronquée

On fixe vX+(T)𝑣superscriptsubscript𝑋𝑇v\in X_{*}^{+}(T) tel que v1v2==vd1vdsubscript𝑣1subscript𝑣2subscript𝑣𝑑1subscript𝑣𝑑v_{1}\geq v_{2}=\cdots=v_{d-1}\geq v_{d}. Le but de cette section est de construire une famille de pavage non standard de la variété de Schubert affine Sch(v)Sch𝑣\mathrm{Sch}(v).

2.4.1. Partition en tranches

On va couper Sch(v)Sch𝑣\mathrm{Sch}(v) en parties localement fermées. On note

R(v)=i=1d1W{vX(T)vv;ϖi(v)=ϖi(v)}.𝑅𝑣superscriptsubscript𝑖1𝑑1𝑊conditional-setsuperscript𝑣subscript𝑋𝑇formulae-sequenceprecedessuperscript𝑣𝑣subscriptitalic-ϖ𝑖superscript𝑣subscriptitalic-ϖ𝑖𝑣R(v)=\bigcup_{i=1}^{d-1}W\cdot\{v^{\prime}\in X_{*}(T)\,\mid\,v^{\prime}\prec v;\,\varpi_{i}(v^{\prime})=\varpi_{i}(v)\}.

On note S(v)=vR(v)IvK/K𝑆𝑣subscriptsuperscript𝑣𝑅𝑣𝐼superscript𝑣𝐾𝐾S(v)=\bigcup_{v^{\prime}\in R(v)}Iv^{\prime}K/K, c’est une sous-variété ouverte de Sch(v)Sch𝑣\mathrm{Sch}(v). L’idée est de couper S(v)𝑆𝑣S(v) en parties localement fermées et d’utiliser le lemme suivant pour procéder par récurrence.

Lemme 2.6.

Soit vX+(T)𝑣superscriptsubscript𝑋𝑇v\in X_{*}^{+}(T) tel que v1v2==vd1vdsubscript𝑣1subscript𝑣2subscript𝑣𝑑1subscript𝑣𝑑v_{1}\geq v_{2}=\cdots=v_{d-1}\geq v_{d}. Si Sch(v)TR(v)𝑅𝑣Schsuperscript𝑣𝑇\mathrm{Sch}(v)^{T}\supsetneq R(v), alors il existe v¯X+(T)¯𝑣superscriptsubscript𝑋𝑇\bar{v}\in X_{*}^{+}(T) tel que

Sch(v)T=Sch(v¯)TR(v),Schsuperscript𝑣𝑇Schsuperscript¯𝑣𝑇𝑅𝑣\mathrm{Sch}(v)^{T}=\mathrm{Sch}(\bar{v})^{T}\cup R(v),

et que v¯1v¯2==v¯d1v¯dsubscript¯𝑣1subscript¯𝑣2subscript¯𝑣𝑑1subscript¯𝑣𝑑\bar{v}_{1}\geq\bar{v}_{2}=\cdots=\bar{v}_{d-1}\geq\bar{v}_{d}.

Démonstration.

Dans le cas où v1>v2==vdsubscript𝑣1subscript𝑣2subscript𝑣𝑑v_{1}>v_{2}=\cdots=v_{d}, on a v1v2+dsubscript𝑣1subscript𝑣2𝑑v_{1}\geq v_{2}+d, et v¯=(v1d+1,v2+1,,vd+1).¯𝑣subscript𝑣1𝑑1subscript𝑣21subscript𝑣𝑑1\bar{v}=(v_{1}-d+1,\,v_{2}+1,\cdots,v_{d}+1).

Dans le cas où v1==vd1>vdsubscript𝑣1subscript𝑣𝑑1subscript𝑣𝑑v_{1}=\cdots=v_{d-1}>v_{d}, on a v1vd+dsubscript𝑣1subscript𝑣𝑑𝑑v_{1}\geq v_{d}+d, et v¯=(v11,,vd11,vd+d1).¯𝑣subscript𝑣11subscript𝑣𝑑11subscript𝑣𝑑𝑑1\bar{v}=(v_{1}-1,\cdots,v_{d-1}-1,\,v_{d}+d-1).

Dans le cas où v1>v2==vd1>vdsubscript𝑣1subscript𝑣2subscript𝑣𝑑1subscript𝑣𝑑v_{1}>v_{2}=\cdots=v_{d-1}>v_{d}, on a v¯=(v11,v2,,vd1,vd+1).¯𝑣subscript𝑣11subscript𝑣2subscript𝑣𝑑1subscript𝑣𝑑1\bar{v}=(v_{1}-1,\,v_{2},\cdots,v_{d-1},\,v_{d}+1).

On va ensuite couper R(v)𝑅𝑣R(v) selon les sous-groupes paraboliques maximaux semi-standards. Soient P(T)𝑃𝑇P\in\mathcal{F}(T) maximal, P=MN𝑃𝑀𝑁P=MN sa factorisation de Levi. On note ϖPsubscriptitalic-ϖ𝑃\varpi_{P} le poids tel que

ϖP(α)=0,αΦ(M,T);ϖP(α)=1,αΦ(N,T).formulae-sequencesubscriptitalic-ϖ𝑃superscript𝛼0formulae-sequencefor-all𝛼Φ𝑀𝑇formulae-sequencesubscriptitalic-ϖ𝑃superscript𝛼1for-all𝛼Φ𝑁𝑇\varpi_{P}(\alpha^{\vee})=0,\;\forall\alpha\in\Phi(M,T);\quad\varpi_{P}(\alpha^{\vee})=1,\;\forall\alpha\in\Phi(N,T).

On note JP{1,,d}subscript𝐽𝑃1𝑑J_{P}\subset\{1,\cdots,d\} le sous-ensemble propre tel que

iJPϖP(αi,j)0,ji.iff𝑖subscript𝐽𝑃formulae-sequencesubscriptitalic-ϖ𝑃superscriptsubscript𝛼𝑖𝑗0for-all𝑗𝑖i\in J_{P}\iff\varpi_{P}(\alpha_{i,j}^{\vee})\geq 0,\,\forall j\neq i.

On note J¯Psubscript¯𝐽𝑃\bar{J}_{P} le complémentaire de JPsubscript𝐽𝑃J_{P}. Les P𝑃P, ϖPsubscriptitalic-ϖ𝑃\varpi_{P} et JPsubscript𝐽𝑃J_{P} se correspondent bijectivement, on les identifie en tant que sous-indice.

On prend c𝐑𝑐𝐑c\in\mathbf{R} tel que

(2) {v2<c<v2+1, si v1>v2==vd1vd,vd11<c<vd1, si v1v2==vd1>vd.casessubscript𝑣2𝑐subscript𝑣21 si subscript𝑣1subscript𝑣2subscript𝑣𝑑1subscript𝑣𝑑subscript𝑣𝑑11𝑐subscript𝑣𝑑1 si subscript𝑣1subscript𝑣2subscript𝑣𝑑1subscript𝑣𝑑\begin{cases}v_{2}<c<v_{2}+1,&\text{ si }v_{1}>v_{2}=\cdots=v_{d-1}\geq v_{d},\\ v_{d-1}-1<c<v_{d-1},&\text{ si }v_{1}\geq v_{2}=\cdots=v_{d-1}>v_{d}.\end{cases}

On note

RPc(v)={vR(v)ϖP(v)=ϖi(v);vj>c,jJP;vj<c,jJP},subscriptsuperscript𝑅𝑐𝑃𝑣conditional-setsuperscript𝑣𝑅𝑣formulae-sequencesubscriptitalic-ϖ𝑃superscript𝑣subscriptitalic-ϖ𝑖𝑣formulae-sequencesubscriptsuperscript𝑣𝑗𝑐formulae-sequencefor-all𝑗subscript𝐽𝑃formulae-sequencesubscriptsuperscript𝑣superscript𝑗𝑐for-allsuperscript𝑗subscript𝐽𝑃R^{c}_{P}(v)=\{v^{\prime}\in R(v)\mid\varpi_{P}(v^{\prime})=\varpi_{i}(v);\,v^{\prime}_{j}>c,\,\forall j\in J_{P};\,v^{\prime}_{j^{\prime}}<c,\,\forall j^{\prime}\notin J_{P}\},

ϖisubscriptitalic-ϖ𝑖\varpi_{i} est l’unique poids fondamental dans l’orbite WϖP𝑊subscriptitalic-ϖ𝑃W\varpi_{P}. Il est clair que RPc(v)superscriptsubscript𝑅𝑃𝑐𝑣R_{P}^{c}(v) ne dépend que de l’intervalle dans l’équation (2). On note SPc(v)=vRPc(v)IvK/Ksuperscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscriptsuperscript𝑣superscriptsubscript𝑅𝑃𝑐𝑣𝐼superscript𝑣𝐾𝐾S_{P}^{c}(v)=\bigcup_{v^{\prime}\in R_{P}^{c}(v)}Iv^{\prime}K/K. Alors on a la partition disjointe

R(v)=P maximalRPc(v).𝑅𝑣subscriptsquare-union𝑃 maximalsuperscriptsubscript𝑅𝑃𝑐𝑣R(v)=\bigsqcup_{P\text{ maximal}}R_{P}^{c}(v).

On va ensuite ordonner les SPc(v)superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣S_{P}^{c}(v). Pour 1rd11𝑟𝑑11\leq r\leq d-1 fixé, l’union Sr(v)=gWRgϖrc(v)subscript𝑆𝑟𝑣subscript𝑔𝑊superscriptsubscript𝑅𝑔subscriptitalic-ϖ𝑟𝑐𝑣S_{r}(v)=\bigcup_{g\in W}R_{g\varpi_{r}}^{c}(v) peut être ordonné par l’inverse de l’ordre de Bruhat-Tits de gW𝑔𝑊g\in W. Donc il reste à ordonner les Sr(v)subscript𝑆𝑟𝑣S_{r}(v), on distingue entre deux cas.

(1) v1>v2==vd1vdsubscript𝑣1subscript𝑣2subscript𝑣𝑑1subscript𝑣𝑑v_{1}>v_{2}=\cdots=v_{d-1}\geq v_{d} et v2<c<v2+1subscript𝑣2𝑐subscript𝑣21v_{2}<c<v_{2}+1.

Pour 1rd11𝑟𝑑11\leq r\leq d-1 tel que v1vrrsubscript𝑣1subscript𝑣𝑟𝑟v_{1}-v_{r}\geq r, on note

v(r)=(v1r+1,v2+1,,vr+1,vr,,vd).superscript𝑣𝑟subscript𝑣1𝑟1subscript𝑣21subscript𝑣𝑟1subscript𝑣𝑟subscript𝑣𝑑v^{(r)}=(v_{1}-r+1,\,v_{2}+1,\cdots,\,v_{r}+1,\,v_{r},\cdots,\,v_{d}).
Lemme 2.7.
  1. (1)

    Pour 1rd11𝑟𝑑11\leq r\leq d-1 tel que v1vrr1subscript𝑣1subscript𝑣𝑟𝑟1v_{1}-v_{r}\leq r-1, Rϖrc(v)superscriptsubscript𝑅subscriptitalic-ϖ𝑟𝑐𝑣R_{\varpi_{r}}^{c}(v) est vide.

  2. (2)

    Pour 1rd11𝑟𝑑11\leq r\leq d-1 tel que v1vrrsubscript𝑣1subscript𝑣𝑟𝑟v_{1}-v_{r}\geq r, on a

    Rϖrc(v)={vX(T)vv(r);ϖr(v)=ϖr(v(r))}.superscriptsubscript𝑅subscriptitalic-ϖ𝑟𝑐𝑣conditional-setsuperscript𝑣subscript𝑋𝑇formulae-sequenceprecedessuperscript𝑣superscript𝑣𝑟subscriptitalic-ϖ𝑟superscript𝑣subscriptitalic-ϖ𝑟superscript𝑣𝑟R_{\varpi_{r}}^{c}(v)=\{v^{\prime}\in X_{*}(T)\,\mid\,v^{\prime}\prec v^{(r)};\,\varpi_{r}(v^{\prime})=\varpi_{r}(v^{(r)})\}.
Démonstration.
  1. (1)

    On raisonne par l’absurde. Supposons wRϖrc(v)𝑤superscriptsubscript𝑅subscriptitalic-ϖ𝑟𝑐𝑣w\in R_{\varpi_{r}}^{c}(v), alors wi>c>visubscript𝑤𝑖𝑐subscript𝑣𝑖w_{i}>c>v_{i} et donc wivi+1subscript𝑤𝑖subscript𝑣𝑖1w_{i}\geq v_{i}+1 pour i=2,,r𝑖2𝑟i=2,\cdots,r. Parce que v1vr+r1<c+r1subscript𝑣1subscript𝑣𝑟𝑟1𝑐𝑟1v_{1}\leq v_{r}+r-1<c+r-1, on a

    i=1rwi>c+i=2r(vi+1)c+r1+i=2rvii=1rvi,superscriptsubscript𝑖1𝑟subscript𝑤𝑖𝑐superscriptsubscript𝑖2𝑟subscript𝑣𝑖1𝑐𝑟1superscriptsubscript𝑖2𝑟subscript𝑣𝑖superscriptsubscript𝑖1𝑟subscript𝑣𝑖\sum_{i=1}^{r}w_{i}>c+\sum_{i=2}^{r}(v_{i}+1)\geq c+r-1+\sum_{i=2}^{r}v_{i}\geq\sum_{i=1}^{r}v_{i},

    ce qui est une contradiction à l’hypothèse que wvprecedes𝑤𝑣w\prec v.

  2. (2)

    C’est parce que v(r)superscript𝑣𝑟v^{(r)} est le plus longue élément dans Rϖrc(v)superscriptsubscript𝑅subscriptitalic-ϖ𝑟𝑐𝑣R_{\varpi_{r}}^{c}(v).

Donc, on a l’égalité

Sch(v¯)i=rd1Si(v)=Sch(v(r)),Sch¯𝑣superscriptsubscript𝑖𝑟𝑑1subscript𝑆𝑖𝑣Schsuperscript𝑣𝑟\mathrm{Sch}(\bar{v})\cup\bigcup_{i=r}^{d-1}S_{i}(v)=\mathrm{Sch}(v^{(r)}),

ce qui donne l’ordre entre les Si(v)subscript𝑆𝑖𝑣S_{i}(v): on a Sd1(v)Sd2(v)S1(v).precedessubscript𝑆𝑑1𝑣subscript𝑆𝑑2𝑣precedesprecedessubscript𝑆1𝑣S_{d-1}(v)\prec S_{d-2}(v)\prec\cdots\prec S_{1}(v). La figure 1 donne un exemple de l’ordre de pavage pour GL3subscriptGL3\mathrm{GL}_{3} dans ce cas.

v1=csubscript𝑣1𝑐v_{1}=cv2=csubscript𝑣2𝑐v_{2}=cv3=csubscript𝑣3𝑐v_{3}=c312654α𝛼\alphaβ𝛽\beta
Figure 1. L’ordre de pavage pour GL3subscriptGL3\mathrm{GL}_{3}–premier cas.

(2) v1v2==vd1>vdsubscript𝑣1subscript𝑣2subscript𝑣𝑑1subscript𝑣𝑑v_{1}\geq v_{2}=\cdots=v_{d-1}>v_{d} et vd11<c<vd1subscript𝑣𝑑11𝑐subscript𝑣𝑑1v_{d-1}-1<c<v_{d-1}.

Pour 1rd11𝑟𝑑11\leq r\leq d-1 tel que vr+1vddrsubscript𝑣𝑟1subscript𝑣𝑑𝑑𝑟v_{r+1}-v_{d}\geq d-r, on note

v(r)=(v1,,vr,vr+11,,vd11,vd+dr1).subscript𝑣𝑟subscript𝑣1subscript𝑣𝑟subscript𝑣𝑟11subscript𝑣𝑑11subscript𝑣𝑑𝑑𝑟1v_{(r)}=(v_{1},\,\cdots,\,v_{r},\,v_{r+1}-1,\cdots,v_{d-1}-1,\,v_{d}+d-r-1).

Alors parallèlement on a

Lemme 2.8.
  1. (1)

    Pour 1rd11𝑟𝑑11\leq r\leq d-1 tel que vr+1vd<drsubscript𝑣𝑟1subscript𝑣𝑑𝑑𝑟v_{r+1}-v_{d}<d-r, Rϖrc(v)superscriptsubscript𝑅subscriptitalic-ϖ𝑟𝑐𝑣R_{\varpi_{r}}^{c}(v) est vide.

  2. (2)

    Pour 1rd11𝑟𝑑11\leq r\leq d-1 tel que vr+1vddrsubscript𝑣𝑟1subscript𝑣𝑑𝑑𝑟v_{r+1}-v_{d}\geq d-r, on a

    Rϖrc(v)={vX(T)vv(r);ϖr(v)=ϖr(v(r))}.superscriptsubscript𝑅subscriptitalic-ϖ𝑟𝑐𝑣conditional-setsuperscript𝑣subscript𝑋𝑇formulae-sequenceprecedessuperscript𝑣subscript𝑣𝑟subscriptitalic-ϖ𝑟superscript𝑣subscriptitalic-ϖ𝑟subscript𝑣𝑟R_{\varpi_{r}}^{c}(v)=\{v^{\prime}\in X_{*}(T)\,\mid\,v^{\prime}\prec v_{(r)};\,\varpi_{r}(v^{\prime})=\varpi_{r}(v_{(r)})\}.

Donc, on a l’égalité

Sch(v¯)i=1rSi(v)=Sch(v(r)),Sch¯𝑣superscriptsubscript𝑖1𝑟subscript𝑆𝑖𝑣Schsubscript𝑣𝑟\mathrm{Sch}(\bar{v})\cup\bigcup_{i=1}^{r}S_{i}(v)=\mathrm{Sch}(v_{(r)}),

ce qui donne l’ordre entre les Si(v)subscript𝑆𝑖𝑣S_{i}(v): on a S1(v)S2(v)Sd1(v)precedessubscript𝑆1𝑣subscript𝑆2𝑣precedesprecedessubscript𝑆𝑑1𝑣S_{1}(v)\prec S_{2}(v)\prec\cdots\prec S_{d-1}(v). La figure 2 donne un exemple de l’ordre de pavage pour GL3subscriptGL3\mathrm{GL}_{3} dans ce cas.

v1=csubscript𝑣1𝑐v_{1}=cv2=csubscript𝑣2𝑐v_{2}=cv3=csubscript𝑣3𝑐v_{3}=c645321α𝛼\alphaβ𝛽\beta
Figure 2. L’ordre de pavage pour GL3subscriptGL3\mathrm{GL}_{3}–deuxième cas.

2.4.2. Pavage non standard en tranches

On va repaver les SPc(v)superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣S_{P}^{c}(v) en espaces affines. Pour cela, on montre qu’ils sont des fibrations en espaces affines sur certaines variétés de Schubert affines de 𝒳Msuperscript𝒳𝑀\mathscr{X}^{M}, et on se ramène à repaver ces variétés de Schubert affines.

Lemme-Définition 2.9.

Soit Z𝑍Z un sous-k𝑘k-schéma réduit de 𝒳𝒳\mathscr{X} de type fini. Soit V𝑉V un sous-𝒪𝒪\mathcal{O}-module de type fini de 𝔤Fsubscript𝔤𝐹\mathfrak{g}_{F}. On suppose que dimk(V/VAd(g)𝔤(𝒪))subscriptdimension𝑘𝑉𝑉Ad𝑔𝔤𝒪\dim_{k}(V/V\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O})) est indépendent de g𝑔g pour gKZ𝑔𝐾𝑍gK\in Z, alors les V/VAd(g)𝔤(𝒪)𝑉𝑉Ad𝑔𝔤𝒪V/V\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O}) s’organisent en un fibré vectoriel que on notera V~/V~𝒦~𝑉~𝑉𝒦\tilde{V}/\tilde{V}\cap\mathcal{K} sur Z𝑍Z.

Démonstration.

Choisissons N𝐍𝑁𝐍N\in\mathbf{N} assez grand tel que

ϵN𝔤(𝒪)Ad(g)𝔤(𝒪)ϵN𝔤(𝒪),gKZ.formulae-sequencesuperscriptitalic-ϵ𝑁𝔤𝒪Ad𝑔𝔤𝒪superscriptitalic-ϵ𝑁𝔤𝒪for-all𝑔𝐾𝑍\epsilon^{N}\mathfrak{g}(\mathcal{O})\subset\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O})\subset\epsilon^{-N}\mathfrak{g}(\mathcal{O}),\;\forall gK\in Z.

On note LNsubscript𝐿𝑁L_{N} le fibré vectoriel constant sur Z𝑍Z avec fibre ϵN𝔤(𝒪)/ϵN𝔤(𝒪)superscriptitalic-ϵ𝑁𝔤𝒪superscriptitalic-ϵ𝑁𝔤𝒪\epsilon^{-N}\mathfrak{g}(\mathcal{O})/\epsilon^{N}\mathfrak{g}(\mathcal{O}). On note 𝒦superscript𝒦\mathcal{K}^{\prime} le sous-fibré vectoriel de LNsubscript𝐿𝑁L_{N} tel que sa fibre sur gK𝑔𝐾gK est Ad(g)𝔤(𝒪)/ϵN𝔤(𝒪)Ad𝑔𝔤𝒪superscriptitalic-ϵ𝑁𝔤𝒪\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O})/\epsilon^{N}\mathfrak{g}(\mathcal{O}). On note 𝒱superscript𝒱\mathcal{V}^{\prime} le sous-fibré vectoriel de LNsubscript𝐿𝑁L_{N} tel que sa fibre sur gK𝑔𝐾gK est (V+ϵN𝔤(𝒪))/ϵN𝔤(𝒪)𝑉superscriptitalic-ϵ𝑁𝔤𝒪superscriptitalic-ϵ𝑁𝔤𝒪(V+\epsilon^{N}\mathfrak{g}(\mathcal{O}))/\epsilon^{N}\mathfrak{g}(\mathcal{O}). L’hypothèse implique que l’intersection 𝒱𝒦superscript𝒱superscript𝒦\mathcal{V}^{\prime}\cap\mathcal{K}^{\prime} est équi-dimensionel sur Z𝑍Z, et donc il est un fibré vectoriel sur Z𝑍Z. Le quotient 𝒱/𝒱𝒦superscript𝒱superscript𝒱superscript𝒦\mathcal{V}^{\prime}/\mathcal{V}^{\prime}\cap\mathcal{K}^{\prime} est donc le fibré vectoriel que l’on cherche. ∎

Pour x=gK𝒳𝑥𝑔𝐾𝒳x=gK\in\mathscr{X}, soit g=nmk,nN(F),mM(F),kKformulae-sequence𝑔𝑛𝑚𝑘formulae-sequence𝑛𝑁𝐹formulae-sequence𝑚𝑀𝐹𝑘𝐾g=nmk,\,n\in N(F),m\in M(F),\,k\in K la décomposition d’Iwasawa de g𝑔g, on note xPsubscript𝑥𝑃x_{P} le point mKM𝒳M𝑚superscript𝐾𝑀superscript𝒳𝑀mK^{M}\in\mathscr{X}^{M}, qui ne dépend que de x𝑥x et de P𝑃P.

Définition 2.1.

On note fP:𝒳𝒳M:subscript𝑓𝑃𝒳superscript𝒳𝑀f_{P}:\mathscr{X}\to\mathscr{X}^{M} la rétraction fP(x)=xP,x𝒳formulae-sequencesubscript𝑓𝑃𝑥subscript𝑥𝑃for-all𝑥𝒳f_{P}(x)=x_{P},\,\forall x\in\mathscr{X}.

Lemme 2.10.

La rétraction

fP:SPc(v)SPc(v)𝒳M:subscript𝑓𝑃superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣superscript𝒳𝑀f_{P}:S_{P}^{c}(v)\to S_{P}^{c}(v)\cap\mathscr{X}^{M}

est une fibration en espaces affines, en particulier sa restriction à IwK/K𝐼𝑤𝐾𝐾IwK/K l’est aussi pout tout wRPc(v)𝑤superscriptsubscript𝑅𝑃𝑐𝑣w\in R_{P}^{c}(v).

Démonstration.

Par définition, on a

SPc(v)𝒳M=wRPc(v)IMwK/K.superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣superscript𝒳𝑀subscript𝑤superscriptsubscript𝑅𝑃𝑐𝑣superscript𝐼𝑀𝑤𝐾𝐾S_{P}^{c}(v)\cap\mathscr{X}^{M}=\bigcup_{w\in R_{P}^{c}(v)}I^{M}wK/K.

On note NI=N(F)Isubscript𝑁𝐼𝑁𝐹𝐼N_{I}=N(F)\cap I. Pour mwKSPc(v)𝒳M,mIMformulae-sequence𝑚𝑤𝐾superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣superscript𝒳𝑀𝑚superscript𝐼𝑀mwK\in S_{P}^{c}(v)\cap\mathscr{X}^{M},\,m\in I^{M}, on a

𝔫I𝔫IAd(mw)𝔤(𝒪)𝔫I𝔫IAd(w)𝔤(𝒪),subscript𝔫𝐼subscript𝔫𝐼Ad𝑚𝑤𝔤𝒪subscript𝔫𝐼subscript𝔫𝐼Ad𝑤𝔤𝒪\frac{\mathfrak{n}_{I}}{\mathfrak{n}_{I}\cap\mathrm{Ad}(mw)\mathfrak{g}(\mathcal{O})}\cong\frac{\mathfrak{n}_{I}}{\mathfrak{n}_{I}\cap\mathrm{Ad}(w)\mathfrak{g}(\mathcal{O})},

car IMsuperscript𝐼𝑀I^{M} normalise 𝔫Isubscript𝔫𝐼\mathfrak{n}_{I}. Parce que wRPc(v)𝑤superscriptsubscript𝑅𝑃𝑐𝑣w\in R_{P}^{c}(v), la dimension de la dernier terme est

αΦ(N,T)(α(w)+α(x0))subscript𝛼Φ𝑁𝑇𝛼𝑤𝛼subscript𝑥0\displaystyle\sum_{\alpha\in\Phi(N,T)}(\alpha(w)+\lfloor\alpha(x_{0})\rfloor) =\displaystyle= dϖP(w)+αΦ(N,T)(α(x0))𝑑subscriptitalic-ϖ𝑃𝑤subscript𝛼Φ𝑁𝑇𝛼subscript𝑥0\displaystyle d\varpi_{P}(w)+\sum_{\alpha\in\Phi(N,T)}(\lfloor\alpha(x_{0})\rfloor)
=\displaystyle= dϖi(v)+αΦ(N,T)(α(x0))𝑑subscriptitalic-ϖ𝑖𝑣subscript𝛼Φ𝑁𝑇𝛼subscript𝑥0\displaystyle d\varpi_{i}(v)+\sum_{\alpha\in\Phi(N,T)}(\lfloor\alpha(x_{0})\rfloor)

x0=(1,(d1)/d,,2/d,1/d)𝔱subscript𝑥01𝑑1𝑑.2𝑑.1𝑑𝔱x_{0}=(1,(d-1)/d,\cdots,2/d,1/d)\in\mathfrak{t} et ϖisubscriptitalic-ϖ𝑖\varpi_{i} est l’unique poids fondamental dans l’orbite WϖP𝑊subscriptitalic-ϖ𝑃W\varpi_{P}, donc la dimension est constante pour vRPc(v)𝑣superscriptsubscript𝑅𝑃𝑐𝑣v\in R_{P}^{c}(v). Donc les dimensions de 𝔫I/𝔫IAd(g)𝔤(𝒪)subscript𝔫𝐼subscript𝔫𝐼Ad𝑔𝔤𝒪\mathfrak{n}_{I}/\mathfrak{n}_{I}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O}) sont constantes pour gKSPc(v)𝒳M𝑔𝐾superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣superscript𝒳𝑀gK\in S_{P}^{c}(v)\cap\mathscr{X}^{M}. D’après le lemme 2.9, ils s’organisent en un fibré vectoriel 𝔫~I/𝔫~I𝒦subscript~𝔫𝐼subscript~𝔫𝐼𝒦\tilde{\mathfrak{n}}_{I}/\tilde{\mathfrak{n}}_{I}\cap\mathcal{K}.

Par l’isomorphisme canonique

fP1(mwK)𝔫I𝔫IAd(mw)𝔤(𝒪),superscriptsubscript𝑓𝑃1𝑚𝑤𝐾subscript𝔫𝐼subscript𝔫𝐼Ad𝑚𝑤𝔤𝒪f_{P}^{-1}(mwK)\cong\frac{\mathfrak{n}_{I}}{\mathfrak{n}_{I}\cap\mathrm{Ad}(mw)\mathfrak{g}(\mathcal{O})},

on obtient que SPc(v)superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣S_{P}^{c}(v) est un 𝔫~I/𝔫~I𝒦subscript~𝔫𝐼subscript~𝔫𝐼𝒦\tilde{\mathfrak{n}}_{I}/\tilde{\mathfrak{n}}_{I}\cap\mathcal{K}-torseur sur SPc(v)𝒳Msuperscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣superscript𝒳𝑀S_{P}^{c}(v)\cap\mathscr{X}^{M}, d’où la proposition.

Pour 𝐚=(a1,,ad)𝐙d𝐚subscript𝑎1subscript𝑎𝑑superscript𝐙𝑑\mathbf{a}=(a_{1},\cdots,a_{d})\in\mathbf{Z}^{d}, on dit que 𝐚𝐚\mathbf{a} est positif par rapport à P𝑃P si

aiaj>0,iJP,jJ¯P.formulae-sequencesubscript𝑎𝑖subscript𝑎𝑗0formulae-sequencefor-all𝑖subscript𝐽𝑃𝑗subscript¯𝐽𝑃a_{i}-a_{j}>0,\quad\forall i\in J_{P},j\in\bar{J}_{P}.

On dit qu’il est négatif par rapport à P𝑃P si 𝐚𝐚-\mathbf{a} est positif par rapport à P𝑃P.

Proposition 2.11.

Soit vX+(T)𝑣superscriptsubscript𝑋𝑇v\in X_{*}^{+}(T) tel que v1v2==vd1vdsubscript𝑣1subscript𝑣2subscript𝑣𝑑1subscript𝑣𝑑v_{1}\geq v_{2}=\cdots=v_{d-1}\geq v_{d}. On prend un nombre c𝐑\𝐙𝑐\𝐑𝐙c\in\mathbf{R}\backslash\mathbf{Z} comme dans l’équation (2). Soient P(T)𝑃𝑇P\in\mathcal{F}(T) maximal, P=MN𝑃𝑀𝑁P=MN sa factorisation de Levi. Soit 𝐚𝐙d𝐚superscript𝐙𝑑\mathbf{a}\in\mathbf{Z}^{d} tel que 𝐚𝐚\mathbf{a} est négatif par rapport à P𝑃P. Alors on a le pavage en espaces affines

SPc(v)=wRPc(v)SPc(v)I𝐚wK/K,superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscriptsquare-union𝑤superscriptsubscript𝑅𝑃𝑐𝑣superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾S_{P}^{c}(v)=\bigsqcup_{w\in R_{P}^{c}(v)}S_{P}^{c}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K,

l’inclusion SPc(v)I𝐚wK/KSPc(v)I𝐚wK/K¯superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾¯superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚superscript𝑤𝐾𝐾S_{P}^{c}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K\subset\overline{S_{P}^{c}(v)\cap I_{\mathbf{a}}w^{\prime}K/K} implique que wI𝐚wsubscriptprecedessubscript𝐼𝐚𝑤superscript𝑤w\prec_{I_{\mathbf{a}}}w^{\prime}. De plus, on a l’intersection

SPc(v)I𝐚wK/K=(N(F)I)HwK/K,superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾𝑁𝐹𝐼𝐻𝑤𝐾𝐾S_{P}^{c}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K=\big{(}N(F)\cap I\big{)}HwK/K,

H=H1×H21𝐻subscript𝐻1superscriptsubscript𝐻21H=H_{1}\times H_{2}^{-1} avec

  1. (1)

    H1subscript𝐻1H_{1} est la sous-k𝑘k-variété ouverte et fermée de GLJP(F)subscriptGLsubscript𝐽𝑃𝐹\mathrm{GL}_{J_{P}}(F) formée des matrices (xi,j)subscript𝑥𝑖𝑗(x_{i,j}) telles que xi,i𝒪subscript𝑥𝑖𝑖𝒪x_{i,i}\in\mathcal{O} et que

    val(xi,j)mi,j,i,jJP;ij,formulae-sequencevalsubscript𝑥𝑖𝑗subscript𝑚𝑖𝑗for-all𝑖formulae-sequence𝑗subscript𝐽𝑃𝑖𝑗\displaystyle\mathrm{val}(x_{i,j})\geq m_{i,j},\quad\forall i,j\in J_{P};\,i\neq j,

    mi,j=max(aiaj+ijd,cwj)subscript𝑚𝑖𝑗subscript𝑎𝑖subscript𝑎𝑗𝑖𝑗𝑑𝑐subscript𝑤𝑗m_{i,j}=\max(a_{i}-a_{j}+\frac{i-j}{d},\,\lceil c\rceil-w_{j}).

  2. (2)

    H2subscript𝐻2H_{2} est la sous-k𝑘k-variété ouverte et fermée de GLJ¯P(F)subscriptGLsubscript¯𝐽𝑃𝐹\mathrm{GL}_{\bar{J}_{P}}(F) formée des matrices (xi,j)subscript𝑥𝑖𝑗(x_{i,j}) telles que xi,i𝒪subscript𝑥𝑖𝑖𝒪x_{i,i}\in\mathcal{O} et que

    val(xi,j)m^i,j,i,jJ¯P;ij,formulae-sequencevalsubscript𝑥𝑖𝑗subscript^𝑚𝑖𝑗for-all𝑖formulae-sequence𝑗subscript¯𝐽𝑃𝑖𝑗\displaystyle\mathrm{val}(x_{i,j})\geq\hat{m}_{i,j},\quad\forall i,j\in\bar{J}_{P};i\neq j,

    m^i,j=max(aiaj+ijd,c+wi)subscript^𝑚𝑖𝑗subscript𝑎𝑖subscript𝑎𝑗𝑖𝑗𝑑𝑐subscript𝑤𝑖\hat{m}_{i,j}=\max(a_{i}-a_{j}+\frac{i-j}{d},\,-\lfloor c\rfloor+w_{i}).

Démonstration.

Soit λ~𝐚X(T~)subscript~𝜆𝐚subscript𝑋~𝑇\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}\in X_{*}(\widetilde{T}) le co-caractère défini par l’équation (1). Pour wX(T)𝑤subscript𝑋𝑇w\in X_{*}(T), on a

I𝐚wK/K={x𝒳limt0λ~𝐚(t)x=wK}.subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾conditional-set𝑥𝒳subscript𝑡0subscript~𝜆𝐚𝑡𝑥𝑤𝐾I_{\mathbf{a}}wK/K=\{x\in\mathscr{X}\,\mid\,\lim_{t\to 0}\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}(t)x=wK\}.

Donc

SPc(v)I𝐚wK/K={xSPc(v)limt0λ~𝐚(t)x=wK}.superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾conditional-set𝑥superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝑡0subscript~𝜆𝐚𝑡𝑥𝑤𝐾S_{P}^{c}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K=\{x\in S_{P}^{c}(v)\,\mid\,\lim_{t\to 0}\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}(t)x=wK\}.

Pour uN(F)I,xSPc(v)formulae-sequence𝑢𝑁𝐹𝐼𝑥superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣u\in N(F)\cap I,\,x\in S_{P}^{c}(v), on a

limt0λ~𝐚(t)ux=limt0[Ad(λ~𝐚(t))u]λ~𝐚(t)x=limt0λ~𝐚(t)x,subscript𝑡0subscript~𝜆𝐚𝑡𝑢𝑥subscript𝑡0delimited-[]Adsubscript~𝜆𝐚𝑡𝑢subscript~𝜆𝐚𝑡𝑥subscript𝑡0subscript~𝜆𝐚𝑡𝑥\lim_{t\to 0}\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}(t)ux=\lim_{t\to 0}[\mathrm{Ad}(\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}(t))u]\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}(t)x=\lim_{t\to 0}\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}(t)x,

car 𝐚𝐚\mathbf{a} est négatif par rapport à P𝑃P, d’où l’égalité

(3) limt0λ~𝐚(t)x=limt0λ~𝐚(t)[fP(x)].subscript𝑡0subscript~𝜆𝐚𝑡𝑥subscript𝑡0subscript~𝜆𝐚𝑡delimited-[]subscript𝑓𝑃𝑥\lim_{t\to 0}\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}(t)x=\lim_{t\to 0}\tilde{\lambda}_{\mathbf{a}}(t)[f_{P}(x)].

Cette égalité implique que le pavage non standard se factorise par la fibration fP:SPc(v)SPc(v)𝒳M:subscript𝑓𝑃superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣superscript𝒳𝑀f_{P}:S_{P}^{c}(v)\to S_{P}^{c}(v)\cap\mathscr{X}^{M}. Plus précisément,

(4) SPc(v)I𝐚wK/K=(N(F)I)[(SPc(v)𝒳M)I𝐚MwK/K].superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾𝑁𝐹𝐼delimited-[]superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣superscript𝒳𝑀subscriptsuperscript𝐼𝑀𝐚𝑤𝐾𝐾S_{P}^{c}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K=(N(F)\cap I)\cdot[(S_{P}^{c}(v)\cap\mathscr{X}^{M})\cap I^{M}_{\mathbf{a}}wK/K].

Remarquons que

SPc(v)𝒳Msuperscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣superscript𝒳𝑀\displaystyle S_{P}^{c}(v)\cap\mathscr{X}^{M} =\displaystyle= wRPc(v)IMwKM/KMsubscript𝑤superscriptsubscript𝑅𝑃𝑐𝑣superscript𝐼𝑀𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀\displaystyle\bigcup_{w\in R_{P}^{c}(v)}I^{M}wK^{M}/K^{M}
=\displaystyle= 𝒳cGLJP,(n1)×𝒳cGLJ¯P,(n2),subscriptsuperscript𝒳subscriptGLsubscript𝐽𝑃subscript𝑛1absent𝑐subscriptsuperscript𝒳subscriptGLsubscript¯𝐽𝑃subscript𝑛2absent𝑐\displaystyle\mathscr{X}^{\mathrm{GL}_{J_{P}},(n_{1})}_{\geq\lceil c\rceil}\times\mathscr{X}^{\mathrm{GL}_{\bar{J}_{P}},(n_{2})}_{\leq\lfloor c\rfloor},

pour certaines indices n1,n2𝐙subscript𝑛1subscript𝑛2𝐙n_{1},n_{2}\in\mathbf{Z}.

Donc la proposition se ramène aux corollaires 2.3 et 2.5, pour 𝒳cGLJP,(n1)subscriptsuperscript𝒳subscriptGLsubscript𝐽𝑃subscript𝑛1absent𝑐\mathscr{X}^{\mathrm{GL}_{J_{P}},(n_{1})}_{\geq\lceil c\rceil} et 𝒳cGLJ¯P,(n2)subscriptsuperscript𝒳subscriptGLsubscript¯𝐽𝑃subscript𝑛2absent𝑐\mathscr{X}^{\mathrm{GL}_{\bar{J}_{P}},(n_{2})}_{\leq\lfloor c\rfloor} respectivement. ∎

Corollaire 2.12.

Même hypothèse que la proposition précédente. La rétraction

fP:SPc(v)I𝐚wK/KSPc(v)I𝐚MwKM/KM:subscript𝑓𝑃superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscriptsuperscript𝐼𝑀𝐚𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀f_{P}:S_{P}^{c}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K\to S_{P}^{c}(v)\cap I^{M}_{\mathbf{a}}wK^{M}/K^{M}

est une fibration en espaces affines.

Démonstration.

C’est parce que le pavage non standard factorise par la fibration fP:SPc(v)SPc(v)𝒳M:subscript𝑓𝑃superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣superscript𝒳𝑀f_{P}:S_{P}^{c}(v)\to S_{P}^{c}(v)\cap\mathscr{X}^{M}, qui est une fibration en espaces affines par le lemme 2.10.

En conclusion, soient vX+(T)𝑣superscriptsubscript𝑋𝑇v\in X_{*}^{+}(T) tel que v1v2==vd1vdsubscript𝑣1subscript𝑣2subscript𝑣𝑑1subscript𝑣𝑑v_{1}\geq v_{2}=\cdots=v_{d-1}\geq v_{d}, c𝐑\𝐙𝑐\𝐑𝐙c\in\mathbf{R}\backslash\mathbf{Z} un nombre comme dans l’équation (2). Étant donné 𝐚P𝐙dsubscript𝐚𝑃superscript𝐙𝑑\mathbf{a}_{P}\in\mathbf{Z}^{d} pour tout P(T)𝑃𝑇P\in\mathcal{F}(T) maximal tel que 𝐚Psubscript𝐚𝑃\mathbf{a}_{P} est négatif par rapport à P𝑃P, on peut paver SPc(v)superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣S_{P}^{c}(v) en espaces affines avec l’Iwahori I𝐚Psubscript𝐼subscript𝐚𝑃I_{\mathbf{a}_{P}} d’après la proposition 2.11. De cette manière, on construit un pavage non standard de S(v)𝑆𝑣S(v). Comme on a remarqué, cette processus peut être continué sur Sch(v¯)Sch¯𝑣\mathrm{Sch}(\bar{v}) avec autre paramètre c𝐑𝑐𝐑c\in\mathbf{R}. Par récurrence, on construit un pavage non standard de Sch(v)Sch𝑣\mathrm{Sch}(v), on l’appelle le pavage en tranches de Sch(v)Sch𝑣\mathrm{Sch}(v).

3. Application aux pavages de la fibre de Springer affine

Soit γ𝔤(F)𝛾𝔤𝐹\gamma\in\mathfrak{g}(F) un élément semi-simple régulier entier, on va utiliser les pavages non standard pour paver la fibre de Springer affine 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma}. La fibre de Springer affine n’est pas réduite comme un schéma, mais on va travailler avec sa structure réduite puisque on s’intéresse qu’à sa cohomologie étale.

3.1. Une proposition technique

Prenons un sous-groupe parabolique maximal P=MN(T)𝑃𝑀𝑁𝑇P=MN\in\mathcal{F}(T). Soit γ𝔪(F)𝔤(F)𝛾𝔪𝐹𝔤𝐹\gamma\in\mathfrak{m}(F)\subset\mathfrak{g}(F) un élément semi-simple régulier entier. Soient HM(F),UN(F)formulae-sequence𝐻𝑀𝐹𝑈𝑁𝐹H\subset M(F),\,U\subset N(F) des sous-groupes ouverts et fermés.

Lemme 3.1.

Considérons la rétraction

fP:U𝒳γM𝒳γ𝒳γM.:subscript𝑓𝑃𝑈superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀subscript𝒳𝛾subscriptsuperscript𝒳𝑀𝛾f_{P}:U\mathscr{X}_{\gamma}^{M}\cap\mathscr{X}_{\gamma}\to\mathscr{X}^{M}_{\gamma}.

Soit gKM𝒳γM𝑔superscript𝐾𝑀subscriptsuperscript𝒳𝑀𝛾gK^{M}\in\mathscr{X}^{M}_{\gamma}, alors fP1(gKM)superscriptsubscript𝑓𝑃1𝑔superscript𝐾𝑀f_{P}^{-1}(gK^{M}) est isomorphe canoniquement à

ker{ad(γ):𝔲𝔲Ad(g)𝔤(𝒪)ad(γ)𝔲ad(γ)𝔲Ad(g)𝔤(𝒪)},kernel:ad𝛾𝔲𝔲Ad𝑔𝔤𝒪ad𝛾𝔲ad𝛾𝔲Ad𝑔𝔤𝒪\ker\left\{\mathrm{ad}(\gamma):\,\frac{\mathfrak{u}}{\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O})}\to\frac{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}}{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O})}\right\},
Démonstration.

Pour gKM𝒳γM𝑔superscript𝐾𝑀superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀gK^{M}\in\mathscr{X}_{\gamma}^{M}, soit u𝔲𝑢𝔲u\in\mathfrak{u}, alors

(1+u)gK𝒳γ1𝑢𝑔𝐾subscript𝒳𝛾\displaystyle(1+u)gK\in\mathscr{X}_{\gamma} iff\displaystyle\iff Ad(1+u)1γAd(g)𝔤(𝒪)Adsuperscript1𝑢1𝛾Ad𝑔𝔤𝒪\displaystyle\mathrm{Ad}(1+u)^{-1}\gamma\in\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O})
iff\displaystyle\iff γ[u,γ]Ad(g)𝔤(𝒪)𝛾𝑢𝛾Ad𝑔𝔤𝒪\displaystyle\gamma-[u,\,\gamma]\in\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O})
iff\displaystyle\iff [u,γ]Ad(g)𝔤(𝒪),𝑢𝛾Ad𝑔𝔤𝒪\displaystyle[u,\,\gamma]\in\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O}),

d’ou le lemme (dans la deuxième ligne on utilise le fait que P𝑃P est maximal). ∎

Proposition 3.2.

Soit X𝑋X une sous-variété de 𝒳γMsubscriptsuperscript𝒳𝑀𝛾\mathscr{X}^{M}_{\gamma}. On suppose que les dimensions

dimk(𝔲𝔲Ad(g)𝔤(𝒪)),dimk(ad(γ)𝔲ad(γ)𝔲Ad(g)𝔤(𝒪)),subscriptdimension𝑘𝔲𝔲Ad𝑔𝔤𝒪subscriptdimension𝑘ad𝛾𝔲ad𝛾𝔲Ad𝑔𝔤𝒪\dim_{k}\left(\frac{\mathfrak{u}}{\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O})}\right),\quad\dim_{k}\left(\frac{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}}{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O})}\right),

sont indépendantes de g𝑔g pour tout gKX𝑔𝐾𝑋gK\in X. Alors la rétraction

fP:UX𝒳γX:subscript𝑓𝑃𝑈𝑋subscript𝒳𝛾𝑋f_{P}:UX\cap\mathscr{X}_{\gamma}\to X

est une fibration en espaces affines.

Démonstration.

D’après le lemme 2.9, les 𝔲/𝔲Ad(g)𝔤(𝒪),gKX𝔲𝔲Ad𝑔𝔤𝒪𝑔𝐾𝑋\mathfrak{u}/\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O}),\,gK\in X, s’organisent en un fibré vectoriel 𝔲~/𝔲~𝒦~𝔲~𝔲𝒦\tilde{\mathfrak{u}}/\tilde{\mathfrak{u}}\cap\mathcal{K}. Il en est de même pour 𝔲:=ad(γ)𝔲assignsuperscript𝔲ad𝛾𝔲\mathfrak{u}^{\prime}:=\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}. Donc le noyau

𝒦𝔲,γ:=ker{ad(γ):𝔲~𝔲~𝒦𝔲~𝔲~𝒦}assignsubscript𝒦𝔲𝛾kernel:ad𝛾~𝔲~𝔲𝒦superscript~𝔲superscript~𝔲𝒦\mathcal{K}_{\mathfrak{u},\gamma}:=\ker\left\{\mathrm{ad}(\gamma):\,\frac{\tilde{\mathfrak{u}}}{\tilde{\mathfrak{u}}\cap\mathcal{K}}\to\frac{\tilde{\mathfrak{u}}^{\prime}}{\tilde{\mathfrak{u}}^{\prime}\cap\mathcal{K}}\right\}

est un fibré vectoriel sur X𝑋X car le morphisme est surjectif. D’après le lemme 3.1, la fibration en question est un 𝒦𝔲,γsubscript𝒦𝔲𝛾\mathcal{K}_{\mathfrak{u},\gamma}-torseur, donc elle est une fibration en espaces affines. ∎

Remarque 3.1.

La condition que la dimension de 𝔲/𝔲Ad(g)𝔤(𝒪)𝔲𝔲Ad𝑔𝔤𝒪\mathfrak{u}/\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O}) est indépendante de g𝑔g pour tout gKX𝑔𝐾𝑋gK\in X est équivalent à la condition que la rétraction

fP:UXX:subscript𝑓𝑃𝑈𝑋𝑋f_{P}:UX\to X

est une fibration en espaces affines. Dans la suite, on utilise aussi cette condition alternative.

Lemme 3.3.

Supposons que H𝐻H normalise U𝑈U. Soit X𝑋X une H𝐻H-orbite dans 𝒳Msuperscript𝒳𝑀\mathscr{X}^{M}, alors la dimension 𝔲/𝔲Ad(g)𝔤(𝒪)𝔲𝔲Ad𝑔𝔤𝒪\mathfrak{u}/\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O}) est indépendante de g𝑔g pour gKX𝑔𝐾𝑋gK\in X.

Démonstration.

Fixe gKMX𝑔superscript𝐾𝑀𝑋gK^{M}\in X, pour tout hH𝐻h\in H, on a

𝔲𝔲Ad(hg)𝔤(𝒪)𝔲𝔲Ad(g)𝔤(𝒪),𝔲𝔲Ad𝑔𝔤𝒪𝔲𝔲Ad𝑔𝔤𝒪\frac{\mathfrak{u}}{\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(hg)\mathfrak{g}(\mathcal{O})}\cong\frac{\mathfrak{u}}{\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O})},

car H𝐻H normalise U𝑈U, d’où le lemme. ∎

Corollaire 3.4.

Supposons que H𝐻H normalise les algèbres de Lie 𝔲𝔲\mathfrak{u} et ad(γ)𝔲ad𝛾𝔲\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}. Soit X𝑋X une H𝐻H-orbite dans 𝒳Msuperscript𝒳𝑀\mathscr{X}^{M}. Alors la rétraction

fP:UX𝒳γX𝒳γM:subscript𝑓𝑃𝑈𝑋subscript𝒳𝛾𝑋subscriptsuperscript𝒳𝑀𝛾f_{P}:UX\cap\mathscr{X}_{\gamma}\to X\cap\mathscr{X}^{M}_{\gamma}

est une fibration en espaces affines.

3.2. Pavage pour GL3subscriptGL3\mathrm{GL}_{3}

Dans cette section uniquement, on suppose que char(k)>3char𝑘3\mathrm{char}(k)>3. Alors le tore maximal ZG(γ)subscript𝑍𝐺𝛾Z_{G}(\gamma) est isomorphe soit à F××F××F×superscript𝐹superscript𝐹superscript𝐹F^{\times}\times F^{\times}\times F^{\times}, soit à F××F((ϵ1/2))×superscript𝐹𝐹superscriptsuperscriptitalic-ϵ12F^{\times}\times F((\epsilon^{1/2}))^{\times}, soit à F((ϵ1/3))×𝐹superscriptsuperscriptitalic-ϵ13F((\epsilon^{1/3}))^{\times}. On appelle γ𝛾\gamma dans ces cas non-ramifié, mélangé, elliptique respectivement.

Le pavage de 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} est connue dans les cas suivants:

Théorème 3.5 (Lucarelli).

Pour γ𝛾\gamma non-ramifié, 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} admet un pavage en espaces affines.

Pour γ𝛾\gamma elliptique, le pavage de 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} est donné par Goresky, Kottwitz et Macpherson dans [GKM1] car γ𝛾\gamma est forcément équivalué.

Proposition 3.6.

Pour γ𝛾\gamma mélangé, la cohomologie de 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} est pure.

Démonstration.

Pour γ𝛾\gamma équivalué, c’est déjà montré par Goresky, Kottwitz et Macpherson. Pour γ𝛾\gamma non-equivalué, à conjugaison près, on peux supposer que

γ=[aϵn1ϵn2bϵn2+1],n1n2,a,b𝒪×.formulae-sequence𝛾matrix𝑎superscriptitalic-ϵsubscript𝑛1missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptitalic-ϵsubscript𝑛2missing-subexpression𝑏superscriptitalic-ϵsubscript𝑛21formulae-sequencesubscript𝑛1subscript𝑛2𝑎𝑏superscript𝒪\gamma=\begin{bmatrix}a\epsilon^{n_{1}}&&\\ &&\epsilon^{n_{2}}\\ &b\epsilon^{n_{2}+1}\end{bmatrix},\quad n_{1}\leq n_{2},\,a,b\in\mathcal{O}^{\times}.

On va paver 𝒳m𝒳γsubscript𝒳absent𝑚subscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\geq-m}\cap\mathscr{X}_{\gamma} en espaces affines. D’abord, on pave 𝒳msubscript𝒳absent𝑚\mathscr{X}_{\geq-m} avec l’Iwahori I=Ad(diag(ϵ3m,1,1))Isuperscript𝐼Addiagsuperscriptitalic-ϵ3𝑚.1.1𝐼I^{\prime}=\mathrm{Ad}(\mathrm{diag}(\epsilon^{3m},1,1))I. Pour w𝒳mT𝑤superscriptsubscript𝒳absent𝑚𝑇w\in\mathscr{X}_{\geq-m}^{T}, on note C(w)=𝒳mIwK/K𝐶𝑤subscript𝒳absent𝑚superscript𝐼𝑤𝐾𝐾C(w)=\mathscr{X}_{\geq-m}\cap I^{\prime}wK/K. Par la proposition 2.2, on a un pavage en espaces affines 𝒳m=w𝒳mTC(w)subscript𝒳absent𝑚subscriptsquare-union𝑤superscriptsubscript𝒳absent𝑚𝑇𝐶𝑤\mathscr{X}_{\geq-m}=\bigsqcup_{w\in\mathscr{X}_{\geq-m}^{T}}C(w) et

C(w)=[𝒪𝔭mw𝒪𝒪𝔭mw𝔭𝒪]wK/K,mw=mw1.formulae-sequence𝐶𝑤matrix𝒪missing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscript𝔭subscript𝑚𝑤𝒪𝒪superscript𝔭subscript𝑚𝑤𝔭𝒪𝑤𝐾𝐾subscript𝑚𝑤𝑚subscript𝑤1C(w)=\begin{bmatrix}\mathcal{O}&&\\ \mathfrak{p}^{m_{w}}&\mathcal{O}&\mathcal{O}\\ \mathfrak{p}^{m_{w}}&\mathfrak{p}&\mathcal{O}\end{bmatrix}wK/K,\quad m_{w}=-m-w_{1}.

On note

P=[].𝑃matrixmissing-subexpressionmissing-subexpressionP=\begin{bmatrix}*&&\\ *&*&*\\ *&*&*\end{bmatrix}.

Soit P=MN𝑃𝑀𝑁P=MN sa factorisation de Levi standard. D’après le corollaire 3.4, la rétraction

fP:C(w)𝒳γIMwKM/KM𝒳γM:subscript𝑓𝑃𝐶𝑤subscript𝒳𝛾superscript𝐼𝑀𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀f_{P}:C(w)\cap\mathscr{X}_{\gamma}\to I^{M}wK^{M}/K^{M}\cap\mathscr{X}_{\gamma}^{M}

est une fibration en espaces affines. En effet, on prend

U=[1𝔭mw1𝔭mw1],𝑈matrix1missing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscript𝔭subscript𝑚𝑤1missing-subexpressionsuperscript𝔭subscript𝑚𝑤missing-subexpression1U=\begin{bmatrix}1&&\\ \mathfrak{p}^{m_{w}}&1&\\ \mathfrak{p}^{m_{w}}&&1\end{bmatrix},

alors C(w)=UIMwK/K𝐶𝑤𝑈superscript𝐼𝑀𝑤𝐾𝐾C(w)=UI^{M}wK/K. Il est évident que IMsuperscript𝐼𝑀I^{M} normalise 𝔲=Lie(U)𝔲Lie𝑈\mathfrak{u}=\mathrm{Lie}(U) et ad(γ)𝔲ad𝛾𝔲\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}.

De plus, l’intersection IMwKM/KM𝒳γMsuperscript𝐼𝑀𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀subscriptsuperscript𝒳𝑀𝛾I^{M}wK^{M}/K^{M}\cap\mathscr{X}^{M}_{\gamma} est isomorphe à un espace affine car M=GL1×GL2𝑀subscriptGL1subscriptGL2M=\mathrm{GL}_{1}\times\mathrm{GL}_{2}, donc C(w)𝒳γ𝐶𝑤subscript𝒳𝛾C(w)\cap\mathscr{X}_{\gamma} l’est aussi.

Avec le même pavage, on peut montrer:

Proposition 3.7.

Soit γ=(γ1,γ2)(𝔤𝔩1×𝔤𝔩d1)(F)𝔤𝔩d(F)𝛾subscript𝛾1subscript𝛾2𝔤subscript𝔩1𝔤subscript𝔩𝑑1𝐹𝔤subscript𝔩𝑑𝐹\gamma=(\gamma_{1},\gamma_{2})\in(\mathfrak{gl}_{1}\times\mathfrak{gl}_{d-1})(F)\subset\mathfrak{gl}_{d}(F) tel que α1,i(γ)=n1,i=2,,dformulae-sequencesubscript𝛼1𝑖𝛾subscript𝑛1𝑖2𝑑\alpha_{1,i}(\gamma)=n_{1},\,i=2,\cdots,d et γ2𝔤𝔩d1(F)subscript𝛾2𝔤subscript𝔩𝑑1𝐹\gamma_{2}\in\mathfrak{gl}_{d-1}(F) est équivalué de valuation n2+r,r𝐐, 0r<1subscript𝑛2𝑟𝑟𝐐.0𝑟1n_{2}+r,\,r\in\mathbf{Q},\,0\leq r<1, n1n2,n1,n2𝐍formulae-sequencesubscript𝑛1subscript𝑛2subscript𝑛1subscript𝑛2𝐍n_{1}\leq n_{2},\,n_{1},n_{2}\in\mathbf{N}. Alors 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} est pur.

En conclusion, on a

Théorème 3.8.

Pour tout γ𝔤𝔩3(F)𝛾𝔤subscript𝔩3𝐹\gamma\in\mathfrak{gl}_{3}(F) semi-simple régulier entier, la cohomologie de 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} est pure.

Dans la suit, on va utiliser les pavages non standard en tranches de la grassmannienne affine tronquée que l’on a construit dans §2.4, pour paver les fibres de Springer affines 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma}, γ𝛾\gamma non-ramifié. Ce pavage est plus “flexible” que celui de Lucarelli, et il est indisponible pour paver la fibre de Springer affine pour GL4subscriptGL4\mathrm{GL}_{4} dans le cas non-ramifié.

Théorème 3.9.

Soient γ𝔱(𝒪)𝛾𝔱𝒪\gamma\in\mathfrak{t}(\mathcal{O}) un élément régulier, vX+(T)𝑣superscriptsubscript𝑋𝑇v\in X_{*}^{+}(T), c𝐑\𝐙𝑐\𝐑𝐙c\in\mathbf{R}\backslash\mathbf{Z} un nombre comme dans l’équation (2). Alors pour tout P(T)𝑃𝑇P\in\mathcal{F}(T) maximal, l’intersection SPc(v)𝒳γsuperscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝒳𝛾S_{P}^{c}(v)\cap\mathscr{X}_{\gamma} admet un pavage en espaces affines.

Démonstration.

Après conjuguer par le groupe de Weyl, on peut supposer que

val(α1,2(γ))=val(α1,3(γ))=n1,val(α2,3(γ))=n2,n1n2.formulae-sequencevalsubscript𝛼1.2𝛾valsubscript𝛼1.3𝛾subscript𝑛1formulae-sequencevalsubscript𝛼2.3𝛾subscript𝑛2subscript𝑛1subscript𝑛2\mathrm{val}(\alpha_{1,2}(\gamma))=\mathrm{val}(\alpha_{1,3}(\gamma))=n_{1},\quad\mathrm{val}(\alpha_{2,3}(\gamma))=n_{2},\quad n_{1}\leq n_{2}.

On note 𝐚=(n1,n2,n2)𝐚subscript𝑛1subscript𝑛2subscript𝑛2\mathbf{a}=(n_{1},n_{2},n_{2}). Soit P=MN𝑃𝑀𝑁P=MN la factorisation de Levi standard de P𝑃P. On note U=N(F)I𝑈𝑁𝐹𝐼U=N(F)\cap I, alors on a IwK/K=UIMwK/K𝐼𝑤𝐾𝐾𝑈superscript𝐼𝑀𝑤𝐾𝐾IwK/K=UI^{M}wK/K.

  1. (1)

    Pour ϖP=ϖ1subscriptitalic-ϖ𝑃subscriptitalic-ϖ1\varpi_{P}=\varpi_{1} ou ϖ1subscriptitalic-ϖ1-\varpi_{1}, on va montrer que l’intersection IwK/K𝒳γ𝐼𝑤𝐾𝐾subscript𝒳𝛾IwK/K\cap\mathscr{X}_{\gamma} est isomorphe à un espace affine standard. On traite que ϖP=ϖ1subscriptitalic-ϖ𝑃subscriptitalic-ϖ1\varpi_{P}=\varpi_{1}, l’autre cas étant pareil.

    Parce que IMsuperscript𝐼𝑀I^{M} normalise 𝔲=Lie(U)𝔲Lie𝑈\mathfrak{u}=\mathrm{Lie}(U) et ad(γ)𝔲ad𝛾𝔲\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}, d’après le corollaire 3.4, la rétraction

    fP:IwK/K𝒳γIMwKM/KM𝒳γM:subscript𝑓𝑃𝐼𝑤𝐾𝐾subscript𝒳𝛾superscript𝐼𝑀𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀f_{P}:IwK/K\cap\mathscr{X}_{\gamma}\to I^{M}wK^{M}/K^{M}\cap\mathscr{X}_{\gamma}^{M}

    est une fibration en espaces affines. De plus, l’intersection IMwKM/KM𝒳γMsuperscript𝐼𝑀𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀subscriptsuperscript𝒳𝑀𝛾I^{M}wK^{M}/K^{M}\cap\mathscr{X}^{M}_{\gamma} est isomorphe à un espace affine car M=GL1×GL2𝑀subscriptGL1subscriptGL2M=\mathrm{GL}_{1}\times\mathrm{GL}_{2}. L’intersection IwK/K𝒳γ𝐼𝑤𝐾𝐾subscript𝒳𝛾IwK/K\cap\mathscr{X}_{\gamma} est donc isomorphe à un espace affine.

  2. (2)

    Pour ϖP=ϖ2subscriptitalic-ϖ𝑃subscriptitalic-ϖ2\varpi_{P}=\varpi_{2} ou s23ϖ2subscript𝑠23subscriptitalic-ϖ2s_{23}\varpi_{2}. On ne traite que ϖP=ϖ2subscriptitalic-ϖ𝑃subscriptitalic-ϖ2\varpi_{P}=\varpi_{2}, l’autre cas étant pareil.

    Soit mw=cw2subscript𝑚𝑤𝑐subscript𝑤2m_{w}=\lceil c\rceil-w_{2}, et

    H=I𝐚MAd(diag(ϵmw,1,1))KM,𝐻subscriptsuperscript𝐼𝑀𝐚Addiagsuperscriptitalic-ϵsubscript𝑚𝑤.1.1superscript𝐾𝑀H=I^{M}_{\mathbf{a}}\cap\mathrm{Ad}(\mathrm{diag}(\epsilon^{m_{w}},1,1))K^{M},

    qui est un groupe de Lie. D’après la proposition 2.11, on a un pavage en espaces affines

    SPc(v)=wRPc(v)SPc(v)I𝐚wK/K,superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscriptsquare-union𝑤superscriptsubscript𝑅𝑃𝑐𝑣superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾S_{P}^{c}(v)=\bigsqcup_{w\in R_{P}^{c}(v)}S_{P}^{c}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K,

    et

    SPc(v)I𝐚wK/K=UHwK/K.superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾𝑈𝐻𝑤𝐾𝐾S_{P}^{c}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K=UHwK/K.

    On va montrer que l’intersection SPc(v)I𝐚wK/K𝒳γsuperscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾subscript𝒳𝛾S_{P}^{c}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K\cap\mathscr{X}_{\gamma} est isomorphe à un espace affine standard. Ainsi on obtiendra un pavage en espaces affines

    SPc(v)𝒳γ=wRPc(v)SPc(v)I𝐚wK/K𝒳γ.superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝒳𝛾subscriptsquare-union𝑤superscriptsubscript𝑅𝑃𝑐𝑣superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾subscript𝒳𝛾S_{P}^{c}(v)\cap\mathscr{X}_{\gamma}=\bigsqcup_{w\in R_{P}^{c}(v)}S_{P}^{c}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K\cap\mathscr{X}_{\gamma}.

    Par le corollaire 2.12, la rétraction

    fP:UHwK/KHwKM/KM:subscript𝑓𝑃𝑈𝐻𝑤𝐾𝐾𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀f_{P}:UHwK/K\to HwK^{M}/K^{M}

    est une fibration en espaces affines. Puisque HI𝐚M𝐻superscriptsubscript𝐼𝐚𝑀H\subset I_{\mathbf{a}}^{M}, il normalise ad(γ)𝔲ad𝛾𝔲\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}, le lemme 3.3 et la proposition 3.2 impliquent que la rétraction

    fP:UHwK/K𝒳γHwKM/KM𝒳γM:subscript𝑓𝑃𝑈𝐻𝑤𝐾𝐾subscript𝒳𝛾𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀f_{P}:UHwK/K\cap\mathscr{X}_{\gamma}\to HwK^{M}/K^{M}\cap\mathscr{X}_{\gamma}^{M}

    est une fibration en espaces affines. Puisque M=GL2×GL1𝑀subscriptGL2subscriptGL1M=\mathrm{GL}_{2}\times\mathrm{GL}_{1}, l’intersection HwKM/KM𝒳γM𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀HwK^{M}/K^{M}\cap\mathscr{X}_{\gamma}^{M} est isomorphe à un espace affine. Par conséquent, SPc(v)I𝐚wK/K𝒳γsuperscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾subscript𝒳𝛾S_{P}^{c}(v)\cap I_{\mathbf{a}}wK/K\cap\mathscr{X}_{\gamma} est isomorphe à un espace affine.

  3. (3)

    Pour ϖP=ϖ2subscriptitalic-ϖ𝑃subscriptitalic-ϖ2\varpi_{P}=-\varpi_{2} ou s23ϖ2subscript𝑠23subscriptitalic-ϖ2-s_{23}\varpi_{2}. On va montrer que l’intersection SPc(v)I𝐚wK/K𝒳γsuperscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾subscript𝒳𝛾S_{P}^{c}(v)\cap I_{-\mathbf{a}}wK/K\cap\mathscr{X}_{\gamma} est isomorphe à un espace affine standard, ainsi on obtiendra un pavage en espaces affines de SPc(v)𝒳γsuperscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝒳𝛾S_{P}^{c}(v)\cap\mathscr{X}_{\gamma} similaire au cas précedent. On ne traitre que le cas ϖP=ϖ2subscriptitalic-ϖ𝑃subscriptitalic-ϖ2\varpi_{P}=-\varpi_{2}, l’autre cas étant pareil.

    Soit mw=c+w2subscript𝑚𝑤𝑐subscript𝑤2m_{w}=-\lfloor c\rfloor+w_{2}, on note

    H=I𝐚MAd(diag(1,ϵmw,ϵmw))KM.𝐻subscriptsuperscript𝐼𝑀𝐚Addiag1superscriptitalic-ϵsubscript𝑚𝑤superscriptitalic-ϵsubscript𝑚𝑤superscript𝐾𝑀H=I^{M}_{-\mathbf{a}}\cap\mathrm{Ad}(\mathrm{diag}(1,\epsilon^{m_{w}},\epsilon^{m_{w}}))K^{M}.

    qui est un groupe de Lie. D’après la proposition 2.11, on a

    SPc(v)I𝐚wK/K=UHwK/K.superscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾𝑈𝐻𝑤𝐾𝐾S_{P}^{c}(v)\cap I_{-\mathbf{a}}wK/K=UHwK/K.

    Par le corollaire 2.12, la rétraction

    fP:UHwK/KHwKM/KM:subscript𝑓𝑃𝑈𝐻𝑤𝐾𝐾𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀f_{P}:UHwK/K\to HwK^{M}/K^{M}

    est une fibration en espaces affines. Puisque HI𝐚M𝐻subscriptsuperscript𝐼𝑀𝐚H\subset I^{M}_{-\mathbf{a}}, il normalise ad(γ)𝔲ad𝛾𝔲\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}. Le lemme 3.3 et la proposition 3.2 impliquent que la rétraction

    fP:UHwK/K𝒳γHwKM/KM𝒳γM:subscript𝑓𝑃𝑈𝐻𝑤𝐾𝐾subscript𝒳𝛾𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀f_{P}:UHwK/K\cap\mathscr{X}_{\gamma}\to HwK^{M}/K^{M}\cap\mathscr{X}_{\gamma}^{M}

    est une fibration en espaces affines. Puisque M=GL2×GL1𝑀subscriptGL2subscriptGL1M=\mathrm{GL}_{2}\times\mathrm{GL}_{1}, l’intersection HwKM/KM𝒳γM𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀HwK^{M}/K^{M}\cap\mathscr{X}_{\gamma}^{M} est isomorphe à un espace affine et donc SPc(v)I𝐚wK/K𝒳γsuperscriptsubscript𝑆𝑃𝑐𝑣subscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾subscript𝒳𝛾S_{P}^{c}(v)\cap I_{-\mathbf{a}}wK/K\cap\mathscr{X}_{\gamma} est isomorphe à un espace affine.

En utilisant le pavage en tranches de Sch(v)Sch𝑣\mathrm{Sch}(v) que l’on a construit dans §2.4, on obtient

Corollaire 3.10.

Pour tout vX+(T)𝑣superscriptsubscript𝑋𝑇v\in X_{*}^{+}(T), la sous-variété fermée Sch(v)𝒳γSch𝑣subscript𝒳𝛾\mathrm{Sch}(v)\cap\mathscr{X}_{\gamma} de 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} admet un pavage en espaces affines. En particulier, elle est pure.

3.3. Pavage pour GL4subscriptGL4\mathrm{GL}_{4} dans le cas nonramifié

Soit γ𝔱(𝒪)𝛾𝔱𝒪\gamma\in\mathfrak{t}(\mathcal{O}) un élément régulier entier, le but de cette section est de démontrer le théorème suivant:

Théorème 3.11.

Pour tout m𝐍𝑚𝐍m\in\mathbf{N}, l’intersection 𝒳m𝒳γsubscript𝒳absent𝑚subscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\geq-m}\cap\mathscr{X}_{\gamma} admet un pavage en espaces affines. Par conséquent, la cohomologie de 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} est pure.

Le reste de la section est consacré à la démonstration du théorème. Quitte à conjuguer par le groupe de Weyl, on peut supposer que γ𝔱(𝒪)𝛾𝔱𝒪\gamma\in\mathfrak{t}(\mathcal{O}) est en forme minimale (voir l’appendice), alors sa valuation radicielle est l’un des deux types suivants:

  1. (1)

    (n1,n2,n3),n1n2n3subscript𝑛1subscript𝑛2subscript𝑛3subscript𝑛1subscript𝑛2subscript𝑛3(n_{1},n_{2},n_{3}),\,n_{1}\leq n_{2}\leq n_{3},

  2. (2)

    (n1,n,n2),nn1n2.subscript𝑛1𝑛subscript𝑛2𝑛subscript𝑛1subscript𝑛2(n_{1},\,n,\,n_{2}),\,n\leq n_{1}\leq n_{2}.

Pour les deux types, il suffit de paver l’intersection de 𝒳γsubscript𝒳𝛾\mathscr{X}_{\gamma} avec le composant neutre 𝒳m(0)superscriptsubscript𝒳absent𝑚0\mathscr{X}_{\geq-m}^{(0)}. Pour simplifier les notations, on le note encore 𝒳msubscript𝒳absent𝑚\mathscr{X}_{\geq-m}. On commence par paver 𝒳msubscript𝒳absent𝑚\mathscr{X}_{\geq-m} en utilisant le sous-groupe d’Iwahori

I=Ad(diag(ϵ4m,1,1,1))I.superscript𝐼Addiagsuperscriptitalic-ϵ4𝑚.1.1.1𝐼I^{\prime}=\mathrm{Ad}(\mathrm{diag}(\epsilon^{4m},1,1,1))I.

On note C(w)=𝒳mIwK/K𝐶𝑤subscript𝒳absent𝑚superscript𝐼𝑤𝐾𝐾C(w)=\mathscr{X}_{\geq-m}\cap I^{\prime}wK/K. D’après la proposition 2.2, on a un pavage en espaces affines

𝒳m=w𝒳mTC(w)subscript𝒳absent𝑚subscriptsquare-union𝑤superscriptsubscript𝒳absent𝑚𝑇𝐶𝑤\mathscr{X}_{\geq-m}=\bigsqcup_{w\in\mathscr{X}_{\geq-m}^{T}}C(w)

et

C(w)=[𝒪𝔭mw𝒪𝒪𝔭mw𝔭𝒪]wK/K,mw=mw1.formulae-sequence𝐶𝑤matrix𝒪missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscript𝔭subscript𝑚𝑤𝒪𝒪superscript𝔭subscript𝑚𝑤𝔭𝒪𝑤𝐾𝐾subscript𝑚𝑤𝑚subscript𝑤1C(w)=\begin{bmatrix}\mathcal{O}&&&\\ \mathfrak{p}^{m_{w}}&\mathcal{O}&\cdots&\mathcal{O}\\ \vdots&\vdots&\ddots&\vdots\\ \mathfrak{p}^{m_{w}}&\mathfrak{p}&\cdots&\mathcal{O}\end{bmatrix}wK/K,\quad m_{w}=-m-w_{1}.

Pour mb3m,b𝐙formulae-sequence𝑚𝑏3𝑚𝑏𝐙-m\leq b\leq 3m,\,b\in\mathbf{Z}, on note

Rb={w𝒳mTw1=b},Vb=wRbC(w).formulae-sequencesubscript𝑅𝑏conditional-set𝑤superscriptsubscript𝒳absent𝑚𝑇subscript𝑤1𝑏subscript𝑉𝑏subscriptsquare-union𝑤subscript𝑅𝑏𝐶𝑤R_{b}=\{w\in\mathscr{X}_{\geq-m}^{T}\mid w_{1}=b\},\quad V_{b}=\bigsqcup_{w\in R_{b}}C(w).

Alors 𝒳m=b=m3mVbsubscript𝒳absent𝑚superscriptsubscript𝑏𝑚3𝑚subscript𝑉𝑏\mathscr{X}_{\geq-m}=\bigcup_{b=-m}^{3m}V_{b}, et pour tout b𝑏b, on a V¯b=i=b3mVi,subscript¯𝑉𝑏superscriptsubscript𝑖𝑏3𝑚subscript𝑉𝑖\overline{V}_{b}=\bigcup_{i=b}^{3m}V_{i}, ce qui donne l’ordre de pavage entre les Vbsubscript𝑉𝑏V_{b}. Voir la figure 3 pour ce découpage. Pour démontrer le théorème 3.11, il suffit donc de paver chaque Vb𝒳γsubscript𝑉𝑏subscript𝒳𝛾V_{b}\cap\mathscr{X}_{\gamma}.

Rbsubscript𝑅𝑏R_{b}α1subscript𝛼1\alpha_{1}α3subscript𝛼3\alpha_{3}α2subscript𝛼2\alpha_{2}
Figure 3. Découpage de X(T)subscript𝑋𝑇X_{*}(T) en Rbsubscript𝑅𝑏R_{b}.

On note

P=[].𝑃matrixmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionP=\begin{bmatrix}*&&&\\ *&*&*&*\\ *&*&*&*\\ *&*&*&*\end{bmatrix}.

Soit P=MN𝑃𝑀𝑁P=MN sa factorisation de Levi. On note

U=[1𝔭mb1𝔭mb1𝔭mb1],𝑈matrix1missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscript𝔭𝑚𝑏1missing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscript𝔭𝑚𝑏missing-subexpression1missing-subexpressionsuperscript𝔭𝑚𝑏missing-subexpressionmissing-subexpression1U=\begin{bmatrix}1&&&\\ \mathfrak{p}^{-m-b}&1&&\\ \mathfrak{p}^{-m-b}&&1&\\ \mathfrak{p}^{-m-b}&&&1\end{bmatrix},

alors C(w)=UIMwK/K𝐶𝑤𝑈superscript𝐼𝑀𝑤𝐾𝐾C(w)=UI^{M}wK/K.

Lemme 3.12.

La rétraction fP:VbVb𝒳M:subscript𝑓𝑃subscript𝑉𝑏subscript𝑉𝑏superscript𝒳𝑀f_{P}:V_{b}\to V_{b}\cap\mathscr{X}^{M} est une fibration en espaces affines.

Démonstration.

On montre d’abord que la dimension de 𝔲/𝔲Ad(g)𝔤(𝒪)𝔲𝔲Ad𝑔𝔤𝒪\mathfrak{u}/\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O}) est indépendante de g𝑔g pour gKVb𝒳M𝑔𝐾subscript𝑉𝑏superscript𝒳𝑀gK\in V_{b}\cap\mathscr{X}^{M}. Pour gIM,wRbformulae-sequence𝑔superscript𝐼𝑀𝑤subscript𝑅𝑏g\in I^{M},\,w\in R_{b}, on a

𝔲𝔲Ad(gw)𝔤(𝒪)𝔲𝔲Ad(w)𝔤(𝒪),𝔲𝔲Ad𝑔𝑤𝔤𝒪𝔲𝔲Ad𝑤𝔤𝒪\frac{\mathfrak{u}}{\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(gw)\mathfrak{g}(\mathcal{O})}\cong\frac{\mathfrak{u}}{\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(w)\mathfrak{g}(\mathcal{O})},

car IMsuperscript𝐼𝑀I^{M} normalise 𝔲𝔲\mathfrak{u}. Et la dimension de la dernière terme est

i=24[(wiw1)(mw1)]=3mw1=3mb.superscriptsubscript𝑖24delimited-[]subscript𝑤𝑖subscript𝑤1𝑚subscript𝑤13𝑚subscript𝑤13𝑚𝑏\sum_{i=2}^{4}[(w_{i}-w_{1})-(-m-w_{1})]=3m-w_{1}=3m-b.

Donc les 𝔲/𝔲Ad(g)𝔤(𝒪)𝔲𝔲Ad𝑔𝔤𝒪\mathfrak{u}/\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O}) s’organisent en un fibré vectoriel 𝔲~/𝔲~𝒦~𝔲~𝔲𝒦\tilde{\mathfrak{u}}/\tilde{\mathfrak{u}}\cap\mathcal{K} sur Vb𝒳Msubscript𝑉𝑏superscript𝒳𝑀V_{b}\cap\mathscr{X}^{M}. La rétraction en question est un torseur sous ce fibré vectoriel, d’où le lemme. ∎

De plus, puisque M=GL1×GL3𝑀subscriptGL1subscriptGL3M=\mathrm{GL}_{1}\times\mathrm{GL}_{3}, la projection vers le deuxième facteur donne un isomorphisme

Vb𝒳M𝒳mGL3,(b).subscript𝑉𝑏superscript𝒳𝑀subscriptsuperscript𝒳subscriptGL3𝑏absent𝑚V_{b}\cap\mathscr{X}^{M}\cong\mathscr{X}^{\mathrm{GL}_{3},(-b)}_{\geq-m}.

Dans la suite, on distingue entre les deux types.

3.3.1. Premier type

On va couper Vbsubscript𝑉𝑏V_{b} en parties localement fermées telles que la restriction de la fibration

fP:𝒳γVb𝒳γMVb:subscript𝑓𝑃subscript𝒳𝛾subscript𝑉𝑏subscriptsuperscript𝒳𝑀𝛾subscript𝑉𝑏f_{P}:\mathscr{X}_{\gamma}\cap V_{b}\to\mathscr{X}^{M}_{\gamma}\cap V_{b}

sur chaque partie est une fibration en espaces affines.

On fixe c𝐑𝑐𝐑c\in\mathbf{R} tel que

m+n11<c<m+n1.𝑚subscript𝑛11𝑐𝑚subscript𝑛1-m+n_{1}-1<c<-m+n_{1}.

Pour i=2,3,4𝑖2.3.4i=2,3,4, on note

ΣisubscriptΣ𝑖\displaystyle\Sigma_{i} =\displaystyle= {wRbwi<c,wj>c,ji,j1},conditional-set𝑤subscript𝑅𝑏formulae-sequencesubscript𝑤𝑖𝑐formulae-sequencesubscript𝑤𝑗𝑐formulae-sequencefor-all𝑗𝑖𝑗1\displaystyle\{w\in R_{b}\,\mid\,w_{i}<c,\,w_{j}>c,\,\forall j\neq i,\,j\neq 1\},
ΣisubscriptsuperscriptΣ𝑖\displaystyle\Sigma^{*}_{i} =\displaystyle= {wRbwi>c,wj<c,ji,j1},conditional-set𝑤subscript𝑅𝑏formulae-sequencesubscript𝑤𝑖𝑐formulae-sequencesubscript𝑤𝑗𝑐formulae-sequencefor-all𝑗𝑖𝑗1\displaystyle\{w\in R_{b}\,\mid\,w_{i}>c,\,w_{j}<c,\,\forall j\neq i,\,j\neq 1\},

et on note

Σ0={{wRbwj>c,j1}, si c<[b3],{wRbwj<c,j1}, si c>[b3].subscriptΣ0casesconditional-set𝑤subscript𝑅𝑏formulae-sequencesubscript𝑤𝑗𝑐for-all𝑗1 si 𝑐delimited-[]𝑏3conditional-set𝑤subscript𝑅𝑏formulae-sequencesubscript𝑤𝑗𝑐for-all𝑗1 si 𝑐delimited-[]𝑏3\Sigma_{0}=\begin{cases}\{w\in R_{b}\,\mid\,w_{j}>c,\,\forall j\neq 1\},&\text{ si }c<\left[\frac{-b}{3}\right],\\ \{w\in R_{b}\,\mid\,w_{j}<c,\,\forall j\neq 1\},&\text{ si }c>\left[\frac{-b}{3}\right].\end{cases}

Alors Rb=Σ0i=24(ΣiΣi)subscript𝑅𝑏subscriptΣ0superscriptsubscript𝑖24subscriptΣ𝑖superscriptsubscriptΣ𝑖R_{b}=\Sigma_{0}\cup\bigcup_{i=2}^{4}(\Sigma_{i}\cup\Sigma_{i}^{*}). Pour tout c,c′′𝐙superscript𝑐superscript𝑐′′𝐙c^{\prime},\,c^{\prime\prime}\in\mathbf{Z}, on note

Σi,c={wΣiwi=c},Σi,c′′={wΣiwi=c′′}.formulae-sequencesubscriptΣ𝑖superscript𝑐conditional-set𝑤subscriptΣ𝑖subscript𝑤𝑖superscript𝑐subscriptsuperscriptΣ𝑖superscript𝑐′′conditional-set𝑤subscriptsuperscriptΣ𝑖subscript𝑤𝑖superscript𝑐′′\Sigma_{i,c^{\prime}}=\{w\in\Sigma_{i}\,\mid\,w_{i}=c^{\prime}\},\quad\Sigma^{*}_{i,c^{\prime\prime}}=\{w\in\Sigma^{*}_{i}\,\mid\,w_{i}=c^{\prime\prime}\}.

Les figures 4 et 5 donnent les découpages dans les deux cas.

v1=csubscript𝑣1𝑐v_{1}=cv2=csubscript𝑣2𝑐v_{2}=cv3=csubscript𝑣3𝑐v_{3}=cΣ3,csubscriptΣ3superscript𝑐\Sigma_{3,c^{\prime}}Σ1,csubscriptΣ1superscript𝑐\Sigma_{1,c^{\prime}}Σ2,csubscriptΣ2superscript𝑐\Sigma_{2,c^{\prime}}Σ1,c′′subscriptsuperscriptΣ1superscript𝑐′′\Sigma^{*}_{1,c^{\prime\prime}}Σ2,c′′subscriptsuperscriptΣ2superscript𝑐′′\Sigma^{*}_{2,c^{\prime\prime}}Σ3,c′′subscriptsuperscriptΣ3superscript𝑐′′\Sigma^{*}_{3,c^{\prime\prime}}Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0}α𝛼\alphaβ𝛽\beta
Figure 4. Découpage de Rbsubscript𝑅𝑏R_{b} pour c<[b3]𝑐delimited-[]𝑏3c<\left[\frac{-b}{3}\right].
v2=csubscript𝑣2𝑐v_{2}=cv1=csubscript𝑣1𝑐v_{1}=cv3=csubscript𝑣3𝑐v_{3}=cΣ3,c′′subscriptsuperscriptΣ3superscript𝑐′′\Sigma^{*}_{3,c^{\prime\prime}}Σ2,c′′subscriptsuperscriptΣ2superscript𝑐′′\Sigma^{*}_{2,c^{\prime\prime}}Σ1,c′′subscriptsuperscriptΣ1superscript𝑐′′\Sigma^{*}_{1,c^{\prime\prime}}Σ2,csubscriptΣ2superscript𝑐\Sigma_{2,c^{\prime}}Σ1,csubscriptΣ1superscript𝑐\Sigma_{1,c^{\prime}}Σ3,csubscriptΣ3superscript𝑐\Sigma_{3,c^{\prime}}Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0}α𝛼\alphaβ𝛽\beta
Figure 5. Découpage de Rbsubscript𝑅𝑏R_{b} pour c>[b3]𝑐delimited-[]𝑏3c>\left[\frac{-b}{3}\right].
Lemme 3.13.

La rétraction

fP:𝒳γVb𝒳γMVb:subscript𝑓𝑃subscript𝒳𝛾subscript𝑉𝑏subscriptsuperscript𝒳𝑀𝛾subscript𝑉𝑏f_{P}:\mathscr{X}_{\gamma}\cap V_{b}\to\mathscr{X}^{M}_{\gamma}\cap V_{b}

induite une fibration en espaces affines

fP:𝒳γwΣ0C(w)𝒳γMwΣ0C(w),:subscript𝑓𝑃subscript𝒳𝛾subscript𝑤subscriptΣ0𝐶𝑤subscriptsuperscript𝒳𝑀𝛾subscript𝑤subscriptΣ0𝐶𝑤f_{P}:\mathscr{X}_{\gamma}\cap\bigcup_{w\in\Sigma_{0}}C(w)\to\mathscr{X}^{M}_{\gamma}\cap\bigcup_{w\in\Sigma_{0}}C(w),

et du même quand on remplace Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} par Σi,c,Σi,c′′subscriptΣ𝑖superscript𝑐superscriptsubscriptΣ𝑖superscript𝑐′′\Sigma_{i,c^{\prime}},\,\Sigma_{i,c^{\prime\prime}}^{*}.

Démonstration.

Puisque on a déjà le lemme 3.12, d’après la proposition 3.2, il suffit de montrer que la dimension de

ad(γ)𝔲ad(γ)𝔲Ad(g)𝔤(𝒪)ad𝛾𝔲ad𝛾𝔲Ad𝑔𝔤𝒪\frac{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}}{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O})}

est indépendante de g𝑔g pour gK𝑔𝐾gK dans 𝒳γMwΣ0C(w)subscriptsuperscript𝒳𝑀𝛾subscript𝑤subscriptΣ0𝐶𝑤\mathscr{X}^{M}_{\gamma}\cap\bigcup_{w\in\Sigma_{0}}C(w). Même argument si on remplace Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} par Σi,c,Σi,c′′subscriptΣ𝑖superscript𝑐superscriptsubscriptΣ𝑖superscript𝑐′′\Sigma_{i,c^{\prime}},\,\Sigma_{i,c^{\prime\prime}}^{*}.

Pour wRb𝑤subscript𝑅𝑏w\in R_{b}, on a C(w)𝒳M=IMwK/K𝐶𝑤superscript𝒳𝑀superscript𝐼𝑀𝑤𝐾𝐾C(w)\cap\mathscr{X}^{M}=I^{M}wK/K. Pour gIM𝑔superscript𝐼𝑀g\in I^{M}, on a

ad(γ)𝔲ad(γ)𝔲Ad(gw)𝔤(𝒪)ad(γ)𝔲ad(γ)𝔲Ad(w)𝔤(𝒪),ad𝛾𝔲ad𝛾𝔲Ad𝑔𝑤𝔤𝒪ad𝛾𝔲ad𝛾𝔲Ad𝑤𝔤𝒪\frac{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}}{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(gw)\mathfrak{g}(\mathcal{O})}\cong\frac{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}}{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(w)\mathfrak{g}(\mathcal{O})},

car IMsuperscript𝐼𝑀I^{M} normalise ad(γ)𝔲ad𝛾𝔲\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}. La dimension du dernier terme est

i=24max{wi+mn1, 0}.superscriptsubscript𝑖24subscript𝑤𝑖𝑚subscript𝑛1.0\sum_{i=2}^{4}\max\{w_{i}+m-n_{1},\,0\}.
  1. (1)

    Pour c>[b3]𝑐delimited-[]𝑏3c>\left[\frac{-b}{3}\right], wΣ0𝑤subscriptΣ0w\in\Sigma_{0}, la dimension est 00.

  2. (2)

    Pour c<[b3]𝑐delimited-[]𝑏3c<\left[\frac{-b}{3}\right], wΣ0𝑤subscriptΣ0w\in\Sigma_{0}, la dimension est

    j=24(wj+mn1)=3(mn1)b,superscriptsubscript𝑗24subscript𝑤𝑗𝑚subscript𝑛13𝑚subscript𝑛1𝑏\displaystyle\sum_{j=2}^{4}(w_{j}+m-n_{1})=3(m-n_{1})-b,

    constante sur Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0}.

  3. (3)

    Pour wΣi,c𝑤subscriptΣ𝑖superscript𝑐w\in\Sigma_{i,c^{\prime}}, la dimension est

    j=2,ji4(wj+mn1)superscriptsubscriptformulae-sequence𝑗2𝑗𝑖4subscript𝑤𝑗𝑚subscript𝑛1\displaystyle\sum_{j=2,\,j\neq i}^{4}(w_{j}+m-n_{1}) =\displaystyle= 2(mn1)bc,2𝑚subscript𝑛1𝑏superscript𝑐\displaystyle 2(m-n_{1})-b-c^{\prime},

    constante sur Σi,csubscriptΣ𝑖superscript𝑐\Sigma_{i,c^{\prime}}.

  4. (4)

    Pour wΣi,c′′𝑤subscriptsuperscriptΣ𝑖superscript𝑐′′w\in\Sigma^{*}_{i,c^{\prime\prime}}, la dimension est

    wi+mn1=c′′+mn1,subscript𝑤𝑖𝑚subscript𝑛1superscript𝑐′′𝑚subscript𝑛1w_{i}+m-n_{1}=c^{\prime\prime}+m-n_{1},

    constante sur Σi,c′′subscriptsuperscriptΣ𝑖superscript𝑐′′\Sigma^{*}_{i,c^{\prime\prime}}.

Puisque M=GL1×GL3𝑀subscriptGL1subscriptGL3M=\mathrm{GL}_{1}\times\mathrm{GL}_{3}, d’après le théorème 3.9 et le corollaire 3.10, les intersections

𝒳γMwΣ0C(w),𝒳γMwΣi,cC(w),𝒳γMwΣi,c′′C(w).superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀subscript𝑤subscriptΣ0𝐶𝑤superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀subscript𝑤subscriptΣ𝑖superscript𝑐𝐶𝑤superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀subscript𝑤superscriptsubscriptΣ𝑖superscript𝑐′′𝐶𝑤\mathscr{X}_{\gamma}^{M}\cap\bigcup_{w\in\Sigma_{0}}C(w),\quad\mathscr{X}_{\gamma}^{M}\cap\bigcup_{w\in\Sigma_{i,c^{\prime}}}C(w),\quad\mathscr{X}_{\gamma}^{M}\cap\bigcup_{w\in\Sigma_{i,c^{\prime\prime}}^{*}}C(w).

admettent des pavages en espaces affines, et on a vu comment les ordonner pour en déduire un pavage en espaces affines de 𝒳γMVbsuperscriptsubscript𝒳𝛾𝑀subscript𝑉𝑏\mathscr{X}_{\gamma}^{M}\cap V_{b}. D’après le lemme précédent, les intersections

𝒳γwΣ0C(w),𝒳γwΣi,cC(w),𝒳γwΣi,c′′C(w).subscript𝒳𝛾subscript𝑤subscriptΣ0𝐶𝑤subscript𝒳𝛾subscript𝑤subscriptΣ𝑖superscript𝑐𝐶𝑤subscript𝒳𝛾subscript𝑤superscriptsubscriptΣ𝑖superscript𝑐′′𝐶𝑤\mathscr{X}_{\gamma}\cap\bigcup_{w\in\Sigma_{0}}C(w),\quad\mathscr{X}_{\gamma}\cap\bigcup_{w\in\Sigma_{i,c^{\prime}}}C(w),\quad\mathscr{X}_{\gamma}\cap\bigcup_{w\in\Sigma_{i,c^{\prime\prime}}^{*}}C(w).

admettent aussi des pavages en espaces affines, et en utilisant le même ordre que leurs analogues ci-dessus, on en déduit un pavage en espaces affines de 𝒳γVbsubscript𝒳𝛾subscript𝑉𝑏\mathscr{X}_{\gamma}\cap V_{b}. Le théorème est donc démontré pour ce type.

3.3.2. Deuxième type

On pave Vbsubscript𝑉𝑏V_{b} avec l’Iwahori I𝐚:=Ad(ϵ𝐚)Iassignsubscriptsuperscript𝐼𝐚Adsuperscriptitalic-ϵ𝐚superscript𝐼I^{\prime}_{\mathbf{a}}:=\mathrm{Ad}(\epsilon^{\mathbf{a}})I^{\prime}, où

𝐚=(n1n,n1n,0,0)𝐍4.𝐚subscript𝑛1𝑛subscript𝑛1𝑛.0.0superscript𝐍4\mathbf{a}=(n_{1}-n,n_{1}-n,0,0)\in\mathbf{N}^{4}.

On note C𝐚(w)=VbI𝐚wK/Ksubscript𝐶𝐚𝑤subscript𝑉𝑏subscriptsuperscript𝐼𝐚𝑤𝐾𝐾C_{\mathbf{a}}(w)=V_{b}\cap I^{\prime}_{\mathbf{a}}wK/K. Soit

H=I𝐚MAd(diag(1,1,ϵmw,ϵmw))KM,𝐻subscriptsuperscript𝐼𝑀𝐚Addiag1.1superscriptitalic-ϵsubscript𝑚𝑤superscriptitalic-ϵsubscript𝑚𝑤superscript𝐾𝑀H=I^{\prime M}_{\mathbf{a}}\cap\mathrm{Ad}(\mathrm{diag}(1,1,\epsilon^{m_{w}},\epsilon^{m_{w}}))K^{M},

mw=mw2subscript𝑚𝑤𝑚subscript𝑤2m_{w}=-m-w_{2}. Alors les mêmes arguments que ceux dans la démonstration de la proposition 2.11 et du lemme 2.12 montrent que

Lemme 3.14.

On a un pavage en espaces affines

Vb=wRbC𝐚(w),subscript𝑉𝑏subscriptsquare-union𝑤subscript𝑅𝑏subscript𝐶𝐚𝑤V_{b}=\bigsqcup_{w\in R_{b}}C_{\mathbf{a}}(w),

C𝐚(w)=UHwK/Ksubscript𝐶𝐚𝑤𝑈𝐻𝑤𝐾𝐾C_{\mathbf{a}}(w)=UHwK/K, et la rétraction

fP:UHwK/KHwKM/KM:subscript𝑓𝑃𝑈𝐻𝑤𝐾𝐾𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀f_{P}:UHwK/K\to HwK^{M}/K^{M}

est une fibration en espaces affines.

Lemme 3.15.

La rétraction

fP:𝒳γC𝐚(w)𝒳γMHwKM/KM:subscript𝑓𝑃subscript𝒳𝛾subscript𝐶𝐚𝑤superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀f_{P}:\mathscr{X}_{\gamma}\cap C_{\mathbf{a}}(w)\to\mathscr{X}_{\gamma}^{M}\cap HwK^{M}/K^{M}

est une fibration en espaces affines.

Démonstration.

D’après la proposition 3.2 et le lemme 3.14, il suffit de montrer que la dimension ad(γ)𝔲/ad(γ)𝔲Ad(g)𝔤(𝒪)ad𝛾𝔲ad𝛾𝔲Ad𝑔𝔤𝒪\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}/\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O}) est indépendante de g𝑔g pour gKHwKM/KM𝑔𝐾𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀gK\in HwK^{M}/K^{M}. Puisque HI𝐚M𝐻subscriptsuperscript𝐼𝑀𝐚H\subset I^{\prime M}_{\mathbf{a}}, il normalise ad(γ)𝔲ad𝛾𝔲\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}. Donc l’énoncé se déroule du lemme 3.3.∎

On note

Rb1={wRbw2m+n1n},Vb1=wRb1C𝐚(w).formulae-sequencesubscript𝑅𝑏1conditional-set𝑤subscript𝑅𝑏subscript𝑤2𝑚subscript𝑛1𝑛subscript𝑉𝑏1subscriptsquare-union𝑤subscript𝑅𝑏1subscript𝐶𝐚𝑤R_{b1}=\{w\in R_{b}\,\mid\,w_{2}\geq-m+n_{1}-n\},\quad V_{b1}=\bigsqcup_{w\in R_{b1}}C_{\mathbf{a}}(w).

C’est une sous-variété fermée de Vbsubscript𝑉𝑏V_{b}. Voir le figure 6 pour avoir une idée de Rb1subscript𝑅𝑏1R_{b1}. Dans les lemmes 3.16, 3.17, on va paver (Vb\Vb1)𝒳γ\subscript𝑉𝑏subscript𝑉𝑏1subscript𝒳𝛾(V_{b}\backslash V_{b1})\cap\mathscr{X}_{\gamma} et Vb1𝒳γsubscript𝑉𝑏1subscript𝒳𝛾V_{b1}\cap\mathscr{X}_{\gamma} en espaces affines. La réunion de ces deux pavages nous donnera un pavage en espaces affines de Vb𝒳γsubscript𝑉𝑏subscript𝒳𝛾V_{b}\cap\mathscr{X}_{\gamma}, ce qui terminera la démonstration pour le deuxième type.

Rb1subscript𝑅𝑏1R_{b1}α𝛼\alphaβ𝛽\beta
Figure 6. Rb1subscript𝑅𝑏1R_{b1} dans Rbsubscript𝑅𝑏R_{b}.
Lemme 3.16.

La sous-variété ouverte (Vb\Vb1)𝒳γ\subscript𝑉𝑏subscript𝑉𝑏1subscript𝒳𝛾(V_{b}\backslash V_{b1})\cap\mathscr{X}_{\gamma} de Vb𝒳γsubscript𝑉𝑏subscript𝒳𝛾V_{b}\cap\mathscr{X}_{\gamma} admet un pavage en espaces affines. Plus précisément, pour wRb\Rb1𝑤\subscript𝑅𝑏subscript𝑅𝑏1w\in R_{b}\backslash R_{b1}, l’intersection C𝐚(w)𝒳γsubscript𝐶𝐚𝑤subscript𝒳𝛾C_{\mathbf{a}}(w)\cap\mathscr{X}_{\gamma} est isomorphe à un espace affine.

Démonstration.

D’après le lemme 3.15, il suffit de montrer que HwKM/KM𝒳γM𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀HwK^{M}/K^{M}\cap\mathscr{X}_{\gamma}^{M} est isomorphe à un espace affine. Puisque

w2wjw2(m)<n1n,j=3,4,formulae-sequencesubscript𝑤2subscript𝑤𝑗subscript𝑤2𝑚subscript𝑛1𝑛𝑗3.4w_{2}-w_{j}\leq w_{2}-(-m)<n_{1}-n,\quad j=3,4,

on a

HwKM/KM=[𝒪𝒪𝔭mw𝒪𝒪𝔭mw𝔭𝒪]wKM/KM.𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀matrix𝒪missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression𝒪missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscript𝔭subscript𝑚𝑤𝒪𝒪missing-subexpressionsuperscript𝔭subscript𝑚𝑤𝔭𝒪𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀HwK^{M}/K^{M}=\begin{bmatrix}\mathcal{O}&&&\\ &\mathcal{O}&&\\ &\mathfrak{p}^{m_{w}}&\mathcal{O}&\mathcal{O}\\ &\mathfrak{p}^{m_{w}}&\mathfrak{p}&\mathcal{O}\end{bmatrix}wK^{M}/K^{M}.

On note

H=[𝒪𝒪𝒪𝒪𝔭𝒪],U=[11𝔭mw1𝔭mw1].formulae-sequencesuperscript𝐻matrix𝒪missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression𝒪missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression𝒪𝒪missing-subexpressionmissing-subexpression𝔭𝒪superscript𝑈matrix1missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression1missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscript𝔭subscript𝑚𝑤1missing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscript𝔭subscript𝑚𝑤missing-subexpression1H^{\prime}=\begin{bmatrix}\mathcal{O}&&&\\ &\mathcal{O}&&\\ &&\mathcal{O}&\mathcal{O}\\ &&\mathfrak{p}&\mathcal{O}\end{bmatrix},\quad U^{\prime}=\begin{bmatrix}1&&&\\ &1&&\\ &\mathfrak{p}^{m_{w}}&1&\\ &\mathfrak{p}^{m_{w}}&&1\end{bmatrix}.

Ce sont des groupes de Lie et on a HwKM/KM=UHwKM/KM,wRb\Rb1formulae-sequence𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀superscript𝑈superscript𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀for-all𝑤\subscript𝑅𝑏subscript𝑅𝑏1HwK^{M}/K^{M}=U^{\prime}H^{\prime}wK^{M}/K^{M},\,\forall w\in R_{b}\backslash R_{b1}. On note

P=[],superscript𝑃matrixmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionP^{\prime}=\begin{bmatrix}*&&&\\ &*&&\\ &*&*&*\\ &*&*&*\end{bmatrix},

et P=MNsuperscript𝑃superscript𝑀superscript𝑁P^{\prime}=M^{\prime}N^{\prime} sa factorisation de Levi. Parce que Hsuperscript𝐻H^{\prime} normalise 𝔲superscript𝔲\mathfrak{u}^{\prime} et ad(γ)𝔲ad𝛾superscript𝔲\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}^{\prime}, le corollaire 3.4 implique que la rétraction

fP:UHwKM/KM𝒳γMHwKM/KM𝒳γM:subscript𝑓superscript𝑃superscript𝑈superscript𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀superscript𝐻𝑤superscript𝐾superscript𝑀superscript𝐾superscript𝑀superscriptsubscript𝒳𝛾superscript𝑀f_{P^{\prime}}:U^{\prime}H^{\prime}wK^{M}/K^{M}\cap\mathscr{X}_{\gamma}^{M}\to H^{\prime}wK^{M^{\prime}}/K^{M^{\prime}}\cap\mathscr{X}_{\gamma}^{M^{\prime}}

est une fibration en espaces affines. De plus, l’intersection HwKM/KM𝒳γMsuperscript𝐻𝑤superscript𝐾superscript𝑀superscript𝐾superscript𝑀superscriptsubscript𝒳𝛾superscript𝑀H^{\prime}wK^{M^{\prime}}/K^{M^{\prime}}\cap\mathscr{X}_{\gamma}^{M^{\prime}} est isomorphe à un espace affine car M=GL1×GL1×GL2superscript𝑀subscriptGL1subscriptGL1subscriptGL2M^{\prime}=\mathrm{GL}_{1}\times\mathrm{GL}_{1}\times\mathrm{GL}_{2}, d’où le lemme. ∎

Lemme 3.17.

L’intersection Vb1𝒳γsubscript𝑉𝑏1subscript𝒳𝛾V_{b1}\cap\mathscr{X}_{\gamma} admet un pavage en espaces affines.

Démonstration.

En utilisant le lemme 3.15, on va déduire un pavage de Vb1𝒳γsubscript𝑉𝑏1subscript𝒳𝛾V_{b1}\cap\mathscr{X}_{\gamma} d’un pavage de Vb1𝒳γMsubscript𝑉𝑏1superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀V_{b1}\cap\mathscr{X}_{\gamma}^{M}.

Pour wRb1𝑤subscript𝑅𝑏1w\in R_{b1}, on a

HwKM/KM=I𝐚MwKM/KM.𝐻𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀superscriptsubscript𝐼𝐚𝑀𝑤superscript𝐾𝑀superscript𝐾𝑀HwK^{M}/K^{M}=I_{\mathbf{a}}^{\prime M}wK^{M}/K^{M}.

La composition de la translation sur 𝒳Msuperscript𝒳𝑀\mathscr{X}^{M} par ϵ𝐚superscriptitalic-ϵ𝐚\epsilon^{-\mathbf{a}} et la projection à la facteur GL3subscriptGL3\mathrm{GL}_{3} de M=GL1×GL3𝑀subscriptGL1subscriptGL3M=\mathrm{GL}_{1}\times\mathrm{GL}_{3} donne un isomorphisme

(5) Vb1𝒳M𝒳mGL3,(b+nn1).subscript𝑉𝑏1superscript𝒳𝑀superscriptsubscript𝒳absent𝑚subscriptGL3𝑏𝑛subscript𝑛1V_{b1}\cap\mathscr{X}^{M}\cong\mathscr{X}_{\geq-m}^{\mathrm{GL}_{3},(-b+n-n_{1})}.

Avec cet isomorphisme, on peut translater le pavage pour GL3subscriptGL3\mathrm{GL}_{3} à un pavage pour Vb1𝒳γMsubscript𝑉𝑏1superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀V_{b1}\cap\mathscr{X}_{\gamma}^{M}. On fixe c𝐑𝑐𝐑c\in\mathbf{R} tel que

nm1<c<nm.𝑛𝑚1𝑐𝑛𝑚n-m-1<c<n-m.

On note w2=w2(n1n)superscriptsubscript𝑤2subscript𝑤2subscript𝑛1𝑛w_{2}^{\prime}=w_{2}-(n_{1}-n) et wj=wj,j=3,4formulae-sequencesuperscriptsubscript𝑤𝑗subscript𝑤𝑗𝑗3.4w_{j}^{\prime}=w_{j},\,j=3,4. Pour i=2,3,4𝑖2.3.4i=2,3,4, on note

ΣisubscriptΣ𝑖\displaystyle\Sigma_{i} =\displaystyle= {wRb1wi<c,wj>c,j1,i},conditional-set𝑤subscript𝑅𝑏1formulae-sequencesubscriptsuperscript𝑤𝑖𝑐formulae-sequencesubscriptsuperscript𝑤𝑗𝑐for-all𝑗1𝑖\displaystyle\{w\in R_{b1}\,\mid\,w^{\prime}_{i}<c,\,w^{\prime}_{j}>c,\,\forall j\neq 1,i\},
ΣisubscriptsuperscriptΣ𝑖\displaystyle\Sigma^{*}_{i} =\displaystyle= {wRb1wi>c,wj<c,j1,i},conditional-set𝑤subscript𝑅𝑏1formulae-sequencesubscriptsuperscript𝑤𝑖𝑐formulae-sequencesubscriptsuperscript𝑤𝑗𝑐for-all𝑗1𝑖\displaystyle\{w\in R_{b1}\,\mid\,w^{\prime}_{i}>c,\,w^{\prime}_{j}<c,\,\forall j\neq 1,i\},

et on note

Σ0={{wRb1wj>c,j1}, si c<[b+nn13],{wRb1wj<c,j1}, si c>[b+nn13].subscriptΣ0casesconditional-set𝑤subscript𝑅𝑏1formulae-sequencesubscriptsuperscript𝑤𝑗𝑐for-all𝑗1 si 𝑐delimited-[]𝑏𝑛subscript𝑛13conditional-set𝑤subscript𝑅𝑏1formulae-sequencesubscriptsuperscript𝑤𝑗𝑐for-all𝑗1 si 𝑐delimited-[]𝑏𝑛subscript𝑛13\Sigma_{0}=\begin{cases}\{w\in R_{b1}\,\mid\,w^{\prime}_{j}>c,\,\forall j\neq 1\},&\text{ si }c<\left[\frac{-b+n-n_{1}}{3}\right],\\ \{w\in R_{b1}\,\mid\,w^{\prime}_{j}<c,\,\forall j\neq 1\},&\text{ si }c>\left[\frac{-b+n-n_{1}}{3}\right].\end{cases}

Alors Rb1=Σ0i=24(ΣiΣi)subscript𝑅𝑏1subscriptΣ0superscriptsubscript𝑖24subscriptΣ𝑖superscriptsubscriptΣ𝑖R_{b1}=\Sigma_{0}\cup\bigcup_{i=2}^{4}(\Sigma_{i}\cup\Sigma_{i}^{*}). Pour tout c,c′′𝐙superscript𝑐superscript𝑐′′𝐙c^{\prime},\,c^{\prime\prime}\in\mathbf{Z}, on note

Σi,c={wΣiwi=c},Σi,c′′={wΣiwi=c′′}.formulae-sequencesubscriptΣ𝑖superscript𝑐conditional-set𝑤subscriptΣ𝑖subscriptsuperscript𝑤𝑖superscript𝑐subscriptsuperscriptΣ𝑖superscript𝑐′′conditional-set𝑤subscriptsuperscriptΣ𝑖subscriptsuperscript𝑤𝑖superscript𝑐′′\Sigma_{i,c^{\prime}}=\{w\in\Sigma_{i}\,\mid\,w^{\prime}_{i}=c^{\prime}\},\quad\Sigma^{*}_{i,c^{\prime\prime}}=\{w\in\Sigma^{*}_{i}\,\mid\,w^{\prime}_{i}=c^{\prime\prime}\}.

Ce découpage est analogue de celui indiqué dans les figures 4 et 5.

Lemme 3.18.

La rétraction

fP:𝒳γVb1𝒳γMVb1:subscript𝑓𝑃subscript𝒳𝛾subscript𝑉𝑏1superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀subscript𝑉𝑏1f_{P}:\mathscr{X}_{\gamma}\cap V_{b1}\to\mathscr{X}_{\gamma}^{M}\cap V_{b1}

induite une fibration en espaces affines

fP:𝒳γwΣ0C𝐚(w)𝒳γMwΣ0C𝐚(w),:subscript𝑓𝑃subscript𝒳𝛾subscriptsquare-union𝑤subscriptΣ0subscript𝐶𝐚𝑤superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀subscriptsquare-union𝑤subscriptΣ0subscript𝐶𝐚𝑤f_{P}:\mathscr{X}_{\gamma}\cap\bigsqcup_{w\in\Sigma_{0}}C_{\mathbf{a}}(w)\to\mathscr{X}_{\gamma}^{M}\cap\bigsqcup_{w\in\Sigma_{0}}C_{\mathbf{a}}(w),

et du même si on remplace Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} par Σi,c,Σi,c′′subscriptΣ𝑖superscript𝑐subscriptsuperscriptΣ𝑖superscript𝑐′′\Sigma_{i,c^{\prime}},\,\Sigma^{*}_{i,c^{\prime\prime}}.

Démonstration.

Puisque on a déjà le lemme 3.12, d’après la proposition 3.2, il suffit de montrer que la dimension de

ad(γ)𝔲ad(γ)𝔲Ad(g)𝔤(𝒪)ad𝛾𝔲ad𝛾𝔲Ad𝑔𝔤𝒪\frac{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}}{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(g)\mathfrak{g}(\mathcal{O})}

est indépendante de g𝑔g pour gK𝑔𝐾gK dans 𝒳γMwΣ0C𝐚(w)superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀subscriptsquare-union𝑤subscriptΣ0subscript𝐶𝐚𝑤\mathscr{X}_{\gamma}^{M}\cap\bigsqcup_{w\in\Sigma_{0}}C_{\mathbf{a}}(w). Même argument si on remplace Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} par Σi,c,Σi,c′′subscriptΣ𝑖superscript𝑐subscriptsuperscriptΣ𝑖superscript𝑐′′\Sigma_{i,c^{\prime}},\,\Sigma^{*}_{i,c^{\prime\prime}}.

Pour wRb1𝑤subscript𝑅𝑏1w\in R_{b1}, on a C𝐚(w)𝒳M=I𝐚MwK/Ksubscript𝐶𝐚𝑤superscript𝒳𝑀superscriptsubscript𝐼𝐚𝑀𝑤𝐾𝐾C_{\mathbf{a}}(w)\cap\mathscr{X}^{M}=I_{\mathbf{a}}^{\prime M}wK/K. Pour gI𝐚M𝑔superscriptsubscript𝐼𝐚𝑀g\in I_{\mathbf{a}}^{\prime M}, on a

ad(γ)𝔲ad(γ)𝔲Ad(gw)𝔤(𝒪)ad(γ)𝔲ad(γ)𝔲Ad(w)𝔤(𝒪),ad𝛾𝔲ad𝛾𝔲Ad𝑔𝑤𝔤𝒪ad𝛾𝔲ad𝛾𝔲Ad𝑤𝔤𝒪\frac{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}}{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(gw)\mathfrak{g}(\mathcal{O})}\cong\frac{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}}{\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}\cap\mathrm{Ad}(w)\mathfrak{g}(\mathcal{O})},

car I𝐚Msuperscriptsubscript𝐼𝐚𝑀I_{\mathbf{a}}^{\prime M} normalise ad(γ)𝔲ad𝛾𝔲\mathrm{ad}(\gamma)\mathfrak{u}. La dimension du dernier terme est

max{w2+mn1, 0}+i=34max{wi+mn, 0}.subscript𝑤2𝑚subscript𝑛1.0superscriptsubscript𝑖34subscript𝑤𝑖𝑚𝑛.0\max\{w_{2}+m-n_{1},\,0\}+\sum_{i=3}^{4}\max\{w_{i}+m-n,\,0\}.
  1. (1)

    Pour c<[b+nn13]𝑐delimited-[]𝑏𝑛subscript𝑛13c<\left[\frac{-b+n-n_{1}}{3}\right], soit wΣ0𝑤subscriptΣ0w\in\Sigma_{0}, la dimension est

    (w2+mn1)+j=34(wj+mn)subscript𝑤2𝑚subscript𝑛1superscriptsubscript𝑗34subscript𝑤𝑗𝑚𝑛\displaystyle(w_{2}+m-n_{1})+\sum_{j=3}^{4}(w_{j}+m-n)
    =3mbn12n,absent3𝑚𝑏subscript𝑛12𝑛\displaystyle=3m-b-n_{1}-2n,

    donc constante sur Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0}.

  2. (2)

    Pour c>[b+nn13]𝑐delimited-[]𝑏𝑛subscript𝑛13c>\left[\frac{-b+n-n_{1}}{3}\right], soit wΣ0𝑤subscriptΣ0w\in\Sigma_{0}, la dimension est 00.

  3. (3)

    Pour wΣi,c𝑤subscriptΣ𝑖superscript𝑐w\in\Sigma_{i,c^{\prime}}, la dimension est

    {2(mn)bc,si i=2;2mn1nbc,si i=3,4;cases2𝑚𝑛𝑏superscript𝑐si 𝑖22𝑚subscript𝑛1𝑛𝑏superscript𝑐si 𝑖3.4\displaystyle\begin{cases}2(m-n)-b-c^{\prime},&\text{si }i=2;\\ 2m-n_{1}-n-b-c^{\prime},&\text{si }i=3,4;\end{cases}

    donc constante sur Σi,csubscriptΣ𝑖superscript𝑐\Sigma_{i,c^{\prime}}.

  4. (4)

    Pour wΣi,c′′𝑤superscriptsubscriptΣ𝑖superscript𝑐′′w\in\Sigma_{i,c^{\prime\prime}}^{*}, la dimension est

    {c′′+mn1,si i=2;c′′+mn,si i=3,4;casessuperscript𝑐′′𝑚subscript𝑛1si 𝑖2superscript𝑐′′𝑚𝑛si 𝑖3.4\displaystyle\begin{cases}c^{\prime\prime}+m-n_{1},&\text{si }i=2;\\ c^{\prime\prime}+m-n,&\text{si }i=3,4;\end{cases}

    donc constante sur Σi,c′′superscriptsubscriptΣ𝑖superscript𝑐′′\Sigma_{i,c^{\prime\prime}}^{*}.

Par l’isomorphisme (5)5(\ref{translategl3}), les intersections

𝒳γMwΣ0C𝐚(w),𝒳γMwΣi,cC𝐚(w),𝒳γMwΣi,c′′C𝐚(w).subscriptsuperscript𝒳𝑀𝛾subscriptsquare-union𝑤subscriptΣ0subscript𝐶𝐚𝑤subscriptsuperscript𝒳𝑀𝛾subscriptsquare-union𝑤subscriptΣ𝑖superscript𝑐subscript𝐶𝐚𝑤subscriptsuperscript𝒳𝑀𝛾subscriptsquare-union𝑤subscriptsuperscriptΣ𝑖superscript𝑐′′subscript𝐶𝐚𝑤\mathscr{X}^{M}_{\gamma}\cap\bigsqcup_{w\in\Sigma_{0}}C_{\mathbf{a}}(w),\quad\mathscr{X}^{M}_{\gamma}\cap\bigsqcup_{w\in\Sigma_{i,c^{\prime}}}C_{\mathbf{a}}(w),\quad\mathscr{X}^{M}_{\gamma}\cap\bigsqcup_{w\in\Sigma^{*}_{i,c^{\prime\prime}}}C_{\mathbf{a}}(w).

admettent des pavages en espaces affines d’après le théorème 3.9 et le corollaire 3.10. Comme expliqué dans la construction de §2.4, on peut les ordonner pour en déduire un pavage en espaces affines de 𝒳γMVb1superscriptsubscript𝒳𝛾𝑀subscript𝑉𝑏1\mathscr{X}_{\gamma}^{M}\cap V_{b1}. D’après le lemme précédent, les intersections

𝒳γwΣ0C𝐚(w),𝒳γwΣi,cC𝐚(w),𝒳γwΣi,c′′C𝐚(w).subscript𝒳𝛾subscriptsquare-union𝑤subscriptΣ0subscript𝐶𝐚𝑤subscript𝒳𝛾subscriptsquare-union𝑤subscriptΣ𝑖superscript𝑐subscript𝐶𝐚𝑤subscript𝒳𝛾subscriptsquare-union𝑤subscriptsuperscriptΣ𝑖superscript𝑐′′subscript𝐶𝐚𝑤\mathscr{X}_{\gamma}\cap\bigsqcup_{w\in\Sigma_{0}}C_{\mathbf{a}}(w),\quad\mathscr{X}_{\gamma}\cap\bigsqcup_{w\in\Sigma_{i,c^{\prime}}}C_{\mathbf{a}}(w),\quad\mathscr{X}_{\gamma}\cap\bigsqcup_{w\in\Sigma^{*}_{i,c^{\prime\prime}}}C_{\mathbf{a}}(w).

admettent aussi des pavages en espaces affines. En utilisant le même ordre que leurs analogues ci-dessus, on en déduit un pavage de 𝒳γVb1subscript𝒳𝛾subscript𝑉𝑏1\mathscr{X}_{\gamma}\cap V_{b1} en espaces affines. ∎

Remarque 3.2.
  1. (1)

    La méthode que l’on a développé pour paver les fibres de Springer affines pour GL4subscriptGL4\mathrm{GL}_{4} peut être généralisée aux groupes classiques de rang 222 et 333 sans grandes difficultés.

  2. (2)

    La difficulté principale pour généraliser cette méthode à GLd,d5subscriptGL𝑑𝑑5\mathrm{GL}_{d},\,d\geq 5 est due au fait que les intersections 𝒳γSϖc(v)subscript𝒳𝛾superscriptsubscript𝑆italic-ϖ𝑐𝑣\mathscr{X}_{\gamma}\cap S_{\varpi}^{c}(v) ne sont pas pure si ϖitalic-ϖ\varpi n’est pas conjugué à ϖ1subscriptitalic-ϖ1\varpi_{1} ou ϖd1subscriptitalic-ϖ𝑑1\varpi_{d-1} sous l’action de W𝑊W.

Appendice: Forme minimale d’un élément semi-simple régulier non-ramifié

Soit G=GLd𝐺subscriptGL𝑑G=\mathrm{GL}_{d}, T𝑇T le tore maximal des matrices diagonales.

Définition 3.1.

L’élément régulier γ𝔱(F)𝛾𝔱𝐹\gamma\in\mathfrak{t}(F) est dit en forme minimale s’il satisfait à la condition

val(αi,j(γ))=minilj1{val(αl(γ))},i,j=1,,d,i<j.formulae-sequencevalsubscript𝛼𝑖𝑗𝛾subscript𝑖𝑙𝑗1valsubscript𝛼𝑙𝛾for-all𝑖formulae-sequence𝑗1𝑑𝑖𝑗\mathrm{val}(\alpha_{i,j}(\gamma))=\min_{i\leq l\leq j-1}\{\mathrm{val}(\alpha_{l}(\gamma))\},\quad\forall i,j=1,\cdots,d,\,i<j.

Dans ce cas, on dit que sa valuation radicielle est le (d1)𝑑1(d-1)-uplet (val(αi(γ))i=1d1)valsuperscriptsubscriptsubscript𝛼𝑖𝛾𝑖1𝑑1(\mathrm{val}(\alpha_{i}(\gamma))_{i=1}^{d-1}).

Proposition 3.19.

Tout élément γ𝔱(F)𝛾𝔱𝐹\gamma\in\mathfrak{t}(F) est conjugué sous l’action du groupe de Weyl à au moins un élément en forme minimale.

Démonstration.

On va montrer la proposition par récurrence. Pour G=GL2𝐺subscriptGL2G=\mathrm{GL}_{2}, le résultat est évident. On suppose que pour G=GLd,d<d,formulae-sequence𝐺subscriptGLsuperscript𝑑superscript𝑑𝑑G=\mathrm{GL}_{d^{\prime}},\,d^{\prime}<d, la proposition est démontrée.

Soit γ=diag(γ1,,γd)𝛾diagsubscript𝛾1subscript𝛾𝑑\gamma=\mathrm{diag}(\gamma_{1},\cdots,\gamma_{d}), soit n=max{val(αi,j(γ))ij}𝑛conditionalvalsubscript𝛼𝑖𝑗𝛾𝑖𝑗n=\max\{\mathrm{val}(\alpha_{i,j}(\gamma))\mid i\neq j\}. Soit γ1=diag(γτ(1),,γτ(a))subscriptsuperscript𝛾1diagsubscript𝛾𝜏1subscript𝛾𝜏𝑎\gamma^{\prime}_{1}=\mathrm{diag}(\gamma_{\tau(1)},\cdots,\gamma_{\tau(a)}) l’une des sous-matrices équivaluées de valuation n𝑛n de γ𝛾\gamma qui est de taille maximale. On note γ2=diag(γτ(a+1),,γτ(d))superscriptsubscript𝛾2diagsubscript𝛾𝜏𝑎1subscript𝛾𝜏𝑑\gamma_{2}^{\prime}=\mathrm{diag}(\gamma_{\tau(a+1)},\cdots,\gamma_{\tau(d)}), et γ=diag(γ1,γ2)superscript𝛾diagsuperscriptsubscript𝛾1superscriptsubscript𝛾2\gamma^{\prime}=\mathrm{diag}(\gamma_{1}^{\prime},\gamma_{2}^{\prime}).

Lemme 3.20.

Pour a+1id𝑎1𝑖𝑑a+1\leq i\leq d fixé et 1ja1𝑗𝑎1\leq j\leq a, les valuations val(αi,j(γ))=val(αj,i(γ))valsubscript𝛼𝑖𝑗superscript𝛾valsubscript𝛼𝑗𝑖superscript𝛾\mathrm{val}(\alpha_{i,j}(\gamma^{\prime}))=\mathrm{val}(\alpha_{j,i}(\gamma^{\prime})) sont toutes les mêmes et strictement plus petites que n𝑛n.

Démonstration.

S’il existe a+1i0d, 1j0a𝑎1subscript𝑖0𝑑.1subscript𝑗0𝑎a+1\leq i_{0}\leq d,\,1\leq j_{0}\leq a tel que val(αi0,j0(γ))=nvalsubscript𝛼subscript𝑖0subscript𝑗0superscript𝛾𝑛\mathrm{val}(\alpha_{i_{0},j_{0}}(\gamma^{\prime}))=n, alors pour tout 1ja1𝑗𝑎1\leq j\leq a, les inégalités

nval(αi0,j(γ))min{val(αi0,j0(γ)),val(αj0,j(γ))}=n𝑛valsubscript𝛼subscript𝑖0𝑗superscript𝛾valsubscript𝛼subscript𝑖0subscript𝑗0superscript𝛾valsubscript𝛼subscript𝑗0𝑗superscript𝛾𝑛n\geq\mathrm{val}(\alpha_{i_{0},j}(\gamma^{\prime}))\geq\min\{\mathrm{val}(\alpha_{i_{0},j_{0}}(\gamma^{\prime})),\mathrm{val}(\alpha_{j_{0},j}(\gamma^{\prime}))\}=n

entrainent que val(αi0,j(γ))=nvalsubscript𝛼subscript𝑖0𝑗superscript𝛾𝑛\mathrm{val}(\alpha_{i_{0},j}(\gamma^{\prime}))=n, i.e. que la matrice diag(γτ(1),,γτ(a),γi0,i0)diagsubscript𝛾𝜏1subscript𝛾subscript𝜏𝑎subscriptsuperscript𝛾subscript𝑖0subscript𝑖0\mathrm{diag}(\gamma_{\tau(1)},\cdots,\gamma_{\tau_{(a)}},\gamma^{\prime}_{i_{0},i_{0}}) est équivaluée de valuation n𝑛n, contradiction à l’hypothèse que γ1superscriptsubscript𝛾1\gamma_{1}^{\prime} est de taille maximale. Donc val(αi,j(γ))<nvalsubscript𝛼𝑖𝑗superscript𝛾𝑛\mathrm{val}(\alpha_{i,j}(\gamma^{\prime}))<n, pour tout a+1id, 1ja𝑎1𝑖𝑑.1𝑗𝑎a+1\leq i\leq d,\,1\leq j\leq a.

Par conséquent, pour tout 1k,laformulae-sequence1𝑘𝑙𝑎1\leq k,l\leq a, on a

val(αi,k(γ))=min{val(αi,l(γ)),val(αl,k(γ))=n}=val(αi,l(γ)).valsubscript𝛼𝑖𝑘superscript𝛾valsubscript𝛼𝑖𝑙superscript𝛾valsubscript𝛼𝑙𝑘superscript𝛾𝑛valsubscript𝛼𝑖𝑙superscript𝛾\mathrm{val}(\alpha_{i,k}(\gamma^{\prime}))=\min\{\mathrm{val}(\alpha_{i,l}(\gamma^{\prime})),\,\mathrm{val}(\alpha_{l,k}(\gamma^{\prime}))=n\}=\mathrm{val}(\alpha_{i,l}(\gamma^{\prime})).

Donc on peut “contracter” γ1subscriptsuperscript𝛾1\gamma^{\prime}_{1} en un élément δ1Fsubscript𝛿1𝐹\delta_{1}\in F tel que val(δ1)=nvalsubscript𝛿1𝑛\mathrm{val}(\delta_{1})=n et les valuations radicielles ne changent pas à l’extérieure de γ1subscriptsuperscript𝛾1\gamma^{\prime}_{1}. On note δ=(δ1,γ2)𝛿subscript𝛿1subscriptsuperscript𝛾2\delta=(\delta_{1},\gamma^{\prime}_{2}). On observe que la matrice γ1subscriptsuperscript𝛾1\gamma^{\prime}_{1} est toujours de taille strictement plus grande que 111, donc δ𝛿\delta est de taille strictement plus petite que d1𝑑1d-1. Par l’hypothèse de récurrence, δ𝛿\delta admet une forme minimale τ(δ)superscript𝜏𝛿\tau^{\prime}(\delta). En remplaçant l’élément δ1subscript𝛿1\delta_{1} dans τ(δ)superscript𝜏𝛿\tau^{\prime}(\delta) par γ1subscriptsuperscript𝛾1\gamma^{\prime}_{1}, on trouve une conjugaison de γ𝛾\gamma en forme minimale.∎

Remarque 3.3.

En général, un élément γ𝛾\gamma peut être conjugué à plusieurs éléments en forme minimale.

Références

  • [GKM1] M. Goresky, R. Kottwitz, R. Macpherson, Purity of equivalued affine Springer fibers, Representation Theory 10 (2006), 130-146.
  • [GKM2] M. Goresky, R. Kottwitz, R. Macpherson, Homology of affine Springer fibers in the unramified case, Duke Math. J. 121 (2004), no. 3, 509-561.
  • [GKM3] M. Goresky, R. Kottwitz, R. Macpherson, Codimensions of root valuation strata, Pure. Appl. Math. Q. 5 (2009), no. 4, 1253-1310.
  • [IM] N. Iwahori, H. Matsumoto, On some Bruhat decomposition and the structure of the Hecke rings of p𝑝p-adic Chevalley groups, Publ. Math. IHES, 25 (1965), 5-48.
  • [KL] D. Kazhdan, G. Lusztig, Fixed point varieties on affine flag manifolds, Israel. J. Math. 62(1988), 129-168.
  • [Lu] V. Lucarelli, Affine pavings for affine Springer fibers for split elements in PGL3subscriptPGL3\mathrm{PGL_{3}}, http://arxiv.org/abs/math/0309132
  • [MP] A. Moy, G. Prasad, Unrefined minimal K-types for p-adic groups, Invent. Math. 116 (1994), 393–408.