La conjecture H: Une minoration de la dimension cohomologique pour un espace elliptique
17 mars 2024

Résumé.

Le but de cet article est d’améliorer les conditions suffisantes, déjà établi par le premier auteur pour que la somme des nombres de Betti, d’un CW-complexe 1-connexe fini et rationnel, soit supérieur à la dimension de son $\mathbb{Q}$-espace vectoriel d’homotopie, qu’on présentera dans deux aspects, celui algébrique et un autre géométrique.

1. Introduction

1.1. Les CW-complexes finis 1-connexes

Les CW complexe finis
1-connexes, notés ci-après $X$, se divisent en deux classes:

• Les CW complexes elliptiques tels que

  $$\dim\pi_{\ast}(X)\otimes\mathbb{Q}<\infty\,.$$

• Les CW complexes hyperboliques tels que

  $$\dim\pi_{\ast}(X)\otimes\mathbb{Q}=\infty\,.$$

1.2. Les elliptiques.

La cohomologie rationnelle $H^{\ast}(X;\mathbb{Q})$ d’un espace elliptique $X$ est à dualité de Poincaré et sa caractéristique d’Euler, $\chi$ vérifie $\chi\geq 0$. Bien que les espaces elliptiques jouissent de propriétés très spécifiques (nous en verrons d’autres au cours de cette exposé) ce sont ceux que l’on rencontre le plus couramment en géométrie différentielle (Groupes de Lie, espaces homogènes,…).

1.3. Quelques conjectures dans le cas elliptique.

J. Moore a conjecturé :

Conjecture M. Le groupe abélien gradué $\pi_{\ast}(X)$ possède un $p$-exposant ssi $X$ est CW complexe elliptique.

Rappelons qu’un groupe gradué vérifie une propriété si chacune de ses composantes vérifie cette propriété et qu’un groupe abélien admet un $p$-exposant ($p$ nombre premier) s’il existe un entier $n$ tel que $p^{n}$ annule la $p$-torsion du groupe. Cette conjecture a été établie dans de nombreux cas particuliers par P. Sélick, Thériault, Stelzer,… . R. Bott a conjecturé que

Conjecture B. Toute variété riemannienne compacte 1-connexe sans bord dont la courbure sectionnelle est toujours $\geq 0$ est un CW complexe elliptique.

Cette conjecture a été partiellement démontrée par G. Paternain en 1992.

Dans cet article nous sommes intéressés par la conjecture H, émise par le premier auteur en (1990) :

Conjecture H. Pour tout CW complexe elliptique, 1-connexe $X$, on a:

$$\dim\pi_{\ast}(X)\otimes\mathbb{Q}\leq\dim H^{\ast}(X;\mathbb{Q})\,.$$

Cette conjecture été démontrée par le premier auteur [Hi-90] pour les CW complexes elliptiques tels que $\chi>0$, (cas pur).

1.4. Contexte.

La conjecture H, entre dans le cadre d’autres conjectures qui proposent une minoration de la dimension cohomologique, on citera en particulier celle du rang torique due à S. Halperin en 1986.

Conjecture du rang torique (CRT). Si $X$ est un espace 1-connexe et raisonnable, alors

$$\dim H^{*}(X,\mathbb{Q})\geq 2^{rk_{0}(X)}$$

On rappelle qu’un espace $X$ est dit raisonnable s’il vérifie les propriétés suivantes:

• $X$ est connexe, de Hausdorff, compact ou paracompact.

• $\dim H^{*}(X,\mathbb{Q})<\infty$.

• Pour tout $x\in X$, on a $\displaystyle\lim_{\longrightarrow}H^{*}(U,\mathbb{Q})=0$ où la limite est prise sur les voisinages ouverts $U$ de $x$.

Cette conjecture a été résolue dans des cas particuliers par Halperin, Allday, Puppe, Hilali,…

1.5. La conjecture H, dans le cas non elliptique.

Toutes les situations sont possibles, on les illustrera ci-dessous avec des exemples:

• $\dim H^{*}(X,\mathbb{Q})=+\infty,\dim\pi_{\ast}(X)\otimes\mathbb{Q}=+\infty$.

  Prendre $X=\mathbb{S}^{2}\times\mathbb{S}^{3}\times\cdots$

• $\dim H^{*}(X,\mathbb{Q})=+\infty,\dim\pi_{\ast}(X)\otimes\mathbb{Q}<+\infty$.

  Prendre $X=\mathbb{C}{\rm P}^{\infty}$, dans ce cas

  $H^{*}(X,\mathbb{Q})=\mathbb{Q}[a]\text{ tel que }|a|\text{ pair}$ et $\pi_{*}(X)\otimes\mathbb{Q}=K(\mathbb{Z},2)$

• $\dim H^{*}(X,\mathbb{Q})<+\infty,\dim\pi_{\ast}(X)\otimes\mathbb{Q}=+\infty$.

  Prendre $X=\mathbb{S}^{3}\vee\mathbb{S}^{3}$, dans ce cas

  $H^{0}(X,\mathbb{Q})\equiv\mathbb{Q},\;H^{3}(X,\mathbb{Q})\equiv\mathbb{Q}\oplus\mathbb{Q}$.

  $\pi_{*+1}(\mathbb{S}^{3}\vee\mathbb{S}^{3})=\pi_{*}(\Omega(\mathbb{S}^{3}\vee\mathbb{S}^{3}))={\mathbb{L}}(a,b)$ avec $|a|=|b|=2$.

1.6. Notre contribution.

Nous démontrerons la conjecture H dans quelques cas où $\chi=0$.

Rappelons que d’après [FHT-01]-[Proposition 32.16],

$$\left\{\begin{array}[]{ll}\chi>0&\Longleftrightarrow\dim\pi_{impair}\otimes\mathbb{Q}=\dim\pi_{pair}\otimes\mathbb{Q}\\ \chi=0&\Longleftrightarrow\dim\pi_{impair}\otimes\mathbb{Q}>\dim\pi_{pair}\otimes\mathbb{Q}\\ \end{array}\right.$$

et donc que le cas restant, $\chi=0$, est le plus vaste.

Plus précisément, nous suivrons le plan suivant:

• Quelques points de la théorie des modèles minimaux de Sullivan.

• Enoncé de la conjecture en termes de modèles minimaux.

• Le cas hyper-elliptique, sous condition. (Enoncé et preuve du théorème).

• Le cas elliptique, sous condition. (Enoncé et preuve du théorème).

• Le rang torique. (Enoncé et preuve du théorème).

• Le cas symplectique, sous condition. (Enoncé et preuve du théorème).

• Le cas co-symplectique, sans condition. (Enoncé et preuve du théorème).

2. Résolution du problème.

2.1. Motivation

La conjecture (H) est vérifiée pour les H-espaces, car l’image du morphisme d’Hurewicz, $hur_{X}:\pi_{*}(X)\otimes\mathbb{Q}\longrightarrow H_{*}(X,\mathbb{Q})$ engendre l’algèbre de Pontrayagin, $H_{*}(X,\mathbb{Q})$ et car $H_{*}(X,\mathbb{Q})\cong H^{*}(X,\mathbb{Q})$ par dualité.

2.2. Algèbrisation de la conjecture.

D.Sullivan [Su-78] a construit pour tout espace topologique 1-connexe, $X$, vérifiant $\dim H^{i}(X;\mathbb{Q})<\infty$ pour tout $i$, un modèle minimal $(A_{PL}(X),d)=(\bigwedge V,d)$, unique à isomorphisme prés quand $H^{0}(X,\mathbb{Q})=\mathbb{Q}$, tel que [Ha-83]:

$$\begin{array}[]{rcl}V^{n}&\cong&\pi_{n}(X)\otimes\mathbb{Q}\\ H^{n}(\bigwedge V,d)&\cong&H^{n}(X,\mathbb{Q})\\ \end{array}$$

donc

$$\begin{array}[]{rcl}V&\cong&\pi_{*}(X)\otimes\mathbb{Q}\\ H^{*}(\bigwedge V,d)&\cong&H^{*}(X,\mathbb{Q})\\ \end{array}$$

Ce qui nous permet d’énoncer la conjecture H de la façon suivante:

Version algèbrique. Si $(\bigwedge V,d)$ désigne un modèle minimal tel que:
$\begin{array}[]{ll}i)&\dim(V)<\infty\\ ii)&\dim H^{*}\left(\bigwedge V,d\right)<\infty\end{array}$
Alors :

$$\dim(V)\leq\dim H^{*}\left(\bigwedge V,d\right)$$

2.3. Les théorèmes.

La conjecture (H) est vérifiée dans les cas suivants:

Théorème A. $X$ est hyper-elliptique vérifiant:

$$\dim\left(\pi_{\text{pair}}\otimes\mathbb{Q}\right)\geq\frac{1}{2}\left(1+\sqrt{-12\chi_{\pi}(X)-15}\right)$$

Corollaire A.1. $X$ est hyperelliptique vérifiant:

(1) $$\chi_{\pi}(X)\in\{0,-1,-2\}$$

Théorème B. $X$ est elliptique 1-connexe vérifiant:

(2) $$]fd(X)\leq 10$$

Où $fd(X)$ appelée dimension formelle de $X$ est définie par la relation suivante:

$$fd(X)=\max\{n\in\mathbb{N}\text{ tel que }H^{k}(X,\mathbb{Q})\neq 0\}$$

Théorème C. $X$ est un espace rationnel 1-connexe, elliptique tel que: $\pi_{pair}(X)\otimes\mathbb{Q}=0$, de modèle $\bigwedge V=\bigwedge\{y_{1},\ldots,y_{n}\}$ avec $|y_{i}|$ impair vérifiant:

$$\forall\;i\in\{1,\ldots n\}\quad\dim(ker\delta_{i})>\dim(Im\delta_{i})$$

Où $\begin{array}[t]{lrll}\delta_{i}:&A_{i-1}&\longrightarrow&A_{i-1}\\ &\beta&\longmapsto&\beta\alpha_{i}\end{array}$ avec $A_{i}=H^{*}(\wedge\{y_{1},\ldots,y_{i}\},d)$ et $\alpha_{i}=[dy_{i}]$.

Corollaire C.1. $X$ elliptique, 1-connexe de modèle minimal $(\bigwedge V,d)=(\bigwedge\{y_{1},y_{2},...,y_{n}\},d)$ vérifiant:

• $\pi_{2k}(X)\otimes\mathbb{Q}=0$, $\forall k\in\mathbb{N}$

• $\alpha_{i}^{2}=[dy_{i}]^{2}=0$, $\forall i\in\{3,...,n\}$

• $\forall i\in\{3,...,n\}$, il existe $\gamma_{1i},\gamma_{2i}\in A_{i}^{+}$, tels que: $\alpha_{i}=\gamma_{1i}\gamma_{2i}$, et $\gamma_{1i}^{2}=0$.

Théorème D. $X$ est hyperelliptique vérifiant:

$$rk_{0}(X)=-\chi_{\pi}(X)-i\text{ tel que }i\in\{0,1,2\}$$

Où $rk_{0}(X)$ appelé rang torique de $X$ est défini par la relation suivante:

$$rk_{0}(X)=\max\{n\in\mathbb{N}\text{ tel que }{\mathbb{T}}^{n}=\left({\mathbb{S}}^{1}\right)^{n}\text{ agit presque librement sur }X\}$$

c’est à dire: $\forall\;x\in X,G_{x}=\{g\in{\mathbb{T}}^{n}\text{ tel que }g.x=x\}$ est fini.

Théorème E. $X$ est elliptique 1-connexe vérifiant:

$$fd(X)-rk_{0}(X)\leq 6$$

$codim(X)=fd(X)-rk_{0}(X)$ s’appelle codimension de $X$.

Théorème F. $X$ est 1-connexe, symplectique.

Théorème G. $X$ est co-symplectique.

2.4. Les outils.

2.4.1. Définitions, notations et vocabulaire

.

Modèles de Sullivan.

• $(\bigwedge V,d)$ est dit modèle minimal elliptique, si et seulement si :

  1. $\dim V<\infty$.

  2. $\dim H^{*}\left(\bigwedge V,d)\right)<\infty$.

  3. Il existe $\{|x_{1}|\leq\cdots\leq|x_{n}|\}$ base de $V$ telle que

     $$\begin{array}[t]{ll}i)&dx_{1}=0\\ ii)&dx_{i}\in\bigwedge^{\geq 2}\{x_{1},\ldots x_{i-1}\},\quad\forall\;1\leq i\leq n\end{array}$$

• Le modèle est dit pur si de plus:

  $$d(V^{\text{pair}})=0\text{ et }d(V^{\text{impair}})\subset\bigwedge V^{\text{pair}}$$

• Le modèle est dit hyperelliptique si de plus

  (3) $$\begin{array}[t]{l}d(V^{\text{pair}})=0\\ d(V^{\text{impair}})\subset\bigwedge^{+}V^{\text{pair}}\otimes\bigwedge V^{\text{impair}}\end{array}$$

Invariants d’Euler-Poincaré. Dans le cas d’un espace elliptique, on définit les deux invariants suivants:

• Invariant cohomologique:

  $$\begin{array}[]{ll}\chi_{c}(X)&=\displaystyle\sum_{k\geq 0}(-1)^{k}\dim H^{k}(X,\mathbb{Q})\\ &=\dim\left(H^{\text{pair}}(X,\mathbb{Q})\right)-\dim\left(H^{\text{impair}}(X,\mathbb{Q})\right)\end{array}$$

• Invariant homotopique:

  $$\begin{array}[]{ll}\chi_{\pi}(X)&=\displaystyle\sum_{k\geq 0}(-1)^{k}\dim\pi_{k}(X)\otimes\mathbb{Q}\\ &=\dim(\pi_{\text{pair}}(X)\otimes\mathbb{Q})-\dim(\pi_{\text{impair}}(X)\otimes\mathbb{Q})\\ &=\dim(V^{\text{pair}})-\dim(V^{\text{impair}})\end{array}$$

H-espaces [Th-92], [Hat-02] Un $H$-espace est un espace topologique, $X$, muni d’une application continue $\mu:X\times X\longrightarrow X\text{ tel que }\mu\circ i_{\varepsilon}=id_{X}$ où $i_{\varepsilon}:X\longrightarrow X\times X,\varepsilon=1,2$ désigne l’une des inclusions naturelles.

Les H-espaces abondent en géométrie et en topologie, comme exemple on peut citer:

• Les groupes topologiques, en particulier les groupes de Lie.

• Les sphères ${\mathbb{S}}^{0}$, ${\mathbb{S}}^{1}$, (des complexes), ${\mathbb{S}}^{3}$, (des quaternions), ${\mathbb{S}}^{7}$, (des octanions).
  Adams [Ad-60] a démontré que ce sont les seules sphères, $H$-espaces.

• ${\mathbb{R}}{\rm P}^{1}={\mathbb{S}}^{1}\diagup\pm 1,{\mathbb{R}}{\rm P}^{3}={\mathbb{S}}^{3}\diagup\pm 1,{\mathbb{R}}{\rm P}^{7}={\mathbb{S}}^{7}\diagup\pm 1$.
  Dans le cas général ${\mathbb{R}}{\rm P}^{n}$ est un $H$-espace si et seulement si $n+1$ est une puissance de 2.

• L’espace de lacets $\Omega X$, d’un espace pointé $X$.

• Les espaces d’Eilenberg-MacLane, $K(G,n)$, tel que $n\geq 1$ et $G$ abélien, puisque $K(G,n)=\Omega K(G,n+1)$.

• $\mathbb{C}{\rm P}^{\infty}$.

• $J(X)$: The “James reduced product” associé à un espace topologique pointé, $(X,*)$, défini par la relation:

  $$J(X)=\displaystyle\coprod_{k\geq 1}X^{k}\diagup(x_{1},\ldots,x_{i},\ldots,x_{k})\sim(x_{1},\ldots,\widehat{x_{i}},\ldots,x_{k}),\text{ si }x_{i}=*$$

• $SP(X)$: The “infinite symmetric product” associé à un espace topologique, $X$, défini par la relation:

  $$SP(X)=\displaystyle\coprod_{k\geq 1}X^{k}\diagup(x_{1},\ldots,x_{k})\sim(x_{\sigma(1)},\ldots,x_{\sigma(k)})$$

Espaces symplectiques [La-98] Une variété symplectique est une variété différentielle $M$, munie d’une forme différentielle de degré deux $\omega$ fermée et non dégénérée, appelée forme symplectique.

L’étude des variétés symplectiques relève de la topologie symplectique. Les variété symplectiques apparaissent lors de l’étude des formulations abstraites de la mécanique classique (Hamiltonienne) et analytique (quantique), liées au fibrés cotangents des variétés, notamment dans la description hamiltonienne de la mécanique, où les configurations d’un système forment une variété dont le fibré cotangent décrit l’espace des phases du système.

Les espaces de Kahler sont des variétés symplectiques, qui sont des variétés de Poisson, qui à leur tour sont des variétés de Jacobi.

Espaces cosymplectiques. Une structure cosymplectique sur une variété $M$ de dimension $2k+1$ est la donnée d’une 1-forme fermée $\theta$ et une 2-forme fermée $\omega$ telles que $\theta\wedge\omega^{k}$ est une forme volume sur $M$, où $\omega^{k}$ désigne le produit de $k$ copies de $\omega$.

2.4.2. Principaux résultats utilisés.

Théorème 2.1.

C. Allday & S. Halperin, [AH-78]

Si $X$ est elliptique 1-connexe et raisonnable, alors:

• $\chi_{\pi}(X)\leq-rk_{0}(X).$

• $\chi_{\pi}(X)=-rk_{0}(X)\Longrightarrow X$ pur.

Théorème 2.2.

J. Friedlander & S. Halperin, [FH-79]

Si $X$ espace elliptique, 1-connexe de modèle minimal de Sullivan, $(\bigwedge V,d)$, alors

$$\dim V\leq fd(X)$$

Et on peut trouver $\{x_{1},\ldots,x_{n}\}$ base de $V^{\text{pair}}$ et $\{y_{1},\ldots,y_{n+p}\}$ base de $V^{\text{impair}}$ telles que:

$$\begin{array}[]{l}|x_{1}|\leq\cdots\leq|x_{n}|,\;\forall\;1\leq i\leq n\\ \\ |y_{i}|\geq 2|x_{i}|-1,\;\forall\;1\leq i\leq n\\ \displaystyle\sum_{i=1}^{n}|x_{i}|\leq fd(X)\\ \displaystyle\sum_{i=1}^{n+p}|y_{i}|\leq 2fd(X)-1\\ \displaystyle\sum_{i=1}^{n+p}|y_{i}|-\displaystyle\sum_{i=1}^{n}(|x_{i}|-1)=fd(X)\end{array}$$

Théorème 2.3.

S. Halperin.[Ha-83]

Si $X$ espace elliptique, 1-connexe alors:

• $\chi_{\pi}(X)\leq 0,\;\chi_{c}(X)\geq 0$

• $\begin{array}[t]{lll}\chi_{\pi}(X)<0&\Longleftrightarrow&\chi_{c}(X)=0\end{array}$

On prendra dans la suite $\{x_{1},\ldots,x_{n}\}$ comme base de $V^{\text{pair}}$ et $\{y_{1},\ldots,y_{n+p}\}$ comme base de $V^{\text{impair}}$, avec $p\geq 0$ et $\chi_{\pi}=-p$.

En particulier on peut en conclure que:

• $\chi_{c}(X)=0\Longrightarrow\dim H^{*}(X,\mathbb{Q})=2\dim H^{\text{pair}}(X,\mathbb{Q})$.

• $\chi_{c}(X)\neq 0\Longrightarrow\dim H^{*}(X,\mathbb{Q})=\dim H^{\text{pair}}(X,\mathbb{Q})$.

Théorème 2.4.

M.R. Hilali, [Hi-90]

Soit $X$ un CW-complexe 1-connexe, vérifiant l’une des deux conditions suivantes:

• $X$ est un espace hyperelliptique.

• $X$ est de dualité de Poincaré, tel que ${\rm codim}(X)\leq 6$.

Alors:

$$\dim H^{\star}(X,\mathbb{Q})\geq 2^{rk_{0}(X)}.$$

Théorème 2.5.

S. Halperin & G. Levin, [HL-86]

Si $X$ est elliptique 1-connexe et pur, alors:

$$\chi_{\pi}(X)=-rk_{0}(X).$$

3. Les démonstrations.

3.1. Cas hyper-elliptique

(sous condition)

Preuve du théorème A. D’après (3) on a

$$\begin{array}[]{ll}dx_{i}=0&\forall\;i\in\{1,\ldots,n\}\\ dy_{j}=P_{j}+w_{j}&\forall\;j\in\{1,\ldots,n+p\}\text{ tel que }P_{j}\in\bigwedge^{+}V^{\text{pair}},w_{j}\in\bigwedge^{+}V^{\text{pair}}\otimes\bigwedge^{+}V^{\text{impair}}\end{array}$$

Notons $W_{1},W_{2}$ les sous-espaces vectoriels de $H^{\text{pair}}(\bigwedge V,d)$ engendrés respectivement par $\left([x_{i}]\right)_{1\leq i\leq n}$ et $\left([x_{i}x_{j}]\right)_{1\leq i\leq j\leq n}$. Grâce à la minimalité du modèle on a $H^{0}(\wedge V,d)\oplus W_{1}\oplus W_{2}$ est une somme directe dans $H^{\text{pair}}(\wedge V,d)$, et $\left([x_{i}]\right)_{1\leq i\leq n}$ libre, donc

$$\begin{array}[]{l}H^{0}(\wedge V,d)\oplus W_{1}\oplus W_{2}\subset H^{\text{pair}}(\wedge V,d)\\ \dim H^{0}(\wedge V,d)=1,\dim W_{1}=\dfrac{n(n+1)}{2}\end{array}$$

D’autre part

$$\begin{array}[]{l}W_{2}\oplus(\bigwedge^{2}V^{\text{pair}}\cap dV^{\text{impair}})=\bigwedge^{2}V^{\text{pair}}\\ \dim\bigwedge^{2}V^{\text{pair}}=\dfrac{n(n+1)}{2}\\ \dim\bigwedge^{2}V^{\text{pair}}\cap dV^{\text{impair}}\leq\dim dV^{\text{impair}}=n+p\end{array}$$

car $\{dy_{1},\ldots,dy_{n+p}\}$ engendre $dV^{\text{impair}}$

Supposons que $X$ n’est pas pur (le cas contraire a été déja résolu), donc $\exists j\in\{1,\ldots,n+p\}\text{ tel que }w_{j}\neq 0$, d’où $dy_{j}\notin\wedge^{2}V^{\text{pair}}$, donc $dy_{j}\notin\bigwedge^{2}V^{\text{pair}}\cap dV^{\text{impair}}$, et par suite

(4) $$\begin{array}[]{l}\dim V_{1}\leq n+p-1\\ \dim W_{2}\geq\dfrac{n(n+1)}{2}-n-p+1\\ \dim H^{\text{pair}}(\bigwedge V,d)\geq\dfrac{n(n+1)}{2}-p+2\\ \end{array}$$

Comme $X$ n’est pas pur, alors $\chi_{\pi}(X)<-rk_{0}(X)\leq 0$ (théorème 2.1), donc $\chi_{c}(X)=0$ (théorème 2.3), donc $\dim H^{*}(\bigwedge V,d)=2\dim H^{\text{pair}}(\bigwedge V,d)$, or $\dim V=2n+p$, (4) devient alors

(5) $$\dim H^{*}(\bigwedge V,d)-\dim V\geq n^{2}-n-3p+4$$

L’étude du signe du trinôme $P(n,p)=n^{2}-n-3p+4$, permet de conclure que la conjecture (H) est vraie pour

(6) $$\begin{array}[]{lll}p\geq 2&\text{ et }&n\geq\dfrac{1+\sqrt{12p-15}}{2}\\ p=1&\text{ et }&\forall\;n\in\mathbb{N}\\ \end{array}$$

Signalons enfin que $p=0$ est le cas pur, et que
$n=\dim V^{\text{pair}}=\dim(\pi_{\text{pair}}\otimes\mathbb{Q}),\;p=-\chi_{\pi}(X)$. Ce qui termine notre démonstration $\Box$.

Preuve du Corollaire A.1. D’aprés (5) il suffit d’étudier le signe de $P(n,p)=n^{2}-n-3p+4$, on distingue les cas suivants

Premiers cas: $\chi_{\pi}(X)=0$, cas pur (déjà résolu).

Deuxième cas: $\chi_{\pi}(X)=-p=-1$
On a: $P(n,1)=n^{2}-n+1\geq 0,\;\forall\;n\in\mathbb{N}$.

Troisième cas: $\chi_{\pi}(X)=-p=-2$
On a: $P(n,2)=n^{2}-n-2\geq 0,\;\forall\;n\geq 2$. Pour $n\in\{0,1\}$, on a $\dim H^{*}(\bigwedge V,d)\geq 2(1+\dim W_{1})=2+2n=\dim V$

$\Box$.

3.2. Cas elliptique

(sous condition)

Preuve du Théorème B. Soit $\{x_{1},\cdots,x_{n}\}$ une base de $V^{\text{pair}}$ et $\{y_{1},\cdots,y_{n+p}\}$ une base de $V^{\text{impair}}$, d’après théorème 2.2, on a les tableaux récapitulatifs suivants:

$fd(X)$	$(|x_{1}|,\cdots,|x_{n}|)$	$(|y_{1}|,\cdots,|y_{n+p}|)$
2	(2)	(3)
3	0	(3)
4	(2)	(5)
	(2,2)	(3,3)
	(4)	(7)
5	0	(5)
	(2)	(3,3)
6	0	(3,3)
	(2)	(7)
	(2,2)	(3,5)
	(2,4)	(3,7)
	(2,2,2)	(3,3,3)
7	0	(7)
	(2)	(3,5)
	(4)	(7.3)
	(2,2)	(3,3,3)
8	0	(3,5)
	(2)	(3,3,3)
	(2,2,2)	(3,3,5)
	(2,4)	(5,7)
	(2,2,2,2)	(3,3,3,3)
	(4,4)	(7,7)
	(6)	(13)
9	0	(9)
	(2)	(3,7)
	(2)	(5,5)
	(2,2)	(3,3,5)
	(2,2,2)	(3,3,3,3)
	(2,4)	(3,7,3)
	(4)	(7,5)
	(6)	(11,3)

On vérifie à la main, cas par cas que l’espace est pur, donc vérifie la conjecture (H).

$fd(X)$	$(|x_{1}|,\cdots,|x_{n}|)$	$(|y_{1}|,\cdots,|y_{n+p}|)$
10	0	(5,5)
	0	(3,7)
	(2)	(3,3,5)
	(2,2)	(3,3,3,3)
	(2,2,2)	(3,5,5)
	(2,2,2)	(3,3,7)
	(2,2,2,2)	(3,3,3,5)
	(2,2,2,2,2)	(3,3,3,3,3)
	(2,4)	(7,7)
	(2,6)	(5,11)
	(2,4,4)	(3,7,7)
	(4)	(7,3,3)
	(4,6)	(7,11)

On vérifie à la main, cas par cas que l’espace est hyperelliptique avec $\chi_{\pi}\in\{0,-1,-2\}$, donc vérifie la conjecture (H) d’après 1 $\Box$. Preuve du Théorème C. On va raisonner par récurrence, il est clair que c’est vrai pour $n=1$.
Supposons le résultat vrai pour $n-1$, donc $\dim H^{*}(\bigwedge W,d)\geq\dim W=n-1$ où $\bigwedge W=\bigwedge\{y_{1},\ldots,y_{n-1}\}$.
Considérons la suite courte

$$0\longrightarrow(\bigwedge W,d)\longrightarrow(\bigwedge V=\bigwedge W\otimes\bigwedge y_{n},d)\longrightarrow(\bigwedge W,d)\longrightarrow 0$$

Elle induit en cohomologie la suite exacte longue de connectant [Su-78]

$$\begin{array}[t]{lrll}\delta_{n}:&A_{n-1}=(\bigwedge W,d)&\longrightarrow&A_{n-1}=(\bigwedge W,d)\\ &\beta&\longmapsto&\beta\alpha_{n}\end{array}\qquad\alpha_{n}=[dy_{n}]$$

Qui nous induit à son tour la suite exacte courte

$$0\longrightarrow coker\;\delta_{n}\longrightarrow H^{*}(\bigwedge V,d)\longrightarrow ker\;\delta_{n}\longrightarrow 0$$

Ainsi $\begin{array}[t]{ll}\dim H^{*}(\bigwedge V,d)&=\dim\;ker\;\delta_{n}+\dim\;coker\;\delta_{n}\\ &=\dim\;ker\;\delta_{n}+\dim H^{*}(\bigwedge V,d)-\dim\;Im\;\delta_{n}\\ &=2\dim\;ker\;\delta_{n}\\ &>\dim\;ker\;\delta_{n}+\dim\;Im\;\delta_{n}\\ &=\dim H^{*}(\bigwedge V,d)\\ &\geq\dim W=n-1\end{array}$
Donc $\dim H^{*}(\bigwedge V,d)\geq n=\dim V$ $\Box$.

Preuve du Corollaire C.1 On va montrer que $\forall i,1\geq i\geq n$, on a:

$$\dim(ker\delta_{i})>\dim(Im\delta_{i})$$

En effet d’une part si $\alpha_{i}=0$, alors $\dim(Im\delta_{i})=0<\dim(ker\delta_{i})$, d’autre part si $\alpha_{i}\neq 0$ alors $\delta_{i}\circ\delta_{i}=0$ et donc $Im\delta_{i}\subset ker\delta_{i}$, montrons que cette inclusion est stricte.

Supposons par l’absurde que $Im(\delta_{i})=ker(\delta_{i})$ alors $\forall\beta\in Im(\delta_{i})\setminus\{0\},|\beta|\geq|\alpha_{i}|$. Or d’après les hypothèses $\alpha_{i}=\gamma_{1i}\gamma_{2i},\gamma_{1i}^{2}=0$ et donc $\alpha_{i}\gamma_{1i}=\gamma_{2i}\gamma_{1i}^{2}=0$, ce qui implique que $\gamma_{1i}\in ker(\delta_{i})$, ceci est impossible car $|\gamma_{1i}|<|\alpha_{i}|.$ $\Box$

3.3. Cas du rang torique.

(sous condition)

Preuve du théorème D. Gardons les mêmes notations ci-dessus. Nous allons distinguer trois cas:

Premier cas: $rk_{0}(X)=-\chi_{\pi}(X)=p.\;X$.
Cas pur d’après le théorème 2.1

Deuxième cas: $rk_{0}(X)=-\chi_{\pi}(X)-1=p-1$. On sait que:

$$\begin{array}[]{ll}\mathit{\dim H}^{\star}\mathit{(}\bigwedge\mathit{V,d)\geq 2}^{p-1}&\text{d'apr\`{e}s th\'{e}or\`{e}me }\ref{thm_Hi}\\ \mathit{\dim H}^{\star}\mathit{(}\bigwedge\mathit{V,d)\geq\dim V,\;\;\forall n\geq}\frac{1+\sqrt{12p-15}}{2}&\text{d'apr\`{e}s }(\ref{CS_ConjH})\end{array}$$

Par conséquent

(7) $$\dim H^{\star}(\bigwedge V,d)\geq\dim V,\;\forall n\in\left[0,\frac{2^{p-1}-p}{2}\right]\cup\left[\frac{1+\sqrt{12p-15}}{2},+\infty\right[$$

Cherchons d’abord pour quelles valeurs de $p$ on a:

$$\frac{2^{p-1}-p}{2}\geq\frac{1+\sqrt{12p-15}}{2}$$

et donc cherchons $p\in\mathbb{N}$ tels que:

$$A_{p}=2^{p}(2^{p-2}-p-1)+p^{2}-10p+16\geq 0$$

$\forall p\geq 8$ on a $A_{p}>0$, car $p^{2}-10p+16\geq 0$ et $2^{p-2}-p-1>0$. On vérifie facilement que $A_{p}>0,$ si $p\in\{5,6,7\}$.

Il reste à vérifier la conjecture $(H)$ pour $p\in\{3,4\}$

1. $p=3.$ D’après 7, la conjecture $(H)$ est vraie dans les cas $n=0$ ou $n\geq E(\frac{1+\sqrt{21}}{2})+1=3$, examinons les deux autres cas qui restent:

   1. $n=1$. Posons $(\bigwedge V,d)=(\bigwedge(x,y_{1},y_{2},y_{3},y_{4}),d)$. D’après la minimalité de $(\bigwedge V,d)$ on peut supposer que:
      $dx=0,dy_{i}=P_{i}(x)(1\leq i\leq 3)$, et $dy_{4}=P_{4}(x)+\alpha$, où $\alpha\in\mathbb{Q}[x]\otimes\bigwedge^{+}\{y_{1},y_{2},y_{3}\}$, et $\{P_{1},P_{2},P_{3},P_{4}\}\subset\mathbb{Q}[x]$
      Sans perte de généralité on peut poser:
      $P_{1}(x)=x^{q},P_{2}(x)=ax^{r}$ et $P_{3}(x)=bx^{s},2\leq q\leq r\leq s.$
      Si $a=b=0$, alors l’ensemble $B=\{[y_{2}],[xy_{2}],[y_{3}],[xy_{3}]\}$ est une famille libre dans $H^{impair}(\bigwedge V,d)$, et donc

      $$\dim H^{\star}(\bigwedge V,d)=2\dim H^{impair}(\bigwedge V,d)\geq 8>\dim V=5.$$

      Si $(a,b)\neq(0,0)$, supposons par exemple $a\neq 0$. Considérons les éléments de $H^{impair}(\bigwedge V,d)$ suivants:

      $$\begin{array}[]{l}\omega_{1}=[ax^{r-q}y_{1}-y_{2}]\\ \omega_{2}=[bx^{s-q}y_{1}-y_{3}]\\ \omega_{3}=x\omega_{1}=[ax^{r-q+1}y_{1}-xy_{2}]\end{array}$$

      Comme $\{\omega_{1},\omega_{2},\omega_{3}\}$ sont linéairement indépendants, alors:

      $$\dim H^{\star}(\bigwedge V,d)=2\dim H^{impair}(\bigwedge V,d)\geq 6>\dim V=5.$$

   2. $n=2$. Posons $(\bigwedge V,d)=(\bigwedge(x_{1},x_{2},y_{1},y_{2},y_{3},y_{4},y_{5}),d)$. Comme ci-dessus on peut supposer que:

      $$\begin{array}[]{l}dx_{1}=dx_{2}=0\\ dy_{i}=P_{i}(x_{1},x_{2})\in\mathbb{Q}[x_{1},x_{2}]\;(i=1,2,3)\\ dy_{j}\in\bigwedge V\;(j=4,5)\end{array}$$

      Posons $B_{2}=\{[x_{1}^{2}],[x_{2}^{2}],[x_{1}x_{2}]\}$ et $W_{2}$ le sous espace vectoriel de $H^{pair}(\bigwedge V,d)$engendré par $B$.

      Si $\dim W\geq 1$, alors:

      $$\dim H^{\star}(\bigwedge V,d)=2\dim H^{pair}(\bigwedge V,d)\geq 8>\dim V=7$$

      car $\mathbb{Q}\{1,[x_{1}],[x_{2}]\}\oplus W_{2}$ est une somme directe dans $H^{pair}(\bigwedge V,d)$.

      Supposons maintenant que $W_{2}=\{0\}$. On peut poser:

      $$\begin{array}[]{l}dy_{1}=x_{1}^{2}\\ dy_{2}=x_{1}x_{2}\\ dy_{3}=x_{2}^{2}\\ dy_{4}=P_{4}(x_{1},x_{2})+\alpha\\ dy_{5}=P_{5}(x_{1},x_{2})+\beta\end{array}$$

      avec $\alpha,\beta\in\mathbb{Q}[x_{1},x_{2}]\otimes\bigwedge^{+}\{y_{1},y_{2},y_{3},y_{4}\}$ qui ne sont pas simultanément nuls (car $X$ n’est pas pur); supposons par exemple $\alpha\neq 0,\alpha$ s’écrit:

      $$\alpha=P(x_{1},x_{2})y_{1}y_{2}+Q(x_{1},x_{2})y_{1}y_{3}+R(x_{1},x_{2})y_{2}y_{3}$$

      On a alors:

      $$0=d\alpha=-(x_{2}^{2}Q+x_{1}x_{2}P)y_{1}+(x_{1}^{2}P-x_{2}^{2}R)y_{2}+(x_{1}^{2}Q+x_{1}x_{2}R)y_{3}$$

      ce qui donne le système:

      $$\begin{array}[]{lll}x_{2}^{2}Q+x_{1}x_{2}P&=&0\\ x_{1}^{2}P-x_{2}^{2}R&=&0\\ x_{1}^{2}Q+x_{1}x_{2}R&=&0.\end{array}$$

      Comme les polynômes $x_{1}^{2}$ et $x_{2}^{2}$ sont premiers entre eux alors il existe $Z\in\mathbb{Q}[x_{1},x_{2}]$ tel que:

      $$\begin{array}[]{l}P=x_{2}^{2}Z\\ Q=-x_{1}x_{2}Z\\ R=x_{1}^{2}Z\end{array}$$

      D’où: $\alpha=d(Zy_{1}y_{2}y_{3})$. D’autre part $P=d\alpha_{1}$, car $[P]\in W=\{0\}$. On en déduit le cocycle $\gamma=y_{4}-\alpha_{1}-Zy_{1}y_{2}y_{3}$. Considérons les éléments de $H^{impair}(\bigwedge V,d)$ suivants:

      $$\begin{array}[]{l}\omega_{1}^{\prime}=[y_{4}-\alpha_{1}-Zy_{1}y_{2}y_{3}]\\ \omega_{2}^{\prime}=x_{1}\omega_{1}^{\prime}\\ \omega_{3}^{\prime}=[x_{2}y_{1}-x_{1}y_{2}]\\ \omega_{4}^{\prime}=[x_{1}y_{3}-x_{2}y_{2}]\end{array}$$

      On vérifie facilement que $\omega_{1}^{\prime},\omega_{2}^{\prime},\omega_{3}^{\prime}$ et $\omega_{4}^{\prime}$ sont linéairement indépendants et donc:

      $$\dim H^{\star}(\bigwedge V,d)=2\dim H^{impair}(\bigwedge V,d)\geq 8>\dim V=7.$$

2. $p=4.$ On sait que d’après 7 la conjecture $(H)$ est vraie pour tout $n\leq 2$, ou $n\geq E(\frac{1+\sqrt{33}}{2})+1=4$, il reste donc le cas $n=3$. Posons:
   $(\bigwedge V,d)=(\bigwedge(x_{1},x_{2},x_{3},y_{1},y_{2},y_{3},y_{4},y_{5},y_{6},y_{7}),d)$, avec $|x_{i}|\;(1\leq i\leq 3)$ est pair, et $|y_{j}|\;(1\leq j\leq 7)$est impair. Comme ci-dessus $W_{2}$ désigne le sous espace vectoriel de $H^{pair}(\bigwedge V,d)$ engendré par
   $B_{2}=\{e_{ij}=[x_{i}x_{j}]/1\leq i,j\leq 3\}$.
   Si $\dim W_{2}\geq 1$, alors:

   $$\dim H^{\star}(\bigwedge V,d)=2\dim H^{pair}(\bigwedge V,d)\geq 10=\dim V.$$

   car $\mathbb{Q}\{1,[x_{1}],[x_{2}],[x_{3}]\}\oplus W_{2}$ est une somme directe dans $H^{pair}(\bigwedge V,d)$.
   Supposons maintenant que $W_{2}=\{0\}$. On peut écrire:

   $$\begin{array}[]{ll}dy_{1}=x_{1}^{2}&dy_{2}=x_{2}^{2}\\ dy_{3}=x_{3}^{2}&dy_{4}=x_{1}x_{2}\\ dy_{5}=x_{1}x_{3}&dy_{6}=x_{2}x_{3}\\ dy_{7}=P+\alpha\end{array}$$

   où $P\in\mathbb{Q}[x_{1},x_{2},x_{3}]$, et $\alpha\in\mathbb{Q}[x_{1},x_{2},x_{3}]\otimes\bigwedge^{+}\{y_{1},y_{2},y_{3},y_{4},y_{5},y_{6}\}.$ Considérons les éléments de $H^{impair}(\bigwedge V,d)$ suivants:

   $$\begin{array}[]{lllll}\omega_{1}^{\prime\prime}=[x_{2}y_{1}-x_{1}y_{4}]&,&\omega_{2}^{\prime\prime}=[x_{3}y_{1}-x_{1}y_{5}]&,&\omega_{3}^{\prime\prime}=[x_{1}y_{2}-x_{2}y_{4}]\\ \omega_{4}^{\prime\prime}=[x_{3}y_{2}-x_{2}y_{6}]&,&\omega_{5}^{\prime\prime}=[x_{1}y_{3}-x_{3}y_{5}]&,&\omega_{6}^{\prime\prime}=[x_{2}y_{3}-x_{3}y_{6}].\end{array}$$

   Il est clair que $\omega_{1}^{\prime\prime}$, $\omega_{2}^{\prime\prime},\omega_{3}^{\prime\prime},\omega_{4}^{\prime\prime},\omega_{5}^{\prime\prime}$ et $\omega_{6}^{\prime\prime}$ sont linèairement indépendants et donc:

   $$\dim H^{\star}(\bigwedge V,d)=2\dim H^{pair}(\bigwedge V,d)\geq 12>\dim V.$$

Troisième cas: $rk_{0}(X)=-\chi_{\pi}(X)-2=p-2,\;p\geq 2$. Dans ce cas on a:

$$\begin{array}[]{ll}\mathit{\dim H}^{\star}\mathit{(}\bigwedge\mathit{V,d)\geq 2}^{p-2}&\text{d'apr\`{e}s th\'{e}or\`{e}me }\ref{thm_Hi}\\ \dim H^{\star}(\bigwedge V,d)\geq\dim V,\;\forall n\geq\frac{1+\sqrt{12p-15}}{2}&\text{d'apr\`{e}s }(\ref{CS_ConjH})\end{array}$$

D’où :$\dim H^{\star}(\bigwedge V,d)\geq\dim V,\;\forall n\in[0,\frac{2^{p-2}-p}{2}]\cup[\frac{1+\sqrt{12p-15}}{2},+\infty[$. Comme ci-dessus cherchons les valeurs de $p$ pour lesquelles:

$$\frac{2^{p-2}-p}{2}\geq\frac{1+\sqrt{12p-15}}{2}$$

c’est à dire, pour quelles valeurs de $p$ on a:

$$A_{p}=2^{p-1}(2^{p-3}-p-1)+p^{2}-10p+16\geq 0$$

On vérifie que $A_{p}>0$, pour tout $p\geq 6$. Il reste à étudier le cas $p\leq 5$. Le cas $p\leq 4$ est déjà traité ci-dessus, voyons maintenant le cas $p=5$.

D’après (6), la conjecture $(H)$ est vérifiée pour tout $n\geq E(\frac{1+\sqrt{45}}{2})+1=4$ ou $n\leq E(\frac{2^{3}-5}{2})=1.$

Etudions maintenant les deux cas restants $n=2$ et $n=3$.

1. $n=2$, écrivons $(\bigwedge V,d)=(\bigwedge(x_{1},x_{2},y_{1},y_{2},y_{3},y_{4},y_{5},y_{6},y_{7}),d)$ avec $|x_{1}|\leq|x_{2}|$ et $|y_{1}|\leq|y_{2}|\leq|y_{3}|\leq|y_{4}|\leq|y_{5}|\leq|y_{6}|\leq|y_{7}|.$ Posons pour tout $k\geq 1,\;B_{k}=\{[x_{1}^{i}x_{2}^{j}]/i+j=k\},\;B_{0}=\{1\}$ et $W_{k}$ le sous espace vectoriel de $H^{pair}(\bigwedge V,d)$ engendré par $B_{k}$. On a évidemment $\dim W_{0}=1$ et $\dim W_{1}=2$, trois cas à distinguer:

   1. $\dim(W_{2}+W_{3})\geq 2$, alors la conjecture $(H)$ est bien vérifiée, car

      $$\dim H^{\star}(\bigwedge V,d)=2\dim H^{pair}(\bigwedge V,d)\geq 2\dim(W_{0}\oplus W_{1}\oplus W_{2}+W_{3})\geq 10>\dim V.$$

   2. $\dim(W_{2}+W_{3})=1$, alors $\dim W_{2}=1$ et $W_{k}=\{0\},\;\forall k\geq 3$. Posons:

      $$dy_{i}=P_{i}+\alpha_{i}\text{ tel que }P_{i}\in\mathbb{Q}[x_{1},x_{2}],\;\alpha_{i}\in\mathbb{Q}[x_{1},x_{2}]\otimes\bigwedge{}^{+}(y_{1},...,y_{i-1}).$$

      On peut supposer que: $\alpha_{1}=\alpha_{2}=0,\;\alpha_{3}=Q_{3}y_{1}y_{2}$ et $P_{1},P_{2}$ linéairement indépendants dans $\mathbb{Q}[x_{1}^{2},x_{2}^{2},x_{1}x_{2}]$. Comme $d\alpha_{3}=0$ alors $Q_{3}=0$ et donc $dy_{3}=P_{3}$. Or $W_{3}=\{0\}$, on peut alors prendre $P_{3}\in\{x_{1}^{3},x_{2}^{3},x_{1}^{2}x_{2},x_{1}x_{2}^{2}\}$. Ecrivons: $\alpha_{4}=Q_{4}y_{1}y_{2}+R_{4}y_{2}y_{3}+T_{4}y_{3}y_{1}$, alors $0=d^{2}y_{4}=(T_{4}P_{3}-Q_{4}P_{2})y_{1}+(Q_{4}P_{1}-R_{4}P_{3})y_{2}+(R_{4}P_{2}-T_{4}P_{1})y_{3}$, d’où le système:

      $$\begin{array}[]{ccc}\mathit{T}_{4}\mathit{P}_{3}&\mathit{=}&\mathit{Q}_{4}\mathit{P}_{2}\\ \mathit{Q}_{4}\mathit{P}_{1}&\mathit{=}&\mathit{R}_{4}\mathit{P}_{3}\\ \mathit{R}_{4}\mathit{P}_{2}&\mathit{=}&\mathit{T}_{4}\mathit{P}_{1}\mathit{.}\end{array}$$

      Or $P_{1}$et $P_{2}$ sont premiers entre eux, donc il existe $Q\in\mathbb{Q}[x_{1},x_{2}]$ tel que: $R_{4}=QP_{1}$ et $T_{4}=QP_{2}$, ainsi $Q_{4}=QP_{3}$ , d’où $dy_{4}=P_{4}+d(Qy_{1}y_{2}y_{3})$. D’autre part on a: $[P_{4}]=0$, ce qui implique que $P_{4}=d(P_{1}^{\prime}y_{1}+P_{2}^{\prime}y_{2}+P_{3}^{\prime}y_{3})$. Par conséquent:

      $$d(y_{4}-P_{1}^{\prime}y_{1}+P_{2}^{\prime}y_{2}+P_{3}^{\prime}y_{3}-Qy_{1}y_{2}y_{3})=0.$$

      Considérons $y=y_{4}-P_{1}^{\prime}y_{1}+P_{2}^{\prime}y_{2}+P_{3}^{\prime}y_{3}-Qy_{1}y_{2}y_{3},\;\omega=[P]$ un générateur de $W_{2}$, et $\mu$ la classe fondamentale de $H^{\star}(\bigwedge V,d)$ (ie: un générateur de $H^{fd(X)}(\bigwedge V,d)$. Alors les éléments suivants: $[y],[x_{1}y],[x_{2}y],[Py]$ et $\mu$ sont linéairement indépendants dans $H^{impair}(\bigwedge V,d)$, d’où la conjecture $(H)$ est vérifiée.

   3. $W_{3}=\{0\}$, on peut alors écrire:

      $$\begin{array}[]{l}\mathit{dy}_{1}=\mathit{x}_{1}^{2}\\ \mathit{dy}_{2}=\mathit{x}_{1}\mathit{x}_{2}\\ \mathit{dy}_{3}=\mathit{x}_{2}^{2}\\ \mathit{dy}_{4}=\mathit{P}_{4}\mathit{+d(Qy}_{1}\mathit{y}_{2}\mathit{y}_{3}).\end{array}$$

      On conclut comme ci-dessus.

2. $n=3$, écrivons $(\bigwedge V,d)=(\bigwedge(x_{1},x_{2},x_{3},y_{1},y_{2},y_{3},y_{4},y_{5},y_{6},y_{7},y_{8}),d)$ , avec $|x_{1}|\leq|x_{2}|\leq|x_{3}|$, et $|y_{1}|\leq|y_{2}|\leq|y_{3}|\leq|y_{4}|\leq|y_{5}|\leq|y_{6}|\leq|y_{7}|\leq|y_{8}|.$

   Posons $B_{k}^{\prime}=\{[x_{1}^{i}x_{2}^{j}x_{3}^{l}]/i+j+l=k\},B_{0}^{\prime}=\{1\}$ et $W_{k}^{\prime}$ le sous espace vectoriel de $H^{pair}(\bigwedge V,d)$ engendré par $B_{k}$.
   On a $\dim(W_{0}^{\prime}\oplus W_{1}^{\prime})=4$.

   1. Si $\dim(W_{2}^{\prime}+W_{3}^{\prime})\geq 2$, alors:

      $$\dim H^{pair}(\bigwedge V,d)\geq 2[\dim(W_{0}^{\prime}\oplus W_{1}^{\prime})+\dim(W_{2}^{\prime}+W_{3}^{\prime})]\geq 12>\dim V$$

   2. Si $\dim(W_{2}^{\prime}+W_{3}^{\prime})=1$, alors $\dim W_{2}^{\prime}=1$ et $W_{k}^{\prime}=\{0\},\forall k\geq 3$. Posons:

      $$dy_{i}=P_{i}+\alpha_{i}\text{ tel que }P_{i}\in\mathbb{Q},\;[x_{1},x_{2},x_{3}],\alpha_{i}\in\mathbb{Q}[x_{1},x_{2},x_{3}]\otimes\bigwedge\;{}^{+}(y_{1},...,y_{i-1}).$$

      On peut alors supposer d’après les hypothèses que:
      $dy_{i}=P_{i},\;(1\leq i\leq 5)$ sont linéairement indépendants dans $\mathbb{Q}\{x_{1}^{2},x_{2}^{2},x_{3}^{2},x_{1}x_{2},x_{1}x_{3},x_{2}x_{3}\}$ et $dy_{6}=P_{6}\in\{x_{1}^{i}x_{2}^{j}x_{3}^{l}/i+j+l=3\}.$ Soit $\alpha=[P]$ un générateur de $W_{2}^{\prime}$, on peut prendre $P=x_{i}x_{j}$, où $1\leq i\leq j\leq 3$. On peut se restreindre aux deux cas: $(i,j)=(1,1)$ ou $(i,j)=(1,2)$.

      1. $P=x_{1}^{2}$, on peut alors écrire:

         $$\begin{array}[]{llllll}\mathit{P}_{1}&\mathit{=}&\mathit{a}_{1}\mathit{x}_{1}^{2}\mathit{+x}_{2}^{2}&\mathit{P}_{2}&\mathit{=}&\mathit{a}_{2}\mathit{x}_{1}^{2}\mathit{+x}_{3}^{2}\\ \mathit{P}_{3}&\mathit{=}&\mathit{a}_{3}\mathit{x}_{1}^{2}\mathit{+x}_{1}\mathit{x}_{2}&\mathit{P}_{4}&\mathit{=}&\mathit{a}_{4}\mathit{x}_{1}^{2}\mathit{+x}_{1}\mathit{x}_{3}\\ \mathit{P}_{5}&\mathit{=}&\mathit{a}_{5}\mathit{x}_{1}^{2}\mathit{+x}_{2}\mathit{x}_{3}&\mathit{P}_{6}&\mathit{=}&\mathit{x}_{1}^{3}\mathit{.}\end{array}$$

         Par un simple calcul on vérifie que les éléments suivants sont des cocycles

         $$\begin{array}[]{lll}\alpha_{1}&=&x_{2}y_{2}+a_{2}x_{1}y_{3}+a_{5}x_{1}y_{4}-x_{3}y_{5}+(a_{2}a_{3}-a_{4}a_{5})y_{6}\\ \alpha_{2}&=&x_{3}y_{3}-a_{3}x_{1}y_{4}-x_{1}y_{5}-(a_{3}a_{4}+a_{5})y_{6}\\ \alpha_{3}&=&x_{3}y_{1}+a_{5}x_{1}y_{3}-a_{1}x_{1}y_{4}-x_{2}y_{5}+(a_{1}a_{4}-a_{3}a_{5})y_{6}\\ \alpha_{4}&=&x_{2}y_{1}+(a_{3}x_{1}-x_{2})y_{3}-(a_{1}+a_{3}^{2})y_{6}\\ \alpha_{5}&=&a_{4}x_{1}y_{3}-x_{2}y_{4}+x_{1}y_{5}-(a_{3}a_{4}+a_{5})y_{6}\\ \alpha_{6}&=&x_{1}y_{2}+(a_{4}x_{1}-x_{3})y_{4}-(a_{2}+a_{4}^{2})y_{6}.\end{array}$$

         Considérons la matrice:

         $$M=\left(\begin{array}[]{cccccc}0&0&0&0&0&0\\ 0&0&0&1&0&0\\ 0&0&1&0&0&0\\ 0&0&0&0&0&1\\ 1&0&0&0&0&0\\ 0&0&0&0&0&0\\ a_{2}&0&a_{5}&a_{3}&a_{4}&0\\ 0&0&0&-1&0&0\\ 0&1&0&0&0&0\\ a_{5}&-a_{3}&-a_{1}&0&0&a_{4}\\ 0&0&0&0&-1&0\\ 0&0&0&0&0&-1\\ 0&-1&0&0&1&0\\ 0&0&-1&0&0&0\\ -1&0&0&0&0&0\\ (a_{2}a_{3}-a_{4}a_{5})&-(a_{3}a_{4}+a_{5})&(a_{1}a_{4}-a_{3}a_{5})&-(a_{1}+a_{3}^{2})&-(a_{3}a_{4}+a_{5})&-(a_{2}+a_{4}^{2})\end{array}\right)$$

         Soient $E$ le $\mathbb{Q}$-espace vectoriel engendré par l’ensemble
         $B=\{x_{1}y_{1},x_{2}y_{1},x_{3}y_{1},x_{1}y_{2},x_{2}y_{2},x_{3}y_{2},x_{1}y_{3},x_{2}y_{3},x_{3}y_{3},\\ x_{1}y_{4},x_{2}y_{4},x_{3}y_{4},x_{1}y_{5},x_{2}y_{5},x_{3}y_{5},y_{6}\}$ et $\{e_{1},e_{2},e_{3},e_{4},e_{5},e_{6}\}$ la base canonique de $\mathbb{R}^{6}$. Alors on a: $\alpha_{i}=Me_{i},\;\forall i,\;\;1\leq i\leq 6$ (les composantes sont dans la base $B$)

         La matrice $M$ étant de rang 6, donc $[\alpha_{1}],[\alpha_{2}],[\alpha_{3}],[\alpha_{4}],[\alpha_{5}]$, et $[\alpha_{6}]$ sont linéairement indépendants dans $H^{impair}(\bigwedge V,d)$, d’où la conjecture $(H)$ est réalisée.

      2. $P=x_{1}x_{2}$, posons alors:

         $$\begin{array}[]{llllll}P_{1}&=&a_{1}x_{1}x_{2}+x_{1}^{2}&P_{2}&=&a_{2}x_{1}x_{2}+x_{2}^{2}\\ P_{3}&=&a_{3}x_{1}x_{2}+x_{3}^{2}&P_{4}&=&a_{4}x_{1}x_{2}+x_{1}x_{3}\\ P_{5}&=&a_{5}x_{1}x_{2}+x_{2}x_{3}&P_{6}&=&x_{1}^{2}x_{2}.\end{array}$$

         On montre de la même manière, que les éléments suivants sont linéairement indépendants dans $H^{impair}(\bigwedge V,d)$,

         $$\begin{array}[]{l}\left[x_{2}y_{1}-a_{1}x_{1}y_{2}+(a_{1}a_{2}-1)y_{6}\right]\\ \left[x_{3}y_{1}-x_{1}y_{4}-a_{1}x_{1}y_{5}+(a_{1}a_{5}+a_{4})y_{6}\right]\\ \left[x_{2}y_{4}-a_{4}x_{1}y_{2}-x_{1}y_{5}+(a_{2}a_{4}+a_{5})y_{6}\right]\\ \left[x_{3}y_{4}-x_{1}y_{3}-a_{4}x_{1}y_{5}+(a_{4}a_{5}+a_{3})y_{6}\right]\\ \left[(a_{5}x_{1}+x_{3})y_{2}-(a_{2}x_{1}+x_{2})y_{5}-2a_{2}a_{5}y_{6}\right]\\ \left[a_{3}x_{1}y_{2}-x_{2}y_{3}+(x_{3}-a_{5}x_{1})y_{5}-(a_{2}a_{3}-a_{5}^{2})y_{6}\right]\end{array}$$

         D’où la conjecture $(H)$

   3. $W_{2}^{\prime}=\{0\}$, dans ce cas on peut poser:

      $$\begin{array}[]{lllllllll}dy_{1}&=&x_{1}^{2}&dy_{2}&=&x_{2}^{2}&dy_{3}&=&x_{3}^{2}\\ dy_{4}&=&x_{1}x_{2}&dy_{5}&=&x_{1}x_{3}&dy_{6}&=&x_{2}x_{3}.\end{array}$$

      Les éléments suivants sont linéairement indépendants dans $H^{impair}(\bigwedge V,d)$:
      $[x_{2}y_{1}-x_{1}y_{4}]$, $[x_{1}y_{2}-x_{2}y_{4}]$, $[x_{3}y_{1}-x_{1}y_{4}]$, $[x_{1}y_{3}-x_{3}y_{5}]$, $[x_{3}y_{2}-x_{2}y_{6}]$ et $[x_{2}y_{3}-x_{3}y_{6}]$, ce qui achève la démonstration. $\Box$

Preuve Théorème E. Posons $fd(X)=N$, on a d’après théorème 2.2 que $\displaystyle\sum_{i=1}^{n}|x_{i}|\leq N$ et $\displaystyle\sum_{i=1}^{n+p}|y_{i}|\leq 2N-1$, or $|x_{i}|\geq 2$ et $|y_{i}|\geq 3$, d’où $n\leq\dfrac{N}{2},n+p\leq\dfrac{2N-1}{3}$ et $\dim V=2n+p\leq\dfrac{7N-2}{6}$, d’autre part on sait théorème 2.4 que $\dim H^{*}(X,\mathbb{Q})\geq 2^{rk_{0}(X)}$ or $rk_{0}(X)=N-{\rm codim}(X)\geq N-6$, donc $\dim H^{*}(X,\mathbb{Q})\geq 2^{N-6}$, on cherche alors les entiers vérifiant $2^{N-6}\geq\dfrac{7N-2}{6}$ ou bien $3.2^{N}-224N+64\geq 0$

L’étude de la fonction $f(N)=3.2^{N}-224N+64$ montre qu’elle est croissante sur l’intervalle $\left[\dfrac{\frac{224}{\ln 8}}{\ln 2},+\infty\right[$ or $\dfrac{\frac{224}{\ln 8}}{\ln 2}\leq 10$, donc $\forall\;N\geq 10,\;f(N)\geq f(10)=896$, alors que pour $N\leq 10$, la conjecture (H) est vrai d’après 2 $\Box$

3.4. Cas symplectique

(avec condition)

Preuve du Théorème F. On rappelle que $X$ les espaces symplectiques vérifient les propriétés suivantes [AP-86]:

$$\begin{array}[]{l}fd(X)=2m\\ \exists w\in H^{2}(X,\mathbb{Q})\text{ tel que }H^{2m}(X,\mathbb{Q})\cong\mathbb{Q}w^{m}\\ \text{le cup-produit }w^{k}:H^{m-k}(X,\mathbb{Q})\longrightarrow H^{m+k}(X,\mathbb{Q})\\ \text{est un isomorphisme}\\ \end{array}$$

Ainsi les nombres de Betti $b_{2i}=\dim H^{2i}(X,\mathbb{Q}),0\leq i\leq m$ sont tous non nuls, donc $\dim H^{\text{pair}}(X,\mathbb{Q})\geq m+1$, or $\chi_{c}=0$ car le cas contraire ($\chi_{\pi}=0$) est déjà résolu dans le cas pur, donc

$$\begin{array}[t]{lll}\dim H^{*}(X,\mathbb{Q})&=2\dim H^{\text{pair}}(X,\mathbb{Q})&\\ &\geq 2m+2&\\ &>2m&\\ &=fd(X)\geq\dim V&\text{d'apr\`{e}s th\'{e}or\`{e}me \ref{thm_FH}}\end{array}$$

$\Box$

3.5. Cas cosymplectique

(sans condition)

Preuve du Théorème G. Si $X=M^{2n+1}$ est une variété co-symplectique, d’aprés [BG-67] les nombres de Betti sont tous non nuls, plus encore, dans[CLM-93] on a: $b_{0}=b_{2n+1}\leq b_{1}=b_{2n}\leq\cdots\leq b_{n}=b_{n+1}$ donc $\dim H^{*}(\wedge V,\mathbb{Q})=\displaystyle\sum_{i=0}^{2n+1}b_{i}\geq 2n+2>2n+1=fd(X)\geq\dim V$. $\Box$

Remarque 3.1.

D’après la définition d’une variété cosymplectique il existe une I-forme fermée $\eta$ et donc une classe dans le $H^{1}(X)$ qui n’est pas nulle.

Tous les exemples connus de variétés cosymplectiques sont NON 1-connexes. Le $\pi_{1}$ est celui d’un tore de dimension $\geq 1$ ou un groupe nilpotent $(X=G/\Gamma)$ est une nilvariété.

Cependant il s’agit d’espaces simples ($\pi_{1}$ abélien opérant trivialement sur les $\pi_{n}$) ou bien d’espaces nilpotents ($\pi_{1}$ nilpotent opérant de manière nilpotente sur les $\pi_{n}$).

Ces espaces admettent des modèles minimaux de Sullivan (non 1 connexe) qui vérifie la propriété $fd(X)\geq dimV$