thanks: Le second auteur est soutenu par le Swiss National Science Foundation grant no PP00P2_128422 /1.

Centralisateurs dans le groupe de Jonquières

Dominique Cerveau Membre de l’Institut Universitaire de France. IRMAR, UMR 6625 du CNRS, Université de Rennes 111, 350423504235042 Rennes, France. dominique.cerveau@univ-rennes1.fr    Julie Déserti Universität Basel, Mathematisches Institut, Rheinsprung 212121, CH-405140514051 Basel, Switzerland. julie.deserti@unibas.ch On leave from Institut de Mathématiques de Jussieu, Université Paris 777, Projet Géométrie et Dynamique, Site Chevaleret, Case 701270127012, 752057520575205 Paris Cedex 13, France. deserti@math.jussieu.fr
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We give a criterion to determine when the degree growth of a birational map of the complex projective plane which fixes (the action on the basis of the fibration is trivial) a rational fibration is linear up to conjugacy. We also compute the centraliser of such maps. It allows us to describe the centraliser of the birational maps of the complex projective plane which preserve a rational fibration (the action on the basis of the fibration being not necessarily trivial); this question is related to some classical problems of difference equations.

201020102010 Mathematics Subject Classification. — 14E0514𝐸0514E05, 14E0714𝐸0714E07

1 Introduction

La description des centralisateurs des systèmes dynamiques discrets est considérée comme un problème important tant en dynamique réelle que complexe. Ainsi Julia ([20, 19]) puis Ritt ([27]) montrent que l’ensemble C(f)={g:11|fg=gf}C𝑓conditional-set𝑔superscript1conditionalsuperscript1𝑓𝑔𝑔𝑓\mathrm{C}(f)=\big{\{}g\colon\mathbb{P}^{1}\to\mathbb{P}^{1}\,\big{|}\,fg=gf\big{\}} des fonctions rationnelles commutant à une fonction rationnelle fixée f𝑓f se réduit en général aux itérés f0={f0n|n}superscriptsubscript𝑓0conditional-setsuperscriptsubscript𝑓0𝑛𝑛f_{0}^{\mathbb{N}}=\big{\{}f_{0}^{n}\,|\,n\in\mathbb{N}\big{\}} de l’un de ses éléments sauf dans quelques cas spéciaux (à conjugaison près les monômes zksuperscript𝑧𝑘z^{k}, les polynômes de Tchebychev, les exemples de Lattès…) Plus tard, dans les années 606060, Smale demande si un difféomorphisme générique f:MM:𝑓𝑀𝑀f\colon M\to M d’une variété compacte a son centralisateur trivial, c.-à.d. si

C(f)={gDiff(M)|fg=gf}C𝑓conditional-set𝑔superscriptDiff𝑀𝑓𝑔𝑔𝑓\mathrm{C}(f)=\big{\{}g\in\mathrm{Diff}^{\infty}(M)\,|\,fg=gf\big{\}}

est réduit à f={fn|n}superscript𝑓conditional-setsuperscript𝑓𝑛𝑛f^{\mathbb{Z}}=\big{\{}f^{n}\,|\,n\in\mathbb{Z}\big{\}}. De nombreux mathématiciens ont apporté leur contribution parmi lesquels Bonatti, Crovisier, Fisher, Palis, Wilkinson, Yoccoz ([5, 14, 15, 23, 24, 25]). De même dans le cadre local, plus précisément dans l’étude des éléments de Diff(,0)Diff.0\mathrm{Diff}(\mathbb{C},0), le groupe des germes de difféomorphismes holomorphes à l’origine de \mathbb{C}, la description des centralisateurs joue un rôle crucial. Ainsi Ecalle montre que si fDiff(,0)𝑓Diff.0f\in\mathrm{Diff}(\mathbb{C},0) est tangent à l’identité alors, sauf cas exceptionnel, son centralisateur se réduit encore à un f0superscriptsubscript𝑓0f_{0}^{\mathbb{Z}} (voir [12, 13]); ceci permet en particulier de décrire les sous-groupes résolubles non abéliens de Diff(,0)Diff.0\mathrm{Diff}(\mathbb{C},0) (voir [9]). À l’inverse Perez-Marco montre qu’il existe des sous-groupes abéliens non linéarisables et non dénombrables de Diff(,0)Diff.0\mathrm{Diff}(\mathbb{C},0) en liaison avec des questions difficiles de «  mauvais petits diviseurs  »  ([26]).


Nous nous proposons de terminer (à indice fini près) le calcul des centralisateurs des éléments du groupe de Cremona Bir(2)Birsuperscript2\mathrm{Bir}(\mathbb{P}^{2}). Comme on peut le voir entre autres dans [3, 7] ces calculs de centralisateurs apparaissent naturellement dans les problèmes de représentations de groupes abstraits dans les groupes de transformations. Le groupe Bir(2)Birsuperscript2\mathrm{Bir}(\mathbb{P}^{2}) des transformations birationnelles du plan projectif complexe est constitué des applications rationnelles

ϕ:2()2(),:italic-ϕsuperscript2superscript2\displaystyle\phi\colon\mathbb{P}^{2}(\mathbb{C})\dashrightarrow\mathbb{P}^{2}(\mathbb{C}), (x:y:z)(ϕ0(x,y,z):ϕ1(x,y,z):ϕ2(x,y,z)),\displaystyle(x:y:z)\dashrightarrow(\phi_{0}(x,y,z):\phi_{1}(x,y,z):\phi_{2}(x,y,z)),

les ϕisubscriptitalic-ϕ𝑖\phi_{i} désignant des polynômes homogènes de même degré et sans facteur commun, qui admettent (sur un ouvert de Zariski) un inverse du même type. Rappelons que le premier degré dynamique de ϕitalic-ϕ\phi est donné par λ(ϕ)=limn(degϕn)1/n𝜆italic-ϕsubscript𝑛superscriptdegreesuperscriptitalic-ϕ𝑛1𝑛\lambda(\phi)=\displaystyle\lim_{n}(\deg\phi^{n})^{1/n}.

Par «  homogénéisation  »  chaque automorphisme polynomial de 2superscript2\mathbb{C}^{2} produit un élément de Bir(2)Birsuperscript2\mathrm{Bir}(\mathbb{P}^{2}), ainsi le groupe Aut[2]Autdelimited-[]superscript2\mathrm{Aut}[\mathbb{C}^{2}] des automorphismes polynomiaux de 2superscript2\mathbb{C}^{2} peut être vu comme un sous-groupe de Bir(2)Birsuperscript2\mathrm{Bir}(\mathbb{P}^{2}); c’est le produit amalgamé du groupe AA\mathrm{A} des automorphismes affines et du groupe élémentaire défini par

E={(αx+P(y),βy+γ)|α,β,γ,αβ0,P[y]}Econditional-set𝛼𝑥𝑃𝑦𝛽𝑦𝛾formulae-sequence𝛼𝛽𝛾formulae-sequence𝛼𝛽0𝑃delimited-[]𝑦\mathrm{E}=\big{\{}(\alpha x+P(y),\beta y+\gamma)\,\big{|}\,\alpha,\,\beta,\,\gamma\in\mathbb{C},\,\alpha\beta\not=0,\,P\in\mathbb{C}[y]\big{\}}

le long de leur intersection ([21]). En s’appuyant sur cette structure très particulière Friedland et Milnor ont montré l’alternative suivante ([16]): soit ϕitalic-ϕ\phi dans Aut[2]Autdelimited-[]superscript2\mathrm{Aut}[\mathbb{C}^{2}] alors

  • ou bien ϕitalic-ϕ\phi est conjugué à un élément de EE\mathrm{E};

  • ou bien ϕitalic-ϕ\phi est de type Hénon, c.-à.d. conjugué à g1gnsubscript𝑔1subscript𝑔𝑛g_{1}\ldots g_{n}gi=(y,Pi(y)δix)subscript𝑔𝑖𝑦subscript𝑃𝑖𝑦subscript𝛿𝑖𝑥g_{i}=(y,P_{i}(y)-\delta_{i}x), Pi[y]subscript𝑃𝑖delimited-[]𝑦P_{i}\in\mathbb{C}[y], degPi2degreesubscript𝑃𝑖2\deg P_{i}\geq 2, δisubscript𝛿𝑖superscript\delta_{i}\in\mathbb{C}^{*}.

Si ϕitalic-ϕ\phi est dans Aut[2]Autdelimited-[]superscript2\mathrm{Aut}[\mathbb{C}^{2}], on a λ(ϕ)=1𝜆italic-ϕ1\lambda(\phi)=1 (resp. λ(ϕ)> 1𝜆italic-ϕ1\lambda(\phi)>\leavevmode\nobreak\ 1) si et seulement si ϕitalic-ϕ\phi est un automorphisme élémentaire (resp. un automorphisme de type Hénon). Étant donné un automorphisme polynomial ϕitalic-ϕ\phi de 2,superscript2\mathbb{C}^{2}, on appelle centralisateur de ϕitalic-ϕ\phi le groupe des automorphismes polynomiaux qui commutent à ϕitalic-ϕ\phi. Mis à part les automorphismes résonants du type

(βdx+βdydq(yr),βy),superscript𝛽𝑑𝑥superscript𝛽𝑑superscript𝑦𝑑𝑞superscript𝑦𝑟𝛽𝑦\displaystyle(\beta^{d}x+\beta^{d}y^{d}q(y^{r}),\beta y), βr=1,d1,q[y]formulae-sequencesuperscript𝛽𝑟1formulae-sequence𝑑1𝑞delimited-[]𝑦\displaystyle\beta^{r}=1,\,d\geq 1,q\in\mathbb{C}[y]\setminus\mathbb{C}

tout élément de EE\mathrm{E} se plonge dans un flot. En particulier le centralisateur d’un élément de EE\mathrm{E} non résonant est non dénombrable; quant aux éléments résonants ils commutent aux automorphismes de la forme (x+ayd,y)𝑥𝑎superscript𝑦𝑑𝑦(x+ay^{d},y), a𝑎a\in\mathbb{C}, leur centralisateur est donc aussi non dénombrable. Par contre le centralisateur d’un élément de type Hénon est dénombrable; plus précisément si ϕitalic-ϕ\phi est type Hénon, son centralisateur est isomorphe à /pright-normal-factor-semidirect-product𝑝\mathbb{Z}\rtimes\mathbb{Z}/p\mathbb{Z} pour un certain p𝑝p et génériquement p=1𝑝1p=1 (voir [22]). On a donc pour tout ϕitalic-ϕ\phi dans Aut[2]Autdelimited-[]superscript2\mathrm{Aut}[\mathbb{C}^{2}] l’équivalence suivante: ϕitalic-ϕ\phi est de type Hénon si et seulement si son centralisateur est dénombrable. Le groupe Aut[2]Autdelimited-[]superscript2\mathrm{Aut}[\mathbb{C}^{2}] présente donc une dichotomie: d’un côté les automorphismes de type Hénon, célèbres pour leur dynamique compliquée, et de l’autre les automorphismes conjugués à des éléments de EE\mathrm{E}. Cette dichotomie peut se caractériser via le degré dynamique, ou via le caractère dénombrable ou non du centralisateur, ou encore via la présence d’une fibration rationnelle invariante. Comme nous allons le voir cette dichotomie ne persiste pas dans Bir(2)Birsuperscript2\mathrm{Bir}(\mathbb{P}^{2}). Toutefois il y a un analogue à l’énoncé de Friedland et Milnor ([11, 17]); une transformation birationnelle ϕitalic-ϕ\phi de 2()superscript2\mathbb{P}^{2}(\mathbb{C}) satisfait une et une seule des propriétés suivantes:

  • La suite (degϕn)nsubscriptdegreesuperscriptitalic-ϕ𝑛𝑛(\deg\phi^{n})_{n} est bornée, ϕitalic-ϕ\phi est birationnellement conjugué à un automorphisme d’une surface rationnelle et un itéré de ϕitalic-ϕ\phi est isotope à l’identité.

    Dans ce cas ϕitalic-ϕ\phi préserve une infinité de fibrations rationnelles.

  • degϕnnsimilar-todegreesuperscriptitalic-ϕ𝑛𝑛\deg\phi^{n}\sim n alors ϕitalic-ϕ\phi n’est pas conjugué à un automorphisme d’une surface rationnelle et ϕitalic-ϕ\phi préserve une unique fibration qui est rationnelle.

  • degϕnn2similar-todegreesuperscriptitalic-ϕ𝑛superscript𝑛2\deg\phi^{n}\sim n^{2} auquel cas ϕitalic-ϕ\phi est conjugué à un automorphisme d’une surface rationnelle préservant une unique fibration qui est elliptique.

  • degϕnαnsimilar-todegreesuperscriptitalic-ϕ𝑛superscript𝛼𝑛\deg\phi^{n}\sim\alpha^{n}, α>1𝛼1\alpha>1.

Dans les trois premières éventualités on a λ(ϕ)=1𝜆italic-ϕ1\lambda(\phi)=1, dans la dernière α=λ(ϕ)>1𝛼𝜆italic-ϕ1\alpha=\lambda(\phi)>1.

À l’inverse du cas polynomial il n’y a pas d’équivalence entre le fait d’avoir un centralisateur dénombrable et d’avoir un premier degré dynamique strictement supérieur à 111. Dans la suite si ϕitalic-ϕ\phi est un élément de Bir(2)Birsuperscript2\mathrm{Bir}(\mathbb{P}^{2}) on note C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) le centralisateur de ϕitalic-ϕ\phi dans Bir(2)Birsuperscript2\mathrm{Bir}(\mathbb{P}^{2}):

C(ϕ)={ψBir(2)|ψϕ=ϕψ}.Citalic-ϕconditional-set𝜓Birsuperscript2𝜓italic-ϕitalic-ϕ𝜓\mathrm{C}(\phi)=\big{\{}\psi\in\mathrm{Bir}(\mathbb{P}^{2})\,|\,\psi\phi=\phi\psi\big{\}}.

La description des centralisateurs des éléments du groupe de Cremona d’ordre infini et à croissance bornée figure dans [3]. Elle découle du fait suivant ([3, Proposition 2.3]): soit ϕitalic-ϕ\phi une transformation birationnelle d’ordre infini et telle que (degϕn)nsubscriptdegreesuperscriptitalic-ϕ𝑛𝑛(\deg\phi^{n})_{n} soit bornée. Alors ϕitalic-ϕ\phi est conjugué:

  • soit à (αx,βy)𝛼𝑥𝛽𝑦(\alpha x,\beta y), avec α𝛼\alpha, β𝛽superscript\beta\in\mathbb{C}^{*}, le noyau du morphisme 2superscript2superscript\mathbb{Z}^{2}\to\mathbb{C}^{*}, (i,j)αiβjmaps-to𝑖𝑗superscript𝛼𝑖superscript𝛽𝑗(i,j)\mapsto\alpha^{i}\beta^{j} étant engendré par (k,0)𝑘.0(k,0) pour un certain k𝑘k\in\mathbb{Z};

  • soit à (αx,y+1)𝛼𝑥𝑦1(\alpha x,y+1), avec α𝛼superscript\alpha\in\mathbb{C}^{*}.

Ensuite on montre, dans la première éventualité, que ([3])

C(ϕ)={(η(x),yR(xk))|R(x),ηPGL2(),η(αx)=αη(x)};Citalic-ϕconditional-set𝜂𝑥𝑦𝑅superscript𝑥𝑘formulae-sequence𝑅𝑥formulae-sequence𝜂subscriptPGL2𝜂𝛼𝑥𝛼𝜂𝑥\mathrm{C}(\phi)=\big{\{}(\eta(x),yR(x^{k}))\ \big{|}\ R\in\mathbb{C}(x),\eta\in\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}),\eta(\alpha x)=\alpha\eta(x)\big{\}};

dans le cas générique (k=0𝑘0k=0), on a C(ϕ)={(γx,δy)|γ,δ}.Citalic-ϕconditional-set𝛾𝑥𝛿𝑦𝛾𝛿superscript\mathrm{C}(\phi)=\big{\{}(\gamma x,\delta y)\,\big{|}\,\gamma,\,\delta\in\mathbb{C}^{*}\big{\}}. Enfin dans le second on obtient ([3])

C(ϕ)={(η(x),y+R(x))|ηPGL2(),η(αx)=αη(x),R(x),R(αx)=R(x)}.Citalic-ϕconditional-set𝜂𝑥𝑦𝑅𝑥formulae-sequence𝜂subscriptPGL2formulae-sequence𝜂𝛼𝑥𝛼𝜂𝑥formulae-sequence𝑅𝑥𝑅𝛼𝑥𝑅𝑥\mathrm{C}(\phi)=\big{\{}(\eta(x),y+R(x))\,\big{|}\,\eta\in\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}),\eta(\alpha x)=\alpha\eta(x),R\in\mathbb{C}(x),R(\alpha x)=R(x)\big{\}}.

Notons que dans ce dernier cas pour α𝛼\alpha générique, C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) est isomorphe à ×superscript\mathbb{C}^{*}\times\mathbb{C}.

Dans le cas des transformations birationnelles d’ordre fini, la situation est très différente du cas linéaire. Alors que le centralisateur d’une involution linéaire (par exemple (x,y)𝑥𝑦(-x,y)) est infini non dénombrable celui d’une involution de Bertini, resp. Geiser, est fini ([4]). Pour des involutions de Bertini et Geiser génériques \mathcal{I} le centralisateur se réduit à {id,}id\big{\{}\mathrm{id},\,\mathcal{I}\big{\}} mais il existe de telles involutions avec un centralisateur plus gros. En effet dans [8, Proposition 3.12] on construit à partir d’un feuilletage Jsubscript𝐽\mathcal{F}_{J}, dit de Jouanolou, de degré 222 sur 2()superscript2\mathbb{P}^{2}(\mathbb{C}) une involution birationnelle Jsubscriptsubscript𝐽\mathcal{I}_{\mathcal{F}_{J}}; on montre que Jsubscriptsubscript𝐽\mathcal{I}_{\mathcal{F}_{J}} est une involution de Geiser. On constate que le groupe engendré par Jsubscriptsubscript𝐽\mathcal{I}_{\mathcal{F}_{J}} et le groupe d’isotropie de Jsubscript𝐽\mathcal{F}_{J} est un groupe fini d’ordre 424242 qui est contenu dans C(J)Csubscriptsubscript𝐽\mathrm{C}(\mathcal{I}_{\mathcal{F}_{J}}).

Notons que lorsque degϕnn2similar-todegreesuperscriptitalic-ϕ𝑛superscript𝑛2\deg\phi^{n}\sim n^{2} la description des automorphismes des courbes elliptiques permet d’affirmer que C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) est virtuellement abélien tout du moins dans le cas générique. En utilisant la classification des pinceaux de courbes elliptiques (pinceaux d’Halphen) on peut préciser dans tous les cas ces C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) (voir [6])

Dans [6] Cantat donne une description du centralisateur des éléments de premier degré dynamique strictement supérieur à 111: soit ϕitalic-ϕ\phi une transformation birationnelle du plan projectif complexe dont le premier degré dynamique λ(ϕ)𝜆italic-ϕ\lambda(\phi) est strictement plus grand que 111. Si ψ𝜓\psi est un élément de Bir(2)Birsuperscript2\mathrm{Bir}(\mathbb{P}^{2}) qui commute avec ϕitalic-ϕ\phi, il existe deux entiers m𝑚m dans superscript\mathbb{N}^{*} et n𝑛n dans \mathbb{Z} tels que ψm=ϕnsuperscript𝜓𝑚superscriptitalic-ϕ𝑛\psi^{m}=\phi^{n}.

Dans [10] on étudie une famille de transformations birationnelles (fα,β)subscript𝑓𝛼𝛽(f_{\alpha,\beta}) ayant les propriétés suivantes: fα,βsubscript𝑓𝛼𝛽f_{\alpha,\beta} est à croissance linéaire, en particulier λ(fα,β)=1,𝜆subscript𝑓𝛼𝛽1\lambda(f_{\alpha,\beta})=1, et possède un centralisateur dénombrable: C(fα,β)=fα,βn|nCsubscript𝑓𝛼𝛽inner-productsuperscriptsubscript𝑓𝛼𝛽𝑛𝑛\mathrm{C}(f_{\alpha,\beta})=\langle f_{\alpha,\beta}^{n}\,|\,n\in\mathbb{Z}\rangle.

Dans cet article on s’attache en particulier à compléter le cas manquant, celui des transformations birationnelles à croissance linéaire. Ceci termine tout du moins du point de vue qualitatif l’étude des centralisateurs des transformations birationnelles qui ne sont pas de torsion.


Dans un premier temps on établit un critère élémentaire permettant d’affirmer qu’une transformation birationnelle qui préserve une fibration rationnelle fibre à fibre est à croissance linéaire (§3); ce critère met en jeu un invariant matriciel projectif classique de type «  Baum-Bott  ».

Theorème A.

Soit ϕitalic-ϕ\phi un élément du groupe de Cremona qui préserve une fibration rationnelle fibre à fibre. La transformation ϕitalic-ϕ\phi est à croissance linéaire si et seulement si l’indice de Baum-Bott de ϕitalic-ϕ\phi appartient à (y)𝑦\mathbb{C}(y)\setminus\mathbb{C}.

Une conséquence de [11, Theorem 0.2] et du Théorème A est le fait suivant: soit ϕitalic-ϕ\phi un élément du groupe de Cremona qui préserve une fibration rationnelle fibre à fibre. La transformation ϕitalic-ϕ\phi est à croissance bornée si et seulement si l’indice de Baum-Bott de ϕitalic-ϕ\phi appartient à \mathbb{C}.

Au §4 on commence par établir la propriété suivante: soit ϕitalic-ϕ\phi une transformation birationnelle qui préserve une fibration rationnelle \mathcal{F} fibre à fibre. Alors ou bien ϕitalic-ϕ\phi est périodique, ou bien tous les éléments qui commutent à ϕitalic-ϕ\phi laissent \mathcal{F} invariante (((pas nécessairement fibre à fibre))).

Soit ϕitalic-ϕ\phi une transformation birationnelle qui préserve une fibration rationnelle \mathcal{F} fibre à fibre; ϕitalic-ϕ\phi est contenu dans un sous-groupe abélien maximal, noté Ab(ϕ)Abitalic-ϕ\mathrm{Ab}(\phi), préservant \mathcal{F} fibre à fibre. La nature de ces sous-groupes abéliens maximaux est bien connue, nous la rappelons au §2.3. On décrit les centralisateurs C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) des éléments non périodiques ϕitalic-ϕ\phi de Bir(2)Birsuperscript2\mathrm{Bir}(\mathbb{P}^{2}) qui préservent une fibration rationnelle fibre à fibre (§4); cette description conduit à l’énoncé suivant.

Theorème B.

Soit ϕitalic-ϕ\phi une transformation birationnelle qui préserve une fibration rationnelle fibre à fibre. Si ϕitalic-ϕ\phi est à croissance linéaire, le centralisateur C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) de ϕitalic-ϕ\phi est une extension finie de Ab(ϕ)Abitalic-ϕ\mathrm{Ab}(\phi).

Ces résultats nous permettent de décrire, à indice fini près, les centralisateurs des éléments ϕitalic-ϕ\phi qui préservent une unique fibration rationnelle, pas nécessairement fibre à fibre, question en liaison avec des problèmes classiques d’équations aux différences (§5). Nous verrons que génériquement ces transformations ont un centralisateur trivial, c.-à.d. réduit aux itérés de ϕitalic-ϕ\phi. Ceci est résumé dans un tableau récapitulatif au §6. Un corollaire immédiat de cette description est l’énoncé suivant:

Corollaire C.

Soit ϕitalic-ϕ\phi une transformation birationnelle du plan projectif complexe qui préserve une unique fibration rationnelle. Le centralisateur de ϕitalic-ϕ\phi est virtuellement résoluble.

Remerciements

Merci à J.-J. Loeb pour sa participation sympathique et au rapporteur pour ses remarques et propos judicieux.

2 Groupe de Jonquières

2.1 Quelques rappels sur le groupe de Cremona

Soit ϕitalic-ϕ\phi un élément de Bir(2)Birsuperscript2\mathrm{Bir}(\mathbb{P}^{2}). L’ensemble des points d’indétermination de ϕitalic-ϕ\phi est par définition l’ensemble

Indϕ={m2()|ϕ0(m)=ϕ1(m)=ϕ2(m)=0};Inditalic-ϕconditional-set𝑚superscript2subscriptitalic-ϕ0𝑚subscriptitalic-ϕ1𝑚subscriptitalic-ϕ2𝑚0\mathrm{Ind}\,\phi=\big{\{}m\in\mathbb{P}^{2}(\mathbb{C})\,|\,\phi_{0}(m)=\phi_{1}(m)=\phi_{2}(m)=0\big{\}};

quant à l’ensemble exceptionnel de ϕitalic-ϕ\phi, ou encore l’ensemble des courbes contractées par ϕitalic-ϕ\phi, il est donné par

Excϕ={m2()|detjacϕ(m)=0}.Excitalic-ϕconditional-set𝑚superscript2jacsubscriptitalic-ϕ𝑚0\mathrm{Exc}\,\phi=\big{\{}m\in\mathbb{P}^{2}(\mathbb{C})\,|\,\det\mathrm{jac}\phi_{(m)}=0\big{\}}.

On note que la transformation birationnelle ϕitalic-ϕ\phi induit un automorphisme de 2()superscript2\mathbb{P}^{2}(\mathbb{C}) si et seulement si Indϕ=Excϕ=Inditalic-ϕExcitalic-ϕ\mathrm{Ind}\,\phi=\mathrm{Exc}\,\phi=\emptyset. Pour les transformations fα,βsubscript𝑓𝛼𝛽f_{\alpha,\beta} évoquées dans l’introduction et données par

fα,β=(z(αx+y):βy(x+z):z(x+z)),\displaystyle f_{\alpha,\beta}=(z(\alpha x+y):\beta y(x+z):z(x+z)), α,β.𝛼𝛽superscript\displaystyle\alpha,\,\beta\in\mathbb{C}^{*}.

on a

Indfα,β={(1:0:0),(0:1:0),(1:α:1)},\displaystyle\mathrm{Ind}\,f_{\alpha,\beta}=\big{\{}(1:0:0),\,(0:1:0),\,(-1:\alpha:1)\big{\}}, Excfα,β={z=x}{z=0}{y=αz}.Excsubscript𝑓𝛼𝛽𝑧𝑥𝑧0𝑦𝛼𝑧\displaystyle\mathrm{Exc}\,f_{\alpha,\beta}=\big{\{}z=-x\big{\}}\cup\big{\{}z=0\big{\}}\cup\big{\{}y=\alpha z\big{\}}.

2.2 Groupe de Jonquières

Le groupe de Jonquières est le groupe des transformations birationnelles du plan projectif complexe préservant un pinceau de courbes rationnelles; on le note JJ\mathrm{J}. Comme deux pinceaux de courbes rationnelles sont birationnellement conjugués, JJ\mathrm{J} ne dépend pas, à conjugaison près, du pinceau choisi. Dit autrement on peut supposer à conjugaison birationnelle près que JJ\mathrm{J} est, dans une carte affine (x,y)𝑥𝑦(x,y) de 2()superscript2\mathbb{P}^{2}(\mathbb{C}), le groupe maximal des transformations birationnelles laissant la fibration y=𝑦absenty= cte invariante. Une transformation ϕitalic-ϕ\phi de JJ\mathrm{J} permutant les fibres de la fibration, ϕitalic-ϕ\phi induit un automorphisme de la base 1()superscript1\mathbb{P}^{1}(\mathbb{C}), soit un élément de PGL2()subscriptPGL2\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}); lorsque ϕitalic-ϕ\phi préserve les fibres, ϕitalic-ϕ\phi agit comme une homographie dans les fibres génériques. Le groupe de Jonquières s’identifie donc au produit semi-direct PGL2((y))PGL2()right-normal-factor-semidirect-productsubscriptPGL2𝑦subscriptPGL2\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}(y))\rtimes\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}); plus précisément tout ϕitalic-ϕ\phi dans JJ\mathrm{J} s’écrit

ϕ=(A(y)x+B(y)C(y)x+D(y),αy+βγy+δ),italic-ϕ𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝐶𝑦𝑥𝐷𝑦𝛼𝑦𝛽𝛾𝑦𝛿\displaystyle\phi=\left(\frac{A(y)x+B(y)}{C(y)x+D(y)},\frac{\alpha y+\beta}{\gamma y+\delta}\right), [ABCD]PGL2([y]),delimited-[]𝐴𝐵𝐶𝐷subscriptPGL2delimited-[]𝑦\displaystyle\left[\begin{array}[]{cc}A&B\\ C&D\end{array}\right]\in\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}[y]), [αβγδ]PGL2().delimited-[]𝛼𝛽𝛾𝛿subscriptPGL2\displaystyle\left[\begin{array}[]{cc}\alpha&\beta\\ \gamma&\delta\end{array}\right]\in\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}).

On remarque que pour un tel ϕitalic-ϕ\phi l’ensemble exceptionnel se réduit à un nombre fini de fibres y=𝑦absenty= cte et éventuellement la «  droite  »  à l’infini. On désigne par π2subscript𝜋2\pi_{2} le morphisme de JJ\mathrm{J} dans PGL2()subscriptPGL2\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}), c.-à.d. π2(ϕ)subscript𝜋2italic-ϕ\pi_{2}(\phi) est la seconde composante de ϕitalic-ϕ\phi. Les éléments de JJ\mathrm{J} qui préservent la fibration fibre à fibre forment un sous-groupe distingué (noyau du morphisme π2subscript𝜋2\pi_{2}) que nous noterons J0PGL2((y))similar-to-or-equalssubscriptJ0subscriptPGL2𝑦\mathrm{J}_{0}\simeq\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}(y)). Si ϕitalic-ϕ\phi appartient à J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0}, il s’écrit (A(y)x+B(y)C(y)x+D(y),y)𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝐶𝑦𝑥𝐷𝑦𝑦\left(\frac{A(y)x+B(y)}{C(y)x+D(y)},y\right) et on note MϕsubscriptMitalic-ϕ\mathrm{M}_{\phi} la matrice associée [ABCD]delimited-[]𝐴𝐵𝐶𝐷\left[\begin{array}[]{cc}A&B\\ C&D\end{array}\right]. L’indice de Baum-Bott (par analogie avec l’indice de Baum-Bott d’un feuilletage, [1, 18]) de ϕitalic-ϕ\phi est par définition (trMϕ)2detMϕsuperscripttrsubscriptMitalic-ϕ2subscriptMitalic-ϕ\frac{(\mathrm{tr}\,\mathrm{M}_{\phi})^{2}}{\det\mathrm{M}_{\phi}}, on le notera BB(ϕ)BBitalic-ϕ\mathrm{BB}(\phi). Le groupe JJ\mathrm{J} contient bien évidemment des transformations à croissance bornée; on va donner un critère permettant de déterminer les éléments de J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0} qui sont à croissance linéaire (§3).

2.3 Formes normales dans J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0}

Soit ϕitalic-ϕ\phi une transformation birationnelle appartenant à J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0}; elle est, à conjugaison birationnelle près, de l’un des types suivants (voir par exemple [10])

𝔞(x+a(y),y),𝔞𝑥𝑎𝑦𝑦\displaystyle\mathfrak{a}\,\,\,\,\,(x+a(y),y), 𝔟(b(y)x,y),𝔟𝑏𝑦𝑥𝑦\displaystyle\mathfrak{b}\,\,\,\,\,(b(y)x,y), 𝔠(c(y)x+F(y)x+c(y),y),𝔠𝑐𝑦𝑥𝐹𝑦𝑥𝑐𝑦𝑦\displaystyle\mathfrak{c}\,\,\,\,\,\left(\frac{c(y)x+F(y)}{x+c(y)},y\right),

avec a𝑎a dans (y)𝑦\mathbb{C}(y), b𝑏b dans (y)superscript𝑦\mathbb{C}(y)^{*} et c𝑐c, F𝐹F dans [y]delimited-[]𝑦\mathbb{C}[y], F𝐹F n’étant pas un carré (si F𝐹F est un carré alors ϕitalic-ϕ\phi est conjugué à un élément de type 𝔟𝔟\mathfrak{b}). En effet, soient Mϕ=[ABCD]subscriptMitalic-ϕdelimited-[]𝐴𝐵𝐶𝐷\mathrm{M}_{\phi}=\left[\begin{array}[]{cc}A&B\\ C&D\end{array}\right] un élément de PGL2([y])subscriptPGL2delimited-[]𝑦\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}[y]) et

PMϕ(X)=X2(trMϕ)X+detMϕsubscript𝑃subscriptMitalic-ϕ𝑋superscript𝑋2trsubscriptMitalic-ϕ𝑋subscriptMitalic-ϕP_{\mathrm{M}_{\phi}}(X)=X^{2}-(\mathrm{tr}\,\mathrm{M}_{\phi})X+\det\mathrm{M}_{\phi}

son polynôme caractéristique. Ou bien PMϕsubscript𝑃subscriptMitalic-ϕP_{\mathrm{M}_{\phi}} a deux racines distinctes (cas 𝔟𝔟\mathfrak{b}), ou bien PMϕsubscript𝑃subscriptMitalic-ϕP_{\mathrm{M}_{\phi}} a une racine double (cas 𝔞𝔞\mathfrak{a}), ou bien PMϕsubscript𝑃subscriptMitalic-ϕP_{\mathrm{M}_{\phi}} n’a pas de racine dans [y]delimited-[]𝑦\mathbb{C}[y]. Dans ce dernier cas ceci signifie que tr2Mϕ4detMϕsuperscripttr2subscriptMitalic-ϕ4subscriptMitalic-ϕ\mathrm{tr}^{2}\mathrm{M}_{\phi}-4\det\mathrm{M}_{\phi} n’est pas un carré dans [y]delimited-[]𝑦\mathbb{C}[y]; on en déduit que BC0𝐵𝐶0BC\not=0 et que B(y)𝐵𝑦B(y) s’écrit G(y)(A(y)D(y))24𝐺𝑦superscript𝐴𝑦𝐷𝑦24G(y)-\frac{(A(y)-D(y))^{2}}{4}G𝐺G désigne un élément de [y]delimited-[]𝑦\mathbb{C}[y] qui n’est pas un carré. Quitte à conjuguer ϕitalic-ϕ\phi par (C(y)x,y)𝐶𝑦𝑥𝑦(C(y)x,y), on peut supposer que C=1𝐶1C=1 et que A𝐴A, B𝐵B, D𝐷D appartiennent à [y]delimited-[]𝑦\mathbb{C}[y]. Ensuite en conjuguant ϕitalic-ϕ\phi par (x+D(y)A(y)2,y)𝑥𝐷𝑦𝐴𝑦2𝑦\left(x+\frac{D(y)-A(y)}{2},y\right) on se ramène à A=D𝐴𝐷A=D et B𝐵B n’est pas un carré; autrement dit Mϕ=[AB1A]subscriptMitalic-ϕdelimited-[]𝐴𝐵1𝐴\mathrm{M}_{\phi}=\left[\begin{array}[]{cc}A&B\\ 1&A\end{array}\right] avec A𝐴A, B𝐵B dans [y]delimited-[]𝑦\mathbb{C}[y] et B𝐵B n’est pas un carré.

Les sous-groupes abéliens maximaux non finis de J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0} sont (à conjugaison près dans J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0}) de trois types

Ja={(x+a(y),y)|a(y)},subscriptJ𝑎conditional-set𝑥𝑎𝑦𝑦𝑎𝑦\displaystyle\mathrm{J}_{a}=\big{\{}(x+a(y),y)\,\big{|}\,a\in\mathbb{C}(y)\big{\}}, Jm={(b(y)x,y)|b(y)}subscriptJ𝑚conditional-set𝑏𝑦𝑥𝑦𝑏superscript𝑦\displaystyle\mathrm{J}_{m}=\big{\{}(b(y)x,y)\,\big{|}\,b\in\mathbb{C}(y)^{*}\big{\}}

et les groupes

JF={(x,y),(c(y)x+F(y)x+c(y),y)|c(y)}subscriptJ𝐹conditional-set𝑥𝑦𝑐𝑦𝑥𝐹𝑦𝑥𝑐𝑦𝑦𝑐𝑦\displaystyle\mathrm{J}_{F}=\left\{(x,y),\,\left(\frac{c(y)x+F(y)}{x+c(y)},y\right)\,\Big{|}\,c\in\mathbb{C}(y)\right\}

F𝐹F désigne un élément de [y]delimited-[]𝑦\mathbb{C}[y] qui n’est pas un carré ([10]). En fait en conjuguant par une transformation (a(y)x,y)𝑎𝑦𝑥𝑦(a(y)x,y) ad-hoc on peut supposer que F𝐹F est un polynôme ayant toutes ses racines simples, ce que nous faisons dans la suite.

Remarque 2.1.

Un élément de type 𝔞𝔞\mathfrak{a} non trivial est conjugué (via une transformation de type 𝔟𝔟\mathfrak{b}) à (x+ 1,y)𝑥1𝑦(x+\leavevmode\nobreak\ 1,y). Les trois types de groupes précédents se distinguent par la nature des points fixes de leurs éléments; avec des notations évidentes FixJa={(x=,y)}FixsubscriptJ𝑎𝑥𝑦\mathrm{Fix}\,\mathrm{J}_{a}=\{(x=\infty,y)\}, FixJm={(x=,y)}{(x=0,y)}FixsubscriptJ𝑚𝑥𝑦𝑥0𝑦\mathrm{Fix}\,\mathrm{J}_{m}=\{(x=\infty,y)\}\cup\{(x=0,y)\}, FixJF={(x,y)|x2=F(y)}FixsubscriptJ𝐹conditional-set𝑥𝑦superscript𝑥2𝐹𝑦\mathrm{Fix}\,\mathrm{J}_{F}=\{(x,y)\,|\,x^{2}=F(y)\}, ces égalités étant écrites dans 1×1superscript1superscript1\mathbb{P}^{1}\times\mathbb{P}^{1}.

Par suite si ϕitalic-ϕ\phi est un élément de J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0} et si Ab(ϕ)Abitalic-ϕ\mathrm{Ab}(\phi) désigne le sous-groupe abélien maximal non fini de J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0} contenant ϕitalic-ϕ\phi alors, à conjugaison près, Ab(ϕ)Abitalic-ϕ\mathrm{Ab}(\phi) est JasubscriptJ𝑎\mathrm{J}_{a}, JmsubscriptJ𝑚\mathrm{J}_{m} ou JFsubscriptJ𝐹\mathrm{J}_{F}. Plus précisément si ϕitalic-ϕ\phi est de type 𝔞𝔞\mathfrak{a} (resp. 𝔟𝔟\mathfrak{b}, resp. 𝔠𝔠\mathfrak{c}), alors Ab(ϕ)=JaAbitalic-ϕsubscriptJ𝑎\mathrm{Ab}(\phi)=\mathrm{J}_{a} (resp. Ab(ϕ)=JmAbitalic-ϕsubscriptJ𝑚\mathrm{Ab}(\phi)=\mathrm{J}_{m}, resp. Ab(ϕ)=JFAbitalic-ϕsubscriptJ𝐹\mathrm{Ab}(\phi)=\mathrm{J}_{F}).

3 Croissance des degrés dans J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0}

Nous allons dans ce paragraphe donner un critère permettant d’affirmer qu’un élément ϕitalic-ϕ\phi de J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0} est à croissance linéaire.

Comme on l’a rappelé précédemment ϕitalic-ϕ\phi est, à conjugaison birationnelle près, de l’un des types 𝔞𝔞\mathfrak{a}, 𝔟𝔟\mathfrak{b} ou 𝔠𝔠\mathfrak{c}.

Remarque 3.1.

La transformation ϕitalic-ϕ\phi est une involution si et seulement si l’indice de Baum-Bott de ϕitalic-ϕ\phi est nul.

Remarque 3.2.

Posons

Ξ={α+1α+2|α(y)}.Ξconditional-set𝛼1𝛼2𝛼superscript𝑦\Xi=\Big{\{}\alpha+\frac{1}{\alpha}+2\,|\,\alpha\in\mathbb{C}(y)^{*}\Big{\}}.

Soient ϕJ0italic-ϕsubscriptJ0\phi\in\mathrm{J}_{0} et BB(ϕ)BBitalic-ϕ\mathrm{BB}(\phi) son indice de Baum-Bott. Si ϕitalic-ϕ\phi n’est pas une involution, c.-à.d. BB(ϕ)0BBitalic-ϕ0\mathrm{BB}(\phi)\not=0, on a

  • ϕitalic-ϕ\phi est du type 𝔞𝔞\mathfrak{a} si et seulement si BB(ϕ)=4BBitalic-ϕ4\mathrm{BB}(\phi)=4;

  • ϕiditalic-ϕid\phi\not=\mathrm{id} est du type 𝔟𝔟\mathfrak{b} si et seulement si BB(ϕ)BBitalic-ϕ\mathrm{BB}(\phi) appartient à ΞΞ\Xi;

  • ϕitalic-ϕ\phi est du type 𝔠𝔠\mathfrak{c} si et seulement si BB(ϕ)BBitalic-ϕ\mathrm{BB}(\phi) n’est pas dans ΞΞ\Xi.

Si ϕitalic-ϕ\phi est de type 𝔞𝔞\mathfrak{a}, on a degϕn=degϕdegreesuperscriptitalic-ϕ𝑛degreeitalic-ϕ\deg\phi^{n}=\deg\phi. Lorsque ϕ=(a(y)x,y)italic-ϕ𝑎𝑦𝑥𝑦\phi=(a(y)x,y) est de type 𝔟𝔟\mathfrak{b}, alors

BB(ϕ)=(a(y)+1)2a(y),BBitalic-ϕsuperscript𝑎𝑦12𝑎𝑦\displaystyle\mathrm{BB}(\phi)=\frac{(a(y)+1)^{2}}{a(y)}, ϕn=(a(y)nx,y)superscriptitalic-ϕ𝑛𝑎superscript𝑦𝑛𝑥𝑦\displaystyle\phi^{n}=(a(y)^{n}x,y)

et on a l’alternative suivante:

  • ou bien a𝑎a est une constante auquel cas l’indice de Baum-Bott de ϕitalic-ϕ\phi est une constante et degϕn=degϕ=1;degreesuperscriptitalic-ϕ𝑛degreeitalic-ϕ1\deg\phi^{n}=\deg\phi=1;

  • ou bien a𝑎a appartient à (y)𝑦\mathbb{C}(y)\setminus\mathbb{C} et BB(ϕ)BBitalic-ϕ\mathrm{BB}(\phi) appartient à (y)𝑦\mathbb{C}(y)\setminus\mathbb{C}, alors degϕn=ndegϕn+1degreesuperscriptitalic-ϕ𝑛𝑛degreeitalic-ϕ𝑛1\deg\phi^{n}=n\deg\phi-n+1.

Toute transformation ϕ=(c(y)x+F(y)x+c(y),y)italic-ϕ𝑐𝑦𝑥𝐹𝑦𝑥𝑐𝑦𝑦\phi=\Big{(}\frac{c(y)x+F(y)}{x+c(y)},y\Big{)} de type 𝔠𝔠\mathfrak{c}, c.-à.d. appartenant à un JFsubscriptJ𝐹\mathrm{J}_{F}, est conjuguée dans PGL2((y)+F(y))subscriptPGL2𝑦𝐹𝑦\mathrm{PGL}_{2}\big{(}\mathbb{C}(y)+\sqrt{F}\mathbb{C}(y)\big{)} à ψ=(c(y)+F(y)c(y)F(y)x,y)𝜓𝑐𝑦𝐹𝑦𝑐𝑦𝐹𝑦𝑥𝑦\psi=\left(\frac{c(y)+\sqrt{F(y)}}{c(y)-\sqrt{F(y)}}x,y\right). Puisque (y)+F(y)𝑦𝐹𝑦\mathbb{C}(y)+\sqrt{F}\mathbb{C}(y) s’identifie au corps des fonctions méromorphes sur la courbe 𝒞={x2=F(y)}𝒞superscript𝑥2𝐹𝑦\mathcal{C}=\{x^{2}=F(y)\}, il y a sur ce corps une notion de degré (nombre de points dans la fibre générique). Par exemple le degré de F𝐹F (c.-à.d. le degré de x|𝒞x_{|\mathcal{C}}) est le degré ordinaire de F𝐹F, celui de y𝑦y est 222. On vérifie que la croissance des degrés de ϕitalic-ϕ\phi et ψ𝜓\psi sont identiques. La transformation ψ𝜓\psi étant du type 𝔟𝔟\mathfrak{b} sur 𝒞𝒞\mathcal{C}, elle est à croissance bornée si et seulement si c(y)+F(y)c(y)F(y)𝑐𝑦𝐹𝑦𝑐𝑦𝐹𝑦\frac{c(y)+\sqrt{F(y)}}{c(y)-\sqrt{F(y)}} est une constante autrement dit si et seulement si c𝑐c est nul (puisque F𝐹F n’est pas un carré). Par ailleurs BB(ϕ)=4c(y)2c(y)2F(y)BBitalic-ϕ4𝑐superscript𝑦2𝑐superscript𝑦2𝐹𝑦\mathrm{BB}(\phi)=\frac{4c(y)^{2}}{c(y)^{2}-F(y)}; il appartient à (y)𝑦\mathbb{C}(y)\setminus\mathbb{C} si et seulement si c𝑐c est non nul (toujours parce que F𝐹F n’est pas un carré).

Ce qui précède nous permet d’énoncer le:

Théorème 3.3.

Soit ϕitalic-ϕ\phi un élément de J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0}. La transformation ϕitalic-ϕ\phi est à croissance linéaire si et seulement si l’indice de Baum-Bott de ϕitalic-ϕ\phi appartient à (y)𝑦\mathbb{C}(y)\setminus\mathbb{C}.

Remarque 3.4.

Ceci permet d’obtenir un critère pour les éléments ϕitalic-ϕ\phi tels que π2(ϕ)subscript𝜋2italic-ϕ\pi_{2}(\phi) soit périodique de période k𝑘k: un tel ϕitalic-ϕ\phi est à croissance linéaire (resp. bornée) si et seulement si BB(ϕk)BBsuperscriptitalic-ϕ𝑘\mathrm{BB}(\phi^{k}) appartient à (y)𝑦\mathbb{C}(y)\setminus\mathbb{C} (resp. BB(ϕk)BBsuperscriptitalic-ϕ𝑘\mathrm{BB}(\phi^{k}) appartient à \mathbb{C}).

Corollaire 3.5.

Soit ϕitalic-ϕ\phi un élément de J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0}. La transformation ϕitalic-ϕ\phi est à croissance bornée si et seulement si l’indice de Baum-Bott de ϕitalic-ϕ\phi appartient à \mathbb{C}; dans ce cas ϕitalic-ϕ\phi est soit de type 𝔞𝔞\mathfrak{a}, soit de type 𝔟𝔟\mathfrak{b} linéaire ((bx,y)((bx,y) avec b𝑏b dans )\mathbb{C}^{*}), soit une involution (F(y)x,y)𝐹𝑦𝑥𝑦\left(\frac{F(y)}{x},y\right) de type 𝔠𝔠\mathfrak{c}.

4 Centralisateurs des éléments de J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0}

4.1 Le centralisateur d’une transformation non périodique de J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0} est contenu dans JJ\mathrm{J}

Proposition 4.1.

Soit ϕitalic-ϕ\phi un élément de J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0}. Alors

  • ou bien C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) est contenu dans J;J\mathrm{J};

  • ou bien ϕitalic-ϕ\phi est périodique.

Démonstration.

Soit ϕ=(ψ(x,y),y)italic-ϕ𝜓𝑥𝑦𝑦\phi=(\psi(x,y),y) une transformation du groupe de Jonquières qui préserve la fibration y=𝑦absenty= cte fibre à fibre, ψPGL2((y))𝜓subscriptPGL2𝑦\psi\in\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}(y)).

Soit φ=(P(x,y),Q(x,y))𝜑𝑃𝑥𝑦𝑄𝑥𝑦\varphi=(P(x,y),Q(x,y)) une transformation rationnelle qui commute à ϕitalic-ϕ\phi. Si φ𝜑\varphi n’est pas dans JJ\mathrm{J}, alors Q=𝑄absentQ= cte est une fibration invariante fibre à fibre par ϕitalic-ϕ\phi différente de y=𝑦absenty=cte. Ainsi ϕitalic-ϕ\phi possède deux fibrations distinctes invariantes fibre à fibre et est donc périodique. En effet les intersections des fibres y=𝑦absenty= cte et Q=𝑄absentQ= cte génériques sont de cardinal fini, uniformément borné; or ces intersections sont invariantes par ϕitalic-ϕ\phi d’où le résultat. ∎

Dans la suite de cette section nous démontrons le Théorème B qui affirme que le centralisateur C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) d’un élément ϕitalic-ϕ\phi de J0subscriptJ0\mathrm{J}_{0} à croissance linéaire est une extension finie de Ab(ϕ)Abitalic-ϕ\mathrm{Ab}(\phi).

4.2 Cas des transformations de JasubscriptJ𝑎\mathrm{J}_{a}

Soit ϕ=(x+a(y),y)italic-ϕ𝑥𝑎𝑦𝑦\phi=(x+a(y),y) un élément non trivial de JasubscriptJ𝑎\mathrm{J}_{a}, c.-à.d. a0𝑎0a\not=0; à conjugaison près par (a(y)x,y)𝑎𝑦𝑥𝑦(a(y)x,y) on peut supposer que ϕ=(x+1,y)italic-ϕ𝑥1𝑦\phi=(x+1,y). Le groupe C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) se déduit alors de l’énoncé suivant ([3]).

Proposition 4.2.

Le centralisateur de ϕ=(x+1,y)italic-ϕ𝑥1𝑦\phi=(x+1,y) est

{(x+b(y),ν(y))|b(y),νPGL2()}JaPGL2().similar-to-or-equalsconditional-set𝑥𝑏𝑦𝜈𝑦formulae-sequence𝑏𝑦𝜈subscriptPGL2right-normal-factor-semidirect-productsubscriptJ𝑎subscriptPGL2\big{\{}\left(x+b(y),\nu(y)\right)\,\big{|}\,b\in\mathbb{C}(y),\,\nu\in\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C})\big{\}}\simeq\mathrm{J}_{a}\rtimes\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}).
Démonstration.

Comme ϕitalic-ϕ\phi est non périodique, la Proposition 4.1 assure que toute transformation ψ𝜓\psi qui commute à ϕitalic-ϕ\phi est de la forme (ψ1(x,y),ν(y))subscript𝜓1𝑥𝑦𝜈𝑦(\psi_{1}(x,y),\nu(y)) avec ν𝜈\nu dans PGL2()subscriptPGL2\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}). En écrivant ϕψ=ψϕitalic-ϕ𝜓𝜓italic-ϕ\phi\psi=\psi\phi on obtient: ψ1(x+1,y)=ψ1(x,y)+1subscript𝜓1𝑥1𝑦subscript𝜓1𝑥𝑦1\psi_{1}(x+1,y)=\psi_{1}(x,y)+1. Ceci conduit à ψ1x(x+1,y)=ψ1x(x,y);subscript𝜓1𝑥𝑥1𝑦subscript𝜓1𝑥𝑥𝑦\frac{\partial\psi_{1}}{\partial x}(x+1,y)=\frac{\partial\psi_{1}}{\partial x}(x,y); on en déduit que ψ1xsubscript𝜓1𝑥\frac{\partial\psi_{1}}{\partial x} est une fonction de y𝑦y, c.-à.d. ψ1(x,y)=A(y)x+B(y)subscript𝜓1𝑥𝑦𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦\psi_{1}(x,y)=A(y)x+B(y). En réécrivant ψ1(x+1,y)=ψ1(x,y)+1subscript𝜓1𝑥1𝑦subscript𝜓1𝑥𝑦1\psi_{1}(x+1,y)=\psi_{1}(x,y)+1 on obtient A=1𝐴1A=1. Ainsi ψ𝜓\psi est du type (x+B(y),ν(y))𝑥𝐵𝑦𝜈𝑦(x+B(y),\nu(y)) avec B𝐵B dans (y)𝑦\mathbb{C}(y) et ν𝜈\nu dans PGL2()subscriptPGL2\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}). ∎

Remarque 4.3.

Le centralisateur d’un élément non trivial (x+b(y),y)𝑥𝑏𝑦𝑦(x+b(y),y) est donc birationnellement conjugué à JaPGL2()right-normal-factor-semidirect-productsubscriptJ𝑎subscriptPGL2\mathrm{J}_{a}\rtimes\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}), la conjugaison ayant lieu dans le groupe de Jonquières.

4.3 Cas des transformations de JmsubscriptJ𝑚\mathrm{J}_{m}

On s’intéresse maintenant aux éléments du groupe JmsubscriptJ𝑚\mathrm{J}_{m}. Si a(y)𝑎𝑦a\in\mathbb{C}(y) est non constant, on note stab(a)stab𝑎\mathrm{stab}(a) le sous-groupe fini de PGL2()subscriptPGL2\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}) constitué des éléments laissant a𝑎a invariant:

stab(a)={νPGL2()|a(ν(y))=a(y)}.stab𝑎conditional-set𝜈subscriptPGL2𝑎𝜈𝑦𝑎𝑦\mathrm{stab}(a)=\big{\{}\nu\in\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C})\,|\,a(\nu(y))=a(y)\big{\}}.

La finitude de stab(a)stab𝑎\mathrm{stab}(a) provient du fait suivant: les fibres de a𝑎a qui sont finies, de cardinal inférieur ou égal au degré de a𝑎a, sont invariantes par les éléments de stab(a)stab𝑎\mathrm{stab}(a). On introduit le sous-groupe

Stab(a)={νPGL2()|a(ν(y))=a(y)±1}.Stab𝑎conditional-set𝜈subscriptPGL2𝑎𝜈𝑦𝑎superscript𝑦plus-or-minus1\mathrm{Stab}(a)=\big{\{}\nu\in\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C})\,|\,a(\nu(y))=a(y)^{\pm 1}\big{\}}.

On remarque que stab(a)stab𝑎\mathrm{stab}(a) est distingué dans Stab(a)Stab𝑎\mathrm{Stab}(a).

Exemple 4.4.

Si k𝑘k est un entier et a(y)=yk𝑎𝑦superscript𝑦𝑘a(y)=y^{k}, alors stab(a)={ωky|ωk=1}stab𝑎conditional-setsuperscript𝜔𝑘𝑦superscript𝜔𝑘1\mathrm{stab}(a)=\big{\{}\omega^{k}y\,|\,\omega^{k}=1\big{\}} et Stab(a)Stab𝑎\mathrm{Stab}(a) est le groupe 1y,ωky|ωk=1inner-product1𝑦superscript𝜔𝑘𝑦superscript𝜔𝑘1\big{\langle}\frac{1}{y},\,\omega^{k}y\,|\,\omega^{k}=1\big{\rangle}.

On note stab(a)¯¯stab𝑎\overline{\mathrm{stab}(a)} le groupe linéaire

stab(a)¯={(x,ν(y))|νstab(a)}.¯stab𝑎conditional-set𝑥𝜈𝑦𝜈stab𝑎\overline{\mathrm{stab}(a)}=\big{\{}(x,\nu(y))\,|\,\nu\in\mathrm{stab}(a)\big{\}}.

Enfin par définition le groupe Stab(a)¯¯Stab𝑎\overline{\mathrm{Stab}(a)} est engendré par stab(a)¯¯stab𝑎\overline{\mathrm{stab}(a)} et les éléments du type (1x,ν(y))1𝑥𝜈𝑦\left(\frac{1}{x},\nu(y)\right), ν𝜈\nu appartenant à Stab(a)stab(a)Stab𝑎stab𝑎\mathrm{Stab}(a)\setminus\mathrm{stab}(a).

Proposition 4.5.

Soit ϕ=(a(y)x,y)italic-ϕ𝑎𝑦𝑥𝑦\phi=(a(y)x,y) un élément non périodique de JmsubscriptJ𝑚\mathrm{J}_{m}.

Si ϕitalic-ϕ\phi est à croissance bornée, c.-à.d. si a𝑎a est une constante, le centralisateur de ϕitalic-ϕ\phi est

{(b(y)x,ν(y))|b(y),νPGL2()}.conditional-set𝑏𝑦𝑥𝜈𝑦formulae-sequence𝑏superscript𝑦𝜈subscriptPGL2\big{\{}\big{(}b(y)x,\nu(y)\big{)}\,\big{|}\,b\in\mathbb{C}(y)^{*},\,\nu\in\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C})\big{\}}.

Si ϕitalic-ϕ\phi est à croissance linéaire, alors C(ϕ)=JmStab(a)¯Citalic-ϕright-normal-factor-semidirect-productsubscriptJ𝑚¯Stab𝑎\mathrm{C}(\phi)=\mathrm{J}_{m}\rtimes\overline{\mathrm{Stab}(a)}.

Remarques 4.6.
  • En général le groupe Stab(a)¯¯Stab𝑎\overline{\mathrm{Stab}(a)} se réduit à l’identité; plus précisément dans l’ensemble des fractions rationnelles de degré donné d𝑑d la propriété Stab(a)¯={id}¯Stab𝑎id\overline{\mathrm{Stab}(a)}=\{\mathrm{id}\} est générique. Par suite, «  génériquement  »  pour ϕitalic-ϕ\phi dans JmsubscriptJ𝑚\mathrm{J}_{m}, le groupe C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) se réduit à Jm=Ab(ϕ)subscriptJ𝑚Abitalic-ϕ\mathrm{J}_{m}=\mathrm{Ab}(\phi).

  • Si ϕ=(a(y)x,y)italic-ϕ𝑎𝑦𝑥𝑦\phi=(a(y)x,y) avec a𝑎a non constant, alors C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) est une extension finie de Jm=Ab(ϕ)subscriptJ𝑚Abitalic-ϕ\mathrm{J}_{m}=\mathrm{Ab}(\phi).

  • Si ϕ=(ax,y)italic-ϕ𝑎𝑥𝑦\phi=(ax,y), avec a𝑎a dans superscript\mathbb{C}^{*}, on a encore C(ϕ)=JmStab(a)¯Citalic-ϕright-normal-factor-semidirect-productsubscriptJ𝑚¯Stab𝑎\mathrm{C}(\phi)=\mathrm{J}_{m}\rtimes\overline{\mathrm{Stab}(a)} puisqu’ici on peut définir Stab(a)=PGL2()StabasubscriptPGL2\mathrm{Stab(a)}=\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}).

Démonstration.

Dans un premier temps supposons que ϕ=(αx,y)italic-ϕ𝛼𝑥𝑦\phi=(\alpha x,y) avec α𝛼\alpha dans superscript\mathbb{C}^{*} (non racine de l’unité). Soit ψ𝜓\psi une transformation birationnelle qui commute à ϕ;italic-ϕ\phi; on peut, d’après la Proposition 4.1, écrire ψ𝜓\psi sous la forme (P(x,y),Q(y))𝑃𝑥𝑦𝑄𝑦(P(x,y),Q(y)). Étant donné un point (x0,y0)subscript𝑥0subscript𝑦0(x_{0},y_{0}) fixé on obtient en écrivant la commutation de ϕnsuperscriptitalic-ϕ𝑛\phi^{n} et ψ𝜓\psi l’égalité P(αnx0,y0)=αnP(x0,y0)𝑃superscript𝛼𝑛subscript𝑥0subscript𝑦0superscript𝛼𝑛𝑃subscript𝑥0subscript𝑦0P(\alpha^{n}x_{0},y_{0})=\alpha^{n}P(x_{0},y_{0}) d’où Px(αnx0,y0)=Px(x0,y0)𝑃𝑥superscript𝛼𝑛subscript𝑥0subscript𝑦0𝑃𝑥subscript𝑥0subscript𝑦0\frac{\partial P}{\partial x}(\alpha^{n}x_{0},y_{0})=\frac{\partial P}{\partial x}(x_{0},y_{0}). Autrement dit Px𝑃𝑥\frac{\partial P}{\partial x} est constante sur l’adhérence de Zariski de {(αnx0,y0)|n}conditional-setsuperscript𝛼𝑛subscript𝑥0subscript𝑦0𝑛\big{\{}(\alpha^{n}x_{0},y_{0})\,|\,n\in\leavevmode\nobreak\ \mathbb{Z}\big{\}}. Il en résulte que Px𝑃𝑥\frac{\partial P}{\partial x} est une fonction de y;𝑦y; ainsi P(x,y)𝑃𝑥𝑦P(x,y) est du type a(y)x+b(y)𝑎𝑦𝑥𝑏𝑦a(y)x+b(y). En réécrivant la commutation de ϕnsuperscriptitalic-ϕ𝑛\phi^{n} et ψ𝜓\psi on obtient b(y)=αnb(y)𝑏𝑦superscript𝛼𝑛𝑏𝑦b(y)=\alpha^{n}b(y) ce qui conduit nécessairement à b=0𝑏0b=0, c.-à.d. ψ𝜓\psi s’écrit (a(y)x,ν(y))𝑎𝑦𝑥𝜈𝑦(a(y)x,\nu(y)).

Supposons que ϕitalic-ϕ\phi s’écrive (a(y)x,y)𝑎𝑦𝑥𝑦(a(y)x,y) avec a𝑎a dans (y)𝑦superscript\mathbb{C}(y)\setminus\mathbb{C}^{*}. Tout élément ψ𝜓\psi de C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) préserve la fibration y=𝑦absenty= cte (Proposition 4.1):

ψ=(A(y)x+B(y)C(y)x+D(y),ν(y)),𝜓𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝐶𝑦𝑥𝐷𝑦𝜈𝑦\displaystyle\psi=\left(\frac{A(y)x+B(y)}{C(y)x+D(y)},\nu(y)\right), [ABCD]PGL2([y]),νPGL2().formulae-sequencedelimited-[]𝐴𝐵𝐶𝐷subscriptPGL2delimited-[]𝑦𝜈subscriptPGL2\displaystyle\left[\begin{array}[]{cc}A&B\\ C&D\end{array}\right]\in\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}[y]),\,\nu\in\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}).

En écrivant explicitement la commutation de ψ𝜓\psi et ϕitalic-ϕ\phi on obtient:

A(y)C(y)=A(y)C(y)a(ν(y))𝐴𝑦𝐶𝑦𝐴𝑦𝐶𝑦𝑎𝜈𝑦\displaystyle A(y)C(y)=A(y)C(y)a(\nu(y)) et B(y)D(y)=B(y)D(y)a(ν(y));𝐵𝑦𝐷𝑦𝐵𝑦𝐷𝑦𝑎𝜈𝑦\displaystyle B(y)D(y)=B(y)D(y)a(\nu(y));

on en déduit que AC𝐴𝐶AC et BD𝐵𝐷BD sont nuls. Par suite A=D=0𝐴𝐷0A=D=0 ou B=C=0𝐵𝐶0B=C=0. Supposons dans un premier temps que B=C=0𝐵𝐶0B=C=0 c’est-à-dire au changement de notation près ψ=(A(y)x,ν(y))𝜓𝐴𝑦𝑥𝜈𝑦\psi=(A(y)x,\nu(y)). La commutation de ϕitalic-ϕ\phi et ψ𝜓\psi entraîne a(ν(y))=a(y)𝑎𝜈𝑦𝑎𝑦a(\nu(y))=a(y). Comme stab(a)¯C(ϕ)¯stab𝑎Citalic-ϕ\overline{\mathrm{stab}(a)}\subset\mathrm{C}(\phi), il en résulte que ψ𝜓\psi est dans le produit semi-direct Jmstab(a)¯right-normal-factor-semidirect-productsubscriptJ𝑚¯stab𝑎\mathrm{J}_{m}\rtimes\leavevmode\nobreak\ \overline{\mathrm{stab}(a)}. Si maintenant A=D=0𝐴𝐷0A=D=0, la transformation ψ𝜓\psi est du type (B(y)x,ν(y))𝐵𝑦𝑥𝜈𝑦\left(\frac{B(y)}{x},\nu(y)\right) et cette fois la commutation entraîne a(ν(y))=a(y)1𝑎𝜈𝑦𝑎superscript𝑦1a(\nu(y))=a(y)^{-1}. Puisque Stab(a)¯¯Stab𝑎\overline{\mathrm{Stab}(a)} est contenu dans C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi), ici encore ψ𝜓\psi est dans JmStab(a)¯right-normal-factor-semidirect-productsubscriptJ𝑚¯Stab𝑎\mathrm{J}_{m}\rtimes\overline{\mathrm{Stab}(a)}. ∎

4.4 Cas des transformations ϕitalic-ϕ\phi de JFsubscriptJ𝐹\mathrm{J}_{F}

Dans ce qui suit on présente le calcul de C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) pour les éléments de JFsubscriptJ𝐹\mathrm{J}_{F} tels que F𝐹F soit à racines simples (comme on l’a dit on s’y ramène via conjugaison par un élément de la forme (a(y)x,y)𝑎𝑦𝑥𝑦(a(y)x,y)). On écrit donc ϕitalic-ϕ\phi sous la forme ϕ=(c(y)x+F(y)x+c(y),y)italic-ϕ𝑐𝑦𝑥𝐹𝑦𝑥𝑐𝑦𝑦\phi=\left(\frac{c(y)x+F(y)}{x+c(y)},y\right)c(y)𝑐𝑦c\in\mathbb{C}(y); la courbe de points fixes 𝒞𝒞\mathcal{C} de ϕitalic-ϕ\phi est donnée par x2=F(y)superscript𝑥2𝐹𝑦x^{2}=F(y). Puisque les valeurs propres de Mϕ=[c(y)F(y)1c(y)]subscriptMitalic-ϕdelimited-[]𝑐𝑦𝐹𝑦1𝑐𝑦\mathrm{M}_{\phi}=\left[\begin{array}[]{cc}c(y)&F(y)\\ 1&c(y)\end{array}\right] sont c(y)±F(y)plus-or-minus𝑐𝑦𝐹𝑦c(y)\pm\sqrt{F(y)} on constate que ϕitalic-ϕ\phi est périodique si et seulement si c𝑐c est identiquement nul et dans ce cas ϕitalic-ϕ\phi est de période 222. Dans la suite on suppose ϕitalic-ϕ\phi non périodique. Comme F𝐹F est à racines simples le genre de 𝒞𝒞\mathcal{C} est supérieur ou égal à 222 pour degF5degree𝐹5\deg F\geq 5, vaut 111 pour degF{3, 4}degree𝐹3.4\deg F\in\{3,\,4\}; enfin 𝒞𝒞\mathcal{C} est rationnelle lorsque degF{1, 2}degree𝐹1.2\deg F\in\{1,\,2\}.

4.4.1 Cas où 𝒞𝒞\mathcal{C} est de genre strictement positif

Puisque ϕitalic-ϕ\phi est à croissance linéaire, ϕitalic-ϕ\phi n’est pas périodique. Sur une fibre générale ϕitalic-ϕ\phi a deux points fixes qui correspondent aux deux points sur la courbe x2=F(y)superscript𝑥2𝐹𝑦x^{2}=F(y). Les courbes x2=F(y)superscript𝑥2𝐹𝑦x^{2}=F(y) et les fibres y=𝑦absenty= cte sont invariantes par ϕitalic-ϕ\phi et il n’y a aucune autre courbe invariante même de genre 00 ou 111. En effet une courbe invariante différente de y=𝑦absenty= cte intersecte une fibre générale en un nombre fini de points forcément invariants par ϕitalic-ϕ\phi; comme ϕitalic-ϕ\phi est d’ordre infini c’est impossible car une transformation de Moebius qui laisse invariant un ensemble à plus de trois éléments est périodique.

Proposition 4.7.

Soit ϕitalic-ϕ\phi l’élément de JFsubscriptJ𝐹\mathrm{J}_{F} donné par (c(y)x+F(y)x+c(y),y)𝑐𝑦𝑥𝐹𝑦𝑥𝑐𝑦𝑦\left(\frac{c(y)x+F(y)}{x+c(y)},y\right). Supposons que ϕitalic-ϕ\phi soit non périodique (((c.-à.d. c0)c\not=0) et que F𝐹F soit un polynôme à racines simples de degré supérieur ou égal à 333 (((c.-à.d. le genre de 𝒞𝒞\mathcal{C} est supérieur ou égal à 1)1). Alors C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) est une extension finie de JF=Ab(ϕ)subscriptJ𝐹Abitalic-ϕ\mathrm{J}_{F}=\mathrm{Ab}(\phi), qui est triviale pour la plupart des F𝐹F.

Démonstration.

Sur chaque fibre générique (y=y0𝑦subscript𝑦0y=y_{0} avec F(y0)0𝐹subscript𝑦00F(y_{0})\not=0) la restriction ϕ|y=y0\phi_{|y=y_{0}} de ϕitalic-ϕ\phi a deux points fixes (±F(y0),y0)plus-or-minus𝐹subscript𝑦0subscript𝑦0(\pm\sqrt{F(y_{0})},y_{0}). La Proposition 4.1 assure que C(ϕ)JCitalic-ϕJ\mathrm{C}(\phi)\subset\mathrm{J}. Nous allons nous intéresser au noyau de

π2|C(ϕ):C(ϕ)PGL2(),:subscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕCitalic-ϕsubscriptPGL2\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}\colon\mathrm{C}(\phi)\to\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}),

c.-à.d. aux éléments ψ𝜓\psi de C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) qui préservent la fibration y=𝑦absenty= cte fibre à fibre. Notons que ψ𝜓\psi préserve 𝒞𝒞\mathcal{C} et que l’automorphisme ψ|𝒞\psi_{|\mathcal{C}} de 𝒞𝒞\mathcal{C} respecte les points fixes précédents. Par conséquent ou bien ψ|𝒞\psi_{|\mathcal{C}} est l’identité de 𝒞𝒞\mathcal{C}, ce qui revient à dire que ψ𝜓\psi est dans JFsubscriptJ𝐹\mathrm{J}_{F}, ou bien ψ|𝒞\psi_{|\mathcal{C}} est l’involution (x,y)𝑥𝑦(-x,y) de 𝒞𝒞\mathcal{C}. On remarque que (x,y)𝑥𝑦(-x,y) est réalisée par l’involution globale τ=(F(y)x,y);𝜏𝐹𝑦𝑥𝑦\tau=\left(-\frac{F(y)}{x},y\right); ainsi toute transformation birationnelle préservant 𝒞𝒞\mathcal{C} et la fibration y=𝑦absenty= cte fibre à fibre est ou bien dans JFsubscriptJ𝐹\mathrm{J}_{F}, ou bien dans τJF𝜏subscriptJ𝐹\tau\,\mathrm{J}_{F}.

Un calcul élémentaire montre que τϕτ1=τϕτ=ϕ1𝜏italic-ϕsuperscript𝜏1𝜏italic-ϕ𝜏superscriptitalic-ϕ1\tau\phi\tau^{-1}=\tau\phi\tau=\phi^{-1} si bien que τ𝜏\tau n’est pas dans C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi). Il en résulte que kerπ2|C(ϕ)=JFkernelsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕsubscriptJ𝐹\ker\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}=\mathrm{J}_{F}.

Considérons un élément φ𝜑\varphi de C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi). Comme φ𝜑\varphi doit préserver 𝒞𝒞\mathcal{C} et la fibration y=𝑦absenty= cte la restriction φ|𝒞\varphi_{|\mathcal{C}} de φ𝜑\varphi à 𝒞𝒞\mathcal{C} est un automorphisme de 𝒞𝒞\mathcal{C} qui commute à l’involution τ|𝒞\tau_{|\mathcal{C}}. En général sur F𝐹F le groupe Autτ(𝒞)subscriptAut𝜏𝒞\mathrm{Aut}_{\tau}(\mathcal{C}) de tels automorphismes se réduit à l’identité et τ|𝒞\tau_{|\mathcal{C}}. Dans tous les cas Autτ(𝒞)subscriptAut𝜏𝒞\mathrm{Aut}_{\tau}(\mathcal{C}) est un groupe fini. C’est bien sûr évident lorsque le genre de 𝒞𝒞\mathcal{C} est supérieur ou égal à 222 puisque le groupe des automorphismes de 𝒞𝒞\mathcal{C} est fini; dans le cas elliptique, on conclut en utilisant le fait que les ψ|𝒞\psi_{|\mathcal{C}} laissent invariants les points de ramification. ∎

Remarques 4.8.
  • Supposons que F(y)=i=1s(ykyi)𝐹𝑦superscriptsubscriptproduct𝑖1𝑠superscript𝑦𝑘subscript𝑦𝑖F(y)=\displaystyle\prod_{i=1}^{s}(y^{k}-y_{i})k𝑘k désigne un entier positif et yisubscript𝑦𝑖y_{i} des complexes distincts non nuls. Si ϕ=(c(y)x+F(y)x+c(y),y)italic-ϕ𝑐𝑦𝑥𝐹𝑦𝑥𝑐𝑦𝑦\phi=\left(\frac{c(y)x+F(y)}{x+c(y)},y\right), avec c0𝑐0c\not=0, alors C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) contient G={(x,ωy)|ωk=1}Gconditional-set𝑥𝜔𝑦superscript𝜔𝑘1\mathrm{G}=\big{\{}(x,\omega y)\,|\,\omega^{k}=1\big{\}} dès que GG\mathrm{G} est contenu dans stab(c)¯¯stab𝑐\overline{\mathrm{stab}(c)} autrement dit dès que c𝑐c est invariant par les ωy𝜔𝑦\omega y, ωk=1superscript𝜔𝑘1\omega^{k}=1.

  • Plus généralement considérons une transformation ϕ=(c(y)x+F(y)x+c(y),y)italic-ϕ𝑐𝑦𝑥𝐹𝑦𝑥𝑐𝑦𝑦\phi=\left(\frac{c(y)x+F(y)}{x+c(y)},y\right). Supposons que stab(c)stab𝑐\mathrm{stab}(c) et stab(F)stab𝐹\mathrm{stab}(F) contiennent le groupe 1y,ωy|ωk=1inner-product1𝑦𝜔𝑦superscript𝜔𝑘1\langle\frac{1}{y},\,\omega y\,|\,\omega^{k}=1\rangle; c’est par exemple le cas lorsque c𝑐c et F𝐹F se factorisent dans yk+1yksuperscript𝑦𝑘1superscript𝑦𝑘y^{k}+\frac{1}{y^{k}}. Alors C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) contient le groupe diédral (x,1y),(x,ωy)|ωk=1inner-product𝑥1𝑦𝑥𝜔𝑦superscript𝜔𝑘1\langle\left(x,\frac{1}{y}\right),\,(x,\omega y)\,|\,\omega^{k}=1\rangle. Notons qu’ici, par commodité, nous avons choisi une écriture non polynomiale de F𝐹F.

4.4.2 Cas où 𝒞𝒞\mathcal{C} est rationnelle

Soit ϕitalic-ϕ\phi un élément de JFsubscriptJ𝐹\mathrm{J}_{F} à croissance linéaire. Comme on l’a vu la courbe de points fixes 𝒞𝒞\mathcal{C} de ϕitalic-ϕ\phi est donnée par x2=F(y)superscript𝑥2𝐹𝑦x^{2}=F(y). Soit ψ𝜓\psi un élément de C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi). Alors ou bien ψ𝜓\psi contracte 𝒞𝒞\mathcal{C}, ou bien ψ𝜓\psi préserve 𝒞𝒞\mathcal{C}. Or la Proposition 4.1 assure que ψ𝜓\psi préserve la fibration y=𝑦absenty= cte; la courbe 𝒞𝒞\mathcal{C} étant transverse à la fibration, ψ𝜓\psi ne peut pas contracter 𝒞𝒞\mathcal{C} donc ψ𝜓\psi est un élément du groupe de Jonquières qui préserve 𝒞𝒞\mathcal{C}. Dès que F𝐹F est de degré supérieur ou égal à 333 les hypothèses de la Proposition 4.7 sont satisfaites; supposons donc que degF2degree𝐹2\deg F\leq 2. Le cas degF=2degree𝐹2\deg F=2 se ramène à degF=1degree𝐹1\deg F=1. En effet, soit ϕitalic-ϕ\phi un élément du type (c(y)x+yx+c(y),y)𝑐𝑦𝑥𝑦𝑥𝑐𝑦𝑦\left(\frac{c(y)x+y}{x+c(y)},y\right); posons φ=(xcy+d,ay+bcy+d)𝜑𝑥𝑐𝑦𝑑𝑎𝑦𝑏𝑐𝑦𝑑\varphi=\left(\frac{x}{cy+d},\frac{ay+b}{cy+d}\right). On peut vérifier que φ1ϕφsuperscript𝜑1italic-ϕ𝜑\varphi^{-1}\phi\varphi est du type (c~(y)x+(ay+b)(cy+d)x+c~(y),y)~𝑐𝑦𝑥𝑎𝑦𝑏𝑐𝑦𝑑𝑥~𝑐𝑦𝑦\left(\frac{\widetilde{c}(y)x+(ay+b)(cy+d)}{x+\widetilde{c}(y)},y\right), ce qui permet d’atteindre tous les polynômes quadratiques F𝐹F à racines simples. Si degF=1degree𝐹1\deg F=1, c.-à.d. de la forme ay+b𝑎𝑦𝑏ay+b, on se ramène, quitte à conjuguer ϕitalic-ϕ\phi par (x,yba)𝑥𝑦𝑏𝑎\left(x,\frac{y-b}{a}\right), à F(y)=y𝐹𝑦𝑦F(y)=y.

Lemme 4.9.

Soit ϕitalic-ϕ\phi une transformation du type (c(y)x+yx+c(y),y)𝑐𝑦𝑥𝑦𝑥𝑐𝑦𝑦\left(\frac{c(y)x+y}{x+c(y)},y\right) avec c𝑐c dans (y)superscript𝑦\mathbb{C}(y)^{*}. Si ψ𝜓\psi est un élément de C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi), alors π2(ψ)subscript𝜋2𝜓\pi_{2}(\psi) est ou bien du type αy𝛼𝑦\frac{\alpha}{y}, α𝛼superscript\alpha\in\mathbb{C}^{*}, ou bien du type ξy𝜉𝑦\xi y, ξ𝜉\xi racine de l’unité; de plus, π2(ψ)subscript𝜋2𝜓\pi_{2}(\psi) est contenu dans le groupe fini stab(4c(y)2c(y)2y)stab4𝑐superscript𝑦2𝑐superscript𝑦2𝑦\mathrm{stab}\left(\frac{4c(y)^{2}}{c(y)^{2}-y}\right).

Démonstration.

Écrivons ψ𝜓\psi sous la forme (A(y)x+B(y)C(y)x+D(y),π2(ψ))𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝐶𝑦𝑥𝐷𝑦subscript𝜋2𝜓\left(\frac{A(y)x+B(y)}{C(y)x+D(y)},\pi_{2}(\psi)\right).

La conique 𝒞𝒞\mathcal{C} décrite par y=x2𝑦superscript𝑥2y=x^{2} est munie de l’involution ι:(x,y)(x,y):𝜄maps-to𝑥𝑦𝑥𝑦\iota\colon(x,y)\mapsto(-x,y) qui a ses points fixes en (0,0)0.0(0,0) et (0,)𝒞0𝒞(0,\infty)\in\mathcal{C}. On remarque que la restriction ψ|𝒞:𝒞𝒞\psi_{|\mathcal{C}}\colon\mathcal{C}\to\mathcal{C} est un automorphisme de 𝒞𝒞\mathcal{C} qui commute à ι|𝒞\iota_{|\mathcal{C}}. En particulier les points fixes de ι𝜄\iota sont préservés par ψ|𝒞\psi_{|\mathcal{C}} dans leur ensemble. Il en résulte que π2(ψ)subscript𝜋2𝜓\pi_{2}(\psi) laisse invariant l’ensemble {0,}0\{0,\,\infty\}, c.-à.d. ou bien π2(ψ)=αysubscript𝜋2𝜓𝛼𝑦\pi_{2}(\psi)=\alpha y, ou bien π2(ψ)=αysubscript𝜋2𝜓𝛼𝑦\pi_{2}(\psi)=\frac{\alpha}{y}.

La commutation de ϕitalic-ϕ\phi et ψ𝜓\psi se traduit par l’égalité suivante dans PGL2((y))subscriptPGL2𝑦\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}(y)):

[c(π2(ψ))π2(ψ)1c(π2(ψ))]=[A(y)B(y)C(y)D(y)]Mϕ[A(y)B(y)C(y)D(y)]1.delimited-[]𝑐subscript𝜋2𝜓subscript𝜋2𝜓1𝑐subscript𝜋2𝜓delimited-[]𝐴𝑦𝐵𝑦𝐶𝑦𝐷𝑦subscriptMitalic-ϕsuperscriptdelimited-[]𝐴𝑦𝐵𝑦𝐶𝑦𝐷𝑦1\left[\begin{array}[]{cc}c(\pi_{2}(\psi))&\pi_{2}(\psi)\\ 1&c(\pi_{2}(\psi))\end{array}\right]=\left[\begin{array}[]{cc}A(y)&B(y)\\ C(y)&D(y)\end{array}\right]\mathrm{M}_{\phi}\left[\begin{array}[]{cc}A(y)&B(y)\\ C(y)&D(y)\end{array}\right]^{-1}.

Ceci implique que les matrices Mϕ=[c(y)y1c(y)]subscriptMitalic-ϕdelimited-[]𝑐𝑦𝑦1𝑐𝑦\mathrm{M}_{\phi}=\left[\begin{array}[]{cc}c(y)&y\\ 1&c(y)\end{array}\right] et Mϕ(π2(ψ))=[c(π2(ψ))π2(ψ)1c(π2(ψ))]subscriptMitalic-ϕsubscript𝜋2𝜓delimited-[]𝑐subscript𝜋2𝜓subscript𝜋2𝜓1𝑐subscript𝜋2𝜓\mathrm{M}_{\phi}(\pi_{2}(\psi))=\left[\begin{array}[]{cc}c(\pi_{2}(\psi))&\pi_{2}(\psi)\\ 1&c(\pi_{2}(\psi))\end{array}\right] sont conjuguées dans PGL2((y))subscriptPGL2𝑦\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}(y)). En particulier on a l’égalité

BB(ϕ)(π2(ψ))=BB(ϕ)(y)=4c(y)2c(y)2y.BBitalic-ϕsubscript𝜋2𝜓BBitalic-ϕ𝑦4𝑐superscript𝑦2𝑐superscript𝑦2𝑦\mathrm{BB}(\phi)\big{(}\pi_{2}(\psi)\big{)}=\mathrm{BB}(\phi)(y)=\frac{4c(y)^{2}}{c(y)^{2}-y}.

Pour α𝛼\alpha non nul on note D(α)subscriptD𝛼\mathrm{D}_{\infty}(\alpha) le groupe diédral infini

D(α)=αy,ωy|ω racine de l’unité;subscriptD𝛼inner-product𝛼𝑦𝜔𝑦𝜔 racine de l’unité\mathrm{D}_{\infty}(\alpha)=\Big{\langle}\frac{\alpha}{y},\,\omega y\,\big{|}\,\omega\text{ racine de l'unit\'{e}}\Big{\rangle};

remarquons que les D(α)subscriptD𝛼\mathrm{D}_{\infty}(\alpha) sont conjugués à D(1)subscriptD1\mathrm{D}_{\infty}(1).

Si c𝑐c est un élément non constant de (y)superscript𝑦\mathbb{C}(y)^{*} on désigne par S(c;α)S𝑐𝛼\mathrm{S}(c;\alpha) le sous-groupe fini de PGL2()subscriptPGL2\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}) donné par

S(c;α)=stab(4c(y)2c(y)2y)D(α).S𝑐𝛼stab4𝑐superscript𝑦2𝑐superscript𝑦2𝑦subscriptD𝛼\mathrm{S}(c;\alpha)=\mathrm{stab}\left(\frac{4c(y)^{2}}{c(y)^{2}-y}\right)\cap\mathrm{D}_{\infty}(\alpha).

La description des C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) avec ϕitalic-ϕ\phi dans JFsubscriptJ𝐹\mathrm{J}_{F} et 𝒞=Fixϕ𝒞Fixitalic-ϕ\mathcal{C}=\mathrm{Fix}\,\phi rationnelle se ramène à l’énoncé suivant.

Proposition 4.10.

Soit ϕ=(c(y)x+yx+c(y),y)italic-ϕ𝑐𝑦𝑥𝑦𝑥𝑐𝑦𝑦\phi=\left(\frac{c(y)x+y}{x+c(y)},y\right) avec c𝑐c dans (y)superscript𝑦\mathbb{C}(y)^{*}, c𝑐c non constant. Il existe α𝛼\alpha dans superscript\mathbb{C}^{*} tel que

C(ϕ)=JyS(c;α).Citalic-ϕright-normal-factor-semidirect-productsubscriptJ𝑦S𝑐𝛼\mathrm{C}(\phi)=\mathrm{J}_{y}\rtimes\mathrm{S}(c;\alpha).
Démonstration.

Supposons que S(c;α)S𝑐𝛼\mathrm{S}(c;\alpha) soit réduit à l’identité pour tout α𝛼\alpha, autrement dit π2(C(ϕ))={id}subscript𝜋2Citalic-ϕid\pi_{2}(\mathrm{C}(\phi))=\{\mathrm{id}\} d’après le Lemme 4.9. En écrivant que les éléments ψ𝜓\psi de C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) préservent la courbe 𝒞𝒞\mathcal{C} on obtient A=D𝐴𝐷A=D et B(y)=C(y)y𝐵𝑦𝐶𝑦𝑦B(y)=C(y)y, ce qui signifie que C(ϕ)=JyCitalic-ϕsubscriptJ𝑦\mathrm{C}(\phi)=\mathrm{J}_{y} et prouve l’énoncé dans ce cas.

Si maintenant π2(ψ)subscript𝜋2𝜓\pi_{2}(\psi) est non trivial pour un certain ψ𝜓\psi dans C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi), on sait que π2(ψ)subscript𝜋2𝜓\pi_{2}(\psi) est ou bien du type αy𝛼𝑦\frac{\alpha}{y}, ou bien du type ωy𝜔𝑦\omega y avec ω𝜔\omega racine de l’unité (Lemme 4.9). Supposons que π2(ψ)=ωysubscript𝜋2𝜓𝜔𝑦\pi_{2}(\psi)=\omega y avec ω𝜔\omega racine de l’unité. De l’invariance de 4c2c2y4superscript𝑐2superscript𝑐2𝑦\frac{4c^{2}}{c^{2}-y} par ωy𝜔𝑦\omega y on tire

c(ωy)2=ωc(y)2.𝑐superscript𝜔𝑦2𝜔𝑐superscript𝑦2c(\omega y)^{2}=\omega c(y)^{2}.

Par suite il existe une racine carrée υ𝜐\upsilon de ω𝜔\omega, υ2=ωsuperscript𝜐2𝜔\upsilon^{2}=\omega, telle que c(υ2y)=υc(y).𝑐superscript𝜐2𝑦𝜐𝑐𝑦c(\upsilon^{2}y)=\upsilon c(y). On constate alors que la transformation linéaire φ=(υx,υ2y)𝜑𝜐𝑥superscript𝜐2𝑦\varphi=(\upsilon x,\upsilon^{2}y) est dans C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi). On peut appliquer à ψφ1𝜓superscript𝜑1\psi\varphi^{-1}, qui vérifie π2(ψφ1)=idsubscript𝜋2𝜓superscript𝜑1id\pi_{2}(\psi\varphi^{-1})=\mathrm{id}, le premier argument, de sorte que ψφ1𝜓superscript𝜑1\psi\varphi^{-1} est dans JysubscriptJ𝑦\mathrm{J}_{y}. Enfin si π2(ψ)=αysubscript𝜋2𝜓𝛼𝑦\pi_{2}(\psi)=\frac{\alpha}{y} pour un certain α𝛼\alpha on procède comme ci-dessus. On a c(αy)2=αy2c(y)2𝑐superscript𝛼𝑦2𝛼superscript𝑦2𝑐superscript𝑦2c\left(\frac{\alpha}{y}\right)^{2}=\frac{\alpha}{y^{2}}c(y)^{2} et il existe une racine carrée β𝛽\beta de α𝛼\alpha, β2=αsuperscript𝛽2𝛼\beta^{2}=\alpha, telle que c(β2y)=βyc(y)𝑐superscript𝛽2𝑦𝛽𝑦𝑐𝑦c\left(\frac{\beta^{2}}{y}\right)=\leavevmode\nobreak\ \frac{\beta}{y}c(y). On remarque cette fois que la transformation φ=(βxy,β2y)𝜑𝛽𝑥𝑦superscript𝛽2𝑦\varphi=\left(\frac{\beta x}{y},\frac{\beta^{2}}{y}\right) commute à ϕitalic-ϕ\phi; de plus ψφ1𝜓superscript𝜑1\psi\varphi^{-1} est dans C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) et vérifie π2(ψφ1)=idsubscript𝜋2𝜓superscript𝜑1id\pi_{2}(\psi\varphi^{-1})=\mathrm{id}. Par suite ψφ1𝜓superscript𝜑1\psi\varphi^{-1} est dans JysubscriptJ𝑦\mathrm{J}_{y}. ∎

Remarque 4.11.

Si l’inclusion JyC(ϕ)subscriptJ𝑦Citalic-ϕ\mathrm{J}_{y}\subset\mathrm{C}(\phi) est stricte on peut évidemment affiner les formes normales de (c(y)x+yx+c(y),y)𝑐𝑦𝑥𝑦𝑥𝑐𝑦𝑦\left(\frac{c(y)x+y}{x+c(y)},y\right) suivant la nature de S(c;α)S𝑐𝛼\mathrm{S}(c;\alpha).

5 Centralisateurs des éléments de JJ\mathrm{J} et équations aux différences

Soit ϕitalic-ϕ\phi un élément de JJ0JsubscriptJ0\mathrm{J}\setminus\mathrm{J}_{0} qui préserve une unique fibration rationnelle. Considérons le morphisme

π2|C(ϕ):C(ϕ)PGL2():subscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕCitalic-ϕsubscriptPGL2\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}\colon\mathrm{C}(\phi)\to\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C})

qui à une transformation ψ𝜓\psi de C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) associe la seconde composante π2(ψ)subscript𝜋2𝜓\pi_{2}(\psi) de ψ𝜓\psi; soit HH\mathrm{H} le noyau de π2subscript𝜋2\pi_{2}. Remarquons que si HH\mathrm{H} est trivial alors C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) est isomorphe à π2(C(ϕ))subscript𝜋2Citalic-ϕ\pi_{2}(\mathrm{C}(\phi)). On peut se ramener par conjugaison à π2(ϕ)=y+1subscript𝜋2italic-ϕ𝑦1\pi_{2}(\phi)=y+1, ou π2(ϕ)=αysubscript𝜋2italic-ϕ𝛼𝑦\pi_{2}(\phi)=\alpha y. Notons que π2(C(ϕ))subscript𝜋2Citalic-ϕ\pi_{2}(\mathrm{C}(\phi)) est contenu dans le centralisateur (dans PGL2()subscriptPGL2\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C})) de π2(ϕ)subscript𝜋2italic-ϕ\pi_{2}(\phi); ce groupe est abélien, isomorphe à \mathbb{C} ou superscript\mathbb{C}^{*}, sauf dans le cas π2(ϕ)=ysubscript𝜋2italic-ϕ𝑦\pi_{2}(\phi)=-y où il est isomorphe à /2right-normal-factor-semidirect-productsuperscript2\mathbb{C}^{*}\rtimes\mathbb{Z}/2\mathbb{Z}. Nous faisons une description au cas par cas dans §5.1 et §5.2.

5.1 Cas où HH\mathrm{H} n’est pas de torsion

5.1.1 Étude du cas π2(ϕ)=y+1subscript𝜋2italic-ϕ𝑦1\pi_{2}(\phi)=y+1

Soit ψ𝜓\psi un élément d’ordre infini dans HH\mathrm{H}. Puisque ϕitalic-ϕ\phi appartient à C(ψ)C𝜓\mathrm{C}(\psi) on peut utiliser la classification établie au §4. Le fait que π2(ϕ)subscript𝜋2italic-ϕ\pi_{2}(\phi) soit une translation implique que imπ2imsubscript𝜋2\mathrm{im}\,\pi_{2} est non fini et donc ψ𝜓\psi est nécessairement, à conjugaison près, de l’un des deux types suivants

ψ=(x+1,y),𝜓𝑥1𝑦\displaystyle\psi=(x+1,y), ψ=(αx,y)𝜓𝛼𝑥𝑦\displaystyle\psi=(\alpha x,y)

α𝛼\alpha n’étant pas une racine de l’unité. Dans ces deux éventualités les calculs de C(ψ)C𝜓\mathrm{C}(\psi) nous indique que ϕitalic-ϕ\phi est du type suivant (respectivement):

(x+a(y),y+1),𝑥𝑎𝑦𝑦1\displaystyle(x+a(y),y+1), (b(y)x,y+1).𝑏𝑦𝑥𝑦1\displaystyle(b(y)x,y+1).

Nous allons étudier le centralisateur de ϕitalic-ϕ\phi dans ces deux cas. Rappelons que C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) est contenu dans JJ\mathrm{J} puisque ϕitalic-ϕ\phi préserve une seule fibration rationnelle.

Dans un premier temps considérons la possibilité ϕ=(x+a(y),y+1)italic-ϕ𝑥𝑎𝑦𝑦1\phi=(x+a(y),y+1).

Commençons par remarquer que si l’équation aux différences f(y)f(y+1)=a(y)𝑓𝑦𝑓𝑦1𝑎𝑦f(y)-f(y+1)=a(y) possède une solution rationnelle, alors ϕitalic-ϕ\phi est conjuguée à (x,y+1)𝑥𝑦1(x,y+1) qui préserve plus d’une fibration.

Notons que si C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) contient un élément du type (x+b(y),y)𝑥𝑏𝑦𝑦(x+b(y),y) alors b(y+1)=b(y)𝑏𝑦1𝑏𝑦b(y+1)=b(y), i.e. b𝑏b est constant; d’ailleurs tous les (x+α,y)𝑥𝛼𝑦(x+\alpha,y) avec α𝛼\alpha dans \mathbb{C} commutent à ϕitalic-ϕ\phi. Décrivons plus généralement les éléments φ=(A(y)x+B(y)C(y)x+D(y),y)𝜑𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝐶𝑦𝑥𝐷𝑦𝑦\varphi=\left(\frac{A(y)x+B(y)}{C(y)x+D(y)},y\right) de kerπ2kernelsubscript𝜋2\ker\pi_{2}. Si C=0𝐶0C=0, la commutation de φ𝜑\varphi et ϕitalic-ϕ\phi conduit à

A(y)=A(y+1)()𝐴𝑦𝐴𝑦1\displaystyle A(y)=A(y+1)\,\,\,\,\,(\star) et (A(y)1)a(y)=B(y)B(y+1)().𝐴𝑦1𝑎𝑦𝐵𝑦𝐵𝑦1\displaystyle(A(y)-1)a(y)=B(y)-B(y+1)\,\,\,\,\,(\diamond).

L’égalité ()(\star) implique que A𝐴A est constant: A(y)=α𝐴𝑦𝛼superscriptA(y)=\alpha\in\mathbb{C}^{*}. Alors ()(\diamond) se réécrit (α1)a(y)=B(y)B(y+ 1)𝛼1𝑎𝑦𝐵𝑦𝐵𝑦1(\alpha-1)a(y)=B(y)-B(y+\leavevmode\nobreak\ 1). Nécessairement α=1𝛼1\alpha=1 (comme on l’a vu l’équation aux différences f(y)f(y+1)=a(y)𝑓𝑦𝑓𝑦1𝑎𝑦f(y)-f(y+1)=a(y) n’a pas de solution rationnelle sous l’hypothèse ϕitalic-ϕ\phi préserve une unique fibration); par suite B𝐵B est constante, i.e. φ=(x+β,y)𝜑𝑥𝛽𝑦\varphi=(x+\beta,y) avec β𝛽\beta dans \mathbb{C}. Supposons maintenant que C𝐶C soit non nul; on peut alors se ramener à C=1𝐶1C=1. On peut vérifier que ϕφ=φϕitalic-ϕ𝜑𝜑italic-ϕ\phi\varphi=\varphi\phi implique A(y+1)A(y)=a(y)𝐴𝑦1𝐴𝑦𝑎𝑦A(y+1)-A(y)=a(y); il n’y a donc pas d’élément de la forme (A(y)x+B(y)x+D(y),y)𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝑥𝐷𝑦𝑦\left(\frac{A(y)x+B(y)}{x+D(y)},y\right) dans kerπ2|C(ϕ)kernelsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕ\ker\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}. Ainsi kerπ2|C(ϕ)={(x+β,y)|β}kernelsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕconditional-set𝑥𝛽𝑦𝛽\ker\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}=\big{\{}(x+\beta,y)\,|\,\beta\in\mathbb{C}\big{\}} et on obtient une description de C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) via la suite exacte

0kerπ2|C(ϕ)C(ϕ)imπ2|C(ϕ)0.0kernelsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕsimilar-to-or-equalsCitalic-ϕimsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕ00\longrightarrow\ker\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}\simeq\mathbb{C}\longrightarrow\mathrm{C}(\phi)\longrightarrow\mathrm{im}\,\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}\longrightarrow 0.

Comme imπ2imsubscript𝜋2\mathrm{im}\,\pi_{2}\subset\mathbb{C}, on constate que [C(ϕ),C(ϕ)]Citalic-ϕCitalic-ϕ[\mathrm{C}(\phi),\mathrm{C}(\phi)] est abélien et donc C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) résoluble.

Proposition 5.1.

Si ϕ=(x+a(y),y+1)italic-ϕ𝑥𝑎𝑦𝑦1\phi=(x+a(y),y+1) préserve une seule fibration, alors C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) est résoluble métabélien.

Considérons maintenant l’éventualité ϕ=(b(y)x,y+1)italic-ϕ𝑏𝑦𝑥𝑦1\phi=(b(y)x,y+1). Remarquons que l’équation aux différences f(y+1)f(y)=b(y)𝑓𝑦1𝑓𝑦𝑏𝑦\frac{f(y+1)}{f(y)}=\leavevmode\nobreak\ b(y) n’a pas de solution sinon ϕitalic-ϕ\phi serait conjugué à (x,y+1)𝑥𝑦1(x,y+1) et possèderait plus d’une fibration invariante. Soit φ𝜑\varphi un élément de kerπ2kernelsubscript𝜋2\ker\pi_{2}, il est du type (A(y)x+B(y)C(y)x+D(y),y)𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝐶𝑦𝑥𝐷𝑦𝑦\left(\frac{A(y)x+B(y)}{C(y)x+D(y)},y\right). Si C=0𝐶0C=0, on peut supposer que D= 1𝐷1D=\leavevmode\nobreak\ 1; en écrivant que φ𝜑\varphi et ϕitalic-ϕ\phi commutent on obtient

A(y+1)=A(y)()𝐴𝑦1𝐴𝑦\displaystyle A(y+1)=A(y)\,\,\,\,\,(\star) et B(y+1)=B(y)b(y)()\displaystyle B(y+1)=B(y)b(y)\,\,\,\,\,(\star\star)

L’égalité ()(\star) implique que A𝐴A est une constante. Puisque l’équation aux différences f(y+1)f(y)=b(y)𝑓𝑦1𝑓𝑦𝑏𝑦\frac{f(y+1)}{f(y)}=b(y) n’a pas de solution, ()(\star\star) entraîne que B=0𝐵0B=0. Autrement dit φ𝜑\varphi s’écrit (αx,y)𝛼𝑥𝑦(\alpha x,y). Si C𝐶C est non nul, on peut se ramener à C=1𝐶1C=1. La commutation de φ𝜑\varphi et ϕitalic-ϕ\phi entraîne les égalités

A(y+1)=A(y)b(y)𝐴𝑦1𝐴𝑦𝑏𝑦\displaystyle A(y+1)=A(y)b(y) et B(y+1)D(y)=b(y)B(y)D(y+1)𝐵𝑦1𝐷𝑦𝑏𝑦𝐵𝑦𝐷𝑦1\displaystyle B(y+1)D(y)=b(y)B(y)D(y+1)

d’où A=D=0𝐴𝐷0A=D=0. La dernière condition imposée par φϕ=ϕφ𝜑italic-ϕitalic-ϕ𝜑\varphi\phi=\phi\varphi est

B(y+1)=b(y)2B(y)()𝐵𝑦1𝑏superscript𝑦2𝐵𝑦B(y+1)=b(y)^{2}B(y)\,\,\,\,\,(\diamond)

Il se peut que ()(\diamond) ait une solution par exemple pour b(y)=y+1y𝑏𝑦𝑦1𝑦b(y)=-\frac{y+1}{y}; dans ce cas précis (degϕn)nsubscriptdegreesuperscriptitalic-ϕ𝑛𝑛(\deg\phi^{n})_{n} n’est pas à croissance bornée. On constate que deux solutions de ()(\diamond) diffèrent d’une constante multiplicative. Ainsi génériquement kerπ2|C(ϕ)={(βx,y)|β}kernelsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕconditional-set𝛽𝑥𝑦𝛽superscript\ker\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}=\big{\{}(\beta x,y)\,|\,\beta\in\mathbb{C}^{*}\big{\}} et dans le cas où ()(\diamond) a une solution

kerπ2|C(ϕ)=(βx,y),(B(y)x,y)|β.kernelsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕinner-product𝛽𝑥𝑦𝐵𝑦𝑥𝑦𝛽superscript\ker\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}=\left\langle(\beta x,y),\left(\frac{B(y)}{x},y\right)\,\big{|}\,\beta\in\mathbb{C}^{*}\right\rangle.

On obtient encore une description de C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) via la suite exacte

0kerπ2|C(ϕ)C(ϕ)imπ2|C(ϕ)0.0kernelsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕCitalic-ϕimsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕ00\longrightarrow\ker\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}\longrightarrow\mathrm{C}(\phi)\longrightarrow\mathrm{im}\,\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}\longrightarrow 0.

5.1.2 Étude du cas π2(ϕ)=βysubscript𝜋2italic-ϕ𝛽𝑦\pi_{2}(\phi)=\beta y, β𝛽\beta d’ordre infini

Soit ψ𝜓\psi un élément d’ordre infini dans HH\mathrm{H}. Puisque ϕitalic-ϕ\phi appartient à C(ψ)C𝜓\mathrm{C}(\psi) on peut utiliser la classification établie au §4. Comme précédemment on se ramène aux deux éventualités:

(x+a(y),βy),𝑥𝑎𝑦𝛽𝑦\displaystyle(x+a(y),\beta y), (b(y)x,βy).𝑏𝑦𝑥𝛽𝑦\displaystyle(b(y)x,\beta y).

Dans le cas où ϕ=(x+a(y),βy)italic-ϕ𝑥𝑎𝑦𝛽𝑦\phi=(x+a(y),\beta y), on obtient en utilisant le même raisonnement que

kerπ2|C(ϕ)={(x+α,y)|α}kernelsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕconditional-set𝑥𝛼𝑦𝛼\ker\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}=\big{\{}(x+\alpha,y)\,|\,\alpha\in\mathbb{C}\big{\}}

et on a une description de C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) via

0kerπ2|C(ϕ)C(ϕ)imπ2|C(ϕ)0.0kernelsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕsimilar-to-or-equalsCitalic-ϕimsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕ00\longrightarrow\ker\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}\simeq\mathbb{C}\longrightarrow\mathrm{C}(\phi)\longrightarrow\mathrm{im}\,\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}\longrightarrow 0.

Lorsque ϕ=(b(y)x,βy)italic-ϕ𝑏𝑦𝑥𝛽𝑦\phi=(b(y)x,\beta y) alors kerπ2|C(ϕ)={(αx,y)|α}kernelsubscript𝜋conditional2Citalic-ϕconditional-set𝛼𝑥𝑦𝛼superscript\ker\pi_{2|\mathrm{C}(\phi)}=\big{\{}(\alpha x,y)\,|\,\alpha\in\mathbb{C}^{*}\big{\}} d’où une description de C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) via la suite exacte

0kerπ2|C(ϕ)C(ϕ)imπ2|C(ϕ)0.0kernelsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕsimilar-to-or-equalssuperscriptCitalic-ϕimsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕ00\longrightarrow\ker\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}\simeq\mathbb{C}^{*}\longrightarrow\mathrm{C}(\phi)\longrightarrow\mathrm{im}\,\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}\longrightarrow 0.

En effet, pour des raisons analogues à celles évoquées précédemment, l’équation aux différences f(βy)f(y)=b(y)𝑓𝛽𝑦𝑓𝑦𝑏𝑦\frac{f(\beta y)}{f(y)}=\leavevmode\nobreak\ b(y) n’a pas de solution. Soit φ𝜑\varphi un élément de kerπ2kernelsubscript𝜋2\ker\pi_{2}, il est du type (A(y)x+B(y)C(y)x+D(y),y)𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝐶𝑦𝑥𝐷𝑦𝑦\left(\frac{A(y)x+B(y)}{C(y)x+D(y)},y\right). Si C=0𝐶0C=0, alors φ𝜑\varphi s’écrit (αx,y)𝛼𝑥𝑦(\alpha x,y). Si C𝐶C est non nul, on peut se ramener à C=1𝐶1C=1. La commutation de φ𝜑\varphi et ϕitalic-ϕ\phi entraîne A=D=0𝐴𝐷0A=D=0. La dernière condition imposée par φϕ=ϕφ𝜑italic-ϕitalic-ϕ𝜑\varphi\phi=\phi\varphi est B(βy)=b(y)2B(y)𝐵𝛽𝑦𝑏superscript𝑦2𝐵𝑦B(\beta y)=b(y)^{2}B(y) mais celle-ci n’est pas compatible avec le fait que ϕitalic-ϕ\phi soit à croissance linéaire. En effet, ϕitalic-ϕ\phi est à croissance linéaire si et seulement si ψ=(b(y)2x,βy)𝜓𝑏superscript𝑦2𝑥𝛽𝑦\psi=(b(y)^{2}x,\beta y) l’est puisque

ψn(x,y)=(j=0n1b(βjy)2x,βny)=((j=0n1b(βjy))2x,βny);superscript𝜓𝑛𝑥𝑦superscriptsubscriptproduct𝑗0𝑛1𝑏superscriptsuperscript𝛽𝑗𝑦2𝑥superscript𝛽𝑛𝑦superscriptsuperscriptsubscriptproduct𝑗0𝑛1𝑏superscript𝛽𝑗𝑦2𝑥superscript𝛽𝑛𝑦\psi^{n}(x,y)=\left(\prod_{j=0}^{n-1}b(\beta^{j}y)^{2}x,\beta^{n}y\right)=\left(\left(\prod_{j=0}^{n-1}b(\beta^{j}y)\right)^{2}x,\beta^{n}y\right);

mais j=0n1b(βjy)2=B(βn1y)B(y)superscriptsubscriptproduct𝑗0𝑛1𝑏superscriptsuperscript𝛽𝑗𝑦2𝐵superscript𝛽𝑛1𝑦𝐵𝑦\displaystyle\prod_{j=0}^{n-1}b(\beta^{j}y)^{2}=\frac{B(\beta^{n-1}y)}{B(y)} est à croissance bornée.

Proposition 5.2.

Si ϕ=(x+a(y),βy)italic-ϕ𝑥𝑎𝑦𝛽𝑦\phi=(x+a(y),\beta y) (((resp. (b(y)x,βy)𝑏𝑦𝑥𝛽𝑦(b(y)x,\beta y)))) avec β𝛽\beta d’ordre infini préserve une seule fibration, alors C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) est résoluble métabélien.

5.2 Cas où H=kerπ2|C(ϕ)\mathrm{H}=\ker\pi_{2_{|_{\mathrm{C}(\phi)}}} de torsion

Donnons une description des sous-groupes de torsion infinis de PGL2((y))subscriptPGL2𝑦\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}(y)), elle découle de [2, Théorème 2].

Lemme 5.3.

Les sous-groupes de torsion infinis de J0PGL2((y))similar-to-or-equalssubscriptJ0subscriptPGL2𝑦\mathrm{J}_{0}\simeq\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}(y)) sont à conjugaison près de la forme

Ga=(a(y)x,y),(ωx,y)|ωΛsubscriptG𝑎inner-product𝑎𝑦𝑥𝑦𝜔𝑥𝑦𝜔Λ\mathrm{G}_{a}=\langle\left(\frac{a(y)}{x},y\right),\,(\omega x,y)\,|\,\omega\in\Lambda\rangle (5.1)

a𝑎a désigne un élément de (y)𝑦\mathbb{C}(y) (((éventuellement nul))) et ΛΛ\Lambda un sous-groupe infini de racines de l’unité.

Proposition 5.4.

Soit ϕitalic-ϕ\phi une transformation de JJ0JsubscriptJ0\mathrm{J}\setminus\mathrm{J}_{0} qui préserve une unique fibration rationnelle. Supposons que le noyau de π2|C(ϕ):C(ϕ)PGL2():subscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕCitalic-ϕsubscriptPGL2\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}}\colon\mathrm{C}(\phi)\to\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}) soit de torsion. Alors kerπ2kernelsubscript𝜋2\ker\pi_{2} est fini et, à indice fini près, C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi) est isomorphe à π2(C(ϕ))subscript𝜋2Citalic-ϕ\pi_{2}(\mathrm{C}(\phi)) qui est un sous-groupe abélien de PGL2()subscriptPGL2\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}).

Démonstration.

Raisonnons par l’absurde: supposons que H=kerπ2Hkernelsubscript𝜋2\mathrm{H}=\ker\pi_{2} soit infini de torsion c’est-à-dire du type (5.1)5.1(\ref{gpetorsioninf}). En passant à l’adhérence de Zariski on constate que ϕitalic-ϕ\phi commute aussi aux éléments du type (αx,y)𝛼𝑥𝑦(\alpha x,y)α𝛼\alpha désigne un élément quelconque de superscript\mathbb{C}^{*}: contradiction avec l’hypothèse selon laquelle HH\mathrm{H} de torsion. ∎

5.3 Exemples

Considérons la transformation θ1subscript𝜃1\theta_{1} donnée par θ1=(x+1y,y+1)subscript𝜃1𝑥1𝑦𝑦1\theta_{1}=\left(x+\frac{1}{y},y+1\right). On remarque que

θ1n=(x+1y+1y+1++1y+n1,y+n)superscriptsubscript𝜃1𝑛𝑥1𝑦1𝑦11𝑦𝑛1𝑦𝑛\theta_{1}^{n}=\left(x+\frac{1}{y}+\frac{1}{y+1}+\ldots+\frac{1}{y+n-1},y+n\right)

de sorte que la suite (degθ1n)nsubscriptdegreesuperscriptsubscript𝜃1𝑛𝑛(\deg\theta_{1}^{n})_{n} n’est pas bornée. Il en résulte que l’équation aux différences f(y+1)f(y)=1y𝑓𝑦1𝑓𝑦1𝑦f(y+1)-f(y)=\frac{1}{y} n’a pas de solution rationnelle. Comme on l’a vu l’image de π2subscript𝜋2\pi_{2} est dans le groupe des translations y+τ𝑦𝜏y+\tau et son noyau se réduit à {(x+α,y)|α}conditional-set𝑥𝛼𝑦𝛼\big{\{}(x+\alpha,y)\,|\,\alpha\in\mathbb{C}\big{\}} (voir §5.1.1).

Considérons maintenant un élément général ψ=(A(y)x+B(y)C(y)x+D(y),y+τ)𝜓𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝐶𝑦𝑥𝐷𝑦𝑦𝜏\psi=\left(\frac{A(y)x+B(y)}{C(y)x+D(y)},y+\tau\right) de C(θ1)Csubscript𝜃1\mathrm{C}(\theta_{1}); on est ramené à étudier les deux possibilités suivantes

(A(y)x+B(y),y+τ)(),𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝑦𝜏\displaystyle(A(y)x+B(y),y+\tau)\,\,\,\,\,(\star), (A(y)x+B(y)x+D(y),y+τ)().𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝑥𝐷𝑦𝑦𝜏\displaystyle\left(\frac{A(y)x+B(y)}{x+D(y)},y+\tau\right)\,\,\,\,\,(\diamond).

On commence par l’éventualité ()(\star); la commutation s’écrit alors

A(y+1)(x+1y)+B(y+1)=A(y)x+B(y)+1y+τ𝐴𝑦1𝑥1𝑦𝐵𝑦1𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦1𝑦𝜏A(y+1)\left(x+\frac{1}{y}\right)+B(y+1)=A(y)x+B(y)+\frac{1}{y+\tau}

d’où A(y+1)=A(y)𝐴𝑦1𝐴𝑦A(y+1)=A(y) qui implique que A𝐴A est une constante a𝑎a\in\mathbb{C} et

B(y+1)B(y)=1y+τay().B(y+1)-B(y)=\frac{1}{y+\tau}-\frac{a}{y}\,\,\,\,\,(\star\star).

Notons que la somme des résidus de B(y+1)B(y)𝐵𝑦1𝐵𝑦B(y+1)-B(y) est nulle de sorte que a𝑎a vaut 111. Supposons que τ𝜏\tau ne soit pas entier. Alors la transformation F=(x+1y+τ1y,y+1)𝐹𝑥1𝑦𝜏1𝑦𝑦1F=\left(x+\frac{1}{y+\tau}-\frac{1}{y},y+1\right) vérifie

Fn=(x+1y+τ+1y+τ+1++1y+n1+τ(1y++1y+n1),y+n);superscript𝐹𝑛𝑥1𝑦𝜏1𝑦𝜏11𝑦𝑛1𝜏1𝑦1𝑦𝑛1𝑦𝑛F^{n}=\left(x+\frac{1}{y+\tau}+\frac{1}{y+\tau+1}+\ldots+\frac{1}{y+n-1+\tau}-\left(\frac{1}{y}+\ldots+\frac{1}{y+n-1}\right),y+n\right);

ainsi la suite (degFn)nsubscriptdegreesuperscript𝐹𝑛𝑛(\deg F^{n})_{n} est non bornée. Ceci implique qu’il n’y a pas de solution à l’équation aux différences ()(\star\star). En effet si B𝐵B est solution de ()(\star\star) la transformation (x+B(y),y)𝑥𝐵𝑦𝑦(x+B(y),y) conjugue F𝐹F à (x,y+1)𝑥𝑦1(x,y+1) dont la suite des degrés des itérés est à croissance bornée. Il en résulte que τ𝜏\tau appartient à \mathbb{Z}. En composant ψ𝜓\psi par un itéré convenable de θ1subscript𝜃1\theta_{1} on se ramène à un élément de kerπ2kernelsubscript𝜋2\ker\pi_{2} ce qui termine le cas ()(\star).

Pour ()(\diamond) la commutation se traduit par

A(y+1)(x+1y)+B(y+1)x+1y+D(y+a)=A(y)x+B(y)x+D(y)+1y+τ𝐴𝑦1𝑥1𝑦𝐵𝑦1𝑥1𝑦𝐷𝑦𝑎𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝑥𝐷𝑦1𝑦𝜏\frac{A(y+1)\left(x+\frac{1}{y}\right)+B(y+1)}{x+\frac{1}{y}+D(y+a)}=\frac{A(y)x+B(y)}{x+D(y)}+\frac{1}{y+\tau}

soit encore par

(A(y+1)(x+1y)+B(y+1))(x+D(y))(y+τ)=((A(y)x+B(y))(y+τ)+x+D(y))(x+1y+D(y+1)).𝐴𝑦1𝑥1𝑦𝐵𝑦1𝑥𝐷𝑦𝑦𝜏𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝑦𝜏𝑥𝐷𝑦𝑥1𝑦𝐷𝑦1\left(A(y+1)\left(x+\frac{1}{y}\right)+B(y+1)\right)\big{(}x+D(y)\big{)}\big{(}y+\tau\big{)}=\Big{(}(A(y)x+B(y))(y+\tau)+x+D(y)\Big{)}\left(x+\frac{1}{y}+D(y+1)\right).

En particulier A(y+1)A(y)=1y+τ𝐴𝑦1𝐴𝑦1𝑦𝜏A(y+1)-A(y)=\frac{1}{y+\tau}; comme précédemment cette équation aux différences n’a pas de solution: un argument de croissance des degrés assure que (x+1y+τ,1y+1)𝑥1𝑦𝜏1𝑦1\left(x+\frac{1}{y+\tau},\frac{1}{y+1}\right) n’est pas conjugué à (x,1y+1)𝑥1𝑦1\left(x,\frac{1}{y+1}\right).

Ceci montre que C(θ1)Csubscript𝜃1\mathrm{C}(\theta_{1}) est engendré par les (x+α,y)𝑥𝛼𝑦(x+\alpha,y) et les itérés de θ1subscript𝜃1\theta_{1}.

L’exemple que l’on vient d’étudier fait partie d’une famille de transformations birationnelles pour lesquelles on peut décrire les centralisateurs.

Proposition 5.5.

Considérons la famille (θα)αsubscriptsubscript𝜃𝛼𝛼superscript(\theta_{\alpha})_{\alpha\in\mathbb{C}^{*}} de transformations birationnelles donnée par θα=(αx+1y,y+1)subscript𝜃𝛼𝛼𝑥1𝑦𝑦1\theta_{\alpha}=\left(\alpha x+\frac{1}{y},y+1\right).

Le centralisateur C(θ1)Csubscript𝜃1\mathrm{C}(\theta_{1}) de θ1subscript𝜃1\theta_{1} est le groupe engendré par (x+a,y)𝑥𝑎𝑦(x+a,y), a𝑎a appartenant à \mathbb{C}, et les itérés de θ1subscript𝜃1\theta_{1}; c’est un groupe abélien isomorphe à ×\mathbb{C}\times\mathbb{Z}.

Lorsque α𝛼\alpha est différent de 111, on a C(θα)=θαn|nCsubscript𝜃𝛼inner-productsuperscriptsubscript𝜃𝛼𝑛𝑛similar-to-or-equals\mathrm{C}(\theta_{\alpha})=\langle\theta_{\alpha}^{n}\,|\,n\in\mathbb{Z}\rangle\simeq\mathbb{Z}.

Démonstration.

L’éventualité α=1𝛼1\alpha=1 ayant déjà été traitée nous allons supposer que α1𝛼1\alpha\not=1. On vérifie, comme on l’a fait pour α=1𝛼1\alpha=1, que la croissance des degrés de θαsubscript𝜃𝛼\theta_{\alpha} n’est pas bornée. Soit ψ=(A(y)x+B(y)C(y)x+D(y),y+τ)𝜓𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝐶𝑦𝑥𝐷𝑦𝑦𝜏\psi=\left(\frac{A(y)x+B(y)}{C(y)x+D(y)},y+\tau\right) un élément de C(θα)Csubscript𝜃𝛼\mathrm{C}(\theta_{\alpha}). Comme d’habitude on peut supposer que C𝐶C vaut 00 ou 111.

Commençons par examiner la possibilité C=1𝐶1C=1; les conditions de commutation impliquent que

A(y+1)αA(y)=αy+τ.𝐴𝑦1𝛼𝐴𝑦𝛼𝑦𝜏A(y+1)-\alpha A(y)=\frac{\alpha}{y+\tau}.

En examinant les pôles de la différence A(y+1)αA(y)𝐴𝑦1𝛼𝐴𝑦A(y+1)-\alpha A(y) on constate que τ𝜏\tau est un entier n𝑛n\in\mathbb{Z}. Quitte à composer ψ𝜓\psi par θαnsuperscriptsubscript𝜃𝛼𝑛\theta_{\alpha}^{-n} on se ramène au cas n=0𝑛0n=0. Mais si

A(y+1)αA(y)=αy𝐴𝑦1𝛼𝐴𝑦𝛼𝑦A(y+1)-\alpha A(y)=\frac{\alpha}{y}

possède une solution alors θαsubscript𝜃𝛼\theta_{\alpha} est conjugué à (αx,y+1)𝛼𝑥𝑦1(\alpha x,y+1) dont la croissance des degrés est bornée.

Reste à examiner la possibilité ψ=(A(y)x+B(y),y+τ)𝜓𝐴𝑦𝑥𝐵𝑦𝑦𝜏\psi=(A(y)x+B(y),y+\tau) que l’on rencontre bien sûr au travers des itérés de θαsubscript𝜃𝛼\theta_{\alpha}. La commutation de ψ𝜓\psi et θαsubscript𝜃𝛼\theta_{\alpha} indique que A(y+1)=A(y)𝐴𝑦1𝐴𝑦A(y+1)=A(y), d’où A(y)=a𝐴𝑦𝑎superscriptA(y)=a\in\mathbb{C}^{*}, et produit l’équation aux différences

B(y+1)αB(y)=1y+τay.𝐵𝑦1𝛼𝐵𝑦1𝑦𝜏𝑎𝑦B(y+1)-\alpha B(y)=\frac{1}{y+\tau}-\frac{a}{y}.

En examinant les pôles des membres de cette égalité on constate que τ𝜏\tau est un entier. Par suite en composant par un itéré ad-hoc de θαsubscript𝜃𝛼\theta_{\alpha} on se ramène à ψ=(ax+B(y),y)𝜓𝑎𝑥𝐵𝑦𝑦\psi=(ax+B(y),y), a𝑎superscripta\in\mathbb{C}^{*}, et B𝐵B vérifie

B(y+1)αB(y)=1ay().𝐵𝑦1𝛼𝐵𝑦1𝑎𝑦B(y+1)-\alpha B(y)=\frac{1-a}{y}\,\,\,\,\,(\star).

Si a=1𝑎1a=1 on constate que la seule solution rationnelle de ()(\star) est la solution nulle ce qui conduit à ψ=id𝜓id\psi=\mathrm{id}; enfin si a1𝑎1a\not=1 l’équation ()(\star) ne possède pas de solution rationnelle, ceci résulte là encore d’un examen des pôles (ou encore d’un argument déjà rencontré de croissance des degrés). ∎


Reprenons l’exemple suivant évoqué dans l’introduction. Soit (fα,β)α,βsubscriptsubscript𝑓𝛼𝛽𝛼𝛽(f_{\alpha,\beta})_{\alpha,\beta} la famille de transformations birationnelles donnée dans la carte affine z=1𝑧1z=1 par

(αx+yx+1,βy),𝛼𝑥𝑦𝑥1𝛽𝑦\displaystyle\left(\frac{\alpha x+y}{x+1},\beta y\right), α,β.𝛼𝛽superscript\displaystyle\alpha,\,\beta\in\mathbb{C}^{*}.
Proposition 5.6 ([10], Lemme 1.4, Théorème 1.6).

Pour α𝛼\alpha, β𝛽\beta génériques, la transformation fα,βsubscript𝑓𝛼𝛽f_{\alpha,\beta} est à croissance linéaire et possède un centralisateur dénombrable; plus précisément C(fα,β)Csubscript𝑓𝛼𝛽\mathrm{C}(f_{\alpha,\beta}) est constitué des puissances de fα,βsubscript𝑓𝛼𝛽f_{\alpha,\beta}.

L’idée de la démonstration est la suivante: le point p=(1:α:1)p=(-1:\alpha:1) est «  envoyé  »  par fα,βsubscript𝑓𝛼𝛽f_{\alpha,\beta} sur une fibre de la fibration y=𝑦absenty= cte et l’orbite positive de p𝑝p est constituée de fibres de cette fibration. Soit ψ𝜓\psi une transformation birationnelle qui commute à fα,βsubscript𝑓𝛼𝛽f_{\alpha,\beta}; puisque ψ𝜓\psi contracte un nombre fini de courbes il existe un entier k𝑘k positif (que l’on choisit minimal) tel que fα,βk(p)superscriptsubscript𝑓𝛼𝛽𝑘𝑝f_{\alpha,\beta}^{k}(p) ne soit pas contractée par ψ𝜓\psi. Quitte à remplacer ψ𝜓\psi par ψ~:=ψfα,βk1assign~𝜓𝜓superscriptsubscript𝑓𝛼𝛽𝑘1\widetilde{\psi}:=\psi f_{\alpha,\beta}^{k-1} on constate que ψ~(p)~𝜓𝑝\widetilde{\psi}(p) est un point d’indétermination de fα,βsubscript𝑓𝛼𝛽f_{\alpha,\beta}; autrement dit ψ~~𝜓\widetilde{\psi} permute les points d’indétermination de fα,βsubscript𝑓𝛼𝛽f_{\alpha,\beta}. Une étude plus précise permet de montrer que p𝑝p est fixé par ψ~~𝜓\widetilde{\psi}. Les paramètres α𝛼\alpha et β𝛽\beta étant génériques, l’adhérence de l’orbite négative de p𝑝p par fα,βsubscript𝑓𝛼𝛽f_{\alpha,\beta} est Zariski dense; puisque ψ~~𝜓\widetilde{\psi} fixe chaque élément de l’orbite de p𝑝p, ψ~~𝜓\widetilde{\psi} coïncide avec l’identité.

6 Récapitulatif

Le tableau qui suit résume les différents cas rencontrés à conjugaison birationnelle près. La colonne «  C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi)  »  précise la suite exacte de π2subscript𝜋2\pi_{2} en fonction des propriétés de HH\mathrm{H} et imπ2imsubscript𝜋2\mathrm{im}\,\pi_{2}.

type ϕitalic-ϕ\phi type π2(ϕ)subscript𝜋2italic-ϕ\pi_{2}(\phi) H=kerπ2|C(ϕ)Hkernelsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕ\mathrm{H}=\ker\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}} imπ2|C(ϕ)\mathrm{im}\,\pi_{2_{|_{\mathrm{C}(\phi)}}} croissance C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi)
des degrés
(x+1,y)𝑥1𝑦(x+1,y) y𝑦y JasubscriptJ𝑎\mathrm{J}_{a} PGL2()subscriptPGL2\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}) bornée JaPGL2()right-normal-factor-semidirect-productsubscriptJ𝑎subscriptPGL2\mathrm{J}_{a}\rtimes\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}) (1)subscript1(\ell_{1})
(ax,y)𝑎𝑥𝑦(ax,y), a𝑎a\in\mathbb{C} y𝑦y JmsubscriptJ𝑚\mathrm{J}_{m} PGL2()subscriptPGL2\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}) bornée JmPGL2()right-normal-factor-semidirect-productsubscriptJ𝑚subscriptPGL2\mathrm{J}_{m}\rtimes\mathrm{PGL}_{2}(\mathbb{C}) (2)subscript2(\ell_{2})
a𝑎a non racine de l’unité
(a(y)x,y)𝑎𝑦𝑥𝑦(a(y)x,y), a(y)𝑎𝑦a\in\mathbb{C}(y)\setminus\mathbb{C} y𝑦y JmsubscriptJ𝑚\mathrm{J}_{m} Stab(a)Stab𝑎\mathrm{Stab}(a) fini linéaire JmStab(a)¯right-normal-factor-semidirect-productsubscriptJ𝑚¯Stab𝑎\mathrm{J}_{m}\rtimes\overline{\mathrm{Stab}(a)}, extension finie de Ab(ϕ)=JmAbitalic-ϕsubscriptJ𝑚\mathrm{Ab}(\phi)=\mathrm{J}_{m} (3)subscript3(\ell_{3})
(c(y)x+F(y)x+c(y),y)𝑐𝑦𝑥𝐹𝑦𝑥𝑐𝑦𝑦\left(\frac{c(y)x+F(y)}{x+c(y)},y\right), degF3degree𝐹3\deg F\geq 3 y𝑦y JFsubscriptJ𝐹\mathrm{J}_{F} fini linéaire extension finie de Ab(ϕ)=JFAbitalic-ϕsubscriptJ𝐹\mathrm{Ab}(\phi)=\mathrm{J}_{F} (4)subscript4(\ell_{4})
(c(y)x+yx+c(y),y)𝑐𝑦𝑥𝑦𝑥𝑐𝑦𝑦\left(\frac{c(y)x+y}{x+c(y)},y\right) y𝑦y JysubscriptJ𝑦\mathrm{J}_{y} S(c;α)𝑆𝑐𝛼S(c;\alpha) linéaire JyS(c;α)right-normal-factor-semidirect-productsubscriptJ𝑦𝑆𝑐𝛼\mathrm{J}_{y}\rtimes S(c;\alpha), extension finie de Ab(ϕ)=JyAbitalic-ϕsubscriptJ𝑦\mathrm{Ab}(\phi)=\mathrm{J}_{y} (5)subscript5(\ell_{5})
ϕksuperscriptitalic-ϕ𝑘\phi^{k} décrit par (1)subscript1(\ell_{1})(5)subscript5(\ell_{5}) βy𝛽𝑦\beta y, β𝛽\beta d’ordre fini k𝑘k celle de ϕksuperscriptitalic-ϕ𝑘\phi^{k} C(ϕ)C(ϕk)Citalic-ϕCsuperscriptitalic-ϕ𝑘\mathrm{C}(\phi)\subset\mathrm{C}(\phi^{k}) décrit en (1)subscript1(\ell_{1})(5)subscript5(\ell_{5}) (6)subscript6(\ell_{6})
(x+a(y),βy)𝑥𝑎𝑦𝛽𝑦(x+a(y),\beta y) βy𝛽𝑦\beta y, β𝛽\beta d’ordre infini {(x+α,y)|α}conditional-set𝑥𝛼𝑦𝛼\big{\{}(x+\alpha,y)\,|\,\alpha\in\mathbb{C}\big{\}} absentsuperscript\subset\mathbb{C}^{*} linéaire 0HC(ϕ)imπ2|C(ϕ)10\longrightarrow\mathrm{H}\simeq\mathbb{C}\longrightarrow\mathrm{C}(\phi)\longrightarrow\mathrm{im}\,\pi_{2_{|_{\mathrm{C}(\phi)}}}\longrightarrow 1 (7)subscript7(\ell_{7})
(a(y)x,βy)𝑎𝑦𝑥𝛽𝑦(a(y)x,\beta y) βy𝛽𝑦\beta y, β𝛽\beta d’ordre infini {(αx,y)|α}conditional-set𝛼𝑥𝑦𝛼superscript\big{\{}(\alpha x,y)\,|\,\alpha\in\mathbb{C}^{*}\big{\}} absentsuperscript\subset\mathbb{C}^{*} linéaire 0HC(ϕ)imπ2|C(ϕ)10\longrightarrow\mathrm{H}\simeq\mathbb{C}^{*}\longrightarrow\mathrm{C}(\phi)\longrightarrow\mathrm{im}\,\pi_{2_{|_{\mathrm{C}(\phi)}}}\longrightarrow 1 (8)subscript8(\ell_{8})
«  général multiplicatif  » βy𝛽𝑦\beta y, β𝛽\beta d’ordre infini de torsion, fini absentsuperscript\subset\mathbb{C}^{*} linéaire 0HC(ϕ)imπ2|C(ϕ)10\longrightarrow\mathrm{H}\longrightarrow\mathrm{C}(\phi)\longrightarrow\mathrm{im}\,\pi_{2_{|_{\mathrm{C}(\phi)}}}\longrightarrow 1 (9)subscript9(\ell_{9})
HH\mathrm{H} fini
type ϕitalic-ϕ\phi type π2(ϕ)subscript𝜋2italic-ϕ\pi_{2}(\phi) H=kerπ2|C(ϕ)Hkernelsubscript𝜋evaluated-at2Citalic-ϕ\mathrm{H}=\ker\pi_{2|_{\mathrm{C}(\phi)}} imπ2|C(ϕ)\mathrm{im}\,\pi_{2_{|_{\mathrm{C}(\phi)}}} croissance C(ϕ)Citalic-ϕ\mathrm{C}(\phi)
des degrés
(x+a(y),y+1)𝑥𝑎𝑦𝑦1(x+a(y),y+1) y+1𝑦1y+1 {(x+β,y)|β}conditional-set𝑥𝛽𝑦𝛽\big{\{}(x+\beta,y)\,|\,\beta\in\mathbb{C}\big{\}} absent\subset\mathbb{C} linéaire métabélien
≁(x,y+1)not-similar-toabsent𝑥𝑦1\not\sim(x,y+1) 0HC(ϕ)imπ2|C(ϕ)10\longrightarrow\mathrm{H}\simeq\mathbb{C}\longrightarrow\mathrm{C}(\phi)\longrightarrow\mathrm{im}\,\pi_{2_{|_{\mathrm{C}(\phi)}}}\longrightarrow 1 (10)subscript10(\ell_{10})
(b(y)x,y+1)𝑏𝑦𝑥𝑦1(b(y)x,y+1) y+1𝑦1y+1 {(αx,y)|α}conditional-set𝛼𝑥𝑦𝛼superscript\big{\{}(\alpha x,y)\,|\,\alpha\in\mathbb{C}^{*}\big{\}} absent\subset\mathbb{C} linéaire 0HC(ϕ)imπ2|C(ϕ)10\longrightarrow\mathrm{H}\simeq\mathbb{C}^{*}\longrightarrow\mathrm{C}(\phi)\longrightarrow\mathrm{im}\,\pi_{2_{|_{\mathrm{C}(\phi)}}}\longrightarrow 1 (11)subscript11(\ell_{11})
≁(x,y+1)not-similar-toabsent𝑥𝑦1\not\sim(x,y+1)
(b(y)x,y+1)𝑏𝑦𝑥𝑦1(b(y)x,y+1) y+1𝑦1y+1 (βx,y),(B(y)x,y)|βinner-product𝛽𝑥𝑦𝐵𝑦𝑥𝑦𝛽superscript\langle(\beta x,y),\,\left(\frac{B(y)}{x},y\right)\,|\,\beta\in\mathbb{C}^{*}\rangle absent\subset\mathbb{C} linéaire 0H/2C(ϕ)imπ2|C(ϕ)10\longrightarrow\mathrm{H}\simeq\mathbb{C}^{*}\rtimes\mathbb{Z}/2\mathbb{Z}\longrightarrow\mathrm{C}(\phi)\longrightarrow\mathrm{im}\,\pi_{2_{|_{\mathrm{C}(\phi)}}}\longrightarrow 1
≁(x,y+1)not-similar-toabsent𝑥𝑦1\not\sim(x,y+1) (12)subscript12(\ell_{12})
«  général additif  » y+1𝑦1y+1 de torsion, fini 0HC(ϕ)imπ2|C(ϕ)10\longrightarrow\mathrm{H}\longrightarrow\mathrm{C}(\phi)\longrightarrow\mathrm{im}\,\pi_{2_{|_{\mathrm{C}(\phi)}}}\longrightarrow 1 (13)subscript13(\ell_{13})
HH\mathrm{H} fini

La ligne (5)subscript5(\ell_{5}) traite les cas degF2degree𝐹2\deg F\leq 24.4.2).

Notons que l’on peut présenter des formes normales lorsque le groupe HH\mathrm{H} est suffisamment gros. Ainsi en (9)subscript9(\ell_{9}) et (13)subscript13(\ell_{13}) il n’y a pas de forme normale, tout du moins raisonnable. On constate aussi qu’à la ligne (9)subscript9(\ell_{9}) on retrouve la famille (fα,β)subscript𝑓𝛼𝛽(f_{\alpha,\beta}) à centralisateur isomorphe à \mathbb{Z} alors que les θαsubscript𝜃𝛼\theta_{\alpha}, α{0, 1}𝛼0.1\alpha\not\in\{0,\,1\}, dont le centralisateur est aussi \mathbb{Z}, sont en (13)subscript13(\ell_{13}). Ces deux familles d’exemples montrent que génériquement à degré fixé le centralisateur d’une transformation birationnelle de JJ\mathrm{J} est isomorphe à \mathbb{Z}.

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