3 Résultats préliminaires et Quasimodes
On se place dans le cadre semiclassique et on étudie l’opérateur différentiel elliptique
(Hypothèse 2.1) non-autoadjoint dans
défini dans l’introduction. Rappelons que
Si une valeur propre simple de où
alors il existe un voisinage de
et une fonction
tel que soit une valeur propre simple de
pour tout vérifiant au point ,
Proposition 3.1
Soit une valeur propre simple de où
alors nous avons l’équivalence
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Preuve.
se met sous la forme
où est polynomiale en et ne s’annule pas au point .
Il faut ensuite remarquer que si et vérifie au point
et alors
|
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Proposition 3.2
Soient , .
(a) Si alors
|
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|
(b) Si alors il existe des matrices
inversibles telles que
admet 0 comme valeur propre simple.
Preuve.
(a) Pour une base convenable de les deux première colonnes
de la matrice s’annulent. On voit donc que
(b) Soit une base telle que
Soit
|
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(3.1) |
et tel que soit une base. Alors pour les bases et
la matrice de devient
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(3.2) |
Il existe donc deux matrices de passage pour lesquelles
s’écrit comme dans (3.2).
Soit donné dans l’image réciproque de par
est donné par
|
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(3.3) |
avec
|
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(3.4) |
Proposition 3.3
a) Pour chaque nous avons
b) Pour tout nous avons
c) Si appartiennent à une même composante
connexe de alors
Preuve. Pour et c’est clair.
étant fixé, on prend
On suppose pour se fixer les idées que
pour tout : il n’y a donc pas de points ou
au dessus de
Nous coupons le cercle pour identifier,
avec l’application le tube
à un rectangle de
Concrètement, nous pouvons écrire
|
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Puis nous calculons
la variation de l’argument de le long de la frontière de
dans le sens positif.
Premièrement, puisque
avec
pour grand,
nous voyons que pour assez grand
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Deuxièmement, comme nous avons
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Nous avons donc montré que la variation de l’argument de le long de
est nulle. Après une déformation de contour, nous pouvons aussi écrire, pour
assez petit, que
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(3.5) |
On conclut alors avec le lemme qui suit :
Lemme 3.4
Soit une fonction sur et
dans un voisinage de
Si
|
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(3.6) |
alors pour
assez petit
Preuve.
On fait un développement de Taylor de au voisinage de zéro
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Nous obtenons alors
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Deux cas se présentent.
Si alors et on voit que
Si alors et on a
Nous donnons maintenant un résultat d’existence de quasimode pour un système
différentiel matriciel qui généralise celui établi dans le cas scalaire par M. Zworski
[21].
Proposition 3.5
Pour tout dans et
dans avec
|
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il existe tel que
|
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|
De plus a la forme où est une troncature
à support dans un voisinage de Aussi et
Preuve.
On suppose pour commencer que est une valeur propre simple de
. On cherche à construire des solutions BKW,
satisfaisant
|
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(3.7) |
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La phase doit remplir l’équation eikonale
Soit la valeur propre
simple de définie dans un voisinage de et vérifiant
est analytique en et puisque
on peut trouver une fonction définie dans un voisinage de
telle que et
Les termes satisfont, eux, un système récurrent d’équations (les équations
de transport).
La procédure pour donner les expressions explicites des
est décrite dans [8] (p.54) pour l’opérateur
Par ailleurs, pour le cas scalaire on pourra consulter
[11].
On prendra ensuite comme quasimode où
est à support compact dans un voisinage de
Pour la normalisation, on procède comme dans le cas scalaire,
en remarquant que ce qui entraine
que voir [3].
Pour le cas où est une valeur propre multiple, on est ramené au cas d’une valeur
propre simple après composition par et (proposition 3.2).
Pour une étude plus approfondie de l’existence de quasimodes
pour les systèmes d’opérateurs semiclassiques, on consultera
[4].
4 Problème de Grushin pour l’opérateur non-perturbé
Pour le problème de Grushin, seule l’hypothèse d’ellipticité est imposée,
donc la condition 2.3 n’est pas nécessaire. Nous rappelons que
désigne le déterminant de On se place dans le
cadre semiclassique.
Soit un point de
et prenons les points
de tels que
|
|
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(4.1) |
Nous omettons dans la suite d’écrire l’indice .
Nous indiquerons dans le texte quand nous en aurons besoin.
Comme sont linéairement indépendant,
il existe un voisinage de et
pour lesquel et
|
|
|
(4.2) |
On suppose pour commencer que est une valeur propre simple de
Dans le cas général
la proposition
3.3 montre qu’après composition par et on
est ramené au cas d’une valeur propre simple.
Utilisant le paragraphe 3 du Ch.I de [9],
on déduit qu’il existe un voisinage de , un voisinage
de pour lesquels il existe une matrice
inversible pour chaque , une fonction
scalaire
vérifiant
|
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(4.3) |
et une matrice , avec
|
|
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(4.4) |
tels que
|
|
|
(4.5) |
Puisque est relativement compact,
et .
On adapte ensuite un résultat du à M. Taylor [19],
voir aussi [13], proposition 3.1.1,
Proposition 4.1
Soit un ouvert de
Soit , dont le symbole principal vérifie
|
|
|
où pour chaque ,
et
ont des spectres disjoints.
Il existe alors
vérifiant
|
|
|
dans tels que
|
|
|
où le symbole principal,
, de vérifie
Dans notre cas, nous obtenons:
Corollaire 4.2
Soit le symbole de l’opérateur , alors il existe , et tels que
|
|
|
dans où le symbole pricipal de
est et celui de ,
est elliptique au sens semiclassique, et
compte tenu de la proposition 3.1, le symbole principal de
vérifie pour chaque
|
|
|
(4.6) |
On est ainsi ramené au cas scalaire traité dans [11].
La proposition 3.3 de [11] montre qu’il existe
un voisinage de , un voisinage
contenant , , deux symboles
et
qui dépendent de manière de tels que
|
|
|
|
(4.7) |
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|
|
(4.8) |
avec et
ou pour
La fonction est définie sur . On prolonge
dans de telle sorte que
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(4.9) |
et aussi pour
On identifiera fréquemment les intervalles de de longueur
à des intervalles de
Soit les solutions normalisées de
|
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est de la forme (type BKW)
où est un symbole classique avec , et
|
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(4.10) |
Puisque et
alors
|
|
|
(4.11) |
On note
On réintègre l’indice
Sans perte de généralité on suppose que est une valeur propre simple
de pour tout
étant la valeur constante de sur une composante connexe
de
Il existe un voisinage de noté
pour tout
et
des voisinages
contenant pour et tels que sont à adhérences disjointes, ce qui signifie
que pour ,
sauf pour
avec
Définissons alors les fonctions suivantes
|
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(4.12) |
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|
Soient et
satisfaisant
et
Introduisons également les fonctions suivantes, définies sur
|
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(4.13) |
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(4.14) |
Rappelons que les multiplications par les troncatures
et servent à identifier les intervalles de longueur de
(où agissent nos opérateurs pseudodifférentiels) et de .
Etant donné que est une fonction de type BKW
microlocalisée près de nous avons
|
|
|
(4.15) |
de plus il existe une constante indépendante de ,
telle que
Normalisons et multiplions en conséquence
par une constante minorée et majorée uniformément
par rapport à pour que (4.15) reste vérifié.
Proposition 4.3
sont des fonctions normalisées
de type BKW vérifiant
|
|
|
(4.16) |
De plus,
admet une expression de la forme
|
|
|
(4.17) |
où les coefficients du vecteur
ne s’annulent pas au point et admettent un
développement en puissances de dans
de la forme
|
|
|
(4.18) |
et où a été introduit pour
et pour tout
est donc microlocalement concentré
près de
admet une représentation similaire
à
L’expression (4.17) résulte d’un résultat de Melin-Sjöstrand
[16]
sur l’action d’un opérateur pseudodifférentiel sur une fonction
BKW avec une phase complexe admettant un point critique
non-dégénéré et vérifiant
Théorème 4.4
Pour tout dans
|
|
|
avec
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(4.19) |
|
|
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(4.20) |
est inversible d’inverse
|
|
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où et
|
|
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(4.21) |
|
|
|
(4.22) |
De plus ne propage pas les supports au sens où si
sont à support disjoint
avec alors pour tous
avec
alors
|
|
|
Cette dernière propriété est à relier aux lemmes 4.6 et 4.8 de Hager [11].
5 Problème de Grushin pour l’opérateur perturbé
Commençons par rappeler la proposition suivante qui améliore
celle de [12], section 6. Pour la preuve qui simplifie celle de
[12], on consultera [2].
Proposition 5.1
Soit une suite de variables complexes indépendantes
de loi Si
alors on a
|
|
|
Ici et
Corollaire 5.2
Soit une suite de variables complexes indépendantes
de loi Si
alors il existe tel que
|
|
|
où désigne la norme
Preuve.
Par Cauchy-Schwarz
|
|
|
où On utilise la proposition 5.1 pour achever
la preuve.
La norme de est majorée par
|
|
|
(5.1) |
où sont des constantes strictement positives et
est une norme sur
Proposition 5.3
On suppose admis l’hypothèse 2.5.
Il existe tel que pour chaque et on ait
|
|
|
(5.2) |
est
donc bornée presque sûrement comme opérateur de
Preuve.
Majorant par
la somme des valeurs absolues nous avons
|
|
|
|
(5.3) |
|
|
|
|
Nous utilisons le corollaire 5.2, (5.3) devient alors
|
|
|
ce qui termine la preuve puisque par hypothèse est sommable.
Corollaire 5.4
On suppose que l’hypothèse 2.5 est vérifiée.
Il existe alors tel que pour tout
|
|
|
Dans la suite on travaille sous l’hypothèse 2.5.
Proposition 5.5
Soit un paramètre de perturbation
et dans
Il existe un voisinage de inclus dans
tel que
avec une probabilité
|
|
|
pour tout dans
|
|
|
est continu
et admet
un inverse
de la forme
|
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(5.6) |
|
|
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|
(5.9) |
Preuve.
Nous avons où
|
|
|
Il existe tel que avec une probabilité supérieure à
on ait
impliquant
|
|
|
Dans la suite, on suppose que
et
6 Propriétés d’holomorphie de
Puisque nous avons
|
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(6.1) |
Donc, grâce à la cyclicité de la trace, nous obtenons
|
|
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|
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(6.2) |
Dès lors, si on choisit une solution de l’équation
|
|
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(6.3) |
dans un voisinage de , nous obtenons une fonction
holomorphe
avec les mêmes zéros que dans
Proposition 6.1
défini sur
est strictement sousharmonique et
|
|
|
(6.4) |
Dans [11], Hager utilise des arguments géométriques pour démontrer ce résultat.
Nous proposons ici une preuve directe.
Preuve.
Rappelons Nous avons montré que
|
|
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(6.5) |
|
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(6.6) |
Nous avons
|
|
|
Puisque alors le lemme de la phase
stationnaire implique que
|
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|
De même, on montre que
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|
Il ne reste alors plus qu’à achever la preuve avec le lemme suivant:
Lemme 6.2
Soit dans et vérifiant pour tous
|
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(6.7) |
et dans un voisinage de
|
|
|
(6.8) |
alors pour tout
|
|
|
(6.9) |
On a un lemme similaire avec .
Preuve.
Commençons par remarquer que, avec et
:
|
|
|
(6.10) |
C’est-à-dire après inversion de la matrice carrée dont le
déterminant est ,
|
|
|
(6.11) |
Nous en tirons les relations suivantes,
|
|
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(6.12) |
et
|
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|
(6.13) |
De l’équation il vient
|
|
|
(6.14) |
et
|
|
|
(6.15) |
Nous sommes maintenant en mesure de démontrer l’égalité (6.9).
Nous avons facilement
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|
|
et, aussi sous l’hypothèse
|
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|
Le terme est réel.
En regroupant tout ce qui précède, nous obtenons donc
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|
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|
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|
|
car
Le côté gauche de (6.9)
Pour finir, un calcul direct, au moyen de (6.12) et (6.13), donne
La preuve se termine avec l’égalité suivante
|
|
|
(6.16) |
Pour le problème perturbé, nous avons
|
|
|
|
(6.17) |
|
|
|
|
Alors, grâce à la proposition 5.5, et au fait que nous obtenons
|
|
|
On suppose maintenant que
Proposition 6.3
Soit la solution de l’équation
donnée par
|
|
|
Alors est holomorphe et
Preuve. Nous avons :
|
|
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|
|
|
|
|
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|
|
|
(6.18) |
7 Estimation de la probabilité que soit petit
Soit un point appartenant à
L’ensemble a été introduit dans l’hypothèse 2.3. Rappelons également
que est l’ensemble intervenant dans le théorème
4.4 et que vérifie
|
|
|
En nous restreignant à nous savons alors que
s’écrit
|
|
|
(7.1) |
où
Le terme entre parenthèses, désigné par ,
est
Nous trouvons alors
|
|
|
|
|
|
|
|
(7.2) |
L’opérateur satisfait la condition
de non-propagation
du support, au sens
défini dans le théorème 4.4. Grâce à l’hypothèse 2.3
(et plus particulièrement, au fait que
pour ), alors
|
|
|
(7.3) |
Remarquons ensuite, que si
|
|
|
(7.4) |
nous avons
|
|
|
(7.5) |
Ce qui entraîne la minoration suivante (confère l’inégalité
pour deux évènements et quelconques) si ,
|
|
|
(7.6) |
Nous avons une estimation de
(corollaire 5.4).
Il nous reste donc à estimer les probabilités des deux derniers
termes de (7.6). Commençons
par étudier
puis
Lemme 7.1
Il existe tel que pour tout
|
|
|
(7.7) |
La conclusion est la même pour
Soit
|
|
|
Preuve.
Avec l’aide de (5.2), nous trouvons que
|
|
|
(7.8) |
pour une constante
Puisque
, nous avons
|
|
|
Terminons en appliquant l’inégalité citée avant (7.6).
Cherchons maintenant à préciser la loi de probabilité de
où
pour un fixé. Un calcul direct
de donne
|
|
|
(7.9) |
où sont les coordonnées de et
Il devient alors évident que suit la loi gaussienne
la variance satisfaisant
|
|
|
(7.10) |
Reste alors à donner le comportement de
lorsque
Lemme 7.2
Il existe tel que pour tout dans
(a) si on a
(b) si on a
(c) si on a
Preuve.
Pour utilisons l’inégalité de Cauchy-Schwarz
|
|
|
Pour et remarquons d’abord que
est une intégrale du type
|
|
|
où satisfait
si on note
, et
est un symbole de classe à support compact,
qui contient Ecrivons
Il existe pour lequel
|
|
|
Nous nous servons du fait que dans un voisinage de
avant de procéder par intégration par partie pour trouver
|
|
|
|
|
|
|
|
(7.11) |
Proposition 7.3
Soit vérifiant l’hypothèse 2.5.
Il existe tel que nous avons
où la variance vérifie
|
|
|
Preuve.
Pour la borne inférieure, il suffit de montrer qu’il existe et
pour lesquels nous avons pour
|
|
|
(7.12) |
Considérons alors pour chaque la somme (7.12).
Si nous découpons la sommation sur en trois, suivant
et
(7.12) s’écrit alors de façon précise
|
|
|
(7.13) |
où est la constante du lemme 7.2. Celle-ci montre que le premier
terme est
Puis, grâce à l’identité de Parseval et l’hypothèse 2.5 sur la minoration
des variances ,
le second terme de (7.13) est pour tout et
|
|
|
|
|
|
|
|
(7.14) |
Observons d’une part que, puisque
certaines coordonnées de
sont elliptiques, c’est-à-dire de terme principal non nul;
et d’autre part que,
si et sont elliptiques, alors nous avons
|
|
|
(7.15) |
Dans le cas où la relation ci-dessous ne tient plus. En effet,
le symbole principal de s’annule au point critique.
Par conséquent, si et sont choisis elliptiques dans (7.12),
nous avons le résultat demandé.
Il suffit d’appliquer la même procédure pour montrer la borne supérieure.
Si suit la loi gaussienne complexe alors
|
|
|
(7.16) |
En résumé: si et alors nous avons l’estimation
suivante
du membre de gauche de (7.6)
|
|
|
|
|
|
|
|
(7.17) |
pour une constante
En prenant de l’ordre de
avec minoré par une puissance de , pour que soit le terme
dominant de
nous pouvons proposer:
Proposition 7.4
Pour tous
et
|
|
|
nous avons
|
|
|
(7.18) |
pour une constante
8 Preuve du Théorème 2.7
Grâce à
de (7.3) nous obtenons
que
|
|
|
|
|
|
|
|
(8.1) |
Puisque et
il en résulte que
|
|
|
(8.2) |
Introduisons la fonction holomorphe
|
|
|
(8.3) |
Corollaire 8.1
Soient un point de et
Il existe un voisinage de noté
inclus dans tel que, si
alors il existe telles que
(a) avec une probabilité
nous avons
|
|
|
(8.4) |
pour tous les dans
(b) pour chaque de nous avons
|
|
|
|
|
|
|
|
(8.5) |
avec une probabilité .
Preuve.
découle de (8.2) et du corollaire 5.4,
pour il faut se référer à (7.18).
Nous pouvons maintenant répéter les arguments de [10, 11].
Rappelons une proposition de [10], qui reste valable
pour des contours par morceaux (confère
théorème 2.7).
En effet, la même preuve permet d’avoir une frontière avec un nombre fini
de points anguleux.
Proposition 8.2
Soient un domaine
à bord par morceaux et
Soit une fonction holomorphe dans vérifiant
|
|
|
(8.6) |
Supposons qu’il existe tels que
|
|
|
(8.7) |
|
|
|
(8.8) |
alors
|
|
|
Nous pouvons appliquer la proposition
avec
et L’évènement
(8.6) a la même probabilité de se réaliser que
l’évènement (8.4). L’évènement (8.8)
se réalise avec
une probabilité
|
|
|
|
|
|
(8.9) |
Compte tenu de la remarque après la proposition 6.1,
nous sommes maintenant en possession du résultat suivant :
Théorème 8.3
Soient un point de et
Il existe un voisinage
de tel que si est un ouvert relativement compact
dans à bord par morceaux,
et alors il existe tel que si
|
|
|
(8.10) |
alors le spectre de est discret, et,
le nombre de valeurs propres de
dans satisfait
|
|
|
(8.11) |
avec une probabilité
|
|
|
Rappelons que a été introduit en (LABEL:i.15).
Soit
En recouvrant par un nombre fini de
nous obtenons le théorème 2.7.
Précisons que nous n’avons aucune hypothèse garantissant
que Le spectre discret
est une conséquence de la perturbation aléatoire.
Ce fait résulte de la théorie de Fredholm analytique
(impliquant que le spectre d’un opérateur de Fredholm,
d’indice zéro, est soit discret soit ) et de l’estimation probabiliste
(7.18) ( ne s’annule pas
avec une forte probabilité).
Nous allons maintenant donner un résultat similaire
concernant l’asymptotique de Weyl
pour une famille de domaines. Rappelons d’abord la proposition suivante
qui est le cas uniforme de la proposition 8.2.
Proposition 8.4
Soit un domaine , et
une famille de domaines inclus dans .
Soit une constante indépendante de
.
Supposons que
|
|
|
(8.12) |
où est
avec
|
|
|
(8.13) |
|
|
|
(8.14) |
|
|
|
(8.15) |
Soit et
une fonction holomorphe dans avec
|
|
|
(8.16) |
Pour un réseau carré de points de maille
,
avec
|
|
|
et
|
|
|
(8.17) |
alors
|
|
|
|
|
|
A la section 6.3 (“Preuve du Théorème 1.9”) de [11], M. Hager démontre la proposition 8.4
pour une famille différente de Pour la preuve, nous suivrons ici
la démarche de Hager de la section 6.3 (du début de la démonstration à (6.16))
conjuguée avec le lemme suivant :
Lemme 8.5
Soit une famille de lacets simples () dans de
classe . Paramétrisons les lacets
Supposons également qu’il existe tel que
|
|
|
Alors il existe une constante indépendante de telle que
pour tout chaque composante connexe de est de longueur
où le point est donné.
Preuve.
Posons
Un calcul montre (en omettant les indices) que
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
où représente le produit scalaire dans .
Pour la suite nous travaillons dans , c’est à dire que nos
vérifient .
Grâce à l’inégalité de Cauchy-Schwarz et les hypothèses du lemme,
il existe tel que pour
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Dans chaque composante connexe de , il existe un temps pour lequel
est minimum, dès lors .
La formule de Taylor avec reste intégrale
donne alors
|
|
|
de là
|
|
|
soit
|
|
|
Ainsi la longueur de chaque composante connexe de
est majorée par
|
|
|
La proposition 8.4 nous conduit donc au résultat qui suit :
Théorème 8.6
Soit une famille de domaines
vérifiant les hypothèses de la proposition 8.4. Nous supposons que l’hypothèse
2.3 est satisfaite. Soient
et minoré par une puissance de
alors avec une probabilité
|
|
|
nous avons (8.11) avec une constante indépendante de
9 Réduction semiclassique
Intéressons-nous maintenant à la distribution des grandes valeurs propres de
Rappelons que et s’écrivent respectivement
|
|
|
où les entrées de sont des séries de Fourier aléatoires.
satisfait l’hypothèse 2.5 et est elliptique au sens
classique. Nous allons pour commencer
restreindre le paramètre spectral au domaine
où
avec
Puisque sont des cônes, nous avons
pour tout
Pour nous ramenons l’étude de à un problème
semiclassique en divisant par Nous sommes donc invités à étudier, en posant
l’opérateur
|
|
|
(9.1) |
Le symbole principal semiclassique de est alors
Nous avons
|
|
|
(9.2) |
Reprenons les notations et
introduites dans le cadre semiclassique.
satisfait l’hypothèse d’ellipticité 2.1, et par l’hypothèse 2.8,
les points vérifient
la condition 2.3. De plus,
la perturbation
entre bien dans le cadre de 2.5.
Dans ces conditions,
Nous pouvons appliquer le théorème 8.3, à
avec
La condition (8.10),
équivaut ici à
|
|
|
(9.3) |
et dans le cas d’une famille de domaines
Notons pour tout et
|
|
|
(9.4) |
Nous avons les égalités suivantes :
|
|
|
|
(9.5) |
|
|
|
|
(9.6) |
Ce qui implique qu’avec une probabilité
nous avons
|
|
|
(9.7) |
Si une famille de domaines
vérifiant les hypothèses du théorème 8.4, alors
avec une probabilité
nous avons (9.7) avec une constante indépendante de
10 Preuve du Théorème 2.9
Nous nous intéressons maintenant à la distribution des valeurs propres dans les
dilatés d’un profil conique de la forme
a été introduit en (2.23).
On peut supposer sans perte de généralité que
On procède à un découpage dyadique de
pour de grandes valeurs de
Introduisons l’entier pour lequel
On trouve
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(10.1) |
Lemme 10.1
Supposons
Il existe alors tel que quelque soit
, il existe tel que avec une probabilité
, on ait
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(10.2) |
Preuve.
Nous tirons de la section précédente :
avec une probabilité
nous avons
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(10.3) |
Similairement,
avec une probabilité
nous avons pour tout
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(10.4) |
(la famille de domaines indexée sur
entre bien dans le cadre du théorème 8.6.).
Soit l’évènement (10.3) et l’évènement
(10.4). Pour tout dans
Nous avons
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(10.5) |
Puisque la somme est finie, il existe tel que
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impliquant
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Utilisant le fait que
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on conclut qu’avec une probabilité nous avons
(10.2).
Théorème 10.2
Supposons
Il existe tel que , il existe
tel que
et il existe tel que l’ on ait
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Finalement, en prenant , nous avons
et le
Corollaire 10.3
Supposons
Il existe et
avec tels que
on ait
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Remarque 10.4
La somme (10.3) est finie, c’est la condition nécessaire pour appliquer le lemme de Borel-Cantelli, rappellé ici
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où
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Le lemme 10.1 et le théorème 10.2 n’est autre qu’une redémonstration
du lemme de Borel-Cantelli appliqué aux évènements et .