Structures de Weyl ALF

Guillaume Vassal
(9 mars 2024)
Résumé

Dans cet article, nous définissons les notions de connexion de Weyl ALF et de masse conforme associée. Nous démontrons un théorème de la masse positive pour les structures de Weyl ALF.

MSC 2000 : 53A30, 53C27, 46E35.

Mots clés : Structure conforme, connexion de Weyl, variété asymptotiquement plate, variété ALF, théorème de la masse positive.

Introduction

En géométrie, différents invariants géométriques, appelés masse, sont associées à des variétés différentielles non compactes asymptotiques, dans un certain sens, à des variétés modèles à l’infini. Le cas le plus classique est celui des variétés asymptotiquement plates dont le modèle à l’infini est l’espace euclidien. Une variété riemannienne (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) est asymptotiquement plate (à un seul bout) s’il existe un compact K𝐾\displaystyle K de M𝑀\displaystyle M tel que MK𝑀𝐾\displaystyle M\setminus K est difféomorphe à l’extérieur d’une boule de nsuperscript𝑛\displaystyle\mathbb{R}^{n} et tel que la métrique g𝑔\displaystyle g est asymptotique, dans un certain sens, à la métrique euclidienne de nsuperscript𝑛\displaystyle\mathbb{R}^{n} sur l’ouvert MK𝑀𝐾\displaystyle M\setminus K. Sous certaines conditions, un invariant géométrique, calculé à l’infini, peut être associé à la variété asymptotiquement plate (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g). Cet invariant est la masse de (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) et lorsqu’il est bien défini, son expression est la suivante :

m(g)=limrSri,j=1n(igijjgii)jdz,𝑚𝑔subscript𝑟subscriptsubscript𝑆𝑟superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑛subscript𝑖subscript𝑔𝑖𝑗subscript𝑗subscript𝑔𝑖𝑖subscript𝑗𝑑𝑧\displaystyle\displaystyle m(g)=\lim_{r\rightarrow\infty}\int_{S_{r}}\sum_{i,j=1}^{n}(\partial_{i}g_{ij}-\partial_{j}g_{ii})\partial_{j}\lrcorner dz,

Srsubscript𝑆𝑟\displaystyle S_{r} est la sphère standard de rayon r𝑟\displaystyle r de nsuperscript𝑛\displaystyle\mathbb{R}^{n}. La conjecture de la masse positive est la suivante :

Conjecture de la masse positive.

Soit (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) une variété asymptotiquement plate de dimension n3𝑛3\displaystyle n\geqslant 3. Supposons que la masse de (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) est bien définie. Si la courbure scalaire de g𝑔\displaystyle g est positive, la masse est positive. De plus, la masse est nulle si et seulement si (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) est isométrique à l’espace euclidien.

Ce problème trouve ses origines dans la physique. En effet, pour certains exemples, comme la métrique de Schwarzschild de 4superscript4\displaystyle\mathbb{R}^{4} (voir [7]), la masse est un paramètre qui correspond à la masse des physiciens, et il est naturel que cette quantité soit positive dans de bonnes conditions. Récemment, J. Lohkamp a annoncé une preuve de la conjecture dans [8]. Jusqu’à maintenant, nous n’avions que des preuves partielles dont la preuve de E. Witten pour les variétés spinorielles de dimension quelconque [14]. Pour des informations plus précises sur ce sujet, le lecteur pourra consulter [1], [7] ou [11].

La notion de masse a été aussi introduite pour d’autres types de variétés non compactes. Un théorème de la masse positive est démontré pour des variétés asymptotiquement hyperboliques par P. Chrus̀ciel et M. Herzlich [5] et pour des variétés asymptotiquement hyperboliques complexes par V. Minerbe et D. Maerten [10]. V. Minerbe démontre également un théorème de la masse positive pour les variétés ALF (Asymptotically Locally Flat) dans [9].

Dans cet article, nous allons nous intéresser particulièrement au travaux de V. Minerbe [9]. Une variété riemannienne (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) est ALF s’il existe un compact K𝐾\displaystyle K de M𝑀\displaystyle M tel que MK𝑀𝐾\displaystyle M\setminus K est difféomorphe à l’espace total 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}} d’une fibration en cercle au-dessus de mBRsuperscript𝑚subscript𝐵𝑅\displaystyle\mathbb{R}^{m}\setminus B_{R}, où BRsubscript𝐵𝑅\displaystyle B_{R} est la boule standard de rayon R𝑅\displaystyle R, et tel que la métrique g𝑔\displaystyle g est asymptotique à une métrique modèle h\displaystyle h sur 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}}. L’espace total 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}} muni de la métrique h\displaystyle h est le modèle à l’infini. L’exemple le plus simple est le produit n×𝕊1superscript𝑛superscript𝕊1\displaystyle\mathbb{R}^{n}\times\mathbb{S}^{1} muni de la métrique produit. Dans ce cadre, la masse d’une variété ALF est une forme quadratique positive lorsque la courbure de Ricci de la variété est positive.

Récemment, dans [12], nous avons étendue la notion de variété asymptotiquement plate au cas des variétés conformes. En géométrie conforme, le rôle de la connexion de Levi-Civita en géométrie riemannienne est joué par l’espace affine des connexions de Weyl qui sont des connexions sans torsion préservant la classe conforme de la variété. En particulier, pour chaque métrique g𝑔\displaystyle g de la classe conforme, la connexion de Levi-Civita de g𝑔\displaystyle g, notée gsuperscript𝑔\displaystyle\nabla^{g}, est une connexion de Weyl et toute connexion de Weyl D𝐷\displaystyle D sur la variété conforme (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c) s’écrit sous la forme suivante :

DYX=YgX+θg(Y)X+θg(X)Yg(X,Y)θg,subscript𝐷𝑌𝑋subscriptsuperscript𝑔𝑌𝑋subscript𝜃𝑔𝑌𝑋subscript𝜃𝑔𝑋𝑌𝑔𝑋𝑌superscriptsubscript𝜃𝑔\displaystyle\displaystyle D_{Y}X=\nabla^{g}_{Y}X+\theta_{g}(Y)X+\theta_{g}(X)Y-g(X,Y)\theta_{g}^{\sharp},

θgsubscript𝜃𝑔\displaystyle\theta_{g} est la 11\displaystyle 1-forme de Lee de D𝐷\displaystyle D relativement à la métrique g𝑔\displaystyle g et θgsuperscriptsubscript𝜃𝑔\displaystyle\theta_{g}^{\sharp} est le dual riemannien de θgsubscript𝜃𝑔\displaystyle\theta_{g} relativement à g𝑔\displaystyle g. La donnée (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D), où D𝐷\displaystyle D est une connexion de Weyl sur la variété conforme (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c), est appelée structure de Weyl. Pour plus de détails concernant les structures de Weyl nous renvoyons le lecteur intéressé à [3], [4] et [6].

Une structure de Weyl (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) est asymptotiquement plate s’il existe une métrique g𝑔\displaystyle g dans la classe conforme c𝑐\displaystyle c telle que (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) est asymptotiquement plate au sens précédent et si la 11\displaystyle 1-forme de Lee de D𝐷\displaystyle D relativement à g𝑔\displaystyle g satisfait certaines hypothèses de décroissance à l’infini. La métrique g𝑔\displaystyle g est alors appelée métrique adaptée pour (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D). Nous définissons la masse conforme, notée m(D)𝑚𝐷\displaystyle m(D), d’une structure de Weyl asymptotiquement plate (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) évaluée en une métrique adaptée g𝑔\displaystyle g par la formule suivante :

m(D)(g)=m(g)+2(n1)Mδg(θg)vg,𝑚𝐷𝑔𝑚𝑔2𝑛1subscript𝑀superscript𝛿𝑔subscript𝜃𝑔subscript𝑣𝑔\displaystyle\displaystyle m(D)(g)=m(g)+2(n-1)\int_{M}\delta^{g}(\theta_{g})v_{g}, (1)

δgsuperscript𝛿𝑔\displaystyle\delta^{g} est la divergence relative à g𝑔\displaystyle g, vgsubscript𝑣𝑔\displaystyle v_{g} la forme volume sur M𝑀\displaystyle M définie par g𝑔\displaystyle g et m(g)𝑚𝑔\displaystyle m(g) la masse riemannienne de g𝑔\displaystyle g définie précédemment (les conditions de décroissance à l’infini sur θgsubscript𝜃𝑔\displaystyle\theta_{g} impliquent la convergence de l’intégrale). Nous démontrons en fait que la masse conforme ne dépend pas de la métrique adaptée choisie. Le théorème de la masse positive conforme suivant lui est associé :

Théoreme 0.1.

([12] Theorem 2.4.4) Soit (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) une structure de Weyl asymptotiquement plate. Si la courbure scalaire de D𝐷\displaystyle D est positive, la masse conforme m(D)𝑚𝐷\displaystyle m(D) est positive. Le masse est nulle si et seulement si (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c) est isomorphe à l’espace nsuperscript𝑛\displaystyle\mathbb{R}^{n} muni de sa structure conforme canonique.

Le but de cet article est d’étendre la théorie des structures de Weyl asymptotiquement plates développée dans [12] au cas des variétés ALF. La formule de Bochner joue un rôle central dans la construction de la masse des variétés ALF et dans la démonstration du théorème de la masse positive associé.

Dans la première partie de cet article, nous présentons la théorie des connexions de Weyl et nous démontrons la formule de Bochner conforme. Nous rappelons ensuite, dans la seconde partie, les points essentielles concernant le théorème de la masse positive pour les variétés ALF. Enfin, dans la troisième partie, nous définissons la notion de structure de Weyl ALF et démontrons le théorème de la masse positive conforme associé.

Ce travail constitue une partie de la thèse de l’auteur sous la direction de Paul Gauduchon et Andrei Moroianu. Je les remercie chaleureusement tous deux pour leur soutien et leurs encouragements. Ce travail est également soutenu par l’ANR ACG (Aspects Conformes de la Géométrie) récemment constituée.

1 Formule de Bochner conforme

Nous présentons dans un premier temps les objets de géométrie conforme dont nous aurons besoin. Puis dans un second temps, nous démontrons la formule de Bochner conforme sous deux formes différentes.

1.1 Structures de Weyl

Soit M𝑀\displaystyle M une variété différentiable orientée de dimension n𝑛\displaystyle n. Rappelons que sur toute variété il existe une famille de fibrés en droite réelles, notés Lksuperscript𝐿𝑘\displaystyle L^{k} avec k𝑘\displaystyle k réel, définis par Lk=GL(M)×|det|k/nsuperscript𝐿𝑘subscriptsuperscript𝑘𝑛𝐺𝐿𝑀\displaystyle L^{k}=GL(M)\times_{|\det|^{k/n}}\mathbb{R}, où Gl(M)𝐺𝑙𝑀\displaystyle Gl(M) est le fibré des repères de TM𝑇𝑀\displaystyle TM. Les sections du fibré Lksuperscript𝐿𝑘\displaystyle L^{k} sont les densités de poids k𝑘\displaystyle k. Ces fibrés sont orientables donc triviaux. Nous définissons également le fibré des densités positives, noté L+ksubscriptsuperscript𝐿𝑘\displaystyle L^{k}_{+}, par L+k=GL(M)×|det|k/n>0superscriptsubscript𝐿𝑘subscriptsuperscript𝑘𝑛𝐺𝐿𝑀superscriptabsent0\displaystyle L_{+}^{k}=GL(M)\times_{|\det|^{k/n}}\mathbb{R}^{>0}. Notons L𝐿\displaystyle L le fibré des densités de poids 11\displaystyle 1 et remarquons que, lorsque k𝑘\displaystyle k est un entier positif, Lksuperscript𝐿𝑘\displaystyle L^{k} est le produit tensoriel de k𝑘\displaystyle k copies du fibré L𝐿\displaystyle L.

Nous allons maintenant définir la notion de connexion de Weyl sur une variété conforme. Soit (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c) une variété conforme. La structure conforme c𝑐\displaystyle c sur M𝑀\displaystyle M peut être vue comme une section normalisée du fibré L2S2(TM)tensor-productsuperscript𝐿2superscript𝑆2superscript𝑇𝑀\displaystyle L^{-2}\otimes S^{2}(T^{\ast}M) telle que c(X,X)L+2𝑐𝑋𝑋subscriptsuperscript𝐿2\displaystyle c(X,X)\in L^{2}_{+}, pour tout vecteur non nul X𝑋\displaystyle X. La section c𝑐\displaystyle c est normalisée lorsque ΛncsuperscriptΛ𝑛𝑐\displaystyle\Lambda^{n}c est l’isomorphisme naturel entre ΛnTMΛnTMtensor-productsuperscriptΛ𝑛superscript𝑇𝑀superscriptΛ𝑛superscript𝑇𝑀\displaystyle\Lambda^{n}T^{\ast}M\otimes\Lambda^{n}T^{\ast}M et L2nsuperscript𝐿2𝑛\displaystyle L^{-2n}. Nous avons une correspondance biunivoque entre les métriques dans la classe conforme c𝑐\displaystyle c de M𝑀\displaystyle M est les sections positives du fibré L𝐿\displaystyle L : la métrique g𝑔\displaystyle g relative à une section l𝑙\displaystyle l de L𝐿\displaystyle L est donnée par g=l2c𝑔superscript𝑙2𝑐\displaystyle g=l^{-2}c. La donnée d’une métrique g𝑔\displaystyle g dans c𝑐\displaystyle c trivialise le fibré L𝐿\displaystyle L. Une connexion de Weyl sur (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c) est une connexion linéaire sur L𝐿\displaystyle L. Soit D𝐷\displaystyle D une connexion linéaire sur L𝐿\displaystyle L. Cette connexion induit une connexion sans torsion sur le fibré tangent TM𝑇𝑀\displaystyle TM de M𝑀\displaystyle M. Nous notons également D𝐷\displaystyle D la connexion sans torsion sur TM𝑇𝑀\displaystyle TM induite par la connexion linéaire D𝐷\displaystyle D. De façon équivalente, une connexion de Weyl sur (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c) est une connexion sans torsion sur TM𝑇𝑀\displaystyle TM préservant la structure conforme. Le fait que D𝐷\displaystyle D préserve la structure conforme signifie que Dc=0𝐷𝑐0\displaystyle Dc=0, où D𝐷\displaystyle D agit en tant que connexion sur L𝐿\displaystyle L et TM𝑇𝑀\displaystyle TM. Nous dirons que la donné (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D), où D𝐷\displaystyle D est une connexion de Weyl sur (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c), est une structure de Weyl.

Soient D𝐷\displaystyle D et Dsuperscript𝐷\displaystyle D^{\prime} deux connexions de Weyl sur (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c). L’espace des connexions de Weyl sur (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c) est un espace affine modelé sur les 11\displaystyle 1-formes réelles sur M𝑀\displaystyle M. En effet, la différence entre deux connexions de Weyl D𝐷\displaystyle D et Dsuperscript𝐷\displaystyle D^{\prime} définit une 11\displaystyle 1-forme sur M𝑀\displaystyle M à valeurs dans End(TM)End𝑇𝑀\displaystyle\mathrm{End}(TM). Cependant, le fibré L𝐿\displaystyle L est trivial et par conséquent θ=DD𝜃𝐷superscript𝐷\displaystyle\theta=D-D^{\prime} est une 11\displaystyle 1-forme sur M𝑀\displaystyle M à valeurs réelles. La relation D=D+θ𝐷superscript𝐷𝜃\displaystyle D=D^{\prime}+\theta s’étent au fibré TM𝑇𝑀\displaystyle TM de la façon suivante [12] :

DYX=DYX+θ(Y)X+θ(X)Yc(X,Y)θ,subscript𝐷𝑌𝑋subscriptsuperscript𝐷𝑌𝑋𝜃𝑌𝑋𝜃𝑋𝑌𝑐𝑋𝑌superscript𝜃\displaystyle\displaystyle D_{Y}X=D^{\prime}_{Y}X+\theta(Y)X+\theta(X)Y-c(X,Y)\theta^{\sharp}, (2)

\displaystyle\sharp et \displaystyle\flat sont les isomorphismes musicaux définis par la structure conforme c𝑐\displaystyle c. En particulier, pour une métrique g𝑔\displaystyle g dans la classe conforme c𝑐\displaystyle c, la connexion de Levi-Civita de g𝑔\displaystyle g est une connexion de Weyl. Notons gsuperscript𝑔\displaystyle\nabla^{g} la connexion de Levi-Civita de g𝑔\displaystyle g et θgsubscript𝜃𝑔\displaystyle\theta_{g} la 11\displaystyle 1-forme satisfaisant Dg=θg𝐷superscript𝑔subscript𝜃𝑔\displaystyle D-\nabla^{g}=\theta_{g} sur L𝐿\displaystyle L. La 11\displaystyle 1-forme θgsubscript𝜃𝑔\displaystyle\theta_{g} est la 11\displaystyle 1-forme de Lee de D𝐷\displaystyle D relative à g𝑔\displaystyle g.

La courbure de D𝐷\displaystyle D, en tant que connexion linéaire sur L𝐿\displaystyle L, est une 22\displaystyle 2-forme réelle sur M𝑀\displaystyle M notée FDsuperscript𝐹𝐷\displaystyle F^{D} et appelée courbure de Faraday. La courbure de Faraday est une 22\displaystyle 2-forme fermée et particulier, pour toute métrique g𝑔\displaystyle g dans la classe conforme c𝑐\displaystyle c, nous avons FD=dθgsuperscript𝐹𝐷𝑑subscript𝜃𝑔\displaystyle F^{D}=d\theta_{g}.

La courbure de Weyl de D𝐷\displaystyle D, notée RDsuperscriptR𝐷\displaystyle{\mathrm{R}}^{D}, est la courbure de D𝐷\displaystyle D considérée comme connexion sur TM𝑇𝑀\displaystyle TM et définie par :

RX,YDZ=DXDYZDYDXZD[X,Y]Z,subscriptsuperscriptR𝐷𝑋𝑌𝑍subscript𝐷𝑋subscript𝐷𝑌𝑍subscript𝐷𝑌subscript𝐷𝑋𝑍subscript𝐷𝑋𝑌𝑍\displaystyle\displaystyle{\mathrm{R}}^{D}_{X,Y}Z=D_{X}D_{Y}Z-D_{Y}D_{X}Z-D_{[X,Y]}Z,

pour tout champs de vecteurs X𝑋\displaystyle X, Y𝑌\displaystyle Y et Z𝑍\displaystyle Z. Contrairement à la courbure riemannienne, le tenseur de courbure RDsuperscriptR𝐷\displaystyle{\mathrm{R}}^{D} n’est pas antisymétrique en tant qu’endomorphisme de TM𝑇𝑀\displaystyle TM. En effet, la courbure de Faraday est la partie symétrique de RDsuperscriptR𝐷\displaystyle{\mathrm{R}}^{D}. Nous avons la décomposition suivante :

RD=RD,a+FDId,superscriptR𝐷superscriptR𝐷𝑎tensor-productsuperscript𝐹𝐷Id\displaystyle\displaystyle{\mathrm{R}}^{D}={\mathrm{R}}^{D,a}+F^{D}\otimes{\mathrm{Id}}, (3)

RD,asuperscriptR𝐷𝑎\displaystyle{\mathrm{R}}^{D,a} est la partie antisymétrique de la courbure de D𝐷\displaystyle D et où IdId\displaystyle{\mathrm{Id}} est l’identité des endomorphismes de TM𝑇𝑀\displaystyle TM. La courbure de Ricci de la connexion de Weyl D𝐷\displaystyle D est donnée par :

RicD(X,Y)=trace(ZRZ,XDY).superscriptRic𝐷𝑋𝑌tracemaps-to𝑍subscriptsuperscriptR𝐷𝑍𝑋𝑌\displaystyle\displaystyle{\mathrm{Ric}}^{D}(X,Y)=\mathrm{trace}(Z\mapsto{\mathrm{R}}^{D}_{Z,X}Y).

L’opérateur de Ricci de la connexion de Weyl, encore noté RicDsuperscriptRic𝐷\displaystyle{\mathrm{Ric}}^{D}, est l’application linéaire de TM𝑇𝑀\displaystyle TM dans TML2tensor-product𝑇𝑀superscript𝐿2\displaystyle TM\otimes L^{-2} définie par :

c(RicD(X),Y)=RicD(X,Y).𝑐superscriptRic𝐷𝑋𝑌superscriptRic𝐷𝑋𝑌\displaystyle\displaystyle c({\mathrm{Ric}}^{D}(X),Y)={\mathrm{Ric}}^{D}(X,Y).

Dans la base c𝑐\displaystyle c-orthonormée {ei}i=1nsubscriptsubscript𝑒𝑖𝑖1𝑛\displaystyle\{e_{i}\}_{i=1\ldots n}, nous avons l’écriture locale suivante :

RicD(X)=i=1n(RX,eiD,aei)l2,superscriptRic𝐷𝑋superscriptsubscript𝑖1𝑛subscriptsuperscriptR𝐷𝑎𝑋subscript𝑒𝑖subscript𝑒𝑖superscript𝑙2\displaystyle\displaystyle{\mathrm{Ric}}^{D}(X)=\sum_{i=1}^{n}({\mathrm{R}}^{D,a}_{X,e_{i}}e_{i})l^{-2}, (4)

l𝑙\displaystyle l est la section de L𝐿\displaystyle L associée à la base c𝑐\displaystyle c-orthonormée {ei}i=1nsubscriptsubscript𝑒𝑖𝑖1𝑛\displaystyle\{e_{i}\}_{i=1\ldots n}. La courbure RicDsuperscriptRic𝐷\displaystyle{\mathrm{Ric}}^{D} est une section du fibré TMTMtensor-productsuperscript𝑇𝑀superscript𝑇𝑀\displaystyle T^{\ast}M\otimes T^{\ast}M. La courbure scalaire de D𝐷\displaystyle D, notée ScalD𝑆𝑐𝑎superscript𝑙𝐷\displaystyle Scal^{D}, est définie par :

ScalD=trc(RicD).𝑆𝑐𝑎superscript𝑙𝐷subscripttr𝑐superscriptRic𝐷\displaystyle Scal^{D}={\mathrm{tr}}_{c}({\mathrm{Ric}}^{D}).

Ainsi, la courbure scalaire de D𝐷\displaystyle D est une densité de poids 22\displaystyle 2. Pour plus d’informations, le lecteur intéressé pourra consulter [3], [4], [6], [12] et [13].

1.2 Formule de Bochner conforme

Pour une variété riemannienne (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g), la formule de Bochner (voir [2] page 56585658\displaystyle 56-58 ) est donnée par :

(𝒟g)2α=Δgα+Ricg(α),αTM,formulae-sequencesuperscriptsuperscript𝒟𝑔2𝛼superscriptΔ𝑔𝛼superscriptRic𝑔𝛼for-all𝛼superscript𝑇𝑀\displaystyle\displaystyle(\mathscr{D}^{g})^{2}\alpha=\Delta^{g}\alpha+{\mathrm{Ric}}^{g}(\alpha),\qquad\forall\alpha\in T^{\ast}M, (5)

ΔgsuperscriptΔ𝑔\displaystyle\Delta^{g}, RicgsuperscriptRic𝑔\displaystyle{\mathrm{Ric}}^{g} et 𝒟gsuperscript𝒟𝑔\displaystyle\mathscr{D}^{g} sont respectivement l’opérateur Laplacien, l’opérateur de Ricci et l’opérateur de Dirac relatifs à la métrique g𝑔\displaystyle g. L’opérateur de Dirac agissant sur les formes est donné par 𝒟g=δg+dsuperscript𝒟𝑔superscript𝛿𝑔𝑑\displaystyle\mathscr{D}^{g}=\delta^{g}+d, où δgsuperscript𝛿𝑔\displaystyle\delta^{g} est la divergence définie par g𝑔\displaystyle g et d𝑑\displaystyle d la différentielle extérieure sur M𝑀\displaystyle M. Le Laplacien est défini par Δg=tr(DgDg)superscriptΔ𝑔trsuperscript𝐷𝑔superscript𝐷𝑔\displaystyle\Delta^{g}=-{\mathrm{tr}}(D^{g}\circ D^{g}), où Dgsuperscript𝐷𝑔\displaystyle D^{g} est la connexion de Levi-Civita de g𝑔\displaystyle g. Dans la suite de cette section, nous allons établir une version conforme de la formule de Bochner. Pour cela, nous commençons par définir les opérateurs conformes analogues à ceux intervenant dans le cas riemannien.

Soit (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) une structure de Weyl. Définissons l’opérateur de divergence conforme relatif à D𝐷\displaystyle D, noté δDsuperscript𝛿𝐷\displaystyle\delta^{D}, et la différentielle extérieure, notée dDsuperscript𝑑𝐷\displaystyle d^{D}, induite par la connexion sans torsion D𝐷\displaystyle D. Dans une base c𝑐\displaystyle c-orthonormée {ei}i=1nsubscriptsubscript𝑒𝑖𝑖1𝑛\displaystyle\{e_{i}\}_{i=1\ldots n}, les opérateurs δDsuperscript𝛿𝐷\displaystyle\delta^{D} : LkΛpTMLk2Λp1TMtensor-productsuperscript𝐿𝑘superscriptΛ𝑝superscript𝑇𝑀tensor-productsuperscript𝐿𝑘2superscriptΛ𝑝1superscript𝑇𝑀\displaystyle L^{k}\otimes\Lambda^{p}T^{\ast}M\rightarrow L^{k-2}\otimes\Lambda^{p-1}T^{\ast}M et dDsuperscript𝑑𝐷\displaystyle d^{D} : LkΛpTMLkΛp+1TMtensor-productsuperscript𝐿𝑘superscriptΛ𝑝superscript𝑇𝑀tensor-productsuperscript𝐿𝑘superscriptΛ𝑝1superscript𝑇𝑀\displaystyle L^{k}\otimes\Lambda^{p}T^{\ast}M\rightarrow L^{k}\otimes\Lambda^{p+1}T^{\ast}M sont définis par les formules suivantes :

δDω=i=1n(eiDeiω)l2etdDω=i=1neiDeiω,formulae-sequencesuperscript𝛿𝐷𝜔superscriptsubscript𝑖1𝑛subscript𝑒𝑖subscript𝐷subscript𝑒𝑖𝜔superscript𝑙2etsuperscript𝑑𝐷𝜔superscriptsubscript𝑖1𝑛superscriptsubscript𝑒𝑖subscript𝐷subscript𝑒𝑖𝜔\displaystyle\displaystyle\delta^{D}\omega=-\sum_{i=1}^{n}(e_{i}\lrcorner D_{e_{i}}\omega)l^{-2}\qquad\mbox{et}\qquad d^{D}\omega=\sum_{i=1}^{n}e_{i}^{\ast}\wedge D_{e_{i}}\omega, (6)

{ei}i=1nsubscriptsuperscriptsubscript𝑒𝑖𝑖1𝑛\displaystyle\{e_{i}^{\ast}\}_{i=1\ldots n} est la base duale algébrique de {ei}i=1nsubscriptsubscript𝑒𝑖𝑖1𝑛\displaystyle\{e_{i}\}_{i=1\ldots n} et l𝑙\displaystyle l la section de L𝐿\displaystyle L associée à la base c𝑐\displaystyle c-orthonormée {ei}i=1nsubscriptsubscript𝑒𝑖𝑖1𝑛\displaystyle\{e_{i}\}_{i=1\ldots n}. Une section ω𝜔\displaystyle\omega du fibré LkΛpMtensor-productsuperscript𝐿𝑘superscriptΛ𝑝𝑀\displaystyle L^{k}\otimes\Lambda^{p}M est aussi appelée p𝑝\displaystyle p-forme de poids k𝑘\displaystyle k. Nous étudions maintenant le lien entre deux opérateurs différentiels ou deux opérateurs de divergence conforme associés à deux connexions de Weyl distinctes. Par la suite, nous aurons besoin de comparer les opérateurs dDsuperscript𝑑𝐷\displaystyle d^{D} et δDsuperscript𝛿𝐷\displaystyle\delta^{D} à leur correspondant riemanniens lorsque qu’une métrique sera fixée dans c𝑐\displaystyle c.

Lemme 1.1.

Soient D~~𝐷\displaystyle\widetilde{D} et D𝐷\displaystyle D deux connexions de Weyl sur (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c) telles que D~=D+θ~𝐷𝐷𝜃\displaystyle\widetilde{D}=D+\theta. Pour toute p𝑝\displaystyle p-forme ω𝜔\displaystyle\omega de poids k𝑘\displaystyle k, c’est-à-dire ωC(ΛpTMLk)𝜔superscript𝐶tensor-productsuperscriptΛ𝑝superscript𝑇𝑀superscript𝐿𝑘\displaystyle\omega\in C^{\infty}(\Lambda^{p}T^{\ast}M\otimes L^{k}), nous avons :

D~Xω=DXω+(kp)θ(X)ωθ(Xω)+X(θω),XTM.formulae-sequencesubscript~𝐷𝑋𝜔subscript𝐷𝑋𝜔𝑘𝑝𝜃𝑋𝜔𝜃𝑋𝜔superscript𝑋superscript𝜃𝜔for-all𝑋𝑇𝑀\displaystyle\displaystyle\widetilde{D}_{X}\omega=D_{X}\omega+(k-p)\theta(X)\omega-\theta\wedge(X\lrcorner\omega)+X^{\flat}\wedge(\theta^{\sharp}\lrcorner\omega),\qquad\forall X\in TM. (7)

En particulier, si αC(TMLk)𝛼superscript𝐶tensor-productsuperscript𝑇𝑀superscript𝐿𝑘\displaystyle\alpha\in C^{\infty}(T^{\ast}M\otimes L^{k}), nous avons :

D~α=Dα+(k1)θααθ+c(α,θ)c.~𝐷𝛼𝐷𝛼tensor-product𝑘1𝜃𝛼tensor-product𝛼𝜃𝑐𝛼𝜃𝑐\displaystyle\displaystyle\widetilde{D}\alpha=D\alpha+(k-1)\theta\otimes\alpha-\alpha\otimes\theta+c(\alpha,\theta)c. (8)
Démonstration.

Soit ω𝜔\displaystyle\omega dans C(ΛpTMLk)superscript𝐶tensor-productsuperscriptΛ𝑝superscript𝑇𝑀superscript𝐿𝑘\displaystyle C^{\infty}(\Lambda^{p}T^{\ast}M\otimes L^{k}). Les connexions de Weyl agissant sur les p𝑝\displaystyle p-formes de poids k𝑘\displaystyle k sont reliées par la forme suivante :

D~Xω=DXω+(kp)θ(X)ω+dν(θX)(ω),subscript~𝐷𝑋𝜔subscript𝐷𝑋𝜔𝑘𝑝𝜃𝑋𝜔𝑑𝜈𝜃𝑋𝜔\displaystyle\displaystyle\widetilde{D}_{X}\omega=D_{X}\omega+(k-p)\theta(X)\omega+d\nu(\theta\wedge X)(\omega), (9)

ν𝜈\displaystyle\nu est la représentation définissant le fibré cotangent TMsuperscript𝑇𝑀\displaystyle T^{\ast}M comme fibré associé au fibré principal des repères de TM𝑇𝑀\displaystyle TM. Soit {X1,,Xp}subscript𝑋1subscript𝑋𝑝\displaystyle\{X_{1},\ldots,X_{p}\} une famille de p𝑝\displaystyle p vecteurs de TM𝑇𝑀\displaystyle TM, nous avons :

dν(θX)(ω)(X1,,Xp)=𝑑𝜈𝜃𝑋𝜔subscript𝑋1subscript𝑋𝑝absent\displaystyle\displaystyle d\nu(\theta\wedge X)(\omega)(X_{1},\ldots,X_{p})= i=1nω(X1,,(θX)Xi,,Xn)superscriptsubscript𝑖1𝑛𝜔subscript𝑋1𝜃𝑋subscript𝑋𝑖subscript𝑋𝑛\displaystyle\displaystyle-\sum_{i=1}^{n}\omega(X_{1},\ldots,(\theta\wedge X)X_{i},\ldots,X_{n})
=\displaystyle\displaystyle= i=1pθ(Xi)ω(X1,,Xi1,Y,,Xp)superscriptsubscript𝑖1𝑝𝜃subscript𝑋𝑖𝜔subscript𝑋1subscript𝑋𝑖1𝑌subscript𝑋𝑝\displaystyle\displaystyle-\sum_{i=1}^{p}\theta(X_{i})\omega(X_{1},\ldots,X_{i-1},Y,\ldots,X_{p})
+i=1pc(Y,Xi)ω(X1,,Xi1,θ,,Xp)superscriptsubscript𝑖1𝑝𝑐𝑌subscript𝑋𝑖𝜔subscript𝑋1subscript𝑋𝑖1superscript𝜃subscript𝑋𝑝\displaystyle\displaystyle+\sum_{i=1}^{p}c(Y,X_{i})\omega(X_{1},\ldots,X_{i-1},\theta^{\sharp},\ldots,X_{p})
=\displaystyle\displaystyle= i=1p(1)i1θ(Xi)ω(Y,X1,,Xp)superscriptsubscript𝑖1𝑝superscript1𝑖1𝜃subscript𝑋𝑖𝜔𝑌subscript𝑋1subscript𝑋𝑝\displaystyle\displaystyle-\sum_{i=1}^{p}(-1)^{i-1}\theta(X_{i})\omega(Y,X_{1},\ldots,X_{p})
+i=1p(1)i1c(Y,Xi)ω(θ,X1,,Xp)superscriptsubscript𝑖1𝑝superscript1𝑖1𝑐𝑌subscript𝑋𝑖𝜔superscript𝜃subscript𝑋1subscript𝑋𝑝\displaystyle\displaystyle+\sum_{i=1}^{p}(-1)^{i-1}c(Y,X_{i})\omega(\theta^{\sharp},X_{1},\ldots,X_{p})
=\displaystyle\displaystyle= θ(Yω)(X1,,Xp)+Y(θω)(X1,,Xp).𝜃𝑌𝜔subscript𝑋1subscript𝑋𝑝superscript𝑌superscript𝜃𝜔subscript𝑋1subscript𝑋𝑝\displaystyle\displaystyle-\theta\wedge(Y\lrcorner\omega)(X_{1},\ldots,X_{p})+Y^{\flat}\wedge(\theta^{\sharp}\lrcorner\omega)(X_{1},\ldots,X_{p}).

Ce calcul nous donne bien la formule souhaitée :

D~Xω=DXω+(kp)θ(X)ωθ(Xω)+X(θω).subscript~𝐷𝑋𝜔subscript𝐷𝑋𝜔𝑘𝑝𝜃𝑋𝜔𝜃𝑋𝜔superscript𝑋superscript𝜃𝜔\displaystyle\widetilde{D}_{X}\omega=D_{X}\omega+(k-p)\theta(X)\omega-\theta\wedge(X\lrcorner\omega)+X^{\flat}\wedge(\theta^{\sharp}\lrcorner\omega).

Nous en déduisons immédiatement le corollaire suivant :

Corollaire 1.2.

Soient D~~𝐷\displaystyle\widetilde{D} et D𝐷\displaystyle D deux connexions de Weyl sur (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c) telles que D~=D+θ~𝐷𝐷𝜃\displaystyle\widetilde{D}=D+\theta. Nous avons :

dD~ω=dDω+kθω,ωC(ΛpTMLk).formulae-sequencesuperscript𝑑~𝐷𝜔superscript𝑑𝐷𝜔𝑘𝜃𝜔for-all𝜔superscript𝐶tensor-productsuperscriptΛ𝑝superscript𝑇𝑀superscript𝐿𝑘\displaystyle\displaystyle d^{\widetilde{D}}\omega=d^{D}\omega+k\theta\wedge\omega,\qquad\forall\omega\in C^{\infty}(\Lambda^{p}T^{\ast}M\otimes L^{k}). (10)

De la même façon, nous pouvons montrer la proposition suivante :

Proposition 1.3.

Soient D~~𝐷\displaystyle\widetilde{D} et D𝐷\displaystyle D deux connexions de Weyl sur (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c) telles que D~=D+θ~𝐷𝐷𝜃\displaystyle\widetilde{D}=D+\theta. Nous avons :

δD~(ω)=δD(ω)+(2nk+p)θω,ωC(ΛpTMLk).formulae-sequencesuperscript𝛿~𝐷𝜔superscript𝛿𝐷𝜔2𝑛𝑘𝑝superscript𝜃𝜔for-all𝜔superscript𝐶tensor-productsuperscriptΛ𝑝superscript𝑇𝑀superscript𝐿𝑘\displaystyle\displaystyle\delta^{\widetilde{D}}(\omega)=\delta^{D}(\omega)+(2-n-k+p)\theta^{\sharp}\lrcorner\omega,\qquad\forall\omega\in C^{\infty}(\Lambda^{p}T^{\ast}M\otimes L^{k}). (11)

Si g𝑔\displaystyle g est une métrique dans c𝑐\displaystyle c, les opérateurs δgsuperscript𝛿𝑔\displaystyle\delta^{g} et d𝑑\displaystyle d peuvent être considérés comme les opérateurs de divergence conforme et comme la différentielle relative à la connexion de Levi-civita gsuperscript𝑔\displaystyle\nabla^{g} de g𝑔\displaystyle g qui, en particulier, est une connexion de Weyl. Les formules (10) et (11) précédentes nous permettent notamment de relier les opérateurs δDsuperscript𝛿𝐷\displaystyle\delta^{D} et dDsuperscript𝑑𝐷\displaystyle d^{D} aux opérateur δgsuperscript𝛿𝑔\displaystyle\delta^{g} et d𝑑\displaystyle d respectivement. Commençons maintenant la démonstration de la formule de Bochner conforme en établissant quelques formules préliminaires.

Proposition 1.4.

Pour toute connexion de Weyl D𝐷\displaystyle D sur (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c), nous avons la formule suivante :

(dD)2ω=kFDω,ωC(ΛTMLk).formulae-sequencesuperscriptsuperscript𝑑𝐷2𝜔𝑘superscript𝐹𝐷𝜔for-all𝜔superscript𝐶tensor-productsuperscriptΛsuperscript𝑇𝑀superscript𝐿𝑘\displaystyle\displaystyle(d^{D})^{2}\omega=kF^{D}\wedge\omega,\qquad\forall\omega\in C^{\infty}(\Lambda^{\ast}T^{\ast}M\otimes L^{k}). (12)
Démonstration.

Soit \displaystyle\nabla une connexion linéaire sur un fibré vectoriel E𝐸\displaystyle E sur M𝑀\displaystyle M. Soit dsuperscript𝑑\displaystyle d^{\nabla} l’opérateur différentielle associé à \displaystyle\nabla agissant sur les formes sur M𝑀\displaystyle M à valeurs dans E𝐸\displaystyle E. Pour toute forme ψ𝜓\displaystyle\psi à valeurs dans E𝐸\displaystyle E, nous avons la formule suivante :

(d)2ψ=ψ,superscriptsuperscript𝑑2𝜓superscript𝜓\displaystyle\displaystyle(d^{\nabla})^{2}\psi=\mathcal{R}^{\nabla}\wedge\psi, (13)

superscript\displaystyle\mathcal{R}^{\nabla} est la courbure de la connexion \displaystyle\nabla. Dans notre situation, la courbure de la connexion de Weyl D𝐷\displaystyle D agissant sur les formes de poids k𝑘\displaystyle k est kFD𝑘superscript𝐹𝐷\displaystyle kF^{D}. Pour toute section ω𝜔\displaystyle\omega de ΛTMLktensor-productsuperscriptΛsuperscript𝑇𝑀superscript𝐿𝑘\displaystyle\Lambda^{\ast}T^{\ast}M\otimes L^{k}, nous avons :

(dD)2ω=kFDω.superscriptsuperscript𝑑𝐷2𝜔𝑘superscript𝐹𝐷𝜔\displaystyle(d^{D})^{2}\omega=kF^{D}\wedge\omega.

Nous allons maintenant établir la formule de Bochner conforme. Nous pouvons considérer l’opérateur dD+δDsuperscript𝑑𝐷superscript𝛿𝐷\displaystyle d^{D}+\delta^{D} comme un opérateur de Dirac sur l’espace des formes à poids, que nous notons 𝒟D=dD+δDsuperscript𝒟𝐷superscript𝑑𝐷superscript𝛿𝐷\displaystyle\mathscr{D}^{D}=d^{D}+\delta^{D}. Soit α𝛼\displaystyle\alpha une section de TMLktensor-productsuperscript𝑇𝑀superscript𝐿𝑘\displaystyle T^{\ast}M\otimes L^{k}. En suivant la méthode pour établir la formule de Bochner (5) (voir [2] page 5656\displaystyle 56) et les règles de calcul des connexions sans torsion, nous obtenons :

(δDdD+dDδD)α=ΔDα+i=1n(Rei,Dα)(ei)l2,superscript𝛿𝐷superscript𝑑𝐷superscript𝑑𝐷superscript𝛿𝐷𝛼superscriptΔ𝐷𝛼superscriptsubscript𝑖1𝑛subscriptsuperscriptR𝐷subscript𝑒𝑖𝛼subscript𝑒𝑖superscript𝑙2\displaystyle\displaystyle(\delta^{D}d^{D}+d^{D}\delta^{D})\alpha=\Delta^{D}\alpha+\sum_{i=1}^{n}({\mathrm{R}}^{D}_{e_{i},\cdot}\alpha)(e_{i})l^{-2}, (14)

ΔDsuperscriptΔ𝐷\displaystyle\Delta^{D} est le Laplacien relatif à D𝐷\displaystyle D défini par ΔD=trc(DD)superscriptΔ𝐷subscripttr𝑐𝐷𝐷\displaystyle\Delta^{D}=-\mathrm{tr}_{c}(D\circ D). De plus, la courbure de la connexion de Weyl agit sur les 11\displaystyle 1-formes de poids k𝑘\displaystyle k de la façon suivante :

(RX,YDα)(Z)=kFD(X,Y)α(Z)α(RX,YDZ),αTMLk.formulae-sequencesubscriptsuperscriptR𝐷𝑋𝑌𝛼𝑍𝑘superscript𝐹𝐷𝑋𝑌𝛼𝑍𝛼subscriptsuperscriptR𝐷𝑋𝑌𝑍for-all𝛼tensor-productsuperscript𝑇𝑀superscript𝐿𝑘\displaystyle\displaystyle({\mathrm{R}}^{D}_{X,Y}\alpha)(Z)=kF^{D}(X,Y)\alpha(Z)-\alpha({\mathrm{R}}^{D}_{X,Y}Z),\qquad\forall\alpha\in T^{\ast}M\otimes L^{k}. (15)

Pour tout X𝑋\displaystyle X dant TM𝑇𝑀\displaystyle TM, les formules (14) et (15) nous donnent le calcul suivant :

((δDdD+dDδD)α)(X)=superscript𝛿𝐷superscript𝑑𝐷superscript𝑑𝐷superscript𝛿𝐷𝛼𝑋absent\displaystyle\displaystyle((\delta^{D}d^{D}+d^{D}\delta^{D})\alpha)(X)= (ΔDα)(X)+ki=1nFD(ei,X)α(ei)l2α(i=1n(Rei,XDei)l2),superscriptΔ𝐷𝛼𝑋𝑘superscriptsubscript𝑖1𝑛superscript𝐹𝐷subscript𝑒𝑖𝑋𝛼subscript𝑒𝑖superscript𝑙2𝛼superscriptsubscript𝑖1𝑛subscriptsuperscriptR𝐷subscript𝑒𝑖𝑋subscript𝑒𝑖superscript𝑙2\displaystyle\displaystyle(\Delta^{D}\alpha)(X)+k\sum_{i=1}^{n}F^{D}(e_{i},X)\alpha(e_{i})l^{-2}-\alpha\big{(}\sum_{i=1}^{n}({\mathrm{R}}^{D}_{e_{i},X}e_{i})l^{-2}\big{)},
=\displaystyle\displaystyle= (ΔDα)(X)+kFD(α,X)α(RicD(X))superscriptΔ𝐷𝛼𝑋𝑘superscript𝐹𝐷superscript𝛼𝑋𝛼superscriptRic𝐷𝑋\displaystyle\displaystyle(\Delta^{D}\alpha)(X)+kF^{D}(\alpha^{\sharp},X)-\alpha(-{\mathrm{Ric}}^{D}(X))
=\displaystyle\displaystyle= (ΔDα)(X)+kFD(α,X)+c(RicD(X),α)superscriptΔ𝐷𝛼𝑋𝑘superscript𝐹𝐷superscript𝛼𝑋𝑐superscriptRic𝐷𝑋superscript𝛼\displaystyle\displaystyle(\Delta^{D}\alpha)(X)+kF^{D}(\alpha^{\sharp},X)+c({\mathrm{Ric}}^{D}(X),\alpha^{\sharp})
=\displaystyle\displaystyle= (ΔDα)(X)+kFD(α,X)+RicD(X,α).superscriptΔ𝐷𝛼𝑋𝑘superscript𝐹𝐷superscript𝛼𝑋superscriptRic𝐷𝑋superscript𝛼\displaystyle\displaystyle(\Delta^{D}\alpha)(X)+kF^{D}(\alpha^{\sharp},X)+{\mathrm{Ric}}^{D}(X,\alpha^{\sharp}). (16)

Ainsi, en contractant par α𝛼\displaystyle\alpha la formule obtenue par le calcul (1.2) précédent, nous obtenons :

(δDdD+dDδD)α,α=ΔDα,α+RicD(α,α).superscript𝛿𝐷superscript𝑑𝐷superscript𝑑𝐷superscript𝛿𝐷𝛼𝛼superscriptΔ𝐷𝛼𝛼superscriptRic𝐷superscript𝛼superscript𝛼\displaystyle\displaystyle\langle(\delta^{D}d^{D}+d^{D}\delta^{D})\alpha,\alpha\rangle=\langle\Delta^{D}\alpha,\alpha\rangle+{\mathrm{Ric}}^{D}(\alpha^{\sharp},\alpha^{\sharp}). (17)

De plus, en utilisant la formule (12), nous avons (𝒟D)2α=δD(δDα)+(δDdD+dDδD)α+kFDαsuperscriptsuperscript𝒟𝐷2𝛼superscript𝛿𝐷superscript𝛿𝐷𝛼superscript𝛿𝐷superscript𝑑𝐷superscript𝑑𝐷superscript𝛿𝐷𝛼𝑘superscript𝐹𝐷𝛼\displaystyle(\mathscr{D}^{D})^{2}\alpha=\delta^{D}(\delta^{D}\alpha)+(\delta^{D}d^{D}+d^{D}\delta^{D})\alpha+kF^{D}\wedge\alpha. Il suffit alors de remarquer que δD(δDα)=0superscript𝛿𝐷superscript𝛿𝐷𝛼0\displaystyle\delta^{D}(\delta^{D}\alpha)=0 et que les formes α𝛼\displaystyle\alpha et FDαsuperscript𝐹𝐷𝛼\displaystyle F^{D}\wedge\alpha n’ont pas le même degré pour en déduire la formule suivante :

(𝒟D)2α,α=(δDdD+dDδD)α,α.superscriptsuperscript𝒟𝐷2𝛼𝛼superscript𝛿𝐷superscript𝑑𝐷superscript𝑑𝐷superscript𝛿𝐷𝛼𝛼\displaystyle\displaystyle\langle(\mathscr{D}^{D})^{2}\alpha,\alpha\rangle=\langle(\delta^{D}d^{D}+d^{D}\delta^{D})\alpha,\alpha\rangle. (18)

D’après les formules (17) et (18), nous obtenons la formule de Bochner conforme suivante :

Théoreme 1.5.

Pour toute connexion de Weyl D𝐷\displaystyle D sur (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c), nous avons :

(𝒟D)2α,α=ΔD(α),αRicD(α,α),αC(TMLk).formulae-sequencesuperscriptsuperscript𝒟𝐷2𝛼𝛼superscriptΔ𝐷𝛼𝛼superscriptRic𝐷superscript𝛼superscript𝛼for-all𝛼superscript𝐶tensor-productsuperscript𝑇𝑀superscript𝐿𝑘\displaystyle\displaystyle\langle(\mathscr{D}^{D})^{2}\alpha,\alpha\rangle=\langle\Delta^{D}(\alpha),\alpha\rangle-{\mathrm{Ric}}^{D}(\alpha^{\sharp},\alpha^{\sharp}),\qquad\forall\alpha\in C^{\infty}(T^{\ast}M\otimes L^{k}). (19)

Nous terminons cette section en établissant une version intégrale de la formule de Bochner conforme. Rappelons que les objets naturellement intégrables sur une variété conforme sont les densités de poids n𝑛\displaystyle-n, c’est-à-dire les sections du fibré Lnsuperscript𝐿𝑛\displaystyle L^{-n}. Nous allons donc établir une formule de Bochner conforme mettant en jeux des sections de Lnsuperscript𝐿𝑛\displaystyle L^{-n}. Notons ,\displaystyle\langle\ ,\,\rangle le produit scalaire conforme sur les p𝑝\displaystyle p-formes de poids quelconque induit par c𝑐\displaystyle c.

Proposition 1.6.

Pour toute connexion de Weyl D𝐷\displaystyle D sur (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c), nous avons la formule suivante :

Dα,Dα+RicD(α,α)𝒟Dα,𝒟Dα=δD(ζα),𝐷𝛼𝐷𝛼superscriptRic𝐷superscript𝛼superscript𝛼superscript𝒟𝐷𝛼superscript𝒟𝐷𝛼superscript𝛿𝐷subscript𝜁𝛼\displaystyle\displaystyle\langle D\alpha,D\alpha\rangle+{\mathrm{Ric}}^{D}(\alpha^{\sharp},\alpha^{\sharp})-\langle\mathscr{D}^{D}\alpha,\mathscr{D}^{D}\alpha\rangle=-\delta^{D}(\zeta_{\alpha}), (20)

ζα(X)=α,Dα+δD(α)XXdDαsubscript𝜁𝛼𝑋𝛼𝐷𝛼superscript𝛿𝐷𝛼superscript𝑋𝑋superscript𝑑𝐷𝛼\displaystyle\zeta_{\alpha}(X)=\langle\alpha,D\alpha+\delta^{D}(\alpha)X^{\flat}-X\lrcorner d^{D}\alpha\rangle, pour tout X𝑋\displaystyle X dans TM𝑇𝑀\displaystyle TM.

Démonstration.

Soient α𝛼\displaystyle\alpha et β𝛽\displaystyle\beta des 11\displaystyle 1-formes de poids k𝑘\displaystyle k. Remarquons tout d’abord que, compte tenu du degré des formes en présence, nous avons :

(𝒟D)2α,β=(δDdD+dDδD)α,β.superscriptsuperscript𝒟𝐷2𝛼𝛽superscript𝛿𝐷superscript𝑑𝐷superscript𝑑𝐷superscript𝛿𝐷𝛼𝛽\displaystyle\displaystyle\langle(\mathscr{D}^{D})^{2}\alpha,\beta\rangle=\langle(\delta^{D}d^{D}+d^{D}\delta^{D})\alpha,\beta\rangle.

En suivant la même démonstration que pour la formule (1212\displaystyle 12) page 512512\displaystyle 512 dans [12], nous obtenons :

Dα,Dβ=ΔD(β),αδD(α,Dβ),𝐷𝛼𝐷𝛽superscriptΔ𝐷𝛽𝛼superscript𝛿𝐷𝛼𝐷𝛽\displaystyle\displaystyle\langle D\alpha,D\beta\rangle=\langle\Delta^{D}(\beta),\alpha\rangle-\delta^{D}(\langle\alpha,D\beta\rangle), (21)

De façon similaire, nous obtenons également les deux formules suivantes :

dDα,dDβ=α,δDdDβ+δD(ζα,β1)etδDα,δDβ=α,dDδDβ+δD(ζα,β2),formulae-sequencesuperscript𝑑𝐷𝛼superscript𝑑𝐷𝛽𝛼superscript𝛿𝐷superscript𝑑𝐷𝛽superscript𝛿𝐷superscriptsubscript𝜁𝛼𝛽1etsuperscript𝛿𝐷𝛼superscript𝛿𝐷𝛽𝛼superscript𝑑𝐷superscript𝛿𝐷𝛽superscript𝛿𝐷superscriptsubscript𝜁𝛼𝛽2\displaystyle\displaystyle\langle d^{D}\alpha,d^{D}\beta\rangle=\langle\alpha,\delta^{D}d^{D}\beta\rangle+\delta^{D}(\zeta_{\alpha,\beta}^{1})\qquad\mbox{et}\qquad\langle\delta^{D}\alpha,\delta^{D}\beta\rangle=\langle\alpha,d^{D}\delta^{D}\beta\rangle+\delta^{D}(\zeta_{\alpha,\beta}^{2}), (22)

ζα,β1subscriptsuperscript𝜁1𝛼𝛽\displaystyle\zeta^{1}_{\alpha,\beta} et ζα,β2subscriptsuperscript𝜁2𝛼𝛽\displaystyle\zeta^{2}_{\alpha,\beta} sont les 11\displaystyle 1-formes de poids 2k22𝑘2\displaystyle 2k-2 définies par :

ζα,β1(X)=α,δD(β)Xetζα,β2(X)=α,XdDβ.formulae-sequencesuperscriptsubscript𝜁𝛼𝛽1𝑋𝛼superscript𝛿𝐷𝛽superscript𝑋etsubscriptsuperscript𝜁2𝛼𝛽𝑋𝛼𝑋superscript𝑑𝐷𝛽\displaystyle\displaystyle\zeta_{\alpha,\beta}^{1}(X)=\langle\alpha,\delta^{D}(\beta)X^{\flat}\rangle\qquad\mbox{et}\qquad\zeta^{2}_{\alpha,\beta}(X)=-\langle\alpha,X\lrcorner d^{D}\beta\rangle.

Les formes α𝛼\displaystyle\alpha et β𝛽\displaystyle\beta ayant le même degré, nous avons :

𝒟Dα,𝒟Dβ=δDα,δDβ+dDα,dDβ.superscript𝒟𝐷𝛼superscript𝒟𝐷𝛽superscript𝛿𝐷𝛼superscript𝛿𝐷𝛽superscript𝑑𝐷𝛼superscript𝑑𝐷𝛽\displaystyle\displaystyle\langle\mathscr{D}^{D}\alpha,\mathscr{D}^{D}\beta\rangle=\langle\delta^{D}\alpha,\delta^{D}\beta\rangle+\langle d^{D}\alpha,d^{D}\beta\rangle. (23)

Ainsi, en sommant les équations données par (22), nous obtenons :

𝒟Dα,𝒟Dβ=α,(𝒟D)2β+δD(ζα,β),superscript𝒟𝐷𝛼superscript𝒟𝐷𝛽𝛼superscriptsuperscript𝒟𝐷2𝛽superscript𝛿𝐷subscript𝜁𝛼𝛽\displaystyle\displaystyle\langle\mathscr{D}^{D}\alpha,\mathscr{D}^{D}\beta\rangle=\langle\alpha,(\mathscr{D}^{D})^{2}\beta\rangle+\delta^{D}(\zeta_{\alpha,\beta}), (24)

ζα,β(X)=α,δD(β)XXdDβsubscript𝜁𝛼𝛽𝑋𝛼superscript𝛿𝐷𝛽superscript𝑋𝑋superscript𝑑𝐷𝛽\displaystyle\zeta_{\alpha,\beta}(X)=\langle\alpha,\delta^{D}(\beta)X^{\flat}-X\lrcorner d^{D}\beta\rangle. Posons α=β𝛼𝛽\displaystyle\alpha=\beta. Le théorème 1.5 et les équations (24) et (21) nous donnent immédiatement le résultat souhaité :

Dα,Dα+RicD(α,α)𝒟Dα,𝒟Dα=δD(ζα),𝐷𝛼𝐷𝛼superscriptRic𝐷superscript𝛼superscript𝛼superscript𝒟𝐷𝛼superscript𝒟𝐷𝛼superscript𝛿𝐷subscript𝜁𝛼\displaystyle\displaystyle\langle D\alpha,D\alpha\rangle+{\mathrm{Ric}}^{D}(\alpha^{\sharp},\alpha^{\sharp})-\langle\mathscr{D}^{D}\alpha,\mathscr{D}^{D}\alpha\rangle=-\delta^{D}(\zeta_{\alpha}),

ζα(X)=α,Dα+δD(α)XXdDαsubscript𝜁𝛼𝑋𝛼𝐷𝛼superscript𝛿𝐷𝛼superscript𝑋𝑋superscript𝑑𝐷𝛼\displaystyle\zeta_{\alpha}(X)=\langle\alpha,D\alpha+\delta^{D}(\alpha)X^{\flat}-X\lrcorner d^{D}\alpha\rangle. ∎

Nous remarquons par exemple que Dα𝐷𝛼\displaystyle D\alpha est une section du fibré LkTMTMtensor-producttensor-productsuperscript𝐿𝑘superscript𝑇𝑀superscript𝑇𝑀\displaystyle L^{k}\otimes T^{\ast}M\otimes T^{\ast}M et que ζαsubscript𝜁𝛼\displaystyle\zeta_{\alpha} est une 11\displaystyle 1-forme de poids 2k22𝑘2\displaystyle 2k-2, par conséquent, Dα,Dα𝐷𝛼𝐷𝛼\displaystyle\langle D\alpha,D\alpha\rangle et δD(ζα)superscript𝛿𝐷subscript𝜁𝛼\displaystyle\delta^{D}(\zeta_{\alpha}) sont des sections de L2k4superscript𝐿2𝑘4\displaystyle L^{2k-4}. Les termes de l’équation (20) sont donc des sections du fibré L2k4superscript𝐿2𝑘4\displaystyle L^{2k-4}. Ces termes sont des densités d’intégration si et seulement si k=(4n)/2𝑘4𝑛2\displaystyle k=(4-n)/2. La proposition 1.6 ci-dessus nous donne alors la seconde formule de Bochner conforme :

Théoreme 1.7.

Soient (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c) une variété conforme orientée et ΩΩ\displaystyle\Omega un compact de M𝑀\displaystyle M. Pour toute connexion de Weyl D𝐷\displaystyle D sur (M,c)𝑀𝑐\displaystyle(M,c) et pour toute 11\displaystyle 1-forme α𝛼\displaystyle\alpha de poids (4n)/24𝑛2\displaystyle(4-n)/2, nous avons la formule de Bochner conforme globale suivante :

Ω(|Dα|2+RicD(α,α)|𝒟Dα|2)=ΩδD(ζα),subscriptΩsuperscript𝐷𝛼2superscriptRic𝐷superscript𝛼superscript𝛼superscriptsuperscript𝒟𝐷𝛼2subscriptΩsuperscript𝛿𝐷subscript𝜁𝛼\displaystyle\displaystyle\int_{\Omega}\big{(}|D\alpha|^{2}+{\mathrm{Ric}}^{D}(\alpha^{\sharp},\alpha^{\sharp})-|\mathscr{D}^{D}\alpha|^{2}\big{)}=-\int_{\Omega}\delta^{D}(\zeta_{\alpha}), (25)

ζα(X)=α,DXα+δD(α)XXdDαsubscript𝜁𝛼𝑋𝛼subscript𝐷𝑋𝛼superscript𝛿𝐷𝛼superscript𝑋𝑋superscript𝑑𝐷𝛼\displaystyle\zeta_{\alpha}(X)=\langle\alpha,D_{X}\alpha+\delta^{D}(\alpha)X^{\flat}-X\lrcorner d^{D}\alpha\rangle pour tous champs de vecteurs X𝑋\displaystyle X et, où |Dα|2=Dα,Dαsuperscript𝐷𝛼2𝐷𝛼𝐷𝛼\displaystyle|D\alpha|^{2}=\langle D\alpha,D\alpha\rangle est la norme conforme induite par c𝑐\displaystyle c.

2 Structures conformes ALF

2.1 Variétés riemanniennes ALF

Nous allons rappeler le théorème de la masse positive dans le cas des variétés ALF démontré par V. Minerbe [9]. Commençons par décrire de manière précise l’espace modèle à l’infini. Soit π𝜋\displaystyle\pi : 𝒳mBR𝒳superscript𝑚subscript𝐵𝑅\displaystyle{\mathcal{X}}\rightarrow\mathbb{R}^{m}\setminus B_{R} une fibration en cercles de longueur constante L𝐿\displaystyle L, où BRsubscript𝐵𝑅\displaystyle B_{R} est la boule de msuperscript𝑚\displaystyle\mathbb{R}^{m} de rayon R𝑅\displaystyle R. Soient xˇisubscriptˇ𝑥𝑖\displaystyle\check{x}_{i} les coordonnées canoniques sur msuperscript𝑚\displaystyle\mathbb{R}^{m}. On note xi=πxˇisubscript𝑥𝑖superscript𝜋subscriptˇ𝑥𝑖\displaystyle x_{i}=\pi^{\ast}\check{x}_{i} les coordonnées induites sur 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}}; celles-ci définissent une distance r=x12+xm2𝑟superscriptsubscript𝑥12superscriptsubscript𝑥𝑚2\displaystyle r=\sqrt{x_{1}^{2}+\cdots x_{m}^{2}} sur 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}}. Soit S𝑆\displaystyle S le champs de vecteurs sur 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}} engendré par l’action de 𝕊1superscript𝕊1\displaystyle\mathbb{S}^{1}. On pose T=L2πS𝑇𝐿2𝜋𝑆\displaystyle T=\frac{L}{2\pi}S. Une connexion η𝜂\displaystyle\eta sur 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}} est une 11\displaystyle 1-forme 𝕊1superscript𝕊1\displaystyle\mathbb{S}^{1}-invariante sur 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}} telle que η(T)=1𝜂𝑇1\displaystyle\eta(T)=1. Soit η𝜂\displaystyle\eta une connexion sur 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}}. La 22\displaystyle 2-forme dη𝑑𝜂\displaystyle d\eta est le pull-back d’une 22\displaystyle 2-forme ω𝜔\displaystyle\omega sur msuperscript𝑚\displaystyle\mathbb{R}^{m}. Supposons que dη=πω𝑑𝜂superscript𝜋𝜔\displaystyle d\eta=\pi^{\ast}\omega possède les propriétés de décroissance suivantes :

ω=O(r1m)etdω=O(rm)formulae-sequence𝜔𝑂superscript𝑟1𝑚et𝑑𝜔𝑂superscript𝑟𝑚\displaystyle\displaystyle\omega=O(r^{1-m})\qquad\mbox{et}\qquad d\omega=O(r^{-m})

Nous définissons la métrique h\displaystyle h sur 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}} par :

h=πgm+η2=dx2+η2,superscript𝜋subscript𝑔superscript𝑚superscript𝜂2𝑑superscript𝑥2superscript𝜂2\displaystyle\displaystyle h=\pi^{\ast}g_{\mathbb{R}^{m}}+\eta^{2}=dx^{2}+\eta^{2},

gmsubscript𝑔superscript𝑚\displaystyle g_{\mathbb{R}^{m}} est la métrique canonique sur msuperscript𝑚\displaystyle\mathbb{R}^{m}. L’espace (𝒳,h)𝒳\displaystyle({\mathcal{X}},h) est l’espace modèle à l’infini pour les variétés ALF. Il y a deux exemples simples de tels espaces : la fibration triviale, où 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}} est le produit m×𝕊1superscript𝑚superscript𝕊1\displaystyle\mathbb{R}^{m}\times\mathbb{S}^{1} muni de la métrique produit h=dt2+dx2𝑑superscript𝑡2𝑑superscript𝑥2\displaystyle h=dt^{2}+dx^{2}, et la fibration de Hopf de 4{0}superscript40\displaystyle\mathbb{R}^{4}\setminus\{0\} sur 3{0}superscript30\displaystyle\mathbb{R}^{3}\setminus\{0\} munie de la métrique h=dx2+η2𝑑superscript𝑥2superscript𝜂2\displaystyle h=dx^{2}+\eta^{2}, où η𝜂\displaystyle\eta est la forme de contact standard de 𝕊3superscript𝕊3\displaystyle\mathbb{S}^{3} et dx2𝑑superscript𝑥2\displaystyle dx^{2} le pull-back de la métrique standard de 3superscript3\displaystyle\mathbb{R}^{3}.

Définition 2.1.

Soit (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) une variété riemannienne complète orientée de dimension m+1𝑚1\displaystyle m+1, avec m3𝑚3\displaystyle m\geqslant 3. La variété riemannienne (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) est ALF s’il existe un compact K𝐾\displaystyle K de M𝑀\displaystyle M tel que MK𝑀𝐾\displaystyle M\setminus K est difféomorphe à 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}}, où (𝒳,h)𝒳\displaystyle({\mathcal{X}},h) est l’espace modèle décrit ci-dessus, et tel que la métrique g𝑔\displaystyle g vérifie sur 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}} les estimations suivantes :

g=h+O(r2m),hg=O(r1m)eth,2g=O(rm),formulae-sequence𝑔𝑂superscript𝑟2𝑚formulae-sequencesuperscript𝑔𝑂superscript𝑟1𝑚etsuperscript.2𝑔𝑂superscript𝑟𝑚\displaystyle\displaystyle g=h+O(r^{2-m}),\qquad\nabla^{h}g=O(r^{1-m})\qquad\mbox{et}\qquad\nabla^{h,2}g=O(r^{-m}),

hsuperscript\displaystyle\nabla^{h} est la connexion de Levi-Civita de la métrique h\displaystyle h.

Soit (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) une variété ALF de dimension m+1𝑚1\displaystyle m+1 asymptotique à (𝒳,h)𝒳\displaystyle({\mathcal{X}},h) à l’infini. Notons que (dx1,,dxm,η)𝑑subscript𝑥1𝑑subscript𝑥𝑚𝜂\displaystyle(dx_{1},\cdots,dx_{m},\eta) est une base h\displaystyle h-orthonormée du fibré cotangent de 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}} et soit (X1,,Xm,T)subscript𝑋1subscript𝑋𝑚𝑇\displaystyle(X_{1},\cdots,X_{m},T) sa base duale. Notons 𝒵𝒵\displaystyle\mathscr{Z} l’espace des champs de vecteurs engendré par {X1,,Xm}subscript𝑋1subscript𝑋𝑚\displaystyle\{X_{1},\cdots,X_{m}\}. Dans le cas des variétés asymptotiquement plates, la masse est une nombre réel, en revanche, pour une variété ALF la masse est une forme quadratique définie sur l’espace 𝒵𝒵\displaystyle\mathscr{Z}.

Définition 2.2.

(V. Minerbe, [9] Definition 22\displaystyle 2 page 944944\displaystyle 944) La masse de (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) est la forme quadratique 𝒬gsubscript𝒬𝑔\displaystyle\mathcal{Q}_{g} définie sur 𝒵𝒵\displaystyle\mathscr{Z} par :

𝒬g(Z)=1ωnLlim suprBrhqg,h(Z),subscript𝒬𝑔𝑍1subscript𝜔𝑛𝐿subscriptlimit-supremum𝑟subscriptsubscriptsubscript𝐵𝑟subscript𝑞𝑔𝑍\displaystyle\displaystyle\mathcal{Q}_{g}(Z)=\frac{1}{\omega_{n}L}\limsup_{r\rightarrow\infty}\int_{\partial B_{r}}\ast_{h}q_{g,h}(Z), (26)

pour tout champs de vecteurs Z𝑍\displaystyle Z dans 𝒵𝒵\displaystyle\mathscr{Z}. Le volume de la sphère standard 𝕊m1superscript𝕊𝑚1\displaystyle\mathbb{S}^{m-1} est noté ωnsubscript𝜔𝑛\displaystyle\omega_{n}, hsubscript\displaystyle\ast_{h} est l’opérateur de Hodge relatif à h\displaystyle h et la quantité qg,h(Z)subscript𝑞𝑔𝑍\displaystyle q_{g,h}(Z) est donnée par :

qg,h(Z)=(divhg)(Z)α~Z12(d(trhg)(Z)α~Z+d(g(Z,Z))),subscript𝑞𝑔𝑍subscriptdiv𝑔𝑍subscript~𝛼𝑍12𝑑subscripttr𝑔𝑍subscript~𝛼𝑍𝑑𝑔𝑍𝑍\displaystyle\displaystyle q_{g,h}(Z)=-(\mathrm{div}_{h}g)(Z)\widetilde{\alpha}_{Z}-\frac{1}{2}\big{(}d({\mathrm{tr}}_{h}g)(Z)\widetilde{\alpha}_{Z}+d(g(Z,Z))\big{)}, (27)

α~Zsubscript~𝛼𝑍\displaystyle\widetilde{\alpha}_{Z} est la 11\displaystyle 1-forme duale de Z𝑍\displaystyle Z relativement à la métrique h\displaystyle h.

Le théorème de la masse positive correspondant est le suivant :

Théoreme 2.3.

(V. Minerbe, [9] Theorem 3 page 944). Soit (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) une variété riemannienne complète, orientée, et de dimension m+1𝑚1\displaystyle m+1, avec m3𝑚3\displaystyle m\geqslant 3. Supposons que (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) est ALF et de courbure de Ricci positif ou nulle. Alors la masse 𝒬g,hsubscript𝒬𝑔\displaystyle\mathcal{Q}_{g,h} est une forme quadratique positive, et celle-ci est nulle si et seulement si (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) est le produit standard n×𝕊1superscript𝑛superscript𝕊1\displaystyle\mathbb{R}^{n}\times\mathbb{S}^{1}.

Terminons cette section par un lemme central dans la théorie de la masse positive ALF et dont nous aurons besoin par la suite.

Lemme 2.4.

(V. Minerbe, [9] Lemma 6 page 942) Soit (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) une variété ALF. Soient Z𝑍\displaystyle Z dans 𝒵𝒵\displaystyle\mathscr{Z} et α~Zsubscript~𝛼𝑍\displaystyle\widetilde{\alpha}_{Z} la forme duale de Z𝑍\displaystyle Z relativement à la métrique h\displaystyle h. Alors il existe une 11\displaystyle 1-forme αZsubscript𝛼𝑍\displaystyle\alpha_{Z} sur M𝑀\displaystyle M telle que (d+δ)αZ=0𝑑𝛿subscript𝛼𝑍0\displaystyle(d+\delta)\alpha_{Z}=0 et satisfaisant les conditions suivantes :

αZα~Z=O(r2m+ε)etr2+m2εg(αZα~Z)L1,formulae-sequencesubscript𝛼𝑍subscript~𝛼𝑍𝑂superscript𝑟2𝑚𝜀etsuperscript𝑟2𝑚2𝜀superscript𝑔subscript𝛼𝑍subscript~𝛼𝑍superscript𝐿1\displaystyle\displaystyle\alpha_{Z}-\widetilde{\alpha}_{Z}=O(r^{2-m+\varepsilon})\qquad\mbox{et}\qquad r^{-2+m-2\varepsilon}\nabla^{g}(\alpha_{Z}-\widetilde{\alpha}_{Z})\in L^{1}, (28)

gsuperscript𝑔\displaystyle\nabla^{g} est la connexion de Levi-Civita de g𝑔\displaystyle g.

2.2 Structures de Weyl ALF

3 Structures de Weyl ALF

Dans cette partie, nous appliquons la théorie des connexions de Weyl asymptotiquement plates [12] aux variétés ALF. Nous conservons les notations introduites précédemment.

Définition 3.1.

La structure de Weyl (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) est ALF de dimension m+1𝑚1\displaystyle m+1 s’il existe une métrique g𝑔\displaystyle g dans c𝑐\displaystyle c telle que la variété riemannienne (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) est ALF et telle que la forme de Lee θgsubscript𝜃𝑔\displaystyle\theta_{g} de D𝐷\displaystyle D relative à g𝑔\displaystyle g satisfait, sur 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}}, les conditions de décroissance suivantes :

θg=O(r1m)etdθg=O(r2m).formulae-sequencesubscript𝜃𝑔𝑂superscript𝑟1𝑚et𝑑subscript𝜃𝑔𝑂superscript𝑟2𝑚\displaystyle\displaystyle\theta_{g}=O(r^{1-m})\qquad\mbox{et}\qquad d\theta_{g}=O(r^{2-m}). (29)

Une métrique g𝑔\displaystyle g satisfaisant les conditions précédentes est une métrique adaptée pour la structure de Weyl ALF (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D).

Cette définition étend la notion de variété ALF au cadre conforme. Nous allons définir la masse conforme associée à une structure de Weyl ALF. Comme pour la masse conforme d’une structure de Weyl asymptotiquement plate, voir [12], la masse conforme d’une structure de Weyl ALF sera évaluée en une métrique adaptée g𝑔\displaystyle g. Nous montrons alors que la masse est indépendante du choix d’une telle métrique. Notons ,h\displaystyle\langle\ ,\,\rangle_{h} et ||h\displaystyle|\ |_{h} respectivement le produit scalaire et la norme relatifs à la métrique h\displaystyle h sur 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}} induits sur les formes de M𝑀\displaystyle M.

Définition 3.2.

Soient (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) une structure de Weyl ALF de dimension m+1𝑚1\displaystyle m+1 et g𝑔\displaystyle g une métrique adaptée pour (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D). La masse conforme associée à (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) évaluée en g𝑔\displaystyle g, que nous notons mhD(g)subscriptsuperscript𝑚𝐷𝑔\displaystyle m^{D}_{h}(g), est la forme quadratique sur 𝒵𝒵\displaystyle\mathscr{Z} définie par :

mhD(g)(Z)=𝒬g(Z)+1ωnLlim suprBrh((1m)θg,α~Zhα~Z|α~Z|h2θg),Z𝒵.formulae-sequencesubscriptsuperscript𝑚𝐷𝑔𝑍subscript𝒬𝑔𝑍1subscript𝜔𝑛𝐿subscriptlimit-supremum𝑟subscriptsubscriptsubscript𝐵𝑟1𝑚subscriptsubscript𝜃𝑔subscript~𝛼𝑍subscript~𝛼𝑍superscriptsubscriptsubscript~𝛼𝑍2subscript𝜃𝑔for-all𝑍𝒵\displaystyle\displaystyle m^{D}_{h}(g)(Z)={\mathcal{Q}}_{g}(Z)+\frac{1}{\omega_{n}L}\limsup_{r\rightarrow\infty}\int_{\partial B_{r}}\ast_{h}\big{(}(1-m)\langle\theta_{g},\widetilde{\alpha}_{Z}\rangle_{h}\widetilde{\alpha}_{Z}-|\widetilde{\alpha}_{Z}|_{h}^{2}\theta_{g}\big{)},\qquad\forall Z\in\mathscr{Z}. (30)

La forme quadratique 𝒬gsubscript𝒬𝑔\displaystyle{\mathcal{Q}}_{g} est la masse de la variété ALF (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g) donnée par la définition 2.2 et α~Zsubscript~𝛼𝑍\displaystyle\widetilde{\alpha}_{Z} est la forme duale de Z𝑍\displaystyle Z relativement à h\displaystyle h.

Nous allons montrer que cette masse ne dépend pas du choix de la métrique adaptée choisie. Caractérisons l’espace des métriques adaptées dans c𝑐\displaystyle c. Nous considérons l’espace de fonctions \displaystyle\mathscr{F} défini par :

={fC(M,]0,+[) : f1=O(r2m)kf=O(r1m) et lkf=O(rm)}.\displaystyle\displaystyle\mathscr{F}=\{f\in C^{\infty}(M,]0,+\infty[)\mbox{ : }f-1=O(r^{2-m})\mbox{, }\partial_{k}f=O(r^{1-m})\mbox{ et }\partial_{l}\partial_{k}f=O(r^{-m})\}. (31)

Nous avons la proposition suivante :

Proposition 3.3.

Soit g𝑔\displaystyle g une métrique adaptée pour la structure de Weyl ALF (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D). Considérons le changement conforme g~=fg~𝑔𝑓𝑔\displaystyle\widetilde{g}=fg. La métrique g~~𝑔\displaystyle\widetilde{g} est adaptée pour (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) si et seulement si f𝑓\displaystyle f appartient à \displaystyle\mathscr{F}.

Démonstration.

D’après la définition des variétés ALF, sur 𝒳𝒳\displaystyle{\mathcal{X}}, nous avons gij=hij+aijsubscript𝑔𝑖𝑗subscript𝑖𝑗subscript𝑎𝑖𝑗\displaystyle g_{ij}=h_{ij}+a_{ij}, où aij=O(r2m)subscript𝑎𝑖𝑗𝑂superscript𝑟2𝑚\displaystyle a_{ij}=O(r^{2-m}), kaij=O(r1m)subscript𝑘subscript𝑎𝑖𝑗𝑂superscript𝑟1𝑚\displaystyle\partial_{k}a_{ij}=O(r^{1-m}) et lkaij=O(rm)subscript𝑙subscript𝑘subscript𝑎𝑖𝑗𝑂superscript𝑟𝑚\displaystyle\partial_{l}\partial_{k}a_{ij}=O(r^{-m}). Nous écrivons g~ij=hij+(f1)hij+faijsubscript~𝑔𝑖𝑗subscript𝑖𝑗𝑓1subscript𝑖𝑗𝑓subscript𝑎𝑖𝑗\displaystyle\widetilde{g}_{ij}=h_{ij}+(f-1)h_{ij}+fa_{ij}. Nous posons bij=(f1)hij+faijsubscript𝑏𝑖𝑗𝑓1subscript𝑖𝑗𝑓subscript𝑎𝑖𝑗\displaystyle b_{ij}=(f-1)h_{ij}+fa_{ij}. Si f𝑓\displaystyle f appartient à \displaystyle\mathscr{F}, nous avons bij=O(r2m)subscript𝑏𝑖𝑗𝑂superscript𝑟2𝑚\displaystyle b_{ij}=O(r^{2-m}), kbij=O(r1m)subscript𝑘subscript𝑏𝑖𝑗𝑂superscript𝑟1𝑚\displaystyle\partial_{k}b_{ij}=O(r^{1-m}) et lkbij=O(rm)subscript𝑙subscript𝑘subscript𝑏𝑖𝑗𝑂superscript𝑟𝑚\displaystyle\partial_{l}\partial_{k}b_{ij}=O(r^{-m}). Ainsi, si f𝑓\displaystyle f appartient à \displaystyle\mathscr{F}, la métrique g~~𝑔\displaystyle\widetilde{g} est ALF. Supposons que g~~𝑔\displaystyle\widetilde{g} est une métrique ALF. Nous avons alors g~ij=hij+bijsubscript~𝑔𝑖𝑗subscript𝑖𝑗subscript𝑏𝑖𝑗\displaystyle\widetilde{g}_{ij}=h_{ij}+b_{ij}, où bij=O(r2m)subscript𝑏𝑖𝑗𝑂superscript𝑟2𝑚\displaystyle b_{ij}=O(r^{2-m}), kbij=O(r1m)subscript𝑘subscript𝑏𝑖𝑗𝑂superscript𝑟1𝑚\displaystyle\partial_{k}b_{ij}=O(r^{1-m}) et lkbij=O(rm)subscript𝑙subscript𝑘subscript𝑏𝑖𝑗𝑂superscript𝑟𝑚\displaystyle\partial_{l}\partial_{k}b_{ij}=O(r^{-m}). De plus, comme g~=fg~𝑔𝑓𝑔\displaystyle\widetilde{g}=fg, nous avons hij+bij=f(hij+aij)subscript𝑖𝑗subscript𝑏𝑖𝑗𝑓subscript𝑖𝑗subscript𝑎𝑖𝑗\displaystyle h_{ij}+b_{ij}=f(h_{ij}+a_{ij}). Ainsi, il est clair que f𝑓\displaystyle f est bornée. L’égalité (f1)hij=bijfaij𝑓1subscript𝑖𝑗subscript𝑏𝑖𝑗𝑓subscript𝑎𝑖𝑗\displaystyle(f-1)h_{ij}=b_{ij}-fa_{ij} montre alors que f1=O(r2m)𝑓1𝑂superscript𝑟2𝑚\displaystyle f-1=O(r^{2-m}). De la même façon, nous montrons que kf=O(r1m)subscript𝑘𝑓𝑂superscript𝑟1𝑚\displaystyle\partial_{k}f=O(r^{1-m}) et lkf=O(rm)subscript𝑙subscript𝑘𝑓𝑂superscript𝑟𝑚\displaystyle\partial_{l}\partial_{k}f=O(r^{-m}). Donc, la fonction f𝑓\displaystyle f appartient à \displaystyle\mathscr{F}. ∎

Afin de démontrer l’invariance de la masse conforme de (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D), nous établissons préalablement la formule de changement conforme de la masse 𝒬gsubscript𝒬𝑔\displaystyle{\mathcal{Q}}_{g} de la variété ALF (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g).

Proposition 3.4.

Soit g~=fg~𝑔𝑓𝑔\displaystyle\widetilde{g}=fg, où le changement conforme f𝑓\displaystyle f est une fonction dans \displaystyle\mathscr{F}. Nous avons alors la formule suivante :

𝒬g~(Z)=𝒬g(Z)+12ωnLlim suprBrh((1m)df,α~Zhα~Z|α~Z|h2df),Z𝒵,formulae-sequencesubscript𝒬~𝑔𝑍subscript𝒬𝑔𝑍12subscript𝜔𝑛𝐿subscriptlimit-supremum𝑟subscriptsubscriptsubscript𝐵𝑟1𝑚subscript𝑑𝑓subscript~𝛼𝑍subscript~𝛼𝑍superscriptsubscriptsubscript~𝛼𝑍2𝑑𝑓for-all𝑍𝒵\displaystyle\displaystyle{\mathcal{Q}}_{\widetilde{g}}(Z)={\mathcal{Q}}_{g}(Z)+\frac{1}{2\omega_{n}L}\limsup_{r\rightarrow\infty}\int_{\partial B_{r}}\ast_{h}\big{(}(1-m)\langle df,\widetilde{\alpha}_{Z}\rangle_{h}\widetilde{\alpha}_{Z}-|\widetilde{\alpha}_{Z}|_{h}^{2}df\big{)},\qquad\forall Z\in\mathscr{Z}, (32)

α~Zsubscript~𝛼𝑍\displaystyle\widetilde{\alpha}_{Z} est la forme duale de Z𝑍\displaystyle Z relativement à h\displaystyle h.

Démonstration.

Soit Z𝑍\displaystyle Z dans 𝒵𝒵\displaystyle\mathscr{Z}. Réécrivons le terme qg~,h(Z)subscript𝑞~𝑔𝑍\displaystyle q_{\widetilde{g},h}(Z), défini par (27), dans la base (X1,,Xm,Xm+1)subscript𝑋1subscript𝑋𝑚subscript𝑋𝑚1\displaystyle(X_{1},\ldots,X_{m},X_{m+1}), où Xm+1=Tsubscript𝑋𝑚1𝑇\displaystyle X_{m+1}=T. En utilisant la convention d’Einstein pour les indices redondants, nous avons :

qg~,h(Z)=(Xbhg~)(Xb,Z)α~Z12d(g~(Xb,Xb))(Z)α~Z12d(g~(Z,Z)).subscript𝑞~𝑔𝑍subscriptsuperscriptsubscript𝑋𝑏~𝑔subscript𝑋𝑏𝑍subscript~𝛼𝑍12𝑑~𝑔subscript𝑋𝑏subscript𝑋𝑏𝑍subscript~𝛼𝑍12𝑑~𝑔𝑍𝑍\displaystyle\displaystyle q_{\widetilde{g},h}(Z)=(\nabla^{h}_{X_{b}}\widetilde{g})(X_{b},Z)\widetilde{\alpha}_{Z}-\frac{1}{2}d(\widetilde{g}(X_{b},X_{b}))(Z)\widetilde{\alpha}_{Z}-\frac{1}{2}d(\widetilde{g}(Z,Z)). (33)

En exprimant le terme de droite de l’équation (33) en fonction de f𝑓\displaystyle f et de g𝑔\displaystyle g, nous obtenons :

qg~,h(Z)=fqg,h(Z)+df(Xb)g(Xb,Z)α~Z12df(Z)g(Xb,Xb)α~Z12g(Z,Z)df.subscript𝑞~𝑔𝑍𝑓subscript𝑞𝑔𝑍𝑑𝑓subscript𝑋𝑏𝑔subscript𝑋𝑏𝑍subscript~𝛼𝑍12𝑑𝑓𝑍𝑔subscript𝑋𝑏subscript𝑋𝑏subscript~𝛼𝑍12𝑔𝑍𝑍𝑑𝑓\displaystyle\displaystyle q_{\widetilde{g},h}(Z)=fq_{g,h}(Z)+df(X_{b})g(X_{b},Z)\widetilde{\alpha}_{Z}-\frac{1}{2}df(Z)g(X_{b},X_{b})\widetilde{\alpha}_{Z}-\frac{1}{2}g(Z,Z)df. (34)

Par hypothèse, nous avons g=h+O(r2m)𝑔𝑂superscript𝑟2𝑚\displaystyle g=h+O(r^{2-m}) et df=O(r1m)𝑑𝑓𝑂superscript𝑟1𝑚\displaystyle df=O(r^{1-m}). Par conséquent, l’équation (34) nous donne :

qg~,h(Z)=subscript𝑞~𝑔𝑍absent\displaystyle\displaystyle q_{\widetilde{g},h}(Z)= fqg,h(Z)+df(Xb)h(Xb,Z)α~Z(m+1)2df(Z)α~Z12h(Z,Z)df+O(r32m)𝑓subscript𝑞𝑔𝑍𝑑𝑓subscript𝑋𝑏subscript𝑋𝑏𝑍subscript~𝛼𝑍𝑚12𝑑𝑓𝑍subscript~𝛼𝑍12𝑍𝑍𝑑𝑓𝑂superscript𝑟32𝑚\displaystyle\displaystyle fq_{g,h}(Z)+df(X_{b})h(X_{b},Z)\widetilde{\alpha}_{Z}-\frac{(m+1)}{2}df(Z)\widetilde{\alpha}_{Z}-\frac{1}{2}h(Z,Z)df+O(r^{3-2m})
=\displaystyle\displaystyle= fqg,h(Z)+df(Z)α~Z(m+1)2df(Z)α~Z12|α~Z|h2df+O(r32m)𝑓subscript𝑞𝑔𝑍𝑑𝑓𝑍subscript~𝛼𝑍𝑚12𝑑𝑓𝑍subscript~𝛼𝑍12subscriptsuperscriptsubscript~𝛼𝑍2𝑑𝑓𝑂superscript𝑟32𝑚\displaystyle\displaystyle fq_{g,h}(Z)+df(Z)\widetilde{\alpha}_{Z}-\frac{(m+1)}{2}df(Z)\widetilde{\alpha}_{Z}-\frac{1}{2}|\widetilde{\alpha}_{Z}|^{2}_{h}df+O(r^{3-2m})
=\displaystyle\displaystyle= fqg,h(Z)(m1)2df(Z)α~Z12|α~Z|h2df+O(r32m).𝑓subscript𝑞𝑔𝑍𝑚12𝑑𝑓𝑍subscript~𝛼𝑍12subscriptsuperscriptsubscript~𝛼𝑍2𝑑𝑓𝑂superscript𝑟32𝑚\displaystyle\displaystyle fq_{g,h}(Z)-\frac{(m-1)}{2}df(Z)\widetilde{\alpha}_{Z}-\frac{1}{2}|\widetilde{\alpha}_{Z}|^{2}_{h}df+O(r^{3-2m}).

Cependant, par définition de α~Zsubscript~𝛼𝑍\displaystyle\widetilde{\alpha}_{Z}, df(Z)=df,α~Zh𝑑𝑓𝑍subscript𝑑𝑓subscript~𝛼𝑍\displaystyle df(Z)=\langle df,\widetilde{\alpha}_{Z}\rangle_{h}. De plus, par hypothèse, f=1+O(r2m)𝑓1𝑂superscript𝑟2𝑚\displaystyle f=1+O(r^{2-m}) et qg,h(Z)=O(r1m)subscript𝑞𝑔𝑍𝑂superscript𝑟1𝑚\displaystyle q_{g,h}(Z)=O(r^{1-m}), donc fqg,h(Z)=qg,h(Z)+O(r32m)𝑓subscript𝑞𝑔𝑍subscript𝑞𝑔𝑍𝑂superscript𝑟32𝑚\displaystyle fq_{g,h}(Z)=q_{g,h}(Z)+O(r^{3-2m}). Ainsi, d’après le calcul précédent, nous avons la formule suivante :

qg~,h(Z)=qg,h(Z)12|α~|h2df+(1m)2df,α~hα~+O(r32m).subscript𝑞~𝑔𝑍subscript𝑞𝑔𝑍12superscriptsubscript~𝛼2𝑑𝑓1𝑚2subscript𝑑𝑓~𝛼~𝛼𝑂superscript𝑟32𝑚\displaystyle\displaystyle q_{\widetilde{g},h}(Z)=q_{g,h}(Z)-\frac{1}{2}|\widetilde{\alpha}|_{h}^{2}df+\frac{(1-m)}{2}\langle df,\widetilde{\alpha}\rangle_{h}\widetilde{\alpha}+O(r^{3-2m}). (35)

Enfin, en intégrant la formule (35) sur les sphères de rayon R𝑅\displaystyle R de m+1superscript𝑚1\displaystyle\mathbb{R}^{m+1} et en passant à la limite supérieure, nous obtenons la formule souhaitée :

𝒬g~(Z)=𝒬g(Z)+12ωnLlim suprBrh((1m)df,α~hα~|α~|h2df).subscript𝒬~𝑔𝑍subscript𝒬𝑔𝑍12subscript𝜔𝑛𝐿subscriptlimit-supremum𝑟subscriptsubscriptsubscript𝐵𝑟1𝑚subscript𝑑𝑓~𝛼~𝛼superscriptsubscript~𝛼2𝑑𝑓\displaystyle\displaystyle{\mathcal{Q}}_{\widetilde{g}}(Z)={\mathcal{Q}}_{g}(Z)+\frac{1}{2\omega_{n}L}\limsup_{r\rightarrow\infty}\int_{\partial B_{r}}\ast_{h}\big{(}(1-m)\langle df,\widetilde{\alpha}\rangle_{h}\widetilde{\alpha}-|\widetilde{\alpha}|_{h}^{2}df\big{)}. (36)

Soit (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) une structure de Weyl ALF. Nous savons comment évolue la forme de Lee de D𝐷\displaystyle D relativement à deux métriques distinctes de c𝑐\displaystyle c. Pour g~~𝑔\displaystyle\widetilde{g} et g𝑔\displaystyle g dans c𝑐\displaystyle c telles que g~=fg~𝑔𝑓𝑔\displaystyle\widetilde{g}=fg, nous avons :

θg~=θgdf2f.subscript𝜃~𝑔subscript𝜃𝑔𝑑𝑓2𝑓\displaystyle\displaystyle\theta_{\widetilde{g}}=\theta_{g}-\frac{df}{2f}. (37)

Nous sommes alors en mesure de démontrer que la masse conforme de (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) ne dépend pas de la métrique adaptée choisie.

Proposition 3.5.

Soit (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) une structure de Weyl ALF. Soient g1subscript𝑔1\displaystyle g_{1} et g2subscript𝑔2\displaystyle g_{2} deux métriques adaptées à (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D). Nous avons :

mhD(g1)=mhD(g2).subscriptsuperscript𝑚𝐷subscript𝑔1subscriptsuperscript𝑚𝐷subscript𝑔2\displaystyle\displaystyle m^{D}_{h}(g_{1})=m^{D}_{h}(g_{2}).
Démonstration.

D’après la proposition 3.3, il existe f𝑓\displaystyle f dans \displaystyle\mathscr{F} telle que g2=fg1subscript𝑔2𝑓subscript𝑔1\displaystyle g_{2}=fg_{1}. La formule (37) et la proposition 3.4 nous donnent alors :

mhD(g2)=mhD(g1)subscriptsuperscript𝑚𝐷subscript𝑔2subscriptsuperscript𝑚𝐷subscript𝑔1\displaystyle\displaystyle m^{D}_{h}(g_{2})=m^{D}_{h}(g_{1}) +12ωnLlim suprBrh((1m)df,α~Zhα~Z|α~Z|h2df)12subscript𝜔𝑛𝐿subscriptlimit-supremum𝑟subscriptsubscriptsubscript𝐵𝑟1𝑚subscript𝑑𝑓subscript~𝛼𝑍subscript~𝛼𝑍superscriptsubscriptsubscript~𝛼𝑍2𝑑𝑓\displaystyle\displaystyle+\frac{1}{2\omega_{n}L}\limsup_{r\rightarrow\infty}\int_{\partial B_{r}}\ast_{h}\big{(}(1-m)\langle df,\widetilde{\alpha}_{Z}\rangle_{h}\widetilde{\alpha}_{Z}-|\widetilde{\alpha}_{Z}|_{h}^{2}df\big{)}
12ωnLlim suprBr1fh((1m)df,α~Zhα~Z|α~Z|h2df).12subscript𝜔𝑛𝐿subscriptlimit-supremum𝑟subscriptsubscript𝐵𝑟subscript1𝑓1𝑚subscript𝑑𝑓subscript~𝛼𝑍subscript~𝛼𝑍superscriptsubscriptsubscript~𝛼𝑍2𝑑𝑓\displaystyle\displaystyle-\frac{1}{2\omega_{n}L}\limsup_{r\rightarrow\infty}\int_{\partial B_{r}}\frac{1}{f}\ast_{h}\big{(}(1-m)\langle df,\widetilde{\alpha}_{Z}\rangle_{h}\widetilde{\alpha}_{Z}-|\widetilde{\alpha}_{Z}|_{h}^{2}df\big{)}.

De plus, d’après le lemme 2.1.132113\displaystyle 2.1.13 page 519519\displaystyle 519 de [12], pour toute fonction f𝑓\displaystyle f dans \displaystyle\mathscr{F} et pour toute n𝑛\displaystyle n-forme ω𝜔\displaystyle\omega sur M𝑀\displaystyle M telles que ω=O(r1m)𝜔𝑂superscript𝑟1𝑚\displaystyle\omega=O(r^{1-m}), nous avons :

lim suprBr1fω=lim suprBrω,subscriptlimit-supremum𝑟subscriptsubscript𝐵𝑟1𝑓𝜔subscriptlimit-supremum𝑟subscriptsubscript𝐵𝑟𝜔\displaystyle\displaystyle\limsup_{r\rightarrow\infty}\int_{\partial B_{r}}\frac{1}{f}\omega=\limsup_{r\rightarrow\infty}\int_{\partial B_{r}}\omega,

Par conséquent, les deux derniers termes du calcul précédent s’annulent et nous obtenons :

mhD(g1)=mhD(g2).subscriptsuperscript𝑚𝐷subscript𝑔1subscriptsuperscript𝑚𝐷subscript𝑔2\displaystyle\displaystyle m^{D}_{h}(g_{1})=m^{D}_{h}(g_{2}).

Il nous reste a énoncer et démontrer le théorème de la masse positive conforme pour les structures de Weyl ALF.

Théoreme 3.6.

Soit (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) une structure de Weyl ALF de dimension m+1𝑚1\displaystyle m+1. Supposons que la courbure de Ricci de D𝐷\displaystyle D est positive. Alors la masse mhDsubscriptsuperscript𝑚𝐷\displaystyle m^{D}_{h} de (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) est une forme quadratique positive sur 𝒵𝒵\displaystyle\mathscr{Z}.

Démonstration.

Soient g𝑔\displaystyle g une métrique adaptée à (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) et gsuperscript𝑔\displaystyle\nabla^{g} la connexion de Levi-Civita de g𝑔\displaystyle g. Soient Z𝑍\displaystyle Z dans 𝒵𝒵\displaystyle\mathscr{Z} et α~Zsubscript~𝛼𝑍\displaystyle\widetilde{\alpha}_{Z} la forme duale de Z𝑍\displaystyle Z relativement à la métrique h\displaystyle h. Considérons la 11\displaystyle 1-forme αZsubscript𝛼𝑍\displaystyle\alpha_{Z} associée à α~Zsubscript~𝛼𝑍\displaystyle\widetilde{\alpha}_{Z} donnée par le lemme 2.4. Posons α=l4(m+1)2αZ=l3m2αZ𝛼superscript𝑙4𝑚12subscript𝛼𝑍superscript𝑙3𝑚2subscript𝛼𝑍\displaystyle\alpha=l^{\frac{4-(m+1)}{2}}\alpha_{Z}=l^{\frac{3-m}{2}}\alpha_{Z}, où l𝑙\displaystyle l est la section de L𝐿\displaystyle L correspondante à la métrique g𝑔\displaystyle g. Soit (Mr)subscript𝑀𝑟\displaystyle(M_{r}) une suite strictement croissante de compacts de M𝑀\displaystyle M tels que Mr=Brsubscript𝑀𝑟subscript𝐵𝑟\displaystyle\partial M_{r}=\partial B_{r}. D’après la formule de Bochner conforme 1.5, nous avons :

Mr(|Dα|2+RicD(α,α)|𝒟Dα|2)=MrδD(ζα),subscriptsubscript𝑀𝑟superscript𝐷𝛼2superscriptRic𝐷superscript𝛼superscript𝛼superscriptsuperscript𝒟𝐷𝛼2subscriptsubscript𝑀𝑟superscript𝛿𝐷subscript𝜁𝛼\displaystyle\displaystyle\int_{M_{r}}\big{(}|D\alpha|^{2}+{\mathrm{Ric}}^{D}(\alpha^{\sharp},\alpha^{\sharp})-|\mathscr{D}^{D}\alpha|^{2}\big{)}=-\int_{M_{r}}\delta^{D}(\zeta_{\alpha}),

ζα(X)=α,DXα+δD(α)XXdDαsubscript𝜁𝛼𝑋𝛼subscript𝐷𝑋𝛼superscript𝛿𝐷𝛼superscript𝑋𝑋superscript𝑑𝐷𝛼\displaystyle\zeta_{\alpha}(X)=\langle\alpha,D_{X}\alpha+\delta^{D}(\alpha)X^{\flat}-X\lrcorner d^{D}\alpha\rangle pour tous champs de vecteurs X𝑋\displaystyle X sur TM𝑇𝑀\displaystyle TM. Démontrons que le membre de droite de cette égalité converge vers la masse conforme de (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) lorsque r𝑟\displaystyle r tend vers l’infini. Nous commençons par exprimer la divergence conforme de ζαsubscript𝜁𝛼\displaystyle\zeta_{\alpha} relativement à la métrique g𝑔\displaystyle g. Notons que :

ζα(X)=α,DXα+δD(α)α(X)+dDα(α,X).subscript𝜁𝛼𝑋𝛼subscript𝐷𝑋𝛼superscript𝛿𝐷𝛼𝛼𝑋superscript𝑑𝐷𝛼superscript𝛼𝑋\displaystyle\displaystyle\zeta_{\alpha}(X)=\langle\alpha,D_{X}\alpha\rangle+\delta^{D}(\alpha)\alpha(X)+d^{D}\alpha(\alpha^{\sharp},X). (38)

D’après la formule (8), nous avons :

Dα=gα+(k1)θgααθg+c(α,θg)c𝐷𝛼superscript𝑔𝛼tensor-product𝑘1subscript𝜃𝑔𝛼tensor-product𝛼subscript𝜃𝑔𝑐𝛼subscript𝜃𝑔𝑐\displaystyle\displaystyle D\alpha=\nabla^{g}\alpha+(k-1)\theta_{g}\otimes\alpha-\alpha\otimes\theta_{g}+c(\alpha,\theta_{g})c

En contractant la formule ci-dessus par la 11\displaystyle 1-forme α𝛼\displaystyle\alpha de poids (3m)/23𝑚2\displaystyle(3-m)/2, nous obtenons :

α,DXα=α,Xgα+1m2|α|2θg.𝛼subscript𝐷𝑋𝛼𝛼subscriptsuperscript𝑔𝑋𝛼1𝑚2superscript𝛼2subscript𝜃𝑔\displaystyle\displaystyle\langle\alpha,D_{X}\alpha\rangle=\langle\alpha,\nabla^{g}_{X}\alpha\rangle+\frac{1-m}{2}|\alpha|^{2}\theta_{g}. (39)

D’après la formule (10), nous avons :

dDα=dα+(3m)2θgα.superscript𝑑𝐷𝛼𝑑𝛼3𝑚2subscript𝜃𝑔𝛼\displaystyle\displaystyle d^{D}\alpha=d\alpha+\frac{(3-m)}{2}\theta_{g}\wedge\alpha. (40)

Nous en déduisons immédiatement la formule :

dDα(α,)=dα(α,)+3m2θg,αα3m2|α|2θg.superscript𝑑𝐷𝛼superscript𝛼𝑑𝛼superscript𝛼3𝑚2subscript𝜃𝑔𝛼𝛼3𝑚2superscript𝛼2subscript𝜃𝑔\displaystyle\displaystyle d^{D}\alpha(\alpha^{\sharp},\cdot)=d\alpha(\alpha^{\sharp},\cdot)+\frac{3-m}{2}\langle\theta_{g},\alpha\rangle\alpha-\frac{3-m}{2}|\alpha|^{2}\theta_{g}. (41)

De la même façon que pour la formule (10), nous démontrons :

δD(α)=δ(α)(m+1)2θg,α.superscript𝛿𝐷𝛼𝛿𝛼𝑚12subscript𝜃𝑔𝛼\displaystyle\displaystyle\delta^{D}(\alpha)=\delta(\alpha)-\frac{(m+1)}{2}\langle\theta_{g},\alpha\rangle. (42)

Enfin, en utilisant les formules (39), (41) et (42) pour calculer ζαsubscript𝜁𝛼\displaystyle\zeta_{\alpha}, nous obtenons :

ζα(X)=ζαg(X)|α|2θg(X)+(1m)θg,αα(X),XTM,formulae-sequencesubscript𝜁𝛼𝑋subscriptsuperscript𝜁𝑔𝛼𝑋superscript𝛼2subscript𝜃𝑔𝑋1𝑚subscript𝜃𝑔𝛼𝛼𝑋for-all𝑋𝑇𝑀\displaystyle\displaystyle\zeta_{\alpha}(X)=\zeta^{g}_{\alpha}(X)-|\alpha|^{2}\theta_{g}(X)+(1-m)\langle\theta_{g},\alpha\rangle\alpha(X),\qquad\forall X\in TM, (43)

ζαg(X)=α,Xgα+δ(α)XXdαsubscriptsuperscript𝜁𝑔𝛼𝑋𝛼superscriptsubscript𝑋𝑔𝛼𝛿𝛼superscript𝑋𝑋𝑑𝛼\displaystyle\zeta^{g}_{\alpha}(X)=\langle\alpha,\nabla_{X}^{g}\alpha+\delta(\alpha)X^{\flat}-X\lrcorner d\alpha\rangle. Rappelons que lorsqu’une métrique g𝑔\displaystyle g est fixée, le fibré L𝐿\displaystyle L est trivialisé par la section l𝑙\displaystyle l de L𝐿\displaystyle L correspondante à g𝑔\displaystyle g. Nous avons alors l’identification suivante :

MrδD(ζα)=Mrδ(ζα)vg=Brg(ζα),subscriptsubscript𝑀𝑟superscript𝛿𝐷subscript𝜁𝛼subscriptsubscript𝑀𝑟𝛿subscript𝜁𝛼subscript𝑣𝑔subscript𝑔subscriptsubscript𝐵𝑟subscript𝜁𝛼\displaystyle\displaystyle-\int_{M_{r}}\delta^{D}(\zeta_{\alpha})=-\int_{M_{r}}\delta(\zeta_{\alpha})v_{g}=\int_{\partial B_{r}}\ast_{g}(\zeta_{\alpha}), (44)

vgsubscript𝑣𝑔\displaystyle v_{g} et gsubscript𝑔\displaystyle\ast_{g} sont respectivement la forme volume et l’opérateur de Hodge associés à g𝑔\displaystyle g et ζαsubscript𝜁𝛼\displaystyle\zeta_{\alpha} est identifié à une 11\displaystyle 1-forme réelle sur M𝑀\displaystyle M. La formule (44) et l’expression (43) de ζαsubscript𝜁𝛼\displaystyle\zeta_{\alpha}, nous donnent :

MrδD(ζα)=Brg(ζαZg)+Brg((1m)θg,αZgαZ|αZ|g2θg),subscriptsubscript𝑀𝑟superscript𝛿𝐷subscript𝜁𝛼subscript𝑔subscriptsubscript𝐵𝑟subscriptsuperscript𝜁𝑔subscript𝛼𝑍subscript𝑔subscriptsubscript𝐵𝑟1𝑚subscriptsubscript𝜃𝑔subscript𝛼𝑍𝑔subscript𝛼𝑍superscriptsubscriptsubscript𝛼𝑍𝑔2subscript𝜃𝑔\displaystyle\displaystyle-\int_{M_{r}}\delta^{D}(\zeta_{\alpha})=\int_{\partial B_{r}}\ast_{g}(\zeta^{g}_{\alpha_{Z}})+\int_{\partial B_{r}}\ast_{g}\big{(}(1-m)\langle\theta_{g},\alpha_{Z}\rangle_{g}\alpha_{Z}-|\alpha_{Z}|_{g}^{2}\theta_{g}\big{)}, (45)

,g\displaystyle\langle\,,\ \rangle_{g} est le produit scalaire sur les formes induit par g𝑔\displaystyle g. De plus, l’intégrale du terme g(ζαZ)subscript𝑔absentsubscript𝜁subscript𝛼𝑍\displaystyle\ast_{g}(\zeta_{\alpha_{Z}}) correspond au terme obtenu en intégrant la formule de Bochner riemannienne, et celui-ci converge vers la masse de la variété riemannienne ALF (M,g)𝑀𝑔\displaystyle(M,g). En effet, le lemme 88\displaystyle 8 page 943943\displaystyle 943 de [9] donne :

lim suprBrg(ζαZg)=ωnL𝒬h(Z).subscriptlimit-supremum𝑟subscript𝑔subscriptsubscript𝐵𝑟subscriptsuperscript𝜁𝑔subscript𝛼𝑍subscript𝜔𝑛𝐿subscript𝒬𝑍\displaystyle\displaystyle\limsup_{r\rightarrow\infty}\int_{\partial B_{r}}\ast_{g}(\zeta^{g}_{\alpha_{Z}})=\omega_{n}L\mathcal{Q}_{h}(Z). (46)

Les hypothèses de décroissance de θgsubscript𝜃𝑔\displaystyle\theta_{g}, de αZsubscript𝛼𝑍\displaystyle\alpha_{Z} et de la métrique g𝑔\displaystyle g nous donnent :

(1m)θg,αZgαZ|αZ|g2θg=(1m)θg,α~Zhα~Z|α~Z|h2θg+O(r32m).1𝑚subscriptsubscript𝜃𝑔subscript𝛼𝑍𝑔subscript𝛼𝑍superscriptsubscriptsubscript𝛼𝑍𝑔2subscript𝜃𝑔1𝑚subscriptsubscript𝜃𝑔subscript~𝛼𝑍subscript~𝛼𝑍superscriptsubscriptsubscript~𝛼𝑍2subscript𝜃𝑔𝑂superscript𝑟32𝑚\displaystyle\displaystyle(1-m)\langle\theta_{g},\alpha_{Z}\rangle_{g}\alpha_{Z}-|\alpha_{Z}|_{g}^{2}\theta_{g}=(1-m)\langle\theta_{g},\widetilde{\alpha}_{Z}\rangle_{h}\widetilde{\alpha}_{Z}-|\widetilde{\alpha}_{Z}|_{h}^{2}\theta_{g}+O(r^{3-2m}). (47)

Par conséquent, par passage à la limite supérieure dans l’équation (45), nous obtenons la formule suivante :

MδD(ζα)=ωnL(Qh(Z)+1ωnLlim suprBrh((1m)θg,α~Zhα~Z|α~Z|h2θg)).subscript𝑀superscript𝛿𝐷subscript𝜁𝛼subscript𝜔𝑛𝐿subscriptQ𝑍1subscript𝜔𝑛𝐿subscriptlimit-supremum𝑟subscriptsubscriptsubscript𝐵𝑟1𝑚subscriptsubscript𝜃𝑔subscript~𝛼𝑍subscript~𝛼𝑍superscriptsubscriptsubscript~𝛼𝑍2subscript𝜃𝑔\displaystyle\displaystyle-\int_{M}\delta^{D}(\zeta_{\alpha})=\omega_{n}L\Big{(}\mathrm{Q}_{h}(Z)+\frac{1}{\omega_{n}L}\limsup_{r\rightarrow\infty}\int_{\partial B_{r}}\ast_{h}\big{(}(1-m)\langle\theta_{g},\widetilde{\alpha}_{Z}\rangle_{h}\widetilde{\alpha}_{Z}-|\widetilde{\alpha}_{Z}|_{h}^{2}\theta_{g}\big{)}\Big{)}.

Nous voyons donc apparaître la masse de la structure de Weyl ALF (M,c,D)𝑀𝑐𝐷\displaystyle(M,c,D) et nous avons :

M(|Dα|2+RicD(α,α)|𝒟Dα|2)=ωnLmhD(Z).subscript𝑀superscript𝐷𝛼2superscriptRic𝐷superscript𝛼superscript𝛼superscriptsuperscript𝒟𝐷𝛼2subscript𝜔𝑛𝐿subscriptsuperscript𝑚𝐷𝑍\displaystyle\displaystyle\int_{M}\big{(}|D\alpha|^{2}+{\mathrm{Ric}}^{D}(\alpha^{\sharp},\alpha^{\sharp})-|\mathscr{D}^{D}\alpha|^{2}\big{)}=\omega_{n}Lm^{D}_{h}(Z). (48)

Il nous reste à montrer que M|𝒟Dα|2=0subscript𝑀superscriptsuperscript𝒟𝐷𝛼20\displaystyle\int_{M}|\mathscr{D}^{D}\alpha|^{2}=0. D’après les formules (40) et (42), nous avons :

𝒟Dα=δD(α)+dDα=(d+δ)αZm+12θg,αZg+3m2θgαZ.superscript𝒟𝐷𝛼superscript𝛿𝐷𝛼superscript𝑑𝐷𝛼𝑑𝛿subscript𝛼𝑍𝑚12subscriptsubscript𝜃𝑔subscript𝛼𝑍𝑔3𝑚2subscript𝜃𝑔subscript𝛼𝑍\displaystyle\displaystyle\mathscr{D}^{D}\alpha=\delta^{D}(\alpha)+d^{D}\alpha=(d+\delta)\alpha_{Z}-\frac{m+1}{2}\langle\theta_{g},\alpha_{Z}\rangle_{g}+\frac{3-m}{2}\theta_{g}\wedge\alpha_{Z}. (49)

Par construction, nous avons (d+δ)αZ=0𝑑𝛿subscript𝛼𝑍0\displaystyle(d+\delta)\alpha_{Z}=0. D’après les hypothèses de décroissance de θgsubscript𝜃𝑔\displaystyle\theta_{g}, nous avons donc θg,αZg=O(r22m)subscriptsubscript𝜃𝑔subscript𝛼𝑍𝑔𝑂superscript𝑟22𝑚\displaystyle\langle\theta_{g},\alpha_{Z}\rangle_{g}=O(r^{2-2m}) et θgαZ=O(r22m)subscript𝜃𝑔subscript𝛼𝑍𝑂superscript𝑟22𝑚\displaystyle\theta_{g}\wedge\alpha_{Z}=O(r^{2-2m}). Ainsi, nous obtenons :

lim suprBr|θg,αZg|2vg=lim suprBr|θgαZ|2vg=0.subscriptlimit-supremum𝑟subscriptsubscript𝐵𝑟superscriptsubscriptsubscript𝜃𝑔subscript𝛼𝑍𝑔2subscript𝑣𝑔subscriptlimit-supremum𝑟subscriptsubscript𝐵𝑟superscriptsubscript𝜃𝑔subscript𝛼𝑍2subscript𝑣𝑔0\displaystyle\displaystyle\limsup_{r\rightarrow\infty}\int_{\partial B_{r}}|\langle\theta_{g},\alpha_{Z}\rangle_{g}|^{2}v_{g}=\limsup_{r\rightarrow\infty}\int_{\partial B_{r}}|\theta_{g}\wedge\alpha_{Z}|^{2}v_{g}=0. (50)

L’égalité (50) et l’équation (49) donnent alors :

M|𝒟Dα|2=0.subscript𝑀superscriptsuperscript𝒟𝐷𝛼20\displaystyle\displaystyle\int_{M}|\mathscr{D}^{D}\alpha|^{2}=0. (51)

Nous déduisons des formules (48) et (51) la formule suivante :

M(|Dα|2+RicD(α,α))=ωnLmhD(Z).subscript𝑀superscript𝐷𝛼2superscriptRic𝐷superscript𝛼superscript𝛼subscript𝜔𝑛𝐿subscriptsuperscript𝑚𝐷𝑍\displaystyle\displaystyle\int_{M}\big{(}|D\alpha|^{2}+{\mathrm{Ric}}^{D}(\alpha^{\sharp},\alpha^{\sharp})\big{)}=\omega_{n}Lm^{D}_{h}(Z). (52)

Par conséquent, lorsque l’opérateur de Ricci est positif, la masse mhDsubscriptsuperscript𝑚𝐷\displaystyle m^{D}_{h} est une forme quadratique positive. ∎

Références

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  • [14] E. Witten, A New proof of the positive energy theorem, Commun. Math. Phys. 80 (1981), 381–402.