Sur la persistance des courbes invariantes pour les dynamiques holomorphes fibrées lisses

Mario PONCE
Pontificia Universidad Católica de Chile
Résumé

En s’appuyant sur un théorème des fonctions implicites de Hamilton nous montrons la persistance d’une courbe invariante indifférente pour une dynamique holomorphe fibrée en classe Csuperscript𝐶C^{\infty}. Une condition diophantienne sur la paire de nombres de rotation est demandée. On montre aussi que cette condition est optimale.

1 Introduction

La théorie des systèmes dynamiques unidimensionnels n’est pas du tout un champ epuissé. Cependant, il y en a au moins deux types des tels dynamiques qu’on pourrait considérer comme étant bien comprises. Il s’agit de la théorie des homéomorphismes positifs du cercle (une dimension réelle, voir par example[8],[32]) et la dynamique semi-locale des germes holomorphes irrationnellement indifférents qui fixent l’origine du plan complexe (une dimension complexe, voir par example [4], [31]). On dit que telles dynamiques sont de type elliptique car le comportement des orbites est contrôlé par un nombre réel qu’on appele le nombre de rotation. On sait que lorsque ce nombre de rotation vérifie une certaine hypothèse arithmétique alors la dynamique est plutôt simple (peu de mesures invariantes, conjuguée à une dynamique linéaire, etc.). Par contre, lorsqu’il s’agit de dynamiques d’allure elliptique en dimension supérieure la théorie n’est pas dans le même état de développement. Dans ce travail nous présentons des résultats pour une classe de systèmes dynamiques qu’ont une allure elliptique, qui ne sont pas unidimensionnells et qu’on peut les considérer comme étant de dimension intermédiaire. Ces objets sont une généralisation non triviale des germes holomorphes. Définissons alors nos objets d’étude: soit α𝛼\alpha un nombre irrationnel, qui nous fixons pour tout le reste de ce travail et soit U𝑈U\subset\mathbb{C} un ouvert simplement connexe du plan complexe. Nous considérons des transformations fibrées de la forme

F:𝕋1×U:𝐹superscript𝕋1𝑈\displaystyle F:\mathbb{T}^{1}\times U \displaystyle\longrightarrow 𝕋1×superscript𝕋1\displaystyle\mathbb{T}^{1}\times\mathbb{C}
(θ,z)𝜃𝑧\displaystyle(\theta,z) \displaystyle\longmapsto (θ+α,fθ(z)),𝜃𝛼subscript𝑓𝜃𝑧\displaystyle\big{(}\theta+\alpha,f_{\theta}(z)\big{)},

𝕋1superscript𝕋1\mathbb{T}^{1} est le cercle /\mathbb{R}/\mathbb{Z} et pour tout θ𝕋1𝜃superscript𝕋1\theta\in\mathbb{T}^{1} la fonction f(θ,):U:𝑓𝜃𝑈f(\theta,\cdot):U\to\mathbb{C} est une fonction univalente (holomorphe et injective). Nous appelons à une telle transformation F𝐹F une dynamique holomorphe fibrée au dessus du cercle et la notons désormais par dhf. Dans ce travail nous allons traiter avec des dhf qui sont de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}, dites dhf lisses.

Ce type de transformations s’inscrit dans le cadre plus général des produits croisés (skew-products). Les produits croisés engendrés par des dynamiques qui sont bien comprises ont attiré un grand intérêt pendant les dernières années car ils présentent parfois des phénomènes nouveaux (voir [10], [30], etc.). Dans le cas des deux types de dynamiques elliptiques unidimensionelles citées ci-dessus, la théorie la mieux développée est celle des homéomorphismes du cercle fibrés au dessus d’une rotation irrationnelle. L’article de M. Herman [10] pose les bases de l’étude des homéomorphismes fibrés en définisant le nombre de rotation fibré. Plus récemment cette étude a été relancée notamment par les travaux de G.Keller, T. Jäger et J. Stark (voir [29],[13]), qui ont établi en particulier une classification à la Poincaré de telles dynamiques basée sur les propriétés des nombres de rotation associés et l’existence de courbes invariantes. Dans sa thèse de doctorat O. Sester [27] (voir aussi [28]) a étudié la dynamique des polynômes fibrés, en généralisant les notions classiques d’ensemble de Julia, fonction de Green et de la cardioïde principale de l’ensemble de Mandelbrot dans l’espace de paramètres. Les travaux de M. Jonsson (voir [15],[16]) sont aussi une réference importante sur la dynamique fibrée des transformations rationnelles. La reducibilité des cocycles quasipériodiques est un important sujet d’étude qui doit être considéré au moment de regarder les dynamiques fibrées au dessus d’une rotation irrationnelle (voir par exemple [19], [1]). En fait, R.Johnson and J.Moser [14] ont défini un nombre de rotation fibré pour l’opérateur de Schrödinger quasipériodique.

Il y a encore une autre raison pour laquelle les dhf présentent un intérêt d’étude. Le problème qui nous traitons dans ce travail présente des characteristiques très similaires à celles de l’un des plus importants problèmes de la théorie KAM, le bien connu problème de Melnikov (voir [22], [6], [3]). En fait, la persistance des tores invariants de dimension non-maximale pour les dynamiques Hamiltoniennes présente au niveau infinitesimal (et a posteriori au niveau arithmétique) les mêmes ingredients que la persistance des courbes invariantes pour les dhf.

La notion de point fixe ou de point périodique pour une transformation fibrée au dessus d’une rotation minimale n’a aucun sens (car α𝛼\alpha est un nombre irrationnel). L’extension naturelle de ce concept dans notre cadre est celle d’une courbe u:𝕋1:𝑢superscript𝕋1u:\mathbb{T}^{1}\to\mathbb{C} invariante, c’est à dire une courbe de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} qui satisfait l’équation

F(θ,u(θ))=(θ+α,u(θ+α))𝐹𝜃𝑢𝜃𝜃𝛼𝑢𝜃𝛼F\big{(}\theta,u(\theta)\big{)}=\big{(}\theta+\alpha,u(\theta+\alpha)\big{)}

pour tout θ𝕋1𝜃superscript𝕋1\theta\in\mathbb{T}^{1}, ou de façon equivalante f(θ,u(θ))=u(θ+α)𝑓𝜃𝑢𝜃𝑢𝜃𝛼f\big{(}\theta,u(\theta)\big{)}=u(\theta+\alpha). Ces objets jouent le rôle d’un centre autour duquel la dynamique de F𝐹F s’organise, en généralisant le rôle d’un point fixe pour la dynamique locale d’un germe holomorphe g:(,0)(,0):𝑔.0.0g:(\mathbb{C},0)\to(\mathbb{C},0) (voir [24]).

Nous nous intéressons en l’existence d’une telle courbe invariante. Comme le nombre de rotation transversal (cf. définition 5) contrôle la dynamique locale, nous nous concentrons en l’existence des courbes invariantes indifférentes avec un nombre de rotation transversal fixé. Dans ce travail nous traitons le problème de la persistance des courbes, sous des petites perturbations sur la dynamique. Nous obtenons un résultat du type KAM qui montre que la persistance a lieu sous certaines hypothèses arithmétiques sur la paire des nombres de rotation associée. Ainsi, le problème est un problème de petits diviséurs. Dans la classe analytique nous pouvons obtenir des résultats beaucoup plus intéressants. En fait, dans [23] l’auteur montre que la persistance a lieu sous une l’hypothèse plus faible à la Brjuno sur la paire de nombres de rotation.

Remerciements.

Ce travail fait partie de la Thèse de Doctorat de l’auteur, preparée au sein du Laboratoire de Mathématiques d’Orsay. L’auteur voudrait remercier Jean-Christophe Yoccoz par sa direction et soutien constant. L’auteur remercie aussi Raphaël Krikorian pour ses corrections et suggestions. Ce travail a été financé par la Beca Master-Investigación y Doctorado CONICYT-Chile–Ambassade de France au Chili. Cet article a été preparé pendant un séjour post-doctoral à l’Universidad Católica de Chile, suporté par le Proyecto ADI 17 Anillo en Sistemas Dinámicos en baja dimensión.

2 Conditions arithmétiques et l’équation linéairisée

Dans cette section nous allons d’abord rappeler quelques définitions classiques sur les conditions arithmétiques. Nous allons introduire des conditions arithmétiques adaptées aux problèmes de ce travail et nous traiterons aussi des équations linéaires dites cohomologiques qui font appel aux conditions arithmétiques.

2.1 Conditions arithmétiques

Soit x𝑥x un nombre réel. On pose

x=minp|xp|norm𝑥subscript𝑝𝑥𝑝\|x\|=\min_{p\in\mathbb{Z}}|x-p|

la distance au plus proche entier (ou bien la distance à l’origine 00 dans 𝕋1superscript𝕋1\mathbb{T}^{1} mesurée sur le cercle).

Conditions arithmétiques sur un nombre réel.

Un traitement plus complet peut se trouver dans plusieurs textes, dont [20], [5], [25]. Soient c>0𝑐0c>0, τ0𝜏0\tau\geq 0. Nous définissons les ensembles de nombres réels suivants

𝔻(c,τ)={α𝕋1|N1NαcN1+τ}𝔻(τ)=c>0𝔻(c,τ)𝔻=τ0𝔻(τ).𝔻𝑐𝜏conditional-set𝛼superscript𝕋1formulae-sequencefor-all𝑁1norm𝑁𝛼𝑐superscript𝑁1𝜏missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression𝔻𝜏subscript𝑐0𝔻𝑐𝜏missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpression𝔻subscript𝜏0𝔻𝜏\begin{array}[]{lll}\mathbb{CD}(c,\tau)&=&\big{\{}\alpha\in\mathbb{T}^{1}\setminus\mathbb{Q}\ \big{|}\ \forall N\geq 1\quad\|N\alpha\|\geq\frac{c}{N^{1+\tau}}\big{\}}\\ \\ \mathbb{CD}(\tau)&=&\bigcup_{c>0}\mathbb{CD}(c,\tau)\\ \\ \mathbb{CD}&=&\bigcup_{\tau\geq 0}\mathbb{CD}(\tau).\\ \end{array}

Si α𝛼\alpha appartient à 𝔻𝔻\mathbb{CD} on dit que α𝛼\alpha vérifie une condition diophantienne. Pour tout τ>0𝜏0\tau>0 l’ensemble 𝔻(τ)𝔻𝜏\mathbb{CD}(\tau) est de mesure pleine au sens de Lebesgue. D’autre part, les ensembles 𝔻(τ)𝔻𝜏\mathbb{CD}(\tau) peuvent s’écrire comme une union dénombrable d’ensembles fermés et d’intérieur vide, ce qui implique que ces ensembles sont petits du point de vue de la topologie (catégorie de Baire).

Conditions arithmétiques sur une paire

Soient α,β𝛼𝛽\alpha,\beta des nombres réels. Soient c>0,τ0formulae-sequence𝑐0𝜏0c>0,\tau\geq 0. Nous définissons les ensembles suivants

𝔻1(c,τ)={(α,β)𝕋1×𝕋1|α𝔻 et NNαβcN1+τ}𝔻1(τ)=c>0𝔻1(c,τ)𝔻1=τ0𝔻1(τ).subscript𝔻1𝑐𝜏conditional-set𝛼𝛽superscript𝕋1superscript𝕋1formulae-sequence𝛼𝔻 et for-all𝑁norm𝑁𝛼𝛽𝑐superscript𝑁1𝜏missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsubscript𝔻1𝜏subscript𝑐0subscript𝔻1𝑐𝜏missing-subexpressionmissing-subexpressionmissing-subexpressionsubscript𝔻1subscript𝜏0subscript𝔻1𝜏\begin{array}[]{lll}\mathbb{CD}_{1}(c,\tau)&=&\big{\{}(\alpha,\beta)\in\mathbb{T}^{1}\times\mathbb{T}^{1}\ \big{|}\ \alpha\in\mathbb{CD}\textrm{ et }\forall N\in\mathbb{Z}\quad\|N\alpha-\beta\|\geq\frac{c}{N^{1+\tau}}\big{\}}\\ \\ \mathbb{CD}_{1}(\tau)&=&\bigcup_{c>0}\mathbb{CD}_{1}(c,\tau)\\ \\ \mathbb{CD}_{1}&=&\bigcup_{\tau\geq 0}\mathbb{CD}_{1}(\tau).\\ \end{array}

Soit α𝔻𝛼𝔻\alpha\in\mathbb{CD}. L’ensemble 𝔻1α(c,τ)superscriptsubscript𝔻1𝛼𝑐𝜏\mathbb{CD}_{1}^{\alpha}(c,\tau) est l’nsemble de tous les β𝛽\beta tels que la paire (α,β)𝛼𝛽(\alpha,\beta) appartient à 𝔻1(c,τ)subscript𝔻1𝑐𝜏\mathbb{CD}_{1}(c,\tau). De façon analogue on definit 𝔻1α(τ),𝔻1αsuperscriptsubscript𝔻1𝛼𝜏subscriptsuperscript𝔻𝛼1\mathbb{CD}_{1}^{\alpha}(\tau),\mathbb{CD}^{\alpha}_{1}. Pour tout τ>0𝜏0\tau>0 l’ensemble 𝔻1α(τ)superscriptsubscript𝔻1𝛼𝜏\mathbb{CD}_{1}^{\alpha}(\tau) est de mesure pleine. De plus, l’ensemble 𝔻1α(c,τ)superscriptsubscript𝔻1𝛼𝑐𝜏\mathbb{CD}_{1}^{\alpha}(c,\tau) est un fermé d’intérieur vide. Les ensembles 𝔻1α(τ),𝔻1αsuperscriptsubscript𝔻1𝛼𝜏superscriptsubscript𝔻1𝛼\mathbb{CD}_{1}^{\alpha}(\tau),\mathbb{CD}_{1}^{\alpha} s’écrivent comme réunions dénombrables d’ensembles du type 𝔻1α(c,τ)superscriptsubscript𝔻1𝛼𝑐𝜏\mathbb{CD}_{1}^{\alpha}(c,\tau), et donc ils sont petits au sens topologique, en particulier leur complémentaire est dense dans le cercle.

2.2 Équation linéairisée

Dans cette section nous allons rappeler des faits bien connus sur l’équation cohomologique, nous renvoyons le lecteur aux textes [8], [17]. Soit α𝛼\alpha dans \mathbb{R}\setminus\mathbb{Q}. Soit ϕ:𝕋1:italic-ϕsuperscript𝕋1\phi:\mathbb{T}^{1}\to\mathbb{C} une fonction de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} de moyenne 𝕋1ϕ(θ)𝑑θsubscriptsuperscript𝕋1italic-ϕ𝜃differential-d𝜃\int_{\mathbb{T}^{1}}\phi(\theta)d\theta nulle pour la mesure de Lebesgue dθ𝑑𝜃d\theta du cercle. Nous cherchons une solution ψ:𝕋1:𝜓superscript𝕋1\psi:\mathbb{T}^{1}\to\mathbb{C} de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} à l’équation cohomologique classique

ψ(θ+α)ψ(θ)=ϕ(θ).𝜓𝜃𝛼𝜓𝜃italic-ϕ𝜃\psi(\theta+\alpha)-\psi(\theta)=\phi(\theta). (1)

Notons que la condition sur la moyenne de ϕitalic-ϕ\phi est nécessaire. Une éventuelle solution ne sera pas unique, puisque en ajoutant une constante nous obtenons d’autres solutions. Cependant, deux solutions à cette équation différent seulement d’une constante. La série de Fourier de ϕitalic-ϕ\phi

(ϕ)(θ)=n{0}ϕ^(n)e2πinα,ϕ^(n)=𝕋1ϕ(θ)e2πinθdθ\mathcal{F}(\phi)(\theta)=\sum_{n\in\mathbb{Z}\setminus\{0\}}\hat{\phi}(n)e^{2\pi in\alpha}\quad,\quad\hat{\phi}(n)=\int_{\mathbb{T}^{1}}\phi(\theta)e^{-2\pi in\theta}d\theta

coïncide avec ϕitalic-ϕ\phi (on a convergence uniforme de toutes les dérivées). Soit ψ𝜓\psi une solution de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} à l’équation (1). On a donc

(ψRαψ)𝜓subscript𝑅𝛼𝜓\displaystyle\mathcal{F}\big{(}\psi\circ R_{\alpha}-\psi\big{)} =\displaystyle= (ϕ)italic-ϕ\displaystyle\mathcal{F}(\phi)
ψ^(n)(e2πinα1)^𝜓𝑛superscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝛼1\displaystyle\hat{\psi}(n)\big{(}e^{2\pi in\alpha}-1\big{)} =\displaystyle= ϕ^(n)^italic-ϕ𝑛\displaystyle\hat{\phi}(n)

pour tout n{0}𝑛0n\in\mathbb{Z}\setminus\{0\}. Ceci nous suggère (et oblige) à définir une solution par la formule

ψ(θ)=n{0}ϕ^(n)e2πinα1e2πinθ.𝜓𝜃subscript𝑛0^italic-ϕ𝑛superscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝛼1superscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝜃\psi(\theta)=\sum_{n\in\mathbb{Z}\setminus\{0\}}\frac{\hat{\phi}(n)}{e^{2\pi in\alpha}-1}e^{2\pi in\theta}. (2)

Notons que la valeur de la moyenne 𝕋1ψ(θ)𝑑θsubscriptsuperscript𝕋1𝜓𝜃differential-d𝜃\int_{\mathbb{T}^{1}}\psi(\theta)d\theta n’est pas fixée à priori et nous choisissons la normalisation ψ^(0)=0^𝜓00\hat{\psi}(0)=0. Même si ϕitalic-ϕ\phi est de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}, et donc ses coefficients de Fourier décroissent convenablement, la présence du facteur (e2πinα1)1superscriptsuperscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝛼11\big{(}e^{2\pi in\alpha}-1\big{)}^{-1}, qui peut devenir très grand si nα𝑛𝛼n\alpha s’approche d’un entier, peut produire que cette série ne corresponde pas à celle d’une fonction de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}. Plus précisément on a l’inégalité

4nα|e2πinα1|2πnα.4norm𝑛𝛼superscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝛼12𝜋norm𝑛𝛼4\|n\alpha\|\leq\big{|}e^{2\pi in\alpha}-1\big{|}\leq 2\pi\|n\alpha\|.

On voit ainsi que les conditions arithmétiques de α𝛼\alpha apparaissent dans la discussion.

Proposition 2.1

Si α𝔻𝛼𝔻\alpha\in\mathbb{CD} et ϕitalic-ϕ\phi est de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} alors la série (2) définit une solution de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} à l’équation (1). Si α𝔻𝛼𝔻\alpha\notin\mathbb{CD} alors il existe ϕitalic-ϕ\phi de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} telle que la série (2) n’est même pas une distribution \quad{}_{\blacksquare}

Soit β𝛽\beta\in\mathbb{R} et soit ϕ:𝕋1:italic-ϕsuperscript𝕋1\phi:\mathbb{T}^{1}\to\mathbb{C} une fonction de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}. Dans ce travail nous devront considérer l’équation cohomologique tordue elliptiquement

ψ(θ+α)e2πiβψ(θ)=ϕ(θ).𝜓𝜃𝛼superscript𝑒2𝜋𝑖𝛽𝜓𝜃italic-ϕ𝜃\psi(\theta+\alpha)-e^{2\pi i\beta}\psi(\theta)=\phi(\theta). (3)

En appliquant la méthode des séries de Fourier nous obtenons la série

ψ(θ)=nϕ^(n)e2πinαe2πiβe2πinθ.𝜓𝜃subscript𝑛^italic-ϕ𝑛superscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝛼superscript𝑒2𝜋𝑖𝛽superscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝜃\psi(\theta)=\sum_{n\in\mathbb{Z}}\frac{\hat{\phi}(n)}{e^{2\pi in\alpha}-e^{2\pi i\beta}}e^{2\pi in\theta}. (4)

Nous voyons que cette fois les petits diviseurs qui apparaissent sont de la forme nαβnorm𝑛𝛼𝛽\|n\alpha-\beta\|, et ainsi les conditions arithmétiques sur la paire (α,β)𝛼𝛽(\alpha,\beta) entrent dans la discussion. Notons cependant que si la paire (α,β)𝛼𝛽(\alpha,\beta) est rationnellement independante, la série (4) définit tous les coefficients de Fourier de la solution (ce qui ne se passait pas dans le cas de l’équation cohomologique classique pour le coefficient d’ordre 00).

Proposition 2.2

Si (α,β)𝔻1𝛼𝛽subscript𝔻1(\alpha,\beta)\in\mathbb{CD}_{1} et ϕitalic-ϕ\phi est de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} alors la série (4) définit une solution de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} à l’équation (3). Si β𝔻1α𝛽superscriptsubscript𝔻1𝛼\beta\notin\mathbb{CD}_{1}^{\alpha} alors il existe ϕitalic-ϕ\phi de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} telle que la série (4) n’est même pas une distribution. De plus, étant donnés ε>0,rformulae-sequence𝜀0𝑟\varepsilon>0,r\in\mathbb{N} on peut choisir ϕitalic-ϕ\phi de façon que sa taille Crsuperscript𝐶𝑟C^{r} soit plus petite que ε\varepsilon\quad_{\blacksquare}

3 Définitions et pose du problème

Dans ce travail nous allons supposer que les dhf ainsi comme les courbes invariantes sont toujours de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}. Nous dissons qu’une courbe invariante u:𝕋1:𝑢superscript𝕋1u:\mathbb{T}^{1}\to\mathbb{C} est indifférente si

𝕋1log|zf(θ,u(θ))|dθ=0.subscriptsuperscript𝕋1subscript𝑧𝑓𝜃𝑢𝜃𝑑𝜃0\int_{\mathbb{T}^{1}}\log\big{|}\partial_{z}f\big{(}\theta,u(\theta)\big{)}\big{|}d\theta=0.

Notons que les fonctions f(θ,)𝑓𝜃f(\theta,\cdot) sont injectives et zf(θ,)subscript𝑧𝑓𝜃\partial_{z}f(\theta,\cdot) ne s’annule donc pas. Nous traiterons das ce travail la persistance des courbes indifférentes de degré nul, c’est à dire, les courbes invariantes indiférentes pour lesquelles il se vérifie l’hypothèse suivante: le degré topologique de l’application

θzf(θ,u(θ))𝜃subscript𝑧𝑓𝜃𝑢𝜃\theta\longmapsto\partial_{z}f\big{(}\theta,u(\theta)\big{)}

est nul. De façon équivalente, l’application ci-dessus est homotope à une constante dans {0}0\mathbb{C}\setminus\{0\}. Notons que dans ce cas l’application logzf(θ,u(θ))subscript𝑧𝑓𝜃𝑢𝜃\log\partial_{z}f\big{(}\theta,u(\theta)\big{)} est bien définie, mod2πmoduloabsent2𝜋\mod 2\pi.

Le nombre de rotation transversal.

À une courbe invariante indifférente de degré nul nous lui associons un nombre qui mesure la vitesse moyenne d’enroulement des orbites proches autour de la courbe invariante:

ϱtr(u)=12πi𝕋1logzfθ(u(θ))dθ.subscriptitalic-ϱ𝑡𝑟𝑢12𝜋𝑖subscriptsuperscript𝕋1subscript𝑧subscript𝑓𝜃𝑢𝜃𝑑𝜃\varrho_{tr}(u)=\frac{1}{2\pi i}\int_{\mathbb{T}^{1}}\log\partial_{z}f_{\theta}\big{(}u(\theta)\big{)}d\theta. (5)

Cette quantité est bien définie mod1moduloabsent1\mod 1 et nous l’appelons le nombre de rotation transversal. Par exemple la dhf donné par F(θ,z)=(θ+α,e2πiβz)𝐹𝜃𝑧𝜃𝛼superscript𝑒2𝜋𝑖𝛽𝑧F(\theta,z)=(\theta+\alpha,e^{2\pi i\beta}z) avec β𝛽\beta un nombre réel dans l’interval [0,1)delimited-[)0.1[0,1), est la plus simple mais pas la moins interéssante. La courbe u={z0}θ𝕋1𝑢subscript𝑧0𝜃superscript𝕋1u=\{z\equiv 0\}_{\theta\in\mathbb{T}^{1}} est lisse, invariante, de degré nul, indifférente et ϱtr(u)=βsubscriptitalic-ϱ𝑡𝑟𝑢𝛽\varrho_{tr}(u)=\beta.

Forme Normale.

Soit F𝐹F une dynamique holomorphe fibrée avec une courbe invariante {u0(θ)}θ𝕋1subscriptsubscript𝑢0𝜃𝜃superscript𝕋1\{u_{0}(\theta)\}_{\theta\in\mathbb{T}^{1}} indifférente de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}, de degré nul et ϱtr(u0)=βsubscriptitalic-ϱ𝑡𝑟subscript𝑢0𝛽\varrho_{tr}(u_{0})=\beta\in\mathbb{R}. Supposons que nous pouvons réssoudre l’équation cohomologique

u1(θ+α)u1(θ)e2πiβ=zfθ(u0(θ))subscript𝑢1𝜃𝛼subscript𝑢1𝜃superscript𝑒2𝜋𝑖𝛽subscript𝑧subscript𝑓𝜃subscript𝑢0𝜃\frac{u_{1}(\theta+\alpha)}{u_{1}(\theta)}e^{2\pi i\beta}=\partial_{z}f_{\theta}\big{(}u_{0}(\theta)\big{)} (6)

avec u1subscript𝑢1u_{1} une fonction à valeurs dans \mathbb{C}, qui ne s’annule pas, de degré nul et de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}. En faisant le changement de coordonnées

H(θ,z)=(θ,u0(θ)+u1(θ)z)𝐻𝜃𝑧𝜃subscript𝑢0𝜃subscript𝑢1𝜃𝑧H(\theta,z)=\big{(}\theta,u_{0}(\theta)+u_{1}(\theta)z\big{)}

nous obtiendrons une forme normale pour F𝐹F

(θ,z)(θ+α,e2πiβz+ρ(θ,z)),𝜃𝑧𝜃𝛼superscript𝑒2𝜋𝑖𝛽𝑧𝜌𝜃𝑧(\theta,z)\longmapsto\big{(}\theta+\alpha,e^{2\pi i\beta}z+\rho(\theta,z)\big{)},

où la fonction ρ(θ,z)𝜌𝜃𝑧\rho(\theta,z) est définie dans le produit du cercle avec une voisinage de l’origin complexe, est de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} et s’annule jusqu’au l’ordre 222 en z=0𝑧0z=0. On verra que l’équation (6) peuve être résolue sous une hypothèse arithmétique diophantienne sur le nombre α𝛼\alpha (cf. section 2).

La discussion précédente nous permet donc de dire que la dynamique holomorphe fibrée autour d’une courbe invariante peut être vue, à la résolution d’une équation cohomologique près, comme une dynamique fibrée par des germes holomorphes qui fixent l’origine, avec un nobre de rotation bien précis, au dessus d’une rotation irrationnelle du cercle.

Petites perturbations.

Ce travail est consacré à l’étude de la persistance d’une courbe invariante u𝑢u (lisse, de degré nul et indifférente), sous des petites perturbations sur la dynamique. D’aprés la discusion précédente, sous l’hypothèse diophantienne sur α𝛼\alpha, nous dissons que F~~𝐹\tilde{F} est une petite perturbation de F𝐹F autour de la courbe si, dans les coordonnées de H𝐻H la transformation F~~𝐹\tilde{F} s’écrit

(θ,z)(θ+α,ρ~0(θ)+(ρ1~(θ)+e2πiϱtr(u))z+ρ~(θ,z))𝜃𝑧𝜃𝛼subscript~𝜌0𝜃~subscript𝜌1𝜃superscript𝑒2𝜋𝑖subscriptitalic-ϱ𝑡𝑟𝑢𝑧~𝜌𝜃𝑧(\theta,z)\longmapsto\big{(}\theta+\alpha,\tilde{\rho}_{0}(\theta)+\big{(}\tilde{\rho_{1}}(\theta)+e^{2\pi i\varrho_{tr}({u})}\big{)}z+\tilde{\rho}(\theta,z)\big{)}

avec ρ~0,ρ~1:𝕋1:subscript~𝜌0subscript~𝜌1superscript𝕋1\tilde{\rho}_{0},\tilde{\rho}_{1}\,:\mathbb{T}^{1}\to\mathbb{C} des fonctions de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} de taille petite (dans une topologie adéquate), et avec ρ~(θ,)~𝜌𝜃\tilde{\rho}(\theta,\cdot) holomorphe dans un disque Drsubscript𝐷𝑟D_{r}, r>0𝑟0r>0. La taille de ρ~~𝜌\tilde{\rho} est comparable à la taille de ρ𝜌\rho (dans un sens à préciser). Ces hypothèses de proximité entre la perturbation et la transformation originale seront bien précisées dans l’énnoncé du théorm̀e principal. Notons que nous considérons des perturbations qui changent seulement la partie holomorphe des dynamiques. Le nombre de rotation sur la base α𝛼\alpha est donc fixé.

Familles à 111 paramètre.

Dans les résultats de type KAM, une perturbation sur une dynamique elliptique donne lieu aussi à une perturbation sur les frequences concernées, qui sont les valeurs qui contrôlent la dynamique. Donc, nous ne pouvons pas espérer d’obtenir les mêmes phénomènes dynamiques que dans la situation non perturbée. Pour obtenir une persistance de ces phénomènes on introduit une famille à 111 paramètre de perturbations qui cherche à corriger les frequences à la valeur originale. De cette façon on montre que, quite à corriger les frequences, plusieurs propriétés dynamiques sont persistantes (linéarisation, existence d’objets invariants, etc.). On dit que la persistance est en co-dimension 111 (voir [2]). Dans notre travail nous perturbons seulement la partie holomorphe de la transformation, donc la frequence corresponde au nombre de rotation transversal, une donnée de dimension 111 complexe.
Soit F𝐹F une fhd et u𝑢u une courbe invariante indifférente, avec ϱtr(u)=βsubscriptitalic-ϱ𝑡𝑟𝑢𝛽\varrho_{tr}(u)=\beta\in\mathbb{R}. Soit ΣΣ\Sigma un ouvert de \mathbb{C}. Une petite perturbation transverse ed F𝐹F est une famille à 111 paramètre complexe {Ft}tΣsubscriptsubscript𝐹𝑡𝑡Σ\{F_{t}\}_{t\in\Sigma} de fhd (une courbe complexe dans l’espace des fhd) qui vérifie les hypothèses suivantes: chaque élément Ftsubscript𝐹𝑡F_{t} est une petite perturbation de F𝐹F et le nombre de rotation transversal (même quand la courbe n’existe pas) bouge avec la famille {Ft}tΣsubscriptsubscript𝐹𝑡𝑡Σ\{F_{t}\}_{t\in\Sigma} (voir le théorème 4.2 pour une définition précise). Nous dissons que la courbe u𝑢u est persistante si pour toute petite perturbation transverse {Ft}tΣsubscriptsubscript𝐹𝑡𝑡Σ\{F_{t}\}_{t\in\Sigma} il existe un paramètre tΣsuperscript𝑡Σt^{*}\in\Sigma tel que Ftsubscript𝐹superscript𝑡F_{t^{*}} possède une courbe invariante indifférente usuperscript𝑢u^{*} avec ϱtr(u)=βsubscriptitalic-ϱ𝑡𝑟superscript𝑢𝛽\varrho_{tr}(u^{*})=\beta. En gros, le principal résultat de ce travail dit que, sauf pour une petite corrrection complexe, les courbes invariantes indifférentes sont persistantes en classe Csuperscript𝐶C^{\infty} pourvu que les nombres de rotation vérifient une condition arithmétique de type diophantienne.

4 Énoncé du Théorème

Nous considérons une famille {Fs}sΣsubscriptsubscript𝐹𝑠𝑠Σ\{F_{s}\}_{s\in\Sigma\subset\mathbb{C}} à un paramètre sΣ𝑠Σs\in\Sigma\subset\mathbb{C} complexe de dhf où chaque Fssubscript𝐹𝑠F_{s} est une dhf de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}. Pour β𝛽\beta\in\mathbb{R} nous fixons la notation λ=e2πiβ𝜆superscript𝑒2𝜋𝑖𝛽\lambda=e^{2\pi i\beta}. Nous disons qu’une telle famille est lisse si, écrite sous la notation habituelle

Fs(θ,z)subscript𝐹𝑠𝜃𝑧\displaystyle F_{s}(\theta,z) =\displaystyle= (θ+α,fs(θ,z))𝜃𝛼subscript𝑓𝑠𝜃𝑧\displaystyle\big{(}\theta+\alpha,f_{s}(\theta,z)\big{)}
=\displaystyle= (θ+α,ρ0,s(θ)+ρ1,s(θ)z+λz+ρs(θ,z)),𝜃𝛼subscript𝜌0𝑠𝜃subscript𝜌1𝑠𝜃𝑧𝜆𝑧subscript𝜌𝑠𝜃𝑧\displaystyle\big{(}\theta+\alpha,\rho_{0,s}(\theta)+\rho_{1,s}(\theta)z+\lambda z+\rho_{s}(\theta,z)\big{)},

les fonctions (s,θ,z)(ρ0,s(θ),ρ1,s(θ),ρs(θ,z))maps-to𝑠𝜃𝑧subscript𝜌0𝑠𝜃subscript𝜌1𝑠𝜃subscript𝜌𝑠𝜃𝑧(s,\theta,z)\mapsto\big{(}\rho_{0,s}(\theta),\rho_{1,s}(\theta),\rho_{s}(\theta,z)\big{)} sont des fonctions de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}. Les fibres ρs(θ,)subscript𝜌𝑠𝜃\rho_{s}(\theta,\cdot) sont holomorphes, continues jusqu’au bord 𝔻𝔻\partial\mathbb{D} et s’annulent jusqu’au l’ordre 2 en z=0𝑧0z=0 pour pour tout θ𝜃\theta dans 𝕋1superscript𝕋1\mathbb{T}^{1} et tout s𝑠s dans ΣΣ\Sigma. Dans ce travail nous allons désigner une famille de dhf soit par {Fs}subscript𝐹𝑠\{F_{s}\}, soit par {fs}subscript𝑓𝑠\{f_{s}\}fssubscript𝑓𝑠f_{s} représente la partie holomorphe de la dynamique Fssubscript𝐹𝑠F_{s}. Nous disons que Fssubscript𝐹𝑠F_{s} est la dhf associée à fssubscript𝑓𝑠f_{s}. Nous donnons aussi l’adjectif de lisse (Csuperscript𝐶C^{\infty}) à une famille de parties holomorphes {fs}sΣsubscriptsubscript𝑓𝑠𝑠Σ\{f_{s}\}_{s\in\Sigma\subset\mathbb{C}}. Avant d’énoncer le résultat principal de ce travail nous allons introduire quelques notations.

Des notations et normes considérées.

Nous allons écrire f(θ,z)superscript𝑓𝜃𝑧f^{\prime}(\theta,z) au lieu de zf(θ,z)subscript𝑧𝑓𝜃𝑧\partial_{z}f(\theta,z) et f(i)(θ,z)superscript𝑓𝑖𝜃𝑧f^{(i)}(\theta,z) pour les dérivées d’ordre supérieur zif(θ,z)superscriptsubscript𝑧𝑖𝑓𝜃𝑧\partial_{z}^{i}f(\theta,z). Pour une fonction g:𝕋1(B,||B)g:\mathbb{T}^{1}\to(B,|\cdot|_{B}) de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}, où B𝐵B est un espace de Banach avec norme ||B|\cdot|_{B}, nous considérons la norme C0superscript𝐶0C^{0} et Crsuperscript𝐶𝑟C^{r} pour r𝑟r\in\mathbb{N} comme étant

g0=supθ𝕋1|g(θ)|B,gr=i=0rigθi0.\|g\|_{0}=\sup_{\theta\in\mathbb{T}^{1}}|g(\theta)|_{B}\quad,\quad\|g\|_{r}=\sum_{i=0}^{r}\Big{\|}\frac{\partial^{i}g}{\partial\theta^{i}}\Big{\|}_{0}.

L’espace de Banach que nous aurons toujours en tête sera l’espace Ω(𝔻¯)Ω¯𝔻\Omega(\overline{\mathbb{D}}) des fonctions holomorphes du disque unité complexe qui sont continues jusqu’au bord. Pour une matrice A:22:𝐴superscript2superscript2A:\mathbb{R}^{2}\to\mathbb{R}^{2} nous allons noter

A𝔏=sup|v|=1|Av|,[A]𝔏=inf|v|=1|Av|\|A\|_{\mathfrak{L}}=\sup_{|v|=1}|Av|\quad,\quad\big{[}A\big{]}_{\mathfrak{L}}=\inf_{|v|=1}|Av|

sa norme usuelle et le plus petit valeur propre respectivement, où |||\cdot| est une norme dans 2superscript2\mathbb{R}^{2}.

Lemma 4.1

Soit A:22:𝐴superscript2superscript2A:\mathbb{R}^{2}\to\mathbb{R}^{2} une matrice avec [A]𝔏0subscriptdelimited-[]𝐴𝔏0\big{[}A\big{]}_{\mathfrak{L}}\neq 0. Alors la matrice A𝐴A est inversible et la norme de la matrice inverse A1superscript𝐴1A^{-1} vérifie

A1𝔏[A]𝔏1\|A^{-1}\|_{\mathfrak{L}}\leq\big{[}A\big{]}^{-1}_{\mathfrak{L}}\quad{}_{\blacksquare}
Théorème 4.2

Pour toute paire (α,β)𝛼𝛽(\alpha,\beta) qui vérifie l’hypothèse 𝔻1subscript𝔻1\mathbb{C}\mathbb{D}_{1} et pour toutes constantes L>1,M>1,T>1formulae-sequence𝐿1formulae-sequence𝑀1𝑇1L>1,M>1,T>1 il existe ε~>0~𝜀0\tilde{\varepsilon}>0 qui dépend de L,M,T,(α,β)𝐿𝑀𝑇𝛼𝛽L,M,T,(\alpha,\beta), un nombre entier naturel r2𝑟2r\geq 2 qui dépend de la paire (α,β)𝛼𝛽(\alpha,\beta) et une constante positive universelle C𝐶C tels que, si une famille à un paramètre complexe {fs}sΣsubscriptsubscript𝑓𝑠𝑠Σ\{f_{s}\}_{s\in\Sigma} de fonctions de 𝕋1superscript𝕋1\mathbb{T}^{1} vers Ω(𝔻¯)Ω¯𝔻\Omega(\overline{\mathbb{D}}) vérifie pour un certain ε𝜀\varepsilon dans (0,ε~]0~𝜀(0,\tilde{\varepsilon}]

  • \bullet

    ρ0,srεsubscriptnormsubscript𝜌0𝑠𝑟𝜀\|\rho_{0,s}\|_{r}\leq\varepsilon pour tout s𝑠s dans D(0,2CLε)Σ𝐷0.2𝐶𝐿𝜀ΣD(0,2CL\varepsilon)\subset\Sigma

  • \bullet

    ρ1,srεsubscriptnormsubscript𝜌1𝑠𝑟𝜀\|\rho_{1,s}\|_{r}\leq\varepsilon pour tout s𝑠s dans D(0,2CLε)Σ𝐷0.2𝐶𝐿𝜀ΣD(0,2CL\varepsilon)\subset\Sigma

  • \bullet

    [s𝕋1ρ1,t(θ)𝑑θ|s=0]𝔏>L1subscriptdelimited-[]evaluated-atsubscript𝑠subscriptsuperscript𝕋1subscript𝜌1𝑡𝜃differential-d𝜃𝑠0𝔏superscript𝐿1\bigg{[}\partial_{s}\int_{\mathbb{T}^{1}}\rho_{1,t}(\theta)d\theta\Big{|}_{s=0}\bigg{]}_{\mathfrak{L}}>L^{-1}

  • \bullet

    ρsrMsubscriptnormsubscript𝜌𝑠𝑟𝑀\|\rho_{s}\|_{r}\leq M pour tout s𝑠s dans D(0,2CLε)Σ𝐷0.2𝐶𝐿𝜀ΣD(0,2CL\varepsilon)\subset\Sigma

  • \bullet

    s2ρ1,s0+sρs0Tsubscriptnormsuperscriptsubscript𝑠2subscript𝜌1𝑠0subscriptnormsubscript𝑠subscript𝜌𝑠0𝑇\|\partial_{s}^{2}\rho_{1,s}\|_{0}+\|\partial_{s}\rho_{s}\|_{0}\leq T pour tout s𝑠s dans D(0,2CLε)𝐷0.2𝐶𝐿𝜀D(0,2CL\varepsilon)

alors il existe un paramètre ssuperscript𝑠s^{*} dans le disque D(0,2CLε)𝐷0.2𝐶𝐿𝜀D(0,2CL\varepsilon) et une courbe u:𝕋1𝔻:𝑢superscript𝕋1𝔻u:\mathbb{T}^{1}\to\mathbb{D} de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}, indifférente, de degré nul, qui est invariante par la dynamique holomorphe fibrée Fs(θ,z)=(θ+α,fs(θ,z))subscript𝐹superscript𝑠𝜃𝑧𝜃𝛼subscript𝑓superscript𝑠𝜃𝑧F_{s^{*}}(\theta,z)=(\theta+\alpha,f_{s^{*}}(\theta,z)), et son nombre de rotation transversal est ϱtr(u)=βsubscriptitalic-ϱ𝑡𝑟𝑢𝛽\varrho_{tr}(u)=\beta.

Le théorème ci dessus découlera d’une version plus faible qui cependant est plus adaptée à la méthode de démonstration utilisée

Théorème 4.3

Pour toute paire (α,β)𝛼𝛽(\alpha,\beta) qui vérifie l’hypothèse diophantienne 𝔻1subscript𝔻1\mathbb{C}\mathbb{D}_{1} il existe ε¯>0¯𝜀0\bar{\varepsilon}>0 et un nombre naturel r2𝑟2r\geq 2 tels que si une fonction f:𝕋1Ω(𝔻¯):𝑓superscript𝕋1Ω¯𝔻f:\mathbb{T}^{1}\to\Omega(\overline{\mathbb{D}}) satisfait fλzr<ε¯subscriptnorm𝑓𝜆𝑧𝑟¯𝜀\|f-\lambda z\|_{r}<\bar{\varepsilon} alors il existe t𝑡t dans \mathbb{C} et une courbe u:𝕋1𝔻:𝑢superscript𝕋1𝔻u:\mathbb{T}^{1}\to\mathbb{D} de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}, indifférente, de degré nul, qui est invariante par la dynamique holomorphe fibrée F(θ,z)=(θ+α,etf)superscript𝐹𝜃𝑧𝜃𝛼superscript𝑒𝑡𝑓F^{*}(\theta,z)=(\theta+\alpha,e^{t}f), et son nombre de rotation transversal est ϱtr(u)=βsubscriptitalic-ϱ𝑡𝑟𝑢𝛽\varrho_{tr}(u)=\beta.

Le Théorème 4.3 est donc la version du Théorème 4.2 pour le cas particulier de la famille {ft}t={etf}tsubscriptsubscript𝑓𝑡𝑡subscriptsuperscript𝑒𝑡𝑓𝑡\{f_{t}\}_{t\in\mathbb{C}}=\{e^{t}f\}_{t\in\mathbb{C}} et f𝑓f proche de λz𝜆𝑧\lambda z. Nous pouvons noter que la condition diophantienne demandée dans les hypothèses du théorème est exactement celle qui apparaît comme nécessaire et suffisante pour pouvoir toujours résoudre l’équation linéarisée associée au problème (voir section 2.2). Cette simple observation nous permet de montrer que la condition diophantienne est optimale pour le problème de la persistance de la courbe invariante dans le cas Csuperscript𝐶C^{\infty} comme le montre la

Proposition 4.4

Soit α𝔻𝛼𝔻\alpha\in\mathbb{C}\mathbb{D} et soit β𝛽\beta tel que la paire (α,β)𝛼𝛽(\alpha,\beta) ne satisfait pas la condition diophantienne 𝔻1subscript𝔻1\mathbb{C}\mathbb{D}_{1}. Pour tous ε>0,r𝜀0𝑟\varepsilon>0,r dans \mathbb{N} il existe une fonction a:𝕋1:𝑎superscript𝕋1a:\mathbb{T}^{1}\to\mathbb{C} de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} et de norme Crsuperscript𝐶𝑟C^{r} plus petite que ε𝜀\varepsilon telle que la famille à un paramètre complexe

Ft(θ,z)=(θ+α,ta(θ)+tλz)subscript𝐹𝑡𝜃𝑧𝜃𝛼𝑡𝑎𝜃𝑡𝜆𝑧F_{t}(\theta,z)=\big{(}\theta+\alpha,ta(\theta)+t\lambda z\big{)}

vérifie que pour tout t𝑡t dans \mathbb{C} la dynamique holomorphe fibrée Ftsubscript𝐹𝑡F_{t} ne possède aucune courbe invariante de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} avec β𝛽\beta comme nombre de rotation transversal.

𝐏𝐫𝐞𝐮𝐯𝐞.𝐏𝐫𝐞𝐮𝐯𝐞\mathbf{Preuve.} Notons d’abord que pour une telle famille la dérivée par rapport à z𝑧z de la partie holomorphe est toujours égal à tλ=te2πiβ𝑡𝜆𝑡superscript𝑒2𝜋𝑖𝛽t\lambda=te^{2\pi i\beta}, donc le seul paramètre qui permet l’existence d’une courbe invariante avec nombre de rotation transversal égal à β𝛽\beta est t=1𝑡1t=1. L’hypothèse de transversalité est immédiate. Supposons que pour une fonction a:𝕋1:𝑎superscript𝕋1a:\mathbb{T}^{1}\to\mathbb{C} de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} nous avons une courbe invariante u:𝕋1𝔻:𝑢superscript𝕋1𝔻u:\mathbb{T}^{1}\to\mathbb{D} pour la dynamique holomorphe fibrée F(θ,z)=(θ+α,a(θ)+λz)𝐹𝜃𝑧𝜃𝛼𝑎𝜃𝜆𝑧F(\theta,z)=(\theta+\alpha,a(\theta)+\lambda z). Nous pouvons alors déterminer de façon unique cette courbe à l’aide de l’équation de la courbe invariante

a(θ)+e2πiβu(θ)=u(θ+α)𝑎𝜃superscript𝑒2𝜋𝑖𝛽𝑢𝜃𝑢𝜃𝛼a(\theta)+e^{2\pi i\beta}u(\theta)=u(\theta+\alpha)

qui est bien une équation cohomologique comme celles étudiées dans la section 2.2. La Proposition 2.2 nous permet construire une fonction a𝑎a de façon que l’unique courbe invariante solution à l’équation ci-dessus ne soit même pas une distribution \quad{}_{\blacksquare}

5 Le Théorème des Fonctions Implicites de Hamilton

Depuis les travaux de Sergeraert [26] et plus particulièrement ceux de Herman [11],[2], l’utilisation des théorèmes de fonctions implicites dans les espaces de Fréchet pour résoudre des problèmes dynamiques faisant intervenir des petits diviseurs est devenue très fructueuse. Cette technique repose sur le fait que la résolution du problème linéaire associé est fortement relié aux propriétés arithmétiques des fréquences impliquées, comme nous pouvons voir dans la discussion des équations cohomologiques (voir section 2.2). Un théorème de fonctions implicites assure en général l’existence de solutions au le problème non linéaire qui nous occupe pourvu que le problème linéaire admette des solutions. Le Théorème des Fonctions Implicites de Hamilton nous permet d’appliquer cette technique dans le cadre des fonctions de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}, qui d’habitude nous mènent à travailler avec des espaces qui ne sont pas des espaces de Banach, mais des espaces de Fréchet. La différence essentielle avec les théorèmes des fonctions implicites classiques dans les espaces de Banach repose sur le fait que celui de Hamilton nous exige de résoudre le problème linéaire associé non pas seulement au point où la solution est connue, mais dans tout un voisinage de ce point. Les prochains paragraphes vont préciser tous les objets mathématiques qui interviennent dans l’énoncé du Théorème de Hamilton ainsi que les espaces qui vont nous permettre de nous servir de ce théorème pour montrer la version faible du Théorème de la persistance de la courbe invariante dans le cas Csuperscript𝐶C^{\infty} (Théorème 4.3). Nous renvoyons le lecteur aux articles [7],[2] pour un traitement plus détaillé du Théorème de Hamilton.

5.1 Bons Espaces de Fréchet

Nous disons que l’espace vectoriel topologique E𝐸E est un bon espace de Fréchet au sens de Hamilton s’il existe une famille croissante de seminormes {i}i\{\|\cdot\|_{i}\}_{i\in\mathbb{N}} qui définissent sa topologie, une famille d’opérateurs d’approximation et lissage {St}t>1subscriptsubscript𝑆𝑡𝑡1{\big{\{}S_{t}\big{\}}}_{t>1} et des constantes positives Cn,ksubscript𝐶𝑛𝑘C_{n,k} pour chaque paire (n,k)𝑛𝑘(n,k) dans 2superscript2\mathbb{N}^{2} qui vérifient

  1. 1.

    St:EE:subscript𝑆𝑡𝐸𝐸S_{t}:E\to E est une application linéaire continue.

  2. 2.

    Si kn,xE,t]1,+]{St(x)nCn,ktnkxk[IdSt](x)kCk,ntknxn.k\leq n,\forall\ x\in E,\ \forall\ t\in\ ]1,+\infty]\qquad\left\{\begin{array}[]{l}\|S_{t}(x)\|_{n}\leq C_{n,k}t^{n-k}\|x\|_{k}\\ \|[Id-S_{t}](x)\|_{k}\leq C_{k,n}t^{k-n}\|x\|_{n}.\end{array}\right.

Les dernières inégalités impliquent des inégalités de convexité sur les seminormes i\|\ \|_{i}, (Hadamard): pour chaque paire (n,k)𝑛𝑘(n,k) dans 2superscript2\mathbb{N}^{2} il existe des constantes positives C~n,ksubscript~𝐶𝑛𝑘\tilde{C}_{n,k} tels que

xlC~k,nxk1αxnαsubscriptnorm𝑥𝑙subscript~𝐶𝑘𝑛superscriptsubscriptnorm𝑥𝑘1𝛼superscriptsubscriptnorm𝑥𝑛𝛼\|x\|_{l}\leq\widetilde{C}_{k,n}\|x\|_{k}^{1-\alpha}\|x\|_{n}^{\alpha} (7)

pour tout x𝑥x qui appartient à E𝐸E, pour tous les entiers kln𝑘𝑙𝑛k\leq l\leq n, où α𝛼\alpha est défini par l=(1α)k+αn𝑙1𝛼𝑘𝛼𝑛l=(1-\alpha)k+\alpha n.

La somme directe (le produit) EFdirect-sum𝐸𝐹E\oplus F de deux bons espaces de Fréchet est un bon espace de Fréchet avec les seminormes (u,v)iEF=uiE+viFsubscriptnorm𝑢𝑣subscript𝑖direct-sum𝐸𝐹subscriptnorm𝑢subscript𝑖𝐸subscriptnorm𝑣subscript𝑖𝐹\|(u,v)\|_{i_{E\oplus F}}=\|u\|_{i_{E}}+\|v\|_{i_{F}} et les opérateurs de lissage et approximation St(u,v)=(StEu,StFv)subscript𝑆𝑡𝑢𝑣superscriptsubscript𝑆𝑡𝐸𝑢superscriptsubscript𝑆𝑡𝐹𝑣S_{t}(u,v)=(S_{t}^{E}u,S_{t}^{F}v). Nous disons que l’application f:UEF:𝑓𝑈𝐸𝐹f:U\subset E\to F d’un ouvert U𝑈U d’un bon espace de Fréchet E𝐸E vers un autre bon espace de Fréchet F𝐹F, est une bonne application au sens de Hamilton si pour tout x0subscript𝑥0x_{0} qui appartient à U𝑈U il existe un voisinage V𝑉V de x0subscript𝑥0x_{0} dans U𝑈U, un entier positif r𝑟r et pour tout i𝑖i\in\mathbb{N} des constantes positives Cisubscript𝐶𝑖C_{i} tels que

f(x)iCi(1+xi+r)subscriptnorm𝑓𝑥𝑖subscript𝐶𝑖1subscriptnorm𝑥𝑖𝑟\|f(x)\|_{i}\leq C_{i}(1+\|x\|_{i+r})

pour tout x𝑥x dans V𝑉V et pour tout i𝑖i dans \mathbb{N}.

Différentiabilité au sens de Gâteaux.

Soient E𝐸E et F𝐹F deux espaces vectoriels topologiques, U𝑈U un ouvert de E𝐸E et f𝑓f une application de U𝑈U vers F𝐹F. On dit que f𝑓f est de classe C1superscript𝐶1C^{1} (au sens de Gâteaux) lorsque

  • 1.

    f𝑓f est continue.

  • 2.

    Il existe une application Df:U×EG:𝐷𝑓𝑈𝐸𝐺Df:U\times E\to G continue, linéaire en la deuxième coordonnée et telle que pour tout x𝑥x dans U𝑈U, y𝑦y dans E𝐸E on a

    limt01t{f(x+ty)f(x)}=Df(x)y.subscript𝑡01𝑡𝑓𝑥𝑡𝑦𝑓𝑥𝐷𝑓𝑥𝑦\lim_{t\to 0}\frac{1}{t}\Big{\{}f(x+ty)-f(x)\Big{\}}=Df(x)y.

Les applications de classe Cksuperscript𝐶𝑘C^{k} (au sens de Gâteaux) sont définies par récurrence sur k𝑘k: soit k𝑘k dans {0,1}0.1\mathbb{N}\setminus\{0,1\}, f𝑓f est dite de classe Cksuperscript𝐶𝑘C^{k} lorsqu’elle est de classe C1superscript𝐶1C^{1} et que Df𝐷𝑓Df est de classe Ck1superscript𝐶𝑘1C^{k-1} sur l’ouvert U×E𝑈𝐸U\times E de E×E𝐸𝐸E\times E. Nous disons que f𝑓f est une bonne application de classe Cksuperscript𝐶𝑘C^{k} (k𝑘k dans {}\mathbb{N}\cup\{\infty\}) si f𝑓f est de classe Cksuperscript𝐶𝑘C^{k} au sens de Gâteaux, et quef𝑓f ainsi que ses dérivés jusque à l’ordre k𝑘k sont des bonnes applications (une telle dérivé Difsuperscript𝐷𝑖𝑓D^{i}f est une application à valeurs dans F𝐹F définie sur l’ouvert U×Ei𝑈superscript𝐸𝑖U\times E^{i} de Ei+1superscript𝐸𝑖1E^{i+1}).

Proposition 5.1

Donnons nous trois bons espaces de Fréchet E,F,G𝐸𝐹𝐺E,F,G, U𝑈U un ouvert de E𝐸E et V𝑉V un ouvert de F𝐹F. Si f:UV:𝑓maps-to𝑈𝑉f:U\mapsto V et g:VG:𝑔maps-to𝑉𝐺g:V\mapsto G sont des bonnes applications de classe Cksuperscript𝐶𝑘C^{k} (k𝑘k dans {}\mathbb{N}\cup\{\infty\}), alors la composition gf𝑔𝑓g\circ f est une bonne application de classe Cksuperscript𝐶𝑘C^{k}. La projection E×FE𝐸𝐹𝐸E\times F\longrightarrow E est une bonne application de classe Cksuperscript𝐶𝑘C^{k} pour tout k𝑘k.

5.2 Théorème des Fonctions Implicites

Théorème 5.2 (Fonction Implicite)

Donnons nous trois bons espaces de Fréchet E𝐸E, F𝐹F, G𝐺G, U𝑈U un ouvert de E×F𝐸𝐹E\times F, f:UG:𝑓𝑈𝐺f:U\to G une bonne application de classe Crsuperscript𝐶𝑟C^{r} (2r2𝑟2\leq r\leq\infty) et (x0,y0)subscript𝑥0subscript𝑦0(x_{0},y_{0}) qui appartient à U𝑈U. Supposons qu’il existe une voisinage V0subscript𝑉0V_{0} de (x0,y0)subscript𝑥0subscript𝑦0(x_{0},y_{0}) et une bonne application continue et linéaire dans la deuxième coordonnée L:V0×GF:𝐿subscript𝑉0𝐺𝐹L:V_{0}\times G\to F telle que si (x,y)𝑥𝑦(x,y) appartient à V0subscript𝑉0V_{0} alors D2f(x,y)subscript𝐷2𝑓𝑥𝑦D_{2}f(x,y) est inversible avec L(x,y)𝐿𝑥𝑦L(x,y) comme son inverse. On en déduit alors que x0subscript𝑥0x_{0} a un voisinage W𝑊W dans lequel est définie une bonne application de classe Crsuperscript𝐶𝑟C^{r}, g:WF:𝑔𝑊𝐹g:W\to F telle que:

  1. 1.

    g(x0)=y0𝑔subscript𝑥0subscript𝑦0g(x_{0})=y_{0}

  2. 2.

    Pour tout x𝑥x dans W𝑊W la paire (x,g(x))𝑥𝑔𝑥(x,g(x)) appartient à U𝑈U et se vérifie que f(x,g(x))=f(x0,y0)𝑓𝑥𝑔𝑥𝑓subscript𝑥0subscript𝑦0f(x,g(x))=f(x_{0},y_{0})

En plus, si x𝑥x appartient à W𝑊W, y𝑦y est dans un petit voisinage au tour de y0subscript𝑦0y_{0} et on a que f(x,y)=f(x0,y0)𝑓𝑥𝑦𝑓subscript𝑥0subscript𝑦0f(x,y)=f(x_{0},y_{0}) alors y=g(x)𝑦𝑔𝑥y=g(x).

5.3 Les bons espaces de Fréchet Γ(𝕋1,B)superscriptΓsuperscript𝕋1𝐵\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},B)

Nous définissons Γ(𝕋1,B)superscriptΓsuperscript𝕋1𝐵\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},B) comme l’espace des fonctions f:𝕋1B:𝑓superscript𝕋1𝐵f:\mathbb{T}^{1}\to B de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} (au sens de Gâteaux) à valeurs dans un espace de Banach (B,||B)(B,|\cdot|_{B}) et nous le munissons de la famille de seminormes Crsuperscript𝐶𝑟C^{r}. Avec ces seminormes l’espace Γ(𝕋1,B)superscriptΓsuperscript𝕋1𝐵\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},B) devient un espace de Fréchet. Nous définirons des opérateurs d’approximation et lissage qui le font devenir un bon espace de Fréchet sur lequel nous pourrons appliquer le théorème 5.2.

5.3.1 Opérateurs de lissage et approximation sur Γ(𝕋1,B)superscriptΓsuperscript𝕋1𝐵\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},B)

Les opérateurs que nous allons définir dans cette section sont classiques et nous renvoyons le lecteur aux articles [12],[9] pour les démonstrations. La seule chose à souligner dans notre cas est que l’espace d’arrivée des fonctions est un espace de Banach, où on peut définir, de la même façon que dans le cas réel ou complexe, l’intégrale de Riemann d’une fonction (voir [18]). L’opération \ast de convolution est ainsi bien définie. Par la suite nous identifierons les fonctions qui appartiennent à Γ(𝕋1,B)superscriptΓsuperscript𝕋1𝐵\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},B) aux fonctions dans C(,B)subscriptsuperscript𝐶𝐵C^{\infty}_{\mathbb{Z}}(\mathbb{R},B), les fonctions de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} qui sont \mathbb{Z}-périodiques à valeurs dans B𝐵B. Soit η𝜂\eta dans C(,B)superscript𝐶𝐵C^{\infty}(\mathbb{R},B) vérifiant supp(η)[1,1]supp𝜂delimited-[]1.1\textrm{supp}(\eta)\subset[-1,1], η(x)=η(x)𝜂𝑥𝜂𝑥\eta(-x)=\eta(x) et η(x)=1𝜂𝑥1\eta(x)=1 si |x|12𝑥12|x|\leq\frac{1}{2}. Soit ϕ(x)=e2πiξxη(ξ)𝑑ξitalic-ϕ𝑥subscriptsuperscript𝑒2𝜋𝑖𝜉𝑥𝜂𝜉differential-d𝜉\phi(x)=\int_{\mathbb{R}}e^{-2\pi i\xi x}\eta(\xi)d\xi; on pose, pour t1𝑡1t\geq 1, ϕt(x)=tϕ(tx)subscriptitalic-ϕ𝑡𝑥𝑡italic-ϕ𝑡𝑥\phi_{t}(x)=t\phi(tx). Pour f𝑓f dans C(,B)subscriptsuperscript𝐶𝐵C^{\infty}_{\mathbb{Z}}(\mathbb{R},B) on définit l’opérateur de lissage et approximation

Stf=fϕt=f(xy)ϕt(y)𝑑yC(,B).formulae-sequencesubscript𝑆𝑡𝑓𝑓subscriptitalic-ϕ𝑡subscript𝑓𝑥𝑦subscriptitalic-ϕ𝑡𝑦differential-d𝑦subscriptsuperscript𝐶𝐵S_{t}f=f\ast\phi_{t}=\int_{\mathbb{R}}f(x-y)\phi_{t}(y)dy\quad\in\quad C^{\infty}_{\mathbb{Z}}(\mathbb{R},B). (8)

Par la formule d’inversion de Fourier, on a pour tout v𝑣v dans B𝐵B et pour tout n𝑛n dans \mathbb{Z}

St(ve2πinθ)=vη(nt)e2πinθsubscript𝑆𝑡𝑣superscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝜃𝑣𝜂𝑛𝑡superscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝜃S_{t}(ve^{2\pi in\theta})=v\eta\Big{(}-\frac{n}{t}\Big{)}e^{2\pi in\theta}

donc Stfsubscript𝑆𝑡𝑓S_{t}f est un polynôme trigonométrique de degré au plus |t|𝑡|t|. Les opérateurs Stsubscript𝑆𝑡S_{t} ont les propriétés suivantes de lissage et approximation

Proposition 5.3

Pour chaque paire (k,n)𝑘𝑛(k,n) dans 2superscript2\mathbb{N}^{2} il existe des constantes positives Ck,nsubscript𝐶𝑘𝑛C_{k,n} telles que si f𝑓f appartient à Γ(𝕋1,B)superscriptΓsuperscript𝕋1𝐵\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},B) et nk𝑛𝑘n\geq k alors pour tout t1𝑡1t\geq 1

  1. 1.

    StfnCk,ntnkfksubscriptnormsubscript𝑆𝑡𝑓𝑛subscript𝐶𝑘𝑛superscript𝑡𝑛𝑘subscriptnorm𝑓𝑘\|S_{t}f\|_{n}\leq C_{k,n}t^{n-k}\|f\|_{k}.

  2. 2.

    StffkCn,ktknfnsubscriptnormsubscript𝑆𝑡𝑓𝑓𝑘subscript𝐶𝑛𝑘superscript𝑡𝑘𝑛subscriptnorm𝑓𝑛\|S_{t}f-f\|_{k}\leq C_{n,k}t^{k-n}\|f\|_{n}.

6 Preuve du Théorème 4.3

À partir des bons espaces de Fréchet Γ(𝕋1,B)superscriptΓsuperscript𝕋1𝐵\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},B) définis dans la section 5.3 on définit ici les bons espaces de Fréchet que nous allons utiliser lors de la preuve du Théorème 4.3 :

  1. 1.

    L’espace C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}) des fonctions de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} de 𝕋1superscript𝕋1\mathbb{T}^{1} vers l’espace de Banach \mathbb{C} est le bon espace de Fréchet Γ(𝕋1,)superscriptΓsuperscript𝕋1\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}).

  2. 2.

    Le bon espace de Fréchet Γ(𝕋1,Ω(𝔻¯))superscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝔻\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{\mathbb{D}})) est l’espace des fonctions de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} de 𝕋1superscript𝕋1\mathbb{T}^{1} vers l’espace de Banach Ω(𝔻¯)Ω¯𝔻\Omega(\overline{\mathbb{D}}). Ceci est l’espace des parties holomorphes des dynamiques holomorphes fibrées de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}. Rappelons que l’espace de Banach Ω(𝔻¯)Ω¯𝔻\Omega(\overline{\mathbb{D}}) est l’espace des fonction holomorphes sur 𝔻𝔻\mathbb{D} qui sont continues sur jusqu’au bord, avec la norme |f|Ω(𝔻¯)=sup|z|<1|f(z)|subscript𝑓Ω¯𝔻subscriptsupremum𝑧1𝑓𝑧|f|_{\Omega(\overline{\mathbb{D}})}=\sup_{|z|<1}|f(z)|.

Lemma 6.1

Soit l’ensemble ouvert A={uC(𝕋1,)|u0<1/2}𝐴conditional-set𝑢superscript𝐶superscript𝕋1subscriptnorm𝑢012A=\{u\in C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})\ \big{|}\ \|u\|_{0}<1/2\} de C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}). Les applications

  • 1.
    Γ(𝕋1,Ω(𝔻¯))superscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝔻\displaystyle\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{\mathbb{D}})) \displaystyle\longrightarrow Γ(𝕋1,Ω(D(0,3/4)¯))superscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝐷0.34\displaystyle\Gamma^{\infty}\big{(}\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{D(0,3/4)})\big{)}
    f𝑓\displaystyle f \displaystyle\longmapsto f(i)=ifzi,superscript𝑓𝑖superscript𝑖𝑓superscript𝑧𝑖\displaystyle f^{(i)}=\frac{\partial^{i}f}{\partial z^{i}},
  • 2.
    C(𝕋1,)×C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1superscript𝐶superscript𝕋1\displaystyle C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})\times C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}) \displaystyle\longrightarrow C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1\displaystyle C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})
    (u,v)𝑢𝑣\displaystyle(u,v) \displaystyle\longmapsto uv𝑢𝑣\displaystyle uv
    (u,v)𝑢𝑣\displaystyle(u,v) \displaystyle\longmapsto u+v,𝑢𝑣\displaystyle u+v,
  • 3.
    C(𝕋1,)0superscript𝐶subscriptsuperscript𝕋10\displaystyle C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})_{0} \displaystyle\longrightarrow C(𝕋1,)0superscript𝐶subscriptsuperscript𝕋10\displaystyle C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})_{0}
    v𝑣\displaystyle v \displaystyle\longmapsto v1superscript𝑣1\displaystyle v^{-1}
    v𝑣\displaystyle v \displaystyle\longmapsto evsuperscript𝑒𝑣\displaystyle e^{v}

    C(𝕋1,)0superscript𝐶subscriptsuperscript𝕋10C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})_{0} est l’espace ouvert de C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}) des fonctions qui ne s’annulent pas,

  • 4.
    C(𝕋1,)d0superscript𝐶subscriptsuperscript𝕋1subscript𝑑0\displaystyle C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})_{d_{0}} \displaystyle\longrightarrow C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1\displaystyle C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})
    h\displaystyle h \displaystyle\longmapsto logh\displaystyle\log h

    C(𝕋1,)d0superscript𝐶subscriptsuperscript𝕋1subscript𝑑0C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})_{d_{0}} est l’espace ouvert de C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}) des fonctions de degré nul,

  • 5.
    C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1\displaystyle C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}) \displaystyle\longrightarrow \displaystyle\mathbb{C}
    v𝑣\displaystyle v \displaystyle\longmapsto 𝕋1v(θ)𝑑θ,subscriptsuperscript𝕋1𝑣𝜃differential-d𝜃\displaystyle\int_{\mathbb{T}^{1}}v(\theta)d\theta,
  • 6.

    l’application ηrsubscript𝜂𝑟\eta_{r}

    Γ(𝕋1,Ω(D(0,r)¯))×AsuperscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝐷0𝑟𝐴\displaystyle\Gamma^{\infty}\big{(}\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{D(0,r)})\big{)}\times A ηrsuperscriptsubscript𝜂𝑟\displaystyle\stackrel{{\scriptstyle\eta_{r}}}{{\longrightarrow}} C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1\displaystyle C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})
    (f,u)𝑓𝑢\displaystyle(f,u) \displaystyle\longmapsto f(,u())𝑓𝑢\displaystyle f\big{(}\cdot,u(\cdot)\big{)}

    pour tout r𝑟r dans (1/2,1]delimited-(]12.1(1/2,1],

sont de bonnes applications au sens de Hamilton.

𝐏𝐫𝐞𝐮𝐯𝐞.𝐏𝐫𝐞𝐮𝐯𝐞\mathbf{Preuve.} Le point 1.11. est une conséquence des estimations de Cauchy. Les points 2.,3.,4.,5.,2.3.4.52.,3.,4.,5., sont classiques et en fait ce sont des bonnes applications de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}. Nous montrerons par la suite le point 666. Rappelons que le fait d’être une bonne application est un fait local, donc étant donnée (f¯,u¯)¯𝑓¯𝑢(\overline{f},\overline{u}) dans Γ(𝕋1,Ω(𝔻¯))×AsuperscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝔻𝐴\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{\mathbb{D}}))\times A nous fixons un voisinage borné C0superscript𝐶0C^{0} de f¯¯𝑓\overline{f} dans Γ(𝕋1,Ω(D(0,r)¯))superscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝐷0𝑟\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{D(0,r)})) et un voisinage C0superscript𝐶0C^{0} de u¯¯𝑢\overline{u} dans AC(𝕋1,)𝐴superscript𝐶superscript𝕋1A\subset C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}). Notons que les estimations de Cauchy assurent l’existence pour chaque paire (i,j)𝑖𝑗(i,j) dans 2superscript2\mathbb{N}^{2}, de constantes positives Ci,jsubscript𝐶𝑖𝑗C_{i,j} telles que

jθjf(i)(θ,u(θ))0Ci,jjfθj0subscriptnormsuperscript𝑗superscript𝜃𝑗superscript𝑓𝑖𝜃𝑢𝜃0subscript𝐶𝑖𝑗subscriptnormsuperscript𝑗𝑓superscript𝜃𝑗0\Big{\|}\frac{\partial^{j}}{\partial\theta^{j}}f^{(i)}(\theta,u(\theta))\Big{\|}_{0}\leq C_{i,j}\Big{\|}\frac{\partial^{j}f}{\partial\theta^{j}}\Big{\|}_{0} (9)

car nous pouvons permettre des pertes de rayon uniformes. Calculons quelques dérivées de ηrsubscript𝜂𝑟\eta_{r} par rapport à θ𝜃\theta:

ηr(f,u)θsubscript𝜂𝑟𝑓𝑢𝜃\displaystyle\frac{\partial\eta_{r}(f,u)}{\partial\theta} =\displaystyle= fθ(,u())+f(,u())uθ𝑓𝜃𝑢superscript𝑓𝑢𝑢𝜃\displaystyle\frac{\partial f}{\partial\theta}(\cdot,u(\cdot))+f^{\prime}(\cdot,u(\cdot))\frac{\partial u}{\partial\theta}
2ηr(f,u)θ2superscript2subscript𝜂𝑟𝑓𝑢superscript𝜃2\displaystyle\frac{\partial^{2}\eta_{r}(f,u)}{\partial\theta^{2}} =\displaystyle= 2fθ2(,u())+fθ(,u())uθ+fθ(,u())uθsuperscript2𝑓superscript𝜃2𝑢superscript𝑓𝜃𝑢𝑢𝜃superscript𝑓𝜃𝑢𝑢𝜃\displaystyle\frac{\partial^{2}f}{\partial\theta^{2}}(\cdot,u(\cdot))+\frac{\partial f^{\prime}}{\partial\theta}(\cdot,u(\cdot))\frac{\partial u}{\partial\theta}+\frac{\partial f^{\prime}}{\partial\theta}(\cdot,u(\cdot))\frac{\partial u}{\partial\theta}
+f′′(,u())(uθ)2+f(,u())2uθ2.superscript𝑓′′𝑢superscript𝑢𝜃2superscript𝑓𝑢superscript2𝑢superscript𝜃2\displaystyle+f^{\prime\prime}(\cdot,u(\cdot))\Big{(}\frac{\partial u}{\partial\theta}\Big{)}^{2}+f^{\prime}(\cdot,u(\cdot))\frac{\partial^{2}u}{\partial\theta^{2}}.

Plus généralement nous voyons que grâce aux estimations de Cauchy (9) il nous suffit d’estimer les termes de la forme

jfθj(uθ)i1(2uθ2)i2(nuθn)in0subscriptnormsuperscript𝑗𝑓superscript𝜃𝑗superscript𝑢𝜃subscript𝑖1superscriptsuperscript2𝑢superscript𝜃2subscript𝑖2superscriptsuperscript𝑛𝑢superscript𝜃𝑛subscript𝑖𝑛0\Big{\|}\frac{\partial^{j}f}{\partial\theta^{j}}\Big{(}\frac{\partial u}{\partial\theta}\Big{)}^{i_{1}}\Big{(}\frac{\partial^{2}u}{\partial\theta^{2}}\Big{)}^{i_{2}}\dots\Big{(}\frac{\partial^{n}u}{\partial\theta^{n}}\Big{)}^{i_{n}}\Big{\|}_{0}

avec j+i1+2i2++nin=n𝑗subscript𝑖12subscript𝑖2𝑛subscript𝑖𝑛𝑛j+i_{1}+2i_{2}+\ldots+ni_{n}=n, par rapport aux seminormes fnsubscriptnorm𝑓𝑛\|f\|_{n} et unsubscriptnorm𝑢𝑛\|u\|_{n}. En utilisant les inégalités de convexité de Hadamard (7) nous avons les estimations

jfθj0subscriptnormsuperscript𝑗𝑓superscript𝜃𝑗0\displaystyle\Big{\|}\frac{\partial^{j}f}{\partial\theta^{j}}\Big{\|}_{0} \displaystyle\leq C~0,nΓf0njnfnjnAnfnjnsubscriptsuperscript~𝐶superscriptΓ0𝑛superscriptsubscriptnorm𝑓0𝑛𝑗𝑛superscriptsubscriptnorm𝑓𝑛𝑗𝑛subscript𝐴𝑛superscriptsubscriptnorm𝑓𝑛𝑗𝑛\displaystyle\tilde{C}^{\Gamma^{\infty}}_{0,n}\|f\|_{0}^{\frac{n-j}{n}}\|f\|_{n}^{\frac{j}{n}}\leq A_{n}\|f\|_{n}^{\frac{j}{n}}
suθs0issuperscriptsubscriptnormsuperscript𝑠𝑢superscript𝜃𝑠0subscript𝑖𝑠\displaystyle\Big{\|}\frac{\partial^{s}u}{\partial\theta^{s}}\Big{\|}_{0}^{i_{s}} \displaystyle\leq (C~0,nCu0nsnunsn)isBnunsisnsuperscriptsubscriptsuperscript~𝐶superscript𝐶0𝑛superscriptsubscriptnorm𝑢0𝑛𝑠𝑛superscriptsubscriptnorm𝑢𝑛𝑠𝑛subscript𝑖𝑠subscript𝐵𝑛superscriptsubscriptnorm𝑢𝑛𝑠subscript𝑖𝑠𝑛\displaystyle\big{(}\tilde{C}^{C^{\infty}}_{0,n}\|u\|_{0}^{\frac{n-s}{n}}\|u\|_{n}^{\frac{s}{n}}\big{)}^{i_{s}}\leq B_{n}\|u\|_{n}^{\frac{si_{s}}{n}}

pour des constantes positives An,Bnsubscript𝐴𝑛subscript𝐵𝑛A_{n},B_{n} qui dépendent seulement du voisinage de f¯¯𝑓\bar{f} à part de n𝑛n. En considérant un produit adéquat des inégalités ci-dessus nous avons

jfθj(θ,u(θ))(uθ)i1(2uθ2)i2(nuθn)in0Dnfnjnunnjnsubscriptnormsuperscript𝑗𝑓superscript𝜃𝑗𝜃𝑢𝜃superscript𝑢𝜃subscript𝑖1superscriptsuperscript2𝑢superscript𝜃2subscript𝑖2superscriptsuperscript𝑛𝑢superscript𝜃𝑛subscript𝑖𝑛0subscript𝐷𝑛superscriptsubscriptnorm𝑓𝑛𝑗𝑛superscriptsubscriptnorm𝑢𝑛𝑛𝑗𝑛\Big{\|}\frac{\partial^{j}f}{\partial\theta^{j}}(\theta,u(\theta))\Big{(}\frac{\partial u}{\partial\theta}\Big{)}^{i_{1}}\Big{(}\frac{\partial^{2}u}{\partial\theta^{2}}\Big{)}^{i_{2}}\dots\Big{(}\frac{\partial^{n}u}{\partial\theta^{n}}\Big{)}^{i_{n}}\Big{\|}_{0}\leq D_{n}\|f\|_{n}^{\frac{j}{n}}\|u\|_{n}^{\frac{n-j}{n}}

pour des constantes positives Dnsubscript𝐷𝑛D_{n}. L’inégalité de Young implique finalement que

jfθj(θ,u(θ))(uθ)i1(2uθ2)i2(nuθn)in0Dn(fn+un).subscriptnormsuperscript𝑗𝑓superscript𝜃𝑗𝜃𝑢𝜃superscript𝑢𝜃subscript𝑖1superscriptsuperscript2𝑢superscript𝜃2subscript𝑖2superscriptsuperscript𝑛𝑢superscript𝜃𝑛subscript𝑖𝑛0subscript𝐷𝑛subscriptnorm𝑓𝑛subscriptnorm𝑢𝑛\Big{\|}\frac{\partial^{j}f}{\partial\theta^{j}}(\theta,u(\theta))\Big{(}\frac{\partial u}{\partial\theta}\Big{)}^{i_{1}}\Big{(}\frac{\partial^{2}u}{\partial\theta^{2}}\Big{)}^{i_{2}}\dots\Big{(}\frac{\partial^{n}u}{\partial\theta^{n}}\Big{)}^{i_{n}}\Big{\|}_{0}\leq D_{n}\big{(}\|f\|_{n}+\|u\|_{n}\big{)}.

On peut en déduire donc que l’application ηrsubscript𝜂𝑟\eta_{r} est une bonne application de classe C0C^{0}\quad_{\blacksquare}

Corolaire 6.2

L’application ηrsubscript𝜂𝑟\eta_{r} (cf. 6. du Lemme 6.1) est une bonne application de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} pour tout r𝑟r dans (1/2,1]delimited-(]12.1(1/2,1].

𝐏𝐫𝐞𝐮𝐯𝐞.𝐏𝐫𝐞𝐮𝐯𝐞\mathbf{Preuve.} Nous devons montrer que toutes les dérivées Diηrsuperscript𝐷𝑖subscript𝜂𝑟D^{i}\eta_{r} sont des bonnes applications de classe C0superscript𝐶0C^{0}. Voyons qu’est ce qui se passe avec Dηr𝐷subscript𝜂𝑟D\eta_{r}

Dηr(f,u)(Δf,Δu)𝐷subscript𝜂𝑟𝑓𝑢Δ𝑓Δ𝑢\displaystyle D\eta_{r}(f,u)(\Delta f,\Delta u) =\displaystyle= limt01t[(f+tΔf)(,u+sΔu())f(,u())]subscript𝑡01𝑡delimited-[]𝑓𝑡Δ𝑓𝑢𝑠Δ𝑢𝑓𝑢\displaystyle\lim_{t\to 0}\frac{1}{t}\big{[}(f+t\Delta f)(\cdot,u+s\Delta u(\cdot))-f(\cdot,u(\cdot))\big{]}
=\displaystyle= f(,u())Δu+Δf(,u()).superscript𝑓𝑢Δ𝑢Δ𝑓𝑢\displaystyle f^{\prime}(\cdot,u(\cdot))\Delta u+\Delta f(\cdot,u(\cdot)).

Ceci est une fonction à 444 variables dans un bon espace de Fréchet (le produit de bons espaces) qui peut s’écrire comme la composition de bonnes applications qui apparaîssent dans le lemme précédent, donc c’est une bonne application. Pour les dérivées d’ordre supérieur il se passe de façon analogue \quad{}_{\blacksquare}

6.1 Les bons opérateurs 𝕄α,𝕄α,βsubscript𝕄𝛼subscript𝕄𝛼𝛽\mathbb{M}_{\alpha},\mathbb{M}_{\alpha,\beta}

Soit v𝑣v dans C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}). Nous considérons les équations cohomologiques

ϕ(θ)ϕ(θ+α)=v(θ)italic-ϕ𝜃italic-ϕ𝜃𝛼𝑣𝜃\displaystyle\phi(\theta)-\phi(\theta+\alpha)=v(\theta) (10)
λϕ~(θ)ϕ~(θ+α)=v(θ).𝜆~italic-ϕ𝜃~italic-ϕ𝜃𝛼𝑣𝜃\displaystyle\lambda\tilde{\phi}(\theta)-\tilde{\phi}(\theta+\alpha)=v(\theta). (11)

Si 𝕋1v(θ)𝑑θ=0subscriptsuperscript𝕋1𝑣𝜃differential-d𝜃0\int_{\mathbb{T}^{1}}v(\theta)d\theta=0 nous avons déjà vu que sous l’hypothèse diophantienne pour α𝛼\alpha l’équation (10) a pour solution

ϕ(θ)=nv^(n)e2πinα1e2πinθitalic-ϕ𝜃subscript𝑛^𝑣𝑛superscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝛼1superscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝜃\phi(\theta)=\sum_{n\in\mathbb{Z}}\frac{\hat{v}(n)}{e^{2\pi in\alpha}-1}e^{2\pi in\theta}

avec la normalisation ϕ^(0)=0^italic-ϕ00\hat{\phi}(0)=0. Ainsi ϕitalic-ϕ\phi est de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}. De même, sous l’hypothèse diophantienne pour la paire (α,β)𝛼𝛽(\alpha,\beta) la solution de l’équation (11) est

ϕ~(θ)=nv^(n)e2πinαe2πiβe2πinθ~italic-ϕ𝜃subscript𝑛^𝑣𝑛superscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝛼superscript𝑒2𝜋𝑖𝛽superscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝜃\tilde{\phi}(\theta)=\sum_{n\in\mathbb{Z}}\frac{\hat{v}(n)}{e^{2\pi in\alpha}-e^{2\pi i\beta}}e^{2\pi in\theta}

qui est aussi de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}. Nous définissons les opérateurs limit-from\mathbb{C}-linéaires

𝕄α:C(𝕋1,):subscript𝕄𝛼superscript𝐶subscriptsuperscript𝕋1\displaystyle\mathbb{M}_{\alpha}:C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})_{*} \displaystyle\to C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1\displaystyle C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})
v𝑣\displaystyle v maps-to\displaystyle\mapsto ϕitalic-ϕ\displaystyle\phi
𝕄α,β:C(𝕋1,):subscript𝕄𝛼𝛽superscript𝐶superscript𝕋1\displaystyle\mathbb{M}_{\alpha,\beta}:C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}) \displaystyle\to C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1\displaystyle C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})
v𝑣\displaystyle v maps-to\displaystyle\mapsto ϕ~~italic-ϕ\displaystyle\tilde{\phi}

ϕitalic-ϕ\phi et ϕ~~italic-ϕ\tilde{\phi} sont définies ci-dessus et C(𝕋1,)superscript𝐶subscriptsuperscript𝕋1C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})_{*} est l’espace des fonctions dans C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}) de moyenne nulle. Ainsi définis ces opérateurs sont inversibles (compte tenue de la normalisation 𝕋1ϕ=0subscriptsuperscript𝕋1italic-ϕ0\int_{\mathbb{T}^{1}}\phi=0).

Lemma 6.3

Les opérateurs 𝕄α,𝕄α,βsubscript𝕄𝛼subscript𝕄𝛼𝛽\mathbb{M}_{\alpha},\mathbb{M}_{\alpha,\beta} sont des bonnes applications au sens de Hamilton.

𝐏𝐫𝐞𝐮𝐯𝐞.𝐏𝐫𝐞𝐮𝐯𝐞\mathbf{Preuve.} La théorie classique des séries de Fourier d’une fonction f𝑓f dans C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}) assure que les coefficients de sa série de Fourier vérifient les inégalités

fisubscriptnorm𝑓𝑖\displaystyle\|f\|_{i} \displaystyle\leq Bisupk((1+|k|)i+2|f^(k)|)subscript𝐵𝑖subscriptsupremum𝑘superscript1𝑘𝑖2^𝑓𝑘\displaystyle B_{i}\sup_{k\in\mathbb{Z}}\Big{(}(1+|k|)^{i+2}|\hat{f}(k)|\Big{)} (12)
supk((1+|k|)i|f^(k)|)subscriptsupremum𝑘superscript1𝑘𝑖^𝑓𝑘\displaystyle\sup_{k\in\mathbb{Z}}\Big{(}(1+|k|)^{i}|\hat{f}(k)|\Big{)} \displaystyle\leq Cifisubscript𝐶𝑖subscriptnorm𝑓𝑖\displaystyle C_{i}\|f\|_{i} (13)

pour des constantes positives Bi,Cisubscript𝐵𝑖subscript𝐶𝑖B_{i},C_{i} qui dépendent seulement de i𝑖i dans \mathbb{N}. Soit v𝑣v dans C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}). Les inégalités ci-dessus et la condition diophantienne sur α𝛼\alpha impliquent que pour tout i0𝑖0i\geq 0 il existe des constantes positives Ci,Bi+2subscriptsuperscript𝐶𝑖subscriptsuperscript𝐵𝑖2C^{\prime}_{i},B^{\prime}_{i+2} tels que

𝕄α(v)isubscriptnormsubscript𝕄𝛼𝑣𝑖\displaystyle\|\mathbb{M}_{\alpha}(v)\|_{i} \displaystyle\leq Cisupk((1+|k|)i+2|v^(k)e2πinα1|)subscript𝐶𝑖subscriptsupremum𝑘superscript1𝑘𝑖2^𝑣𝑘superscript𝑒2𝜋𝑖𝑛𝛼1\displaystyle C_{i}\sup_{k\in\mathbb{Z}}\Big{(}(1+|k|)^{i+2}\Big{|}\frac{\hat{v}(k)}{e^{2\pi in\alpha}-1}\Big{|}\Big{)}
\displaystyle\leq Cisupk((1+|k|)i+4|v^(k)|)subscriptsuperscript𝐶𝑖subscriptsupremum𝑘superscript1𝑘𝑖4^𝑣𝑘\displaystyle C^{\prime}_{i}\sup_{k\in\mathbb{Z}}\Big{(}(1+|k|)^{i+4}|\hat{v}(k)|\Big{)}
\displaystyle\leq Bi+2vi+2.subscriptsuperscript𝐵𝑖2subscriptnorm𝑣𝑖2\displaystyle B^{\prime}_{i+2}\|v\|_{i+2}.

La preuve pour 𝕄α,βsubscript𝕄𝛼𝛽\mathbb{M}_{\alpha,\beta} étant analogue nous l’omettons \quad{}_{\blacksquare}

6.2 Correction du nombre de rotation transversal

Pour toute f𝑓f dans Γ(𝕋1,Ω(𝔻¯))superscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝔻\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{\mathbb{D}})) telle que la taille C0superscript𝐶0C^{0} de fλz𝑓𝜆𝑧f-\lambda z est suffisamment petite et pour toute courbe continue u:𝕋1𝔻:𝑢superscript𝕋1𝔻u:\mathbb{T}^{1}\to\mathbb{D} aussi de taille C0superscript𝐶0C^{0} petite nous pouvons définir uniformément la fonction logf(θ,u(θ))superscript𝑓𝜃𝑢𝜃\log f^{\prime}(\theta,u(\theta)) qui vérifie logλ=2πiβ𝜆2𝜋𝑖𝛽\log\lambda=2\pi i\beta, car le degré de la fonction f(θ,u(θ))superscript𝑓𝜃𝑢𝜃f^{\prime}(\theta,u(\theta)) dépend continûment de la paire (f,u)𝑓𝑢(f,u). Dans ce cas nous pouvons calculer l’intégrale suivante

(f,u)=12πilogf(θ,u(θ))𝑑θ.𝑓𝑢12𝜋𝑖superscript𝑓𝜃𝑢𝜃differential-d𝜃\mathcal{I}(f,u)=\frac{1}{2\pi i}\int\log f^{\prime}(\theta,u(\theta))d\theta. (14)

Notons que quand la courbe u𝑢u est invariante par la dynamique associée à f𝑓f, et de degré nul, ce nombre coïncide avec le nombre de rotation transversal ϱtr(u)subscriptitalic-ϱ𝑡𝑟𝑢\varrho_{tr}(u). Avec cette définition nous pouvons donner du sens à l’affirmation suivante “pour n’importe quelle paire (f,u)𝑓𝑢(f,u) il existe toujours un nombre complexe t𝑡t qui corrige le nombre de rotation transversal à la valeur β𝛽\beta”.

Proposition 6.4

Pour tout nombre réel β𝛽\beta dans [0,1)delimited-[)0.1[0,1), pour toute application f𝑓f dans un voisinage U𝑈U de f0λzsubscript𝑓0𝜆𝑧f_{0}\equiv\lambda z dans Γ(𝕋1,Ω(𝔻¯))superscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝔻\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{\mathbb{D}})) et pour toute courbe u𝑢u dans une voisinage V𝑉V de u00subscript𝑢00u_{0}\equiv 0 dans C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}), la fonction t:U×V:𝑡𝑈𝑉t:U\times V\to\mathbb{C} définie par l’égalité (etf,u)=βsuperscript𝑒𝑡𝑓𝑢𝛽\mathcal{I}(e^{t}f,u)=\beta est une bonne application de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}. En plus, il existe une constante positive universelle C𝐶C telle que

|t|CfλC0.𝑡𝐶subscriptnormsuperscript𝑓𝜆superscript𝐶0|t|\leq C\|f^{\prime}-\lambda\|_{C^{0}}. (15)

𝐏𝐫𝐞𝐮𝐯𝐞.𝐏𝐫𝐞𝐮𝐯𝐞\mathbf{Preuve.} En fait, la formule (14) nous permet calculer explicitement la valeur de t𝑡t. Plus précisément, soient U,V𝑈𝑉U,V les voisinages qui nous permettent de calculer l’intégrale \mathcal{I} comme au paragraphe précédent, alors

(etf,u)superscript𝑒𝑡𝑓𝑢\displaystyle\mathcal{I}(e^{t}f,u) =\displaystyle= 12πilogetf(θ,u(θ))𝑑θ12𝜋𝑖superscript𝑒𝑡superscript𝑓𝜃𝑢𝜃differential-d𝜃\displaystyle\frac{1}{2\pi i}\int\log e^{t}f^{\prime}(\theta,u(\theta))d\theta
β𝛽\displaystyle\beta =\displaystyle= 12πi(t+logf(θ,u(θ))𝑑θ).12𝜋𝑖𝑡superscript𝑓𝜃𝑢𝜃differential-d𝜃\displaystyle\frac{1}{2\pi i}\Big{(}t+\int\log f^{\prime}(\theta,u(\theta))d\theta\Big{)}. (16)

Ainsi t𝑡t est une bonne application de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} d’aprés la Proposition 5.1 et les Lemmes 6.1, 6.2. L’estimation (15) s’obtient facilement à l’aide de (16)\quad{}_{\blacksquare}

Dorénavant chaque fois que nous écrivons etf(θ,u(θ))superscript𝑒𝑡𝑓𝜃𝑢𝜃e^{t}f(\theta,u(\theta)), et qu’il n’y a pas lieu à confusion, il faudra penser toujours que t=t(f,u)𝑡𝑡𝑓𝑢t=t(f,u).

6.3 La bonne application u1subscript𝑢1u_{1}

L’égalité (etf,u)=βsuperscript𝑒𝑡𝑓𝑢𝛽\mathcal{I}(e^{t}f,u)=\beta et l’hypothèse α𝛼\alpha dans 𝔻𝔻\mathbb{C}\mathbb{D} nous permettent de résoudre l’équation

etf(θ,u(θ))=e2πiβu1(θ+α)u1(θ)superscript𝑒𝑡superscript𝑓𝜃𝑢𝜃superscript𝑒2𝜋𝑖𝛽subscript𝑢1𝜃𝛼subscript𝑢1𝜃e^{t}f^{\prime}(\theta,u(\theta))=e^{2\pi i\beta}\frac{u_{1}(\theta+\alpha)}{u_{1}(\theta)} (17)

avec u1C(𝕋1,)0subscript𝑢1superscript𝐶subscriptsuperscript𝕋10u_{1}\in C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})_{0}, et où en plus (f,u)u1maps-to𝑓𝑢subscript𝑢1(f,u)\mapsto u_{1} est une bonne application au sens de Hamilton. En effet, dans les bons voisinages, où la fonction t𝑡t est bien définie, l’équation (17) se réduit à l’équation cohomologique

t+logf(θ,u(θ))=2πiβ+u~1(θ+α)u~1(θ).𝑡superscript𝑓𝜃𝑢𝜃2𝜋𝑖𝛽subscript~𝑢1𝜃𝛼subscript~𝑢1𝜃t+\log f^{\prime}(\theta,u(\theta))=2\pi i\beta+\tilde{u}_{1}(\theta+\alpha)-\tilde{u}_{1}(\theta).

On voit que la condition (etf,u)=βsuperscript𝑒𝑡𝑓𝑢𝛽\mathcal{I}(e^{t}f,u)=\beta est la condition intégrale nécessaire pour résoudre cette équation. Pour assouplir la notation nous introduisons la fonction l(f,u)(θ)=logf(θ,u(θ))𝑙𝑓𝑢𝜃superscript𝑓𝜃𝑢𝜃l(f,u)(\theta)=\log f^{\prime}(\theta,u(\theta)). Il est clair que l’application (f,u)l(f,u)maps-to𝑓𝑢𝑙𝑓𝑢(f,u)\mapsto l(f,u) est une bonne application dans les voisinages que nous considérons ici. Nous avons alors

u1~(θ)=𝕄α(l(u,f))(θ).~subscript𝑢1𝜃subscript𝕄𝛼𝑙𝑢𝑓𝜃\tilde{u_{1}}(\theta)=\mathbb{M}_{\alpha}(l(u,f))(\theta).

L’application (f,u)u1~maps-to𝑓𝑢~subscript𝑢1(f,u)\mapsto\tilde{u_{1}} est une bonne application au sens de Hamilton d’après les résultats de la section 6.1, et il en est de même de l’application

(f,u)u1=eu~1.𝑓𝑢subscript𝑢1superscript𝑒subscript~𝑢1(f,u)\longmapsto u_{1}=e^{\tilde{u}_{1}}.

Si en autre, si les voisinages V,U𝑉𝑈V,U sont suffisamment petits la distance |u1(θ)1|subscript𝑢1𝜃1|u_{1}(\theta)-1| est très petite et uniformément bornée, et en particulier u1(θ)subscript𝑢1𝜃u_{1}(\theta) ne s’annule pas. Il est immédiat de vérifier que u1subscript𝑢1u_{1} satisfait l’équation (17).

6.4 Le Théorème 4.3 sous la forme d’un problème de fonction implicite

Considérons l’application Θ:(UΓ(𝕋1,Ω(𝔻¯)))×(VC(𝕋1,))C(𝕋1,):Θ𝑈superscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝔻𝑉superscript𝐶superscript𝕋1superscript𝐶superscript𝕋1\Theta:\Big{(}U\subset\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{\mathbb{D}}))\Big{)}\times\Big{(}V\subset C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})\Big{)}\to C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}) définie par

Θ(f,u)=etf(θ,u(θ))u(θ+α)Θ𝑓𝑢superscript𝑒𝑡𝑓𝜃𝑢𝜃𝑢𝜃𝛼\Theta(f,u)=e^{t}f(\theta,u(\theta))-u(\theta+\alpha) (18)

où l’application t(f,u)𝑡𝑓𝑢t(f,u) et les ensembles U𝑈U,V𝑉V sont définis dans la Proposition 6.4. Cette application est une bonne application de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}. On peut sans peine voir que le fait que u𝑢u soit invariante pour la dynamique holomorphe fibrée associée à etfsuperscript𝑒𝑡𝑓e^{t}f est équivalente au fait que Θ(f,u)Θ𝑓𝑢\Theta(f,u) soit identiquement nulle. Notons que dans le cas où f0λzsubscript𝑓0𝜆𝑧f_{0}\equiv\lambda z et u00subscript𝑢00u_{0}\equiv 0 nous avons

Θ(f0,u0)=0.Θsubscript𝑓0subscript𝑢00\Theta(f_{0},u_{0})=0.

La preuve du Théorème 4.3 sera une application directe du Théorème des Fonctions Implicite de Hamilton, c’est-à-dire, la courbe invariante u𝑢u sera définie d’une façon implicite à partir de l’équation Θ(f,u)=0Θ𝑓𝑢0\Theta(f,u)=0 autour de la solution déjà connue (f0,u0)subscript𝑓0subscript𝑢0(f_{0},u_{0}).

6.4.1 Inversion de la différentielle

La partie la plus importante pour appliquer le Théorème de Hamilton est l’inversion de la différentielle par rapport à la deuxième variable, ce qui dans notre cas se traduit par trouver une bonne application continue L(f,u,Δg)𝐿𝑓𝑢Δ𝑔L(f,u,\Delta g) , linéaire en ΔgΔ𝑔\Delta g, définie pour toute paire (f,u)𝑓𝑢(f,u) dans un voisinage de (f0,u0)subscript𝑓0subscript𝑢0(f_{0},u_{0}) et pour tout ΔgΔ𝑔\Delta g dans C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}) de façon que si nous posons Δu=L(f,u,Δg)Δ𝑢𝐿𝑓𝑢Δ𝑔\Delta u=L(f,u,\Delta g) nous avons

D2Θ(f,u)Δu=Δg.subscript𝐷2Θ𝑓𝑢Δ𝑢Δ𝑔D_{2}\Theta(f,u)\Delta u=\Delta g. (19)

Dans ce qui se suit nous allons résoudre cette équation (en ΔuΔ𝑢\Delta u dans C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})) d’une façon formelle. La différentielle partielle de ΘΘ\Theta par rapport à u𝑢u en la direction ΔuΔ𝑢\Delta u est

D2Θ(f,u)Δu=etf(,u())(utΔu)+etf(,u())ΔuΔu(+α)D_{2}\Theta(f,u)\Delta u=e^{t}f(\cdot,u(\cdot))\big{(}\partial_{u}t\cdot\Delta u\big{)}+e^{t}f^{\prime}(\cdot,u(\cdot))\Delta u-\Delta u(\cdot+\alpha)

utΔusubscript𝑢𝑡Δ𝑢\partial_{u}t\cdot\Delta u est la différentielle de t𝑡t par rapport à u𝑢u dans la direction ΔuΔ𝑢\Delta u, qui est un nombre complexe. Nous prenons u1(f,u)=u1subscript𝑢1𝑓𝑢subscript𝑢1u_{1}(f,u)=u_{1} comme dans (17). L’équation (19) devient donc

etf(,u)(utΔu)+u1(+α)u1e2πiβΔuΔu(+α)=Δg.e^{t}f(\cdot,u)\big{(}\partial_{u}t\cdot\Delta u\big{)}+\frac{u_{1}(\cdot+\alpha)}{u_{1}}e^{2\pi i\beta}\Delta u-\Delta u(\cdot+\alpha)=\Delta g.

Avec la notation Δu~=Δuu1~Δ𝑢Δ𝑢subscript𝑢1\widetilde{\Delta u}=\frac{\Delta u}{u_{1}}, Δg~=Δgu1(+α)\widetilde{\Delta g}=\frac{\Delta g}{u_{1}(\cdot+\alpha)}, f~=etf(,u)u1(+α)\tilde{f}=\frac{e^{t}f(\cdot,u)}{u_{1}(\cdot+\alpha)} nous avons

e2πiβΔu~(θ)Δu~(θ+α)=Δg~(θ)(utΔu)f~(θ).superscript𝑒2𝜋𝑖𝛽~Δ𝑢𝜃~Δ𝑢𝜃𝛼~Δ𝑔𝜃subscript𝑢𝑡Δ𝑢~𝑓𝜃e^{2\pi i\beta}\widetilde{\Delta u}(\theta)-\widetilde{\Delta u}(\theta+\alpha)=\widetilde{\Delta g}(\theta)-\big{(}\partial_{u}t\cdot\Delta u\big{)}\tilde{f}(\theta).

En appliquant l’opérateur limit-from\mathbb{C}-linéaire (inversible) 𝕄α,βsubscript𝕄𝛼𝛽\mathbb{M}_{\alpha,\beta} aux deux cotés on obtient de façon équivalente

Δu~=𝕄α,β(Δg~)(utΔu)𝕄α,β(f~).~Δ𝑢subscript𝕄𝛼𝛽~Δ𝑔subscript𝑢𝑡Δ𝑢subscript𝕄𝛼𝛽~𝑓\widetilde{\Delta u}=\mathbb{M}_{\alpha,\beta}(\widetilde{\Delta g})-\big{(}\partial_{u}t\cdot\Delta u\big{)}\mathbb{M}_{\alpha,\beta}(\tilde{f}). (20)

On peut calculer explicitement la valeur de utΔusubscript𝑢𝑡Δ𝑢\partial_{u}t\cdot\Delta u, car en dérivant l’égalité (etf,u)=βsuperscript𝑒𝑡𝑓𝑢𝛽\mathcal{I}(e^{t}f,u)=\beta dans la direction ΔuΔ𝑢\Delta u nous obtenons

12πi((utΔu)+𝕋1f′′(θ,u(θ))Δu(θ)f(θ,u(θ))𝑑θ)=012𝜋𝑖subscript𝑢𝑡Δ𝑢subscriptsuperscript𝕋1superscript𝑓′′𝜃𝑢𝜃Δ𝑢𝜃superscript𝑓𝜃𝑢𝜃differential-d𝜃0\frac{1}{2\pi i}\bigg{(}\big{(}\partial_{u}t\cdot\Delta u\big{)}+\int_{\mathbb{T}^{1}}\frac{f^{\prime\prime}(\theta,u(\theta))\Delta u(\theta)}{f^{\prime}(\theta,u(\theta))}d\theta\bigg{)}=0

ce qui ajouté à l’égalité (20) nous donne

utΔusubscript𝑢𝑡Δ𝑢\displaystyle\partial_{u}t\cdot\Delta u =\displaystyle= 𝕋1f′′(θ,u(θ))Δu(θ)f(θ,u(θ))𝑑θsubscriptsuperscript𝕋1superscript𝑓′′𝜃𝑢𝜃Δ𝑢𝜃superscript𝑓𝜃𝑢𝜃differential-d𝜃\displaystyle-\int_{\mathbb{T}^{1}}\frac{f^{\prime\prime}(\theta,u(\theta))\Delta u(\theta)}{f^{\prime}(\theta,u(\theta))}d\theta
=\displaystyle= 𝕋1f′′(θ,u(θ))u1(θ)(𝕄α,β(Δg~)(θ)(utΔu)𝕄α,β(f~)(θ))f(θ,u(θ))𝑑θsubscriptsuperscript𝕋1superscript𝑓′′𝜃𝑢𝜃subscript𝑢1𝜃subscript𝕄𝛼𝛽~Δ𝑔𝜃subscript𝑢𝑡Δ𝑢subscript𝕄𝛼𝛽~𝑓𝜃superscript𝑓𝜃𝑢𝜃differential-d𝜃\displaystyle-\int_{\mathbb{T}^{1}}\frac{f^{\prime\prime}(\theta,u(\theta))u_{1}(\theta)\Big{(}\mathbb{M}_{\alpha,\beta}(\widetilde{\Delta g})(\theta)-\big{(}\partial_{u}t\Delta u\big{)}\mathbb{M}_{\alpha,\beta}(\tilde{f})(\theta)\Big{)}}{f^{\prime}(\theta,u(\theta))}d\theta
utΔusubscript𝑢𝑡Δ𝑢\displaystyle\partial_{u}t\cdot\Delta u =\displaystyle= 𝕋1f′′(θ,u(θ))u1(θ)f(θ,u(θ))𝕄α,β(Δg~)(θ)𝑑θ1𝕋1f′′(θ,u(θ))u1(θ)f(θ,u(θ))𝕄α,β(f~)(θ)𝑑θ.subscriptsuperscript𝕋1superscript𝑓′′𝜃𝑢𝜃subscript𝑢1𝜃superscript𝑓𝜃𝑢𝜃subscript𝕄𝛼𝛽~Δ𝑔𝜃differential-d𝜃1subscriptsuperscript𝕋1superscript𝑓′′𝜃𝑢𝜃subscript𝑢1𝜃superscript𝑓𝜃𝑢𝜃subscript𝕄𝛼𝛽~𝑓𝜃differential-d𝜃\displaystyle\frac{-\int_{\mathbb{T}^{1}}\frac{f^{\prime\prime}(\theta,u(\theta))u_{1}(\theta)}{f^{\prime}(\theta,u(\theta))}\mathbb{M}_{\alpha,\beta}(\widetilde{\Delta g})(\theta)d\theta}{1-\int_{\mathbb{T}^{1}}\frac{f^{\prime\prime}(\theta,u(\theta))u_{1}(\theta)}{f^{\prime}(\theta,u(\theta))}\mathbb{M}_{\alpha,\beta}(\tilde{f})(\theta)d\theta}. (21)

Nous posons finalement

Δu=u1(𝕄α,β(Δg~)(E𝕄αβ(f~))\Delta u=u_{1}\Big{(}\mathbb{M}_{\alpha,\beta}(\widetilde{\Delta g})-\big{(}E\mathbb{M}_{\alpha\beta}(\tilde{f})\Big{)}

E=utΔu𝐸subscript𝑢𝑡Δ𝑢E=\partial_{u}t\cdot\Delta u comme dans (21). On voit que si f′′(θ,u(θ))superscript𝑓′′𝜃𝑢𝜃f^{\prime\prime}(\theta,u(\theta)) est suffisamment petit par rapport à la taille C0superscript𝐶0C^{0} de u1subscript𝑢1u_{1} et 𝕄α,β(f~)subscript𝕄𝛼𝛽~𝑓\mathbb{M}_{\alpha,\beta}(\tilde{f}), le nombre complexe utΔusubscript𝑢𝑡Δ𝑢\partial_{u}t\Delta u est bien défini et en plus l’application (f,u,Δg)utΔumaps-to𝑓𝑢Δ𝑔subscript𝑢𝑡Δ𝑢(f,u,\Delta g)\mapsto\partial_{u}t\Delta u est une bonne application au sens de Hamilton. Il est direct aussi que la définition ci-dessus pour ΔuΔ𝑢\Delta u vérifie l’équation (19), et l’application (u,f,Δg)Δumaps-to𝑢𝑓Δ𝑔Δ𝑢(u,f,\Delta g)\mapsto\Delta u est une bonne application au sens de Hamilton dans un voisinage adéquat de la paire (f0,u0)subscript𝑓0subscript𝑢0(f_{0},u_{0}). Or, les conditions sur f′′,u1,Mα,β(f~)superscript𝑓′′subscript𝑢1subscript𝑀𝛼𝛽~𝑓f^{\prime\prime},u_{1},M_{\alpha,\beta}(\tilde{f}) s’obtiennent en rétrecissant suffisamment le voisinage autour de (f0,u0)subscript𝑓0subscript𝑢0(f_{0},u_{0}) qui sert à calculer t𝑡t. Nous avons en main tous les ingrédients pour appliquer le Théorème de Hamilton à l’application ΘΘ\Theta: Il existe une bonne application de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}

Ξ:U~Γ(𝕋1,Ω(𝔻¯)):Ξ~𝑈superscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝔻\displaystyle\Xi:\widetilde{U}\subset\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{\mathbb{D}})) \displaystyle\longrightarrow ×C(𝕋1,)superscript𝐶superscript𝕋1\displaystyle\mathbb{C}\times C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C})
Ξ(f)Ξ𝑓\displaystyle\Xi(f) \displaystyle\longmapsto (t,u)𝑡𝑢\displaystyle(t,u)

définie dans un voisinage U~~𝑈\tilde{U} de f0subscript𝑓0f_{0} (une Crsuperscript𝐶𝑟C^{r} boule, pour un certain r𝑟r\in\mathbb{N}) telle que la courbe u𝑢u est invariante pour la dynamique holomorphe fibrée associée à etfsuperscript𝑒𝑡𝑓e^{t}f, de degré nul et de nombre transversal de rotation égal à β𝛽\beta, ce qui donne une version plus précise du Théorème 4.3. Soient ε>0𝜀0\varepsilon>0 et r𝑟r\in\mathbb{N}. Nous posons

Bε¯r={fΓ(𝕋1,Ω(𝔻¯))|fλzr<ε¯}.superscriptsubscript𝐵¯𝜀𝑟conditional-set𝑓superscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝔻subscriptnorm𝑓𝜆𝑧𝑟¯𝜀B_{\bar{\varepsilon}}^{r}=\{f\in\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{\mathbb{D}}))\ \big{|}\ \|f-\lambda z\|_{r}<\bar{\varepsilon}\}.
Théorème 6.5

Pour toute paire (α,β)𝛼𝛽(\alpha,\beta) qui vérifie l’hypothèse 𝔻1subscript𝔻1\mathbb{C}\mathbb{D}_{1} il existe ε¯>0¯𝜀0\bar{\varepsilon}>0, un nombre naturel r2𝑟2r\geq 2 et une bonne application de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} au sens de Hamilton, Ξ:Bε¯rΓ(𝕋1,Ω(𝔻¯))×C(𝕋1,):Ξsuperscriptsubscript𝐵¯𝜀𝑟superscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝔻superscript𝐶superscript𝕋1\Xi:B_{\bar{\varepsilon}}^{r}\subset\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{\mathbb{D}}))\to\mathbb{C}\times C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}) tels que

  • \bullet

    Ξ(λz)=(0,0)Ξ𝜆𝑧0.0\Xi(\lambda z)=(0,0).

  • \bullet

    Si on écrit Ξ(f)=(t,u)Ξ𝑓𝑡𝑢\Xi(f)=(t,u) alors la courbe u𝑢u est invariante par la dynamique holomorphe fibrée F(θ,z)=(θ+α,etf(θ,z))superscript𝐹𝜃𝑧𝜃𝛼superscript𝑒𝑡𝑓𝜃𝑧F^{*}(\theta,z)=(\theta+\alpha,e^{t}f(\theta,z)), est de degré nul et son nombre de rotation transversal est ϱtr(etf,u)=βsubscriptitalic-ϱ𝑡𝑟superscript𝑒𝑡𝑓𝑢𝛽\varrho_{tr}(e^{t}f,u)=\beta.

  • \bullet

    La projection sur la première coordonnée π1Ξ(f)subscript𝜋1Ξ𝑓\pi_{1}\Xi(f) coïncide avec t(f,π2Ξ(f))𝑡𝑓subscript𝜋2Ξ𝑓t(f,\pi_{2}\Xi(f))π2Ξ(f)subscript𝜋2Ξ𝑓\pi_{2}\Xi(f) est la projection sur la deuxième coordonnée et t𝑡t est la fonction définie dans la Proposition 6.4. La paire (t,u)𝑡𝑢(t,u) est uniquement déterminée par ces propriétés, pour u𝑢u dans un voisinage de u00subscript𝑢00u_{0}\equiv 0.

7 Preuve du Théorème 4.2, un argument de transversalité

Soit {fs}sΣsubscriptsubscript𝑓𝑠𝑠Σ\{f_{s}\}_{s\in\Sigma\subset\mathbb{C}} une famille lisse à un paramètre complexe de fonctions dans Γ(𝕋1,Ω(𝔻¯))superscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝔻\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{\mathbb{D}})). Définissons l’application d’évaluation, qui est de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} mais pas nécessairement bonne

e:Σ:𝑒Σ\displaystyle e:\Sigma \displaystyle\longrightarrow Γ(𝕋1,Ω(𝔻¯))superscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝔻\displaystyle\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{\mathbb{D}}))
s𝑠\displaystyle s \displaystyle\longmapsto fs.subscript𝑓𝑠\displaystyle f_{s}.

Si la famille {fs}subscript𝑓𝑠\{f_{s}\} vérifie aussi que fsλzr<ε¯subscriptnormsubscript𝑓𝑠𝜆𝑧𝑟¯𝜀\|f_{s}-\lambda z\|_{r}<\bar{\varepsilon} pour tout s𝑠s dans un certain disque D(0,R)Σ𝐷0𝑅ΣD(0,R)\subset\Sigma\subset\mathbb{C}, où ε¯,r¯𝜀𝑟\bar{\varepsilon},r sont ceux du Théorème 6.5, nous pouvons définir une application t:D(0,R):𝑡𝐷0𝑅t:D(0,R)\to\mathbb{C} de classe Csuperscript𝐶C^{\infty}, et une application u:D(0,R)C(𝕋1,):𝑢𝐷0𝑅superscript𝐶superscript𝕋1u:D(0,R)\to C^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\mathbb{C}) de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} par

s𝑠\displaystyle s maps-to\displaystyle\mapsto t(s)=π1Ξ(e(s))𝑡𝑠subscript𝜋1Ξ𝑒𝑠\displaystyle t(s)=\pi_{1}\Xi\big{(}e(s)\big{)}
s𝑠\displaystyle s maps-to\displaystyle\mapsto u(s)=π2Ξ(e(s))𝑢𝑠subscript𝜋2Ξ𝑒𝑠\displaystyle u(s)=\pi_{2}\Xi\big{(}e(s)\big{)}

où l’application ΞΞ\Xi est celle fournie par le Théorème 6.5. Dans ce cas la courbe u(s)𝑢𝑠u(s) est invariante par la dynamique holomorphe fibrée Fs(θ,z)=(θ+α,et(s)fs(θ,z))subscript𝐹𝑠𝜃𝑧𝜃𝛼superscript𝑒𝑡𝑠subscript𝑓𝑠𝜃𝑧F_{s}(\theta,z)=(\theta+\alpha,e^{t(s)}f_{s}(\theta,z)), est de degré nul et son nombre de rotation transversal est ϱtr(u(s))=βsubscriptitalic-ϱ𝑡𝑟𝑢𝑠𝛽\varrho_{tr}(u(s))=\beta. Le but de cette section est de montrer que sous l’hypothèse de transversalité de la famille {fs}sΣsubscriptsubscript𝑓𝑠𝑠Σ\{f_{s}\}_{s\in\Sigma} on peut choisir un rayon R>0𝑅0R>0 et trouver un paramètre ssuperscript𝑠s^{*} dans D(0,R)𝐷0𝑅D(0,R) tel que t(s)=0𝑡superscript𝑠0t(s^{*})=0, c’est à dire, qu’on n’a pas besoin de faire une correction etsuperscript𝑒𝑡e^{t} sur la dynamique Fs(θ,z)=(θ+α,fs(θ,z))subscript𝐹superscript𝑠𝜃𝑧𝜃𝛼subscript𝑓superscript𝑠𝜃𝑧F_{s^{*}}(\theta,z)=(\theta+\alpha,f_{s^{*}}(\theta,z)) afin d’obtenir la courbe invariante avec le bon nombre transversal de rotation.

L’Indice de Kronecker.

Nous allons faire dans cette section un petit rappel sur l’indice de Kronecker d’une fonction du plan 2superscript2\mathbb{R}^{2} vers 2superscript2\mathbb{R}^{2} par rapport à un disque. Soit une fonction G:D22:𝐺𝐷superscript2superscript2G:D\subset\mathbb{R}^{2}\to\mathbb{R}^{2} de classe C2superscript𝐶2C^{2}, qui s’écrit G(x)=(g1(x),g2(x))𝐺𝑥subscript𝑔1𝑥subscript𝑔2𝑥G(x)=(g_{1}(x),g_{2}(x)) définie sur un disque D𝐷D du plan. Nous définissons l’indice de Kronecker de G𝐺G sur le bord D𝐷\partial D par l’intégrale

n(G;D)=12πDg1dg2g2dg1g12+g22𝑛𝐺𝐷12𝜋subscript𝐷subscript𝑔1𝑑subscript𝑔2subscript𝑔2𝑑subscript𝑔1superscriptsubscript𝑔12superscriptsubscript𝑔22n(G;D)=\frac{1}{2\pi}\int_{\partial D}\frac{g_{1}dg_{2}-g_{2}dg_{1}}{g_{1}^{2}+g_{2}^{2}}

quand il n’y a pas de zéros de G𝐺G sur le bord D𝐷\partial D. Ce nombre mesure le nombre de tours que la courbe G(D)𝐺𝐷G(\partial D) fait au tour de zéro. En fait, il n’est pas difficile de voir que

n(G;D)=12πDG(δθ)=12πGDδθ,𝑛𝐺𝐷12𝜋subscript𝐷superscript𝐺𝛿𝜃12𝜋subscript𝐺𝐷𝛿𝜃n(G;D)=\frac{1}{2\pi}\int_{\partial D}G^{*}(\delta\theta)=\frac{1}{2\pi}\int_{G\circ\partial D}\delta\theta,

δθ𝛿𝜃\delta\theta est la 1-forme d’élément d’angle autour de l’origine complexe. Parmi les diverses propriétés de l’indice de Kronecker nous allons utiliser seulement celles qui sont contenues dans la proposition suivante, dont la preuve se trouve dans [21]:

Proposition 7.1

Soit G:D22:𝐺𝐷superscript2superscript2G:D\subset\mathbb{R}^{2}\to\mathbb{R}^{2} et J:D22:𝐽𝐷superscript2superscript2J:D\subset\mathbb{R}^{2}\to\mathbb{R}^{2} deux fonctions de classe C2superscript𝐶2C^{2}. On a

  1. 1.

    Si 00 n’appartient pas au segment [G(z),J(z)]𝐺𝑧𝐽𝑧[G(z),J(z)] pour tout z𝑧z dans D𝐷\partial D alors n(G;D)=n(J;D)𝑛𝐺𝐷𝑛𝐽𝐷n(G;D)=n(J;D).

  2. 2.

    Si G𝐺G n’a pas de zéros dans le disque D𝐷D alors n(G;D)=0𝑛𝐺𝐷0n(G;D)=0.

  3. 3.

    Si |G(z)|<|J(z)|𝐺𝑧𝐽𝑧|G(z)|<|J(z)| et J(z)0𝐽𝑧0J(z)\neq 0 pour tout z𝑧z dans D𝐷\partial D alors n(J+G;D)=n(J;D)𝑛𝐽𝐺𝐷𝑛𝐽𝐷n(J+G;D)=n(J;D).

  4. 4.

    Si G𝐺G a un zéro unique et non dégénéré dans D𝐷D alors n(G;D)=±1𝑛𝐺𝐷plus-or-minus1n(G;D)=\pm 1.

On dit qu’un point z𝑧z dans D𝐷D est un zéro non dégénéré de G𝐺G si le déterminant de la matrice Jacobienne J(G)𝐽𝐺J(G) de G𝐺G est non nul. Il est clair que 2.,3.2.32.,3. sont une conséquence de 1.11. Nous allons utiliser cette proposition pour montrer l’existence d’un zéro pour une fonction qui n’est pas très bien comprise, en la comparant à une autre qui possède un zéro unique et non dégénéré, dont l’indice de Kronecker n’est pas nul.

7.1 La fonction t(s)

Nous allons étudier par la suite le comportement de la fonction t(s)𝑡𝑠t(s). Nous savons d’après (16) qu’on a explicitement

t(s)=2πiβ𝕋1logfs(θ,u(s)(θ))𝑑θ𝑡𝑠2𝜋𝑖𝛽subscriptsuperscript𝕋1subscriptsuperscript𝑓𝑠𝜃𝑢𝑠𝜃differential-d𝜃t(s)=2\pi i\beta-\int_{\mathbb{T}^{1}}\log f^{\prime}_{s}\big{(}\theta,u(s)(\theta)\big{)}d\theta

d’où on peut calculer la différentielle de t𝑡t au point s𝑠s dans la direction ΔsΔ𝑠\Delta s par

Dt(s)Δs=𝕋1sfs(θ,u(s)(θ))Δs+fs′′(θ,u(s)(θ))Du(s)Δs(θ)fs(θ,u(s)(θ))𝑑θ.𝐷𝑡𝑠Δ𝑠subscriptsuperscript𝕋1subscript𝑠superscriptsubscript𝑓𝑠𝜃𝑢𝑠𝜃Δ𝑠superscriptsubscript𝑓𝑠′′𝜃𝑢𝑠𝜃𝐷𝑢𝑠Δ𝑠𝜃subscriptsuperscript𝑓𝑠𝜃𝑢𝑠𝜃differential-d𝜃Dt(s)\Delta s=-\int_{\mathbb{T}^{1}}\frac{\partial_{s}f_{s}^{\prime}\big{(}\theta,u(s)(\theta)\big{)}\Delta s+f_{s}^{\prime\prime}\big{(}\theta,u(s)(\theta)\big{)}Du(s)\Delta s(\theta)}{f^{\prime}_{s}\big{(}\theta,u(s)(\theta)\big{)}}d\theta.

Le Théorème des Fonctions Implicites de Hamilton nous fournit aussi l’expression de la différentielle de la fonction implicite engendrée, ce qui nous permet de calculer

Du(s)Δs𝐷𝑢𝑠Δ𝑠\displaystyle Du(s)\Delta s =\displaystyle= Dπ2Ξ(e(s))[De(s)Δs]𝐷subscript𝜋2Ξ𝑒𝑠delimited-[]𝐷𝑒𝑠Δ𝑠\displaystyle D\pi_{2}\Xi\big{(}e(s)\big{)}\big{[}De(s)\Delta s\big{]}
=\displaystyle= Dπ2Ξ(fs)[sfsΔs]𝐷subscript𝜋2Ξsubscript𝑓𝑠delimited-[]subscript𝑠subscript𝑓𝑠Δ𝑠\displaystyle D\pi_{2}\Xi(f_{s})\big{[}\partial_{s}f_{s}\Delta s\big{]}
=\displaystyle= (D2Θ(fs,π2Ξ(fs)))1[D1Θ(fs,π2Ξ(fs))[sfsΔs]].superscriptsubscript𝐷2Θsubscript𝑓𝑠subscript𝜋2Ξsubscript𝑓𝑠1delimited-[]subscript𝐷1Θsubscript𝑓𝑠subscript𝜋2Ξsubscript𝑓𝑠delimited-[]subscript𝑠subscript𝑓𝑠Δ𝑠\displaystyle-\Big{(}D_{2}\Theta\big{(}f_{s},\pi_{2}\Xi(f_{s})\big{)}\Big{)}^{-1}\Big{[}D_{1}\Theta\big{(}f_{s},\pi_{2}\Xi(f_{s})\big{)}[\partial_{s}f_{s}\Delta s]\Big{]}.

Ceci nous permet d’affirmer que s’il existe une constante T>1𝑇1T>1 telle que sfs0<Tsubscriptnormsubscript𝑠subscript𝑓𝑠0𝑇\|\partial_{s}f_{s}\|_{0}<T pour tout s𝑠s dans D(0,R)𝐷0𝑅D(0,R) alors il existe une constante positive Tsuperscript𝑇T^{\prime}, qui dépend seulement de la paire (α,β)𝛼𝛽(\alpha,\beta) et de T𝑇T, telle que

Du(s)Δs0<T|Δs|.subscriptnorm𝐷𝑢𝑠Δ𝑠0superscript𝑇Δ𝑠\|Du(s)\Delta s\|_{0}<T^{\prime}|\Delta s|.

Nous pouvons écrire donc Dt(s)=w(s)+A(s)𝐷𝑡𝑠𝑤𝑠𝐴𝑠Dt(s)=w(s)+A(s) avec w(s)𝑤𝑠w(s) une matrice 𝕄2()absentsubscript𝕄2\in\mathbb{M}_{2}(\mathbb{R}) et la matrice A(s)𝕄2()𝐴𝑠subscript𝕄2A(s)\in\mathbb{M}_{2}(\mathbb{R}) de taille contrôlée par la taille de fs′′subscriptsuperscript𝑓′′𝑠f^{\prime\prime}_{s}. Plus précisément

w(s)𝑤𝑠\displaystyle w(s) =\displaystyle= 𝕋1(fs(θ,u(s)(θ)))1sfs(θ,u(s)(θ))dθsubscriptsuperscript𝕋1superscriptsubscriptsuperscript𝑓𝑠𝜃𝑢𝑠𝜃1subscript𝑠superscriptsubscript𝑓𝑠𝜃𝑢𝑠𝜃𝑑𝜃\displaystyle-\int_{\mathbb{T}^{1}}\Big{(}f^{\prime}_{s}\big{(}\theta,u(s)(\theta)\big{)}\Big{)}^{-1}\partial_{s}f_{s}^{\prime}\big{(}\theta,u(s)(\theta)\big{)}d\theta
A(s)Δs𝐴𝑠Δ𝑠\displaystyle A(s)\Delta s =\displaystyle= 𝕋1(fs(θ,u(s)(θ)))1fs′′(θ,u(s)(θ))Du(s)Δs(θ)𝑑θ.subscriptsuperscript𝕋1superscriptsubscriptsuperscript𝑓𝑠𝜃𝑢𝑠𝜃1subscriptsuperscript𝑓′′𝑠𝜃𝑢𝑠𝜃𝐷𝑢𝑠Δ𝑠𝜃differential-d𝜃\displaystyle\int_{\mathbb{T}^{1}}\Big{(}f^{\prime}_{s}\big{(}\theta,u(s)(\theta)\big{)}\Big{)}^{-1}f^{\prime\prime}_{s}\big{(}\theta,u(s)(\theta)\big{)}Du(s)\Delta s(\theta)d\theta.

Si on suppose qu’il existe des nombres réels positifs ε0,ε1,ε2subscript𝜀0subscript𝜀1subscript𝜀2\varepsilon_{0},\varepsilon_{1},\varepsilon_{2} tels que fsrε0,fsλrε1,fs′′rε2formulae-sequencesubscriptnormsubscript𝑓𝑠𝑟subscript𝜀0formulae-sequencesubscriptnormsuperscriptsubscript𝑓𝑠𝜆𝑟subscript𝜀1subscriptnormsubscriptsuperscript𝑓′′𝑠𝑟subscript𝜀2\|f_{s}\|_{r}\leq\varepsilon_{0},\|f_{s}^{\prime}-\lambda\|_{r}\leq\varepsilon_{1},\|f^{\prime\prime}_{s}\|_{r}\leq\varepsilon_{2} et ε0+ε1+ε2ε¯subscript𝜀0subscript𝜀1subscript𝜀2¯𝜀\varepsilon_{0}+\varepsilon_{1}+\varepsilon_{2}\leq\bar{\varepsilon} alors on a que

A(s)𝔏<2Tε2.subscriptnorm𝐴𝑠𝔏2superscript𝑇subscript𝜀2\|A(s)\|_{\mathfrak{L}}<2T^{\prime}\varepsilon_{2}. (22)

Nous pouvons contrôler aussi la distance w(s)w(0)𝔏subscriptnorm𝑤𝑠𝑤0𝔏\|w(s)-w(0)\|_{\mathfrak{L}} sur le bord d’un disque D(0,R)𝐷0𝑅D(0,R). Pour cela nous considérons les inégalités suivantes:

sfs(θ,z)sfs|s=0(θ,z)𝔏s2fs0|s|TRevaluated-atsubscriptdelimited-‖|subscript𝑠subscriptsuperscript𝑓𝑠𝜃𝑧subscript𝑠subscriptsuperscript𝑓𝑠𝑠0𝜃𝑧𝔏subscriptnormsubscriptsuperscript2𝑠subscriptsuperscript𝑓𝑠0𝑠𝑇𝑅\big{\|}\partial_{s}f^{\prime}_{s}(\theta,z)-\partial_{s}f^{\prime}_{s}\big{|}_{s=0}(\theta,z)\big{\|}_{\mathfrak{L}}\leq\|\partial^{2}_{s}f^{\prime}_{s}\|_{0}|s|\leq TR

si on suppose que s2fs0Tsubscriptnormsubscriptsuperscript2𝑠subscriptsuperscript𝑓𝑠0𝑇\|\partial^{2}_{s}f^{\prime}_{s}\|_{0}\leq T. De façon similaire nous avons

sfs|s=0(θ,u(0)(θ))sfs|s=0(θ,0)𝔏sfs′′|s=00u(s)0TTRsubscriptdelimited-‖|subscript𝑠subscriptsuperscript𝑓𝑠𝑠0𝜃𝑢0𝜃evaluated-atevaluated-atsubscript𝑠subscriptsuperscript𝑓𝑠𝑠0𝜃.0𝔏evaluated-atsubscriptdelimited-‖|subscript𝑠subscriptsuperscript𝑓′′𝑠𝑠00subscriptnorm𝑢𝑠0𝑇superscript𝑇𝑅\big{\|}\partial_{s}f^{\prime}_{s}\big{|}_{s=0}(\theta,u(0)(\theta))-\partial_{s}f^{\prime}_{s}\big{|}_{s=0}(\theta,0)\big{\|}_{\mathfrak{L}}\leq\|\partial_{s}f^{\prime\prime}_{s}\big{|}_{s=0}\|_{0}\|u(s)\|_{0}\leq TT^{\prime}R

si sfs′′0Tsubscriptnormsubscript𝑠subscriptsuperscript𝑓′′𝑠0𝑇\|\partial_{s}f^{\prime\prime}_{s}\|_{0}\leq T. Il existe donc une constante positive T′′superscript𝑇′′T^{\prime\prime}, qui dépend seulement de T𝑇T et (α,β)𝛼𝛽(\alpha,\beta), telle que

w(s)w(0)𝔏T′′R.subscriptnorm𝑤𝑠𝑤0𝔏superscript𝑇′′𝑅\|w(s)-w(0)\|_{\mathfrak{L}}\leq T^{\prime\prime}R. (23)

7.2 Transversalité et fin de la preuve

Considérons la fonction affine W(s)=t(0)+w(0)s𝑊𝑠𝑡0𝑤0𝑠W(s)=t(0)+w(0)s. L’hypothèse de transversalité

[s𝕋1fs(θ,0)𝑑θ|s=0]𝔏>L1,subscriptdelimited-[]evaluated-atsubscript𝑠subscriptsuperscript𝕋1subscriptsuperscript𝑓𝑠𝜃.0differential-d𝜃𝑠0𝔏superscript𝐿1\bigg{[}\partial_{s}\int_{\mathbb{T}^{1}}f^{\prime}_{s}(\theta,0)d\theta\Big{|}_{s=0}\bigg{]}_{\mathfrak{L}}>L^{-1},

pour une constante L>1𝐿1L>1, impliquera que W𝑊W croît suffisamment vite, ce qui va nous permettre de la comparer à la différence t(s)W(s)𝑡𝑠𝑊𝑠t(s)-W(s) sur le bord d’un disque D(0,R)𝐷0𝑅D(0,R), de rayon R𝑅R assez grand de façon que le zéro (unique et non dégénéré)

s~=w(0)1t(0)~𝑠𝑤superscript01𝑡0\tilde{s}=-w(0)^{-1}t(0)

de W𝑊W , soit contenu dans le disque (nous allons utiliser le point 3.33. de la Proposition 7.1). D’après le Lemme 4.1 et l’estimation (15) la taille de s~~𝑠\tilde{s} est bornée par LCε1𝐿𝐶subscript𝜀1LC\varepsilon_{1}. D’après (22) et (23) la différence entre les fonctions W𝑊W et t𝑡t sur le bord du disque D(0,R)𝐷0𝑅D(0,R) est bornée par

|W(s)t(s)|𝑊𝑠𝑡𝑠\displaystyle|W(s)-t(s)| \displaystyle\leq RD(Wt)𝔏𝑅subscriptnorm𝐷𝑊𝑡𝔏\displaystyle R\|D(W-t)\|_{\mathfrak{L}}
\displaystyle\leq R(w(s)w(0)𝔏+A(s)𝔏)𝑅subscriptnorm𝑤𝑠𝑤0𝔏subscriptnorm𝐴𝑠𝔏\displaystyle R\big{(}\|w(s)-w(0)\|_{\mathfrak{L}}+\|A(s)\|_{\mathfrak{L}}\big{)}
\displaystyle\leq R(T′′R+2Tε2).𝑅superscript𝑇′′𝑅2superscript𝑇subscript𝜀2\displaystyle R(T^{\prime\prime}R+2T^{\prime}\varepsilon_{2}).

D’autre part la taille de W𝑊W est minorée sur le bord du disque par

|W(s)|>RL1Cε1.𝑊𝑠𝑅superscript𝐿1𝐶subscript𝜀1|W(s)|>RL^{-1}-C\varepsilon_{1}.

Pour pouvoir utiliser le point 3.33. de la Proposition 7.1 il suffira alors que l’inégalité suivante soit vérifiée

RL1Cε1>T′′R2+2Tε2R𝑅superscript𝐿1𝐶subscript𝜀1superscript𝑇′′superscript𝑅22superscript𝑇subscript𝜀2𝑅RL^{-1}-C\varepsilon_{1}>T^{\prime\prime}R^{2}+2T^{\prime}\varepsilon_{2}R

et c’est justement le cas si nous prenons R=2LCε1𝑅2𝐿𝐶subscript𝜀1R=2LC\varepsilon_{1} et ε¯¯𝜀\bar{\varepsilon} suffisamment petit. Ce choix nous permet aussi d’assurer la présence de s~~𝑠\tilde{s} dans D(0,R)𝐷0𝑅D(0,R) et de cette manière la présence d’un zéro ssuperscript𝑠s^{*} de t𝑡t dans D(0,R)𝐷0𝑅D(0,R), car il n’y a que deux possibilités, soit t𝑡t s’annule sur le bord du disque, ou bien l’indice n(t,D(0,R))=±1𝑛𝑡𝐷0𝑅plus-or-minus1n(t,D(0,R))=\pm 1 et le point 2.22. de la Proposition 7.1 nous donne l’existence de ssuperscript𝑠s^{*}. Nous venons de montrer ainsi la

Proposition 7.2

Pour toute paire (α,β)𝛼𝛽(\alpha,\beta) qui vérifie l’hypothèse 𝔻1subscript𝔻1\mathbb{C}\mathbb{D}_{1} et pour toutes constantes L>1,T>1formulae-sequence𝐿1𝑇1L>1,T>1 il existe ε¯>0¯𝜀0\bar{\varepsilon}>0, un nombre naturel r2𝑟2r\geq 2, qui dépend seulement de la paire (α,β)𝛼𝛽(\alpha,\beta), et une constante positive universelle C𝐶C tels que si une famille lisse à un paramètre complexe {fs}sΣsubscriptsubscript𝑓𝑠𝑠Σ\{f_{s}\}_{s\in\Sigma\subset\mathbb{C}} de fonctions de 𝕋1superscript𝕋1\mathbb{T}^{1} vers Γ(𝕋1,Ω(𝔻¯))superscriptΓsuperscript𝕋1Ω¯𝔻\Gamma^{\infty}(\mathbb{T}^{1},\Omega(\overline{\mathbb{D}})) vérifie pour des nombres réels positifs ε0,ε1,ε2subscript𝜀0subscript𝜀1subscript𝜀2\varepsilon_{0},\varepsilon_{1},\varepsilon_{2}, ε0+ε1+ε2(0,ε¯]subscript𝜀0subscript𝜀1subscript𝜀20¯𝜀\varepsilon_{0}+\varepsilon_{1}+\varepsilon_{2}\in(0,\bar{\varepsilon}],

  • \bullet

    [s𝕋1fs(θ,0)𝑑θ|s=0]𝔏>L1subscriptdelimited-[]evaluated-atsubscript𝑠subscriptsuperscript𝕋1subscriptsuperscript𝑓𝑠𝜃.0differential-d𝜃𝑠0𝔏superscript𝐿1\bigg{[}\partial_{s}\int_{\mathbb{T}^{1}}f^{\prime}_{s}(\theta,0)d\theta\Big{|}_{s=0}\bigg{]}_{\mathfrak{L}}>L^{-1}

  • \bullet

    fsrε0,fsλrε1,fs′′rε2formulae-sequencesubscriptnormsubscript𝑓𝑠𝑟subscript𝜀0formulae-sequencesubscriptnormsubscriptsuperscript𝑓𝑠𝜆𝑟subscript𝜀1subscriptnormsubscriptsuperscript𝑓′′𝑠𝑟subscript𝜀2\|f_{s}\|_{r}\leq\varepsilon_{0},\|f^{\prime}_{s}-\lambda\|_{r}\leq\varepsilon_{1},\|f^{\prime\prime}_{s}\|_{r}\leq\varepsilon_{2} pour tout s𝑠s dans D(0,2CLε1)𝐷0.2𝐶𝐿subscript𝜀1D(0,2CL\varepsilon_{1})

  • \bullet

    s2fs0+sfs′′0Tsubscriptnormsuperscriptsubscript𝑠2subscriptsuperscript𝑓𝑠0subscriptnormsubscript𝑠subscriptsuperscript𝑓′′𝑠0𝑇\|\partial_{s}^{2}f^{\prime}_{s}\|_{0}+\|\partial_{s}f^{\prime\prime}_{s}\|_{0}\leq T pour tout s𝑠s dans D(0,2CLε1)𝐷0.2𝐶𝐿subscript𝜀1D(0,2CL\varepsilon_{1})

alors il existe un paramètre ssuperscript𝑠s^{*} dans le disque D(0,2CLε1)𝐷0.2𝐶𝐿subscript𝜀1D(0,2CL\varepsilon_{1}) et une courbe u:𝕋1𝔻:𝑢superscript𝕋1𝔻u:\mathbb{T}^{1}\to\mathbb{D} de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} qui est invariante par la dynamique holomorphe fibrée Fs(θ,z)=(θ+α,fs(θ,z))subscript𝐹superscript𝑠𝜃𝑧𝜃𝛼subscript𝑓superscript𝑠𝜃𝑧F_{s^{*}}(\theta,z)=(\theta+\alpha,f_{s^{*}}(\theta,z)), est de degré nul et son nombre de rotation transversal est ϱtr(fs,u)=βsubscriptitalic-ϱ𝑡𝑟subscript𝑓superscript𝑠𝑢𝛽\varrho_{tr}(f_{s^{*}},u)=\beta.

Nous pouvons finir à présent la preuve du Théorème 4.2. Pour cela, supposons qu’il existe ε~>0~𝜀0\tilde{\varepsilon}>0 et une constante M>1𝑀1M>1 tels que

ρ0,srsubscriptnormsubscript𝜌0𝑠𝑟\displaystyle\|\rho_{0,s}\|_{r} \displaystyle\leq ε~~𝜀\displaystyle\tilde{\varepsilon}
ρ1,srsubscriptnormsubscript𝜌1𝑠𝑟\displaystyle\|\rho_{1,s}\|_{r} \displaystyle\leq ε~~𝜀\displaystyle\tilde{\varepsilon}
ρsrsubscriptnormsubscript𝜌𝑠𝑟\displaystyle\|\rho_{s}\|_{r} \displaystyle\leq M.𝑀\displaystyle M.

Nous faisons un changement d’échelle sur z𝑧z de taille m>1𝑚1m>1, c’est à dire, nous définissons une nouvelle famille lisse {f~s}sΣsubscriptsubscript~𝑓𝑠𝑠Σ\{\tilde{f}_{s}\}_{s\in\Sigma\subset\mathbb{C}} par

f~s(θ,z)=mfs(θ,m1z)subscript~𝑓𝑠𝜃𝑧𝑚subscript𝑓𝑠𝜃superscript𝑚1𝑧\tilde{f}_{s}(\theta,z)=mf_{s}(\theta,m^{-1}z)

ce qui avec la notation usuelle nous donne

ρ~0,srsubscriptnormsubscript~𝜌0𝑠𝑟\displaystyle\|\tilde{\rho}_{0,s}\|_{r} \displaystyle\leq mε~𝑚~𝜀\displaystyle m\tilde{\varepsilon}
ρ~1,srsubscriptnormsubscript~𝜌1𝑠𝑟\displaystyle\|\tilde{\rho}_{1,s}\|_{r} \displaystyle\leq ε~~𝜀\displaystyle\tilde{\varepsilon}
ρ~srsubscriptnormsubscript~𝜌𝑠𝑟\displaystyle\|\tilde{\rho}_{s}\|_{r} \displaystyle\leq m1M.superscript𝑚1𝑀\displaystyle m^{-1}M.

Si nous posons m=3Mε¯1𝑚3𝑀superscript¯𝜀1m=3M\bar{\varepsilon}^{-1} (quitte à diminuer ε¯¯𝜀\bar{\varepsilon} on a que m>1𝑚1m>1) et ε~ε¯29M~𝜀superscript¯𝜀29𝑀\tilde{\varepsilon}\leq\frac{\bar{\varepsilon}^{2}}{9M} nous avons

ρ~0,srsubscriptnormsubscript~𝜌0𝑠𝑟\displaystyle\|\tilde{\rho}_{0,s}\|_{r} \displaystyle\leq ε¯3¯𝜀3\displaystyle\frac{\bar{\varepsilon}}{3}
ρ~1,srsubscriptnormsubscript~𝜌1𝑠𝑟\displaystyle\|\tilde{\rho}_{1,s}\|_{r} \displaystyle\leq ε~<ε¯3~𝜀¯𝜀3\displaystyle\tilde{\varepsilon}<\frac{\bar{\varepsilon}}{3}
ρ~srsubscriptnormsubscript~𝜌𝑠𝑟\displaystyle\|\tilde{\rho}_{s}\|_{r} \displaystyle\leq ε¯3.¯𝜀3\displaystyle\frac{\bar{\varepsilon}}{3}.

La Proposition 7.2 nous donne donc un paramètre ssuperscript𝑠s^{*} dans le disque D(0,2CLε~)𝐷0.2𝐶𝐿~𝜀D(0,2CL\tilde{\varepsilon}) et une courbe u𝑢u de classe Csuperscript𝐶C^{\infty} qui est invariante par la dynamique holomorphe fibrée F~ssubscript~𝐹superscript𝑠\tilde{F}_{s^{*}}, ce qui signifie

F~s(θ,u(θ))subscript~𝐹superscript𝑠𝜃𝑢𝜃\displaystyle\tilde{F}_{s^{*}}(\theta,u(\theta)) =\displaystyle= (θ+α,u(θ+α))𝜃𝛼𝑢𝜃𝛼\displaystyle\big{(}\theta+\alpha,u(\theta+\alpha)\big{)}
(θ+α,mfs(θ,m1u(θ)))𝜃𝛼𝑚subscript𝑓superscript𝑠𝜃superscript𝑚1𝑢𝜃\displaystyle\big{(}\theta+\alpha,mf_{s^{*}}(\theta,m^{-1}u(\theta))\big{)} =\displaystyle= (θ+α,u(θ+α))𝜃𝛼𝑢𝜃𝛼\displaystyle\big{(}\theta+\alpha,u(\theta+\alpha)\big{)}
fs(θ,m1u(θ))subscript𝑓superscript𝑠𝜃superscript𝑚1𝑢𝜃\displaystyle f_{s^{*}}\big{(}\theta,m^{-1}u(\theta)\big{)} =\displaystyle= m1u(θ+α).superscript𝑚1𝑢𝜃𝛼\displaystyle m^{-1}u(\theta+\alpha).

On voit ainsi que la courbe m1usuperscript𝑚1𝑢m^{-1}u est invariante par la dynamique holomorphe fibrée Fssubscript𝐹superscript𝑠F_{s^{*}}. En plus f~s(θ,z)=fs(θ,m1z)subscriptsuperscript~𝑓𝑠𝜃𝑧subscriptsuperscript𝑓𝑠𝜃superscript𝑚1𝑧\tilde{f}^{\prime}_{s}(\theta,z)=f^{\prime}_{s}(\theta,m^{-1}z), donc le nombre de rotation transversal de la courbe m1usuperscript𝑚1𝑢m^{-1}u est aussi égal à β𝛽\beta ce qui termine la preuve du Théorème 4.2\quad{}_{\blacksquare}

Références

  • [1] Artur Avila and Raphaël Krikorian. Reducibility or nonuniform hyperbolicity for quasiperiodic Schrödinger cocycles. Ann. of Math. (2), 164(3):911–940, 2006.
  • [2] J.B. Bost. Tores invariantes des systèmes dynamiques hamiltoniens. Asterisque, Séminaire Bourbaki 639, 133-134:113–157, 1986.
  • [3] J. Bourgain. On Melnikov’s persistency problem. Math. Res. Lett., 4(4):445–458, 1997.
  • [4] L. Carlesson and T. Gamelin. Complex Dynamics. Universitext. Springer-Verlag, 1993.
  • [5] J.W. Cassels. An introduction to Diophantine approximation, volume 45 of Cambridge tracts. Cambridge University Press, 1957.
  • [6] L. H. Eliasson. Perturbations of stable invariant tori for Hamiltonian systems. Ann. Scuola Norm. Sup. Pisa Cl. Sci. (4), 15(1):115–147 (1989), 1988.
  • [7] R.S. Hamilton. The Inverse Function Theorem of Nash and Moser. Bull. A.M.S., 7:65–222, 1982.
  • [8] M. Herman. Sur la conjugaison différentiable des difféomorphismes du cercle à des rotations. Publ. Math. I.H.E.S., 49:5–233, 1979.
  • [9] M. Herman. Sur les courbes invariantes par les difféomorphismes de l’anneau, volumen I. Asterisque, 103-104:1983, 1983.
  • [10] M. Herman. Une méthode pour minorer les exposants de Lyapounov et quelques exemples montrant le caractère local d’un théorème d’Arnold et de Moser sur le tore de dimension 2. Comment. Math. Helvetici, 58:453–502, 1983.
  • [11] M. Herman. Simple proofs of local conjugacy theorems for diffeomorphisms of the circle with almost every rotation number. Bull. Soc. Bras. Mat., 16:45–83, 1985.
  • [12] L. Hörmander. The boundary problem of physical geodesy. Arch. Rat. Mech. Anal., 62:1–52, 1976.
  • [13] T. Jäger and G. Keller. The Denjoy type of arguments for quasiperiodically forced circle diffeomorphisms. Ergod. Th. and Dynam. Sys., 26:447–465, 2006.
  • [14] R. Johnson and J. Moser. The rotation number for almost periodic potentials. Comm. Math. Phys., 84(3):403–438, 1982.
  • [15] M. Jonsson. Dynamics of polynomial skew products on C2superscript𝐶2C^{2}. Math. Annalen, 314:403–447, 1999.
  • [16] M. Jonsson. Ergodic properties of fibered rational maps. Ark. Mat., 38:281–317, 2000.
  • [17] A. Katok and B. Hasselblatt. Introduction to the Modern Theory of Dynamical Systems, volume 54 of Encyclopedia of mathematics and its applications. Cambridge University Press, 1995.
  • [18] Y. Katznelson. An introduction to harmonic analysis. Cambridge Mathematical Library. Cambridge University Press, Cambridge, third edition, 2004.
  • [19] R. Krikorian. Réductibilité des systèmes produits-croisés à valeurs dans des groupes compacts. Astérisque, (259):vi+216, 1999.
  • [20] S. Lang. Introduction to Diophantine Approximation. Addison-Wesley, 1966.
  • [21] E.L. Lima. Curso de análise, vol.2. Projeto Euclides. IMPA, CNPq, 1981.
  • [22] V. K. Melnikov. On certain cases of conservation of almost periodic motions with a small change of the Hamiltonian function. Dokl. Akad. Nauk SSSR, 165:1245–1248, 1965.
  • [23] M. Ponce. A KAM type result about the persistence of invariant curves for fibered holomorphic transformations. Submitted.
  • [24] M. Ponce. Local dynamics for fibered holomorphic transformations. Submitted.
  • [25] W.M. Schmidt. Diophantine Approximations, volume 785 of Lecture Notes in Mathematics. Springer-Verlag, 1980.
  • [26] F. Sergeraert. Un théorème de fonctions implicites sur certains espaces de fréchet et quelques applications. Ann. Scient. Ec. Norm. Sup., 5:599–660, 1972.
  • [27] O. Sester. Étude dynamique des polynômes fibrés. PhD thesis, Université de Paris-Sud, 1997.
  • [28] O. Sester. Hyperbolité des polynômes fibrés. Bull. Soc. Math. France, 127(3):393–428, 1999.
  • [29] J. Stark. Transitive sets for quasiperiodically forced monotone maps. Dyn. Syst., 18(4):351–364, 2003.
  • [30] Marcelo Viana. Multidimensional nonhyperbolic attractors. Inst. Hautes Études Sci. Publ. Math., (85):63–96, 1997.
  • [31] J.-C. Yoccoz. Théorème de Siegel, nombres de Bruno et polynômes quadratiques. Asterisque, 231:3–88, 1995.
  • [32] J.-C. Yoccoz. Analytic linearization of circle diffeomorphisms. In Dynamical systems and small divisors (Cetraro, 1998), volume 1784 of Lecture Notes in Math., pages 125–173. Springer, Berlin, 2002.