Entrelacement d’algèbres de Lie
English abtract. Wreath product for Lie algebras. Full details are given for the definition and construction of the wreath product of two Lie algebras and , in the hope that it can lead to the definition of a suitable Lie group to be the wreath product of two given Lie groups. In the process, quite a few new notions are needed, and introduced. Such are, for example : Formal series with variables in a vector space and coefficients in some other vector space. Derivation of a formal series relative to another formal series. The Lie algebra of a vector space. Formal actions of Lie algebras over vector spaces. The basic formal action of a Lie algebra over itself (as a formal version of the analytic aspect of the infinitesimal operation law of a Lie groupuscule). More generally, relative to any given formal action of the Lie algebra over a vector space , the wreath product is defined. When is the basic action of over itself, the special case is recovered. Main features are : A description of the triangular actions of the wreath products over product vector spaces . A Kaloujnine-Krasner type theorem : In essence, it says that all Lie extensions of the Lie algebra by the Lie algebra are, indeed, subalgebras of their wreath product . A moderately detailed english summary of the paper can be found in [7, p. 9-15].
0
Introduction.
1
S ries formelles.
2
Sym trisation.
3
D rivation suivant une s rie formelle.
4
L’alg bre de Lie d’un espace vectoriel .
5
Action d’une alg bre de Lie sur un espace vectoriel.
6
L’exemple originel.
7
Produits d’entrelacements.
8
Action triangulaire.
9
Action fondamentale d’une alg bre de Lie sur elle-m me.
10
Produit d’entrelacement de deux alg bres de Lie.
11
Repr sentation des extensions dans le produit d’entrelacement.
0. Introduction
Le produit d’entrelacement (“wreath product” en anglais) de deux groupes (abstraits) quelconques, et , est une notion devenue classique : voir, par exemple, Neumann [6]. Voici, succintement, comment on l’introduit.
Consid r comme produit de copies du groupe , l’ensemble de toutes les applications de dans est, lui-m me, un groupe. Soit l’application o est l’application de dans d finie par pour tout . Chacun des est alors un automorphisme du groupe et l’on v rifie que l’application ainsi d finie est un homomorphisme du groupe dans le groupe des automorphismes du groupe .
Le produit d’entrelacement de par est alors d fini comme tant le produit semi-direct du groupe par le groupe suivant l’homomorphisme . Plus pr cis ment, pour deux l ments et de , on a
On introduit une op ration, dite triangulaire, du groupe sur le produit cart sien , naturellement, en posant pour chaque op rateur et chaque point . Ce faisant, on fait ainsi op rer ce groupe droite.
L’une des propri t s du produit d’entrelacement est connue sous le nom de th or me de Kaloujnine-Krasner : tout groupe extension de par est un sous-groupe du produit d’entrelacement .
M. Krasner a pos le probl me suivant au premier des deux auteurs du texte pr sent : Comment d finir un produit d’entrelacement dans le cas des groupes de Lie?
Autrement dit, lorsque et sont des groupes de Lie, comment peut-on distinguer un sous-groupe particulier de , assez convenable pour en faire un groupe de Lie, et de mani re raisonnable.
Le probl me semblait assez ardu, difficile et hors de port e. A notre connaissance, il n’a d’ailleurs toujours pas t r solu. Aussi, nous sommes-nous attel , tout d’abord, au probl me qui nous a paru plus simple, celui du produit d’entrelacement d’alg bres de Lie. On passait ainsi du domaine analytique et g om trique, tr s riche, au domaine alg brique plus accessible. Il n’ tait pas trop hasardeux de penser que l’alg bre de Lie d’un ventuel groupe de Lie qui serait un produit d’entrelacement de deux groupes de Lie donn s serait le produit d’entrelacement des alg bres de Lie de ces deux groupes ou, pour le moins, une sous-alg bre convenable de ce produit d’entrelacement.
Partis en qu te du v ritable produit d’entrelacement de deux alg bres de Lie, nous avons suivi un chemin sinueux dont il serait trop long, ici, de d crire en d tail les tapes. Qu’il suffise de dire ceci, pour le moment.
D’un c t , la route montait vers un hypoth tique produit d’entrelacement de deux groupes de Lie, entrevu, la mani re des groupes abstraits, de l’autre, elle redescendait vers les alg bres de Lie correspondantes dont on essayait de deviner les structures et l’enlacement…
Nous avons rencontr , mi-chemin, entre l’analytique et l’alg brique, la notion de loi d’op ration infinit simale et celle de groupuscule de Lie. Apr s de multiples et infructueux essais, elles nous ont permis de d gager la voie et d’ouvrir le passage. Le Trait de Bourbaki, et ses tr s pr cieux exercices, nous ont grandement facilit la t che.
On passerait directement du cas des groupes abstraits celui des alg bres de Lie, tout simplement, en remplaçant le groupe par une alg bre de Lie , convenable, et en faisant jouer le r le du groupe des automorphismes du groupe par l’alg bre de Lie des d rivations de .
Pour cela, il suffisait de trouver les bonnes d finitions pour et sa structure d’alg bre de Lie. Ce que nous fîmes, en choisissant pour le statut d’une alg bre de Lie de s ries formelles.
Dans le texte qui suit, nous donnons toutes les d finitions et les d tails n cessaires pour la construction du produit d’entrelacement de deux alg bres de Lie, sur un corps commutatif, de caract ristique nulle, quelconque.
Dans un texte ant rieur, “Produit d’entrelacement et action triangulaire d’algèbres de Lie” [7], nous avons donn un r sum assez complet de ce qui va suivre. Pour la concordance de nos deux textes, nous utilisons, de nouveau, les num ros de renvoi sous la forme .
Les d tails sont nombreux avant d’arriver au produit d’entrelacement de deux alg bres de Lie et sous la forme .
Parmi ces d tails, on signalera l’introduction de quelques notions nouvelles. En particulier, l’ensemble des s ries formelles, variables dans un espace vectoriel , donn , et coefficients dans un autre espace vectoriel , et dont est un cas particulier. La d rivation d’une s rie formelle suivant une autre. L’alg bre de Lie d’un espace vectoriel quelconque. Les actions des alg bres de Lie sur les espaces vectoriels. L’action fondamentale d’une alg bre de Lie sur elle-m me (version formelle de l’aspect analytique de la loi d’op ration infinit simale d’un groupuscule de Lie).
On trouvera galement, ici, la d finition d’un produit d’entrelacement plus g n ral, , relatif une action formelle quelconque de l’alg bre de Lie sur un espace vectoriel donn . Lorsque est l’action fondamentale de sur elle-m me, on retrouve le cas particulier du produit .
Signalons les deux points saillants suivants. Une description des actions triangulaires des produits d’entrelacement sur les espaces vectoriels produits . Ainsi qu’un th or me du type Kaloujnine-Krasner : toute alg bre de Lie extension de par se plonge dans l’alg bre de Lie . Ce plongement, loin d’ tre banal, n’est pas unique. On verra, au dernier paragraphe, la formule remarquable de ces plongements.
Un dernier mot encore au sujet du probl me pos initialement par M. Krasner. Dans le cas r el ou complexe, m me lorsque et sont, toutes deux, de dimension finie, il sera sans doute malais de remonter directement du produit d’entrelacement de ces deux alg bres de Lie un groupe de Lie dont l’alg bre de Lie serait . En effet, la dimension de est toujours infinie (sauf si ou est triviale). On pourra probablement remonter jusqu’ un groupuscule de Lie. Mais, au-del , il faudrait prendre pour un groupe de Lie banachique, port par une vari t analytique model e sur un espace de Banach (voire de Hilbert) de dimension infinie, par exemple, ou s lectionner une sous-alg bre de dimension finie, convenable, de l’alg bre de Lie . Tout cela demeure en dehors du champ de ce modeste essai.
Tout au long de ce texte, d signe un corps commutatif infini quelconque; il sera de caract ristique nulle partir du paragraphe 9. De m me, d signeront des espaces vectoriels sur , et d signerons des -alg bres de Lie. Par on d signera des entiers naturels quelconques, autrement dit des entiers . Pour chaque , on d signera par l’ensemble de toutes les applications -lin aires de valeurs dans .
Tous les espaces vectoriels ainsi que toutes les alg bres de Lie seront suppos s avoir comme corps des scalaires.
On a essay d’ tre le plus complet possible, pour facilter la lecture du texte, en donnant tous les d tails utiles sa compr hension (frisant parfois, sans doute, la surcharge).
1. S ries formelles
Bourbaki, dans un court APPENDICE [1, p. 88-89], expose les notions de polyn mes-continus et de s ries formelles pour les espaces vectoriels polynorm s, en passant par les applications multilin aires continues. En imitant cette d marche, nous l’adaptons ci-dessous au cas purement alg brique des espaces vectoriels quelconques (et la d veloppons pour nos besoins).\tenpoint
1.1. Polyn mes homog nes
On dira qu’une application est un polyn me homog ne de degr , variables dans et coefficients dans , lorsqu’il existe au moins une application -lin aire telle que
On dira alors que est d termin par .
On d signera par l’ensemble de ces polyn mes homog nes de degr . C’est naturellement un espace vectoriel sur .
1.2. Remarques
. Le corps tant infini, la somme
consid r e dans le -espace vectoriel de toutes les applications de dans , est une somme directe.
En effet, soit o pour chaque . On suppose que pour tout . Alors, pour tous et , on aura
et, tant infini, on aura donc
. Contre-exemple. Bien entendu, sur le corps premier , les deux polyn mes
et
sont gaux !
1.3. Polyn mes et s ries formelles
On posera
On appelle alors polyn me (resp. s rie formelle) variables dans et coefficients dans tout l ment de (resp. de ).
Ainsi, une s rie formelle est de la forme
o chaque , appel composante homog ne de degr de , appartient .
1.3.1. Exemples primaires
Que sont les polyn mes homog nes et les s ries formelles dans le cas o les deux espaces vectoriels et sont de dimensions finies?
Soient et .
Lorsque , l’ensemble des polyn mes s’identife , ensemble des polyn mes (classiques) variables et coefficients dans le corps . De m me, s’identifie alors , ensemble des s ries formelles (classiques) aux variables coefficients dans le corps . Ainsi, pour quelconque, chaque s’identifie un -uple de s ries formelles .
Autrement dit, s’identifie, canoniquement, au produit de copies de .
1.3.2. Sommabilit
On commence par observer ceci. Soit une famille de s ries formelles
Lorsque , l’ensemble des indices, est fini, la somme est bien d finie. Plus g n ralement, pour quelconque, fini ou infini, soit
Si tous les sont finis, on pose , de sorte que . On dit alors que la famille est sommable et que sa somme est
1.3.3. Question de m thode
Dans la suite, pour tablir certains des nombreux r sultats sur les s ries formelles, on utilisera souvent la m me m thode : elle consiste tablir ce r sultat, d’abord pour les polyn mes homog nes (en utilisant les applications multilin aires qui les d terminent) puis, en l’appliquant leurs composantes homog nes, l’ tendre aux s ries formelles elles-m mes.
Dans la plupart des cas, on a donn tous les d tails des calculs, assez arides et fastidieux, pour le confort du lecteur, ainsi que pour notre propre tranquillit …
1.4. S ries formelles doubles
Comme dans le cas classique, on peut introduire la notion plus g n rale de s rie formelle double variables dans deux espaces vectoriels et , et coefficients dans un troisi me espace .
Voici comment on proc de.
On d signe par l’ensemble de toutes les applications qui sont -multilin aires, autrement dit, telles que soit lin aire par rapport chacune des variables .
On dira qu’une application est un polyn me homog ne de bidegr , variables dans et coefficients dans , lorsqu’il existe au moins un l ment tel que
On d signera par l’ensemble de ces polyn mes homog nes de bidegr . C’est naturellement un espace vectoriel sur .
On posera .
On appellera s rie formelle double, variables dans et coefficients dans , tout l ment de .
1.5. Identifications naturelles et canoniques
On consid re et on crit pour .
On fera les identifications suivantes :
Ainsi
Voici les d tails essentiels de ces identifications. Le lecteur ne rencontrera pas de difficult les compl ter par des calculs, s’il le juge utile.
1.5.1
Soit une application -multilin aire. A chaque correspond une application d finie par
Ainsi, . Soit alors l’application de dans qui, chaque , fait correspondre , de sorte que . L’application est alors un isomorphisme naturel, canonique, entre les deux espaces vectoriels et .
De cette premi re identification d coule simplement la suivante.
1.5.2
Soit un polyn me homog ne. Il est d termin par un l ment . Le polyn me d termin par appartient donc . De plus ne d pend que de et pas du choix de !
L’application est un isomorphisme entre les deux espaces vectoriels
Retenons les deux identit s suivantes :
De cette seconde identification, on passe la troisi me comme suit.
1.5.3
Soit . Pour chaque , soit , de sorte que .
On pose alors et on remarque que cette notation est en accord avec celle qui a t adopt e ci-dessus dans le cas o est un polyn me homog ne. On a donc , et l’application est un isomorphisme entre les deux espaces vectoriels
Elle est, en effet, lin aire et injective. Il suffit de se convaincre qu’elle est, galement, surjective.
Pour cela, on se donne
Pour , on a
Pour chaque , on a
On pose alors
On sait que l’on a
Ainsi, en posant
on a
A nouveau, et formellement cette fois, on peut crire
Remarque
Comme on l’a vu pour les polyn mes simples (ci-dessus 1.2), ici aussi la somme dans l’espace vectoriel est une somme directe.
En effet, soit o . On suppose que pour tous et . On veut montrer que pour tout , autrement dit, pour tous .
Pour chaque , on a . Or,
D’o la conclusion.∎
On en vient la quatri me identification.
1.5.4. Identification de avec
Elle r sultera de l’identification de
On pose et on identifie au sous-espace , et au sous-espace . Soit .
On consid re .
1.5.4.1
On montre que .
En effet : est d termin par un et, pour on a
Or,
Soit . Pour chaque partie , on consid re le sous-espace de form des l ments o
La restriction de d finit ainsi naturellement une application -multilin aire
A son tour, d termine un polyn me homog ne ,
Or
De sorte que donc .
Visiblement, l’application ainsi d finie de dans , qui associe , est lin aire.
1.5.4.2. Elle est aussi injective
Car si alors pour tous autrement dit,
Donc .
1.5.4.3. Cette application est galement surjective
En effet, soit d termin par un . On d finit alors par
o . Ainsi .
Soit . Cela d finit un polyn me et l’on a
Cela ach ve la quatri me identification. La cinqui me d coule des pr c dentes.
Bien entendu, ce que l’on vient de faire pour deux variables se g n ralise au cas d’un nombre fini quelconque de variables, celui des s ries formelles multiples.
1.6. Sur la notation
Soit un polyn me homog ne d termin par . Pour chaque , l’ l ment est un vecteur de l’espace . Plus g n ralement, lorsque est un polyn me quelconque, homog ne ou non, pour chaque vecteur de , l’ l ment est encore un vecteur de . Autrement dit, d finit une application (polyn miale) .
Il n’en va plus n cessairement de m me pour une s rie formelle quelconque. La notation ne d signe alors pas toujours un vecteur de . Elle est pourtant commode et on peut s’en servir (en abusant un peu) dans les questions de composition ou de substitution. En d signant encore cette s rie par la notation , on garde m taphoriquement l’id e d’une application tout en sachant que n’est pas un vecteur de .
1.7. Substitution
Etant donn es des s ries formelles
on va montrer comment la compos e peut avoir un sens dans certains cas et qu’elle consiste substituer dans . On fera cela par tapes.
Substituter des polyn mes homog nes dans une application multilin aire
On commence par se donner
L’application compos e appartient alors . On d signe par les polyn mes homog nes d termin s, respectivement, par dont les degr s respectifs sont . Le polyn me n’est autre que le compos , on le voit imm diatement.
Substituter des s ries formelles dans une application multilin aire
Plus g n ralement, on se donne s ries formelles o . On d finit la s rie formelle l’aide de ses composantes
o d signe la composante de degr de .
Substituer une s rie formelle dans un polyn me
Soit une s rie formelle et un polyn me. Lorsque est un polyn me homog ne d termin par , on d finit la s rie compos e par qui ne d pend pas du choix de , comme on le v rifie. Lorsque est un polyn me quelconque, avec , on crit
cette somme tant finie!
Substituer une s rie formelle dans une autre
Soient
des s ries formelles. Pour chaque composante de , on consid re la s rie formelle . La famille de ces s ries formelles est sommable uniquement dans les deux cas suivants, o l’on peut donc crire :
1.8. Restriction et extension des coefficients et des variables
Chaque application lin aire est un polyn me homog ne de degr et induit, par fonctorialit , une application lin aire naturelle de dans et, partant, des applications lin aires
L’application respecte la graduation et, pour , on a o l’on a substitu dans la s rie formelle .
De m me, chaque application lin aire correspondent des applications lin aires naturelles
L’application respecte aussi la graduation et, pour , on a o l’on a substitu la s rie formelle dans .
En un certain sens, on peut ainsi dire que le foncteur est contravariant en et covariant en . On peut, galement, voir les choses comme ceci : une extension des variables induit une projection de dans ; tandis qu’une extension des coefficients induit une extension de .
Les deux applications et commutent et leurs effets conjugu s induisent une application lin aire o .
On pourrait examiner ce foncteur de plus pr s, afin de voir comment se comportent les injections et les surjections. Nous ne le ferons pas ici car nous n’en avons pas l’usage. On se contentera de faire la seule observation suivante.
Lorsque l’on a
l’application est injective et plonge ainsi dans .
2. Sym trisation
Etant donn e une fonction de plusieurs variables, , valeurs dans un groupe commutatif quelconque, une d marche habituelle de sym rtrisation, classique, consiste lui associer la fonction sym trique obtenue en faisant la somme de toutes les valeurs o parcourt l’ensemble des permuations de l’ensemble fini . On peut g n raliser quelque peu cette d marche en d finissant la -sym tris e de comme tant la somme de toutes les valeurs o parcourt l’ensemble des permuations avec r p titions de o chaque est r p t fois. On explicite, ci-dessous, le cas particulier des applications multilin aires, pour les besoins de la suite, notamment dans la d finition de la d rivation suivant les s ries formelles, dans le paragraphe 3.
2.1. Le -sym tris d’une application -lin aire
Pour chaque , on d signe par la somme de tous les termes de la forme o est une permutation avec r p titions de et dans laquelle est r p t exactement fois (pour ). S’il n’existe aucun terme de cette forme, on convient que .
Remarque
On observera qu’avec cette convention, on a si ou si .
2.2. Cas particulier
Pour d finir la d rivation suivant une s rie formelle, nous nous servirons, ci-dessous, du cas particulier de la sym trisation o .
Dans ce cas, est la somme de tous termes de la forme o tous les sont gaux sauf un qui est gal . Bien entendu, si alors cette somme est nulle.
On va tablir le r sultat suivant.
2.3. Th or me
. Si des l ments et de d terminent le m me polyn me homog ne, alors .
Autrement dit, si
alors
Pour tablir ce th or me, on s’appuiera sur les deux r sultats auxiliaires suivants.
2.4. Lemme
Soient une suite de vecteurs dans et
On suppose que pour tout . Alors
En effet, on consid re l ments distinsts dans . On a
Autrement dit,
et la matrice est (un Vandermonde) inversible. D’o le r sultat.∎
Remarque
Bien entendu, le lemme est encore vrai lorsque le corps , sans tre infini, poss de au moins l ments distincts.
2.5. Corollaire
.
Soit un polyn me coefficients dans de degr au plus :
On suppose que pour tout . Alors tous les coefficients du polyn me sont nuls.
En effet, on raisonne par r currence sur l’entier en utilisant le lemme pr c dent :
est un polyn me en de degr coefficients dans .∎
2.6. Remarque
Soient et . Voici une mani re commode de tenir serr s en une m me formule tous les termes pour .
Pour chaque , on consid re
et
On a alors
en notation ”multiindicielle” et o , par d finition, .
On se souvient, en effet, que dans chacun des deux cas suivants :
(1) si ,
(2) si.
2.7. D monstration du th or me 2.3
En consid rant la diff rence , il suffit d’ tablir le r sultat dans le cas o .
On suppose donc donn tel que pour tout . On vient de montrer que
Or, en reprenant les notations de la remarque pr c dente, on a
On applique alors le corollaire 2.5 au polyn me homog ne de degr en , coefficients dans .∎
2.8. Remarque
Lorsque est inversible dans , chaque l ment est associ son sym tris que l’on d finit comme suit :
la somme tant prise pour toutes les permutations de l’ensemble . Ce sym tris est une application -lin aire sym trique de dans . Lorsque est d termin par , il est clair que est galement d termin par ce sym tris , l’unique l ment sym trique de qui d termine .
3. D rivation suivant une s rie formelle
Au sens classique, la d riv e d’une s rie formelle , , est la s rie formelle Autrement dit, est le terme constant en de la s rie formelle . On peut tendre, l g rement, cette d finition comme suit. Etant donn e une autre s rie formelle , on appelle d riv e de suivant le terme constant en de la s rie formelle : c’est la s rie formelle On d signe cette d riv e par . En particulier, la d riv e classique n’est autre que , la d riv e de suivant la s rie constante . Ces consid rations se g n ralisent au cas de s ries formelles et .
Pour simplifier, on crira au lieu de , et au lieu de .
3.1. D riv e suivant un polyn me homog ne
Soit un polyn me homog ne de degr variables et coefficients dans .
On va lui associer une d rivation qui, chaque s rie formelle , fait correspondre une s rie formelle , la d riv e de suivant .
Pour cela, on proc de par tapes.
3.1.1
On commence par le cas o est un polyn me homog ne. On suppose donc que est d termin par . Pour chaque , on consid re
voir ci-dessus, cas particulier, 2.2.
Cela d finit une application . On commence par observer que ne d pend pas du choix de , d’apr s le th or me 2.3.
On d signera l’application ainsi construite par et on l’appellera d riv e de suivant .
Autrement dit,
3.1.2. Proposition
.
Soient et . Alors
avec la convention, naturellement, que pour .
En effet, soient et tels que
Pour chaque on d finit une application comme suit
On consid re ensuite . Alors
3.1.3. Le cas o est une s rie formelle
Lorsque , on d finit l’aide des d riv es des composantes homog nes de . Ainsi, pour
on pose
3.2. D riv e suivant une s rie formelle
Soient
les et les tant les composantes homog nes.
G n ralisant la d finition ci-dessus, on d signera par la s rie formelle o , pour , on a pos
L’application de dans qui au couple fait correspondre la d riv e est une application bilin aire.
3.3. Remarque
Lorsque le corps est de caract ristique nulle, toutes les factorielles y sont inversibles et chaque polyn me homog ne est alors d termin par une application -lin aires sym trique (voir la Remarque 2.8). Toute s rie formelle a un d veloppement canonique
o les sont sym triques. Pour la d riv e de suivant , on a alors la formule particuli rement simple et suggestive suivante :
3.4. Plongement et d rivation
On reprend les notations du 1.5 pour les s ries doubles :
On a identifi . De m me, est identifi lequel est plong dans .
Soient
Pour , on a
Soit
la d riv e du polyn me suivant ; de sorte que l’on a . Soit alors la d riv e de suivant ; de sorte que l’on a .
3.5. On montre alors que l’on a
Autrement dit, calculer la d riv e “point par point” pour chaque , revient calculer cette d riv e “globalement” pour la variable dans .
D monstration
Si d termine , on consid re , avec , d finie par
de sorte que d termine comme l ment de car
On calcule
Ensuite comme l ment de :
Enfin,
3.6. Deux d finitions
On se donne une partie de l’espace vectoriel ainsi que deux s ries formelles et .
On dira que prend ses valeurs dans lorsque, pour chacune de ses composantes homog nes et pour chaque , on a
On dira que ne d pend pas de lorsque chacune de ses composantes homog nes peut tre d termin e par une application -lin aire ayant la propri t suivante :
En particulier, on observera donc que, lorsque ne d pend pas de , on a
3.7. Lemme
Si prend ses valeurs dans et ne d pend pas de , la d riv e est nulle.
En effet, il suffit de faire la d monstration pour les composantes homog nes et . Or,
et chacun des termes de cette somme est nul.∎
3.8. D rivation d’une s rie compos e
D’un seul mot, on signalera encore cette simple formule dont on se servira plus loin. Lorsque est lin aire, autrement dit, lorsque est un polyn me homog ne de degr , on a
4. L’alg bre de Lie
L’ensemble de s ries formelles muni de l’op ration de d rivation est une alg bre, mais elle n’est pas associative (sauf cas trivial). Pourtant, fait inattendu, son crochet v rifie l’identit de Jacobi et en fait une alg bre de Lie.
Etant donn es des s ries formelle et , l ments de , on peut consid rer , la d riv ede suivant , puis , la d riv e de suivant . Ce sont deux s ries formelles l ments de .
On pose alors
On appelle cette op ration le crochet sur .
On obtient alors le r sultat (inattendu !) suivant.
4.1. Th or me
. L’espace vectoriel muni du crochet est une alg bre de Lie.
On proc dera par tapes pour tablir ce th or me.
4.2. Lemme
Soient
Alors
Autrement dit,
En effet, par bilin arit , on se ram ne au cas des polyn mes homog nes.
Soient alors
On suppose que sont d termin s respectivement par .
Calculons, avec des notations qui s’expliquent d’elles-m mes :
De m me,
De sorte que
4.3. Remarque
Soient des s ries formelles, l ments de . Les deux s ries formelle et ne sont pas n cessairement gales.
Donnons un contre-exemple tr s simple! Pour
on a
Autrement dit, l’op ration de d rivation n’est pas associative.
4.4. Lemme [identit de Jacobi]
Le crochet de v rifie l’identit de Jacobi :
En effet, en utilisant le lemme pr c dent 4.2, on a
Cela d montre le th or me 4.1.
5. Action d’une alg bre de Lie sur un espace vectoriel
À chaque espace vectoriel est attach , naturellement, une alg bre de Lie , comme on vient de le voir. Il est tout aussi naturel de fair agir une alg bre de Lie donn e sur l’espace vectoriel par le biais des homomorphismes d’alg bres de Lie.
On appellera action formelle ( doite) de l’alg bre de Lie sur l’espace vectoriel tout homomorphisme d’alg bres de Lie .
Ainsi, pour chaque , l’ l ment correspondant est une s rie formelle variables et coefficients dans . Pour chaque , on aura donc
De plus, pour toute s rie formelle , la d riv e (alias ) de suivant est, elle-m me, une s rie formelle, l ment de galement. On a, aussi, la formule suivante qui d coule du lemme 4.2 :
Prolongement canonique d’une action formelle
Soit une action formelle de l’alg bre de Lie sur l’espace vectoriel . Pour chaque espace vectoriel , on d finira une struture d’alg bre de Lie naturelle sur puis un prolongement canonique de l’action en une action de l’alg bre de Lie sur l’espace vectoriel produit .
5.1. Crochet sur
Ce sera simplement le “crochet ponctuel”, ou encore “point par point”, h rit de .
Autrement dit, si et appartiennent et , on dira, de mani re imag e, que
Plus pr cis ment, et techniquement : si et , pour chaque , on pose
Cela d finit une application .
5.2. Lemme
. Soient
Alors
Plus pr cis ment, si et sont d termin s respectivement par et , on consid re l’application
d fine par
Alors . On crira simplement . Enfin, est d termin par ∎
5.3. L’alg bre de Lie
A pr sent, lorsque et sont des s ries formelles l ments de , o
on pose
et on d finit comme tant la s rie formelle .
Ce crochet sur , h rit du crochet sur , est une application bilin aire antisym trique d finie sur .
5.4. Proposition
. Le crochet h rit de munit l’espace vectoriel d’une structure d’alg bre de Lie.
En effet, “point par point”, le crochet v rifie l’identit de Jacobi.∎
Comme annonc ci-dessus, on a donc muni l’espace d’une structure d’alg bre de Lie h rit e de celle de .
5.5. Prolongement canonique d’une action formelle
Soit une action formelle de l’alg bre de Lie sur l’espace vectoriel . Soit un espace vectoriel quelconque. Consid rons l’espace vectoriel produit et l’alg bre de Lie .
Soit . On peut substituer la s rie formelle dans l’application lin aire (voir ci-dessus au 1.7). D signons le r sultat de cette substitution par . Ainsi est une s rie formelle variables dans et coefficients dans . Autrement dit,
Ce dernier espace de s ries formelles est canoniquement plong dans , lui-m me plong dans .
Finalement, chaque correspond une s rie formelle . Nous d signerons cette application par la m me lettre
C’est visiblement une application lin aire et qui prolonge .
5.6. Proposition
Soit une action formelle de l’alg bre de Lie sur l’espace vectoriel . Pour chaque espace vectoriel , le prolongement est une action formelle de l’alg bre de Lie sur l’espace vectoriel produit .
En effet, il suffit de prouver que
pour tout couple de s ries formelles et l ments de . Il suffit donc d’ tablir cette galit lorsque et sont des polyn mes homog nes.
Soient
Alors
Comme est une action formelle, on a
D’un autre c t , consid rons . C’est un l ment de que l’on peut calculer “ponctuellment” comme on l’a vu plus haut (au 3.5). Ce n’est autre que la s rie formelle dans qui correspond au polyn me homog ne o
d’o l’ galit .∎
5.7. Sur le plongement de dans S(Z)
On reprend les notations du 1.5 pour les s ries doubles; dans le cas o . Ainsi :
On a vu que s’identifie canoniquement lequel se plonge dans . D’o un plongement canonique
On a muni d’une structure d’alg bre de Lie (voir au 3, ci-dessus) dont h rite “ponctuellement” (voir au 5.4, ci-dessus). D’autre part est galement muni, intrins quement, d’une stucture d’alg bre de Lie.
On tablit le r sultat naturel suivant :
5.7.1. Th or me
Le plongement est un plongement d’alg bres de Lie. .
Autrement dit, pour toutes s ries formelles et dans , on a
En effet, on proc de en deux tapes. On commence par supposer que
Soit , crochet dans . Ainsi, pour chaque , on a
Ici, est la d riv e (sur la variable dans ) de suivant . D’apr s le r sultat ant rieur du 3.5 ci-dessus, on a
o est la d riv e de suivant pour la variable dans . Donc
avec le crochet de , et
Dans le cas g n ral, on applique ce qui pr c de aux composantes homog nes de et de et on se sert de la double additivit du crochet.∎
5.7.2 Plongement de l’alg bre de Lie dans l’alg bre de Lie
.
Au passage, on peut observer que l’on obtient ainsi, en particulier, un plogement naturel de l’alg bre de Lie dans l’alg bre de Lie , sans nouvelle argumentation. En effet, l’ensemble des constantes de est une sous-alg bre de Lie de isomorphe .∎
De m me, bien entendu, est galement plong e dans .
6. L’exemple originel
Nous avons introduit les notions formelles pr c dentes en nous inspirant de l’exemple de la notion de loi d’op ration infinit simale selon Bourbaki. Cet exemple originel des lois d’op rations infinit simales, ce prototype analytique, nous a servi de mod le pour l’introduction des notions purement alg briques de d rivation et d’action formelles pour les alg bres de Lie.
On suppose, ici, que ou et on se donne des espaces de Banach et .
Dans ce cas, on d signe par l’ensemble des s ries formelles composantes continues sur valeurs dans (voir Bourbaki [1], p.88-89). Ainsi est un sous-espace vectoriel de , qui lui est gal lorsque la dimension de est finie.
6.1. D rivation suivant un champ de vecteurs
Soient un voisinage ouvert de dans et une application analytique de dans , tous deux, consid r s comme des vari t s analytiques. Soit un champ analytique de vecteurs sur . On sait d finir l’application analytique (voir Bourbaki [2], 8.2.2 et 8.2.3, p.10) : c’est la fonction o d signe la diff rentielle de au point .
En particulier, l’injection canonique est analytique, de m me que l’application .
Identifions chacune des applications , et aux s ries formelles qui les repr sentent au voisinage de ,
On v rifie que l’on a
Autrement dit, la s rie formelle n’est autre que la d riv e de la s rie formelle suivant la s rie formelle , telle que cette d riv e a t d finie ci-dessus (au 3).
V rification
Il suffit de la faire dans le cas o est un polyn me homog ne continu de degr sur valeurs dans , autrement dit, lorsqu’il existe une application multilin aires continue telle que , autrement dit, . Dans ce cas, pour calculer , on se sert de la formule de d rivation des fonctions multilin aires compos es (voir Bourbaki [2], 8.2.3, page 11) :
6.2. Lois d’op rations infinit simales
On reprend le voisinage ouvert de dans et on se donne une alg bre de Lie normable compl te . Une loi d’op ration infinit simale droite, analytique, de l’alg bre de Lie dans la vari t analytique est une application , o est un champ de vecteurs sur , ayant les deux propri t s suivantes (voir Bourbaki [4], p.139).
(i) L’application est un morphisme analytique du fibr vectoriel trivial dans le fibr tangent lequel s’identifie au fibr trivial .
(ii) On a quels que soient et dans .
En particulier, pour chaque , le champ de vecteurs est analytique. Bien entendu, l’injection canonique est analytique. On consid re l’application (voir Bourbaki [2], 8.2.2 et 8.2.3, p.10) : c’est la fonction o d signe la diff rentielle de au point .
Cette application est analytique donc repr sentable au voisinage de l’origine par une s rie formelle (convergente) composantes continues, c’est- -dire par un l ment de , que nous d signerons par .
D’apr s ce qui a t dit, ci-dessus (au 6.1), la d rivation suivant cette s rie formelle op re comme suit :
Etant donn e une application , analytique au voisinage de , on a
On peut alors v rifier, simplement, que l’application ainsi d finie est, au sens que nous lui avons donn , une action formelle de l’alg bre de Lie sur l’espace vectoriel .
On dira que c’est l’action formelle d duite de la loi d’op ration infinit simale donn e.
6.3. Th or me
. L’application d duite d’une loi d’op ration infinit simale donn e est une action formelle de sur .
En effet, la seule chose qui pourrait ne pas tre tout fait claire, c’est que le crochet calcul dans l’alg bre de Lie est gal .
On a
Or, , la d riv de la s rie formelle suivant la s rie formelle . De sorte que
7. Produits d’entrelacements
On se donne une action formelle de l’alg bre de Lie sur . On introduit l’espace vectoriel produit et on d finit une structure d’alg bre de Lie sur que l’on appellera produit d’entrelacement de par relativement l’action formelle . On d signera cette alg bre de Lie par . Elle se pr sentera comme un produit semi-direct d’alg bres de Lie. A chaque action formelle , un produit d’entrelacment : c’est la raison du pluriel.
7.1. L’alg bre de Lie
On va d signer par l’alg bre de Lie des d rivations de l’alg bre de Lie . Autrement dit, .
Pour tout l ment et tout , on peut consid rer la d riv e de la s rie suivant la s rie . L’application ainsi d finie de dans elle-m me, , est lin aire. D signons-la par (sans grand risque de confusion).
7.1.1. C’est une d rivation de l’alg bre de Lie
.
En effet, il faut montrer que l’on a
pour tous et dans . Il suffit de le faire lorsque , et sont des polyn mes homog nes.
Soient donc
Supposons que est d termin par , et par . Alors est d termin par (voir au 5.2). Posons . On a et . De plus,
L’application de dans est lin aire.
7.1.2. C’est un homomorphisme d’alg bres de Lie
.
En effet, il faut montrer que l’on a
autrement dit, que l’on a
pour tous
Or, cela d coule du lemme 4.2.∎
7.2. Homomorphisme de dans
Reprenons l’action formelle . Pour chaque , on a . Nous venons de voir comment d finit une d rivation de l’alg bre de Lie . D signons cette d rivation par .
L’application compos e est donc un homomorphisme d’alg bres de Lie, compos de l’action formelle suivie de l’homomorphisme du 7.1.2.
7.3. Crochet sur
Etant donn s deux l ments et de , on pose
Cela d finit sur une structure d’alg bre de Lie qui n’est autre que le produit semi-direct de l’alg bre de Lie par l’alg bre de Lie relativement l’homomorphisme introduit ci-dessus.
8. Action triangulaire
On se donne
: une action de sur ,
: une action de sur ,
: l’espace vectoriel produit,
: le produit d’entrelacement.
On fait agir sur canoniquement, en cascade. C’est cette action que l’on baptisera action triangulaire. C’est, en quelque sorte, un produit d’entrelacement de l’action par l’action .
Comme on l’a vu ci-dessus (au 5.6), l’action se prolonge en une action .
D’autre part l’alg bre de Lie est plong e canoniquement dans l’alg bre de Lie (voir ci-dessus au 5.7.2) donc est une action de sur .
Pour chaque couple , on posera
On obtient ainsi une application qui est lin aire.
On a alors le r sultat tr s important suivant.
8.1. Th or me
.
L’application est une action formelle du produit d’entrelacement sur l’espace produit .
D monstration
Le seul point d licat consiste v rifier que l’on bien
Le premier membre s’ crit
D’autre part, on a
De sorte que le second membre s’ crit
Il suffira donc de v rifier, successivement, que l’on a
Or, le (1) d coule du 5.6 ci-dessus. Le (2) d coule du fait que est une action formelle. Quant au (3), on montrera d’abord ceci : pour tout couple , on a
En effet : (4) La s rie formelle ne d pend pas de et la s rie formelle prend ses valeurs dans . Donc , (voir au 3.7 ci-dessus).
(5) On se sert de la remarque ci-dessus (au 3.5). Calculer la d riv e dans o
revient la calculer comme d riv e sur . Or, c’est la d riv e de la s rie compos e de suivi de l’application lin aire , de sorte que (voir ci-dessus au 3.8) , comme annonc . ∎
On a ainsi
De (6) d coule imm diatement (3), ce qui ach ve la d monstration.∎
8.2. L’action triangulaire
Reprenons la formule qui d finit cette action du produit d’entrelacement sur l’espace vectoriel produit :
Cette action est triangulaire dans le sens o elle comporte trois temps : l’action , en position , commence par agir sur le point de pour donner puis l’ l ment de agit sur le point de pour fournir ce qui enclenche l’action en position et fait agir sur le point de pour donner .
De mani re imag e, on peut dire que c’est une action en cascade.
A partir d’ici on suppose que le corps est de caract ristique nulle.
9. Action fondamentale d’une alg bre de Lie sur elle-m me
Pour le crochet , on sait d j que est une alg bre de Lie (voir au 4 ci-dessus). On introduit, pr sent, l’action fondamentale de sur elle-m me : c’est une action formelle particuli re, un homomorphisme d’alg bre de Lie particulier . \tenpoint
C’est dessein que l’on choisit de d finir cette action fondamentale pour l’alg bre plut t que , afin de faciliter la transition entre ce paragraphe 9 et le paragraphe 10, suivant.
On proc dera par tapes, comme suit.
9.1. Une s rie g n ratrice
On commence par consid rer la “s rie g n ratrice” suivante :
Les coefficients sont des nombres rationnels qui appartiennent donc au corps qui est de caract ristique nulle !
Plus pr cis ment, on a
o les sont les nombres de BERNOULLI. Attention, cependant, on a .
9.2. Convention
Comme d’habitude, on prolonge la suite des coefficients par la convention suivante : pour .
9.3. D finition de l’action fondamentale
Pour chaque et chaque , on consid re l’application d finie par
Ici, comme d’habitude,
d signe l’application lin aire adjointe
On pose aussi
de sorte que
Ainsi est un polyn me homog ne de degr , variables et coefficients dans , d termin par .
9.3.1
Autrement dit, on a . .
On d signe enfin par
la s rie formelle correspondante, qui appartient .
On d finit ainsi une application lin aire, canonique,
que l’on appellera action fondamentale de .
Le th or me important suivant montre que cette action est une action formelle au sens donn ci-dessus, au 5.
9.4. Th or me
.
Pour toute alg bre de Lie , son action fondamentale est un homomorphisme d’alg bres de Lie.
Autrement dit, est une action formelle de sur elle-m me.
Nous d montrons ce th or me plus bas (au 9.10). Il nous faut d’abord tablir un certain nombre de r sultats auxiliaires afin de faciliter la d monstration finale.
On commence par v rifier l’indentit remarquable suivante pour la fonction g n ratrice .
9.5. Lemme
La s rie formelle v rifie l’identit suivante :
o
En effet, on a
Ainsi
et
De sorte que
A pr sent, on va tablir deux autres identit s. Elles sont combinatoires et font intervenir les coefficients . La premi re est tr s simple et doit nous servir plus loin.
9.6. Lemme
Pour tout entier naturel , on a
En effet, on a
donc
Le r sultat s’obtient par identification.∎
La seconde identit combinatoire n cessite davantage de calculs.
9.7. Lemme
Pour tous entiers tels que , on a
D monstration
On utilise la m thode classique des s ries g n ratrices.
On pose
Il suffira donc de montrer que l’on a
Calcul de . On a
Calcul de . On a
Or, pour et , on a . Ainsi,
Calcul de . Par sym trie, on a
D’o
Ainsi,
d’apr s le lemme 9.5. D’o l’identit annonc e
Voici, pr sent, des r sultats auxiliaires sur les d rivations des alg bres de Lie. Ils nous servirons tablir le th or me 9.4 ainsi que d’autres r sultats encore, plus loin.
9.8. Lemme
Soit une d rivation quelconque de l’alg bre de Lie . Alors, pour tous l ments , et tout entier , on a les identit s suivantes :
D monstration
(1) On utilise la formule de Leibniz pour les d riv es d’ordre sup rieur. Il vient
Or, pour fix , on a
D’o la premi re identit .
(2) D’apr s le (1), en changeant les r les de et de , on a
Donc
Combinant ce dernier lemme et l’identit combinatoire du 9.7, on tablit le r sultat suivant.
9.9. Lemme
Soit une d rivation quelconque de l’alg bre de Lie . Alors, pour tous et , et tout entier , on a
D monstration
La formule de Leibniz donne
D’autre part, l’identit 9.8(1) permet d’ crire
Le terme en dans la somme ci-dessus correspond
Son coefficient est donc . De sorte que l’on a
De m me, on a
Ainsi, dans la somme suivante
le coefficient de est gal
qui est gal , d’apr s le 9.7 ci-dessus, ce qui ach ve la d monstration.∎
9.10. D monstration du th or me 9.4
Il faut montrer que, pour tous , , on a
On proc de par composantes homog nes.
Soient et , respectivement, les composantes homog nes de degr du premier et du second membre. Il s’agit de montrer que l’on a
Posons . Il vient
D’autre part, on a
Calcul de la d riv e . On se sert de l’application multilin aire qui d termine le polyn me homog ne (voir ci-dessus, au 9.3)
et de la valeur
Il vient
Or,
D’o
De m me
Ainsi,
On a donc, d’apr s le 9.9 ci-dessus,
9.11. Sur l’origine de la notion d’action fondamentale
Soit une alg bre de Lie norm e compl te, r elle ou complexe.
On sait lui associer le groupuscule de Lie d fini par (voir Bourbaki [4], III, pages 168-169, dont on gardera, ici, les notations, autant que possible, sauf remplacer le par ).
Soit ce groupuscule : c’est un voisinage ouvert de dans . Bien entendu, l’alg bre de Lie du groupuscule est identifi e .
Il existe, par hypoth se, un morceau de loi d’op ration droite, analytique, canonique, du groupuscule sur la vari t : c’est une application, partiellement d finie, , .
A ce morceau de loi, correspond une loi d’op ration infinit simale droite, analytique, de dans (voir ibid. III, page 165, 18.7).
A chaque loi infinit simale nous avons associ (ci-dessus, au paragraphe 6) une action formelle de l’alg bre de Lie sur l’espace vectoriel .
En l’occurence, on a le r sultat suivant.
9.12 Th or me
L’action formelle associ e la loi d’op ration infinit simale de dans le groupuscule n’est autre que l’action fondamentale que nous venons de d finir. .
On le v rifie, succintement, comme suit
Voici quelques d tails suppl mentaires afin de faciliter le raccordement de cette face analytique avec l’aspect formel que nous avons pr sent .
Dans le groupuscule , le produit est d fini par la s rie de Hausdorff (voir Bourbaki [4], II, pages 55-57 et l’exercice 3, page 9, ainsi que III.4.2, page 168) :
L’application exponentielle de l’alg bre de Lie dans son groupuscule n’est autre que . Que dire de la diff rentielle
On a
Autrement dit, est donn par la s rie , somme des termes de dont le degr en est : c’est- -dire
o (voir Bourbaki [4], II.6, exercice 3d, page 90),
les tant les nombres de BERNOULLI. Le th or me en d coule.∎
Avec l’exemple originel (au paragraphe 6), c’est cela qui a t le point de d part de notre d veloppement. C’est l que nous avons puis une part de cette inspiration qui nous a conduit la notion de produit d’entrelacement et d’action formelle.
9.13. Encore un petit mot de commentaire
Lorsque est une alg bre de Lie norm e compl te, r elle ou complexe, l’endomorphisme est un op rateur continu de l’espace . La s rie enti re est alors normalement convergente, avec un rayon de convergence infini. Elle d finit donc une fonction analytique sur , valeurs dans l’espace des op rateurs continus de l’espace vectoriel . Reprenant la s rie g n ratrice du 9.1, on peut ainsi crire
Dans le cas g n ral, purement alg brique, on peut encore crire, formellement,
On va donner une justification de cette criture et un mot d’explication au sujet de la nature de la s rie
Pour fix , la s rie appartient . Comme fonction, la fois, de et de , elle appartient lequel est identifi .
{En posant
on obtient une application multilin aire qui s’identifie, d’une part l’application et, d’autre part, . De sorte que est un polyn me homog ne de bidegr et appartient ainsi , tandis que les polyn mes homog nes et appartiennent, respectivement, et .}
Pour donn , est un endomorphisme de l’espace vectoriel , autrement dit, un op rateur lin aire . Ainsi, , comme fonction de , est un polyn me homog ne de degr variables dans et coefficients dans ; c’est un l ment de . Plus g n ralement, on a donc .
Lorsque l’op rateur est nilpotent, est une somme finie et repr sente un l ment de que l’on peut encore d signer, sans grand danger, par . En particulier, lorsque l’alg bre de Lie est nilpotente, est un polyn me en appartenant .
Sinon, dans le cas g n ral, voici comment justifier l’ criture
On commence par observer, bri vement, ceci. Lorsque est une -alg bre, o d signe la multiplication, l’ensemble de s ries formelles h rite de la structure de -alg bre de , avec la multiplication naturelle des polyn mes homog nes : . Si, de plus, la -alg bre est associative et poss de une unit , alors l’anneau des s ries formelles est (isomorphe ) une sous-alg bre de . La s rie formelle , ainsi que la s rie g n ratrice
sont donc des l ments de .
Dans le cas particulier o , il devient clair que l’on a . Ainsi, n’est autre que la s rie que l’on obtient en substituant le polyn me homog ne, de degr , dans la s rie formelle . On a aussi
L’exponentielle s’ crivant, traditionnellement, , il vient aussi
10. Le produit d’entrelacement de deux alg bres de Lie
À chaque action formelle donn e, , correspond un produit d’entrelacement , comme on l’a dit plus haut (au paragraphe 7). Parmi tous ces produits d’entrelacement, il en est un, particulier, que l’on d signera, simplement, par : c’est celui qui correspond l’action fondamentale de l’alg bre de Lie sur elle-m me. D’une certaine mani re, il est intrins que. Comme dans le cas des groupes abstraits, ce produit agit en cascade sur l’espace vectoriel produit , en une action triangulaire.
Lorsque est l’action fondamentale que l’on vient de d finir, on obtient un cas particulier important de produit d’entrelacement : on appellera ce cas particulier le produit d’entrelacement (fondamental) de l’alg bre de Lie par l’alg bre de Lie et on le d signera, simplement, par . C’est lui que l’on essayait de d finir, au d part, et lui qui a donn lieu aux pr sents d veloppements.
10.1. L’essentiel
Rappelons comment est construit , en se r f rant au paragraphe 7 ci-dessus.
Ici, est l’alg bre de Lie des d rivations de l’alg bre de Lie .
A chaque , l’homomorphisme associe la d rivation , d rivation suivant la s rie formelle :
Enfin, est le produit semi-direct de l’alg bre de Lie par l’alg bre de Lie relativement l’homomorphisme . Le crochet y est d fini, comme au 7.3 ci-dessus, par la formule suivante : tant donn s deux l ments et de , on a
o le crochet est celui que h rite de (voir ci-dessus au 5.1).
10.2. Les d tails
Afin d’abr ger, pour d signer la d riv e d’une s rie formelle donn e suivant la s rie formelle , celle de l’action fondamentale, on crira au lieu de :
Toute s rie formelle se met sous une forme canonique o est une application -lin aire sym trique, , (voir ci-dessus au 2.8). Pour la d riv e de cette s rie suivant la s rie , on a la formule suivante (voir ci-dessus au 3.3)
Autrement dit,
On a ainsi le formulaire suivant
10.3. L’action triangulaire
En introduisant galement l’action fondamentale , voici la description de l’action triangulaire fondamentale de sur .
C’est, en quelque sorte, le produit d’entrelacement des deux actions fondamentales et (voir, ci-dessus, au paragraphe 8). Cette application associe, chaque couple , l’ l ment suivant de :
Elle agit de la mani re suivante : pour chaque couple , on a
Disons, de nouveau, qu’elle est triangulaire dans le sens o elle comporte trois temps : l’action , en position , commence par agir sur le point de pour donner puis l’ l ment de agit sur le point de pour fournir ce qui enclenche l’action en position et fait agir sur le point de pour donner
C’est une action en cascade, pour ainsi dire.
Exemples de produits
10.4. Un premier exemple
Dans le cas o les deux alg bres de Lie et ont une dimension gale , est idenfi l’anneau classique de s ries formelles, (voir ci-dessus au 1.3.1), de sorte que l’on a . L’alg bre de Lie tant commutative, est nul et l’action fondamentale se r duit . La s rie formelle tant donn e, soit sa d riv e formelle. On a . Les crochets de et de tant nuls, tous deux, celui de est alors donn par
10.5. Un deuxi me exemple
Plus g n ralement, supposons que soit une alg bre de Lie commutative, de dimension finie , et une alg bre de Lie de dimension . Alors est identifi l’anneau classique de s ries formelles . De nouveau, l’action fondamentale est r duite . Pour
on a
Les crochets de et de tant nuls, de nouveau, celui de s’ crit encore
10.6. Un troisi me exemple
On suppose que l’alg bre de Lie est nilpotente et, par exemple, que est nul pour tout . L’action fondamentale est alors donn e par
Pour , sous forme canonique, on a ainsi
Le crochet de s’ crit
11. Repr sentation des extensions dans le produit d’entrelacement
Comme dans le cas des groupes abstraits, le r sultat suivant illustre la singularit du produit d’entrelacement fondamental . Toute alg bre de Lie qui est une extension de par est isomorphe une sous-alg bre de Lie de .
Voici, pr sent, un th or me qui montre que l’on peut repr senter toute extension de l’alg bre de Lie par l’alg bre de Lie dans leur produit d’entrelacement .
Il s’agit de l’analogue pour les alg bres de Lie du premier th or me de Kaloujnine-Krasner pour les groupes abstraits (voir [6]).
Soit une extension de l’alg bre de Lie par l’alg bre de Lie . Autrement dit, est un homomorphisme surjectif de l’alg bre de Lie sur l’alg bre de Lie dont le noyau est la sous-alg bre .
On se fixe une application -lin aire quelconque telle que . Autrement dit, est une section lin aire de .
On va associer un homomorphisme d’alg bres de Lie que l’on appellera la repr sentation associ e .
On pr sentera cet homomorphisme par tapes, comme suit.
11.0. Nota
Afin de rendre plus claire la lecture des calculs compliqu s qui vont suivre, on omettra les parenth ses et le symbole de composition des fonctions partout o le risque de confusion est minime. De plus, pour simplifier, on introduira les notations suivantes. Pour fix , on pose
On posera aussi , (c’est une application lin aire ), et on observera ceci :
Ainsi, est une d rivation de l’alg bre de Lie tandis que est une d rivation de l’alg bre de Lie . En particulier, on a . On a ainsi, par r currence, . On a donc, plus g n ralement, pour tout ,
Autrement dit,
On se servira de cette derni re identit , dans les deux sens, comme d’une fermeture clair, de gauche droite et de droite gauche.
11.1. D finition de
Pour et donn s, on pose
o les coefficients sont d finis par la s rie g n ratrice introduite, ci-dessus, au 9.1. Autrement dit,
L’ l ment ainsi d fini appartient visiblement l’alg bre de Lie . En fait, il appartient plus pr cis ment .
11.2. Lemme
. Pour tous , on a
En effet, on calcule
d’apr s le lemme 9.6.∎
Cela prouve que , comme polyn me homog ne en , appartient .
On consid re la s rie formelle , de sorte que l’on a . On pose enfin
On a ainsi et l’application est lin aire. Plus pr sis ment, on a le r sultat suivant.
11.3. Th or me
.
Soit une extension de l’alg bre de Lie par l’alg bre de Lie . Pour toute section lin aire de , la repr sentation associ e est un homomorphisme injectif de l’alg bre de Lie dans le produit d’entrelacement .
D monstration
1. L’application lin aire est injective
En effet, si alors, d’une part, on a et, d’autre part, on a . Or, donc .∎
2. L’application est un homomorphisme
Cette longue d monstration s’ tend sur les pages 48 52.
Soient et . Il s’agit de montrer que l’on a
et, puisque , cela revient montrer que l’on a
Afin de rendre les calculs plus faciles, on introduit les polyn mes homog nes suivants qui appartiennent :
puis les s ries formelles
On a ainsi
Rappel des donn es du calcul
On a
L’alg bre de Lie agit sur au travers de l’application compos e
On va tablir, successivement, les identit s suivantes
D’o d coulera ceci :
Ce qu’il fallait d montrer.
Voici le d tail des calculs
Tous les indices qui interviennent (muets ou non) sont des entiers .
(1) On a
D’autre part, on a
La formule de Leibniz donne l’ galit (1) souhait e.
(2) On a
Le lemme 9.8(1), appliqu la d rivation de l’alg bre , donne
donc
D’autre part, on a
D’o d coule l’ galit (2) annonc e.
(3) Calcul de . Pour ce calcul, le plus compliqu , on introduit
afin d’ crire
On a
En utilisant la fermeture clair, il vient
En changeant et d’une part, et et d’autre part, il vient
D’o
Ainsi
Autrement dit,
Donc
On a
La diff rence .
Pour fix s, le coefficient de dans cette diff rence est
La diff rence
est nulle.
En effet, le premier membre s’ crit
o .
Dans l’identit 9.8(2), en remplaçant respectivement, par on obtient
Puisque , le second terme s’ crit
et, en remplaçant par ,
On a
La diff rence
est galement est nulle.
En effet, d’apr s l’identit 9.9, pour et fix s, on a
L’identit (3) en d coule. Ce qui ach ve la d monstration du th or me.∎∎
11.4. Derni res remarques
Avec les notations ci-dessus, dans la formule , la s rie formelle peut s’ cire
l’exponentielle s’ crivant, traditionnellement, .
Le plongement de dans d pend de la section lin aire choisie et il y a une grande vari t de choix pour , autant que de suppl mentaires du sous-espace vectoriel dans l’espace vectoriel . Pour tout , on a
de sorte que
d pend galement de .
Bien entendu, l’alg bre de Lie , en tant que produit semi-direct, est une extension inessentielle de l’alg bre de Lie par l’alg bre de Lie .
En guise de conclusion
Le cas o le corps est fini n’a pas t abord . Il m rite, sans doute, d’ tre examin attentivement. On obtiendrait ainsi des produits d’entrelacement finis qui pourraient pr senter des aspects combinatoires int ressants.
Le second auteur assume l’enti re responsabilit de toutes les erreurs
qui seront relev es dans ce texte pour avoir chapp sa vigilence.
References
Bibliographie
- 1 Bourbaki, N., Vari t s diff rentielles et analytiques, Fascicule des r sultats, paragraphes 1 7, Hermann, Paris, 1967.
- 2 —, Vari t s diff rentielles et analytiques, Fascicule des r sultats, paragraphes 8 15, Hermann, Paris, 1971.
- 3 —, Groupes et alg bres de Lie, Chapitre 1, Hermann, Paris, 1972.
- 4 —, Groupes et alg bres de Lie, Chapitres 2 et 3, Hermann, Paris, 1972.
- 5 Kirillov, A., El ments de la th orie des repr sentations, traduction françaises, Editions Mir , Moscou, 1974.
- 6 Neumann, H., Varieties of groups (theorem 22.21), Springer , Berlin, 1967, pp. 45-46.
- 7 Coffi-Nketsia B.-J. and Haddad L., Produit d’entrelacement et action triangulaire d’algèbres de Lie, arXiv:math.RT/0704.3840v1.