Comportement asymptotique des polynômes orthogonaux associés à un poids ayant un zéro d’ordre fractionnaire sur le cercle. Applications aux valeurs propres d’une classe de matrices aléatoires unitaires.
Résumé
Comportement asymptotique des polynômes orthogonaux
associés à un poids ayant un zéro fractionnaire sur le cercle. Applications
aux valeurs propres de certaines matrices aléatoires unitaires
Cet article s’intéresse aux polynômes orthogonaux
correspondant aux poids
de type où est une fonction suffisamment régulière et . On décrit le comportement asymptotique des coefficients et de la valeur en de ces polynômes
et de leur dérivées lorsque tend vers l’infini.
Ceci nous permet d’obtenir une asymptotique du noyau de Christofel-Darboux
associé à un tel poids et de calculer la loi conjointe des valeurs propres
d’une famille de matrices aléatoires unitaires. Les démonstrations des résultats
relatifs aux polynômes orthogonaux sont essentiellement basées sur les propriétés de l’inverse de la matrice de Toeplitz de symbole .
Abstract
Asymptotic behavior of orthogonal polynomials on the circle,
with respect to a weight having a fractional zero on the torus. Applications to the eigenvalues of certain unitary random matrices.
This paper is devoted to the orthogonal polynomial on the circle, with respect to
a weight of type where is a sufficiently smooth function and . We obtain an asymptotic expansion
of the coefficients of this polynomial and of for all integer .
These results allow us to obtain an asymptotic expansion of the associated Christofel-Darboux kernel, and to compute
the distribution of the eigenvalues of a family of random unitary matrices.
The proof of the resuts related with the orthogonal polynomials are essentialy based on the inversion of Toeplitz matrice associated to the symbol .
Mathematical Subject Classification (2000) Primaire
47B39; Secondaire 47BXX.
Mots clef
Inversion des matrices de Toeplitz , matrices aléatoires unitaires, Polynômes orthogonaux.
1 Introduction.
Il est bien connu qu’une matrice aléatoire est caractérisée par la loi de probabilité de la distribution de ses valeurs propres. Lorsqu’il s’agit d’étudier des matrices aléatoires unitaires, le cas le plus étudié est celui de l’ensemble circulaire de Dyson où cette densité est de la forme, pour une matrice unitaire (voir [5], [4], [6], [23]) :
Il faut remarquer que dans le cas des matrices aléatoires unitaires c’est bien sûr la
distibution des arguments des valeurs propres qu’on étudie.
Cet ensemble est considéré comme une bonne représentation des phénomènes physiques qui ont motivé initialement l’étude des matrices aléatoires. Il est naturel de chercher à l’étendre à un ensemble plus vaste où la loi des valeurs propres est de la forme ( voir [14] et [22]) :
(1) |
(ensemble circulaire de Dyson généralisé) où est une fonction positive, intégrable sur le tore. Alors que, dans le cas de l’ensemble circulaire de Dyson, la fonction de corrélation des arguments des valeurs propres se calcule en fonction des polynômes orthogonaux associés à la mesure de Haar du tore ([20]), dans le cas de l’ensemble circulaire de Dyson généralisé cette fonction de corrélation se calcule au moyen des noyaux de Christoffel-Darboux associés aux polynômes orthogonaux unitaires où )associés au poids . On définit généralement par (voir [19]) :
avec
On sait que, pour , on peut écrire aussi, si , et avec
Dans le cas unitaire, le lien entre ce noyau et la fonction de corrélation est rappelé dans le cours de la démonstration.
La fonction de corrélation étant définie, un des problèmes relatifs aux matrices aléatoires
est de déterminer la distribution des valeurs propres lorsque l’entier tend vers l’infini. Ce problème se subdivise
en fait en deux. D’une part il s’agit de déterminer la distribution des arguments de ces valeurs propres
sur un intervalle avec pour les matrices aléatoires unitaires ou la
distribution des valeurs propres elles-mêmes dans
l’intervalle pour les matrices aléatoires hermitiennes (voir [21], [22], [23]).
D’autre part on recherche cette distribution
au voisinage de zéro pour les matrices aléatoires unitaires, ou au voisinage de zéro ou de plus l’infini
pour les matrices aléatoires hermitiennes.
Dans le cas de matrices aléatoires Hermitiennes Gaussiennes et grâce à des résultats
qui ont été obtenus sur les polynômes orthogonaux qui leur sont associés (on peut consulter, par exemple, [1], [3], [11], [15] …), on dispose de nombreux renseignements sur la loi des valeurs propres “ au bord”
du spectre (c’est à dire les valeurs propres proches de zéro ou tendant vers l’infini).
Dans ce cadre Kuijlaars et Vanlessen [11] étudient des matrices aléatoires Gaussiennes
(hermitiennes) dont la loi des valeurs propres est donnée par
où un poids de la forme et une fonction potentielle qui peut par exemple être une fonction polynôme. Les auteurs de l’article montrent que la fonction de corrélation des valeurs propres autour de l’origine est donnée par un noyau de la forme
où les fonctions et sont les fonctions de Bessel usuelles.
Dans le présent article, nous obtenons un résultat du même type relativement à une classe de matrices aléatoires unitaires. En fait nous étudions les coefficients des polynômes orthogonaux de degré associés au symbole
(2) |
avec une fonction régulière sur le tore et . En effet nous obtenons dans un premier temps une expression asymptotique quand tens vers l’infini des coefficients des polynômes orthogonaux puis nous en
déduisons
la loi des arguments des valeurs propres au voisinage de l’origine quand tend vers l’infini.
Nous donnons d’abord (théorèmes 1 et 2)
l’asymptotique quand tend vers l’infini des coefficients des polynômes et .
Pour ce faire nous utilisons des méthodes basées sur des résultats antérieurs (se rapporter à [16] ou [17]).
Si l’on pose
notre énoncé se subdivise en trois parties qui correspondent à trois zones distinctes de l’ensemble des
indices. Nous donnons d’abord les indices qui correspondent ”aux bords” de l’ensemble des indices,
c’est à dire des entiers tels que
ou
et les indices qui se trouvent ”au coeur”
de l’ensemble des indices, ce qui correspond aux entiers tels que
avec .
Ces expressions nous permettent ensuite de calculer
l’asymptotique de et
(voir les théorèmes 1 et 4), pour un entier fixé.
Nous pouvons alors calculer une représentation asymptotique du noyau de
Christoffel-Darboux d’ordre associé au symbole
.
Si et , on a
(3) |
où est une fonction qui sera précisée plus loin (voir les théorèmes 5 et
6), et dont l’expression est différente selon que
ou que .
Notons maintenant les arguments contenus
dans l’intervalle d’une matrice aléatoire de taille
suivant la loi donnée dans l’égalité (1) avec un poids comme précisé en (2). Si l’on pose
les résultats précédents permettent d’établir, si (voir les théorèmes 5 et
6)
-
i)
où est une fonction définie au moyen du déterminant d’un opérateur de Fredholm de noyau .
-
ii)
Si est un entier supérieur ou égal à 2
Heuristiquement, cela signifie que lorsque tend vers l’infini il existe des valeurs propres de la forme
avec , mais qu’il n’en existe pas de la forme
avec pour .
La première partie de nos résultats se rapproche en le complétant dutravail de Martinez-Finkelstein, Mac-Laughin et Saff
qui dans [13] étudient une famille de polynômes orthogonaux orthogonaux pour le
poids
(4) |
où la fonction est suffisamment régulière et où vérifie les conditions de Szegö
(5) |
D ans l’article ([13]) ces auteurs donnent notamment
le comportement asymptotique de pour , et
étudient également les zéros des polynômes , leur principal outil de démonstration étant la méthode de Riemann-Hilbert.
A la fin de cet article, nous proposons un appendice dans lequel nous donnons des
tableaux de valeurs numériques permettant de comparer
et les quantités données dans les théorèmes
3 et 4 pour des valeurs de égales à
, , , , .
2 Notations et définitions. Enoncé des résultats
Avant d’énoncer nos principaux résultats, nous introduisons des notations et définitions.
2.1 Notations. Définitions
Etant donnée une fonction définie sur le cercle unité, on appelle matrice de Toeplitz de taille associée au symbole la matrice
(6) |
où
(7) |
désigne la suite des coefficients de Fourier de .
Le lien entre les matrices de Toeplitz et les
polynômes orthogonaux est bien connu
(voir, par exemple, [12]).
Ainsi nous avons
(8) |
Les polynômes sont souvent appelés polynômes prédicteurs. Comme le montre la relation ci dessus, leurs coefficients sont, à normalisation près, ceux de la première colonne de la matrice Ce sont d’abord ces coefficients que nous donnons dans les théorèmes 1 et 2.
D’autre part la relation
(9) |
implique que les coefficients des polynômes orthogonaux correspondent, à une normalisation près, aux termes de la dernière colonne de la matrice . Nous utiliserons la notation, pour tout dans
On notera (resp.) le sous-espace fermé de constitué des fonctions dont les coefficients de Fourier quand (resp. . On notera par les projecteurs orthogonaux respectifs.
Nous rappelons la définition de l’espace de Beurling. On commence par introduire la notion de poids de Beurling : une suite est dite poids de Beurling si elle satisfait aux trois propriétés suivantes
(10) |
La classe de Beurling associée au poids est alors définie comme suit
(11) |
Soit un symbole tel que
où est une fonction supposée être strictement positive sur cercle unité et appartenant à un espace de Beurling. Nous noterons la fonction analytique dans le disque unité ouvert, dite fonction extérieure, vérifiant
et la fonction de vérifiant
nous noterons par la suite des coefficients de Fourier de , et enfin pour alléger les notations nous supposerons .
2.2 Enoncé des résultats.
2.2.1 Polynômes orthogonaux
Nous nous intéressons, en premier lieu, au comportement asymptotique de la première colonne de l’inverse d’une matrice de Toeplitz . Nous donnons d’ abord un énoncé qui porte sur les coefficients situés sur les ” bords ” de la première colonne de l’inverse (voir [10]).
Théorème 1
Soit une matrice de Toeplitz dont le symbole s’écrit
où et où la fonction est supposée appartenir à une classe de Beurling avec pour tout entier . Pour tout entier naturel , tel que lorsque on a alors
i)
(12) |
avec si et avec si
ii)
(13) |
La convergence est uniforme sur tout intervalle et sur pour assez petit.
On a d’autre part l’énoncé suivant qui porte sur les éléments du ”coeur” de la première colonne de l’inverse ([16] et [17])
Théorème 2
Avec les hypothèses que nous nous sommes données, les termes calculés ci-dessus correspondent aux coefficients de . Ceux de en sont alors déduits à partir de la relation 9. Ce sont ces coefficients que nous donnons maintenant.
Corollaire 1
Comme nous l’avons rappelé dans l’introduction, le calcul du noyau de Christoffel-Darboux que nous nous proposons d’effectuer pour obtenir les noyaux annoncés nous oblige à déterminer avec précision les quantités et pour tout entier naturel . C’est ce que nous faisons dans les théorèmes 3 et 4. Il est à noter que ces résultats, bien que donnés seulement dans le cas d’une seule singularité, prolongent les résultats de [13], puisque dans cet article les valeurs prises en les singularités par les polynômes orthogonaux sont inaccessibles.
Théorème 3
Remarque 1
On peut remarquer que pour un entier strictement positif et suffisamment petit devant toujours avec l’hypothèse on a en fait
On obtient le même genre d’énoncé pour les polynômes orthogonaux.
Théorème 4
Remarque 2
On peut là aussi remarquer que pour un entier strictement positif suffisamment petit devant et toujours avec on a
2.2.2 Matrices aléatoires unitaires.
Soit maintenant une matrice aléatoire unitaire de taille . Notons les arguments des valeurs propres de que l’on suppose classés dans l’ordre croissant dans . On suppose que ces arguments ont pour densité de probabilité
avec et où est dans une classe de Beurling d’indice supérieur ou égal à . Nous posons ensuite où désigne la mesure de Dirac de support . Dans la suite nous supposerons enfin que et sont deux réels tels que . On a alors les énoncés suivants qui précisent la loi au voisinage de des valeurs propres des matrices aléatoires unitaires étudiées dans cet article.
Théorème 5
Soit . Posons, pour tout
Nous pouvons alors écrire, avec les hypothèses ci-dessus, et pour tout entier positif
(20) |
où et où est l’opérateur de Fredhom de noyau avec
-
—
si
-
—
et si ,
Remarque 3
On a en particulier le résultat
(21) |
Le théorème suivant permet d’envisager le cas où est négatif.
Théorème 6
Soit . Posons, pour tout
Nous pouvons alors écrire, avec les hypothèses du théorème 5,
(22) |
où où est l’opérateur de Fredhom de noyau avec
-
—
si
-
—
Ou encore si ,
Remarque 4
On a en toujours le cas particulier intéressant suivant
(23) |
Théorème 7
Pour tous entiers naturels et vérifiant et et pour tout réel tel que on a, toujours avec les mêmes hypothèses qu’au théorème 5
(24) |
3 Preuves des résultats
3.1 Preuve des théorèmes 1 et 2
Les points et du théorème 1 ont été démontrés dans [10]. La preuve est basée sur une formule explicite de l’inverse que nous avons obtenue dans un précédent travail ([16] ou [17]). Nous pouvons en effet écrire pour tout entier , , l’expression
(25) |
avec
où on a posé, pour
(26) |
où . Dans ([9]), Inoue montre que est approximé par une intégrale dont la valeur est . En combinant ce résultat à un théorème d’approximation de Bleher ([2]) permettant d’estimer l’écart entre l’intégrale et la somme, on obtient le développement
(27) |
Ces résultats permettent alors d’obtenir le point i) du théorème. Le point ii) est une conséquence de la relation de récurrence de Szegö (voir [7]) : pour
(28) |
où est appelé coefficient de Verblunsky. L’uniformité est une conséquence de l’uniformité de la formule 25.
3.2 Preuve du théorème 3
Au lieu de considérer nous considérons le polynôme prédicteur associé. La relation 9 montre que . Posons Ecrivons avec , , , avec un réel positif tendant vers zéro.. En utilisant le théorème 1 nous obtenons
Comme on a d’autre part
nous pouvons conclure
ou encore
Considérons maintenant la somme . Cette fois ci d’après le théorème 2 on a
Nous allons maintenant distinguer pour notre démonstration les cas et .
Le cas .
Nous pouvons écrire
Compte tenu de pour on obtient évidemment comme plus haut . D’où
Le cas .
Puisque on a tout de suite
et d’autre part
Puisque l’on a toujours on peut écrire
Calcul des dérivées
Démontrons maintenant la formule dans le cas où est un entier strictement positif. Avec les
mêmes notations que précédemment nous avons
Nous sommes ramenés à calculer avec , , , avec un réel positif tendant vers zéro.. En utilisant le théorème (1) nous obtenons
On obtient de même , et en utilisant le théorème (2) il est facile de vérifier que
ce qui achève la démonstration de ce cas.
3.3 Démonstration du théorème 4
Remarquons tout d’abord que bien sûr
Pour le calcul des dérivées d’ordre supérieur ou égal à un
nous allons là aussi devoir distinguer le cas positif du cas
négatif.
Là aussi trois cas sont à distinguer.
Supposons d’abord positif.
Considérons les sommes
dont la partie principale est en fait
Là aussi nous pouvons utiliser une décomposition
où est un réel strictement positif qui tend vers zéro. En utilisant le théorème 1 nous pouvons écrire
et l’on vérifie facilement que ce dernier terme est d’ordre . Nous avons de même
Il est là encore clair que ce terme est d’ordre Reste à calculer ce qui peut aussi s’écrire , ou encore avec le théorème 1
La formule d’Euler et Mac-Laurin et l’hypothèse tend vers zéro permettent de conclure
et finalement
Ce qui est l’énoncé attendu.
Nous allons maintenant traiter le cas négatif.
En introduisant la même décomposition que dans le cas précédent, considérons tout d’abord la somme
.
On a
On a d’autre part , si l’on pose
La troisième somme intervenant dans la décomposition étant clairement négligeable, on a finalement
ce qui donne immédiatement le résultat.
3.4 Preuve du théorème 5.
3.4.1 Déterminant des opérateurs de Fredholm dans
Pour dans nous posons
où pour tout entier tles fonctions et sont dans . Si est un intervalle on peut alors définir un opérateur sur en posant, pour tout dans ,
Il est alors connu (voir, par exemple, [8] ou [18] ) que est la quantité définie par
ou encore en posant que l’intégrale sur vaut 1 on peut écrire, de manière plus synthétique
De même on peut définir la trace de par
D’autre part si est une suite d’opérateurs ainsi définis qui converge vers un opérateur au sens des opérateurs sur , on peut poser
On sait que est alors un opérateur fixé (voir [8]) la fonction est une fonction entière sur dont le développement en série entière est donné par
Les coefficients étant définis par
Ce qui peut s’écrire aussi
On peut alors énoncer le résultat :
Propriété 1
L’opérateur est inversible si et seulement si .
3.4.2 Polynômes orthogonaux et fonction de corrélation
Considérons l’égalité
Nous pouvons écrire, pour un entier fixé
En effet la démonstration du théorème 3 permet d’obtenir , si , et en remarquant que :
uniformément par rapport à . Ce qui donne, toujours en utilisant le théorème 3
Ceci peut encore s’écrire
(29) |
avec
Si maintenant nous nous fixons un réel positif, il est clair que l’on peut choisir le réel tel que . Nous pouvons donc finalement écrire
(30) |
On obtient de même que
(31) |
Introduisons maintenant le noyau de Christofel-Darboux d’ordre , à savoir la quantité
où les sont des constantes de normalisations définies par
On sait que l’on peut écrire alors, si (voir [19])
En posant dans la formule ci-dessus on obtient, en utilisant les formules (29) et (31)
(32) |
avec si
Ou en posant
et en remplaçant et par un équivalent, il vient, toujours si ,
Pour connaître la valeur considérons la dérivée au point de la fonction définie par
La limite quand de est alors Ce qui donne, en posant ,
On sait d’autre part (voir [12]) qu’avec les notations du corollaire 1
c’est à dire
Nous avons d’autre part obtenu dans un précédent travail ( [16],[17]) que
Finalement l’hypothèse nous donne, avec ,
et si
Si maintenant on désigne par la fonction de corrélation définie par
avec
On sait qu’on a alors la relation fondamentale
Propriété 2
pour tout intervalle contenu dans et tout entier on a
(33) |
Des calculs classiques sur les polynômes orthogonaux donnent la relation
C’est à dire que
(34) |
On obtient donc finalement, en posant maintenant , et la formule
(35) |
En posant le changement de variables on obtient
(36) | ||||
ou encore
(37) |
avec,si
et si
En revenant à la définition des déterminants des opérateurs de Fredholm nous pouvons écrire
(38) |
Ce qui donne, au moyen d’un changement de variables,
(39) |
ou encore
(40) |
soit
(41) |
Et par passage à la limite on obtient finalement
(42) |
Ceci termine la démonstration du théorème 5. Le
deuxième point du théorème est alors la traduction du cas .
La démonstration du théorème 6 repose bien sûr sur les mêmes
idées que celle ci.
3.5 Démonstration du théorème 6
Nous pouvons de nouveau écrire
Comme dans le cas positif le théorème (3) permet donne alors pour :
Ce qui donne finalement, en utilisant les mêmes arguments que dans la démonstration précédente,
Tout ceci permet de conclure que
(43) | ||||
ou encore
(44) |
On obtient de même, en utilisant la relation que
(45) |
C’est à dire que
Désignons maintenant par le noyau de Christoffel-Darboux d’ordre . On pose de nouveau , et en on utilise les formules (43) et (45). On obtient alors,par les mêmes méthodes que précédemment, et pour
(46) |
avec
et
En remplaçant et par un équivalent, il vient si
La valeur pour s’obtient par un simple passage à la limite. Le reste de la démonstration est alors identique à celle du théorème 5.
3.6 Démonstration du théorème 7
Nous pouvons de nouveau écrire pour
Là aussi le théorème 3 permet d’obtenir :
Ce qui donne finalement
Ce qui peut aussi s’écrire
(47) |
On obtient de même que
(48) |
C’est à dire que
(49) | ||||
Ce qui permet de calculer les probabilités pour tous les entiers . En posant et on a
(50) |
En posant le changement de variables on obtient
ou encore
Puisque pour tout entier naturel la quantité tend vers zéro quand tend vers l’infini par continuité de la fonction il est clair que le résultat annoncé dans l’énoncé est acquis.
4 Appendice, résultats numériques
Dans chaque tableau la première colonne donne la deuxième colonne donne où est une constante induite par les résultats des théorèmes 3 et 4. Les valeurs de étudiés sont entre et . Rappelons que par rapport au corps de l’article .
4.0.1 d=-0.2750
11.7692 | 11.7688 |
11.7746 | 11.7742 |
11.7800 | 11.7796 |
11.7854 | 11.7850 |
11.7907 | 11.7904 |
11.7961 | 11.7958 |
11.8015 | 11.8011 |
11.8068 | 11.8065 |
11.8122 | 11.8118 |
11.8175 | 11.8172 |
1.8228 | 11.8225 |
1 11.8282 | 11.8279 |
11.8335 | 11.8332 |
11.8388 | 11.8385 |
11.8441 | 11.8438 |
11.8494 | 11.8491 |
11.8547 | 11.8544 |
11.8600 | 11.8597 |
11.8653 | 11.8650 |
11.8705 | 11.8703 |
11.8758 | 11.8756 |
11.8811 | 11.8809 |
11.8863 | 11.8861 |
11.8916 | 11.8914 |
11.8968 | 11.8967 |
11.9021 | 11.9019 |
11.9073 | 11.9071 |
11.9125 | 11.9124 |
11.9177 | 11.9176 |
11.9229 | 11.9228 |
11.9282 | 11.9281 |
11.9334 | 11.9333 |
11.9386 | 11.9385 |
11.9437 | 11.9437 |
11.9489 | 11.9489 |
11.9541 | 11.9541 |
11.9593 | 11.9592 |
11.9644 | 11.9644 |
11.9696 | 11.9696 |
11.9748 | 11.9747 |
11.9799 | 11.9799 |
4.0.2 d= -0.1500
5.4235 | 5.4234 |
5.4249 | 5.4247 |
5.4262 | 5.4261 |
5.4276 | 5.4274 |
5.4289 | 5.4288 |
5.4303 | 5.4301 |
5.4316 | 5.4315 |
5.4329 | 5.4328 |
5.4343 | 5.4342 |
5.4356 | 5.4355 |
5.4370 | 5.4368 |
5.4383 | 5.4382 |
5.4396 | 5.4395 |
5.4410 | 5.4408 |
5.4423 | 5.4422 |
5.4436 | 5.4435 |
5.4449 | 5.4448 |
5.4463 | 5.4462 |
5.4476 | 5.4475 |
5.4489 | 5.4475 |
5.4383 | 5.4382 |
5.4396 | 5.4395 |
5.4410 | 5.4408 |
5.4423 | 5.4422 |
5.4436 | 5.4435 |
5.4449 | 5.4448 |
5.4463 | 5.4462 |
5.4476 | 5.4475 |
5.4489 | 5.4475 |
5.4502 | 5.4475 |
5.4515 | 5.4501 |
5.4528 | 5.4515 |
5.4542 | 5.4541 |
5.4528 | 5.4554 |
5.4555 | 5.4567 |
5.4568 | 5.4580 |
5.4581 | 5.4593 |
5.4594 | 5.4606 |
5.4607 | 5.4620 |
5.4620 | 5.4633 |
5.4633 | 5.4646 |
5.4646 | 5.4659 |
5.4659 | 5.4672 |
5.4672 | 5.4685 |
5.4685 | 5.4697 |
5.4698 | 5.4710 |
5.4711 | 5.4723 |
5.4723 | 5.4736 |
5.4736 | 5.4749 |
5.4749 | 5.4762 |
5.4633 | 5.4646 |
5.4646 | 5.4659 |
5.4659 | 5.4672 |
5.4672 | 5.4685 |
5.4685 | 5.4697 |
5.4698 | 5.4710 |
5.4711 | 5.4723 |
5.4723 | 5.4736 |
5.4736 | 5.4749 |
5.4749 | 5.4762 |
4.0.3 d= -0.0250
2.3768 | 2.3768 |
2.3769 | 2.3769 |
2.3770 | 2.3770 |
2.3771 | 2.3771 |
2.3772 | 2.3772 |
2.3773 | 2.3773 |
2.3774 | 2.3774 |
2.3775 | 2.3775 |
2.3776 | 2.3776 |
2.3777 | 2.3777 |
2.3778 | 2.3778 |
2.3779 | 2.3779 |
2.3780 | 2.3780 |
2.3781 | 2.3781 |
2.3782 | 2.3782 |
2.3783 | 2.3783 |
2.3784 | 2.3784 |
2.3785 | 2.3785 |
2.3786 | 2.3786 |
2.3787 | 2.3787 |
2.3788 | 2.3787 |
2.3789 | 2.3788 |
2.3789 | 2.3789 |
2.3790 | 2.3790 |
2.3791 | 2.3791 |
2.3792 | 2.3792 |
2.3793 | 2.3793 |
2.3794 | 2.3794 |
2.3795 | 2.3795 |
2.3796 | 2.3796 |
2.3797 | 2.3797 |
2.3798 | 2.3798 |
2.3799 | 2.3799 |
2.3800 | 2.3800 |
2.3801 | 2.3801 |
2.3802 | 2.3802 |
2.3803 | 2.3803 |
2.3804 | 2.3804 |
2.3805 | 2.3805 |
2.3805 | 2.3805 |
2.3806 | 2.3806 |
4.0.4 d= 0.100
0.9706 | 0.9707 |
0.9704 | 0.9705 |
0.9702 | 0.9703 |
0.9701 | 0.9702 |
0.9699 | 0.9700 |
0.9698 | 0.9699 |
0.9696 | 0.9697 |
0.9695 | 0.9695 |
0.9693 | 0.9694 |
0.9691 | 0.9692 |
0.9690 | 0.9691 |
0.9688 | 0.9689 |
0.9687 | 0.9687 |
0.9685 | 0.9686 |
0.9684 | 0.9684 |
0.9682 | 0.9683 |
0.9680 | 0.9681 |
0.9679 | 0.9679 |
0.9677 | 0.9678 |
0.9676 | 0.9676 |
0.9674 | 0.9675 |
0.9673 | 0.9673 |
0.9671 | 0.9672 |
0.9670 | 0.9670 |
0.9668 | 0.9669 |
0.9667 | 0.9667 |
0.9665 | 0.9665 |
0.9664 | 0.9664 |
0.9662 | 0.9662 |
0.9661 | 0.9661 |
0.9659 | 0.9659 |
0.9658 | 0.9658 |
0.9656 | 0.9656 |
0.9654 | 0.9655 |
0.9653 | 0.9653 |
0.9651 | 0.9652 |
0.9650 | 0.9650 |
0.9648 | 0.9649 |
0.9647 | 0.9647 |
0.9646 | 0.9646 |
0.9644 | 0.9644 |
4.0.5 d= 0.2250
0.3566 | 0.3568 |
0.3565 | 0.3567 |
0.3563 | 0.3565 |
0.3562 | 0.3564 |
0.3561 | 0.3563 |
0.3559 | 0.3561 |
0.3558 | 0.3560 |
0.3557 | 0.3559 |
0.3556 | 0.3557 |
0.3554 | 0.3556 |
0.3553 | 0.3555 |
0.3552 | 0.3553 |
0.3551 | 0.3552 |
0.3549 | 0.3551 |
0.3548 | 0.3550 |
0.3547 | 0.3548 |
0.3546 | 0.3547 |
0.3544 | 0.3546 |
0.3543 | 0.3544 |
0.3542 | 0.3543 |
0.3541 | 0.3542 |
0.3539 | 0.3540 |
0.3538 | 0.3539 |
0.3537 | 0.3538 |
0.3536 | 0.3537 |
0.3535 | 0.3535 |
0.3533 | 0.3534 |
0.3532 | 0.3533 |
0.3531 | 0.3532 |
0.3530 | 0.3530 |
0.3528 | 0.3529 |
0.3527 | 0.3528 |
0.3526 | 0.3526 |
0.3525 | 0.3525 |
0.3524 | 0.3524 |
0.3522 | 0.3523 |
0.3521 | 0.3521 |
0.3520 | 0.3520 |
0.3519 | 0.3519 |
0.3518 | 0.3518 |
0.3517 | 0.3517 |
Références
- [1] P. Bleher and A. Its. Semiclassical asymptotics of orthogonal polynomials, Riemann- Hilbert problem, and universality in the matrix model. Ann. Math., 150:185–266, 1999.
- [2] P. M. Bleher. Inversion of Toeplitz matrices. Trans. Moscow Math. Soc., 2:201–224, 1981.
- [3] P. A. Deift, K. T. R. McLaughlin, T. Kriecherbauer, S Venakides, and X. Zhou. A riemann-Hilbert approach to asymptotic questions for orthogonal polynomials. J. Approx. Theory, 95:388–475, 1998.
- [4] F.J. Dyson. A Brownian-motion model for the eigenvalues of a random matrix. J. Math. Phys., 3:1191–1198, 1962.
- [5] F.J. Dyson. Statistical theory of the enrgy levels of complex systems,i-iii. J. Math. Phys., 3:140–156, 157–165, 166–175, 1962.
- [6] F.J. Dyson. The threefold way. Algebraic structure of symmetry groups and ensembles in quantum mechnics. J. Math. Phys., 3:1199–1215, 1962.
- [7] U. Grenander and G. Szegö. Toeplitz forms and their applications. Chelsea, New York, 2nd ed. edition, 1984.
- [8] N. Krupnik I. Gohberg, S. Goldberg. Operator Theory Advances and Applications. Traces and Determinants of Linear Operators,, volume 116. Birkaäuser Verlag, 2000.
- [9] A. Inoue. Asymptotics for the partial autocorrelation function of a fractionnal ARIMA process. Ann. Appl. Prob, 12:1471–1491, 2002.
- [10] D. Kateb, P. Rambour, and A. Seghier. Asymptotic behavior of the predictor polynomial associated to regular symbols. Prépublications de l’Université Paris-Sud, 2003.
- [11] A.B.J Kuijlaars and M. Vanlessen. universality for eigenvalue correlation at the origin of the spectrum,. Comm. Math. Phys., 243:163–191, 2003.
- [12] H.J. Landau. Maximum entropy and the moment problem. Bulletin (New Series) of the american mathematical society, 16(1):47–77, 1987.
- [13] A. Martinez-Finkelshtein, K. T. R McLaughlin, and E. B. Saff. Asymptotics of orthogonal polynomials with respect to an analytic weight with algebraic singularities on the circle. Internat. Math. Research Notices, 2006.
- [14] Taro Nagao and Miki Wadati. An Integration Methodon Generalized Circular Ensembles. Journal of the Physical Society of Japan., 61:1903–1909, 1992.
- [15] P.A.Deift. Orthogonal polynomials and random matrices: a Riemann-Hilbert approach. AMS, New York, 1998.
- [16] P. Rambour and A. Seghier. Inversion asymptotique des matrices de Toeplitz à symboles singuliers. Extension d’un résultat de H. Kesten. Prépublications de l’Université Paris-sud, 2003.
- [17] P. Rambour and A. Seghier. Inverse asymptotique des matrices de Toeplitz de symbole , et noyaux intégraux. Bulletin des Sciences Mathématiques, à paraître, 2008.
- [18] M. Reed and B. Simon. Methods of modern mathematical physics, I-IV. Academic Press, New York, 1997.
- [19] G. Szegö. Orthogonal polynomials. American Mathematical Society, colloquium̀ publication, Providence, Rhodes Island, 3nd edition, 1967.
- [20] C.A. Tracy and H. Widom. Introduction to random matrices, In: geometry and quantum aspects of integrable systems, pages 103–130. Springer-Verlag, Berlin, 1993.
- [21] C.A. Tracy and H. Widom. Level-spacing distibutions and the airy kernel. Commun. Math. Phys., 159:151–174, 1994.
- [22] C.A. Tracy and H. Widom. Correlation functions, cluster functions and spacing distribution for random matrices. J. Stat. Phys., 92:809–835, 1999.
- [23] C.A. Tracy and H. Widom. Universality of the distribution functions of random matrix theory. CRM Proceedings, 26:1251–264, 2000.