UNIVERSITÉ DE NICE–SOPHIA ANTIPOLIS – UFR Sciences

École Doctorale Sciences Fondamentales et Appliquées

THÈSE

pour obtenir le titre de

Docteur en Sciences

Spécialité : Mathématiques

présentée et soutenue par

Delphine DUPONT

Exemples de classification du champ des faisceaux pervers

Thèse dirigée par Philippe MAISONOBE
soutenue le 4 décembre 2008

Membres du jury :

A. D’Agnolo Professeur à l’Università degli Studi di Padova Rapporteur
A. Dimca Professeur à l’Université de Nice Examinateur
M. Granger Professeur à l’Université d’Angers Rapporteur
F. Loeser Professeur à l’École normale supérieure Rapporteur
Ph. Maisonobe Professeur à l’Université de Nice Directeur
I. Waschkies Maître de conférences à l’Université de Nice Examinateur

Laboratoire J.-A. Dieudonné

Université de Nice

Parc Valrose, 06108 NICE Cedex 2

À ma mère.

Remerciements

Au-delà de l’exercice, qu’il me paraît difficile d’exprimer justement toute ma gratitude. En relisant ces mots je les trouve bien en deçà de ce que j’éprouve.

Tout d’abord je tiens à remercier mon directeur, Philippe Maisonobe, sans qui je n’aurais pas commencé cette thèse. Sans lui je n’aurais jamais découvert les affres et les joies de cette théorie pas si perverse. Je voudrais aussi le remercier du temps qu’il a su me consacrer malgré sa lourde charge de directeur de laboratoire. Je le remercie aussi de ses nombreuses relectures de ma prose.

Je souhaite tout particulièrement remercier Ingo Waschkies, pour sa disponibilité même à des milliers de kilomètres, pour toutes ces longues discussions si enrichissantes, pour ces quelques “tu as raison” lâchés avec conviction après m’avoir obligé pour le convaincre, à pousser mon raisonnement bien plus loin que je ne l’avais fait, pour toutes ces idées dont il m’a fait si généreusement part. Enfin et ce n’est pas la moindre des choses pour ces re-re-re-re-re-relectures de ce texte. Je tiens encore à le remercier de son indéfectible franchise. Si ces remerciements, la soutenance ou pire le pot ne lui conviennent pas soyez assurés que j’en serais informée.

Je voudrais bien sûr remercier les trois rapporteurs de cette thèse, Andrea D’Agnolo, Michel Granger et François Loeser, d’avoir pris le temps de se pencher sur ce manuscrit, ainsi qu’Alexandru Dimca qui a accepté de faire partie du jury.

Je tiens aussi à remercier ici Georges Comte pour ses encouragements parfois sévères mais toujours bienveillants. Georges a été un de mes enseignants de licence et je me rappelle notamment d’une phrase lancée durant un td qui m’a, bien plus que n’importe quel discours sur les mathématiques, éclairée et encouragée à continuer dans ce sens. Je venais de comprendre qu’une chose que je connaissais bien, la dérivation, pouvait être vue autrement, comme une application linéaire, et que nous pouvions en déduire des informations supplémentaires. Il me rétorqua alors, avec un enthousiasme mêlé de la pointe de froideur qui le caractérise : “Mais c’est ça la puissance du formalisme”.

Pendant ces quatre années passées au laboratoire Dieudonné j’ai rencontré nombre de personnes qui sont aujourd’hui devenues mes amis. Quand les temps étaient difficiles, quand les mathématiques se faisaient indéchiffrables, j’avais au moins le plaisir de les y retrouver. Je pense bien sûr par ordre chronologique à Guillaume, Ti Ha, Maëlle, Marcello, Xavier, Pierre, Patrick, Marc, Fabien, Michel, Hugues et tous les autres. Je n’oublie, bien sûr, pas Marie, le partage de nos expériences douloureuses a été un véritable réconfort.

Il me reste encore tant de gens à remercier. Toutes ces personnes rencontrées dans les conférences et qui ont montré un intérêt pour mon travail, tous ces professeurs qui m’ont encouragé et tellement appris, tous ces amis rencontrés durant mes études, ma famille.

Enfin je tiens à remercier Violaine et Feres de ce qu’ils sont et de ce qu’ils savent être pour moi.

Introduction

La catégorie abélienne des faisceaux pervers 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X} sur un espace topologique X𝑋X a été introduite par A. Beilinson, J. Bernstien, P. Deligne et O. Gabber dans  [1]. Elle joue un rôle important dans de nombreuses branches des mathématiques, notamment en géométrie algébrique et en théorie des représentations. L’un des intérêts majeur est dû au théorème de Riemann-Hilbert qui établit, dans le cas où X𝑋X est une variété analytique complexe, l’équivalence entre 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X} et la catégorie des 𝒟𝒟\mathcal{D}-modules holonômes réguliers. La catégorie des faisceaux pervers est définie comme sous-catégorie pleine de la catégorie dérivée des faisceaux à cohomologie constructible. Cette définition nécessite donc un langage algébrique très avancé et plusieurs méthodes ont été développées pour en donner, dans le cas où la stratification est fixée, une description élémentaire.

Plusieurs descriptions par des catégories de représentations de carquois se font sur un espace topologique particulier muni d’une stratification fixée. Rappelons qu’un carquois est un graphe orienté et qu’une représentation est un foncteur de ce graphe dans la catégorie des espaces vectoriels.
Un premier exemple de cette approche est donné par A. Galligo, M. Granger et Ph. Maisonobe qui, dans [7], démontrent l’équivalence de la catégorie des faisceaux pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} relativement à un croisement normal avec une sous-catégorie pleine, notée 𝒞nsubscript𝒞𝑛\mathcal{C}_{n}, de la catégorie de représentations du carquois associé à un hypercube. En utilisant une méthode similaire Ph. Maisonobe démontre, dans [15], le même type de résultat avec X=2𝑋superscript2X={\mathds{C}}^{2} stratifié par une courbe plane. On peut aussi citer T. Braden et M. Grinberg qui, en utilisant la théorie des faisceaux pervers microlocaux, décrivent, dans [3], la catégorie 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X}X𝑋X est un espace de matrices stratifié par le rang. Citons S. Khoroshkin et A. Varchenko, dans [11], ils considèrent X=n𝑋superscript𝑛X={\mathds{C}}^{n} muni de la stratification ΣΣ\Sigma donnée par un arrangement d’hyperplans. Ils définissent un foncteur pleinement fidèle de la catégorie des repésentations du carquois associé à ΣΣ\Sigma dans la catégorie des 𝒟𝒟\mathcal{D}-modules holonômes réguliers. Un autre exemple de ce type est démontré dans [8] par Gudiel Rodrìguez et L. Narvàez Macarro.
D’autres méthodes, plus générales mais du même coup moins explicites, consistent à décrire la catégorie 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X} dans le cas où X𝑋X est un espace de Thom-Mather. Citons par exemple R. MacPherson et K. Vilonen, dans [13]. C’est d’ailleurs en itérant ce processus que H. Larrouy démontre dans sa thèse [12] l’équivalence entre 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X} et une catégorie de représentations de carquois, pour X𝑋X une variété torique affine.

Les résultats que nous venons de citer ne tiennent pas compte du caractère local des faisceaux pervers. Rappelons, en effet, que les faisceaux pervers sur un espace stratifié forment un champ. Autrement dit connaître un faisceau pervers sur un ouvert U𝑈U revient à le connaître sur un recouvrement ouvert. On peut donc s’attendre à ce qu’une caractérisation locale de la catégorie des faisceaux pervers par des catégories explicites de représentations de carquois puisse se recoller sur X𝑋X en une description simple de la catégorie globale des faisceaux pervers. Ceci permettra, par exemple, de décrire les faisceaux pervers sur un espace qui est localement un des espaces cités.

Récemment, D. Treumann a commencé à travailler dans cette direction. Il a donné dans [21] et [22] une description du champ des faisceaux pervers en s’appuyant sur le fait que le champ 𝔓Xsubscript𝔓𝑋\mathfrak{P}_{X} est un champ constructible (dont la restriction à chaque strate est localement constante). Il démontre que sous certaines conditions topologiques, la catégorie globale 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X} est équivalente à une catégorie de modules sur une algèbre de type fini. Il y arrive en recollant des descriptions locales qui s’inspirent de MacPherson et Vilonen qui ne sont pas des catégories de représentations de carquois explicites.

Le but de cette thèse est de montrer comment on peut recoller des descriptions élémentaires et explicites de faisceaux pervers en utilisant la théorie des champs. Pour cela on considère des espaces qui sont localement isomorphe à nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} stratifié par le croisement normal. C’est le cas des variétés toriques lisses stratifiées par l’action du tore et de 2superscript2{\mathds{C}}^{2} stratifié par un arrangement générique de droites. Notre modèle local est donc l’équivalence de catégories démontrées par A. Galligo, M. Granger et Ph. Maisonobe dans [7]. Il s’agit donc de généraliser cette équivalence de catégorie en une équivalence de champs puis de recoller ces équivalences.

Le premier chapitre est une présentation des objets avec lesquels nous travaillons. Nous donnons ainsi la définition et quelques propriétés essentielles des catégories de représentations de carquois. Pour décrire le champ des faisceaux pervers nous utilisons le langage des 222-catégories, c’est pourquoi nous y consacrons un paragraphe. Enfin nous introduisons la 222-catégorie des champs. Nous l’introduisons comme une généralisation des faisceaux en catégories.

Considérons X𝑋X un espace topologique muni d’une stratification ΣΣ\Sigma. Un faisceau pervers est un complexe de faisceau à cohomologie constructible, c’est à dire ces faisceaux de cohomologie sont localement constant sur chaque strate. Une approche naïve pour coder un faisceau pervers consisterai à considérer ses restrictions à chacune des strates et des données de recollement à préciser. Effectivement, considérons un faisceau constructible, on montrera dans le chapitre 2 qu’un faisceau sur X𝑋X est défini de manière unique par ses restrictions à chaque strate et pour chaque couple de strate un morphisme de recollement. Donc un faisceau constructible est codé par une représentation de carquois dont la combinatoire est donnée par la stratification. La situation pour les faisceaux pervers est plus compliqué car on travaille avec des complexes dans la catégorie dérivée. Par contre il s’avère que le champ des faisceaux pervers est un champ constructible pour ΣΣ\Sigma ce qui nous permet de raffiner cette approche naïve en considérant non plus un seul faisceau pervers mais la catégorie 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X}. Pour motiver notre classification des champs strictement constructibles dans le chapitre 3, nous nous intéressons tout d’abord dans le deuxième chapitre aux recollements de faisceaux et de faisceaux pervers sur un espace stratifié.
La première partie est la démonstration de l’équivalence entre la catégorie des faisceaux sur un espace stratifié 𝒮hX𝒮subscript𝑋\mathcal{S}h_{X} et une catégorie 𝒮Σsubscript𝒮Σ\mathcal{S}_{\Sigma} dont les objets sont donnés par :

  • pour toute strate, un faisceau sur cette strate,

  • pour tout couple de strate, un morphisme de recollement.

C’est une généralisation du fait qu’un faisceau est défini de manière unique par ses restrictions à un ouvert et à son fermé complémentaire ainsi qu’un morphisme de recollement. Ce résultat et sa preuve sont délibérément formulés dans un langage très formel pour permettre de les adapter aux champs.

La deuxième partie de ce chapitre est un résultat sur le recollement de faisceaux pervers qui est une variante explicite d’un résultat démontré par MacPherson et Vilonen dans [13]. Nous n’utilisons pas cette partie dans la suite de la thèse.

Le chapitre 333 est une étude de la 222-catégorie des champs sur un espace stratifié 𝔖tX𝔖subscript𝑡𝑋\mathfrak{S}t_{X}.
Dans un premier temps, nous généralisons le théorème démontré dans la première partie du chapitre précédent. On définit une 222-catégorie, 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma}, sur le même modèle que 𝒮Σsubscript𝒮Σ\mathcal{S}_{\Sigma}. Ainsi un objet de cette 222-catégorie est donné par :

  • pour toute strate, Sksubscript𝑆𝑘S_{k}, un champ ksubscript𝑘\mathfrak{C}_{k} sur cette strate,

  • pour tout couple de strates (Sk,Sl)subscript𝑆𝑘subscript𝑆𝑙(S_{k},S_{l}) tel que SkS¯lsubscript𝑆𝑘subscript¯𝑆𝑙S_{k}\subset\overline{S}_{l}, un foncteur de champ Flk:kik1ill:subscript𝐹𝑙𝑘subscript𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑙F_{lk}:\mathfrak{C}_{k}\rightarrow i_{k}^{-1}i_{l*}\mathfrak{C}_{l}iksubscript𝑖𝑘i_{k} et ilsubscript𝑖𝑙i_{l} sont les injections de respectivement Sksubscript𝑆𝑘S_{k} et Slsubscript𝑆𝑙S_{l} dans X𝑋X.

  • pour tout triplet de strates, un isomorphisme θklmsubscript𝜃𝑘𝑙𝑚\theta_{klm} de foncteurs de champs :

    ksubscript𝑘\textstyle{\mathfrak{C}_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Flksubscript𝐹𝑙𝑘\scriptstyle{F_{lk}}Fmksubscript𝐹𝑚𝑘\scriptstyle{F_{mk}}ik1illsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑙\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}\mathfrak{C}_{l}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ilFmlsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝐹𝑚𝑙\scriptstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}F_{ml}}  similar-to\scriptstyle{\sim}θklmsubscript𝜃𝑘𝑙𝑚\scriptstyle{\theta_{klm}}  ik1immsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{i_{k}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ηlmsubscriptsuperscript𝑖1𝑘subscript𝜂𝑙𝑚\scriptstyle{i^{-1}_{k}\eta_{lm}}ik1ilil1immsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}}

    qui vérifient des conditions de commutations.

Nous démontrons le théorème suivant.

Théorème 0.1.

Les deux 222-catégories 𝔖tX𝔖subscript𝑡𝑋\mathfrak{S}t_{X} et 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma} sont 222-équivalentes.

La démonstration du théorème s’inspire de notre démonstration dans le cas des faisceaux (voir chapitre 2), mais devient considérablement plus technique. Néanmoins l’idée de base reste simple : un champ sur X𝑋X est 222-limite projective de ses restrictions sur les strates où le système projectif doit coder les conditions de recollement. Remarquons que, contrairement au cas des faisceaux ou une démonstration élémentaire est possible, dans le cas des champs, l’approche formel est, dans la pratique, incontournable.

Dans la deuxième partie de ce chapitre nous introduisons la notion de champs constructibles et strictement constructibles relativement à une stratification fixée. Comme pour les faisceaux, un champ est constructible (resp. strictement constructible) si la restriction de ce champ à chaque strate est localement constante (resp. constante). Cette notion intervient parce que le champ 𝔓Xsubscript𝔓𝑋\mathfrak{P}_{X} est constructible et dans quelques cas même strictement constructible. On s’intéresse ensuite au cas particulier où X=n𝑋superscript𝑛X={\mathds{C}}^{n} et ΣΣ\Sigma est la stratification, dite du croisement normal, associée à l’ensemble {(z1,,zn)n|z1zn=0}conditional-setsubscript𝑧1subscript𝑧𝑛superscript𝑛subscript𝑧1subscript𝑧𝑛0\{(z_{1},\ldots,z_{n})\in{\mathds{C}}^{n}|z_{1}\ldots z_{n}=0\}. On démontrera que dans ce cas le champ 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}} est strictement constructible et qu’un champ strictement constructible sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} est défini de manière unique (à isomorphisme près) par la donnée :

  • pour toute strate SKsubscript𝑆𝐾S_{K}, d’une catégorie,

  • pour tout couple de strates (Sk,Sl)subscript𝑆𝑘subscript𝑆𝑙(S_{k},S_{l}) telles que SkS¯lsubscript𝑆𝑘subscript¯𝑆𝑙S_{k}\subset\overline{S}_{l}, d’un foncteur Flksubscript𝐹𝑙𝑘F_{lk},

  • pour tout triplet (Sk,Sl,Sm)subscript𝑆𝑘subscript𝑆𝑙subscript𝑆𝑚(S_{k},S_{l},S_{m}) de strates tel que SkS¯lS¯msubscript𝑆𝑘subscript¯𝑆𝑙subscript¯𝑆𝑚S_{k}\subset\overline{S}_{l}\subset\overline{S}_{m}, d’un isomorphisme de foncteurs.

Cette description particulièrement simple est déduit du théorème 0.1 et s’appuie sur le fait que les voisinages tubulaires des strates sont des fibrations triviales. L’argument clef est donnée par la proposition :

Proposition 0.2.

Si Lsubscript𝐿\mathfrak{C}_{L} est un champ constant sur la strate SLsubscript𝑆𝐿S_{L} alors le champ iK1iLLsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L} est constant, où iKsubscript𝑖𝐾i_{K} et iLsubscript𝑖𝐿i_{L} sont les injections des strates SKsubscript𝑆𝐾S_{K} et SLsubscript𝑆𝐿S_{L} dans X𝑋X.

Dans le cas du champ 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}}, on obtient que la restriction de ce champ aux strates de dimension k𝑘k est constante de fibre 𝒫ervnk𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑛𝑘\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{n-k}}, et que la fibre du champ iK1iLiL1𝔓nsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿superscriptsubscript𝑖𝐿1subscript𝔓superscript𝑛i_{K}^{-1}i_{L*}i_{L}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}} est équivalente à la catégorie 𝒫ervnl×lk𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscriptabsent𝑛𝑙superscript𝑙𝑘\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{*n-l}\times{\mathds{C}}^{l-k}}. On a alors la description suivante du champ des faisceaux pervers :

Théorème 0.3.

Le champ 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}} est équivalent à la donnée :

  • pour toute strate SKsubscript𝑆𝐾S_{K} de dimension k𝑘k, de la catégorie 𝒫ervnk𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑛𝑘\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{n-k}},

  • pour tout couple de strates (SK,SL)subscript𝑆𝐾subscript𝑆𝐿(S_{K},S_{L}) tel que SKS¯Lsubscript𝑆𝐾subscript¯𝑆𝐿S_{K}\subset\overline{S}_{L}, de la restriction :

    𝒫ervnk𝒫ervnl×lk𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑛𝑘𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscriptabsent𝑛𝑙superscript𝑙𝑘\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{n-k}}\rightarrow\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{*n-l}\times{\mathds{C}}^{l-k}}
  • pour tout triplet (Sk,Sl,Sm)subscript𝑆𝑘subscript𝑆𝑙subscript𝑆𝑚(S_{k},S_{l},S_{m}) de strates tel que SkS¯lS¯msubscript𝑆𝑘subscript¯𝑆𝑙subscript¯𝑆𝑚S_{k}\subset\overline{S}_{l}\subset\overline{S}_{m}, un isomorphisme de foncteur.

Dans le quatrième chapitre nous généralisons l’équivalence de Galligo, Granger et Maisonobe en une équivalence de champ. Dans un premier temps nous rappelons brièvement les résultats démontrés dans [7]. Nous rappelons ainsi la définition des catégories de représentations de carquois, 𝒞nsubscript𝒞𝑛\mathcal{C}_{n}, puis des équivalences αnsubscript𝛼𝑛\alpha_{n} :

αn:𝒫ervn𝒞n:subscript𝛼𝑛𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑛subscript𝒞𝑛\alpha_{n}:\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{n}}\longrightarrow\mathcal{C}_{n}

Dans la deuxième partie nous définissons un champ, nsubscriptsuperscript𝑛\mathfrak{C}_{{\mathds{C}}^{n}} de catégories de représentations de carquois équivalent à 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}}. Pour cela on considère le champ définit par la donnée :

  • pour toute strate SKsubscript𝑆𝐾S_{K} de dimension k𝑘k, de la catégorie 𝒞nksubscript𝒞𝑛𝑘\mathcal{C}_{n-k},

  • pour tout couple de strates (SK,SL)subscript𝑆𝐾subscript𝑆𝐿(S_{K},S_{L}) tel que SKS¯Lsubscript𝑆𝐾subscript¯𝑆𝐿S_{K}\subset\overline{S}_{L} , d’un foncteur “oubli”,

  • et enfin pour tout triplet de strates (SK,SL,SM)subscript𝑆𝐾subscript𝑆𝐿subscript𝑆𝑀(S_{K},S_{L},S_{M}) tel que SKS¯LS¯Msubscript𝑆𝐾subscript¯𝑆𝐿subscript¯𝑆𝑀S_{K}\subset\overline{S}_{L}\subset\overline{S}_{M} d’un isomorphisme de foncteur.

Puis nous démontrons le théorème suivant :

Théorème 0.4.

Les objets nsubscriptsuperscript𝑛\mathfrak{C}_{{\mathds{C}}^{n}} et 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}} sont équivalents.

Pour le démontrer nous considérons l’équivalence définie par la donnée pour toute strate de dimension k𝑘k de l’équivalence αnksubscript𝛼𝑛𝑘\alpha_{n-k}. Il s’avère techniquement difficile de démontrer que ces équivalences se recollent en un foncteur.

Enfin les deux derniers chapitres sont deux applications de cette équivalence de champs. Mais les stratégies diffèrent sensiblement.
Dans le chapitre 555 nous considérons 2superscript2{\mathds{C}}^{2} muni de la stratification donnée par un arrangement générique d’hyperplans. Cette stratification est localement un croisement normal, de plus les voisinages tubulaires des strates sont homéomorphes à des produits. On peut alors appliquer directement la construction faite aux chapitres précédents. L’étude des sections globales du champ ainsi défini nous donne alors une équivalence entre 𝒫ervΣ𝒫𝑒𝑟subscript𝑣Σ\mathcal{P}erv_{\Sigma} et une catégorie de représentation du carquois associé à la stratification. Cette étude nécessite la connaissance de la topologie de chaque strate.
Dans le chapitre 666, on s’intéresse aux variétés toriques lisses stratifiées par l’action du tore. Les variétés affines lisses sont des produits de {\mathds{C}} avec des superscript{\mathds{C}}^{*} stratifiés par le croisement normal. On sait donc caractériser 𝔓Xsubscript𝔓𝑋\mathfrak{P}_{X} sur les ouverts affines à l’aide de nos résultats du chapitre 4. Ici on montre que ces caractérisations locales se recollent en une équivalence de champ. La difficulté réside dans l’expression des isomorphismes de recollement torique et dans la compréhension de leur action sur le recollement des champs. Puis on explicite cette équivalence de champ au niveau des sections globales. Ceci nous permet d’établir une équivalence entre 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X} et une catégorie de représentations du carquois associé à l’éventail définissant X𝑋X.

Chapitre 1 Définitions et notations

Dans ce chapitre nous donnons les principales définitions et notations que nous allons utiliser.

1.1. Carquois

On donne dans ce paragraphe les définitions de carquois, carquois associé à une stratification et représentations de carquois.

Définition 1.1.

Un carquois Q𝑄Q est la donnée d’un ensemble de sommets I(Q):={s1,s2,,sp}assign𝐼𝑄subscript𝑠1subscript𝑠2subscript𝑠𝑝I(Q):=\{s_{1},s_{2},\cdots,s_{p}\} et pour tout couple de sommets non nécessairement différents d’un ensemble de flèches Arr(sα,sβ)𝐴𝑟𝑟subscript𝑠𝛼subscript𝑠𝛽Arr(s_{\alpha},s_{\beta}).

Soit X𝑋X un espace topologique muni d’une stratification S=αASα𝑆subscript𝛼𝐴subscript𝑆𝛼\displaystyle{S=\bigcup_{\alpha\in A}S_{\alpha}}.

Définition 1.2.

On note QSsubscript𝑄𝑆Q_{S} le carquois suivant :

  • À toute strate, Sαsubscript𝑆𝛼S_{\alpha} on associe un sommet sαsubscript𝑠𝛼s_{\alpha},

  • Soient sαsubscript𝑠𝛼s_{\alpha} et sβsubscript𝑠𝛽s_{\beta} deux sommets, on a :

    Arr(sα,sβ)={{aαβ}si Sα est une strate incidente à Sβ de codimension 1{aαβ}si Sβ est une strate incidente à Sα de codimension 1sinon𝐴𝑟𝑟subscript𝑠𝛼subscript𝑠𝛽casessubscript𝑎𝛼𝛽si Sα est une strate incidente à Sβ de codimension 1subscript𝑎𝛼𝛽si Sβ est une strate incidente à Sα de codimension 1sinonArr(s_{\alpha},s_{\beta})=\left\{\begin{array}[]{ll}\{a_{\alpha\beta}\}&\text{si\leavevmode\nobreak\ $S_{\alpha}$ est une strate incidente \`{a} $S_{\beta}$ de codimension $1$}\\ \{a_{\alpha\beta}\}&\text{si\leavevmode\nobreak\ $S_{\beta}$ est une strate incidente \`{a} $S_{\alpha}$ de codimension $1$}\\ \emptyset&\text{sinon}\end{array}\right.

Ainsi, entre deux sommets, il y a soit deux flèches orientés de façon opposée, soit aucune flèche.

Exemples :

  • Pour X={\mathds{C}}, muni de la stratification S={0}𝑆0superscriptS=\{0\}\cup{\mathds{C}}^{*} du croisement normal, Qsubscript𝑄Q_{{\mathds{C}}}, aussi noté Q1subscript𝑄1Q_{1}, est le carquois suivant :

    \textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}
  • Pour X=2𝑋superscript2X={\mathds{C}}^{2} muni de la stratification S𝑆S du croiement normal

    S=({0}×{0})(×{0})({0}××)𝑆00superscript00superscriptsuperscriptsuperscriptS=(\{0\}\times\{0\})\cup({\mathds{C}}^{*}\times\{0\})\cup(\{0\}\times{\mathds{C}}^{*}\cup{\mathds{C}}^{*}\times{\mathds{C}}^{*})

    Q2subscript𝑄superscript2Q_{{\mathds{C}}^{2}}, aussi noté Q2subscript𝑄2Q_{2}, est le carquois suivant :

    \textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}
  • Pour X=n𝑋superscript𝑛X={\mathds{C}}^{n} muni de la stratification S𝑆S associée au croisement normal {(z1,,zn)n|z1z2zn=0}conditional-setsubscript𝑧1subscript𝑧𝑛superscript𝑛subscript𝑧1subscript𝑧2subscript𝑧𝑛0\{(z_{1},\ldots,z_{n})\in{\mathds{C}}^{n}|z_{1}z_{2}\cdots z_{n}=0\}, le carquois Qnsubscript𝑄𝑛Q_{n} est un hypercube de dimension n𝑛n avec 2 flèches sur chacune des arrêtes.

  • Pour X=2𝑋superscript2X={\mathds{C}}^{2} muni de la stratification Ssuperscript𝑆S^{\prime} donnée par trois droites, D1subscript𝐷1D_{1}, D2subscript𝐷2D_{2} et D3subscript𝐷3D_{3} en position générique

    S=2\(iDi),Si=Di\(jiDj),Sij=DiDj,formulae-sequencesubscriptsuperscript𝑆\superscript2subscript𝑖subscript𝐷𝑖formulae-sequencesubscriptsuperscript𝑆𝑖\subscript𝐷𝑖subscript𝑗𝑖subscript𝐷𝑗subscriptsuperscript𝑆𝑖𝑗subscript𝐷𝑖subscript𝐷𝑗S^{\prime}_{\emptyset}={\mathds{C}}^{2}\backslash(\cup_{i}D_{i}),\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ S^{\prime}_{i}=D_{i}\backslash(\cup_{j\neq i}D_{j}),\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ S^{\prime}_{ij}=D_{i}\cap D_{j},

    le carquois QSsubscript𝑄superscript𝑆Q_{S^{\prime}} est le suivant :

    \textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}
  • Pour X=1𝑋subscript1X={\mathds{P}}_{1} muni de la stratification S𝑆S suivante :

    S={[x:y]x0,y0},S_{\emptyset}=\{[x:y]\mid x\neq 0,y\neq 0\},
    S1={[x:0]x0},S2={[0:y]y0},S_{1}=\{[x:0]\mid x\neq 0\},\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ S_{2}=\{[0:y]\mid y\neq 0\},

    le carquois Q1subscript𝑄subscript1Q_{{\mathds{P}}_{1}} est le suivant :

    \textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}
  • Pour X=2𝑋subscript2X={\mathds{P}}_{2} stratifié par l’action du tore, ie la stratification associée à {[z1:z2:z3]2|z1z2z3=0}\{[z_{1}:z_{2}:z_{3}]\in{\mathds{P}}_{2}|z_{1}z_{2}z_{3}=0\}, le carquois Q2subscript𝑄subscript2Q_{{\mathds{P}}_{2}} est le même que QSsubscript𝑄superscript𝑆Q_{S^{\prime}}.

Définition 1.3.

Une représentation d’un carquois Q𝑄Q est la donnée

  • pour tout sommet sαsubscript𝑠𝛼s_{\alpha} de Q𝑄Q d’un espace vectoriel Mαsubscript𝑀𝛼M_{\alpha} de dimension finie

  • pour toute arrête aArr(sα,sβ)𝑎𝐴𝑟𝑟subscript𝑠𝛼subscript𝑠𝛽a\in Arr(s_{\alpha},s_{\beta}), d’une application linéaire Masubscript𝑀𝑎M_{a} :

    Ma:EαEβ:subscript𝑀𝑎subscript𝐸𝛼subscript𝐸𝛽M_{a}:E_{\alpha}\longrightarrow E_{\beta}
Définition 1.4.

Soient R=({Eα},{Ma})𝑅subscript𝐸𝛼subscript𝑀𝑎R=(\{E_{\alpha}\},\{M_{a}\}) et T=({Eα},{Ma})𝑇subscriptsuperscript𝐸𝛼subscriptsuperscript𝑀𝑎T=(\{E^{\prime}_{\alpha}\},\{M^{\prime}_{a}\}) deux représentations d’un même carquois Q𝑄Q, un morphisme f𝑓f de R dans T est la donnée pour tout sommet sαsubscript𝑠𝛼s_{\alpha} de Q𝑄Q d’un ensemble d’applications linéaires :

fα:EαEα:subscript𝑓𝛼subscript𝐸𝛼subscriptsuperscript𝐸𝛼f_{\alpha}:E_{\alpha}\rightarrow E^{\prime}_{\alpha}

telles que, pour toute arrête aArr(sα,sβ)𝑎𝐴𝑟𝑟subscript𝑠𝛼subscript𝑠𝛽a\in Arr(s_{\alpha},s_{\beta}), le diagramme suivant commute :

Eαsubscript𝐸𝛼\textstyle{E_{\alpha}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Masubscript𝑀𝑎\scriptstyle{M_{a}}fαsubscript𝑓𝛼\scriptstyle{f_{\alpha}}Eαsubscriptsuperscript𝐸𝛼\textstyle{E^{\prime}_{\alpha}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Masubscriptsuperscript𝑀𝑎\scriptstyle{M^{\prime}_{a}}Eβsubscript𝐸𝛽\textstyle{E_{\beta}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}fβsubscript𝑓𝛽\scriptstyle{f_{\beta}}Eβsubscriptsuperscript𝐸𝛽\textstyle{E^{\prime}_{\beta}}

L’ensemble des représentations d’un carquois muni des morphismes est une catégorie abélienne. Pour un carquois Q donné, on notera R(Q)𝑅𝑄R(Q) cette catégorie.

1.2. Faisceaux pervers

Dans ce paragraphe nous rappelons rapidement la définition de la catégorie des faisceaux pervers sur un espace stratifié de Thom-Mather. Pour plus de précisions le lecteur pourra se rapporter à [1], [9] ou [4].

Soit X𝑋X un espace de Thom-Mather, muni de la stratification ΣΣ\Sigma, pour les définitions d’espace de Thom-Mather le lecteur peut se reporter à [20] ou [16]. Nous ne définissons la catégorie de faisceaux pervers que pour la perversité moyenne, ainsi nous supposons que tous les espaces sont de dimension pair.
Notons Db(𝒮hX)superscript𝐷𝑏𝒮subscript𝑋D^{b}(\mathcal{S}h_{X}) la catégorie dérivée des complexes de faisceaux sur X𝑋X dont la cohomologie est bornée.

Définition 1.5.

La catégorie 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X} des faisceaux pervers relativement à la stratification ΣΣ\Sigma est la sous-catégorie pleine de Db(𝒮hX)superscript𝐷𝑏𝒮subscript𝑋D^{b}(\mathcal{S}h_{X}) dont les objets sont les complexes de faisceaux superscript\mathcal{F}^{\bullet} satisfaisant les conditions suivantes :

  • Hk(iΣj1)superscript𝐻𝑘superscriptsubscript𝑖subscriptΣ𝑗1superscriptH^{k}(i_{\Sigma_{j}}^{-1}\mathcal{F}^{\bullet}) est un système local de rang fini sur toute strate,

  • Hk(iΣj1)=0superscript𝐻𝑘superscriptsubscript𝑖subscriptΣ𝑗1superscript0H^{k}(i_{\Sigma_{j}}^{-1}\mathcal{F}^{\bullet})=0 pour tout k>ndim(Σj)2𝑘𝑛dimensionsubscriptΣ𝑗2k>\frac{n-\dim(\Sigma_{j})}{2},

  • Hk(iΣj!)=0superscript𝐻𝑘superscriptsubscript𝑖subscriptΣ𝑗superscript0H^{k}(i_{\Sigma_{j}}^{!}\mathcal{F}^{\bullet})=0 pour tout k<ndim(Σj)2𝑘𝑛dimensionsubscriptΣ𝑗2k<\frac{n-\dim(\Sigma_{j})}{2}.

pour toute strate ΣjsubscriptΣ𝑗\Sigma_{j} et où iΣjsubscript𝑖subscriptΣ𝑗i_{\Sigma_{j}} est l’injection ΣjXsubscriptΣ𝑗𝑋\Sigma_{j}\hookrightarrow X.

Notons que dans la littérature la convention suivante existe aussi :

  • Hk(iΣj1)=0superscript𝐻𝑘superscriptsubscript𝑖subscriptΣ𝑗1superscript0H^{k}(i_{\Sigma_{j}}^{-1}\mathcal{F}^{\bullet})=0 pour tout k>dim(Σj)2𝑘dimensionsubscriptΣ𝑗2k>-\frac{\dim(\Sigma_{j})}{2},

  • Hk(iΣj!)=0superscript𝐻𝑘superscriptsubscript𝑖subscriptΣ𝑗superscript0H^{k}(i_{\Sigma_{j}}^{!}\mathcal{F}^{\bullet})=0 pour tout k<dim(Σj)2𝑘dimensionsubscriptΣ𝑗2k<-\frac{\dim(\Sigma_{j})}{2}.

Dans [7], A. Galligo, M. Granger, Ph Maisonobe, donne une formulation équivalente de ces conditions de perversité :

Proposition 1.6.

Un complexe \mathcal{F} de Db(𝒮hX)superscript𝐷𝑏𝒮subscript𝑋D^{b}(\mathcal{S}h_{X}) à cohomologie contructible relativement à ΣΣ\Sigma appartient à 𝒫ervΣ𝒫𝑒𝑟subscript𝑣Σ\mathcal{P}erv_{\Sigma} si et seulement si il vérifie les trois conditions suivantes :

  • i{0,1,,n2}hi()=0for-all𝑖0.1𝑛2superscript𝑖0\forall i\notin\{0,1,\cdots,\frac{n}{2}\}h^{i}(\mathcal{F})=0

  • le support du faisceau hi()superscript𝑖h^{i}(\mathcal{F}) est contenu dans :

    Σ¯ni=0jni2Σjsubscript¯Σ𝑛𝑖subscript0𝑗𝑛𝑖2subscriptΣ𝑗\overline{\Sigma}_{n-i}=\bigcup_{0\leq j\leq\frac{n-i}{2}}\Sigma_{j}
  • le complexe (RΓΣnj2)Σnj2evaluated-at𝑅subscriptΓsubscriptΣ𝑛𝑗2subscriptΣ𝑛𝑗2(R\Gamma_{\Sigma_{\frac{n-j}{2}}\mathcal{F}})\mid_{\Sigma_{\frac{n-j}{2}}} est concentré en degré supérieur ou égal à j𝑗j.

1.3. 222-catégories, 222-limites

Dans ce chapitre on rappelle la définition d’une 222-catégorie, d’un 222-foncteur et d’une 222-transformation. Puis on donne la définition d’une 222-limite projective et inductive. Dans la littérature ce que nous nommons 222-foncteur est souvent appelé pseudo-foncteur, notamment dans [2]. De même, les 222-limites sont souvent définies à partir d’un 222-foncteur qui a pour 222-catégorie source une simple catégorie. Nous donnons ici la définition plus générale à partir d’un 222-foncteur qui a pour source et pour but une 222-catégorie. Ce chapitre s’inspire largement du chapitre 7 de [2] et de l’annexe de l’article [23]. L’article [19] est aussi une référence standard.

Définition 1.7.

Une 222-catégorie est la donnée :

  • d’une classe d’objets : 𝐀,𝐁,𝐀𝐁\mathbf{A,\leavevmode\nobreak\ B},\ldots

  • d’une classe de 111-morphismes que nous appelons foncteurs :

    𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}}
  • d’une classe de 222-morphismes que nous appelons morphismes de foncteurs : 𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}ΨΨ\scriptstyle{\Psi}α𝛼\scriptstyle{\alpha}𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}}

satisfaisant les axiomes suivants :

  • \bullet

    Si ΦΦ\Phi et ΨΨ\Psi sont deux 111-morphismes :

    𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΨΨ\scriptstyle{\Psi}𝐂𝐂\textstyle{\mathbf{C}}

    alors la composition :

    𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΨΦΨΦ\scriptstyle{\Psi\Phi}𝐂𝐂\textstyle{\mathbf{C}}

    existe et est associative.

  • \bullet

    Si α𝛼\alpha et β𝛽\beta sont deux 222-morphismes :

    𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}ΦsuperscriptΦ\scriptstyle{\Phi^{\prime}}Φ′′superscriptΦ′′\scriptstyle{\Phi^{\prime\prime}}α𝛼\scriptstyle{\alpha}β𝛽\scriptstyle{\beta}𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}}

    alors la composée

    𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}ΨΨ\scriptstyle{\Psi}βα𝛽𝛼\scriptstyle{\beta\circ\alpha}𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}}

    est définie et est associative. On appel cette composée, composée verticale.

  • \bullet

    Si α𝛼\alpha et β𝛽\beta sont deux 222-morphismes :

    𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}ΦsuperscriptΦ\scriptstyle{\Phi^{\prime}}α𝛼\scriptstyle{\alpha}𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΨΨ\scriptstyle{\Psi}ΨsuperscriptΨ\scriptstyle{\Psi^{\prime}}β𝛽\scriptstyle{\beta}𝐂𝐂\textstyle{\mathbf{C}}

    alors la composée :

    𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΨΦΨΦ\scriptstyle{\Psi\Phi}ΨΦsuperscriptΨsuperscriptΦ\scriptstyle{\Psi^{\prime}\Phi^{\prime}}βα𝛽𝛼\scriptstyle{\beta\bullet\alpha}𝐂𝐂\textstyle{\mathbf{C}}

    est définie et associative. On l’appel la composée horizontale.

  • \bullet

    Si α𝛼\alpha, αsuperscript𝛼\alpha^{\prime}, β𝛽\beta et βsuperscript𝛽\beta^{\prime} sont quatre 222-morphismes :

    𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}ΦsuperscriptΦ\scriptstyle{\Phi^{\prime}}Φ′′superscriptΦ′′\scriptstyle{\Phi^{\prime\prime}}α𝛼\scriptstyle{\alpha}αsuperscript𝛼\scriptstyle{\alpha^{\prime}}𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΨΨ\scriptstyle{\Psi}ΨsuperscriptΨ\scriptstyle{\Psi^{\prime}}Ψ′′superscriptΨ′′\scriptstyle{\Psi^{\prime\prime}}β𝛽\scriptstyle{\beta}βsuperscript𝛽\scriptstyle{\beta^{\prime}}𝐂𝐂\textstyle{\mathbf{C}}

    alors on a l’égalité :

    (ββ)(αα)=(βα)(βα)superscript𝛽𝛽superscript𝛼𝛼superscript𝛽superscript𝛼𝛽𝛼(\beta^{\prime}\circ\beta)\bullet(\alpha^{\prime}\circ\alpha)=(\beta^{\prime}\bullet\alpha^{\prime})\circ(\beta\bullet\alpha)
  • \bullet

    Pour tout objet 𝐀𝐀\mathbf{A} il existe un 111-morphisme 𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Id𝐀𝐼subscript𝑑𝐀\scriptstyle{Id_{\mathbf{A}}}𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}}tel que pour tout 111-morphisme 𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}}on ait l’égalité :

    ΦId𝐀=Φ=Id𝐁ΦΦ𝐼subscript𝑑𝐀Φ𝐼subscript𝑑𝐁Φ\Phi Id_{\mathbf{A}}=\Phi=Id_{\mathbf{B}}\Phi

    et pour tout 111-morphisme 𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}}il existe un 222-morphisme ΦΦ\textstyle{\Phi\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}IdΦ𝐼subscript𝑑Φ\scriptstyle{Id_{\Phi}}ΦΦ\textstyle{\Phi}tel que :

    αIdΦ=Φ=IdΦα𝛼𝐼subscript𝑑ΦΦ𝐼subscript𝑑Φ𝛼\alpha\circ Id_{\Phi}=\Phi=Id_{\Phi}\circ\alpha
    IdΨIdΦ=IdΨΦ𝐼subscript𝑑Ψ𝐼subscript𝑑Φ𝐼subscript𝑑ΨΦId_{\Psi}\bullet Id_{\Phi}=Id_{\Psi\Phi}

Remarque.
Si 𝔄𝔄\mathfrak{A} est une 222-catégorie et 𝐀𝐀\mathbf{A} et 𝐁𝐁\mathbf{B} sont deux objets de 𝔄𝔄\mathfrak{A}, alors les 111-morphisme de 𝔄𝔄\mathfrak{A} entre 𝐀𝐀\mathbf{A} et 𝐁𝐁\mathbf{B} et les 222-morphismes de 𝔄𝔄\mathfrak{A} entre de tels 111-morphismes forment une catégorie notée 𝔄(𝐀,𝐁)𝔄𝐀𝐁\mathfrak{A}(\mathbf{A},\mathbf{B}).
Exemples

  • La catégorie 𝐂𝐚𝐭𝐂𝐚𝐭\mathbf{Cat} est une 222-catégorie dont les objets sont les petites catégories, les 111-morphismes les foncteurs et les 222-morphismes les transformations naturelles.

  • Toute catégorie 𝐂𝐂\mathbf{C} peut être vu comme une 222-catégorie notée 𝐂^^𝐂\hat{\mathbf{C}} :

    𝐂^{Les objets de 𝐂^ sont ceux de 𝐂.Les 1-morphismes de 𝐂^ sont les flèches de 𝐂.Les 2-morphismes de 𝐂^ sont les identités.Idf:ff.^𝐂casesLes objets de 𝐂^ sont ceux de 𝐂.Les 1-morphismes de 𝐂^ sont les flèches de 𝐂.Les 2-morphismes de 𝐂^ sont les identités.:𝐼subscript𝑑𝑓𝑓𝑓\hat{\mathbf{C}}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \left\{\begin{array}[]{l}\text{Les objets de $\hat{\mathbf{C}}$ sont ceux de $\mathbf{C}$.}\\ \text{Les $1$-morphismes de $\hat{\mathbf{C}}$ sont les fl\`{e}ches de $\mathbf{C}$.}\\ \text{Les $2$-morphismes de $\hat{\mathbf{C}}$ sont les identit\'{e}s.}\lx@xy@svg{\hbox{\raise 0.0pt\hbox{\kern 15.6288pt\hbox{\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\hbox{\vtop{\kern 0.0pt\offinterlineskip\halign{\entry@#!@&&\entry@@#!@\cr&\crcr}}}\ignorespaces{\hbox{\kern-15.6288pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{Id_{f}:f\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 1.0pt\hbox{\lx@xy@droprule}}\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.0pt\hbox{\lx@xy@droprule}}}}\ignorespaces{\hbox{\kern 39.6288pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1.5}\lx@xy@tip{-1.5}}}}}}{\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 1.0pt\hbox{\lx@xy@droprule}}\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.0pt\hbox{\lx@xy@droprule}}}}{\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 1.0pt\hbox{\lx@xy@droprule}}\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.0pt\hbox{\lx@xy@droprule}}}}{\hbox{\kern 39.6288pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{f}$}}}}}}}\ignorespaces}}}}\ignorespaces.\end{array}\right.
Définition 1.8.

Étant donné deux 222-catégories 𝔄𝔄\mathfrak{A} et 𝔅𝔅\mathfrak{B}, un 222-foncteur 𝔣:𝔄𝔅:𝔣𝔄𝔅\mathfrak{f}:\mathfrak{A}\rightarrow\mathfrak{B} est donné par :

  • pour tout objet 𝐀𝐀\mathbf{A} de 𝔄𝔄\mathfrak{A}, un objet 𝔣(𝐀)𝔣𝐀\mathfrak{f}(\mathbf{A}) de 𝔅𝔅\mathfrak{B},

  • pour tout 222-morphisme Φ:𝐀𝐁:Φ𝐀𝐁\Phi:\mathbf{A}\rightarrow\mathbf{B}, un 222-morphisme de 𝔅𝔅\mathfrak{B},

    𝔣(Φ):𝔣(𝐀)𝔣(𝐁),:𝔣Φ𝔣𝐀𝔣𝐁\mathfrak{f}(\Phi):\mathfrak{f}(\mathbf{A})\rightarrow\mathfrak{f}(\mathbf{B}),
  • pour toute transformation naturelle ΦΦ\textstyle{\Phi\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}α𝛼\scriptstyle{\alpha}ΨΨ\textstyle{\Psi}de 𝔄𝔄\mathfrak{A}, une transformation naturelle de 𝔅𝔅\mathfrak{B}, :𝔣(Φ):absent𝔣Φ\textstyle{:\mathfrak{f}(\Phi)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔣(α)𝔣𝛼\scriptstyle{\mathfrak{f}(\alpha)}𝔣(Ψ)𝔣Ψ\textstyle{\mathfrak{f}(\Psi)},

  • pour tout objet 𝐀𝐀\mathbf{A} de 𝔄𝔄\mathfrak{A}, un 111-isomorphisme 𝔣𝐀subscript𝔣𝐀\mathfrak{f}_{\mathbf{A}} :

    𝔣𝐀:Id𝔣(𝐀)𝔣(Id𝐀):subscript𝔣𝐀superscriptsimilar-to𝐼subscript𝑑𝔣𝐀𝔣𝐼subscript𝑑𝐀\mathfrak{f}_{\mathbf{A}}:Id_{\mathfrak{f}(\mathbf{A})}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}\mathfrak{f}(Id_{\mathbf{A}})
  • pour tout couple de 111-morphismes 𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΨΨ\scriptstyle{\Psi}𝐂𝐂\textstyle{\mathbf{C}}de 𝔄𝔄\mathfrak{A}, un 222-isomorphisme 𝔣(Ψ,ϕ)𝔣Ψitalic-ϕ\mathfrak{f}(\Psi,\phi) de 𝔅𝔅\mathfrak{B} :

    𝔣(𝐀)𝔣(Ψ)𝔣(Φ)𝔣(Ψϕ)𝔣(Ψ,Φ)𝔣(𝐂),𝔣𝐀𝔣Ψ𝔣Φ𝔣Ψitalic-ϕ𝔣ΨΦ𝔣𝐂\lx@xy@svg{\hbox{\raise 0.0pt\hbox{\kern 12.16669pt\hbox{\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\hbox{\vtop{\kern 0.0pt\offinterlineskip\halign{\entry@#!@&&\entry@@#!@\cr&\crcr}}}\ignorespaces{\hbox{\kern-12.16669pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{\mathfrak{f}(\mathbf{A})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 53.1694pt\raise 18.5pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.75pt\hbox{$\scriptstyle{\mathfrak{f}(\Psi)\mathfrak{f}(\Phi)}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{{}{}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 69.00276pt\raise 8.85pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{}}}}}\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 125.97725pt\raise 3.81897pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 57.40344pt\raise-18.5pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.75pt\hbox{$\scriptstyle{\mathfrak{f}(\Psi\phi)}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{{}{}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 69.00276pt\raise-8.84999pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{}}}}}\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 125.97725pt\raise-3.81897pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{\hbox{\hbox{\kern 1.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@droprule}}\hbox{\kern-1.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@droprule}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 69.00276pt\raise 0.00002pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.75pt\hbox{$\scriptstyle{\mathfrak{f}(\Psi,\Phi)}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{\hbox{\kern 69.00276pt\raise-8.84999pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1.5}\lx@xy@tip{-1.5}}}}}}{\hbox{\hbox{\kern 1.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@droprule}}\hbox{\kern-1.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@droprule}}}}{\hbox{\hbox{\kern 1.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@droprule}}\hbox{\kern-1.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@droprule}}}}{\hbox{\kern 125.9777pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{\mathfrak{f}(\mathbf{C})}$}}}}}}}\ignorespaces}}}}\ignorespaces,

qui vérifient les conditions suivantes :

  • \bullet

    𝔣(IdΦ)=Id𝔣(Φ)𝔣𝐼subscript𝑑Φ𝐼subscript𝑑𝔣Φ\mathfrak{f}(Id_{\Phi})=Id_{\mathfrak{f}(\Phi)}.

  • \bullet

    Le diagramme suivant commute :

    𝔣(Θ)𝔣(Ψ)𝔣(Φ)𝔣Θ𝔣Ψ𝔣Φ\textstyle{\mathfrak{f}(\Theta)\mathfrak{f}(\Psi)\mathfrak{f}(\Phi)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔣(Θ,Ψ)Id𝔣(Φ)𝔣ΘΨ𝐼subscript𝑑𝔣Φ\scriptstyle{\mathfrak{f}(\Theta,\Psi)\bullet Id_{\mathfrak{f}(\Phi)}}Id𝔣(Θ)𝔣(Ψ,Φ)𝐼subscript𝑑𝔣Θ𝔣ΨΦ\scriptstyle{Id_{\mathfrak{f}(\Theta)}\bullet\mathfrak{f}(\Psi,\Phi)}𝔣(ΘΨ)𝔣(Φ)𝔣ΘΨ𝔣Φ\textstyle{\mathfrak{f}(\Theta\Psi)\mathfrak{f}(\Phi)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔣(ΘΨ,Φ)𝔣ΘΨΦ\scriptstyle{\mathfrak{f}(\Theta\Psi,\Phi)}𝔣(Θ)𝔣(ΨΦ)𝔣Θ𝔣ΨΦ\textstyle{\mathfrak{f}(\Theta)\mathfrak{f}(\Psi\Phi)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔣(Θ,ΨΦ)𝔣ΘΨΦ\scriptstyle{\mathfrak{f}(\Theta,\Psi\Phi)}𝔣(ΘΨΦ).𝔣ΘΨΦ\textstyle{\mathfrak{f}(\Theta\Psi\Phi).}
  • \bullet

    Si α𝛼\alpha et β𝛽\beta sont deux transformations naturelles :

    𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}ΦsuperscriptΦ\scriptstyle{\Phi^{\prime}}Φ′′superscriptΦ′′\scriptstyle{\Phi^{\prime\prime}}α𝛼\scriptstyle{\alpha}β𝛽\scriptstyle{\beta}𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}}

    alors 𝔣(βα)=𝔣(β)𝔣(α)𝔣𝛽𝛼𝔣𝛽𝔣𝛼\mathfrak{f}(\beta\circ\alpha)=\mathfrak{f}(\beta)\circ\mathfrak{f}(\alpha).

  • Si α𝛼\alpha et β𝛽\beta sont deux transformations naturelles :

    𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}ΨΨ\scriptstyle{\Psi}βα𝛽𝛼\scriptstyle{\beta\circ\alpha}𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}}

    alors le diagramme suivant commute :

    𝔣(Ψ)𝔣(Φ)𝔣Ψ𝔣Φ\textstyle{\mathfrak{f}(\Psi)\mathfrak{f}(\Phi)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔣(β)𝔣(α)𝔣𝛽𝔣𝛼\scriptstyle{\mathfrak{f}(\beta)\bullet\mathfrak{f}(\alpha)}𝔣(Ψ,Φ)𝔣ΨΦ\scriptstyle{\mathfrak{f}(\Psi,\Phi)}𝔣(Ψ)𝔣(Φ)𝔣superscriptΨ𝔣superscriptΦ\textstyle{\mathfrak{f}(\Psi^{\prime})\mathfrak{f}(\Phi^{\prime})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔣(Ψ,Φ)𝔣superscriptΨsuperscriptΦ\scriptstyle{\mathfrak{f}(\Psi^{\prime},\Phi^{\prime})}𝔣(ΨΦ)𝔣ΨΦ\textstyle{\mathfrak{f}(\Psi\Phi)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔣(βα)𝔣𝛽𝛼\scriptstyle{\mathfrak{f}(\beta\bullet\alpha)}(ΨΦ).superscriptΨsuperscriptΦ\textstyle{\mathfrak{(}\Psi^{\prime}\Phi^{\prime}).}
  • Si ϕ:𝐀𝐁:italic-ϕ𝐀𝐁\phi:\mathbf{A}\rightarrow\mathbf{B} est un 111-morphisme, alors le diagramme suivant commute :

    𝔣(ϕ)𝔣italic-ϕ\textstyle{\mathfrak{f}(\phi)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔣(ϕ)𝔣𝐀𝔣italic-ϕsubscript𝔣𝐀\scriptstyle{\mathfrak{f}(\phi)\bullet\mathfrak{f}_{\mathbf{A}}}𝔣𝐁𝔣(ϕ)subscript𝔣𝐁𝔣italic-ϕ\scriptstyle{\mathfrak{f}_{\mathbf{B}}\bullet\mathfrak{f}(\phi)}similar-to\scriptstyle{\sim}Id𝔣(Φ)𝐼subscript𝑑𝔣Φ\scriptstyle{Id_{\mathfrak{f}(\Phi)}}𝔣(ϕ)𝔣(Id𝐀)𝔣italic-ϕ𝔣𝐼subscript𝑑𝐀\textstyle{\mathfrak{f}(\phi)\mathfrak{f}(Id_{\mathbf{A}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}similar-to\scriptstyle{\sim}𝔣(Id𝐀,ϕ)𝔣𝐼subscript𝑑𝐀italic-ϕ\scriptstyle{\mathfrak{f}(Id_{\mathbf{A}},\phi)}𝔣(Id𝐁)𝔣(ϕ)𝔣𝐼subscript𝑑𝐁𝔣italic-ϕ\textstyle{\mathfrak{f}(Id_{\mathbf{B}})\mathfrak{f}(\phi)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔣(ϕ,Id𝐁)𝔣italic-ϕ𝐼subscript𝑑𝐁\scriptstyle{\mathfrak{f}(\phi,Id_{\mathbf{B}})}similar-to\scriptstyle{\sim}𝔣(ϕ)=𝔣(Id𝐁ϕ)=𝔣(ϕId𝐁)𝔣italic-ϕ𝔣𝐼subscript𝑑𝐁italic-ϕ𝔣italic-ϕ𝐼subscript𝑑𝐁\textstyle{\mathfrak{f}(\phi)=\mathfrak{f}(Id_{\mathbf{B}}\circ\phi)=\mathfrak{f}(\phi\circ Id_{\mathbf{B}})}

Remarque.
Pour tout couple (𝐀,𝐁)𝐀𝐁(\mathbf{A},\mathbf{B}) d’objets de 𝔄𝔄\mathfrak{A} la donnée :

  • pour tout 111-morphisme ΦΦ\Phi du 111-morphisme 𝔣(Φ)𝔣Φ\mathfrak{f}(\Phi),

  • pour tout 222-morphisme α𝛼\alpha du 222-morphisme 𝔣(α)𝔣𝛼\mathfrak{f}(\alpha),

est un foncteur de la catégorie 𝔄(𝐀,𝐁)𝔄𝐀𝐁\mathfrak{A}(\mathbf{A},\mathbf{B}) dans la catégorie 𝔅(𝔣(𝐀),𝔣(𝐁))𝔅𝔣𝐀𝔣𝐁\mathfrak{B}\big{(}\mathfrak{f}(\mathbf{A}),\mathfrak{f}(\mathbf{B})\big{)} que l’on note 𝔣𝐀𝐁subscript𝔣𝐀𝐁\mathfrak{f}_{\mathbf{A}\mathbf{B}}.
On donne maintenant la définition d’une 222-transformation naturelle.

Définition 1.9.

Soient 𝔣:𝔄𝔅:𝔣𝔄𝔅\mathfrak{f}:\mathfrak{A}\rightarrow\mathfrak{B} et 𝔤:𝔄𝔅:𝔤𝔄𝔅\mathfrak{g}:\mathfrak{A}\rightarrow\mathfrak{B} deux 222-foncteurs entre les 222-catégories 𝔄𝔄\mathfrak{A} et 𝔅𝔅\mathfrak{B}. Une 222-transformation naturelle α:𝔣𝔤:𝛼𝔣𝔤\alpha:\mathfrak{f}\Rightarrow\mathfrak{g} est donnée par :

  • pour tout objet 𝐀𝐀\mathbf{A} de 𝔄𝔄\mathfrak{A} un 111-morphisme α𝐀:𝔣(𝐀)𝔤(𝐀):subscript𝛼𝐀𝔣𝐀𝔤𝐀\alpha_{\mathbf{A}}:\mathfrak{f}(\mathbf{A})\rightarrow\mathfrak{g}(\mathbf{A}),

  • pour tout 111-morphisme ϕ:𝐀𝐁:italic-ϕ𝐀𝐁\phi:\mathbf{A}\rightarrow\mathbf{B} un 222-isomorphisme αϕsubscript𝛼italic-ϕ\alpha_{\phi} :

    F(𝐀)𝐹𝐀\textstyle{F(\mathbf{A})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}G(ϕ)α𝐀𝐺italic-ϕsubscript𝛼𝐀\scriptstyle{G(\phi)\circ\alpha_{\mathbf{A}}}α𝐁F(ϕ)subscript𝛼𝐁𝐹italic-ϕ\scriptstyle{\alpha_{\mathbf{B}}\circ F(\phi)}αϕsubscript𝛼italic-ϕ\scriptstyle{\alpha_{\phi}}G(𝐁)𝐺𝐁\textstyle{G(\mathbf{B})}

Ces données doivent de plus vérifiées les conditions suivantes :

  • \bullet

    Pour tout 222-morphisme :

    𝐀𝐀\textstyle{\mathbf{A}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}ΨΨ\scriptstyle{\Psi}ε𝜀\scriptstyle{\varepsilon}𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}}

    le diagramme suivant commute :

    𝔤(ϕ)α𝐀𝔤italic-ϕsubscript𝛼𝐀\textstyle{\mathfrak{g}(\phi)\circ\alpha_{\mathbf{A}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}αϕsubscript𝛼italic-ϕ\scriptstyle{\alpha_{\phi}}𝔤(ε)Idα𝐀𝔤𝜀𝐼subscript𝑑subscript𝛼𝐀\scriptstyle{\mathfrak{g}(\varepsilon)\bullet Id_{\alpha_{\mathbf{A}}}}α𝐁𝔣(ϕ)subscript𝛼𝐁𝔣italic-ϕ\textstyle{\alpha_{\mathbf{B}}\circ\mathfrak{f}(\phi)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Idα𝐁𝔣(ε)𝐼subscript𝑑subscript𝛼𝐁𝔣𝜀\scriptstyle{Id_{\alpha_{\mathbf{B}}}\bullet\mathfrak{f}(\varepsilon)}𝔤(ψ)α𝐀𝔤𝜓subscript𝛼𝐀\textstyle{\mathfrak{g}(\psi)\circ\alpha_{\mathbf{A}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}αψsubscript𝛼𝜓\scriptstyle{\alpha_{\psi}}α𝐁𝔣(ψ)subscript𝛼𝐁𝔣𝜓\textstyle{\alpha_{\mathbf{B}}\circ\mathfrak{f}(\psi)}
  • \bullet

    Pour tout objet 𝐀𝐀\mathbf{A} de 𝔄𝔄\mathfrak{A} le diagramme suivant commute :

    α𝐀subscript𝛼𝐀\textstyle{\alpha_{\mathbf{A}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔣𝐀Idα𝐀subscript𝔣𝐀𝐼subscript𝑑subscript𝛼𝐀\scriptstyle{\mathfrak{f}_{\mathbf{A}}\bullet Id_{\alpha_{\mathbf{A}}}}Idα𝐀𝔤𝐀𝐼subscript𝑑subscript𝛼𝐀subscript𝔤𝐀\scriptstyle{Id_{\alpha_{\mathbf{A}}}\bullet\mathfrak{g}_{\mathbf{A}}}𝔣(Id𝐀)α𝐀𝔣𝐼subscript𝑑𝐀subscript𝛼𝐀\textstyle{\mathfrak{f}(Id_{\mathbf{A}})\circ\alpha_{\mathbf{A}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}αId𝐀subscript𝛼𝐼subscript𝑑𝐀\scriptstyle{\alpha_{Id_{\mathbf{A}}}}α𝐀𝔤(Id𝐀)subscript𝛼𝐀𝔤𝐼subscript𝑑𝐀\textstyle{\alpha_{\mathbf{A}}\circ\mathfrak{g}(Id_{\mathbf{A}})}
  • pour tout couple de 222-morphismes composables ϕ:𝐀𝐁:italic-ϕ𝐀𝐁\phi:\mathbf{A}\rightarrow\mathbf{B} et ψ:𝐁𝐂:𝜓𝐁𝐂\psi:\mathbf{B}\rightarrow\mathbf{C}, le diagramme suivant commute :

    𝔣(ψ)𝔣(ϕ)α𝐀𝔣𝜓𝔣italic-ϕsubscript𝛼𝐀\textstyle{\mathfrak{f}(\psi)\mathfrak{f}(\phi)\alpha_{\mathbf{A}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔣(ψ,ϕ)𝔣𝜓italic-ϕ\scriptstyle{\mathfrak{f}(\psi,\phi)}Id𝔣(ψ)αϕ𝐼subscript𝑑𝔣𝜓subscript𝛼italic-ϕ\scriptstyle{Id_{\mathfrak{f}(\psi)}\bullet\alpha_{\phi}}𝔣(ψ)α𝐁𝔤(ϕ)𝔣𝜓subscript𝛼𝐁𝔤italic-ϕ\textstyle{\mathfrak{f}(\psi)\alpha_{\mathbf{B}}\mathfrak{g}(\phi)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}αψId𝔤(ϕ)subscript𝛼𝜓𝐼subscript𝑑𝔤italic-ϕ\scriptstyle{\alpha_{\psi}\bullet Id_{\mathfrak{g}(\phi)}}α𝐂𝔤(ψ)𝔣(ϕ)subscript𝛼𝐂𝔤𝜓𝔣italic-ϕ\textstyle{\alpha_{\mathbf{C}}\mathfrak{g}(\psi)\mathfrak{f}(\phi)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Idα𝐂𝔤(ψϕ)𝐼subscript𝑑subscript𝛼𝐂𝔤𝜓italic-ϕ\scriptstyle{Id_{\alpha_{\mathbf{C}}}\bullet\mathfrak{g}(\psi\phi)}𝔣(ψϕ)α𝐀𝔣𝜓italic-ϕsubscript𝛼𝐀\textstyle{\mathfrak{f}(\psi\phi)\alpha_{\mathbf{A}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}αψϕsubscript𝛼𝜓italic-ϕ\scriptstyle{\alpha_{\psi\phi}}α𝐂𝔤(ψϕ)subscript𝛼𝐂𝔤𝜓italic-ϕ\textstyle{\alpha_{\mathbf{C}}\mathfrak{g}(\psi\phi)}

On donne maintenant la définition d’une 222-limite.

Définition 1.10.

Soit \mathfrak{I} une 222-catégorie, et 𝔞:𝔅:𝔞𝔅\mathfrak{a}:\mathfrak{I}\rightarrow\mathfrak{B} un 222-foncteur.

  • \bullet

    Le système 𝔞𝔞\mathfrak{a} admet une 222-limite si et seulement si il existe :

    • un objet de 𝔅𝔅\mathfrak{B} noté 2limi𝔞(i)2subscriptprojective-limit𝑖𝔞𝑖2\varprojlim_{i\in\mathfrak{I}}\mathfrak{a}(i) et

    • une 222-transformation naturelle notée σ𝜎\sigma entre le 222-foncteur constant 2limi𝔞(i)2subscriptprojective-limit𝑖𝔞𝑖2\varprojlim_{i\in\mathfrak{I}}\mathfrak{a}(i) et le 222-foncteur 𝔞𝔞\mathfrak{a},

    tel que pour tout objet 𝐁𝐁\mathbf{B} de 𝔅𝔅\mathfrak{B} le foncteur :

    (σ):Hom𝔅(2limi𝔞(i),𝐁)Hom(𝔞,𝐁)(\sigma\circ):\text{\text@underline{Hom}}_{\mathfrak{B}}(2\varprojlim_{i\in\mathfrak{I}}\mathfrak{a}(i),\mathbf{B})\rightarrow\text{\text@underline{Hom}}(\mathfrak{a},\mathbf{B})

    est une équivalence de catégorie.

  • \bullet

    Le système 𝔞𝔞\mathfrak{a} admet une 222-colimite si et seulement si :

    • un objet de 𝔅𝔅\mathfrak{B} noté 2limi𝔞(i)2subscriptinjective-limit𝑖𝔞𝑖2\varinjlim_{i\in\mathfrak{I}}\mathfrak{a}(i) et

    • une 222-transformation naturelle notée σ𝜎\sigma entre le 222-foncteur 𝔞𝔞\mathfrak{a} et le 222-foncteur constant 2limi𝔞(i)2subscriptinjective-limit𝑖𝔞𝑖2\varinjlim_{i\in\mathfrak{I}}\mathfrak{a}(i),

    tel que pour tout objet 𝐁𝐁\mathbf{B} de 𝔅𝔅\mathfrak{B} le foncteur :

    (σ):Hom𝔅(2limi𝔞(i),𝐁)Hom(𝔞,𝐁)(\circ\sigma):\text{\text@underline{Hom}}_{\mathfrak{B}}(2\varinjlim_{i\in\mathfrak{I}}\mathfrak{a}(i),\mathbf{B})\rightarrow\text{\text@underline{Hom}}(\mathfrak{a},\mathbf{B})

    est une équivalence de catégorie.

C’est en fait la définition la plus générale de la 222-limite, mais dans la littérature le cas le plus souvent traité est celui où 𝔞𝔞\mathfrak{a} est un 222-foncteur de source une petite catégorie. Dans la suite nous n’utiliserons d’ailleurs la 222-limite que dans ce cas là.
Considérons plus en détail la définition d’une 222-limite dans le cas où \mathfrak{I} est une petite catégorie. Soit 𝔅𝔅\mathfrak{B} une 222-catégories et 𝔞:𝔅:𝔞𝔅\mathfrak{a}:\mathfrak{I}\rightarrow\mathfrak{B} un 222-foncteur. Alors 𝔞𝔞\mathfrak{a} admet une 222-limite si et seulement s’il existe :

  • un objet de 𝔅𝔅\mathfrak{B}, 2limi𝔞(i)2subscriptprojective-limit𝑖𝔞𝑖2\varprojlim_{i\in\mathfrak{I}}\mathfrak{a}(i);

  • pour tout objet i𝑖i de \mathfrak{I}, un 222-morphisme

    πi:2limi𝔞(i)𝔞(i);:subscript𝜋𝑖2subscriptprojective-limit𝑖𝔞𝑖𝔞𝑖\pi_{i}:2\varprojlim_{i\in\mathfrak{I}}\mathfrak{a}(i)\rightarrow\mathfrak{a}(i)\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ ;
  • et, pour tout morphisme de \mathfrak{I}, s:ij:𝑠𝑖𝑗s:i\rightarrow j, un 111-morphisme, noté θs:𝔞(s)πiπj:subscript𝜃𝑠superscriptsimilar-to𝔞𝑠subscript𝜋𝑖subscript𝜋𝑗\theta_{s}:\mathfrak{a}(s)\circ\pi_{i}\buildrel\sim\over{\rightarrow}\pi_{j} :

    2limi𝔞(i)2subscriptprojective-limit𝑖𝔞𝑖\textstyle{2\varprojlim_{i\in\mathfrak{I}}\mathfrak{a}(i)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πisubscript𝜋𝑖\scriptstyle{\pi_{i}}πjsubscript𝜋𝑗\scriptstyle{\pi_{j}}    θssubscript𝜃𝑠\scriptstyle{\theta_{s}}similar-to\scriptstyle{\sim}𝔞(i)𝔞𝑖\textstyle{\mathfrak{a}(i)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔞(s)𝔞𝑠\scriptstyle{\mathfrak{a}(s)}𝔞(j)𝔞𝑗\textstyle{\mathfrak{a}(j)}

Ces données doivent vérifiées les conditions suivantes :

  • \bullet

    pour tout objet i𝑖i de \mathfrak{I} le diagramme suivant commute :

    πisubscript𝜋𝑖\textstyle{\mathfrak{\pi}_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Idπi𝐼subscript𝑑subscript𝜋𝑖\scriptstyle{Id_{\pi_{i}}}𝔞iIdπisubscript𝔞𝑖𝐼subscript𝑑subscript𝜋𝑖\scriptstyle{\mathfrak{a}_{i}\bullet Id_{\pi_{i}}}πisubscript𝜋𝑖\textstyle{\pi_{i}}𝔞(Idi)πi𝔞𝐼subscript𝑑𝑖subscript𝜋𝑖\textstyle{\mathfrak{a}(Id_{i})\circ\pi_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θIdisubscript𝜃𝐼subscript𝑑𝑖\scriptstyle{\theta_{Id_{i}}}
  • \bullet

    pour tout couple de morphismes composables s:ij:𝑠𝑖𝑗s:i\rightarrow j et t:jk:𝑡𝑗𝑘t:j\rightarrow k, le diagramme suivant commute :

    𝔞(t)𝔞(s)πi𝔞𝑡𝔞𝑠subscript𝜋𝑖\textstyle{\mathfrak{a}(t)\mathfrak{a}(s)\pi_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Id𝔞(t)θs𝐼subscript𝑑𝔞𝑡subscript𝜃𝑠\scriptstyle{Id_{\mathfrak{a}(t)}\bullet\theta_{s}}𝔞(t,s)Idπi𝔞𝑡𝑠𝐼subscript𝑑subscript𝜋𝑖\scriptstyle{\mathfrak{a}(t,s)\bullet Id_{\pi_{i}}}𝔞(t)πj𝔞𝑡subscript𝜋𝑗\textstyle{\mathfrak{a}(t)\pi_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θtsubscript𝜃𝑡\scriptstyle{\theta_{t}}𝔞(ts)πi𝔞𝑡𝑠subscript𝜋𝑖\textstyle{\mathfrak{a}(ts)\pi_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θtssubscript𝜃𝑡𝑠\scriptstyle{\theta_{ts}}πksubscript𝜋𝑘\textstyle{\pi_{k}}

Ces conditions sont la traduction du fait que σ𝜎\sigma soit une 222-transformation naturelle. Mais ces données doivent vérifiées les conditions suivantes, la première traduisant que (σ)(\sigma\circ) est essentiellement surjective et la deuxième que (σ)(\sigma\circ) est pleinement fidèle.

  • Pour tout objet 𝐁𝐁\mathbf{B} de 𝔅𝔅\mathfrak{B} et toute transformation naturelle ρ:𝐁𝔞:𝜌𝐁𝔞\rho:\mathbf{B}\rightarrow\mathfrak{a} il existe un 111-morphisme F𝐹F :

    F:𝐁2limi𝔞(i):𝐹𝐁2subscriptprojective-limit𝑖𝔞𝑖F:\mathbf{B}\longrightarrow 2\varprojlim_{i\in\mathfrak{I}}\mathfrak{a}(i)

    et pour tout objet i𝑖i de \mathfrak{I} une 222-équivalence φi:σiFπi:subscript𝜑𝑖superscriptsimilar-tosubscript𝜎𝑖𝐹subscript𝜋𝑖\varphi_{i}:\sigma_{i}F\buildrel\sim\over{\rightarrow}\pi_{i}

    𝐁𝐁\textstyle{\mathbf{B}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}F𝐹\scriptstyle{F}ρisubscript𝜌𝑖\scriptstyle{\rho_{i}}  θssubscript𝜃𝑠\scriptstyle{\theta_{s}}similar-to\scriptstyle{\sim}2limi𝔞(i)2subscriptprojective-limit𝑖𝔞𝑖\textstyle{2\varprojlim_{i\in\mathfrak{I}}\mathfrak{a}(i)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πisubscript𝜋𝑖\scriptstyle{\pi_{i}}𝔞(i)𝔞𝑖\textstyle{\mathfrak{a}(i)}

    qui vérifient les relations de compatibilité suivantes :

    φjθsρ=(θsIdF)(Id𝔞(s)φi)subscript𝜑𝑗superscriptsubscript𝜃𝑠𝜌subscript𝜃𝑠𝐼subscript𝑑𝐹𝐼subscript𝑑𝔞𝑠subscript𝜑𝑖\varphi_{j}\circ\theta_{s}^{\rho}=(\theta_{s}\bullet Id_{F})\circ(Id_{\mathfrak{a}(s)}\bullet\varphi_{i})

    c’est à dire que le diagramme suivant commute :

    𝔞(s)ρi𝔞𝑠subscript𝜌𝑖\textstyle{\mathfrak{a}(s)\circ\rho_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θsρsuperscriptsubscript𝜃𝑠𝜌\scriptstyle{\theta_{s}^{\rho}}Id𝔞(s)ϕi𝐼subscript𝑑𝔞𝑠subscriptitalic-ϕ𝑖\scriptstyle{Id_{\mathfrak{a}(s)}\bullet\phi_{i}}ρjsubscript𝜌𝑗\textstyle{\rho_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}φjsubscript𝜑𝑗\scriptstyle{\varphi_{j}}𝔞(s)πiF𝔞𝑠subscript𝜋𝑖𝐹\textstyle{\mathfrak{a}(s)\circ\pi_{i}\circ F\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θsIdFsubscript𝜃𝑠𝐼subscript𝑑𝐹\scriptstyle{\theta_{s}\bullet Id_{F}}πjFsubscript𝜋𝑗𝐹\textstyle{\pi_{j}\circ F}
Proposition 1.11.

Soit \mathfrak{I} une petite catégorie et 𝔞:at:𝔞𝑎𝑡\mathfrak{a}:\mathfrak{I}\rightarrow\mathfrak{C}at un 222-foncteur, alors le système 𝔞𝔞\mathfrak{a} admet une 222-limite et une 222-colimite.

Nous ne démontrons pas cette proposition mais nous rappelons la définition explicite des catégories 222-colimite.
La 222-colimite est la catégorie dont les objets sont donnés par :

  • pour tout objet i𝑖i de \mathfrak{I} un objet Xisubscript𝑋𝑖X_{i} de 𝔞(i)𝔞𝑖\mathfrak{a}(i),

  • pour tout morphisme s:ij:𝑠𝑖𝑗s:i\rightarrow j de \mathfrak{I} un 111-isomorphisme de 𝔅𝔅\mathfrak{B} :

    ϑsi:Xi𝔞(s)Xj:superscriptsubscriptitalic-ϑ𝑠𝑖subscript𝑋𝑖𝔞𝑠subscript𝑋𝑗\vartheta_{s}^{i}:X_{i}\longrightarrow\mathfrak{a}(s)X_{j}

tels que les conditions suivantes soient respectées :

  • \bullet

    pour tout objet i𝑖i de \mathfrak{I}, le diagramme suivant commute :

    Xisubscript𝑋𝑖\textstyle{X_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}IdXi𝐼subscript𝑑subscript𝑋𝑖\scriptstyle{Id_{X_{i}}}ϑIdiisubscriptsuperscriptitalic-ϑ𝑖𝐼subscript𝑑𝑖\scriptstyle{\vartheta^{i}_{Id_{i}}}𝔞(Idi)(Xi)𝔞𝐼subscript𝑑𝑖subscript𝑋𝑖\textstyle{\mathfrak{a}(Id_{i})(X_{i})}Xisubscript𝑋𝑖\textstyle{X_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔞Xisubscript𝔞subscript𝑋𝑖\scriptstyle{\mathfrak{a}_{X_{i}}}
  • \bullet

    pour deux morphismes composables s:ij:𝑠𝑖𝑗s:i\rightarrow j, t:jk:𝑡𝑗𝑘t:j\rightarrow k le diagramme commute :

    Xisubscript𝑋𝑖\textstyle{X_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ϑtssubscriptitalic-ϑ𝑡𝑠\scriptstyle{\vartheta_{t\circ s}}ϑitalic-ϑ\scriptstyle{\vartheta}𝔞(s)(Xj)𝔞𝑠subscript𝑋𝑗\textstyle{\mathfrak{a}(s)(X_{j})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔞(s)(ϑt)𝔞𝑠subscriptitalic-ϑ𝑡\scriptstyle{\mathfrak{a}(s)(\vartheta_{t})}𝔞(ts)(Xk)𝔞𝑡𝑠subscript𝑋𝑘\textstyle{\mathfrak{a}(t\circ s)(X_{k})}𝔞(s)𝔞(t)(Xk)𝔞𝑠𝔞𝑡subscript𝑋𝑘\textstyle{\mathfrak{a}(s)\mathfrak{a}(t)(X_{k})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔞(s,t)𝔞𝑠𝑡\scriptstyle{\mathfrak{a}(s,t)}

Si {{Xi},{ϑs}}subscript𝑋𝑖subscriptitalic-ϑ𝑠\big{\{}\{X_{i}\},\{\vartheta_{s}\}\big{\}} et {{Xi},{ϑs}}subscriptsuperscript𝑋𝑖subscriptsuperscriptitalic-ϑ𝑠\big{\{}\{X^{\prime}_{i}\},\{\vartheta^{\prime}_{s}\}\big{\}} sont deux objets de cette catégorie, les morphismes sont donnés par une famille de morphismes {ϕi}subscriptitalic-ϕ𝑖\{\phi_{i}\} tels que, pour tout morphisme s:ij:𝑠𝑖𝑗s:i\rightarrow j le diagramme suivant commute :

Xisubscript𝑋𝑖\textstyle{X_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ϑssubscriptitalic-ϑ𝑠\scriptstyle{\vartheta_{s}}ϕisubscriptitalic-ϕ𝑖\scriptstyle{\phi_{i}}𝔞(s)(Xj)𝔞𝑠subscript𝑋𝑗\textstyle{\mathfrak{a}(s)(X_{j})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝔞(s)(ϕj\scriptstyle{\mathfrak{a}(s)(\phi_{j}}Xisubscriptsuperscript𝑋𝑖\textstyle{X^{\prime}_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ϑssubscriptsuperscriptitalic-ϑ𝑠\scriptstyle{\vartheta^{\prime}_{s}}𝔞(s)(Xj)𝔞𝑠subscriptsuperscript𝑋𝑗\textstyle{\mathfrak{a}(s)(X^{\prime}_{j})}

1.4. Champs

Ce paragraphe est une brève introduction à la théorie des champs. Le début de ce texte suit le chapitre 3 de [10], la suite s’inspire de [23] et [18]. Les démonstrations ne sont pas données, le lecteur pourra se reporter aux références citées.
Soit X𝑋X un espace topologique. Dans tout ce paragraphe, si Uisubscript𝑈𝑖U_{i}, Ujsubscript𝑈𝑗U_{j} et Uksubscript𝑈𝑘U_{k} sont des ouverts de X𝑋X, alors on note Uijsubscript𝑈𝑖𝑗U_{ij} et Uijksubscript𝑈𝑖𝑗𝑘U_{ijk} les ouverts :

Uij=UiUj et Uijk=UiUjUk.subscript𝑈𝑖𝑗subscript𝑈𝑖subscript𝑈𝑗 et subscript𝑈𝑖𝑗𝑘subscript𝑈𝑖subscript𝑈𝑗subscript𝑈𝑘U_{ij}=U_{i}\cap U_{j}\text{\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ et\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }U_{ijk}=U_{i}\cap U_{j}\cap U_{k}.
Définition 1.12.

Un préchamp \mathfrak{C} sur un espace topologique X𝑋X est la donnée

  • pour tout ouvert U𝑈U de X𝑋X, une catégorie (U)𝑈\mathfrak{C}(U)

  • pour toute inclusion d’ouverts VU𝑉𝑈V\subset U, un foncteur que l’on appelle foncteur de restriction ρVU:(U)(V):subscript𝜌𝑉𝑈𝑈𝑉\rho_{VU}:\mathfrak{C}(U)\rightarrow\mathfrak{C}(V), si U1subscript𝑈1U_{1} et U2subscript𝑈2U_{2} sont des ouverts de X𝑋X, on note ρ12subscript𝜌12\rho_{12} le foncteur ρU1U2subscript𝜌subscript𝑈1subscript𝑈2\rho_{U_{1}U_{2}},

  • pour toute inclusion d’ouverts WVU𝑊𝑉𝑈W\subset V\subset U un isomorphisme de foncteurs λWVU:ρWVρVUρWU:subscript𝜆𝑊𝑉𝑈superscriptsimilar-tosubscript𝜌𝑊𝑉subscript𝜌𝑉𝑈subscript𝜌𝑊𝑈\lambda_{WVU}:\rho_{WV}\circ\rho_{VU}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}\rho_{WU}, de même si U1subscript𝑈1U_{1}, U2subscript𝑈2U_{2} et U3subscript𝑈3U_{3} sont des ouverts de X𝑋X, on note λ123subscript𝜆123\lambda_{123} le morphisme λU1U2U3subscript𝜆subscript𝑈1subscript𝑈2subscript𝑈3\lambda_{U_{1}U_{2}U_{3}}.

Ces données doivent de plus satisfaire les conditions suivantes :

  • (i)

    ρUU=id(U)subscript𝜌𝑈𝑈𝑖subscript𝑑𝑈\rho_{UU}=id_{\mathfrak{C}(U)},

  • (ii)

    pour toute inclusion d’ouverts U1U2U3U4subscript𝑈1subscript𝑈2subscript𝑈3subscript𝑈4U_{1}\subset U_{2}\subset U_{3}\subset U_{4}, le diagramme suivant est commutatif :

    ρ12ρ23ρ34λ123Idρ34Idρ12λ234ρ12ρ24λ124ρ13ρ34λ134ρ14.subscript𝜌12subscript𝜌23subscript𝜌34subscript𝜆123𝐼subscript𝑑subscript𝜌34𝐼subscript𝑑subscript𝜌12subscript𝜆234subscript𝜌12subscript𝜌24subscript𝜆124subscript𝜌13subscript𝜌34subscript𝜆134subscript𝜌14\lx@xy@svg{\hbox{\raise 0.0pt\hbox{\kern 32.12117pt\hbox{\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\hbox{\vtop{\kern 0.0pt\offinterlineskip\halign{\entry@#!@&&\entry@@#!@\cr&\\&\crcr}}}\ignorespaces{\hbox{\kern-26.37741pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{\rho_{12}\circ\rho_{23}\circ\rho_{34}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{\hbox{\lx@xy@droprule}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern-32.12117pt\raise-27.534pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.48445pt\hbox{$\scriptstyle{\lambda_{123}\bullet Id_{\rho_{34}}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{\hbox{\kern 0.0pt\raise-47.62357pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}{\hbox{\lx@xy@droprule}}{\hbox{\lx@xy@droprule}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{\hbox{\lx@xy@droprule}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 76.95064pt\raise 6.37666pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.48445pt\hbox{$\scriptstyle{Id_{\rho_{12}}\bullet\lambda_{234}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{\hbox{\kern 168.64119pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}{\hbox{\lx@xy@droprule}}{\hbox{\lx@xy@droprule}}{\hbox{\kern 168.64119pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{\rho_{12}\circ\rho_{24}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{\hbox{\lx@xy@droprule}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 186.02243pt\raise-27.534pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.78612pt\hbox{$\scriptstyle{\lambda_{124}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{\hbox{\kern 186.02243pt\raise-47.76247pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}{\hbox{\lx@xy@droprule}}{\hbox{\lx@xy@droprule}}{\hbox{\kern-17.38124pt\raise-55.06801pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{\rho_{13}\circ\rho_{34}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{\hbox{\lx@xy@droprule}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 84.96954pt\raise-48.99301pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.78612pt\hbox{$\scriptstyle{\lambda_{134}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{\hbox{\kern 177.63736pt\raise-55.06801pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}{\hbox{\lx@xy@droprule}}{\hbox{\lx@xy@droprule}}{\hbox{\kern 177.63736pt\raise-55.06801pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{\rho_{14}}$}}}}}}}\ignorespaces}}}}\ignorespaces.

Si \mathfrak{C} et un préchamp sur X𝑋X, F𝐹F un objet de (X)𝑋\mathfrak{C}(X), θ𝜃\theta un morphisme de (X)𝑋\mathfrak{C}(X) et U𝑈U un ouvert de X𝑋X, on note :

F|U=ρUX(F) et θ|U=ρUX(θ)evaluated-at𝐹𝑈evaluated-atsubscript𝜌𝑈𝑋𝐹 et 𝜃𝑈subscript𝜌𝑈𝑋𝜃F|_{U}=\rho_{UX}(F)\text{\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ et\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }\theta|_{U}=\rho_{UX}(\theta)

Remarque : La condition (ii) de la définition précédente assure que pour F,G(X)𝐹𝐺𝑋F,G\in\mathfrak{C}(X), la donnée de :

Hom(U)(F|U,G|U),𝐻𝑜subscript𝑚𝑈evaluated-at𝐹𝑈evaluated-at𝐺𝑈Hom_{\mathfrak{C}(U)}(F|_{U},G|_{U}),

pour tout ouvert U𝑈U de X𝑋X, est naturellement un préfaisceau d’ensemble sur X𝑋X, on le note om(F,G)𝑜subscript𝑚𝐹𝐺\mathcal{H}om_{\mathfrak{C}}(F,G).

Définition 1.13.

On dit qu’un préchamp \mathfrak{C} satisfait l’axiome ST1, si pour tout ouvert U𝑈U de X𝑋X et pour tout F,G(U)𝐹𝐺𝑈F,G\in\mathfrak{C}(U), le préfaisceau om|U(F,G)𝑜subscript𝑚evaluated-at𝑈𝐹𝐺\mathcal{H}om_{\mathfrak{C}|_{U}}(F,G) est un faisceau sur U𝑈U.

Définition 1.14.

On dit qu’un préchamp \mathfrak{C} satisfait l’axiome ST2 si pour tout ouvert UX𝑈𝑋U\subset X, pour tout recouvrement ouvert U=iIUi𝑈subscript𝑖𝐼subscript𝑈𝑖U=\bigcup_{i\in I}U_{i}, pour toute famille Fi(Ui)subscript𝐹𝑖subscript𝑈𝑖F_{i}\in\mathfrak{C}(U_{i}), pour toute famille d’isomorphismes θji:Fi|UjiFj|Uji:subscript𝜃𝑗𝑖superscriptsimilar-toevaluated-atsubscript𝐹𝑖subscript𝑈𝑗𝑖evaluated-atsubscript𝐹𝑗subscript𝑈𝑗𝑖\theta_{ji}:F_{i}|_{U_{ji}}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}F_{j}|_{U_{ji}} tels que :

θij|Uijkθjk|Uijk=θik|Uijk,evaluated-atevaluated-atsubscript𝜃𝑖𝑗subscript𝑈𝑖𝑗𝑘subscript𝜃𝑗𝑘subscript𝑈𝑖𝑗𝑘evaluated-atsubscript𝜃𝑖𝑘subscript𝑈𝑖𝑗𝑘\theta_{ij}|_{U_{ijk}}\circ\theta_{jk}|_{U_{ijk}}=\theta_{ik}|_{U_{ijk}},

il existe F(U)𝐹𝑈F\in\mathfrak{C}(U) et une famille d’isomorphismes θi:F|UiFi:subscript𝜃𝑖superscriptsimilar-toevaluated-at𝐹subscript𝑈𝑖subscript𝐹𝑖\theta_{i}:F|_{U_{i}}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}F_{i} telle que :

θ|ij(θj|Uij)=θi|Uij.evaluated-at𝜃𝑖𝑗evaluated-atsubscript𝜃𝑗subscript𝑈𝑖𝑗evaluated-atsubscript𝜃𝑖subscript𝑈𝑖𝑗\theta|_{ij}\circ(\theta_{j}|_{U_{ij}})=\theta_{i}|_{U_{ij}}.
Définition 1.15.

Un champ est un préchamp satisfaisant les axiomes ST1 et ST2.

Remarque : Si \mathfrak{C} est un champ et si F𝐹F est défini comme dans l’axiome ST2, alors F𝐹F est unique à isomorphisme près. En effet, si (F,θi)superscript𝐹superscriptsubscript𝜃𝑖(F^{\prime},\theta_{i}^{\prime}) est un autre candidat, les isomorphismes αi:θi1θi:F|UiF|Ui:subscript𝛼𝑖superscriptsubscript𝜃𝑖1subscript𝜃𝑖:superscriptsimilar-toevaluated-at𝐹subscript𝑈𝑖evaluated-atsuperscript𝐹subscript𝑈𝑖\alpha_{i}:\theta_{i}^{\prime-1}\circ\theta_{i}:F|_{U_{i}}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}F^{\prime}|_{U_{i}} se recollent en un isomorphisme α:FF:𝛼superscriptsimilar-to𝐹superscript𝐹\alpha:F\buildrel\sim\over{\longrightarrow}F^{\prime} par ST1.

Théorème 1.16.

La donnée, pour tout ouvert, de la catégorie des faisceaux pervers sur cet ouvert et la donnée, pour tout inclusion d’ouverts, du foncteur usuel de restriction des faisceaux pervers est un champ. On le notera 𝔓Xsubscript𝔓𝑋\mathfrak{P}_{X}.

Dem voir [1]

Définition 1.17.

Soient \mathfrak{C} et superscript\mathfrak{C}^{\prime} deux préchamps sur X. Un foncteur de préchamps est donné par :

  • (i)

    pour tout ouvert UX𝑈𝑋U\subset X, un foncteur ϕU:(U)(U):subscriptitalic-ϕ𝑈𝑈superscript𝑈\phi_{U}:\mathfrak{C}(U)\rightarrow\mathfrak{C}^{\prime}(U),

  • (ii)

    pour tout inclusion d’ouverts UVX𝑈𝑉𝑋U\subset V\subset X, un isomorphisme de foncteurs θVU:ϕVρVUρVUϕU:subscript𝜃𝑉𝑈superscriptsimilar-tosubscriptitalic-ϕ𝑉subscript𝜌𝑉𝑈subscriptsuperscript𝜌𝑉𝑈subscriptitalic-ϕ𝑈\theta_{VU}:\phi_{V}\circ\rho_{VU}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}\rho^{\prime}_{VU}\circ\phi_{U}, tel que pour toute inclusion WVU𝑊𝑉𝑈W\subset V\subset U, le diagramme suivant commute :

    ϕWρWVρVUsubscriptitalic-ϕ𝑊subscript𝜌𝑊𝑉subscript𝜌𝑉𝑈\textstyle{\phi_{W}\circ\rho_{WV}\circ\rho_{VU}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}IdϕWλWVU𝐼subscript𝑑subscriptitalic-ϕ𝑊subscript𝜆𝑊𝑉𝑈\scriptstyle{Id_{\phi_{W}}\bullet\lambda_{WVU}}θWVsubscript𝜃𝑊𝑉\scriptstyle{\theta_{WV}}ϕWρWUsubscriptitalic-ϕ𝑊subscript𝜌𝑊𝑈\textstyle{\phi_{W}\circ\rho_{WU}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θWUsubscript𝜃𝑊𝑈\scriptstyle{\theta_{WU}}ρWVϕVρVUsubscriptsuperscript𝜌𝑊𝑉subscriptitalic-ϕ𝑉subscript𝜌𝑉𝑈\textstyle{\rho^{\prime}_{WV}\circ\phi_{V}\circ\rho_{VU}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θVUsubscript𝜃𝑉𝑈\scriptstyle{\theta_{VU}}ρWVρVUϕUsubscriptsuperscript𝜌𝑊𝑉subscriptsuperscript𝜌𝑉𝑈subscriptitalic-ϕ𝑈\textstyle{\rho^{\prime}_{WV}\circ\rho^{\prime}_{VU}\circ\phi_{U}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}λWVUsubscriptsuperscript𝜆𝑊𝑉𝑈\scriptstyle{\lambda^{\prime}_{WVU}}ρWUϕUsubscriptsuperscript𝜌𝑊𝑈subscriptitalic-ϕ𝑈\textstyle{\rho^{\prime}_{WU}\circ\phi_{U}}

Un foncteur de champs est un foncteur de préchamps entre les deux préchamps sous-jacents aux champs.

Définition 1.18.

Soient \mathfrak{C} et superscript\mathfrak{C}^{\prime} deux préchamps sur X𝑋X. Nous allons utiliser les mêmes notations que ci-dessus. Soit ϕ::italic-ϕsuperscript\phi:\mathfrak{C}\rightarrow\mathfrak{C}^{\prime} et ϕ::superscriptitalic-ϕsuperscript\phi^{\prime}:\mathfrak{C}\rightarrow\mathfrak{C}^{\prime} deux foncteurs de préchamps. Un morphisme f:ϕϕ:𝑓italic-ϕsuperscriptitalic-ϕf:\phi\rightarrow\phi^{\prime} de foncteurs de champs est la donnée pour tout ouvert U𝑈U d’un morphisme fU:ϕUϕU:subscript𝑓𝑈subscriptitalic-ϕ𝑈subscriptsuperscriptitalic-ϕ𝑈f_{U}:\phi_{U}\rightarrow\phi^{\prime}_{U} de foncteurs de (U)𝑈\mathfrak{C}(U) dans (U)superscript𝑈\mathfrak{C}^{\prime}(U), tels que pour tout inclusion VU𝑉𝑈V\subset U et pour tout F(U)𝐹𝑈F\in\mathfrak{C}(U), le diagramme suivant commute :

ϕV(ρVUF))\textstyle{\phi_{V}(\rho_{VU}F)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces)}fV(ρVUF)subscript𝑓𝑉subscript𝜌𝑉𝑈𝐹\scriptstyle{f_{V}(\rho_{VU}F)}θVU(F)subscript𝜃𝑉𝑈𝐹\scriptstyle{\theta_{VU}(F)}ϕV(ρVUF))\textstyle{\phi^{\prime}_{V}(\rho_{VU}F)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces)}θVU(F)subscriptsuperscript𝜃𝑉𝑈𝐹\scriptstyle{\theta^{\prime}_{VU}(F)}ρVU(ϕUF)superscriptsubscript𝜌𝑉𝑈subscriptitalic-ϕ𝑈𝐹\textstyle{\rho_{VU}^{\prime}(\phi_{U}F)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ρVU(fUF)superscriptsubscript𝜌𝑉𝑈subscript𝑓𝑈𝐹\scriptstyle{\rho_{VU}^{\prime}(f_{U}F)}ρVU(ϕUF)superscriptsubscript𝜌𝑉𝑈subscriptsuperscriptitalic-ϕ𝑈𝐹\textstyle{\rho_{VU}^{\prime}(\phi^{\prime}_{U}F)}

Ainsi, on a une notion d’équivalence de champs. On dit que deux champs \mathfrak{C} et superscript\mathfrak{C}^{\prime} sont équivalents s’il existe deux foncteurs ϕitalic-ϕ\phi et ϕsuperscriptitalic-ϕ\phi^{\prime} :

ϕ:ϕ::italic-ϕabsentsuperscript:superscriptitalic-ϕabsentsuperscript\begin{array}[]{cccc}\phi:&\mathfrak{C}&\longrightarrow&\mathfrak{C}^{\prime}\\ \phi^{\prime}:&\mathfrak{C}^{\prime}&\longrightarrow&\mathfrak{C}\\ \end{array}

et deux isomorphismes f𝑓f et fsuperscript𝑓f^{\prime} :

f:ϕϕIdf:ϕϕId:𝑓absentitalic-ϕsuperscriptitalic-ϕsimilar-to-or-equals𝐼subscript𝑑:𝑓absentsuperscriptitalic-ϕitalic-ϕsimilar-to-or-equals𝐼subscript𝑑superscript\begin{array}[]{cccc}f:&\phi\circ\phi^{\prime}&\simeq&Id_{\mathfrak{C}}\\ f:&\phi^{\prime}\circ\phi&\simeq&Id_{\mathfrak{C}^{\prime}}\end{array}

Remarque.
Pour un espace topologique fixé, la donnée des champs sur X𝑋X, des foncteurs de champs sur X𝑋X munis de la composition naturelle et des morphismes de foncteurs de champs munis des compositions verticales et horizontales naturelles forment une 222-catégorie.

On définit maintenant la fibre d’un préchamp, \mathfrak{C}, en un point p𝑝p de X𝑋X. Considérons la catégorie, 𝒯p(X)subscript𝒯𝑝𝑋\mathcal{T}_{p}(X) des voisinages de p𝑝p. Le préchamp \mathfrak{C} induit un 222-foncteur αp:𝒯p(X)°𝒞𝒜𝒯:subscript𝛼𝑝subscript𝒯𝑝𝑋°𝒞𝒜𝒯\alpha_{p}:\mathcal{T}_{p}(X)\textdegree\rightarrow\mathcal{C}\mathcal{A}\mathcal{T} à valeur dans la catégorie des petites catégories. On pose

p=2limUp(U)=2limU𝒯p(X)αp(U)subscript𝑝2subscriptinjective-limit𝑝𝑈𝑈2subscriptinjective-limit𝑈subscript𝒯𝑝𝑋subscript𝛼𝑝𝑈\displaystyle\mathfrak{C}_{p}=2\varinjlim_{U\ni p}\mathfrak{C}(U)=2\varinjlim_{U\in\mathcal{T}_{p}(X)}\alpha_{p}(U)

On peut donner une description explicite de cette catégorie. Les objets de psubscript𝑝\mathfrak{C}_{p} sont donnés par :

Obp={(U,A)|U est un voisinage de p et AOb(U)}𝑂𝑏subscript𝑝conditional-set𝑈𝐴𝑈 est un voisinage de p et 𝐴𝑂𝑏𝑈Ob\leavevmode\nobreak\ \mathfrak{C}_{p}=\big{\{}(U,A)|\leavevmode\nobreak\ U\text{ est un voisinage de $p$ et }A\in Ob\mathfrak{C}(U)\big{\}}

Soit (U,A)𝑈𝐴(U,A) et (V,B)𝑉𝐵(V,B) deux objets de psubscript𝑝\mathfrak{C}_{p}. Alors

Homp((U,A),(V,B))=limpWUVHom(W)(A|W,B|W)𝐻𝑜subscript𝑚subscript𝑝𝑈𝐴𝑉𝐵subscriptinjective-limit𝑝𝑊𝑈𝑉𝐻𝑜subscript𝑚𝑊evaluated-at𝐴𝑊evaluated-at𝐵𝑊\displaystyle Hom_{\mathfrak{C}_{p}}\big{(}(U,A),(V,B)\big{)}=\varinjlim_{p\in W\subset U\cap V}Hom_{\mathfrak{C}(W)}\big{(}A|_{W},B|_{W}\big{)}

En particulier on a la proposition suivante :

Proposition 1.19.

Soit \mathfrak{C} un préchamp sur X𝑋X, pX𝑝𝑋p\in X un point, U,V𝑈𝑉U,V deux ouverts de X𝑋X contenant p𝑝p et AOb(U),BOb(V)formulae-sequence𝐴𝑂𝑏𝑈𝐵𝑂𝑏𝑉A\in Ob\leavevmode\nobreak\ \mathfrak{C}(U),\leavevmode\nobreak\ B\in Ob\leavevmode\nobreak\ \mathfrak{C}(V) deux objets. Alors A𝐴A et B𝐵B sont isomorphe dans psubscript𝑝\mathfrak{C}_{p} si et seulement si ils sont isomorphes dans un voisinage ouvert de p𝑝p.

Si AOb(U)𝐴𝑂𝑏𝑈A\in Ob\leavevmode\nobreak\ \mathfrak{C}(U) on note encore A𝐴A son image dans psubscript𝑝\mathfrak{C}_{p} et si f:AB:𝑓𝐴𝐵f:A\rightarrow B est un morphisme dans (U)𝑈\mathfrak{C}(U), on note fpsubscript𝑓𝑝f_{p} son image dans psubscript𝑝\mathfrak{C}_{p}. La raison de cette notation vient de la remarque suivante.
Remarque :
Considérons un faisceau d’anneau 𝒜𝒜\mathcal{A} et le champ od(𝒜)𝑜𝑑𝒜\mathcal{M}od(\mathcal{A}). Il faut prendre garde que le foncteur naturel suivant n’est pas une équivalence :

od(𝒜)pMod(𝒜p)𝑜𝑑subscript𝒜𝑝Modsubscript𝒜𝑝\mathcal{M}od(\mathcal{A})_{p}\longrightarrow\text{Mod}(\mathcal{A}_{p})

car le morphisme

om𝒜(,𝒢)pHom𝒜p(p,𝒢p)𝑜subscript𝑚𝒜subscript𝒢𝑝subscriptHomsubscript𝒜𝑝subscript𝑝subscript𝒢𝑝\mathcal{H}om_{\mathcal{A}}(\mathcal{F},\mathcal{G})_{p}\longrightarrow\text{Hom}_{\mathcal{A}_{p}}(\mathcal{F}_{p},\mathcal{G}_{p})

n’est pas un isomorphisme en général.

Proposition 1.20.

Soit \mathfrak{C} un préchamp sur X𝑋X. Il existe un champ superscript\mathfrak{C}^{\dagger} sur X𝑋X et un foncteur de préchamps η::superscriptsubscript𝜂superscript\eta_{\mathfrak{C}}^{\dagger}:\mathfrak{C}\rightarrow\mathfrak{C}^{\dagger} tel que pour tout foncteur de préchamps F::𝐹superscriptF:\mathfrak{C}\rightarrow\mathfrak{C}^{\prime} il existe un foncteur de champ Fsuperscript𝐹F^{\dagger} tel que le diagramme suivant soit commutatif :

\textstyle{\mathfrak{C}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}F𝐹\scriptstyle{F}ηsuperscriptsubscript𝜂\scriptstyle{\eta_{\mathfrak{C}}^{\dagger}}superscript\textstyle{\mathfrak{C}^{\prime}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ηsuperscriptsubscript𝜂superscript\scriptstyle{\eta_{\mathfrak{C}^{\prime}}^{\dagger}}superscript\textstyle{\mathfrak{C}^{\dagger}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Fsuperscript𝐹\scriptstyle{F^{\dagger}}\textstyle{\mathfrak{C}^{{}^{\prime}\dagger}}

De plus le foncteur η::superscript𝜂superscript\eta^{\dagger}:\mathfrak{C}\rightarrow\mathfrak{C}^{\prime} induit une équivalence de catégories sur les fibres en tout point de X𝑋X.

Corollaire 1.21.

Soit \mathfrak{C} un préchamp et F::𝐹superscriptF:\mathfrak{C}\rightarrow\mathfrak{C}^{\prime} un foncteur à valeurs dans un champ. Si F𝐹F est une équivalence sur les fibres alors Fsuperscript𝐹F^{\dagger} est une équivalence de champs.
De même, si \mathfrak{C} est un champ, superscript\mathfrak{C}^{\prime} est un préchamp et F::𝐹superscriptF:\mathfrak{C}\rightarrow\mathfrak{C}^{\prime} un foncteur de préchamps qui induit des équivalences sur les fibres, alors le champ associé au préchamp superscript\mathfrak{C}^{\prime} est équivalent au champ \mathfrak{C}.

Lemme 1.22.

Les foncteurs entre deux champs donnés forment un champ.

On peut maintenant définir l’image directe et l’image inverse d’un champ. Soit X𝑋X et Y𝑌Y deux espaces topologiques et f:XY:𝑓𝑋𝑌f:X\rightarrow Y une fonction continue.

Définition 1.23.

(i) Soit \mathfrak{C} un champ sur Y𝑌Y. L’image directe de \mathfrak{C} par f𝑓f, notée fsubscript𝑓f_{*}\mathfrak{C} est le champ donné par :

  • pour tout ouvert U𝑈U de Y𝑌Y, la catégorie (f1(U))superscript𝑓1𝑈\mathfrak{C}(f^{-1}(U)),

  • pour toute inclusion d’ouverts UV𝑈𝑉U\subset V, le foncteur de restriction ρf1(U)f1(V)subscript𝜌superscript𝑓1𝑈superscript𝑓1𝑉\rho_{f^{-1}(U)f^{-1}(V)},

  • pour toute inclusion UVW𝑈𝑉𝑊U\subset V\subset W, l’isomorphisme de foncteur λf1(U)f1(V)f1(W)subscript𝜆superscript𝑓1𝑈superscript𝑓1𝑉superscript𝑓1𝑊\lambda_{f^{-1}(U)f^{-1}(V)f^{-1}(W)},

(ii) Soit \mathfrak{C} un champ sur X𝑋X. L’image inverse de \mathfrak{C} par f𝑓f, notée f1()superscript𝑓1f^{-1}(\mathfrak{C}) est le champ associé au pré-champ donné par :

  • pour tout ouvert U𝑈U de X𝑋X, la catégorie :

    2limUV(V)2subscript𝑈𝑉superscript𝑉\displaystyle{2\lim_{\begin{subarray}{c}\longrightarrow\\ U\subset V\end{subarray}}}\mathfrak{C}^{\prime}(V)
  • pour toute inclusion de deux ouverts de X𝑋X, le foncteur de restriction donné par la propriété universelle de la 222-limite,

  • pour toute inclusion de trois ouverts, l’isomorphisme donné par la propriété universelle.

Proposition 1.24.

Les 222-foncteurs

f:𝔖tX𝔖tYf1:𝔖tY𝔖tX:subscript𝑓𝔖subscript𝑡𝑋𝔖subscript𝑡𝑌superscript𝑓1:𝔖subscript𝑡𝑌𝔖subscript𝑡𝑋f_{*}:\mathfrak{S}t_{X}\longrightarrow\mathfrak{S}t_{Y}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ f^{-1}:\mathfrak{S}t_{Y}\longrightarrow\mathfrak{S}t_{X}

sont 222-adjoints, fsubscript𝑓f_{*} étant le 222-adjoint à droite de f1superscript𝑓1f^{-1}.

De plus si g:YZ:𝑔𝑌𝑍g:Y\rightarrow Z est une autre application continue on a les équivalences naturelles de 222-foncteurs :

gf(gf)f1g1(gf)1formulae-sequencesimilar-to-or-equalssubscript𝑔subscript𝑓subscript𝑔𝑓similar-to-or-equalssuperscript𝑓1superscript𝑔1superscript𝑔𝑓1g_{*}\circ f_{*}\simeq(g\circ f)_{*}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ f^{-1}\circ g^{-1}\simeq(g\circ f)^{-1}
Lemme 1.25.

Si f𝑓f est une injection, alors le foncteur naturel ε𝜀\varepsilon d’adjonction :

ε:f1fId:𝜀superscript𝑓1subscript𝑓𝐼𝑑\varepsilon:f^{-1}f_{*}\longrightarrow Id

est une équivalence.

Comme pour les faisceaux, on peut recoller les champs sur un recouvrement d’ouverts. Soit {Ui}iIsubscriptsubscript𝑈𝑖𝑖𝐼\{U_{i}\}_{i\in I} un recouvrement d’ouverts de X𝑋X. On note (i,Fji,θkji)subscript𝑖subscript𝐹𝑗𝑖subscript𝜃𝑘𝑗𝑖(\mathfrak{C}_{i},F_{ji},\theta_{kji}) les données suivantes :

  • pour tout Uisubscript𝑈𝑖U_{i} un champ isubscript𝑖\mathfrak{C}_{i},

  • pour tout couple (j,i)𝑗𝑖(j,i) une équivalence de champ sur Uijsubscript𝑈𝑖𝑗U_{ij} :

    Fji:iUijjUij:subscript𝐹𝑗𝑖evaluated-atsubscript𝑖subscript𝑈𝑖𝑗evaluated-atsubscript𝑗subscript𝑈𝑖𝑗F_{ji}:\mathfrak{C}_{i}\mid_{U_{ij}}\longmapsto\mathfrak{C}_{j}\mid_{U_{ij}}
  • pour tout triplet (i,j,k)𝑖𝑗𝑘(i,j,k) un isomorphisme de foncteurs sur Uijksubscript𝑈𝑖𝑗𝑘U_{ijk}:

    θkji:FkjFjiFki:subscript𝜃𝑘𝑗𝑖superscriptsimilar-tosubscript𝐹𝑘𝑗subscript𝐹𝑗𝑖subscript𝐹𝑘𝑖\theta_{kji}:F_{kj}\circ F_{ji}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}F_{ki}

    tels que les diagrammes suivants commutent :

    FlkFkjFjisubscript𝐹𝑙𝑘subscript𝐹𝑘𝑗subscript𝐹𝑗𝑖\textstyle{F_{lk}\circ F_{kj}\circ F_{ji}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}FljFjisubscript𝐹𝑙𝑗subscript𝐹𝑗𝑖\textstyle{F_{lj}\circ F_{ji}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}FlkFkisubscript𝐹𝑙𝑘subscript𝐹𝑘𝑖\textstyle{F_{lk}\circ F_{ki}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Fkisubscript𝐹𝑘𝑖\textstyle{F_{ki}}
Lemme 1.26.

Supposons que la famille (i,Fji,θkji)subscript𝑖subscript𝐹𝑗𝑖subscript𝜃𝑘𝑗𝑖(\mathfrak{C}_{i},F_{ji},\theta_{kji}) soit donnée, alors il existe un champ \mathfrak{C} sur X𝑋X, des équivalences de champs Fi:Uii:subscript𝐹𝑖superscriptsimilar-toevaluated-atsubscript𝑈𝑖subscript𝑖F_{i}:\mathfrak{C}\mid_{U_{i}}\buildrel\sim\over{\rightarrow}\mathfrak{C}_{i} et des isomorphismes de foncteurs : θij:FijFiFj1:subscript𝜃𝑖𝑗superscriptsimilar-tosubscript𝐹𝑖𝑗subscript𝐹𝑖superscriptsubscript𝐹𝑗1\theta_{ij}:F_{ij}\buildrel\sim\over{\rightarrow}F_{i}\circ F_{j}^{-1} vérifiant : θikθijk=θijθjksubscript𝜃𝑖𝑘subscript𝜃𝑖𝑗𝑘subscript𝜃𝑖𝑗subscript𝜃𝑗𝑘\theta_{ik}\circ\theta_{ijk}=\theta_{ij}\circ\theta_{jk}. De plus, la donnée (,Fi,θij)subscript𝐹𝑖subscript𝜃𝑖𝑗(\mathfrak{C},F_{i},\theta_{ij}) est unique à équivalence de champ près, cette équivalence est unique à isomorphisme près.

Démonstration.

On peut définir le champ \mathfrak{C} comme une 222-limite projective. En pratique, pour un ouvert U𝑈U de X𝑋X, ses sections sont données par une famille {{Si}iI,{gij}(i,j)I2}subscriptsubscript𝑆𝑖𝑖𝐼subscriptsubscript𝑔𝑖𝑗𝑖𝑗superscript𝐼2\big{\{}\{S_{i}\}_{i\in I},\{g_{ij}\}_{(i,j)\in I^{2}}\big{\}} avec Sii(UUi)subscript𝑆𝑖subscript𝑖𝑈subscript𝑈𝑖S_{i}\in\mathfrak{C}_{i}(U\cap U_{i}) et où les gijsubscript𝑔𝑖𝑗g_{ij} sont des isomorphismes gij:Si|UUijSj|UUij:subscript𝑔𝑖𝑗superscriptsimilar-toevaluated-atsubscript𝑆𝑖𝑈subscript𝑈𝑖𝑗evaluated-atsubscript𝑆𝑗𝑈subscript𝑈𝑖𝑗g_{ij}:S_{i}|_{U\cap U_{ij}}\buildrel\sim\over{\rightarrow}S_{j}|_{U\cap U_{ij}}, tels que pour tout triplet (i,j,k)𝑖𝑗𝑘(i,j,k) le diagramme suivant commute :

Si|UUijkevaluated-atsubscript𝑆𝑖𝑈subscript𝑈𝑖𝑗𝑘\textstyle{S_{i}|_{U\cap U_{ijk}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}gij|UUijkevaluated-atsubscript𝑔𝑖𝑗𝑈subscript𝑈𝑖𝑗𝑘\scriptstyle{g_{ij}|_{U\cap U_{ijk}}}gik|UUijkevaluated-atsubscript𝑔𝑖𝑘𝑈subscript𝑈𝑖𝑗𝑘\scriptstyle{g_{ik}|_{U\cap U_{ijk}}}Sj|UUijkevaluated-atsubscript𝑆𝑗𝑈subscript𝑈𝑖𝑗𝑘\textstyle{S_{j}|_{U\cap U_{ijk}}}Sk|UUijkevaluated-atsubscript𝑆𝑘𝑈subscript𝑈𝑖𝑗𝑘\textstyle{S_{k}|_{U\cap U_{ijk}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}gkl|UUijkevaluated-atsubscript𝑔𝑘𝑙𝑈subscript𝑈𝑖𝑗𝑘\scriptstyle{g_{kl}|_{U\cap U_{ijk}}}

Soit j:WX:𝑗𝑊𝑋j:W\hookrightarrow X l’inclusion d’un sous-ensemble quelconque W𝑊W de X𝑋X muni de la topologie induite; on notera W=j1evaluated-at𝑊superscript𝑗1\mathfrak{C}\mid_{W}=j^{-1}\mathfrak{C} et Γ(W,)=Γ(W,W)Γ𝑊Γ𝑊evaluated-at𝑊\Gamma(W,\mathfrak{C})=\Gamma(W,\mathfrak{C}\mid_{W}). On a la proposition suivante :

Proposition 1.27.

Soit \mathfrak{C} un champ sur X𝑋X et Z𝑍Z un fermé admettant une base de voisinage paracompact, le foncteur canonique suivant est une équivalence :

Ψ:2limUZΓ(U,)Γ(Z,):Ψsuperscriptsimilar-to2subscriptinjective-limit𝑍𝑈Γ𝑈Γ𝑍\displaystyle\Psi:2\varinjlim_{U\supset Z}\Gamma(U,\mathfrak{C})\buildrel\sim\over{\longrightarrow}\Gamma(Z,\mathfrak{C})

U𝑈U décrit les voisinages ouverts de W𝑊W.

Démonstration.

Cette démonstration est une adaptation de la démonstration, dans le cas des faisceaux, donnée dans [9] et [God].
Rappelons tout d’abord qu’un espace paracompact est un espace séparé tel que pour tout recouvrement d’ouverts {Ui}iIsubscriptsubscript𝑈𝑖𝑖𝐼\{U_{i}\}_{i\in I} de X𝑋X il existe un sous-recouvrement {Vj}jJsubscriptsubscript𝑉𝑗𝑗𝐽\{V_{j}\}_{j\in J} localement fini. Si {Ui}iIsubscriptsubscript𝑈𝑖𝑖𝐼\{U_{i}\}_{i\in I} est localement fini alors il existe un recouvrement {Vi}iIsubscriptsubscript𝑉𝑖𝑖𝐼\{V_{i}\}_{i\in I} tel que V¯iUisubscript¯𝑉𝑖subscript𝑈𝑖\overline{V}_{i}\subset U_{i} pour tout i𝑖i. Un fermé d’un espace paracompact est paracompact. Un espace métrisable est paracompact, de même qu’un espace localement compact dénombrable à l’infini.
ΨΨ\Psi est pleinement fidèle par la version faisceautique de cette proposition.
Montrons que ΨΨ\Psi est essentiellement surjectif. Soit S𝑆S une section de Γ(Z,)Γ𝑍\Gamma(Z,\mathfrak{C}). Par définition de la fibre en un point d’un champ, on sait que pour tout xZ𝑥𝑍x\in Z il existe un voisinage ouvert Uxsubscript𝑈𝑥U_{x} de x𝑥x, une section SUxsubscript𝑆subscript𝑈𝑥S_{U_{x}} de (Ux)subscript𝑈𝑥\mathfrak{C}(U_{x}) et un isomorphisme ΦUxsubscriptΦsubscript𝑈𝑥\Phi_{U_{x}} :

ΦUx:SUx|UxZS|UxZ:subscriptΦsubscript𝑈𝑥superscriptsimilar-toevaluated-atsubscript𝑆subscript𝑈𝑥subscript𝑈𝑥𝑍evaluated-at𝑆subscript𝑈𝑥𝑍\Phi_{U_{x}}:S_{U_{x}}|_{U_{x}\cap Z}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}S|_{U_{x}\cap Z}

Quitte à restreindre les ouverts Uxsubscript𝑈𝑥U_{x}, on peut supposer que xZUxsubscript𝑥𝑍subscript𝑈𝑥\bigcup_{x\in Z}U_{x} est un ouvert paracompact et donc qu’il existe sous recouvrement {Ui}iIsubscriptsubscript𝑈𝑖𝑖𝐼\{U_{i}\}_{i\in I} localement fini, des sections Si(Ui)subscript𝑆𝑖subscript𝑈𝑖S_{i}\in\mathfrak{C}(U_{i}) et des isomorphismes ΦisubscriptΦ𝑖\Phi_{i} :

Φi:Si|UiZS|UiZ:subscriptΦ𝑖superscriptsimilar-toevaluated-atsubscript𝑆𝑖subscript𝑈𝑖𝑍evaluated-at𝑆subscript𝑈𝑖𝑍\Phi_{i}:S_{i}|_{U_{i}\cap Z}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}S|_{U_{i}\cap Z}

On peut alors trouver une famille {Vi}iIsubscriptsubscript𝑉𝑖𝑖𝐼\{V_{i}\}_{i\in I} telle que V¯iUisubscript¯𝑉𝑖subscript𝑈𝑖\overline{V}_{i}\subset U_{i}. La famille {V¯i}subscript¯𝑉𝑖\{\overline{V}_{i}\} est localement fini et ViZ𝑍subscript𝑉𝑖V_{i}\supset Z. Soit xVi𝑥subscript𝑉𝑖x\in\bigcup V_{i}, on note I(x)𝐼𝑥I(x) l’ensemble I(x)={iI|xV¯i}𝐼𝑥conditional-set𝑖𝐼𝑥subscript¯𝑉𝑖I(x)=\{i\in I|x\in\overline{V}_{i}\}, considérons alors W𝑊W l’ensemble des xVi𝑥subscript𝑉𝑖x\in\bigcup V_{i} tels que pour tout couple (i,j)𝑖𝑗(i,j) de I(x)2𝐼superscript𝑥2I(x)^{2} il existe un isomorphisme ΦijxsubscriptΦ𝑖𝑗𝑥\Phi_{ijx} défini sur un voisinage ouvert Wxsubscript𝑊𝑥W_{x} de x𝑥x :

Φijx:Si|WxSj|Wx:subscriptΦ𝑖𝑗𝑥superscriptsimilar-toevaluated-atsubscript𝑆𝑖subscript𝑊𝑥evaluated-atsubscript𝑆𝑗subscript𝑊𝑥\Phi_{ijx}:S_{i}|_{W_{x}}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}S_{j}|_{W_{x}}

tel que pour tout triplet (i,j,k)I(x)3𝑖𝑗𝑘𝐼superscript𝑥3(i,j,k)\in I(x)^{3} le diagramme suivant commute :

Si|Wxevaluated-atsubscript𝑆𝑖subscript𝑊𝑥\textstyle{S_{i}|_{W_{x}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦijxsubscriptΦ𝑖𝑗𝑥\scriptstyle{\Phi_{ijx}}ΦikxsubscriptΦ𝑖𝑘𝑥\scriptstyle{\Phi_{ikx}}Sj|Wxevaluated-atsubscript𝑆𝑗subscript𝑊𝑥\textstyle{S_{j}|_{W_{x}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦjkxsubscriptΦ𝑗𝑘𝑥\scriptstyle{\Phi_{jkx}}Sk|Wxevaluated-atsubscript𝑆𝑘subscript𝑊𝑥\textstyle{S_{k}|_{W_{x}}}

et tels que si yWxZ𝑦subscript𝑊𝑥𝑍y\in W_{x}\cap Z on ait :

(Φijx)y=(ΦUx)ysubscriptsubscriptΦ𝑖𝑗𝑥𝑦subscriptsubscriptΦsubscript𝑈𝑥𝑦(\Phi_{ijx})_{y}=(\Phi_{U_{x}})_{y}

L’ensemble W𝑊W est ouvert puisque si yWx𝑦subscript𝑊𝑥y\in W_{x} alors yW𝑦𝑊y\in W.
L’ensemble W𝑊W contient Z𝑍Z. En effet si xZ𝑥𝑍x\in Z et (i,j)I2(x)𝑖𝑗superscript𝐼2𝑥(i,j)\in I^{2}(x) la composée Φijx=Φi,x1Φi,xsubscriptΦ𝑖𝑗𝑥superscriptsubscriptΦ𝑖𝑥1subscriptΦ𝑖𝑥\Phi_{ijx}=\Phi_{i,x}^{-1}\circ\Phi_{i,x} est bien un isomorphisme donc il existe un voisinage ouvert, Wxsubscript𝑊𝑥W_{x} de x𝑥x et un isomorphisme Φij,Wx:Si|WxSj|Wx:subscriptΦ𝑖𝑗subscript𝑊𝑥evaluated-atsubscript𝑆𝑖subscript𝑊𝑥evaluated-atsubscript𝑆𝑗subscript𝑊𝑥\Phi_{ij,W_{x}}:S_{i}|_{W_{x}}\rightarrow S_{j}|_{W_{x}} , de plus pour kI(x)𝑘𝐼𝑥k\in I(x) on a bien ΦjkxΦijx=ΦikxsubscriptΦ𝑗𝑘𝑥subscriptΦ𝑖𝑗𝑥subscriptΦ𝑖𝑘𝑥\Phi_{jkx}\circ\Phi_{ijx}=\Phi_{ikx}, donc quitte à restreindre un nombre fini de fois Wxsubscript𝑊𝑥W_{x} on a bien les relations de commutations demandées.
Construisons maintenant l’ensemble de données qui va permettre de définir une section dans le champ \mathfrak{C}.
Soient (i,j)I𝑖𝑗𝐼(i,j)\in I, l’isomorphisme Φij=Φi|ViVjZΦj1|ViVjZsubscriptΦ𝑖𝑗evaluated-atevaluated-atsubscriptΦ𝑖subscript𝑉𝑖subscript𝑉𝑗𝑍superscriptsubscriptΦ𝑗1subscript𝑉𝑖subscript𝑉𝑗𝑍\Phi_{ij}=\Phi_{i}|_{V_{i}\cap V_{j}\cap Z}\circ\Phi_{j}^{-1}|_{V_{i}\cap V_{j}\cap Z} appartient à omVijZ(Si|Z,Sj|Z)𝑜subscript𝑚subscript𝑉𝑖𝑗𝑍evaluated-atsubscript𝑆𝑖𝑍evaluated-atsubscript𝑆𝑗𝑍\mathcal{H}om_{V_{ij}\cap Z}(S_{i}|_{Z},S_{j}|_{Z}) ainsi d’après la version faisceautique de cette proposition il existe un voisinage ouvert, Tijsubscript𝑇𝑖𝑗T_{ij}, de ViVjZsubscript𝑉𝑖subscript𝑉𝑗𝑍V_{i}\cap V_{j}\cap Z, et un isomorphisme Φij:Si|TijSj|Tij:subscriptΦ𝑖𝑗evaluated-atsubscript𝑆𝑖subscript𝑇𝑖𝑗evaluated-atsubscript𝑆𝑗subscript𝑇𝑖𝑗\Phi_{ij}:S_{i}|_{T_{ij}}\rightarrow S_{j}|_{T_{ij}}. On considère alors le recouvrement ouverts (i,j)I2TijViWsubscript𝑖𝑗superscript𝐼2subscript𝑇𝑖𝑗subscript𝑉𝑖𝑊\bigcup_{(i,j)\in I^{2}}T_{ij}\cap V_{i}\cap W et la donnée suivante :

  • pour tout ouvert TijViWsubscript𝑇𝑖𝑗subscript𝑉𝑖𝑊T_{ij}\cap V_{i}\cap W, la section Si|TijViWevaluated-atsubscript𝑆𝑖subscript𝑇𝑖𝑗subscript𝑉𝑖𝑊S_{i}|_{T_{ij}\cap V_{i}\cap W},

  • pour toute intersection TijViTklVkWsubscript𝑇𝑖𝑗subscript𝑉𝑖subscript𝑇𝑘𝑙subscript𝑉𝑘𝑊T_{ij}\cap V_{i}\cap T_{kl}\cap V_{k}\cap W, l’isomorphisme ΦijΦjlsubscriptΦ𝑖𝑗subscriptΦ𝑗𝑙\Phi_{ij}\circ\Phi_{jl},

Comme tout se passe dans W𝑊W les relations de commutations sont vérifiées. Ainsi comme \mathfrak{C} est un champ, il existe une section S(TijViW)superscript𝑆subscript𝑇𝑖𝑗subscript𝑉𝑖𝑊S^{\prime}\in\mathfrak{C}(\bigcup T_{ij}\cap V_{i}\cap W) tel que sa restriction à Z𝑍Z soit isomorphe à S𝑆S. ∎

Définition 1.28.

Soit 𝒞𝒞\mathcal{C} une catégorie, on note ~𝒞subscript~𝒞\widetilde{\mathfrak{C}}_{\mathcal{C}} le préchamp constant qui à tout ouvert U𝑈U de X𝑋X associe 𝒞𝒞\mathcal{C}. On note 𝒞subscript𝒞\mathfrak{C}_{\mathcal{C}} le champ constant, c’est le champ associé au préchamp ~𝒞subscript~𝒞\widetilde{\mathfrak{C}}_{\mathcal{C}}.
On dit qu’un champ, \mathfrak{C} est localement constant s’il existe un recouvrement d’ouverts {Ui}iIsubscriptsubscript𝑈𝑖𝑖𝐼\{U_{i}\}_{i\in I} de X𝑋X, tel que la restriction de \mathfrak{C} à chaque Uisubscript𝑈𝑖U_{i} soit constant.

Proposition 1.29.

Soit 𝒞𝒞\mathcal{C} une catégorie complète (qui admet toutes les petites limites) et X𝑋X un espace localement connexe. On note 𝔏(𝒞)𝔏𝒞\mathfrak{L}(\mathcal{C}) le champ des faisceaux localement constants à valeurs dans 𝒞𝒞\mathcal{C}. Alors il existe une équivalence naturelle de champs :

𝒞𝔏(𝒞).superscriptsimilar-tosubscript𝒞𝔏𝒞\mathfrak{C}_{\mathcal{C}}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}\mathfrak{L}(\mathcal{C}).

Si 𝒞𝒞\mathcal{C} est une catégorie et X𝑋X un espace topologique, on note Rep(π1(X),𝒞)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1𝑋𝒞Rep(\pi_{1}(X),\mathcal{C}) la catégorie dont les objets sont les foncteurs du groupoïde Π1(X)subscriptΠ1𝑋\Pi_{1}(X) à valeurs dans la catégorie 𝒞𝒞\mathcal{C} et dont les morphismes sont les transformations naturelles entre les foncteurs. Autrement dit, si l’on se fixe un point base de X et un système de générateurs γ1,,γnsubscript𝛾1subscript𝛾𝑛\gamma_{1},\ldots,\gamma_{n} de π1(X)subscript𝜋1𝑋\pi_{1}(X), la catégorie Rep(π1(X),𝒞)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1𝑋𝒞Rep(\pi_{1}(X),\mathcal{C}) est équivalente à la catégorie dont les objets de sont les familles

(𝐀,m1,,mn)𝐀subscript𝑚1subscript𝑚𝑛(\mathbf{A},m_{1},\ldots,m_{n})

𝐀𝐀\mathbf{A} est un objet de 𝒞𝒞\mathcal{C} et (m1,,mn)subscript𝑚1subscript𝑚𝑛(m_{1},\ldots,m_{n}) sont des automorphismes de 𝐀𝐀\mathbf{A} vérifiant les même relations que γ1,,γnsubscript𝛾1subscript𝛾𝑛\gamma_{1},\ldots,\gamma_{n} et dont les morphismes entre de tels objets (𝐀,m1,,mn)𝐀subscript𝑚1subscript𝑚𝑛(\mathbf{A},m_{1},\ldots,m_{n}) et (𝐀,m1,,mn)superscript𝐀subscriptsuperscript𝑚1subscriptsuperscript𝑚𝑛(\mathbf{A}^{\prime},m^{\prime}_{1},\ldots,m^{\prime}_{n}) sont les morphismes entre 𝐀𝐀\mathbf{A} et 𝐀superscript𝐀\mathbf{A}^{\prime} qui commutent aux misubscript𝑚𝑖m_{i}.

Corollaire 1.30.

Le champ constant est équivalent au champ défini par :

  • pour tout ouvert U𝑈U la catégorie Rep(π1(U),𝒞)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1𝑈𝒞Rep(\pi_{1}(U),\mathcal{C}),

  • pour tout couple d’ouverts (VU)𝑉𝑈(V\subset U) le foncteur oubli :

    Rep(π1(U),𝒞)Rep(π1(V),𝒞),𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1𝑈𝒞𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1𝑉𝒞Rep(\pi_{1}(U),\mathcal{C})\longrightarrow Rep(\pi_{1}(V),\mathcal{C}),
  • pour toute inclusion d’ouverts WVU𝑊𝑉𝑈W\subset V\subset U l’identité.

Chapitre 2 Recollements de faisceaux et de faisceaux pervers

Dans ce chapitre, nous nous intéressons à deux problèmes indépendants de recollement de faisceaux sur un espace stratifié.

Dans un premier temps, nous décrivons la catégorie des faisceaux sur X𝑋X à partir de données sur les strates. Ce résultat nous est très utile dans le chapitre 3.

Dans la deuxième partie nous nous intéressons à un problème de reconstruction explicite de faisceaux pervers à partir de données sur la plus petite strate et sur le complémentaire de celle-ci. C’est une variante d’un théorème de MacPherson et Vilonen, démontré dans [13], qui s’inspire des techniques utilisées dans [7]. Ce résultat n’est pas utilisé dans la suite de la thèse.

2.1. Faisceaux sur un espace stratifié

Le but de ce paragraphe est de donner une description de la catégorie 𝒮hX𝒮subscript𝑋\mathcal{S}h_{X} des faisceaux sur un espace stratifié X𝑋X. Nous démontrons l’équivalence entre 𝒮hX𝒮subscript𝑋\mathcal{S}h_{X} et une catégorie dont les objets sont donnés par un faisceau sur chaque strate et des données de recollement formées par des morphismes de faisceaux. C’est ce que nous formalisons ici. L’énoncé et la démonstration principale de ce paragraphe sont volontairement formels et pourraient paraître plus lourds que nécessaire. L’intérêt de cette approche est que nous envisageons une généralisation de cette proposition aux cas des champs et une démonstration assez formelle peut facilement être adaptée à ce langage.
Commençons par le cas où la stratification de l’espace topologique X𝑋X n’est formée que de deux strates. L’une est ouverte on la note U𝑈U et l’autre est fermée on la note Z𝑍Z. On note i𝑖i et j𝑗j leur inclusion dans X𝑋X :

j:UXi:ZX:𝑗absent𝑈𝑋:𝑖absent𝑍𝑋\begin{array}[]{cccc}j:&U&\hookrightarrow&X\\ i:&Z&\hookrightarrow&X\end{array}

Dans ce cas on a le carré cartésien :

\textstyle{\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ii1subscript𝑖superscript𝑖1\textstyle{i_{*}i^{-1}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ifsubscript𝑖𝑓\scriptstyle{i_{*}f}jj1subscript𝑗superscript𝑗1\textstyle{j_{*}j^{-1}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ηZsubscript𝜂𝑍\scriptstyle{\eta_{Z}}ii1jj1subscript𝑖superscript𝑖1subscript𝑗superscript𝑗1\textstyle{i_{*}i^{-1}j_{*}j^{-1}\mathcal{F}}

donc la donnée d’un faisceau \mathcal{F} équivaut à la donnée du triplet :

(|Z,|U,f)evaluated-at𝑍evaluated-at𝑈𝑓(\mathcal{F}|_{Z},\mathcal{F}|_{U},f)

f𝑓f est un morphisme de faisceau :

f:|Zi1j|U:𝑓evaluated-at𝑍evaluated-atsuperscript𝑖1subscript𝑗𝑈f:\mathcal{F}|_{Z}\longrightarrow i^{-1}j_{*}\mathcal{F}|_{U}

Ce morphisme est la donnée de recollement.

Soit maintenant X𝑋X un espace topologique muni d’une stratification ΣΣ\Sigma. On note 𝒮hX𝒮subscript𝑋\mathcal{S}h_{X} la catégorie des faisceaux sur X𝑋X, Sksubscript𝑆𝑘S_{k} la réunion des strates de dimension k𝑘k, iksubscript𝑖𝑘i_{k} l’injection de Sksubscript𝑆𝑘S_{k} dans X𝑋X :

ik:SkX:subscript𝑖𝑘subscript𝑆𝑘𝑋i_{k}:S_{k}\hookrightarrow X

et ηksubscript𝜂𝑘\eta_{k} le morphisme d’adjonction :

ηk:ik1ikId.:subscript𝜂𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑘𝐼𝑑\eta_{k}:i_{k}^{-1}i_{k*}\longrightarrow Id.

Dans ce cas il faut coder les conditions de recollement pour tout couple (Sk,Sl)subscript𝑆𝑘subscript𝑆𝑙(S_{k},S_{l}) tel que SkS¯lsubscript𝑆𝑘subscript¯𝑆𝑙S_{k}\subset\overline{S}_{l} c’est à dire tel que k<l𝑘𝑙k<l.

Définition 2.1.

Soit 𝒮Σsubscript𝒮Σ\mathcal{S}_{\Sigma} la catégorie dont

  • \bullet

    les objets sont les familles ({k}kn,{fkl}l<kn)subscriptsubscript𝑘𝑘𝑛subscriptsubscript𝑓𝑘𝑙𝑙𝑘𝑛(\{\mathcal{F}_{k}\}_{k\leq n},\{f_{kl}\}_{l<k\leq n})

    • ksubscript𝑘\mathcal{F}_{k} est un faisceau sur Sksubscript𝑆𝑘S_{k},

    • flksubscript𝑓𝑙𝑘f_{lk} est, pour tout couple (k,l)𝑘𝑙(k,l) tel que k<l𝑘𝑙k<l, un morphisme flk:killSk:subscript𝑓𝑙𝑘subscript𝑘evaluated-atsubscript𝑖𝑙subscript𝑙subscript𝑆𝑘f_{lk}:\mathcal{F}_{k}\rightarrow i_{l*}\mathcal{F}_{l}\mid_{S_{k}} tel que le diagramme suivant commute pour tout triplet k𝑘k, l𝑙l, m𝑚m vérifiant k<l<m𝑘𝑙𝑚k<l<m :

      ksubscript𝑘\textstyle{\mathcal{F}_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}fmksubscript𝑓𝑚𝑘\scriptstyle{f_{mk}}flksubscript𝑓𝑙𝑘\scriptstyle{f_{lk}}(ill)Skevaluated-atsubscript𝑖𝑙subscript𝑙subscript𝑆𝑘\textstyle{(i_{l*}\mathcal{F}_{l})\mid_{S_{k}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(ilfml)Skevaluated-atsubscript𝑖𝑙subscript𝑓𝑚𝑙subscript𝑆𝑘\scriptstyle{(i_{l*}f_{ml})\mid_{S_{k}}}(imm)Skevaluated-atsubscript𝑖𝑚subscript𝑚subscript𝑆𝑘\textstyle{(i_{m*}\mathcal{F}_{m})\mid_{S_{k}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(ilil1imm)Skevaluated-atsubscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚subscript𝑚subscript𝑆𝑘\textstyle{(i_{l*}i_{l}^{-1}i_{m*}\mathcal{F}_{m})\mid_{S_{k}}}

      où le morphisme du bas est le morphisme naturel.

  • \bullet

    les morphismes entre deux objets ({k},{fkl})subscript𝑘subscript𝑓𝑘𝑙(\{\mathcal{F}_{k}\},\{f_{kl}\}) et ({𝒢k},{gkl})subscript𝒢𝑘subscript𝑔𝑘𝑙(\{\mathcal{G}_{k}\},\{g_{kl}\}) sont donnés par, pour tout Sksubscript𝑆𝑘S_{k}, un morphisme de faisceaux ϕk:k𝒢k:subscriptitalic-ϕ𝑘subscript𝑘subscript𝒢𝑘\phi_{k}:\mathcal{F}_{k}\rightarrow\mathcal{G}_{k} tels que pour tous k<l𝑘𝑙k<l le diagramme suivant commute :

    ksubscript𝑘\textstyle{\mathcal{F}_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}flksubscript𝑓𝑙𝑘\scriptstyle{f_{lk}}ϕlsubscriptitalic-ϕ𝑙\scriptstyle{\phi_{l}}𝒢ksubscript𝒢𝑘\textstyle{\mathcal{G}_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}gklsubscript𝑔𝑘𝑙\scriptstyle{g_{kl}}(ill)Skevaluated-atsubscript𝑖𝑙subscript𝑙subscript𝑆𝑘\textstyle{(i_{l*}\mathcal{F}_{l})\mid_{S_{k}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ilϕlSkevaluated-atsubscript𝑖𝑙subscriptitalic-ϕ𝑙subscript𝑆𝑘\scriptstyle{i_{l*}\phi_{l}\mid_{S_{k}}}(il𝒢)Sksubscriptsubscript𝑖𝑙𝒢subscript𝑆𝑘\textstyle{(i_{l*}\mathcal{G})_{S_{k}}}

Notons que dans le cas de deux strates les objets de 𝒮Σsubscript𝒮Σ\mathcal{S}_{\Sigma} sont bien les triplets (Z,U,f)subscript𝑍subscript𝑈𝑓(\mathcal{F}_{Z},\mathcal{F}_{U},f).
Définissons un foncteur de la catégorie 𝒮hX𝒮subscript𝑋\mathcal{S}h_{X} dans la catégorie 𝒮Σsubscript𝒮Σ\mathcal{S}_{\Sigma}.

Définition 2.2.

On note RΣsubscript𝑅ΣR_{\Sigma} le foncteur de 𝒮hX𝒮subscript𝑋\mathcal{S}h_{X} dans 𝒮Σsubscript𝒮Σ\mathcal{S}_{\Sigma} défini par :

RΣ:𝒮hX𝒮Σ({Sk}kn,{ηkl}k<ln)ϕ:𝒢({ϕSk}kn):subscript𝑅Σabsent𝒮subscript𝑋subscript𝒮Σmissing-subexpressionsubscriptevaluated-atsubscript𝑆𝑘𝑘𝑛subscriptsubscript𝜂𝑘𝑙𝑘𝑙𝑛missing-subexpression:italic-ϕ𝒢subscriptevaluated-atitalic-ϕsubscript𝑆𝑘𝑘𝑛\begin{array}[]{cccc}R_{\Sigma}:&\mathcal{S}h_{X}&\longrightarrow&\mathcal{S}_{\Sigma}\\ &\mathcal{F}&\longmapsto&(\{\mathcal{F}\mid_{S_{k}}\}_{k\leq n},\{\eta_{kl}\}_{k<l\leq n})\\ &\phi:\mathcal{F}\rightarrow\mathcal{G}&\longmapsto&(\{\phi\mid_{S_{k}}\}_{k\leq n})\end{array}

où les morphismes flksubscript𝑓𝑙𝑘f_{lk} sont les morphismes d’adjonction suivant :

ηkl:Sk(ilil1)Sk:subscript𝜂𝑘𝑙evaluated-atsubscript𝑆𝑘evaluated-atsubscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑆𝑘\eta_{kl}:\mathcal{F}\mid_{S_{k}}\longrightarrow(i_{l*}i_{l}^{-1}\mathcal{F})\mid_{S_{k}}

Les morphismes flksubscript𝑓𝑙𝑘f_{lk} étant issus d’une transformation naturelle, ils vérifient bien les conditions de commutation.

Définissons maintenant le foncteur quasi-inverse QΣsubscript𝑄ΣQ_{\Sigma} de la catégorie 𝒮Σsubscript𝒮Σ\mathcal{S}_{\Sigma} dans la catégorie 𝒮hX𝒮subscript𝑋\mathcal{S}h_{X}.
Notons que si \mathcal{F} est un faisceau sur X𝑋X un section s(V)𝑠𝑉s\in\mathcal{F}(V) est déterminée de manière unique par une famille {si}iIsubscriptsubscript𝑠𝑖𝑖𝐼\{s_{i}\}_{i\in I}sisubscript𝑠𝑖s_{i} appartient à |Si(VSi)evaluated-atsubscript𝑆𝑖𝑉subscript𝑆𝑖\mathcal{F}|_{S_{i}}(V\cap S_{i}) compatibles avec les morphismes de recollement. Formellement \mathcal{F} est limite projective d’un système :

=lim|Sievaluated-atsubscriptprojective-limitsubscript𝑆𝑖\mathcal{F}=\varprojlim_{\mathcal{I}}\mathcal{F}|_{S_{i}}

où le système projectif tient compte des morphismes de recollement. Précisons ce système projectif.

Définition 2.3.

Soit \mathcal{I} la catégorie

  • dont les objets sont les singletons {k}𝑘\{k\} avec kn𝑘𝑛k\leq n et les couples (k,l)𝑘𝑙(k,l) avec k<ln𝑘𝑙𝑛k<l\leq n,

  • dont les morphismes entre deux objets est donné par :

    Hom(i,i)={}pour tout objet i de Hom((k,l),k)={}Hom((k,l),l)={}𝐻𝑜𝑚𝑖𝑖pour tout objet i de 𝐻𝑜𝑚𝑘𝑙𝑘missing-subexpression𝐻𝑜𝑚𝑘𝑙𝑙missing-subexpression\begin{array}[]{lccc}Hom(i,i)&=&\{*\}&\text{pour tout objet $i$ de $\mathcal{I}$}\\ Hom((k,l),k)&=&\{*\}\\ Hom((k,l),l)&=&\{*\}\\ \end{array}

Pour définir un système projectif dans 𝒮hX𝒮subscript𝑋\mathcal{S}h_{X} il reste à définir un foncteur contravariant de \mathcal{I} dans 𝒮hX𝒮subscript𝑋\mathcal{S}h_{X}. Soit =({k},{flk})subscript𝑘subscript𝑓𝑙𝑘\mathcal{F}=(\{\mathcal{F}_{k}\},\{f_{lk}\}) un objet de 𝒮Σsubscript𝒮Σ\mathcal{S}_{\Sigma}.
À tout objet de \mathcal{I} on associe :

(k,l)=ikik1illpour (k,l) (l)=illpour {k} 𝑘𝑙subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑙pour (k,l) 𝑙subscript𝑖𝑙subscript𝑙pour {k} \begin{array}[]{cclc}\mathcal{F}(k,l)&=&i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}\mathcal{F}_{l}&\text{pour $(k,l)\in\mathcal{I}$\leavevmode\nobreak\ }\\ \mathcal{F}(l)&=&i_{l*}\mathcal{F}_{l}&\text{pour $\{k\}\in\mathcal{I}$\leavevmode\nobreak\ }\end{array}

À tout morphisme (k,l)k𝑘𝑙𝑘(k,l)\rightarrow k avec k<l𝑘𝑙k<l on associe les morphismes flksubscript𝑓𝑙𝑘f_{lk}, et aux morphismes (k,l)(l)𝑘𝑙𝑙(k,l)\rightarrow(l) on associe les morphismes ηklsubscript𝜂𝑘𝑙\eta_{kl} donnés par l’adjonction :

ηkl:illikik1ill:subscript𝜂𝑘𝑙subscript𝑖𝑙subscript𝑙subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑙\eta_{kl}:i_{l*}\mathcal{F}_{l}\longrightarrow i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}\mathcal{F}_{l}
Définition 2.4.

On définit l’image de \mathcal{F} par QΣsubscript𝑄ΣQ_{\Sigma} comme la limite projective du système (k,l)𝑘𝑙\mathcal{F}(k,l) :

QΣ()=lima(a)subscript𝑄Σsubscript𝑎𝑎\displaystyle Q_{\Sigma}(\mathcal{F})=\lim_{\begin{subarray}{c}\longleftarrow\\ a\in\mathcal{I}\end{subarray}}\mathcal{F}(a)

Soient maintenant =({k},{flk})superscriptsubscriptsuperscript𝑘superscriptsubscript𝑓𝑙𝑘\mathcal{F}^{\prime}=(\{\mathcal{F}^{\prime}_{k}\},\{f_{lk}^{\prime}\}) un deuxième objet de 𝒮Σsubscript𝒮Σ\mathcal{S}_{\Sigma} et ϕ={ϕk}::italic-ϕsubscriptitalic-ϕ𝑘superscript\phi=\{\phi_{k}\}:\mathcal{F}\rightarrow\mathcal{F}^{\prime} un morphisme entre ces objets. Les ϕksubscriptitalic-ϕ𝑘\phi_{k} forment alors un morphisme entre les systèmes (k,l)𝑘𝑙\mathcal{F}(k,l) et (k,l)superscript𝑘𝑙\mathcal{F}^{\prime}(k,l). La propriété universelle que vérifie la limite projective définit un morphisme de QΣ()subscript𝑄ΣQ_{\Sigma}(\mathcal{F}) dans QΣ()subscript𝑄ΣsuperscriptQ_{\Sigma}(\mathcal{F}^{\prime}), c’est le morphisme image de ϕitalic-ϕ\phi par QΣsubscript𝑄ΣQ_{\Sigma}.

Remarque.
On peut donner une expression explicite de la limite projective. L’image de \mathcal{F} par QΣsubscript𝑄ΣQ_{\Sigma} est alors donnée par :

  • pour tout ouvert U𝑈U de X𝑋X,

    QΣ()(U)={(s1,,sn),si(USi)|flk(sk)=ηkl(sl)}subscript𝑄Σ𝑈conditional-setsubscript𝑠1subscript𝑠𝑛subscript𝑠𝑖𝑈subscript𝑆𝑖subscript𝑓𝑙𝑘subscript𝑠𝑘subscript𝜂𝑘𝑙subscript𝑠𝑙Q_{\Sigma}(\mathcal{F})(U)=\{(s_{1},\cdots,s_{n}),s_{i}\in\mathcal{F}(U\cap S_{i})|f_{lk}(s_{k})=\eta_{kl}(s_{l})\}
  • pour tout inclusion d’ouverts VU𝑉𝑈V\subset U, le morphisme produit ρVS1××ρUSnsubscript𝜌𝑉subscript𝑆1subscript𝜌𝑈subscript𝑆𝑛\rho_{V\cap S_{1}}\times\ldots\times\rho_{U\cap S_{n}}.

Théorème 2.5.

Les catégories 𝒮hX𝒮subscript𝑋\mathcal{S}h_{X} et 𝒮Σsubscript𝒮Σ\mathcal{S}_{\Sigma} sont équivalentes et les foncteurs QΣsubscript𝑄ΣQ_{\Sigma} et RΣsubscript𝑅ΣR_{\Sigma} sont quasi-inverses l’un de l’autre.

Démonstration.

Rappelons tout d’abord que les limites projectives finies commutent à la restriction. Ainsi, si =({k},{flk})subscript𝑘subscript𝑓𝑙𝑘\mathcal{F}=(\{\mathcal{F}_{k}\},\{f_{lk}\}) est un objet de 𝒮hX𝒮subscript𝑋\mathcal{S}h_{X}, on a l’isomorphisme canonique :

ij1lim(k,l)limij1(k,l)similar-to-or-equalssuperscriptsubscript𝑖𝑗1projective-limit𝑘𝑙projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘𝑙i_{j}^{-1}\varprojlim\mathcal{F}(k,l)\simeq\varprojlim i_{j}^{-1}\mathcal{F}(k,l)

Et si on note πklsubscript𝜋𝑘𝑙\pi_{kl} la projection de lim(m,n)projective-limit𝑚𝑛\varprojlim\mathcal{F}(m,n) sur (k,l)𝑘𝑙\mathcal{F}(k,l) :

πkl:lim(m,n)(k,l),:subscript𝜋𝑘𝑙projective-limit𝑚𝑛𝑘𝑙\pi_{kl}:\varprojlim\mathcal{F}(m,n)\longrightarrow\mathcal{F}(k,l),

et πjsubscript𝜋𝑗\pi_{j} la projection naturelle :

πj:limij1(m,n)ij1(j),:subscript𝜋𝑗projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑚𝑛superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑗\pi_{j}:\varprojlim i_{j}^{-1}\mathcal{F}(m,n)\longrightarrow i_{j}^{-1}\mathcal{F}(j),

on a le diagramme commutatif :

ij1lim(k,l)superscriptsubscript𝑖𝑗1projective-limit𝑘𝑙\textstyle{i_{j}^{-1}\varprojlim\mathcal{F}(k,l)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}similar-to\scriptstyle{\sim}ij1πjjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜋𝑗𝑗\scriptstyle{i_{j}^{-1}\pi_{jj}}limij1(k,l)projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘𝑙\textstyle{\varprojlim i_{j}^{-1}\mathcal{F}(k,l)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πjsubscript𝜋𝑗\scriptstyle{\pi_{j}}ij1(j)superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑗\textstyle{i_{j}^{-1}\mathcal{F}(j)}

Pour démontrer le théorème 2.5 nous définissons deux isomorphismes de foncteurs :

RΣQΣId𝒮hXId𝒮ΣQΣRΣsubscript𝑅Σsubscript𝑄Σ𝐼subscript𝑑𝒮subscript𝑋missing-subexpression𝐼subscript𝑑subscript𝒮Σsubscript𝑄Σsubscript𝑅Σmissing-subexpression\begin{array}[]{cccc}R_{\Sigma}\circ Q_{\Sigma}&\longrightarrow&Id_{\mathcal{S}h_{X}}\\ Id_{\mathcal{S}_{\Sigma}}&\longrightarrow&Q_{\Sigma}\circ R_{\Sigma}\end{array}

Chacun de ces isomorphismes est défini par des morphismes donnés par la propriété universelle de la limite projective. Pour démontrer que ces morphismes sont bien des isomorphismes, nous nous appuyons essentiellement sur le fait la composée suivante :

ψj:limij1(l,k)πjij1ijjεjj:subscript𝜓𝑗superscriptsubscript𝜋𝑗projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑙𝑘superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑗superscriptsubscript𝜀𝑗subscript𝑗\psi_{j}:\varprojlim i_{j}^{-1}\mathcal{F}(l,k)\buildrel\pi_{j}\over{\longrightarrow}i_{j}^{-1}i_{j*}\mathcal{F}_{j}\buildrel\varepsilon_{j}\over{\longrightarrow}\mathcal{F}_{j}

est un isomoprhisme.
Définissons l’inverse du morphisme ψjsubscript𝜓𝑗\psi_{j}. Par définition de la limite projective il faut se donner une famille de morphismes de jsubscript𝑗\mathcal{F}_{j} dans ij1(k,l)superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘𝑙i_{j}^{-1}\mathcal{F}(k,l). Mais notons que :

ij1(k)=0pour k<jij1(k,l)=0pour k<ljsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘0pour 𝑘𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘𝑙0pour 𝑘𝑙𝑗\begin{array}[]{cl}i_{j}^{-1}\mathcal{F}(k)=0&\text{pour \leavevmode\nobreak\ }k<j\\ i_{j}^{-1}\mathcal{F}(k,l)=0&\text{pour \leavevmode\nobreak\ }k<l\leq j\end{array}

et que comme ijsubscript𝑖𝑗i_{j} est une injection le morphisme εj:ij1ijId:subscript𝜀𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗𝐼𝑑\varepsilon_{j}:i_{j}^{-1}i_{j*}\longrightarrow Id est un isomorphisme. Considérons alors la famille de morphismes :

{ϕj{j}=(εj)1:jij1ijj=ij1(j,j)ϕj{k}=fkj:jij1ikk=ij1(k)pour j<kϕj(k,l)=ij1ηklflj:jij1illij1ikik1illpour jk<lcasessuperscriptsubscriptitalic-ϕ𝑗𝑗absent:superscriptsubscript𝜀𝑗1absentsubscript𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑗𝑗missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptsubscriptitalic-ϕ𝑗𝑘absent:subscript𝑓𝑘𝑗absentsubscript𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝑘superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘pour 𝑗𝑘missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptsubscriptitalic-ϕ𝑗𝑘𝑙absent:superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘𝑙subscript𝑓𝑙𝑗absentsubscript𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑙subscript𝑙superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑙pour 𝑗𝑘𝑙\left\{\begin{array}[]{lccl}\phi_{j}^{\{j\}}=&(\varepsilon_{j})^{-1}:&\mathcal{F}_{j}\rightarrow i_{j}^{-1}i_{j*}\mathcal{F}_{j}=i_{j}^{-1}\mathcal{F}(j,j)\\ \nobreak\leavevmode\\ \phi_{j}^{\{k\}}=&f_{kj}:&\mathcal{F}_{j}\rightarrow i_{j}^{-1}i_{k*}\mathcal{F}_{k}=i_{j}^{-1}\mathcal{F}(k)&\text{pour\leavevmode\nobreak\ }j<k\\ \nobreak\leavevmode\\ \phi_{j}^{(k,l)}=&i_{j}^{-1}\eta_{kl}\circ f_{lj}:&\mathcal{F}_{j}\rightarrow i_{j}^{-1}i_{l*}\mathcal{F}_{l}\rightarrow i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}\mathcal{F}_{l}&\text{pour \leavevmode\nobreak\ }j\leq k<l\end{array}\right.
Lemme 2.6.

Cette famille définit un unique morphisme, noté ϕjsubscriptitalic-ϕ𝑗\phi_{j}

ϕj:jlimaij1(a):subscriptitalic-ϕ𝑗subscript𝑗subscriptprojective-limit𝑎superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑎\phi_{j}:\mathcal{F}_{j}\longrightarrow\varprojlim_{a\in\mathcal{I}}i_{j}^{-1}\mathcal{F}(a)

tel que πklϕj=ϕj(k,l)subscript𝜋𝑘𝑙subscriptitalic-ϕ𝑗superscriptsubscriptitalic-ϕ𝑗𝑘𝑙\pi_{kl}\circ\phi_{j}=\phi_{j}^{(k,l)}.
Ce morphisme est un isomorphisme et son inverse est la composée :

ψj:(limij1(k,l))πjij1ijjεjj:subscript𝜓𝑗superscriptsubscript𝜋𝑗projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘𝑙superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑗superscriptsubscript𝜀𝑗subscript𝑗\psi_{j}:(\varprojlim i_{j}^{-1}\mathcal{F}(k,l))\buildrel\pi_{j}\over{\longrightarrow}i_{j}^{-1}i_{j*}\mathcal{F}_{j}\buildrel\varepsilon_{j}\over{\longrightarrow}\mathcal{F}_{j}
Démonstration.

Il s’agit de vérifier la compatibilité entre les ϕj(k,l)superscriptsubscriptitalic-ϕ𝑗𝑘𝑙\phi_{j}^{(k,l)} et le système projectif. Pour les flèches de (k,l)(l)𝑘𝑙𝑙(k,l)\rightarrow(l) cela est vrai par construction. Pour les flèches (k,l)k𝑘𝑙𝑘(k,l)\rightarrow k, telles que k>j𝑘𝑗k>j, cela résulte directement de la définition d’un objet de 𝒮hΣ𝒮subscriptΣ\mathcal{S}h_{\Sigma}. Reste à vérifier la compatibilité pour les flèches (j,l){j}𝑗𝑙𝑗(j,l)\rightarrow\{j\}. Le diagramme suivant commute, car εjsubscript𝜀𝑗\varepsilon_{j} est une transformation naturelle :

jsubscript𝑗\textstyle{\mathcal{F}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}fljsubscript𝑓𝑙𝑗\scriptstyle{f_{lj}}ij1ijjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑗\textstyle{i_{j}^{-1}i_{j*}\mathcal{F}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ijfljsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑓𝑙𝑗\scriptstyle{i_{j}^{-1}i_{j*}f_{lj}}εjsubscript𝜀𝑗\scriptstyle{\varepsilon_{j}}ij1illsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑙subscript𝑙\textstyle{i_{j}^{-1}i_{l*}\mathcal{F}_{l}}ij1ijij1illsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑙subscript𝑙\textstyle{i_{j}^{-1}i_{j*}i_{j}^{-1}i_{l*}\mathcal{F}_{l}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}εjsubscript𝜀𝑗\scriptstyle{\varepsilon_{j}}

Donc εjij1ijflj=fljεjsubscript𝜀𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑓𝑙𝑗subscript𝑓𝑙𝑗subscript𝜀𝑗\varepsilon_{j}\circ i_{j}^{-1}i_{j*}f_{lj}=f_{lj}\circ\varepsilon_{j}, en composant par ij1ηjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗i_{j}^{-1}\eta_{j} à gauche et (εj)1superscriptsubscript𝜀𝑗1(\varepsilon_{j})^{-1} à droite on trouve

ij1ηjflj=ij1ηjεj(ij1ijflj)εj1=(ij1ijflj)εj1superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗subscript𝑓𝑙𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗subscript𝜀𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑓𝑙𝑗superscriptsubscript𝜀𝑗1superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑓𝑙𝑗superscriptsubscript𝜀𝑗1i_{j}^{-1}\eta_{j}\circ f_{lj}=i_{j}^{-1}\eta_{j}\varepsilon_{j}(i_{j}^{-1}i_{j*}f_{lj})\varepsilon_{j}^{-1}=(i_{j}^{-1}i_{j*}f_{lj})\varepsilon_{j}^{-1}

car ij1ηjεj=Idsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗subscript𝜀𝑗𝐼𝑑i_{j}^{-1}\eta_{j\varepsilon_{j}}=Id. Ce qui démontre la compatibilité et on obtient ϕjsubscriptitalic-ϕ𝑗\phi_{j} par la propriété universelle de la limite projective.

Montrons que ψjsubscript𝜓𝑗\psi_{j} est l’inverse de ϕjsubscriptitalic-ϕ𝑗\phi_{j}.
On a, par construction, πjϕj=(εj)1subscript𝜋𝑗subscriptitalic-ϕ𝑗superscriptsubscript𝜀𝑗1\pi_{j}\circ\phi_{j}=(\varepsilon_{j})^{-1} ; donc ψjϕj=Idsubscript𝜓𝑗subscriptitalic-ϕ𝑗𝐼𝑑\psi_{j}\circ\phi_{j}=Id.
Reste à voir que ϕjψj=Idsubscriptitalic-ϕ𝑗subscript𝜓𝑗𝐼𝑑\phi_{j}\circ\psi_{j}=Id. Par propriété universelle cela revient à démontrer que πklϕjψj=πklsubscript𝜋𝑘𝑙subscriptitalic-ϕ𝑗subscript𝜓𝑗subscript𝜋𝑘𝑙\pi_{kl}\circ\phi_{j}\circ\psi_{j}=\pi_{kl}.
Pour {j}𝑗\{j\}\in\mathcal{I}, on a, par construction, πjϕj=εj1subscript𝜋𝑗subscriptitalic-ϕ𝑗superscriptsubscript𝜀𝑗1\pi_{j}\circ\phi_{j}=\varepsilon_{j}^{-1} ; donc :

πjϕjψj=(εj)1εjπj=πjsubscript𝜋𝑗subscriptitalic-ϕ𝑗subscript𝜓𝑗superscriptsubscript𝜀𝑗1subscript𝜀𝑗subscript𝜋𝑗subscript𝜋𝑗\pi_{j}\circ\phi_{j}\circ\psi_{j}=(\varepsilon_{j})^{-1}\circ\varepsilon_{j}\circ\pi_{j}=\pi_{j}

Pour jkl𝑗𝑘𝑙j\leq k\leq l et l>j𝑙𝑗l>j, on a le diagramme commutatif suivant :

limij1(k,l)projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘𝑙\textstyle{\varprojlim i_{j}^{-1}\mathcal{F}(k,l)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ψjϕjsubscript𝜓𝑗subscriptitalic-ϕ𝑗\scriptstyle{\psi_{j}\circ\phi_{j}}ψjsubscript𝜓𝑗\scriptstyle{\psi_{j}}limij1(k,l)projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘𝑙\textstyle{\varprojlim i_{j}^{-1}\mathcal{F}(k,l)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πllsubscript𝜋𝑙𝑙\scriptstyle{\pi_{ll}}πklsubscript𝜋𝑘𝑙\scriptstyle{\pi_{kl}}jsubscript𝑗\textstyle{\mathcal{F}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ϕjsubscriptitalic-ϕ𝑗\scriptstyle{\phi_{j}}fljsubscript𝑓𝑙𝑗\scriptstyle{f_{lj}}ij1(l)superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑙\textstyle{i_{j}^{-1}\mathcal{F}(l)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ηklsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘𝑙\scriptstyle{i_{j}^{-1}\eta_{kl}}ij1(k,l)superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘𝑙\textstyle{i_{j}^{-1}\mathcal{F}(k,l)}

Le triangle de droite est commutatif par définition des projections d’une limite projective et le triangle du milieu est commutatif par définition de ϕjsubscriptitalic-ϕ𝑗\phi_{j}. On a ainsi les égalités :

πklψjϕj=ij1ηklfljψjπllψjϕj=fljψjsubscript𝜋𝑘𝑙subscript𝜓𝑗subscriptitalic-ϕ𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘𝑙subscript𝑓𝑙𝑗subscript𝜓𝑗subscript𝜋𝑙𝑙subscript𝜓𝑗subscriptitalic-ϕ𝑗subscript𝑓𝑙𝑗subscript𝜓𝑗\begin{array}[]{ccc}\pi_{kl}\circ\psi_{j}\circ\phi_{j}&=&i_{j}^{-1}\eta_{kl}\circ f_{lj}\circ\psi_{j}\\ \pi_{ll}\circ\psi_{j}\circ\phi_{j}&=&f_{lj}\circ\psi_{j}\end{array}

Or, d’une part, le diagramme suivant est commutatif :

limij1(k,l)projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘𝑙\textstyle{\varprojlim i_{j}^{-1}\mathcal{F}(k,l)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πjsubscript𝜋𝑗\scriptstyle{\pi_{j}}πllsubscript𝜋𝑙𝑙\scriptstyle{\pi_{ll}}ψjsubscript𝜓𝑗\scriptstyle{\psi_{j}}ij1ijjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑗\textstyle{i_{j}^{-1}i_{j*}\mathcal{F}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ijfljsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑓𝑙𝑗\scriptstyle{i_{j}^{-1}i_{j*}f_{lj}}εjsubscript𝜀𝑗\scriptstyle{\varepsilon_{j}}jsubscript𝑗\textstyle{\mathcal{F}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}fljsubscript𝑓𝑙𝑗\scriptstyle{f_{lj}}ij1illsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑙subscript𝑙\textstyle{i_{j}^{-1}i_{l*}\mathcal{F}_{l}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ηjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗\scriptstyle{i_{j}^{-1}\eta_{j}}ij1ijij1illsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑙subscript𝑙\textstyle{i_{j}^{-1}i_{j*}i_{j}^{-1}i_{l*}\mathcal{F}_{l}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}εjsubscript𝜀𝑗\scriptstyle{\varepsilon_{j}}ij1illsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑙subscript𝑙\textstyle{i_{j}^{-1}i_{l*}\mathcal{F}_{l}}

et, d’autre part, εjij1ηj=Idsubscript𝜀𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗𝐼𝑑\varepsilon_{j}\circ i_{j}^{-1}\eta_{j}=Id. On a donc, pour l>j𝑙𝑗l>j,

fljψj=πll.subscript𝑓𝑙𝑗subscript𝜓𝑗subscript𝜋𝑙𝑙f_{lj}\circ\psi_{j}=\pi_{ll}.

Ainsi d’une part on a :

πllϕjψj=fljεjπj=πllsubscript𝜋𝑙𝑙subscriptitalic-ϕ𝑗subscript𝜓𝑗subscript𝑓𝑙𝑗subscript𝜀𝑗subscript𝜋𝑗subscript𝜋𝑙𝑙\pi_{ll}\circ\phi_{j}\circ\psi_{j}=f_{lj}~\circ\varepsilon_{j}\circ\pi_{j}=\pi_{ll}

et d’autre part en composant par ij1ηklsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘𝑙i_{j}^{-1}\eta_{kl} on obtient :

πklϕjψj=πklsubscript𝜋𝑘𝑙subscriptitalic-ϕ𝑗subscript𝜓𝑗subscript𝜋𝑘𝑙\pi_{kl}\circ\phi_{j}\circ\psi_{j}=\pi_{kl}

Revenons à la démonstration du théorème 2.5.
Montons que RΣQΣsubscript𝑅Σsubscript𝑄ΣR_{\Sigma}\circ Q_{\Sigma} est isomorphe à l’identité. On garde les mêmes notations que ci-dessus, ainsi =({k},{flk})subscript𝑘subscript𝑓𝑙𝑘\mathcal{F}=(\{\mathcal{F}_{k}\},\{f_{lk}\}) est un objet de 𝒮Σsubscript𝒮Σ\mathcal{S}_{\Sigma}. Le lemme 2.6 définit un isomorphisme ϕjsubscriptitalic-ϕ𝑗\phi_{j} entre jsubscript𝑗\mathcal{F}_{j} et la restriction de RΣQΣ()subscript𝑅Σsubscript𝑄ΣR_{\Sigma}Q_{\Sigma}(\mathcal{F}) à Sjsubscript𝑆𝑗S_{j} :

ϕj:jRΣQΣ()Sj:subscriptitalic-ϕ𝑗superscriptsimilar-tosubscript𝑗evaluated-atsubscript𝑅Σsubscript𝑄Σsubscript𝑆𝑗\phi_{j}:\mathcal{F}_{j}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}R_{\Sigma}Q_{\Sigma}(\mathcal{F})\mid_{S_{j}}

Il reste donc à identifier les morphismes ij1ηksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘i_{j}^{-1}\eta_{k} :

ij1ηk:ij1RΣQΣ()ij1ikik1RΣQΣ():superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑅Σsubscript𝑄Σsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑅Σsubscript𝑄Σi_{j}^{-1}\eta_{k}:i_{j}^{-1}R_{\Sigma}Q_{\Sigma}(\mathcal{F})\longrightarrow i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}R_{\Sigma}Q_{\Sigma}(\mathcal{F})

aux morphismes fkjsubscript𝑓𝑘𝑗f_{kj}. Il s’agit donc de montrer que le diagramme suivant commute :

ij1lim(k,l)superscriptsubscript𝑖𝑗1projective-limit𝑘𝑙\textstyle{i_{j}^{-1}\varprojlim\mathcal{F}(k,l)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ikik1lim(k,l)superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1projective-limit𝑘𝑙\textstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}\varprojlim\mathcal{F}(k,l)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}limij1(k,l)projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘𝑙\textstyle{\varprojlim i_{j}^{-1}\mathcal{F}(k,l)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ψjsubscript𝜓𝑗\scriptstyle{\psi_{j}}limij1ηkprojective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘\scriptstyle{\varprojlim i_{j}^{-1}\eta_{k}}limij1ikik1(k,l)projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1𝑘𝑙\textstyle{\varprojlim i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}\mathcal{F}(k,l)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ikψksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝜓𝑘\scriptstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}\psi_{k}}jsubscript𝑗\textstyle{\mathcal{F}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}fkjsubscript𝑓𝑘𝑗\scriptstyle{f_{kj}}ij1ikksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝑘\textstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}\mathcal{F}_{k}}

Le carré du haut commute par définition des morphismes d’adjonction. Et comme ϕjsubscriptitalic-ϕ𝑗\phi_{j} est l’inverse de ψjsubscript𝜓𝑗\psi_{j} il suffit donc de démontrer l’égalité :

ij1ikψkij1ηkϕj=fkjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝜓𝑘superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘subscriptitalic-ϕ𝑗subscript𝑓𝑘𝑗i_{j}^{-1}i_{k*}\psi_{k}\circ i_{j}^{-1}\eta_{k}\circ\phi_{j}=f_{kj}

Or on a le diagramme commutatif suivant :

limij1(l,m)projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑙𝑚\textstyle{\varprojlim i_{j}^{-1}\mathcal{F}(l,m)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πkksubscript𝜋𝑘𝑘\scriptstyle{\pi_{kk}}limij1ikik1(l,m)projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1𝑙𝑚\textstyle{\varprojlim i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}\mathcal{F}(l,m)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πk,ksubscript𝜋𝑘𝑘\scriptstyle{\pi_{k,k}}ij1ikψksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝜓𝑘\scriptstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}\psi_{k}}ij1(k)superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘\textstyle{i_{j}^{-1}\mathcal{F}(k)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ηksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘\scriptstyle{i_{j}^{-1}\eta_{k}}ij1ikik1(k)superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1𝑘\textstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}\mathcal{F}(k)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ikεksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝜀𝑘\scriptstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}\varepsilon_{k}}jsubscript𝑗\textstyle{\mathcal{F}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}fkjsubscript𝑓𝑘𝑗\scriptstyle{f_{kj}}fkjsubscript𝑓𝑘𝑗\scriptstyle{f_{kj}}ϕjsubscriptitalic-ϕ𝑗\scriptstyle{\phi_{j}}ij1ikksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝑘\textstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}\mathcal{F}_{k}}

En effet les triangles commutent par définition de ϕjsubscriptitalic-ϕ𝑗\phi_{j} et de ψksubscript𝜓𝑘\psi_{k}. Le carré du haut commute par définition de la limite projective et le carré du bas car ij1ikεkij1ηk=Idsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝜀𝑘superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘𝐼𝑑i_{j}^{-1}i_{k*}\varepsilon_{k}\circ i_{j}^{-1}\eta_{k}=Id. On a donc bien l’égalité cherchée.

Montrons maintenant que QΣRΣsubscript𝑄Σsubscript𝑅ΣQ_{\Sigma}\circ R_{\Sigma} est isomorphe à l’identité.
Soit \mathcal{F} un faisceau sur X𝑋X. On rappelle que d’après la définition de RΣsubscript𝑅ΣR_{\Sigma}, on a

RΣ()=({ik1},{ηkl})subscript𝑅Σsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑘𝑙R_{\Sigma}(\mathcal{F})=(\{i_{k}^{-1}\mathcal{F}\},\{\eta_{kl}\})

ηklsubscript𝜂𝑘𝑙\eta_{kl} sont les morphismes :

ηkl:ik1ik1ilil1:subscript𝜂𝑘𝑙superscriptsubscript𝑖𝑘1superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1\eta_{kl}:i_{k}^{-1}\mathcal{F}\longrightarrow i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}\mathcal{F}

Notons que, pour tout (k,l)𝑘𝑙(k,l), le diagramme suivant est commutatif .

\textstyle{\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ϕitalic-ϕ\scriptstyle{\phi}ηlsubscript𝜂𝑙\scriptstyle{\eta_{l}}ηksubscript𝜂𝑘\scriptstyle{\eta_{k}}QΣRΣ()subscript𝑄Σsubscript𝑅Σ\textstyle{Q_{\Sigma}R_{\Sigma}(\mathcal{F})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πlsubscript𝜋𝑙\scriptstyle{\pi_{l}}πksubscript𝜋𝑘\scriptstyle{\pi_{k}}ikik1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1\textstyle{i_{k*}i_{k}^{-1}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ikik1ηlsubscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑙\scriptstyle{i_{k*}i_{k}^{-1}\eta_{l}}  ilil1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1\textstyle{i_{l*}i_{l}^{-1}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ηklsubscript𝜂𝑘𝑙\scriptstyle{\eta_{kl}}ikik1ilil1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1\textstyle{i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}\mathcal{F}}

Ainsi d’après la propriété universelle, il existe un unique morphisme ϕitalic-ϕ\phi tel que le diagramme commute. Considérons sa restriction à Sjsubscript𝑆𝑗S_{j}. Comme la restriction commute aux limites projectives finies on a en particulier le diagramme commutatif suivant :

ij1superscriptsubscript𝑖𝑗1\textstyle{i_{j}^{-1}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ϕsuperscriptsubscript𝑖𝑗1italic-ϕ\scriptstyle{i_{j}^{-1}\phi}ij1ηjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗\scriptstyle{i_{j}^{-1}\eta_{j}}ij1QΣRΣ()superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑄Σsubscript𝑅Σ\textstyle{i_{j}^{-1}Q_{\Sigma}R_{\Sigma}(\mathcal{F})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πjsubscript𝜋𝑗\scriptstyle{\pi_{j}}ij1ijij1superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1\textstyle{i_{j}^{-1}i_{j*}i_{j}^{-1}\mathcal{F}}

Or ij1ηjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗i_{j}^{-1}\eta_{j} est un isomorphisme d’inverse εjsubscript𝜀𝑗\varepsilon_{j} de plus

πj=ij1ηjεjπj=ij1ηjψjsubscript𝜋𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗subscript𝜀𝑗subscript𝜋𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗subscript𝜓𝑗\pi_{j}=i_{j}^{-1}\eta_{j}\circ\varepsilon_{j}\circ\pi_{j}=i_{j}^{-1}\eta_{j}\circ\psi_{j}

est aussi un isomorphisme. Ce qui démontre que la restriction de ϕitalic-ϕ\phi à chacune des strates est un isomorphisme. ∎

2.2. Recollements de faisceaux pervers

Soit X𝑋X un espace topologique de Thom-Mather muni de la stratification ΣΣ\Sigma (pour les définitions voir [20] ou [16]). Chaque strate ΣisubscriptΣ𝑖\Sigma_{i} est munie d’un voisinage tubulaire Tisubscript𝑇𝑖T_{i}, d’une projection πi:TiΣi:subscript𝜋𝑖subscript𝑇𝑖subscriptΣ𝑖\pi_{i}:T_{i}\rightarrow\Sigma_{i} qui est une fibration localement triviale et d’une fonction ρisubscript𝜌𝑖\rho_{i} mesurant la distance à la strate ΣisubscriptΣ𝑖\Sigma_{i}. On définit le link 𝐋𝐋\mathbf{L} d’une strate ΣisubscriptΣ𝑖\Sigma_{i} comme suit :

𝐋={xTi|ρi(x)=ε(πi(x))}𝐋conditional-set𝑥subscript𝑇𝑖subscript𝜌𝑖𝑥𝜀subscript𝜋𝑖𝑥\mathbf{L}=\big{\{}x\in T_{i}|\rho_{i}(x)=\varepsilon(\pi_{i}(x))\big{\}}

ε:Σi:𝜀subscriptΣ𝑖\varepsilon:\Sigma_{i}\rightarrow{\mathds{R}} est une fonction définie positive assez petite.
On note Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} la strate de dimension d𝑑d minimal.
Soit 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X} la catégorie des faisceaux pervers sur X𝑋X relativement à la stratification ΣΣ\Sigma et 𝒫ervX0𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋0\mathcal{P}erv_{X_{0}} la catégorie des faisceaux pervers sur X0=X\Σ0subscript𝑋0\𝑋subscriptΣ0X_{0}=X\backslash\Sigma_{0} relativement à la stratification Σ\Σ0\ΣsubscriptΣ0\Sigma\backslash\Sigma_{0}. Dans ce chapitre nous notons i𝑖i et j𝑗j les injections :

i:X0Xj:Σ0X:𝑖absentsubscript𝑋0𝑋:𝑗absentsubscriptΣ0𝑋\begin{array}[]{cccc}i:&X_{0}&\hookrightarrow&X\\ j:&\Sigma_{0}&\hookrightarrow&X\end{array}

On note Σ0subscriptsubscriptΣ0\mathcal{L}_{\Sigma_{0}} la catégorie des faisceaux localement constants sur Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0}.

Nous allons reprendre un résultat démontré par MacPherson et Vilonen dans [13]. Dans cet article ils répondent à la question suivante : Si \mathcal{F} est un faisceau pervers sur X𝑋X quelles données, en plus de |X0evaluated-atsubscript𝑋0\mathcal{F}|_{X_{0}}, sont nécessaires pour pouvoir reconstruire \mathcal{F} ? Autrement dit, quelles données doit on ajouter à la catégorie 𝒫ervX0𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋0\mathcal{P}erv_{X_{0}} pour qu’elle soit équivalente à la catégorie 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X} ?
Pour cela, ils introduisent la notion de fermé pervers. Puis ils définissent une catégorie 𝒫𝒫\mathcal{P} dont les objets sont les quadruplets (,H,u,v)𝐻𝑢𝑣(\mathcal{H},H,u,v)\mathcal{H} est un faisceau pervers sur X0subscript𝑋0X_{0}, H𝐻H est un faisceau localement constant sur Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} et u𝑢u et v𝑣v sont des morphismes de faisceaux qui vérifient la relation suivante :

F()𝐹\textstyle{F(\mathcal{H})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Tsubscript𝑇\scriptstyle{T_{\mathcal{H}}}u𝑢\scriptstyle{u}G()𝐺\textstyle{G(\mathcal{H})}H𝐻\textstyle{H\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}v𝑣\scriptstyle{v}

F𝐹F et G𝐺G sont des foncteurs de la catégorie 𝒫ervX0𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋0\mathcal{P}erv_{X_{0}} à valeurs dans la catégorie Σ0subscriptsubscriptΣ0\mathcal{L}_{\Sigma_{0}} dépendant d’un fermé pervers et T𝑇T est une transformation naturelle entre eux. Enfin ils démontrent que 𝒫𝒫\mathcal{P} est équivalente à la catégorie 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X} mais ils ne définissent par directement de couple de foncteurs quasi-inverse l’un de l’autre.

Après avoir rappelé brièvement ces résultats, nous nous proposons de donner une définition différente d’un fermé pervers dans le but définir une catégorie 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime} similaire à la catégorie 𝒫𝒫\mathcal{P} et deux foncteurs quasi-inverses l’un de l’autre entre ces deux catégories.

2.2.1. Rappel des résultats des MacPherson et Vilonen

Dans un premier temps MacPherson et Vilonen construisent une catégorie 𝒞(F,G,T)𝒞𝐹𝐺𝑇\mathcal{C}(F,G,T) à partir de la donnée de deux catégorie 𝒜𝒜\mathcal{A} et \mathcal{B} de deux foncteurs, F𝐹F et G𝐺G, de 𝒜𝒜\mathcal{A} dans \mathcal{B} et dune transformation naturelle, T𝑇T, de F𝐹F dans G𝐺G.

Définition 2.7.

Soit 𝒞(F,G,T)𝒞𝐹𝐺𝑇\mathcal{C}(F,G,T) la catégorie

  • dont les objets sont les familles (A,B,m,n)𝐴𝐵𝑚𝑛(A,B,m,n)A𝒜𝐴𝒜A\in\mathcal{A}, B𝐵B\in\mathcal{B} et m𝑚m et n𝑛n sont des morphismes tels que le diagramme suivant commute :

    FA𝐹𝐴\textstyle{FA\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}TAsubscript𝑇𝐴\scriptstyle{T_{A}}m𝑚\scriptstyle{m}GA𝐺𝐴\textstyle{GA}B𝐵\textstyle{B\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}n𝑛\scriptstyle{n}
  • et dont les morphismes sont les couples (a,b)or(𝒜)×or()𝑎𝑏𝑜𝑟𝒜𝑜𝑟(a,b)\in\mathcal{M}or(\mathcal{A})\times\mathcal{M}or(\mathcal{B}) tels que le diagramme suivant commute :

    FA𝐹𝐴\textstyle{FA\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}TAsubscript𝑇𝐴\scriptstyle{T_{A}}m𝑚\scriptstyle{m}Fa𝐹𝑎\scriptstyle{Fa}GA𝐺𝐴\textstyle{GA\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Ga𝐺𝑎\scriptstyle{Ga}B𝐵\textstyle{B\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}n𝑛\scriptstyle{n}b𝑏\scriptstyle{b}FA𝐹superscript𝐴\textstyle{FA^{\prime}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}msuperscript𝑚\scriptstyle{m^{\prime}}GA𝐺superscript𝐴\textstyle{GA^{\prime}}Bsuperscript𝐵\textstyle{B^{\prime}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}nsuperscript𝑛\scriptstyle{n^{\prime}}

Puis ils démontrent la proposition suivante :

Proposition 2.8.

Si 𝒜𝒜\mathcal{A} et \mathcal{B} sont abéliennes, si F𝐹F est exact à droite et si G𝐺G est exact à gauche alors la catégorie 𝒞(F,G,T)𝒞𝐹𝐺𝑇\mathcal{C}(F,G,T) est abélienne.

Ils utilisent cette construction pour définir la catégorie équivalente à la catégorie des faisceaux pervers. Ils introduisent alors la notion de fermé pervers.
On note 𝐋𝐋\mathbf{L} le link de la strate Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0}.

Définition 2.9.

Soit 𝒦𝒦\mathcal{K} un fermé de 𝐋𝐋\mathbf{L}, on note \mathcal{L} l’ouvert complé- mentaire dans 𝐋𝐋\mathbf{L}. Le fermé 𝒦𝒦\mathcal{K} est dit pervers si pour tout faisceau pervers 𝒫ervX0𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋0\mathcal{F}\in\mathcal{P}erv_{X_{0}} on a

  • (Rkπ0𝒦)=0kndformulae-sequencesuperscript𝑅𝑘subscript𝜋0subscript𝒦0for-all𝑘𝑛𝑑(R^{k}\pi_{0*}\mathcal{F}_{\mathcal{K}})=0\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \forall k\geq n-d

  • (Rkπ0)=0k<ndformulae-sequencesuperscript𝑅𝑘subscript𝜋0subscript0for-all𝑘𝑛𝑑(R^{k}\pi_{0*}\mathcal{F}_{\mathcal{L}})=0\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \forall k<n-d

Si 𝒦𝒦\mathcal{K} est un fermé pervers notons que les foncteurs suivants, à valeur dans la catégorie des faisceaux localement constants sur Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} :

F:𝒫ervX0Σ0(Rnd1π0𝒦)G:𝒫ervX0Σ0(Rdπ0):𝐹absent𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋0subscriptsubscriptΣ0missing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscript𝑅𝑛𝑑1subscript𝜋0subscript𝒦missing-subexpression:𝐺absent𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋0subscriptsubscriptΣ0missing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscript𝑅𝑑subscript𝜋0subscriptmissing-subexpression\begin{array}[]{ccccc}F:&\mathcal{P}erv_{X_{0}}&\longrightarrow&\mathcal{L}_{\Sigma_{0}}\\ &\mathcal{F}&\longmapsto&(R^{n-d-1}\pi_{0*}\mathcal{F}_{\mathcal{K}})\\ G:&\mathcal{P}erv_{X_{0}}&\longrightarrow&\mathcal{L}_{\Sigma_{0}}\\ &\mathcal{F}&\longmapsto&(R^{-d}\pi_{0*}\mathcal{F}_{\mathcal{L}})\\ \end{array}

sont respectivement exacts à gauche et à droite.

Définition 2.10.

Soit 𝒫𝒫\mathcal{P} la catégorie 𝒞(F,G,T)𝒞𝐹𝐺𝑇\mathcal{C}(F,G,T) définie avec 𝒜=𝒫ervX0𝒜𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋0\mathcal{A}=\mathcal{P}erv_{X_{0}}, =Σ0subscriptsubscriptΣ0\mathcal{B}=\mathcal{L}_{\Sigma_{0}}, F𝐹F et G𝐺G les foncteurs définis ci-dessus et T𝑇T la transformation naturelle :

T:(Rnd1π0𝒦)(Rndπ0):subscript𝑇superscript𝑅𝑛𝑑1subscript𝜋0subscript𝒦superscript𝑅𝑛𝑑subscript𝜋0subscriptT_{\mathcal{F}}:(R^{n-d-1}\pi_{0*}\mathcal{F}_{\mathcal{K}})\longrightarrow(R^{n-d}\pi_{0*}\mathcal{F}_{\mathcal{L}})
Théorème 2.11.

La catégorie 𝒫𝒫\mathcal{P} est équivalente à la catégorie 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X}.

Pour démontrer ce théorème MacPherson et Vilonen définissent un foncteur

𝒫ervX𝒞(F,G,T).𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋𝒞𝐹𝐺𝑇\mathcal{P}erv_{X}\longrightarrow\mathcal{C}(F,G,T).

Ils montrent que c’est une équivalence de catégorie en introduisant une troisième catégorie et deux autres foncteurs. Dans le paragraphe suivant, on se propose de définir une nouvelle catégorie 𝒞(F,G,T)𝒞superscript𝐹superscript𝐺superscript𝑇\mathcal{C}(F^{\prime},G^{\prime},T^{\prime}) équivalente à la catégorie 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X} et de le démontrer en définissant deux foncteurs quasi-inverses l’un de l’autre.

Définition de la catégorie 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime} et des foncteurs quasi-inverses.

Pour définir la catégorie 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime} nous avons besoin d’une définition différente d’un fermé pervers.

Définition 2.12.

Soit 𝒦𝒦\mathcal{K} un fermé de X𝑋X, on note \mathcal{L} son ouvert complémentaire. Le fermé 𝒦𝒦\mathcal{K} est dit pervers si pour tout faisceau pervers 𝒫ervX0𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋0\mathcal{F}\in\mathcal{P}erv_{X_{0}} on a

  • k<ndfor-all𝑘𝑛𝑑\forall k<n-d, RkΓ𝒦Ri=0superscript𝑅𝑘subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖0R^{k}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{F}=0

  • kndfor-all𝑘𝑛𝑑\forall k\geq n-d, RkΓRi=0superscript𝑅𝑘subscriptΓ𝑅subscript𝑖0R^{k}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{F}=0

Dans tout ce qui suit on fixe 𝒦𝒦\mathcal{K} un fermé pervers et \mathcal{L} son complémentaire. On peut alors définir la catégorie 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime}.

Définition 2.13.

On note 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime} est la catégorie 𝒞(F,G,T)𝒞superscript𝐹superscript𝐺superscript𝑇\mathcal{C}(F^{\prime},G^{\prime},T^{\prime})Fsuperscript𝐹F^{\prime} et Gsuperscript𝐺G^{\prime} sont les foncteurs :

F:𝒫ervX0Σ0(Rnd1ΓRi)Σ0G𝒫ervX0Σ0(RndΓ𝒦Ri)Σ0:superscript𝐹absent𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋0subscriptsubscriptΣ0missing-subexpressionsubscriptsuperscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖subscriptΣ0superscript𝐺𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋0subscriptsubscriptΣ0missing-subexpressionsubscriptsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖subscriptΣ0\begin{array}[]{cccc}F^{\prime}:&\mathcal{P}erv_{X_{0}}&\longrightarrow&\mathcal{L}_{\Sigma_{0}}\\ &\mathcal{F}&\longmapsto&(R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{F})_{\Sigma_{0}}\\ G^{\prime}&\mathcal{P}erv_{X_{0}}&\longrightarrow&\mathcal{L}_{\Sigma_{0}}\\ &\mathcal{F}&\longmapsto&(R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{F})_{\Sigma_{0}}\\ \end{array}

et Tsuperscript𝑇T^{\prime} est la transformation naturelle donnée, pour 𝒫ervX0𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋0\mathcal{F}\in\mathcal{P}erv_{X_{0}}, par le morphisme naturel:

(Rnd1ΓRi)Σ0(RndΓ𝒦Ri)Σ0subscriptsuperscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖subscriptΣ0subscriptsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖subscriptΣ0(R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{F})_{\Sigma_{0}}\longrightarrow(R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{F})_{\Sigma_{0}}

Les deux lemmes suivants seront très utiles dans la suite :

Lemme 2.14.

Si 𝒦𝒦\mathcal{K} est un fermé pervers alors Σ0=subscriptΣ0\mathcal{L}\cap\Sigma_{0}=\emptyset.

Démonstration.

Supposons qu’il existe un fermé pervers 𝒦𝒦\mathcal{K} tel que Σ0subscriptΣ0\mathcal{L}\cap\Sigma_{0}\neq\emptyset. Le complexe Σ0[n+d]subscriptsubscriptΣ0delimited-[]𝑛𝑑{\mathds{C}}_{\Sigma_{0}}[-n+d], où Σ0subscriptsubscriptΣ0{\mathds{C}}_{\Sigma_{0}} est le faisceau supporté par Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} et constant sur Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} de fibre {\mathds{C}}, est un faisceau pervers. Or si x𝑥x appartient à Σ0subscriptΣ0\mathcal{L}\cap\Sigma_{0} on a :

(RndΓΣ0[n+d])x(ΓΣ0Σ0)xsimilar-to-or-equalssubscriptsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓsubscriptsubscriptΣ0delimited-[]𝑛𝑑𝑥subscriptsubscriptΓsubscriptΣ0subscriptsubscriptΣ0𝑥similar-to-or-equals(R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{L}}{\mathds{C}}_{\Sigma_{0}}[-n+d])_{x}\simeq(\Gamma_{\mathcal{L}\cap\Sigma_{0}}{\mathds{C}}_{\Sigma_{0}})_{x}\simeq{\mathds{C}}

d’où la contradiction. ∎

Lemme 2.15.

Pour tout faisceau pervers 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{F}\in\mathcal{P}erv_{X} :

RΓ𝒦RndΓ𝒦[n+d]similar-to-or-equals𝑅subscriptΓ𝒦superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦delimited-[]𝑛𝑑R\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\simeq R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}[-n+d]
Démonstration.

Pour démontrer ce lemme il suffit de montrer que RkΓ𝒦superscript𝑅𝑘subscriptΓ𝒦R^{k}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F} est nul pour k𝑘k strictement supérieur à nd𝑛𝑑n-d. Considérons le triangle distingué suivant :

RΓ𝒦RΓ𝑅subscriptΓ𝒦𝑅subscriptΓR\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\longrightarrow\mathcal{F}\longrightarrow R\Gamma_{\mathcal{L}}\mathcal{F}

D’après les conditions de perversité \mathcal{F} est nul en degrés supérieur à nd𝑛𝑑n-d, la définition d’un fermé pervers assure que RΓ𝑅subscriptΓR\Gamma_{\mathcal{L}}\mathcal{F} est nul en degré supérieur à nd1𝑛𝑑1n-d-1, ainsi la suite exacte longue associée au triangle distingué est la suivante :

hnd()0Rnd+1Γ𝒦00Rnd+2Γ𝒦0superscript𝑛𝑑0superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝒦00superscript𝑅𝑛𝑑2subscriptΓ𝒦0absenth^{n-d}(\mathcal{F})\rightarrow 0\rightarrow R^{n-d+1}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\rightarrow 0\rightarrow 0\rightarrow R^{n-d+2}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\rightarrow 0\rightarrow

Ce qui montre que l’on a bien :

RΓ𝒦RndΓ𝒦[n+d]similar-to-or-equals𝑅subscriptΓ𝒦superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦delimited-[]𝑛𝑑R\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\simeq R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}[-n+d]

Définissons le foncteur ν𝜈\nu de la catégorie 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X} dans 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime}. Soit \mathcal{F} un faisceau pervers sur X𝑋X. Notons tout d’abord que ce diagramme, où chacune des flèches est un morphisme naturel, est commutatif :

RΓRii1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖superscript𝑖1\textstyle{R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}+11\scriptstyle{+1}RΓ𝒦Rii1[+1]𝑅subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖superscript𝑖1delimited-[]1\textstyle{R\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F}[+1]}RΓ𝑅subscriptΓ\textstyle{R\Gamma_{\mathcal{L}}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}+11\scriptstyle{+1}RΓ𝒦[+1]𝑅subscriptΓ𝒦delimited-[]1\textstyle{R\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}[+1]\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}

De plus, d’après le lemme 2.14 l’intersection X0subscript𝑋0\mathcal{L}\cap X_{0} est égale à \mathcal{L} donc le morphisme naturel suivant est un isomorphisme :

Rnd1ΓαRnd1ΓRii1superscript𝛼superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓsuperscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖superscript𝑖1R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}\mathcal{F}\stackrel{{\scriptstyle\alpha}}{{\longrightarrow}}R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F}

Ainsi, si l’on pose F=(RndΓ𝒦)Σ0𝐹subscriptsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦subscriptΣ0F=(R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F})_{\Sigma_{0}} et u𝑢u et v𝑣v respectivement les restrictions en Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} des morphismes :

U:Rnd1ΓRii1α1Rnd1ΓRnΓ𝒦V:RndΓ𝒦RndΓ𝒦Rii1:𝑈absentsuperscriptsuperscript𝛼1superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓsuperscript𝑅𝑛subscriptΓ𝒦:𝑉absentsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖superscript𝑖1\begin{array}[]{cccc}U:&R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F}\stackrel{{\scriptstyle\alpha^{-1}}}{{\rightarrow}}R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}\mathcal{F}&\longrightarrow&R^{n}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\\ V:&R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}&\longrightarrow&R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F}\\ \end{array}

le quadruplet (i1,F,u,v)superscript𝑖1𝐹𝑢𝑣(i^{-1}\mathcal{F},F,u,v) est bien un objet de 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime}. De plus chacune des opérations est bien fonctorielle.

Définition 2.16.

On note ν𝜈\nu le foncteur de la catégorie 𝒫ervX𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑋\mathcal{P}erv_{X} dans 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime} qui à un faisceau pervers \mathcal{F} associe le quadruplet (i1,F,u,v)superscript𝑖1𝐹𝑢𝑣(i^{-1}\mathcal{F},F,u,v) défini ci-dessus.

Définissons un foncteur, noté μ𝜇\mu, de la catégorie 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime} dans la catégorie dérivée des faisceaux.
Soit (𝒢,G,u,v)𝒢𝐺𝑢𝑣(\mathcal{G},G,u,v) un objet de 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime}. Cette donnée va nous permettre, grâce à la première partie, de définir un faisceau \mathcal{B} supporté par 𝒦𝒦\mathcal{K} et un morphisme de de faisceaux ϕitalic-ϕ\phi :

ϕ:Rnd1ΓRi𝒢:italic-ϕsuperscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\phi:R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\longrightarrow\mathcal{B}

Ce morphisme nous permettra alors de construire un complexe dont nous vérifierons qu’il est pervers.

Le triplet ((RndΓKRi𝒢)X0,G,v¯)evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝐾𝑅subscript𝑖𝒢subscript𝑋0𝐺¯𝑣((R^{n-d}\Gamma_{K}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{X_{0}},G,\underline{v})v¯¯𝑣\underline{v} est la composition du morphisme v𝑣v et du morphisme d’adjonction :

v¯:Gv(RndΓKRi𝒢)Σ0adj(ii1RndΓKRi𝒢)Σ0:¯𝑣superscript𝑣𝐺evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝐾𝑅subscript𝑖𝒢subscriptΣ0superscript𝑎𝑑𝑗evaluated-atsubscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝐾𝑅subscript𝑖𝒢subscriptΣ0\underline{v}:G\stackrel{{\scriptstyle v}}{{\longrightarrow}}(R^{n-d}\Gamma_{K}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{\Sigma_{0}}\stackrel{{\scriptstyle adj}}{{\longrightarrow}}(i_{*}i^{-1}R^{n-d}\Gamma_{K}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{\Sigma_{0}}

est un objet de la catégorie 𝒮Σ0=𝒮Σsubscript𝒮subscriptΣ0subscript𝒮superscriptΣ\mathcal{S}_{\Sigma_{0}}=\mathcal{S}_{\Sigma^{\prime}}ΣsuperscriptΣ\Sigma^{\prime} est la stratification formée des deux strates Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} et X0subscript𝑋0X_{0}.
Soit \mathcal{B} l’image du triplet ((RndΓKRi𝒢)X0,G,v¯)evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝐾𝑅subscript𝑖𝒢subscript𝑋0𝐺¯𝑣((R^{n-d}\Gamma_{K}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{X_{0}},G,\underline{v}) par QΣ0subscript𝑄subscriptΣ0Q_{\Sigma_{0}} :

=QΣ0((RndΓKRi𝒢)X0,G,v¯)subscript𝑄subscriptΣ0evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝐾𝑅subscript𝑖𝒢subscript𝑋0𝐺¯𝑣\mathcal{B}=Q_{\Sigma_{0}}((R^{n-d}\Gamma_{K}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{X_{0}},G,\underline{v})

Soit δ𝛿\delta le morphisme :

δ:Rnd1ΓRi𝒢RndΓKRi𝒢:𝛿absentsuperscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝐾𝑅subscript𝑖𝒢\begin{array}[]{cccc}\delta:&R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}&\longrightarrow&R^{n-d}\Gamma_{K}Ri_{*}\mathcal{G}\end{array}

Le diagramme suivant est commutatif :

(Rnd1ΓRi𝒢)Σ0evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢subscriptΣ0\textstyle{(R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{\Sigma_{0}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}u𝑢\scriptstyle{u}j1δsuperscript𝑗1𝛿\scriptstyle{j^{-1}\delta}(ii1Rnd1ΓRi𝒢)Σ0evaluated-atsubscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢subscriptΣ0\textstyle{(i_{*}i^{-1}R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{\Sigma_{0}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}j1ii1δsuperscript𝑗1subscript𝑖superscript𝑖1𝛿\scriptstyle{j^{-1}i_{*}i^{-1}\delta}G𝐺\textstyle{G\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}v𝑣\scriptstyle{v}(RndΓKRi𝒢)Σ0evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝐾𝑅subscript𝑖𝒢subscriptΣ0\textstyle{(R^{n-d}\Gamma_{K}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{\Sigma_{0}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(ii1RndΓKRi𝒢)Σ0evaluated-atsubscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝐾𝑅subscript𝑖𝒢subscriptΣ0\textstyle{(i_{*}i^{-1}R^{n-d}\Gamma_{K}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{\Sigma_{0}}}

En effet le triangle est commutatif par définition et le petit carré l’est car l’adjonction est une transformation naturelle. Ainsi le couple (u,i1δ)𝑢superscript𝑖1𝛿(u,i^{-1}\delta) est un morphisme de 𝒮Σ0subscript𝒮subscriptΣ0\mathcal{S}_{\Sigma_{0}} entre les triplets ((Rnd1ΓRi𝒢)X0,(Rnd1ΓRi𝒢)Σ0,η)evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢subscript𝑋0evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢subscriptΣ0𝜂((R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{X_{0}},(R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{\Sigma_{0}},\eta) et ((RndΓKRi𝒢)X0,G,v¯)evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝐾𝑅subscript𝑖𝒢subscript𝑋0𝐺¯𝑣((R^{n-d}\Gamma_{K}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{X_{0}},G,\underline{v}), où η𝜂\eta est le morphisme d’adjonction :

η:(Rnd1ΓRi𝒢)Σ0(ii1Rnd1ΓRi𝒢)Σ0:𝜂evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢subscriptΣ0evaluated-atsubscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢subscriptΣ0\eta:(R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{\Sigma_{0}}\rightarrow(i_{*}i^{-1}R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{\Sigma_{0}}

Comme le foncteur QΣ0subscript𝑄subscriptΣ0Q_{\Sigma_{0}} est quasi-inverse de RΣ0subscript𝑅subscriptΣ0R_{\Sigma_{0}} il existe un unique morphisme ϕitalic-ϕ\phi de Rnd1ΓRi𝒢superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G} dans \mathcal{B} qui a pour image par RΣ0subscript𝑅subscriptΣ0R_{\Sigma_{0}} le morphisme (u,i1δ)𝑢superscript𝑖1𝛿(u,i^{-1}\delta).

ϕ:Rnd1ΓRi𝒢:italic-ϕsuperscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\phi:R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\longrightarrow\mathcal{B}

A partir de ϕitalic-ϕ\phi nous allons construire un morphisme de complexes entre τnd1RΓRi𝒢superscript𝜏absent𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\tau^{\leq n-d-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G} et [n+d+1]delimited-[]𝑛𝑑1\mathcal{B}[-n+d+1]. Considérons le foncteur de troncature τisuperscript𝜏absent𝑖\tau^{\leq i}. On a le morphisme naturel :

τnd1RΓRi𝒢Rnd1ΓRi𝒢[n+d+1]superscript𝜏absent𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢delimited-[]𝑛𝑑1\tau^{\leq n-d-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\rightarrow R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}[-n+d+1]

On note alors ΦΦ\Phi le morphisme de complexes défini comme la composée de ϕitalic-ϕ\phi décalée de n+d+1𝑛𝑑1-n+d+1 et du morphisme de complexe naturel :

τnd1RΓRi𝒢Rnd1ΓRi𝒢[n+d+1]ϕ[n+d+1][n+d+1].superscript𝜏absent𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢delimited-[]𝑛𝑑1superscriptitalic-ϕdelimited-[]𝑛𝑑1delimited-[]𝑛𝑑1\tau^{\leq n-d-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\rightarrow R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}[-n+d+1]\stackrel{{\scriptstyle\phi[-n+d+1]}}{{\longrightarrow}}\mathcal{B}[-n+d+1].

On définit alors l’image de (𝒢,G,u,v)𝒢𝐺𝑢𝑣(\mathcal{G},G,u,v) par μ𝜇\mu comme le mapping cône du morphisme de complexes ΦΦ\Phi.

Définissons maintenant l’image par μ𝜇\mu d’un morphisme de 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime}. Soit donc (𝒢,G,u,v)superscript𝒢superscript𝐺superscript𝑢superscript𝑣(\mathcal{G}^{\prime},G^{\prime},u^{\prime},v^{\prime}) un deuxième objet de 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime} et (g,w)𝑔𝑤(g,w) un morphisme entre (𝒢,G,u,v)𝒢𝐺𝑢𝑣(\mathcal{G},G,u,v) et (𝒢,G,u,v)superscript𝒢superscript𝐺superscript𝑢superscript𝑣(\mathcal{G}^{\prime},G^{\prime},u^{\prime},v^{\prime}), on note \mathcal{H} et superscript\mathcal{H}^{\prime} les images de (𝒢,G,u,v)𝒢𝐺𝑢𝑣(\mathcal{G},G,u,v) et (𝒢,G,u,v)superscript𝒢superscript𝐺superscript𝑢superscript𝑣(\mathcal{G}^{\prime},G^{\prime},u^{\prime},v^{\prime}) par μ𝜇\mu. La stratégie est la même que pour la construction des objets : on définit tout d’abord un morphisme entre \mathcal{B} et superscript\mathcal{B}^{\prime} dont on se sert pour définir un morphisme de complexes. Comme le diagramme suivant est commutatif :

G𝐺\textstyle{G\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}w𝑤\scriptstyle{w}v𝑣\scriptstyle{v\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }(RnΓ𝒦Ri𝒢)|Σ0evaluated-atsuperscript𝑅𝑛subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖𝒢subscriptΣ0\textstyle{(R^{n}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{G})|_{\Sigma_{0}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(RnΓ𝒦Rig)|Σ0evaluated-atsuperscript𝑅𝑛subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖𝑔subscriptΣ0\scriptstyle{(R^{n}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}g)|_{\Sigma_{0}}}(ii1RnΓ𝒦Ri𝒢)|Σ0evaluated-atsubscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑅𝑛subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖𝒢subscriptΣ0\textstyle{(i_{*}i^{-1}R^{n}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{G})|_{\Sigma_{0}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(ii1RnΓ𝒦Rig)|Σ0evaluated-atsubscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑅𝑛subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖𝑔subscriptΣ0\scriptstyle{(i_{*}i^{-1}R^{n}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}g)|_{\Sigma_{0}}}Gsuperscript𝐺\textstyle{G^{\prime}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}vsuperscript𝑣\scriptstyle{v^{\prime}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }(RnΓ𝒦Ri𝒢)|Σ0evaluated-atsuperscript𝑅𝑛subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖superscript𝒢subscriptΣ0\textstyle{(R^{n}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{G}^{\prime})|_{\Sigma_{0}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(ii1RnΓ𝒦Ri𝒢)|Σ0evaluated-atsubscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑅𝑛subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖𝒢subscriptΣ0\textstyle{(i_{*}i^{-1}R^{n}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{G})|_{\Sigma_{0}}}

le premier carré l’étant par définition, le deuxième car l’adjonction est une transformation naturelle, le couple ((RnΓ𝒦0Rig)|Σ0,w)evaluated-atsuperscript𝑅𝑛subscriptΓsubscript𝒦0𝑅subscript𝑖𝑔subscriptΣ0𝑤((R^{n}\Gamma_{\mathcal{K}_{0}}Ri_{*}g)|_{\Sigma_{0}},w) est un morphisme de 𝒮Σ0subscript𝒮subscriptΣ0\mathcal{S}_{\Sigma_{0}} :

((RndΓKRi𝒢)X0,G,v¯)((RndΓKRi𝒢)X0,G,v¯)evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝐾𝑅subscript𝑖𝒢subscript𝑋0𝐺¯𝑣evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝐾𝑅subscript𝑖superscript𝒢subscript𝑋0superscript𝐺¯superscript𝑣((R^{n-d}\Gamma_{K}Ri_{*}\mathcal{G})\mid_{X_{0}},G,\underline{v})\rightarrow((R^{n-d}\Gamma_{K}Ri_{*}\mathcal{G}^{\prime})\mid_{X_{0}},G^{\prime},\underline{v^{\prime}})

On note alors b𝑏b le morphisme image par QΣ0subscript𝑄subscriptΣ0Q_{\Sigma_{0}}. Or par définition d’un morphisme de 𝒮Σ0subscript𝒮subscriptΣ0\mathcal{S}_{\Sigma_{0}} le diagramme suivant commute, il suffit de le vérifier sur les restrictions à X0subscript𝑋0X_{0} et Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} :

Rnd1ΓRi𝒢superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\textstyle{R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Rnd1ΓRigsuperscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝑔\scriptstyle{R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}g}ϕitalic-ϕ\scriptstyle{\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \phi}\textstyle{\mathcal{B}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}b𝑏\scriptstyle{b}Rnd1ΓRi𝒢superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖superscript𝒢\textstyle{R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}^{\prime}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ϕsuperscriptitalic-ϕ\scriptstyle{\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \phi^{\prime}}superscript\textstyle{{\mathcal{B}^{\prime}}}

Ainsi par fonctorialité de la troncature ce diagramme commute :

τnd1RΓRi𝒢superscript𝜏absent𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\textstyle{\tau^{\leq n-d-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}τnd1RΓRigsuperscript𝜏absent𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝑔\scriptstyle{\tau^{\leq n-d-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}g}ΦΦ\scriptstyle{\Phi}[n+d+1]delimited-[]𝑛𝑑1\textstyle{\mathcal{B}[-n+d+1]\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}b[n+d+1]𝑏delimited-[]𝑛𝑑1\scriptstyle{b[-n+d+1]}τnd1RΓRi𝒢superscript𝜏absent𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖superscript𝒢\textstyle{\tau^{\leq n-d-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}^{\prime}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦsuperscriptΦ\scriptstyle{\Phi^{\prime}}[n+d+1]superscriptdelimited-[]𝑛𝑑1\textstyle{{\mathcal{B}^{\prime}}[-n+d+1]}

Ainsi par définition d’une catégorie triangulé, il existe un morphisme g~::~𝑔superscript\tilde{g}:\mathcal{H}\rightarrow\mathcal{H}^{\prime} tel que (g~,RΓRig,b)~𝑔𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝑔𝑏(\tilde{g},R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}g,b) soit un morphisme de triangle. Mais pour que cette opération soit fonctorielle il faut montrer que ce morphisme est unique. On utilise alors ce lemme.

Lemme 2.17.

Soit K𝐾K une catégorie additive triangulée, T𝑇T son foncteur de translation. Considérons le diagramme commutatif suivant entre triangles :

A𝐴\textstyle{A\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}u𝑢\scriptstyle{u}α𝛼\scriptstyle{\alpha}B𝐵\textstyle{B\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}v𝑣\scriptstyle{v}β𝛽\scriptstyle{\beta}C𝐶\textstyle{C\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}w𝑤\scriptstyle{w}γ𝛾\scriptstyle{\gamma}T(A)𝑇𝐴\textstyle{T(A)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Asuperscript𝐴\textstyle{A^{\prime}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}usuperscript𝑢\scriptstyle{u^{\prime}}Bsuperscript𝐵\textstyle{B^{\prime}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}vsuperscript𝑣\scriptstyle{v^{\prime}}Csuperscript𝐶\textstyle{C^{\prime}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}wsuperscript𝑤\scriptstyle{w^{\prime}}T(A)𝑇superscript𝐴\textstyle{T(A^{\prime})}

D’après les axiomes des catégories triangulées, il existe un morphisme α𝛼\alpha tel que (α,β,γ)𝛼𝛽𝛾(\alpha,\beta,\gamma) soit un morphisme de triangles, si on a de plus :

HomK(B,T1C)=HomK(C,B)=0𝐻𝑜subscript𝑚𝐾𝐵superscript𝑇1superscript𝐶𝐻𝑜subscript𝑚𝐾𝐶superscript𝐵0Hom_{K}(B,T^{-1}C^{\prime})=Hom_{K}(C,B^{\prime})=0

ce morphisme est unique.

Démonstration.

Voir par exemple [14]. ∎

Or comme le complexe τnd1RΓRi𝒢superscript𝜏absent𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\tau^{\leq n-d-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G} est concentré en degré inférieur ou égal à nd1𝑛𝑑1n-d-1 et comme [n+d]superscriptdelimited-[]𝑛𝑑\mathcal{B}^{\prime}[-n+d] est concentré en degré nd𝑛𝑑n-d, on a

Hom(τnd1RΓRi𝒢,[n+d])=0𝐻𝑜𝑚superscript𝜏absent𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢superscriptdelimited-[]𝑛𝑑0Hom(\tau^{\leq n-d-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G},\mathcal{B}^{\prime}[-n+d])=0

De plus RΓRi𝒢𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G} étant concentré en degré inférieur ou égal à nd1𝑛𝑑1n-d-1, on a l’isomorphisme :

τnd1RΓRi𝒢RΓRi𝒢similar-to-or-equalssuperscript𝜏absent𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖superscript𝒢𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖superscript𝒢\tau^{\leq n-d-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}^{\prime}\simeq R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}^{\prime}

D’où

Hom([n+d+1],τnd1RΓRi𝒢)Hom([n+d+1],RΓRi𝒢)Hom(i1[n+d+1],i1Ri𝒢)missing-subexpression𝐻𝑜𝑚delimited-[]𝑛𝑑1superscript𝜏absent𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖superscript𝒢similar-to-or-equals𝐻𝑜𝑚delimited-[]𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖superscript𝒢similar-to-or-equals𝐻𝑜𝑚superscriptsubscript𝑖1delimited-[]𝑛𝑑1subscriptsuperscript𝑖1𝑅subscript𝑖superscript𝒢\begin{array}[]{cl}&Hom(\mathcal{B}[-n+d+1],\tau^{\leq n-d-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}^{\prime})\\ \simeq&Hom(\mathcal{B}[-n+d+1],R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}^{\prime})\\ \simeq&Hom(i_{\mathcal{L}}^{-1}\mathcal{B}[-n+d+1],i^{-1}_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}^{\prime})\end{array}

Le deuxième isomorphisme est donné par l’adjonction des foncteur Ri𝑅subscript𝑖Ri_{\mathcal{L}*} et i1superscriptsubscript𝑖1i_{\mathcal{L}}^{-1}. Mais comme \mathcal{B} est supporté par 𝒦𝒦\mathcal{K} on a bien :

Hom([n+d+1],τnd1RΓRi𝒢)=0𝐻𝑜𝑚delimited-[]𝑛𝑑1superscript𝜏absent𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖superscript𝒢0Hom(\mathcal{B}[-n+d+1],\tau^{\leq n-d-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}^{\prime})=0
Définition 2.18.

On note μ𝜇\mu le foncteur de la catégorie 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime} à valeurs dans la catégorie dérivée des faisceaux qui

  • à un objet (𝒢,G,u,v)𝒢𝐺𝑢𝑣(\mathcal{G},G,u,v) de 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime} associe le mapping cône de ΦΦ\Phi défini plus haut,

  • et à un morphisme (g,w):(𝒢,G,u,v)(𝒢,G,u,v):𝑔𝑤𝒢𝐺𝑢𝑣superscript𝒢superscript𝐺superscript𝑢superscript𝑣(g,w):(\mathcal{G},G,u,v)\rightarrow(\mathcal{G}^{\prime},G^{\prime},u^{\prime},v^{\prime}) associe le morphisme défini plus haut.

Lemme 2.19.

Le cône de ΦΦ\Phi est un faisceau pervers.

Démonstration.

On note \mathcal{H} le mapping cône du morphisme ΦΦ\Phi. Le triangle suivant est bien sûr dinstingué :

RΓRi𝒢Φ[n+d1]+1superscriptΦ𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢delimited-[]𝑛𝑑1superscript1absentR\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\buildrel\Phi\over{\rightarrow}\mathcal{B}[-n+d-1]\rightarrow\mathcal{H}\buildrel+1\over{\rightarrow}

La démonstration s’appuie sur la proposition suivante démontrer dans [1] :

Proposition 2.20.

Soit Y𝑌Y une sous-variété fermé de X𝑋X de dimension d𝑑d, U=X\Y𝑈\𝑋𝑌U=X\backslash Y. Désignons par j:YX:𝑗𝑌𝑋j:Y\hookrightarrow X et i:UX:𝑖𝑈𝑋i:U\hookrightarrow X les inclusions. Soit \mathcal{F} un complexe à cohomologie constructible. Alors \mathcal{F} est un faisceau pervers si et seulement si

  • i1superscript𝑖1i^{-1}\mathcal{F} est un faisceau pervers sur U𝑈U,

  • j1superscript𝑗1j^{-1}\mathcal{F} est concentré en degré inférieur ou égal à nd𝑛𝑑n-d et (RΓY)|Yevaluated-at𝑅subscriptΓ𝑌𝑌(R\Gamma_{Y}\mathcal{F})|_{Y} est concentré en degré supérieur ou égal à nd𝑛𝑑n-d.

Démonstration.

[1]

Lemme 2.21.

Le complexe i1superscript𝑖1i^{-1}\mathcal{H} est un faisceau pervers.

Démonstration.

Le complexe i1superscript𝑖1i^{-1}\mathcal{H} est le mapping cône du morphisme i1Φsuperscript𝑖1Φi^{-1}\Phi :

i1Φ:i1RΓRi𝒢i1[n+d1]:superscript𝑖1Φsuperscript𝑖1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢superscript𝑖1delimited-[]𝑛𝑑1i^{-1}\Phi:i^{-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\longrightarrow i^{-1}\mathcal{B}[-n+d-1]

Or comme QΣ0subscript𝑄subscriptΣ0Q_{\Sigma_{0}} et RΣ0subscript𝑅subscriptΣ0R_{\Sigma_{0}} sont quasi-inverse, le faisceau i1superscript𝑖1i^{-1}\mathcal{B} est isomorphe au faisceau i1RndΓ𝒦Ri𝒢superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖𝒢i^{-1}R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{G} et i1ϕsuperscript𝑖1italic-ϕi^{-1}\phi est isomorphe à i1δsuperscript𝑖1𝛿i^{-1}\delta :

δ:Rnd1ΓRi𝒢RndΓKRi𝒢:𝛿superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝐾𝑅subscript𝑖𝒢\delta:R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\longrightarrow R^{n-d}\Gamma_{K}Ri_{*}\mathcal{G}

de plus le diagramme suivant commute :

i1Rnd1ΓRi𝒢superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\textstyle{i^{-1}R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}i1ϕsuperscript𝑖1italic-ϕ\scriptstyle{i^{-1}\phi}i1superscript𝑖1\textstyle{i^{-1}\mathcal{B}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}i1Rnd1ΓRi𝒢superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\textstyle{i^{-1}R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}i1δsuperscript𝑖1𝛿\scriptstyle{i^{-1}\delta}i1RndΓ𝒦Ri𝒢superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖𝒢\textstyle{i^{-1}R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{G}}

Considérons le triangle distingué :

τnd1RΓRi𝒢superscript𝜏absent𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\textstyle{\tau^{\leq n-d-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}RΓRi𝒢𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\textstyle{R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}τndRΓRi𝒢superscript𝜏absent𝑛𝑑𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\textstyle{\tau^{\geq n-d}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}}

Par définition d’un fermé pervers, le complexe RΓRi𝒢𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G} est nul en degré supérieur ou égal à nd𝑛𝑑n-d. Ainsi le complexe τndRΓRi𝒢superscript𝜏absent𝑛𝑑𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\tau^{\geq n-d}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G} est nul. Le morphisme naturel suivant est donc un isomorphisme :

τnd1RΓRi𝒢RΓRi𝒢superscriptsimilar-tosuperscript𝜏absent𝑛𝑑1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\tau^{\leq n-d-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}

De plus d’après le lemme 2.15 le faisceau RndΓ𝒦Ri𝒢superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖𝒢R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{G} n’est concentré qu’en degré nd𝑛𝑑n-d on a ainsi le diagramme commutatif suivant :

i1RΓRi𝒢superscript𝑖1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\textstyle{i^{-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}i1Φsuperscript𝑖1Φ\scriptstyle{i^{-1}\Phi}i1[n+d+1]superscript𝑖1delimited-[]𝑛𝑑1\textstyle{i^{-1}\mathcal{B}[-n+d+1]\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}i1RΓRi𝒢superscript𝑖1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\textstyle{i^{-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΔΔ\scriptstyle{\Delta}i1RΓ𝒦Ri𝒢[+1]superscript𝑖1𝑅subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖𝒢delimited-[]1\textstyle{i^{-1}R\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{G}[+1]}

ΔΔ\Delta est le morphisme (+1) du triangle distingué :

i1RΓ𝒦Ri𝒢i1Ri𝒢i1RΓ𝒦Ri𝒢superscript𝑖1𝑅subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖𝒢superscript𝑖1𝑅subscript𝑖𝒢superscript𝑖1𝑅subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖𝒢i^{-1}R\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{G}\longrightarrow i^{-1}Ri_{*}\mathcal{G}\longrightarrow i^{-1}R\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{G}

Ainsi i1superscript𝑖1i^{-1}\mathcal{H} est isomorphe au cône du morphisme ΔΔ\Delta. Donc i1superscript𝑖1i^{-1}\mathcal{H} est isomorphe à i1Ri𝒢superscript𝑖1𝑅subscript𝑖𝒢i^{-1}Ri_{*}\mathcal{G}, lui même isomorphe à 𝒢𝒢\mathcal{G}. Nous montrerons par la suite que cet isomorphisme est en fait unique. Le complexe 𝒢𝒢\mathcal{G} étant pervers par définition, i1superscript𝑖1i^{-1}\mathcal{H} l’est aussi. ∎

Lemme 2.22.

Le complexe RΓΣ0𝑅subscriptΓsubscriptΣ0R\Gamma_{\Sigma_{0}}\mathcal{H} est concentré en degré strictement supérieur à nd𝑛𝑑n-d.

Démonstration.

Le complexe RΓΣ0𝑅subscriptΓsubscriptΣ0R\Gamma_{\Sigma_{0}}\mathcal{H} est le mapping cône du morphisme :

RΓΣ0Φ:RΓΣ0RΓRiRΓΣ0[n+d+1]:𝑅subscriptΓsubscriptΣ0Φ𝑅subscriptΓsubscriptΣ0𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝑅subscriptΓsubscriptΣ0delimited-[]𝑛𝑑1R\Gamma_{\Sigma_{0}}\Phi:R\Gamma_{\Sigma_{0}}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{F}\longrightarrow R\Gamma_{\Sigma_{0}}\mathcal{B}[-n+d+1]

Comme, d’après le lemme 2.14, l’intersection Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0}\cap\mathcal{L} est vide, le complexe RΓΣ0𝑅subscriptΓsubscriptΣ0R\Gamma_{\Sigma_{0}}\mathcal{H} est isomorphe à RΓΣ0[n+d+1]𝑅subscriptΓsubscriptΣ0delimited-[]𝑛𝑑1R\Gamma_{\Sigma_{0}}\mathcal{B}[-n+d+1]. Mais comme le complexe [n+d+1]delimited-[]𝑛𝑑1\mathcal{B}[-n+d+1] est concentré en degré nd𝑛𝑑n-d, le complexe RΓΣ0[n+d+1]𝑅subscriptΓsubscriptΣ0delimited-[]𝑛𝑑1R\Gamma_{\Sigma_{0}}\mathcal{B}[-n+d+1] est nul en degré inférieur à nd𝑛𝑑n-d. ∎

Théorème 2.23.

Les foncteurs ν𝜈\nu et μ𝜇\mu sont quasi-inverses l’un de l’autre.

Démonstration.

Montrons tout d’abord que νμ𝜈𝜇\nu\circ\mu est isomorphe à l’identité. Soit (𝒢,G,u,v)𝒢𝐺𝑢𝑣(\mathcal{G},G,u,v) un objet de 𝒫superscript𝒫\mathcal{P}^{\prime}. On note \mathcal{H} l’image de (𝒢,G,u,v)𝒢𝐺𝑢𝑣(\mathcal{G},G,u,v) par μ𝜇\mu.

=μ((𝒢,G,u,v))𝜇𝒢𝐺𝑢𝑣\mathcal{H}=\mu((\mathcal{G},G,u,v))

On a déjà vu que i1superscript𝑖1i^{-1}\mathcal{H} est isomorphe à 𝒢𝒢\mathcal{G}, mais il faut vérifier que cet isomorphisme est fonctoriel.
C’est le diagramme commutatif suivant :

i1RΓRi𝒢superscript𝑖1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\textstyle{i^{-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}i1Φsuperscript𝑖1Φ\scriptstyle{i^{-1}\Phi}i1[n+d+1]superscript𝑖1delimited-[]𝑛𝑑1\textstyle{i^{-1}\mathcal{B}[-n+d+1]\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}i1RΓRi𝒢superscript𝑖1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢\textstyle{i^{-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΔΔ\scriptstyle{\Delta}i1RΓ𝒦Ri𝒢superscript𝑖1𝑅subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖𝒢\textstyle{i^{-1}R\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}\mathcal{G}}

qui nous a permis de définir, grâce aux axiomes des catégories triangulées, cet isomorphisme. Les deux isomorphismes de ce diagramme étant fonctoriels, si l’on démontre que le lemme 2.17 s’applique, on démontre aussi que l’isomorphisme entre i1superscript𝑖1i^{-1}\mathcal{H} et 𝒢𝒢\mathcal{G} est fonctoriel.
Notons isubscript𝑖i_{\mathcal{L}} l’injection de \mathcal{L} dans X𝑋X. On a :

Hom(i1RΓRi𝒢,i1RΓ𝒦𝒢)0𝐻𝑜𝑚superscript𝑖1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢superscript𝑖1𝑅subscriptΓ𝒦𝒢similar-to-or-equals0\begin{array}[]{ccl}Hom(i^{-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G},i^{-1}R\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{G})&\simeq&0\end{array}

Car i1RΓRi𝒢superscript𝑖1𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢i^{-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G} est concentré en degré nd1𝑛𝑑1n-d-1 et RΓ𝒦𝒢𝑅subscriptΓ𝒦𝒢R\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{G} est concentré en degré nd𝑛𝑑n-d.
D’autre part, on a les isomorphismes suivants :

Hom(i1[nd],i1RΓ𝒢)Hom([nd],RΓ𝒢)Hom(i1[nd],i1𝒢)=0𝐻𝑜𝑚superscript𝑖1delimited-[]𝑛𝑑superscript𝑖1𝑅subscriptΓ𝒢similar-to-or-equals𝐻𝑜𝑚delimited-[]𝑛𝑑𝑅subscriptΓ𝒢missing-subexpressionsimilar-to-or-equals𝐻𝑜𝑚superscriptsubscript𝑖1delimited-[]𝑛𝑑superscriptsubscript𝑖1𝒢missing-subexpression0\begin{array}[]{ccl}Hom(i^{-1}\mathcal{B}[n-d],i^{-1}R\Gamma_{\mathcal{L}}\mathcal{G})&\simeq&Hom(\mathcal{B}[n-d],R\Gamma_{\mathcal{L}}\mathcal{G})\\ &\simeq&Hom(i_{\mathcal{L}}^{-1}\mathcal{B}[n-d],i_{\mathcal{L}}^{-1}\mathcal{G})\\ &=&0\end{array}

Le deuxième isomorphisme est donné par l’adjonction et l’égalité est dut au fait que i1superscriptsubscript𝑖1i_{\mathcal{L}}^{-1}\mathcal{B} est nul car \mathcal{B} est supporté par 𝒦𝒦\mathcal{K}.
Donc d’après le lemme 2.17, l’isomorphisme entre i1superscript𝑖1i^{-1}\mathcal{H} et 𝒢𝒢\mathcal{G} est unique. Ces deux complexes sont donc fonctoriellement isomorphes.
Montrons que (RΓ𝒦𝒢)|Σ0evaluated-at𝑅subscriptΓ𝒦𝒢subscriptΣ0(R\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{G})|_{\Sigma_{0}} est fonctoriellement isomorphe à G𝐺G. Le faisceau RΓ𝒦𝒢𝑅subscriptΓ𝒦𝒢R\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{G} est le cône du morphisme :

RΓ𝒦Φ:RΓ𝒦RΓRi𝒢RΓ𝒦[n+d+1]:𝑅subscriptΓ𝒦Φ𝑅subscriptΓ𝒦𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖𝒢𝑅subscriptΓ𝒦delimited-[]𝑛𝑑1R\Gamma_{\mathcal{K}}\Phi:R\Gamma_{\mathcal{K}}R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}\mathcal{G}\longrightarrow R\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{B}[-n+d+1]

Mais comme d’une part 𝒦=𝒦\mathcal{L}\cap\mathcal{K}=\emptyset et d’autre part \mathcal{B} est supporté par 𝒦𝒦\mathcal{K}, le complexe RΓ𝒦𝒢𝑅subscriptΓ𝒦𝒢R\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{G} est naturellement isomorphe à [n+d+1]delimited-[]𝑛𝑑1\mathcal{B}[-n+d+1]. Ainsi, on a les isomorphismes fonctoriels (le premier étant donné par le lemme 2.15):

(RΓ𝒦𝒢)|Σ0(RnΓ𝒦𝒢)|Σ0[n+d+1]|Σ0[n+d+1]similar-to-or-equalsevaluated-at𝑅subscriptΓ𝒦𝒢subscriptΣ0evaluated-atsuperscript𝑅𝑛subscriptΓ𝒦𝒢subscriptΣ0delimited-[]𝑛𝑑1similar-to-or-equalsevaluated-atsubscriptΣ0delimited-[]𝑛𝑑1(R\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{G})|_{\Sigma_{0}}\simeq(R^{n}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{G})|_{\Sigma_{0}}[-n+d+1]\simeq\mathcal{B}|_{\Sigma_{0}}[-n+d+1]

Mais les foncteurs RΣ0subscript𝑅subscriptΣ0R_{\Sigma_{0}} et QΣ0subscript𝑄subscriptΣ0Q_{\Sigma_{0}} étant quasi-inverses l’un de l’autre le faisceau |Σ0evaluated-atsubscriptΣ0\mathcal{B}|_{\Sigma_{0}} est fonctoriellement isomorphe à G𝐺G.

Montrons maintenant que μν𝜇𝜈\mu\circ\nu est isomorphe à l’identité. Soit donc \mathcal{F} un faisceau pervers sur X𝑋X. Par définition des foncteurs μ𝜇\mu et ν𝜈\nu, \mathcal{B} est l’image par QΣ0subscript𝑄subscriptΣ0Q_{\Sigma_{0}} du triplet ((RndΓ𝒦0Rii1)|X0,(RndΓ𝒦)|Σ0,v¯)evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓsubscript𝒦0𝑅subscript𝑖superscript𝑖1subscript𝑋0evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦subscriptΣ0¯𝑣((R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}_{0}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F})|_{X_{0}},(R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F})|_{\Sigma_{0}},\underline{v}) :

=QΣ0(((RndΓ𝒦0Rii1)|X0,(RΓ𝒦)|Σ0,v¯))subscript𝑄subscriptΣ0evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓsubscript𝒦0𝑅subscript𝑖superscript𝑖1subscript𝑋0evaluated-at𝑅subscriptΓ𝒦subscriptΣ0¯𝑣\mathcal{B}=Q_{\Sigma_{0}}(((R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}_{0}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F})|_{X_{0}},(R\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F})|_{\Sigma_{0}},\underline{v}))

v¯¯𝑣\underline{v} est la composition des morphismes :

j1RndΓ𝒦j1RndΓ𝒦Rii1j1ii1RndΓ𝒦Rii1superscript𝑗1superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦superscript𝑗1superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑗1subscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖superscript𝑖1j^{-1}R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\rightarrow j^{-1}R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F}\rightarrow j^{-1}i_{*}i^{-1}R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F}

Le faisceau \mathcal{B} est naturellement isomorphe au faisceau RndΓ𝒦superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}. Pour le montrer construisons un isomorphisme dans 𝒮Σ0subscript𝒮subscriptΣ0\mathcal{S}_{\Sigma_{0}} entre le triplet ((RndΓ𝒦Rii1)|X0,(RndΓ𝒦)|Σ0,v¯)evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖superscript𝑖1subscript𝑋0evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦subscriptΣ0¯𝑣((R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F})|_{X_{0}},(R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F})|_{\Sigma_{0}},\underline{v}) et le triplet ((RndΓ𝒦)|X0,(RndΓ𝒦)|Σ0,η)evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦subscript𝑋0evaluated-atsuperscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦subscriptΣ0𝜂((R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F})|_{X_{0}},(R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F})|_{\Sigma_{0}},\eta), où η𝜂\eta est le morphisme d’adjonction. Notons γ𝛾\gamma le morphisme de faisceaux défini par une autre adjonction :

γ:RndΓ𝒦RndΓ𝒦Rii1:𝛾superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖superscript𝑖1\gamma:R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\rightarrow R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F}

Le morphisme v¯¯𝑣\underline{v} s’écrit alors :

v¯=j1ηj1γj1(ηγ)¯𝑣superscript𝑗1𝜂superscript𝑗1𝛾similar-to-or-equalssuperscript𝑗1𝜂𝛾\underline{v}=j^{-1}\eta\circ j^{-1}\gamma\simeq j^{-1}(\eta\circ\gamma)

Comme l’adjonction est une transformation naturelle le diagramme suivant est commutatif :

RndΓ𝒦superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦\textstyle{R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}η𝜂\scriptstyle{\eta}RndΓ𝒦superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦\textstyle{R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ηii1γ𝜂subscript𝑖superscript𝑖1𝛾\scriptstyle{\eta\circ i_{*}i^{-1}\gamma}ii1RndΓ𝒦subscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦\textstyle{i_{*}i^{-1}R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ii1γsubscript𝑖superscript𝑖1𝛾\scriptstyle{i_{*}i^{-1}\gamma}ii1RndΓ𝒦Rii1subscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦𝑅subscript𝑖superscript𝑖1\textstyle{i_{*}i^{-1}R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F}}

En appliquant j1superscript𝑗1j^{-1} à ce diagramme, on obtient le diagramme :

j1RndΓ𝒦superscript𝑗1superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦\textstyle{j^{-1}R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Id𝐼𝑑\scriptstyle{Id}j1ηsuperscript𝑗1𝜂\scriptstyle{j^{-1}\eta}j1RndΓ𝒦superscript𝑗1superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦\textstyle{j^{-1}R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}v¯¯𝑣\scriptstyle{\underline{v}}j1ii1RndΓ𝒦superscript𝑗1subscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦\textstyle{j^{-1}i_{*}i^{-1}R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}j1ii1γsuperscript𝑗1subscript𝑖superscript𝑖1𝛾\scriptstyle{j^{-1}i_{*}i^{-1}\gamma}j1ii1RndΓ𝒦0Rii1superscript𝑗1subscript𝑖superscript𝑖1superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓsubscript𝒦0𝑅subscript𝑖superscript𝑖1\textstyle{j^{-1}i_{*}i^{-1}R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}_{0}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F}}

Ce qui montre que le couple (i1γ,Id)superscript𝑖1𝛾𝐼𝑑(i^{-1}\gamma,Id) est un morphisme de 𝒮Σ0subscript𝒮subscriptΣ0\mathcal{S}_{\Sigma_{0}}. Mais le morphisme i1γsuperscript𝑖1𝛾i^{-1}\gamma est en fait un isomorphisme, ainsi le couple (i1γ,Id)superscript𝑖1𝛾𝐼𝑑(i^{-1}\gamma,Id) est un isomorphisme dans 𝒮Xsubscript𝒮𝑋\mathcal{S}_{X}, donc superscript\mathcal{B}^{\bullet} et RΓ𝒦𝑅subscriptΓ𝒦R\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F} sont naturellement isomorphe. De plus le diagramme suivant commute :

Rnd1ΓRii1superscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ𝑅subscript𝑖superscript𝑖1\textstyle{R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ϕitalic-ϕ\scriptstyle{\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \phi}superscript\textstyle{\mathcal{B}^{\bullet}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Rnd1Γsuperscript𝑅𝑛𝑑1subscriptΓ\textstyle{R^{n-d-1}\Gamma_{\mathcal{L}}\mathcal{F}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}RndΓ𝒦superscript𝑅𝑛𝑑subscriptΓ𝒦\textstyle{R^{n-d}\Gamma_{\mathcal{K}}\mathcal{F}}

En effet pour le voir il suffit de montrer que ses restrictions à X0subscript𝑋0X_{0} et Σ0subscriptΣ0\Sigma_{0} commutent. On a de plus

Hom(RΓRii1,)=Hom([+1],RΓ)=0𝐻𝑜𝑚𝑅subscriptΓ𝑅subscript𝑖superscript𝑖1𝐻𝑜𝑚superscriptdelimited-[]1𝑅subscriptΓ0Hom(R\Gamma_{\mathcal{L}}Ri_{*}i^{-1}\mathcal{F},\mathcal{B})=Hom(\mathcal{B}^{\bullet}[+1],R\Gamma_{\mathcal{L}}\mathcal{F})=0

donc d’après le lemme 2.17 le cône de ΦΦ\Phi est fonctoriellement isomorphe à \mathcal{F}. ∎

Chapitre 3 Champs sur un espace stratifié

Dans tout ce chapitre X𝑋X désigne un espace topologique et S𝑆S une stratification fixée de X𝑋X.

3.1. Description

Dans ce paragraphe nous allons donner l’équivalent du théorème 2.5 pour les champs. Ainsi nous définissons une 222-catégorie dont les objets sont formés de champs sur chacune des strates, d’une série de foncteurs de champs et d’isomorphismes entre ces foncteurs. Nous démontrons alors que cette 222-catégorie est 222-équivalente à la 222-catégorie des champs sur X𝑋X. La démonstration est sensiblement la même que dans le cas des faisceaux mais appliquée au langage des 222-catégories.
On notera Sksubscript𝑆𝑘S_{k} la réunion des strates de dimension k𝑘k et iksubscript𝑖𝑘i_{k} l’inclusion de Sksubscript𝑆𝑘S_{k} dans X𝑋X.
Dans ce paragraphe si lsubscript𝑙\mathfrak{C}_{l} est un champ sur l’ensemble Slsubscript𝑆𝑙S_{l} on note ηklsubscript𝜂𝑘𝑙\eta_{kl} le foncteur naturel d’adjonction :

ηkl:illikik1ill:subscript𝜂𝑘𝑙subscript𝑖𝑙subscript𝑙subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑙\eta_{kl}:i_{l*}\mathfrak{C}_{l}\longrightarrow i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}\mathfrak{C}_{l}

On note 𝔖𝔱X𝔖subscript𝔱𝑋\mathfrak{St}_{X} la 2-catégorie des champs sur X𝑋X.

Définition 3.1.

Soit 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma} la 2-catégorie dont

  • \bullet

    les objets sont donnés par :

    • -

      pour chaque Sksubscript𝑆𝑘S_{k}, un champ ksubscript𝑘\mathfrak{C}_{k} sur Sksubscript𝑆𝑘S_{k},

    • -

      pour tout couple (k,l)𝑘𝑙(k,l) tel que k<l𝑘𝑙k<l, un foncteur de champs Flk:kik1ill:subscript𝐹𝑙𝑘subscript𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑙F_{lk}:\mathfrak{C}_{k}\rightarrow i_{k}^{-1}i_{l*}\mathfrak{C}_{l},

    • -

      pour tout triplet (k,l,m)𝑘𝑙𝑚(k,l,m) vérifiant k<l<m𝑘𝑙𝑚k<l<m, un isomorphisme de foncteurs θklmsubscript𝜃𝑘𝑙𝑚\theta_{klm} :

      ksubscript𝑘\textstyle{\mathfrak{C}_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Flksubscript𝐹𝑙𝑘\scriptstyle{F_{lk}}Fmksubscript𝐹𝑚𝑘\scriptstyle{F_{mk}}ik1illsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑙\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}\mathfrak{C}_{l}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ilFmlsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝐹𝑚𝑙\scriptstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}F_{ml}}  similar-to\scriptstyle{\sim}θklmsubscript𝜃𝑘𝑙𝑚\scriptstyle{\theta_{klm}}  ik1immsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{i_{k}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ηlmsubscriptsuperscript𝑖1𝑘subscript𝜂𝑙𝑚\scriptstyle{i^{-1}_{k}\eta_{lm}}ik1ilil1immsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}}

      ηlmsubscript𝜂𝑙𝑚\eta_{lm} est le foncteur naturel d’adjonction :

      ηlm:immilil1imm:subscript𝜂𝑙𝑚subscript𝑖𝑚subscript𝑚subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\eta_{lm}:i_{m*}\mathfrak{C}_{m}\rightarrow i_{l*}i_{l}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}

      tels que pour m<p𝑚𝑝m<p le diagramme suivant soit commutatif :

      ik1ilil1imFpmik1ilFmlFlksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚subscript𝐹𝑝𝑚superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝐹𝑚𝑙subscript𝐹𝑙𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}i_{m*}F_{pm}\circ i_{k}^{-1}i_{l*}F_{ml}\circ F_{lk}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Idθklm𝐼𝑑subscript𝜃𝑘𝑙𝑚\scriptstyle{Id\bullet\theta_{klm}}ik1ilil1imFpmik1ηlFmksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚subscript𝐹𝑝𝑚subscriptsuperscript𝑖1𝑘subscript𝜂𝑙subscript𝐹𝑚𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}i_{m*}F_{pm}\circ i^{-1}_{k}\eta_{l}\circ F_{mk}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1il(il1imFpmFml)Flksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚subscript𝐹𝑝𝑚subscript𝐹𝑚𝑙subscript𝐹𝑙𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}(i_{l}^{-1}i_{m*}F_{pm}\circ F_{ml})\circ F_{lk}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ilθlmpIdFlksubscriptsuperscript𝑖1𝑘subscript𝑖𝑙subscript𝜃𝑙𝑚𝑝𝐼subscript𝑑subscript𝐹𝑙𝑘\scriptstyle{i^{-1}_{k}i_{l*}\theta_{lmp}\bullet Id_{F_{lk}}}ik1il(il1ηmpFpk)Flksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝜂𝑚𝑝subscript𝐹𝑝𝑘subscript𝐹𝑙𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}(i_{l}^{-1}\eta_{mp}\circ F_{pk})\circ F_{lk}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ηlik1imFpmFmksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑙superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑚subscript𝐹𝑝𝑚subscript𝐹𝑚𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}\eta_{l}\circ i_{k}^{-1}i_{m*}F_{pm}\circ F_{mk}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Idθkmp𝐼𝑑subscript𝜃𝑘𝑚𝑝\scriptstyle{Id\bullet\theta_{kmp}}ik1ilil1ηmpik1ilFplFlksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝜂𝑚𝑝superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝐹𝑝𝑙subscript𝐹𝑙𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}\eta_{mp}\circ i_{k}^{-1}i_{l*}F_{pl}\circ F_{lk}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Idθklp𝐼𝑑subscript𝜃𝑘𝑙𝑝\scriptstyle{Id\bullet\theta_{klp}}ik1ilil1ηmpik1ηlpFpksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝜂𝑚𝑝superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑙𝑝subscript𝐹𝑝𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}\eta_{mp}\circ i_{k}^{-1}\eta_{lp}\circ F_{pk}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ηlik1ηmpFpksubscriptsuperscript𝑖1𝑘subscript𝜂𝑙superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑚𝑝subscript𝐹𝑝𝑘\textstyle{i^{-1}_{k}\eta_{l}\circ i_{k}^{-1}\eta_{mp}\circ F_{pk}}
  • \bullet

    les foncteurs entre deux tels objets, ({k},{Fkl},{θjkl})subscript𝑘subscript𝐹𝑘𝑙subscript𝜃𝑗𝑘𝑙(\{\mathfrak{C}_{k}\},\{F_{kl}\},\{\theta_{jkl}\}) ({k},{Fkl},{θklm})subscriptsuperscript𝑘subscriptsuperscript𝐹𝑘𝑙subscriptsuperscript𝜃𝑘𝑙𝑚(\{\mathfrak{C}^{\prime}_{k}\},\{F^{\prime}_{kl}\},\{\theta^{\prime}_{klm}\}), sont donnés par :

    • -

      pour tout SkSsubscript𝑆𝑘𝑆S_{k}\in S, un foncteur de champ Gk:kk:subscript𝐺𝑘subscript𝑘superscriptsubscript𝑘G_{k}:\mathfrak{C}_{k}\rightarrow\mathfrak{C}_{k}^{\prime},

    • -

      pour tout couple (i,j)𝑖𝑗(i,j) tel que i<j𝑖𝑗i<j, un isomorphisme de foncteur :

      glk:FlkGkik1ilGlFlk:subscript𝑔𝑙𝑘superscriptsimilar-tosuperscriptsubscript𝐹𝑙𝑘subscript𝐺𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝐺𝑙subscript𝐹𝑙𝑘g_{lk}:F_{lk}^{\prime}\circ G_{k}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}i_{k}^{-1}i_{l*}G_{l}\circ F_{lk}

      tels que :

      ik1ilFmlFlkGksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscriptsuperscript𝐹𝑚𝑙subscriptsuperscript𝐹𝑙𝑘subscript𝐺𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}F^{\prime}_{ml}\circ F^{\prime}_{lk}\circ G_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Idglk𝐼𝑑subscript𝑔𝑙𝑘\scriptstyle{Id\bullet g_{lk}}θmlkIdsubscript𝜃𝑚𝑙𝑘𝐼𝑑\scriptstyle{\theta_{mlk}\bullet Id}ik1ilFmlik1ilGlFlksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝐹𝑚𝑙superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝐺𝑙subscript𝐹𝑙𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}F_{ml}^{\prime}\circ i_{k}^{-1}i_{l*}G_{l}\circ F_{lk}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ilgmlIdsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑔𝑚𝑙𝐼𝑑\scriptstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}g_{ml}\bullet Id}ik1ilil1imGmik1ilFmlFlksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚subscript𝐺𝑚superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝐹𝑚𝑙subscript𝐹𝑙𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}i_{m*}G_{m}\circ i_{k}^{-1}i_{l*}F_{ml}\circ F_{lk}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Idθmlk𝐼𝑑subscript𝜃𝑚𝑙𝑘\scriptstyle{Id\bullet\theta_{mlk}}ik1ilil1imGmik1ηkmFmksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚subscript𝐺𝑚superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑘𝑚subscript𝐹𝑚𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}i_{m*}G_{m}\circ i_{k}^{-1}\eta_{km}\circ F_{mk}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ηkmFmkGksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑘𝑚subscriptsuperscript𝐹𝑚𝑘subscript𝐺𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}\eta_{km}\circ F^{\prime}_{mk}\circ G_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Idgmk𝐼𝑑subscript𝑔𝑚𝑘\scriptstyle{Id\bullet g_{mk}}ik1ηlmik1imGmFmksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑙𝑚superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑚subscript𝐺𝑚subscript𝐹𝑚𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}\eta_{lm}\circ i_{k}^{-1}i_{m*}G_{m}\circ F_{mk}}
  • \bullet

    les morphismes entre deux tels foncteurs, ({Gk},{gkl})G_{k}\},\{g_{kl}\}) ({Gk},{gkl})G^{\prime}_{k}\},\{g^{\prime}_{kl}\}) sont les données pour chaque Sksubscript𝑆𝑘S_{k} d’un morphisme de foncteur de champ ϕk:GkGk:subscriptitalic-ϕ𝑘subscript𝐺𝑘superscriptsubscript𝐺𝑘\phi_{k}:G_{k}\rightarrow G_{k}^{\prime} tels que, pour tout k,l𝑘𝑙k,l le diagramme suivant commute :

    FklGksubscriptsuperscript𝐹𝑘𝑙subscript𝐺𝑘\textstyle{F^{\prime}_{kl}\circ G_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}gklsubscript𝑔𝑘𝑙\scriptstyle{g_{kl}}Idϕk𝐼𝑑subscriptitalic-ϕ𝑘\scriptstyle{Id\bullet\phi_{k}}ik1ilGlFlksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝐺𝑙subscript𝐹𝑙𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}G_{l}\circ F_{lk}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ilϕlIdsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscriptitalic-ϕ𝑙𝐼𝑑\scriptstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}\phi_{l}\bullet Id}FklGksubscriptsuperscript𝐹𝑘𝑙subscriptsuperscript𝐺𝑘\textstyle{F^{\prime}_{kl}\circ G^{\prime}_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}gklsubscriptsuperscript𝑔𝑘𝑙\scriptstyle{g^{\prime}_{kl}}ik1ilGlFlksuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝐺𝑙subscript𝐹𝑙𝑘\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}G_{l}^{\prime}\circ F_{lk}}

Définissons maintenant deux 222-foncteurs entre les deux catégories 𝔖tX𝔖subscript𝑡𝑋\mathfrak{S}t_{X} et 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma} :

Définition 3.2.

On note RΣsubscript𝑅ΣR_{\Sigma} le 222-foncteur de 𝔖𝔱X𝔖subscript𝔱𝑋\mathfrak{St}_{X} dans 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma} qui à un champ sur X𝑋X associe la famille de ses restrictions sur chacune de ces strates, les foncteurs naturels d’adjonction et les isomorphismes d’adjonction :

RΣ:𝔖𝔱X𝔖Σ({Sk}kn,{ik1ηl}k<ln,{λmlk}k<l<mn)G:({GSk}kn,{glk}k<ln)ϕ:GG({ϕSk}kn):subscript𝑅Σabsent𝔖subscript𝔱𝑋subscript𝔖Σmissing-subexpressionsubscriptevaluated-atsubscript𝑆𝑘𝑘𝑛subscriptsubscriptsuperscript𝑖1𝑘subscript𝜂𝑙𝑘𝑙𝑛subscriptsubscript𝜆𝑚𝑙𝑘𝑘𝑙𝑚𝑛missing-subexpression:𝐺superscriptsubscriptevaluated-at𝐺subscript𝑆𝑘𝑘𝑛subscriptsubscript𝑔𝑙𝑘𝑘𝑙𝑛missing-subexpression:italic-ϕ𝐺superscript𝐺subscriptevaluated-atitalic-ϕsubscript𝑆𝑘𝑘𝑛\begin{array}[]{cccc}R_{\Sigma}:&\mathfrak{St}_{X}&\longrightarrow&\mathfrak{S}_{\Sigma}\\ &\mathfrak{C}&\longmapsto&(\{\mathfrak{C}\mid_{S_{k}}\}_{k\leq n},\{i^{-1}_{k}\eta_{l}\}_{k<l\leq n},\{\lambda_{mlk}\}_{k<l<m\leq n})\\ &G:\mathfrak{C}\rightarrow\mathfrak{C}^{\prime}&\longmapsto&(\{G\mid_{S_{k}}\}_{k\leq n},\{g_{lk}\}_{k<l\leq n})\\ &\phi:G\rightarrow G^{\prime}&\longmapsto&(\{\phi\mid_{S_{k}}\}_{k\leq n})\end{array}

où les foncteurs ηlsubscript𝜂𝑙\eta_{l} sont les foncteurs d’adjonction suivants :

ηl:ilil1:subscript𝜂𝑙subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1\eta_{l}:\mathfrak{C}\longrightarrow i_{l*}i_{l}^{-1}\mathfrak{C}

et les λmlksubscript𝜆𝑚𝑙𝑘\lambda_{mlk} sont les isomorphismes naturels de foncteurs :

Skevaluated-atsubscript𝑆𝑘\textstyle{\mathfrak{C}\mid_{S_{k}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(ilil1)Skevaluated-atsubscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑆𝑘\textstyle{(i_{l*}i_{l}^{-1}\mathfrak{C})\mid_{S_{k}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}similar-to\scriptstyle{\sim}λklmsubscript𝜆𝑘𝑙𝑚\scriptstyle{\lambda_{klm}}(imim1)Skevaluated-atsubscript𝑖𝑚superscriptsubscript𝑖𝑚1subscript𝑆𝑘\textstyle{(i_{m*}i_{m}^{-1}\mathfrak{C})\mid_{S_{k}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ηlmsubscriptsuperscript𝑖1𝑘subscript𝜂𝑙𝑚\scriptstyle{i^{-1}_{k}\eta_{lm}}(ilil1imim1)Skevaluated-atsubscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚superscriptsubscript𝑖𝑚1subscript𝑆𝑘\textstyle{(i_{l*}i_{l}^{-1}i_{m*}i_{m}^{-1}\mathfrak{C})\mid_{S_{k}}}

De même les isomorphismes de foncteurs glksubscript𝑔𝑙𝑘g_{lk} sont les isomorphismes donnés par l’adjonction :

Skevaluated-atsubscript𝑆𝑘\textstyle{\mathfrak{C}\mid_{S_{k}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}GSkevaluated-at𝐺subscript𝑆𝑘\scriptstyle{G\mid_{S_{k}}}ik1ηlsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑙\scriptstyle{i_{k}^{-1}\eta_{l}}Skevaluated-atsuperscriptsubscript𝑆𝑘\textstyle{\mathfrak{C}^{\prime}\mid_{S_{k}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ηlsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscriptsuperscript𝜂𝑙\scriptstyle{i_{k}^{-1}\eta^{\prime}_{l}}similar-to\scriptstyle{\sim}glksubscript𝑔𝑙𝑘\scriptstyle{g_{lk}}(ilil1)Skevaluated-atsubscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑆𝑘\textstyle{(i_{l*}i_{l}^{-1}\mathfrak{C})\mid_{S_{k}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(ilil1G)Skevaluated-atsubscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1𝐺subscript𝑆𝑘\scriptstyle{(i_{l*}i_{l}^{-1}G)\mid_{S_{k}}}(ilil1)Skevaluated-atsubscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1superscriptsubscript𝑆𝑘\textstyle{(i_{l*}i_{l}^{-1}\mathfrak{C}^{\prime})\mid_{S_{k}}}

Le fait que ces données soient issues d’une 2limit-from22-adjonction assure qu’elles appartiennent bien à 𝔖𝔖\mathfrak{S}.

Définissons maintenant le deuxième 222-foncteur QΣsubscript𝑄ΣQ_{\Sigma} de la 222-catégorie 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma} dans la catégorie 𝔖𝔱X𝔖subscript𝔱𝑋\mathfrak{St}_{X}.
Soit =({k},{Flk},{θmlk})subscript𝑘subscript𝐹𝑙𝑘subscript𝜃𝑚𝑙𝑘\mathfrak{C}=(\{\mathfrak{C}_{k}\},\{F_{lk}\},\{\theta_{mlk}\}) un objet de 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma}. Comme dans le cas des faisceaux l’image de \mathfrak{C} par QΣsubscript𝑄ΣQ_{\Sigma} est définie par une 222-limite projective. Il faut donc se donner un 222-système projectif.

Définition 3.3.

On note \mathfrak{I} la catégorie,

  • dont les objets sont les singletons {j}𝑗\{j\} avec jn𝑗𝑛j\leq n, les couples (j,k)𝑗𝑘(j,k) avec j<kn𝑗𝑘𝑛j<k\leq n, les triplets (j,k,l)𝑗𝑘𝑙(j,k,l) avec j<k<ln𝑗𝑘𝑙𝑛j<k<l\leq n.

  • dont les foncteurs sont les donnés suivantes :

    Hom(i,i)={Idi}pour tout objet i de Hom((j,k),j)={sjkj}Hom((j,k),k)={sjkk}Hom((j,k,l,),(j,k))={sjkljk}Hom((j,k,l),j)={sjklj}Hom((j,k,l,),(j,l))={sjkljl}\begin{array}[]{lccc}Hom(i,i)&=&\{Id_{i}\}&\text{pour tout objet $i$ de $\mathfrak{I}$}\\ Hom((j,k),j)&=&\{s_{jk}^{j}\}\\ Hom((j,k),k)&=&\{s_{jk}^{k}\}\\ Hom((j,k,l,),(j,k))&=&\{s_{jkl}^{jk}\}&\\ Hom((j,k,l),j)&=&\{s_{jkl}^{j}\}&\\ Hom((j,k,l,),(j,l))&=&\{s_{jkl}^{jl}\}\\ \end{array}

On définit alors un 222-foncteur 𝔞:𝔖tX:𝔞𝔖subscript𝑡𝑋\mathfrak{a}:\mathfrak{I}\rightarrow\mathfrak{S}t_{X}. A tout objet i𝑖i\in\mathfrak{I} on associe les champs :

𝔞(j)=ijj𝔞(j,k)=ijij1ikl𝔞(j,k,l)=ijij1ikik1ill𝔞𝑗subscript𝑖𝑗subscript𝑗missing-subexpression𝔞𝑗𝑘subscript𝑖𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝑙missing-subexpression𝔞𝑗𝑘𝑙subscript𝑖𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑙missing-subexpression\begin{array}[]{cclc}\mathfrak{a}(j)&=&i_{j*}\mathfrak{C}_{j}&\\ \mathfrak{a}(j,k)&=&i_{j*}i_{j}^{-1}i_{k*}\mathfrak{C}_{l}&\\ \mathfrak{a}(j,k,l)&=&i_{j*}i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}\mathfrak{C}_{l}&\\ \end{array}

Considérons les morphismes de \mathfrak{I} :

  • Pour j<k𝑗𝑘j<k, au morphisme sjkk:(j,k)j:superscriptsubscript𝑠𝑗𝑘𝑘𝑗𝑘𝑗s_{jk}^{k}:(j,k)\rightarrow j on associe le foncteur

    𝔞(sjkj)=Fkj,𝔞superscriptsubscript𝑠𝑗𝑘𝑗subscript𝐹𝑘𝑗\mathfrak{a}(s_{jk}^{j})=F_{kj},
  • Au morphisme skll:(k,l)l:superscriptsubscript𝑠𝑘𝑙𝑙𝑘𝑙𝑙s_{kl}^{l}:(k,l)\rightarrow l on associe le foncteur

    𝔞(sjkj)=ηjk𝔞superscriptsubscript𝑠𝑗𝑘𝑗subscript𝜂𝑗𝑘\mathfrak{a}(s_{jk}^{j})=\eta_{jk}

    donné par la 222-adjonction :

    ηjk:ikkijij1ikk.:subscript𝜂𝑗𝑘subscript𝑖𝑘subscript𝑘subscript𝑖𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝑘\eta_{jk}:i_{k*}\mathfrak{C}_{k}\longrightarrow i_{j*}i_{j}^{-1}i_{k*}\mathfrak{C}_{k}.
  • Pour j<k<l𝑗𝑘𝑙j<k<l, au morphisme sjkljk:(j,k,l)(j,k):superscriptsubscript𝑠𝑗𝑘𝑙𝑗𝑘𝑗𝑘𝑙𝑗𝑘s_{jkl}^{jk}:(j,k,l)\rightarrow(j,k) on associe le foncteur

    𝔞(sjkljk)=ijij1ikFkl,𝔞superscriptsubscript𝑠𝑗𝑘𝑙𝑗𝑘subscript𝑖𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝐹𝑘𝑙\mathfrak{a}(s_{jkl}^{jk})=i_{j*}i_{j}^{-1}i_{k*}F_{kl},
  • au morphisme sjkljl(j,k,l,)(j,l)s_{jkl}^{jl}(j,k,l,)\rightarrow(j,l) on associe le foncteur

    𝔞(sjkljl)=ijij1ηkl𝔞superscriptsubscript𝑠𝑗𝑘𝑙𝑗𝑙subscript𝑖𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘𝑙\mathfrak{a}(s_{jkl}^{jl})=i_{j*}i_{j}^{-1}\eta_{kl}

    ηklsubscript𝜂𝑘𝑙\eta_{kl} est le foncteur naturel d’adjonction :

    ηkl:illikik1ill,:subscript𝜂𝑘𝑙subscript𝑖𝑙subscript𝑙subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑙\eta_{kl}:i_{l*}\mathfrak{C}_{l}\longrightarrow i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}\mathfrak{C}_{l},
  • au morphisme sjklj:(j,k,l)j:superscriptsubscript𝑠𝑗𝑘𝑙𝑗𝑗𝑘𝑙𝑗s_{jkl}^{j}:(j,k,l)\rightarrow j, on associe le foncteur composé :

    𝔞(sjklj)=ij1ηklijFlj𝔞superscriptsubscript𝑠𝑗𝑘𝑙𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘𝑙subscript𝑖𝑗subscript𝐹𝑙𝑗\mathfrak{a}(s_{jkl}^{j})=i_{j}^{-1}\eta_{kl}\circ i_{j*}F_{lj}

Si a𝑎a est un objet de \mathcal{I}, le 111-morphisme 𝔞a:Id𝔞(a)𝔞(Ida\mathfrak{a}_{a}:Id_{\mathfrak{a}(a)}\rightarrow\mathfrak{a}(Id_{a} est l’identité.
Enfin d’après la définition d’un 222-foncteur, il faut maintenant se donner, pour tout couple, (s,s)𝑠superscript𝑠(s,s^{\prime}), de foncteurs composables un isomorphisme de foncteurs

𝔞(ss)𝔞(s)𝔞(s)similar-to-or-equals𝔞𝑠superscript𝑠𝔞𝑠𝔞superscript𝑠\mathfrak{a}(s\circ s^{\prime})\simeq\mathfrak{a}(s)\circ\mathfrak{a}(s^{\prime})
  • pour j<k<l𝑗𝑘𝑙j<k<l, pour les foncteurs sjljsuperscriptsubscript𝑠𝑗𝑙𝑗s_{jl}^{j} et sjkljsuperscriptsubscript𝑠𝑗𝑘𝑙𝑗s_{jkl}^{j} l’identité convient,

  • pour les foncteurs sjkjsuperscriptsubscript𝑠𝑗𝑘𝑗s_{jk}^{j} et sjkljksuperscriptsubscript𝑠𝑗𝑘𝑙𝑗𝑘s_{jkl}^{jk} on se donne l’isomorphisme θjklsubscript𝜃𝑗𝑘𝑙\theta_{jkl}.

Définition 3.4.

On définit l’image de \mathfrak{C} par QΣsubscript𝑄ΣQ_{\Sigma} comme la 222-limite projective du système (k,l)𝑘𝑙\mathfrak{C}(k,l) :

QΣ()=2lim𝔞(k,l)subscript𝑄Σ2subscript𝔞𝑘𝑙\displaystyle Q_{\Sigma}(\mathfrak{C})=2\lim_{\begin{subarray}{c}\longleftarrow\end{subarray}}\mathfrak{a}(k,l)

Soient maintenant =({k},{Flk},{θmlk})superscriptsubscriptsuperscript𝑘superscriptsubscript𝐹𝑙𝑘subscriptsuperscript𝜃𝑚𝑙𝑘\mathfrak{C}^{\prime}=(\{\mathfrak{C}^{\prime}_{k}\},\{F_{lk}^{\prime}\},\{\theta^{\prime}_{mlk}\}) un deuxième objet de 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma} et G=({Gk},{glk})::𝐺subscript𝐺𝑘subscript𝑔𝑙𝑘superscriptG=(\{G_{k}\},\{g_{lk}\}):\mathfrak{C}\rightarrow\mathfrak{C}^{\prime} un morphisme entre ces objets. Les données ({Gk},{glk})subscript𝐺𝑘subscript𝑔𝑙𝑘(\{G_{k}\},\{g_{lk}\}) forment alors un foncteur entre les systèmes (k,l)𝑘𝑙\mathfrak{C}(k,l) et (k,l)superscript𝑘𝑙\mathfrak{C}^{\prime}(k,l). La propriété universelle que vérifie la 222-limite projective définit un foncteur de QΣ()subscript𝑄ΣQ_{\Sigma}(\mathfrak{C}) dans QΣ()subscript𝑄ΣsuperscriptQ_{\Sigma}(\mathfrak{C}^{\prime}), c’est le morphisme image de G𝐺G par QΣsubscript𝑄ΣQ_{\Sigma}.
Si maintenant ({Gk},{glk})subscriptsuperscript𝐺𝑘subscriptsuperscript𝑔𝑙𝑘(\{G^{\prime}_{k}\},\{g^{\prime}_{lk}\}) est un deuxième foncteur de \mathfrak{C} dans superscript\mathfrak{C}^{\prime} et que ϕ={ϕk}italic-ϕsubscriptitalic-ϕ𝑘\phi=\{\phi_{k}\} est un morphisme entre eux, l’image de ϕitalic-ϕ\phi par QΣsubscript𝑄ΣQ_{\Sigma} est le morphisme défini par la propriété universelle.

Remarques
De manière explicite, si =({k},{Flk},{θklm})subscript𝑘subscript𝐹𝑙𝑘subscript𝜃𝑘𝑙𝑚\mathfrak{C}=(\{\mathfrak{C}_{k}\},\{F_{lk}\},\{\theta_{klm}\}) est un objet de 𝒮Σsubscript𝒮Σ\mathcal{S}_{\Sigma} et U𝑈U est un ouvert de X𝑋X, les objets de QΣ0()(U)subscript𝑄subscriptΣ0𝑈Q_{\Sigma_{0}}(\mathfrak{C})(U) sont les familles ({Sk},{glk})subscript𝑆𝑘subscript𝑔𝑙𝑘(\{S_{k}\},\{g_{lk}\}), où Skk(USk)subscript𝑆𝑘subscript𝑘𝑈subscript𝑆𝑘S_{k}\in\mathfrak{C}_{k}(U\cap S_{k}) et glksubscript𝑔𝑙𝑘g_{lk} est un isomorphisme glk:Flk(Sk)ηkl(Sl):subscript𝑔𝑙𝑘superscriptsimilar-tosubscript𝐹𝑙𝑘subscript𝑆𝑘subscript𝜂𝑘𝑙subscript𝑆𝑙g_{lk}:F_{lk}(S_{k})\buildrel\sim\over{\rightarrow}\eta_{kl}(S_{l})
Notons que, comme dans le cas des faisceaux, la condition de commutation des isomorphismes θklmsubscript𝜃𝑘𝑙𝑚\theta_{klm} n’est pas nécessaire pour définir le 222-foncteur QΣsubscript𝑄ΣQ_{\Sigma}. Elle interviendra dans la démonstration de la 222-équivalence.

Théorème 3.5.

Les 222-catégories 𝔖𝔱X𝔖subscript𝔱𝑋\mathfrak{St}_{X} et 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma} sont 222-équivalentes et les 222-foncteurs QΣsubscript𝑄ΣQ_{\Sigma} et RΣsubscript𝑅ΣR_{\Sigma} sont quasi-222-inverses l’un de l’autre.

Les 222-limites projectives finies commutent aux restrictions. Ainsi si =({k},{Flk},{θklm})subscript𝑘subscript𝐹𝑙𝑘subscript𝜃𝑘𝑙𝑚\mathfrak{C}=(\{\mathfrak{C}_{k}\},\{F_{lk}\},\{\theta_{klm}\}) est un objet de 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma}. On a l’équivalence :

ij12lim(l,k)2limij1(l,k)superscriptsimilar-tosuperscriptsubscript𝑖𝑗12projective-limit𝑙𝑘2projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑙𝑘i_{j}^{-1}2\varprojlim\mathfrak{C}(l,k)\stackrel{{\scriptstyle\sim}}{{\rightarrow}}2\varprojlim i_{j}^{-1}\mathfrak{C}(l,k)

On note πklsubscript𝜋𝑘𝑙\pi_{kl} et pklsubscript𝑝𝑘𝑙p_{kl} les projections et les isomorphismes de projections :

(k,k)𝑘𝑘\textstyle{\mathfrak{C}(k,k)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Flksubscript𝐹𝑙𝑘\scriptstyle{F_{lk}}lim(m,n)projective-limit𝑚𝑛\textstyle{\varprojlim\mathfrak{C}(m,n)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πksubscript𝜋𝑘\scriptstyle{\pi_{k}}πklsubscript𝜋𝑘𝑙\scriptstyle{\pi_{kl}}pklsubscript𝑝𝑘𝑙\scriptstyle{p_{kl}}(k,l)𝑘𝑙\textstyle{\mathfrak{C}(k,l)}

Comme pour les faisceaux nous définissons deux 222-équivalences de 222-foncteurs entre les 222-foncteurs :

RΣQΣIdIdQΣRΣsubscript𝑅Σsubscript𝑄Σ𝐼𝑑𝐼𝑑subscript𝑄Σsubscript𝑅Σ\begin{array}[]{ccc}R_{\Sigma}Q_{\Sigma}&\rightarrow&Id\\ Id&\rightarrow&Q_{\Sigma}R_{\Sigma}\end{array}

elle sont définies à partir de foncteurs et d’isomorphismes de foncteurs donnés par la propriété universelle de la 222-limite. Mais avant cela montrons que le foncteur suivant, où le deuxième foncteur est le foncteur d’adjonction, est une équivalence.

Ψj:2limij1(l,k)ij1ijjj:subscriptΨ𝑗2projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑙𝑘superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑗subscript𝑗\Psi_{j}:2\varprojlim i_{j}^{-1}\mathfrak{C}(l,k)\rightarrow i_{j}^{-1}i_{j*}\mathfrak{C}_{j}\rightarrow\mathfrak{C}_{j}

Pour cela on définit un foncteur quasi-inverse Φj:jij1lim(a):subscriptΦ𝑗subscript𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1projective-limit𝑎\Phi_{j}:\mathfrak{C}_{j}\rightarrow i_{j}^{-1}\varprojlim\mathfrak{C}(a). Comme la restriction commute aux 222-limites projectives finies, pour tout a𝑎a\in\mathfrak{I}, il faut se donner un foncteur de jsubscript𝑗\mathfrak{C}_{j} dans ij1(a)superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑎i_{j}^{-1}\mathfrak{C}(a). Mais notons que, pour j<k<l<m𝑗𝑘𝑙𝑚j<k<l<m :

ij1(k)=0ij1(k,l)=0ij1(k,l,m)=0superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘0missing-subexpressionsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘𝑙0missing-subexpressionsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘𝑙𝑚0missing-subexpression\begin{array}[]{cl}i_{j}^{-1}\mathfrak{C}(k)=0\\ i_{j}^{-1}\mathfrak{C}(k,l)=0\\ i_{j}^{-1}\mathfrak{C}(k,l,m)=0\\ \end{array}

De plus comme ijsubscript𝑖𝑗i_{j} est une injection la transformation naturelle εj:ij1ijId:subscript𝜀𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗𝐼𝑑\varepsilon_{j}:i_{j}^{-1}i_{j*}\rightarrow Id est une équivalence. On choisit εj1subscriptsuperscript𝜀1𝑗\varepsilon^{-1}_{j} un quasi-inverse de εjsubscript𝜀𝑗\varepsilon_{j} et on fixe ejsubscript𝑒𝑗e_{j} l’isomorphisme :

ej:εjεj1Id:subscript𝑒𝑗absentsubscript𝜀𝑗superscriptsubscript𝜀𝑗1𝐼𝑑missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression\begin{array}[]{ccccccc}e_{j}:&\varepsilon_{j}\circ\varepsilon_{j}^{-1}&\longrightarrow&Id\\ \end{array}

Considérons alors la famille de foncteurs, pour jk<l<m𝑗𝑘𝑙𝑚j\leq k<l<m :

{Φjj=(εj)1:jij1ijj=ij1(j,j)Φjk=Fkj:jij1ikk=ij1(k,k)Φj(k,l)=ij1ηklFlj:jij1illij1ikik1illΦj(k,l,m)=(ij1ikik1ηlm)(ij1ηkm)Fmjcases:superscriptsubscriptΦ𝑗𝑗superscriptsubscript𝜀𝑗1subscript𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑗𝑗missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression:superscriptsubscriptΦ𝑗𝑘subscript𝐹𝑘𝑗subscript𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝑘superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘𝑘missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression:superscriptsubscriptΦ𝑗𝑘𝑙superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘𝑙subscript𝐹𝑙𝑗subscript𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑙subscript𝑙superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑙missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsuperscriptsubscriptΦ𝑗𝑘𝑙𝑚superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑙𝑚superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘𝑚subscript𝐹𝑚𝑗missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression\left\{\begin{array}[]{lccl}\Phi_{j}^{j}=(\varepsilon_{j})^{-1}:\mathfrak{C}_{j}\rightarrow i_{j}^{-1}i_{j*}\mathfrak{C}_{j}=i_{j}^{-1}\mathfrak{C}(j,j)\\ \nobreak\leavevmode\\ \Phi_{j}^{k}=F_{kj}:\mathfrak{C}_{j}\rightarrow i_{j}^{-1}i_{k*}\mathfrak{C}_{k}=i_{j}^{-1}\mathfrak{C}(k,k)\\ \nobreak\leavevmode\\ \Phi_{j}^{(k,l)}=i_{j}^{-1}\eta_{kl}\circ F_{lj}:\mathfrak{C}_{j}\rightarrow i_{j}^{-1}i_{l*}\mathfrak{C}_{l}\rightarrow i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}\mathfrak{C}_{l}\\ \nobreak\leavevmode\\ \Phi_{j}^{(k,l,m)}=(i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}\eta_{lm})\circ(i_{j}^{-1}\eta_{km})\circ F_{mj}\\ \end{array}\right.

Pour définir un foncteur à valeur dans le 222-système projectif, il faut se donner, pour chaque foncteur ba𝑏𝑎b\rightarrow a de la 222-catégorie \mathfrak{I}, un isomorphisme hjabsuperscriptsubscript𝑗𝑎𝑏h_{j}^{ab} :

jsubscript𝑗\textstyle{\mathfrak{C}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦjasuperscriptsubscriptΦ𝑗𝑎\scriptstyle{\Phi_{j}^{a}}ΦjbsuperscriptsubscriptΦ𝑗𝑏\scriptstyle{\Phi_{j}^{b}}    hjabsuperscriptsubscript𝑗𝑎𝑏\scriptstyle{h_{j}^{ab}}similar-to\scriptstyle{\sim}(a)𝑎\textstyle{\mathfrak{C}(a)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(b)𝑏\textstyle{\mathfrak{C}(b)}
  • considérons le foncteur (k,l)l𝑘𝑙𝑙(k,l)\rightarrow l par définition des foncteurs Φj(k,l)superscriptsubscriptΦ𝑗𝑘𝑙\Phi_{j}^{(k,l)} et ΦjlsuperscriptsubscriptΦ𝑗𝑙\Phi_{j}^{l} on peut prendre hjk=Idsuperscriptsubscript𝑗𝑘𝐼𝑑h_{j}^{k}=Id.

  • pour le foncteur (k,l)k𝑘𝑙𝑘(k,l)\rightarrow k supposons tout d’abord que j<k<l𝑗𝑘𝑙j<k<l, d’après la définition de Φj(k,l)superscriptsubscriptΦ𝑗𝑘𝑙\Phi_{j}^{(k,l)} l’isomorphisme θjklsubscript𝜃𝑗𝑘𝑙\theta_{jkl} convient.
    Supposons maintenant que k=j𝑘𝑗k=j, nous devons définir un morphisme entre les foncteurs :

    ij1ijFkjεj1ij1ηjkFkjsuperscriptsimilar-tosuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝐹𝑘𝑗superscriptsubscript𝜀𝑗1superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗𝑘subscript𝐹𝑘𝑗i_{j}^{-1}i_{j*}F_{kj}\circ\varepsilon_{j}^{-1}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}i_{j}^{-1}\eta_{jk}\circ F_{kj}

    Comme εjsubscript𝜀𝑗\varepsilon_{j} est issue d’une 222-transformation naturelle on a l’isomorphisme θj:Fkjεjεj(ij1ijFkj):subscript𝜃𝑗superscriptsimilar-tosubscript𝐹𝑘𝑗subscript𝜀𝑗subscript𝜀𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝐹𝑘𝑗\theta_{j}:F_{kj}\circ\varepsilon_{j}\buildrel\sim\over{\rightarrow}\varepsilon_{j}\circ(i_{j}^{-1}i_{j*}F_{kj}) :

    jsubscript𝑗\textstyle{\mathfrak{C}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Fkjsubscript𝐹𝑘𝑗\scriptstyle{F_{kj}}ij1ijjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑗\textstyle{i_{j}^{-1}i_{j*}\mathfrak{C}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}εjsubscript𝜀𝑗\scriptstyle{\varepsilon_{j}}ij1ijFkjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝐹𝑘𝑗\scriptstyle{i_{j}^{-1}i_{j*}F_{kj}}  similar-to\scriptstyle{\sim}θjsubscript𝜃𝑗\scriptstyle{\theta_{j}}  ij1ikksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝑘\textstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}\mathfrak{C}_{k}}ij1ijij1ıkksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscriptitalic-ı𝑘subscript𝑘\textstyle{i_{j}^{-1}i_{j*}i_{j}^{-1}\i_{k*}\mathfrak{C}_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}εjsubscript𝜀𝑗\scriptstyle{\varepsilon_{j}}

    Notons que la restriction de la 222-transformation naturelle ηjsubscript𝜂𝑗\eta_{j} à Sjsubscript𝑆𝑗S_{j} est un quasi-inverse de εjsubscript𝜀𝑗\varepsilon_{j}, on note njsubscript𝑛𝑗n_{j} l’isomorphisme :

    nj:Idij1ηjεj:subscript𝑛𝑗𝐼𝑑superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗subscript𝜀𝑗n_{j}:Id\longrightarrow i_{j}^{-1}\eta_{j}\circ\varepsilon_{j}

    On pose alors :

    hjjk=nj(Iij1ηjθjIεj1)ejsuperscriptsubscript𝑗𝑗𝑘subscript𝑛𝑗subscript𝐼superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗subscript𝜃𝑗subscript𝐼superscriptsubscript𝜀𝑗1subscript𝑒𝑗h_{j}^{jk}=n_{j}\bullet(I_{i_{j}^{-1}\eta_{j}}\circ\theta_{j}\circ I_{\varepsilon_{j}^{-1}})\bullet e_{j}

    Iij1ηjsubscript𝐼superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗I_{i_{j}^{-1}\eta_{j}} et Iεj1subscript𝐼superscriptsubscript𝜀𝑗1I_{\varepsilon_{j}^{-1}} sont les morphismes identité entre les 222-transformations naturelles ij1ηjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗i_{j}^{-1}\eta_{j} et εj1superscriptsubscript𝜀𝑗1\varepsilon_{j}^{-1}, et où \bullet est la composition verticale des morphismes de foncteurs et \circ est la composition horizontale.

  • pour le foncteur (k,l,m)(k,m)𝑘𝑙𝑚𝑘𝑚(k,l,m)\rightarrow(k,m), au vu des définitions de ΦjkmsuperscriptsubscriptΦ𝑗𝑘𝑚\Phi_{j}^{km} et ΦjklmsuperscriptsubscriptΦ𝑗𝑘𝑙𝑚\Phi_{j}^{klm}, l’identité convient.

  • pour le foncteur (k,l,m)(k,l)𝑘𝑙𝑚𝑘𝑙(k,l,m)\rightarrow(k,l), d’après les définitions de Φj(k,l)superscriptsubscriptΦ𝑗𝑘𝑙\Phi_{j}^{(k,l)} et Φj(k,l,m)superscriptsubscriptΦ𝑗𝑘𝑙𝑚\Phi_{j}^{(k,l,m)} nous devons définir un morphisme entre les composés de foncteurs :

    (ij1ikik1ilFml)(ij1ηkl)Flj(ij1ikik1ηlm)ij1ηkmFmjsuperscriptsimilar-tosuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝐹𝑚𝑙superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘𝑙subscript𝐹𝑙𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑙𝑚superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘𝑚subscript𝐹𝑚𝑗(i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}F_{ml})\circ(i_{j}^{-1}\eta_{kl})\circ F_{lj}\buildrel\sim\over{\rightarrow}(i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}\eta_{lm})\circ i_{j}^{-1}\eta_{km}\circ F_{mj}

    Mais par définition de θjlmsubscript𝜃𝑗𝑙𝑚\theta_{jlm} et comme ηklsubscript𝜂𝑘𝑙\eta_{kl} provient d’une 222-adjonction on a le diagramme suivant :

    ij1illsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑙subscript𝑙\textstyle{i_{j}^{-1}i_{l*}\mathfrak{C}_{l}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ηklsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘𝑙\scriptstyle{i_{j}^{-1}\eta_{kl}}ij1ilFmlsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑙subscript𝐹𝑚𝑙\scriptstyle{i_{j}^{-1}i_{l*}F_{ml}}ij1ikik1illsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑙\textstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}\mathfrak{C}_{l}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ikik1ilFmlsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝐹𝑚𝑙\scriptstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}F_{ml}}similar-to\scriptstyle{\sim}θjlmsubscript𝜃𝑗𝑙𝑚\scriptstyle{\theta_{jlm}}similar-to\scriptstyle{\sim}ij1adjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑎𝑑𝑗\scriptstyle{i_{j}^{-1}adj}    jsubscript𝑗\textstyle{\mathfrak{C}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Fljsubscript𝐹𝑙𝑗\scriptstyle{F_{lj}}Fmjsubscript𝐹𝑚𝑗\scriptstyle{F_{mj}}ij1immsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{i_{j}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ikik1ηlmsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑙𝑚\scriptstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}\eta_{lm}}ij1ikik1immsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ikik1ilil1immsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}}

    En composant correctement ces deux isomorphismes on définit l’isomorphisme cherché.

Les relations de commutations des θjklsubscript𝜃𝑗𝑘𝑙\theta_{jkl} demandées dans la définition de la 222-catégorie 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma} ainsi que le caractère naturel des foncteurs d’adjonction assurent que les conditions de commutations sont vérifiées. Ainsi la propriété universelle définit un foncteur noté ΦjsubscriptΦ𝑗\Phi_{j} :

Φj:jij12lim(k,l):subscriptΦ𝑗subscript𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗12projective-limit𝑘𝑙\Phi_{j}:\mathfrak{C}_{j}\longrightarrow i_{j}^{-1}2\varprojlim\mathfrak{C}(k,l)

et pour tout objet a𝑎a de \mathfrak{I} un ismorphisme, noté φjasuperscriptsubscript𝜑𝑗𝑎\varphi_{j}^{a} :

φja:πaΦjΦja:superscriptsubscript𝜑𝑗𝑎superscriptsimilar-tosubscript𝜋𝑎subscriptΦ𝑗superscriptsubscriptΦ𝑗𝑎\varphi_{j}^{a}:\pi_{a}\circ\Phi_{j}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}\Phi_{j}^{a}
Lemme 3.6.

Le foncteur ΦjsubscriptΦ𝑗\Phi_{j} est une équivalence et la composée des foncteurs suivants est un quasi-inverse :

Ψj:2limaij1(a)πjij1ijjεjj:subscriptΨ𝑗superscriptsubscript𝜋𝑗2subscriptprojective-limit𝑎superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑎superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑗superscriptsubscript𝜀𝑗subscript𝑗\Psi_{j}:2\varprojlim_{a\in\mathfrak{I}}i_{j}^{-1}\mathfrak{C}(a)\buildrel\pi_{j}\over{\longrightarrow}i_{j}^{-1}i_{j*}\mathfrak{C}_{j}\buildrel\varepsilon_{j}\over{\longrightarrow}\mathfrak{C}_{j}
Démonstration.

Commençons par montrer que ΨjΦjsubscriptΨ𝑗subscriptΦ𝑗\Psi_{j}\circ\Phi_{j} est isomorphe à l’identité. On a la suite d’isomorphisme :

ΨjΦjsubscriptΨ𝑗subscriptΦ𝑗\textstyle{\Psi_{j}\circ\Phi_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}εjπjΦjsubscript𝜀𝑗subscript𝜋𝑗subscriptΦ𝑗\textstyle{\varepsilon_{j}\circ\pi_{j}\circ\Phi_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}similar-to\scriptstyle{\sim}Iεjφjjsubscript𝐼subscript𝜀𝑗subscriptsuperscript𝜑𝑗𝑗\scriptstyle{I_{\varepsilon_{j}\circ\varphi^{j}_{j}}}εj(εj)1subscript𝜀𝑗superscriptsubscript𝜀𝑗1\textstyle{\varepsilon_{j}\circ(\varepsilon_{j})^{-1}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}similar-to\scriptstyle{\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \sim}ejsubscript𝑒𝑗\scriptstyle{\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ e_{j}}Id𝐼𝑑\textstyle{Id}

L’égalité est donnée par définition de ΨjsubscriptΨ𝑗\Psi_{j}. Ainsi l’isomorphisme ej(Iεjφjj)subscript𝑒𝑗subscript𝐼subscript𝜀𝑗superscriptsubscript𝜑𝑗𝑗e_{j}\bullet(I_{\varepsilon_{j}}\circ\varphi_{j}^{j}) convient.
Montrons maintenant que ΦjΨjsubscriptΦ𝑗subscriptΨ𝑗\Phi_{j}\circ\Psi_{j} est isomorphe à l’identité. Nous allons pour cela définir pour tout a𝑎a\in\mathfrak{I} un isomorphisme noté ljasuperscriptsubscript𝑙𝑗𝑎l_{j}^{a} :

lja:πaΦjΨjπa:superscriptsubscript𝑙𝑗𝑎superscriptsimilar-tosubscript𝜋𝑎subscriptΦ𝑗subscriptΨ𝑗subscript𝜋𝑎l_{j}^{a}:\pi_{a}\circ\Phi_{j}\circ\Psi_{j}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}\pi_{a}

Commençons par définir ljmsuperscriptsubscript𝑙𝑗𝑚l_{j}^{m} pour mn𝑚𝑛m\leq n. On a le diagramme suivant :

2lim(a)2projective-limit𝑎\textstyle{2\varprojlim\mathfrak{C}(a)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΨjsubscriptΨ𝑗\scriptstyle{\Psi_{j}}ΦjΨjsubscriptΦ𝑗subscriptΨ𝑗\scriptstyle{\Phi_{j}\circ\Psi_{j}}2lim(a)2projective-limit𝑎\textstyle{2\varprojlim\mathfrak{C}(a)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πmsubscript𝜋𝑚\scriptstyle{\pi_{m}}similar-to\scriptstyle{\sim}φjmsuperscriptsubscript𝜑𝑗𝑚\scriptstyle{\varphi_{j}^{m}}jsubscript𝑗\textstyle{\mathfrak{C}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦjsubscriptΦ𝑗\scriptstyle{\Phi_{j}}Fmjsubscript𝐹𝑚𝑗\scriptstyle{F_{mj}}ij1immsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{i_{j}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}}

On peut ainsi définir un isomorphisme entre les foncteurs :

(3.1) πmΦjΨjFmjΨjsuperscriptsimilar-tosubscript𝜋𝑚subscriptΦ𝑗subscriptΨ𝑗subscript𝐹𝑚𝑗subscriptΨ𝑗\pi_{m}\circ\Phi_{j}\circ\Psi_{j}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}F_{mj}\circ\Psi_{j}

Considérons maintenant le diagramme suivant :

2limij1(a)2projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑎\textstyle{2\varprojlim i_{j}^{-1}\mathfrak{C}(a)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πjsubscript𝜋𝑗\scriptstyle{\pi_{j}}πmsubscript𝜋𝑚\scriptstyle{\pi_{m}}ΨjsubscriptΨ𝑗\scriptstyle{\Psi_{j}}ij1ijjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝑗\textstyle{i_{j}^{-1}i_{j*}\mathfrak{C}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ijFmjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗subscript𝐹𝑚𝑗\scriptstyle{i_{j}^{-1}i_{j*}F_{mj}}εjsubscript𝜀𝑗\scriptstyle{\varepsilon_{j}}jsubscript𝑗\textstyle{\mathfrak{C}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Fmjsubscript𝐹𝑚𝑗\scriptstyle{F_{mj}}similar-to\scriptstyle{\sim}pjmsubscript𝑝𝑗𝑚\scriptstyle{p_{jm}}similar-to\scriptstyle{\sim}ij1immsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{i_{j}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ηjsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑗\scriptstyle{i_{j}^{-1}\eta_{j}}Id𝐼𝑑\scriptstyle{Id}ij1ijij1immsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{i_{j}^{-1}i_{j*}i_{j}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}εjsubscript𝜀𝑗\scriptstyle{\varepsilon_{j}}ij1immsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{i_{j}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}}similar-to\scriptstyle{\sim}

On rappelle que pjmsubscript𝑝𝑗𝑚p_{jm} est l’isomorphisme donné par la 222-limite. L’égalité est donnée par la définition de ΨjsubscriptΨ𝑗\Psi_{j}. L’isomorphisme de droite et l’isomorphisme vertical sont définis par la 222-adjonction. En composant correctement ces isomorphismes on définit un isomorphisme entre les foncteurs FmjΨjsubscript𝐹𝑚𝑗subscriptΨ𝑗F_{mj}\circ\Psi_{j} et πmsubscript𝜋𝑚\pi_{m} :

(3.2) FmjΨjπmsuperscriptsimilar-tosubscript𝐹𝑚𝑗subscriptΨ𝑗subscript𝜋𝑚F_{mj}\circ\Psi_{j}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}\pi_{m}

On définit alors ljmsuperscriptsubscript𝑙𝑗𝑚l_{j}^{m} comme la composée verticale des isomorphismes (1) et (2).
Il faut maintenant définir les isomorphismes ljlmsuperscriptsubscript𝑙𝑗𝑙𝑚l_{j}^{lm} et ljklmsuperscriptsubscript𝑙𝑗𝑘𝑙𝑚l_{j}^{klm}. Mais la 222-limite donne les isomorphismes suivants :

2lim(a)2projective-limit𝑎\textstyle{2\varprojlim\mathfrak{C}(a)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πmlsubscript𝜋𝑚𝑙\scriptstyle{\pi_{ml}}πmsubscript𝜋𝑚\scriptstyle{\pi_{m}}πklmsubscript𝜋𝑘𝑙𝑚\scriptstyle{\pi_{klm}}similar-to\scriptstyle{\sim}plmsubscript𝑝𝑙𝑚\scriptstyle{p_{lm}}similar-to\scriptstyle{\sim}pklmsubscript𝑝𝑘𝑙𝑚\scriptstyle{p_{klm}}ij1immsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{i_{j}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ηlmsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑙𝑚\scriptstyle{\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ i_{j}^{-1}\eta_{lm}}ij1ilil1immsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ i_{j}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ηklmsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘𝑙𝑚\scriptstyle{\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ i_{j}^{-1}\eta_{klm}}ij1ikik1ilil1immsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚subscript𝑚\textstyle{\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}i_{m*}\mathfrak{C}_{m}}

Ainsi en composant horizontalement plmsubscript𝑝𝑙𝑚p_{lm} avec les morphismes identité des foncteurs ΦjsubscriptΦ𝑗\Phi_{j} et ΨjsubscriptΨ𝑗\Psi_{j} on obtient l’isomorphisme :

(3.3) πlmΦjΨjij1ηlmπmΦjΨjsuperscriptsimilar-tosubscript𝜋𝑙𝑚subscriptΦ𝑗subscriptΨ𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑙𝑚subscript𝜋𝑚subscriptΦ𝑗subscriptΨ𝑗\pi_{lm}\circ\Phi_{j}\circ\Psi_{j}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}i_{j}^{-1}\eta_{lm}\circ\pi_{m}\circ\Phi_{j}\circ\Psi_{j}

De même en composant horizontalement le morphisme identité du foncteur ij1ηlmsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑙𝑚i_{j}^{-1}\eta_{lm} et l’isomorphisme ljmsuperscriptsubscript𝑙𝑗𝑚l_{j}^{m} on obtient l’isomorphisme :

(3.4) ij1ηlmπmΦjΨjij1ηlmπmsuperscriptsimilar-tosuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑙𝑚subscript𝜋𝑚subscriptΦ𝑗subscriptΨ𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑙𝑚subscript𝜋𝑚i_{j}^{-1}\eta_{lm}\circ\pi_{m}\circ\Phi_{j}\circ\Psi_{j}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}i_{j}^{-1}\eta_{lm}\circ\pi_{m}

On définit alors ljlmsuperscriptsubscript𝑙𝑗𝑙𝑚l_{j}^{lm} comme la composée verticale des isomorphismes (3), (4) et de l’inverse de plmsubscript𝑝𝑙𝑚p_{lm}. On fait de même pour ljklmsuperscriptsubscript𝑙𝑗𝑘𝑙𝑚l_{j}^{klm}.

Le caractère naturel des foncteurs d’adjonctions, les compatibilités des isomorphismes de projections ainsi que les conditions de commutation demandées dans la définition de la 222-catégorie 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma} assurent que les isomorphismes ljasuperscriptsubscript𝑙𝑗𝑎l_{j}^{a} sont compatibles. Ils définissent ainsi un isomorphisme entre les foncteurs ΦjΨjsubscriptΦ𝑗subscriptΨ𝑗\Phi_{j}\circ\Psi_{j} et l’identité. ∎

Revenons à la démonstration de la proposition 3.5.

Montrons tout d’abord que RΣQΣsubscript𝑅Σsubscript𝑄ΣR_{\Sigma}\circ Q_{\Sigma} est équivalent à l’identité. Soit =({k},{Flk},{θklm})subscript𝑘subscript𝐹𝑙𝑘subscript𝜃𝑘𝑙𝑚\mathfrak{C}=(\{\mathfrak{C}_{k}\},\{F_{lk}\},\{\theta_{klm}\}) un objet de 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma}. On a défini dans le lemme 3.6 une équivalence entre jsubscript𝑗\mathfrak{C}_{j} et la restriction de RΣQΣ()subscript𝑅Σsubscript𝑄ΣR_{\Sigma}Q_{\Sigma}(\mathfrak{C}) à Sjsubscript𝑆𝑗S_{j} :

Φj:jij12lima(a):subscriptΦ𝑗subscript𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗12subscriptprojective-limit𝑎𝑎\Phi_{j}:\mathfrak{C}_{j}\longrightarrow i_{j}^{-1}2\varprojlim_{a\in\mathfrak{I}}\mathfrak{C}(a)

Comme dans le cas des faisceaux il faut maintenant identifier le foncteur naturel :

ij1ηk:ij12lim(a)ij1ikik12lim(a):superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘superscriptsubscript𝑖𝑗12projective-limit𝑎superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘12projective-limit𝑎i_{j}^{-1}\eta_{k}:i_{j}^{-1}2\varprojlim\mathfrak{C}(a)\longrightarrow i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}2\varprojlim\mathfrak{C}(a)

avec le foncteur Fkjsubscript𝐹𝑘𝑗F_{kj}. C’est à dire qu’il faut construire les isomorphismes suivants :

ij12lim(a)superscriptsubscript𝑖𝑗12projective-limit𝑎\textstyle{i_{j}^{-1}2\varprojlim\mathfrak{C}(a)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ηksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘\scriptstyle{i_{j}^{-1}\eta_{k}}ij1ikik12lim(a)superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘12projective-limit𝑎\textstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}2\varprojlim\mathfrak{C}(a)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}  similar-to\scriptstyle{\sim}  2limij1(a)2projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑎\textstyle{2\varprojlim i_{j}^{-1}\mathfrak{C}(a)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΨjsubscriptΨ𝑗\scriptstyle{\Psi_{j}}2limij1ikik1(a)2projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1𝑎\textstyle{2\varprojlim i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}\mathfrak{C}(a)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ikΨksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscriptΨ𝑘\scriptstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}\Psi_{k}}  similar-to\scriptstyle{\sim}  jsubscript𝑗\textstyle{\mathfrak{C}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Fkjsubscript𝐹𝑘𝑗\scriptstyle{F_{kj}}ij1ikksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝑘\textstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}\mathfrak{C}_{k}}

Le premier est acquis car la restriction et l’image directe commute à isomorphisme près aux 222-limites projectives finies.
Définissons le second. Comme ΦjsubscriptΦ𝑗\Phi_{j} est quasi-inverse de ΨjsubscriptΨ𝑗\Psi_{j} pour définir l’isomorphisme cherché il suffit d’en définir un entre les foncteurs :

ij1ikΨjij1ηkΦjFkjsuperscriptsimilar-tosuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscriptΨ𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘subscriptΦ𝑗subscript𝐹𝑘𝑗i_{j}^{-1}i_{k*}\Psi_{j}\circ i_{j}^{-1}\eta_{k}\circ\Phi_{j}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}F_{kj}

Or on a les isomorphismes suivants :

2limij1(a)2projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1𝑎\textstyle{2\varprojlim i_{j}^{-1}\mathfrak{C}(a)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πksubscript𝜋𝑘\scriptstyle{\pi_{k}}2limij1ikik1(a)2projective-limitsuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1𝑎\textstyle{2\varprojlim i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}\mathfrak{C}(a)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}πk,subscript𝜋𝑘\scriptstyle{\pi_{k,}}ij1ikΨksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscriptΨ𝑘\scriptstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}\Psi_{k}}similar-to\scriptstyle{\sim}  similar-to\scriptstyle{\sim}similar-to\scriptstyle{\sim}ij1(k)superscriptsubscript𝑖𝑗1𝑘\textstyle{i_{j}^{-1}\mathfrak{C}(k)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ηksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘\scriptstyle{i_{j}^{-1}\eta_{k}}ij1ikik1(k)superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1𝑘\textstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}i_{k}^{-1}\mathfrak{C}(k)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ij1ikεksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝜀𝑘\scriptstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}\varepsilon_{k}}similar-to\scriptstyle{\sim}jsubscript𝑗\textstyle{\mathfrak{C}_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦjsubscriptΦ𝑗\scriptstyle{\Phi_{j}}Fkjsubscript𝐹𝑘𝑗\scriptstyle{F_{kj}}Fkjsubscript𝐹𝑘𝑗\scriptstyle{F_{kj}}ij1ikksuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝑘\textstyle{i_{j}^{-1}i_{k*}\mathfrak{C}_{k}}

Les deux isomorphismes des triangles sont donnés par la définition de ΦjsubscriptΦ𝑗\Phi_{j} et ΨksubscriptΨ𝑘\Psi_{k} et enfin l’isomorphisme du bas est la composée de l’isomorphisme naturel d’adjonction :

ij1ηkij1ikεkIdsimilar-to-or-equalssuperscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝜂𝑘superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖𝑘subscript𝜀𝑘𝐼𝑑i_{j}^{-1}\eta_{k}\circ i_{j}^{-1}i_{k*}\varepsilon_{k}\simeq Id

et de l’identité du foncteur Fkjsubscript𝐹𝑘𝑗F_{kj}. En composant correctement ces isomorphismes on obtient l’isomorphisme cherché.

Montrons maintenant que QΣRΣsubscript𝑄Σsubscript𝑅ΣQ_{\Sigma}R_{\Sigma} est équivalent à l’identité. Soit 𝔊𝔊\mathfrak{G} un champ sur X𝑋X. Rappelons que d’après la définition de RΣsubscript𝑅ΣR_{\Sigma} on a :

RΣ(𝔊)=({ik1𝔊},{ik1ηl},{λklm})subscript𝑅Σ𝔊superscriptsubscript𝑖𝑘1𝔊superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑙subscript𝜆𝑘𝑙𝑚R_{\Sigma}(\mathfrak{G})=(\{i_{k}^{-1}\mathfrak{G}\},\{i_{k}^{-1}\eta_{l}\},\{\lambda_{klm}\})

ηlsubscript𝜂𝑙\eta_{l} est le foncteur naturel :

ηl:𝔊ilil1𝔊:subscript𝜂𝑙𝔊subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1𝔊\eta_{l}:\mathfrak{G}\longrightarrow i_{l*}i_{l}^{-1}\mathfrak{G}

et λklmsubscript𝜆𝑘𝑙𝑚\lambda_{klm} est l’isomorphisme naturel :

ik1𝔊superscriptsubscript𝑖𝑘1𝔊\textstyle{i_{k}^{-1}\mathfrak{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ηmsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑚\scriptstyle{i_{k}^{-1}\eta_{m}}ik1ηmsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑚\scriptstyle{i_{k}^{-1}\eta_{m}}ik1ilil1𝔊superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1𝔊\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}\mathfrak{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ilil1ηmsuperscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝜂𝑚\scriptstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}\eta_{m}}similar-to\scriptstyle{\sim}λklmsubscript𝜆𝑘𝑙𝑚\scriptstyle{\lambda_{klm}}ik1imim1𝔊superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑚superscriptsubscript𝑖𝑚1𝔊\textstyle{i_{k}^{-1}i_{m*}i_{m}^{-1}\mathfrak{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ηlmsubscriptsuperscript𝑖1𝑘subscript𝜂𝑙𝑚\scriptstyle{i^{-1}_{k}\eta_{lm}}ik1ilil1imim1𝔊superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝑖𝑚superscriptsubscript𝑖𝑚1𝔊\textstyle{i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}i_{m*}i_{m}^{-1}\mathfrak{G}}

Considérons la famille de foncteurs et d’isomorphismes de foncteurs constituée :

  • \bullet

    pour tout objet a𝑎a\in\mathfrak{I}, d’un foncteur, noté ΞasubscriptΞ𝑎\Xi_{a}, de 𝔊𝔊\mathfrak{G} dans RΣ()(a)subscript𝑅Σ𝑎R_{\Sigma}(\mathfrak{C})(a) :

    • pour kn𝑘𝑛k\leq n c’est le fonceur naturel :

      ηk:𝔊ikik1𝔊:subscript𝜂𝑘𝔊subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1𝔊\eta_{k}:\mathfrak{G}\longrightarrow i_{k*}i_{k}^{-1}\mathfrak{G}
    • pour les couples (k,l)𝑘𝑙(k,l) avec k<ln𝑘𝑙𝑛k<l\leq n on se donne la composée de foncteurs :

      𝔊ηkikik1𝔊ikik1ηlikik1ilil1𝔊superscriptsubscript𝜂𝑘𝔊subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1𝔊superscriptsubscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑙subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1𝔊\mathfrak{G}\buildrel\eta_{k}\over{\longrightarrow}i_{k*}i_{k}^{-1}\mathfrak{G}\buildrel i_{k*}i_{k}^{-1}\eta_{l}\over{\longrightarrow}i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}\mathfrak{G}
    • pour les triplets (k,l,m)𝑘𝑙𝑚(k,l,m) avec k<l<mn𝑘𝑙𝑚𝑛k<l<m\leq n on se donne la composée :

      𝔊𝔊\textstyle{\mathfrak{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ηksubscript𝜂𝑘\scriptstyle{\eta_{k}}ikik1𝔊subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1𝔊\textstyle{i_{k*}i_{k}^{-1}\mathfrak{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ikik1ηlsubscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝜂𝑙\scriptstyle{i_{k*}i_{k}^{-1}\eta_{l}}ikik1ilil1𝔊subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1𝔊\textstyle{i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}\mathfrak{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ikik1ililηmsubscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑖𝑙subscript𝜂𝑚\scriptstyle{i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}\eta_{m}}ikik1ililimim1𝔊subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙subscript𝑖𝑙subscript𝑖𝑚superscriptsubscript𝑖𝑚1𝔊\textstyle{i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}i_{m*}i_{m}^{-1}\mathfrak{G}}
  • \bullet

    pour tout foncteur F:ba:𝐹𝑏𝑎F:b\rightarrow a d’un isomorphisme de foncteur noté ξFsubscript𝜉𝐹\xi_{F} :

    • pour les foncteurs (k,l)k𝑘𝑙𝑘(k,l)\rightarrow k, (k,l,m)(k,l)𝑘𝑙𝑚𝑘𝑙(k,l,m)\rightarrow(k,l) on se donne l’identité,

    • pour le foncteur (k,l)l𝑘𝑙𝑙(k,l)\rightarrow l on se donne l’isomorphisme naturel d’ajonction :

      𝔊𝔊\textstyle{\mathfrak{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1𝔊superscriptsubscript𝑖𝑘1𝔊\textstyle{i_{k}^{-1}\mathfrak{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}similar-to\scriptstyle{\sim}ilil1𝔊subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1𝔊\textstyle{i_{l*}i_{l}^{-1}\mathfrak{G}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ηklsubscript𝜂𝑘𝑙\scriptstyle{\eta_{kl}}ikik1ilil1𝔊subscript𝑖𝑘superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1𝔊\textstyle{i_{k*}i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}\mathfrak{G}}
    • et enfin pour le foncteur (k,l,m)(k,m)𝑘𝑙𝑚𝑘𝑚(k,l,m)\rightarrow(k,m) on se donne la composée horizontale du morphisme identité, du foncteur ηksubscript𝜂𝑘\eta_{k} et de l’isomorphisme λklmsubscript𝜆𝑘𝑙𝑚\lambda_{klm}.

Ces données vérifient immédiatement les relations de compatibilité. Ainsi d’après la propriété universelle, il existe un foncteur, noté ΞΞ\Xi :

Ξ:𝔊QΣRΣ(𝔊):Ξ𝔊subscript𝑄Σsubscript𝑅Σ𝔊\Xi:\mathfrak{G}\longrightarrow Q_{\Sigma}R_{\Sigma}(\mathfrak{G})

et pour tout objet a𝑎a\in\mathfrak{I} un unique isomorphisme noté ξasubscript𝜉𝑎\xi_{a} :

ξa:ΞπaΞa:subscript𝜉𝑎superscriptsimilar-toΞsubscript𝜋𝑎subscriptΞ𝑎\xi_{a}:\Xi\circ\pi_{a}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}\Xi_{a}

Mais notons que, comme la restriction commute aux 222-limites projectives finies, la restriction de ΞΞ\Xi à Sjsubscript𝑆𝑗S_{j} est en fait le foncteur ΦjsubscriptΦ𝑗\Phi_{j} du lemme 3.6 construit en utilisant les données de RΣ(𝔊)subscript𝑅Σ𝔊R_{\Sigma}(\mathfrak{G}). Ainsi, la retriction de ΞΞ\Xi à chaque strate est une équivalence. En particulier la fibre en chaque point de X𝑋X est une équivalence. On conclut alors en utilisant le corollaire 1.21.

3.2. Champs constructibles et strictements constructibles

Dans cette partie on s’intéresse à la notion de champ constructible et strictement constructible.

Dans un premier paragraphe, on rappel les définitions et les premières propriétés de ces notions. La notion de champs constructibles a été introduite par D. Treumann dans [21]. Elle a été introduite essentiellement parce que le champ des faisceaux pervers est, sur un espace stratifié de Thom-Mather, un champ constructible.

Puis, dans un second temps, on considère l’espace topologique nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} muni de la stratification, dite du croisement normal, associée à l’ensemble {(z1,,zn)n|z1zn=0}conditional-setsubscript𝑧1subscript𝑧𝑛superscript𝑛subscript𝑧1subscript𝑧𝑛0\{(z_{1},\ldots,z_{n})\in{\mathds{C}}^{n}|z_{1}\cdots z_{n}=0\}. Sur cette espace on peut donner une description particulièrement simple de la 222-catégorie des faisceaux strictement constructibles relativement à cette stratification. Cela est dut au fait que les voisinages tubulaires des strates sont des produits.

Enfin on s’intéresse au champ 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}} des faisceaux pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} muni de cette stratification. Nous montrons tout d’abord que ce champ est strictement constructible relativement à la stratification du croisement normal. Puis nous démontrons l’équivalence entre 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}} et la donnée

3.2.1. Définition et premières propriétés

Pour les démonstrations des propositions et du théorème, le lecteur pourra se reporter à [21] et [22].
Contrairement au paragraphe précédent Sjsubscript𝑆𝑗S_{j} désigne ici une strate de dimension quelconque, ijsubscript𝑖𝑗i_{j} désigne l’injection suivante :

ij:SjX:subscript𝑖𝑗subscript𝑆𝑗𝑋i_{j}:S_{j}\hookrightarrow X
Définition 3.7.

Un champ \mathfrak{C} sur X𝑋X est dit constructible (resp. strictement constructible) relativement à S𝑆S si pour tout iI𝑖𝐼i\in I, la restirction Sievaluated-atsubscript𝑆𝑖\mathfrak{C}\mid_{S_{i}} est un champ localement constant (resp. constant)

Tout comme pour les faisceaux constructibles, on a les propositions suivantes :

Proposition 3.8.

Soit \mathfrak{C} un champ constructible sur X𝑋X et VU𝑉𝑈V\subset U deux ouverts de X𝑋X tels que l’injection VU𝑉𝑈V\hookrightarrow U soit une équivalence stratifiée d’homotopie. Alors la restriction (U)(V)𝑈𝑉\mathfrak{C}(U)\rightarrow\mathfrak{C}(V) est une équivalence de catégories.

Proposition 3.9.

Soit \mathfrak{C} un champ constructible sur X𝑋X relativement à une stratification de Thom-Mather et x𝑥x un point de X𝑋X, alors il existe un ouvert U𝑈U de X𝑋X tel que le foncteur naturel suivant soit une équivalence :

Γ(U,)xsuperscriptsimilar-toΓ𝑈subscript𝑥\Gamma(U,\mathfrak{C})\buildrel\sim\over{\longrightarrow}\mathfrak{C}_{x}
Proposition 3.10.

Soit X𝑋X et Y𝑌Y deux espaces topologiques stratifiés et f:XY:𝑓𝑋𝑌f:X\rightarrow Y une application continue telle que l’image inverse d’une strate de Y𝑌Y soit une réunion de strates de X𝑋X, si \mathfrak{C} est un champ constructible (resp. strictement constructible) alors f1()superscript𝑓1f^{-1}(\mathfrak{C}) est constructible (resp. strictement constructible).

Démonstration.

L’image inverse par une application continue d’un champ localement constant (resp. constant) est localement constant (resp. constant), donc f1()f1(Σi)evaluated-atsuperscript𝑓1superscript𝑓1subscriptΣ𝑖f^{-1}(\mathfrak{C})\mid_{f^{-1}(\Sigma_{i})} est localement constant (resp. constant). ∎

Un exemple particulièrement intéressant de champ constructible ou strictement constructible est le champ des faisceaux pervers relativement à une stratification fixée. Il justifie d’ailleurs à lui seul l’introduction de cette définition.

Dans le cas général d’un espace topologique stratifié on ne peut rien dire. Mais dans le cas d’un espace de Thom-Mather on a le théorème suivant:

Proposition 3.11.

Soit X𝑋X un espace de Thom-Mather, on note ΣΣ\Sigma la stratification de X𝑋X, et 𝔓Σsubscript𝔓Σ\mathfrak{P}_{\Sigma} le champ des faisceau pervers sur X𝑋X. Le champ 𝔓Σsubscript𝔓Σ\mathfrak{P}_{\Sigma} est constructible.

Démonstration.

Voir [21]. ∎

Et, dans le cas où la projection des voisinages tubulaires sur les strates est une fibration trivial, 𝔓Σsubscript𝔓Σ\mathfrak{P}_{\Sigma} est un champ stritement constructible. Nous ne démontrons cela que dans le cas qui nous intéresse ( nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} stratifié par le croisement normal) mais la démonstration est sensiblement la même.

Remarque.
Si \mathfrak{C} est un champ strictement constructible relativement une stratification ΣΣ\Sigma, on s’attend à ce qu’on puisse en donner, via le théorème 3.8, une description simple. En effet la restriction à chaque strate étant constante, la donnée d’une catégorie suffit à la décrire. Mais notons que, même si Lsubscript𝐿\mathfrak{C}_{L} est un champ constant, le champ iK1iLLsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L} n’est, a priori, pas un champ constant, il est seulement localement constant. Ainsi la donnée des foncteurs de champs :

ik1ik1ilil1superscriptsubscript𝑖𝑘1superscriptsubscript𝑖𝑘1subscript𝑖𝑙superscriptsubscript𝑖𝑙1i_{k}^{-1}\mathfrak{C}\longrightarrow i_{k}^{-1}i_{l*}i_{l}^{-1}\mathfrak{C}

ne se réduit pas à la donnée d’un foncteur.
Nous allons voir, dans la partie suivante, que dans certains cas cette description peut être encore simplifiée.

3.2.2. Champs strictement constructibles sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} stratifié par le croisement normal

Considérons maintenant nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} muni de la stratification du croisement normal défini par l’ensemble {(z1,,zn)n|z1zn=0}conditional-setsubscript𝑧1subscript𝑧𝑛superscript𝑛subscript𝑧1subscript𝑧𝑛0\{(z_{1},\cdots,z_{n})\in{\mathds{C}}^{n}|z_{1}\cdots z_{n}=0\}. Les strates sont indexées par les parties de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\}. Ainsi on note SKsubscript𝑆𝐾S_{K}, pour K𝐾K partie de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\}, la strate :

SK=i=1nMi{Mi={0} si iKMi= si iKsubscript𝑆𝐾superscriptsubscriptproduct𝑖1𝑛subscript𝑀𝑖casessubscript𝑀𝑖0 si 𝑖𝐾subscript𝑀𝑖superscript si 𝑖𝐾S_{K}=\prod_{i=1}^{n}M_{i}\left\{\begin{array}[]{cc}M_{i}=\{0\}&\text{ si\leavevmode\nobreak\ }i\in K\\ M_{i}={\mathds{C}}^{*}&\text{ si\leavevmode\nobreak\ }i\notin K\end{array}\right.

Dans ce paragraphe on reprend le théorème 3.8 dans le cas des champs strictement constructibles relativement à cette stratification. Le fait que les voisinages tubulaires de cette stratification soient des produits nous permet de simplifier notablement l’énoncer de ce théorème. En effet, on montre que la 222-catégorie des champs strictement constructibles relativement à cette stratification est 222-équivalente à une 222-catégorie, 𝔖Σssuperscriptsubscript𝔖Σ𝑠\mathfrak{S}_{\Sigma}^{s}, dont les objets sont donnés par des catégories, des foncteurs et des isomorphismes de foncteurs.
Considérons les notations suivantes :
Soit iKsubscript𝑖𝐾i_{K} l’injection de SKsubscript𝑆𝐾S_{K} dans nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} :

iK:SKn:subscript𝑖𝐾subscript𝑆𝐾superscript𝑛i_{K}:S_{K}\hookrightarrow{\mathds{C}}^{n}

Pour tout K{1,,n}𝐾1𝑛K\subset\{1,\cdots,n\}, on note pKsubscript𝑝𝐾p_{K} le point suivant :

pK=(δ1,,δn){δi=0iKδi=1iKsubscript𝑝𝐾subscript𝛿1subscript𝛿𝑛casessubscript𝛿𝑖0𝑖𝐾missing-subexpressionsubscript𝛿𝑖1𝑖𝐾missing-subexpressionp_{K}=(\delta_{1},\cdots,\delta_{n})\left\{\begin{array}[]{ccc}\delta_{i}=0&i\in K\\ \delta_{i}=1&i\notin K\end{array}\right.

et tout pK𝑝𝐾p\notin K, on note γKpsubscript𝛾𝐾𝑝\gamma_{Kp} le chemin de SKsubscript𝑆𝐾S_{K} défini par :

γKp(t)=(x1(t),,xn(t)) avec {xi(t)=0 si iKxi(t)=e2iπti=pxi(t)=1 sinon subscript𝛾𝐾𝑝𝑡subscript𝑥1𝑡subscript𝑥𝑛𝑡 avec casessubscript𝑥𝑖𝑡0 si 𝑖𝐾missing-subexpressionmissing-subexpressionsubscript𝑥𝑖𝑡superscript𝑒2𝑖𝜋𝑡𝑖𝑝missing-subexpressionmissing-subexpressionsubscript𝑥𝑖𝑡1 sinon missing-subexpressionmissing-subexpression\gamma_{Kp}(t)=(x_{1}(t),\cdots,x_{n}(t))\text{\leavevmode\nobreak\ avec\leavevmode\nobreak\ }\left\{\begin{array}[]{lccc}x_{i}(t)=0&\text{\leavevmode\nobreak\ si\leavevmode\nobreak\ }i\in K\\ x_{i}(t)=e^{2i\pi t}&i=p\\ x_{i}(t)=1&\text{\leavevmode\nobreak\ sinon\leavevmode\nobreak\ }\end{array}\right.\\

La famille {γKp}subscript𝛾𝐾𝑝\big{\{}\gamma_{Kp}\big{\}} forme une famille génératrice du groupe fondamental de la strate SKsubscript𝑆𝐾S_{K}.
Avant de définir la 222-catégorie 𝔖Σssuperscriptsubscript𝔖Σ𝑠\mathfrak{S}_{\Sigma}^{s} et de démontrer qu’elle est 222-équivalente à la 222-catégorie des champs strictement constructibles. Nous allons énoncer quelque lemmes que nous utilisons ultérieurement. Soit p𝑝p la projection :

p:nk×kl×{0}lnk×{0}kl×{0}l:𝑝superscriptabsent𝑛𝑘superscriptabsent𝑘𝑙superscript0𝑙superscriptabsent𝑛𝑘superscript0𝑘𝑙superscript0𝑙p:{\mathds{C}}^{*n-k}\times{\mathds{C}}^{*k-l}\times\{0\}^{l}\longrightarrow{\mathds{C}}^{*n-k}\times\{0\}^{k-l}\times\{0\}^{l}

et 𝒞subscript𝒞\mathfrak{C}_{\mathcal{C}} le champ constant de fibre 𝒞𝒞\mathcal{C} sur nk×kl×{0}lsuperscriptabsent𝑛𝑘superscriptabsent𝑘𝑙superscript0𝑙{\mathds{C}}^{*n-k}\times{\mathds{C}}^{*k-l}\times\{0\}^{l}, on note 𝔊𝔊\mathfrak{G} le champ sur nk×{0}kl×{0}lsuperscriptabsent𝑛𝑘superscript0𝑘𝑙superscript0𝑙{\mathds{C}}^{*n-k}\times\{0\}^{k-l}\times\{0\}^{l} défini par :

𝔊=p𝒞𝔊subscript𝑝subscript𝒞\mathfrak{G}=p_{*}\mathfrak{C}_{\mathcal{C}}
Lemme 3.12.

Le champ 𝔊𝔊\mathfrak{G} est équivalent au champ constant sur nk×{0}kl×{0}lsuperscriptabsent𝑛𝑘superscript0𝑘𝑙superscript0𝑙{\mathds{C}}^{*n-k}\times\{0\}^{k-l}\times\{0\}^{l} de fibre Rep(π1(()kl),𝒞)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑘𝑙𝒞Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{k-l}),\mathcal{C}).

Démonstration.

Notons que, pour U𝑈U un ouvert de nk×{0}kl×{0}lsuperscriptabsent𝑛𝑘superscript0𝑘𝑙superscript0𝑙{\mathds{C}}^{*n-k}\times\{0\}^{k-l}\times\{0\}^{l}, les sections de 𝔊(U)𝔊𝑈\mathfrak{G}(U) sont données par :

𝔊(U)=𝒞(p1(U))=Rep(π1(p1(U)),𝒞)Rep(π1(U)×π1(kl),𝒞)𝔊𝑈subscript𝒞superscript𝑝1𝑈missing-subexpressionmissing-subexpression𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscript𝑝1𝑈𝒞missing-subexpressionmissing-subexpressionsimilar-to-or-equals𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1𝑈subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙𝒞missing-subexpression\begin{array}[]{cclc}\mathfrak{G}(U)&=&\mathfrak{C}_{\mathcal{C}}(p^{-1}(U))\\ &=&Rep(\pi_{1}(p^{-1}(U)),\mathcal{C})\\ &\simeq&Rep(\pi_{1}(U)\times\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{C})\end{array}

En effet p1(U)superscript𝑝1𝑈p^{-1}(U) est isomorphe au produit U×kl𝑈superscriptabsent𝑘𝑙U\times{\mathds{C}}^{*k-l}.
Soit ~~\tilde{\mathfrak{C}} le pré-champ constant sur nk×{0}kl×{0}lsuperscriptabsent𝑛𝑘superscript0𝑘𝑙superscript0𝑙{\mathds{C}}^{*n-k}\times\{0\}^{k-l}\times\{0\}^{l} de fibre Rep(π1(()kl,𝒞)Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{k-l},\mathcal{C}). Considérons le foncteur de champs, de source ~~\tilde{\mathfrak{C}} et de but 𝔊𝔊\mathfrak{G}, défini par la donnée pour tout ouvert U𝑈U de nk×{0}kl×{0}lsuperscriptabsent𝑛𝑘superscript0𝑘𝑙superscript0𝑙{\mathds{C}}^{*n-k}\times\{0\}^{k-l}\times\{0\}^{l} du foncteur :

~(U)=Rep(π1(()kl,𝒞)𝔊(U)=Rep(π1(U)×π1(kl),𝒞)F:yF(y)γF(γ)F:(x,y)F(y)(γ1,γ2)F(γ2)\begin{array}[]{cccc}\tilde{\mathfrak{C}}(U)=Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{k-l},\mathcal{C})&\longrightarrow&\mathfrak{G}(U)=Rep(\pi_{1}(U)\times\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{C})\\ F:\begin{array}[]{ccc}y&\mapsto&F(y)\\ \gamma&\mapsto&F(\gamma)\end{array}&\longmapsto&F^{\prime}:\begin{array}[]{ccc}(x,y)&\mapsto&F(y)\\ (\gamma_{1},\gamma_{2})&\mapsto&F(\gamma_{2})\end{array}\end{array}

Montrons que ce foncteur est une équivalence sur les fibres. Soit x=(x1,,xnk,0,,0)nk×{0}k𝑥subscript𝑥1subscript𝑥𝑛𝑘.0.0superscriptabsent𝑛𝑘superscript0𝑘x=(x_{1},\ldots,x_{n-k},0,\ldots,0)\in{\mathds{C}}^{*n-k}\times\{0\}^{k}, les produits polydisques ouverts centrés en xisubscript𝑥𝑖x_{i} et de {0}ksuperscript0𝑘\{0\}^{k} forment une base de voisinage de x𝑥x, or pour des rayons assez petits et comme les boules sont contractiles, le foncteur associé est isomorphe à l’identité. Ainsi la limite est constante et isomorphe à l’identité. ∎

Lemme 3.13.

Soit SKsubscript𝑆𝐾S_{K} et SLsubscript𝑆𝐿S_{L} deux strates telles que SKS¯Lsubscript𝑆𝐾subscript¯𝑆𝐿S_{K}\subset\overline{S}_{L} (c’est à dire telles que KL𝐿𝐾K\supset L), on note k𝑘k et l𝑙l les cardinaux de respectivement K𝐾K et L𝐿L. Soit Lsubscript𝐿\mathfrak{C}_{L} un champ constant sur SLsubscript𝑆𝐿S_{L} de fibre 𝒞𝒞\mathcal{C}, alors le champ iK1iLLsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L} est constant de fibre équivalente à Rep(π1(()kl),𝒞)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑘𝑙𝒞Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{k-l}),\mathcal{C}).

Démonstration.

On peut supposer sans perte de généralité que :

SK=()nk×{0}k et SL=()nl×{0}lsubscript𝑆𝐾superscriptsuperscript𝑛𝑘superscript0𝑘 et subscript𝑆𝐿superscriptsuperscript𝑛𝑙superscript0𝑙S_{K}=({\mathds{C}}^{*})^{n-k}\times\{0\}^{k}\text{\leavevmode\nobreak\ et\leavevmode\nobreak\ }S_{L}=({\mathds{C}}^{*})^{n-l}\times\{0\}^{l}

D’après le lemme précédent il suffit de montrer que iK1iLLsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L} est équivalent au champ 𝔊𝔊\mathfrak{G}. On définit pour cela une équivalence du préchamp iK1iLL~~superscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿\widetilde{i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L}} dans le champ 𝔊𝔊\mathfrak{G}.
Considérons les notations :
si ε=(ε1,,εn)𝜀subscript𝜀1subscript𝜀𝑛\varepsilon=(\varepsilon_{1},\ldots,\varepsilon_{n}) est un n-uplet, on note ε¯=(ε1,,εnk)¯𝜀subscript𝜀1subscript𝜀𝑛𝑘\bar{\varepsilon}=(\varepsilon_{1},\ldots,\varepsilon_{n-k}),ε~=(εnk+1,,εnl)~𝜀subscript𝜀𝑛𝑘1subscript𝜀𝑛𝑙\tilde{\varepsilon}=(\varepsilon_{n-k+1},\ldots,\varepsilon_{n-l}) et εˇ=(εnl+1,,εn)ˇ𝜀subscript𝜀𝑛𝑙1subscript𝜀𝑛\check{\varepsilon}=(\varepsilon_{n-l+1},\ldots,\varepsilon_{n}). De même la notation Bx~ε~superscriptsubscript𝐵~𝑥~𝜀B_{\tilde{x}}^{\tilde{\varepsilon}} désigne le polydisque ouvert centrés en x~~𝑥\tilde{x} et de rayon ε~~𝜀\tilde{\varepsilon}.
Soit W𝑊W un ouvert de SKsubscript𝑆𝐾S_{K}, W𝑊W, est de la forme :

W=U×{0}k𝑊𝑈superscript0𝑘W=U\times\{0\}^{k}

U𝑈U est un ouvert de nksuperscriptabsent𝑛𝑘{\mathds{C}}^{*n-k}. On a alors l’équivalence :

iK1iLL~(W)2limVWΓ(V,iLL)similar-to-or-equals~superscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿𝑊2subscriptinjective-limit𝑊𝑉Γ𝑉subscript𝑖𝐿subscript𝐿\displaystyle\widetilde{i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L}}(W)\simeq 2\varinjlim_{V\supset W}\Gamma(V,i_{L*}\mathfrak{C}_{L})

Comme les boules centrées en zéro forment une base des ouverts contenant zéro, on a l’équivalence :

2limVWΓ(V,iLL)2lim(ε~,εˇ)Γ(U×B0ε~×B0εˇ,iLL)similar-to-or-equals2subscriptinjective-limit𝑊𝑉Γ𝑉subscript𝑖𝐿subscript𝐿2subscriptinjective-limit~𝜀ˇ𝜀Γ𝑈superscriptsubscript𝐵0~𝜀superscriptsubscript𝐵0ˇ𝜀subscript𝑖𝐿subscript𝐿\displaystyle 2\varinjlim_{V\supset W}\Gamma(V,i_{L*}\mathfrak{C}_{L})\simeq 2\varinjlim_{(\tilde{\varepsilon},\check{\varepsilon})}\Gamma(U\times B_{0}^{\tilde{\varepsilon}}\times B_{0}^{\check{\varepsilon}},i_{L*}\mathfrak{C}_{L})

On a, par définition du foncteur iLsubscript𝑖𝐿i_{L*} l’équivalence :

2lim(ε~,εˇ)Γ(U×B0ε~×B0εˇ,iLL)2limεΓ(U×B0ε~×{0}l,L)similar-to-or-equals2subscriptinjective-limit~𝜀ˇ𝜀Γ𝑈superscriptsubscript𝐵0~𝜀superscriptsubscript𝐵0ˇ𝜀subscript𝑖𝐿subscript𝐿2subscriptinjective-limit𝜀Γ𝑈superscriptsubscript𝐵0~𝜀superscript0𝑙subscript𝐿\displaystyle 2\varinjlim_{(\tilde{\varepsilon},\check{\varepsilon})}\Gamma(U\times B_{0}^{\tilde{\varepsilon}}\times B_{0}^{\check{\varepsilon}},i_{L*}\mathfrak{C}_{L})\simeq 2\varinjlim_{\varepsilon}\Gamma(U\times B_{0}^{\tilde{\varepsilon}*}\times\{0\}^{l},\mathfrak{C}_{L})

Or, pour tout ε~~𝜀\tilde{\varepsilon}, B0ε~superscriptsubscript𝐵0~𝜀B_{0}^{\tilde{\varepsilon}} est homotopiquement équivalent, par une équivalence stratifiée, à klsuperscriptabsent𝑘𝑙{\mathds{C}}^{*k-l}. Ces équivalences commutant, la 222-limite est constante et équivalente à Γ(U×kl×{0}l)Γ𝑈superscriptabsent𝑘𝑙superscript0𝑙\Gamma(U\times{\mathds{C}}^{*k-l}\times\{0\}^{l}). Ainsi on a bien :

iK1iLL~(W)p𝒞(W)similar-to-or-equals~superscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿𝑊subscript𝑝subscript𝒞𝑊\widetilde{i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L}}(W)\simeq p_{*}\mathfrak{C}_{\mathcal{C}}(W)

De plus, si W=U×{0}kW=U×{0}ksuperscript𝑊superscript𝑈superscript0𝑘𝑊𝑈superscript0𝑘W^{\prime}=U^{\prime}\times\{0\}^{k}\subset W=U\times\{0\}^{k} sont deux ouverts de SKsubscript𝑆𝐾S_{K} la restriction étant donnée par la restriction de U𝑈U à Usuperscript𝑈U^{\prime}, le diagramme suivant commute :

iK1iLL~(W)~superscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿𝑊\textstyle{\widetilde{i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L}}(W)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}similar-to\scriptstyle{\sim}ρWWsubscript𝜌superscript𝑊𝑊\scriptstyle{\rho_{W^{\prime}W}}p𝒞(W)subscript𝑝subscript𝒞𝑊\textstyle{p_{*}\mathfrak{C}_{\mathcal{C}}(W)\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ρWWsubscript𝜌superscript𝑊𝑊\scriptstyle{\rho_{W^{\prime}W}}iK1iLL~(W)~superscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿superscript𝑊\textstyle{\widetilde{i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L}}(W^{\prime})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}similar-to\scriptstyle{\sim}p𝒞(W)subscript𝑝subscript𝒞superscript𝑊\textstyle{p_{*}\mathfrak{C}_{\mathcal{C}}(W^{\prime})}

Ainsi, la donnée, pour tout ouvert W𝑊W de SKsubscript𝑆𝐾S_{K}, de l’isomorphisme défini plus haut et, pour tout couple d’ouverts WWsuperscript𝑊𝑊W^{\prime}\subset W, de l’identité, définit une équivalence de préchamp entre iK1iLL~~superscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿\widetilde{i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L}} et p𝒞subscript𝑝subscript𝒞p_{*}\mathfrak{C}_{\mathcal{C}}. Ceci démontre en particulier que le préchamp iK1iLL~~superscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿\widetilde{i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L}} est en fait le champ iK1iLLsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L} et qu’il est bien équivalent au champ constant de fibre Rep(π1(kl),𝒞)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙𝒞Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{C}). ∎

Remarque 3.14.

Notons que si J𝐽J est une partie de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\} telle que JKLsuperset-of𝐽𝐾superset-of𝐿J\supset K\supset L et j=|J|𝑗𝐽j=|J| alors le champ iJ1iKiK1iLLsuperscriptsubscript𝑖𝐽1subscript𝑖𝐾superscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿i_{J}^{-1}i_{K*}i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L} est encore un champ constant. On le voit en appliquant deux fois le lemme précédent. On obtient de plus que la fibre de ce champ est équivalente à Rep(()jk,Rep(π1(kl),𝒞))𝑅𝑒𝑝superscriptsuperscript𝑗𝑘𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙𝒞Rep(({\mathds{C}}^{*})^{j-k},Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{C})).

On note η𝜂\eta le foncteur de source Rep(()jl,𝒞)𝑅𝑒𝑝superscriptsuperscript𝑗𝑙𝒞Rep(({\mathds{C}}^{*})^{j-l},\mathcal{C}) et de but Rep(()jk,Rep(π1(kl),𝒞))𝑅𝑒𝑝superscriptsuperscript𝑗𝑘𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙𝒞Rep(({\mathds{C}}^{*})^{j-k},Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{C})) qui a un foncteur :

(x1,,xjl)F(x1,,xjl)(γ1,,γjl)F(γ1,,γjl)subscript𝑥1subscript𝑥𝑗𝑙maps-to𝐹subscript𝑥1subscript𝑥𝑗𝑙subscript𝛾1subscript𝛾𝑗𝑙maps-to𝐹subscript𝛾1subscript𝛾𝑗𝑙\begin{array}[]{ccc}(x_{1},\ldots,x_{j-l})&\mapsto&F(x_{1},\ldots,x_{j-l})\\ (\gamma_{1},\ldots,\gamma_{j-l})&\mapsto&F(\gamma_{1},\ldots,\gamma_{j-l})\end{array}

associe le foncteur Fsuperscript𝐹F^{\prime} de source Π1(jk)subscriptΠ1superscriptabsent𝑗𝑘\Pi_{1}({\mathds{C}}^{*j-k}) et de but Rep(π1(kl),𝒞)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙𝒞Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{C}) qui à un point (x1,,xjk)subscript𝑥1subscript𝑥𝑗𝑘(x_{1},\ldots,x_{j-k}) de jksuperscriptabsent𝑗𝑘{\mathds{C}}^{*j-k} associe le foncteur :

(xjk+1,xjl)F(x1,,xjl)(γjk+1,,γjl)F(Idx1,,Idxjk,γjk+1,,γjl)subscript𝑥𝑗𝑘1subscript𝑥𝑗𝑙maps-to𝐹subscript𝑥1subscript𝑥𝑗𝑙missing-subexpressionsubscript𝛾𝑗𝑘1subscript𝛾𝑗𝑙maps-to𝐹𝐼subscript𝑑subscript𝑥1𝐼subscript𝑑subscript𝑥𝑗𝑘subscript𝛾𝑗𝑘1subscript𝛾𝑗𝑙missing-subexpression\begin{array}[]{cccc}(x_{j-k+1},\ldots x_{j-l})&\mapsto&F(x_{1},\ldots,x_{j-l})\\ (\gamma_{j-k+1},\ldots,\gamma_{j-l})&\mapsto&F(Id_{x_{1}},\ldots,Id_{x_{j-k}},\gamma_{j-k+1},\ldots,\gamma_{j-l})\end{array}
Lemme 3.15.

Le diagramme suivant commute à isomorphisme constant près :

iJ1iLLsuperscriptsubscript𝑖𝐽1subscript𝑖𝐿subscript𝐿\textstyle{i_{J}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}iJ1ηKLsuperscriptsubscript𝑖𝐽1subscript𝜂𝐾𝐿\scriptstyle{i_{J}^{-1}\eta_{KL}}iJ1iKiK1iLLsuperscriptsubscript𝑖𝐽1subscript𝑖𝐾superscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿\textstyle{i_{J}^{-1}i_{K*}i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Rep(()jl,𝒞)𝑅𝑒𝑝superscriptsuperscript𝑗𝑙𝒞\textstyle{Rep(({\mathds{C}}^{*})^{j-l},\mathcal{C})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}η𝜂\scriptstyle{\eta\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }Rep(()jk,Rep(π1(kl),𝒞))𝑅𝑒𝑝superscriptsuperscript𝑗𝑘𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙𝒞\textstyle{Rep(({\mathds{C}}^{*})^{j-k},Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{C}))}
Démonstration.

Pour démontrer ce lemme, on reprend la démonstration du lemme précédent en construisant étape par étape un isomorphisme de foncteur. Une démonstration similaire est explicité dans la démonstration de la proposition 3.243243.24. ∎

On a la proposition suivante :

Proposition 3.16.

La 222-catégorie des champs strictement constructibles sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} stratifié par le croisement normal est 222-équivalente à la 222-catégorie 𝔖ssuperscript𝔖𝑠\mathfrak{S}^{s} dont

  • \bullet

    les objets sont donné par :

    • -

      pour tout K{1,,n}𝐾1𝑛K\subset\{1,\cdots,n\}, une catégorie CKsubscript𝐶𝐾C_{K},

    • -

      pour tout couple (K,L)𝐾𝐿(K,L) de parties de {1,,n}1𝑛\{1,\ldots,n\} tel que LK𝐿𝐾L\subset K, un foncteur Flk:CKRep(π1(()kl),CL):subscript𝐹𝑙𝑘subscript𝐶𝐾𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑘𝑙subscript𝐶𝐿F_{lk}:C_{K}\rightarrow Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{k-l}),C_{L}),

    • -

      pour tout triplet (K,L,M)𝐾𝐿𝑀(K,L,M) de parties de {1,,n}1𝑛\{1,\ldots,n\} vérifiant MLK𝑀𝐿𝐾M\subset L\subset K un isomorphisme de foncteurs λKLMsubscript𝜆𝐾𝐿𝑀\lambda_{KLM} :

      CKsubscript𝐶𝐾\textstyle{C_{K}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}FLKsubscript𝐹𝐿𝐾\scriptstyle{F_{LK}}FMKsubscript𝐹𝑀𝐾\scriptstyle{F_{MK}}Rep(π1(()kl),CL)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑘𝑙subscript𝐶𝐿\textstyle{Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{k-l}),C_{L})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Rep(π1(kl),FML)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝐹𝑀𝐿\scriptstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),F_{ML})}  similar-to\scriptstyle{\sim}  Rep(π1(()mk),CM)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑚𝑘subscript𝐶𝑀\textstyle{Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{m-k}),C_{M})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ηlmsubscriptsuperscript𝑖1𝑘subscript𝜂𝑙𝑚\scriptstyle{i^{-1}_{k}\eta_{lm}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }Rep(π1(()kl),Rep(π1(()lm),CM))𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑘𝑙𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑙𝑚subscript𝐶𝑀\textstyle{Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{k-l}),Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{l-m}),C_{M}))}

    tels que, pour tout k>l>m>p𝑘𝑙𝑚𝑝k>l>m>p les deux morphismes que l’on peut définir entre les foncteurs :

    Rep(π1(lk),Rep(π1(mp),Fpm))Rep(π1(lk),Fml)Flk𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑙𝑘𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑚𝑝subscript𝐹𝑝𝑚𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑙𝑘subscript𝐹𝑚𝑙subscript𝐹𝑙𝑘Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*l-k}),Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*m-p}),F_{pm}))\circ Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*l-k}),F_{ml})\circ F_{lk}
     et 
    Rep(π1(km),Fpk)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑚subscript𝐹𝑝𝑘Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-m}),F_{pk})

    soient égaux.

  • \bullet

    pour deux objets ({CK},{FLK},{λKLM})subscript𝐶𝐾subscript𝐹𝐿𝐾subscript𝜆𝐾𝐿𝑀(\{C_{K}\},\{F_{LK}\},\{\lambda_{KLM}\}) et ({CK},{FLK},{λKLM})subscriptsuperscript𝐶𝐾subscriptsuperscript𝐹𝐿𝐾subscriptsuperscript𝜆𝐾𝐿𝑀(\{C^{\prime}_{K}\},\{F^{\prime}_{LK}\},\{\lambda^{\prime}_{KLM}\}) un foncteur est donné par :

    • -

      pour toute strate SKsubscript𝑆𝐾S_{K}, un foncteur FK:CKCK:subscript𝐹𝐾subscript𝐶𝐾subscriptsuperscript𝐶𝐾F_{K}:C_{K}\rightarrow C^{\prime}_{K}

    • -

      pour tout couple de strates (SK,SL)subscript𝑆𝐾subscript𝑆𝐿(S_{K},S_{L}) tel que S¯LSKsubscript𝑆𝐾subscript¯𝑆𝐿\overline{S}_{L}\supset S_{K}, un isomorphisme de foncteur fKLsubscript𝑓𝐾𝐿f_{KL} :

      fKL:FLKFKRep(π1(()kl),FL)FLK:subscript𝑓𝐾𝐿superscriptsimilar-tosubscriptsuperscript𝐹𝐿𝐾subscript𝐹𝐾𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑘𝑙subscript𝐹𝐿subscript𝐹𝐿𝐾f_{KL}:F^{\prime}_{LK}\circ F_{K}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{k-l}),F_{L})\circ F_{LK}

      tels que les deux morphismes que l’on peut définir entre les foncteurs :

      Rep(π1(kl),Fml)FlkGk𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙superscriptsubscript𝐹𝑚𝑙subscript𝐹𝑙𝑘subscript𝐺𝑘Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),F_{ml}^{\prime})\circ F_{lk}\circ G_{k}
      et
      Rep(π1(km),Gm)Fmk𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑚subscript𝐺𝑚subscript𝐹𝑚𝑘Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-m}),G_{m})\circ F_{mk}

      soit égaux.

  • \bullet

    Les morphismes entre deux tels foncteurs sont les données pour chaque SKsubscript𝑆𝐾S_{K} d’un morphisme de foncteurs Φk:GkGk:subscriptΦ𝑘subscript𝐺𝑘subscriptsuperscript𝐺𝑘\Phi_{k}:G_{k}\rightarrow G^{\prime}_{k} tels que le diagramme suivant commute :

    FklGksubscriptsuperscript𝐹𝑘𝑙subscript𝐺𝑘\textstyle{F^{\prime}_{kl}\circ G_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}IdΦk𝐼𝑑subscriptΦ𝑘\scriptstyle{Id\bullet\Phi_{k}}gklsubscript𝑔𝑘𝑙\scriptstyle{g_{kl}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }Rep(π1(kl),Gl)Flk𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝐺𝑙subscript𝐹𝑙𝑘\textstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),G_{l})\circ F_{lk}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Rep(π1(kl),Φk)Id𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscriptΦ𝑘𝐼𝑑\scriptstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\Phi_{k})\bullet Id}FklGksubscriptsuperscript𝐹𝑘𝑙subscriptsuperscript𝐺𝑘\textstyle{F^{\prime}_{kl}\circ G^{\prime}_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}gklsubscriptsuperscript𝑔𝑘𝑙\scriptstyle{g^{\prime}_{kl}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }Rep(π1(kl),Gl)Flk𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscriptsuperscript𝐺𝑙subscript𝐹𝑙𝑘\textstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),G^{\prime}_{l})\circ F_{lk}}
Démonstration.

Comme d’après les lemmes précédents les champs, les foncteurs de champs et les isomorphismes de foncteurs sont constants, il suffit de se donner leurs fibres en pKsubscript𝑝𝐾p_{K}. On peut même définir une 222-équivalence de champ :

RΣs:𝔖n𝔖s({pK}kn,{(ηKL)pK},{λMLK)pK})G:({GpK},{gLK})ϕ:GG({(ϕ)pK})\begin{array}[]{cccc}R_{\Sigma}^{s}:&\mathfrak{S}_{{\mathds{C}}^{n}}&\longrightarrow&\mathfrak{S}^{s}\\ &\mathfrak{C}&\longmapsto&(\{\mathfrak{C}_{p_{K}}\}_{k\leq n},\{(\eta_{KL})_{p_{K}}\},\{\lambda_{MLK})_{p_{K}}\})\\ &G:\mathfrak{C}\rightarrow\mathfrak{C}^{\prime}&\longmapsto&(\{G_{p_{K}}\},\{g_{LK}\})\\ &\phi:G\rightarrow G^{\prime}&\longmapsto&(\{(\phi)_{p_{K}}\})\end{array}

Le 222-foncteur QΣssuperscriptsubscript𝑄Σ𝑠Q_{\Sigma}^{s} est la composée du foncteur QΣsubscript𝑄ΣQ_{\Sigma} et du foncteur qui à un objet (CK,FLK,λKLM)subscript𝐶𝐾subscript𝐹𝐿𝐾subscript𝜆𝐾𝐿𝑀(C_{K},F_{LK},\lambda_{KLM}) de 𝔖Σssuperscriptsubscript𝔖Σ𝑠\mathfrak{S}_{\Sigma}^{s} associe l’objet (K,𝑭LK,𝝀KLM)subscript𝐾subscript𝑭𝐿𝐾subscript𝝀𝐾𝐿𝑀(\mathfrak{C}_{K},\boldsymbol{F}_{LK},\boldsymbol{\lambda}_{KLM}) de 𝔖Σsubscript𝔖Σ\mathfrak{S}_{\Sigma} formé des champs constants sur SKsubscript𝑆𝐾S_{K} de fibre CKsubscript𝐶𝐾C_{K}, les foncteurs de fibre FLKsubscript𝐹𝐿𝐾F_{LK} ainsi que les isomorphismes constants de fibre λKLMsubscript𝜆𝐾𝐿𝑀\lambda_{KLM}.

3.2.3. Le champs des faisceaux pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n}

Dans ce paragraphe on va montrer que le champ, 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}}, des faiscceaux pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} relativement au croisemet normal est strictement constructible. Ensuite on explicite son image dans la catégorie 𝔖ssuperscript𝔖𝑠\mathfrak{S}^{s}. En particulier on montre que la fibre en pKsubscript𝑝𝐾p_{K} de 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}} est la catégorie 𝒫ervK𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐾\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{K}} et que les fibres de iK1iLiL1𝔓nsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿superscriptsubscript𝑖𝐿1subscript𝔓superscript𝑛i_{K}^{-1}i_{L*}i_{L}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}} est équivalent à 𝒫ervK\LL𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{*K\backslash L}{\mathds{C}}^{L}}, où K\LLsuperscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿{\mathds{C}}^{*K\backslash L}{\mathds{C}}^{L} est l’ensemble :

Définition 3.17.

On note K\LLsuperscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿{\mathds{C}}^{*K\backslash L}{\mathds{C}}^{L} l’ensemble :

Πi=1nMi{Mi=si iK\LMi=si iLMi={1}sinonsuperscriptsubscriptΠ𝑖1𝑛subscript𝑀𝑖casessubscript𝑀𝑖superscriptsi 𝑖\𝐾𝐿subscript𝑀𝑖si 𝑖𝐿subscript𝑀𝑖1sinon\Pi_{i=1}^{n}M_{i}\left\{\begin{array}[]{cccl}M_{i}&=&{\mathds{C}}^{*}&\text{si\leavevmode\nobreak\ }i\in K\backslash L\\ M_{i}&=&{\mathds{C}}&\text{si\leavevmode\nobreak\ }i\in L\\ M_{i}&=&\{1\}&\text{sinon}\end{array}\right.

De manière général on note ZKULFsuperscript𝑍𝐾superscript𝑈𝐿𝐹Z^{K}U^{L}F l’ensemble :

Πi=1nMi{Mi=Zsi iKMi=Usi iLMi=FsinonsuperscriptsubscriptΠ𝑖1𝑛subscript𝑀𝑖casessubscript𝑀𝑖𝑍si 𝑖𝐾subscript𝑀𝑖𝑈si 𝑖𝐿subscript𝑀𝑖𝐹sinon\Pi_{i=1}^{n}M_{i}\left\{\begin{array}[]{cccl}M_{i}&=&Z&\text{si\leavevmode\nobreak\ }i\in K\\ M_{i}&=&U&\text{si\leavevmode\nobreak\ }i\in L\\ M_{i}&=&F&\text{sinon}\end{array}\right.

Rappelons que dans notre cas, les voisinages tubulaires des strates sont des fibrations triviales. Pour commencer on étudie donc le comportement du champ des faisceaux pervers par rapport aux projections X×YX𝑋𝑌𝑋X\times Y\rightarrow X. On a le lemme suivant :

Lemme 3.18.

Soit X𝑋X un espace métrique muni d’une stratification Σ=iIΣiΣsubscript𝑖𝐼subscriptΣ𝑖\Sigma=\cup_{i\in I}\Sigma_{i} de Whitney, B𝐵B un espace métrique contractile et \mathcal{F} un faisceau sur X×B𝑋𝐵X\times B à cohomologie constructible relativement à la stratification Σ=iIΣi×BsuperscriptΣsubscript𝑖𝐼subscriptΣ𝑖𝐵\Sigma^{\prime}=\cup_{i\in I}\Sigma_{i}\times B. Considérons p𝑝p la première projection. Alors les morphismes naturels :

p1Rp()superscript𝑝1𝑅subscript𝑝p^{-1}\circ Rp_{*}(\mathcal{F})\rightarrow\mathcal{F}
Rpp1𝑅subscript𝑝superscript𝑝1\mathcal{F}\rightarrow Rp_{*}\circ p^{-1}\mathcal{F}

sont des isomorphismes.

Démonstration.

Démontrons que ces morphismes sont des isomorphismes sur les fibres.
Commençons par le morphisme Rpp1𝑅subscript𝑝superscript𝑝1\mathcal{F}\rightarrow Rp_{*}\circ p^{-1}\mathcal{F}. Soit xX𝑥𝑋x\in X, on a :

(Rpp1)xlimUxRΓ(U,Rpp1)limUxRΓ(U×B,p1)subscript𝑅subscript𝑝superscript𝑝1𝑥similar-to-or-equalssubscriptinjective-limit𝑥𝑈𝑅Γ𝑈𝑅subscript𝑝superscript𝑝1missing-subexpressionmissing-subexpressionsimilar-to-or-equalssubscriptinjective-limit𝑥𝑈𝑅Γ𝑈𝐵superscript𝑝1missing-subexpression\begin{array}[]{cccc}(Rp_{*}p^{-1}\mathcal{F})_{x}&\simeq&\varinjlim_{U\ni x}R\Gamma(U,Rp_{*}p^{-1}\mathcal{F})\\ &\simeq&\varinjlim_{U\ni x}R\Gamma(U\times B,p^{-1}\mathcal{F})\end{array}

Mais d’après la formule de Künneth, on a :

RΓ(U×B,p1)RΓ(U,)RΓ(B,)𝑅Γ𝑈𝐵superscript𝑝1similar-to-or-equalsabsenttensor-product𝑅Γ𝑈𝑅Γ𝐵subscriptmissing-subexpressionmissing-subexpression\begin{array}[]{cccc}R\Gamma(U\times B,p^{-1}\mathcal{F})&\simeq R\Gamma(U,\mathcal{F})\otimes R\Gamma(B,\mathfrak{C}_{{\mathds{C}}})\end{array}

subscript\mathfrak{C}_{{\mathds{C}}} est le faisceau constant sur B𝐵B de fibre {\mathds{C}}. Mais RΓ(B,)=𝑅Γ𝐵R\Gamma(B,{\mathds{C}})={\mathds{C}}, on a bien l’équivalence cherchée.
Soit maintenant 𝒢𝒢\mathcal{G} un faisceau à cohomologie constructible sur X×B𝑋𝐵X\times B et soit (x,xy)𝑥𝑥𝑦(x,xy) un point de X×B𝑋𝐵X\times B, on a l’isomorphisme suivant :

(p1Rp(𝒢))(x,y)limU×B(x,y)RΓ(U×B,p1Rp(𝒢))limUxRΓ(U×B,𝒢)subscriptsuperscript𝑝1𝑅subscript𝑝𝒢𝑥𝑦similar-to-or-equalssubscriptinjective-limit𝑥𝑦𝑈superscript𝐵𝑅Γ𝑈superscript𝐵superscript𝑝1𝑅subscript𝑝𝒢missing-subexpressionmissing-subexpressionsimilar-to-or-equalssubscriptinjective-limit𝑥𝑈𝑅Γ𝑈𝐵𝒢missing-subexpression\begin{array}[]{cccc}(p^{-1}\circ Rp_{*}(\mathcal{G}))_{(x,y)}&\simeq&\varinjlim_{U\times B^{\prime}\ni(x,y)}R\Gamma(U\times B^{\prime},p^{-1}\circ Rp_{*}(\mathcal{G}))\\ &\simeq&\varinjlim_{U\ni x}R\Gamma(U\times B,\mathcal{G})\\ \end{array}

Mais comme pour toute boule Bsuperscript𝐵B^{\prime} incluse dans B𝐵B, l’injection de U×B𝑈superscript𝐵U\times B^{\prime} dans U×B𝑈𝐵U\times B est une équivalence d’homotopie stratifiée, on a l’équivalence :

limUxRΓ(U×B,𝒢)limU×B(x,y)RΓ(U×B,𝒢)(𝒢)(x,y)subscriptinjective-limit𝑥𝑈𝑅Γ𝑈𝐵𝒢similar-to-or-equalssubscriptinjective-limit𝑥𝑦𝑈superscript𝐵𝑅Γ𝑈superscript𝐵𝒢missing-subexpressionmissing-subexpressionsimilar-to-or-equalssubscript𝒢𝑥𝑦missing-subexpression\begin{array}[]{cccc}\varinjlim_{U\ni x}R\Gamma(U\times B,\mathcal{G})&\simeq&\varinjlim_{U\times B^{\prime}\ni(x,y)}R\Gamma(U\times B^{\prime},\mathcal{G})\\ &\simeq&(\mathcal{G})_{(x,y)}\end{array}

On en déduit la proposition suivante :

Proposition 3.19.

Soient X,Y𝑋𝑌X,Y deux espaces topologiques métriques, notons p𝑝p la projection p:X×YX:𝑝𝑋𝑌𝑋p:X\times Y\rightarrow X, fixons une stratification Σ=iIΣiΣsubscript𝑖𝐼subscriptΣ𝑖\Sigma=\bigcup_{i\in I}\Sigma_{i} de X𝑋X et considérons 𝔓Xsubscript𝔓𝑋\mathfrak{P}_{X} le champ des faisceaux pervers sur respectivement X𝑋X relativement à la stratification ΣΣ\Sigma et 𝔓X×Ysubscript𝔓𝑋𝑌\mathfrak{P}_{X\times Y} le champ des faisceaux pervers sur X×Y𝑋𝑌X\times Y relativement à la stratification Σ=iIΣi×YΣsubscript𝑖𝐼subscriptΣ𝑖𝑌\Sigma=\bigcup_{i\in I}\Sigma_{i}\times Y alors

p1(𝔓X)𝔓X×Ysimilar-to-or-equalssuperscript𝑝1subscript𝔓𝑋subscript𝔓𝑋𝑌p^{-1}(\mathfrak{P}_{X})\simeq\mathfrak{P}_{X\times Y}
Démonstration.

On note p1𝔓X~~superscript𝑝1subscript𝔓𝑋\widetilde{p^{-1}\mathfrak{P}_{X}} le préchamp défini par la donnée pour tout U×V𝑈𝑉U\times V ouverts de X×Y𝑋𝑌X\times Y de la catégorie 𝔓X(U)subscript𝔓𝑋𝑈\mathfrak{P}_{X}(U). Soit F~~𝐹\tilde{F} le foncteur de préchamps F~:p1𝔓X~𝔓X×Y:~𝐹~superscript𝑝1subscript𝔓𝑋subscript𝔓𝑋𝑌\tilde{F}:\widetilde{p^{-1}\mathfrak{P}_{X}}\rightarrow\mathfrak{P}_{X\times Y} défini pour U×V𝑈𝑉U\times V un ouvert de X×Y𝑋𝑌X\times Y par le foncteur :

FU×V:𝒫ervU𝒫ervU×Vp1:subscript𝐹𝑈𝑉absent𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑈𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑈𝑉missing-subexpressionsuperscript𝑝1\begin{array}[]{cccc}F_{U\times V}:&\mathcal{P}erv_{U}&\longrightarrow&\mathcal{P}erv_{U\times V}\\ &\mathcal{F}&\longmapsto&p^{-1}\mathcal{F}\end{array}

où l’on a abusivement noté p𝑝p la restriction de p𝑝p à U×V𝑈𝑉U\times V. L’isomorphisme de restriction est l’isomorphisme naturel.
Soit (x,y)𝑥𝑦(x,y) un point de X×Y𝑋𝑌X\times Y. La fibre en (x,y)𝑥𝑦(x,y) du foncteur F~~𝐹\tilde{F} est la limite inductive sur les ouverts de la forme B×B𝐵superscript𝐵B\times B^{\prime}B𝐵B (resp. Bsuperscript𝐵B^{\prime}) est une boule centrée en x𝑥x (resp. y𝑦y). Or d’après le lemme précdent F~B×Bsubscript~𝐹𝐵superscript𝐵\tilde{F}_{B\times B^{\prime}} est une équivalence pour tout B×B𝐵superscript𝐵B\times B^{\prime}, donc F~(x,y)subscript~𝐹𝑥𝑦\tilde{F}_{(x,y)} est une équivalence de catégories. Ainsi, d’après le corollaire 1.21 le champ p1𝔓Xsuperscript𝑝1subscript𝔓𝑋p^{-1}\mathfrak{P}_{X} associé au préchamp p1𝔓X~~superscript𝑝1subscript𝔓𝑋\widetilde{p^{-1}\mathfrak{P}_{X}} est équivalent au champ 𝔓X×Ysubscript𝔓𝑋𝑌\mathfrak{P}_{X\times Y}. ∎

On a alors le théorème suivante :

Théorème 3.20.

Le champ, 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}}, des faisceaux pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} relativement au croisement normal est un champ strictement constructible relativement à cette stratification.

Démonstration.

Démontrons par récurrence. Pour n=1𝑛1n=1 c’est évident puisque 𝔓evaluated-at𝔓superscript\mathfrak{P}\mid_{{\mathds{C}}^{*}} est le champ des faisceaux localement constants et que bien sûr (𝔓1)0subscriptsubscript𝔓10(\mathfrak{P}_{1})_{0} est un champ constant.

Supposons que 𝔓n1subscript𝔓𝑛1\mathfrak{P}_{n-1} soit strictement constructible.
Comme ci-dessus on sait que (𝔓n)0subscriptsubscript𝔓𝑛0(\mathfrak{P}_{n})_{0} est un champ constant. Soit ΣisubscriptΣ𝑖\Sigma_{i} une strate de dimension strictement positive, il existe alors m𝑚m\in{\mathds{N}} tel que 0mn0𝑚𝑛0\leq m\leq n, Σim××nm1subscriptΣ𝑖superscript𝑚superscriptsuperscript𝑛𝑚1\Sigma_{i}\subset{\mathds{C}}^{m}\times{\mathds{C}}^{*}\times{\mathds{C}}^{n-m-1}. On a ainsi :

𝔓nΣi(𝔓nm××nm1)Σisimilar-to-or-equalsevaluated-atsubscript𝔓𝑛subscriptΣ𝑖evaluated-atevaluated-atsubscript𝔓𝑛superscript𝑚superscriptsuperscript𝑛𝑚1subscriptΣ𝑖\mathfrak{P}_{n}\mid_{\Sigma_{i}}\simeq(\mathfrak{P}_{n}\mid_{{\mathds{C}}^{m}\times{\mathds{C}}^{*}\times{\mathds{C}}^{n-m-1}})\mid_{\Sigma_{i}}

Or d’après la proposition 3.19 on sait que 𝔓nm××nm1evaluated-atsubscript𝔓𝑛superscript𝑚superscriptsuperscript𝑛𝑚1\mathfrak{P}_{n}\mid_{{\mathds{C}}^{m}\times{\mathds{C}}^{*}\times{\mathds{C}}^{n-m-1}} est équivalent au champ pm1(𝔓n1)superscriptsubscript𝑝𝑚1subscript𝔓𝑛1p_{m}^{-1}(\mathfrak{P}_{n-1}), où pmsubscript𝑝𝑚p_{m} est la projection :

pm:m××nm1n1:subscript𝑝𝑚superscript𝑚superscriptsuperscript𝑛𝑚1superscript𝑛1p_{m}:{\mathds{C}}^{m}\times{\mathds{C}}^{*}\times{\mathds{C}}^{n-m-1}\rightarrow{\mathds{C}}^{n-1}

Ainsi 𝔓nm××nm1evaluated-atsubscript𝔓𝑛superscript𝑚superscriptsuperscript𝑛𝑚1\mathfrak{P}_{n}\mid_{{\mathds{C}}^{m}\times{\mathds{C}}^{*}\times{\mathds{C}}^{n-m-1}} est un champ strictement contructible relativement à la stratification pm1(Σ)superscriptsubscript𝑝𝑚1Σp_{m}^{-1}(\Sigma) et ΣisubscriptΣ𝑖\Sigma_{i} est bien une strate de pm1(Σ)superscriptsubscript𝑝𝑚1Σp_{m}^{-1}(\Sigma) donc 𝔓nΣievaluated-atsubscript𝔓𝑛subscriptΣ𝑖\mathfrak{P}_{n}\mid_{\Sigma_{i}} est constant. ∎

On peut maintenant étudier l’image de 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}} par RΣssuperscriptsubscript𝑅Σ𝑠R_{\Sigma}^{s}. Cette étude nous permettra par la suite de démontrer l’équivalence entre le champ 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}} et un champ que l’on définira. Nous définissons un objet de 𝔖ssuperscript𝔖𝑠\mathfrak{S}^{s} dont nous démontrons qu’il est équivalent à RΣs(𝔓n)subscriptsuperscript𝑅𝑠Σsubscript𝔓superscript𝑛R^{s}_{\Sigma}(\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}}). On a besoin pour cela de la proposition et des lemmes suivants :

Proposition 3.21.

La catégorie 𝒫ervK\LL𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{*K\backslash L}{\mathds{C}}^{L}} est équivalente à la catégorie Rep(π1(kl),𝒫ervL)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐿Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{L}}).

Démonstration.

Notons Lsuperscript𝐿{\mathds{C}}^{L} l’ensemble L{1}superscript𝐿1{\mathds{C}}^{L}\{1\}.
Comme l’injection de Lsuperscript𝐿{\mathds{C}}^{L} dans nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} est non caractéristique, la restriction à Lsuperscript𝐿{\mathds{C}}^{L}, d’un faisceau pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} est un faisceau pervers sur Lsuperscript𝐿{\mathds{C}}^{L} stratifié par le croisement normal. On a ainsi l’équivalence :

𝔓n|L𝔓Lsimilar-to-or-equalsevaluated-atsubscript𝔓superscript𝑛superscript𝐿subscript𝔓superscript𝐿\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}}|_{{\mathds{C}}^{L}}\simeq\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{L}}

On peut ainsi se placer sur Lsuperscript𝐿{\mathds{C}}^{L} et non nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n}.
Notons que l’on a l’équivalence :

Γ(K\L,𝔓L)Γ(K\L{0}L,𝔓L\Gamma({\mathds{C}}^{*K\backslash L},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{L}})\simeq\Gamma({\mathds{C}}^{*K\backslash L}\{0\}^{L},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{L}}

et comme la restriction à K\L{0}Lsuperscriptabsent\𝐾𝐿superscript0𝐿{\mathds{C}}^{*K\backslash L}\{0\}^{L} du champ 𝔓Lsubscript𝔓superscript𝐿\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{L}} est constante, on a bien l’équivalence cherchée.
Définissons une équivalence entre ces deux catégories. La définition de cette équivalence s’inspire du cas des faisceaux localement constants.
Pour cela on se fixe (1,,1)1.1(1,\ldots,1) comme point base de ()klsuperscriptsuperscript𝑘𝑙({\mathds{C}}^{*})^{k-l} et la famille {γi}iklsubscriptsubscript𝛾𝑖𝑖𝑘𝑙\{\gamma_{i}\}_{i\leq k-l} comme système de générateurs de π1(kl)subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}), où les γisubscript𝛾𝑖\gamma_{i} sont les lacets :

γi:[0,1]()klt(1,1i1,e2iπt,1,,1):subscript𝛾𝑖absentdelimited-[]0.1superscriptsuperscript𝑘𝑙missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression𝑡subscript11𝑖1superscript𝑒2𝑖𝜋𝑡.1.1missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression\begin{array}[]{cccccccc}\gamma_{i}:&[0,1]&\longrightarrow&({\mathds{C}}^{*})^{k-l}\\ &t&\longmapsto&(\underbrace{1,\ldots 1}_{i-1},e^{2i\pi t},1,\ldots,1)\end{array}

On définit d’abord un foncteur de la catégorie 𝒫ervK\LL𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{*K\backslash L}{\mathds{C}}^{L}} dans la catégorie 𝒫ervL𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐿\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{L}}.

𝒫ervK\L×L𝒫ervLL𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐿missing-subexpressionevaluated-atsuperscript𝐿missing-subexpression\begin{array}[]{cccc}\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{*K\backslash L}\times{\mathds{C}}^{L}}&\longrightarrow&\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{L}}\\ \mathcal{F}&\longmapsto&\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}}\end{array}

Considérons maintenant l’application composée notée γi¯¯subscript𝛾𝑖\bar{\gamma_{i}} :

γi¯:[0,1]×l(γi,Id)()kl×lK\LL.:¯subscript𝛾𝑖superscriptsubscript𝛾𝑖𝐼𝑑delimited-[]0.1superscript𝑙superscriptsuperscript𝑘𝑙superscript𝑙superscriptsimilar-tosuperscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿\bar{\gamma_{i}}:[0,1]\times{\mathds{C}}^{l}\buildrel(\gamma_{i},Id)\over{\longrightarrow}({\mathds{C}}^{*})^{k-l}\times{\mathds{C}}^{l}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}{\mathds{C}}^{*K\backslash L}{\mathds{C}}^{L}.

Notons que la restriction de γ¯isubscript¯𝛾𝑖\bar{\gamma}_{i} au fermé [0,1]×{0}delimited-[]0.10[0,1]\times\{0\} est un chemin γLpsubscript𝛾𝐿𝑝\gamma_{Lp}, pour pK\L𝑝\𝐾𝐿p\in K\backslash L, défini plus haut.
On a le lemme suivant :

Lemme 3.22.

Soit \mathcal{F} un faisceau pervers défini sur K\L×Lsuperscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿{\mathds{C}}^{*K\backslash L}\times{\mathds{C}}^{L} relativement à la stratification du croisement normal, alors γi¯1()superscript¯subscript𝛾𝑖1\bar{\gamma_{i}}^{-1}(\mathcal{F}) est un faisceau pervers sur [0,1]×ldelimited-[]0.1superscript𝑙[0,1]\times{\mathds{C}}^{l} relativement à la stratification produit du croisement normal avec [0,1]delimited-[]0.1[0,1].

Ainsi, si \mathcal{F} est un faisceau pervers sur kl×lsuperscriptabsent𝑘𝑙superscript𝑙{\mathds{C}}^{*k-l}\times{\mathds{C}}^{l}, comme le faisceau est contant le long de [0,1]delimited-[]0.1[0,1] on a l’automorphisme, noté γi~()~subscript𝛾𝑖\tilde{\gamma_{i}}(\mathcal{F}) suivant :

γ~i:{1}kl×l(γi¯1){0}×l(γi¯1){1}×l{1}kl×l:subscript~𝛾𝑖similar-to-or-equalsevaluated-atsuperscript1𝑘𝑙superscript𝑙evaluated-atsuperscript¯subscript𝛾𝑖10superscript𝑙similar-to-or-equalsevaluated-atsuperscript¯subscript𝛾𝑖11superscript𝑙similar-to-or-equalsevaluated-atsuperscript1𝑘𝑙superscript𝑙missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression\begin{array}[]{cccc}\tilde{\gamma}_{i}:\mathcal{F}\mid_{\{1\}^{k-l}\times{\mathds{C}}^{l}}\simeq(\bar{\gamma_{i}}^{-1}\mathcal{F})\mid_{\{0\}\times{\mathds{C}}^{l}}\simeq(\bar{\gamma_{i}}^{-1}\mathcal{F})\mid_{\{1\}\times{\mathds{C}}^{l}}\simeq\mathcal{F}\mid_{\{1\}^{k-l}\times{\mathds{C}}^{l}}\end{array}

On note alors μKLsubscript𝜇𝐾𝐿\mu_{KL} le foncteur de la catégorie 𝒫ervkl×l𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscriptabsent𝑘𝑙superscript𝑙\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{*k-l}\times{\mathds{C}}^{l}} dans la catégorie Rep(π1(kl),𝒫ervL)Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{L})} défini par :

μKL:𝒫ervK\LLRep(π1(kl),𝒫ervL)(L,{γi~}ikl):subscript𝜇𝐾𝐿absent𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐿missing-subexpressionevaluated-atsuperscript𝐿subscript~subscript𝛾𝑖𝑖𝑘𝑙\begin{array}[]{cccc}\mu_{KL}:&\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{*K\backslash L}{\mathds{C}}^{L}}&\longrightarrow&Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{L}})\\ &\mathcal{F}&\longmapsto&(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}},\{\tilde{\gamma_{i}}\}_{i\leq k-l})\end{array}

C’est une équivalence de catégorie.

On a alors la proposition suivante :

Proposition 3.23.

L’image par RΣssuperscriptsubscript𝑅Σ𝑠R_{\Sigma}^{s} du champ 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}} est équivalente à la donnée :

𝒫={{𝒫ervK}KI,{μKLρK,K\L×L}{fKLM}}𝒫subscript𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐾𝐾𝐼subscript𝜇𝐾𝐿subscript𝜌superscript𝐾superscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿subscript𝑓𝐾𝐿𝑀\mathcal{P}=\Big{\{}\{\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{K}}\}_{K\subset I},\{\mu_{KL}\circ\rho_{{\mathds{C}}^{K},{\mathds{C}}^{*K\backslash L}\times{\mathds{C}}^{L}}\}\{f_{KLM}\}\Big{\}}
Démonstration.

Définissons une équivalence dans 𝔖ssuperscript𝔖𝑠\mathfrak{S}^{s} entre RΣs(𝔓n)superscriptsubscript𝑅Σ𝑠superscriptsubscript𝔓𝑛R_{\Sigma}^{s}(\mathfrak{P}_{\mathds{C}}^{n}) et 𝒫𝒫\mathcal{P}. Vu la définition de 𝒫𝒫\mathcal{P}, il suffit de définir pour tout K{1,,n}𝐾1𝑛K\subset\{1,\ldots,n\} une équivalence de catégorie :

ΞK:(𝔓n)pK𝒫ervK:subscriptΞ𝐾superscriptsimilar-tosubscriptsubscript𝔓superscript𝑛subscript𝑝𝐾𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐾\Xi_{K}:(\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})_{p_{K}}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{K}}

et pour tout couple KL𝐾𝐿K\subset L de parties de {1,,n}1𝑛\{1,\ldots,n\} une équivalence ΞKLsubscriptΞ𝐾𝐿\Xi_{KL} :

ΞKL:(iLiL1𝔓n)pK𝒫ervK\LL:subscriptΞ𝐾𝐿subscriptsubscript𝑖𝐿superscriptsubscript𝑖𝐿1subscript𝔓superscript𝑛subscript𝑝𝐾𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript\𝐾𝐿superscript𝐿\Xi_{KL}:(i_{L*}i_{L}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})_{p_{K}}\longrightarrow\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{K\backslash L}{\mathds{C}}^{L}}

et un isomorphisme de foncteurs ξKLsubscript𝜉𝐾𝐿\xi_{KL} :

(𝔓n)pKsubscriptsubscript𝔓superscript𝑛subscript𝑝𝐾\textstyle{(\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})_{p_{K}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(ηK)pKsubscriptsubscript𝜂𝐾subscript𝑝𝐾\scriptstyle{(\eta_{K})_{p_{K}}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }ΞKsubscriptΞ𝐾\scriptstyle{\Xi_{K}}(iK1iLil1𝔓n)pKsubscriptsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝔓superscript𝑛subscript𝑝𝐾\textstyle{(i_{K}^{-1}i_{L*}i_{l}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})_{p_{K}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΞKLsubscriptΞ𝐾𝐿\scriptstyle{\Xi_{KL}}  similar-to\scriptstyle{\sim}ξKLsubscript𝜉𝐾𝐿\scriptstyle{\xi_{KL}}  𝒫ervK𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐾\textstyle{\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{K}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ρK,K\LLsubscript𝜌superscript𝐾superscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿\scriptstyle{\rho_{{\mathds{C}}^{K},{\mathds{C}}^{*K\backslash L}{\mathds{C}}^{L}}}𝒫ervK\LL𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿\textstyle{\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{*K\backslash L}{\mathds{C}}^{L}}}

Nous n’allons définir ces équivalences et isomorphismes de foncteurs que pour les strates SKsubscript𝑆𝐾S_{K} et SLsubscript𝑆𝐿S_{L} suivantes :

SK=()nk×{0}k et SL=()nl×{0}l.subscript𝑆𝐾superscriptsuperscript𝑛𝑘superscript0𝑘 et subscript𝑆𝐿superscriptsuperscript𝑛𝑙superscript0𝑙S_{K}=({\mathds{C}}^{*})^{n-k}\times\{0\}^{k}\text{\leavevmode\nobreak\ et \leavevmode\nobreak\ }S_{L}=({\mathds{C}}^{*})^{n-l}\times\{0\}^{l}.

La généralisation à des strates quelconques n’est pas difficile mais nécessite de lourdes notations.
Commençons par définir l’équivalence ΞKsubscriptΞ𝐾\Xi_{K}.
Rappelons les notations données précédemment, si ε=(ε1,,εn)𝜀subscript𝜀1subscript𝜀𝑛\varepsilon=(\varepsilon_{1},\ldots,\varepsilon_{n}) est un n-uplet, on note ε¯=(ε1,,εnk)¯𝜀subscript𝜀1subscript𝜀𝑛𝑘\bar{\varepsilon}=(\varepsilon_{1},\ldots,\varepsilon_{n-k}), ε~=(εnk+1,,εnl)~𝜀subscript𝜀𝑛𝑘1subscript𝜀𝑛𝑙\tilde{\varepsilon}=(\varepsilon_{n-k+1},\ldots,\varepsilon_{n-l}) et εˇ=(εnl+1,,εn)ˇ𝜀subscript𝜀𝑛𝑙1subscript𝜀𝑛\check{\varepsilon}=(\varepsilon_{n-l+1},\ldots,\varepsilon_{n}). De même la notation Bx~ε~superscriptsubscript𝐵~𝑥~𝜀B_{\tilde{x}}^{\tilde{\varepsilon}} désigne le produit des boules centrées en xisubscript𝑥𝑖x_{i} et de rayon εisubscript𝜀𝑖\varepsilon_{i}. On a alors l’équivalence suivante :

(𝔓n)pK2limεΓ(B1¯ε¯×B0~ε~×B0ˇεˇ,𝔓n)similar-to-or-equalssubscriptsubscript𝔓superscript𝑛subscript𝑝𝐾2subscriptinjective-limit𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝔓superscript𝑛\displaystyle(\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})_{p_{K}}\simeq 2\varinjlim_{\varepsilon}\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})

Mais comme, pour εisubscript𝜀𝑖\varepsilon_{i} assez petit, chaque boule B1εisuperscriptsubscript𝐵1subscript𝜀𝑖B_{1}^{\varepsilon_{i}} est incluse dans superscript{\mathds{C}}^{*} et comme l’injection des boules centrées en zéro dans {\mathds{C}} est une équivalence d’homothopie stratifiée la 222-limite est constante et on a pour ε¯¯𝜀\bar{\varepsilon} fixé :

2limεΓ(B1¯ε¯×B0~ε~×B0ˇεˇ,𝔓n)Γ(B1¯ε¯×k,𝔓n)similar-to-or-equals2subscriptinjective-limit𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝔓superscript𝑛Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscript𝑘subscript𝔓superscript𝑛\displaystyle 2\varinjlim_{\varepsilon}\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\simeq\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times{\mathds{C}}^{k},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})

Et d’après le lemme 3.18 on a l’équivalence :

Γ(B1¯ε¯×k,𝔓n)𝒫ervksimilar-to-or-equalsΓsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscript𝑘subscript𝔓superscript𝑛𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑘\displaystyle\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times{\mathds{C}}^{k},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\simeq\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{k}}

On définit l’équivalence ΞKsubscriptΞ𝐾\Xi_{K} comme la composée de ces trois équivalences.
Considérons maintenant la fibre en pksubscript𝑝𝑘p_{k} du champ iK1iLiL1𝔓nsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿superscriptsubscript𝑖𝐿1subscript𝔓superscript𝑛i_{K}^{-1}i_{L*}i_{L}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}}. Comme ci-dessus on a l’équivalence :

(iK1iLiL1𝔓n)pK2limεΓ(B1¯ε¯×B0~ε~×B0ˇεˇ,iLiL1𝔓n)similar-to-or-equalssubscriptsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿superscriptsubscript𝑖𝐿1subscript𝔓superscript𝑛subscript𝑝𝐾2subscriptinjective-limit𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝑖𝐿superscriptsubscript𝑖𝐿1subscript𝔓superscript𝑛\displaystyle(i_{K}^{-1}i_{L*}i_{L}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})_{p_{K}}\simeq 2\varinjlim_{\varepsilon}\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},i_{L*}i_{L}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})

et d’après la définition du foncteur iLsubscript𝑖𝐿i_{L*} on a l’égalité :

2limεΓ(B1¯ε¯×B0~ε~×B0ˇεˇ,iLiL1𝔓n)=2limεΓ(B1¯ε¯×B0~ε~×{0}l,iL1𝔓n)2subscriptinjective-limit𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝑖𝐿superscriptsubscript𝑖𝐿1subscript𝔓superscript𝑛2subscriptinjective-limit𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscript0𝑙superscriptsubscript𝑖𝐿1subscript𝔓superscript𝑛\displaystyle 2\varinjlim_{\varepsilon}\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},i_{L*}i_{L}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})=2\varinjlim_{\varepsilon}\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}*}\times\{0\}^{l},i_{L}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})

B0~ε~=B0~ε~klsuperscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptabsent𝑘𝑙B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}*}=B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}}\cap{\mathds{C}}^{*k-l}. Comme ci-dessus cette 222-limite est constante car l’injection des boules centrées en zéro est une équivalence homotoique stratifiée, on a donc pour ε¯¯𝜀\bar{\varepsilon} fixé :

2limεΓ(B1¯ε¯×B0~ε~×{0}l,iL1𝔓n)Γ(B1¯ε¯×kl×{0}l,iL1𝔓n)similar-to-or-equals2subscriptinjective-limit𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscript0𝑙superscriptsubscript𝑖𝐿1subscript𝔓superscript𝑛Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptabsent𝑘𝑙superscript0𝑙superscriptsubscript𝑖𝐿1subscript𝔓superscript𝑛\displaystyle 2\varinjlim_{\varepsilon}\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}*}\times\{0\}^{l},i_{L}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\simeq\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times{\mathds{C}}^{*k-l}\times\{0\}^{l},i_{L}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})

Par définition de Γ(W,)Γ𝑊\Gamma(W,\mathfrak{C}), on a :

Γ(B1¯ε¯×kl×{0}l,iL1𝔓n)Γ(B1¯ε¯×kl×{0}l,𝔓n)similar-to-or-equalsΓsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptabsent𝑘𝑙superscript0𝑙superscriptsubscript𝑖𝐿1subscript𝔓superscript𝑛Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptabsent𝑘𝑙superscript0𝑙subscript𝔓superscript𝑛\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times{\mathds{C}}^{*k-l}\times\{0\}^{l},i_{L}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\simeq\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times{\mathds{C}}^{*k-l}\times\{0\}^{l},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})

Mais, comme B1¯ε¯×B0~ε~×{0}lsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscript0𝑙B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}*}\times\{0\}^{l} est fermé dans l’ouvert paracompact B1¯ε¯×B0~ε~×lsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscript𝑙B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}*}\times{\mathds{C}}^{l} et d’après la proposition 1.27 le foncteur canonique suivant est une équivalence :

2limεˇΓ(B1¯ε¯×kl×B0ˇεˇ,𝔓n)Γ(B1¯ε¯×kl×{0}l,𝔓n)superscriptsimilar-to2subscriptinjective-limitˇ𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptabsent𝑘𝑙superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝔓superscript𝑛Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptabsent𝑘𝑙superscript0𝑙subscript𝔓superscript𝑛\displaystyle 2\varinjlim_{\check{\varepsilon}}\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times{\mathds{C}}^{*k-l}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\buildrel\sim\over{\longrightarrow}\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times{\mathds{C}}^{*k-l}\times\{0\}^{l},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})

Cette 222-limite est constante et le foncteur canonique est une équivalence :

Γ(B1¯ε¯×kl×l,𝔓n)2limεˇΓ(B1¯ε¯×kl×B0ˇεˇ,𝔓n)superscriptsimilar-toΓsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptabsent𝑘𝑙superscript𝑙subscript𝔓superscript𝑛2subscriptinjective-limitˇ𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptabsent𝑘𝑙superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝔓superscript𝑛\displaystyle\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times{\mathds{C}}^{*k-l}\times{\mathds{C}}^{l},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\buildrel\sim\over{\longrightarrow}2\varinjlim_{\check{\varepsilon}}\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times{\mathds{C}}^{*k-l}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})

Mais d’après le lemme 3.18 on a :

Γ(B1¯ε¯×kl×l,𝔓n)𝒫ervkl×lsimilar-to-or-equalsΓsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptabsent𝑘𝑙superscript𝑙subscript𝔓superscript𝑛𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑘𝑙superscript𝑙\displaystyle\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times{\mathds{C}}^{*k-l}\times{\mathds{C}}^{l},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\simeq\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{k-l}\times{\mathds{C}}^{l}}

Ainsi on a l’équivalence, notée ΞKLsubscriptΞ𝐾𝐿\Xi_{KL} :

ΞKL:(iK1iLiL1𝔓n)pK𝒫ervkl×l:subscriptΞ𝐾𝐿similar-to-or-equalssubscriptsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿superscriptsubscript𝑖𝐿1subscript𝔓superscript𝑛subscript𝑝𝐾𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscriptabsent𝑘𝑙superscript𝑙\Xi_{KL}:(i_{K}^{-1}i_{L*}i_{L}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})_{p_{K}}\simeq\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{*k-l}\times{\mathds{C}}^{l}}

Pour finir la démonstration du lemme il reste à définir l’isomorphisme :

(𝔓n)pKsubscriptsubscript𝔓superscript𝑛subscript𝑝𝐾\textstyle{(\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})_{p_{K}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(ηKL)pKsubscriptsubscript𝜂𝐾𝐿subscript𝑝𝐾\scriptstyle{(\eta_{KL})_{p_{K}}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }ΞKsubscriptΞ𝐾\scriptstyle{\Xi_{K}}(iK1iLil1𝔓n)pKsubscriptsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝔓superscript𝑛subscript𝑝𝐾\textstyle{(i_{K}^{-1}i_{L*}i_{l}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})_{p_{K}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΞKLsubscriptΞ𝐾𝐿\scriptstyle{\Xi_{KL}}  similar-to\scriptstyle{\sim}ξKLsubscript𝜉𝐾𝐿\scriptstyle{\xi_{KL}}  𝒫ervk𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑘\textstyle{\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{k}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝒫ervkl×l𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscriptabsent𝑘𝑙superscript𝑙\textstyle{\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{*k-l}\times{\mathds{C}}^{l}}}

où le foncteur du bas est la restriction usuelle. Considérons l’isomorphisme suivant, il provient de la 222-fonctorialité des 222-limites projectives :

(𝔓n)pKsubscriptsubscript𝔓superscript𝑛subscript𝑝𝐾\textstyle{(\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})_{p_{K}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(ηKL)pKsubscriptsubscript𝜂𝐾𝐿subscript𝑝𝐾\scriptstyle{(\eta_{KL})_{p_{K}}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }(iK1iLil1𝔓n)pKsubscriptsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿superscriptsubscript𝑖𝑙1subscript𝔓superscript𝑛subscript𝑝𝐾\textstyle{(i_{K}^{-1}i_{L*}i_{l}^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})_{p_{K}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}  similar-to\scriptstyle{\sim}  2lim(ε¯,ε~,ε¯)Γ(B1¯ε¯×B0~ε~×B0ˇεˇ,𝔓n)2subscriptinjective-limit¯𝜀~𝜀¯𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝔓superscript𝑛\textstyle{\displaystyle 2\varinjlim_{(\bar{\varepsilon},\tilde{\varepsilon},\bar{\varepsilon})}\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}2lim(ε¯,ε~,ε¯)ηKL2subscriptinjective-limit¯𝜀~𝜀¯𝜀subscript𝜂𝐾𝐿\scriptstyle{\displaystyle 2\varinjlim_{(\bar{\varepsilon},\tilde{\varepsilon},\bar{\varepsilon})}\eta_{KL}}2lim(ε¯,ε~,ε¯)Γ(B1¯ε¯×B0~ε~×{0}l,𝔓n))\textstyle{\displaystyle 2\varinjlim_{(\bar{\varepsilon},\tilde{\varepsilon},\bar{\varepsilon})}\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}*}\times\{0\}^{l},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\Big{)}}

Mais par définition du foncteur naturel d’adjonction on a l’isomorphisme :

Γ(B1¯ε¯×B0~ε~×B0ˇεˇ,𝔓n)Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝔓superscript𝑛\textstyle{\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ηKLsubscript𝜂𝐾𝐿\scriptstyle{\eta_{KL}}Γ(B1¯ε¯×B0~ε~×{0}l,𝔓n)Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscript0𝑙subscript𝔓superscript𝑛\textstyle{\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}*}\times\{0\}^{l},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})}    similar-to\scriptstyle{\sim}Γ(B1¯ε¯×B0~ε~×B0ˇεˇ,𝔓n)Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝔓superscript𝑛\textstyle{\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Id𝐼𝑑\scriptstyle{Id}Γ(B1¯ε¯×B0~ε~×B0ˇεˇ,𝔓n)Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝔓superscript𝑛\textstyle{\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}*}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}

où le foncteur du bas est le foncteur de restriction. Par la suite nous considérerons la 222-limite de cet isomorphisme. On a de plus le morphisme suivant :

Γ(B1¯ε¯×B0~ε~×B0ˇεˇ,𝔓n)Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝔓superscript𝑛\textstyle{\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ρ𝜌\scriptstyle{\rho}Γ(B1¯ε¯×B0~ε~×B0ˇεˇ,𝔓n)Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝔓superscript𝑛\textstyle{\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}*}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}  similar-to\scriptstyle{\sim}  𝒫ervk𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑘\textstyle{\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{k}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ρ𝜌\scriptstyle{\rho}𝒫ervkl×l𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscriptabsent𝑘𝑙superscript𝑙\textstyle{\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{*k-l}\times{\mathds{C}}^{l}}}

Ce qui définit par propriété universelle de la 222-limite inductive, un isomorphisme de foncteur :

2lim(ε¯,ε~,ε¯)Γ(B1¯ε¯×B0~ε~×B0ˇεˇ,𝔓n)2subscriptinjective-limit¯𝜀~𝜀¯𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝔓superscript𝑛\textstyle{\displaystyle 2\varinjlim_{(\bar{\varepsilon},\tilde{\varepsilon},\bar{\varepsilon})}\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}2lim(ε¯,ε~,ε¯)Γ(B1¯ε¯×B0~ε~×B0ˇεˇ,𝔓n)2subscriptinjective-limit¯𝜀~𝜀¯𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵¯1¯𝜀superscriptsubscript𝐵~0~𝜀superscriptsubscript𝐵ˇ0ˇ𝜀subscript𝔓superscript𝑛\textstyle{\displaystyle 2\varinjlim_{(\bar{\varepsilon},\tilde{\varepsilon},\bar{\varepsilon})}\Gamma(B_{\bar{1}}^{\bar{\varepsilon}}\times B_{\tilde{0}}^{\tilde{\varepsilon}*}\times B_{\check{0}}^{\check{\varepsilon}},\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}  similar-to\scriptstyle{\sim}  𝒫ervk𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑘\textstyle{\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{k}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝒫ervkl×l𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscriptabsent𝑘𝑙superscript𝑙\textstyle{\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{*k-l}\times{\mathds{C}}^{l}}}

En composant les isomorphismes précédents correctement, on obtient l’isomorphisme ξKLsubscript𝜉𝐾𝐿\xi_{KL} cherché. ∎

Chapitre 4 Catégorie et champ des faisceaux pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n}

Dans ce paragraphe on considère la catégorie et le champ des faisceaux pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} stratifié par le croisement normal.

Dans un premier temps nous rappelons le résultat de M. Granger, A. Galligo et Ph. Maisonobe qui démontrent l’équivalence entre la catégorie des faisceaux pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} stratifié par le croisement normal et une sous-catégorie pleine de la catégorie des représentation du carquois Qnsubscript𝑄𝑛Q_{n}. Puis nous transformons cette équivalence de catégories en équivalence de champs : nous définissons un champ de carquois équivalent au champ des faisceaux pervers. La définition de ce champ utilise la description d’un champ sur un espace stratifié et plus particulièrement sur des propriétés données par la stratification du croisement normal.

Rappelons et donnons quelques notations dont nous nous servons dans ce chapitre.
Les strates de nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} sont indéxées par les parties de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\}. Ainsi on note SKsubscript𝑆𝐾S_{K}, pour K𝐾K partie de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\}, la strate :

SK=i=1nMi{Mi={0} si iKMi= si iKsubscript𝑆𝐾superscriptsubscriptproduct𝑖1𝑛subscript𝑀𝑖casessubscript𝑀𝑖0 si 𝑖𝐾subscript𝑀𝑖superscript si 𝑖𝐾S_{K}=\prod_{i=1}^{n}M_{i}\left\{\begin{array}[]{cc}M_{i}=\{0\}&\text{ si\leavevmode\nobreak\ }i\in K\\ M_{i}={\mathds{C}}^{*}&\text{ si\leavevmode\nobreak\ }i\notin K\end{array}\right.

Soit iKsubscript𝑖𝐾i_{K} l’injection de SKsubscript𝑆𝐾S_{K} dans nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} :

iK:SKn:subscript𝑖𝐾subscript𝑆𝐾superscript𝑛i_{K}:S_{K}\hookrightarrow{\mathds{C}}^{n}

Pour tout K{1,,n}𝐾1𝑛K\subset\{1,\cdots,n\} on note pKsubscript𝑝𝐾p_{K} le point suivant :

pK=(δ1,,δn){δi=0iKδi=1iKsubscript𝑝𝐾subscript𝛿1subscript𝛿𝑛casessubscript𝛿𝑖0𝑖𝐾missing-subexpressionsubscript𝛿𝑖1𝑖𝐾missing-subexpressionp_{K}=(\delta_{1},\cdots,\delta_{n})\left\{\begin{array}[]{ccc}\delta_{i}=0&i\in K\\ \delta_{i}=1&i\notin K\end{array}\right.

et tout pK𝑝𝐾p\notin K, on note γKpsubscript𝛾𝐾𝑝\gamma_{Kp} le chemin de SKsubscript𝑆𝐾S_{K} défini par :

γKp(t)=(x1(t),,xn(t)) avec {xi(t)=0 si iKxi(t)=e2iπti=pxi(t)=1 sinon subscript𝛾𝐾𝑝𝑡subscript𝑥1𝑡subscript𝑥𝑛𝑡 avec casessubscript𝑥𝑖𝑡0 si 𝑖𝐾missing-subexpressionmissing-subexpressionsubscript𝑥𝑖𝑡superscript𝑒2𝑖𝜋𝑡𝑖𝑝missing-subexpressionmissing-subexpressionsubscript𝑥𝑖𝑡1 sinon missing-subexpressionmissing-subexpression\gamma_{Kp}(t)=(x_{1}(t),\cdots,x_{n}(t))\text{\leavevmode\nobreak\ avec\leavevmode\nobreak\ }\left\{\begin{array}[]{lccc}x_{i}(t)=0&\text{\leavevmode\nobreak\ si\leavevmode\nobreak\ }i\in K\\ x_{i}(t)=e^{2i\pi t}&i=p\\ x_{i}(t)=1&\text{\leavevmode\nobreak\ sinon\leavevmode\nobreak\ }\end{array}\right.\\

La famille {γKp}subscript𝛾𝐾𝑝\big{\{}\gamma_{Kp}\big{\}} forment une famille génératrice du groupe fondamental de la strate SKsubscript𝑆𝐾S_{K}.
Dans cette section si K𝐾K est une partie de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\}, k𝑘k désigne son cardinal.
On considère la notation suivante. Si Z,U,F𝑍𝑈𝐹Z,U,F sont des ensembles de {\mathds{C}} et J𝐽J, K𝐾K, L𝐿L est une partition de {1,,n}1𝑛\{1,\ldots,n\} alors on note ZKULFMsuperscript𝑍𝐾superscript𝑈𝐿superscript𝐹𝑀Z^{K}U^{L}F^{M} l’ensemble :

ZKULF=i{1,,n}Mi avec {Mi=Z pour iJMi=U pour iKMi=F pour iLsuperscript𝑍𝐾superscript𝑈𝐿𝐹subscriptproduct𝑖1𝑛subscript𝑀𝑖 avec casessubscript𝑀𝑖𝑍 pour 𝑖𝐽missing-subexpressionmissing-subexpressionsubscript𝑀𝑖𝑈 pour 𝑖𝐾missing-subexpressionmissing-subexpressionsubscript𝑀𝑖𝐹 pour 𝑖𝐿missing-subexpressionmissing-subexpressionZ^{K}U^{L}F=\prod_{i\in\{1,\ldots,n\}}M_{i}\text{\leavevmode\nobreak\ avec\leavevmode\nobreak\ }\left\{\begin{array}[]{llcc}M_{i}=Z&\text{\leavevmode\nobreak\ pour\leavevmode\nobreak\ }i\in J\\ M_{i}=U&\text{\leavevmode\nobreak\ pour\leavevmode\nobreak\ }i\in K\\ M_{i}=F&\text{\leavevmode\nobreak\ pour\leavevmode\nobreak\ }i\in L\\ \end{array}\right.

On donne des notations particulière à certain de ces ensembles :

K=iKMi{Mi=iKMi={1}iKsuperscript𝐾subscriptproduct𝑖𝐾subscript𝑀𝑖casessubscript𝑀𝑖𝑖𝐾missing-subexpressionmissing-subexpressionsubscript𝑀𝑖1𝑖𝐾missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression\begin{array}[]{cclccc}{\mathds{C}}^{K}&=&\displaystyle{\prod_{\begin{subarray}{c}i\in K\end{subarray}}M_{i}}\left\{\begin{array}[]{lccc}M_{i}={\mathds{C}}&i\in K\\ M_{i}=\{1\}&i\notin K\end{array}\right.\\ \end{array}

Si K𝐾K est un ensemble de {1,,n}1𝑛\{1,\ldots,n\} on note K¯¯𝐾\overline{K} son complémentaire dans {1,,n}1𝑛\{1,\ldots,n\} :

K¯={1,,n}\K¯𝐾\1𝑛𝐾\overline{K}=\{1,\ldots,n\}\backslash K

4.1. Equivalence de Galligo, Granger, Maisonobe

Considérons la catégorie R(cn)𝑅subscript𝑐𝑛R(c_{n}) des représentations du carquois cnsubscript𝑐𝑛c_{n}. Un objet de cette catégorie est la donnée, pour toute partie K𝐾K de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\}, d’un espace vectoriel EKsubscript𝐸𝐾E_{K} et, pour tout couple de parties (K,K{p})𝐾𝐾𝑝(K,K\cup\{p\}) de deux applications linéaires :

uKp:EKEKpvKp:EKpEK:subscript𝑢𝐾𝑝absentsubscript𝐸𝐾subscript𝐸𝐾𝑝:subscript𝑣𝐾𝑝absentsubscript𝐸𝐾𝑝subscript𝐸𝐾\begin{array}[]{cccc}u_{Kp}:&E_{K}&\rightarrow&E_{K\cup p}\\ v_{Kp}:&E_{K\cup p}&\rightarrow&E_{K}\end{array}
Définition 4.1.

Soit 𝒞nsubscript𝒞𝑛\mathcal{C}_{n} la sous-catégorie pleine de la catégorie R(Qn)𝑅subscript𝑄𝑛R(Q_{n}) formée des objets tels que :

  • (i)

    pour tout couple de partie de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\} K𝐾K, K{p}𝐾𝑝K\cup\{p\} on ait :

    MKp=vKpuKp+Id soit inversible,subscript𝑀𝐾𝑝subscript𝑣𝐾𝑝subscript𝑢𝐾𝑝𝐼𝑑 soit inversible,M_{Kp}=v_{Kp}u_{Kp}+Id\text{\leavevmode\nobreak\ soit inversible,}
  • (ii)

    pour tout quadruplet K𝐾K, K{p}𝐾𝑝K\cup\{p\}, K{q}𝐾𝑞K\cup\{q\} et K{p,q}𝐾𝑝𝑞K\cup\{p,q\} de parties de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\}, les applications linéaires uKpsubscript𝑢𝐾𝑝u_{Kp}, uKqsubscript𝑢𝐾𝑞u_{Kq}, uKp,qsubscript𝑢𝐾𝑝𝑞u_{Kp,q}, uKq,psubscript𝑢𝐾𝑞𝑝u_{Kq,p} et vKpsubscript𝑣𝐾𝑝v_{Kp}, vKqsubscript𝑣𝐾𝑞v_{Kq}, vKp,qsubscript𝑣𝐾𝑝𝑞v_{Kp,q}, vKq,psubscript𝑣𝐾𝑞𝑝v_{Kq,p} données par le diagramme :

    EKpsubscript𝐸𝐾𝑝\textstyle{E_{K\cup p}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}vKpsubscript𝑣𝐾𝑝\scriptstyle{v_{Kp}}uKpqsubscript𝑢𝐾𝑝𝑞\scriptstyle{u_{Kpq}}EKsubscript𝐸𝐾\textstyle{E_{K}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}uKpsubscript𝑢𝐾𝑝\scriptstyle{u_{Kp}}uKqsubscript𝑢𝐾𝑞\scriptstyle{u_{Kq}}EK{p,q}subscript𝐸𝐾𝑝𝑞\textstyle{E_{K\cup\{p,q\}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}vKpqsubscript𝑣𝐾𝑝𝑞\scriptstyle{v_{Kpq}}vKqpsubscript𝑣𝐾𝑞𝑝\scriptstyle{v_{Kqp}}EKqsubscript𝐸𝐾𝑞\textstyle{E_{K\cup q}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}vKqsubscript𝑣𝐾𝑞\scriptstyle{v_{Kq}}uKqpsubscript𝑢𝐾𝑞𝑝\scriptstyle{u_{Kqp}}

    vérifient les conditions suivantes :

    uKpuKpq=uKquKqp,vKpqvKp=vKqpvKq,vKpquKqp=uKpvKqformulae-sequencesubscript𝑢𝐾𝑝subscript𝑢𝐾𝑝𝑞subscript𝑢𝐾𝑞subscript𝑢𝐾𝑞𝑝formulae-sequencesubscript𝑣𝐾𝑝𝑞subscript𝑣𝐾𝑝subscript𝑣𝐾𝑞𝑝subscript𝑣𝐾𝑞subscript𝑣𝐾𝑝𝑞subscript𝑢𝐾𝑞𝑝subscript𝑢𝐾𝑝subscript𝑣𝐾𝑞u_{Kp}u_{Kpq}=u_{Kq}u_{Kqp},\leavevmode\nobreak\ v_{Kpq}v_{Kp}=v_{Kqp}v_{Kq},\leavevmode\nobreak\ v_{Kpq}u_{Kqp}=u_{Kp}v_{Kq}

Dans [7], A. Galligo, M. Granger et Ph. Maisonobe ont démontré le théorème suivant :

Théorème 4.2.

La catégorie 𝒫ervn𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑛\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{n}} des faisceaux pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} stratifié par le croisement normal est équivalente à la catégorie 𝒞nsubscript𝒞𝑛\mathcal{C}_{n}.

Ils démontrent ce théorème en définissant deux foncteurs αnsubscript𝛼superscript𝑛\alpha_{{\mathds{C}}^{n}} et βnsubscript𝛽superscript𝑛\beta_{{\mathds{C}}^{n}} quasi-inverse l’un de l’autre. On ne donnera ici que la définition du foncteur αnsubscript𝛼superscript𝑛\alpha_{{\mathds{C}}^{n}}.

αn:𝒫ervn𝒞n:subscript𝛼superscript𝑛𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑛subscript𝒞𝑛\alpha_{{\mathds{C}}^{n}}:\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{n}}\longrightarrow\mathcal{C}_{n}

Soit \mathcal{F} un faisceau pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n}, l’image par αnsubscript𝛼superscript𝑛\alpha_{{\mathds{C}}^{n}} de \mathcal{F} est la donnée :

  • \bullet

    pour toute partie K𝐾K de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\}, de l’espace vectoriel (RkΓK\)0subscriptsuperscript𝑅𝑘subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscript0(R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{0}k𝑘k est le cardinal de K𝐾K,

  • \bullet

    pour tout couple KK{p}𝐾𝐾𝑝K\subsetneq K\cup\{p\} de parties de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\}, des fibres en zéro des morphismes naturels :

    uKp:(RkΓK\)0(Rk+1ΓKp\)0vKp:(Rk+1ΓKp\)0(Rk+1ΓK{p}\)0:subscript𝑢𝐾𝑝absentsubscriptsuperscript𝑅𝑘subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscript0subscriptsuperscript𝑅𝑘1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾𝑝subscript0missing-subexpression:subscript𝑣𝐾𝑝absentsubscriptsuperscript𝑅𝑘1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾𝑝subscript0subscriptsuperscript𝑅𝑘1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾superscriptsubscriptabsent𝑝subscript0missing-subexpression\begin{array}[]{ccccc}u_{Kp}:&(R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{0}&\longrightarrow&(R^{k+1}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K\cup p}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{0}\\ v_{Kp}:&(R^{k+1}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K\cup p}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{0}&\longrightarrow&(R^{k+1}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{R}}_{-}^{*\{p\}}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{0}\\ \end{array}

Cette donnée est bien un objet de 𝒞nsubscript𝒞𝑛\mathcal{C}_{n}. La condition (ii)𝑖𝑖(ii) est obtenue par fonctorialité des triangles considérés.
Pour démontrer que la condition (i)𝑖(i) est vérifiée, A. Galligo, M. Granger et Ph. Maisonobe démontrent les lemmes suivants :

Lemme 4.3.

Soit \mathcal{F} un faisceau pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} la restriction du faisceau RkΓKsuperscript𝑅𝑘subscriptΓsuperscriptsubscript𝐾superscriptR^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}^{*}}\mathcal{F} à Ksuperscript𝐾superscript{\mathds{C}}^{K}{\mathds{C}}^{*} est concentré en degré k𝑘k, de plus ce faisceau est constructible relativement à la stratification réelle ISIKsubscript𝐼subscript𝑆𝐼superscriptsubscript𝐾superscript\bigcup_{I}S_{I}\cap{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}^{*}.

Comme SKKsubscript𝑆𝐾superscriptsubscript𝐾superscriptS_{K}\subset{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}^{*}, la restriction à SKsubscript𝑆𝐾S_{K} de RkΓKsuperscript𝑅𝑘subscriptΓsuperscriptsubscript𝐾superscriptR^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}^{*}}\mathcal{F} est un faisceau localement constant. On note E𝐸E sa fibre en pKsubscript𝑝𝐾p_{K} et MKpsubscript𝑀𝐾𝑝M_{Kp} les monodromies définies avec les chemins γKpsubscript𝛾𝐾𝑝\gamma_{Kp}.

Lemme 4.4.

Pour tout pK𝑝𝐾p\notin K, on peut identifier la fibre en zéro des faisceaux RkΓK\superscript𝑅𝑘subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscriptR^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F} et RkΓK{p}\superscript𝑅𝑘subscriptΓ\subscriptsuperscript𝐾superscriptsubscriptabsent𝑝subscriptR^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}^{K}_{-}{\mathds{R}}_{-}^{*\{p\}}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F} avec la fibre en pKsubscript𝑝𝐾p_{K} du faisceau RΓK𝑅subscriptΓsuperscriptsubscript𝐾superscriptR\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}^{*}}\mathcal{F}. De plus cet isomorphisme peut être choisi de façon à ce que le diagramme suivant commute :

(RkΓK)pKsubscriptsuperscript𝑅𝑘subscriptΓsuperscriptsubscript𝐾superscriptsubscript𝑝𝐾\textstyle{(R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}^{*}}\mathcal{F})_{p_{K}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}MKpIdsubscript𝑀𝐾𝑝𝐼𝑑\scriptstyle{M_{Kp}-Id}(RkΓK)pKsubscriptsuperscript𝑅𝑘subscriptΓsuperscriptsubscript𝐾superscriptsubscript𝑝𝐾\textstyle{(R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}^{*}}\mathcal{F})_{p_{K}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(RkΓK\)0subscriptsuperscript𝑅𝑘subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscript0\textstyle{(R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{0}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(Rk+1ΓK{p}\)0subscriptsuperscript𝑅𝑘1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾superscriptsubscriptabsent𝑝subscript0\textstyle{(R^{k+1}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{R}}_{-}^{*\{p\}}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{0}}

où le morphisme du bas est le morphisme naturel donné par le triangle distingué :

RΓK{p}\RΓK{p}\RΓK\.𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾superscriptsubscriptabsent𝑝subscript𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾superscriptabsent𝑝subscript𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscriptR\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{R}}_{-}^{*\{p\}}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F}\longrightarrow R\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}^{*\{p\}}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F}\longrightarrow R\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F}.
Démonstration.

On peut supposer, sans perte de généralité, que K={1,,k}𝐾1𝑘K=\{1,\cdots,k\} et p=k+1𝑝𝑘1p=k+1. On note K={1,,k+1}superscript𝐾1𝑘1K^{\prime}=\{1,\cdots,k+1\}. On a ainsi :

K=k×nk,pK=(0,,0,1,,1)superscriptsubscript𝐾superscriptsuperscriptsubscript𝑘superscriptabsent𝑛𝑘,subscript𝑝𝐾0.0.1.1{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}^{*}={\mathds{R}}_{-}^{k}\times{\mathds{C}}^{*n-k}\text{,}p_{K}=(0,\cdots,0,1,\cdots,1)
K{p}\=k××\nk+1\superscriptsubscript𝐾superscriptsubscriptabsent𝑝subscript\superscriptsubscript𝑘superscriptsubscriptsuperscriptsubscript𝑛𝑘1{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{R}}_{-}^{*\{p\}}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}={\mathds{R}}_{-}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k+1}

Notons 𝒢𝒢\mathcal{G} la restriction du faisceau RkΓk×nksuperscript𝑅𝑘subscriptΓsuperscriptsubscript𝑘superscriptabsent𝑛𝑘R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{k}\times{\mathds{C}}^{*n-k}}\mathcal{F} à k×nksuperscript𝑘superscriptabsent𝑛𝑘{\mathds{C}}^{k}\times{\mathds{C}}^{*n-k}.

𝒢=RkΓk×nk)|k×nk\mathcal{G}=R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{k}\times{\mathds{C}}^{*n-k}}\mathcal{F})|_{{\mathds{C}}^{k}\times{\mathds{C}}^{*n-k}}

Soit i𝑖i l’injection de k×nksuperscript𝑘superscriptabsent𝑛𝑘{\mathds{C}}^{k}\times{\mathds{C}}^{*n-k} dans nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n}.

i:k×nkn:𝑖superscript𝑘superscriptabsent𝑛𝑘superscript𝑛i:{\mathds{C}}^{k}\times{\mathds{C}}^{*n-k}\hookrightarrow{\mathds{C}}^{n}

Démontrons tout d’abord l’existence d’isomorphisme n1subscript𝑛1n_{1} et n2subscript𝑛2n_{2} tels que le diagramme suivant commute :

(R0Γk×\nk)0subscriptsuperscript𝑅0subscriptΓ\superscript𝑘superscriptsubscript𝑛𝑘0\textstyle{(R^{0}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F})_{0}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}n1subscript𝑛1\scriptstyle{n_{1}}similar-to\scriptstyle{\sim}(R1Γk××\nk)0subscriptsuperscript𝑅1subscriptΓ\superscript𝑘superscriptsubscriptsuperscriptsubscript𝑛𝑘0\textstyle{(R^{1}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F})_{0}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}similar-to\scriptstyle{\sim}n2subscript𝑛2\scriptstyle{n_{2}}(R0Γk×\×nk)pKsubscriptsuperscript𝑅0subscriptΓ\superscript𝑘subscriptsuperscriptabsent𝑛𝑘subscript𝑝superscript𝐾\textstyle{(R^{0}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}\times{\mathds{C}}^{*n-k}}\mathcal{F})_{p_{K^{\prime}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(R1Γk×nk)pKsubscriptsuperscript𝑅1subscriptΓsuperscript𝑘superscriptsubscriptsuperscriptabsent𝑛𝑘subscript𝑝superscript𝐾\textstyle{(R^{1}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}{\mathds{C}}^{*n-k}}\mathcal{F})_{p_{K^{\prime}}}}

où les morphismes horizontaux sont les morphismes naturels. On a le diagramme commutatif suivant :

(RkΓk×\nk)0subscriptsuperscript𝑅𝑘subscriptΓ\superscript𝑘superscriptsubscript𝑛𝑘0\textstyle{(R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F})_{0}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(Rk+1Γk××\nk)0subscriptsuperscript𝑅𝑘1subscriptΓ\superscript𝑘superscriptsubscriptsuperscriptsubscript𝑛𝑘0\textstyle{(R^{k+1}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F})_{0}}Γ({0}k+1×\nk1,RkΓk×\nk)Γ\superscript0𝑘1superscriptsubscript𝑛𝑘1superscript𝑅𝑘subscriptΓ\superscript𝑘superscriptsubscript𝑛𝑘\textstyle{\Gamma(\{0\}^{k+1}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k-1},R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}similar-to\scriptstyle{\sim}similar-to\scriptstyle{\sim}Γ({0}k+1×\nk1,Rk+1Γk××\nk)Γ\superscript0𝑘1superscriptsubscript𝑛𝑘1superscript𝑅𝑘1subscriptΓ\superscript𝑘superscriptsubscriptsuperscriptsubscript𝑛𝑘\textstyle{\Gamma(\{0\}^{k+1}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k-1},R^{k+1}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}similar-to\scriptstyle{\sim}similar-to\scriptstyle{\sim}(RkΓk×\nk)pKsubscriptsuperscript𝑅𝑘subscriptΓ\superscript𝑘superscriptsubscript𝑛𝑘subscript𝑝superscript𝐾\textstyle{(R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F})_{p_{K^{\prime}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}(Rk+1Γk××\nk)pKsubscriptsuperscript𝑅𝑘1subscriptΓ\superscript𝑘superscriptsubscriptsuperscriptsubscript𝑛𝑘subscript𝑝superscript𝐾\textstyle{(R^{k+1}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F})_{p_{K^{\prime}}}}

Chaque morphisme vertical est un isomorphisme car la restriction des faisceaux RkΓk×\nksuperscript𝑅𝑘subscriptΓ\superscript𝑘superscriptsubscript𝑛𝑘R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F} et Rk+1Γk××\nksuperscript𝑅𝑘1subscriptΓ\superscript𝑘superscriptsubscriptsuperscriptsubscript𝑛𝑘R^{k+1}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F} à {0}k+1×\nk1\superscript0𝑘1superscriptsubscript𝑛𝑘1\{0\}^{k+1}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k-1} est constante.
Considérons alors les morphismes naturels issus des triangles distingués :

RkΓk×\×nk1RkΓk×\nkRk+1Γk××nkRk+1Γk××\nksuperscript𝑅𝑘subscriptΓ\superscript𝑘subscriptsuperscriptabsent𝑛𝑘1superscript𝑅𝑘subscriptΓ\superscript𝑘superscriptsubscript𝑛𝑘missing-subexpressionsuperscript𝑅𝑘1subscriptΓsuperscript𝑘superscriptsubscriptsuperscriptabsent𝑛𝑘superscript𝑅𝑘1subscriptΓ\superscript𝑘superscriptsubscriptsuperscriptsubscript𝑛𝑘missing-subexpression\begin{array}[]{cccc}R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}\times{\mathds{C}}^{*n-k-1}}\mathcal{F}&\longrightarrow&R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F}\\ R^{k+1}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}\times{\mathds{C}}^{*n-k}}\mathcal{F}&\longrightarrow&R^{k+1}\Gamma_{{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F}\end{array}

Leurs fibres en pKsubscript𝑝superscript𝐾p_{K^{\prime}} est un isomorphisme puisque les complémentaires de respectivement k×\nk\superscript𝑘superscriptsubscript𝑛𝑘{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k} et k××\nk\superscript𝑘superscriptsubscriptsuperscriptsubscript𝑛𝑘{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k} dans respectivement k×\×nk1\superscript𝑘subscriptsuperscriptabsent𝑛𝑘1{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}\times{\mathds{C}}^{*n-k-1} et k×\nk\superscript𝑘superscriptsubscript𝑛𝑘{\mathds{R}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k} ne contiennent pas pKsubscript𝑝superscript𝐾p_{K^{\prime}}. Les isomorphismes n1subscript𝑛1n_{1} et n2subscript𝑛2n_{2} sont les composés des ces isomorphismes.
D’après le lemme 4.3 on a les isomorphismes naturels :

RkΓk×\nkR0Γk×\nkRi𝒢Rk+1Γk××\nkR1Γk×\×nkRi𝒢superscript𝑅𝑘subscriptΓ\superscriptsubscript𝑘superscriptsubscript𝑛𝑘similar-to-or-equalssuperscript𝑅0subscriptΓ\superscript𝑘superscriptsubscript𝑛𝑘𝑅subscript𝑖𝒢missing-subexpressionsuperscript𝑅𝑘1subscriptΓ\superscriptsubscript𝑘superscriptsubscriptsuperscriptsubscript𝑛𝑘similar-to-or-equalssuperscript𝑅1subscriptΓsuperscript𝑘superscriptsubscript\absentsuperscriptsubscript𝑛𝑘𝑅subscript𝑖𝒢missing-subexpression\begin{array}[]{rclc}R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F}&\simeq&R^{0}\Gamma_{{\mathds{C}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}Ri_{*}\mathcal{G}\\ R^{k+1}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}\mathcal{F}&\simeq&R^{1}\Gamma_{{\mathds{C}}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}{\mathds{C}}\backslash\times{\mathds{R}}_{-}^{n-k}}Ri_{*}\mathcal{G}\end{array}

On peut alors appliquer le lemme plus général :

Lemme 4.5.

Soit \mathcal{F} un faisceau localement constant sur k×nksuperscript𝑘superscriptabsent𝑛𝑘{\mathds{C}}^{k}\times{\mathds{C}}^{*n-k}. Notons E𝐸E sa fibre en pKsubscript𝑝𝐾p_{K} et M𝑀M sa monodromie définie par le lacet γk+1subscript𝛾𝑘1\gamma_{k+1}. Alors on peut identifier les fibres en pKsubscript𝑝superscript𝐾p_{K^{\prime}} des faisceaux R0Γk×\×Risuperscript𝑅0subscriptΓ\superscript𝑘subscriptsuperscript𝑅subscript𝑖R^{0}\Gamma_{{\mathds{C}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}\times{\mathds{C}}^{*}}Ri_{*}\mathcal{F} et R1Γk××Risuperscript𝑅1subscriptΓsuperscript𝑘superscriptsubscriptsuperscript𝑅subscript𝑖R^{1}\Gamma_{{\mathds{C}}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}\times{\mathds{C}}^{*}}Ri_{*}\mathcal{F} à E𝐸E de façon à ce que le diagramme suivant commute :

(R0Γk×\×Ri)pKsubscriptsuperscript𝑅0subscriptΓ\superscript𝑘subscriptsuperscript𝑅subscript𝑖subscript𝑝superscript𝐾\textstyle{(R^{0}\Gamma_{{\mathds{C}}^{k}\times{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}\times{\mathds{C}}^{*}}Ri_{*}\mathcal{F})_{p_{K^{\prime}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}similar-to\scriptstyle{\sim}(R1Γk××Ri)pKsubscriptsuperscript𝑅1subscriptΓsuperscript𝑘superscriptsubscriptsuperscript𝑅subscript𝑖subscript𝑝superscript𝐾\textstyle{(R^{1}\Gamma_{{\mathds{C}}^{k}\times{\mathds{R}}_{-}^{*}\times{\mathds{C}}^{*}}Ri_{*}\mathcal{F})_{p_{K^{\prime}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}similar-to\scriptstyle{\sim}E𝐸\textstyle{E\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}MId𝑀𝐼𝑑\scriptstyle{M-Id}E𝐸\textstyle{E}

Pour démontrer que les applications uKpsubscript𝑢𝐾𝑝u_{Kp} et vKpsubscript𝑣𝐾𝑝v_{Kp} vérifient la condition (i)𝑖(i) de la définition 4.1, il suffit alors de rappeler que l’on a le diagramme commutatif suivant :

(Rk+1ΓKp\)0subscriptsuperscript𝑅𝑘1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾𝑝subscript0\textstyle{(R^{k+1}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{Kp}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{0}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}vKpsubscript𝑣𝐾𝑝\scriptstyle{v_{Kp}}(Rk+1ΓK{p}\)0subscriptsuperscript𝑅𝑘1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾superscriptsubscriptabsent𝑝subscript0\textstyle{(R^{k+1}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{R}}_{-}^{*\{p\}}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{0}}(RkΓK\)0subscriptsuperscript𝑅𝑘subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscript0\textstyle{(R^{k}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{0}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}uKpsubscript𝑢𝐾𝑝\scriptstyle{u_{Kp}}

4.2. ”Stackification” sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n}

Dans cette partie, nous définissons un champ nsubscript𝑛\mathfrak{C}_{n} sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} stratifié par le croisement normal équivalent au champ 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}}. On utilise pour cela la proposition 5.4.

Définition du champ nsubscriptsuperscript𝑛\mathfrak{C}_{{\mathds{C}}^{n}}

Nous allons donc définir un champ de catégorie de carquois, nsubscript𝑛\mathfrak{C}_{n}, sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} strictement constructible relativement à la stratification du croisement normal, on utilise pour cela la proposition 5.4.
Sur chaque strate SKsubscript𝑆𝐾S_{K} on se donne la catégorie 𝒞ksubscript𝒞𝑘\mathcal{C}_{k}k𝑘k est le cardinal de K𝐾K. Pour tout couple LK𝐿𝐾L\subset K de parties de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\} il faut donc se donner un foncteur FLKsubscript𝐹𝐿𝐾F_{LK} :

FLK:𝒞kRep(π1(kl),𝒞l):subscript𝐹𝐿𝐾subscript𝒞𝑘𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝒞𝑙F_{LK}:\mathcal{C}_{k}\longrightarrow Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{C}_{l})

Rappelons que la catégorie Rep(π1(kl),𝒞l)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝒞𝑙Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{C}_{l}) est équivalente à la catégorie dont les objets sont des objets de 𝒞lsubscript𝒞𝑙\mathcal{C}_{l} munis de kl𝑘𝑙k-l automorphismes, ainsi un objet de Rep(π1(kl),𝒞l)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝒞𝑙Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{C}_{l}) est la donnée :

  • \bullet

    pour toute partie J𝐽J de L𝐿L d’un espace vectoriel noté EJsubscript𝐸𝐽E_{J}

  • \bullet

    pour tout couple de parties JJ{p}𝐽𝐽𝑝J\subsetneq J\cup\{p\} de L𝐿L de deux applications linéaires :

    uJp:EJEJpvJp:EJpEJ:subscript𝑢𝐽𝑝absentsubscript𝐸𝐽subscript𝐸𝐽𝑝missing-subexpressionmissing-subexpression:subscript𝑣𝐽𝑝absentsubscript𝐸𝐽𝑝subscript𝐸𝐽missing-subexpressionmissing-subexpression\begin{array}[]{cccccc}u_{Jp}:&E_{J}&\longrightarrow&E_{Jp}\\ v_{Jp}:&E_{Jp}&\longrightarrow&E_{J}\end{array}
  • \bullet

    et pour toute partie J𝐽J de L𝐿L de kl𝑘𝑙k-l endomorphismes :

    MJi:EJEJ:subscript𝑀𝐽𝑖subscript𝐸𝐽subscript𝐸𝐽M_{Ji}:E_{J}\longrightarrow E_{J}

    qui commutent aux applications uJpsubscript𝑢𝐽𝑝u_{Jp} et vJpsubscript𝑣𝐽𝑝v_{Jp}.

Définition 4.6.

Soient K𝐾K et L𝐿L deux parties de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\} telles que KL𝐿𝐾K\supset L, on note FLKsubscript𝐹𝐿𝐾F_{LK} le foncteur défini par :

FLK:𝒞kRep(π1(kl),𝒞l)({EJ}JK,{uJp},{vJp})({EJ}JL,{uJp},{vJp},{MJp}pJ):subscript𝐹𝐿𝐾absentsubscript𝒞𝑘𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝒞𝑙missing-subexpressionsubscriptsubscript𝐸𝐽𝐽𝐾subscript𝑢𝐽𝑝subscript𝑣𝐽𝑝subscriptsubscript𝐸𝐽𝐽𝐿subscript𝑢𝐽𝑝subscript𝑣𝐽𝑝subscriptsubscript𝑀𝐽𝑝𝑝𝐽\begin{array}[]{cccc}F_{LK}:&\mathcal{C}_{k}&\longrightarrow&Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{C}_{l})\\ &(\{E_{J}\}_{J\subset K},\{u_{Jp}\},\{v_{Jp}\})&\longmapsto&(\{E_{J}\}_{J\subset L},\{u_{Jp}\},\{v_{Jp}\},\{M_{Jp}\}_{p\notin J})\end{array}

k=|K|𝑘𝐾k=|K| et MJpsubscript𝑀𝐽𝑝M_{Jp} est l’endomorphisme de EJsubscript𝐸𝐽E_{J} :

MJp=vJpuJp+Idsubscript𝑀𝐽𝑝subscript𝑣𝐽𝑝subscript𝑢𝐽𝑝𝐼𝑑M_{Jp}=v_{Jp}\circ u_{Jp}+Id

Les conditions (ii) de la définition 4.1 de la catégorie 𝒞nsubscript𝒞𝑛\mathcal{C}_{n} assurent que MJpsubscript𝑀𝐽𝑝M_{Jp} commute aux applications uJpsubscript𝑢𝐽𝑝u_{Jp} et vJpsubscript𝑣𝐽𝑝v_{Jp}.
Exemple
Pour n=2𝑛2n=2, S{1}subscript𝑆1S_{\{1\}} et S{2}subscript𝑆2S_{\{2\}} sont les strates S1={0}×subscript𝑆10superscriptS_{1}=\{0\}\times{\mathds{C}}^{*} et S2=×{0}subscript𝑆2superscript0S_{2}={\mathds{C}}^{*}\times\{0\} et F{12}{1}subscript𝐹121F_{\{12\}\{1\}} est le foncteur :

F{12}{1}:𝒞2Rep(π1(),𝒞l)E1u{1}2E12v{1},2EE2E1M{1}2EM2:subscript𝐹121absentsubscript𝒞2𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsubscript𝒞𝑙missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsubscript𝐸1subscript𝑢12subscript𝐸12subscript𝑣1.2subscript𝐸subscript𝐸2subscript𝐸1subscript𝑀12subscript𝐸subscript𝑀2\begin{array}[]{cccc}F_{\{12\}\{1\}}:&\mathcal{C}_{2}&\longrightarrow&Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*}),\mathcal{C}_{l})\\ \nobreak\leavevmode\hfil\\ &\lx@xy@svg{\hbox{\raise 0.0pt\hbox{\kern 8.37915pt\hbox{\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\hbox{\vtop{\kern 0.0pt\offinterlineskip\halign{\entry@#!@&&\entry@@#!@\cr&\\&\crcr}}}\ignorespaces{\hbox{\kern-8.37915pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{E_{1}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 10.07555pt\raise 13.00694pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.99306pt\hbox{$\scriptstyle{u_{\{1\}2}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 32.38045pt\raise 4.27538pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 4.52916pt\raise-29.11076pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}{\hbox{\kern 32.37915pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{E_{12}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 46.68747pt\raise-29.11076pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 9.70149pt\raise-13.00694pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.99306pt\hbox{$\scriptstyle{v_{\{1\},2}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 8.37817pt\raise-3.82169pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}{\hbox{\kern-8.37915pt\raise-38.94109pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{E_{\emptyset}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern-2.59418pt\raise-4.80112pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 33.78023pt\raise-35.11942pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}{\hbox{\kern 33.77916pt\raise-38.94109pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{E_{2}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 39.56416pt\raise-4.80112pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 8.37817pt\raise-42.76277pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces}}}}\ignorespaces&\longmapsto&\lx@xy@svg{\hbox{\raise 0.0pt\hbox{\kern 8.37915pt\hbox{\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\hbox{\vtop{\kern 0.0pt\offinterlineskip\halign{\entry@#!@&&\entry@@#!@\cr\\\crcr}}}\ignorespaces{\hbox{\kern-8.37915pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{E_{1}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}{{}{{}{{}}{}{{}{{}}{}{{}{{}}}}}}}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 19.0919pt\raise 0.0pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.10834pt\hbox{$\scriptstyle{M_{\{1\}2}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}}}{\hbox{\kern 8.38069pt\raise 6.27734pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 4.52916pt\raise-29.11076pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}{\hbox{\kern-8.37915pt\raise-38.94109pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{E_{\emptyset}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}{{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}{{}{{}}}}}}}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 19.0919pt\raise-38.94109pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.53056pt\hbox{$\scriptstyle{M_{\emptyset 2}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}}}{\hbox{\kern 8.38069pt\raise-32.6638pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern-2.59418pt\raise-4.80112pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces}}}}\ignorespaces\end{array}

Soient maintenant un triplet, JKL𝐽𝐾𝐿J\subsetneq K\subsetneq L de partie de {1,n}1𝑛\{1,\cdots n\} considérons le diagramme suivant :

𝒞lsubscript𝒞𝑙\textstyle{\mathcal{C}_{l}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}FKLsubscript𝐹𝐾𝐿\scriptstyle{F_{KL}}FJLsubscript𝐹𝐽𝐿\scriptstyle{F_{JL}}Rep(π1(kl),𝒞k)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝒞𝑘\textstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{C}_{k})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Rep(π1(kl),FJK)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝐹𝐽𝐾\scriptstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),F_{JK})}Rep(π1(jl),𝒞j)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscript𝑗𝑙subscript𝒞𝑗\textstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{j-l}),\mathcal{C}_{j})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}η𝜂\scriptstyle{\eta\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }Rep(π1(kl),Rep(π1(jk),𝒞j))𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑗𝑘subscript𝒞𝑗\textstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*j-k}),\mathcal{C}_{j}))}

D’après la remarque 3.14, la catégorie Rep(π1(kl),Rep(π1(jk),𝒞j))𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑗𝑘subscript𝒞𝑗Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*j-k}),\mathcal{C}_{j})) est formée d’objets de 𝒞jsubscript𝒞𝑗\mathcal{C}_{j} munis de lj𝑙𝑗l-j automorphismes.
Le morphisme du bas est bien un isomorphisme puisqu’on a bien jl=kl×jksuperscriptabsent𝑗𝑙superscriptabsent𝑘𝑙superscriptabsent𝑗𝑘{\mathds{C}}^{*j-l}={\mathds{C}}^{*k-l}\times{\mathds{C}}^{*j-k}.
Pour comprendre le foncteur Rep(π1(kl),FJK)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝐹𝐽𝐾Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),F_{JK}) explicitons le dans le cas de la dimension deux, avec J=𝐽J=\emptyset, K={1}𝐾1K=\{1\} et L={1,2}𝐿1.2L=\{1,2\}. On a alors S=×subscript𝑆superscriptsuperscriptS_{\emptyset}={\mathds{C}}^{*}\times{\mathds{C}}^{*}, S{1}={0}×subscript𝑆10superscriptS_{\{1\}}=\{0\}\times{\mathds{C}}^{*} et S{1,2}={0}×{0}subscript𝑆1.200S_{\{1,2\}}=\{0\}\times\{0\}. Le foncteur Rep(π1(kl),FJK)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝐹𝐽𝐾Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),F_{JK}) est alors le foncteur suivant :

Rep(π1(),𝒞1)Rep(π1(),Rep(π1(),𝒞l)E1M{1}2EM2 EM1M2\begin{array}[]{cccc}Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*}),\mathcal{C}_{1})&\longrightarrow&Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*}),Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*}),\mathcal{C}_{l})\\ \nobreak\leavevmode\hfil\\ \lx@xy@svg{\hbox{\raise 0.0pt\hbox{\kern 8.37915pt\hbox{\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\hbox{\vtop{\kern 0.0pt\offinterlineskip\halign{\entry@#!@&&\entry@@#!@\cr\\\crcr}}}\ignorespaces{\hbox{\kern-8.37915pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{E_{1}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}{{}{{}{{}}{}{{}{{}}{}{{}{{}}}}}}}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 19.0919pt\raise 0.0pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.10834pt\hbox{$\scriptstyle{M_{\{1\}2}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}}}{\hbox{\kern 8.38069pt\raise 6.27734pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 4.52916pt\raise-29.11076pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}{\hbox{\kern-8.37915pt\raise-38.94109pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{E_{\emptyset}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}{{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}{{}{{}}}}}}}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 19.0919pt\raise-38.94109pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.53056pt\hbox{$\scriptstyle{M_{\emptyset 2}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}}}{\hbox{\kern 8.38069pt\raise-32.6638pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern-2.59418pt\raise-4.80112pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces}}}}\ignorespaces&\longmapsto&\lx@xy@svg{\hbox{\raise 0.0pt\hbox{\kern 8.77707pt\hbox{\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\hbox{\vtop{\kern 0.0pt\offinterlineskip\halign{\entry@#!@&&\entry@@#!@\cr\\\crcr}}}\ignorespaces{\hbox{\kern-5.5pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{\leavevmode\nobreak\ }$}}}}}}}{\hbox{\kern-8.37915pt\raise-34.62221pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{E_{\emptyset}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}{{}{{}}{}{{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}}}}}}}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern-8.77707pt\raise-9.27753pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.53056pt\hbox{$\scriptstyle{M_{\emptyset 1}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}{{}{{}}{}{{}{{}{{}}}}}}}}{\hbox{\kern 6.84862pt\raise-24.78648pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}{{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}{{}{{}}}}}}}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 19.0919pt\raise-34.62221pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.53056pt\hbox{$\scriptstyle{M_{\emptyset 2}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}{}{{}}}}{\hbox{\kern 8.38069pt\raise-28.34492pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces}}}}\ignorespaces\end{array}

Il apparaît alors clairement que le diagramme précédent commute, c’est à dire qu’on a l’égalité :

ηFJL=Rep(π1(kl),FJK)FKL𝜂subscript𝐹𝐽𝐿𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝐹𝐽𝐾subscript𝐹𝐾𝐿\eta\circ F_{JL}=Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),F_{JK})\circ F_{KL}

ainsi la famille ({𝒞k},{FLK},{Id})subscript𝒞𝑘subscript𝐹𝐿𝐾𝐼𝑑(\{\mathcal{C}_{k}\},\{F_{LK}\},\{Id\}) est un objet de 𝔖ssuperscript𝔖𝑠\mathfrak{S}^{s}.

Définition 4.7.

On note nsubscript𝑛\mathfrak{C}_{n} le champ image par Qssuperscript𝑄𝑠Q^{s} de l’objet de 𝔖ssuperscript𝔖𝑠\mathfrak{S}^{s} défini par la donnée :

  • pour toute strate SKsubscript𝑆𝐾S_{K} de nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} de la catégorie 𝒞ksubscript𝒞𝑘\mathcal{C}_{k},

  • pour tout couple de strates, SKsubscript𝑆𝐾S_{K} et SLsubscript𝑆𝐿S_{L}, telles que SKS¯Lsubscript𝑆𝐾subscript¯𝑆𝐿S_{K}\subset\overline{S}_{L}, du foncteur FLKsubscript𝐹𝐿𝐾F_{LK},

  • et pour tout triplet de strates SJsubscript𝑆𝐽S_{J}, SKsubscript𝑆𝐾S_{K}, SLsubscript𝑆𝐿S_{L} tel que JKL𝐽𝐾𝐿J\subsetneq K\subsetneq L du morphisme de foncteur Id𝐼𝑑Id.

Théorème 4.8.

Le champ nsubscript𝑛\mathfrak{C}_{n} est équivalent au champ 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}}

Démonstration.

Pour démontrer ce théorème nous allons en fait définir une équivalence dans 𝔖nssubscriptsuperscript𝔖𝑠superscript𝑛\mathfrak{S}^{s}_{{\mathds{C}}^{n}} entre Rs(𝔓n)superscript𝑅𝑠subscript𝔓superscript𝑛R^{s}(\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}}) et ({𝒞K},{FLK},{Id})subscript𝒞𝐾subscript𝐹𝐿𝐾𝐼𝑑(\{\mathcal{C}_{K}\},\{F_{LK}\},\{Id\}). On rappel que :

Rs(𝔓n){{𝒫ervK}KI,{μKLρK,K\L×L}LK{fKLM}}.similar-to-or-equalssuperscript𝑅𝑠subscript𝔓superscript𝑛subscript𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐾𝐾𝐼subscriptsubscript𝜇𝐾𝐿subscript𝜌superscript𝐾superscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿𝐿𝐾subscript𝑓𝐾𝐿𝑀R^{s}(\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}})\simeq\Big{\{}\{\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{K}}\}_{K\subset I},\{\mu_{KL}\circ\rho_{{\mathds{C}}^{K},{\mathds{C}}^{*K\backslash L}\times{\mathds{C}}^{L}}\}_{L\subset K}\{f_{KLM}\}\Big{\}}.

Ainsi il faut définir pour tout K{1,,n}𝐾1𝑛K\subset\{1,\ldots,n\} une équivalence entre 𝒫ervK𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐾\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{K}} et 𝒞ksubscript𝒞𝑘\mathcal{C}_{k}. Nous utilisons évidemment les foncteurs αKsubscript𝛼superscript𝐾\alpha_{{\mathds{C}}^{K}} définis par Galligo, Granger Maisonobe. Nous devons aussi définir pour tout couple de strates (SK,SL)subscript𝑆𝐾subscript𝑆𝐿(S_{K},S_{L}) tel que SKS¯Lsubscript𝑆𝐾subscript¯𝑆𝐿S_{K}\subset\overline{S}_{L}, un isomorphisme de foncteur :

𝒫ervK𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐾\textstyle{\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{K}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}αKsubscript𝛼𝐾\scriptstyle{\alpha_{K}}μKLρsubscript𝜇𝐾𝐿𝜌\scriptstyle{\mu_{KL}\circ\rho}𝒞Ksubscript𝒞𝐾\textstyle{\mathcal{C}_{K}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}FLKsubscript𝐹𝐿𝐾\scriptstyle{F_{LK}}  similar-to\scriptstyle{\sim}aKLsubscript𝑎𝐾𝐿\scriptstyle{a_{KL}}  Rep(π1(kl),𝒫ervL)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐿\textstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{L}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Rep(π1(kl),αL)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝛼𝐿\scriptstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\alpha_{L})}Rep(π1(kl),𝒞L)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝒞𝐿\textstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{C}_{L})}

qui vérifient des relations de commutation.
Rappelons les définitions des foncteurs αKsubscript𝛼𝐾\alpha_{K} et μKLsubscript𝜇𝐾𝐿\mu_{KL}.
L’image par αKsubscript𝛼𝐾\alpha_{K} d’un faisceau pervers \mathcal{F} sur Ksuperscript𝐾{\mathds{C}}^{K} est la donnée :

  • \bullet

    pour toute partie J𝐽J de K𝐾K, de l’espace vectoriel

    (RjΓ(J\)K)pK,subscriptsuperscript𝑅𝑗subscriptΓ\superscript𝐽subscriptsuperscript𝐾subscript𝑝𝐾(R^{j}\Gamma_{({\mathds{R}}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{K}}\mathcal{F})_{p_{K}},
  • \bullet

    pour tout couple JJ{p}𝐽𝐽𝑝J\subsetneq J\cup\{p\} de parties de K𝐾K, des fibres en pKsubscript𝑝𝐾p_{K} des morphismes naturels :

    uJp:(RjΓ(J\)K)pK(Rj+1Γ(Jp\)K)pKvJp:(Rj+1Γ(Jp\)K)pK(Rj+1Γ(Jp{p}\)K)pK:subscript𝑢𝐽𝑝absentsubscriptsuperscript𝑅𝑗subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽subscriptsuperscript𝐾subscript𝑝𝐾subscriptsuperscript𝑅𝑗1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽𝑝subscriptsuperscript𝐾subscript𝑝𝐾missing-subexpression:subscript𝑣𝐽𝑝absentsubscriptsuperscript𝑅𝑗1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽𝑝subscriptsuperscript𝐾subscript𝑝𝐾subscriptsuperscript𝑅𝑗1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽𝑝superscriptsubscriptabsent𝑝subscriptsuperscript𝐾subscript𝑝𝐾missing-subexpression\begin{array}[]{ccccc}u_{Jp}:&(R^{j}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{K}}\mathcal{F})_{p_{K}}&\longrightarrow&(R^{j+1}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J\cup p}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{K}}\mathcal{F})_{p_{K}}\\ v_{Jp}:&(R^{j+1}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J\cup p}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{K}}\mathcal{F})_{p_{K}}&\longrightarrow&(R^{j+1}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J\cup p}{\mathds{R}}_{-}^{*\{p\}}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{K}}\mathcal{F})_{p_{K}}\\ \end{array}

Soit maintenant \mathcal{F} un faisceau pervers sur Ksuperscript𝐾{\mathds{C}}^{K}. l’image par μKLsubscript𝜇𝐾𝐿\mu_{KL} de \mathcal{F} est donné par :

μKL:𝒫ervLK\L:Rep(π1(kl),𝒫ervL)(|L,{γ~i}):subscript𝜇𝐾𝐿absent:𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐿superscriptabsent\𝐾𝐿absent𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝐿missing-subexpressionevaluated-atsuperscript𝐿subscript~𝛾𝑖\begin{array}[]{cccc}\mu_{KL}:&\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{L}{\mathds{C}}^{*K\backslash L}}:&\longrightarrow&Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{L}})\\ &\mathcal{F}&\longmapsto&(\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{L}},\{\tilde{\gamma}_{i}\})\end{array}

γi~~subscript𝛾𝑖\tilde{\gamma_{i}} sont les isomorphismes définis par :

γ~i|Lγ¯i1()|{0}×lγ¯i1()|{1}×l|Lsimilar-to-or-equalsevaluated-atsubscript~𝛾𝑖superscript𝐿evaluated-atsuperscriptsubscript¯𝛾𝑖10superscript𝑙similar-to-or-equalsevaluated-atsuperscriptsubscript¯𝛾𝑖11superscript𝑙similar-to-or-equalsevaluated-atsuperscript𝐿\tilde{\gamma}_{i}\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{L}}\simeq\bar{\gamma}_{i}^{-1}(\mathcal{F})|_{\{0\}\times{\mathds{C}}^{l}}\simeq\bar{\gamma}_{i}^{-1}(\mathcal{F})|_{\{1\}\times{\mathds{C}}^{l}}\simeq\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{L}}

avec γ¯isubscript¯𝛾𝑖\bar{\gamma}_{i} l’application :

γi¯:[0,1]×l(γp,Id)()kl×lK\LL.:¯subscript𝛾𝑖superscriptsubscript𝛾𝑝𝐼𝑑delimited-[]0.1superscript𝑙superscriptsuperscript𝑘𝑙superscript𝑙superscriptsimilar-tosuperscriptabsent\𝐾𝐿superscript𝐿\bar{\gamma_{i}}:[0,1]\times{\mathds{C}}^{l}\buildrel(\gamma_{p},Id)\over{\longrightarrow}({\mathds{C}}^{*})^{k-l}\times{\mathds{C}}^{l}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}{\mathds{C}}^{*K\backslash L}{\mathds{C}}^{L}.

et γisubscript𝛾𝑖\gamma_{i} le chemin :

γp:[0,1]klt(1,,1i1,e2iπt,1,1):subscript𝛾𝑝absentdelimited-[]0.1superscriptabsent𝑘𝑙missing-subexpression𝑡subscript1.1𝑖1superscript𝑒2𝑖𝜋𝑡.1.1\begin{array}[]{cccc}\gamma_{p}:&[0,1]&\longrightarrow&{\mathds{C}}^{*k-l}\\ &t&\longmapsto&(\underbrace{1,\cdots,1}_{i-1},e^{2i\pi t},1\cdots,1)\end{array}

Notons que la restriction de γ¯isubscript¯𝛾𝑖\bar{\gamma}_{i} à [0,1]×{0}ldelimited-[]0.1superscript0𝑙[0,1]\times\{0\}^{l} est γLpsubscript𝛾𝐿𝑝\gamma_{Lp} pour un pK\L𝑝\𝐾𝐿p\in K\backslash L.
Ainsi pour définir les isomorphismes aKLsubscript𝑎𝐾𝐿a_{KL} il faut définir un isomorphisme fonctoriel entre les objets :

({(RjΓJ\)0}JL,{uJp,vJp}JLpL\J,{MJp}JLpK\L)subscriptsubscriptsuperscript𝑅𝑗subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽subscript0𝐽𝐿subscriptsubscript𝑢𝐽𝑝subscript𝑣𝐽𝑝𝐽𝐿𝑝\𝐿𝐽subscriptsubscript𝑀𝐽𝑝𝐽𝐿𝑝\𝐾𝐿\Big{(}\big{\{}(R^{j}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{0}\big{\}}_{J\subset L},\big{\{}u_{Jp},v_{Jp}\big{\}}_{\begin{subarray}{c}J\subset L\\ p\in L\backslash J\end{subarray}},\big{\{}M_{Jp}\big{\}}_{\begin{subarray}{c}J\subset L\\ p\in K\backslash L\end{subarray}}\Big{)}
 et
({(RjΓ(J\)LL)pK}JL,{uJp,vJp}JLpL\J,{MJp}JLpK\L)subscriptsubscriptevaluated-atsuperscript𝑅𝑗subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽subscriptsuperscript𝐿superscript𝐿subscript𝑝𝐾𝐽𝐿subscriptsubscriptsuperscript𝑢𝐽𝑝subscriptsuperscript𝑣𝐽𝑝𝐽𝐿𝑝\𝐿𝐽subscriptsuperscriptsubscript𝑀𝐽𝑝𝐽𝐿𝑝\𝐾𝐿\Big{(}\big{\{}(R^{j}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})_{p_{K}}\big{\}}_{J\subset L},\big{\{}u^{\prime}_{Jp},v^{\prime}_{Jp}\big{\}}_{\begin{subarray}{c}J\subset L\\ p\in L\backslash J\end{subarray}},\big{\{}M_{Jp}^{\prime}\big{\}}_{\begin{subarray}{c}J\subset L\\ p\in K\backslash L\end{subarray}}\Big{)}

uJpsubscript𝑢𝐽𝑝u_{Jp} et vJpsubscript𝑣𝐽𝑝v_{Jp} sont respectivement les fibres en 00 des morphismes naturels :

RjΓJ\Rj+1ΓJp\superscript𝑅𝑗subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽subscriptsuperscript𝑅𝑗1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽𝑝subscriptR^{j}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F}\longrightarrow R^{j+1}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{J\cup p}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F}
Rj+1ΓJp\Rj+1ΓJ{p}\superscript𝑅𝑗1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽𝑝subscriptsuperscript𝑅𝑗1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽superscriptsubscriptabsent𝑝subscriptR^{j+1}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{J\cup p}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F}\longrightarrow R^{j+1}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{R}}_{-}^{*\{p\}}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F}

et où uJpsubscriptsuperscript𝑢𝐽𝑝u^{\prime}_{Jp} et vJpsubscriptsuperscript𝑣𝐽𝑝v^{\prime}_{Jp} sont respectivement les fibres en pKsubscript𝑝𝐾p_{K} des morphismes naturels :

RjΓ(J\)L(L)Rj+1Γ(Jp\)L(L)superscript𝑅𝑗subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽subscriptsuperscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿superscript𝑅𝑗1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽𝑝subscriptsuperscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿R^{j}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})\longrightarrow R^{j+1}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J\cup p}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})
Rj+1Γ(Jp\)L(L)Rj+1Γ(J{p}\)L(L)superscript𝑅𝑗1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽𝑝subscriptsuperscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿superscript𝑅𝑗1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽superscriptsubscriptabsent𝑝subscriptsuperscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿R^{j+1}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J\cup p}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})\longrightarrow R^{j+1}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{R}}_{-}^{*\{p\}}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})

et où MJpsubscript𝑀𝐽𝑝M_{Jp} est d’après le lemme 4.4 la monodromie de la restriction à SJsubscript𝑆𝐽S_{J} du faisceau RjΓJsuperscript𝑅𝑗subscriptΓsuperscript𝐽superscriptR^{j}\Gamma_{{\mathds{R}}^{J}{\mathds{C}}^{*}}\mathcal{F}, définie par le chemin γJpsubscript𝛾𝐽𝑝\gamma_{Jp}, et MJpsuperscriptsubscript𝑀𝐽𝑝M_{Jp}^{\prime} est l’image par Rep(π1(kl),αL)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscript𝑘𝑙subscript𝛼𝐿Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{k-l}),\alpha_{L}) de l’isomorphisme γ~isubscript~𝛾𝑖\tilde{\gamma}_{i} tel que la restriction à [0,1]×{0}delimited-[]0.10[0,1]\times\{0\} de γ¯isubscript¯𝛾𝑖\bar{\gamma}_{i} soit égale à γJpsubscript𝛾𝐽𝑝\gamma_{Jp}. Ainsi MJpsuperscriptsubscript𝑀𝐽𝑝M_{Jp}^{\prime} est l’endomorphisme :

MJp=RjΓ(J\)Lγ~isuperscriptsubscript𝑀𝐽𝑝superscript𝑅𝑗subscriptΓ\superscript𝐽subscriptsuperscript𝐿subscript~𝛾𝑖M_{Jp}^{\prime}=R^{j}\Gamma_{({\mathds{R}}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}\tilde{\gamma}_{i}

Commençons par identifier fonctoriellement {(RjΓJ\)0}JKsubscriptsubscriptsuperscript𝑅𝑗subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽subscript0𝐽𝐾\big{\{}(R^{j}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{0}\big{\}}_{J\subset K} et {(RjΓJ\KK)pK}JKsubscriptsubscriptevaluated-atsuperscript𝑅𝑗subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽subscriptsuperscript𝐾superscript𝐾subscript𝑝𝐾𝐽𝐾\big{\{}(R^{j}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}\cap{\mathds{C}}^{K}}\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{K}})_{p_{K}}\big{\}}_{J\subset K}, de cette manière on identifiera aussi {uJp}subscript𝑢𝐽𝑝\big{\{}u_{Jp}\big{\}} avec {uJp}subscriptsuperscript𝑢𝐽𝑝\big{\{}u^{\prime}_{Jp}\big{\}}.
Rappelons que, d’après le lemme 4.4, on a l’isomorphisme naturel :

(RjΓJ\)0(RjΓJ\)pKsimilar-to-or-equalssubscriptsuperscript𝑅𝑗subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽subscript0subscriptsuperscript𝑅𝑗subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽subscriptsubscript𝑝𝐾(R^{j}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{0}\simeq(R^{j}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})_{p_{K}}

L’isomorphisme que l’on cherche est la composée de cet isomorphisme et de l’isomorphisme donné par le lemme suivant.

Lemme 4.9.

Soit \mathcal{F} un faisceau pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} relativement au croisement normal. Pour tout couple KL𝐾𝐿K\subset L de parties de {1,,n}1𝑛\{1,\cdots,n\} les complexes suivants sont fonctoriellement isomorphes :

(RΓK\)LRΓ(K\)L(L)similar-to-or-equalsevaluated-at𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscriptsuperscript𝐿𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscriptsuperscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿(R\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})\mid_{{\mathds{C}}^{L}}\simeq R\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})
Démonstration.

Définissons tout d’abord un morphisme naturel nKsubscript𝑛𝐾n_{K} de (RΓK\)Levaluated-at𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscriptsuperscript𝐿(R\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})\mid_{{\mathds{C}}^{L}} dans RΓ(K\)L(L)𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscriptsuperscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿R\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}}).

nK:(RΓK\)LRΓ(K\)L(L):subscript𝑛𝐾evaluated-at𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscriptsuperscript𝐿𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscriptsuperscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿n_{K}:(R\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})\mid_{{\mathds{C}}^{L}}\longrightarrow R\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})

Notons j𝑗j l’injection de Lsuperscript𝐿{\mathds{C}}^{L} dans nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} :

j:Ln:𝑗superscript𝐿superscript𝑛j:{\mathds{C}}^{L}\hookrightarrow{\mathds{C}}^{n}

On a l’égalité :

RΓK\=Rom(¯K\,)𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscript𝑅𝑜𝑚subscript¯\superscriptsubscript𝐾subscriptR\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F}=R\mathcal{H}om(\underline{{\mathds{C}}}_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}},\mathcal{F})

¯¯\underline{{\mathds{C}}} est le faisceau constant sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} de fibre {\mathds{C}}. On a alors le morphisme :

j1Rom¯(¯K\,)Romj1¯(j1(¯K\),j1)superscript𝑗1𝑅𝑜subscript𝑚¯subscript¯\superscript𝐾subscript𝑅𝑜subscript𝑚superscript𝑗1¯superscript𝑗1subscript¯\superscript𝐾subscriptsuperscript𝑗1j^{-1}R\mathcal{H}om_{\underline{{\mathds{C}}}}(\underline{{\mathds{C}}}_{{\mathds{R}}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}},\mathcal{F})\longrightarrow R\mathcal{H}om_{j^{-1}\underline{{\mathds{C}}}}(j^{-1}(\underline{{\mathds{C}}}_{{\mathds{R}}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}),j^{-1}\mathcal{F})

Mais comme K\\superscriptsubscript𝐾subscript{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-} est localement fermé, on a l’isomorphisme :

Romj1¯(j1(¯K\),j1)Romj1¯((j1¯)(K\)L,j1)similar-to-or-equals𝑅𝑜subscript𝑚superscript𝑗1¯superscript𝑗1subscript¯\superscriptsubscript𝐾subscriptsuperscript𝑗1𝑅𝑜subscript𝑚superscript𝑗1¯subscriptsuperscript𝑗1¯\superscriptsubscript𝐾subscriptsuperscript𝐿superscript𝑗1R\mathcal{H}om_{j^{-1}\underline{{\mathds{C}}}}\big{(}j^{-1}(\underline{{\mathds{C}}}_{{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}}),j^{-1}\mathcal{F}\big{)}\simeq R\mathcal{H}om_{j^{-1}\underline{{\mathds{C}}}}\big{(}(j^{-1}\underline{{\mathds{C}}})_{({\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}},j^{-1}\mathcal{F}\big{)}

Comme l’image inverse d’un faisceau constant est un faisceau constant on a bien :

Romj1¯((j1¯)(K\)L,j1)=RΓ(K\)L(|L)𝑅𝑜subscript𝑚superscript𝑗1¯subscriptsuperscript𝑗1¯\superscriptsubscript𝐾subscriptsuperscript𝐿superscript𝑗1𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝐾subscriptsuperscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿R\mathcal{H}om_{j^{-1}\underline{{\mathds{C}}}}\big{(}(j^{-1}\underline{{\mathds{C}}})_{({\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}},j^{-1}\mathcal{F}\big{)}=R\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{L}})

La composition de ces morphismes est le morphisme nKsubscript𝑛𝐾n_{K}.
Montrons maintenant que nKsubscript𝑛𝐾n_{K} est un isomorphisme.
Considérons pour cela la restriction à Lsuperscript𝐿{\mathds{C}}^{L} du triangle distingué suivant :

RΓn\(\n)RΓ\n𝑅subscriptΓ\superscript𝑛\superscriptsubscript𝑛𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝑛R\Gamma_{{\mathds{C}}^{n}\backslash({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n})}\mathcal{F}\longrightarrow\mathcal{F}\longrightarrow R\Gamma_{{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n}}\mathcal{F}

Comme n\(\n)\superscript𝑛\superscriptsubscript𝑛{\mathds{C}}^{n}\backslash({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n}) est la réunion disjointe :

n\(\n)=KK\\superscript𝑛\superscriptsubscript𝑛subscriptcoproduct𝐾\superscriptsubscript𝐾subscript{\mathds{C}}^{n}\backslash({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n})=\coprod_{K\neq\emptyset}{\mathds{R}}_{-}^{K}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}

le triangle distingué devient :

K(RΓK\)|L|L(RΓ\n)|Levaluated-atsubscriptdirect-sum𝐾𝑅subscriptΓ\subscriptsuperscript𝐾subscriptsuperscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿evaluated-at𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝑛superscript𝐿\bigoplus_{K\neq\emptyset}(R\Gamma_{{\mathds{R}}^{K}_{-}{\mathds{C}}~\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})|_{{\mathds{C}}^{L}}\longrightarrow\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{L}}\longrightarrow(R\Gamma_{{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n}}\mathcal{F})|_{{\mathds{C}}^{L}}

Vu la définition des morphismes nKsubscript𝑛𝐾n_{K}, le triplet (KnK,Id,n)subscriptdirect-sum𝐾subscript𝑛𝐾𝐼𝑑subscript𝑛\displaystyle\big{(}\bigoplus_{K\neq\emptyset}n_{K},Id,n_{\emptyset}\big{)} est un morphisme de triangles :

K(RΓK\)|Levaluated-atsubscriptdirect-sum𝐾𝑅subscriptΓ\subscriptsuperscript𝐾subscriptsuperscript𝐿\textstyle{\bigoplus_{K\neq\emptyset}(R\Gamma_{{\mathds{R}}^{K}_{-}{\mathds{C}}~\backslash{\mathds{R}}_{-}}\mathcal{F})|_{{\mathds{C}}^{L}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}KnKsubscriptdirect-sum𝐾subscript𝑛𝐾\scriptstyle{\bigoplus_{K\neq\emptyset}n_{K}}|Levaluated-atsuperscript𝐿\textstyle{\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{L}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Id𝐼𝑑\scriptstyle{Id}(RΓ\n)|Levaluated-at𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝑛superscript𝐿\textstyle{(R\Gamma_{{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n}}\mathcal{F})|_{{\mathds{C}}^{L}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}nsubscript𝑛\scriptstyle{n_{\emptyset}}K(RΓK\)L(|L)\textstyle{\bigoplus_{K\neq\emptyset}(R\Gamma_{{\mathds{R}}^{K}_{-}{\mathds{C}}~\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{L}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}|Levaluated-atsuperscript𝐿\textstyle{\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{L}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}RΓ(\n)L(|L)𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝑛superscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿\textstyle{R\Gamma_{({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{L}})}

Pour montrer que, pour tout K𝐾K, le morphisme nKsubscript𝑛𝐾n_{K} est un isomorphisme il suffit donc de montrer que le morphisme nsubscript𝑛n_{\emptyset} est un isomorphisme. Mais d’après le lemme 4.3 les complexes RΓ\n𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝑛R\Gamma_{{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n}}\mathcal{F} et RΓ\nL𝑅subscriptΓ\superscriptsubscript𝑛superscript𝐿R\Gamma_{{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n}\cap{\mathds{C}}^{L}}\mathcal{F} sont concentrés en degré zéro. Il suffit donc de démontrer que h0(n)superscript0subscript𝑛h^{0}(n_{\emptyset}) est un isomorphisme. Notons que :

R0Γ\nii1h0()R0Γ\nL(|L)ii1h0()\begin{array}[]{cccc}R^{0}\Gamma_{{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n}}\mathcal{F}&\simeq&i_{*}i^{-1}h^{0}(\mathcal{F})\\ R^{0}\Gamma_{{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n}\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{L}})&\simeq&i^{\prime}_{*}i^{{}^{\prime}-1}h^{0}(\mathcal{F})\end{array}

i𝑖i et isuperscript𝑖i^{\prime} sont respectivement les injections de (\)nsuperscript\subscript𝑛({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})^{n} dans nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} et (\)nLsuperscript\subscript𝑛superscript𝐿({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})^{n}\cap{\mathds{C}}^{L} dans Lsuperscript𝐿{\mathds{C}}^{L}. On prend la restriction de h0()superscript0h^{0}(\mathcal{F}) car (\)nsuperscript\subscript𝑛({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})^{n} est inclus dans Ssubscript𝑆S_{\emptyset}.
Supposons maintenant que L={1,,l}𝐿1𝑙L=\{1,\cdots,l\}. Soit x=(x1,,xl,1,,1)𝑥subscript𝑥1subscript𝑥𝑙.1.1x=(x_{1},\cdots,x_{l},1,\cdots,1) un point de Lsuperscript𝐿{\mathds{C}}^{L}. On a

(Γ(\)n)xlimεΓ(Bxε,ii1h0())similar-to-or-equalssubscriptsubscriptΓsuperscript\subscript𝑛𝑥subscriptinjective-limit𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵𝑥𝜀subscript𝑖superscript𝑖1superscript0(\Gamma_{({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})^{n}}\mathcal{F})_{x}\simeq\varinjlim_{\varepsilon}\Gamma(B_{x}^{\varepsilon},i_{*}i^{-1}h^{0}(\mathcal{F}))

où la limite parcourt les n𝑛n-uplets réels positifs, et où Bxεsuperscriptsubscript𝐵𝑥𝜀B_{x}^{\varepsilon} est le polydisque centré en x𝑥x et de polyrayon ε𝜀\varepsilon. D’après la définition du foncteur i𝑖i on a :

limεΓ(Bxε,ii1h0())limεΓ(Bxε(\)n,i1h0())limεΓ(Bx~ε~(\)l×B1ε^,i1h0())subscriptinjective-limit𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵𝑥𝜀subscript𝑖superscript𝑖1superscript0similar-to-or-equalssubscriptinjective-limit𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵𝑥𝜀superscript\subscript𝑛superscript𝑖1superscript0missing-subexpressionmissing-subexpressionsimilar-to-or-equalssubscriptinjective-limit𝜀Γsuperscriptsubscript𝐵~𝑥~𝜀superscript\subscript𝑙superscriptsubscript𝐵1^𝜀superscript𝑖1superscript0missing-subexpression\begin{array}[]{cclc}\varinjlim_{\varepsilon}\Gamma(B_{x}^{\varepsilon},i_{*}i^{-1}h^{0}(\mathcal{F}))&\simeq&\varinjlim_{\varepsilon}\Gamma(B_{x}^{\varepsilon}\cap({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})^{n},i^{-1}h^{0}(\mathcal{F}))\\ &\simeq&\varinjlim_{\varepsilon}\Gamma(B_{\tilde{x}}^{\tilde{\varepsilon}}\cap({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})^{l}\times B_{1}^{\hat{\varepsilon}},i^{-1}h^{0}(\mathcal{F}))\end{array}

Ainsi comme h0()superscript0h^{0}(\mathcal{F}) est localement constant et comme pour ε𝜀\varepsilon assez petit Bx~ε~(\)l×B1ε^superscriptsubscript𝐵~𝑥~𝜀superscript\subscript𝑙superscriptsubscript𝐵1^𝜀B_{\tilde{x}}^{\tilde{\varepsilon}}\cap({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})^{l}\times B_{1}^{\hat{\varepsilon}} est une réunion disjointe d’ouverts contractiles la limite est constante et isomorphe à :

Γ(Bx~ε~(\)l×B1ε^,h0()).Γsuperscriptsubscript𝐵~𝑥~𝜀superscript\subscript𝑙superscriptsubscript𝐵1^𝜀superscript0\Gamma\big{(}B_{\tilde{x}}^{\tilde{\varepsilon}}\cap({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})^{l}\times B_{1}^{\hat{\varepsilon}},h^{0}(\mathcal{F})\big{)}.

Calculons maintenant la fibre en x𝑥x du faisceau R0Γ\nL(|L)superscript𝑅0subscriptΓ\superscriptsubscript𝑛superscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿R^{0}\Gamma_{{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n}\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{L}}).

(R0Γ\nL(|L))xlimΓ(Bx~ε~×{1}nl,ii1h0())limΓ(Bx~ε~(\l)×{1}nl,h0())\begin{array}[]{ccl}(R^{0}\Gamma_{{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{n}\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{L}}))_{x}&\simeq&\varinjlim\Gamma(B_{\tilde{x}}^{\tilde{\varepsilon}}\times\{1\}^{n-l},i^{\prime}_{*}i^{{}^{\prime}-1}h^{0}(\mathcal{F}))\\ &\simeq&\varinjlim\Gamma(B_{\tilde{x}}^{\tilde{\varepsilon}}\cap({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{l})\times\{1\}^{n-l},h^{0}(\mathcal{F}))\end{array}

Comme, pour tout ε𝜀\varepsilon, Bx~ε~(\l)×{1}nlsuperscriptsubscript𝐵~𝑥~𝜀\superscriptsubscript𝑙superscript1𝑛𝑙B_{\tilde{x}}^{\tilde{\varepsilon}}\cap({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{l})\times\{1\}^{n-l} est un fermé dans un ouvert paracompact on a l’isomrphisme :

limΓ(Bx~ε~(\l)×{1}nl,h0())limΓ(Bx~ε~(\l)×B1ε^,h0())similar-to-or-equalsinjective-limitΓsuperscriptsubscript𝐵~𝑥~𝜀\superscriptsubscript𝑙superscript1𝑛𝑙superscript0injective-limitΓsuperscriptsubscript𝐵~𝑥~𝜀\superscriptsubscript𝑙superscriptsubscript𝐵1^𝜀superscript0\varinjlim\Gamma(B_{\tilde{x}}^{\tilde{\varepsilon}}\cap({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{l})\times\{1\}^{n-l},h^{0}(\mathcal{F}))\simeq\varinjlim\Gamma(B_{\tilde{x}}^{\tilde{\varepsilon}}\cap({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{l})\times B_{1}^{\hat{\varepsilon}},h^{0}(\mathcal{F}))

Et pour les mêmes raisons que ci-dessus, cette limite est constante et isomorphe à :

Γ(Bx~ε~(\)l×B1ε^,h0()).Γsuperscriptsubscript𝐵~𝑥~𝜀superscript\subscript𝑙superscriptsubscript𝐵1^𝜀superscript0\Gamma\big{(}B_{\tilde{x}}^{\tilde{\varepsilon}}\cap({\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})^{l}\times B_{1}^{\hat{\varepsilon}},h^{0}(\mathcal{F})\big{)}.

Ce qui finit la démonstration.

Chapitre 5 Applications aux arrangements génériques de droites

Dans ce chapitre nous reprenons la construction faite dans le chapitre précédent pour l’appliquer au cas de 2superscript2{\mathds{C}}^{2} stratifié par n droites en position générique. Cette généralisation est possible car d’une part la stratification considérée est localement un croisement normal et d’autre part les voisinages tubulaires des strates sont homéomorphes à des produits. Une étude des sections globales du champ ainsi construit nous permet alors de démontrer l’équivalence de la catégorie des faisceaux pervers sur 2superscript2{\mathds{C}}^{2} relativement à cette stratification et d’une catégorie de représentations du carquois associé à cette stratification.

Soit D1,,Dnsubscript𝐷1subscript𝐷𝑛D_{1},\cdots,D_{n}, n droites en position générique dans 2superscript2{\mathds{C}}^{2}. On considère la stratification ΣΣ\Sigma de 2superscript2{\mathds{C}}^{2} associée définie par :

Σ=2\(i=1nDi)Σ{i}=Di\(jiDiDj)Σ{ij}=DiDjsubscriptΣ\superscript2superscriptsubscript𝑖1𝑛subscript𝐷𝑖subscriptΣ𝑖\subscript𝐷𝑖subscript𝑗𝑖subscript𝐷𝑖subscript𝐷𝑗subscriptΣ𝑖𝑗subscript𝐷𝑖subscript𝐷𝑗\displaystyle\begin{array}[]{c}\Sigma_{\emptyset}={\mathds{C}}^{2}\backslash(\bigcap_{i=1}^{n}D_{i})\\ \Sigma_{\{i\}}=D_{i}\backslash(\bigcup_{j\neq i}D_{i}\cap D_{j})\\ \Sigma_{\{ij\}}=D_{i}\cap D_{j}\end{array}

Considérons cΣsubscript𝑐Σc_{\Sigma} le carquois associé à cette stratification. Pour deux droites on obtient un croisement normal. Pour trois droites le carquois cΣsubscript𝑐Σc_{\Sigma} est le suivant :

s1subscript𝑠1\textstyle{s_{1}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}s13subscript𝑠13\textstyle{s_{13}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}s12subscript𝑠12\textstyle{s_{12}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ssubscript𝑠\textstyle{s_{\emptyset}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}s3subscript𝑠3\textstyle{s_{3}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}s2subscript𝑠2\textstyle{s_{2}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}s23subscript𝑠23\textstyle{s_{23}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}

On note \mathcal{I} l’ensemble {,{{i}}in,{{i,j}}i<jn}subscript𝑖𝑖𝑛subscript𝑖𝑗𝑖𝑗𝑛\Big{\{}\emptyset,\big{\{}\{i\}\big{\}}_{i\leq n},\big{\{}\{i,j\}\big{\}}_{i<j\leq n}\Big{\}}. Pour tout K𝐾K\in\mathcal{I}, on note alors iKsubscript𝑖𝐾i_{K} l’injection de ΣKsubscriptΣ𝐾\Sigma_{K} dans 2superscript2{\mathds{C}}^{2}.

iK:ΣK2:subscript𝑖𝐾subscriptΣ𝐾superscript2i_{K}:\Sigma_{K}\hookrightarrow{\mathds{C}}^{2}

Comme pour le croisement normal on a la proposition suivante :

Proposition 5.1.

Le champ, 𝔓Σsubscript𝔓Σ\mathfrak{P}_{\Sigma}, des faisceaux pervers relativement à la stratification ΣΣ\Sigma est un champ strictement constructible.

Démonstration.

La démonstration s’appuie sur les mêmes arguments que dans le cas du croisement normal.
La restriction à ΣijsubscriptΣ𝑖𝑗\Sigma_{ij} du champ 𝔓nsubscript𝔓superscript𝑛\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{n}} est constant puisque les strates ΣijsubscriptΣ𝑖𝑗\Sigma_{ij} sont des points. La restriction à ΣsubscriptΣ\Sigma_{\emptyset} est elle aussi constante puisque qu’il s’agit du champ des faisceaux localement constants sur ΣsubscriptΣ\Sigma_{\emptyset}. Considérons maintenant la restriction de 𝔓2subscript𝔓superscript2\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}^{2}} à ΣisubscriptΣ𝑖\Sigma_{i}. On peut supposer sans perte de généralité que Di=×{0}subscript𝐷𝑖0D_{i}={\mathds{C}}\times\{0\} et que la strate ΣisubscriptΣ𝑖\Sigma_{i} est le produit :

Σi=\(jipj)×{0}subscriptΣ𝑖\subscript𝑗𝑖subscript𝑝𝑗0\displaystyle\Sigma_{i}={\mathds{C}}\backslash(\cup_{j\neq i}p_{j})\times\{0\}

(pj,0)=Σijsubscript𝑝𝑗.0subscriptΣ𝑖𝑗(p_{j},0)=\Sigma_{ij}.
Considérons le voisinage Vεsubscript𝑉𝜀V_{\varepsilon} de Disubscript𝐷𝑖D_{i} défini par :

Vε={(z1,z2)|z2<ε}subscript𝑉𝜀conditional-setsubscript𝑧1subscript𝑧2normsubscript𝑧2𝜀V_{\varepsilon}=\big{\{}(z_{1},z_{2})\big{|}\leavevmode\nobreak\ ||z_{2}||<\varepsilon\big{\}}
Lemme 5.2.

Pour ε𝜀\varepsilon assez petit le voisinage Tε=Vε\(Vε(jiDj)T_{\varepsilon}=V_{\varepsilon}\backslash(V_{\varepsilon}\cap(\cup_{j\neq i}D_{j}) est homéomorphe, par un homéophisme stratifié noté hh, au produit :

\(jipj)×\subscript𝑗𝑖subscript𝑝𝑗{\mathds{C}}\backslash(\cup_{j\neq i}p_{j})\times{\mathds{C}}

et la stratification induite est le produit du croisement normal par \(jipj)\subscript𝑗𝑖subscript𝑝𝑗{\mathds{C}}\backslash(\cup_{j\neq i}p_{j}).

On a évidemment l’égalité :

𝔓ΣΣi=(𝔓ΣTε)Σi.evaluated-atsubscript𝔓ΣsubscriptΣ𝑖evaluated-atevaluated-atsubscript𝔓Σsubscript𝑇𝜀subscriptΣ𝑖\mathfrak{P}_{\Sigma}\mid_{\Sigma_{i}}=(\mathfrak{P}_{\Sigma}\mid_{T_{\varepsilon}})\mid_{\Sigma_{i}}.

Or, comme hh est un homéomorphisme stratifié, le champ 𝔓ΣTεevaluated-atsubscript𝔓Σsubscript𝑇𝜀\mathfrak{P}_{\Sigma}\mid_{T_{\varepsilon}} est équivalent au champ h1(𝔓\(jipj))superscript1subscript𝔓\subscript𝑗𝑖subscript𝑝𝑗h^{-1}(\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}\backslash(\cup_{j\neq i}p_{j})})

h1(𝔓\(jipj))𝔓ΣTεsimilar-to-or-equalssuperscript1subscript𝔓\subscript𝑗𝑖subscript𝑝𝑗evaluated-atsubscript𝔓Σsubscript𝑇𝜀h^{-1}(\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}\backslash(\cup_{j\neq i}p_{j})})\simeq\mathfrak{P}_{\Sigma}\mid_{T_{\varepsilon}}

𝔓\(jipj)subscript𝔓\subscript𝑗𝑖subscript𝑝𝑗\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}\backslash(\cup_{j\neq i}p_{j})} est le champ des faisceaux pervers sur \(jipj)×\subscript𝑗𝑖subscript𝑝𝑗{\mathds{C}}\backslash(\cup_{j\neq i}p_{j})\times{\mathds{C}} stratifié par la stratification produit du croisement normal et de \(jipj)\subscript𝑗𝑖subscript𝑝𝑗{\mathds{C}}\backslash(\cup_{j\neq i}p_{j}). Mais, d’après le lemme 3.19, 𝔓\(jipj)subscript𝔓\subscript𝑗𝑖subscript𝑝𝑗\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}\backslash(\cup_{j\neq i}p_{j})} est lui même équivalent au champ p1𝔓superscript𝑝1subscript𝔓p^{-1}\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}}, où 𝔓subscript𝔓\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}} est le champ des faisceaux pervers sur {\mathds{C}}, stratifié par le croisement normal, et p𝑝p est la projection :

p:\(ijpj)×:𝑝\subscript𝑖𝑗subscript𝑝𝑗p:{\mathds{C}}\backslash(\cup_{i\neq j}p_{j})\times{\mathds{C}}\longrightarrow{\mathds{C}}

On a déjà montrer que le champ 𝔓subscript𝔓\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}} était strictement constructible, ainsi d’après le lemme 3.10 le champ p1(𝔓)superscript𝑝1subscript𝔓p^{-1}(\mathfrak{P}_{{\mathds{C}}}) est strictement constructible relativement à la stratification produit. Ce qui démontre que 𝔓ΣΣievaluated-atsubscript𝔓ΣsubscriptΣ𝑖\mathfrak{P}_{\Sigma}\mid_{\Sigma_{i}} est bien un champ constant. ∎

On a aussi :

Lemme 5.3.

Soit ΣKsubscriptΣ𝐾\Sigma_{K} et ΣLsubscriptΣ𝐿\Sigma_{L} 2 strates, K𝐾K et L𝐿L appartiennent à \mathcal{I}, telles que SKS¯Lsubscript𝑆𝐾subscript¯𝑆𝐿S_{K}\subset\overline{S}_{L} (c’est à dire telles que KL𝐿𝐾K\supset L), on note k𝑘k et l𝑙l les cardinaux de respectivement K𝐾K et L𝐿L. Soit Lsubscript𝐿\mathfrak{C}_{L} un champ constant sur SLsubscript𝑆𝐿S_{L} de fibre 𝒞𝒞\mathcal{C}, alors le champ iK1iLLsuperscriptsubscript𝑖𝐾1subscript𝑖𝐿subscript𝐿i_{K}^{-1}i_{L*}\mathfrak{C}_{L} est constant de fibre équivalente à Rep(π1(()lk),𝒞)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑙𝑘𝒞Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{l-k}),\mathcal{C}). Cette catégorie est formée d’objets de 𝒞𝒞\mathcal{C} munis de kl𝑘𝑙k-l automorphismes.

Démonstration.

Localement on est dans le cas du croisement normal, de plus les voisinnages tubulaires des strates sont homéomorphes à des produits de la strate par les boules. On peut ainsi appliquer directement la démonstration du croisement normal. ∎

Comme dans le cas du croisement normal on en déduit la proposition suivante :

Proposition 5.4.

La 222-catégorie des champs strictement constructibles sur 2superscript2{\mathds{C}}^{2}, stratifié par ΣΣ\Sigma est 222-équivalente à la 222-catégorie 𝔖Σssuperscriptsubscript𝔖Σ𝑠\mathfrak{S}_{\Sigma}^{s} dont

  • \bullet

    les objets sont donné par :

    • -

      pour tout K𝐾K\subset\mathcal{I}, une catégorie CKsubscript𝐶𝐾C_{K},

    • -

      pour tout couple (K,L)𝐾𝐿(K,L) de parties de 2superscript2\mathcal{I}^{2} tel que LK𝐿𝐾L\subset K, un foncteur Flk:CKRep(π1(()kl),CL):subscript𝐹𝑙𝑘subscript𝐶𝐾𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑘𝑙subscript𝐶𝐿F_{lk}:C_{K}\rightarrow Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{k-l}),C_{L}),

    • -

      pour tout triplet (K,L,M)𝐾𝐿𝑀(K,L,M) de parties de 3superscript3\mathcal{I}^{3} vérifiant MLK𝑀𝐿𝐾M\subset L\subset K un isomorphisme de foncteurs λKLMsubscript𝜆𝐾𝐿𝑀\lambda_{KLM} :

      CKsubscript𝐶𝐾\textstyle{C_{K}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}FLKsubscript𝐹𝐿𝐾\scriptstyle{F_{LK}}FMKsubscript𝐹𝑀𝐾\scriptstyle{F_{MK}}Rep(π1(()kl),CL)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑘𝑙subscript𝐶𝐿\textstyle{Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{k-l}),C_{L})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Rep(π1(kl),FML)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝐹𝑀𝐿\scriptstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),F_{ML})}  similar-to\scriptstyle{\sim}  Rep(π1(()mk),CM)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑚𝑘subscript𝐶𝑀\textstyle{Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{m-k}),C_{M})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ik1ηlmsubscriptsuperscript𝑖1𝑘subscript𝜂𝑙𝑚\scriptstyle{i^{-1}_{k}\eta_{lm}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }Rep(π1(()kl),Rep(π1(()lm),CM))𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑘𝑙𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑙𝑚subscript𝐶𝑀\textstyle{Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{k-l}),Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{l-m}),C_{M}))}

    tels que, pour tout k>l>m>p𝑘𝑙𝑚𝑝k>l>m>p les deux morphismes que l’on peut définir entre les foncteurs :

    Rep(π1(lk),Rep(π1(mp),Fpm))Rep(π1(lk),Fml)Flk𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑙𝑘𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑚𝑝subscript𝐹𝑝𝑚𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑙𝑘subscript𝐹𝑚𝑙subscript𝐹𝑙𝑘Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*l-k}),Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*m-p}),F_{pm}))\circ Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*l-k}),F_{ml})\circ F_{lk}
     et 
    Rep(π1(km),Fpk)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑚subscript𝐹𝑝𝑘Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-m}),F_{pk})

    soient égaux.

  • \bullet

    pour deux objets ({CK},{FLK},{λKLM})subscript𝐶𝐾subscript𝐹𝐿𝐾subscript𝜆𝐾𝐿𝑀(\{C_{K}\},\{F_{LK}\},\{\lambda_{KLM}\}) et ({CK},{FLK},{λKLM})subscriptsuperscript𝐶𝐾subscriptsuperscript𝐹𝐿𝐾subscriptsuperscript𝜆𝐾𝐿𝑀(\{C^{\prime}_{K}\},\{F^{\prime}_{LK}\},\{\lambda^{\prime}_{KLM}\}) un foncteur est donné par :

    • -

      pour toute strate SKsubscript𝑆𝐾S_{K}, un foncteur FK:CKCK:subscript𝐹𝐾subscript𝐶𝐾subscriptsuperscript𝐶𝐾F_{K}:C_{K}\rightarrow C^{\prime}_{K}

    • -

      pour tout couple de strates (SK,SL)subscript𝑆𝐾subscript𝑆𝐿(S_{K},S_{L}) tel que S¯LSKsubscript𝑆𝐾subscript¯𝑆𝐿\overline{S}_{L}\supset S_{K}, un isomorphisme de foncteur fKLsubscript𝑓𝐾𝐿f_{KL} :

      fKL:FLKFKRep(π1(()kl),FL)FLK:subscript𝑓𝐾𝐿superscriptsimilar-tosubscriptsuperscript𝐹𝐿𝐾subscript𝐹𝐾𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptsuperscript𝑘𝑙subscript𝐹𝐿subscript𝐹𝐿𝐾f_{KL}:F^{\prime}_{LK}\circ F_{K}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}Rep(\pi_{1}(({\mathds{C}}^{*})^{k-l}),F_{L})\circ F_{LK}

      tels que les deux morphismes que l’on peut définir entre les foncteurs :

      Rep(π1(kl),Fml)FlkGk𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙superscriptsubscript𝐹𝑚𝑙subscript𝐹𝑙𝑘subscript𝐺𝑘Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),F_{ml}^{\prime})\circ F_{lk}\circ G_{k}
      et
      Rep(π1(km),Gm)Fmk𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑚subscript𝐺𝑚subscript𝐹𝑚𝑘Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-m}),G_{m})\circ F_{mk}

      soit égaux.

  • \bullet

    Les morphismes entre deux tels foncteurs sont les données pour chaque SKsubscript𝑆𝐾S_{K} d’un morphisme de foncteurs Φk:GkGk:subscriptΦ𝑘subscript𝐺𝑘subscriptsuperscript𝐺𝑘\Phi_{k}:G_{k}\rightarrow G^{\prime}_{k} tels que le diagramme suivant commute :

    FklGksubscriptsuperscript𝐹𝑘𝑙subscript𝐺𝑘\textstyle{F^{\prime}_{kl}\circ G_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}IdΦk𝐼𝑑subscriptΦ𝑘\scriptstyle{Id\bullet\Phi_{k}}gklsubscript𝑔𝑘𝑙\scriptstyle{g_{kl}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }Rep(π1(kl),Gl)Flk𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscript𝐺𝑙subscript𝐹𝑙𝑘\textstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),G_{l})\circ F_{lk}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Rep(π1(kl),Φk)Id𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscriptΦ𝑘𝐼𝑑\scriptstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),\Phi_{k})\bullet Id}FklGksubscriptsuperscript𝐹𝑘𝑙subscriptsuperscript𝐺𝑘\textstyle{F^{\prime}_{kl}\circ G^{\prime}_{k}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}gklsubscriptsuperscript𝑔𝑘𝑙\scriptstyle{g^{\prime}_{kl}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }Rep(π1(kl),Gl)Flk𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1superscriptabsent𝑘𝑙subscriptsuperscript𝐺𝑙subscript𝐹𝑙𝑘\textstyle{Rep(\pi_{1}({\mathds{C}}^{*k-l}),G^{\prime}_{l})\circ F_{lk}}

Comme dans le cas du croisement normal, on définit un champ ΣsubscriptΣ\mathfrak{C}_{\Sigma} équivalent au champ 𝔓Σsubscript𝔓Σ\mathfrak{P}_{\Sigma}. Les données d’un objet de 𝔖Σssuperscriptsubscript𝔖Σ𝑠\mathfrak{S}_{\Sigma}^{s} étant des données locales, et la stratification étant localement le croisement normal, on peut réutiliser les données définies dans le chapitre précédent. On considère alors 𝒞ksubscript𝒞𝑘\mathcal{C}_{k}, FLKsubscript𝐹𝐿𝐾F_{LK} pour (K,L)2𝐾𝐿superscript2(K,L)\in\mathcal{I}^{2} les catégories et foncteurs définis dans le chapitre précédent.

Définition 5.5.

On note ΣsubscriptΣ\mathfrak{C}_{\Sigma} le champ image par QΣssubscriptsuperscript𝑄𝑠ΣQ^{s}_{\Sigma} de l’objet de 𝔖Σssuperscriptsubscript𝔖Σ𝑠\mathfrak{S}_{\Sigma}^{s} défini par la donnée :

  • pour toute strate ΣKsubscriptΣ𝐾\Sigma_{K} de 2superscript2{\mathds{C}}^{2}, de la catégorie 𝒞ksubscript𝒞𝑘\mathcal{C}_{k},

  • pour tout couple de strates, (ΣK,ΣL)subscriptΣ𝐾subscriptΣ𝐿(\Sigma_{K},\Sigma_{L}), telles que ΣLΣ¯KsubscriptΣ𝐿subscript¯Σ𝐾\Sigma_{L}\subset\overline{\Sigma}_{K}, du foncteur FLKsubscript𝐹𝐿𝐾F_{LK},

  • et pour tout triplet de strates (ΣJ,ΣK,ΣL)subscriptΣ𝐽subscriptΣ𝐾subscriptΣ𝐿(\Sigma_{J},\Sigma_{K},\Sigma_{L}) tel que JKL𝐽𝐾𝐿J\subsetneq K\subsetneq L, du morphisme de foncteur Id𝐼𝑑Id.

Théorème 5.6.

Le champ ΣsubscriptΣ\mathfrak{C}_{\Sigma} est équivalent au champ 𝔓Σsubscript𝔓Σ\mathfrak{P}_{\Sigma}.

Démonstration.

Encore une fois, la démonstration de ce théorème étant locale on peut tout à fait appliquer la preuve du cas à croisement normal. ∎

Considérons la catégorie R(cΣ)𝑅subscript𝑐ΣR(c_{\Sigma}) des représentations du carquois cΣsubscript𝑐Σc_{\Sigma}. Les objets de cette catégorie sont des familles

{{EK}K,{uKl,vKl}(K,Kl)2}subscriptsubscript𝐸𝐾𝐾subscriptsubscript𝑢𝐾𝑙subscript𝑣𝐾𝑙𝐾𝐾𝑙superscript2\Big{\{}\{E_{K}\}_{K\in\mathcal{I}},\{u_{Kl},v_{Kl}\}_{(K,K\cup l)\in\mathcal{I}^{2}}\Big{\}}

EKsubscript𝐸𝐾E_{K} est un espace vectoriel, et uKlsubscript𝑢𝐾𝑙u_{Kl} et vKlsubscript𝑣𝐾𝑙v_{Kl} sont des applications linéaires :

uKl:EKEKlvKl:EKlEK:subscript𝑢𝐾𝑙absentsubscript𝐸𝐾subscript𝐸𝐾𝑙:subscript𝑣𝐾𝑙absentsubscript𝐸𝐾𝑙subscript𝐸𝐾\begin{array}[]{cccc}u_{Kl}:&E_{K}&\longrightarrow&E_{K\cup l}\\ v_{Kl}:&E_{K\cup l}&\longrightarrow&E_{K}\\ \end{array}
Définition 5.7.

On note 𝒞Σsubscript𝒞Σ\mathcal{C}_{\Sigma} la sous catégorie pleine de la catégorie des représentations du carquois R(cΣ)𝑅subscript𝑐ΣR(c_{\Sigma}) dont les objets

{{EK}K,{uKl,vKl}}subscriptsubscript𝐸𝐾𝐾subscript𝑢𝐾𝑙subscript𝑣𝐾𝑙\Big{\{}\{E_{K}\}_{K\in\mathcal{I}},\{u_{Kl},v_{Kl}\}\Big{\}}

vérifient les conditions :

  • (i)

    pour tout couple (K{p},K)𝐾𝑝𝐾(K\cup\{p\},K) appartenant à 2superscript2\mathcal{I}^{2} l’application linéaire :

    MIp=vIpuIp+Idsubscript𝑀𝐼𝑝subscript𝑣𝐼𝑝subscript𝑢𝐼𝑝𝐼𝑑M_{Ip}=v_{Ip}u_{Ip}+Id

    soit inversible,

  • (ii)

    pour tout couple (i,j){1,,n}2𝑖𝑗superscript1𝑛2(i,j)\in\{1,\ldots,n\}^{2} on ait :

    u{i}jui=u{j}iuj,viv{i}j=vjv{j}i,v{i}ju{j}i=uivj,formulae-sequencesubscript𝑢𝑖𝑗subscript𝑢𝑖subscript𝑢𝑗𝑖subscript𝑢𝑗formulae-sequencesubscript𝑣𝑖subscript𝑣𝑖𝑗subscript𝑣𝑗subscript𝑣𝑗𝑖subscript𝑣𝑖𝑗subscript𝑢𝑗𝑖subscript𝑢𝑖subscript𝑣𝑗u_{\{i\}j}u_{\emptyset i}=u_{\{j\}i}u_{\emptyset j},\leavevmode\nobreak\ v_{\emptyset i}v_{\{i\}j}=v_{\emptyset j}v_{\{j\}i},\leavevmode\nobreak\ v_{\{i\}j}u_{\{j\}i}=u_{\emptyset i}v_{\emptyset j},
  • (iii)

    pour i{1,,n}𝑖1𝑛i\in\{1,\ldots,n\} les applications linéaires Misubscript𝑀𝑖M_{\emptyset i} commutent.

L’étude de la catégorie des sections globales de ce champ nous permet de démontrer le théorème suivant :

Théorème 5.8.

La catégorie 𝒫ervΣ𝒫𝑒𝑟subscript𝑣Σ\mathcal{P}erv_{\Sigma} des faisceaux pervers sur 2superscript2{\mathds{C}}^{2} stratifié par ΣΣ\Sigma est équivalente à la catégorie 𝒞Σsubscript𝒞Σ\mathcal{C}_{\Sigma}.

Démonstration.

D’après le théorème 5.6, il suffit de démontrer que la catégorie des sections globales de ΣsubscriptΣ\mathfrak{C}_{\Sigma} est équivalente à 𝒞Σsubscript𝒞Σ\mathcal{C}_{\Sigma}. Les objets de la catégorie des sections globales de ΣsubscriptΣ\mathfrak{C}_{\Sigma} sont les familles

{{PK}K,{ωKL}(K,L)2},subscriptsubscript𝑃𝐾𝐾subscriptsubscript𝜔𝐾𝐿𝐾𝐿superscript2\Big{\{}\{P_{K}\}_{K\in\mathcal{I}},\{\omega_{KL}\}_{(K,L)\in\mathcal{I}^{2}}\Big{\}},

où les PKsubscript𝑃𝐾P_{K} sont des objets de Rep(π1(ΣK),𝒞k)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscriptΣ𝐾subscript𝒞𝑘Rep(\pi_{1}(\Sigma_{K}),\mathcal{C}_{k}), et les ωKLsubscript𝜔𝐾𝐿\omega_{KL} sont des isomorphismes :

ωKL:iKFLK(PK)iKηKL(PL):subscript𝜔𝐾𝐿superscriptsimilar-tosubscript𝑖𝐾subscript𝐹𝐿𝐾subscript𝑃𝐾subscript𝑖𝐾subscript𝜂𝐾𝐿subscript𝑃𝐿\omega_{KL}:i_{K*}F_{LK}(P_{K})\buildrel\sim\over{\longrightarrow}i_{K*}\eta_{KL}(P_{L})

qui vérifient des relations de compatibilité. Pour pouvoir expliciter cette catégorie nous avons donc besoin de connaître la topologie de chaque strate. On doit aussi expliciter les sections globales des foncteurs naturels iKηKLsubscript𝑖𝐾subscript𝜂𝐾𝐿i_{K*}\eta_{KL}.
Les strates ΣijsubscriptΣ𝑖𝑗\Sigma_{ij} sont des points. Ainsi Rep(π1(Σij),𝒞2)=𝒞2𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscriptΣ𝑖𝑗subscript𝒞2subscript𝒞2Rep(\pi_{1}(\Sigma_{ij}),\mathcal{C}_{2})=\mathcal{C}_{2}.
Les strates ΣisubscriptΣ𝑖\Sigma_{i} sont isomorphes à {\mathds{C}} privé de n1𝑛1n-1 points. Pour chacune d’entre elle on fixe un point base et pour tout ji𝑗𝑖j\neq i un lacet γijsubscript𝛾𝑖𝑗\gamma_{ij} contournant ΣijsubscriptΣ𝑖𝑗\Sigma_{ij}. La famille (γij)jisubscriptsubscript𝛾𝑖𝑗𝑗𝑖(\gamma_{ij})_{j\neq i} est un système de générateurs du groupe fondamental de ΣisubscriptΣ𝑖\Sigma_{i}. Les objets de la catégorie Rep(π1(Σi),𝒞1)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscriptΣ𝑖subscript𝒞1Rep(\pi_{1}(\Sigma_{i}),\mathcal{C}_{1}) sont donc des objets de 𝒞2subscript𝒞2\mathcal{C}_{2} munis de n1𝑛1n-1 automorphismes. Si P𝑃P est un objet de 𝒞1subscript𝒞1\mathcal{C}_{1} :

P=EuF,v𝑃𝐸𝑢𝐹𝑣P=\lx@xy@svg{\hbox{\raise 0.0pt\hbox{\kern 6.97916pt\hbox{\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\hbox{\vtop{\kern 0.0pt\offinterlineskip\halign{\entry@#!@&&\entry@@#!@\cr&\crcr}}}\ignorespaces{\hbox{\kern-6.97916pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{E\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 14.63528pt\raise 10.50694pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.50694pt\hbox{$\scriptstyle{u}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 30.98306pt\raise 3.99802pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}{\hbox{\kern 30.97916pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{F\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces,}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 14.81679pt\raise-10.50694pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-1.50694pt\hbox{$\scriptstyle{v}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 5.75363pt\raise-3.00064pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces}}}}\ignorespaces

un automorphisme de P𝑃P est donné par deux endomorphismes M:EE:𝑀𝐸𝐸M:E\rightarrow E et N:FF:𝑁𝐹𝐹N:F\rightarrow F qui commutent aux applications u𝑢u et v𝑣v. On note Mijsubscript𝑀𝑖𝑗M_{ij} et Nijsubscript𝑁𝑖𝑗N_{ij} les endomorphismes associés aux lacets γijsubscript𝛾𝑖𝑗\gamma_{ij}.
Pour la strate ΣsubscriptΣ\Sigma_{\emptyset} on a le théorème suivant :

Théorème 5.9.

Soient 𝒜𝒜\mathcal{A} un arrangement d’hyperplans dans 2superscript2{\mathds{C}}^{2}, p𝑝p un point base du complémentaire de 𝒜𝒜\mathcal{A} dans 2superscript2{\mathds{C}}^{2} et {γi}insubscriptsubscript𝛾𝑖𝑖𝑛\{\gamma_{i}\}_{i\leq n} une famille de lacets contournant chaque droite de l’arrangement, alors le groupe fondamental du complémentaire de 𝒜𝒜\mathcal{A} est le groupe commutatif engendré par la famille {γi}insubscriptsubscript𝛾𝑖𝑖𝑛\{\gamma_{i}\}_{i\leq n}.

Démonstration.

Voir [24] chapitre 3 section 2. ∎

Fixons donc un point base et pour tout in𝑖𝑛i\leq n un lacet γisubscript𝛾𝑖\gamma_{i} contournant la droite Disubscript𝐷𝑖D_{i}. Les objets de Rep(π1(Σ),Ev)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscriptΣ𝐸𝑣Rep(\pi_{1}(\Sigma_{\emptyset}),Ev) sont donc des espaces vectoriels munis de n𝑛n endomorphismes qui commutent. Comme ci-dessus, on note Misubscript𝑀𝑖M_{i} les endomorphismes associés aux lacets γisubscript𝛾𝑖\gamma_{i}.

Considérons maintenant les foncteurs naturels d’adjonctions.

Lemme 5.10.

Pour tout kn𝑘𝑛k\leq n, la section globale du foncteur d’adjonction ηjsubscript𝜂𝑗\eta_{j\emptyset} :

Γ(2,iηj):Γ(2,i)Γ(2,ijij1i):Γsuperscript2subscript𝑖subscript𝜂𝑗absentΓsuperscript2subscript𝑖subscriptΓsuperscript2subscript𝑖𝑗superscriptsubscript𝑖𝑗1subscript𝑖subscriptmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression\begin{array}[]{ccccccc}\Gamma({\mathds{C}}^{2},i_{\emptyset*}\eta_{j\emptyset}):&\Gamma({\mathds{C}}^{2},i_{\emptyset*}\mathfrak{C}_{\emptyset})&\longrightarrow&\Gamma({\mathds{C}}^{2},i_{j*}i_{j}^{-1}i_{\emptyset*}\mathfrak{C}_{\emptyset})\\ \end{array}

est naturellement isommorphe, pour ε𝜀\varepsilon assez petit, au foncteur suivant :

Γ(Σ,)Γ(TεΣ,){E,{Mi}in}{E,{Mi}in}ΓsubscriptΣsubscriptΓsubscript𝑇𝜀subscriptΣsubscriptmissing-subexpression𝐸subscriptsubscript𝑀𝑖𝑖𝑛𝐸subscriptsubscript𝑀𝑖𝑖𝑛missing-subexpression\begin{array}[]{cccc}\Gamma(\Sigma_{\emptyset},\mathfrak{C}_{\emptyset})&\longrightarrow&\Gamma(T_{\varepsilon}\cap\Sigma_{\emptyset},\mathfrak{C}_{\emptyset})\\ \Big{\{}E,\{M_{\emptyset i}\}_{i\leq n}\Big{\}}&\longmapsto&\Big{\{}E,\{M_{\emptyset i}\}_{i\leq n}\Big{\}}\end{array}

Tεsubscript𝑇𝜀T_{\varepsilon} est un voisinage tubulaire de ΣjsubscriptΣ𝑗\Sigma_{j}.
Pour j<kn𝑗𝑘𝑛j<k\leq n, la section globale du foncteur naturel ijη{jk}{j}subscript𝑖𝑗subscript𝜂𝑗𝑘𝑗i_{j*}\eta_{\{jk\}\{j\}} est naturellement isomorphe au suivant :

Γ(2,ij1)Γ(2,ijkijk1ij1){P,{Mjl,Njl}lj}{P,Mjk,Njk}Γsuperscript2subscript𝑖𝑗subscript1Γsuperscript2subscript𝑖𝑗𝑘superscriptsubscript𝑖𝑗𝑘1subscript𝑖𝑗subscript1missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression𝑃subscriptsubscript𝑀𝑗𝑙subscript𝑁𝑗𝑙𝑙𝑗𝑃subscript𝑀𝑗𝑘subscript𝑁𝑗𝑘missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression\begin{array}[]{ccccccc}\Gamma({\mathds{C}}^{2},i_{j*}\mathfrak{C}_{1})&\longrightarrow&\Gamma({\mathds{C}}^{2},i_{jk*}i_{jk}^{-1}i_{j*}\mathfrak{C}_{1})\\ \Big{\{}P,\{M_{jl},N_{jl}\}_{l\neq j}\Big{\}}&\longmapsto&\Big{\{}P,M_{jk},N_{jk}\Big{\}}\end{array}
Démonstration.

Montrons la première assertion. On peut supposer sans perte de généralité que Dj=×{0}subscript𝐷𝑗0D_{j}={\mathds{C}}\times\{0\}. Par définition des 222-foncteurs isubscript𝑖i_{\emptyset*} et ijsubscript𝑖𝑗i_{j*} le foncteur naturel ηjsubscript𝜂𝑗\eta_{j\emptyset} est le foncteur naturel :

ηj:Γ(Σ,)Γ(Σj,i):subscript𝜂𝑗ΓsubscriptΣsubscriptΓsubscriptΣ𝑗subscript𝑖subscript\eta_{j\emptyset}:\Gamma(\Sigma_{\emptyset},\mathfrak{C}_{\emptyset})\longrightarrow\Gamma(\Sigma_{j},i_{\emptyset*}\mathfrak{C}_{\emptyset})

Ce morphisme se factorise par la 222-limite :

2limUΣjΓ(U,i)2subscriptinjective-limitsubscriptΣ𝑗𝑈Γ𝑈subscript𝑖subscript\displaystyle 2\varinjlim_{U\supset\Sigma_{j}}\Gamma(U,i_{\emptyset*}\mathfrak{C}_{\emptyset})

Or d’après la proposition 1.27, le foncteur naturel :

2limUΣjΓ(U,i)Γ(Σj,i)2subscriptinjective-limitsubscriptΣ𝑗𝑈Γ𝑈subscript𝑖subscriptΓsubscriptΣ𝑗subscript𝑖subscript\displaystyle 2\varinjlim_{U\supset\Sigma_{j}}\Gamma(U,i_{\emptyset*}\mathfrak{C}_{\emptyset})\longrightarrow\Gamma(\Sigma_{j},i_{\emptyset}\mathfrak{C}_{\emptyset})

est une équivalence. De plus les voisinages tubulaires de ΣjsubscriptΣ𝑗\Sigma_{j} forment une base de voisinage de ΣjsubscriptΣ𝑗\Sigma_{j} et, pour tout ε𝜀\varepsilon, les voisinages Tεsubscript𝑇𝜀T_{\varepsilon} sont homotopiquement équivalents, par une équivalence stratifiée. Ainsi la 222-limite est constante et, pour ε𝜀\varepsilon assez petit, le foncteur naturel est une équivalence :

Γ(Tε,i)2limUΣjΓ(U,i)Γsubscript𝑇𝜀subscript𝑖subscript2subscriptinjective-limitsubscriptΣ𝑗𝑈Γ𝑈subscript𝑖subscript\Gamma(T_{\varepsilon},i_{\emptyset}\mathfrak{C}_{\emptyset})\longrightarrow 2\varinjlim_{U\supset\Sigma_{j}}\Gamma(U,i_{\emptyset*}\mathfrak{C}_{\emptyset})

et par définition du foncteur isubscript𝑖i_{\emptyset}, on a l’égalité :

Γ(Tε,i)=Γ(TεΣ,)Γsubscript𝑇𝜀subscript𝑖subscriptΓsubscript𝑇𝜀subscriptΣsubscript\Gamma(T_{\varepsilon},i_{\emptyset*}\mathfrak{C}_{\emptyset})=\Gamma(T_{\varepsilon}\cap\Sigma_{\emptyset},\mathfrak{C}_{\emptyset})

Ainsi, nous avons l’isomorphisme suivant :

Γ(Σ,)ΓsubscriptΣsubscript\textstyle{\Gamma(\Sigma_{\emptyset},\mathfrak{C}_{\emptyset})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Γ(Σj,i)ΓsubscriptΣ𝑗subscript𝑖subscript\textstyle{\Gamma(\Sigma_{j},i_{\emptyset*}\mathfrak{C}_{\emptyset})}  similar-to\scriptstyle{\sim}Γ(Σ,)ΓsubscriptΣsubscript\textstyle{\Gamma(\Sigma_{\emptyset},\mathfrak{C}_{\emptyset})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Id𝐼𝑑\scriptstyle{Id}Γ(TεΣ,)Γsubscript𝑇𝜀subscriptΣsubscript\textstyle{\displaystyle\Gamma(T_{\varepsilon}\cap\Sigma_{\emptyset},\mathfrak{C}_{\emptyset})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}

où le foncteur du bas est le foncteur de restriction. Or d’après le lemme 5.2, TεΣsubscript𝑇𝜀subscriptΣT_{\varepsilon}\cap\Sigma_{\emptyset} est homéomorphe au produit \(pk)×\subscript𝑝𝑘superscript{\mathds{C}}\backslash(\cup p_{k})\times{\mathds{C}}^{*}, ainsi les objets de Γ(TεΣ,)Γsubscript𝑇𝜀subscriptΣsubscript\Gamma(T_{\varepsilon}\cap\Sigma_{\emptyset},\mathfrak{C}_{\emptyset}) sont des espaces vectoriels munis de n1𝑛1n-1 automorphismes et le foncteur de restriction est bien le foncteur décrit dans le lemme.
Considérons maintenant le foncteur suivant :

Γ(Σj,1)Γ(2,ijkijk1ij1)ΓsubscriptΣ𝑗subscript1Γsuperscript2subscript𝑖𝑗𝑘superscriptsubscript𝑖𝑗𝑘1subscript𝑖𝑗subscript1\Gamma(\Sigma_{j},\mathfrak{C}_{1})\longrightarrow\Gamma({\mathds{C}}^{2},i_{jk*}i_{jk}^{-1}i_{j*}\mathfrak{C}_{1})

Par un raisonnement analogue au précédent on montre qu’il existe un isomorphisme :

Γ(Σj,1)ΓsubscriptΣ𝑗subscript1\textstyle{\Gamma(\Sigma_{j},\mathfrak{C}_{1})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Γ(Σjk,ijk1ij1)ΓsubscriptΣ𝑗𝑘superscriptsubscript𝑖𝑗𝑘1subscript𝑖𝑗subscript1\textstyle{\Gamma(\Sigma_{jk},i_{jk}^{-1}i_{j*}\mathfrak{C}_{1})}  similar-to\scriptstyle{\sim}Γ(2,ij1)Γsuperscript2subscript𝑖𝑗subscript1\textstyle{\Gamma({\mathds{C}}^{2},i_{j*}\mathfrak{C}_{1})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Id𝐼𝑑\scriptstyle{Id}Γ(TεjkΣj,1)Γsuperscriptsubscript𝑇𝜀𝑗𝑘subscriptΣ𝑗subscript1\textstyle{\displaystyle\Gamma(T_{\varepsilon}^{jk}\cap\Sigma_{j},\mathfrak{C}_{1})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}

où le foncteur du bas est la restriction. On retrouve bien le foncteur annoncé. ∎

Un objet de 𝒞Σsubscript𝒞Σ\mathcal{C}_{\Sigma} est donc donné par :

  • un espace vectoriel E𝐸E muni de n𝑛n endomorphismes notés M1,,Mnsubscript𝑀1subscript𝑀𝑛M_{1},\ldots,M_{n} qui commutent,

  • pour tout in𝑖𝑛i\leq n, un objet de 𝒞1subscript𝒞1\mathcal{C}_{1} :

    Pi=EiuiFivisubscript𝑃𝑖subscript𝐸𝑖subscript𝑢𝑖subscript𝐹𝑖subscript𝑣𝑖P_{i}=\lx@xy@svg{\hbox{\raise 0.0pt\hbox{\kern 7.94379pt\hbox{\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\hbox{\vtop{\kern 0.0pt\offinterlineskip\halign{\entry@#!@&&\entry@@#!@\cr&\crcr}}}\ignorespaces{\hbox{\kern-7.94379pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{E_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 14.21646pt\raise 11.16647pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-0.84743pt\hbox{$\scriptstyle{u_{i}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 31.944pt\raise 3.80754pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}{\hbox{\kern 31.94379pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{F_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces{}{}{}{{}{}}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\kern 14.39796pt\raise-11.16646pt\hbox{{}\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise-0.84743pt\hbox{$\scriptstyle{v_{i}}$}}}\kern 3.0pt}}}}}}\ignorespaces{}{}{}{{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}{}}{\hbox{\kern 7.94232pt\raise-3.83228pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\lx@xy@tip{1}\lx@xy@tip{-1}}}}}}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{}{{}}{{}{}{}\lx@xy@spline@}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{{}{}{{}}{{}{}{}}{}}}}\ignorespaces{}\ignorespaces}}}}\ignorespaces

    avec n1𝑛1n-1 automorphismes, c’est-à-dire n1𝑛1n-1 couples d’automorphismes notés (Mij,Nij)jisubscriptsubscript𝑀𝑖𝑗subscript𝑁𝑖𝑗𝑗𝑖(M_{ij},N_{ij})_{j\neq i} :

    Mij:EiEiNij:FiFi,:subscript𝑀𝑖𝑗absentsubscript𝐸𝑖superscriptsimilar-tosubscript𝐸𝑖missing-subexpressionmissing-subexpression:subscript𝑁𝑖𝑗absentsubscript𝐹𝑖superscriptsimilar-tosubscript𝐹𝑖missing-subexpressionmissing-subexpression\begin{array}[]{cccccc}M_{ij}:&E_{i}&\buildrel\sim\over{\longrightarrow}&E_{i}\\ N_{ij}:&F_{i}&\buildrel\sim\over{\longrightarrow}&F_{i},\end{array}

    rappelons que viui+Id=Miisubscript𝑣𝑖subscript𝑢𝑖𝐼𝑑subscript𝑀𝑖𝑖v_{i}\circ u_{i}+Id=M_{ii} est inversible,

  • pour tout ensemble {i,j}𝑖𝑗\{i,j\}\in\mathcal{I} un objet de 𝒞2subscript𝒞2\mathcal{C}_{2} :

    Fijisuperscriptsubscript𝐹𝑖𝑗𝑖\textstyle{F_{ij}^{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}wijisubscript𝑤𝑖𝑗𝑖\scriptstyle{w_{iji}}vijisubscript𝑣𝑖𝑗𝑖\scriptstyle{v_{iji}}Gijsubscript𝐺𝑖𝑗\textstyle{G_{ij}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}tijjsubscript𝑡𝑖𝑗𝑗\scriptstyle{t_{ijj}}tijisubscript𝑡𝑖𝑗𝑖\scriptstyle{t_{iji}}Eijsubscript𝐸𝑖𝑗\textstyle{E_{ij}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}uijjsubscript𝑢𝑖𝑗𝑗\scriptstyle{u_{ijj}}uijisubscript𝑢𝑖𝑗𝑖\scriptstyle{u_{iji}}Fijjsuperscriptsubscript𝐹𝑖𝑗𝑗\textstyle{F_{ij}^{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}wijjsubscript𝑤𝑖𝑗𝑗\scriptstyle{w_{ijj}}vijjsubscript𝑣𝑖𝑗𝑗\scriptstyle{v_{ijj}}

    rappelons que selon la définition de la catégorie 𝒞2subscript𝒞2\mathcal{C}_{2} les applications linéaires suivantes :

    vijkuijk+Id=Mijktijkwijk+Id=Nijkformulae-sequencesubscript𝑣𝑖𝑗𝑘subscript𝑢𝑖𝑗𝑘𝐼𝑑subscript𝑀𝑖𝑗𝑘subscript𝑡𝑖𝑗𝑘subscript𝑤𝑖𝑗𝑘𝐼𝑑subscript𝑁𝑖𝑗𝑘v_{ijk}\circ u_{ijk}+Id=M_{ijk}\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ t_{ijk}\circ w_{ijk}+Id=N_{ijk}

    sont inversibles.

  • pour tout in𝑖𝑛i\leq n une application linéaire inversible δi:EEi:subscript𝛿𝑖superscriptsimilar-to𝐸subscript𝐸𝑖\delta_{i}:E\buildrel\sim\over{\rightarrow}E_{i} vérifiant pour tout jn𝑗𝑛j\leq n :

    (5.1) δi1Mijδi=Mi1superscriptsubscript𝛿𝑖1subscript𝑀𝑖𝑗subscript𝛿𝑖superscriptsubscript𝑀𝑖1\delta_{i}^{-1}M_{ij}\delta_{i}=M_{i}^{-1}
  • pour tout couple {i,j}𝑖𝑗\{i,j\}\in\mathcal{I}, trois applications linéaires inversibles :

    αij:EiEijβij:FiFijiγij:EEij:subscript𝛼𝑖𝑗absentsubscript𝐸𝑖superscriptsimilar-tosubscript𝐸𝑖𝑗:subscript𝛽𝑖𝑗absentsubscript𝐹𝑖superscriptsimilar-tosubscriptsuperscript𝐹𝑖𝑖𝑗:subscript𝛾𝑖𝑗absent𝐸superscriptsimilar-tosubscript𝐸𝑖𝑗\begin{array}[]{cccc}\alpha_{ij}:&E_{i}&\buildrel\sim\over{\longrightarrow}&E_{ij}\\ \beta_{ij}:&F_{i}&\buildrel\sim\over{\longrightarrow}&F^{i}_{ij}\\ \gamma_{ij}:&E&\buildrel\sim\over{\longrightarrow}&E_{ij}\\ \end{array}

    qui vérifient les conditions suivantes pour k=i𝑘𝑖k=i ou k=j𝑘𝑗k=j :

    (5.2) αij1Mijkαij=Mik,βij1Nijkβij=Nik,γij1Mijkγij=Mk,superscriptsubscript𝛼𝑖𝑗1subscript𝑀𝑖𝑗𝑘subscript𝛼𝑖𝑗subscript𝑀𝑖𝑘superscriptsubscript𝛽𝑖𝑗1subscript𝑁𝑖𝑗𝑘subscript𝛽𝑖𝑗subscript𝑁𝑖𝑘superscriptsubscript𝛾𝑖𝑗1subscript𝑀𝑖𝑗𝑘subscript𝛾𝑖𝑗subscript𝑀𝑘\begin{array}[]{ccc}\alpha_{ij}^{-1}M_{ijk}\alpha_{ij}=M_{ik},&\beta_{ij}^{-1}N_{ijk}\beta_{ij}=N_{ik},&\gamma_{ij}^{-1}M_{ijk}\gamma_{ij}=M_{k},\end{array}

    les relations de commutations des isomorphismes de foncteurs donnent la relation :

    αijδi=γij.subscript𝛼𝑖𝑗subscript𝛿𝑖subscript𝛾𝑖𝑗\alpha_{ij}\circ\delta_{i}=\gamma_{ij}.

On note ΔΔ\Delta le foncteur de la catégorie des sections globales dans la catégorie 𝒞Σsubscript𝒞Σ\mathcal{C}_{\Sigma} :

Δ:Γ(2,Σ)𝒞Σ:ΔΓsuperscript2subscriptΣsubscript𝒞Σ\Delta:\Gamma({\mathds{C}}^{2},{\mathds{C}}_{\Sigma})\longrightarrow\mathcal{C}_{\Sigma}

qui à un objet tel que nous l’avons décrit associe la famille :

{E,{E{i}}in,{G{i,j}}{i,j},{ui,vi}in,{uij,vij}}𝐸subscriptsubscript𝐸𝑖𝑖𝑛subscriptsubscript𝐺𝑖𝑗𝑖𝑗subscriptsubscriptsuperscript𝑢𝑖subscriptsuperscript𝑣𝑖𝑖𝑛subscript𝑢𝑖𝑗subscript𝑣𝑖𝑗\Big{\{}E,\{E_{\{i\}}\}_{i\leq n},\{G_{\{i,j\}}\}_{\{i,j\}\in\mathcal{I}},\{u^{\prime}_{i},v^{\prime}_{i}\}_{i\leq n},\{u_{ij},v_{ij}\}\Big{\}}

où les applications linéaires uisubscriptsuperscript𝑢𝑖u^{\prime}_{i}, visubscriptsuperscript𝑣𝑖v^{\prime}_{i}, uijsubscript𝑢𝑖𝑗u_{ij} et vijsubscript𝑣𝑖𝑗v_{ij} sont définies par :

ui=uiδivi=δi1viuij=wijiβijvij=βij1tijisi i<juij=wijjβijvij=βij1tijjsi i>jsubscriptsuperscript𝑢𝑖subscript𝑢𝑖subscript𝛿𝑖subscriptsuperscript𝑣𝑖superscriptsubscript𝛿𝑖1subscript𝑣𝑖missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsubscript𝑢𝑖𝑗subscript𝑤𝑖𝑗𝑖subscript𝛽𝑖𝑗subscript𝑣𝑖𝑗superscriptsubscript𝛽𝑖𝑗1subscript𝑡𝑖𝑗𝑖si i<jmissing-subexpressionmissing-subexpressionsubscript𝑢𝑖𝑗subscript𝑤𝑖𝑗𝑗subscript𝛽𝑖𝑗subscript𝑣𝑖𝑗superscriptsubscript𝛽𝑖𝑗1subscript𝑡𝑖𝑗𝑗si i>jmissing-subexpressionmissing-subexpression\begin{array}[]{llccc}u^{\prime}_{i}=u_{i}\circ\delta_{i}&v^{\prime}_{i}=\delta_{i}^{-1}\circ v_{i}\\ u_{ij}=w_{iji}\circ\beta_{ij}&v_{ij}=\beta_{ij}^{-1}\circ t_{iji}&\text{si $i<j$}\\ u_{ij}=w_{ijj}\circ\beta_{ij}&v_{ij}=\beta_{ij}^{-1}\circ t_{ijj}&\text{si $i>j$}\\ \end{array}

Cette famille est bien un objet de 𝒞Σsubscript𝒞Σ\mathcal{C}_{\Sigma}. En effet les conditions (i)𝑖(i) et (ii)𝑖𝑖(ii) de la définition de 𝒞Σsubscript𝒞Σ\mathcal{C}_{\Sigma} sont vérifiées par définitions des catégories 𝒞1subscript𝒞1\mathcal{C}_{1} et 𝒞2subscript𝒞2\mathcal{C}_{2}. Quant à la conditions (iii)𝑖𝑖𝑖(iii), elle est donnée par les relations (5.1) et (5.2) et par la commutation des Misubscript𝑀𝑖M_{i}.
Définissons un foncteur ΛΛ\Lambda quasi-inverse de ΔΔ\Delta. Ce foncteur associe à un objet {{EK}K,{uKl,vKl}}subscriptsubscript𝐸𝐾𝐾subscript𝑢𝐾𝑙subscript𝑣𝐾𝑙\Big{\{}\{E_{K}\}_{K\in\mathcal{I}},\{u_{Kl},v_{Kl}\}\Big{\}} de 𝒞Σsubscript𝒞Σ\mathcal{C}_{\Sigma} l’objet défini par :

  • pour la strate ΣsubscriptΣ\Sigma_{\emptyset}, l’espace vectoriel E𝐸E et des n𝑛n automorphismes Mi=viui+Idsubscript𝑀𝑖subscript𝑣𝑖subscript𝑢𝑖𝐼𝑑M_{\emptyset i}=v_{i}u_{i}+Id,

  • pour la strate ΣisubscriptΣ𝑖\Sigma_{i} de l’objet de 𝒞1subscript𝒞1\mathcal{C}_{1} :

    E𝐸\textstyle{E\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}uisubscript𝑢𝑖\scriptstyle{u_{i}}Fisubscript𝐹𝑖\textstyle{F_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}visubscript𝑣𝑖\scriptstyle{v_{i}}

    munis pour des n1𝑛1n-1 endomorphismes Mjsubscript𝑀𝑗M_{\emptyset j} de E𝐸E, avec in𝑖𝑛i\leq n, et des n1𝑛1n-1 endomorphismes de Fisubscript𝐹𝑖F_{i}, M{i}j=vijuij+Idsubscript𝑀𝑖𝑗subscript𝑣𝑖𝑗subscript𝑢𝑖𝑗𝐼𝑑M_{\{i\}j}=v_{ij}u_{ij}+Id, avec in𝑖𝑛i\leq n.

  • pour la strates ΣijsubscriptΣ𝑖𝑗\Sigma_{ij}, l’objet de 𝒞2subscript𝒞2\mathcal{C}_{2} :

    Fisubscript𝐹𝑖\textstyle{F_{i}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}uijsubscript𝑢𝑖𝑗\scriptstyle{u_{ij}}visubscript𝑣𝑖\scriptstyle{v_{i}}Gijsubscript𝐺𝑖𝑗\textstyle{G_{ij}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}vjisubscript𝑣𝑗𝑖\scriptstyle{v_{ji}}vijsubscript𝑣𝑖𝑗\scriptstyle{v_{ij}}E𝐸\textstyle{E\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ujsubscript𝑢𝑗\scriptstyle{u_{j}}uisubscript𝑢𝑖\scriptstyle{u_{i}}Fjsubscript𝐹𝑗\textstyle{F_{j}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ujisubscript𝑢𝑗𝑖\scriptstyle{u_{ji}}vjsubscript𝑣𝑗\scriptstyle{v_{j}}
  • et enfin pour toutes les strates par l’identité.

La composée ΔΛΔΛ\Delta\circ\Lambda est l’identité de la catégorie 𝒞Σsubscript𝒞Σ\mathcal{C}_{\Sigma}.
Si maintenant P𝑃P est un objet de la catégorie Γ(2,Σ)Γsuperscript2subscriptΣ\Gamma({\mathds{C}}^{2},\mathfrak{C}_{\Sigma}) avec les mêmes notations que ci-dessus, alors les isomorphismes δisubscript𝛿𝑖\delta_{i}, αijsubscript𝛼𝑖𝑗\alpha_{ij}, βijsubscript𝛽𝑖𝑗\beta_{ij} et γijsubscript𝛾𝑖𝑗\gamma_{ij} forment un isomorphisme entre P𝑃P et ΛΔ(P)ΛΔ𝑃\Lambda\Delta(P). ∎

Chapitre 6 Applications aux variétés toriques lisses

Soit ΣΣ\Sigma un éventail régulier et XΣsubscript𝑋ΣX_{\Sigma} la variété torique associée. Le but de ce chapitre est de définir un champ sur XΣsubscript𝑋ΣX_{\Sigma} strictement constructible relativement à la stratification donnée par l’action du tore équivalent au champ des faisceaux pervers sur XΣsubscript𝑋ΣX_{\Sigma} relativement à la même stratification. Cette construction se basera sur le chapitre précédent et sur le lemme 1.26. En étudiant les sections globales de ce champ nous donnerons alors une sous-catégorie pleine de représentations de carquois équivalente à la catégorie des faisceaux pervers sur XΣsubscript𝑋ΣX_{\Sigma} stratifiée par l’action du tore.

6.1. Rappel sur les variétés toriques

Dans ce paragraphe nous donnons quelques définitions concernant les variétés toriques. Pour les démonstrations le lecteur pourra se reporter à [17] [6] ou à [5].

6.1.1. Cônes et variété torique affine

Soient V𝑉V un {\mathds{R}}-espace vectoriel et NV𝑁𝑉N\subset V un réseau, on note Vsuperscript𝑉V^{*} le dual de V𝑉V et M=Hom(N,)𝑀𝐻𝑜𝑚𝑁M=Hom(N,{\mathds{Z}}) le dual de N𝑁N, en pratique on prendra toujours N=n𝑁superscript𝑛N={\mathds{Z}}^{n}.

Définition 6.1.

Un cône convexe polyédral σ𝜎\sigma est un ensemble :

{λ1v1++λsvsVλi>0}conditional-setsubscript𝜆1subscript𝑣1subscript𝜆𝑠subscript𝑣𝑠𝑉subscript𝜆𝑖0\{\lambda_{1}v_{1}+\cdots+\lambda_{s}v_{s}\in V\mid\lambda_{i}>0\}

où la famille visubscript𝑣𝑖v_{i} est une famille finie de vecteur de V𝑉V, cette famille est une famille génératrice du cône σ𝜎\sigma et on note :

σ=<v1,,vs>\sigma=<v_{1},\cdots,v_{s}>

La dimension de σ𝜎\sigma est la dimension de l’espace affine engendré par le cône σ𝜎\sigma. On note σˇˇ𝜎\check{\sigma} le dual du cône σ𝜎\sigma :

σˇ={uV<u,v>0,vσ}\check{\sigma}=\{u\in V^{*}\mid<u,v>\geq 0,\forall v\in\sigma\}
Définition 6.2.

Une face d’un cône convexe polyédral σ𝜎\sigma est soit \emptyset, soit σ𝜎\sigma, soit un sous-ensemble de σ𝜎\sigma tel qu’il existe un hyperplan H𝐻H vérifiant :

σH et σH+ ou σH𝜎𝐻 et 𝜎superscript𝐻 ou 𝜎superscript𝐻\sigma\cap H\neq\emptyset\text{\leavevmode\nobreak\ et\leavevmode\nobreak\ }\sigma\subset H^{+}\text{\leavevmode\nobreak\ ou\leavevmode\nobreak\ }\sigma\subset H^{-}

On appelle sommet d’un cône une face de dimension zéro, arrête d’un cône une face de dimension un et facette une face de codimension un.

Définition 6.3.

On dit qu’un cône convexe polyédral est strictement convexe s’il admet {0}0\{0\} comme sommet.

On a les propriétés suivantes

  • Une face d’un cône convexe polyédral est aussi un cône convexe polyédral.

  • Toute intersection de faces est une face.

  • Le dual d’un cône convexe polyédral est un cône convexe polyédral.

Définition 6.4.

Soit σ=<v1,,vn>\sigma=<v_{1},\ldots,v_{n}> un cône strictement convexe polyédral de dimension n𝑛n. Un vecteur g𝑔g est dit entrant normal à la facette <v1,,vi1,vi+1,,vn><v_{1},\ldots,v_{i-1},v_{i+1},\ldots,v_{n}> s’il vérifie les conditions :

  • <g,vj>=0formulae-sequenceabsent𝑔subscript𝑣𝑗0<g,v_{j}>=0 pour ji𝑗𝑖j\neq i,

  • et <g,vj>>0formulae-sequenceabsent𝑔much-greater-thansubscript𝑣𝑗0<g,v_{j}>>0.

Dans tout ce qui suit, si σ=<v1,,vn>\sigma=<v_{1},\ldots,v_{n}>, un vecteur entrant normal à la facette <v1,,vi1,vi+1,,vn><v_{1},\ldots,v_{i-1},v_{i+1},\ldots,v_{n}> est noté gisubscript𝑔𝑖g_{i}.

Proposition 6.5.

Soient σ=<v1,,vk>\sigma=<v_{1},\ldots,v_{k}> un cône polyédral, strictement convexe de dimension k𝑘k, vk+1,,vnsubscript𝑣𝑘1subscript𝑣𝑛v_{k+1},\ldots,v_{n} des vecteurs tels que la famille {vi}insubscriptsubscript𝑣𝑖𝑖𝑛\{v_{i}\}_{i\leq n} soit une base de nsuperscript𝑛{\mathds{R}}^{n} et g1,,gnsubscript𝑔1subscript𝑔𝑛g_{1},\ldots,g_{n} des vecteurs entrants normaux aux facettes de <v1,,vn><v_{1},\ldots,v_{n}>, alors

σˇ=<g1,,gk,±gk+1,±gn>\check{\sigma}=<g_{1},\ldots,g_{k},\pm g_{k+1},\ldots\pm g_{n}>
Démonstration.

Cette proposition et sa démonstration sont une généralisation du théorème 2.1212.1 chapitre 555 de [5] et de sa démonstration.
On note σ~=<g1,,gk,±gk+1,±gn>\tilde{\sigma}=<g_{1},\ldots,g_{k},\pm g_{k+1},\ldots\pm g_{n}>, soit xσ~𝑥~𝜎x\in\tilde{\sigma}.

x=i=1nλigi𝑥superscriptsubscript𝑖1𝑛subscript𝜆𝑖subscript𝑔𝑖x=\sum_{i=1}^{n}\lambda_{i}g_{i}

avec λi0subscript𝜆𝑖0\lambda_{i}\geq 0 pour ik𝑖𝑘i\leq k. Alors par définition des vecteurs entrants normaux aux facettes on a, pour in𝑖𝑛i\leq n :

<x,gi>=λi<gi,vi>0.<x,g_{i}>=\lambda_{i}<g_{i},v_{i}>\geq 0.

Ainsi σ~σˇ~𝜎ˇ𝜎\tilde{\sigma}\subset\check{\sigma}.
Soit maintenant xσˇ𝑥ˇ𝜎x\in\check{\sigma} tel que xσ~𝑥~𝜎x\notin\tilde{\sigma}.

x=i=1nλigi𝑥superscriptsubscript𝑖1𝑛subscript𝜆𝑖subscript𝑔𝑖x=\sum_{i=1}^{n}\lambda_{i}g_{i}

Comme xσ~𝑥~𝜎x\notin\tilde{\sigma} il existe 1jk1𝑗𝑘1\leq j\leq k, tel que λj<0subscript𝜆𝑗0\lambda_{j}<0, mais dans ce cas

<x,vj>=λj<gj,vj><0<x,v_{j}>=\lambda_{j}<g_{j},v_{j}><0

d’où la contradiction. ∎

Définition 6.6.

On dira qu’un cône σ𝜎\sigma est rationnel si on peut prendre des générateurs de σ𝜎\sigma appartenant à N𝑁N.

Si σ𝜎\sigma est rationnel, son dual σˇˇ𝜎\check{\sigma} l’est aussi.

Proposition 6.7 (Lemme de Gordon).

Soit σ𝜎\sigma un cône convexe rationnel, alors le semi-groupe σˇMˇ𝜎𝑀\check{\sigma}\cap M est engendré par un nombre fini d’éléments.

Pour tout a=(a1,,an)n𝑎subscript𝑎1subscript𝑎𝑛superscript𝑛a=(a_{1},\cdots,a_{n})\in{\mathds{Z}}^{n}, on note

Xa=X1a1Xnansuperscript𝑋𝑎superscriptsubscript𝑋1subscript𝑎1superscriptsubscript𝑋𝑛subscript𝑎𝑛X^{a}=X_{1}^{a_{1}}\ldots X_{n}^{a_{n}}

Soit alors [σ]delimited-[]𝜎{\mathds{C}}[\sigma] la limit-from{\mathds{C}}-algèbre définie par :

[σ]={λaXaλa=0 si aσˇM}delimited-[]𝜎conditional-setsubscript𝜆𝑎superscript𝑋𝑎subscript𝜆𝑎0 si 𝑎ˇ𝜎𝑀{\mathds{C}}[\sigma]=\left\{\sum\lambda_{a}X^{a}\mid\lambda_{a}=0\text{\leavevmode\nobreak\ si\leavevmode\nobreak\ }a\notin\check{\sigma}\cap M\right\}

On note Xσsubscript𝑋𝜎X_{\sigma} la variété affine :

Xσ=Spec([σ])subscript𝑋𝜎𝑆𝑝𝑒𝑐delimited-[]𝜎X_{\sigma}=Spec({\mathds{C}}[\sigma])

Choisir un système de générateurs du monoïde σˇnˇ𝜎superscript𝑛\check{\sigma}\cap{\mathds{Z}}^{n} permet de plonger la variété Xσsubscript𝑋𝜎X_{\sigma} dans ksuperscript𝑘{\mathds{C}}^{k}. En effet si v1,,vksubscript𝑣1subscript𝑣𝑘v_{1},\ldots,v_{k} est une famille génératrices de σˇnˇ𝜎superscript𝑛\check{\sigma}\cap{\mathds{Z}}^{n} alors Xv1,,Xvnsuperscript𝑋subscript𝑣1superscript𝑋subscript𝑣𝑛X^{v_{1}},\ldots,X^{v_{n}} est un système générateur de la {\mathds{C}}-algèbre [σ]delimited-[]𝜎{\mathds{C}}[\sigma]. On a alors l’identification :

[σ][ξ1,,ξk]/Isimilar-to-or-equalsdelimited-[]𝜎subscript𝜉1subscript𝜉𝑘𝐼{\mathds{C}}[\sigma]\simeq{\mathds{C}}[\xi_{1},\cdots,\xi_{k}]/I

I𝐼I est le noyau du morphisme d’algèbre :

[ξ1,,ξk][Xv1,,Xvk]ξiXvisubscript𝜉1subscript𝜉𝑘superscript𝑋subscript𝑣1superscript𝑋subscript𝑣𝑘subscript𝜉𝑖superscript𝑋subscript𝑣𝑖\begin{array}[]{ccc}{\mathds{C}}[\xi_{1},\ldots,\xi_{k}]&\longrightarrow&{\mathds{C}}[X^{v_{1}},\ldots,X^{v_{k}}]\\ \xi_{i}&\longmapsto&X^{v_{i}}\end{array}
Proposition 6.8.

La variété Xσsubscript𝑋𝜎X_{\sigma} est lisse si et seulement s’il existe un système de générateurs de σ𝜎\sigma que l’on peut compléter en une base de nsuperscript𝑛{\mathds{Z}}^{n}.

Exemples

  • Soit σ={0}𝜎0\sigma=\{0\}, on a alors σˇ=nˇ𝜎superscript𝑛\check{\sigma}={\mathds{R}}^{n} d’où

    [σ]=[X1,,Xn,X11,,Xn1]delimited-[]𝜎subscript𝑋1subscript𝑋𝑛superscriptsubscript𝑋11superscriptsubscript𝑋𝑛1{\mathds{C}}[\sigma]={\mathds{C}}[X_{1},\ldots,X_{n},X_{1}^{-1},\ldots,X_{n}^{-1}]

    Ainsi Xσsubscript𝑋𝜎X_{\sigma} est isomorphe à ()nsuperscriptsuperscript𝑛({\mathds{C}}^{*})^{n}.

  • Soit X=n𝑋superscript𝑛X={\mathds{R}}^{n} et σ=<e1,e2>\sigma=<e_{1},e_{2}>{e1,e2}subscript𝑒1subscript𝑒2\{e_{1},e_{2}\} est la base canonique de 2superscript2{\mathds{R}}^{2}, alors σˇ=σˇ𝜎𝜎\check{\sigma}=\sigma et

    [σ]=[X1,X2]delimited-[]𝜎subscript𝑋1subscript𝑋2{\mathds{C}}[\sigma]={\mathds{C}}[X_{1},X_{2}]

    ainsi Xσ=2subscript𝑋𝜎superscript2X_{\sigma}={\mathds{C}}^{2}.

  • Soit V=2𝑉superscript2V={\mathds{R}}^{2} et σ=<(1,0),(1,2)>\sigma=<(1,0),(1,2)>, le semi-groupe σn𝜎superscript𝑛\sigma\cap{\mathds{Z}}^{n} est engendré par (1,0),(1,1),(1,2)1.01.11.2(1,0),(1,1),(1,2). La variété Xσsubscript𝑋𝜎X_{\sigma} est alors :

    Xσ={(u,v,w)3|uw=v2}subscript𝑋𝜎conditional-set𝑢𝑣𝑤superscript3𝑢𝑤superscript𝑣2X_{\sigma}=\{(u,v,w)\in{\mathds{C}}^{3}|\leavevmode\nobreak\ uw=v^{2}\}

Un morphisme de semi-groupe σˇnσˇnˇ𝜎superscript𝑛ˇsuperscript𝜎superscript𝑛\check{\sigma}\cap{\mathds{Z}}^{n}\rightarrow\check{\sigma^{\prime}}\cap{\mathds{Z}}^{n} induit un morphisme de {\mathds{C}}-algèbre [σ][σ]delimited-[]𝜎delimited-[]superscript𝜎{\mathds{C}}[\sigma]\rightarrow{\mathds{C}}[\sigma^{\prime}] et ainsi un morphisme de variétés XσXσsubscript𝑋superscript𝜎subscript𝑋𝜎X_{\sigma^{\prime}}\rightarrow X_{\sigma}. En particulier si τ𝜏\tau est une face de σ𝜎\sigma alors σˇnˇ𝜎superscript𝑛\check{\sigma}\cap{\mathds{Z}}^{n} est un sous-semi-groupe de τˇnˇ𝜏superscript𝑛\check{\tau}\cap{\mathds{Z}}^{n}, ce qui induit un morphisme XτXσsubscript𝑋𝜏subscript𝑋𝜎X_{\tau}\rightarrow X_{\sigma}.

Lemme 6.9.

Si τ𝜏\tau est une face de σ𝜎\sigma l’application induite XτXσsubscript𝑋𝜏subscript𝑋𝜎X_{\tau}\rightarrow X_{\sigma} est une injection et identifie Xτsubscript𝑋𝜏X_{\tau} comme un ouvert de zarisky de Xσsubscript𝑋𝜎X_{\sigma}.

6.1.2. Eventail et variétés toriques

Définition 6.10.

Un éventail ΔΔ\Delta est un ensemble fini de cônes strictement convexes, polyédraux et rationnels vérifiant les propriétés suivantes :

  • (i)

    toute face d’un cône appartient à ΔΔ\Delta,

  • (ii)

    l’intersection de deux cônes de ΔΔ\Delta est une face de chacun des deux cônes.

Remarque L’ensemble constitué de toutes les faces d’un cône est un éventail.

Définition 6.11.

Soit ΔΔ\Delta un éventail, on note XΔsubscript𝑋ΔX_{\Delta} la variété algébrique formée de l’union disjointe des variétés Xσˇsubscript𝑋ˇ𝜎X_{\check{\sigma}} pour tout σΔ𝜎Δ\sigma\in\Delta recollées comme suit : pour deux cônes σ𝜎\sigma et τ𝜏\tau de ΔΔ\Delta on recolle Xσˇsubscript𝑋ˇ𝜎X_{\check{\sigma}} et Xτˇsubscript𝑋ˇ𝜏X_{\check{\tau}} le long de l’ouvert de Zarisky Xστˇsubscript𝑋ˇ𝜎𝜏X_{\check{\sigma\cap\tau}}.

La compatibilité des morphismes de recollement est donnée par la correspondance de l’inclusion entre les cônes et les variétés associées.

6.2. Description du champ 𝔓Δsubscript𝔓Δ\mathfrak{P}_{\Delta} et de la catégorie 𝒫ervΔ𝒫𝑒𝑟subscript𝑣Δ\mathcal{P}erv_{\Delta}

Dans le paragraphe qui suit on note ΔΔ\Delta un éventail, v1,,vksubscript𝑣1subscript𝑣𝑘v_{1},\cdots,v_{k} les vecteurs primitifs qui engendrent les cônes de dimension un appartenant à ΔΔ\Delta, et \mathcal{I} l’ensemble des parties I𝐼I de {1,,k}1𝑘\{1,\cdots,k\} telles que σI=pos({vi}iI)subscript𝜎𝐼𝑝𝑜𝑠subscriptsubscript𝑣𝑖𝑖𝐼\sigma_{I}=pos(\{v_{i}\}_{i\in I}) soit un cône de ΔΔ\Delta. On note XIsubscript𝑋𝐼X_{I} la variété associée au cône σIsubscript𝜎𝐼\sigma_{I} et 𝔓Isubscript𝔓𝐼\mathfrak{P}_{I} le champ des faisceaux pervers sur XIsubscript𝑋𝐼X_{I} relativement à la stratification donnée par l’action du tore.
Pour tout couple (I,J)𝐼𝐽(I,J) d’ensembles de \mathcal{I}, on note hIJsubscript𝐼𝐽h_{IJ} l’isomorphisme de recollement des variétés XIsubscript𝑋𝐼X_{I} et XJsubscript𝑋𝐽X_{J} :

hIJ:XIJXJI:subscript𝐼𝐽subscript𝑋𝐼𝐽subscript𝑋𝐽𝐼h_{IJ}:X_{I\cap J}\longrightarrow X_{J\cap I}

On suppose de plus que ΔΔ\Delta un éventail régulier de nsuperscript𝑛{\mathds{R}}^{n}.

Définition 6.12.

Soient σIsubscript𝜎𝐼\sigma_{I} un cône de ΔΔ\Delta, il est maximal dans ΔΔ\Delta si le seul cône appartenant à ΔΔ\Delta qui le contient est lui-même. On dit alors que la partie I𝐼I de \mathcal{I} est maximale et on note \mathcal{M}\mathcal{I} l’ensemble des parties maximales de \mathcal{I}.

Pour le reste du paragraphe on se fixe, pour tout cône σIsubscript𝜎𝐼\sigma_{I} maximal de ΔΔ\Delta une base de nsuperscript𝑛{\mathds{Z}}^{n} qui contient les vecteurs {vi}iIsubscriptsubscript𝑣𝑖𝑖𝐼\{v_{i}\}_{i\in I} .

Définition 6.13.

Soit ΔΔ\Delta un éventail de nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n}, on note cΔsubscript𝑐Δc_{\Delta} le carquois donné par :

  • \bullet

    pour tout cône σIsubscript𝜎𝐼\sigma_{I} de ΔΔ\Delta, un sommet sIsubscript𝑠𝐼s_{I} et nj𝑛𝑗n-j flèches de source et de but sIsubscript𝑠𝐼s_{I}, j𝑗j étant le cardinal maximal des ensembles maximaux de \mathcal{I} contenant I𝐼I,

  • \bullet

    pour tout couple (σI,σI)subscript𝜎𝐼subscript𝜎superscript𝐼(\sigma_{I},\sigma_{I^{\prime}}) de cônes de ΔΔ\Delta tels que σIsubscript𝜎superscript𝐼\sigma_{I^{\prime}} soit une face de codimension un de σIsubscript𝜎𝐼\sigma_{I}, deux flèches l’une de source sIsubscript𝑠𝐼s_{I} et de but sIsubscript𝑠superscript𝐼s_{I^{\prime}} et l’autre de source sIsubscript𝑠superscript𝐼s_{I^{\prime}} et de but sIsubscript𝑠𝐼s_{I}.

Exemples

  • Si e1,,ensubscript𝑒1subscript𝑒𝑛e_{1},\ldots,e_{n} est une base de nsuperscript𝑛{\mathds{Z}}^{n} et ΔΔ\Delta est l’éventail associé au cône <e1,,en><e_{1},\ldots,e_{n}>, la variété torique associée est l’espace nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} et le carquois associé est un hypercube de dimension n𝑛n, dont les arrêtes contiennent deux flèches en sens inverse.

  • Si maintenant ΔΔ\Delta est l’éventail associé au cône <e1,el><e_{1},\ldots e_{l}>avec ln𝑙𝑛l\leq n, la variété torique associée est isomorphe au produit l×nlsuperscript𝑙superscriptabsent𝑛𝑙{\mathds{C}}^{l}\times{\mathds{C}}^{*n-l} et le carquois associé est un hypercube de dimension l𝑙l dont les arrêtes sont formées de deux flèches de sens inverse muni à chaque sommet de nl𝑛𝑙n-l flèches ayant pour source et pour but le sommet.

  • Si Δ2Δsuperscript2\Delta\in{\mathds{C}}^{2} est la réunion des faces des cônes <e1,e2><e_{1},e_{2}> et <e1e2>expectationsubscript𝑒1subscript𝑒2<-e_{1}-e_{2}>(e1,e2)subscript𝑒1subscript𝑒2(e_{1},e_{2}) est la base canonique de 2superscript2{\mathds{C}}^{2}. Le carquois associé est le suivant :

    \textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}\textstyle{\bullet\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}
Définition 6.14.

On note 𝒞Δsubscript𝒞Δ\mathcal{C}_{\Delta} (ou 𝒞XΔsubscript𝒞subscript𝑋Δ\mathcal{C}_{X_{\Delta}}) la sous-catégorie pleine de R(cΔ)𝑅subscript𝑐ΔR(c_{\Delta}) formée des objets tels que :

  • (i)

    pour tout couple (K{p},K)𝐾𝑝𝐾(K\cup\{p\},K) appartenant à 2superscript2\mathcal{I}^{2} l’application linéaire :

    MKp=vKpuKp+Idsubscript𝑀𝐾𝑝subscript𝑣𝐾𝑝subscript𝑢𝐾𝑝𝐼𝑑M_{Kp}=v_{Kp}u_{Kp}+Id

    soit inversible,

  • (ii)

    pour tout quadruplets (K,K{p},K{q},K{p,q})𝐾𝐾𝑝𝐾𝑞𝐾𝑝𝑞(K,K\cup\{p\},K\cup\{q\},K\cup\{p,q\}) de parties appartenant à \mathcal{I} les applications linéaires uKpsubscript𝑢𝐾𝑝u_{Kp}, uKqsubscript𝑢𝐾𝑞u_{Kq}, uKpqsubscript𝑢𝐾𝑝𝑞u_{Kpq}, uKqpsubscript𝑢𝐾𝑞𝑝u_{Kqp} et vKpsubscript𝑣𝐾𝑝v_{Kp}, vKqsubscript𝑣𝐾𝑞v_{Kq}, vKpqsubscript𝑣𝐾𝑝𝑞v_{Kpq}, vKqpsubscript𝑣𝐾𝑞𝑝v_{Kqp} données par le diagramme

    EKpsubscript𝐸𝐾𝑝\textstyle{E_{K\cup p}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}vKpsubscript𝑣𝐾𝑝\scriptstyle{v_{Kp}}uKpqsubscript𝑢𝐾𝑝𝑞\scriptstyle{u_{Kpq}}EKsubscript𝐸𝐾\textstyle{E_{K}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}uKpsubscript𝑢𝐾𝑝\scriptstyle{u_{Kp}}uKqsubscript𝑢𝐾𝑞\scriptstyle{u_{Kq}}EK{p,q}subscript𝐸𝐾𝑝𝑞\textstyle{E_{K\cup\{p,q\}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}vKpqsubscript𝑣𝐾𝑝𝑞\scriptstyle{v_{Kpq}}vKqpsubscript𝑣𝐾𝑞𝑝\scriptstyle{v_{Kqp}}EKqsubscript𝐸𝐾𝑞\textstyle{E_{K\cup q}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}vKqsubscript𝑣𝐾𝑞\scriptstyle{v_{Kq}}uKqpsubscript𝑢𝐾𝑞𝑝\scriptstyle{u_{Kqp}}

    vérifient les conditions suivantes :

    uKpuKpq=uKquKqp,vKpqvKp=vKqpvKq,vKpquKqp=uKpvKqformulae-sequencesubscript𝑢𝐾𝑝subscript𝑢𝐾𝑝𝑞subscript𝑢𝐾𝑞subscript𝑢𝐾𝑞𝑝formulae-sequencesubscript𝑣𝐾𝑝𝑞subscript𝑣𝐾𝑝subscript𝑣𝐾𝑞𝑝subscript𝑣𝐾𝑞subscript𝑣𝐾𝑝𝑞subscript𝑢𝐾𝑞𝑝subscript𝑢𝐾𝑝subscript𝑣𝐾𝑞u_{Kp}u_{Kpq}=u_{Kq}u_{Kqp},\leavevmode\nobreak\ v_{Kpq}v_{Kp}=v_{Kqp}v_{Kq},\leavevmode\nobreak\ v_{Kpq}u_{Kqp}=u_{Kp}v_{Kq}
  • (iii)

    pour tout couple (K,K)𝐾superscript𝐾(K,K^{\prime}) maximaux de \mathcal{I}, considérons l’ensemble des vecteurs {ei}i𝒥subscriptsubscript𝑒𝑖𝑖𝒥\{e_{i}\}_{i\in\mathcal{J}} tels que {ei}iIsubscriptsubscript𝑒𝑖𝑖𝐼\{e_{i}\}_{i\in I} soit la base fixée de nsuperscript𝑛{\mathds{Z}}^{n} qui contienne {vi}iKsubscriptsubscript𝑣𝑖𝑖𝐾\{v_{i}\}_{i\in K} et {ei}iIsubscriptsubscript𝑒𝑖𝑖superscript𝐼\{e_{i}\}_{i\in I^{\prime}} soit la base de nsuperscript𝑛{\mathds{Z}}^{n} qui contienne {vi}iKsubscriptsubscript𝑣𝑖𝑖superscript𝐾\{v_{i}\}_{i\in K^{\prime}} et tels que ei=visubscript𝑒𝑖subscript𝑣𝑖e_{i}=v_{i} pour tout iKK𝑖𝐾superscript𝐾i\in K\cup K^{\prime}; alors pour tout JKK𝐽𝐾superscript𝐾J\subset K\cap K^{\prime} et pI\KK𝑝\superscript𝐼𝐾superscript𝐾p\in I^{\prime}\backslash K\cap K^{\prime}, l’application linéaire MJpsubscript𝑀𝐽𝑝M_{Jp} vérifie :

    MJp=MJ,iiαi1pMJ,imαimpsubscript𝑀𝐽𝑝superscriptsubscript𝑀𝐽subscript𝑖𝑖subscriptsuperscript𝛼𝑝subscript𝑖1superscriptsubscript𝑀𝐽subscript𝑖𝑚subscriptsuperscript𝛼𝑝subscript𝑖𝑚M_{Jp}=M_{J,i_{i}}^{\alpha^{p}_{i_{1}}}\ldots M_{J,i_{m}}^{\alpha^{p}_{i_{m}}}

    {i1,,im}J=Isubscript𝑖1subscript𝑖𝑚𝐽𝐼\{i_{1},\cdots,i_{m}\}\cup J=I et (αi1p,,αinp)subscriptsuperscript𝛼𝑝subscript𝑖1subscriptsuperscript𝛼𝑝subscript𝑖𝑛(\alpha^{p}_{i_{1}},\cdots,\alpha^{p}_{i_{n}}) sont les coordonnées du vecteur vpsubscript𝑣𝑝v_{p} dans la base {ei}iIsubscriptsubscript𝑒𝑖𝑖𝐼\{e_{i}\}_{i\in I}.

Pour mieux comprendre cette définition donnons quelques exemples :

  • \bullet

    Quand la variété torique est nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} on retrouve la catégorie 𝒞nsubscript𝒞superscript𝑛\mathcal{C}_{{\mathds{C}}^{n}} définie dans le paragraphe précédent, par exemple la catégorie 𝒞2subscript𝒞superscript2\mathcal{C}_{{\mathds{C}}^{2}} est la catégorie formée des objets :

    E2subscript𝐸2\textstyle{E_{2}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}v2subscript𝑣2\scriptstyle{v_{2}}u21subscript𝑢21\scriptstyle{u_{21}}Esubscript𝐸\textstyle{E_{\emptyset}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}u2subscript𝑢2\scriptstyle{u_{2}}u1subscript𝑢1\scriptstyle{u_{1}}E12subscript𝐸12\textstyle{E_{12}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}v21subscript𝑣21\scriptstyle{v_{21}}v12subscript𝑣12\scriptstyle{v_{12}}E1subscript𝐸1\textstyle{E_{1}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}v1subscript𝑣1\scriptstyle{v_{1}}u12subscript𝑢12\scriptstyle{u_{12}}

    tels que :

    • -

      u1u12=u2u21,v12v1=v21v2,vjiuij=ujviformulae-sequencesubscript𝑢1subscript𝑢12subscript𝑢2subscript𝑢21formulae-sequencesubscript𝑣12subscript𝑣1subscript𝑣21subscript𝑣2subscript𝑣𝑗𝑖subscript𝑢𝑖𝑗subscript𝑢𝑗subscript𝑣𝑖u_{1}u_{12}=u_{2}u_{21},\leavevmode\nobreak\ v_{12}v_{1}=v_{21}v_{2},\leavevmode\nobreak\ v_{ji}u_{ij}=u_{j}v_{i}

    • -

      Mi=vivj+Idsubscript𝑀𝑖subscript𝑣𝑖subscript𝑣𝑗𝐼𝑑M_{i}=v_{i}\circ v_{j}+Id et Mij=vijuij+Idsubscript𝑀𝑖𝑗subscript𝑣𝑖𝑗subscript𝑢𝑖𝑗𝐼𝑑M_{ij}=v_{ij}\circ u_{ij}+Id soient inversibles.

  • \bullet

    Considérons l’éventail ΔΔ\Delta dans {\mathds{R}} formé de trois cônes Δ={0}subscriptΔ0\Delta_{\emptyset}=\{0\}, Δ1=+=<e1>subscriptΔ1subscriptexpectationsubscript𝑒1\Delta_{1}={\mathds{R}}_{+}=<e_{1}> et Δ2==<e2>subscriptΔ2subscriptexpectationsubscript𝑒2\Delta_{2}={\mathds{R}}_{-}=<e_{2}>, la variété torique associée est 1superscript1{\mathds{P}}^{1}.
    La catégorie 𝒞1subscript𝒞superscript1\mathcal{C}_{{\mathds{P}}^{1}} est la catégorie formée des objets suivants :

    E1subscript𝐸1\textstyle{E_{1}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}u1subscript𝑢1\scriptstyle{u_{\emptyset 1}}Esubscript𝐸\textstyle{E_{\emptyset}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}v1subscript𝑣1\scriptstyle{v_{\emptyset 1}}v2subscript𝑣2\scriptstyle{v_{\emptyset 2}}E2subscript𝐸2\textstyle{E_{2}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}u2subscript𝑢2\scriptstyle{u_{\emptyset 2}}

    tels que :

    • -

      viui+Id=Misubscript𝑣𝑖subscript𝑢𝑖𝐼𝑑subscript𝑀𝑖v_{\emptyset i}\circ u_{\emptyset i}+Id=M_{\emptyset i} soit inversible,

    • -

      comme e1=e2subscript𝑒1subscript𝑒2e_{1}=-e_{2} la condition (iii)𝑖𝑖𝑖(iii) de la définition 6.14 se traduit par :

      M1=(M2)1subscript𝑀1superscriptsubscript𝑀21M_{\emptyset 1}=(M_{\emptyset 2})^{-1}
  • \bullet

    La catégorie 𝒞2subscript𝒞superscript2\mathcal{C}_{{\mathds{P}}^{2}} est la catégorie formée des objets :

    E1subscript𝐸1\textstyle{E_{1}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}u13subscript𝑢13\scriptstyle{u_{13}}u12subscript𝑢12\scriptstyle{u_{12}}v1subscript𝑣1\scriptstyle{v_{1}}E13subscript𝐸13\textstyle{E_{13}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}v13subscript𝑣13\scriptstyle{v_{13}}v31subscript𝑣31\scriptstyle{v_{31}}E12subscript𝐸12\textstyle{E_{12}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}v12subscript𝑣12\scriptstyle{v_{12}}v21subscript𝑣21\scriptstyle{v_{21}}E𝐸\textstyle{E\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}u1subscript𝑢1\scriptstyle{u_{1}}u3subscript𝑢3\scriptstyle{u_{3}}u2subscript𝑢2\scriptstyle{u_{2}}E3subscript𝐸3\textstyle{E_{3}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}u31subscript𝑢31\scriptstyle{u_{31}}v3subscript𝑣3\scriptstyle{v_{3}}u32subscript𝑢32\scriptstyle{u_{32}}E2subscript𝐸2\textstyle{E_{2}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}u21subscript𝑢21\scriptstyle{u_{21}}v2subscript𝑣2\scriptstyle{v_{2}}u23subscript𝑢23\scriptstyle{u_{23}}E23subscript𝐸23\textstyle{E_{23}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}v32subscript𝑣32\scriptstyle{v_{32}}v23subscript𝑣23\scriptstyle{v_{23}}

    tels que :

    • -

      uiuij=ujuji,vijvi=vjivj,vjiuij=ujviformulae-sequencesubscript𝑢𝑖subscript𝑢𝑖𝑗subscript𝑢𝑗subscript𝑢𝑗𝑖formulae-sequencesubscript𝑣𝑖𝑗subscript𝑣𝑖subscript𝑣𝑗𝑖subscript𝑣𝑗subscript𝑣𝑗𝑖subscript𝑢𝑖𝑗subscript𝑢𝑗subscript𝑣𝑖u_{i}u_{ij}=u_{j}u_{ji},\leavevmode\nobreak\ v_{ij}v_{i}=v_{ji}v_{j},\leavevmode\nobreak\ v_{ji}u_{ij}=u_{j}v_{i}

    • -

      Mi=viui+Idsubscript𝑀𝑖subscript𝑣𝑖subscript𝑢𝑖𝐼𝑑M_{\emptyset i}=v_{i}\circ u_{i}+Id et Mij=vijuij+Idsubscript𝑀𝑖𝑗subscript𝑣𝑖𝑗subscript𝑢𝑖𝑗𝐼𝑑M_{ij}=v_{ij}\circ u_{ij}+Id soient inversibles,

    Regardons maintenant ce que signifie la condition (iii)𝑖𝑖𝑖(iii) :

    • -

      considérons par exemple M3subscript𝑀3M_{\emptyset 3}, e3subscript𝑒3e_{3} a pour coordonnée (1,1)11(-1,-1) dans la base =(e1,e2)subscript𝑒1subscript𝑒2\mathcal{B}=\emptyset\cup(e_{1},e_{2}), ainsi on a :

      M3=M11M21,subscript𝑀3superscriptsubscript𝑀11superscriptsubscript𝑀21M_{\emptyset 3}=M_{\emptyset 1}^{-1}M_{\emptyset 2}^{-1},
    • -

      intéressons nous maintenant à l’endomorphisme M13subscript𝑀13M_{13}, cette fois ={e1}{e2}subscript𝑒1subscript𝑒2\mathcal{B}=\{e_{1}\}\cup\{e_{2}\} on a ainsi :

      M13=M121subscript𝑀13superscriptsubscript𝑀121M_{13}=M_{12}^{-1}

      De même on a pour tout (i,j,k){1,2,3}3𝑖𝑗𝑘superscript1.2.33(i,j,k)\in\{1,2,3\}^{3}, tous les trois différents on a :

      Mij=Mik1subscript𝑀𝑖𝑗superscriptsubscript𝑀𝑖𝑘1M_{ij}=M_{ik}^{-1}

Le but de ce paragraphe est de démontrer le théorème suivant :

Théorème 6.15.

Les catégories 𝒞Δsubscript𝒞Δ\mathcal{C}_{\Delta} et 𝒫ervΔ𝒫𝑒𝑟subscript𝑣Δ\mathcal{P}erv_{\Delta} sont équivalentes.

Démonstration.

Construisons tout d’abord un champ sur XΔsubscript𝑋ΔX_{\Delta} équivalent au champ des faisceaux pervers 𝔓Δsubscript𝔓Δ\mathfrak{P}_{\Delta}. Nous montrons ensuite que la catégorie des sections globales de ce champ est équivalente à la catégorie 𝒞Δsubscript𝒞Δ\mathcal{C}_{\Delta}.

L’ensemble des variétés {XK}Ksubscriptsubscript𝑋𝐾𝐾\{X_{K}\}_{K\in\mathcal{M}\mathcal{I}} associées aux cônes maximaux de ΔΔ\Delta forme un recouvrement d’ouverts de XΔsubscript𝑋ΔX_{\Delta}. Ainsi d’après le lemme 1.26 le champ, 𝔓Δsubscript𝔓Δ\mathfrak{P}_{\Delta}, des faisceaux pervers sur XΔsubscript𝑋ΔX_{\Delta} stratifié par l’action du tore est équivalent au champ défini par la donnée :

({𝔓K}I,{HIJ},{ΥIJK})subscriptsubscript𝔓𝐾𝐼subscript𝐻𝐼𝐽subscriptΥ𝐼𝐽𝐾(\{\mathfrak{P}_{K}\}_{I\in\mathcal{M}\mathcal{I}},\{H_{IJ}\},\{\Upsilon_{IJK}\})

où les HIJsubscript𝐻𝐼𝐽H_{IJ} sont les équivalences de champs :

HIJ:hIJ1(𝔓IXIJ)𝔓XJXIJ:subscript𝐻𝐼𝐽superscriptsubscript𝐼𝐽1evaluated-atsubscript𝔓𝐼subscript𝑋𝐼𝐽evaluated-atsubscript𝔓subscript𝑋𝐽subscript𝑋𝐼𝐽H_{IJ}:h_{IJ}^{-1}(\mathfrak{P}_{I}\mid_{X_{I\cap J}})\longrightarrow\mathfrak{P}_{X_{J}}\mid_{X_{I\cap J}}

définies pour un ouvert U𝑈U de XIXJsubscript𝑋𝐼subscript𝑋𝐽X_{I}\cap X_{J} par :

HIJ(U):𝒫ervhIJ(U)𝒫ervUhIJ1():subscript𝐻𝐼𝐽𝑈absent𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝐼𝐽𝑈𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑈missing-subexpressionsuperscriptsubscript𝐼𝐽1\begin{array}[]{cccc}H_{IJ}(U):&\mathcal{P}erv_{h_{IJ}(U)}&\longrightarrow&\mathcal{P}erv_{U}\\ &\mathcal{F}&\longmapsto&h_{IJ}^{-1}(\mathcal{F})\end{array}

et où ΥIJKsubscriptΥ𝐼𝐽𝐾\Upsilon_{IJK} sont les isomorphismes de foncteurs donnés par la relation :

hIJXIJKhJKXIJK=hIKXIJKevaluated-atevaluated-atsubscript𝐼𝐽subscript𝑋𝐼𝐽𝐾subscript𝐽𝐾subscript𝑋𝐼𝐽𝐾evaluated-atsubscript𝐼𝐾subscript𝑋𝐼𝐽𝐾h_{IJ}\mid_{X_{IJK}}\circ h_{JK}\mid_{X_{IJK}}=h_{IK}\mid_{X_{IJK}}

XIJK=XIJKsubscript𝑋𝐼𝐽𝐾subscript𝑋𝐼𝐽𝐾X_{IJK}=X_{I\cap J\cap K}.
Notons que les variétés XIsubscript𝑋𝐼X_{I} étant lisses elles sont isomorphes au produit k×()nksuperscript𝑘superscriptsuperscript𝑛𝑘{\mathds{C}}^{k}\times({\mathds{C}}^{*})^{n-k}k𝑘k est le cardinal de I𝐼I. De plus, cet isomosphisme envoie la stratification définie par l’action du tore sur le croisement normal. On considère alors les données :

({I}I,{ΦIJ},{θIJK})subscriptsubscript𝐼𝐼subscriptΦ𝐼𝐽subscript𝜃𝐼𝐽𝐾(\{\mathfrak{C}_{I}\}_{I\in\mathcal{M}\mathcal{I}},\{\Phi_{IJ}\},\{\theta_{IJK}\})

  • les champs Isubscript𝐼\mathfrak{C}_{I} sont les champs, sur XIsubscript𝑋𝐼X_{I}, définis au chapitre 444 ,

  • les ΦIJsubscriptΦ𝐼𝐽\Phi_{IJ} sont les équivalences de champs :

    ΦIJ:IXIJJXIJ:subscriptΦ𝐼𝐽evaluated-atsubscript𝐼subscript𝑋𝐼𝐽evaluated-atsubscript𝐽subscript𝑋𝐼𝐽\Phi_{IJ}:\mathfrak{C}_{I}\mid_{X_{I\cap J}}\longrightarrow\mathfrak{C}_{J}\mid_{X_{I\cap J}}

    définies par la composée des foncteurs :

    ΦIJ=𝜶JXIJHIJ𝜷IXIJsubscriptΦ𝐼𝐽evaluated-atevaluated-atsubscript𝜶𝐽subscript𝑋𝐼𝐽subscript𝐻𝐼𝐽subscript𝜷𝐼subscript𝑋𝐼𝐽\Phi_{IJ}=\boldsymbol{\alpha}_{J}\mid_{X_{I\cap J}}\circ H_{IJ}\circ\boldsymbol{\beta}_{I}\mid_{X_{I\cap J}}

    𝜶Isubscript𝜶𝐼\boldsymbol{\alpha}_{I} est l’équivalence définie au chapitre 444 et 𝜷Isubscript𝜷𝐼\boldsymbol{\beta}_{I} est un quasi-inverse fixé de 𝜶Isubscript𝜶𝐼\boldsymbol{\alpha}_{I}. Notons qu’il existe des isomorphismes de foncteurs aIJsubscript𝑎𝐼𝐽a_{IJ} :

    𝔓IXIJevaluated-atsubscript𝔓𝐼subscript𝑋𝐼𝐽\textstyle{\mathfrak{P}_{I}\mid_{X_{I\cap J}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝜶IXIJevaluated-atsubscript𝜶𝐼subscript𝑋𝐼𝐽\scriptstyle{\boldsymbol{\alpha}_{I}\mid_{X_{I\cap J}}}HIJsubscript𝐻𝐼𝐽\scriptstyle{H_{IJ}}𝔓JXIJevaluated-atsubscript𝔓𝐽subscript𝑋𝐼𝐽\textstyle{\mathfrak{P}_{J}\mid_{X_{I\cap J}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}𝜶JXIJevaluated-atsubscript𝜶𝐽subscript𝑋𝐼𝐽\scriptstyle{\boldsymbol{\alpha}_{J}\mid_{X_{I\cap J}}}aIJsubscript𝑎𝐼𝐽\scriptstyle{a_{IJ}}similar-to\scriptstyle{\sim}    IXIJevaluated-atsubscript𝐼subscript𝑋𝐼𝐽\textstyle{\mathfrak{C}_{I}\mid_{X_{I\cap J}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦIJsubscriptΦ𝐼𝐽\scriptstyle{\Phi_{IJ}}JXIJevaluated-atsubscript𝐽subscript𝑋𝐼𝐽\textstyle{\mathfrak{C}_{J}\mid_{X_{I\cap J}}}
  • et les θIJKsubscript𝜃𝐼𝐽𝐾\theta_{IJK} sont des isomorphismes de foncteurs :

    θIJK:ΦIJΦJKΦIK:subscript𝜃𝐼𝐽𝐾superscriptsimilar-tosubscriptΦ𝐼𝐽subscriptΦ𝐽𝐾subscriptΦ𝐼𝐾\theta_{IJK}:\Phi_{IJ}\circ\Phi_{JK}\buildrel\sim\over{\longrightarrow}\Phi_{IK}

    tels que le diagramme suivant commute :

    ΦIJΦJKΦKLsubscriptΦ𝐼𝐽subscriptΦ𝐽𝐾subscriptΦ𝐾𝐿\textstyle{\Phi_{IJ}\circ\Phi_{JK}\circ\Phi_{KL}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΦIJ(θJKL)subscriptΦ𝐼𝐽subscript𝜃𝐽𝐾𝐿\scriptstyle{\Phi_{IJ}(\theta_{JKL})}θIJKΦKLsubscript𝜃𝐼𝐽𝐾subscriptΦ𝐾𝐿\scriptstyle{\theta_{IJK}\circ\Phi_{KL}}ΦIJΦJLsubscriptΦ𝐼𝐽subscriptΦ𝐽𝐿\textstyle{\Phi_{IJ}\circ\Phi_{JL}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θIJLsubscript𝜃𝐼𝐽𝐿\scriptstyle{\theta_{IJL}}ΦIKΦKLsubscriptΦ𝐼𝐾subscriptΦ𝐾𝐿\textstyle{\Phi_{IK}\circ\Phi_{KL}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}θIKLsubscript𝜃𝐼𝐾𝐿\scriptstyle{\theta_{IKL}}ΦILsubscriptΦ𝐼𝐿\textstyle{\Phi_{IL}}

Alors la donnée 𝜶=({𝜶I}I,{aIJ})𝜶subscriptsubscript𝜶𝐼𝐼subscript𝑎𝐼𝐽\boldsymbol{\alpha}=(\{\boldsymbol{\alpha}_{I}\}_{I\in\mathcal{M}\mathcal{I}},\{a_{IJ}\}) est une équivalence de ({𝔓I}I,{HIJ},{ΥIJK})subscriptsubscript𝔓𝐼𝐼subscript𝐻𝐼𝐽subscriptΥ𝐼𝐽𝐾(\{\mathfrak{P}_{I}\}_{I\in\mathcal{M}\mathcal{I}},\{H_{IJ}\},\{\Upsilon_{IJK}\}) dans ({I}I,{ΦIJ},{θIJK})subscriptsubscript𝐼𝐼subscriptΦ𝐼𝐽subscript𝜃𝐼𝐽𝐾(\{\mathfrak{C}_{I}\}_{I\in\mathcal{M}\mathcal{I}},\{\Phi_{IJ}\},\{\theta_{IJK}\}).
Ainsi on a le théorème suivant :

Théorème 6.16.

Le champ 𝔓Δsubscript𝔓Δ\mathfrak{P}_{\Delta} est équivalent au champ ΔsubscriptΔ\mathfrak{C}_{\Delta} défini par les données :

({I}I,{ΦIJ},{θIJK})subscriptsubscript𝐼𝐼subscriptΦ𝐼𝐽subscript𝜃𝐼𝐽𝐾(\{\mathfrak{C}_{I}\}_{I\in\mathcal{M}\mathcal{I}},\{\Phi_{IJ}\},\{\theta_{IJK}\})

Pour démontrer le théorème 6.15, il reste à montrer que la catégorie des sections globales de ΔsubscriptΔ\mathfrak{C}_{\Delta} est équivalente à la catégorie 𝒞Δsubscript𝒞Δ\mathcal{C}_{\Delta}. Un objet des sections globales de ΔsubscriptΔ\mathfrak{C}_{\Delta} est donné par une famille :

{{PI}I,{ωIJ}(I,J)2}subscriptsubscript𝑃𝐼𝐼subscriptsubscript𝜔𝐼𝐽𝐼𝐽superscript2\Big{\{}\{P_{I}\}_{I\in\mathcal{M}\mathcal{I}},\{\omega_{IJ}\}_{(I,J)\in\mathcal{M}\mathcal{I}^{2}}\Big{\}}

PIsubscript𝑃𝐼P_{I} est un objet de Γ(XI,I)Γsubscript𝑋𝐼subscript𝐼\Gamma(X_{I},\mathfrak{C}_{I}) et ωIJsubscript𝜔𝐼𝐽\omega_{IJ} est un isomorphisme :

ωIJ:ΦIJ(PIXIJ)PJXIJ:subscript𝜔𝐼𝐽superscriptsimilar-tosubscriptΦ𝐼𝐽evaluated-atsubscript𝑃𝐼subscript𝑋𝐼𝐽evaluated-atsubscript𝑃𝐽subscript𝑋𝐼𝐽\omega_{IJ}:\Phi_{IJ}(P_{I}\mid_{X_{I\cap J}})\buildrel\sim\over{\longrightarrow}P_{J}\mid_{X_{I\cap J}}

Ainsi pour expliciter les objets de la catégorie Γ(XΔ,Δ)Γsubscript𝑋ΔsubscriptΔ\Gamma(X_{\Delta},\mathfrak{C}_{\Delta}) il faut expliciter les objets des catégories Γ(XI,I)Γsubscript𝑋𝐼subscript𝐼\Gamma(X_{I},\mathfrak{C}_{I}) et la section globale des équivalences ΦIJsubscriptΦ𝐼𝐽\Phi_{IJ}.

Lemme 6.17.

Pour tout I𝐼I\in\mathcal{I}, la catégorie Γ(XI,I)Γsubscript𝑋𝐼subscript𝐼\Gamma(X_{I},\mathfrak{C}_{I}) est équivalente à la catégorie Rep(π1(SI),𝒞i)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐼subscript𝒞𝑖Rep(\pi_{1}(S_{I}),\mathcal{C}_{i}).

Démonstration.

On peut supposer sans perte de généralité que XI=ni×isubscript𝑋𝐼superscriptabsent𝑛𝑖superscript𝑖X_{I}={\mathds{C}}^{*n-i}\times{\mathds{C}}^{i} et donc que SI=ni×{0}isubscript𝑆𝐼superscriptabsent𝑛𝑖superscript0𝑖S_{I}={\mathds{C}}^{*n-i}\times\{0\}^{i}. Pour tout i-uplet réel ε=(ε1,,εi)𝜀subscript𝜀1subscript𝜀𝑖\varepsilon=(\varepsilon_{1},\ldots,\varepsilon_{i}), le foncteur de restriction suivant, où Bεsubscript𝐵𝜀B_{\varepsilon} est le polydisque ouvert centré en zéro et de polyrayon ε𝜀\varepsilon :

Γ(ni×i,I)Γ(ni×Bε,I)Γsuperscriptabsent𝑛𝑖superscript𝑖subscript𝐼Γsuperscript𝑛𝑖subscript𝐵𝜀subscript𝐼\Gamma({\mathds{C}}^{*n-i}\times{\mathds{C}}^{i},\mathfrak{C}_{I})\longrightarrow\Gamma({\mathds{C}}^{n-i}\times B_{\varepsilon},\mathfrak{C}_{I})

est une équivalence de catégorie. De même si εsuperscript𝜀\varepsilon^{\prime} est un autre i-uplets tel que εi<εisuperscriptsubscript𝜀𝑖subscript𝜀𝑖\varepsilon_{i}^{\prime}<\varepsilon_{i} le foncteur de restriction :

Γ(ni×Bε,I)Γ(ni×Bε,I)Γsuperscriptabsent𝑛𝑖subscript𝐵𝜀subscript𝐼Γsuperscript𝑛𝑖subscript𝐵superscript𝜀subscript𝐼\Gamma({\mathds{C}}^{*n-i}\times B_{\varepsilon},\mathfrak{C}_{I})\longrightarrow\Gamma({\mathds{C}}^{n-i}\times B_{\varepsilon^{\prime}},\mathfrak{C}_{I})

est aussi une équivalence de plus elle commute avec la restriction de ni×isuperscriptabsent𝑛𝑖superscript𝑖{\mathds{C}}^{*n-i}\times{\mathds{C}}^{i} dans ni×Bεsuperscript𝑛𝑖subscript𝐵superscript𝜀{\mathds{C}}^{n-i}\times B_{\varepsilon^{\prime}}. Ainsi le foncteur naturel suivant est une équivalence :

Γ(ni×i,I)2limεΓ(ni×Bε,I)superscriptsimilar-toΓsuperscriptabsent𝑛𝑖superscript𝑖subscript𝐼2subscriptinjective-limit𝜀Γsuperscript𝑛𝑖subscript𝐵𝜀subscript𝐼\Gamma({\mathds{C}}^{*n-i}\times{\mathds{C}}^{i},\mathfrak{C}_{I})\buildrel\sim\over{\longrightarrow}2\varinjlim_{\varepsilon}\Gamma({\mathds{C}}^{n-i}\times B_{\varepsilon},\mathfrak{C}_{I})

Or la strate SIsubscript𝑆𝐼S_{I} est un fermé dans l’ouvert paracompact ni×isuperscriptabsent𝑛𝑖superscript𝑖{\mathds{C}}^{*n-i}\times{\mathds{C}}^{i} donc, d’après le lemme 1.27, le le foncteur naturel suivant est une équivalence de catégorie,

2limεΓ(ni×Bε,I)Γ(SI,I)2subscriptinjective-limit𝜀Γsuperscriptabsent𝑛𝑖subscript𝐵𝜀subscript𝐼Γsubscript𝑆𝐼subscript𝐼2\varinjlim_{\varepsilon}\Gamma({\mathds{C}}^{*n-i}\times B_{\varepsilon},\mathfrak{C}_{I})\longrightarrow\Gamma(S_{I},\mathfrak{C}_{I})

de plus la restriction de Isubscript𝐼\mathfrak{C}_{I} à la strate SIsubscript𝑆𝐼S_{I} est constant donc on a bien l’équivalence annoncée. ∎

Étudions maintenant les sections globales des équivalences ΦK,KsubscriptΦ𝐾superscript𝐾\Phi_{K,K^{\prime}}(K,K)𝐾superscript𝐾(K,K^{\prime}) est un couple de parties maximales de \mathcal{I}. On considère l’ensemble des vecteurs {ei}i𝒥subscriptsubscript𝑒𝑖𝑖𝒥\{e_{i}\}_{i\in\mathcal{J}} tels que {ei}iIsubscriptsubscript𝑒𝑖𝑖𝐼\{e_{i}\}_{i\in I} soit la base fixée de nsuperscript𝑛{\mathds{Z}}^{n} qui contienne {vi}iKsubscriptsubscript𝑣𝑖𝑖𝐾\{v_{i}\}_{i\in K} et {ei}iIsubscriptsubscript𝑒𝑖𝑖superscript𝐼\{e_{i}\}_{i\in I^{\prime}} soit la base de nsuperscript𝑛{\mathds{Z}}^{n} qui contienne {vi}iKsubscriptsubscript𝑣𝑖𝑖superscript𝐾\{v_{i}\}_{i\in K^{\prime}} et tels que ei=visubscript𝑒𝑖subscript𝑣𝑖e_{i}=v_{i} pour tout iKK𝑖𝐾superscript𝐾i\in K\cup K^{\prime}.
D’après le lemme 6.17 un objet de Γ(XKK,KK)Γsubscript𝑋𝐾superscript𝐾subscript𝐾superscript𝐾\Gamma(X_{K\cap K^{\prime}},\mathfrak{C}_{K\cap K^{\prime}}) est donné par :

  • \bullet

    pour tout JKK𝐽𝐾superscript𝐾J\subset K\cap K^{\prime}, un espace vectoriel EJsubscript𝐸𝐽E_{J},

  • \bullet

    pour tout couple (J,Jp)𝐽𝐽𝑝(J,J\cup p) de sous-ensemble de KK𝐾superscript𝐾K\cap K^{\prime}, deux applications linéaires uJpsubscript𝑢𝐽𝑝u_{Jp} et vJpsubscript𝑣𝐽𝑝v_{Jp} :

    uJp:EJEJpvJp:EJpEJ:subscript𝑢𝐽𝑝absentsubscript𝐸𝐽subscript𝐸𝐽𝑝:subscript𝑣𝐽𝑝absentsubscript𝐸𝐽𝑝subscript𝐸𝐽\begin{array}[]{cccc}u_{Jp}:&E_{J}&\longrightarrow&E_{J\cup p}\\ v_{Jp}:&E_{J\cup p}&\longrightarrow&E_{J}\\ \end{array}
  • \bullet

    pour tout JKK𝐽𝐾superscript𝐾J\subset K\cup K^{\prime} et tout qI\KK𝑞\𝐼𝐾superscript𝐾q\in I\backslash K\cap K^{\prime} un endomorphisme MJqsubscript𝑀𝐽𝑞M_{Jq}.

Définition 6.18.

On note ΥΥ\Upsilon le foncteur qui a un objet

{{EJ}JKK,{uJp,vJp}JKKpKK\J,{MJq}JKKqI\KK}subscriptsubscript𝐸𝐽𝐽𝐾superscript𝐾subscriptsubscript𝑢𝐽𝑝subscript𝑣𝐽𝑝𝐽𝐾superscript𝐾𝑝𝐾\superscript𝐾𝐽subscriptsubscript𝑀𝐽𝑞𝐽𝐾superscript𝐾𝑞\𝐼𝐾superscript𝐾\displaystyle\big{\{}\{E_{J}\}_{J\subset K\cap K^{\prime}},\{u_{Jp},v_{Jp}\}_{\begin{subarray}{c}J\subset K\cap K^{\prime}\\ p\in K\cap K^{\prime}\backslash J\end{subarray}},\{M_{Jq}\}_{\begin{subarray}{c}J\subset K\cap K^{\prime}\\ q\in I\backslash K\cap K^{\prime}\end{subarray}}\big{\}}

de Γ(XKK,KK)Γsubscript𝑋𝐾superscript𝐾subscript𝐾superscript𝐾\Gamma(X_{K\cap K^{\prime}},\mathfrak{C}_{K\cap K^{\prime}}) associe l’objet :

{{EJ}JKK,{uJp,vJp},{MJq}JKKqI\KK}subscriptsubscript𝐸𝐽𝐽𝐾superscript𝐾subscript𝑢𝐽𝑝subscript𝑣𝐽𝑝subscriptsubscript𝑀𝐽superscript𝑞𝐽𝐾superscript𝐾superscript𝑞\superscript𝐼𝐾superscript𝐾\displaystyle\big{\{}\{E_{J}\}_{J\subset K\cap K^{\prime}},\{u_{Jp},v_{Jp}\},\{M_{Jq^{\prime}}\}_{\begin{subarray}{c}J\subset K\cap K^{\prime}\\ q^{\prime}\in I^{\prime}\backslash K\cap K^{\prime}\end{subarray}}\big{\}}

où si J{i1,,im}=I𝐽subscript𝑖1subscript𝑖𝑚𝐼J~\cup\{i_{1},\ldots,i_{m}\}=I et (α1(q),,αn(q))superscriptsubscript𝛼1superscript𝑞superscriptsubscript𝛼𝑛superscript𝑞(\alpha_{1}^{(q^{\prime})},\ldots,\alpha_{n}^{(q^{\prime})}) sont les coordonnées de eqsubscript𝑒superscript𝑞e_{q^{\prime}} dans la base {ei}iIsubscriptsubscript𝑒𝑖𝑖𝐼\{e_{i}\}_{i\in I} :

MJq=MJ,i1αi1(q)MJ,imαim(q).subscript𝑀𝐽superscript𝑞superscriptsubscript𝑀𝐽subscript𝑖1subscriptsuperscript𝛼superscript𝑞subscript𝑖1superscriptsubscript𝑀𝐽subscript𝑖𝑚subscriptsuperscript𝛼superscript𝑞subscript𝑖𝑚M_{Jq^{\prime}}=M_{J,i_{1}}^{\alpha^{(q^{\prime})}_{i_{1}}}\cdots M_{J,i_{m}}^{\alpha^{(q^{\prime})}_{i_{m}}}.
Proposition 6.19.

Le foncteur ΥΥ\Upsilon et les sections globales de ΦK,KsubscriptΦ𝐾superscript𝐾\Phi_{K,K^{\prime}} sont isomorphes.

Démonstration.

On note l𝑙l le cardinal de KK𝐾superscript𝐾K\cap K^{\prime}. Rappelons la définition de ΦKKsubscriptΦ𝐾superscript𝐾\Phi_{KK^{\prime}} et de 𝜶XKKsubscript𝜶subscript𝑋𝐾superscript𝐾\boldsymbol{\alpha}_{X_{K\cap K^{\prime}}} :

ΦKK=𝜶KXKKHKK𝜷KXKKsubscriptΦ𝐾superscript𝐾evaluated-atevaluated-atsubscript𝜶𝐾subscript𝑋𝐾superscript𝐾subscript𝐻𝐾superscript𝐾subscript𝜷superscript𝐾subscript𝑋𝐾superscript𝐾\Phi_{KK^{\prime}}=\boldsymbol{\alpha}_{K}\mid_{X_{K\cap K^{\prime}}}\circ H_{KK^{\prime}}\circ\boldsymbol{\beta}_{K^{\prime}}\mid_{X_{K\cap K^{\prime}}}

HKKsubscript𝐻𝐾superscript𝐾H_{KK^{\prime}} est l’équivalence :

HKK:𝒫ervhKK(U)𝒫ervUhKK1():subscript𝐻𝐾superscript𝐾absent𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝐾superscript𝐾𝑈𝒫𝑒𝑟subscript𝑣𝑈missing-subexpressionsubscriptsuperscript1𝐾superscript𝐾\begin{array}[]{cccc}H_{KK^{\prime}}:&\mathcal{P}erv_{h_{KK^{\prime}}(U)}&\longrightarrow&\mathcal{P}erv_{U}\\ &\mathcal{F}&\longrightarrow&h^{-1}_{KK^{\prime}}(\mathcal{F})\end{array}

Le foncteur 𝜶XKKsubscript𝜶subscript𝑋𝐾superscript𝐾\boldsymbol{\alpha}_{X_{K\cap K^{\prime}}} est la composée du foncteur μ𝜇\mu :

μ:𝒫ervXKK:𝜇𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋𝐾superscript𝐾\textstyle{\mu:\mathcal{P}erv_{X_{K\cap K^{\prime}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Rep(π1(SKK),𝒫ervl)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑙\textstyle{Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{l}})}

avec le foncteur Rep(π1(SKK),αl)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝛼𝑙Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\alpha_{l}) :

Rep(π1(SKK),𝒫ervl)Rep(π1(SKK),𝒞l)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑙𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝒞𝑙Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{l}})\longrightarrow Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\mathcal{C}_{l})

Ainsi on a le diagramme suivant :

𝒫ervXKK𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋𝐾superscript𝐾\textstyle{\mathcal{P}erv_{X_{K\cap K^{\prime}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}HKKsubscript𝐻𝐾superscript𝐾\scriptstyle{H_{KK^{\prime}}}μ𝜇\scriptstyle{\mu}𝒫ervXKK𝒫𝑒𝑟subscript𝑣subscript𝑋𝐾superscript𝐾\textstyle{\mathcal{P}erv_{X_{K\cap K^{\prime}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}μ𝜇\scriptstyle{\mu}Rep(π1(SKK),𝒫ervl)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑙\textstyle{Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{l}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Rep(π1(SKK),αl)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝛼𝑙\scriptstyle{Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\alpha_{l})}Rep(π1(SKK),𝒫ervl)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾𝒫𝑒𝑟subscript𝑣superscript𝑙\textstyle{Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\mathcal{P}erv_{{\mathds{C}}^{l}})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}Rep(π1(SKK),αl)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝛼𝑙\scriptstyle{Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\alpha_{l})}Rep(π1(SKK),𝒞l)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝒞𝑙\textstyle{Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\mathcal{C}_{l})\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}ΥΥ\scriptstyle{\Upsilon}Rep(π1(SKK),𝒞l)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝒞𝑙\textstyle{Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\mathcal{C}_{l})}

Pour démontrer la proposition il suffit de montrer l’existence d’un isomorphisme :

ΥRep(π1(SKK),αl)μRep(π1(SKK),αl)μHKKsimilar-to-or-equalsΥ𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝛼𝑙𝜇𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝛼𝑙𝜇subscript𝐻𝐾superscript𝐾\Upsilon\circ Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\alpha_{l})\circ\mu\simeq Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\alpha_{l})\circ\mu\circ H_{KK^{\prime}}

Commençons par rappeler la définition de Rep(π1(SKK),αl)μ𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝛼𝑙𝜇Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\alpha_{l})\circ\mu. On peut supposer sans perte de généralité que KK={1,,l}𝐾superscript𝐾1𝑙K\cap K^{\prime}=\{1,\cdots,l\}. Dans ce cas XKK=l×nlsubscript𝑋𝐾superscript𝐾superscript𝑙superscriptabsent𝑛𝑙X_{K\cap K^{\prime}}={\mathds{C}}^{l}\times{\mathds{C}}^{*n-l}. Soit \mathcal{F} un faisceau pervers sur l×nlsuperscript𝑙superscriptabsent𝑛𝑙{\mathds{C}}^{l}\times{\mathds{C}}^{*n-l}, l’image par Rep(π1(SKK),αl)μ𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝛼𝑙𝜇Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\alpha_{l})\circ\mu est donné par :

{{(RjΓJ\KK\J{1}|l×{1}nl)pJ}JKK,{uJp,vJp},{MJp}}subscriptsubscriptevaluated-atsuperscript𝑅𝑗subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽superscriptsubscript𝐾\superscript𝐾𝐽1superscript𝑙superscript1𝑛𝑙subscript𝑝𝐽𝐽𝐾superscript𝐾subscript𝑢𝐽𝑝subscript𝑣𝐽𝑝subscript𝑀𝐽𝑝\Big{\{}\big{\{}(R^{j}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{K\cap K^{\prime}\backslash J}\{1\}}\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{l}\times\{1\}^{n-l}})_{p_{J}}\big{\}}_{J\subset K\cap K^{\prime}},\big{\{}u_{Jp},v_{Jp}\big{\}},\{M_{Jp}\big{\}}\Big{\}}

uJpsubscript𝑢𝐽𝑝u_{Jp} et vJpsubscript𝑣𝐽𝑝v_{Jp} sont respectivement les fibres en pJsubscript𝑝𝐽p_{J} des morphismes naturels :

RjΓ(J\KK\J×{1}(L)Rj+1Γ(Jp\KK\J{1}(L)R^{j}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{K\cap K^{\prime}\backslash J}\times\{1\}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})\longrightarrow R^{j+1}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J\cup p}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{K\cap K^{\prime}\backslash J}\{1\}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})
Rj+1Γ(Jp\)L(L)Rj+1Γ(J{p}\)L(L)superscript𝑅𝑗1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽𝑝subscriptsuperscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿superscript𝑅𝑗1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽superscriptsubscriptabsent𝑝subscriptsuperscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿R^{j+1}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J\cup p}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})\longrightarrow R^{j+1}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{R}}_{-}^{*\{p\}}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})

et d’après le lemme LABEL:commono, les automorphisme MJpsubscript𝑀𝐽𝑝M_{Jp} sont les monodromies des faisceaux localement constants (RjΓJ)|SJevaluated-atsuperscript𝑅𝑗subscriptΓsuperscript𝐽superscriptsubscript𝑆𝐽(R^{j}\Gamma_{{\mathds{R}}^{J}{\mathds{C}}^{*}}\mathcal{F})|_{S_{J}} définies par le chemin γJpsubscript𝛾𝐽𝑝\gamma_{Jp}.
Considérons maintenant la composée :

Rep(π1(SKK),αl)μHKK𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝛼𝑙𝜇subscript𝐻𝐾superscript𝐾Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\alpha_{l})\circ\mu\circ H_{KK^{\prime}}

Vu la définition de HKKsubscript𝐻superscript𝐾𝐾H_{K^{\prime}K}, il faut expliciter les isomorphismes de recollements hKKsubscript𝐾superscript𝐾h_{KK^{\prime}}.

Lemme 6.20.

Si l’on considère les mêmes notations que dans la définition 6.18, l’isomorphisme hKKsubscript𝐾superscript𝐾h_{KK^{\prime}} est donné par :

XKXKKXKKXK(x1,,xn)(x1α1(1)xnα1(n),,x1αn(1)xnαn(n))absentsubscript𝑋𝐾subscript𝑋𝐾superscript𝐾subscript𝑋𝐾superscript𝐾absentsubscript𝑋superscript𝐾missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsubscript𝑥1subscript𝑥𝑛superscriptsubscript𝑥1superscriptsubscript𝛼11superscriptsubscript𝑥𝑛superscriptsubscript𝛼1𝑛superscriptsubscript𝑥1superscriptsubscript𝛼𝑛1superscriptsubscript𝑥𝑛superscriptsubscript𝛼𝑛𝑛missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression\begin{array}[]{ccccccc}X_{K}\supset&X_{K\cap K^{\prime}}&\longrightarrow&X_{K\cap K^{\prime}}&\subset X_{K^{\prime}}\\ &(x_{1},\ldots,x_{n})&\longmapsto&(x_{1}^{\alpha_{1}^{(1)}}\cdots x_{n}^{\alpha_{1}^{(n)}},\ldots,x_{1}^{\alpha_{n}^{(1)}}\cdots x_{n}^{\alpha_{n}^{(n)}})\end{array}
Démonstration.

Pour démontrer cette proposition nous avons besoin de ce lemme :

Lemme 6.21.

Soit σ𝜎\sigma un cône entier régulier de nsuperscript𝑛{\mathds{R}}^{n} engendré par des vecteurs primitifs {v1,,vn}subscript𝑣1subscript𝑣𝑛\{v_{1},\ldots,v_{n}\}, tels que le déterminant de M𝑀M, la matrice de colonnes visubscript𝑣𝑖v_{i}, soit égal à 1.
Soit G𝐺G la matrice (tM)1(^{t}M)^{-1} et {g1,,gn}subscript𝑔1subscript𝑔𝑛\{g_{1},\ldots,g_{n}\} ses vecteurs colonnes, alors le cône σˇˇ𝜎\check{\sigma} est engendré par les vecteurs {g1,,gn}subscript𝑔1subscript𝑔𝑛\{g_{1},\ldots,g_{n}\}.

Démonstration.

D’après la proposition 6.5, pour démontrer ce lemme il suffit de montrer que les vecteurs gisubscript𝑔𝑖g_{i} sont les vecteurs normaux entrants aux faces engendrées par {v1,,vi1,vi+1,,vn}subscript𝑣1subscript𝑣𝑖1subscript𝑣𝑖1subscript𝑣𝑛\{v_{1},\cdots,v_{i-1},v_{i+1},\ldots,v_{n}\}. C’est à dire que :

  • (i)

    <gi,vj>=0formulae-sequenceabsentsubscript𝑔𝑖subscript𝑣𝑗0<g_{i},v_{j}>=0 pour tout ji𝑗𝑖j\neq i,

  • (ii)

    detMi>0subscript𝑀𝑖0\det M_{i}>0, où Misubscript𝑀𝑖M_{i} est la matrice (v1vi1givi+1vn)subscript𝑣1subscript𝑣𝑖1subscript𝑔𝑖subscript𝑣𝑖1subscript𝑣𝑛(v_{1}\cdots v_{i-1}\leavevmode\nobreak\ g_{i}\leavevmode\nobreak\ v_{i+1}\cdots v_{n}).

La première assertion est donnée par l’égalité MtG=Insuperscript𝑀𝑡𝐺subscript𝐼𝑛{}^{t}MG=I_{n}.
Cette égalité donne de plus <gi,vi>=1formulae-sequenceabsentsubscript𝑔𝑖subscript𝑣𝑖1<g_{i},v_{i}>=1, ainsi la matrice GtMisuperscript𝐺𝑡subscript𝑀𝑖{}^{t}GM_{i} est égale à :

(
1<g1,gi>gi<gn,gi>1
)
1fragmentssubscript𝑔1,subscript𝑔𝑖normsubscript𝑔𝑖fragmentssubscript𝑔𝑛,subscript𝑔𝑖1
\left(\raisebox{0.5pt}{\lx@xy@svg{\hbox{\raise 0.0pt\hbox{\kern 5.5pt\hbox{\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\hbox{\vtop{\kern 0.0pt\offinterlineskip\halign{\entry@#!@&&\entry@@#!@\cr&&&&&&\\\\\\&&&&&&\\\\\\&&&&&&\crcr}}}\ignorespaces{\hbox{\kern-5.5pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{1\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\lx@xy@drawline@}}\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\lx@xy@drawline@}}\ignorespaces{\hbox{\lx@xy@drawline@}}{\hbox{\kern 9.80554pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 20.11108pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 30.69728pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{<g_{1},g_{i}>\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{\hbox{\lx@xy@droprule}}\ignorespaces{}{\hbox{\lx@xy@droprule}}{\hbox{\lx@xy@droprule}}{\hbox{\kern 79.0474pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 89.35294pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 102.15848pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern-3.0pt\raise-14.49998pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern-3.0pt\raise-24.80553pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern-3.0pt\raise-40.11107pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 9.80554pt\raise-40.11107pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 20.11108pt\raise-40.11107pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 39.93927pt\raise-40.11107pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{\|g_{i}\|\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces}$}}}}}}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\lx@xy@drawline@}}\ignorespaces{}\ignorespaces\ignorespaces{\hbox{\lx@xy@drawline@}}\ignorespaces{\hbox{\lx@xy@drawline@}}\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces\ignorespaces{}{\hbox{\lx@xy@droprule}}\ignorespaces{}{\hbox{\lx@xy@droprule}}{\hbox{\lx@xy@droprule}}{\hbox{\kern 79.0474pt\raise-40.11107pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 89.35294pt\raise-40.11107pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 102.15848pt\raise-40.11107pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern-3.0pt\raise-55.41661pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern-3.0pt\raise-65.72215pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern-3.0pt\raise-80.22214pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 9.80554pt\raise-80.22214pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 20.11108pt\raise-80.22214pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 30.41663pt\raise-80.22214pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{<g_{n},g_{i}>}$}}}}}}}{\hbox{\kern 79.0474pt\raise-80.22214pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 89.35294pt\raise-80.22214pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{}$}}}}}}}{\hbox{\kern 99.65848pt\raise-80.22214pt\hbox{\hbox{\kern 0.0pt\raise 0.0pt\hbox{\hbox{\kern 3.0pt\raise 0.0pt\hbox{$\textstyle{1}$}}}}}}}\ignorespaces}}}}\ignorespaces}\right)

donc son determinant est égal à ginormsubscript𝑔𝑖\|g_{i}\|, or dettGMi=detMisuperscript𝑡𝐺subscript𝑀𝑖subscript𝑀𝑖\det^{t}GM_{i}=\det M_{i}, ce qui démontre la deuxième assertion. ∎

On peut supposer sans perte de généralité que e1,,ensubscript𝑒1subscript𝑒𝑛e_{1},\ldots,e_{n} est la base canonique. Les vecteurs entrants normaux aux facettes de σIsubscript𝜎𝐼\sigma_{I} sont alors encore la famille e1,,ensubscript𝑒1subscript𝑒𝑛e_{1},\ldots,e_{n}. On note gi1,,ginsubscript𝑔subscriptsuperscript𝑖1subscript𝑔subscriptsuperscript𝑖𝑛g_{i^{\prime}_{1}},\ldots,g_{i^{\prime}_{n}} les vecteurs entrants normaux aux facettes de ΔIsubscriptΔsuperscript𝐼\Delta_{I^{\prime}}. D’après la proposition 6.5 et comme les variétés XIsubscript𝑋𝐼X_{I} et XIsubscript𝑋superscript𝐼X_{I^{\prime}} sont lisses, l’isomorphisme de recollement provient du passage de la base gi1,,ginsubscript𝑔subscriptsuperscript𝑖1subscript𝑔subscriptsuperscript𝑖𝑛g_{i^{\prime}_{1}},\ldots,g_{i^{\prime}_{n}} de nsuperscript𝑛{\mathds{Z}}^{n} à la base e1,,ensubscript𝑒1subscript𝑒𝑛e_{1},\ldots,e_{n}. La matrice de changement de base est l’inverse de la matrice dont les colonnes sont les vecteurs ginsubscript𝑔subscriptsuperscript𝑖𝑛g_{i^{\prime}_{n}} mais d’après le lemme 6.21, c’est la matrice dont les lignes sont les coordonnées des εisubscript𝜀𝑖\varepsilon_{i}. D’après la définition d’un morphisme torique on retrouve bien l’isomorphisme cherché. ∎

Toujours en supposant que KK={1,,l}𝐾superscript𝐾1𝑙K\cap K^{\prime}=\{1,\cdots,l\} on a, pour tout i<l𝑖𝑙i<l, ei=εisubscript𝑒𝑖subscript𝜀𝑖e_{i}=\varepsilon_{i} et donc :

αj(i)=δijsuperscriptsubscript𝛼𝑗𝑖subscript𝛿𝑖𝑗\alpha_{j}^{(i)}=\delta_{ij}

Ainsi l’application hKKsubscript𝐾superscript𝐾h_{KK^{\prime}} est la suivante :

hKK:l×nll×nl(x1,,xn)(y1,,yn):subscript𝐾superscript𝐾absentsuperscript𝑙superscriptabsent𝑛𝑙superscript𝑙superscriptabsent𝑛𝑙missing-subexpressionsubscript𝑥1subscript𝑥𝑛subscript𝑦1subscript𝑦𝑛\begin{array}[]{cccc}h_{KK^{\prime}}:&{\mathds{C}}^{l}\times{\mathds{C}}^{*n-l}&\longrightarrow&{\mathds{C}}^{l}\times{\mathds{C}}^{*n-l}\\ &(x_{1},\ldots,x_{n})&\longmapsto&(y_{1},\ldots,y_{n})\end{array}

  • pour il𝑖𝑙i\leq l, yi=xixl+1αi(l+1)xnαi(l+1)subscript𝑦𝑖subscript𝑥𝑖superscriptsubscript𝑥𝑙1superscriptsubscript𝛼𝑖𝑙1superscriptsubscript𝑥𝑛superscriptsubscript𝛼𝑖𝑙1y_{i}=x_{i}x_{l+1}^{\alpha_{i}^{(l+1)}}\cdots x_{n}^{\alpha_{i}^{(l+1)}}

  • pour i>l𝑖𝑙i>l, yi=xl+1αi(l+1)xnαi(l+1)subscript𝑦𝑖superscriptsubscript𝑥𝑙1superscriptsubscript𝛼𝑖𝑙1superscriptsubscript𝑥𝑛superscriptsubscript𝛼𝑖𝑙1y_{i}=x_{l+1}^{\alpha_{i}^{(l+1)}}\cdots x_{n}^{\alpha_{i}^{(l+1)}}.

Revenons à la composée Rep(π1(SKK),αl)μHKK𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝛼𝑙𝜇subscript𝐻𝐾superscript𝐾Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\alpha_{l})\circ\mu\circ H_{KK^{\prime}}. Considérons l’image de \mathcal{F} par μHKK𝜇subscript𝐻𝐾superscript𝐾\mu\circ H_{KK^{\prime}}.

μHKK()=((hKK1)|l×{1}nl,{γphKK~}pI\KK)𝜇subscript𝐻𝐾superscript𝐾evaluated-atsubscriptsuperscript1𝐾superscript𝐾superscript𝑙superscript1𝑛𝑙subscript~subscript𝛾𝑝subscript𝐾superscript𝐾𝑝\superscript𝐼𝐾superscript𝐾\mu\circ H_{KK^{\prime}}(\mathcal{F})=\big{(}(h^{-1}_{KK^{\prime}}\mathcal{F})|_{{\mathds{C}}^{l}\times\{1\}^{n-l}},\{\widetilde{\gamma_{p}\circ h_{KK^{\prime}}}\}_{p\in I^{\prime}\backslash K\cap K^{\prime}}\big{)}

γphKK~~subscript𝛾𝑝subscript𝐾superscript𝐾\widetilde{\gamma_{p}\circ h_{KK^{\prime}}} est défini comme l’était γ~psubscript~𝛾𝑝\tilde{\gamma}_{p}. Mais la restriction de hKKsubscript𝐾superscript𝐾h_{KK^{\prime}} à l×{1}nlsuperscript𝑙superscript1𝑛𝑙{\mathds{C}}^{l}\times\{1\}^{n-l} est l’identité donc :

(hKK1)|l×{1}nl|l×{1}nlsimilar-to-or-equalsevaluated-atsubscriptsuperscript1𝐾superscript𝐾superscript𝑙superscript1𝑛𝑙evaluated-atsuperscript𝑙superscript1𝑛𝑙(h^{-1}_{KK^{\prime}}\mathcal{F})|_{{\mathds{C}}^{l}\times\{1\}^{n-l}}\simeq\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{l}\times\{1\}^{n-l}}

Appliquons maintenant le foncteur Rep(π1(SKK),αl)𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝛼𝑙Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\alpha_{l}) à cet objet. On obtient une famille isomorphe à la famille suivante :

{{(RjΓJ\KK\J{1}|l×{1}nl)pJ}JKK,{uJp,vJp},{MJp}}subscriptsubscriptevaluated-atsuperscript𝑅𝑗subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽superscriptsubscript𝐾\superscript𝐾𝐽1superscript𝑙superscript1𝑛𝑙subscript𝑝𝐽𝐽𝐾superscript𝐾subscript𝑢𝐽𝑝subscript𝑣𝐽𝑝subscriptsuperscript𝑀𝐽𝑝\Big{\{}\big{\{}(R^{j}\Gamma_{{\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{K\cap K^{\prime}\backslash J}\{1\}}\mathcal{F}|_{{\mathds{C}}^{l}\times\{1\}^{n-l}})_{p_{J}}\big{\}}_{J\subset K\cap K^{\prime}},\big{\{}u_{Jp},v_{Jp}\big{\}},\{M^{\prime}_{Jp}\big{\}}\Big{\}}

uJpsubscript𝑢𝐽𝑝u_{Jp} et vJpsubscript𝑣𝐽𝑝v_{Jp} sont respectivement les fibres en pJsubscript𝑝𝐽p_{J} des morphismes naturels :

RjΓ(J\KK\J×{1}(L)Rj+1Γ(Jp\KK\J{1}(L)R^{j}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{K\cap K^{\prime}\backslash J}\times\{1\}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})\longrightarrow R^{j+1}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J\cup p}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-}^{K\cap K^{\prime}\backslash J}\{1\}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})
Rj+1Γ(Jp\)L(L)Rj+1Γ(J{p}\)L(L)superscript𝑅𝑗1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽𝑝subscriptsuperscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿superscript𝑅𝑗1subscriptΓ\superscriptsubscript𝐽superscriptsubscriptabsent𝑝subscriptsuperscript𝐿evaluated-atsuperscript𝐿R^{j+1}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J\cup p}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})\longrightarrow R^{j+1}\Gamma_{({\mathds{R}}_{-}^{J}{\mathds{R}}_{-}^{*\{p\}}{\mathds{C}}\backslash{\mathds{R}}_{-})\cap{\mathds{C}}^{L}}(\mathcal{F}\mid_{{\mathds{C}}^{L}})

et d’après le lemme LABEL:commono, les automorphismes MJpsubscriptsuperscript𝑀𝐽𝑝M^{\prime}_{Jp} sont les monodromies des faisceaux localement constants (RjΓJ)|SJevaluated-atsuperscript𝑅𝑗subscriptΓsuperscript𝐽superscriptsubscript𝑆𝐽(R^{j}\Gamma_{{\mathds{R}}^{J}{\mathds{C}}^{*}}\mathcal{F})|_{S_{J}} définies par le chemin γJphKK|SJevaluated-atsubscript𝛾𝐽𝑝subscript𝐾superscript𝐾subscript𝑆𝐽\gamma_{Jp}\circ h_{KK^{\prime}}|_{S_{J}}.
On peut supposer sans perte de généralité que J={1,,j}𝐽1𝑗J=\{1,\ldots,j\}, avec j<l𝑗𝑙j<l. La composition de ces applications est alors donnée par :

γJphKK:[0,1]SJt(0,,0j,eαj+1(p)2iπt,,eαn(p)2iπt):subscript𝛾𝐽𝑝subscript𝐾superscript𝐾absentdelimited-[]0.1subscript𝑆𝐽missing-subexpression𝑡subscript0.0𝑗superscript𝑒superscriptsubscript𝛼𝑗1𝑝2𝑖𝜋𝑡superscript𝑒superscriptsubscript𝛼𝑛𝑝2𝑖𝜋𝑡\begin{array}[]{cccc}\gamma_{Jp}\circ h_{KK^{\prime}}:&[0,1]&\longrightarrow&S_{J}\\ &t&\longmapsto&(\underbrace{0,\ldots,0}_{j},e^{\alpha_{j+1}^{(p)}2i\pi t},\ldots,e^{\alpha_{n}^{(p)}2i\pi t})\end{array}

On a donc bien MJp=MJ,j+1αj+1(p)MJ,nαn(p)subscriptsuperscript𝑀𝐽𝑝superscriptsubscript𝑀𝐽𝑗1superscriptsubscript𝛼𝑗1𝑝superscriptsubscript𝑀𝐽𝑛superscriptsubscript𝛼𝑛𝑝M^{\prime}_{Jp}=M_{J,j+1}^{\alpha_{j+1}^{(p)}}\cdots M_{J,n}^{\alpha_{n}^{(p)}}.
Ce qui montre que :

ΥRep(π1(SKK),αl)μRep(π1(SKK),αl)μHKKsimilar-to-or-equalsΥ𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝛼𝑙𝜇𝑅𝑒𝑝subscript𝜋1subscript𝑆𝐾superscript𝐾subscript𝛼𝑙𝜇subscript𝐻𝐾superscript𝐾\Upsilon\circ Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\alpha_{l})\circ\mu\simeq Rep(\pi_{1}(S_{K\cap K^{\prime}}),\alpha_{l})\circ\mu\circ H_{KK^{\prime}}

Un objet de Γ(XΔ,Δ)Γsubscript𝑋ΔsubscriptΔ\Gamma(X_{\Delta},\mathfrak{C}_{\Delta}) est donc donné par :

  • pour tout ensemble, K𝐾K, maximal de \mathcal{I}, une famille :

    {{EJK}JI,{uJpK,vJpK}JIpI\J,{MJqK}JIj+1qn}subscriptsubscriptsuperscript𝐸𝐾𝐽𝐽𝐼subscriptsubscriptsuperscript𝑢𝐾𝐽𝑝subscriptsuperscript𝑣𝐾𝐽𝑝𝐽𝐼𝑝\𝐼𝐽subscriptsubscriptsuperscript𝑀𝐾𝐽𝑞𝐽𝐼𝑗1𝑞𝑛\Big{\{}\{E^{K}_{J}\}_{J\subset I},\{u^{K}_{Jp},v^{K}_{Jp}\}_{\begin{subarray}{c}J\subset I\\ p\in I\backslash J\end{subarray}},\{M^{K}_{Jq}\}_{\begin{subarray}{c}J\subset I\\ j+1\leq q\leq n\end{subarray}}\Big{\}}
  • pour toute intersection, KK𝐾superscript𝐾K\cap K^{\prime}, d’ensemble maximal de \mathcal{I} et pour tout ensemble JKK𝐽𝐾superscript𝐾J\subset K\cap K^{\prime} un isomorphisme :

    δJKK:EJKEJK:subscriptsuperscript𝛿𝐾superscript𝐾𝐽superscriptsubscript𝐸𝐽𝐾superscriptsubscript𝐸𝐽superscript𝐾\delta^{KK^{\prime}}_{J}:E_{J}^{K}\longrightarrow E_{J}^{K^{\prime}}

    tels que

    δJpKK1uJpKδJKK=uJpKδJKK1vJpKδJpKK=vJpKsuperscriptsubscript𝛿𝐽𝑝𝐾superscript𝐾1subscriptsuperscript𝑢superscript𝐾𝐽𝑝superscriptsubscript𝛿𝐽𝐾superscript𝐾subscriptsuperscript𝑢𝐾𝐽𝑝superscriptsubscript𝛿𝐽𝐾superscript𝐾1subscriptsuperscript𝑣superscript𝐾𝐽𝑝superscriptsubscript𝛿𝐽𝑝𝐾superscript𝐾subscriptsuperscript𝑣𝐾𝐽𝑝\delta_{J\cup p}^{KK^{\prime}-1}u^{K^{\prime}}_{Jp}\delta_{J}^{KK^{\prime}}=u^{K}_{Jp}\text{,\leavevmode\nobreak\ }\delta_{J}^{KK^{\prime}-1}v^{K^{\prime}}_{Jp}\delta_{J\cup p}^{KK^{\prime}}=v^{K}_{Jp}
    et
    δJKK1MJpδJKK=MJ,i1αi1(q)MJ,imαim(q)superscriptsubscript𝛿𝐽superscript𝐾𝐾1subscriptsuperscript𝑀𝐽𝑝superscriptsubscript𝛿𝐽superscript𝐾𝐾superscriptsubscript𝑀𝐽subscript𝑖1subscriptsuperscript𝛼superscript𝑞subscript𝑖1superscriptsubscript𝑀𝐽subscript𝑖𝑚subscriptsuperscript𝛼superscript𝑞subscript𝑖𝑚\delta_{J}^{K^{\prime}K-1}M^{\prime}_{Jp}\delta_{J}^{K^{\prime}K}=M_{J,i_{1}}^{\alpha^{(q^{\prime})}_{i_{1}}}\cdots M_{J,i_{m}}^{\alpha^{(q^{\prime})}_{i_{m}}}

    J{i1,,im}=I𝐽subscript𝑖1subscript𝑖𝑚𝐼J~\cup\{i_{1},\ldots,i_{m}\}=I et (α1(q),,αn(q))superscriptsubscript𝛼1superscript𝑞superscriptsubscript𝛼𝑛superscript𝑞(\alpha_{1}^{(q^{\prime})},\ldots,\alpha_{n}^{(q^{\prime})}) sont les coordonnées de eqsubscript𝑒superscript𝑞e_{q^{\prime}} dans la base {ei}iIsubscriptsubscript𝑒𝑖𝑖𝐼\{e_{i}\}_{i\in I}

Comme dans le chapitre précédent nous définissons une équivalence, ΛΛ\Lambda, entre la catégorie Γ(XΔ,Δ)Γsubscript𝑋ΔsubscriptΔ\Gamma(X_{\Delta},\mathfrak{C}_{\Delta}) et la catégorie 𝒞Δsubscript𝒞Δ\mathcal{C}_{\Delta}.

Λ:Γ(XΔ,Δ)𝒞Δ:ΛΓsubscript𝑋ΔsubscriptΔsubscript𝒞Δ\Lambda:\Gamma(X_{\Delta},\mathfrak{C}_{\Delta})\longrightarrow\mathcal{C}_{\Delta}

Pour cela on note K1,,Kmsubscript𝐾1subscript𝐾𝑚K_{1},\ldots,K_{m}, les parties maximales de \mathcal{I}. On définit alors ΛΛ\Lambda comme le foncteur qui à un objet décrit ci-dessus associe la famille donnée par

  • pour toute partie maximale, Kisubscript𝐾𝑖K_{i}, de \mathcal{I}, pour toute partie J𝐽J de Ki\j<iKjKi\subscript𝐾𝑖subscript𝑗𝑖subscript𝐾𝑗subscript𝐾𝑖K_{i}\backslash\bigcup_{j<i}K_{j}\cup K_{i}, l’espace vectoriel EJKisubscriptsuperscript𝐸subscript𝐾𝑖𝐽E^{K_{i}}_{J} et les applications linéaires MJqKisubscriptsuperscript𝑀subscript𝐾𝑖𝐽𝑞M^{K_{i}}_{Jq}, pour tout couple (J,Jp)𝐽𝐽𝑝(J,J\cup p) de parties de Ki\j<iKjKi\subscript𝐾𝑖subscript𝑗𝑖subscript𝐾𝑗subscript𝐾𝑖K_{i}\backslash\bigcup_{j<i}K_{j}\cup K_{i}, les applications linéaires uJpsubscript𝑢𝐽𝑝u_{Jp} et vJpsubscript𝑣𝐽𝑝v_{Jp},

  • pour tout couple (J,Jp)𝐽𝐽𝑝(J,J\cup p), tel que JpKi\j<iKjKi𝐽𝑝\subscript𝐾𝑖subscript𝑗𝑖subscript𝐾𝑗subscript𝐾𝑖J\cup p\subset K_{i}\backslash\bigcup_{j<i}K_{j}\cup K_{i} et JKiKk𝐽subscript𝐾𝑖subscript𝐾𝑘J\subset K_{i}\cap K_{k} avec k<j𝑘𝑗k<j, les applications linéaires :

    uJpKiδJKkKj et δJKkKj1vJpKisubscriptsuperscript𝑢subscript𝐾𝑖𝐽𝑝superscriptsubscript𝛿𝐽subscript𝐾𝑘subscript𝐾𝑗 et superscriptsubscript𝛿𝐽subscript𝐾𝑘subscript𝐾𝑗1superscriptsubscript𝑣𝐽𝑝subscript𝐾𝑖u^{K_{i}}_{Jp}\circ\delta_{J}^{K_{k}K_{j}}\text{\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ et\leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ \leavevmode\nobreak\ }\delta_{J}^{K_{k}K_{j}-1}\circ v_{Jp}^{K_{i}}

Cette famille est bien un objet de 𝒞Δsubscript𝒞Δ\mathcal{C}_{\Delta}, les relations de commutation que vérifient les isomorphisme δJKKsuperscriptsubscript𝛿𝐽𝐾superscript𝐾\delta_{J}^{KK^{\prime}} assurent notamment la condition (iii)𝑖𝑖𝑖(iii). Comme au chapitre précédent le foncteur qui à un objet

{{EJ}J,{uJp,vJp}(J,Jp)2{MJi}1ij}subscriptsubscript𝐸𝐽𝐽subscriptsubscript𝑢𝐽𝑝subscript𝑣𝐽𝑝𝐽𝐽𝑝superscript2subscriptsubscript𝑀𝐽𝑖1𝑖𝑗\Big{\{}\{E_{J}\}_{J\in\mathcal{I}},\{u_{Jp},v_{Jp}\}_{\begin{subarray}{c}(J,J\cup p)\in\mathcal{I}^{2}\end{subarray}}\{M_{Ji}\}_{1\leq i\leq j}\Big{\}}

de 𝒞Δsubscript𝒞Δ\mathcal{C}_{\Delta} associe l’objet de Γ(XΔ,Δ)Γsubscript𝑋ΔsubscriptΔ\Gamma(X_{\Delta},\mathfrak{C}_{\Delta}) donné par

  • pour tout ensemble maximal K𝐾K de \mathcal{I}, la famille :

    {{EJ}JK,{uJp,vJp}(J,Jp)K2{MJi}JK1ij}subscriptsubscript𝐸𝐽𝐽𝐾subscriptsubscript𝑢𝐽𝑝subscript𝑣𝐽𝑝𝐽𝐽𝑝superscript𝐾2subscriptsubscript𝑀𝐽𝑖𝐽𝐾1𝑖𝑗\Big{\{}\{E_{J}\}_{J\subset K},\{u_{Jp},v_{Jp}\}_{\begin{subarray}{c}(J,J\cup p)\subset K^{2}\end{subarray}}\{M_{Ji}\}_{\begin{subarray}{c}J\subset K\\ 1\leq i\leq j\end{subarray}}\Big{\}}
  • pour toute intersection d’ensemble maximal KK𝐾superscript𝐾K\cap K^{\prime} de \mathcal{I} et pour tout ensemble JKK𝐽𝐾superscript𝐾J\subset K\cap K^{\prime} l’identité.

Les conditions de la définition 6.14 assurent que cette donnée est bien un objet de Γ(XΔ,Δ)Γsubscript𝑋ΔsubscriptΔ\Gamma(X_{\Delta},\mathfrak{C}_{\Delta}).
Ces deux foncteurs sont quasi-inverse l’un de l’autre. ∎

Références

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Résumé

Le but de cette thèse est de montrer comment des descriptions élémentaires et explicites de la catégorie des faisceaux pervers peuvent être recollées en une description de la catégorie globale des faisceaux pervers. Pour cela nous généralisons une équivalence entre la catégorie des faisceaux pervers sur nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} stratifié par le croisement normal et une catégorie de représentation d’un certain carquois démontrée par A. Galligo, M. Granger, Ph. Maisonobe (GGM) en une équivalence de champs.
Dans un premier temps nous nous intéressons à la façon de définir un champ sur un espace stratifié. Ainsi nous démontrons la 222-équivalence entre la 222-catégorie des champs et une 222-catégorie dont les objets sont les données de champs sur chacune des strates et de conditions de recollement. Ceci nous permet, dans le cas où l’espace considéré est nsuperscript𝑛{\mathds{C}}^{n} stratifié par le croisement normal de définir assez simplement un champ de carquois strictement constructible.
Dans un deuxième temps nous montrons que ce champ est bien équivalent au champ des faisceaux pervers. La difficulté majeure consiste alors à démontrer que les équivalences de catégories de GGM se recollent correctement en une équivalence de champs.
Enfin les deux derniers chapitres sont des applications de cette technique. On obtient ainsi de nouvelles descriptions en terme de représentation de carquois de la catégorie des faisceaux pervers d’une part sur 2superscript2{\mathds{C}}^{2} stratifié par un arrangement générique de droites et d’autre part sur les variétés toriques lisses.