Sur la persistance des courbes invariantes pour les dynamiques holomorphes fibrées lisses
Résumé
En s’appuyant sur un théorème des fonctions implicites de Hamilton nous montrons la persistance d’une courbe invariante indifférente pour une dynamique holomorphe fibrée en classe . Une condition diophantienne sur la paire de nombres de rotation est demandée. On montre aussi que cette condition est optimale.
1 Introduction
La théorie des systèmes dynamiques unidimensionnels n’est pas du tout un champ epuissé. Cependant, il y en a au moins deux types des tels dynamiques qu’on pourrait considérer comme étant bien comprises. Il s’agit de la théorie des homéomorphismes positifs du cercle (une dimension réelle, voir par example[8],[32]) et la dynamique semi-locale des germes holomorphes irrationnellement indifférents qui fixent l’origine du plan complexe (une dimension complexe, voir par example [4], [31]). On dit que telles dynamiques sont de type elliptique car le comportement des orbites est contrôlé par un nombre réel qu’on appele le nombre de rotation. On sait que lorsque ce nombre de rotation vérifie une certaine hypothèse arithmétique alors la dynamique est plutôt simple (peu de mesures invariantes, conjuguée à une dynamique linéaire, etc.). Par contre, lorsqu’il s’agit de dynamiques d’allure elliptique en dimension supérieure la théorie n’est pas dans le même état de développement. Dans ce travail nous présentons des résultats pour une classe de systèmes dynamiques qu’ont une allure elliptique, qui ne sont pas unidimensionnells et qu’on peut les considérer comme étant de dimension intermédiaire. Ces objets sont une généralisation non triviale des germes holomorphes. Définissons alors nos objets d’étude: soit un nombre irrationnel, qui nous fixons pour tout le reste de ce travail et soit un ouvert simplement connexe du plan complexe. Nous considérons des transformations fibrées de la forme
où est le cercle et pour tout la fonction est une fonction univalente (holomorphe et injective). Nous appelons à une telle transformation une dynamique holomorphe fibrée au dessus du cercle et la notons désormais par dhf. Dans ce travail nous allons traiter avec des dhf qui sont de classe , dites dhf lisses.
Ce type de transformations s’inscrit dans le cadre plus général des produits croisés (skew-products). Les produits croisés engendrés par des dynamiques qui sont bien comprises ont attiré un grand intérêt pendant les dernières années car ils présentent parfois des phénomènes nouveaux (voir [10], [30], etc.). Dans le cas des deux types de dynamiques elliptiques unidimensionelles citées ci-dessus, la théorie la mieux développée est celle des homéomorphismes du cercle fibrés au dessus d’une rotation irrationnelle. L’article de M. Herman [10] pose les bases de l’étude des homéomorphismes fibrés en définisant le nombre de rotation fibré. Plus récemment cette étude a été relancée notamment par les travaux de G.Keller, T. Jäger et J. Stark (voir [29],[13]), qui ont établi en particulier une classification à la Poincaré de telles dynamiques basée sur les propriétés des nombres de rotation associés et l’existence de courbes invariantes. Dans sa thèse de doctorat O. Sester [27] (voir aussi [28]) a étudié la dynamique des polynômes fibrés, en généralisant les notions classiques d’ensemble de Julia, fonction de Green et de la cardioïde principale de l’ensemble de Mandelbrot dans l’espace de paramètres. Les travaux de M. Jonsson (voir [15],[16]) sont aussi une réference importante sur la dynamique fibrée des transformations rationnelles. La reducibilité des cocycles quasipériodiques est un important sujet d’étude qui doit être considéré au moment de regarder les dynamiques fibrées au dessus d’une rotation irrationnelle (voir par exemple [19], [1]). En fait, R.Johnson and J.Moser [14] ont défini un nombre de rotation fibré pour l’opérateur de Schrödinger quasipériodique.
Il y a encore une autre raison pour laquelle les dhf présentent un intérêt d’étude. Le problème qui nous traitons dans ce travail présente des characteristiques très similaires à celles de l’un des plus importants problèmes de la théorie KAM, le bien connu problème de Melnikov (voir [22], [6], [3]). En fait, la persistance des tores invariants de dimension non-maximale pour les dynamiques Hamiltoniennes présente au niveau infinitesimal (et a posteriori au niveau arithmétique) les mêmes ingredients que la persistance des courbes invariantes pour les dhf.
La notion de point fixe ou de point périodique pour une transformation fibrée au dessus d’une rotation minimale n’a aucun sens (car est un nombre irrationnel). L’extension naturelle de ce concept dans notre cadre est celle d’une courbe invariante, c’est à dire une courbe de classe qui satisfait l’équation
pour tout , ou de façon equivalante . Ces objets jouent le rôle d’un centre autour duquel la dynamique de s’organise, en généralisant le rôle d’un point fixe pour la dynamique locale d’un germe holomorphe (voir [24]).
Nous nous intéressons en l’existence d’une telle courbe invariante. Comme le nombre de rotation transversal (cf. définition 5) contrôle la dynamique locale, nous nous concentrons en l’existence des courbes invariantes indifférentes avec un nombre de rotation transversal fixé. Dans ce travail nous traitons le problème de la persistance des courbes, sous des petites perturbations sur la dynamique. Nous obtenons un résultat du type KAM qui montre que la persistance a lieu sous certaines hypothèses arithmétiques sur la paire des nombres de rotation associée. Ainsi, le problème est un problème de petits diviséurs. Dans la classe analytique nous pouvons obtenir des résultats beaucoup plus intéressants. En fait, dans [23] l’auteur montre que la persistance a lieu sous une l’hypothèse plus faible à la Brjuno sur la paire de nombres de rotation.
Remerciements.
Ce travail fait partie de la Thèse de Doctorat de l’auteur, preparée au sein du Laboratoire de Mathématiques d’Orsay. L’auteur voudrait remercier Jean-Christophe Yoccoz par sa direction et soutien constant. L’auteur remercie aussi Raphaël Krikorian pour ses corrections et suggestions. Ce travail a été financé par la Beca Master-Investigación y Doctorado CONICYT-Chile–Ambassade de France au Chili. Cet article a été preparé pendant un séjour post-doctoral à l’Universidad Católica de Chile, suporté par le Proyecto ADI 17 Anillo en Sistemas Dinámicos en baja dimensión.
2 Conditions arithmétiques et l’équation linéairisée
Dans cette section nous allons d’abord rappeler quelques définitions classiques sur les conditions arithmétiques. Nous allons introduire des conditions arithmétiques adaptées aux problèmes de ce travail et nous traiterons aussi des équations linéaires dites cohomologiques qui font appel aux conditions arithmétiques.
2.1 Conditions arithmétiques
Soit un nombre réel. On pose
la distance au plus proche entier (ou bien la distance à l’origine dans mesurée sur le cercle).
Conditions arithmétiques sur un nombre réel.
Un traitement plus complet peut se trouver dans plusieurs textes, dont [20], [5], [25]. Soient , . Nous définissons les ensembles de nombres réels suivants
Si appartient à on dit que vérifie une condition diophantienne. Pour tout l’ensemble est de mesure pleine au sens de Lebesgue. D’autre part, les ensembles peuvent s’écrire comme une union dénombrable d’ensembles fermés et d’intérieur vide, ce qui implique que ces ensembles sont petits du point de vue de la topologie (catégorie de Baire).
Conditions arithmétiques sur une paire
Soient des nombres réels. Soient . Nous définissons les ensembles suivants
Soit . L’ensemble est l’nsemble de tous les tels que la paire appartient à . De façon analogue on definit . Pour tout l’ensemble est de mesure pleine. De plus, l’ensemble est un fermé d’intérieur vide. Les ensembles s’écrivent comme réunions dénombrables d’ensembles du type , et donc ils sont petits au sens topologique, en particulier leur complémentaire est dense dans le cercle.
2.2 Équation linéairisée
Dans cette section nous allons rappeler des faits bien connus sur l’équation cohomologique, nous renvoyons le lecteur aux textes [8], [17]. Soit dans . Soit une fonction de classe de moyenne nulle pour la mesure de Lebesgue du cercle. Nous cherchons une solution de classe à l’équation cohomologique classique
(1) |
Notons que la condition sur la moyenne de est nécessaire. Une éventuelle solution ne sera pas unique, puisque en ajoutant une constante nous obtenons d’autres solutions. Cependant, deux solutions à cette équation différent seulement d’une constante. La série de Fourier de
coïncide avec (on a convergence uniforme de toutes les dérivées). Soit une solution de classe à l’équation (1). On a donc
pour tout . Ceci nous suggère (et oblige) à définir une solution par la formule
(2) |
Notons que la valeur de la moyenne n’est pas fixée à priori et nous choisissons la normalisation . Même si est de classe , et donc ses coefficients de Fourier décroissent convenablement, la présence du facteur , qui peut devenir très grand si s’approche d’un entier, peut produire que cette série ne corresponde pas à celle d’une fonction de classe . Plus précisément on a l’inégalité
On voit ainsi que les conditions arithmétiques de apparaissent dans la discussion.
Proposition 2.1
Soit et soit une fonction de classe . Dans ce travail nous devront considérer l’équation cohomologique tordue elliptiquement
(3) |
En appliquant la méthode des séries de Fourier nous obtenons la série
(4) |
Nous voyons que cette fois les petits diviseurs qui apparaissent sont de la forme , et ainsi les conditions arithmétiques sur la paire entrent dans la discussion. Notons cependant que si la paire est rationnellement independante, la série (4) définit tous les coefficients de Fourier de la solution (ce qui ne se passait pas dans le cas de l’équation cohomologique classique pour le coefficient d’ordre ).
3 Définitions et pose du problème
Dans ce travail nous allons supposer que les dhf ainsi comme les courbes invariantes sont toujours de classe . Nous dissons qu’une courbe invariante est indifférente si
Notons que les fonctions sont injectives et ne s’annule donc pas. Nous traiterons das ce travail la persistance des courbes indifférentes de degré nul, c’est à dire, les courbes invariantes indiférentes pour lesquelles il se vérifie l’hypothèse suivante: le degré topologique de l’application
est nul. De façon équivalente, l’application ci-dessus est homotope à une constante dans . Notons que dans ce cas l’application est bien définie, .
Le nombre de rotation transversal.
À une courbe invariante indifférente de degré nul nous lui associons un nombre qui mesure la vitesse moyenne d’enroulement des orbites proches autour de la courbe invariante:
(5) |
Cette quantité est bien définie et nous l’appelons le nombre de rotation transversal. Par exemple la dhf donné par avec un nombre réel dans l’interval , est la plus simple mais pas la moins interéssante. La courbe est lisse, invariante, de degré nul, indifférente et .
Forme Normale.
Soit une dynamique holomorphe fibrée avec une courbe invariante indifférente de classe , de degré nul et . Supposons que nous pouvons réssoudre l’équation cohomologique
(6) |
avec une fonction à valeurs dans , qui ne s’annule pas, de degré nul et de classe . En faisant le changement de coordonnées
nous obtiendrons une forme normale pour
où la fonction est définie dans le produit du cercle avec une voisinage de l’origin complexe, est de classe et s’annule jusqu’au l’ordre en . On verra que l’équation (6) peuve être résolue sous une hypothèse arithmétique diophantienne sur le nombre (cf. section 2).
La discussion précédente nous permet donc de dire que la dynamique holomorphe fibrée autour d’une courbe invariante peut être vue, à la résolution d’une équation cohomologique près, comme une dynamique fibrée par des germes holomorphes qui fixent l’origine, avec un nobre de rotation bien précis, au dessus d’une rotation irrationnelle du cercle.
Petites perturbations.
Ce travail est consacré à l’étude de la persistance d’une courbe invariante (lisse, de degré nul et indifférente), sous des petites perturbations sur la dynamique. D’aprés la discusion précédente, sous l’hypothèse diophantienne sur , nous dissons que est une petite perturbation de autour de la courbe si, dans les coordonnées de la transformation s’écrit
avec des fonctions de classe de taille petite (dans une topologie adéquate), et avec holomorphe dans un disque , . La taille de est comparable à la taille de (dans un sens à préciser). Ces hypothèses de proximité entre la perturbation et la transformation originale seront bien précisées dans l’énnoncé du théorm̀e principal. Notons que nous considérons des perturbations qui changent seulement la partie holomorphe des dynamiques. Le nombre de rotation sur la base est donc fixé.
Familles à paramètre.
Dans les résultats de type KAM, une perturbation sur une dynamique elliptique donne lieu aussi à une perturbation sur les frequences concernées, qui sont les valeurs qui contrôlent la dynamique. Donc, nous ne pouvons pas espérer d’obtenir les mêmes phénomènes dynamiques que dans la situation non perturbée. Pour obtenir une persistance de ces phénomènes on introduit une famille à paramètre de perturbations qui cherche à corriger les frequences à la valeur originale. De cette façon on montre que, quite à corriger les frequences, plusieurs propriétés dynamiques sont persistantes (linéarisation, existence d’objets invariants, etc.). On dit que la persistance est en co-dimension (voir [2]). Dans notre travail nous perturbons seulement la partie holomorphe de la transformation, donc la frequence corresponde au nombre de rotation transversal, une donnée de dimension complexe.
Soit une fhd et une courbe invariante indifférente, avec . Soit un ouvert de . Une petite perturbation transverse ed est une famille à paramètre complexe de fhd (une courbe complexe dans l’espace
des fhd) qui vérifie les hypothèses suivantes: chaque élément est une petite perturbation de et le nombre de rotation transversal (même quand la courbe n’existe pas) bouge avec la famille (voir le théorème 4.2 pour une définition précise). Nous dissons que la courbe est persistante si pour toute petite perturbation transverse il existe un paramètre tel que possède une courbe invariante indifférente avec . En gros, le principal résultat de ce travail dit que, sauf pour une petite corrrection complexe, les courbes invariantes indifférentes sont persistantes en classe pourvu que les nombres de rotation vérifient une condition arithmétique de type diophantienne.
4 Énoncé du Théorème
Nous considérons une famille à un paramètre complexe de dhf où chaque est une dhf de classe . Pour nous fixons la notation . Nous disons qu’une telle famille est lisse si, écrite sous la notation habituelle
les fonctions sont des fonctions de classe . Les fibres sont holomorphes, continues jusqu’au bord et s’annulent jusqu’au l’ordre 2 en pour pour tout dans et tout dans . Dans ce travail nous allons désigner une famille de dhf soit par , soit par où représente la partie holomorphe de la dynamique . Nous disons que est la dhf associée à . Nous donnons aussi l’adjectif de lisse () à une famille de parties holomorphes . Avant d’énoncer le résultat principal de ce travail nous allons introduire quelques notations.
Des notations et normes considérées.
Nous allons écrire au lieu de et pour les dérivées d’ordre supérieur . Pour une fonction de classe , où est un espace de Banach avec norme , nous considérons la norme et pour comme étant
L’espace de Banach que nous aurons toujours en tête sera l’espace des fonctions holomorphes du disque unité complexe qui sont continues jusqu’au bord. Pour une matrice nous allons noter
sa norme usuelle et le plus petit valeur propre respectivement, où est une norme dans .
Lemma 4.1
Soit une matrice avec . Alors la matrice est inversible et la norme de la matrice inverse vérifie
Théorème 4.2
Pour toute paire qui vérifie l’hypothèse et pour toutes constantes il existe qui dépend de , un nombre entier naturel qui dépend de la paire et une constante positive universelle tels que, si une famille à un paramètre complexe de fonctions de vers vérifie pour un certain dans
-
pour tout dans
-
pour tout dans
-
-
pour tout dans
-
pour tout dans
alors il existe un paramètre dans le disque et une courbe de classe , indifférente, de degré nul, qui est invariante par la dynamique holomorphe fibrée , et son nombre de rotation transversal est .
Le théorème ci dessus découlera d’une version plus faible qui cependant est plus adaptée à la méthode de démonstration utilisée
Théorème 4.3
Pour toute paire qui vérifie l’hypothèse diophantienne il existe et un nombre naturel tels que si une fonction satisfait alors il existe dans et une courbe de classe , indifférente, de degré nul, qui est invariante par la dynamique holomorphe fibrée , et son nombre de rotation transversal est .
Le Théorème 4.3 est donc la version du Théorème 4.2 pour le cas particulier de la famille et proche de . Nous pouvons noter que la condition diophantienne demandée dans les hypothèses du théorème est exactement celle qui apparaît comme nécessaire et suffisante pour pouvoir toujours résoudre l’équation linéarisée associée au problème (voir section 2.2). Cette simple observation nous permet de montrer que la condition diophantienne est optimale pour le problème de la persistance de la courbe invariante dans le cas comme le montre la
Proposition 4.4
Soit et soit tel que la paire ne satisfait pas la condition diophantienne . Pour tous dans il existe une fonction de classe et de norme plus petite que telle que la famille à un paramètre complexe
vérifie que pour tout dans la dynamique holomorphe fibrée ne possède aucune courbe invariante de classe avec comme nombre de rotation transversal.
Notons d’abord que pour une telle famille la dérivée par rapport à de la partie holomorphe est toujours égal à , donc le seul paramètre qui permet l’existence d’une courbe invariante avec nombre de rotation transversal égal à est . L’hypothèse de transversalité est immédiate. Supposons que pour une fonction de classe nous avons une courbe invariante pour la dynamique holomorphe fibrée . Nous pouvons alors déterminer de façon unique cette courbe à l’aide de l’équation de la courbe invariante
qui est bien une équation cohomologique comme celles étudiées dans la section 2.2. La Proposition 2.2 nous permet construire une fonction de façon que l’unique courbe invariante solution à l’équation ci-dessus ne soit même pas une distribution
5 Le Théorème des Fonctions Implicites de Hamilton
Depuis les travaux de Sergeraert [26] et plus particulièrement ceux de Herman [11],[2], l’utilisation des théorèmes de fonctions implicites dans les espaces de Fréchet pour résoudre des problèmes dynamiques faisant intervenir des petits diviseurs est devenue très fructueuse. Cette technique repose sur le fait que la résolution du problème linéaire associé est fortement relié aux propriétés arithmétiques des fréquences impliquées, comme nous pouvons voir dans la discussion des équations cohomologiques (voir section 2.2). Un théorème de fonctions implicites assure en général l’existence de solutions au le problème non linéaire qui nous occupe pourvu que le problème linéaire admette des solutions. Le Théorème des Fonctions Implicites de Hamilton nous permet d’appliquer cette technique dans le cadre des fonctions de classe , qui d’habitude nous mènent à travailler avec des espaces qui ne sont pas des espaces de Banach, mais des espaces de Fréchet. La différence essentielle avec les théorèmes des fonctions implicites classiques dans les espaces de Banach repose sur le fait que celui de Hamilton nous exige de résoudre le problème linéaire associé non pas seulement au point où la solution est connue, mais dans tout un voisinage de ce point. Les prochains paragraphes vont préciser tous les objets mathématiques qui interviennent dans l’énoncé du Théorème de Hamilton ainsi que les espaces qui vont nous permettre de nous servir de ce théorème pour montrer la version faible du Théorème de la persistance de la courbe invariante dans le cas (Théorème 4.3). Nous renvoyons le lecteur aux articles [7],[2] pour un traitement plus détaillé du Théorème de Hamilton.
5.1 Bons Espaces de Fréchet
Nous disons que l’espace vectoriel topologique est un bon espace de Fréchet au sens de Hamilton s’il existe une famille croissante de seminormes qui définissent sa topologie, une famille d’opérateurs d’approximation et lissage et des constantes positives pour chaque paire dans qui vérifient
-
1.
est une application linéaire continue.
-
2.
Si
Les dernières inégalités impliquent des inégalités de convexité sur les seminormes , (Hadamard): pour chaque paire dans il existe des constantes positives tels que
(7) |
pour tout qui appartient à , pour tous les entiers , où est défini par .
La somme directe (le produit) de deux bons espaces de Fréchet est un bon espace de Fréchet avec les seminormes et les opérateurs de lissage et approximation . Nous disons que l’application d’un ouvert d’un bon espace de Fréchet vers un autre bon espace de Fréchet , est une bonne application au sens de Hamilton si pour tout qui appartient à il existe un voisinage de dans , un entier positif et pour tout des constantes positives tels que
pour tout dans et pour tout dans .
Différentiabilité au sens de Gâteaux.
Soient et deux espaces vectoriels topologiques, un ouvert de et une application de vers . On dit que est de classe (au sens de Gâteaux) lorsque
-
1.
est continue.
-
2.
Il existe une application continue, linéaire en la deuxième coordonnée et telle que pour tout dans , dans on a
Les applications de classe (au sens de Gâteaux) sont définies par récurrence sur : soit dans , est dite de classe lorsqu’elle est de classe et que est de classe sur l’ouvert de . Nous disons que est une bonne application de classe ( dans ) si est de classe au sens de Gâteaux, et que ainsi que ses dérivés jusque à l’ordre sont des bonnes applications (une telle dérivé est une application à valeurs dans définie sur l’ouvert de ).
Proposition 5.1
Donnons nous trois bons espaces de Fréchet , un ouvert de et un ouvert de . Si et sont des bonnes applications de classe ( dans ), alors la composition est une bonne application de classe . La projection est une bonne application de classe pour tout .
5.2 Théorème des Fonctions Implicites
Théorème 5.2 (Fonction Implicite)
Donnons nous trois bons espaces de Fréchet , , , un ouvert de , une bonne application de classe () et qui appartient à . Supposons qu’il existe une voisinage de et une bonne application continue et linéaire dans la deuxième coordonnée telle que si appartient à alors est inversible avec comme son inverse. On en déduit alors que a un voisinage dans lequel est définie une bonne application de classe , telle que:
-
1.
-
2.
Pour tout dans la paire appartient à et se vérifie que
En plus, si appartient à , est dans un petit voisinage au tour de et on a que alors .
5.3 Les bons espaces de Fréchet
Nous définissons comme l’espace des fonctions de classe (au sens de Gâteaux) à valeurs dans un espace de Banach et nous le munissons de la famille de seminormes . Avec ces seminormes l’espace devient un espace de Fréchet. Nous définirons des opérateurs d’approximation et lissage qui le font devenir un bon espace de Fréchet sur lequel nous pourrons appliquer le théorème 5.2.
5.3.1 Opérateurs de lissage et approximation sur
Les opérateurs que nous allons définir dans cette section sont classiques et nous renvoyons le lecteur aux articles [12],[9] pour les démonstrations. La seule chose à souligner dans notre cas est que l’espace d’arrivée des fonctions est un espace de Banach, où on peut définir, de la même façon que dans le cas réel ou complexe, l’intégrale de Riemann d’une fonction (voir [18]). L’opération de convolution est ainsi bien définie. Par la suite nous identifierons les fonctions qui appartiennent à aux fonctions dans , les fonctions de classe qui sont -périodiques à valeurs dans . Soit dans vérifiant , et si . Soit ; on pose, pour , . Pour dans on définit l’opérateur de lissage et approximation
(8) |
Par la formule d’inversion de Fourier, on a pour tout dans et pour tout dans
donc est un polynôme trigonométrique de degré au plus . Les opérateurs ont les propriétés suivantes de lissage et approximation
Proposition 5.3
Pour chaque paire dans il existe des constantes positives telles que si appartient à et alors pour tout
-
1.
.
-
2.
.
6 Preuve du Théorème 4.3
À partir des bons espaces de Fréchet définis dans la section 5.3 on définit ici les bons espaces de Fréchet que nous allons utiliser lors de la preuve du Théorème 4.3 :
-
1.
L’espace des fonctions de classe de vers l’espace de Banach est le bon espace de Fréchet .
-
2.
Le bon espace de Fréchet est l’espace des fonctions de classe de vers l’espace de Banach . Ceci est l’espace des parties holomorphes des dynamiques holomorphes fibrées de classe . Rappelons que l’espace de Banach est l’espace des fonction holomorphes sur qui sont continues sur jusqu’au bord, avec la norme .
Lemma 6.1
Soit l’ensemble ouvert de . Les applications
-
1.
-
2.
-
3.
où est l’espace ouvert de des fonctions qui ne s’annulent pas,
-
4.
où est l’espace ouvert de des fonctions de degré nul,
-
5.
-
6.
l’application
pour tout dans ,
sont de bonnes applications au sens de Hamilton.
Le point est une conséquence des estimations de Cauchy. Les points sont classiques et en fait ce sont des bonnes applications de classe . Nous montrerons par la suite le point . Rappelons que le fait d’être une bonne application est un fait local, donc étant donnée dans nous fixons un voisinage borné de dans et un voisinage de dans . Notons que les estimations de Cauchy assurent l’existence pour chaque paire dans , de constantes positives telles que
(9) |
car nous pouvons permettre des pertes de rayon uniformes. Calculons quelques dérivées de par rapport à :
Plus généralement nous voyons que grâce aux estimations de Cauchy (9) il nous suffit d’estimer les termes de la forme
avec , par rapport aux seminormes et . En utilisant les inégalités de convexité de Hadamard (7) nous avons les estimations
pour des constantes positives qui dépendent seulement du voisinage de à part de . En considérant un produit adéquat des inégalités ci-dessus nous avons
pour des constantes positives . L’inégalité de Young implique finalement que
On peut en déduire donc que l’application est une bonne application de classe
Corolaire 6.2
L’application (cf. 6. du Lemme 6.1) est une bonne application de classe pour tout dans .
Nous devons montrer que toutes les dérivées sont des bonnes applications de classe . Voyons qu’est ce qui se passe avec
Ceci est une fonction à variables dans un bon espace de Fréchet (le produit de bons espaces) qui peut s’écrire comme la composition de bonnes applications qui apparaîssent dans le lemme précédent, donc c’est une bonne application. Pour les dérivées d’ordre supérieur il se passe de façon analogue
6.1 Les bons opérateurs
Soit dans . Nous considérons les équations cohomologiques
(10) | |||
(11) |
Si nous avons déjà vu que sous l’hypothèse diophantienne pour l’équation (10) a pour solution
avec la normalisation . Ainsi est de classe . De même, sous l’hypothèse diophantienne pour la paire la solution de l’équation (11) est
qui est aussi de classe . Nous définissons les opérateurs linéaires
où et sont définies ci-dessus et est l’espace des fonctions dans de moyenne nulle. Ainsi définis ces opérateurs sont inversibles (compte tenue de la normalisation ).
Lemma 6.3
Les opérateurs sont des bonnes applications au sens de Hamilton.
La théorie classique des séries de Fourier d’une fonction dans assure que les coefficients de sa série de Fourier vérifient les inégalités
(12) | |||||
(13) |
pour des constantes positives qui dépendent seulement de dans . Soit dans . Les inégalités ci-dessus et la condition diophantienne sur impliquent que pour tout il existe des constantes positives tels que
La preuve pour étant analogue nous l’omettons
6.2 Correction du nombre de rotation transversal
Pour toute dans telle que la taille de est suffisamment petite et pour toute courbe continue aussi de taille petite nous pouvons définir uniformément la fonction qui vérifie , car le degré de la fonction dépend continûment de la paire . Dans ce cas nous pouvons calculer l’intégrale suivante
(14) |
Notons que quand la courbe est invariante par la dynamique associée à , et de degré nul, ce nombre coïncide avec le nombre de rotation transversal . Avec cette définition nous pouvons donner du sens à l’affirmation suivante “pour n’importe quelle paire il existe toujours un nombre complexe qui corrige le nombre de rotation transversal à la valeur ”.
Proposition 6.4
Pour tout nombre réel dans , pour toute application dans un voisinage de dans et pour toute courbe dans une voisinage de dans , la fonction définie par l’égalité est une bonne application de classe . En plus, il existe une constante positive universelle telle que
(15) |
En fait, la formule (14) nous permet calculer explicitement la valeur de . Plus précisément, soient les voisinages qui nous permettent de calculer l’intégrale comme au paragraphe précédent, alors
(16) |
Ainsi est une bonne application de classe d’aprés la Proposition 5.1 et les Lemmes 6.1, 6.2. L’estimation (15) s’obtient facilement à l’aide de (16)
Dorénavant chaque fois que nous écrivons , et qu’il n’y a pas lieu à confusion, il faudra penser toujours que .
6.3 La bonne application
L’égalité et l’hypothèse dans nous permettent de résoudre l’équation
(17) |
avec , et où en plus est une bonne application au sens de Hamilton. En effet, dans les bons voisinages, où la fonction est bien définie, l’équation (17) se réduit à l’équation cohomologique
On voit que la condition est la condition intégrale nécessaire pour résoudre cette équation. Pour assouplir la notation nous introduisons la fonction . Il est clair que l’application est une bonne application dans les voisinages que nous considérons ici. Nous avons alors
L’application est une bonne application au sens de Hamilton d’après les résultats de la section 6.1, et il en est de même de l’application
Si en autre, si les voisinages sont suffisamment petits la distance est très petite et uniformément bornée, et en particulier ne s’annule pas. Il est immédiat de vérifier que satisfait l’équation (17).
6.4 Le Théorème 4.3 sous la forme d’un problème de fonction implicite
Considérons l’application définie par
(18) |
où l’application et les ensembles , sont définis dans la Proposition 6.4. Cette application est une bonne application de classe . On peut sans peine voir que le fait que soit invariante pour la dynamique holomorphe fibrée associée à est équivalente au fait que soit identiquement nulle. Notons que dans le cas où et nous avons
La preuve du Théorème 4.3 sera une application directe du Théorème des Fonctions Implicite de Hamilton, c’est-à-dire, la courbe invariante sera définie d’une façon implicite à partir de l’équation autour de la solution déjà connue .
6.4.1 Inversion de la différentielle
La partie la plus importante pour appliquer le Théorème de Hamilton est l’inversion de la différentielle par rapport à la deuxième variable, ce qui dans notre cas se traduit par trouver une bonne application continue , linéaire en , définie pour toute paire dans un voisinage de et pour tout dans de façon que si nous posons nous avons
(19) |
Dans ce qui se suit nous allons résoudre cette équation (en dans ) d’une façon formelle. La différentielle partielle de par rapport à en la direction est
où est la différentielle de par rapport à dans la direction , qui est un nombre complexe. Nous prenons comme dans (17). L’équation (19) devient donc
Avec la notation , , nous avons
En appliquant l’opérateur linéaire (inversible) aux deux cotés on obtient de façon équivalente
(20) |
On peut calculer explicitement la valeur de , car en dérivant l’égalité dans la direction nous obtenons
ce qui ajouté à l’égalité (20) nous donne
(21) |
Nous posons finalement
où comme dans (21). On voit que si est suffisamment petit par rapport à la taille de et , le nombre complexe est bien défini et en plus l’application est une bonne application au sens de Hamilton. Il est direct aussi que la définition ci-dessus pour vérifie l’équation (19), et l’application est une bonne application au sens de Hamilton dans un voisinage adéquat de la paire . Or, les conditions sur s’obtiennent en rétrecissant suffisamment le voisinage autour de qui sert à calculer . Nous avons en main tous les ingrédients pour appliquer le Théorème de Hamilton à l’application : Il existe une bonne application de classe
définie dans un voisinage de (une boule, pour un certain ) telle que la courbe est invariante pour la dynamique holomorphe fibrée associée à , de degré nul et de nombre transversal de rotation égal à , ce qui donne une version plus précise du Théorème 4.3. Soient et . Nous posons
Théorème 6.5
Pour toute paire qui vérifie l’hypothèse il existe , un nombre naturel et une bonne application de classe au sens de Hamilton, tels que
-
.
-
Si on écrit alors la courbe est invariante par la dynamique holomorphe fibrée , est de degré nul et son nombre de rotation transversal est .
-
La projection sur la première coordonnée coïncide avec où est la projection sur la deuxième coordonnée et est la fonction définie dans la Proposition 6.4. La paire est uniquement déterminée par ces propriétés, pour dans un voisinage de .
7 Preuve du Théorème 4.2, un argument de transversalité
Soit une famille lisse à un paramètre complexe de fonctions dans . Définissons l’application d’évaluation, qui est de classe mais pas nécessairement bonne
Si la famille vérifie aussi que pour tout dans un certain disque , où sont ceux du Théorème 6.5, nous pouvons définir une application de classe , et une application de classe par
où l’application est celle fournie par le Théorème 6.5. Dans ce cas la courbe est invariante par la dynamique holomorphe fibrée , est de degré nul et son nombre de rotation transversal est . Le but de cette section est de montrer que sous l’hypothèse de transversalité de la famille on peut choisir un rayon et trouver un paramètre dans tel que , c’est à dire, qu’on n’a pas besoin de faire une correction sur la dynamique afin d’obtenir la courbe invariante avec le bon nombre transversal de rotation.
L’Indice de Kronecker.
Nous allons faire dans cette section un petit rappel sur l’indice de Kronecker d’une fonction du plan vers par rapport à un disque. Soit une fonction de classe , qui s’écrit définie sur un disque du plan. Nous définissons l’indice de Kronecker de sur le bord par l’intégrale
quand il n’y a pas de zéros de sur le bord . Ce nombre mesure le nombre de tours que la courbe fait au tour de zéro. En fait, il n’est pas difficile de voir que
où est la 1-forme d’élément d’angle autour de l’origine complexe. Parmi les diverses propriétés de l’indice de Kronecker nous allons utiliser seulement celles qui sont contenues dans la proposition suivante, dont la preuve se trouve dans [21]:
Proposition 7.1
Soit et deux fonctions de classe . On a
-
1.
Si n’appartient pas au segment pour tout dans alors .
-
2.
Si n’a pas de zéros dans le disque alors .
-
3.
Si et pour tout dans alors .
-
4.
Si a un zéro unique et non dégénéré dans alors .
On dit qu’un point dans est un zéro non dégénéré de si le déterminant de la matrice Jacobienne de est non nul. Il est clair que sont une conséquence de Nous allons utiliser cette proposition pour montrer l’existence d’un zéro pour une fonction qui n’est pas très bien comprise, en la comparant à une autre qui possède un zéro unique et non dégénéré, dont l’indice de Kronecker n’est pas nul.
7.1 La fonction t(s)
Nous allons étudier par la suite le comportement de la fonction . Nous savons d’après (16) qu’on a explicitement
d’où on peut calculer la différentielle de au point dans la direction par
Le Théorème des Fonctions Implicites de Hamilton nous fournit aussi l’expression de la différentielle de la fonction implicite engendrée, ce qui nous permet de calculer
Ceci nous permet d’affirmer que s’il existe une constante telle que pour tout dans alors il existe une constante positive , qui dépend seulement de la paire et de , telle que
Nous pouvons écrire donc avec une matrice et la matrice de taille contrôlée par la taille de . Plus précisément
Si on suppose qu’il existe des nombres réels positifs tels que et alors on a que
(22) |
Nous pouvons contrôler aussi la distance sur le bord d’un disque . Pour cela nous considérons les inégalités suivantes:
si on suppose que . De façon similaire nous avons
si . Il existe donc une constante positive , qui dépend seulement de et , telle que
(23) |
7.2 Transversalité et fin de la preuve
Considérons la fonction affine . L’hypothèse de transversalité
pour une constante , impliquera que croît suffisamment vite, ce qui va nous permettre de la comparer à la différence sur le bord d’un disque , de rayon assez grand de façon que le zéro (unique et non dégénéré)
de , soit contenu dans le disque (nous allons utiliser le point de la Proposition 7.1). D’après le Lemme 4.1 et l’estimation (15) la taille de est bornée par . D’après (22) et (23) la différence entre les fonctions et sur le bord du disque est bornée par
D’autre part la taille de est minorée sur le bord du disque par
Pour pouvoir utiliser le point de la Proposition 7.1 il suffira alors que l’inégalité suivante soit vérifiée
et c’est justement le cas si nous prenons et suffisamment petit. Ce choix nous permet aussi d’assurer la présence de dans et de cette manière la présence d’un zéro de dans , car il n’y a que deux possibilités, soit s’annule sur le bord du disque, ou bien l’indice et le point de la Proposition 7.1 nous donne l’existence de . Nous venons de montrer ainsi la
Proposition 7.2
Pour toute paire qui vérifie l’hypothèse et pour toutes constantes il existe , un nombre naturel , qui dépend seulement de la paire , et une constante positive universelle tels que si une famille lisse à un paramètre complexe de fonctions de vers vérifie pour des nombres réels positifs , ,
-
-
pour tout dans
-
pour tout dans
alors il existe un paramètre dans le disque et une courbe de classe qui est invariante par la dynamique holomorphe fibrée , est de degré nul et son nombre de rotation transversal est .
Nous pouvons finir à présent la preuve du Théorème 4.2. Pour cela, supposons qu’il existe et une constante tels que
Nous faisons un changement d’échelle sur de taille , c’est à dire, nous définissons une nouvelle famille lisse par
ce qui avec la notation usuelle nous donne
Si nous posons (quitte à diminuer on a que ) et nous avons
La Proposition 7.2 nous donne donc un paramètre dans le disque et une courbe de classe qui est invariante par la dynamique holomorphe fibrée , ce qui signifie
On voit ainsi que la courbe est invariante par la dynamique holomorphe fibrée . En plus , donc le nombre de rotation transversal de la courbe est aussi égal à ce qui termine la preuve du Théorème 4.2
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