Ergodicité, collage et transport anomal

Xavier Leoncini Xavier.Leoncini@cpt.univ-mrs.fr Cristel Chandre Cristel.Chandre@cpt.univ-mrs.fr Ouerdia Ourrad omeziani@yahoo.fr Centre de Physique Théorique, UMR 6207, Aix-Marseille Universités, Luminy, Case 907 F-13288 Marseilles cedex 9, France Laboratoire de Physique Théorique, Université A. Mira - Targa Ouzemour 06000, Bejaia, Algerie
Abstract

Nous nous intéressons à la convergence vers sa moyenne spatiale ergodique de la moyenne temporelle d’une observable d’un flow hamiltonien à un degré et demi de liberté avec espace des phases mixte. L’analyse est faite au travers de l’évolution de la distribution des moyennes en temps fini d’un ensemble de conditions initiales sur la même composante ergodique. Un exposant caractérisant la vitesse de convergence est défini. Les résultats indiquent que pour le système considéré la convergence évolue en tαsuperscript𝑡𝛼t^{\alpha}, avec α=0.45𝛼045\alpha=0.45 pour alors qu’elle évolue en t1/2superscript𝑡12t^{1/2} lorsque la dynamique est globalement chaotique dans l’espace des phases. De même une loi α=1β/2𝛼1𝛽2\alpha=1-\beta/2 reliant cet exposant α𝛼\alpha à l’exposant caractéristique du deuxième moment associé aux propriétés de transport β𝛽\beta est proposée et est vérifiée pour les cas considérés. Pour citer cet article : A. Nom1, A. Nom2, C. R. Mecanique 333 (2005).

Abstract Ergodicity, stickiness and anomalous transport We consider the problem of convergence towards spatial ergodic average of the time average of an observable defined for a one and half degree of freedom Hamiltonian flow with mixed phase space. The analysis is performed by analysing the evolution of the distribution of finite-time averages. An exponent characterising the “speed of convergence” is defined. Results indicate that for the considered mixed case, the rate of convergence goes as tαsuperscript𝑡𝛼t^{\alpha}, with α=0.45𝛼0.45\alpha=0.45 while it goes as t1/2superscript𝑡12t^{1/2} when the full phase space is chaotic. Moreover a formula linking this characteristic exponent to the one corresponding to transport properties β𝛽\beta is proposed α=1β/2𝛼1𝛽2\alpha=1-\beta/2 and good agreement is found for the considered cases. To cite this article: A. Nom1, A. Nom2, C. R. Mecanique 333 (2005).

keywords:
Dynamical Systems ; Hamiltonian Chaos ; Anomalous Transport Mots-clés : Systèmes Dynamiques; Chaos Hamiltonien; Transport Anomal

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Abridged English version

In this note we consider the problem of convergence to the ergodic average of an observable of a one and a half degree of freedom Hamiltonian flow, and its connection to transport properties. The considered observable is the norm of the speed (p˙,q˙)˙𝑝˙𝑞(\dot{p},\>\dot{q}) defined in phase space, and the transport properties of the associated variable, namely the length in phase space of trajectories.

Assuming ergodicity we conclude that the infinite time limit distribution of time averaged speeds (1), is a Dirac. Then when supposing that we have a very chaotic system of Anosov type, we can expect from the central limit theorem that the finite time average distribution has a maximum peak which grows to infinity as t1/2superscript𝑡12t^{1/2}. We consider this last property of the height of the maximum of the probability distribution function of finite-time averages for a system with mixed phase space and use it to define a characteristic exponent α𝛼\alpha, expecting an algebraic growth as tαsuperscript𝑡𝛼t^{\alpha}.

In order to link this exponent to transport properties we make the crude approximation of neglecting the tails (described in Fig .1) to link the exponent β𝛽\beta characterising the second moment of transport properties with α𝛼\alpha and obtain the law α=1β/2𝛼1𝛽2\alpha=1-\beta/2, which should be valid for Gaussian transport.

We then test the ideas numerically with the simple pertubed pendulum (4) for two different values of the parameters, one giving us more or less uniform chaos in a given region of phase space, the other one presenting a chaotic sea within which regular islands are present (see Fig. 2). Numerical results are made using the fifth order optimal symplectic scheme described in [3], using 102410241024 different initial conditions. Trajectories are computed for 106superscript10610^{6} periods with a time step δt=T/200𝛿𝑡𝑇200\delta t=T/200. Histograms have been computed with a resolution of 500050005000 bins. The evolution of the averaged speed distribution and the evolution of the maximum in log-log plot are represented in Fig. 3. One typically see that for both cases, the exponent α𝛼\alpha can be determined. We find α=1/2𝛼12\alpha=1/2 for the chaotic case while α=0.43𝛼0.43\alpha=0.43 for the mixed case. More over we compute the transport properties for both system and compare the measured β𝛽\beta’s with the ones expected from Eq. (3). Results are presented in table 1, and a good agreement is found with the extrapolated exponents form the α=1β/2𝛼1𝛽2\alpha=1-\beta/2 rule.

1 Introduction

Dans cette note nous considérons un flot hamiltonien à un degré et demi de liberté H(p,q,t)𝐻𝑝𝑞𝑡H(p,q,t) et périodique dans le temps et nous nous intéressons à la convergence de la moyenne temporelle d’une observable, la norme de la vitesse dans l’espace des phases. Plus précisément nous considérons l’évolution de la distribution des moyennes temporelles d’un ensemble de différentes conditions initiales et étudions les propriétés d’ergodicité du système[1]. Pour une condition initiale donnée i𝑖i, la vitesse moyenne au bout de n𝑛n périodes s’écrit:

vi¯(n)=1nT0nTq˙i2+p˙i2𝑑t.¯subscript𝑣𝑖𝑛1𝑛𝑇superscriptsubscript0𝑛𝑇superscriptsubscript˙𝑞𝑖2superscriptsubscript˙𝑝𝑖2differential-d𝑡\bar{v_{i}}(n)=\frac{1}{nT}\int_{0}^{nT}\sqrt{\dot{q}_{i}^{2}+\dot{p}_{i}^{2}}dt\>. (1)

On considère alors un ensemble de conditions initiales que l’on suppose équivalentes. Ainsi si la dynamique est ergodique chaque vi¯(n)¯subscript𝑣𝑖𝑛\bar{v_{i}}(n) va tendre vers la moyenne spatiale quand n𝑛n\rightarrow\infty, et donc la distribution des vi¯(n)¯subscript𝑣𝑖𝑛\bar{v_{i}}(n) pour l’ensemble des conditions initiales équivalentes tendra vers une distribution de Dirac. L’objet de ce travail est d’étudier comment cette distribution est approchée (si elle existe) et de définir un exposant caractéristique. Nous considérons dans un premier temps un cas “idéal” d’un système Hamiltonien globalement chaotique pour lequel les résultats observés sont conformes au théorème de la limite centrale, pour considérer ensuite un système où l’espace des phases est mixte, c’est-à-dire un système pour lequel nous avons une mer chaotique peuplée d’îlots de stabilité au sein desquels la dynamique est régulière. Pour ce dernier système nous considérons uniquement des conditions initiales dans la mer chaotique.

2 Définitions

Nous nous proposons de définir un exposant caractéristique à partir des considérations suivantes. Tout d’abord imaginons un système chaotique, de type Anosov, tel que l’on puisse appliquer le théorème de la limite centrale. Dans ce cas la variable yi(n)=nvi¯(n)subscript𝑦𝑖𝑛𝑛¯subscript𝑣𝑖𝑛y_{i}(n)=\sqrt{n}\bar{v_{i}}(n) pour n𝑛n grand va se comporter comme une variable aléatoire distribuée sur une gaussienne d’écart type fini. Savoir comment la distribution converge vers la distribution limite est l’objet de la théorie des grandes déviations mais cette propriété de convergence ergodique implique que la distribution des vi¯(n)¯subscript𝑣𝑖𝑛\bar{v_{i}}(n) va tendre vers un Dirac (une gaussienne d’écart type nul). De même on peut anticiper que l’écart type de cette distribution va décroître en 1/n1𝑛1/\sqrt{n} et que par conservation des aires (la probabilité totale est conservée) le maximum de la distribution ρmax(n)subscript𝜌𝑚𝑎𝑥𝑛\rho_{max}(n) va croître en n𝑛\sqrt{n}[2].

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Figure 1: Estimation de la relation entre l’écart type et le maximum d’une distribution

Cette dernière propriété permet de définir un exposant

ρmax(n)nαsimilar-tosubscript𝜌𝑚𝑎𝑥𝑛superscript𝑛𝛼\rho_{max}(n)\sim n^{\alpha} (2)

(avec α=1/2𝛼12\alpha=1/2), que nous pouvons à priori généraliser pour des systèmes moins chaotiques avec la possibilité d’avoir α1/2𝛼12\alpha\neq 1/2.

Intéressons nous maintenant aux propriétés de transport du système de type Anosov, en mesurant la longueur des trajectoires dans l’espace des phases, et donc à l’évolution de la distribution des variables si(n)=nTyi(n)subscript𝑠𝑖𝑛𝑛𝑇subscript𝑦𝑖𝑛s_{i}(n)=\sqrt{n}Ty_{i}(n). Par les mêmes considérations que celles faites précédemment nous attendons un comportement diffusif avec une croissance linéaire de la variance. Maintenant considérons un système où le transport est anomal comme par exemple un système hamiltonien à un degré et demi de liberté [4]. Le transport est dit anomal, dans le sens où la variance M2=(si(n)si(n))2nβsubscript𝑀2delimited-⟨⟩superscriptsubscript𝑠𝑖𝑛delimited-⟨⟩subscript𝑠𝑖𝑛2similar-tosuperscript𝑛𝛽M_{2}=\langle(s_{i}(n)-\langle s_{i}(n)\rangle)^{2}\rangle\sim n^{\beta} a un comportement non-linéaire. Cette anomalie fait suite aux effets de mémoires engendrés par le phénomène de collage autour d’îlots de stabilité [5, 4] qui engendrent une décroissance en loi de puissance des queues de la distribution de si(n)subscript𝑠𝑖𝑛s_{i}(n). Dans ce cas en faisant le même type de raisonnement que celui illustré sur la figure 1, un raisonnement négligeant la contribution des queues de distribution et en utilisant la proportionalité vi¯(n)¯subscript𝑣𝑖𝑛\bar{v_{i}}(n)=si(n)/nTsubscript𝑠𝑖𝑛𝑛𝑇s_{i}(n)/nT, nous obtenons

α=1β/2.𝛼1𝛽2\alpha=1-\beta/2\>. (3)

Ainsi on qualifiera (par abus de langage) le transport de diffusif si α=1/2𝛼12\alpha=1/2, mais aussi on pourra anticiper un comportement anomal avec α<1/2𝛼12\alpha<1/2 si le transport est superdiffusif et α>1/2𝛼12\alpha>1/2 si il est sous-diffusif. De même la condition de convergence ergodique α0𝛼0\alpha\geq 0 implique dans le cadre où la loi (3) s’applique β2𝛽2\beta\leq 2.

3 Résultats

Afin de tester les idées et définitions énoncées auparavant nous considérons le système hamiltonien du pendule perturbé, qui est également le hamiltonien décrivant l’évolution d’une particule chargée évoluant dans le potentiel créé par deux ondes “électrostatiques” dans le référentiel lié à l’une d’elle [6, 7, 8]:

H=p22m+A(cos(k1q)+εcos(k2qωt+φ)),𝐻superscript𝑝22𝑚𝐴subscript𝑘1𝑞𝜀subscript𝑘2𝑞𝜔𝑡𝜑H=\frac{p^{2}}{2m}+A\left(\cos(k_{1}q)+\varepsilon\cos(k_{2}q-\omega t+\varphi)\right)\>, (4)

où le couple (p,q)𝑝𝑞(p,q) désigne les variables conjuguées du hamiltonien. Dans la suite et sans perte de généralité nous prendrons m=A=k1=1𝑚𝐴subscript𝑘11m=A=k_{1}=1,φ=0𝜑0\varphi=0 et notons k2=ksubscript𝑘2𝑘k_{2}=k et considérerons les deux cas (a) ν=0.5𝜈05\nu=0.5, k=1𝑘1k=1, ε=1𝜀1\varepsilon=1 et (b) ν=5𝜈5\nu=5, k=2𝑘2k=2, ε=1𝜀1\varepsilon=1.

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Figure 2: Section de Poincaré du hamiltonien (4) pour les paramètres suivants: (a) ν=0.5𝜈05\nu=0.5, k=1𝑘1k=1, ε=1𝜀1\varepsilon=1 et (b) ν=5𝜈5\nu=5, k=2𝑘2k=2, ε=1𝜀1\varepsilon=1.

Nous pouvons noter que sur les différentes sections de Poincaré représentées en Fig. 2 que le cas (a) correspond à une zone chaotique étendue délimitée par des tores de rotation réguliers de type KAM, tandis que pour le cas (b) la zone chaotique est peuplée d’îlots au sein desquels des trajectoires régulières sont présentes.

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Figure 3: Haut: Évolution du maximum de la distribution des vitesses moyennes ρmax(n)subscript𝜌𝑚𝑎𝑥𝑛\rho_{max}(n) en fonction du nombre de périodes pour les deux cas considérés. L’exposant α𝛼\alpha caractérisant la “convergence vers l’ergodicité” ρmax(n)nαsimilar-tosubscript𝜌𝑚𝑎𝑥𝑛superscript𝑛𝛼\rho_{max}(n)\sim n^{\alpha} est mesuré à α0.5𝛼superscript05\alpha\approx 0.5^{-} pour le cas (a) et pour le cas (b) on note deux pentes α0.35𝛼035\alpha\approx 0.35 pour n<2.5 103𝑛superscript25103n<2.5\ 10^{3} et α0.45𝛼045\alpha\approx 0.45 pour 2.5 103<n<6.5 105superscript25103𝑛superscript651052.5\ 10^{3}<n<6.5\ 10^{5}, les lignes en pointillé ont une pente 1/2. Bas: A gauche, densité de probabilité des vitesses moyennes pour les cas (a) et (b) pour différents temps (τ=160, 320,𝜏160.320\tau=160,\;320, et 640640640 périodes). Les distributions ont été calculées avec une résolution de 500050005000 points à partir de 102410241024 trajectoires calculées pendant 106superscript10610^{6} périodes. Le pas de temps est δt=T/200𝛿𝑡𝑇200\delta t=T/200. A droite, évolution du second moment de la distribution des longueurs parcourues M2subscript𝑀2M_{2}, les pentes mesurées sont β=1.55𝛽155\beta=1.55 puis β=1.13𝛽113\beta=1.13 aux temps longs.

Nous suivons alors l’évolution de la distribution des vi¯(n)¯subscript𝑣𝑖𝑛\bar{v_{i}}(n), pour cela nous considérons un ensemble de conditions initiales prises dans la mer chaotique. L’évolution vers un Dirac de cette distribution pour les cas (a) et (b) et l’évolution du maximum de la distribution sont représentées sur la figure 3. A la différence du cas (a) nous notons la présence de pics secondaires dans la distribution pour le cas (b). Ces pics s’expliquent par le phénomène de collage autour des îlots [4]. Ce phénomène n’est quasiment pas observé pour presque toutes les conditions initiales dans le cas (a) (une trajectoire se met à coller sur le tore supérieur après 105superscript10510^{5} périodes). Numériquement, nous avons intégré la dynamique en utilisant le schéma symplectique d’ordre cinq optimal décrit dans [3]. Nous avons considéré un ensemble de 102410241024 trajectoires différentes que nous avons calculées pendant 106superscript10610^{6} périodes avec un pas de temps δt=T/200𝛿𝑡𝑇200\delta t=T/200.

Nous pouvons noter vu les résultats présentés sur la Fig. 3 que la caractérisation de l’exposant α𝛼\alpha est relativement aisée, les lois étant assez linéaires sur plusieurs ordres de grandeurs.

(a) (b)
α𝛼\alpha 0.5050.5 0.450450.45
β𝛽\beta 111 1.131131.13
1β/21𝛽21-\beta/2 0.5050.5 0.440440.44
Table 1: Récapitulatif des exposants observés.

De même la mesure de l’exposant caractéristique du transport associé à sisubscript𝑠𝑖s_{i}, calculé pour les presque toutes 102310231023 trajectoires pour le cas (a) et toutes les trajectoires dans le cas (b) (voir tableau 1) montre que la loi approximative reliant les deux exposants est bien vérifiée pour les temps long, alors qu’elle ne l’est pas pour des temps courts dans le cas ou l’espace des phases est mixte.

Dans cette note nous avons défini un exposant caractéristique lié à la convergence vers la moyenne ergodique d’une observable. Pour les cas considérés, la connaissance de cet exposant permet de prédire la nature du transport et ce même pour un cas où l’espace des phases est mixte. Du point de vue du transport anomal nous pensons que cette approche est complémentaire de celle liée à la notion de jets chaotiques [9] et de εlimit-from𝜀\varepsilon-complexité [10].

Remerciements

X. L. tient à remercier Bastien Fernandez et Ricardo Lima, pour leurs nombreuses remarques, conseils et corrections lors de l’élaboration de ce manuscrit. 
Ce travail s’inscrit au sein du contrat LRC DSM-06-35.

References

  • [1] P. Collet. A short Ergodic Theory Refresher, volume 182 of NATO Science Series, pages 1–14. Kluwer Academic Publishers, Dordrecht/Boston/London, 2005.
  • [2] J-R. Chazottes. Entropie Relative, Dynamique Symbolique et Turbulence. PhD thesis, Université de Provence, 1999.
  • [3] R.I. McLachlan and P. Atela. The accuracy of symplectic integrators. Nonlinearity, 5:541, 1992.
  • [4] X. Leoncini, L. Kuznetsov, and G. M. Zaslavsky. Chaotic advection near a 3-vortex collapse. Phys. Rev. E, 63(3):036224, 2001.
  • [5] G. M. Zaslavsky. Chaos, fractional kinetics, and anomalous transport. Phys. Rep., 371:641, 2002.
  • [6] G. M. Zaslavsky and N. N. Filonenko. Stochastic instability of trapped particles and conditions of applicability of the quasi-linear approximation. Soviet Physics JETP, 25:851, 1968.
  • [7] D. F. Escande. Stochasticity in classical hamiltonian systems: universal aspects. Phys. Rep., 121, 1985.
  • [8] C. Chandre and H. R. Jauslin. Renormalization-group analysis for the transition to chaos in hamiltonian systems. Phys. Rep., 365:1–64, July 2002.
  • [9] Xavier Leoncini and George M. Zaslavsky. Chaotic jets. Communications in Nonlinear Science and Numerical Simulation, 8:265–271, 2003.
  • [10] V. Afraimovich and G. M. Zaslavsky. Space-time complexity in hamiltonian dynamics. CHAOS, 13(2):519, 2003.