Loi de Weyl presque sûre pour un système différentiel en dimension 1

William Bordeaux Montrieux
Centre de Mathématiques Laurent Schwartz
Ecole Polytechnique
FR 91120 Palaiseau cedex
bordeaux@math.polytechnique.fr
Résumé

Nous considérons une classe assez générale de systèmes différentiels sur le cercle avec une perturbation aléatoire d’ordre inférieur. Nous adoptons deux points de vue, semiclassique et haute fréquence. Nous montrons (a) que dans la limite h0,0h\to 0, les valeurs propres se distribuent selon une loi de Weyl avec une probabilité très proche de 1, (b) que les grandes valeurs propres se distribuent presque sûrement selon une loi de Weyl.

Abstract

We consider quite general differential operators on the circle with a small random lower order perturbation. We embrace two points a view, the semiclassical and the high energy limits. We show (a) in the semiclassical limit, that the eigenvalues inside a subdomain of the pseudospectrum are distributed according to a Weyl law with a probability close to 1, (b) that the large eigenvalues obey a Weyl law almost surely.

1 Introduction

Les constructions de quasimode de E.B. Davies [3], M. Zworski [21] et d’autres [5, 15] impliquent que les opérateurs hh-pseudodifférentiels non-autoadjoints ont, en général, la norme de la résolvante qui est très grande lorsque le paramètre spectral z𝑧z se déplace à l’intérieur de l’image du symbole principal. Dit autrement, le spectre est très instable sous petites perturbations. Une question naturelle est de comprendre comment les valeurs propres bougent quand l’opérateur est perturbé, et notamment lorsque la perturbation est aléatoire.

Dans [11], M. Hager considère certaines classes d’opérateurs pseudodifférentiels semiclassiques P𝑃P sur \mathbb{R}; incluant les opérateurs différentiels. Elle utilise des petites perturbations aléatoires multiplicatives δQω,𝛿subscript𝑄𝜔\delta Q_{\omega},δ𝛿\delta est un petit paramètre. Soit un domaine Γdouble-subset-ofΓ\Gamma\Subset\mathbb{C} avec une frontière lisse, on suppose que p1(z)superscript𝑝1𝑧p^{-1}(z) est une collection finie de points pour z𝑧z dans ΓΓ\Gamma et pour lequel {p,p¯}(ρ)0𝑝¯𝑝𝜌0\{p,\bar{p}\}(\rho)\neq 0 si ρp1(Γ).𝜌superscript𝑝1Γ\rho\in p^{-1}(\Gamma). Sous des hypothèses additionnelles, Hager a montré qu’avec une probabilité qui tend vers 1 lorsque h0,0h\to 0, pour δ=eϵ/h,𝛿superscript𝑒italic-ϵ\delta=e^{-\epsilon/h}, les valeurs propres de l’opérateur perturbé se distribuent selon une Loi de Weyl dans Γ,Γ\Gamma, ce qui était déjà bien connu dans le cas autoadjoint,

|#(σ(P+δQω)Γ)12πhvol(p1(Γ))|Cϵh,h0.formulae-sequence#𝜎𝑃𝛿subscript𝑄𝜔Γ12𝜋volsuperscript𝑝1Γ𝐶italic-ϵ0|\#(\sigma(P+\delta Q_{\omega})\cap\Gamma)-\frac{1}{2\pi h}\mathrm{vol}\,(p^{-1}(\Gamma))|\leq\frac{C\sqrt{\epsilon}}{h},\quad h\to 0. (1.1)

Mentionnons que M. Hager, J. Sjöstrand ont étendu ce résultat au cas des opérateurs sur nsuperscript𝑛\mathbb{R}^{n} [12], et que J. Sjöstrand l’a lui étendu au cas des variétés compactes [18].

Dans ce travail, nous allons étudier des systèmes elliptiques d’opérateurs différentiels sur S1superscript𝑆1S^{1} avec des perturbations aléatoires. En adaptant des techniques d’Hager [11] nous allons d’abord établir une loi de Weyl avec une probabilité proche de 1 dans le cas semiclassique avec des petites perturbations. Ensuite dans le cas non-semiclassique (h=11h=1) nous montrerons que les grandes valeurs propres se distribuent presque sûrement selon la loi de Weyl.

Remerciements. Ce travail fait partie de la thèse préparée sous la direction de J. Sjöstrand. L’auteur tient aussi à remercier deux personnes M. Zworski pour son accueil et les discussions très utiles lors de son séjour à Berkeley, et le rapporteur des Annales de l’institut Henri Poincaré qui est pour beaucoup dans cette nouvelle version.

2 Enoncé des résultats

Asymptotique semiclassique.

Considérons l’opérateur différentiel non-autoadjoint dans L2(S1,n)superscript𝐿2superscript𝑆1superscript𝑛L^{2}(S^{1},\mathbb{C}^{n})

P(h)=0αmAα(x;h)(hDx)α,h(0,1],Dx=1ix,P(h)=\sum_{0\leq\alpha\leq m}A_{\alpha}(x;h)(hD_{x})^{\alpha},\quad h\in(0,1],\quad D_{x}=\frac{1}{i}\frac{\partial}{\partial x}, (2.1)

où chaque Aαsubscript𝐴𝛼A_{\alpha} est une matrice n×n𝑛𝑛n\times n complexe dépendant de manière Csuperscript𝐶C^{\infty} de x𝑥x, et admettant la repésentation asymptotique dans C(S1)superscript𝐶superscript𝑆1C^{\infty}(S^{1}),

Aα(x;h)Aα,0(x)+hAα,1(x)+h2Aα,2(x)+,h0.formulae-sequencesimilar-tosubscript𝐴𝛼𝑥subscript𝐴𝛼.0𝑥subscript𝐴𝛼.1𝑥superscript2subscript𝐴𝛼.2𝑥0A_{\alpha}(x;h)\sim A_{\alpha,0}(x)+hA_{\alpha,1}(x)+h^{2}A_{\alpha,2}(x)+\ldots,\quad h\to 0. (2.2)

Le domaine de définition 𝒟(P)𝒟𝑃\mathcal{D}(P) choisi pour P𝑃P est l’espace de Sobolev semiclassique Hscm(S1,n)superscriptsubscript𝐻𝑠𝑐𝑚superscript𝑆1superscript𝑛H_{sc}^{m}(S^{1},\mathbb{C}^{n}) défini par

{uL2(S1,n)|um,h2=0αm(hDx)αu2<}.conditional-set𝑢superscript𝐿2superscript𝑆1superscript𝑛superscriptsubscriptnorm𝑢𝑚2subscript0𝛼𝑚superscriptnormsuperscriptsubscript𝐷𝑥𝛼𝑢2\left\{u\in L^{2}(S^{1},\mathbb{C}^{n})\bigg{|}\,\|u\|_{m,h}^{2}=\sum_{0\leq\alpha\leq m}\|(hD_{x})^{\alpha}u\|^{2}<\infty\right\}. (2.3)

Le symbole principal semiclassique de P𝑃P est donné par

p(x,ξ):=0αmAα,0(x)ξα,(x,ξ)TS1.formulae-sequenceassign𝑝𝑥𝜉subscript0𝛼𝑚subscript𝐴𝛼.0𝑥superscript𝜉𝛼𝑥𝜉superscript𝑇superscript𝑆1p(x,\xi):=\sum_{0\leq\alpha\leq m}A_{\alpha,0}(x)\xi^{\alpha},\quad(x,\xi)\in T^{\ast}S^{1}. (2.4)
Hypothèse 2.1

On suppose que P𝑃P est elliptique (au sens où detAm,0subscript𝐴𝑚.0\det A_{m,0} ne s’annule pas).

Nous notons l’ensemble des valeurs propres du symbole principal p𝑝p par

Σ(p)=(x,ξ)TS1σ(p(x,ξ)),σ(p(x,ξ)):=spectre de p(x,ξ).formulae-sequenceΣ𝑝subscript𝑥𝜉superscript𝑇superscript𝑆1𝜎𝑝𝑥𝜉assign𝜎𝑝𝑥𝜉spectre de 𝑝𝑥𝜉\Sigma(p)=\bigcup_{(x,\xi)\in T^{\ast}S^{1}}\sigma(p(x,\xi)),\quad\sigma(p(x,\xi)):=\mbox{spectre de }p(x,\xi). (2.5)

Si P𝑃P est un opérateur scalaire, alors ΣΣ\Sigma est l’ensemble des valeurs de p𝑝p.

Proposition 2.2

Sous l’hypothèse précédente, pour tous z𝑧z, Pz:𝒟(P)L2(S1):𝑃𝑧𝒟𝑃superscript𝐿2superscript𝑆1P-z:\mathcal{D}(P)\to L^{2}(S^{1}) est un opérateur de Fredholm d’indice zéro.

Preuve. Il est connu qu’un opérateur elliptique sur une variété compacte (ici S1superscript𝑆1S^{1}) est de Fredholm. Après multiplication par Am1,superscriptsubscript𝐴𝑚1A_{m}^{-1}, on est ramené au cas où Am=I.subscript𝐴𝑚𝐼A_{m}=I. Puis, en utilisant l’invariance de l’indice de Fredholm par déformation elliptique, on obtient que l’indice de Pz𝑃𝑧P-z est égal à celui de (hD)m;superscript𝐷𝑚(hD)^{m}; les termes de degré inférieur ont été écrasés. Pour finir, il est clair que l’indice de (hD)msuperscript𝐷𝑚(hD)^{m} est zéro. \square

En particulier, s’il existe un point z0subscript𝑧0z_{0} pour lequel la résolvante (Pz0)1superscript𝑃subscript𝑧01(P-z_{0})^{-1} existe (ce qui est toujours le cas si Σ(p)Σ𝑝\Sigma(p)\neq\mathbb{C}), alors nous trouvons que le spectre est discret dans .\mathbb{C}. En effet, par la théorie de Fredholm analytique, nous savons que pour un opérateur A𝐴A d’indice zéro, dont le spectre n’est pas égal à ,\mathbb{C}, alors le spectre consiste en des valeurs propres discrètes.

Pour z𝑧z fixé, qz(x,ξ)subscript𝑞𝑧𝑥𝜉q_{z}(x,\xi) désigne, dans la suite, le déterminant de p(x,ξ)z.𝑝𝑥𝜉𝑧p(x,\xi)-z. Nous définissons l’ensemble

Φ={zΣ|(x,ξ)TS1 avec zσ(p(x,ξ)) et {qz,q¯z}(x,ξ)=0}Φconditional-set𝑧Σ𝑥𝜉superscript𝑇superscript𝑆1 avec 𝑧𝜎𝑝𝑥𝜉 et subscript𝑞𝑧subscript¯𝑞𝑧𝑥𝜉0\Phi=\{z\in\Sigma\,|\,\exists(x,\xi)\in T^{\ast}S^{1}\mbox{ avec }z\in\sigma(p(x,\xi))\mbox{ et }\{q_{z},\bar{q}_{z}\}(x,\xi)=0\} (2.6)

{,}\{\bullet,\bullet\} désigne le crochet de Poisson. Σ,ΦΣΦ\Sigma,\Phi sont fermés et Λ(p):=ΣΦassignΛ𝑝ΣΦ\Lambda(p):=\Sigma\setminus\Phi est un ensemble ouvert.

Nous montrerons, dans la proposition 3.3, que l’image réciproque de zéro par qzsubscript𝑞𝑧q_{z} pour z𝑧z donné dans Λ(p),Λ𝑝\Lambda(p), est un ensemble de la forme

zΛ(p),qz1(0)={ρ+ν(z),ρν(z)|ν=1,,β(z)},formulae-sequencefor-all𝑧Λ𝑝subscriptsuperscript𝑞1𝑧0conditional-setsuperscriptsubscript𝜌𝜈𝑧superscriptsubscript𝜌𝜈𝑧𝜈1𝛽𝑧\forall z\in\Lambda(p),\quad q^{-1}_{z}(0)=\{\rho_{+}^{\nu}(z),\rho_{-}^{\nu}(z)|\,\nu=1,\dots,\beta(z)\}, (2.7)

β(z)<𝛽𝑧\beta(z)<\infty est localement constant, et

±12i{qz,q¯z}(ρ±)>0.plus-or-minus12𝑖subscript𝑞𝑧subscript¯𝑞𝑧subscript𝜌plus-or-minus0\pm\frac{1}{2i}\{q_{z},\bar{q}_{z}\}(\rho_{\pm})>0. (2.8)

Ce qui implique que pour tout zΛ(p),𝑧Λ𝑝z\in\Lambda(p), ν=1,,β,𝜈1𝛽\nu=1,\ldots,\beta,

e+ν=e+ν(x,z;h)𝒮,e+ν=1,(Pz)e+ν=𝒪(h),formulae-sequencesuperscriptsubscript𝑒𝜈superscriptsubscript𝑒𝜈𝑥𝑧𝒮formulae-sequencenormsuperscriptsubscript𝑒𝜈1norm𝑃𝑧superscriptsubscript𝑒𝜈𝒪superscript\exists\,e_{+}^{\nu}=e_{+}^{\nu}(x,z;h)\in\mathcal{S},\,\|e_{+}^{\nu}\|=1,\,\|(P-z)e_{+}^{\nu}\|=\mathcal{O}(h^{\infty}),

e+νsuperscriptsubscript𝑒𝜈e_{+}^{\nu} est une solution BKW concentrée près de ρ+ν,superscriptsubscript𝜌𝜈\rho_{+}^{\nu}, et

eν=e+ν(x,z;h)𝒮,eν=1,(Pz)e+ν=𝒪(h),formulae-sequencesuperscriptsubscript𝑒𝜈superscriptsubscript𝑒𝜈𝑥𝑧𝒮formulae-sequencenormsuperscriptsubscript𝑒𝜈1normsuperscript𝑃𝑧superscriptsubscript𝑒𝜈𝒪superscript\exists\,e_{-}^{\nu}=e_{+}^{\nu}(x,z;h)\in\mathcal{S},\,\|e_{-}^{\nu}\|=1,\,\|(P-z)^{\ast}e_{+}^{\nu}\|=\mathcal{O}(h^{\infty}),

eνsuperscriptsubscript𝑒𝜈e_{-}^{\nu} est une solution BKW concentrée près de ρν.superscriptsubscript𝜌𝜈\rho_{-}^{\nu}.

Hypothèse 2.3

Soit ΩΛ(p)double-subset-ofΩΛ𝑝\Omega\Subset\Lambda(p) et connexe. On demande que pour tout zΩ,𝑧Ωz\in\Omega,

ρ±ν(z)=(xν(z),ξ±ν(z)),xνxκ,νκ.formulae-sequencesuperscriptsubscript𝜌plus-or-minus𝜈𝑧superscript𝑥𝜈𝑧superscriptsubscript𝜉plus-or-minus𝜈𝑧formulae-sequencesuperscript𝑥𝜈superscript𝑥𝜅𝜈𝜅\rho_{\pm}^{\nu}(z)=(x^{\nu}(z),\xi_{\pm}^{\nu}(z)),\quad x^{\nu}\neq x^{\kappa},\,\nu\neq\kappa. (2.9)

et que ξ+ν0superscriptsubscript𝜉𝜈0\xi_{+}^{\nu}\neq 0 pour tout ν1,,β𝜈1𝛽\nu\in 1,\ldots,\beta, où β𝛽\beta est la valeur constante de β(z)𝛽𝑧\beta(z) sur la composante connexe de Λ(p)Λ𝑝\Lambda(p) contenant ΩΩ\Omega.

Soient (,𝒜,)𝒜(\mathcal{M},\mathcal{A},\mathbb{P}) un espace de probabilité et Qωsubscript𝑄𝜔Q_{\omega} est un opérateur différentiel d’ordre inférieur à m𝑚m de L2(S1)superscript𝐿2superscript𝑆1L^{2}(S^{1}) dans lui-même, de domaine dense,

Qω=α0αα1Qα(x;h)(hDx)α,0α0α1m1.formulae-sequencesubscript𝑄𝜔subscriptsubscript𝛼0𝛼subscript𝛼1subscript𝑄𝛼𝑥superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼0subscript𝛼0subscript𝛼1𝑚1Q_{\omega}=\sum_{\alpha_{0}\leq\alpha\leq\alpha_{1}}Q_{\alpha}(x;h)(hD_{x})^{\alpha},\quad 0\leq\alpha_{0}\leq\alpha_{1}\leq m-1. (2.10)

Ici (Qαi,j)i,jsubscriptsuperscriptsubscript𝑄𝛼𝑖𝑗𝑖𝑗(Q_{\alpha}^{i,j})_{i,j} est une matrice n×n𝑛𝑛n\times n où chaque élément est une série de Fourier aléatoire, c’est-à-dire

Qαi,j(x;h)=kqα,ki,j(h)eikx2π.superscriptsubscript𝑄𝛼𝑖𝑗𝑥subscript𝑘superscriptsubscript𝑞𝛼𝑘𝑖𝑗superscript𝑒𝑖𝑘𝑥2𝜋Q_{\alpha}^{i,j}(x;h)=\sum_{k\in\mathbb{Z}}q_{\alpha,k}^{i,j}(h)\frac{e^{ikx}}{\sqrt{2\pi}}. (2.11)
Remarque 2.4

De manière général, nous adoptons la convention suivante : les coefficients d’une matrice Q𝑄Q seront indiqués par les exposants i,j𝑖𝑗i,j, Qi,j.superscript𝑄𝑖𝑗Q^{i,j}.

On adopte l’hypothèse suivante sur les variables aléatoires qα,ki,jsuperscriptsubscript𝑞𝛼𝑘𝑖𝑗q_{\alpha,k}^{i,j}:

Hypothèse 2.5

Les coefficients de Fourier qα,ki,jsubscriptsuperscript𝑞𝑖𝑗𝛼𝑘q^{i,j}_{\alpha,k} sont des variables aléatoires (pour faire court v.a.) complexes indépendantes de loi 𝒩(0,(σα,ki,j)2).𝒩0superscriptsuperscriptsubscript𝜎𝛼𝑘𝑖𝑗2\mathcal{N}(0,(\sigma_{\alpha,k}^{i,j})^{2}). La variance peut dépendre de h.h. Pour tout i,j,α𝑖𝑗𝛼i,j,\alpha et 0<h1,010<h\leq 1,

σα,ki,j(h)C~kρ,subscriptsuperscript𝜎𝑖𝑗𝛼𝑘~𝐶superscriptdelimited-⟨⟩𝑘𝜌\sigma^{i,j}_{\alpha,k}(h)\leq\tilde{C}\langle k\rangle^{-\rho}, (2.12)

et pour α=α1,𝛼subscript𝛼1\alpha=\alpha_{1}, nous avons pour tout i,j𝑖𝑗i,j

σα1,ki,j(h)1C~kρ,subscriptsuperscript𝜎𝑖𝑗subscript𝛼1𝑘1~𝐶superscriptdelimited-⟨⟩𝑘𝜌\sigma^{i,j}_{\alpha_{1},k}(h)\geq\frac{1}{\tilde{C}}\langle k\rangle^{-\rho}, (2.13)

où les constantes C~>0~𝐶0\tilde{C}>0 et ρ>1𝜌1\rho>1 sont indépendantes de α,i,j,k,𝛼𝑖𝑗𝑘\alpha,i,j,k, et hh et où on utilise la notation standard k=(1+|k|2)12.delimited-⟨⟩𝑘superscript1superscript𝑘212\langle k\rangle=(1+|k|^{2})^{\frac{1}{2}}.

On rappelle que X𝑋X suit une loi gaussienne 𝒩(m,σ2)𝒩𝑚superscript𝜎2\mathcal{N}(m,\sigma^{2}) complexe d’espérance m𝑚m\in\mathbb{C} et de variance σ2>0,superscript𝜎20\sigma^{2}>0, si sa densité est

φ(z)={1πσ2e|zm|2σ2,σ>0,δ(zm)(masse de Dirac en z=m),σ=0.𝜑𝑧cases1𝜋superscript𝜎2superscript𝑒superscript𝑧𝑚2superscript𝜎2𝜎0𝛿𝑧𝑚masse de Dirac en 𝑧𝑚𝜎0\varphi(z)=\left\{\begin{array}[]{l}\frac{1}{\pi\sigma^{2}}e^{\frac{-|z-m|^{2}}{\sigma^{2}}},\quad\sigma>0,\\ \delta(z-m)\,(\mbox{masse de Dirac en }z=m),\quad\sigma=0.\end{array}\right.

La propriété remarquable des v.a. gaussiennes est que la somme de deux v.a. gaussiennes indépendantes reste une v.a. gaussienne où les espérances et les variances s’additionnent respectivement.

Sous ces conditions, Qωsubscript𝑄𝜔Q_{\omega} est presque sûrement (p.s.) borné comme opérateur de Hscmsubscriptsuperscript𝐻𝑚𝑠𝑐H^{m}_{sc} dans L2.superscript𝐿2L^{2}. Ce fait découle du résultat suivant concernant la régularité des fonctions Qαi,j(x;h)superscriptsubscript𝑄𝛼𝑖𝑗𝑥Q_{\alpha}^{i,j}(x;h) :

Proposition 2.6

Sous l’hypothèse précédente, pour chaque α,i,j,𝛼𝑖𝑗\alpha,i,j, Qαi,j(x;h)subscriptsuperscript𝑄𝑖𝑗𝛼𝑥Q^{i,j}_{\alpha}(x;h) représente p.s. une fonction continue.

Preuve. Il suffit de remarquer, grâce à l’inégalité de Markov, que

(k|qα,ki,j|>t)t1𝔼(|X|)kσα,ki,j,subscript𝑘superscriptsubscript𝑞𝛼𝑘𝑖𝑗𝑡superscript𝑡1𝔼𝑋subscript𝑘superscriptsubscript𝜎𝛼𝑘𝑖𝑗\mathbb{P}(\sum_{k\in\mathbb{Z}}|q_{\alpha,k}^{i,j}|>t)\leq t^{-1}\mathbb{E}(|X|)\sum_{k\in\mathbb{Z}}\sigma_{\alpha,k}^{i,j},

X𝑋X suit une loi gaussienne standard 𝒩(0,1).𝒩0.1\mathcal{N}(0,1). On fait ensuite tendre t𝑡t vers l’infini pour voir que la série aléatoire (2.9) converge normalement presque sûrement, d’où la continuité. \square

Ils existent des résultats très fins concernant la régularité, l’irrégularité des séries de Fourier aléatoires gaussiennes, voir [14].

Nous introduisons, pour (x,ξ)TS1𝑥𝜉superscript𝑇superscript𝑆1(x,\xi)\in T^{\ast}S^{1} et Γdouble-subset-ofΓ\Gamma\Subset\mathbb{C} donné, le nombre de valeurs propres de p(x,ξ)𝑝𝑥𝜉p(x,\xi) dans ΓΓ\Gamma par

mΓ(x,ξ):=#(σ(p(x,ξ))Γ).assignsubscript𝑚Γ𝑥𝜉#𝜎𝑝𝑥𝜉Γm_{\Gamma}(x,\xi):=\#(\sigma(p(x,\xi))\cap\Gamma). (2.14)

Nous nous proposons alors d’établir le résultat suivant :

Théorème 2.7

Supposons admis les hypothèses 2.1, 2.3 et 2.5. Soit ΓΩdouble-subset-ofΓΩ\Gamma\Subset\Omega un ouvert à bord C2superscript𝐶2C^{2} par morceaux. On entend par cela que ΓΓ\partial\Gamma peut être paramétré par une courbe S1superscript𝑆1S^{1} dans \mathbb{C} continue et C2superscript𝐶2C^{2} en dehors d’un nombre fini de points a1,a2,,subscript𝑎1subscript𝑎2a_{1},a_{2},\ldots, et pour lesquels l’angle formé par la dérivées à gauche et à droite est non nul. Pour tous γ1,N0>0,subscript𝛾1subscript𝑁00\gamma_{1},N_{0}>0, il existe une constante positive C>0𝐶0C>0 telle que, pour hN0<δ<hρ+γ1+12|lnh|2,superscriptsubscript𝑁0superscriptbra𝛿brasuperscript𝜌subscript𝛾1122h^{N_{0}}<\delta<h^{\rho+\gamma_{1}+\frac{1}{2}}|\ln h|^{-2}, le spectre de PδQω𝑃𝛿subscript𝑄𝜔P-\delta Q_{\omega} est discret et on a

|N(PδQω,Γ)12πhmΓ(x,ξ)𝑑x𝑑ξ|Ch12|lnh|12,𝑁𝑃𝛿subscript𝑄𝜔Γ12𝜋double-integralsubscript𝑚Γ𝑥𝜉differential-d𝑥differential-d𝜉𝐶superscript12superscript12|N(P-\delta Q_{\omega},\Gamma)-\frac{1}{2\pi h}\iint m_{\Gamma}(x,\xi)\,dxd\xi|\leq Ch^{-\frac{1}{2}}|\ln h|^{\frac{1}{2}},

avec une probabilité

1Ch2γ1|lnh|12.absent1𝐶superscript2subscript𝛾1superscript12\geq 1-Ch^{2\gamma_{1}}|\ln h|^{-\frac{1}{2}}.

Notons que lorsque α1=α0=0,subscript𝛼1subscript𝛼00\alpha_{1}=\alpha_{0}=0, nous nous trouvons dans la situation d’une perturbation multiplicative aléatoire. Nous donnerons au théorème 8.6 une version de la loi de Weyl pour une famille 𝒢𝒢\mathcal{G} de domaine ΓΓ\Gamma dans Ω.Ω\Omega.

Asymptotique des grandes valeurs propres.

Soit l’opérateur différentiel non-autoadjoint dans L2(S1,n)superscript𝐿2superscript𝑆1superscript𝑛L^{2}(S^{1},\mathbb{C}^{n})

P=0αmAα(x)Dxα,Aα(x)C(S1).formulae-sequence𝑃subscript0𝛼𝑚subscript𝐴𝛼𝑥superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼subscript𝐴𝛼𝑥superscript𝐶superscript𝑆1P=\sum_{0\leq\alpha\leq m}A_{\alpha}(x)D_{x}^{\alpha},\quad A_{\alpha}(x)\in C^{\infty}(S^{1}). (2.15)

Le domaine de définition naturel est l’espace de Sobolev Hm(S1,n).superscript𝐻𝑚superscript𝑆1superscript𝑛H^{m}(S^{1},\mathbb{C}^{n}). On impose comme précédemment une hypothèse d’ellipticité

detAm(x)0,xS1,formulae-sequencesubscript𝐴𝑚𝑥0𝑥superscript𝑆1\det A_{m}(x)\neq 0,\quad x\in S^{1}, (2.16)

rendant l’opérateur Pz𝑃𝑧P-z de Fredholm d’indice zéro pour tout z.𝑧z. En particulier, si Pz𝑃𝑧P-z est bijectif pour au moins une valeur de z,𝑧z, et nous trouvons donc que le spectre de P𝑃P est discret. Le symbole principal classique de P𝑃P est pm(x,ξ):=Am(x)ξm,assignsubscript𝑝𝑚𝑥𝜉subscript𝐴𝑚𝑥superscript𝜉𝑚p_{m}(x,\xi):=A_{m}(x)\xi^{m}, et nous désignons par Σ(pm)Σsubscript𝑝𝑚\Sigma(p_{m}) l’ensemble des valeurs propres de pm,subscript𝑝𝑚p_{m}, c’est à dire

Σ(pm)=(x,ξ)TS1σ(pm(x,ξ)).Σsubscript𝑝𝑚subscript𝑥𝜉superscript𝑇superscript𝑆1𝜎subscript𝑝𝑚𝑥𝜉\Sigma(p_{m})=\bigcup_{(x,\xi)\in T^{\ast}S^{1}}\sigma(p_{m}(x,\xi)). (2.17)

Pour z𝑧z donné, on écrit qm,z(x,ξ)subscript𝑞𝑚𝑧𝑥𝜉q_{m,z}(x,\xi) pour det(pm(x,ξ)z).subscript𝑝𝑚𝑥𝜉𝑧\det(p_{m}(x,\xi)-z). Nous introduisons ensuite l’ensemble,

Φ={zΣ|(x,ξ)TS1 avec zσ(pm(x,ξ)) et {qm,z,qm,z¯}(x,ξ)=0}.Φconditional-set𝑧Σ𝑥𝜉superscript𝑇superscript𝑆1 avec 𝑧𝜎subscript𝑝𝑚𝑥𝜉 et subscript𝑞𝑚𝑧¯subscript𝑞𝑚𝑧𝑥𝜉0\Phi=\{z\in\Sigma|\,\exists(x,\xi)\in T^{\ast}S^{1}\mbox{ avec }z\in\sigma(p_{m}(x,\xi))\mbox{ et }\{q_{m,z},\overline{q_{m,z}}\}(x,\xi)=0\}. (2.18)

Nous utilisons la perturbation,

Qω=α0αα1Qα(x)Dxα,0α0α1m1,formulae-sequencesubscript𝑄𝜔subscriptsubscript𝛼0𝛼subscript𝛼1subscript𝑄𝛼𝑥superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼0subscript𝛼0subscript𝛼1𝑚1Q_{\omega}=\sum_{\alpha_{0}\leq\alpha\leq\alpha_{1}}Q_{\alpha}(x)D_{x}^{\alpha},\quad 0\leq\alpha_{0}\leq\alpha_{1}\leq m-1, (2.19)

où chaque élément Qαi,jsubscriptsuperscript𝑄𝑖𝑗𝛼Q^{i,j}_{\alpha} est une série de Fourier aléatoire

Qα(x)=kqα,ki,j(x)eikx2π.subscript𝑄𝛼𝑥subscript𝑘superscriptsubscript𝑞𝛼𝑘𝑖𝑗𝑥superscript𝑒𝑖𝑘𝑥2𝜋Q_{\alpha}(x)=\sum_{k\in\mathbb{Z}}q_{\alpha,k}^{i,j}(x)\frac{e^{ikx}}{\sqrt{2\pi}}.

Nous supposons de plus que les coefficients qα,ki,jsubscriptsuperscript𝑞𝑖𝑗𝛼𝑘q^{i,j}_{\alpha,k} vérifient l’hypothèse 2.5. La proposition 2.6 nous dit alors que Qωsubscript𝑄𝜔Q_{\omega} est un opérateur différentiel dont les coefficients sont p.s. continus. De plus, puisque P𝑃P et PQw𝑃subscript𝑄𝑤P-Q_{w} ont le même symbole principal, alors p.s. PQw𝑃subscript𝑄𝑤P-Q_{w} est un opérateur de Fredholm d’indice zéro.

Nous sommes intéressés ici par la distribution des grandes valeurs propres de PQω𝑃subscript𝑄𝜔P-Q_{\omega} dans les dilatés d’un profil conique inclus dans Λ(pm):=ΣΦassignΛsubscript𝑝𝑚ΣΦ\Lambda(p_{m}):=\Sigma\setminus\Phi (qui est un cône du fait de l’homégénéité du symbole principal). Choisissons, Ω,Ω\Omega, un cône ouvert connexe dans Λ(pm).Λsubscript𝑝𝑚\Lambda(p_{m}).

Pour z𝑧z fixé dans Λ(pm),Λsubscript𝑝𝑚\Lambda(p_{m}), l’image réciproque de zéro par qm,zsubscript𝑞𝑚𝑧q_{m,z} est un ensemble de la forme

zΛ(pm),qm,z1(0)={ρ+ν(z),ρν(z)|ν=1,,β(z)},formulae-sequencefor-all𝑧Λsubscript𝑝𝑚subscriptsuperscript𝑞1𝑚𝑧0conditional-setsuperscriptsubscript𝜌𝜈𝑧superscriptsubscript𝜌𝜈𝑧𝜈1𝛽𝑧\forall z\in\Lambda(p_{m}),\quad q^{-1}_{m,z}(0)=\{\rho_{+}^{\nu}(z),\rho_{-}^{\nu}(z)|\,\nu=1,\dots,\beta(z)\}, (2.20)

β(z)<𝛽𝑧\beta(z)<\infty est constant sur chaque composante connexe de Λ(pm)Λsubscript𝑝𝑚\Lambda(p_{m}), et

±12i{qm,z,q¯m,z}(ρ±)>0.plus-or-minus12𝑖subscript𝑞𝑚𝑧subscript¯𝑞𝑚𝑧subscript𝜌plus-or-minus0\pm\frac{1}{2i}\{q_{m,z},\bar{q}_{m,z}\}(\rho_{\pm})>0. (2.21)

On fait alors l’hypothèse suivante :

Hypothèse 2.8

On demande que pour tout zΩ,𝑧Ωz\in\Omega,

ρ±ν(z)=(xν(z),ξ±ν(z)),xνxκ,νκ.formulae-sequencesuperscriptsubscript𝜌plus-or-minus𝜈𝑧superscript𝑥𝜈𝑧superscriptsubscript𝜉plus-or-minus𝜈𝑧formulae-sequencesuperscript𝑥𝜈superscript𝑥𝜅𝜈𝜅\rho_{\pm}^{\nu}(z)=(x^{\nu}(z),\xi_{\pm}^{\nu}(z)),\quad x^{\nu}\neq x^{\kappa},\,\nu\neq\kappa. (2.22)

Puisque le symbole principal est homogène par rapport à ξ𝜉\xi, nous avons forcément ξ+ν(z)0superscriptsubscript𝜉𝜈𝑧0\xi_{+}^{\nu}(z)\neq 0 si z0𝑧0z\neq 0.

Soient θ10superscriptsubscript𝜃10\theta_{1}^{0} et θ20superscriptsubscript𝜃20\theta_{2}^{0} tels que

Λ(pm)Ω={reiθ|r>0,θ10<θ<θ20}.superset-ofΛsubscript𝑝𝑚Ωconditional-set𝑟superscript𝑒𝑖𝜃formulae-sequence𝑟0superscriptsubscript𝜃10𝜃superscriptsubscript𝜃20\Lambda(p_{m})\supset\Omega=\{re^{i\theta}|\,r>0,\,\theta_{1}^{0}<\theta<\theta_{2}^{0}\}.

Prenons θ1,θ2]θ10,θ20[,\theta_{1},\theta_{2}\in]\theta_{1}^{0},\theta_{2}^{0}[, avec θ1θ2,subscript𝜃1subscript𝜃2\theta_{1}\leq\theta_{2}, et g,hC2([θ1,θ2],+)𝑔superscript𝐶2subscript𝜃1subscript𝜃2subscriptg,h\in C^{2}([\theta_{1},\theta_{2}],\mathbb{R}_{+}) satisfaisant h<g.𝑔h<g. Nous introduisons alors l’ensemble

ΩΓθ1,θ2(h,g):={reiθ|θ1θθ2,h(θ)rg(θ)}.double-superset-ofΩsubscriptΓsubscript𝜃1subscript𝜃2𝑔assignconditional-set𝑟superscript𝑒𝑖𝜃formulae-sequencesubscript𝜃1𝜃subscript𝜃2𝜃𝑟𝑔𝜃\Omega\Supset\Gamma_{\theta_{1},\theta_{2}}(h,g):=\{re^{i\theta}|\,\theta_{1}\leq\theta\leq\theta_{2},\,h(\theta)\leq r\leq g(\theta)\}. (2.23)

Pour θ1,θ2subscript𝜃1subscript𝜃2\theta_{1},\theta_{2} fixés on écrira parfois Γ(h,g)Γ𝑔\Gamma(h,g) à la place Γθ1,θ2(h,g).subscriptΓsubscript𝜃1subscript𝜃2𝑔\Gamma_{\theta_{1},\theta_{2}}(h,g). Nous notons pour tout (x,ξ)TS1𝑥𝜉superscript𝑇superscript𝑆1(x,\xi)\in T^{\ast}S^{1} et ΓΓ\Gamma\subset\mathbb{C}

mΓ(x,ξ):=#(σ(pm(x,ξ))Γ).assignsubscript𝑚Γ𝑥𝜉#𝜎subscript𝑝𝑚𝑥𝜉Γm_{\Gamma}(x,\xi):=\#(\sigma(p_{m}(x,\xi))\cap\Gamma). (2.24)

Notre résultat principal est le suivant :

Théorème 2.9

Soit ΩΩ\Omega un cône connexe dans Λ(pm).Λsubscript𝑝𝑚\Lambda(p_{m}). On suppose que l’hypothèse d’ellipticité est satisfaite et 2.5, 2.8 sont vérifiées. Si mα1ρ34>0,𝑚subscript𝛼1𝜌340m-\alpha_{1}-\rho-\frac{3}{4}>0, alors il existe C~>0~𝐶0\widetilde{C}>0 et M~~𝑀\widetilde{M}\subset\mathcal{M} avec (M~)=1~𝑀1\mathbb{P}(\widetilde{M})=1 tels que, pour tout ωM~𝜔~𝑀\omega\in\widetilde{M}, le spectre de PQω𝑃subscript𝑄𝜔P-Q_{\omega} est discret, et le nombre N(PQω,λΓ(0,g))𝑁𝑃subscript𝑄𝜔𝜆Γ0𝑔N(P-Q_{\omega},\lambda\Gamma(0,g)) de valeurs propres de PQω𝑃subscript𝑄𝜔P-Q_{\omega} dans λΓ(0,g)Ωdouble-subset-of𝜆Γ0𝑔Ω\lambda\Gamma(0,g)\Subset\Omega satisfait

λ0,for-all𝜆0\displaystyle\forall\lambda\geq 0,
|N(PQω,λΓ(0,g))12πmλΓ(0,g)(x,ξ)𝑑x𝑑ξ|C(ω)+C~λ1/(2m)lnλ.𝑁𝑃subscript𝑄𝜔𝜆Γ0𝑔12𝜋double-integralsubscript𝑚𝜆Γ0𝑔𝑥𝜉differential-d𝑥differential-d𝜉𝐶𝜔~𝐶superscript𝜆12𝑚𝜆\displaystyle|N(P-Q_{\omega},\lambda\Gamma(0,g))-\frac{1}{2\pi}\iint m_{\lambda\Gamma(0,g)}(x,\xi)\,dxd\xi|\leq C(\omega)+\widetilde{C}\lambda^{1/(2m)}\sqrt{\ln\lambda}.

La constante C(ω)<+𝐶𝜔C(\omega)<+\infty dépend de ω𝜔\omega, mais pas de λ𝜆\lambda.

Pour le cas m=2,𝑚2m=2, le théorème n’est vérifié que pour des perturbations multiplicatives avec 1<ρ<54.1𝜌541<\rho<\frac{5}{4}.

Notre démonstration est organisée comme suit. Après quelques rappels sur les opérateurs pseudodifférentiels et les notations utilisées, nous montrons que, pour tout zΣΦ,𝑧ΣΦz\in\Sigma\setminus\Phi, l’ensemble qz1(0)subscriptsuperscript𝑞1𝑧0q^{-1}_{z}(0) est composé par autant de points ρ+νsuperscriptsubscript𝜌𝜈\rho_{+}^{\nu} et ρνsuperscriptsubscript𝜌𝜈\rho_{-}^{\nu} tels que le crochet de Poisson {qz,qz¯}subscript𝑞𝑧¯subscript𝑞𝑧\{q_{z},\overline{q_{z}}\} soit strictement positif aux points ρ+νsuperscriptsubscript𝜌𝜈\rho_{+}^{\nu} et strictement négatif aux points ρνsuperscriptsubscript𝜌𝜈\rho_{-}^{\nu} (section 3). Dans [11], Hager fait l’hypothèse qu’il y a autant de point ρ+subscript𝜌\rho_{+} que ρ.subscript𝜌\rho_{-}. Dans le cas du cercle, cette hypothèse n’est pas nécessaire.

L’hypothèse ΓΣΦdouble-subset-ofΓΣΦ\Gamma\Subset\Sigma\setminus\Phi permet de construire des quasimodes, puis à l’aide de ces derniers, de faire un problème de Grushin pour ramener l’étude des valeurs propres à l’étude des zéros d’une fonction detE+δsubscriptsuperscript𝐸𝛿absent\det E^{\delta}_{-+} (section 4 et 5). Après avoir rendu cette fonction holomorphe, nous concluons grâce à un lemme de comptage de zéros de fonctions holomorphes (section 6). La condition 2.3 sert à établir que detE+δsubscriptsuperscript𝐸𝛿absent\det E^{\delta}_{-+} n’est pas trop petit avec une forte probabilité.

Dans le cas classique, nous nous ramenons via une réduction semiclassique au cas précédent (section 9) pour conclure avec le lemme de Borel-Cantelli afin d’avoir la loi de Weyl presque sûre (section 10).

Rappel et notations.

Précisons au préalable quelques notations, qui nous servirons par la suite. Soit m𝑚m une fonction sur \mathbb{R} de type ξ,superscriptdelimited-⟨⟩𝜉\langle\xi\rangle^{\ell},\ell\in\mathbb{R} et ΩΩ\Omega un ouvert de 2.superscript2\mathbb{R}^{2}. On introduit la classe S(Ω,m;n×n)𝑆Ω𝑚superscript𝑛𝑛S(\Omega,m;\mathbb{C}^{n\times n}) des symboles matriciels sur ΩΩ\Omega

{A(x,ξ)\displaystyle\{A(x,\xi)\in C(Ω,n×n)|i,j,α,β,C>0 t.q.superscript𝐶Ωsuperscript𝑛𝑛ketformulae-sequencefor-all𝑖𝑗for-all𝛼𝛽𝐶0 t.q.\displaystyle C^{\infty}(\Omega,\mathbb{C}^{n\times n})|\,\forall i,j,\;\forall\alpha,\beta\in\mathbb{N},\;\exists C>0\mbox{ t.q.}
|xαξβAi,j(x,ξ)|Cm(ξ),(x,ξ)Ω}.\displaystyle|\partial^{\alpha}_{x}\partial^{\beta}_{\xi}A^{i,j}(x,\xi)|\leq Cm(\xi),\;(x,\xi)\in\Omega\}. (2.25)

Pour des symboles A(x,ξ;h)𝐴𝑥𝜉A(x,\xi;h) dépendants de hh, nous disons que AS(m)𝐴𝑆𝑚A\in S(m) si A(.;h)A(.;h) est uniformément bornée dans S(m)𝑆𝑚S(m) quand h(0,1].h\in(0,1].

Pour k𝑘k\in\mathbb{R}, on pose Sk(Ω,m)=hkS(Ω,m)superscript𝑆𝑘Ω𝑚superscript𝑘𝑆Ω𝑚S^{k}(\Omega,m)=h^{-k}S(\Omega,m) et S(Ω)=Sk(Ω,m).superscript𝑆Ωsuperscript𝑆𝑘Ω𝑚S^{-\infty}(\Omega)=\bigcap S^{k}(\Omega,m).

Soient A,AkS(Ω,m),𝐴subscript𝐴𝑘𝑆Ω𝑚A,A_{k}\in S(\Omega,m), k0.𝑘0k\geq 0. Si N,for-all𝑁\forall N\in\mathbb{N}, A(x;h)0kNAk(x;h)hkS(N+1)(Ω,m),𝐴𝑥subscript0𝑘𝑁subscript𝐴𝑘𝑥superscript𝑘superscript𝑆𝑁1Ω𝑚A(x;h)-\sum_{0\leq k\leq N}A_{k}(x;h)h^{k}\in S^{-(N+1)}(\Omega,m), nous écrirons alors Ak=0Akhk.similar-to𝐴superscriptsubscript𝑘0subscript𝐴𝑘superscript𝑘A\sim\sum_{k=0}^{\infty}A_{k}h^{k}.

Si A𝐴A et B𝐵B ont la même représentation asymptotique alors ABS(Ω,m).𝐴𝐵superscript𝑆Ω𝑚A-B\in S^{-\infty}(\Omega,m).

Si AkS(m),k0formulae-sequencesubscript𝐴𝑘𝑆𝑚𝑘0A_{k}\in S(m),k\geq 0 alors il existe AS(m)𝐴𝑆𝑚A\in S(m) tel que AAkhk.similar-to𝐴subscript𝐴𝑘superscript𝑘A\sim\sum A_{k}h^{k}.

Un symbole AS(m)𝐴𝑆𝑚A\in S(m) est dit classique si AAkhksimilar-to𝐴subscript𝐴𝑘superscript𝑘A\sim\sum A_{k}h^{k}, les fonctions matricielles Aksubscript𝐴𝑘A_{k} étant indépendantes de hh. A0subscript𝐴0A_{0} est dénommé le symbole principal de A𝐴A. La classe des symboles classiques est notée Scl(Ω,m).subscript𝑆𝑐𝑙Ω𝑚S_{cl}(\Omega,m).

Proposition 2.10

L’application bilinéaire

S(2,m1)×S(2,m2)𝑆superscript2subscript𝑚1𝑆superscript2subscript𝑚2\displaystyle S(\mathbb{R}^{2},m_{1})\times S(\mathbb{R}^{2},m_{2}) \displaystyle\to S(2,m1m2)𝑆superscript2subscript𝑚1subscript𝑚2\displaystyle S(\mathbb{R}^{2},m_{1}m_{2})
(A1,A2)subscript𝐴1subscript𝐴2\displaystyle(A_{1},A_{2}) maps-to\displaystyle\mapsto A1#A2subscript𝐴1#subscript𝐴2\displaystyle A_{1}\#A_{2}

A1#A2=eih2σ(Dx,Dξ;Dy,Dη)A1(x,ξ;h)A2(y,η;h)|y=x,η=ξsubscript𝐴1#subscript𝐴2evaluated-atsuperscript𝑒𝑖2𝜎subscript𝐷𝑥subscript𝐷𝜉subscript𝐷𝑦subscript𝐷𝜂subscript𝐴1𝑥𝜉subscript𝐴2𝑦𝜂formulae-sequence𝑦𝑥𝜂𝜉A_{1}\#A_{2}=e^{\frac{ih}{2}\sigma(D_{x},D_{\xi};D_{y},D_{\eta})}A_{1}(x,\xi;h)A_{2}(y,\eta;h)|_{y=x,\eta=\xi} (2.26)

est continue. De plus, nous avons la représentation asymptotique

(A1#A2)(x,ξ;h)k01k!(ih2σ(Dx,Dξ;Dy,Dη))kA1(x,ξ)A2(y,η)|y=x,η=ξ.similar-tosubscript𝐴1#subscript𝐴2𝑥𝜉evaluated-atsubscript𝑘01𝑘superscript𝑖2𝜎subscript𝐷𝑥subscript𝐷𝜉subscript𝐷𝑦subscript𝐷𝜂𝑘subscript𝐴1𝑥𝜉subscript𝐴2𝑦𝜂formulae-sequence𝑦𝑥𝜂𝜉(A_{1}\#A_{2})(x,\xi;h)\sim\sum_{k\geq 0}\frac{1}{k!}\left(\frac{ih}{2}\sigma(D_{x},D_{\xi};D_{y},D_{\eta})\right)^{k}A_{1}(x,\xi)A_{2}(y,\eta)\big{|}_{y=x,\eta=\xi}. (2.27)

Grâce à (2.27), il est possible de définir une composition pour les symboles définis sur Ω,Ω\Omega, S(Ω,m1)×S(Ω,m2)S(Ω,m1m2)/S(Ω,m1m2).𝑆Ωsubscript𝑚1𝑆Ωsubscript𝑚2𝑆Ωsubscript𝑚1subscript𝑚2superscript𝑆Ωsubscript𝑚1subscript𝑚2S(\Omega,m_{1})\times S(\Omega,m_{2})\to S(\Omega,m_{1}m_{2})/S^{-\infty}(\Omega,m_{1}m_{2}).

Proposition 2.11

Soit A(x,ξ;h)Scl(Ω,m),𝐴𝑥𝜉subscript𝑆𝑐𝑙Ω𝑚A(x,\xi;h)\in S_{cl}(\Omega,m), les trois conditions suivantes sont équivalentes,

i) A0subscript𝐴0A_{0} est inversible pour chaque (x,ξ)Ω𝑥𝜉Ω(x,\xi)\in\Omega et vérifie A01=𝒪(1m).superscriptsubscript𝐴01𝒪1𝑚A_{0}^{-1}=\mathcal{O}(\frac{1}{m}).

ii) A0subscript𝐴0A_{0} est inversible pour chaque (x,ξ)Ω𝑥𝜉Ω(x,\xi)\in\Omega et vérifie A01S(m1).superscriptsubscript𝐴01𝑆superscript𝑚1A_{0}^{-1}\in S(m^{-1}).

iii) BS(m1)𝐵𝑆superscript𝑚1\exists B\in S(m^{-1}) tel que

A#B𝐴#𝐵\displaystyle A\#B similar-to\displaystyle\sim 1 dans S(Ω,1)1 dans 𝑆Ω.1\displaystyle 1\mbox{ dans }S(\Omega,1)
B#A𝐵#𝐴\displaystyle B\#A similar-to\displaystyle\sim 1 dans S(Ω,1).1 dans 𝑆Ω.1\displaystyle 1\mbox{ dans }S(\Omega,1).

Un symbole qui vérifie i) est dit elliptique (au sens semiclassique).

Lorsque Ω=2Ωsuperscript2\Omega=\mathbb{R}^{2}, on associe à AS(m)𝐴𝑆𝑚A\in S(m) un opérateur pseudodifférentiel Awsuperscript𝐴𝑤A^{w} continue de 𝒮n𝒮nsuperscript𝒮𝑛superscript𝒮𝑛\mathcal{S}^{n}\to\mathcal{S}^{n} et de (𝒮)n(𝒮)n,superscriptsuperscript𝒮𝑛superscriptsuperscript𝒮𝑛(\mathcal{S^{\prime}})^{n}\to(\mathcal{S^{\prime}})^{n}, défini par

Awu(x):=12πheih(xy)ξA(x+y2,ξ)u(y)𝑑y𝑑ξ.assignsuperscript𝐴𝑤𝑢𝑥12𝜋double-integralsuperscript𝑒𝑖𝑥𝑦𝜉𝐴𝑥𝑦2𝜉𝑢𝑦differential-d𝑦differential-d𝜉A^{w}u(x):=\frac{1}{2\pi h}\iint e^{\frac{i}{h}(x-y)\xi}A(\frac{x+y}{2},\xi)u(y)\;dyd\xi. (2.28)

Puisque nous avons Aw=((Ai,j)w)1i,jn,superscript𝐴𝑤subscriptsuperscriptsuperscript𝐴𝑖𝑗𝑤formulae-sequence1𝑖𝑗𝑛A^{w}=\left((A^{i,j})^{w}\right)_{1\leq i,j\leq n}, si AiS(2,mi)subscript𝐴𝑖𝑆superscript2subscript𝑚𝑖A_{i}\in S(\mathbb{R}^{2},m_{i}) nous obtenons alors la formule de composition A1wA2w=(A1#A2)w:𝒮n𝒮n,(𝒮)n(𝒮)n.:superscriptsubscript𝐴1𝑤superscriptsubscript𝐴2𝑤superscriptsubscript𝐴1#subscript𝐴2𝑤formulae-sequencesuperscript𝒮𝑛superscript𝒮𝑛superscriptsuperscript𝒮𝑛superscriptsuperscript𝒮𝑛A_{1}^{w}A_{2}^{w}=(A_{1}\#A_{2})^{w}:\,\mathcal{S}^{n}\to\mathcal{S}^{n},\,(\mathcal{S^{\prime}})^{n}\to(\mathcal{S^{\prime}})^{n}.

Théorème 2.12

Si AS(2,1),𝐴𝑆superscript2.1A\in S(\mathbb{R}^{2},1), alors Aw:L2(,n)L2(,n):superscript𝐴𝑤superscript𝐿2superscript𝑛superscript𝐿2superscript𝑛A^{w}:L^{2}(\mathbb{R},\mathbb{C}^{n})\to L^{2}(\mathbb{R},\mathbb{C}^{n}) est bornée, et sa norme est majorée par une constante indépendante de hh.

Lemme 2.13

Soit AScl(2,m),Ai,jk0hkAki,j,formulae-sequence𝐴subscript𝑆𝑐𝑙superscript2𝑚similar-tosuperscript𝐴𝑖𝑗subscript𝑘0superscript𝑘superscriptsubscript𝐴𝑘𝑖𝑗A\in S_{cl}(\mathbb{R}^{2},m),A^{i,j}\sim\sum_{k\geq 0}h^{k}A_{k}^{i,j}, introduisons

Supp(Ai,j):=ksupp(Aki,j¯).\mathrm{Supp}(A^{i,j}):=\overline{\bigcup_{k}\mathrm{supp}(A^{i,j}_{k}}).

Prenons χC0(2),𝜒subscriptsuperscript𝐶0superscript2\chi\in C^{\infty}_{0}(\mathbb{R}^{2}), indépendant de h,h, alors

i,j,Supp(Ai,j)supp(χ)=(A#χ)wL2()L2()=𝒪(h).for-all𝑖𝑗Suppsuperscript𝐴𝑖𝑗supp𝜒subscriptnormsuperscript𝐴#𝜒𝑤superscript𝐿2superscript𝐿2𝒪superscript\forall i,j,\quad\mathrm{Supp}(A^{i,j})\cap\mathrm{supp}(\chi)=\emptyset\Rightarrow\|(A\#\chi)^{w}\|_{L^{2}(\mathbb{R})\to L^{2}(\mathbb{R})}=\mathcal{O}(h^{\infty}).

Dans le cas scalaire, on pourra aussi consulter [6], [7], et dans le cas matriciel [1], [4].

3 Résultats préliminaires et Quasimodes

On se place dans le cadre semiclassique et on étudie l’opérateur différentiel elliptique (Hypothèse 2.1) non-autoadjoint dans L2(S1,n)superscript𝐿2superscript𝑆1superscript𝑛L^{2}(S^{1},\mathbb{C}^{n}) défini dans l’introduction. Rappelons que qz(x,ξ)=det(p(x,ξ)z).subscript𝑞𝑧𝑥𝜉𝑝𝑥𝜉𝑧q_{z}(x,\xi)=\det(p(x,\xi)-z).

Si z0subscript𝑧0z_{0} une valeur propre simple de p(x0,ξ0),𝑝subscript𝑥0subscript𝜉0p(x_{0},\xi_{0}),(x0,ξ0)TS1,subscript𝑥0subscript𝜉0superscript𝑇superscript𝑆1(x_{0},\xi_{0})\in T^{\ast}S^{1}, alors il existe un voisinage UTS1𝑈superscript𝑇superscript𝑆1U\subset T^{\ast}S^{1} de (x0,ξ0)subscript𝑥0subscript𝜉0(x_{0},\xi_{0}) et une fonction C,superscript𝐶C^{\infty}, λ:U,:𝜆𝑈\lambda:U\to\mathbb{C}, tel que λ(x,ξ)𝜆𝑥𝜉\lambda(x,\xi) soit une valeur propre simple de p(x,ξ)𝑝𝑥𝜉p(x,\xi) pour tout (x,ξ)U,𝑥𝜉𝑈(x,\xi)\in U, vérifiant au point (x0,ξ0)subscript𝑥0subscript𝜉0(x_{0},\xi_{0}), λ(x0,ξ0)=z0.𝜆subscript𝑥0subscript𝜉0subscript𝑧0\lambda(x_{0},\xi_{0})=z_{0}.

Proposition 3.1

Soit z0subscript𝑧0z_{0} une valeur propre simple de p(x0,ξ0),𝑝subscript𝑥0subscript𝜉0p(x_{0},\xi_{0}),(x0,ξ0)TS1,subscript𝑥0subscript𝜉0superscript𝑇superscript𝑆1(x_{0},\xi_{0})\in T^{\ast}S^{1}, alors nous avons l’équivalence

12i{qz0(.),qz0(.)¯}(x0,ξ0)>012i{λ,λ¯}(x0,ξ0)>0.\frac{1}{2i}\{q_{z_{0}}(.),\overline{q_{z_{0}}(.)}\}(x_{0},\xi_{0})>0\iff\frac{1}{2i}\{\lambda,\bar{\lambda}\}(x_{0},\xi_{0})>0.

Preuve. qz(x,ξ)subscript𝑞𝑧𝑥𝜉q_{z}(x,\xi) se met sous la forme g(x,ξ,z)(zλ(x,ξ)),𝑔𝑥𝜉𝑧𝑧𝜆𝑥𝜉g(x,\xi,z)(z-\lambda(x,\xi)),g(x,ξ,z)𝑔𝑥𝜉𝑧g(x,\xi,z) est polynomiale en z𝑧z et ne s’annule pas au point (x0,ξ0,z0)subscript𝑥0subscript𝜉0subscript𝑧0(x_{0},\xi_{0},z_{0}). Il faut ensuite remarquer que si a(x,ξ)=b(x,ξ)c(x,ξ)𝑎𝑥𝜉𝑏𝑥𝜉𝑐𝑥𝜉a(x,\xi)=b(x,\xi)c(x,\xi) et vérifie au point ρ0=(x0,ξ0),a(ρ0)=c(ρ0)=0formulae-sequencesubscript𝜌0subscript𝑥0subscript𝜉0𝑎subscript𝜌0𝑐subscript𝜌00\rho_{0}=(x_{0},\xi_{0}),\,a(\rho_{0})=c(\rho_{0})=0 et b(ρ0)0,𝑏subscript𝜌00b(\rho_{0})\neq 0, alors

12i{a,a¯}(ρ0)=|b(ρ0)|212i{c,c¯}(ρ0).12𝑖𝑎¯𝑎subscript𝜌0superscript𝑏subscript𝜌0212𝑖𝑐¯𝑐subscript𝜌0\frac{1}{2i}\{a,\bar{a}\}(\rho_{0})=|b(\rho_{0})|^{2}\frac{1}{2i}\{c,\bar{c}\}(\rho_{0}).

\square

Proposition 3.2

Soient ρ0=(x0,ξ0)subscript𝜌0subscript𝑥0subscript𝜉0\rho_{0}=(x_{0},\xi_{0}), z0σ(p(ρ0))subscript𝑧0𝜎𝑝subscript𝜌0z_{0}\in\sigma(p(\rho_{0})).
(a) Si dim𝒩(p(ρ0)z0)2dimension𝒩𝑝subscript𝜌0subscript𝑧02\dim\mathcal{N}(p(\rho_{0})-z_{0})\geq 2 alors

12i{qz0(.),qz0(.)¯}(ρ0)=0.\frac{1}{2i}\{q_{z_{0}}(.),\overline{q_{z_{0}}(.)}\}(\rho_{0})=0.

(b) Si dim𝒩(p(z0)z0)=1dimension𝒩𝑝subscript𝑧0subscript𝑧01\dim\mathcal{N}(p(z_{0})-z_{0})=1 alors il existe des matrices r0,s0subscript𝑟0subscript𝑠0r_{0},s_{0} inversibles telles que r01(p(ρ0)z0)s0superscriptsubscript𝑟01𝑝subscript𝜌0subscript𝑧0subscript𝑠0r_{0}^{-1}(p(\rho_{0})-z_{0})s_{0} admet 0 comme valeur propre simple.

Preuve. (a) Pour une base convenable de n,superscript𝑛\mathbb{C}^{n}, les deux première colonnes de la matrice p(ρ0)z0𝑝subscript𝜌0subscript𝑧0p(\rho_{0})-z_{0} s’annulent. On voit donc que det(p(ρ)z0)=𝒪(|ρρ0|2).𝑝𝜌subscript𝑧0𝒪superscript𝜌subscript𝜌02\det(p(\rho)-z_{0})=\mathcal{O}(|\rho-\rho_{0}|^{2}).
(b) Soit e1,,ensubscript𝑒1subscript𝑒𝑛e_{1},\ldots,e_{n} une base telle que (p(ρ0)z0)e1=0.𝑝subscript𝜌0subscript𝑧0subscript𝑒10(p(\rho_{0})-z_{0})e_{1}=0. Soit

f2=(p(ρ0)z0)e2fn=(p(ρ0)z0)ensubscript𝑓2𝑝subscript𝜌0subscript𝑧0subscript𝑒2subscript𝑓𝑛𝑝subscript𝜌0subscript𝑧0subscript𝑒𝑛\begin{array}[]{l}f_{2}=(p(\rho_{0})-z_{0})e_{2}\\ \vdots\\ f_{n}=(p(\rho_{0})-z_{0})e_{n}\end{array} (3.1)

et f1subscript𝑓1f_{1} tel que f1,,fnsubscript𝑓1subscript𝑓𝑛f_{1},\ldots,f_{n} soit une base. Alors pour les bases e1,,en,subscript𝑒1subscript𝑒𝑛e_{1},\ldots,e_{n}, et f1,,fnsubscript𝑓1subscript𝑓𝑛f_{1},\ldots,f_{n} la matrice de p(ρ0)z0𝑝subscript𝜌0subscript𝑧0p(\rho_{0})-z_{0} devient

(0000101).00001missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression0missing-subexpressionmissing-subexpression1\left(\begin{array}[]{cccc}0&0&\ldots&0\\ 0&1&&\\ \vdots&&\ddots&\\ 0&&&1\end{array}\right). (3.2)

Il existe donc deux matrices de passage r0,s0subscript𝑟0subscript𝑠0r_{0},s_{0} pour lesquelles r01(p(ρ0)z0)s0superscriptsubscript𝑟01𝑝subscript𝜌0subscript𝑧0subscript𝑠0r_{0}^{-1}(p(\rho_{0})-z_{0})s_{0} s’écrit comme dans (3.2). \square

Soit z𝑧z donné dans ΣΦ,ΣΦ\Sigma\setminus\Phi, l’image réciproque de 00 par qzsubscript𝑞𝑧q_{z} est donné par

qz1(0)={ρ+ν(z),ρκ(z)|ν=1,,β(z),κ=1,,γ(z)}subscriptsuperscript𝑞1𝑧0conditional-setsuperscriptsubscript𝜌𝜈𝑧superscriptsubscript𝜌𝜅𝑧formulae-sequence𝜈1𝛽𝑧𝜅1𝛾𝑧q^{-1}_{z}(0)=\{\rho_{+}^{\nu}(z),\rho_{-}^{\kappa}(z)|\,\nu=1,\dots,\beta(z),\kappa=1,\dots,\gamma(z)\} (3.3)

avec

±12i{qz(.),qz(.)¯}(ρ±)>0.\pm\frac{1}{2i}\{q_{z}(.),\overline{q_{z}(.)}\}(\rho_{\pm})>0. (3.4)
Proposition 3.3

a) Pour chaque zΣΦ,𝑧ΣΦz\in\Sigma\setminus\Phi, nous avons β(z),γ(z)<+.𝛽𝑧𝛾𝑧\beta(z),\gamma(z)<+\infty.
b) Pour tout zΣΦ,𝑧ΣΦz\in\Sigma\setminus\Phi, nous avons β(z)=γ(z).𝛽𝑧𝛾𝑧\beta(z)=\gamma(z).
c) Si z1,z2subscript𝑧1subscript𝑧2z_{1},z_{2} appartiennent à une même composante connexe de ΣΦ,ΣΦ\Sigma\setminus\Phi, alors β(z1)=β(z2).𝛽subscript𝑧1𝛽subscript𝑧2\beta(z_{1})=\beta(z_{2}).

Preuve. Pour a)a) et c)c) c’est clair. z0subscript𝑧0z_{0} étant fixé, on prend q(x,ξ)qz0(x,ξ).𝑞𝑥𝜉subscript𝑞subscript𝑧0𝑥𝜉q(x,\xi)\equiv q_{z_{0}}(x,\xi). On suppose pour se fixer les idées que q(0,ξ)0,𝑞0𝜉0q(0,\xi)\neq 0, pour tout ξ𝜉\xi\in\mathbb{R} : il n’y a donc pas de points ρ+subscript𝜌\rho_{+} ou ρsubscript𝜌\rho_{-} au dessus de 0.00. Nous coupons le cercle S1/2π,similar-to-or-equalssuperscript𝑆12𝜋S^{1}\simeq\mathbb{R}/2\pi\mathbb{Z}, pour identifier, avec l’application (x,ξ)(Rew,Imw),maps-to𝑥𝜉Re𝑤Im𝑤(x,\xi)\mapsto(\mathrm{Re}\,w,\mathrm{Im}\,w), le tube (S1{0})×{|ξ|C}superscript𝑆10𝜉𝐶(S^{1}\setminus\{0\})\times\{|\xi|\leq C\} à un rectangle K𝐾K de .\mathbb{C}. Concrètement, nous pouvons écrire

K={ξ=C,x[0,2π]}γ1𝐾subscriptformulae-sequence𝜉𝐶𝑥delimited-[]0.2𝜋subscript𝛾1\displaystyle\partial K=\underbrace{\{\xi=-C,x\in[0,2\pi]\}}_{\gamma_{1}} {x=2π,|ξ|C}γ2{ξ=C,x[0,2π]}γ3subscriptformulae-sequence𝑥2𝜋𝜉𝐶subscript𝛾2subscriptformulae-sequence𝜉𝐶𝑥delimited-[]0.2𝜋subscript𝛾3\displaystyle\cup\underbrace{\{x=2\pi,|\xi|\leq C\}}_{\gamma_{2}}\cup\underbrace{\{\xi=C,x\in[0,2\pi]\}}_{\gamma_{3}}
{x=0,|ξ|C}γ4.subscriptformulae-sequence𝑥0𝜉𝐶subscript𝛾4\displaystyle\cup\underbrace{\{x=0,|\xi|\leq C\}}_{\gamma_{4}}.

Puis nous calculons la variation de l’argument de q𝑞q le long de la frontière de K𝐾K dans le sens positif. Premièrement, puisque q(x,ξ)=a(x)ξmn+𝒪(ξmn1),𝑞𝑥𝜉𝑎𝑥superscript𝜉𝑚𝑛𝒪superscript𝜉𝑚𝑛1q(x,\xi)=a(x)\xi^{mn}+\mathcal{O}(\xi^{mn-1}), avec a(x)=det(Am,0(x))𝑎𝑥subscript𝐴𝑚.0𝑥a(x)=\det(A_{m,0}(x)) pour ξ𝜉\xi grand, nous voyons que pour C𝐶C assez grand

varargγ1qvarsubscriptsubscript𝛾1𝑞\displaystyle\mathrm{var}\arg_{\gamma_{1}}\,q =varargS1a(x)absentvarsubscriptsuperscript𝑆1𝑎𝑥\displaystyle=\mathrm{var}\arg_{S^{1}}a(x)
=varargγ3q.absentvarsubscriptsubscript𝛾3𝑞\displaystyle=-\mathrm{var}\arg_{\gamma_{3}}\,q.

Deuxièmement, comme q(x,ξ)=q(x+2π,ξ),𝑞𝑥𝜉𝑞𝑥2𝜋𝜉q(x,\xi)=q(x+2\pi,\xi), nous avons

varargγ2q+varargγ4q=0.varsubscriptsubscript𝛾2𝑞varsubscriptsubscript𝛾4𝑞0\mathrm{var}\arg_{\gamma_{2}}q+\mathrm{var}\arg_{\gamma_{4}}q=0.

Nous avons donc montré que la variation de l’argument de q𝑞q le long de K𝐾\partial K est nulle. Après une déformation de contour, nous pouvons aussi écrire, pour ϵitalic-ϵ\epsilon assez petit, que

varargKq(x,ξ)=ζq1(0)varargD(ζ,ϵ)q(x,ξ).varsubscript𝐾𝑞𝑥𝜉subscript𝜁superscript𝑞10varsubscript𝐷𝜁italic-ϵ𝑞𝑥𝜉\mbox{var}\arg_{\partial K}q(x,\xi)=\sum_{\zeta\in q^{-1}(0)}\mbox{var}\arg_{\partial D(\zeta,\epsilon)}q(x,\xi). (3.5)

On conclut alors avec le lemme qui suit :

Lemme 3.4

Soit q(ζ)𝑞𝜁q(\zeta) une fonction sur ζx+iξ,subscript𝜁subscript𝑥𝑖subscript𝜉\mathbb{C}_{\zeta}\equiv\mathbb{R}_{x}+i\mathbb{R}_{\xi}, et Csuperscript𝐶C^{\infty} dans un voisinage de 0.00. Si

q(0)=0,±12i{q,q¯}(0):=±12i(ξqxq¯xqξq¯)(0)>0,formulae-sequence𝑞00assignplus-or-minus12𝑖𝑞¯𝑞0plus-or-minus12𝑖subscript𝜉𝑞subscript𝑥¯𝑞subscript𝑥𝑞subscript𝜉¯𝑞00q(0)=0,\quad\pm\frac{1}{2i}\{q,\bar{q}\}(0):=\pm\frac{1}{2i}(\partial_{\xi}q\partial_{x}\bar{q}-\partial_{x}q\partial_{\xi}\bar{q})(0)>0, (3.6)

alors pour ϵitalic-ϵ\epsilon assez petit varargD(0,ϵ)q(ζ)=±2π.varsubscript𝐷0italic-ϵ𝑞𝜁plus-or-minus2𝜋\mathrm{var}\arg_{\partial D(0,\epsilon)}q(\zeta)=\pm 2\pi.

Preuve. On fait un développement de Taylor de q𝑞q au voisinage de zéro

q=a(ξ+ix)+b(ξix)+𝒪((x,ξ)2),a,b.formulae-sequence𝑞𝑎𝜉𝑖𝑥𝑏𝜉𝑖𝑥𝒪superscriptnorm𝑥𝜉2𝑎𝑏q=a\,(\xi+ix)+b\,(\xi-ix)+\mathcal{O}(\|(x,\xi)\|^{2}),\quad a,b\in\mathbb{C}.

Nous obtenons alors

12i{q,q¯}(0)12𝑖𝑞¯𝑞0\displaystyle\frac{1}{2i}\{q,\bar{q}\}(0) =|a|212i{ξ+ix,ξix}(0)+|b|212i{ξix,ξ+ix}(0)absentsuperscript𝑎212𝑖𝜉𝑖𝑥𝜉𝑖𝑥0superscript𝑏212𝑖𝜉𝑖𝑥𝜉𝑖𝑥0\displaystyle=|a|^{2}\,\frac{1}{2i}\{\xi+ix,\xi-ix\}(0)+|b|^{2}\,\frac{1}{2i}\{\xi-ix,\xi+ix\}(0)
=|b|2|a|2.absentsuperscript𝑏2superscript𝑎2\displaystyle=|b|^{2}-|a|^{2}.

Deux cas se présentent. Si 12i{q,q¯}(0)>012𝑖𝑞¯𝑞00\frac{1}{2i}\{q,\bar{q}\}(0)>0 alors |b|>|a|𝑏𝑎|b|>|a| et on voit que varargq=vararg(ξix)=2π.var𝑞var𝜉𝑖𝑥2𝜋\mbox{var}\arg\,q=\mbox{var}\arg\,(\xi-ix)=-2\pi. Si 12i{q,q¯}(0)<012𝑖𝑞¯𝑞00\frac{1}{2i}\{q,\bar{q}\}(0)<0 alors |b|<|a|𝑏𝑎|b|<|a| et on a varargq=vararg(ξ+ix)=+2π.var𝑞var𝜉𝑖𝑥2𝜋\mbox{var}\arg\,q=\mbox{var}\arg\,(\xi+ix)=+2\pi. \square\square

Nous donnons maintenant un résultat d’existence de quasimode pour un système différentiel matriciel qui généralise celui établi dans le cas scalaire par M. Zworski [21].

Proposition 3.5

Pour tout z𝑧z dans Σ(p)Σ𝑝\Sigma(p) et ρ0:=(x0,ξ0)assignsubscript𝜌0subscript𝑥0subscript𝜉0\rho_{0}:=(x_{0},\xi_{0}) dans TS1superscript𝑇superscript𝑆1T^{\ast}S^{1} avec

zσ(p(ρ0)),12i{qz(.),qz(.)¯}(ρ0)>0,z\in\sigma(p(\rho_{0})),\quad\frac{1}{2i}\{q_{z}(.),\overline{q_{z}(.)}\}(\rho_{0})>0,

il existe 0u(h)L2(S1)0𝑢superscript𝐿2superscript𝑆10\neq u(h)\in L^{2}(S^{1}) tel que

(P(h)z)u(h)=𝒪(h)u(h).norm𝑃𝑧𝑢𝒪superscriptnorm𝑢\|(P(h)-z)u(h)\|=\mathcal{O}(h^{\infty})\|u(h)\|.

De plus u(h)𝑢u(h) a la forme χ(x)a(x;h)eiφ(x)/h𝜒𝑥𝑎𝑥superscript𝑒𝑖𝜑𝑥\chi(x)a(x;h)e^{i\varphi(x)/h}χ𝜒\chi est une troncature à support dans un voisinage de x0.subscript𝑥0x_{0}. Aussi a(x0;h)0𝑎subscript𝑥00a(x_{0};h)\neq 0 et Imφ(x0)=ξ0.Im𝜑subscript𝑥0subscript𝜉0\mathrm{Im}\,\varphi(x_{0})=\xi_{0}.

Preuve. On suppose pour commencer que z=0𝑧0z=0 est une valeur propre simple de p(ρ0)𝑝subscript𝜌0p(\rho_{0}). On cherche à construire des solutions BKW, eiφ(x)/ha(x;h),superscript𝑒𝑖𝜑𝑥𝑎𝑥e^{i\varphi(x)/h}a(x;h), satisfaisant

eiφ/hPeiφ/ha=𝒪(h),superscript𝑒𝑖𝜑𝑃superscript𝑒𝑖𝜑𝑎𝒪superscript\displaystyle e^{-i\varphi/h}Pe^{i\varphi/h}a=\mathcal{O}(h^{\infty}), (3.7)
a(x;h)a0(x)+ha1(x)+ dans C(S1,n),a00.formulae-sequencesimilar-to𝑎𝑥subscript𝑎0𝑥subscript𝑎1𝑥 dans superscript𝐶superscript𝑆1superscript𝑛subscript𝑎00\displaystyle a(x;h)\sim a_{0}(x)+ha_{1}(x)+\ldots\mbox{ dans }C^{\infty}(S^{1},\mathbb{C}^{n}),\,a_{0}\neq 0.

La phase doit remplir l’équation eikonale detp(x,φ(x))=0.𝑝𝑥superscript𝜑𝑥0\det p(x,\varphi^{\prime}(x))=0. Soit λ𝜆\lambda la valeur propre simple Csuperscript𝐶C^{\infty} de p(x,ξ)𝑝𝑥𝜉p(x,\xi) définie dans un voisinage de ρ0subscript𝜌0\rho_{0} et vérifiant λ(x0,ξ0)=0.𝜆subscript𝑥0subscript𝜉00\lambda(x_{0},\xi_{0})=0. λ𝜆\lambda est analytique en ξ,𝜉\xi, et puisque ξλ(ρ0)0,subscript𝜉𝜆subscript𝜌00\partial_{\xi}\lambda(\rho_{0})\neq 0, on peut trouver une fonction φsuperscript𝜑\varphi^{\prime} définie dans un voisinage de x0,subscript𝑥0x_{0}, telle que λ(x,φ(x))=0=detp(x,φ(x)),𝜆𝑥superscript𝜑𝑥0𝑝𝑥superscript𝜑𝑥\lambda(x,\varphi^{\prime}(x))=0=\det p(x,\varphi^{\prime}(x)), et φ(x0)=ξ0.superscript𝜑subscript𝑥0subscript𝜉0\varphi^{\prime}(x_{0})=\xi_{0}.

Les termes ansubscript𝑎𝑛a_{n} satisfont, eux, un système récurrent d’équations (les équations de transport). La procédure pour donner les expressions explicites des ansubscript𝑎𝑛a_{n} est décrite dans [8] (p.54) pour l’opérateur hDx+A(x).subscript𝐷𝑥𝐴𝑥hD_{x}+A(x). Par ailleurs, pour le cas scalaire on pourra consulter [11].

On prendra ensuite comme quasimode χaeiφ/h,𝜒𝑎superscript𝑒𝑖𝜑\chi ae^{i\varphi/h},χ𝜒\chi est à support compact dans un voisinage de x0.subscript𝑥0x_{0}. Pour la normalisation, on procède comme dans le cas scalaire, en remarquant que {λ,λ¯}(ρ)/2i>0,𝜆¯𝜆𝜌2𝑖0\{\lambda,\bar{\lambda}\}(\rho)/2i>0, ce qui entraine que Im φ′′(x0)>0,Im superscript𝜑′′subscript𝑥00\mbox{Im }\varphi^{\prime\prime}(x_{0})>0, voir [3].

Pour le cas où z0subscript𝑧0z_{0} est une valeur propre multiple, on est ramené au cas d’une valeur propre simple après composition par r0subscript𝑟0r_{0} et s0subscript𝑠0s_{0} (proposition 3.2). \square

Pour une étude plus approfondie de l’existence de quasimodes pour les systèmes d’opérateurs semiclassiques, on consultera [4].

4 Problème de Grushin pour l’opérateur non-perturbé

Pour le problème de Grushin, seule l’hypothèse d’ellipticité est imposée, donc la condition 2.3 n’est pas nécessaire. Nous rappelons que qz(x,ξ)subscript𝑞𝑧𝑥𝜉q_{z}(x,\xi) désigne le déterminant de p(x,ξ)z.𝑝𝑥𝜉𝑧p(x,\xi)-z. On se place dans le cadre semiclassique.

Soit z0subscript𝑧0z_{0} un point de Λ(p)=ΣΦ,Λ𝑝ΣΦ\Lambda(p)=\Sigma\setminus\Phi, et prenons les points ρ±ν(z0)superscriptsubscript𝜌plus-or-minus𝜈subscript𝑧0\rho_{\pm}^{\nu}(z_{0}) de qz01(0)subscriptsuperscript𝑞1subscript𝑧00q^{-1}_{z_{0}}(0) tels que

±12i{qz0(.),qz0(.)¯}(ρ±ν(z0))>0.\pm\frac{1}{2i}\{q_{z_{0}}(.),\overline{q_{z_{0}}(.)}\}(\rho^{\nu}_{\pm}(z_{0}))>0. (4.1)

Nous omettons dans la suite d’écrire l’indice ν𝜈\nu. Nous indiquerons dans le texte quand nous en aurons besoin.

Comme dqz0,dq¯z0𝑑subscript𝑞subscript𝑧0𝑑subscript¯𝑞subscript𝑧0dq_{z_{0}},d\bar{q}_{z_{0}} sont linéairement indépendant, il existe un voisinage U(z0)𝑈subscript𝑧0U(z_{0}) de z0subscript𝑧0z_{0} et ρ±(z)C(U(z0))subscript𝜌plus-or-minus𝑧superscript𝐶𝑈subscript𝑧0\rho_{\pm}(z)\in C^{\infty}(U(z_{0})) pour lesquel q(ρ±(z),z)=0,𝑞subscript𝜌plus-or-minus𝑧𝑧0q(\rho_{\pm}(z),z)=0, et

±12i{qz(.),qz(.)¯}(ρ±(z))>0.\pm\frac{1}{2i}\{q_{z}(.),\overline{q_{z}(.)}\}(\rho_{\pm}(z))>0. (4.2)

On suppose pour commencer que 00 est une valeur propre simple de p(ρ±(z0))z0.𝑝subscript𝜌plus-or-minussubscript𝑧0subscript𝑧0p(\rho_{\pm}(z_{0}))-z_{0}. Dans le cas général dim 𝒩(p(ρ±(z0))z0)=1,dim 𝒩𝑝subscript𝜌plus-or-minussubscript𝑧0subscript𝑧01\mbox{dim }\mathcal{N}(p(\rho_{\pm}(z_{0}))-z_{0})=1, la proposition 3.3 montre qu’après composition par r0subscript𝑟0r_{0} et s0subscript𝑠0s_{0} on est ramené au cas d’une valeur propre simple.

Utilisant le paragraphe 3 du Ch.I de [9], on déduit qu’il existe un voisinage W(z0)𝑊subscript𝑧0W(z_{0}) de z0subscript𝑧0z_{0}, un voisinage V±subscript𝑉plus-or-minusV_{\pm} de ρ±(z0)subscript𝜌plus-or-minussubscript𝑧0\rho_{\pm}(z_{0}) pour lesquels il existe une matrice u±(x,ξ)subscript𝑢plus-or-minus𝑥𝜉u_{\pm}(x,\xi) inversible pour chaque (x,ξ)V±𝑥𝜉subscript𝑉plus-or-minus(x,\xi)\in V_{\pm}, une fonction scalaire λ±(x,ξ)subscript𝜆plus-or-minus𝑥𝜉\lambda_{\pm}(x,\xi) vérifiant

λ±(ρ±(z))=z,(x,ξ)ρ±(z),λ±(x,ξ)z,formulae-sequencesubscript𝜆plus-or-minussubscript𝜌plus-or-minus𝑧𝑧formulae-sequencefor-all𝑥𝜉subscript𝜌plus-or-minus𝑧subscript𝜆plus-or-minus𝑥𝜉𝑧\lambda_{\pm}(\rho_{\pm}(z))=z,\quad\forall(x,\xi)\neq\rho_{\pm}(z),\;\lambda_{\pm}(x,\xi)\neq z, (4.3)

et une matrice (n1)×(n1)𝑛1𝑛1(n-1)\times(n-1), h±(x,ξ),subscriptplus-or-minus𝑥𝜉h_{\pm}(x,\xi), avec

(x,ξ)V±,zW(z0),det(h±z)0,formulae-sequencefor-all𝑥𝜉subscript𝑉plus-or-minusformulae-sequencefor-all𝑧𝑊subscript𝑧0subscriptplus-or-minus𝑧0\forall(x,\xi)\in V_{\pm},\forall z\in W(z_{0}),\quad\det(h_{\pm}-z)\neq 0, (4.4)

tels que

(x,ξ)V±,zW(z0),u±(x,ξ)(p(x,ξ)z)u±1(x,ξ)=(λ±(x,ξ)z00h±(x,ξ)z).formulae-sequencefor-all𝑥𝜉subscript𝑉plus-or-minusformulae-sequencefor-all𝑧𝑊subscript𝑧0subscript𝑢plus-or-minus𝑥𝜉𝑝𝑥𝜉𝑧subscriptsuperscript𝑢1plus-or-minus𝑥𝜉subscript𝜆plus-or-minus𝑥𝜉𝑧0missing-subexpression0subscriptplus-or-minus𝑥𝜉𝑧missing-subexpression\forall(x,\xi)\in V_{\pm},\forall z\in W(z_{0}),\\ u_{\pm}(x,\xi)(p(x,\xi)-z)u^{-1}_{\pm}(x,\xi)=\left(\begin{array}[]{ccc}\lambda_{\pm}(x,\xi)-z&0\\ 0&h_{\pm}(x,\xi)-z\end{array}\right). (4.5)

Puisque V±subscript𝑉plus-or-minusV_{\pm} est relativement compact, u±,u±1,h±S(V±,1)subscript𝑢plus-or-minussubscriptsuperscript𝑢1plus-or-minussubscriptplus-or-minus𝑆subscript𝑉plus-or-minus.1u_{\pm},u^{-1}_{\pm},h_{\pm}\in S(V_{\pm},1) et pS(V+,1),𝑝𝑆subscript𝑉.1p\in S(V_{+},1), S(V,1)𝑆subscript𝑉.1S(V_{-},1). On adapte ensuite un résultat du à M. Taylor [19], voir aussi [13], proposition 3.1.1,

Proposition 4.1

Soit ΩΩ\Omega un ouvert de TS1.superscript𝑇superscript𝑆1T^{\ast}S^{1}. Soit AScl(Ω,1)𝐴subscript𝑆𝑐𝑙Ω.1A\in S_{cl}(\Omega,1), dont le symbole principal vérifie

U0A0U01=A~0:=(A~01,100A~02,2),U0,U01S(Ω,1),formulae-sequencesubscript𝑈0subscript𝐴0subscriptsuperscript𝑈10subscript~𝐴0assignsuperscriptsubscript~𝐴01.10missing-subexpression0superscriptsubscript~𝐴02.2missing-subexpressionsubscript𝑈0subscriptsuperscript𝑈10𝑆Ω.1U_{0}A_{0}U^{-1}_{0}=\widetilde{A}_{0}:=\left(\begin{array}[]{ccc}\widetilde{A}_{0}^{1,1}&0\\ 0&\widetilde{A}_{0}^{2,2}\end{array}\right),\quad U_{0},U^{-1}_{0}\in S(\Omega,1),

où pour chaque (x,ξ)𝑥𝜉(x,\xi), A~01,1(x,ξ)superscriptsubscript~𝐴01.1𝑥𝜉\widetilde{A}_{0}^{1,1}(x,\xi) et A~02,2(x,ξ)superscriptsubscript~𝐴02.2𝑥𝜉\widetilde{A}_{0}^{2,2}(x,\xi) ont des spectres disjoints. Il existe alors UScl(Ω,1),𝑈subscript𝑆𝑐𝑙Ω.1U\in S_{cl}(\Omega,1), U~Scl(Ω,1)~𝑈subscript𝑆𝑐𝑙Ω.1\widetilde{U}\in S_{cl}(\Omega,1) vérifiant

U#U~1,U~#U1,U=U0modhScl(Ω,1),formulae-sequencesimilar-to𝑈#~𝑈1formulae-sequencesimilar-to~𝑈#𝑈1𝑈subscript𝑈0modsubscript𝑆𝑐𝑙Ω.1U\#\widetilde{U}\sim 1,\quad\widetilde{U}\#U\sim 1,\quad U=U_{0}\mathrm{mod}\,hS_{cl}(\Omega,1),

dans S(Ω,1)𝑆Ω.1S(\Omega,1) tels que

U#A#U~(A~1,100A~2,2),similar-to𝑈#𝐴#~𝑈superscript~𝐴1.10missing-subexpression0superscript~𝐴2.2missing-subexpressionU\#A\#\widetilde{U}\sim\left(\begin{array}[]{ccc}\widetilde{A}^{1,1}&0\\ 0&\widetilde{A}^{2,2}\end{array}\right),

où le symbole principal, A~0i,isubscriptsuperscript~𝐴𝑖𝑖0\widetilde{A}^{i,i}_{0}, de A~i,isuperscript~𝐴𝑖𝑖\widetilde{A}^{i,i} vérifie A~0i,i=A0i,i,subscriptsuperscript~𝐴𝑖𝑖0subscriptsuperscript𝐴𝑖𝑖0\widetilde{A}^{i,i}_{0}=A^{i,i}_{0}, i=1,2.𝑖1.2i=1,2.

Dans notre cas, nous obtenons:

Corollaire 4.2

Soit P(x,ξ)z𝑃𝑥𝜉𝑧P(x,\xi)-z le symbole de l’opérateur Pz𝑃𝑧P-z, alors il existe U±,U~±,H±subscript𝑈plus-or-minussubscript~𝑈plus-or-minussubscript𝐻plus-or-minusU_{\pm},\widetilde{U}_{\pm},H_{\pm}, et λ~±Scl(V±,1)subscript~𝜆plus-or-minussubscript𝑆𝑐𝑙subscript𝑉plus-or-minus.1\tilde{\lambda}_{\pm}\in S_{cl}(V_{\pm},1) tels que

U±(x,ξ;h)#(P(x,ξ)z)#U~±(x,ξ;h)(λ~±(x,ξ;h)z00H±(x,ξ;h)z)similar-tosubscript𝑈plus-or-minus𝑥𝜉#𝑃𝑥𝜉𝑧#subscript~𝑈plus-or-minus𝑥𝜉subscript~𝜆plus-or-minus𝑥𝜉𝑧0missing-subexpression0subscript𝐻plus-or-minus𝑥𝜉𝑧missing-subexpressionU_{\pm}(x,\xi;h)\#(P(x,\xi)-z)\#\widetilde{U}_{\pm}(x,\xi;h)\sim\left(\begin{array}[]{ccc}\tilde{\lambda}_{\pm}(x,\xi;h)-z&0\\ 0&H_{\pm}(x,\xi;h)-z\end{array}\right)

dans S(V±,1),𝑆subscript𝑉plus-or-minus.1S(V_{\pm},1), où le symbole pricipal de λ~±subscript~𝜆plus-or-minus\tilde{\lambda}_{\pm} est λ±subscript𝜆plus-or-minus\lambda_{\pm} et celui de H±subscript𝐻plus-or-minusH_{\pm}, h±.subscriptplus-or-minush_{\pm}.

H±subscript𝐻plus-or-minusH_{\pm} est elliptique au sens semiclassique, et compte tenu de la proposition 3.1, le symbole principal λ±subscript𝜆plus-or-minus\lambda_{\pm} de λ~±subscript~𝜆plus-or-minus\tilde{\lambda}_{\pm} vérifie pour chaque zW(z0),𝑧𝑊subscript𝑧0z\in W(z_{0}),

ρ±(z)λ±1(z),±12i{λ±,λ¯±}(ρ±,z)>0.formulae-sequencesubscript𝜌plus-or-minus𝑧superscriptsubscript𝜆plus-or-minus1𝑧plus-or-minus12𝑖subscript𝜆plus-or-minussubscript¯𝜆plus-or-minussubscript𝜌plus-or-minus𝑧0\rho_{\pm}(z)\in\lambda_{\pm}^{-1}(z),\quad\pm\frac{1}{2i}\{\lambda_{\pm},\bar{\lambda}_{\pm}\}(\rho_{\pm},z)>0. (4.6)

On est ainsi ramené au cas scalaire traité dans [11]. La proposition 3.3 de [11] montre qu’il existe un voisinage W~(z0)W(z0)~𝑊subscript𝑧0𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0})\subset W(z_{0}) de z0subscript𝑧0z_{0}, un voisinage V~±V±subscript~𝑉plus-or-minussubscript𝑉plus-or-minus\widetilde{V}_{\pm}\subset V_{\pm} contenant ρ±(z)=(x±(z),ξ±(z))subscript𝜌plus-or-minus𝑧subscript𝑥plus-or-minus𝑧subscript𝜉plus-or-minus𝑧\rho_{\pm}(z)=(x_{\pm}(z),\xi_{\pm}(z)), zW~(z0)𝑧~𝑊subscript𝑧0z\in\widetilde{W}(z_{0}), deux symboles q±Scl(V~±,1),subscript𝑞plus-or-minussubscript𝑆𝑐𝑙subscript~𝑉plus-or-minus.1q_{\pm}\in S_{cl}(\widetilde{V}_{\pm},1), et g±Scl(πx(V~±),1)subscript𝑔plus-or-minussubscript𝑆𝑐𝑙subscript𝜋𝑥subscript~𝑉plus-or-minus.1g_{\pm}\in S_{cl}(\pi_{x}(\widetilde{V}_{\pm}),1) qui dépendent de manière Csuperscript𝐶C^{\infty} de zW~(z0)𝑧~𝑊subscript𝑧0z\in\widetilde{W}(z_{0}) tels que

λ~+(x,ξ;h)zsubscript~𝜆𝑥𝜉𝑧\displaystyle\tilde{\lambda}_{+}(x,\xi;h)-z q+(x,ξ,z;h)#(ξ+g+(x,z;h)) dans S(V~+,1),similar-toabsentsubscript𝑞𝑥𝜉𝑧#𝜉subscript𝑔𝑥𝑧 dans 𝑆subscript~𝑉.1\displaystyle\sim q_{+}(x,\xi,z;h)\#(\xi+g_{+}(x,z;h))\mbox{ dans }S(\widetilde{V}_{+},1), (4.7)
λ~(x,ξ;h)zsubscript~𝜆𝑥𝜉𝑧\displaystyle\tilde{\lambda}_{-}(x,\xi;h)-z (ξ+g(x,z;h))#q(x,ξ,z;h) dans S(V~,1),similar-toabsent𝜉subscript𝑔𝑥𝑧#subscript𝑞𝑥𝜉𝑧 dans 𝑆subscript~𝑉.1\displaystyle\sim(\xi+g_{-}(x,z;h))\#q_{-}(x,\xi,z;h)\mbox{ dans }S(\widetilde{V}_{-},1), (4.8)

avec q±,0(ρ±(z),z)0,subscript𝑞plus-or-minus.0subscript𝜌plus-or-minus𝑧𝑧0q_{\pm,0}(\rho_{\pm}(z),z)\neq 0, et ou g±,0(x±(z),z)=ξ±(z)subscript𝑔plus-or-minus.0subscript𝑥plus-or-minus𝑧𝑧subscript𝜉plus-or-minus𝑧g_{\pm,0}(x_{\pm}(z),z)=-\xi_{\pm}(z) pour zW~(z0).𝑧~𝑊subscript𝑧0z\in\widetilde{W}(z_{0}).

La fonction g±subscript𝑔plus-or-minusg_{\pm} est définie sur πx(V~±)subscript𝜋𝑥subscript~𝑉plus-or-minus\pi_{x}(\widetilde{V}_{\pm}). On prolonge g±subscript𝑔plus-or-minusg_{\pm} dans C()superscript𝐶C^{\infty}(\mathbb{R}) de telle sorte que

g±(y)=iC±(yx±),|y|C,C±>0,formulae-sequencesubscript𝑔plus-or-minus𝑦minus-or-plus𝑖subscript𝐶plus-or-minus𝑦subscript𝑥plus-or-minusformulae-sequence𝑦𝐶subscript𝐶plus-or-minus0g_{\pm}(y)=\mp\frac{i}{C_{\pm}}(y-x_{\pm}),\quad|y|\geq C,\quad C_{\pm}>0, (4.9)

et aussi Im g±(y)0Im subscript𝑔plus-or-minus𝑦0\mbox{Im }g_{\pm}(y)\neq 0 pour yx±(z).𝑦subscript𝑥plus-or-minus𝑧y\neq x_{\pm}(z).

On identifiera fréquemment les intervalles de \mathbb{R} de longueur <2πabsent2𝜋<2\pi à des intervalles de S1.superscript𝑆1S^{1}.

Soit Υ±L2()subscriptΥplus-or-minussuperscript𝐿2\Upsilon_{\pm}\in L^{2}(\mathbb{R}) les solutions normalisées de

(hDx+g+)Υ~+subscript𝐷𝑥subscript𝑔subscript~Υ\displaystyle(hD_{x}+g_{+})\widetilde{\Upsilon}_{+} =0,absent0\displaystyle=0,
(hDx+g)Υ~superscriptsubscript𝐷𝑥subscript𝑔subscript~Υ\displaystyle(hD_{x}+g_{-})^{\ast}\widetilde{\Upsilon}_{-} =0.absent0\displaystyle=0.

Υ~±subscript~Υplus-or-minus\widetilde{\Upsilon}_{\pm} est de la forme (type BKW) h14a±(x,z;h)eihφ±(x,z),superscript14subscript𝑎plus-or-minus𝑥𝑧superscript𝑒𝑖subscript𝜑plus-or-minus𝑥𝑧h^{-\frac{1}{4}}a_{\pm}(x,z;h)e^{\frac{i}{h}\varphi_{\pm}(x,z)},a+subscript𝑎a_{+} est un symbole classique avec a±,0(x±(z),z)=0subscript𝑎plus-or-minus.0subscript𝑥plus-or-minus𝑧𝑧0a_{\pm,0}(x_{\pm}(z),z)=0, et

φ±(x±(z),z)=0,xφ±(x,z)=g±,0(x,z),Imφ±0.formulae-sequencesubscriptsuperscript𝜑plus-or-minussubscript𝑥plus-or-minus𝑧𝑧0formulae-sequencesubscript𝑥subscript𝜑plus-or-minus𝑥𝑧subscript𝑔plus-or-minus.0𝑥𝑧Imsubscript𝜑plus-or-minus0\varphi^{\prime}_{\pm}(x_{\pm}(z),z)=0,\;\partial_{x}\varphi_{\pm}(x,z)=g_{\pm,0}(x,z),\,\mathrm{Im}\,\varphi_{\pm}\geq 0. (4.10)

Puisque xφ±(x,z)=g±,0(x,z)subscript𝑥subscript𝜑plus-or-minus𝑥𝑧subscript𝑔plus-or-minus.0𝑥𝑧\partial_{x}\varphi_{\pm}(x,z)=g_{\pm,0}(x,z) et λ±(x,ξ)z=q±,0(ξ+g±,0)subscript𝜆plus-or-minus𝑥𝜉𝑧subscript𝑞plus-or-minus.0𝜉subscript𝑔plus-or-minus.0\lambda_{\pm}(x,\xi)-z=q_{\pm,0}(\xi+g_{\pm,0}) alors

λ±(x,xφ±(x,z))z=0,xV~±,zW~(z0).formulae-sequencesubscript𝜆plus-or-minus𝑥subscript𝑥subscript𝜑plus-or-minus𝑥𝑧𝑧0formulae-sequencefor-all𝑥subscript~𝑉plus-or-minus𝑧~𝑊subscript𝑧0\lambda_{\pm}(x,-\partial_{x}\varphi_{\pm}(x,z))-z=0,\quad\forall x\in\widetilde{V}_{\pm},\;z\in\widetilde{W}(z_{0}). (4.11)

On note Υ±:=(Υ~±,0,,0)C(;n).assignsubscriptΥplus-or-minussubscript~Υplus-or-minus.0.0superscript𝐶superscript𝑛\Upsilon_{\pm}:=(\widetilde{\Upsilon}_{\pm},0,\ldots,0)\in C^{\infty}(\mathbb{R};\mathbb{C}^{n}).

On réintègre l’indice ν.𝜈\nu.

Sans perte de généralité on suppose que z0subscript𝑧0z_{0} est une valeur propre simple de p(ρ±ν(z0))𝑝subscriptsuperscript𝜌𝜈plus-or-minussubscript𝑧0p(\rho^{\nu}_{\pm}(z_{0})) pour tout 1νβ,1𝜈𝛽1\leq\nu\leq\beta, β𝛽\beta étant la valeur constante de β(z)𝛽𝑧\beta(z) sur une composante connexe de ΣΦ.ΣΦ\Sigma\setminus\Phi.

Il existe un voisinage de z0subscript𝑧0z_{0} noté W~(z0)W~ν(z0)~𝑊subscript𝑧0superscript~𝑊𝜈subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0})\subset\widetilde{W}^{\nu}(z_{0}) pour tout ν,𝜈\nu, et des voisinages Θ±νV~±νsuperscriptsubscriptΘplus-or-minus𝜈subscriptsuperscript~𝑉𝜈plus-or-minus\Theta_{\pm}^{\nu}\subset\widetilde{V}^{\nu}_{\pm} contenant ρ±ν(z)subscriptsuperscript𝜌𝜈plus-or-minus𝑧\rho^{\nu}_{\pm}(z) pour zW~(z0),𝑧~𝑊subscript𝑧0z\in\widetilde{W}(z_{0}), et tels que Θ±νsuperscriptsubscriptΘplus-or-minus𝜈\Theta_{\pm}^{\nu} sont à adhérences disjointes, ce qui signifie que pour i,j=±𝑖𝑗plus-or-minusi,j=\pm, Θiν¯Θjκ¯=¯subscriptsuperscriptΘ𝜈𝑖¯subscriptsuperscriptΘ𝜅𝑗\overline{\Theta^{\nu}_{i}}\cap\overline{\Theta^{\kappa}_{j}}=\emptyset sauf pour (i=j=±(i=j=\pm avec ν=κ).\nu=\kappa).

Définissons alors les fonctions suivantes

χ±νC0(Θ±ν) indépendants de h,χ±ν=1 près de ρ±ν(W~(z0)),formulae-sequencesuperscriptsubscript𝜒plus-or-minus𝜈subscriptsuperscript𝐶0superscriptsubscriptΘplus-or-minus𝜈 indépendants de superscriptsubscript𝜒plus-or-minus𝜈1 près de subscriptsuperscript𝜌𝜈plus-or-minus~𝑊subscript𝑧0\chi_{\pm}^{\nu}\in C^{\infty}_{0}(\Theta_{\pm}^{\nu})\mbox{ ind\'{e}pendants de }h,\;\chi_{\pm}^{\nu}=1\mbox{ pr\`{e}s de }\rho^{\nu}_{\pm}(\widetilde{W}(z_{0})),\\ (4.12)
ϕ±νC0(πx(Θ±ν)), indépendants de h,ϕ±ν=1 près de πx(ρ±ν(W~(z0)).\phi^{\nu}_{\pm}\in C^{\infty}_{0}(\pi_{x}(\Theta^{\nu}_{\pm})),\mbox{ ind\'{e}pendants de }h,\;\phi_{\pm}^{\nu}=1\mbox{ pr\`{e}s de }\pi_{x}(\rho^{\nu}_{\pm}(\widetilde{W}(z_{0})).

Soient χ^±νC0(Θ±ν)superscriptsubscript^𝜒plus-or-minus𝜈subscriptsuperscript𝐶0subscriptsuperscriptΘ𝜈plus-or-minus\widehat{\chi}_{\pm}^{\nu}\in C^{\infty}_{0}(\Theta^{\nu}_{\pm}) et ϕ~±νC0(πx(Θ±ν))superscriptsubscript~italic-ϕplus-or-minus𝜈subscriptsuperscript𝐶0subscript𝜋𝑥subscriptsuperscriptΘ𝜈plus-or-minus\widetilde{\phi}_{\pm}^{\nu}\in C^{\infty}_{0}(\pi_{x}(\Theta^{\nu}_{\pm})) satisfaisant χ±νχ^±νprecedessuperscriptsubscript𝜒plus-or-minus𝜈superscriptsubscript^𝜒plus-or-minus𝜈\chi_{\pm}^{\nu}\prec\widehat{\chi}_{\pm}^{\nu} et ϕ±νϕ~±ν.precedessuperscriptsubscriptitalic-ϕplus-or-minus𝜈superscriptsubscript~italic-ϕplus-or-minus𝜈\phi_{\pm}^{\nu}\prec\widetilde{\phi}_{\pm}^{\nu}. Introduisons également les fonctions suivantes, définies sur S1,superscript𝑆1S^{1},

e+νsuperscriptsubscript𝑒𝜈\displaystyle e_{+}^{\nu} =ϕ+ν(U~+ν#χ+ν)wΥ+ν,absentsuperscriptsubscriptitalic-ϕ𝜈superscriptsuperscriptsubscript~𝑈𝜈#superscriptsubscript𝜒𝜈𝑤superscriptsubscriptΥ𝜈\displaystyle=\phi_{+}^{\nu}(\widetilde{U}_{+}^{\nu}\#\chi_{+}^{\nu})^{w}\Upsilon_{+}^{\nu},\quad f+νsuperscriptsubscript𝑓𝜈\displaystyle f_{+}^{\nu} =ϕ~+ν((U+ν)#χ^+ν)wΥ+ν,absentsuperscriptsubscript~italic-ϕ𝜈superscriptsuperscriptsubscriptsuperscript𝑈𝜈#superscriptsubscript^𝜒𝜈𝑤superscriptsubscriptΥ𝜈\displaystyle=\widetilde{\phi}_{+}^{\nu}((U^{\nu}_{+})^{\ast}\#\widehat{\chi}_{+}^{\nu})^{w}\Upsilon_{+}^{\nu}, (4.13)
eνsuperscriptsubscript𝑒𝜈\displaystyle e_{-}^{\nu} =ϕν(χν#(Uν))wΥν,absentsuperscriptsubscriptitalic-ϕ𝜈superscriptsuperscriptsubscript𝜒𝜈#superscriptsubscriptsuperscript𝑈𝜈𝑤superscriptsubscriptΥ𝜈\displaystyle=\phi_{-}^{\nu}(\chi_{-}^{\nu}\#(U^{\nu}_{-})^{\ast})^{w}\Upsilon_{-}^{\nu},\quad fνsuperscriptsubscript𝑓𝜈\displaystyle f_{-}^{\nu} =ϕ~ν(χ^ν#U~ν)wΥν.absentsuperscriptsubscript~italic-ϕ𝜈superscriptsuperscriptsubscript^𝜒𝜈#superscriptsubscript~𝑈𝜈𝑤superscriptsubscriptΥ𝜈\displaystyle=\widetilde{\phi}_{-}^{\nu}(\widehat{\chi}_{-}^{\nu}\#\widetilde{U}_{-}^{\nu})^{w}\Upsilon_{-}^{\nu}. (4.14)

Rappelons que les multiplications par les troncatures ϕitalic-ϕ\phi et ϕ~~italic-ϕ\widetilde{\phi} servent à identifier les intervalles de longueur <2πabsent2𝜋<2\pi de \mathbb{R} (où agissent nos opérateurs pseudodifférentiels) et de S1superscript𝑆1S^{1}.

Etant donné que Υ~±νsuperscriptsubscript~Υplus-or-minus𝜈\widetilde{\Upsilon}_{\pm}^{\nu} est une fonction de type BKW microlocalisée près de ρ±(z),subscript𝜌plus-or-minus𝑧\rho_{\pm}(z), nous avons

e±ν,f±ν=1+𝒪(h), pour tout ν,superscriptsubscript𝑒plus-or-minus𝜈superscriptsubscript𝑓plus-or-minus𝜈1𝒪superscript pour tout 𝜈\langle e_{\pm}^{\nu},f_{\pm}^{\nu}\rangle=1+\mathcal{O}(h^{\infty}),\mbox{ pour tout }\nu, (4.15)

de plus il existe une constante C>0,𝐶0C>0, indépendante de hh, telle que 1Ce±ν,f±νC.formulae-sequence1𝐶normsuperscriptsubscript𝑒plus-or-minus𝜈normsuperscriptsubscript𝑓plus-or-minus𝜈𝐶\frac{1}{C}\leq\|e_{\pm}^{\nu}\|,\|f_{\pm}^{\nu}\|\leq C. Normalisons e±νsuperscriptsubscript𝑒plus-or-minus𝜈e_{\pm}^{\nu} et multiplions en conséquence f±νsuperscriptsubscript𝑓plus-or-minus𝜈f_{\pm}^{\nu} par une constante minorée et majorée uniformément par rapport à h,h, pour que (4.15) reste vérifié.

Proposition 4.3

e±νL2(S1)superscriptsubscript𝑒plus-or-minus𝜈superscript𝐿2superscript𝑆1e_{\pm}^{\nu}\in L^{2}(S^{1}) sont des fonctions normalisées de type BKW vérifiant

(Pz)e+νL2(S1),(Pz)eνL2(S1)=𝒪(h).subscriptnorm𝑃𝑧superscriptsubscript𝑒𝜈superscript𝐿2superscript𝑆1subscriptnormsuperscript𝑃𝑧superscriptsubscript𝑒𝜈superscript𝐿2superscript𝑆1𝒪superscript\|(P-z)e_{+}^{\nu}\|_{L^{2}(S^{1})},\|(P-z)^{\ast}e_{-}^{\nu}\|_{L^{2}(S^{1})}=\mathcal{O}(h^{\infty}). (4.16)

De plus, e±νsuperscriptsubscript𝑒plus-or-minus𝜈e_{\pm}^{\nu} admet une expression de la forme

eihφ±ν(x,z)I±ν(x,z;h)+r±ν(x;h),I±C(S1,n),superscript𝑒𝑖superscriptsubscript𝜑plus-or-minus𝜈𝑥𝑧superscriptsubscript𝐼plus-or-minus𝜈𝑥𝑧superscriptsubscript𝑟plus-or-minus𝜈𝑥subscript𝐼plus-or-minussuperscript𝐶superscript𝑆1superscript𝑛e^{\frac{i}{h}\varphi_{\pm}^{\nu}(x,z)}I_{\pm}^{\nu}(x,z;h)+r_{\pm}^{\nu}(x;h),\quad I_{\pm}\in C^{\infty}(S^{1},\mathbb{C}^{n}), (4.17)

où les coefficients I±ν,k(x,z;h)superscriptsubscript𝐼plus-or-minus𝜈𝑘𝑥𝑧I_{\pm}^{\nu,k}(x,z;h) du vecteur I±ν(x,z;h)superscriptsubscript𝐼plus-or-minus𝜈𝑥𝑧I_{\pm}^{\nu}(x,z;h) ne s’annulent pas au point x±ν(z),superscriptsubscript𝑥plus-or-minus𝜈𝑧x_{\pm}^{\nu}(z), et admettent un développement en puissances de h,h, dans C(S1),superscript𝐶superscript𝑆1C^{\infty}(S^{1}), de la forme

I±ν,k(x,z;h)h1/4(I±,0ν,k(x,z)+hI±,1ν,k(x,z)+)similar-tosubscriptsuperscript𝐼𝜈𝑘plus-or-minus𝑥𝑧superscript14subscriptsuperscript𝐼𝜈𝑘plus-or-minus.0𝑥𝑧subscriptsuperscript𝐼𝜈𝑘plus-or-minus.1𝑥𝑧I^{\nu,k}_{\pm}(x,z;h)\sim h^{-1/4}(I^{\nu,k}_{\pm,0}(x,z)+hI^{\nu,k}_{\pm,1}(x,z)+\ldots) (4.18)

et où φ±subscript𝜑plus-or-minus\varphi_{\pm} a été introduit pour Υ~±,subscript~Υplus-or-minus\widetilde{\Upsilon}_{\pm}, et rν(x;h)S(1),superscript𝑟𝜈𝑥superscript𝑆1r^{\nu}(x;h)\in S^{-\infty}(1), pour tout ν.𝜈\nu. e±νsuperscriptsubscript𝑒plus-or-minus𝜈e_{\pm}^{\nu} est donc microlocalement concentré près de ρ±ν(z)=(x±ν(z),ξ±ν(z)).superscriptsubscript𝜌plus-or-minus𝜈𝑧superscriptsubscript𝑥plus-or-minus𝜈𝑧superscriptsubscript𝜉plus-or-minus𝜈𝑧\rho_{\pm}^{\nu}(z)=(x_{\pm}^{\nu}(z),\xi_{\pm}^{\nu}(z)). f±νsuperscriptsubscript𝑓plus-or-minus𝜈f_{\pm}^{\nu} admet une représentation similaire à e±ν.superscriptsubscript𝑒plus-or-minus𝜈e_{\pm}^{\nu}.

L’expression (4.17) résulte d’un résultat de Melin-Sjöstrand [16] sur l’action d’un opérateur pseudodifférentiel sur une fonction BKW avec une phase complexe φ𝜑\varphi admettant un point critique non-dégénéré et vérifiant Imφ0.Im𝜑0\mathrm{Im}\,\varphi\geq 0.

Théorème 4.4

Pour tout z𝑧z dans W~(z0),~𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0}),

𝒫=(PzRR+0):Hscm(S1;n)×βL2(S1;n)×β,:𝒫𝑃𝑧subscript𝑅missing-subexpressionsubscript𝑅0missing-subexpressionsubscriptsuperscript𝐻𝑚𝑠𝑐superscript𝑆1superscript𝑛superscript𝛽superscript𝐿2superscript𝑆1superscript𝑛superscript𝛽\mathcal{P}=\left(\begin{array}[]{ccc}P-z&R_{-}\\ R_{+}&0\end{array}\right):H^{m}_{sc}(S^{1};\mathbb{C}^{n})\times\mathbb{C}^{\beta}\to L^{2}(S^{1};\mathbb{C}^{n})\times\mathbb{C}^{\beta},

avec

(R+u)ν:=u,f+ν,uHscm,formulae-sequenceassignsubscriptsubscript𝑅𝑢𝜈𝑢superscriptsubscript𝑓𝜈𝑢subscriptsuperscript𝐻𝑚𝑠𝑐\displaystyle(R_{+}u)_{\nu}:=\langle u,f_{+}^{\nu}\rangle,\;u\in H^{m}_{sc}, (4.19)
Ru:=1νβfνuν,uβ,formulae-sequenceassignsubscript𝑅subscript𝑢subscript1𝜈𝛽subscriptsuperscript𝑓𝜈subscriptsuperscript𝑢𝜈subscript𝑢superscript𝛽\displaystyle R_{-}u_{-}:=\sum_{1\leq\nu\leq\beta}f^{\nu}_{-}u^{\nu}_{-},\;u_{-}\in\mathbb{C}^{\beta}, (4.20)

est inversible d’inverse

=(EE+EE+)=(E0+𝒪(h)F++𝒪(h)G+𝒪(h)𝒪(h))𝐸subscript𝐸missing-subexpressionsubscript𝐸subscript𝐸absentmissing-subexpressionsubscript𝐸0𝒪superscriptsubscript𝐹𝒪superscriptmissing-subexpressionsubscript𝐺𝒪superscript𝒪superscriptmissing-subexpression\mathcal{E}=\left(\begin{array}[]{ccc}E&E_{+}\\ E_{-}&E_{-+}\end{array}\right)=\left(\begin{array}[]{ccc}E_{0}+\mathcal{O}(h^{\infty})&F_{+}+\mathcal{O}(h^{\infty})\\ G_{-}+\mathcal{O}(h^{\infty})&\mathcal{O}(h^{\infty})\end{array}\right)

E0=𝒪(1h),subscript𝐸0𝒪1E_{0}=\mathcal{O}(\frac{1}{\sqrt{h}}), et

F+v+=1νβv+νe+ν,v+β,formulae-sequencesubscript𝐹subscript𝑣subscript1𝜈𝛽superscriptsubscript𝑣𝜈superscriptsubscript𝑒𝜈subscript𝑣superscript𝛽\displaystyle F_{+}v_{+}=\sum_{1\leq\nu\leq\beta}v_{+}^{\nu}e_{+}^{\nu},\;v_{+}\in\mathbb{C}^{\beta}, (4.21)
(Gv)ν=v,eν,vL2.formulae-sequencesubscriptsubscript𝐺𝑣𝜈𝑣subscriptsuperscript𝑒𝜈𝑣superscript𝐿2\displaystyle(G_{-}v)_{\nu}=\langle v,e^{\nu}_{-}\rangle,\;v\in L^{2}. (4.22)

De plus E0subscript𝐸0E_{0} ne propage pas les supports au sens où si ψ1,ψ2S(T,1)subscript𝜓1subscript𝜓2𝑆superscript𝑇.1\psi_{1},\psi_{2}\in S(T^{\ast}\mathbb{R},1) sont à support disjoint avec |πx(suppψk)|<2π,subscript𝜋𝑥suppsubscript𝜓𝑘2𝜋|\pi_{x}(\mathrm{supp}\,\psi_{k})|<2\pi, alors pour tous χk(x)χ~k(x)C0(S1),precedessubscript𝜒𝑘𝑥subscript~𝜒𝑘𝑥subscriptsuperscript𝐶0superscript𝑆1\chi_{k}(x)\prec\widetilde{\chi}_{k}(x)\in C^{\infty}_{0}(S^{1}), k=1,2𝑘1.2k=1,2 avec {x;πx(ψk)=1}suppχk<2π,𝑥subscript𝜋𝑥subscript𝜓𝑘1suppsubscript𝜒𝑘2𝜋\{x;\,\pi_{x}(\psi_{k})=1\}\subset\mathrm{supp}\,\chi_{k}<2\pi, alors

(χ~2ψ2wχ2)E0(χ~1ψ1wχ1)=𝒪(h), dans (L2(S1),Hsc1(S1)).subscript~𝜒2superscriptsubscript𝜓2𝑤subscript𝜒2subscript𝐸0subscript~𝜒1superscriptsubscript𝜓1𝑤subscript𝜒1𝒪superscript dans superscript𝐿2superscript𝑆1subscriptsuperscript𝐻1𝑠𝑐superscript𝑆1(\widetilde{\chi}_{2}\psi_{2}^{w}\chi_{2})E_{0}(\widetilde{\chi}_{1}\psi_{1}^{w}\chi_{1})=\mathcal{O}(h^{\infty}),\mbox{ dans }\mathcal{L}(L^{2}(S^{1}),H^{1}_{sc}(S^{1})).

Cette dernière propriété est à relier aux lemmes 4.6 et 4.8 de Hager [11].

5 Problème de Grushin pour l’opérateur perturbé

Commençons par rappeler la proposition suivante qui améliore celle de [12], section 6. Pour la preuve qui simplifie celle de [12], on consultera [2].

Proposition 5.1

Soit (Yk)ksubscriptsubscript𝑌𝑘𝑘(Y_{k})_{k\in\mathbb{Z}} une suite de variables complexes indépendantes de loi Yk𝒩(0,σk2).similar-tosubscript𝑌𝑘𝒩0subscriptsuperscript𝜎2𝑘Y_{k}\sim\mathcal{N}(0,\sigma^{2}_{k}). Si σk2<,superscriptsubscript𝜎𝑘2\sum\sigma_{k}^{2}<\infty, alors on a

x>0,(k|Yk|2x)exp[C02s1kσk2x2s1].formulae-sequencefor-all𝑥0subscript𝑘superscriptsubscript𝑌𝑘2𝑥subscript𝐶02subscript𝑠1subscript𝑘subscriptsuperscript𝜎2𝑘𝑥2subscript𝑠1\forall x>0,\quad\mathbb{P}(\sum_{k\in\mathbb{Z}}|Y_{k}|^{2}\geq x)\leq\exp[\frac{C_{0}}{2s_{1}}\sum_{k\in\mathbb{Z}}\sigma^{2}_{k}-\frac{x}{2s_{1}}].

Ici s1=maxσk2,subscript𝑠1superscriptsubscript𝜎𝑘2s_{1}=\max\sigma_{k}^{2}, et C0>0.subscript𝐶00C_{0}>0.

Corollaire 5.2

Soit (Yk)ksubscriptsubscript𝑌𝑘𝑘(Y_{k})_{k\in\mathbb{Z}} une suite de variables complexes indépendantes de loi Yk𝒩(0,σk2).similar-tosubscript𝑌𝑘𝒩0subscriptsuperscript𝜎2𝑘Y_{k}\sim\mathcal{N}(0,\sigma^{2}_{k}). Si σk<,subscript𝜎𝑘\sum\sigma_{k}<\infty, alors il existe C0>0subscript𝐶00C_{0}>0 tel que

x>0,(k|Yk|x)exp[C02σσ1x22σσ1],formulae-sequencefor-all𝑥0subscript𝑘subscript𝑌𝑘𝑥subscript𝐶02subscriptnorm𝜎subscriptnorm𝜎1superscript𝑥22subscriptnorm𝜎subscriptnorm𝜎1\forall x>0,\quad\mathbb{P}(\sum_{k\in\mathbb{Z}}|Y_{k}|\geq x)\leq\exp\left[\frac{C_{0}}{2\|\sigma\|_{\infty}}\|\sigma\|_{1}-\frac{x^{2}}{2\|\sigma\|_{\infty}\|\sigma\|_{1}}\right],

p\|\cdot\|_{p} désigne la norme p.superscript𝑝\ell^{p}.

Preuve. Par Cauchy-Schwarz

(k|Yk|x)((kσk)12(k|σkXk|2)1/2x),subscript𝑘subscript𝑌𝑘𝑥superscriptsubscript𝑘subscript𝜎𝑘12superscriptsubscript𝑘superscriptsubscript𝜎𝑘subscript𝑋𝑘212𝑥\mathbb{P}\left(\sum_{k\in\mathbb{Z}}|Y_{k}|\geq x\right)\leq\mathbb{P}\left((\sum_{k\in\mathbb{Z}}\sigma_{k})^{\frac{1}{2}}\left(\sum_{k\in\mathbb{Z}}|\sqrt{\sigma_{k}}X_{k}|^{2}\right)^{1/2}\geq x\right),

Yk=σkXk,subscript𝑌𝑘subscript𝜎𝑘subscript𝑋𝑘Y_{k}=\sqrt{\sigma_{k}}X_{k}, Xk𝒩(0,1).similar-tosubscript𝑋𝑘𝒩0.1X_{k}\sim\mathcal{N}(0,1). On utilise la proposition 5.1 pour achever la preuve. \square

La norme de QωHscm(S1)L2(S1)subscriptnormsubscript𝑄𝜔superscriptsubscript𝐻𝑠𝑐𝑚superscript𝑆1superscript𝐿2superscript𝑆1\|Q_{\omega}\|_{H_{sc}^{m}(S^{1})\to L^{2}(S^{1})} est majorée par

Csupα0αα1,xS1Qα(x)C~supα,i,jQαi,j(x)L,𝐶subscriptsupremumformulae-sequencesubscript𝛼0𝛼subscript𝛼1𝑥superscript𝑆1normsubscript𝑄𝛼𝑥~𝐶subscriptsupremum𝛼𝑖𝑗subscriptnormsubscriptsuperscript𝑄𝑖𝑗𝛼𝑥superscript𝐿C\sup_{\alpha_{0}\leq\alpha\leq\alpha_{1},\,x\in S^{1}}\|Q_{\alpha}(x)\|\leq\widetilde{C}\sup_{\alpha,i,j}\|Q^{i,j}_{\alpha}(x)\|_{L^{\infty}}, (5.1)

C,C~𝐶~𝐶C,\widetilde{C} sont des constantes strictement positives et \|\cdot\| est une norme sur n×n.superscript𝑛superscript𝑛\mathbb{C}^{n}\times\mathbb{C}^{n}.

Proposition 5.3

On suppose admis l’hypothèse 2.5. Il existe C>0𝐶0C>0 tel que pour chaque x>0,𝑥0x>0, et 0<h1,0much-less-than10<h\ll 1, on ait

(QωHscm(S1)L2(S1)x)1exp(Cx2C).subscriptnormsubscript𝑄𝜔subscriptsuperscript𝐻𝑚𝑠𝑐superscript𝑆1superscript𝐿2superscript𝑆1𝑥1𝐶superscript𝑥2𝐶\mathbb{P}(\|Q_{\omega}\|_{H^{m}_{sc}(S^{1})\to L^{2}(S^{1})}\leq x)\geq 1-\exp(C-\frac{x^{2}}{C}). (5.2)

Qωsubscript𝑄𝜔Q_{\omega} est donc bornée presque sûrement comme opérateur de Hscm(S1)L2(S1).subscriptsuperscript𝐻𝑚𝑠𝑐superscript𝑆1superscript𝐿2superscript𝑆1H^{m}_{sc}(S^{1})\to L^{2}(S^{1}).

Preuve. Majorant Qαi,j(x)Lsubscriptnormsubscriptsuperscript𝑄𝑖𝑗𝛼𝑥superscript𝐿\|Q^{i,j}_{\alpha}(x)\|_{L^{\infty}} par la somme des valeurs absolues k|qα,ki,j|,subscript𝑘subscriptsuperscript𝑞𝑖𝑗𝛼𝑘\sum_{k\in\mathbb{Z}}|q^{i,j}_{\alpha,k}|, nous avons

(QHscm(S1)L2(S1)x)subscriptnorm𝑄subscriptsuperscript𝐻𝑚𝑠𝑐superscript𝑆1superscript𝐿2superscript𝑆1𝑥\displaystyle\mathbb{P}(\|Q\|_{H^{m}_{sc}(S^{1})\to L^{2}(S^{1})}\geq x) (α,i,jQαi,j(x)LxC~)absentsubscript𝛼𝑖𝑗subscriptnormsubscriptsuperscript𝑄𝑖𝑗𝛼𝑥superscript𝐿𝑥~𝐶\displaystyle\leq\mathbb{P}(\sum_{\alpha,i,j}\|Q^{i,j}_{\alpha}(x)\|_{L^{\infty}}\geq\frac{x}{\widetilde{C}}) (5.3)
(α,i,j,k|qα,ki,j|xC~).absentsubscript𝛼𝑖𝑗𝑘subscriptsuperscript𝑞𝑖𝑗𝛼𝑘𝑥~𝐶\displaystyle\leq\mathbb{P}(\sum_{\alpha,i,j,k}|q^{i,j}_{\alpha,k}|\geq\frac{x}{\widetilde{C}}).

Nous utilisons le corollaire 5.2, (5.3) devient alors

exp[C02supσα,ki,jσα,ki,jx22C~2sup(σα,ki,j)σα,ki,j],absentsubscript𝐶02supremumsubscriptsuperscript𝜎𝑖𝑗𝛼𝑘subscriptsuperscript𝜎𝑖𝑗𝛼𝑘superscript𝑥22superscript~𝐶2supremumsubscriptsuperscript𝜎𝑖𝑗𝛼𝑘subscriptsuperscript𝜎𝑖𝑗𝛼𝑘\leq\exp[\frac{C_{0}}{2\sup\sigma^{i,j}_{\alpha,k}}\sum\sigma^{i,j}_{\alpha,k}-\frac{x^{2}}{2\widetilde{C}^{2}\,\sup(\sigma^{i,j}_{\alpha,k})\sum\sigma^{i,j}_{\alpha,k}}],

ce qui termine la preuve puisque par hypothèse σksubscript𝜎𝑘\sigma_{k} est sommable. \square

Corollaire 5.4

On suppose que l’hypothèse 2.5 est vérifiée. Il existe alors C>0𝐶0C>0 tel que pour tout 0<h10much-less-than10<h\ll 1

(QωHscm(S1)L2(S1)ln(h1))1Ce1C(lnh)2.subscriptnormsubscript𝑄𝜔subscriptsuperscript𝐻𝑚𝑠𝑐superscript𝑆1superscript𝐿2superscript𝑆1superscript11𝐶superscript𝑒1𝐶superscript2\mathbb{P}(\|Q_{\omega}\|_{H^{m}_{sc}(S^{1})\to L^{2}(S^{1})}\leq\ln(h^{-1}))\geq 1-Ce^{-\frac{1}{C}(\ln h)^{2}}.

Dans la suite on travaille sous l’hypothèse 2.5.

Proposition 5.5

Soit δh|lnh|1much-less-than𝛿superscript1\delta\ll\sqrt{h}|\ln h|^{-1} un paramètre de perturbation et z0subscript𝑧0z_{0} dans ΣΦ.ΣΦ\Sigma\setminus\Phi. Il existe un voisinage W~(z0)~𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0}) de z0subscript𝑧0z_{0} inclus dans ΣΦΣΦ\Sigma\setminus\Phi tel que avec une probabilité

1Ce1C(lnh)2absent1𝐶superscript𝑒1𝐶superscript2\geq 1-Ce^{-\frac{1}{C}(\ln h)^{2}}

pour tout z𝑧z dans W~(z0),~𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0}),

𝒫δ=(PzδQRR+0)superscript𝒫𝛿𝑃𝑧𝛿𝑄subscript𝑅missing-subexpressionsubscript𝑅0missing-subexpression\mathcal{P}^{\delta}=\left(\begin{array}[]{ccc}P-z-\delta Q&R_{-}\\ R_{+}&0\end{array}\right)

est continu Hscm(S1)×βL2(S1)×βsubscriptsuperscript𝐻𝑚𝑠𝑐superscript𝑆1superscript𝛽superscript𝐿2superscript𝑆1superscript𝛽H^{m}_{sc}(S^{1})\times\mathbb{C}^{\beta}\to L^{2}(S^{1})\times\mathbb{C}^{\beta} et admet un inverse δsuperscript𝛿\mathcal{E}^{\delta} de la forme

δsuperscript𝛿\displaystyle\mathcal{E}^{\delta} =0+(j1E(δQE)jj1(EδQ)jE+j1E(δQE)jj1E(δQE)j1(δQE+))absentsuperscript0subscript𝑗1𝐸superscript𝛿𝑄𝐸𝑗subscript𝑗1superscript𝐸𝛿𝑄𝑗subscript𝐸missing-subexpressionsubscript𝑗1subscript𝐸superscript𝛿𝑄𝐸𝑗subscript𝑗1subscript𝐸superscript𝛿𝑄𝐸𝑗1𝛿𝑄subscript𝐸missing-subexpression\displaystyle=\mathcal{E}^{0}+\left(\begin{array}[]{ccc}\sum_{j\geq 1}E(\delta QE)^{j}&\sum_{j\geq 1}(E\delta Q)^{j}E_{+}\\ \sum_{j\geq 1}E_{-}(\delta QE)^{j}&\sum_{j\geq 1}E_{-}(\delta QE)^{j-1}(\delta QE_{+})\\ \end{array}\right) (5.6)
=0+ln(h1)(𝒪(δh)𝒪(δh)𝒪(δh)𝒪(δ)).absentsuperscript0superscript1𝒪𝛿𝒪𝛿missing-subexpression𝒪𝛿𝒪𝛿missing-subexpression\displaystyle=\mathcal{E}^{0}+\ln(h^{-1})\left(\begin{array}[]{ccc}\mathcal{O}(\frac{\delta}{h})&\mathcal{O}(\frac{\delta}{\sqrt{h}})\\ \mathcal{O}(\frac{\delta}{\sqrt{h}})&\mathcal{O}(\delta)\\ \end{array}\right). (5.9)

Preuve. Nous avons 𝒫δ=1Ksuperscript𝒫𝛿1𝐾\mathcal{P}^{\delta}\mathcal{E}=1-K

K=(δQEδQE+00).𝐾𝛿𝑄𝐸𝛿𝑄subscript𝐸missing-subexpression00missing-subexpressionK=\left(\begin{array}[]{ccc}\delta QE&\delta QE_{+}\\ 0&0\end{array}\right).

Il existe C>0𝐶0C>0 tel que avec une probabilité supérieure à 1Ce1C(lnh)21𝐶superscript𝑒1𝐶superscript21-Ce^{-\frac{1}{C}(\ln h)^{2}} on ait QHscmL2|lnh|,subscriptnorm𝑄subscriptsuperscript𝐻𝑚𝑠𝑐superscript𝐿2\|Q\|_{H^{m}_{sc}\to L^{2}}\leq|\ln h|, impliquant

KδQE=δh12|ln|1.less-than-or-similar-tonorm𝐾𝛿norm𝑄norm𝐸𝛿superscript12much-less-than1\|K\|\lesssim\delta\|Q\|\|E\|=\delta h^{-\frac{1}{2}}|\ln|\ll 1.

\square

Dans la suite, on suppose que QHscmL2|lnh|,subscriptnorm𝑄subscriptsuperscript𝐻𝑚𝑠𝑐superscript𝐿2\|Q\|_{H^{m}_{sc}\to L^{2}}\leq|\ln h|, et δh|lnh|1.much-less-than𝛿superscript1\delta\ll\sqrt{h}|\ln h|^{-1}.

6 Propriétés d’holomorphie de E+subscript𝐸absentE_{-+}

Puisque z¯(𝒫)=0,subscript¯𝑧𝒫0\partial_{\bar{z}}(\mathcal{P}\mathcal{E})=0, nous avons

z¯E+=E+(z¯R+)E+E(z¯R)E+.subscript¯𝑧subscript𝐸absentsubscript𝐸absentsubscript¯𝑧subscript𝑅subscript𝐸subscript𝐸subscript¯𝑧subscript𝑅subscript𝐸absent\partial_{\bar{z}}E_{-+}=-E_{-+}(\partial_{\bar{z}}R_{+})E_{+}-E_{-}(\partial_{\bar{z}}R_{-})E_{-+}. (6.1)

Donc, grâce à la cyclicité de la trace, nous obtenons

z¯detE+subscript¯𝑧subscript𝐸absent\displaystyle\partial_{\bar{z}}\det E_{-+} =tr((z¯E+)E+1)detE+absenttrsubscript¯𝑧subscript𝐸absentsubscriptsuperscript𝐸1absentsubscript𝐸absent\displaystyle=\mbox{tr}((\partial_{\bar{z}}E_{-+})E^{-1}_{-+})\det E_{-+}
=tr((z¯R+)E++E(z¯R))detE+absenttrsubscript¯𝑧subscript𝑅subscript𝐸subscript𝐸subscript¯𝑧subscript𝑅subscript𝐸absent\displaystyle=-\mbox{tr}((\partial_{\bar{z}}R_{+})E_{+}+E_{-}(\partial_{\bar{z}}R_{-}))\det E_{-+}
=:k0(z)detE+(z).\displaystyle=:-k^{0}(z)\det E_{-+}(z). (6.2)

Dès lors, si on choisit une solution de l’équation

1hz¯l0=k0,l0(z)=hπW~(z0)k0(z)zz𝑑Rez𝑑Imzformulae-sequence1subscript¯𝑧superscript𝑙0superscript𝑘0superscript𝑙0𝑧𝜋subscript~𝑊subscript𝑧0superscript𝑘0superscript𝑧𝑧superscript𝑧differential-dResuperscript𝑧differential-dImsuperscript𝑧\frac{1}{h}\partial_{\bar{z}}l^{0}=k^{0},\quad l^{0}(z)=\frac{h}{\pi}\int_{\widetilde{W}(z_{0})}\frac{k^{0}(z^{\prime})}{z-z^{\prime}}d\mathrm{Re}z^{\prime}d\mathrm{Im}z^{\prime} (6.3)

dans un voisinage de W~(z0)~𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0}), nous obtenons une fonction el0/hdetE+superscript𝑒superscript𝑙0subscript𝐸absente^{l^{0}/h}\det E_{-+} holomorphe avec les mêmes zéros que detE+subscript𝐸absent\det E_{-+} dans W~(z0).~𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0}).

Proposition 6.1

ΔRel0(z),ΔResuperscript𝑙0𝑧\Delta\mathrm{Re}\,l^{0}(z), défini sur W~(z0),~𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0}), est strictement sousharmonique et

(ΔRel0(z)+𝒪(h))dRezdImz=1νβ(dξνdxνdξ+νdx+ν).ΔResuperscript𝑙0𝑧𝒪𝑑Re𝑧𝑑Im𝑧subscript1𝜈𝛽𝑑superscriptsubscript𝜉𝜈𝑑superscriptsubscript𝑥𝜈𝑑superscriptsubscript𝜉𝜈𝑑superscriptsubscript𝑥𝜈(\Delta\mathrm{Re}\,l^{0}(z)+\mathcal{O}(h))\,d\mathrm{Re}\,z\wedge d\mathrm{Im}\,z=\sum_{1\leq\nu\leq\beta}(d\xi_{-}^{\nu}\wedge dx_{-}^{\nu}-d\xi_{+}^{\nu}\wedge dx_{+}^{\nu}). (6.4)

Dans [11], Hager utilise des arguments géométriques pour démontrer ce résultat. Nous proposons ici une preuve directe.

Preuve. Rappelons Δ:=4zz¯.assignΔ4subscript𝑧subscript¯𝑧\Delta:=4\partial_{z}\partial_{\bar{z}}. Nous avons montré que

1hz¯l0=k0(z)1subscript¯𝑧subscript𝑙0subscript𝑘0𝑧\displaystyle\frac{1}{h}\partial_{\bar{z}}l_{0}=k_{0}(z) =1νβ((z¯R+)E+)ν,ν+(E(z¯R))ν,νabsentsubscript1𝜈𝛽subscriptsubscript¯𝑧subscript𝑅subscript𝐸𝜈𝜈subscriptsubscript𝐸subscript¯𝑧subscript𝑅𝜈𝜈\displaystyle=\sum_{1\leq\nu\leq\beta}((\partial_{\bar{z}}R_{+})E_{+})_{\nu,\nu}+(E_{-}(\partial_{\bar{z}}R_{-}))_{\nu,\nu} (6.5)
=1νβe+ν,zf+ν+z¯fν,eν+𝒪(h).absentsubscript1𝜈𝛽superscriptsubscript𝑒𝜈subscript𝑧superscriptsubscript𝑓𝜈subscript¯𝑧superscriptsubscript𝑓𝜈superscriptsubscript𝑒𝜈𝒪superscript\displaystyle=\sum_{1\leq\nu\leq\beta}\langle e_{+}^{\nu},\partial_{z}f_{+}^{\nu}\rangle+\langle\partial_{\bar{z}}f_{-}^{\nu},e_{-}^{\nu}\rangle+\mathcal{O}(h^{\infty}). (6.6)

Nous avons

he+,zf+=e+,i(zφ+)(x,z)f++𝒪(h).subscript𝑒subscript𝑧subscript𝑓subscript𝑒𝑖subscript𝑧subscript𝜑𝑥𝑧subscript𝑓𝒪h\langle e_{+},\partial_{z}f_{+}\rangle=\langle e_{+},i(\partial_{z}\varphi_{+})(x,z)\,f_{+}\rangle+\mathcal{O}(h).

Puisque e+,f+=1+𝒪(h),subscript𝑒subscript𝑓1𝒪superscript\langle e_{+},f_{+}\rangle=1+\mathcal{O}(h^{\infty}), alors le lemme de la phase stationnaire implique que

he+,zf+=i(zφ+)(x+(z),z)¯+𝒪(h).subscript𝑒subscript𝑧subscript𝑓𝑖¯subscript𝑧subscript𝜑subscript𝑥𝑧𝑧𝒪h\langle e_{+},\partial_{z}f_{+}\rangle=-i\,\overline{(\partial_{z}\varphi_{+})(x_{+}(z),z)}+\mathcal{O}(h).

De même, on montre que

hz¯f,e=i(z¯φ)(x(z),z)+𝒪(h).subscript¯𝑧subscript𝑓subscript𝑒𝑖subscript¯𝑧subscript𝜑subscript𝑥𝑧𝑧𝒪h\langle\partial_{\bar{z}}f_{-},e_{-}\rangle=i(\partial_{\bar{z}}\varphi_{-})(x_{-}(z),z)+\mathcal{O}(h).

Il ne reste alors plus qu’à achever la preuve avec le lemme suivant:

Lemme 6.2

Soit φ+(x,z)subscript𝜑𝑥𝑧\varphi_{+}(x,z) dans C(×)superscript𝐶C^{\infty}(\mathbb{R}\times\mathbb{C}) et vérifiant pour tous z𝑧z

φ+(x+(z),z)subscript𝜑subscript𝑥𝑧𝑧\displaystyle\varphi_{+}(x_{+}(z),z) =0,(xφ+)(x+(z),z)=ξ+(z),formulae-sequenceabsent0subscript𝑥subscript𝜑subscript𝑥𝑧𝑧subscript𝜉𝑧\displaystyle=0,\quad(\partial_{x}\varphi_{+})(x_{+}(z),z)=\xi_{+}(z)\in\mathbb{R}, (6.7)

et dans un voisinage de x+(z)subscript𝑥𝑧x_{+}(z)

λ+(x+,φx(x,z))z=0,subscript𝜆subscript𝑥subscriptsuperscript𝜑𝑥𝑥𝑧𝑧0\displaystyle\lambda_{+}(x_{+},\varphi^{\prime}_{x}(x,z))-z=0, (6.8)

alors pour tout z,𝑧z,

4Imz((zφ+)(x+(z),z)¯)(z)dRezdImz=dξ+dx+.4Im𝑧¯subscript𝑧subscript𝜑subscript𝑥𝑧𝑧𝑧𝑑Re𝑧𝑑Im𝑧𝑑subscript𝜉𝑑subscript𝑥4\,\mathrm{Im}\;\frac{\partial}{\partial z}\bigg{(}\overline{(\partial_{z}\varphi_{+})(x_{+}(z),z)}\bigg{)}(z)\,d\mathrm{Re}\,z\wedge d\mathrm{Im}\,z=-d\xi_{+}\wedge dx_{+}. (6.9)

On a un lemme similaire avec φsubscript𝜑\varphi_{-}.
Preuve. Commençons par remarquer que, avec λλ+𝜆subscript𝜆\lambda\equiv\lambda_{+} et φφ+𝜑subscript𝜑\varphi\equiv\varphi_{+}:

(λxλξλ¯xλ¯ξ)(zx+zξ+)=(10).subscriptsuperscript𝜆𝑥subscriptsuperscript𝜆𝜉missing-subexpressionsubscriptsuperscript¯𝜆𝑥subscriptsuperscript¯𝜆𝜉missing-subexpressionsubscript𝑧subscript𝑥subscript𝑧subscript𝜉10\left(\begin{array}[]{ccc}\lambda^{\prime}_{x}&\lambda^{\prime}_{\xi}\\ \bar{\lambda}^{\prime}_{x}&\bar{\lambda}^{\prime}_{\xi}\end{array}\right)\left(\begin{array}[]{c}\partial_{z}x_{+}\\ \partial_{z}\xi_{+}\end{array}\right)=\left(\begin{array}[]{c}1\\ 0\end{array}\right). (6.10)

C’est-à-dire après inversion de la matrice carrée dont le déterminant est {λ¯,λ}¯𝜆𝜆\{\bar{\lambda},\lambda\},

1{λ¯,λ}(λ¯ξλξλ¯xλx)(10)=(zx+zξ+).1¯𝜆𝜆subscriptsuperscript¯𝜆𝜉subscriptsuperscript𝜆𝜉missing-subexpressionsubscriptsuperscript¯𝜆𝑥subscriptsuperscript𝜆𝑥missing-subexpression10subscript𝑧subscript𝑥subscript𝑧subscript𝜉\frac{1}{\{\bar{\lambda},\lambda\}}\left(\begin{array}[]{ccc}\bar{\lambda}^{\prime}_{\xi}&-\lambda^{\prime}_{\xi}\\ -\bar{\lambda}^{\prime}_{x}&\lambda^{\prime}_{x}\end{array}\right)\left(\begin{array}[]{c}1\\ 0\end{array}\right)=\left(\begin{array}[]{c}\partial_{z}x_{+}\\ \partial_{z}\xi_{+}\end{array}\right). (6.11)

Nous en tirons les relations suivantes,

zx+=1{λ¯,λ}λ¯ξ,z¯x+=1{λ¯,λ}λξ,formulae-sequencesubscript𝑧subscript𝑥1¯𝜆𝜆subscriptsuperscript¯𝜆𝜉subscript¯𝑧subscript𝑥1¯𝜆𝜆subscriptsuperscript𝜆𝜉\partial_{z}x_{+}=\frac{1}{\{\bar{\lambda},\lambda\}}\bar{\lambda}^{\prime}_{\xi},\quad\partial_{\bar{z}}x_{+}=-\frac{1}{\{\bar{\lambda},\lambda\}}\lambda^{\prime}_{\xi}, (6.12)

et

zξ+=1{λ¯,λ}λ¯x,z¯ξ+=1{λ¯,λ}λx.formulae-sequencesubscript𝑧subscript𝜉1¯𝜆𝜆subscriptsuperscript¯𝜆𝑥subscript¯𝑧subscript𝜉1¯𝜆𝜆subscriptsuperscript𝜆𝑥\partial_{z}\xi_{+}=-\frac{1}{\{\bar{\lambda},\lambda\}}\bar{\lambda}^{\prime}_{x},\quad\partial_{\bar{z}}\xi_{+}=\frac{1}{\{\bar{\lambda},\lambda\}}\lambda^{\prime}_{x}. (6.13)

De l’équation λ(x,φx(x,z))z=0,𝜆𝑥subscriptsuperscript𝜑𝑥𝑥𝑧𝑧0\lambda(x,\varphi^{\prime}_{x}(x,z))-z=0, il vient

λξ(x,φx(x,z))φx,z¯′′(x,z)=0, soit φx,z¯′′=0,formulae-sequencesubscriptsuperscript𝜆𝜉𝑥subscriptsuperscript𝜑𝑥𝑥𝑧subscriptsuperscript𝜑′′𝑥¯𝑧𝑥𝑧0 soit subscriptsuperscript𝜑′′𝑥¯𝑧0\lambda^{\prime}_{\xi}(x,\varphi^{\prime}_{x}(x,z))\varphi^{\prime\prime}_{x,\bar{z}}(x,z)=0,\mbox{ soit }\varphi^{\prime\prime}_{x,\bar{z}}=0, (6.14)

et

0=λx(x,φx)+λξ(x,φx)φx,x′′, soit φx,x′′=λxλξ(x,φx).formulae-sequence0subscriptsuperscript𝜆𝑥𝑥subscriptsuperscript𝜑𝑥subscriptsuperscript𝜆𝜉𝑥superscriptsubscript𝜑𝑥subscriptsuperscript𝜑′′𝑥𝑥 soit subscriptsuperscript𝜑′′𝑥𝑥subscriptsuperscript𝜆𝑥subscriptsuperscript𝜆𝜉𝑥subscriptsuperscript𝜑𝑥0=\lambda^{\prime}_{x}(x,\varphi^{\prime}_{x})+\lambda^{\prime}_{\xi}(x,\varphi_{x}^{\prime})\varphi^{\prime\prime}_{x,x},\mbox{ soit~}\varphi^{\prime\prime}_{x,x}=-\frac{\lambda^{\prime}_{x}}{\lambda^{\prime}_{\xi}}(x,\varphi^{\prime}_{x}). (6.15)

Nous sommes maintenant en mesure de démontrer l’égalité (6.9). Nous avons facilement

M(z):=Imz((zφ)(x+(z),z)¯)(z)assign𝑀𝑧Im𝑧¯subscript𝑧𝜑subscript𝑥𝑧𝑧𝑧\displaystyle M(z):=\mathrm{Im}\;\frac{\partial}{\partial z}\bigg{(}\overline{(\partial_{z}\varphi)(x_{+}(z),z)}\bigg{)}(z) =Imz¯((zφ)(x+(z),z))(z)absentIm¯𝑧subscript𝑧𝜑subscript𝑥𝑧𝑧𝑧\displaystyle=-\mathrm{Im}\;\frac{\partial}{\partial{\bar{z}}}\bigg{(}(\partial_{z}\varphi)(x_{+}(z),z)\bigg{)}(z)
=Im(φx,z′′(x+,z)z¯x++φz,z¯′′(x+,z))absentImsubscriptsuperscript𝜑′′𝑥𝑧subscript𝑥𝑧subscript¯𝑧subscript𝑥subscriptsuperscript𝜑′′𝑧¯𝑧subscript𝑥𝑧\displaystyle=-\mathrm{Im}\,(\varphi^{\prime\prime}_{x,z}(x_{+},z)\,\partial_{\bar{z}}x_{+}+\varphi^{\prime\prime}_{z,\bar{z}}(x_{+},z))

et, aussi sous l’hypothèse φ(x+(z),z)=0,𝜑subscript𝑥𝑧𝑧0\varphi(x_{+}(z),z)=0,

z¯(φ(x+,z))=subscript¯𝑧𝜑subscript𝑥𝑧absent\displaystyle\partial_{\bar{z}}(\varphi(x_{+},z))= φx(x+,z)z¯x++φz¯(x+,z)=0,subscriptsuperscript𝜑𝑥subscript𝑥𝑧subscript¯𝑧subscript𝑥subscriptsuperscript𝜑¯𝑧subscript𝑥𝑧0\displaystyle\varphi^{\prime}_{x}(x_{+},z)\,\partial_{\bar{z}}x_{+}+\varphi^{\prime}_{\bar{z}}(x_{+},z)=0,
zz¯(φ(x+,z))=subscript𝑧subscript¯𝑧𝜑subscript𝑥𝑧absent\displaystyle\partial_{z}\partial_{\bar{z}}(\varphi(x_{+},z))= φx(x+,z)zz¯x++φx,z′′(x+,z)z¯x++φx,x′′(x+,z)|zx+|2subscriptsuperscript𝜑𝑥subscript𝑥𝑧subscript𝑧subscript¯𝑧subscript𝑥subscriptsuperscript𝜑′′𝑥𝑧subscript𝑥𝑧subscript¯𝑧subscript𝑥subscriptsuperscript𝜑′′𝑥𝑥subscript𝑥𝑧superscriptsubscript𝑧subscript𝑥2\displaystyle\varphi^{\prime}_{x}(x_{+},z)\,\partial_{z}\partial_{\bar{z}}x_{+}+\varphi^{\prime\prime}_{x,z}(x_{+},z)\,\partial_{\bar{z}}x_{+}+\varphi^{\prime\prime}_{x,x}(x_{+},z)\,|\partial_{z}x_{+}|^{2}
+φx,z¯′′(x+,z)zx++φz,z¯′′(x+,z)=0.subscriptsuperscript𝜑′′𝑥¯𝑧subscript𝑥𝑧subscript𝑧subscript𝑥subscriptsuperscript𝜑′′𝑧¯𝑧subscript𝑥𝑧0\displaystyle+\varphi^{\prime\prime}_{x,\bar{z}}(x_{+},z)\,\partial_{z}x_{+}+\varphi^{\prime\prime}_{z,\bar{z}}(x_{+},z)=0.

Le terme φx(x+,z)zz¯x+subscriptsuperscript𝜑𝑥subscript𝑥𝑧subscript𝑧subscript¯𝑧subscript𝑥\varphi^{\prime}_{x}(x_{+},z)\partial_{z}\partial_{\bar{z}}x_{+} est réel. En regroupant tout ce qui précède, nous obtenons donc

M(z)=𝑀𝑧absent\displaystyle M(z)= Im (φx,z¯′′(x+,z)zx+)+|zx+|2 Im φx,x′′(x+,z)Im subscriptsuperscript𝜑′′𝑥¯𝑧subscript𝑥𝑧subscript𝑧subscript𝑥superscriptsubscript𝑧subscript𝑥2 Im subscriptsuperscript𝜑′′𝑥𝑥subscript𝑥𝑧\displaystyle\mbox{Im }(\varphi^{\prime\prime}_{x,\bar{z}}(x_{+},z)\,\partial_{z}x_{+})+|\partial_{z}x_{+}|^{2}\mbox{ Im }\varphi^{\prime\prime}_{x,x}(x_{+},z)
=\displaystyle= |λξ|2|{λ,λ¯}|2Im (λxλξ)=1|{λ,λ¯}|2Im λxλ¯ξsuperscriptsubscriptsuperscript𝜆𝜉2superscript𝜆¯𝜆2Im subscriptsuperscript𝜆𝑥subscriptsuperscript𝜆𝜉1superscript𝜆¯𝜆2Im subscriptsuperscript𝜆𝑥subscriptsuperscript¯𝜆𝜉\displaystyle-\frac{|\lambda^{\prime}_{\xi}|^{2}}{|\{\lambda,\bar{\lambda}\}|^{2}}\mbox{Im }\left(\frac{\lambda^{\prime}_{x}}{\lambda^{\prime}_{\xi}}\right)=-\frac{1}{|\{\lambda,\bar{\lambda}\}|^{2}}\mbox{Im }\lambda^{\prime}_{x}\bar{\lambda}^{\prime}_{\xi}
=\displaystyle= 1|{λ,λ¯}|2{λ¯,λ}2i={λ,λ¯}{λ,λ¯}2 2i=12i{λ,λ¯},1superscript𝜆¯𝜆2¯𝜆𝜆2𝑖𝜆¯𝜆superscript𝜆¯𝜆22𝑖12𝑖𝜆¯𝜆\displaystyle-\frac{1}{|\{\lambda,\bar{\lambda}\}|^{2}}\frac{\{\bar{\lambda},\lambda\}}{2i}=-\frac{\{\lambda,\bar{\lambda}\}}{\{\lambda,\bar{\lambda}\}^{2}\,2i}=\frac{-1}{2i\{\lambda,\bar{\lambda}\}},

car |{λ,λ¯}|2={λ,λ¯}2.superscript𝜆¯𝜆2superscript𝜆¯𝜆2|\{\lambda,\bar{\lambda}\}|^{2}=-\{\lambda,\bar{\lambda}\}^{2}. Le côté gauche de (6.9) =2i{λ,λ¯}dRezdImz.absent2𝑖𝜆¯𝜆𝑑Re𝑧𝑑Im𝑧=\frac{-2}{i\{\lambda,\bar{\lambda}\}}d\mathrm{Re}z\wedge d\mathrm{Im}z. Pour finir, un calcul direct, au moyen de (6.12) et (6.13), donne dξ+dx+=1{λ,λ¯}dzdz¯.𝑑subscript𝜉𝑑subscript𝑥1𝜆¯𝜆𝑑𝑧𝑑¯𝑧d\xi_{+}\wedge dx_{+}=\frac{1}{\{\lambda,\bar{\lambda}\}}dz\wedge d\bar{z}. La preuve se termine avec l’égalité suivante

12idzdz¯=dRezdImz.12𝑖𝑑𝑧𝑑¯𝑧𝑑Re𝑧𝑑Im𝑧-\frac{1}{2i}dz\wedge d\bar{z}=d\mathrm{Re}\,z\wedge d\mathrm{Im}\,z. (6.16)

\square\square

Pour le problème perturbé, nous avons

z¯detE+δsubscript¯𝑧superscriptsubscript𝐸absent𝛿\displaystyle\partial_{\bar{z}}\det E_{-+}^{\delta} =tr((z¯R+)E+δ+Eδ(z¯R))detE+δabsenttrsubscript¯𝑧subscript𝑅superscriptsubscript𝐸𝛿superscriptsubscript𝐸𝛿subscript¯𝑧subscript𝑅superscriptsubscript𝐸absent𝛿\displaystyle=-\mbox{tr}((\partial_{\bar{z}}R_{+})E_{+}^{\delta}+E_{-}^{\delta}(\partial_{\bar{z}}R_{-}))\det E_{-+}^{\delta} (6.17)
=:kδ(z)detE+δ.\displaystyle=:-k^{\delta}(z)\det E_{-+}^{\delta}.

Alors, grâce à la proposition 5.5, et au fait que ze+,z¯e=𝒪(1/h),normsubscript𝑧subscript𝑒normsubscript¯𝑧subscript𝑒𝒪1\|\partial_{z}e_{+}\|,\|\partial_{\bar{z}}e_{-}\|=\mathcal{O}(1/h), nous obtenons

|kδk0|=𝒪(δln(h1)h3/2).superscript𝑘𝛿superscript𝑘0𝒪𝛿superscript1superscript32|k^{\delta}-k^{0}|=\mathcal{O}(\frac{\delta\ln(h^{-1})}{h^{3/2}}).

On suppose maintenant que δ<h3/2ln(h1).𝛿superscript32superscript1\delta<\frac{h^{3/2}}{\ln(h^{-1})}.

Proposition 6.3

Soit lδsuperscript𝑙𝛿l^{\delta} la solution de l’équation 1hzlδ=kδ,1subscript𝑧superscript𝑙𝛿superscript𝑘𝛿\frac{1}{h}\partial_{z}l^{\delta}=k^{\delta}, donnée par

lδ(z)=hπW~(z0)kδ(z)zz𝑑Rez𝑑Imz,superscript𝑙𝛿𝑧𝜋subscript~𝑊subscript𝑧0superscript𝑘𝛿𝑧𝑧superscript𝑧differential-dResuperscript𝑧differential-dImsuperscript𝑧l^{\delta}(z)=\frac{h}{\pi}\int_{\widetilde{W}(z_{0})}\frac{k^{\delta}(z)}{z-z^{\prime}}d\mathrm{Re}z^{\prime}d\mathrm{Im}z^{\prime},

Alors elδ/hE+δsuperscript𝑒superscript𝑙𝛿superscriptsubscript𝐸absent𝛿e^{l^{\delta}/h}E_{-+}^{\delta} est holomorphe et |lδl0|=ln(h1)𝒪(δh).superscript𝑙𝛿superscript𝑙0superscript1𝒪𝛿|l^{\delta}-l^{0}|=\ln(h^{-1})\,\mathcal{O}(\frac{\delta}{\sqrt{h}}).

Preuve. Nous avons :

|(lδl0)(z)|superscript𝑙𝛿superscript𝑙0𝑧\displaystyle|(l^{\delta}-l^{0})(z)| =|hπW~(z0)(k0kδ)(z)zz𝑑Rez𝑑Imz|absent𝜋subscript~𝑊subscript𝑧0superscript𝑘0superscript𝑘𝛿superscript𝑧𝑧superscript𝑧differential-dResuperscript𝑧differential-dImsuperscript𝑧\displaystyle=\left|\frac{h}{\pi}\int_{\widetilde{W}(z_{0})}\frac{(k^{0}-k^{\delta})(z^{\prime})}{z-z^{\prime}}d\mbox{Re}z^{\prime}d\mbox{Im}z^{\prime}\right|
hkδk0L(W~(z0))W~(z0)1|zz|𝑑Rez𝑑Imzabsentsubscriptnormsuperscript𝑘𝛿superscript𝑘0superscript𝐿~𝑊subscript𝑧0subscript~𝑊subscript𝑧01𝑧superscript𝑧differential-dResuperscript𝑧differential-dImsuperscript𝑧\displaystyle\leq h\|k^{\delta}-k^{0}\|_{L^{\infty}(\widetilde{W}(z_{0}))}\int_{\widetilde{W}(z_{0})}\frac{1}{|z-z^{\prime}|}d\mbox{Re}z^{\prime}d\mbox{Im}z^{\prime}
=𝒪(δln(h1)h).absent𝒪𝛿superscript1\displaystyle=\mathcal{O}(\frac{\delta\ln(h^{-1})}{\sqrt{h}}). (6.18)

\square

7 Estimation de la probabilité que detE+δsuperscriptsubscript𝐸absent𝛿\det E_{-+}^{\delta} soit petit

Soit z0subscript𝑧0z_{0} un point appartenant à ΩΛ(p).double-subset-ofΩΛ𝑝\Omega\Subset\Lambda(p). L’ensemble ΩΩ\Omega a été introduit dans l’hypothèse 2.3. Rappelons également que W~(z0)~𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0}) est l’ensemble intervenant dans le théorème 4.4 et que δ𝛿\delta vérifie

δh3/2|lnh|.much-less-than𝛿superscript32\delta\ll\frac{h^{3/2}}{|\ln h|}.

En nous restreignant à Q|lnh|,norm𝑄\|Q\|\leq|\ln h|, nous savons alors que E+δsubscriptsuperscript𝐸𝛿absentE^{\delta}_{-+} s’écrit

E+δ=E++EQδE++EQδ(k0E(QδE)k)QδE+,superscriptsubscript𝐸absent𝛿subscript𝐸absentsubscript𝐸superscript𝑄𝛿subscript𝐸subscript𝐸superscript𝑄𝛿subscript𝑘0𝐸superscriptsuperscript𝑄𝛿𝐸𝑘superscript𝑄𝛿subscript𝐸E_{-+}^{\delta}=E_{-+}+E_{-}Q^{\delta}E_{+}+E_{-}Q^{\delta}\left(\sum_{k\geq 0}E(Q^{\delta}E)^{k}\right)Q^{\delta}E_{+}, (7.1)

Qδ:=δQ.assignsuperscript𝑄𝛿𝛿𝑄Q^{\delta}:=\delta Q. Le terme entre parenthèses, désigné par E~~𝐸\widetilde{E}, est 𝒪(1/h).𝒪1\mathcal{O}(1/\sqrt{h}). Nous trouvons alors

detE+δ=superscriptsubscript𝐸absent𝛿absent\displaystyle\det E_{-+}^{\delta}= πSβ1νβ(sign(π))(Qδe+π(ν),eν+QδE~Qδe+π(ν),eν)subscript𝜋subscript𝑆𝛽subscriptproduct1𝜈𝛽sign𝜋superscript𝑄𝛿subscriptsuperscript𝑒𝜋𝜈subscriptsuperscript𝑒𝜈superscript𝑄𝛿~𝐸superscript𝑄𝛿superscriptsubscript𝑒𝜋𝜈subscriptsuperscript𝑒𝜈\displaystyle\sum_{\pi\in S_{\beta}}\prod_{1\leq\nu\leq\beta}(\mbox{sign}(\pi))\left(\langle Q^{\delta}e^{\pi(\nu)}_{+},e^{\nu}_{-}\rangle+\langle Q^{\delta}\widetilde{E}Q^{\delta}e_{+}^{\pi(\nu)},e^{\nu}_{-}\rangle\right)
+𝒪(h).𝒪superscript\displaystyle+\mathcal{O}(h^{\infty}). (7.2)

L’opérateur E~~𝐸\widetilde{E} satisfait la condition de non-propagation du support, au sens défini dans le théorème 4.4. Grâce à l’hypothèse 2.3 (et plus particulièrement, au fait que x+νxκsuperscriptsubscript𝑥𝜈superscriptsubscript𝑥𝜅x_{+}^{\nu}\neq x_{-}^{\kappa} pour νκ𝜈𝜅\nu\neq\kappa), alors

detE+δ=1νβ(Qδe+ν,eν+QδE~Qδe+ν,eν)+𝒪(h).superscriptsubscript𝐸absent𝛿subscriptproduct1𝜈𝛽superscript𝑄𝛿subscriptsuperscript𝑒𝜈subscriptsuperscript𝑒𝜈superscript𝑄𝛿~𝐸superscript𝑄𝛿superscriptsubscript𝑒𝜈subscriptsuperscript𝑒𝜈𝒪superscript\det E_{-+}^{\delta}=\prod_{1\leq\nu\leq\beta}\left(\langle Q^{\delta}e^{\nu}_{+},e^{\nu}_{-}\rangle+\langle Q^{\delta}\widetilde{E}Q^{\delta}e_{+}^{\nu},e^{\nu}_{-}\rangle\right)+\mathcal{O}(h^{\infty}). (7.3)

Remarquons ensuite, que si

|Qδe+ν,eν|32x1β, et |QδE~Qδe+ν,eν|12x1β,formulae-sequencesuperscript𝑄𝛿subscriptsuperscript𝑒𝜈subscriptsuperscript𝑒𝜈32superscript𝑥1𝛽 et superscript𝑄𝛿~𝐸superscript𝑄𝛿superscriptsubscript𝑒𝜈subscriptsuperscript𝑒𝜈12superscript𝑥1𝛽|\langle Q^{\delta}e^{\nu}_{+},e^{\nu}_{-}\rangle|\geq\frac{3}{2}x^{\frac{1}{\beta}},\mbox{ et }|\langle Q^{\delta}\widetilde{E}Q^{\delta}e_{+}^{\nu},e^{\nu}_{-}\rangle|\leq\frac{1}{2}x^{\frac{1}{\beta}}, (7.4)

nous avons

|Qδe+ν,eν+QδE~Qδe+ν,eν|x1β.superscript𝑄𝛿subscriptsuperscript𝑒𝜈subscriptsuperscript𝑒𝜈superscript𝑄𝛿~𝐸superscript𝑄𝛿superscriptsubscript𝑒𝜈subscriptsuperscript𝑒𝜈superscript𝑥1𝛽|\langle Q^{\delta}e^{\nu}_{+},e^{\nu}_{-}\rangle+\langle Q^{\delta}\widetilde{E}Q^{\delta}e_{+}^{\nu},e^{\nu}_{-}\rangle|\geq x^{\frac{1}{\beta}}. (7.5)

Ce qui entraîne la minoration suivante (confère l’inégalité (AB)(A)+(B)1,𝐴𝐵𝐴𝐵1\mathbb{P}(A\cap B)\geq\mathbb{P}(A)+\mathbb{P}(B)-1, pour deux évènements A𝐴A et B𝐵B quelconques) si x>0𝑥0x>0,

(|detE+δ|x+𝒪(h))(Q|lnh|)2β+1νβ((|Qδe+ν,eν|32x1β)+(|QδE~Qδe+ν,eν|12x1β)).superscriptsubscript𝐸absent𝛿𝑥𝒪superscriptdelimited-∥∥𝑄2𝛽subscript1𝜈𝛽superscript𝑄𝛿superscriptsubscript𝑒𝜈superscriptsubscript𝑒𝜈32superscript𝑥1𝛽superscript𝑄𝛿~𝐸superscript𝑄𝛿superscriptsubscript𝑒𝜈subscriptsuperscript𝑒𝜈12superscript𝑥1𝛽\mathbb{P}(|\det E_{-+}^{\delta}|\geq x+\mathcal{O}(h^{\infty}))\geq\mathbb{P}(\|Q\|\leq|\ln h|)-2\beta\\ +\sum_{1\leq\nu\leq\beta}(\mathbb{P}(|\langle Q^{\delta}e_{+}^{\nu},e_{-}^{\nu}\rangle|\geq\frac{3}{2}x^{\frac{1}{\beta}})+\mathbb{P}(|\langle Q^{\delta}\widetilde{E}Q^{\delta}e_{+}^{\nu},e^{\nu}_{-}\rangle|\leq\frac{1}{2}x^{\frac{1}{\beta}})). (7.6)

Nous avons une estimation de (Q|lnh|)norm𝑄\mathbb{P}(\|Q\|\leq|\ln h|) (corollaire 5.4). Il nous reste donc à estimer les probabilités des deux derniers termes de (7.6). Commençons par étudier (|Qδe+ν,eν|32x1β),superscript𝑄𝛿superscriptsubscript𝑒𝜈superscriptsubscript𝑒𝜈32superscript𝑥1𝛽\mathbb{P}(|\langle Q^{\delta}e_{+}^{\nu},e_{-}^{\nu}\rangle|\geq\frac{3}{2}x^{\frac{1}{\beta}}), puis (|QδE~Qδe+ν,eν|12x1β).superscript𝑄𝛿~𝐸superscript𝑄𝛿superscriptsubscript𝑒𝜈subscriptsuperscript𝑒𝜈12superscript𝑥1𝛽\mathbb{P}(|\langle Q^{\delta}\widetilde{E}Q^{\delta}e_{+}^{\nu},e^{\nu}_{-}\rangle|\leq\frac{1}{2}x^{\frac{1}{\beta}}).

Lemme 7.1

Il existe C>0𝐶0C>0 tel que pour tout ν1,,β𝜈1𝛽\nu\in 1,\ldots,\beta

(Qδe+νx)1Cexp(1Cδ2x2).normsuperscript𝑄𝛿superscriptsubscript𝑒𝜈𝑥1𝐶1𝐶superscript𝛿2superscript𝑥2\mathbb{P}(\|Q^{\delta}e_{+}^{\nu}\|\leq x)\geq 1-C\exp(-\frac{1}{C\delta^{2}}\,x^{2}). (7.7)

La conclusion est la même pour δQeν.norm𝛿superscript𝑄superscriptsubscript𝑒𝜈\|\delta Q^{\ast}e_{-}^{\nu}\|. Soit

(QδE~Qδe+ν,eνx)1C~exp(1C~δ2xh).superscript𝑄𝛿~𝐸superscript𝑄𝛿superscriptsubscript𝑒𝜈subscriptsuperscript𝑒𝜈𝑥1~𝐶1~𝐶superscript𝛿2𝑥\mathbb{P}(\langle Q^{\delta}\widetilde{E}Q^{\delta}e_{+}^{\nu},e^{\nu}_{-}\rangle\leq x)\geq 1-\widetilde{C}\exp(-\frac{1}{\widetilde{C}\delta^{2}}\,x\sqrt{h}).

Preuve. Avec l’aide de (5.2), nous trouvons que

(Qxe+ν)1Cexp(1Cx2).norm𝑄𝑥normsuperscriptsubscript𝑒𝜈1𝐶1𝐶superscript𝑥2\mathbb{P}(\|Q\|\leq\frac{x}{\|e_{+}^{\nu}\|})\geq 1-C\exp(-\frac{1}{C}x^{2}). (7.8)

pour une constante C>0.𝐶0C>0. Puisque E~h12less-than-or-similar-tonorm~𝐸superscript12\|\widetilde{E}\|\lesssim h^{-\frac{1}{2}}, nous avons

|QE~Qe+ν,eν|=|E~Qe+ν,Qeν|Qe+νQeνh12.𝑄~𝐸𝑄superscriptsubscript𝑒𝜈subscriptsuperscript𝑒𝜈~𝐸𝑄superscriptsubscript𝑒𝜈superscript𝑄superscriptsubscript𝑒𝜈less-than-or-similar-tonorm𝑄superscriptsubscript𝑒𝜈normsuperscript𝑄superscriptsubscript𝑒𝜈superscript12|\langle Q\widetilde{E}Qe_{+}^{\nu},e^{\nu}_{-}\rangle|=|\langle\widetilde{E}\,Qe_{+}^{\nu},Q^{\ast}e_{-}^{\nu}\rangle|\lesssim\|Qe_{+}^{\nu}\|\,\|Q^{\ast}e_{-}^{\nu}\|\,h^{-\frac{1}{2}}.

Terminons en appliquant l’inégalité citée avant (7.6). \square

Cherchons maintenant à préciser la loi de probabilité de Qe+,e,𝑄subscript𝑒subscript𝑒\langle Qe_{+},e_{-}\rangle,e±e±νsubscript𝑒plus-or-minussuperscriptsubscript𝑒plus-or-minus𝜈e_{\pm}\equiv e_{\pm}^{\nu} pour un ν𝜈\nu fixé. Un calcul direct de Qe+,e𝑄subscript𝑒subscript𝑒\langle Qe_{+},e_{-}\rangle donne

α,i,jQαi,j(x)(hDx)αe+,j,e,i=α,i,j,kqα,ki,jek(hDx)αe+,j,e,i.subscript𝛼𝑖𝑗superscriptsubscript𝑄𝛼𝑖𝑗𝑥superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼subscript𝑒𝑗subscript𝑒𝑖subscript𝛼𝑖𝑗𝑘superscriptsubscript𝑞𝛼𝑘𝑖𝑗subscript𝑒𝑘superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼subscript𝑒𝑗subscript𝑒𝑖\sum_{\alpha,i,j}\langle Q_{\alpha}^{i,j}(x)(hD_{x})^{\alpha}e_{+,j},e_{-,i}\rangle\\ =\sum_{\alpha,i,j,k}q_{\alpha,k}^{i,j}\,\langle e_{k}\,(hD_{x})^{\alpha}e_{+,j},e_{-,i}\rangle. (7.9)

e±,isubscript𝑒plus-or-minus𝑖e_{\pm,i} sont les coordonnées de e±subscript𝑒plus-or-minuse_{\pm} et ek:=eikx2π.assignsubscript𝑒𝑘superscript𝑒𝑖𝑘𝑥2𝜋e_{k}:=\frac{e^{ikx}}{\sqrt{2\pi}}. Il devient alors évident que Qe+,e𝑄subscript𝑒subscript𝑒\langle Qe_{+},e_{-}\rangle suit la loi gaussienne 𝒩(0,σ2),𝒩0superscript𝜎2\mathcal{N}(0,\sigma^{2}), la variance satisfaisant

σ2(h)=α,i,j,k(σα,ki,j(h))2|ek(hDx)αe+,j,e,i|2.superscript𝜎2subscript𝛼𝑖𝑗𝑘superscriptsuperscriptsubscript𝜎𝛼𝑘𝑖𝑗2superscriptsubscript𝑒𝑘superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼subscript𝑒𝑗subscript𝑒𝑖2\sigma^{2}(h)=\sum_{\alpha,i,j,k}(\sigma_{\alpha,k}^{i,j}(h))^{2}\;|\langle e_{k}\,(hD_{x})^{\alpha}e_{+,j},e_{-,i}\rangle|^{2}. (7.10)

Reste alors à donner le comportement de σ2(h)superscript𝜎2\sigma^{2}(h) lorsque h0.0h\to 0.

Lemme 7.2

Il existe C>0𝐶0C>0 tel que pour tout z𝑧z dans W~(z0),~𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0}),
(a) si |k|1hC𝑘1𝐶|k|\leq\frac{1}{hC} on a |ek(hDx)αe+,j,e,i|=𝒪(h),subscript𝑒𝑘superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼subscript𝑒𝑗subscript𝑒𝑖𝒪superscript|\langle e_{k}\,(hD_{x})^{\alpha}e_{+,j},e_{-,i}\rangle|=\mathcal{O}(h^{\infty}),
(b) si 1hC|k|Ch1𝐶𝑘𝐶\frac{1}{hC}\leq|k|\leq\frac{C}{h} on a |ek(hDx)αe+,j,e,i|=𝒪(1),subscript𝑒𝑘superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼subscript𝑒𝑗subscript𝑒𝑖𝒪1|\langle e_{k}\,(hD_{x})^{\alpha}e_{+,j},e_{-,i}\rangle|=\mathcal{O}(1),
(c) si |k|Ch𝑘𝐶|k|\geq\frac{C}{h} on a |ek(hDx)αe+,j,e,i|=𝒪(1/|k|).subscript𝑒𝑘superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼subscript𝑒𝑗subscript𝑒𝑖𝒪1superscript𝑘|\langle e_{k}\,(hD_{x})^{\alpha}e_{+,j},e_{-,i}\rangle|=\mathcal{O}(1/|k|^{\infty}).

Preuve. Pour (b),𝑏(b), utilisons l’inégalité de Cauchy-Schwarz

|ek(hDx)αe+,j,e,i|e,i(hDx)αe+,j=𝒪(1).subscript𝑒𝑘superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼subscript𝑒𝑗subscript𝑒𝑖normsubscript𝑒𝑖normsuperscriptsubscript𝐷𝑥𝛼subscript𝑒𝑗𝒪1|\langle e_{k}\,(hD_{x})^{\alpha}e_{+,j},e_{-,i}\rangle|\leq\|e_{-,i}\|\,\|(hD_{x})^{\alpha}e_{+,j}\|=\mathcal{O}(1).

Pour (a)𝑎(a) et (c),𝑐(c), remarquons d’abord que ek(hDx)αe+,j,e,isubscript𝑒𝑘superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼subscript𝑒𝑗subscript𝑒𝑖\langle e_{k}\,(hD_{x})^{\alpha}e_{+,j},e_{-,i}\rangle est une intégrale du type

h1/202πeihϕ(x,z)+ikxa(x;h)𝑑x,superscript12superscriptsubscript02𝜋superscript𝑒𝑖italic-ϕ𝑥𝑧𝑖𝑘𝑥𝑎𝑥differential-d𝑥h^{-1/2}\int_{0}^{2\pi}e^{-\frac{i}{h}\phi(x,z)+ikx}a(x;h)dx,

ϕ=φ¯φ+italic-ϕ¯subscript𝜑subscript𝜑\phi=\overline{\varphi_{-}}-\varphi_{+} satisfait ϕ(x(z))=ξ(z)ξ+(z)0superscriptitalic-ϕ𝑥𝑧subscript𝜉𝑧subscript𝜉𝑧0\phi^{\prime}(x(z))=\xi_{-}(z)-\xi_{+}(z)\neq 0 si on note x(z):=x+(z)=x(z)assign𝑥𝑧subscript𝑥𝑧subscript𝑥𝑧x(z):=x_{+}(z)=x_{-}(z), et a𝑎a est un symbole de classe S(1)𝑆1S(1) à support compact, qui contient x(z).𝑥𝑧x(z). Ecrivons φ:=ϕh+kx.assign𝜑italic-ϕ𝑘𝑥\varphi:=-\frac{\phi}{h}+kx. Il existe C>0𝐶0C>0 pour lequel

zW~(z0),|k|[1hC,Ch],|φx(x,z)|1Cmax(|k|,1/h).formulae-sequencefor-all𝑧~𝑊subscript𝑧0formulae-sequencefor-all𝑘1𝐶𝐶subscriptsuperscript𝜑𝑥𝑥𝑧1𝐶𝑘.1\forall z\in\widetilde{W}(z_{0}),\quad\forall|k|\notin[\frac{1}{hC},\frac{C}{h}],\quad|\varphi^{\prime}_{x}(x,z)|\geq\frac{1}{C}\max(|k|,1/h).

Nous nous servons du fait que inf|ϕ|0infimumsuperscriptitalic-ϕ0\inf|\phi^{\prime}|\neq 0 dans un voisinage de x(z)𝑥𝑧x(z) avant de procéder par intégration par partie pour trouver

ek\displaystyle\langle e_{k} (hDx)αe+,j,e,i=1ieiφ(x)an(x)dx,\displaystyle\,(hD_{x})^{\alpha}e_{+,j},e_{-,i}\rangle=\frac{1}{i}\int e^{i\varphi(x)}a_{n}(x)dx,
an:=(ddx1φ)n(a)=𝒪((min(1/|k|,h))n).assignsubscript𝑎𝑛superscript𝑑𝑑𝑥1superscript𝜑𝑛𝑎𝒪superscript1𝑘𝑛\displaystyle a_{n}:=\left(-\frac{d}{dx}\circ\frac{1}{\varphi^{\prime}}\right)^{n}(a)=\mathcal{O}\left((\min(1/|k|,h))^{n}\right). (7.11)

\square

Proposition 7.3

Soit Q𝑄Q vérifiant l’hypothèse 2.5. Il existe C~>0~𝐶0\widetilde{C}>0 tel que nous avons Qe+,e𝒩(0,σ2),similar-to𝑄subscript𝑒subscript𝑒𝒩0superscript𝜎2\langle Qe_{+},e_{-}\rangle\sim\mathcal{N}(0,\sigma^{2}), où la variance vérifie

1C~h2ρ1/2σ2(h)C~h2ρ1/2.1~𝐶superscript2𝜌12superscript𝜎2~𝐶superscript2𝜌12\frac{1}{\widetilde{C}}h^{2\rho-1/2}\leq\sigma^{2}(h)\leq\widetilde{C}h^{2\rho-1/2}.

Preuve. Pour la borne inférieure, il suffit de montrer qu’il existe i𝑖i et j𝑗j pour lesquels nous avons pour α=α1,𝛼subscript𝛼1\alpha=\alpha_{1},

h2ρ1/2k(σα1,ki,j)2|ek(hDx)α1e+,j,e,i|2(σ2(h)).less-than-or-similar-tosuperscript2𝜌12annotatedsubscript𝑘superscriptsuperscriptsubscript𝜎subscript𝛼1𝑘𝑖𝑗2superscriptsubscript𝑒𝑘superscriptsubscript𝐷𝑥subscript𝛼1subscript𝑒𝑗subscript𝑒𝑖2absentsuperscript𝜎2h^{2\rho-1/2}\lesssim\sum_{k\in\mathbb{Z}}(\sigma_{\alpha_{1},k}^{i,j})^{2}\;|\langle e_{k}\,(hD_{x})^{\alpha_{1}}e_{+,j},e_{-,i}\rangle|^{2}\quad(\leq\sigma^{2}(h)). (7.12)

Considérons alors pour chaque i,j,𝑖𝑗i,j, la somme (7.12). Si nous découpons la sommation sur k𝑘k en trois, suivant k1/h,much-greater-than𝑘1k\gg 1/h, k1/hmuch-less-than𝑘1k\ll 1/h et k1/h,similar-to𝑘1k\sim 1/h, (7.12) s’écrit alors de façon précise

|k|<1hC,|k|>Ch(σα1,ki,j)2|ek(hDx)α1e+,j,e,i|2+1Ch|k|Ch(σα1,ki,j)2|ek(hDx)α1e+,j,e,i|2,subscriptformulae-sequence𝑘1𝐶𝑘𝐶superscriptsuperscriptsubscript𝜎subscript𝛼1𝑘𝑖𝑗2superscriptsubscript𝑒𝑘superscriptsubscript𝐷𝑥subscript𝛼1subscript𝑒𝑗subscript𝑒𝑖2subscript1𝐶𝑘𝐶superscriptsuperscriptsubscript𝜎subscript𝛼1𝑘𝑖𝑗2superscriptsubscript𝑒𝑘superscriptsubscript𝐷𝑥subscript𝛼1subscript𝑒𝑗subscript𝑒𝑖2\sum_{|k|<\frac{1}{hC},\,|k|>\frac{C}{h}}(\sigma_{\alpha_{1},k}^{i,j})^{2}\;|\langle e_{k}\,(hD_{x})^{\alpha_{1}}e_{+,j},e_{-,i}\rangle|^{2}\\ +\sum_{\frac{1}{Ch}\leq|k|\leq\frac{C}{h}}(\sigma_{\alpha_{1},k}^{i,j})^{2}\;|\langle e_{k}\,(hD_{x})^{\alpha_{1}}e_{+,j},e_{-,i}\rangle|^{2}, (7.13)

C>0𝐶0C>0 est la constante du lemme 7.2. Celle-ci montre que le premier terme est 𝒪(h).𝒪superscript\mathcal{O}(h^{\infty}). Puis, grâce à l’identité de Parseval et l’hypothèse 2.5 sur la minoration des variances σα1,ki,jsubscriptsuperscript𝜎𝑖𝑗subscript𝛼1𝑘\sigma^{i,j}_{\alpha_{1},k}, le second terme de (7.13) est pour tout i𝑖i et j𝑗j

greater-than-or-equivalent-to\displaystyle\gtrsim h2ρ(((hDx)α1e+,j)e,i¯2|k|<1Ch,|k|>Ch|ek(hDx)α1e+,j,e,i|2)superscript2𝜌superscriptnormsuperscriptsubscript𝐷𝑥subscript𝛼1subscript𝑒𝑗¯subscript𝑒𝑖2subscriptformulae-sequence𝑘1𝐶𝑘𝐶superscriptsubscript𝑒𝑘superscriptsubscript𝐷𝑥subscript𝛼1subscript𝑒𝑗subscript𝑒𝑖2\displaystyle h^{2\rho}\bigg{(}\|((hD_{x})^{\alpha_{1}}e_{+,j})\,\overline{e_{-,i}}\|^{2}-\sum_{|k|<\frac{1}{Ch},\,|k|>\frac{C}{h}}|\langle e_{k}\,(hD_{x})^{\alpha_{1}}e_{+,j},e_{-,i}\rangle|^{2}\bigg{)}
greater-than-or-equivalent-to\displaystyle\gtrsim h2ρ(((hDx)α1e+,j)e,i¯2+𝒪(h)).superscript2𝜌superscriptnormsuperscriptsubscript𝐷𝑥subscript𝛼1subscript𝑒𝑗¯subscript𝑒𝑖2𝒪superscript\displaystyle h^{2\rho}\big{(}\|((hD_{x})^{\alpha_{1}}e_{+,j})\,\overline{e_{-,i}}\|^{2}+\mathcal{O}(h^{\infty})\big{)}. (7.14)

Observons d’une part que, puisque e±=1,normsubscript𝑒plus-or-minus1\|e_{\pm}\|=1, certaines coordonnées de e±subscript𝑒plus-or-minuse_{\pm} sont elliptiques, c’est-à-dire de terme principal non nul; et d’autre part que, si e+,jsubscript𝑒𝑗e_{+,j} et e,isubscript𝑒𝑖e_{-,i} sont elliptiques, alors nous avons

((hDx)α1e+,j)e,i¯2h1/2(car ξ+0).asymptotically-equalssuperscriptnormsuperscriptsubscript𝐷𝑥subscript𝛼1subscript𝑒𝑗¯subscript𝑒𝑖2superscript12car subscript𝜉0\|((hD_{x})^{\alpha_{1}}e_{+,j})\overline{e_{-,i}}\|^{2}\asymp h^{-1/2}\;(\mbox{car }\xi_{+}\neq 0). (7.15)

Dans le cas où ξ+=0,subscript𝜉0\xi_{+}=0, la relation ci-dessous ne tient plus. En effet, le symbole principal de ((hDx)α1e+,j)superscriptsubscript𝐷𝑥subscript𝛼1subscript𝑒𝑗((hD_{x})^{\alpha_{1}}e_{+,j}) s’annule au point critique.

Par conséquent, si e+,jsubscript𝑒𝑗e_{+,j} et e,isubscript𝑒𝑖e_{-,i} sont choisis elliptiques dans (7.12), nous avons le résultat demandé. Il suffit d’appliquer la même procédure pour montrer la borne supérieure. \square

Si X𝑋X suit la loi gaussienne complexe 𝒩(0,σ2)𝒩0superscript𝜎2\mathcal{N}(0,\sigma^{2}) alors

(|X|x)=exp(x2σ2).𝑋𝑥superscript𝑥2superscript𝜎2\mathbb{P}(|X|\geq x)=\exp(-\frac{x^{2}}{\sigma^{2}}). (7.16)

En résumé: si zW~(z0)𝑧~𝑊subscript𝑧0z\in\widetilde{W}(z_{0}) et x>0𝑥0x>0 alors nous avons l’estimation suivante du membre de gauche de (7.6)

(detE+δ(z)\displaystyle\mathbb{P}(\det E^{\delta}_{-+}(z) >x+𝒪(h))1Ce1C(lnh)2\displaystyle>x+\mathcal{O}(h^{\infty}))\geq 1-Ce^{-\frac{1}{C}(\ln h)^{2}}
+β(exp[Cx2/βδ2h2ρ1/2]1)Cβexp[x1/βCδ2h1/2].𝛽𝐶superscript𝑥2𝛽superscript𝛿2superscript2𝜌121𝐶𝛽superscript𝑥1𝛽𝐶superscript𝛿2superscript12\displaystyle+\beta(\exp[-C\frac{x^{2/\beta}}{\delta^{2}h^{2\rho-1/2}}]-1)-C\beta\exp[-\frac{x^{1/\beta}}{C\delta^{2}h^{-1/2}}]. (7.17)

pour une constante C>0.𝐶0C>0. En prenant x𝑥x de l’ordre de h(ρ+ϵ1/4)βδβ,superscript𝜌italic-ϵ14𝛽superscript𝛿𝛽h^{(\rho+\epsilon-1/4)\beta}\delta^{\beta}, avec δ𝛿\delta minoré par une puissance de hh, pour que x𝑥x soit le terme dominant de x+𝒪(h),𝑥𝒪superscriptx+\mathcal{O}(h^{\infty}), nous pouvons proposer:

Proposition 7.4

Pour tous zW~(z0),𝑧~𝑊subscript𝑧0z\in\widetilde{W}(z_{0}), ϵ>0,N01,formulae-sequenceitalic-ϵ0much-greater-thansubscript𝑁01\epsilon>0,N_{0}\gg 1, et

hN0δhρ+ϵ+14|lnh|2much-less-thansuperscriptsubscript𝑁0𝛿much-less-thansuperscript𝜌italic-ϵ14superscript2h^{N_{0}}\ll\delta\ll h^{\rho+\epsilon+\frac{1}{4}}|\ln h|^{-2}

nous avons

(|detE+δ(z)|h(ρ+ϵ1/4)βδβ)1Ch2ϵ,subscriptsuperscript𝐸𝛿absent𝑧superscript𝜌italic-ϵ14𝛽superscript𝛿𝛽1𝐶superscript2italic-ϵ\displaystyle\mathbb{P}(|\det E^{\delta}_{-+}(z)|\geq h^{(\rho+\epsilon-1/4)\beta}\delta^{\beta})\geq 1-Ch^{2\epsilon}, (7.18)

pour une constante C>0.𝐶0C>0.

8 Preuve du Théorème 2.7

Grâce à lδ=l0+𝒪(δ|lnh|h),superscript𝑙𝛿superscript𝑙0𝒪𝛿l^{\delta}=l^{0}+\mathcal{O}(\frac{\delta|\ln h|}{\sqrt{h}}), de (7.3) nous obtenons que

|elδh\displaystyle|e^{\frac{l^{\delta}}{h}} detE+δ|eRel0h+𝒪(δ|lnh|h3/2)\displaystyle\det E^{\delta}_{-+}|\leq e^{\frac{\mathrm{Re}\,l^{0}}{h}+\mathcal{O}(\frac{\delta|\ln h|}{h^{3/2}})}
×1νβ((δQe+νeν+δQ2e+νeν𝒪(1h))+𝒪(h)).\displaystyle\times\prod_{1\leq\nu\leq\beta}\left(\big{(}\|\delta Q\|\|e_{+}^{\nu}\|\|e_{-}^{\nu}\|+\|\delta Q\|^{2}\|e_{+}^{\nu}\|\|e_{-}^{\nu}\|\mathcal{O}(\frac{1}{\sqrt{h}})\big{)}+\mathcal{O}(h^{\infty})\right). (8.1)

Puisque Q|lnh|much-less-thannorm𝑄\|Q\|\ll|\ln h| et δhρ+ϵ+14|lnh|2,much-less-than𝛿superscript𝜌italic-ϵ14superscript2\delta\ll h^{\rho+\epsilon+\frac{1}{4}}|\ln h|^{-2}, il en résulte que

|elδhdetE+δ(z)|e1hRel0(z),zW~(z0).formulae-sequencesuperscript𝑒superscript𝑙𝛿subscriptsuperscript𝐸𝛿absent𝑧superscript𝑒1Resuperscript𝑙0𝑧for-all𝑧~𝑊subscript𝑧0|e^{\frac{l^{\delta}}{h}}\det E^{\delta}_{-+}(z)|\leq e^{\frac{1}{h}\mathrm{Re}\,l^{0}(z)},\quad\forall z\in\widetilde{W}(z_{0}). (8.2)

Introduisons la fonction holomorphe

Fδ(z,h):=elδhdetE+δ(z),zW~(z0).formulae-sequenceassignsubscript𝐹𝛿𝑧superscript𝑒superscript𝑙𝛿superscriptsubscript𝐸absent𝛿𝑧𝑧~𝑊subscript𝑧0F_{\delta}(z,h):=e^{\frac{l^{\delta}}{h}}\det E_{-+}^{\delta}(z),\quad z\in\widetilde{W}(z_{0}). (8.3)
Corollaire 8.1

Soient z0subscript𝑧0z_{0} un point de ΩΛ(p)double-subset-ofΩΛ𝑝\Omega\Subset\Lambda(p) et ϵ,N0>0.italic-ϵsubscript𝑁00\epsilon,N_{0}>0. Il existe un voisinage de z0subscript𝑧0z_{0} noté W~(z0)~𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0}) inclus dans ΩΩ\Omega tel que, si hN0δhρ+ϵ+14|lnh|2,much-less-thansuperscriptsubscript𝑁0𝛿much-less-thansuperscript𝜌italic-ϵ14superscript2h^{N_{0}}\ll\delta\ll h^{\rho+\epsilon+\frac{1}{4}}|\ln h|^{-2}, alors il existe C,C~>0𝐶~𝐶0C,\widetilde{C}>0 telles que
(a) avec une probabilité 1Ce1C(lnh)2absent1𝐶superscript𝑒1𝐶superscript2\geq 1-Ce^{-\frac{1}{C}(\ln h)^{2}} nous avons

ln|Fδ(z,h)|1hRel0(z),subscript𝐹𝛿𝑧1Resuperscript𝑙0𝑧\ln|F_{\delta}(z,h)|\leq\frac{1}{h}\mathrm{Re}\,l^{0}(z), (8.4)

pour tous les z𝑧z dans W~(z0).~𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0}).
(b) pour chaque z𝑧z de W~(z0),~𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0}), ϵ>1/4italic-ϵ14\epsilon>1/4 nous avons

ln|Fδ(z,h)|subscript𝐹𝛿𝑧\displaystyle\ln|F_{\delta}(z,h)| 1h(Rel0(z)Cδ|lnh|hhβ|ln(hρ+ϵ1/4δ)|)absent1Resuperscript𝑙0𝑧𝐶𝛿𝛽superscript𝜌italic-ϵ14𝛿\displaystyle\geq\frac{1}{h}(\mathrm{Re}\,l^{0}(z)-C\frac{\delta|\ln h|}{\sqrt{h}}-h\beta|\ln(h^{\rho+\epsilon-1/4}\delta)|)
1h(Rel0(z)h(C~+β)|ln(hρ+ϵ1/4δ)|),absent1Resuperscript𝑙0𝑧~𝐶𝛽superscript𝜌italic-ϵ14𝛿\displaystyle\geq\frac{1}{h}(\mathrm{Re}\,l^{0}(z)-h(\widetilde{C}+\beta)|\ln(h^{\rho+\epsilon-1/4}\delta)|), (8.5)

avec une probabilité 1Ch2ϵabsent1𝐶superscript2italic-ϵ\geq 1-Ch^{2\epsilon}.

Preuve. (a)𝑎(a) découle de (8.2) et du corollaire 5.4, pour (b)𝑏(b) il faut se référer à (7.18). \square

Nous pouvons maintenant répéter les arguments de [10, 11]. Rappelons une proposition de [10], qui reste valable pour des contours C2superscript𝐶2C^{2} par morceaux (confère théorème 2.7). En effet, la même preuve permet d’avoir une frontière C2superscript𝐶2C^{2} avec un nombre fini de points anguleux.

Proposition 8.2

Soient Ω,double-subset-ofΩ\Omega\Subset\mathbb{C}, ΓΩΓΩ\Gamma\subset\Omega un domaine à bord C2superscript𝐶2C^{2} par morceaux et ϕC(Ω,).italic-ϕsuperscript𝐶Ω\phi\in C^{\infty}(\Omega,\mathbb{R}). Soit f𝑓f une fonction holomorphe dans ΩΩ\Omega vérifiant

|f(z,h)|eϕ(z)/h,zΩ.formulae-sequence𝑓𝑧superscript𝑒italic-ϕ𝑧𝑧Ω|f(z,h)|\leq e^{\phi(z)/h},\quad z\in\Omega. (8.6)

Supposons qu’il existe ϵ~1,zkΩ,kKformulae-sequencemuch-less-than~italic-ϵ1formulae-sequencesubscript𝑧𝑘Ω𝑘𝐾\tilde{\epsilon}\ll 1,z_{k}\in\Omega,k\in K tels que

ΓkKD(zk,ϵ~),#K=𝒪(1ϵ~),formulae-sequenceΓsubscript𝑘𝐾𝐷subscript𝑧𝑘~italic-ϵ#𝐾𝒪1~italic-ϵ\displaystyle\partial\Gamma\subset\bigcup_{k\in K}D(z_{k},\sqrt{\tilde{\epsilon}}),\quad\#K=\mathcal{O}(\frac{1}{\sqrt{\tilde{\epsilon}}}), (8.7)
|f(zk,h)|e1h(ϕ(zk)ϵ~),kK,formulae-sequence𝑓subscript𝑧𝑘superscript𝑒1italic-ϕsubscript𝑧𝑘~italic-ϵ𝑘𝐾\displaystyle|f(z_{k},h)|\geq e^{\frac{1}{h}(\phi(z_{k})-\tilde{\epsilon})},\quad k\in K, (8.8)

alors

#(f1(0)Γ)=12πhΓΔϕd(Rez)d(Imz)+𝒪(ϵ~h).#superscript𝑓10Γ12𝜋subscriptdouble-integralΓΔitalic-ϕ𝑑Re𝑧𝑑Im𝑧𝒪~italic-ϵ\#(f^{-1}(0)\cap\Gamma)=\frac{1}{2\pi h}\iint_{\Gamma}\Delta\phi\,d(\mathrm{Re}z)d(\mathrm{Im}z)+\mathcal{O}(\frac{\sqrt{\tilde{\epsilon}}}{h}).

Nous pouvons appliquer la proposition avec ϵ~=h(C~+β)|ln(hρ+ϵ1/4δ)|,~italic-ϵ~𝐶𝛽superscript𝜌italic-ϵ14𝛿\tilde{\epsilon}=h(\widetilde{C}+\beta)|\ln(h^{\rho+\epsilon-1/4}\delta)|, ϕ=Rel0italic-ϕResuperscript𝑙0\phi=\mbox{Re}\,l^{0} et f=Fδ.𝑓subscript𝐹𝛿f=F_{\delta}. L’évènement (8.6) a la même probabilité de se réaliser que l’évènement (8.4). L’évènement (8.8) se réalise avec une probabilité

1Ch2ϵ(#K)absent1𝐶superscript2italic-ϵ#𝐾\displaystyle\geq 1-Ch^{2\epsilon}\,(\#K)
1C~h2ϵh|ln(hρ+ϵ1/4δ)|.absent1~𝐶superscript2italic-ϵsuperscript𝜌italic-ϵ14𝛿\displaystyle\geq 1-\tilde{C}\frac{h^{2\epsilon}}{\sqrt{h|\ln(h^{\rho+\epsilon-1/4}\,\delta)|}}. (8.9)

Compte tenu de la remarque après la proposition 6.1, nous sommes maintenant en possession du résultat suivant (γ1+14=ϵ,(\gamma_{1}+\frac{1}{4}=\epsilon, γ1>0)\gamma_{1}>0):

Théorème 8.3

Soient z0subscript𝑧0z_{0} un point de ΩΛ(p),double-subset-ofΩΛ𝑝\Omega\Subset\Lambda(p), et N01.much-greater-thansubscript𝑁01N_{0}\gg 1. Il existe un voisinage W~(z0)~𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0}) de z0,subscript𝑧0z_{0}, tel que si ΓΓ\Gamma est un ouvert relativement compact dans W~(z0),~𝑊subscript𝑧0\widetilde{W}(z_{0}), à bord C2superscript𝐶2C^{2} par morceaux, et γ1>0,subscript𝛾10\gamma_{1}>0, alors il existe C>0𝐶0C>0 tel que si

hN0δhρ+γ1+12|lnh|2,much-less-thansuperscriptsubscript𝑁0𝛿much-less-thansuperscript𝜌subscript𝛾112superscript2\displaystyle h^{N_{0}}\ll\delta\ll h^{\rho+\gamma_{1}+\frac{1}{2}}|\ln h|^{-2}, (8.10)

alors le spectre de PδQω𝑃𝛿subscript𝑄𝜔P-\delta Q_{\omega} est discret, et, le nombre N(PδQω,Γ)𝑁𝑃𝛿subscript𝑄𝜔ΓN(P-\delta Q_{\omega},\Gamma) de valeurs propres de PδQω𝑃𝛿subscript𝑄𝜔P-\delta Q_{\omega} dans ΓΓ\Gamma satisfait

|N(PδQω,Γ)12πhmΓ𝑑x𝑑ξ|Ch12|ln(hδ)|12𝑁𝑃𝛿subscript𝑄𝜔Γ12𝜋double-integralsubscript𝑚Γdifferential-d𝑥differential-d𝜉𝐶superscript12superscript𝛿12\displaystyle|N(P-\delta Q_{\omega},\Gamma)-\frac{1}{2\pi h}\iint m_{\Gamma}\,dxd\xi|\leq Ch^{-\frac{1}{2}}|\ln(h\delta)|^{\frac{1}{2}} (8.11)

avec une probabilité

1Ch2γ1|ln(hδ)|12.absent1𝐶superscript2subscript𝛾1superscript𝛿12\geq 1-Ch^{2\gamma_{1}}|\ln(h\delta)|^{-\frac{1}{2}}.

Rappelons que mΓsubscript𝑚Γm_{\Gamma} a été introduit en (LABEL:i.15).

Soit ΓΩ.double-subset-ofΓΩ\Gamma\Subset\Omega. En recouvrant ΓΓ\Gamma par un nombre fini de ΓkW~(zk),subscriptΓ𝑘~𝑊subscript𝑧𝑘\Gamma_{k}\subset\widetilde{W}(z_{k}), nous obtenons le théorème 2.7.

Précisons que nous n’avons aucune hypothèse garantissant que Σ(p).Σ𝑝\Sigma(p)\neq\mathbb{C}. Le spectre discret est une conséquence de la perturbation aléatoire. Ce fait résulte de la théorie de Fredholm analytique (impliquant que le spectre d’un opérateur de Fredholm, d’indice zéro, est soit discret soit \mathbb{C}) et de l’estimation probabiliste (7.18) (detE+δ(z)subscriptsuperscript𝐸𝛿absent𝑧\det E^{\delta}_{-+}(z) ne s’annule pas avec une forte probabilité).

Nous allons maintenant donner un résultat similaire concernant l’asymptotique de Weyl pour une famille de domaines. Rappelons d’abord la proposition suivante qui est le cas uniforme de la proposition 8.2.

Proposition 8.4

Soit un domaine Ωdouble-subset-ofΩ\Omega\Subset\mathbb{C}, et 𝒢𝒢\mathcal{G} une famille de domaines inclus dans ΩΩ\Omega. Soit C0>0subscript𝐶00C_{0}>0 une constante indépendante de 𝒢𝒢\mathcal{G}. Supposons que

Γ𝒢,Γ=j=1Nγj([aj,bj]),NC0,formulae-sequencefor-allΓ𝒢formulae-sequenceΓsuperscriptsubscript𝑗1𝑁subscript𝛾𝑗subscript𝑎𝑗subscript𝑏𝑗𝑁subscript𝐶0\forall\,\Gamma\in\mathcal{G},\quad\partial\Gamma=\bigcup_{j=1}^{N}\gamma_{j}([a_{j},b_{j}]),\quad N\leq C_{0}, (8.12)

γj:[aj,bj]:subscript𝛾𝑗subscript𝑎𝑗subscript𝑏𝑗\gamma_{j}:[a_{j},b_{j}]\to\mathbb{C} est C2superscript𝐶2C^{2} avec

j,0<aj<bjC0,for-all𝑗0subscript𝑎𝑗subscript𝑏𝑗subscript𝐶0\displaystyle\forall j,\quad 0<a_{j}<b_{j}\leq C_{0}, (8.13)
j,1C0|γ˙j(t)|C0,|γ¨j(t)|C0,formulae-sequencefor-all𝑗1subscript𝐶0subscript˙𝛾𝑗𝑡subscript𝐶0subscript¨𝛾𝑗𝑡subscript𝐶0\displaystyle\forall j,\quad\frac{1}{C_{0}}\leq|\dot{\gamma}_{j}(t)|\leq C_{0},\quad|\ddot{\gamma}_{j}(t)|\leq C_{0}, (8.14)
γj(bj)=γj+1(aj+1),j/N.formulae-sequencesubscript𝛾𝑗subscript𝑏𝑗subscript𝛾𝑗1subscript𝑎𝑗1𝑗𝑁\displaystyle\gamma_{j}(b_{j})=\gamma_{j+1}(a_{j+1}),\;j\in\mathbb{Z}/N\mathbb{Z}. (8.15)

Soit ϕC(Ω,)italic-ϕsuperscript𝐶Ω\phi\in C^{\infty}(\Omega,\mathbb{R}) et f𝑓f une fonction holomorphe dans ΩΩ\Omega avec

|f(z;h)|eϕ(z)h,zΩ.formulae-sequence𝑓𝑧superscript𝑒italic-ϕ𝑧for-all𝑧Ω|f(z;h)|\leq e^{\frac{\phi(z)}{h}},\;\forall z\in\Omega. (8.16)

Pour un réseau carré de points zkΩsubscript𝑧𝑘Ωz_{k}\in\Omega de maille ϵ~2~italic-ϵ2\frac{\sqrt{\tilde{\epsilon}}}{2}, 0<ϵ~10~italic-ϵmuch-less-than10<\tilde{\epsilon}\ll 1 avec

ΩkKD(zk,ϵ~2),|K|Cϵ~formulae-sequenceΩsubscript𝑘𝐾𝐷subscript𝑧𝑘~italic-ϵ2𝐾𝐶~italic-ϵ\Omega\subset\bigcup_{k\in K}D(z_{k},\frac{\sqrt{\tilde{\epsilon}}}{2}),\quad|K|\leq\frac{C}{\tilde{\epsilon}}

et

|f(zk;h)|>e1h(ϕ(zk)ϵ~),𝑓subscript𝑧𝑘superscript𝑒1italic-ϕsubscript𝑧𝑘~italic-ϵ|f(z_{k};h)|>e^{\frac{1}{h}(\phi(z_{k})-\tilde{\epsilon})}, (8.17)

alors

D>0,Γ𝒢,formulae-sequence𝐷0for-allΓ𝒢\displaystyle\exists\,D>0,\;\forall\,\Gamma\in\mathcal{G},
|#(f1(0)Γ)12πhΓΔϕd(Rez)d(Imz)|Dϵ~h.#superscript𝑓10Γ12𝜋subscriptdouble-integralΓΔitalic-ϕ𝑑Re𝑧𝑑Im𝑧𝐷~italic-ϵ\displaystyle|\#(f^{-1}(0)\cap\Gamma)-\frac{1}{2\pi h}\iint_{\Gamma}\Delta\phi\;d(\mathrm{Re}\;z)d(\mathrm{Im}\;z)|\leq D\frac{\sqrt{\tilde{\epsilon}}}{h}.

A la section 6.3 (“Preuve du Théorème 1.9”) de [11], M. Hager démontre la proposition 8.4 pour une famille différente de Γ.Γ\Gamma. Pour la preuve, nous suivrons ici la démarche de Hager de la section 6.3 (du début de la démonstration à (6.16)) conjuguée avec le lemme suivant :

Lemme 8.5

Soit une famille de lacets simples γjsubscript𝛾𝑗\gamma_{j} (jJ𝑗𝐽j\in J) dans \mathbb{C} de classe C2superscript𝐶2C^{2}. Paramétrisons les lacets γj:[0,1]tγj(t).:subscript𝛾𝑗containsdelimited-[]0.1𝑡subscript𝛾𝑗𝑡\gamma_{j}:\,[0,1]\owns t\to\gamma_{j}(t)\in\mathbb{C}. Supposons également qu’il existe C0>0subscript𝐶00C_{0}>0 tel que

jJ,t[0,1],1C0|γ˙j(t)|C0,|γ¨j(t)|C0.formulae-sequenceformulae-sequencefor-all𝑗𝐽formulae-sequencefor-all𝑡delimited-[]0.11subscript𝐶0subscript˙𝛾𝑗𝑡subscript𝐶0subscript¨𝛾𝑗𝑡subscript𝐶0\forall j\in J,\;\forall t\in[0,1],\quad\frac{1}{C_{0}}\leq|\dot{\gamma}_{j}(t)|\leq C_{0},\quad|\ddot{\gamma}_{j}(t)|\leq C_{0}.

Alors il existe une constante C>0,𝐶0C>0, indépendante de jJ,𝑗𝐽j\in J, telle que pour tout r1/C03much-less-than𝑟1superscriptsubscript𝐶03r\ll 1/C_{0}^{3} chaque composante connexe de γjD(z,r)subscript𝛾𝑗𝐷𝑧𝑟\gamma_{j}\cap D(z,r) est de longueur Cr,absent𝐶𝑟\leq Cr, où le point z𝑧z est donné.

Preuve. Posons fi(t):=12|γi(t)z|2.assignsubscript𝑓𝑖𝑡12superscriptsubscript𝛾𝑖𝑡𝑧2f_{i}(t):=\frac{1}{2}|\gamma_{i}(t)-z|^{2}. Un calcul montre (en omettant les indices) que

f˙(t)˙𝑓𝑡\displaystyle\dot{f}(t) =\displaystyle= γ(t)z,γ˙(t),𝛾𝑡𝑧˙𝛾𝑡\displaystyle\langle\gamma(t)-z,\,\dot{\gamma}(t)\rangle,
f¨(t)¨𝑓𝑡\displaystyle\ddot{f}(t) =\displaystyle= |γ˙(t)|2+γ(t)z,γ¨(t),superscript˙𝛾𝑡2𝛾𝑡𝑧¨𝛾𝑡\displaystyle|\dot{\gamma}(t)|^{2}+\langle\gamma(t)-z,\ddot{\gamma}(t)\rangle,

.,.\langle.,.\rangle représente le produit scalaire dans 2superscript2\mathbb{R}^{2}.

Pour la suite nous travaillons dans D(z,r)𝐷𝑧𝑟D(z,r), c’est à dire que nos t𝑡t vérifient γ(t)D(z,r)𝛾𝑡𝐷𝑧𝑟\gamma(t)\in D(z,r).

Grâce à l’inégalité de Cauchy-Schwarz et les hypothèses du lemme, il existe C1>0subscript𝐶10C_{1}>0 tel que pour r1/C03much-less-than𝑟1superscriptsubscript𝐶03r\ll 1/C_{0}^{3}

f¨(t)¨𝑓𝑡\displaystyle\ddot{f}(t) \displaystyle\geq |γ˙(t)|2|γ(t)z||γ¨(t)|superscript˙𝛾𝑡2𝛾𝑡𝑧¨𝛾𝑡\displaystyle|\dot{\gamma}(t)|^{2}-\;|\gamma(t)-z|\;|\ddot{\gamma}(t)|
\displaystyle\geq 1C02rC01C1>0.1superscriptsubscript𝐶02𝑟subscript𝐶01subscript𝐶10\displaystyle\frac{1}{C_{0}^{2}}-rC_{0}\geq\frac{1}{C_{1}}>0.

Dans chaque composante connexe de γD(z,r)𝛾𝐷𝑧𝑟\gamma\cap D(z,r), il existe un temps t1subscript𝑡1t_{1} pour lequel f(t)𝑓𝑡f(t) est minimum, dès lors f˙(t1)=0˙𝑓subscript𝑡10\dot{f}(t_{1})=0. La formule de Taylor avec reste intégrale donne alors

f(t)=f(t1)+t1t(xt1)f¨(x)𝑑x𝑓𝑡𝑓subscript𝑡1superscriptsubscriptsubscript𝑡1𝑡𝑥subscript𝑡1¨𝑓𝑥differential-d𝑥f(t)=f(t_{1})+\int_{t_{1}}^{t}(x-t_{1})\ddot{f}(x)dx

de là

f(t)f(t1)+12C1(tt1)2.𝑓𝑡𝑓subscript𝑡112subscript𝐶1superscript𝑡subscript𝑡12f(t)\geq f(t_{1})+\frac{1}{2C_{1}}(t-t_{1})^{2}.

soit

|tt1|r2C1.𝑡subscript𝑡1𝑟2subscript𝐶1|t-t_{1}|\leq r\sqrt{2C_{1}}.

Ainsi la longueur de chaque composante connexe de γD(z,r)𝛾𝐷𝑧𝑟\gamma\cap D(z,r) est majorée par

|tt1|r2C1|γ˙(t)|𝑑tr8C1C02.subscript𝑡subscript𝑡1𝑟2subscript𝐶1˙𝛾𝑡differential-d𝑡𝑟8subscript𝐶1superscriptsubscript𝐶02\int_{|t-t_{1}|\leq r\sqrt{2C_{1}}}|\dot{\gamma}(t)|dt\leq r\sqrt{8C_{1}C_{0}^{2}}.

\square

La proposition 8.4 nous conduit donc au résultat qui suit :

Théorème 8.6

Soit 𝒢𝒢\mathcal{G} une famille de domaines ΓΩ,double-subset-ofΓΩ\Gamma\Subset\Omega, vérifiant les hypothèses de la proposition 8.4. Nous supposons que l’hypothèse 2.3 est satisfaite. Soient γ2>0,subscript𝛾20\gamma_{2}>0, δhρ+γ2+34|lnh|2much-less-than𝛿superscript𝜌subscript𝛾234superscript2\delta\ll h^{\rho+\gamma_{2}+\frac{3}{4}}|\ln h|^{-2} et minoré par une puissance de h,h, alors avec une probabilité

1Ch2γ2|ln(hδ)|,absent1𝐶superscript2subscript𝛾2𝛿\geq 1-Ch^{2\gamma_{2}}|\ln(h\delta)|,

nous avons (8.11) avec une constante C𝐶C indépendante de Γ.Γ\Gamma.

9 Réduction semiclassique

Intéressons-nous maintenant à la distribution des grandes valeurs propres de PQω.𝑃subscript𝑄𝜔P-Q_{\omega}. Rappelons que P𝑃P et Qωsubscript𝑄𝜔Q_{\omega} s’écrivent respectivement

P=0αmAα(x)Dxα,Qω=α0αα1Qα(x)Dxα,formulae-sequence𝑃subscript0𝛼𝑚subscript𝐴𝛼𝑥superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼subscript𝑄𝜔subscriptsubscript𝛼0𝛼subscript𝛼1subscript𝑄𝛼𝑥superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼P=\sum_{0\leq\alpha\leq m}A_{\alpha}(x)D_{x}^{\alpha},\quad Q_{\omega}=\sum_{\alpha_{0}\leq\alpha\leq\alpha_{1}}Q_{\alpha}(x)D_{x}^{\alpha},

où les entrées de Qαsubscript𝑄𝛼Q_{\alpha} sont des séries de Fourier aléatoires. Qαsubscript𝑄𝛼Q_{\alpha} satisfait l’hypothèse 2.5 et P𝑃P est elliptique au sens classique. Nous allons pour commencer restreindre le paramètre spectral z𝑧z au domaine ΩR,subscriptΩ𝑅\Omega_{R},ΩR=RΩ1,subscriptΩ𝑅𝑅subscriptΩ1\Omega_{R}=R\Omega_{1}, R1,much-greater-than𝑅1R\gg 1, avec Ω1ΩΛ(pm).double-subset-ofsubscriptΩ1ΩΛsubscript𝑝𝑚\Omega_{1}\Subset\Omega\subset\Lambda(p_{m}). Puisque Λ(pm),ΩΛsubscript𝑝𝑚Ω\Lambda(p_{m}),\Omega sont des cônes, nous avons pour tout R1,𝑅1R\geq 1, ΩRΩΛ(pm).double-subset-ofsubscriptΩ𝑅ΩΛsubscript𝑝𝑚\Omega_{R}\Subset\Omega\subset\Lambda(p_{m}).

Pour zΩR,𝑧subscriptΩ𝑅z\in\Omega_{R}, nous ramenons l’étude de Pz𝑃𝑧P-z à un problème semiclassique en divisant par R.𝑅R. Nous sommes donc invités à étudier, en posant hmR=1,superscript𝑚𝑅1h^{m}R=1, l’opérateur

P0wQ~ω=hm(PzQω),w:=zRΩ1.formulae-sequencesuperscript𝑃0𝑤subscript~𝑄𝜔superscript𝑚𝑃𝑧subscript𝑄𝜔assign𝑤𝑧𝑅subscriptΩ1P^{0}-w-\widetilde{Q}_{\omega}=h^{m}(P-z-Q_{\omega}),\quad w:=\frac{z}{R}\in\Omega_{1}. (9.1)

Le symbole principal semiclassique de P0superscript𝑃0P^{0} est alors pm.subscript𝑝𝑚p_{m}. Nous avons

Q~ω=α0αα1hmαQα(x)(hDx)α,Q~ω0:=h(mα1)Q~ω.formulae-sequencesubscript~𝑄𝜔subscriptsubscript𝛼0𝛼subscript𝛼1superscript𝑚𝛼subscript𝑄𝛼𝑥superscriptsubscript𝐷𝑥𝛼assignsuperscriptsubscript~𝑄𝜔0superscript𝑚subscript𝛼1subscript~𝑄𝜔\widetilde{Q}_{\omega}=\sum_{\alpha_{0}\leq\alpha\leq\alpha_{1}}h^{m-\alpha}Q_{\alpha}(x)(hD_{x})^{\alpha},\quad\widetilde{Q}_{\omega}^{0}:=h^{-(m-\alpha_{1})}\widetilde{Q}_{\omega}. (9.2)

Reprenons les notations δ𝛿\delta et Λ(pm)Λsubscript𝑝𝑚\Lambda(p_{m}) introduites dans le cadre semiclassique. P0superscript𝑃0P^{0} satisfait l’hypothèse d’ellipticité 2.1, et par l’hypothèse 2.8, les points ρ±pm1(w),subscript𝜌plus-or-minussuperscriptsubscript𝑝𝑚1𝑤\rho_{\pm}\in p_{m}^{-1}(w), wΩ1𝑤subscriptΩ1w\in\Omega_{1} vérifient la condition 2.3. De plus, la perturbation Q~ω0superscriptsubscript~𝑄𝜔0\widetilde{Q}_{\omega}^{0} entre bien dans le cadre de 2.5. Dans ces conditions, Nous pouvons appliquer le théorème 8.3, à P0δQ~ω0,superscript𝑃0𝛿subscriptsuperscript~𝑄0𝜔P^{0}-\delta\widetilde{Q}^{0}_{\omega}, avec δ=hmα1.𝛿superscript𝑚subscript𝛼1\delta=h^{m-\alpha_{1}}. La condition (8.10), δ=hmα1hρ+γ1+12|lnh|2,𝛿superscript𝑚subscript𝛼1much-less-thansuperscript𝜌subscript𝛾112superscript2\delta=h^{m-\alpha_{1}}\ll h^{\rho+\gamma_{1}+\frac{1}{2}}|\ln h|^{-2}, équivaut ici à

mα1>ρ+γ1+12𝑚subscript𝛼1𝜌subscript𝛾112m-\alpha_{1}>\rho+\gamma_{1}+\frac{1}{2} (9.3)

et dans le cas d’une famille de domaines mα1>ρ+γ2+34.𝑚subscript𝛼1𝜌subscript𝛾234m-\alpha_{1}>\rho+\gamma_{2}+\frac{3}{4}.

Notons pour tout (x,ξ)TS1𝑥𝜉superscript𝑇superscript𝑆1(x,\xi)\in T^{\ast}S^{1} et Γ,Γ\Gamma\subset\mathbb{C},

mΓ:=#(σ(pm(x,ξ))Γ).assignsubscript𝑚Γ#𝜎subscript𝑝𝑚𝑥𝜉Γm_{\Gamma}:=\#(\sigma(p_{m}(x,\xi))\cap\Gamma). (9.4)

Nous avons les égalités suivantes :

N(P0δQ~ω0,Γ)𝑁superscript𝑃0𝛿subscriptsuperscript~𝑄0𝜔Γ\displaystyle N(P^{0}-\delta\widetilde{Q}^{0}_{\omega},\Gamma) =N(PQω,RΓ)absent𝑁𝑃subscript𝑄𝜔𝑅Γ\displaystyle=N(P-Q_{\omega},R\Gamma) (9.5)
12πhmΓ𝑑x𝑑ξ12𝜋double-integralsubscript𝑚Γdifferential-d𝑥differential-d𝜉\displaystyle\frac{1}{2\pi h}\iint m_{\Gamma}\,dxd\xi =12πmRΓ𝑑x𝑑ξ,absent12𝜋double-integralsubscript𝑚𝑅Γdifferential-d𝑥differential-d𝜉\displaystyle=\frac{1}{2\pi}\iint m_{R\Gamma}\,dxd\xi, (9.6)

Ce qui implique qu’avec une probabilité 1CR2γ1/m(lnR)1absent1𝐶superscript𝑅2subscript𝛾1𝑚superscript𝑅1\geq 1-CR^{-2\gamma_{1}/m}(\sqrt{\ln R})^{-1} nous avons

|N(PQω,RΓ)12πmRΓ𝑑x𝑑ξ|CR1/(2m)lnR𝑁𝑃subscript𝑄𝜔𝑅Γ12𝜋double-integralsubscript𝑚𝑅Γdifferential-d𝑥differential-d𝜉𝐶superscript𝑅12𝑚𝑅|N(P-Q_{\omega},R\Gamma)-\frac{1}{2\pi}\iint m_{R\Gamma}\,dxd\xi|\leq CR^{1/(2m)}\sqrt{\ln R} (9.7)

Si 𝒢𝒢\mathcal{G} une famille de domaines ΓΩ1,double-subset-ofΓsubscriptΩ1\Gamma\Subset\Omega_{1}, vérifiant les hypothèses du théorème 8.4, alors avec une probabilité 1CR2γ2/m(lnR)1absent1𝐶superscript𝑅2subscript𝛾2𝑚superscript𝑅1\geq 1-CR^{-2\gamma_{2}/m}(\sqrt{\ln R})^{-1} nous avons (9.7) avec une constante C>0𝐶0C>0 indépendante de Γ.Γ\Gamma.

10 Preuve du Théorème 2.9

Nous nous intéressons maintenant à la distribution des valeurs propres dans les dilatés d’un profil conique de la forme Γ(0,g)Ω,double-subset-ofΓ0𝑔Ω\Gamma(0,g)\Subset\Omega, Γθ1,θ2(g,h)subscriptΓsubscript𝜃1subscript𝜃2𝑔\Gamma_{\theta_{1},\theta_{2}}(g,h) a été introduit en (2.23). On peut supposer sans perte de généralité que infθ[θ1,θ2]g(θ)=1.subscriptinfimum𝜃subscript𝜃1subscript𝜃2𝑔𝜃1\inf_{\theta\in[\theta_{1},\theta_{2}]}g(\theta)=1.

On procède à un découpage dyadique de Γ(0,λg)Γ0𝜆𝑔\Gamma(0,\lambda g) pour de grandes valeurs de λ.𝜆\lambda. Introduisons k0subscript𝑘0k_{0} l’entier pour lequel 2k0λ<2k0+1.superscript2subscript𝑘0𝜆superscript2subscript𝑘012^{k_{0}}\leq\lambda<2^{k_{0}+1}. On trouve

Γ(0,λg)=Γ0𝜆𝑔absent\displaystyle\Gamma(0,\lambda g)= Γ(0,1)(k=0k01Γ(2k,2k+1))Γ(2k0,λg)Γ0.1superscriptsubscript𝑘0subscript𝑘01Γsuperscript2𝑘superscript.2𝑘1Γsuperscript2subscript𝑘0𝜆𝑔\displaystyle\Gamma(0,1)\cup\left(\bigcup_{k=0}^{k_{0}-1}\Gamma(2^{k},2^{k+1})\right)\cup\Gamma(2^{k_{0}},\lambda g)
=\displaystyle= Γ(0,1)(k=0k012kΓ(1,2))2k0Γ(1,λg/2k0).Γ0.1superscriptsubscript𝑘0subscript𝑘01superscript2𝑘Γ1.2superscript2subscript𝑘0Γ1𝜆𝑔superscript2subscript𝑘0\displaystyle\Gamma(0,1)\cup\left(\bigcup_{k=0}^{k_{0}-1}2^{k}\Gamma(1,2)\right)\cup 2^{k_{0}}\Gamma(1,\lambda g/2^{k_{0}}). (10.1)
Lemme 10.1

Supposons mα1ρ3/4>0.𝑚subscript𝛼1𝜌340m-\alpha_{1}-\rho-3/4>0. Il existe alors C>0𝐶0C>0 tel que quelque soit ϵ~>0~italic-ϵ0\tilde{\epsilon}>0, il existe k(ϵ~)𝑘~italic-ϵk(\tilde{\epsilon})\in\mathbb{N} tel que avec une probabilité 1ϵ~absent1~italic-ϵ\geq 1-\tilde{\epsilon}, on ait

λ2k(ϵ~),for-all𝜆superscript2𝑘~italic-ϵ\displaystyle\forall\lambda\geq 2^{k(\tilde{\epsilon})},
|N(PQω,Γ(2k(ϵ~),λg))12πmΓ(2k(ϵ~),λg)𝑑x𝑑ξ|Cλ1/(2m)lnλ.𝑁𝑃subscript𝑄𝜔Γsuperscript2𝑘~italic-ϵ𝜆𝑔12𝜋double-integralsubscript𝑚Γsuperscript2𝑘~italic-ϵ𝜆𝑔differential-d𝑥differential-d𝜉𝐶superscript𝜆12𝑚𝜆\displaystyle|N(P-Q_{\omega},\Gamma(2^{k(\tilde{\epsilon})},\lambda g))-\frac{1}{2\pi}\iint m_{\Gamma(2^{k(\tilde{\epsilon})},\lambda g)}\,dxd\xi|\leq C\lambda^{1/(2m)}\sqrt{\ln\lambda}. (10.2)

Preuve. Nous tirons de la section précédente : avec une probabilité 1Ck1222kγ1mabsent1𝐶superscript𝑘12superscript22𝑘subscript𝛾1𝑚\geq 1-Ck^{-\frac{1}{2}}2^{-2\frac{k\gamma_{1}}{m}} nous avons

|N(PQω,Γ(2k,2k+1))12πmΓ(2k,2k+1)𝑑x𝑑ξ|C2k/(2m)k𝑁𝑃subscript𝑄𝜔Γsuperscript2𝑘superscript.2𝑘112𝜋double-integralsubscript𝑚Γsuperscript2𝑘superscript.2𝑘1differential-d𝑥differential-d𝜉𝐶superscript2𝑘2𝑚𝑘|N(P-Q_{\omega},\Gamma(2^{k},2^{k+1}))-\frac{1}{2\pi}\iint m_{\Gamma(2^{k},2^{k+1})}\,dxd\xi|\leq C2^{k/(2m)}\sqrt{k} (10.3)

Similairement, avec une probabilité 1Ck01222k0γ2mabsent1𝐶superscriptsubscript𝑘012superscript22subscript𝑘0subscript𝛾2𝑚\geq 1-Ck_{0}^{-\frac{1}{2}}2^{-2\frac{k_{0}\gamma_{2}}{m}} nous avons pour tout 2k0λ<2k0+1,superscript2subscript𝑘0𝜆superscript2subscript𝑘012^{k_{0}}\leq\lambda<2^{k_{0}+1},

|N(PQω,Γ(2k0,λg))12πmΓ(2k0,λg)𝑑x𝑑ξ|C2k0/(2m)k0𝑁𝑃subscript𝑄𝜔Γsuperscript2subscript𝑘0𝜆𝑔12𝜋double-integralsubscript𝑚Γsuperscript2subscript𝑘0𝜆𝑔differential-d𝑥differential-d𝜉𝐶superscript2subscript𝑘02𝑚subscript𝑘0|N(P-Q_{\omega},\Gamma(2^{k_{0}},\lambda g))-\frac{1}{2\pi}\iint m_{\Gamma(2^{k_{0}},\lambda g)}\,dxd\xi|\leq C2^{k_{0}/(2m)}\sqrt{k_{0}} (10.4)

(la famille de domaines Γ(1,λg/2k0)Γ1𝜆𝑔superscript2subscript𝑘0\Gamma(1,\lambda g/2^{k_{0}}) indexée sur λ𝜆\lambda entre bien dans le cadre du théorème 8.6.).

Soit Aksubscript𝐴𝑘A_{k} l’évènement (10.3) et Bk0subscript𝐵subscript𝑘0B_{k_{0}} l’évènement (10.4). Pour tout γ1,γ2subscript𝛾1subscript𝛾2\gamma_{1},\gamma_{2} dans (0,mα1ρ3/4),0𝑚subscript𝛼1𝜌34(0,m-\alpha_{1}-\rho-3/4), Nous avons

k=1(Ak)+(Bk)=Ck=1k12(22kγ1m+22kγ2m)<+.superscriptsubscript𝑘1complementsubscript𝐴𝑘complementsubscript𝐵𝑘𝐶superscriptsubscript𝑘1superscript𝑘12superscript22𝑘subscript𝛾1𝑚superscript22𝑘subscript𝛾2𝑚\sum_{k=1}^{\infty}\mathbb{P}(\complement A_{k})+\mathbb{P}(\complement B_{k})=C\sum_{k=1}^{\infty}k^{-\frac{1}{2}}(2^{-2\frac{k\gamma_{1}}{m}}+2^{-2\frac{k\gamma_{2}}{m}})<+\infty. (10.5)

Puisque la somme est finie, il existe k(ϵ~)>0𝑘~italic-ϵ0k(\tilde{\epsilon})>0 tel que

(k=k(ϵ~)AkBk)k=k(ϵ~)(Ak)+(Bk)<ϵ~,superscriptsubscript𝑘𝑘~italic-ϵcomplementsubscript𝐴𝑘complementsubscript𝐵𝑘superscriptsubscript𝑘𝑘~italic-ϵcomplementsubscript𝐴𝑘complementsubscript𝐵𝑘~italic-ϵ\mathbb{P}(\bigcup_{k=k(\tilde{\epsilon})}^{\infty}\complement A_{k}\cup\complement B_{k})\leq\sum_{k=k(\tilde{\epsilon})}^{\infty}\mathbb{P}(\complement A_{k})+\mathbb{P}(\complement B_{k})<\tilde{\epsilon},

impliquant

(k=k(ϵ~)(AkBk))1ϵ~.superscriptsubscript𝑘𝑘~italic-ϵsubscript𝐴𝑘subscript𝐵𝑘1~italic-ϵ\mathbb{P}(\bigcap_{k=k(\tilde{\epsilon})}^{\infty}(A_{k}\cap B_{k}))\geq 1-\tilde{\epsilon}.

Utilisant le fait que

k=k(ϵ~)k02k2mln2k=𝒪(1)λ12mlnλ,superscriptsubscript𝑘𝑘~italic-ϵsubscript𝑘0superscript2𝑘2𝑚superscript2𝑘𝒪1superscript𝜆12𝑚𝜆\sum_{k=k(\tilde{\epsilon})}^{k_{0}}2^{\frac{k}{2m}}\sqrt{\ln 2^{k}}=\mathcal{O}(1)\lambda^{\frac{1}{2m}}\sqrt{\ln\lambda},

on conclut qu’avec une probabilité >1ϵ~absent1~italic-ϵ>1-\tilde{\epsilon} nous avons (10.2). \square

Théorème 10.2

Supposons m1>0.subscript𝑚10m_{1}>0. Il existe C1>0subscript𝐶10C_{1}>0 tel que ϵ>0for-allitalic-ϵ0\forall\epsilon>0, il existe Mϵsubscript𝑀italic-ϵM_{\epsilon}\subset\mathcal{M} tel que (Mϵ)1ϵsubscript𝑀italic-ϵ1italic-ϵ\mathbb{P}(M_{\epsilon})\geq 1-\epsilon et ωMϵ,for-all𝜔subscript𝑀italic-ϵ\forall\omega\in M_{\epsilon}, il existe C(ϵ,ω)<𝐶italic-ϵ𝜔C(\epsilon,\omega)<\infty tel que l’ on ait

λ0,for-all𝜆0\displaystyle\forall\lambda\geq 0,
|N(PQω,λΓ(0,g)12πmλΓ(0,g)|C(ϵ,ω)+C1λ1/(2m)lnλ.\displaystyle|N(P-Q_{\omega},\lambda\Gamma(0,g)-\frac{1}{2\pi}\iint m_{\lambda\Gamma(0,g)}|\leq C(\epsilon,\omega)+C_{1}\lambda^{1/(2m)}\sqrt{\ln\lambda}.

Finalement, en prenant M~=ϵMϵ~𝑀subscriptitalic-ϵsubscript𝑀italic-ϵ\widetilde{M}=\bigcup_{\epsilon}M_{\epsilon}, nous avons (M~)=1~𝑀1\mathbb{P}(\tilde{M})=1 et le

Corollaire 10.3

Supposons m1>0.subscript𝑚10m_{1}>0. Il existe C1>0subscript𝐶10C_{1}>0 et M~~𝑀\widetilde{M}\subset\mathcal{M} avec (M~)=1~𝑀1\mathbb{P}(\widetilde{M})=1 tels que ωM~for-all𝜔~𝑀\forall\omega\in\widetilde{M} on ait

λ0,for-all𝜆0\displaystyle\forall\lambda\geq 0,
|N(PQω,λΓ(0,g))12πmλΓ(0,g)|C(ω)+C1λ1/(2m)lnλ.𝑁𝑃subscript𝑄𝜔𝜆Γ0𝑔12𝜋double-integralsubscript𝑚𝜆Γ0𝑔𝐶𝜔subscript𝐶1superscript𝜆12𝑚𝜆\displaystyle|N(PQ_{\omega},\lambda\Gamma(0,g))-\frac{1}{2\pi}\iint m_{\lambda\Gamma(0,g)}|\leq C(\omega)+C_{1}\lambda^{1/(2m)}\sqrt{\ln\lambda}.
Remarque 10.4

La somme (10.3) est finie, c’est la condition nécessaire pour appliquer le lemme de Borel-Cantelli, rappellé ici

n(An)<(liminfAn)=1,subscript𝑛complementsubscript𝐴𝑛infimumsubscript𝐴𝑛1\sum_{n}\mathbb{P}(\complement A_{n})<\infty\Rightarrow\mathbb{P}(\lim\inf A_{n})=1,

ωliminfAnn(ω),kn(ω),ωAk.iff𝜔infimumsubscript𝐴𝑛formulae-sequence𝑛𝜔formulae-sequencefor-all𝑘𝑛𝜔𝜔subscript𝐴𝑘\omega\in\lim\inf A_{n}\iff\exists\,n(\omega)\in\mathbb{N},\,\forall k\geq n(\omega),\,\omega\in A_{k}.

Le lemme 10.1 et le théorème 10.2 n’est autre qu’une redémonstration du lemme de Borel-Cantelli appliqué aux évènements Aksubscript𝐴𝑘A_{k} et Bksubscript𝐵𝑘B_{k}.

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